Les Differents Modeles de Production Decrit

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6.

Les différents modèles de production d’écrit


La compétence de production écrite engendre à elle seule un ensemble très compliqué de compétences. Pour la com -
prendre aisément, certains chercheurs l’ont scindée en plusieurs composantes et ont émis plusieurs modèles différents.
6.1. Le modèle linéaire de Rohmer :

Préécriture ECRITURE Réécriture


REDACTION

Relire
Planification

Correction
Recherche (fond et
des idées forme

Figure 1 Représentation schématique du modèle linéaire

Beaucoup d’auteurs s’accordent pour affirmer que Rohmer serait l’un des premiers à avoir analysé le processus de pro -
duction écrite pour l’anglais langue maternelle. Son modèle, élaboré à la suite d’expériences menées auprès d’adultes,
en 1965, se subdivise en trois grandes étapes : la préécriture, l’écriture et la réécriture. Chaque étape est distincte et le
texte produit est le résultat de différentes opérations effectuées. Dans ce modèle de Rohmer, la préécriture comprend
la planification et la recherche des idées, qui se concrétisent par l’écriture, c’est-à-dire la rédaction du texte. Durant

l’étape finale, la réécriture, le scripteur relit son texte en y apportant des corrections de forme ou de fond. Nguyen Viet
Anh (2011)
Notons qu’il s’agit ici d’un modèle unidirectionnel. Le scripteur doit obligatoirement respecter l’ordre des trois étapes. Il
n’y a pas d’aller et retour entre les activités de différents niveaux. De plus, Rohmer n’a pas tenu compte de diverses acti -
vités cognitives effectuées durant le processus rédactionnel. Malgré ces limites, ce modèle a permis de conceptualiser le
fonctionnement du processus rédactionnel. Il a fondé, dans une certaine mesure, le socle de la production écrite.
Nguyen Viet Anh (2011)
6.2. Le modèle de Moirand
Dans Situations d’écrit, Moirand [3] propose un modèle de production écrite élaboré pour le français langue étrangère
où l’on distingue les quatre composantes de bases dont le scripteur, les relations scripteur/lecteur(s), les relations scrip-
teur/lecteur(s) et document et les relations scripteur/document et extralinguistique.

- Le scripteur occupe une certaine place dans la société et peut avoir, tour à tour, le rôle d’employé, de syndicaliste, de
père, de mère, etc. Autrement dit, il appartient à un groupe social défini mais il peut rêver d’envisager appartenir à un
autre groupe auquel il emprunte parfois ses modes de vie et son langage. Il a également une histoire et un passé socio -
culturel qui influence peu ou prou ses productions écrites.
- Les relations scripteur/lecteur(s) peuvent être des relations amicales, professionnelles, familiales, ce qui influe plus ou
moins sur le discours. Tout scripteur se fait une « image » de ces lecteurs et les représentations qu’il construit autour de
ses interlocuteurs jouent également sur la formulation de son message.
- Les relations scripteur/lecteur(s) et document : Le scripteur écrit « pour faire quelque chose ». Il a intention de com-
munication et veut produire sur ses lecteurs, par l’intermédiaire du document graphique, un certain effet. Cette inten-
tion transparaît bien sûr dans la forme du document.
- Les relations scripteur/document et extra-linguistique : Il s’agit de l’influence sur la forme linguistique du document,
du référent, du « de quoi », « de qui » on parle dans le texte, du lieu où l’on écrit et du moment où l’on le fait. Nguyen
Viet Anh (2011)
Ce qui nous intéresse dans ce modèle de Moirand, c’est qu’il met l’accent sur les interactions sociales entre le scripteur
et son lecteur. A l’heure actuelle, cet aspect social est mis en évidence dans les écrits des chercheurs et des didacticiens
en production écrite. Un bon texte est donc une interaction entre un document, un scripteur et un lecteur. Autrement
dit, la communication sera vraiment efficace dans la mesure où les dimensions sociales, socioculturelles ne sont pas lais-
sées pour compte. Nguyen Viet Anh (2011)
6.3. Le modèle de Hayes et Flower
Au début des années 1980, à la suite d’expériences effectuées auprès des sujets adultes anglophones, tout en se basant
sur les grandes étapes proposées par Rohmer, Hayes et Flower ont proposé un modèle qui avait l’ambition de décrire
les divers processus qui interviennent et se combinent au cours de l’activité d’écriture.
Pour Hayes et Flower, l’écriture ne consiste plus en une démarche linéaire mais s’appuie, au contraire, sur l’interrelation
d’activités cognitives présentes à divers niveaux. Le modèle de Hayes et Flower, qui tire sa base théorique de la psycho -
logie cognitive, se subdivise en trois grandes composantes :
- L’environnement de la tâche inclut les facteurs extérieurs au rédacteur, qui influencent la tâche : les consignes de ré -
daction des enseignants, le texte que le rédacteur vient de produire, par exemple ;
- Les processus d’écriture se composent de la planification, de la génération de texte (la production de texte) et de la
révision ;
- La mémoire à long terme du rédacteur concerne toutes les connaissances nécessaires à la production de son texte :
connaissances concernant le sujet à traiter, connaissances linguistiques, rhétoriques, etc. Nguyen Viet Anh (2011)
Selon ce modèle de Hayes et Flower, durant l’étape de planification, le rédacteur (scripteur) recherche dans sa mémoire
à long terme les connaissances se rapportant au domaine de référence du texte. A partir des éléments retenus, il élabo-
rera ensuite un plan du texte qu’il va produire. De plus, il fera souvent appel à sa mémoire à long terme pour sélection -
ner les éléments linguistiques nécessaires à la rédaction du texte. En ce qui concerne l’étape de révision, il s’agit d’une
lecture très attentive du texte avec des retours sur les formes linguistiques et sur le plan adopté que, selon le cas, on
pourra réviser en y incorporant de nouvelles idées à partir de l’information retirée dans la mémoire à Long terme.
Nguyen Viet Anh (2011)
6.4. Le modèle DIEPE
Tenant compte de la complexité de la compétence de production écrite dans l’approche par compétences communica-
tives, dans une étude comparative auprès de quatre populations francophones d’Europe et d’Amérique, le groupe belge
DIEPE [5] pose un modèle tridimensionnel, à savoir le processus d’écriture, le produit et le scripteur. En nous basant sur
la définition du concept de compétence développé précédemment et dans la comparaison avec les modèles de Moirand
(1979) et de Hayes et Flower (1980), nous constatons, dans le modèle DIEPE (1995), à côté des connaissances et des sa -
voir-faire que doit mobiliser le scripteur pour aboutir à un texte, un ajout à l’axe du scripteur d’un facteur non négli-
geable concernant ce dernier : celui des attitudes. Ce facteur est défini comme l’ensemble des comportements adaptés
par le scripteur face à la tâche d’écriture, au produit attendu, au processus mais aussi sa motivation et ses représenta-
tions.
La dimension intitulée produit, par ses composantes communication, langue et texte, correspond à ce que Moirand a
présenté dans son modèle. Pour le groupe DIEPE, écrire, c’est produire une communication au moyen d’un texte dans
une langue donnée. De ce point, la compétence à écrire consistera à savoir produire un message qui véhicule un conte-
nu, se placer dans la position du lecteur et respecter les conditions matérielles de la communication. Ce produit doit se
conformer aux conditions et aux caractéristiques de la textualité écrite : organisation (structure), respect des genres, co -
hésion, progression. Ce produit doit également se conformer au lexique, à l’orthographe, à la syntaxe et aux autres
conventions de la langue utilisée, dans son usage écrit. Nguyen Viet Anh (2011)
Référence

.
Nguyen Viet Anh (2011) La compétence de production écrite dans l’approche par compétences
https://js.vnu.edu.vn/FS/article/view/1491/1455

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