Memoire Paola Usume Angwandja

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i

IN MEMORIAM

A notre regretté père Charles USUME N’SAU qui nous a quitté alors que nous
avions encore besoin de lui. Que le Seigneur garde son âme.
ii

EPIGRAPHE

Chaque jour voit reculer les limites de la connaissance. Au sein même de


l’humain, un être est en train de subir une mutation telle que ses définitions d’hier n’ont plus
rien de commun avec celles d’aujourd’hui.
Marlise ERNST-HENRION
iii

DEDICACE

A ma mère Liliane LUNGUMA BABALEKA, pour son sacrifice et pour avoir


façonné en moi une personnalité incontestable ;
A ma très chère tante FATOU KOHONDA pour son grand cœur.

Paola USUME ANGWANDJA


iv

REMERCIEMENTS

Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement, dit-on. Ce travail que
nous présentons aujourd’hui, est le fruit de plusieurs efforts.
C’est pour l’occasion pour nous de rendre un hommage mérité à Monsieur le
Professeur Jean MASIALA qui, qui en dépit de son agenda chargé a assuré avec dextérité et
sévérité la direction de ce travail. Il est de même à Monsieur l’Assistant Eric MATOMBE,
notre encadreur, a travers lui que nous remercions.
Très affectueusement, à mes frères et sœurs : Naomie USUME, Johnny USUME,
Felix USUME, Dorcas RAMAZANI, pour vos prières et affection fraternelle dont vous
m’avez toujours entouré.
Dans un autre registre, nos remerciements sont également destinés à monsieurs et
madames : BAYINA LOYOLA Yannick, Josué NGIDA, Merveille ALOMA, Milca MUIKA,
Parfait LODILA, Zack BUEYA, Samy MWANZA ainsi qu’à toute l’équipe femme d’impact.
Enfin, que tous ceux qui ne sont pas cités ici, mais dont l’apport à ce travail a été non
négligeable, qu’ils trouvent en ce travail, l’accomplissement de leurs vœux à l’égard de notre
personne. A toutes et tous, nos hommages les plus mérités.

Paola USUME ANGWANDJA


v

ABREVIATIONS ET SIGLES

A.G : Administrateur Général


A.G.A : Administrateur Général Adjoint
A.G.O : Assemblée Générale Ordinaire
A.U.D.C.G : Acte Uniforme Relatif au droit Commercial Général
A.U.S.C : Acte Uniforme Relatif au Droit des Sociétés Commerciales et Groupement
d’Intérêt Economique.
B.O : bulletin Officiel
C.A : Conseil D’Administration
C.C.J.A : Cour Commune de Justice et d’Arbitrage
E.D : Edition
G.I.E : Groupement D’Intérêt Economique
J.O. R.D.C : Journal Officiel de la République démocratique du Congo
J.O.Z : Journal Officiel du Zaïre
O.H.A.D.A : Organisation pour Harmonisation en Africain du Droit des Affaires
Op.cit. : Opus Citatum
P.U.C : Presse Universitaire du Congo
R.C.C.M : Registre du Commerce et de Crédit Mobilier
R.D.C : République Démocratique du Congo
S.A : Société Anonyme
S.A.R.L U : Société à Responsabilité Limitée unipersonnelle
SNC : Société en nom collectif
SAS : Société par action simplifiée.
UNIKI : Université de Kinshasa
1

INTRODUCTION
La présente introduction, pose une problématique (I), propose une hypothèse (II),
dégage l’intérêt du sujet (III), identifie la méthodologie (IV), détermine la délimitation (V), et
expose le plan sommaire du travail (VI).

I. Problématique

Face aux indicateurs socioéconomiques qui dévoilent souvent un diagnostic


accablant, il n’était plus possible de s’en tenir à la succession des programmes économiques.
Pour relever les défis qui nous interpellent et améliorer le climat des affaires, il faut les faire
accompagner d’une adaptation de notre droit des affaires et d’une réhabilitation de notre
système judiciaire1. C’est dans cet esprit que l’OHADA apparaît comme une opportunité
historique.

Il sied de rappeler que le traité OHADA fut signé à Port-Louis (Ile Maurice) le 17
octobre 1993. Il est entré en vigueur depuis le 18 septembre 1995, à la suite du dépôt auprès
des autorités du Sénégal2, du septième instrument de ratification par le Niger le 5 juin 1995.
Son objectif fondamental est de réaliser une unification progressive et générale des
législations afin de favoriser le développement harmonieux des tous les Etats parties. 3 Cette
unification passe par l’adoption des Actes uniformes. A cet effet, il est consacré non
seulement la primauté du droit communautaire sur le droit national, mais il est aussi affirmé la
substitution du droit communautaire au droit national.

Cependant, depuis 2004 que l'Etat congolais a manifestement exprimé sa volonté


à adhérer à l'OHADA4 qui, conformément au Traité l'instituant, s'assigne comme objectifs,
l'harmonisation du droit des affaires dans les Etats membres par l'élaboration et l'adoption des
règles communes et simples, promouvoir l'arbitrage comme un mode de règlement pacifique
des différends, améliorer le climat des investissements, soutenir l'intégration économique
africaine, favoriser l'institution d'une communauté économique africaine.

Sur ce, il se produira donc, suite à l’entrée en vigueur du Traité et de ses Actes
uniformes en RDC, une modification obligatoire de notre législation nationale en matière du

1
R. MASAMBA MAKELA, L’OHADA en RDC : Manuel de vulgarisation, www.congolégal.cd consulté le 2
mars 2022 à 16h40.
2
Le Sénégal est l’Etat dépositaire du Traité.
3
Les articles 1er et 2 du Traité en témoignent largement. Il faut noter, cependant, que le champ juridique à
uniformiser est buté à certaines limites (voyons à ce sujet J. ISSA Sayegh et J. LOHOUES Oble, Harmonisation
du droit des affaires, Bruxelles, Ed. Bruylant, 2002, pp. 116-123)
4
OHADA : Traités et Actes uniformes commentés et annotés, 3e ed. Juriscope, Paris, 2008
2

droit des affaires et une application directe du droit communautaire aux sujets de droit de
notre pays.

A ce jour, plusieurs Actes uniformes ont été adoptés par le législateur OHADA
dans les matières suivantes : le droit commercial général, les sûretés, le recouvrement des
créances, les entreprises en difficulté, l’arbitrage, le transport routier, les sociétés
commerciales et les groupements d’intérêt économique. Et c’est cette dernière qui fera l’objet
de notre étude particulièrement sur les sociétés unipersonnelle comme le dispose l’article 5
de l’acte uniforme relatif aux sociétés commerciales et aux groupements d’intérêt
économique, peut valablement créer une société commerciale, qui sera unipersonnelle.

Eu égard à ce qui précède quelques questions méritent d’être posé à savoir :

 Quel est le sort de la législation nationale congolaise après l'adhésion de la RDC à


l'OHADA ?
 Depuis l’adhésion et l’application des normes de l’OHADA, y a-t-il eu la création des
sociétés unipersonnelles en République Démocratique du Congo ?
 Qu’a-t-il de bénéfique pour les hommes des affaires congolais d’adopter cette forme
de société au lieu de l’entreprise individuelle ?

II. Hypothèse

L’une des exigences de la recherche scientifique est qu’il faut non seulement
savoir soulever ou souligner le problème en posant certaines questions, mais aussi savoir leur
réserver des réponses hypothétiques, lesquelles réponses servent véritablement de fil
conducteur de la recherche puisque c’est également elles qui suggèrent la nature des
techniques de recherche à mettre en œuvre ultérieurement 5. Pour REZ SOHAZY, on entend
par hypothèse, une série de réponses qui permettent de prédire la vérité scientifique, mais
vraisemblable au regard des questions soulevées par la problématiques et dont la recherche
vérifie le bien-fondé ou mal fondé 6. De ce qui précède, En vue de répondre à la
problématique posée, nous formulons notre hypothèse de la manière suivante :

Primo, s'agissant du sort des législations, en général des Etats membres et, en
particulier celle de la RDC, nous estimons que la réponse est donnée par les dispositions de
l'article 10 du Traité de l'OHADA qui dispose que : « Les actes uniformes sont obligatoires et
5
L. ALBARELLO, Apprendre à chercher, éd. De BOECH, Bruxelles, 1999, p. 14
6
R. REZ SOHAZY, cité par SHOMBA KINYAMBA S., Méthode de la recherche scientifique, éd. M.E.S,
Kinshasa, 2006, p.53.
3

directement applicables dans les Etats parties, nonobstant toute disposition contraire de Droit
interne, antérieure ou postérieure »7 . Eu égard à cette situation jointe à la curiosité qui nous
caractérise en cette matière de recherches et de voir une société en Droit OHADA n’avoir pas
besoin d’un rapprochement de deux volontés au moins pour venir à la vie juridique.

Secundo, De nos jours, plusieurs sont les sociétés unipersonnelles créées à travers
cet organisme car elle renferme plusieurs avantages que les entreprises individuelles. Ainsi
l’organisation, la procédure de création pour une société unipersonnelle sont appropriées pour
cet associé unique.

Tertio, la société unipersonnelle en RD Congo, à travers l’OHADA est salutaire


d’autant plus qu’elle est perçue comme remède efficace au comportement des hommes
d’affaires congolais que la stimuler toujours pour répondre à l’exigence légale de la pluralité
que posait le législateur congolais. Pour mettre pareille société en place en, RD Congo, la
procédure a été simplifiée de plus en plus par la création et l’installation d’un guichet unique
de créancier des entreprises en vue de l’assainissement du milieu des affaires.

III. Intérêt du sujet


Aucun travail ne peut être entrepris sans qu’on ait un intérêt sur la chose, objet de
recherche. Tel est le principe fondamental de toute recherche 8. Cet intérêt provient soit de
l’intuition personnelle soit du résultat d’une influence quelconque sur le chercheur. En ce
sens, le Professeur MUNAY MUNTU MONJI écrit, la recherche désintéressée, si réellement
elle a existé, aujourd’hui, elle le deviendrait de moins en moins 9. Ce travail présente un
double intérêt théorique d’une part, et pratique de l’autre part.

Sur le plan théorique, elle permet de contribuer à la bonne compréhension de


l’applicabilité des actes uniformes de l’OHADA. En outre notre travail fait la mission
d’informer et de former les futurs juristes, les avocats, les magistrats et tant d’autres qui
s’intéressent à la question de la société unipersonnelle ou du droit des sociétés à travers les
actes uniformes de l’OHADA.

7
OHADA : Traités et Actes uniformes commentés et annotés, 3e ed. Juriscope, Paris, 2008
8
B. MUJINYA BAHATI, Leçons à tirer de la révision constitutionnelle du 15 août 1974 dans le contexte actuel
de la démocratie, Travail de fin de cycle, Université de Kinshasa, Droit public, 2010, p. 14.
9
Th. MUNAY MUNTU-MONJI, Cours de méthodes en sciences sociales, 2 ème Graduat en Droit, Kinshasa,
UPC, 2004-2005, inédit.
4

Sur le plan pratique en revanche, cette étude permet aux opérateurs


économiques, aux investisseurs privés, aux entrepreneurs de tout bord ainsi qu’à la
population congolaise de comprendre et d’appréhender les questions liées aux actes
uniformes de l’OHADA depuis l’adhésion de la RDC jusqu’à nos jours.

IV. Méthodes et Techniques de recherche

A. Méthodes
Jean-Marie MBOKO DJ’ANDIMA définit la méthode comme étant « une
démarche rationnelle de l’esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration d’une
vérité 10 ». Quant à Sylvain SHOMBA KINYANGA, « la méthode de recherche est une voie
participante, en vue d’éclairer l’itinéraire de la réflexion en permettant de saisir, de
démontrer le soubassement du phénomène11 ».

Madeleine GRAWITZ pense quant à elle, que « la méthode est l’ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la vérité qu’elle
poursuit et qu’elle veut démontrer et vérifier 12 ». Elle va plus loin dans sa définition
lorsqu’elle soutient que la méthode et la technique est une réponse à un comment. C’est un
moyen d’atteindre un but mais qui se situe au niveau des faits ou des étapes pratiques. La
méthode est variable selon l’objet de la recherche.

Dans le cadre de notre étude, nous avons fait usage de la méthode juridique à
travers son approche exégétique et la méthode sociologique.

La méthode juridique est un ensemble des procèdes qui consiste à interpréter les
textes législatifs et règlementaires pour dépister le véritable esprit du législateur en vue d’en
cerner l’étendue et les limites qu’il fixe à leur application 13. Cette méthode étant bien
fondamentale pour tout juriste, elle nous a permis ainsi d’analyser les textes des lois en la
matière. Elle nous a permis de se référer au texte juridique, précisément l’acte uniforme
relatif aux sociétés commerciales et aux groupements d’intérêt économique adopté le 30
janvier 2014 à Ouagadougou (Burkina Faso) et d’autres textes légaux qui aura de lien avec
notre étude notamment :

10
J-M. MBOKO DJ’ANDIMA, Principes et usages en matière de la rédaction d’un travail universitaire,
CADICE UNIAPAC, Kinshasa, 2004, p.4
11
S. SHOMBA KINYAMBA., Méthodes de recherche scientifique, 6e d, MES, Kinshasa, 2008, pp.52-53.
12
M. GRAWITZ, Les méthodes en sciences sociales, 7e éd. Dalloz, Paris, 1986, p.360.
13
R. KIENGE-KIENGE INTUDI, L’initiation à la recherche scientifique, deuxième année de graduat Droit,
UNIKIN, 2010, p.71
5

 La loi n°2010-2 du 11 février 2010 autorisant le Président de la République à ratifier


le traité de l’OHADA ;
 La loi n°14/011 du 17 juin relative au secteur de l’électricité ;
 Loi n°15/005 du 17mars 2015 portant Code des Assurances ;
 Loi n°15/026 du 31 décembre 2015 relative à l’eau ;
 Loi-organique du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétence
des juridictions de l’ordre judiciaires ;
 La jurisprudence ;
 Les textes sur les modalités d’adhésion de la RDC en droit OHADA et sur l’insertion
du droit OHADA en droit Congolais.
Quant à la méthode sociologique, SALEILLES soutient que le droit est avant tout
une science sociale, la science sociale par excellence ; c’est-à-dire qui doit s’adapter à la vie
de la collectivité pour laquelle est faite, et donner satisfaction à toutes les exigences des
nécessités pratique et à tous les desiderata qui en ressortent, et qui se traduisent en conception
juridiques14.

La méthode sociologique, consiste à observer le phénomène que l’on cherche à


expliquer autrement ; elle consiste à éclairer les textes par leur contexte sociologique,
politique, culturel de leur naissance ou celui de leur application 15. Ce qui nous a permis, de
faire une analyse sur l’application et l’applicabilité de l’acte uniforme relatif aux sociétés
commerciales et aux groupements d’intérêt économique.

B. Techniques
Selon Robert. PINTO et Madeleine. GRAWITZ, « les techniques sont des outils
mis à la disposition de la recherche et organisé par la méthode dans ce but. Elles sont limitées
en nombre et sont communes à la plupart des sciences 16. En réalité, une technique de
recherche aide à asseoir une méthode donnée 17 ».
Sur ce, en tenant compte des objectifs poursuivis, nous avons retenu la technique
documentaire qui nous servira à la consultation de divers documents écrits, notamment les

14
SALEILLES Cité par E. MWANZO IDIN’AMINYE, cours de méthodologie juridique, syllabus, faculté de
droit, UNIKIN, 2017-2018, p.74.
15
R. KIENGE-KIENGE INTUNDI., cité par C. OMBA LOKONGO, De l’interprétation des dispositions
constitutionnelles en droit congolais. Un combat entre « Eros » et « Thanatos », Mémoire de licence, Université
Catholique du Congo, Kinshasa, 2017, p.18. Inédit.
16
M. GRAWITZ et R. PINTO, Méthodologie de recherche en sciences sociales, Dalloz, Paris, 1972, pp. 80-
81.
17
E. MWANZO IDIN‘AMINYEE, Cours d’initiation à la recherche scientifique,
Syllabus, Faculté de Droit, UNIKIN, 2008-2009, p. 63
6

ouvrages, les notes de cours, l’internet et les diverses publications de l’OHADA concernant
les sociétés commerciales.

V. Délimitation
L’objet de recherche doit être délimité la matière (délimitation matérielle), dans le
temps et dans l’espace, si non le sujet ne peut être épuisé18.

La conséquence certaine d’une démarche scientifique est d’imposer à son auteur


certaines conditions dont notamment, l’obligation pour lui de fixer des limites à son action. Il
serait irréel, sinon prétentieux de faire une étude allant aux extrémités de tous les éléments
pris du point de vue de l’espace géographique.

Sur ce, l’articulation du sujet tel que présenté constitue en soi sa propre
délimitation par rapport à l’espace géographique, car nous ne circonscrivons notre étude que
sur l’espace territoriale de la République Démocratique du Congo.
Temporellement, notre étude s’inscrit principalement dans la fourchette des
périodes allant de la période de 2014 à ce jour. Le choix de cet intervalle de temps se justifie
par le point de départ de l’adoption de l’acte uniforme relatif aux sociétés commerciales et
aux groupements d’intérêt économique.

Et du point de vue matériel, nous allons nous limiter au Droit des sociétés
commerciales.

VI. Annonce du plan


Hormis l’introduction, ce travail comprend deux chapitres. Le premier traitera
sur le cadre conceptuel sur le droit commercial congolais et le second analysera les effets
juridiques de l'adhésion de la RDC au traite de l'OHADA : cas de la société unipersonnelle.

18
J-M. MBOKO DJ’ANDIMA, Op. Cit., p.4
7

CHAPITRE PREMIER

CADRE CONCEPTUEL SUR LE DROIT COMMERCIALE CONGOLAISE


Le présent chapitre portera tour à tour l’histoire et objectif de l’OHADA (section
I), et l’adhésion de la RDC à l’espace OHADA (section II).

SECTION I. HISTOIRE ET OBJECTIF DE L’OHADA


Deux paragraphes feront l’objet de cette section, le premier est consacré à
l’histoire de l’OHADA et le second sur l’objectif de ce dernier.
§1. Histoire de l’OHADA
Depuis plus d’une décennie, les relations internationales sont marquées par la
mondialisation ou globalisation des échanges qui se traduit par la construction des espaces
économiques au sein desquels les frontières géographiques, vestiges de souverainetés
décadentes, n’ont qu’une signification politique. La construction de ces espaces économique
qui consacrent, le plus souvent, l’intégration économique des Etats membres, vise souvent,
d’une part, la promotion du développement économique et social, d’autre part, celle
d’investissement privé en rendant les marchés plus attractif, et les entreprises nationales ou
communautaires plus compétitives19.
A l’heure de la mondialisation de l’économie, lorsque les principaux pays du
monde se regroupent pour constituer des unions économiques et le cas échéant monétaires, il
est impératif, pour tous les pays concernés, d’adopter un même droit des affaires moderne,
réellement adapté aux besoins économiques, clair, simple, sécurisant les relations et les
opérations économiques20.
Il sied de retenir que lors de leur accession à l’indépendance dans les années 60,
les pays de la zone franc partageaient un même héritage juridique, fondé sur le Code civil
française de 1804, le Code de commerce française de 1806 et la loi française sur les sociétés
commerciales de 180721.
Cependant, trente ans plus tard, la diversité s’était installée car tous les pays
n’avaient pas consacré les efforts nécessaires à l’adaptation de leur législation au contexte
social et économique de l’Afrique du XXIème siècle et surtout aux exigences actuelles du
commerce international.

19
A. MOULOUL, Comprendre l’OHADA, 2ème éd. NIN, 2000, p.5.
20
J. PAILUSEAU, « Le droit OHADA. Un droit très important et original », La semaine juridique n°44 du 28
octobre 2004, p.1. Cité par A. MOULOUL.
21
CHARLES ETONDE, Cité par J-M. KUMBU ki NGIMBI, Législation en matière économique, 3ème éd.
Galimage, Kinshasa, 2014, p.169.
8

Les investisseurs étaient sans cesse confrontés aux législations hétérogènes. Ils
étaient à la merci d’un environnement martelé par une instabilité juridique et judiciaire aux
conséquences souvent catastrophiques pour eux et par conséquent, pour les pays qui les
accueillaient. D’après Philippe TIGER l’insécurité juridique est la situation d’incertitude dans
laquelle peut se trouver un opérateur économique sur l’issue d’une éventuelle procédure à
laquelle il pourrait être partie et son impuissance à infléchir le cours de la justice dans le sens
de l’équité si besoin était 22. Quant à l’insécurité judiciaire, elle se manifeste, selon lui, par la
dégradation de la façon dont la justice est rendue dans ces pays : des décisions contestables,
des décisions en délibérés depuis des années, l’accueil de moyens dilatoires, les renvois à
répétition qui finissent par décourager les demandeurs de bonne foi23.
S’agissant des opérateurs économiques, ils avaient coutume de dénoncer une
situation qui leur était préjudiciable. Celle-ci était caractérisée par la coexistence de textes
contradictoires, par la lenteur des procédures, par l’imprévisibilité des tribunaux, la corruption
des systèmes judiciaires et les difficultés d’exécution des décisions.
Ces imperfections ne faisaient que repousser les investisseurs étrangers, tout en
lésant les entrepreneurs africains. Il est donc indéniable que la balkanisation juridique et
l’insécurité judiciaire constituaient une entrave réelle au développement économique.
L’harmonisation du droit des affaires et l’amélioration des systèmes judiciaires étaient donc
considérées comme nécessaires pour restaurer la confiance des investisseurs, faciliter les
échange entre les pays et développer un secteur privé performant24.
Il sied de rappeler que l’idée d’harmonisation du droit africain est née à l’occasion
d’une réunion des Ministres de la justice le 13 mai 1963 animée par le Professeur René
David, quelques années plus tard les réunions des Ministres des Finances de la zone franc
tenues d’abord à Ouagadougou (Burkina Faso) en avril 1991 puis à Paris (France) en octobre
1991 permirent la concrétisation de l’idée, celle de l’harmoniser les droits africains, et plus
particulièrement la dernière tenue à Paris qui conduit à la mise sur pied d’une Mission
composée de sept membres juristes et spécialistes des affaires, présidée par Me Kéba
M’BAYE25.
Les missions effectuent de mars à septembre 1992 dans les différents Etats de la
Zone Franc, relative à la sensibilisation des autorités et à l’étude de l’état des législations
appliquées. Ainsi, à l’occasion d’une réunion des Chefs d’Etats de la zone Franc en octobre

22
PHILIPPE TIGER, Le Droit des affaires en Afrique-OHADA, éd. PUF, Paris, 1999, p.54.
23
Idem, p. 55.
24
Ibidem.
25
A. MOULOUL, Op. Cit, p.16.
9

1992 tenue à Libreville (Gabon), le Président Abdou DIOUF du Sénégal présente un rapport
qui expose l’économie générale du projet élaboré par la mission d’experts, consistant pour
l’essentiel à améliorer l’environnement juridique des entreprises en remédiant à l’insécurité
juridique et judiciaire. Les Chefs d’Etats adoptent le projet et décident de l’étendre à
l’ensemble des Etats africains et non plus seulement aux seuls Etats de la Zone Franc, et
désignent par cette même occasion un Directoire de trois membres 26 chargés de coordonner la
préparation du Traité portant création de l’OHADA. Après plusieurs réunions tenues de 1993
à 1994, entre autre la réunion de Ministres de la justice tenue en novembre à Dakar au cour
de laquelle ils décident de la création dans chaque Etat d’une commission de cinq membres ;
la réunion de Ministres de la justice tenue à Dakar au mois de décembre au cours de laquelle
ils demandent au Directoire de préparer le futur Traité et d’établir l’ordre des priorités des
matières à harmoniser.
Cependant, en avril 1993, un séminaire sur l’Harmonisation du Droits des affaires
dans les Etats de la Zone Franc a eu lieu en Abidjan (Côte d’Ivoire), au cours duquel il est
procédé à la constitution des commissions Nationales, puis l’essai de la technique de
préparation des textes prévus par le Directoire. Au mois de juillet de la même année, une
réunion des Ministres de la justice est tenue à Libreville (Gabon) et au cours de laquelle ils
procèdent à l’examen du projet du traité et au mois de septembre en Abidjan le projet est
finalisé.
Il importe de signaler qu’en octobre 1993, une Conférence des pays ayant en
commun l’usage de la langue française, est tenue à Port-Louis (Ile Maurice) et au cours de
laquelle est signé le Traité portant création de l’OHADA. Et en mai 1994 il y aura le premier
séminaire des commissions Nationales tenu à Lomé (Togo) dans lequelle l’examen des avant
projets des premiers Actes uniformes ont y lieu. Et la réunion des Ministres de la justice des
Etats signataires du traité, où ils ont procèdent à l’examen du projet de création de l’Ecole
Régionale Supérieure de la Magistrature (ESURMA) et de la mise en place des institutions de
l’OHADA. Une autre Conférence des chefs d’Etats de France et Afrique se tenue à Biarritz
en France, pendant cette réunion les Etats signataires du traité ont soulignent l’importance et
décident de se concerter pour déterminer la localisation des institutions.
En 1995 une réunion des Présidents des Commissions Nationales a eu lieu à
Bangui en République Centre africain d’où ils procèdent à l’adoption de l’avant-projet de
d’Actes uniforme sur le droit commercial Général (AU/DCG). Ensuite suivra la réunion des
26
Président : Kéba M’BAYE ; Membres : Martin Kirsch, Conseiller Honnoraire de la Cour de Cassation de
France, Avocat au Barreau de Paris et Michel GENTOT, Président de la section du contentieux du Conseil d’Etat
de France.
10

Ministre de la justice au cours de laquelle ils projettent les bases de la situation géographique
des institutions de l’OHADA. En avril de la même année, ils ont publié la loi nigérienne
n°95-006 du 4 juin 1995 autorisant le Président de la République du Niger à ratifier le traité
de l’OHADA.
Le 18 septembre 1995 connaitra un fait marquant : le Traité de l’OHADA entre en
vigueur, après réception des instruments de ratification de la République du Niger par le
Sénégal, Etat dépositaire, le nombre de ratifications nécessaire à la mise en vigueur du traité
étant réuni.
Par l’ampleur du champ matériel couvert et la technique législative utilisée,
l’OHADA apparait comme l’une des expériences d’intégration juridique la plus aboutie.
Dans les lignes qui suivent nous allons scruter les objectifs de l’OHADA.
§2. Objectif de l’OHADA
Le traité de Port-Louis du 17 octobre 1993 instituant l’Organisation pour
l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires, OHADA en sigle, a connu sa dernière
révision le 18 octobre 2008 à Québec. Ce traité comporte 63 articles subdivisés en 9 titres
respectivement intitulés Dispositions générales (Titre I), les actes uniformes (titre II, le
Contentieux relatif à l’interprétation et à l’application des actes uniformes (titre III),
l’arbitrage (titre IV), les institutions (titre V), Dispositions financières (VI), Statuts,
immunités et privilèges (titre VII), Clauses protocolaires (titre VIII) et Révision et
dénonciation (titre IX)27.
L’OHADA poursuit des objectifs qui mettent en exergue sa vocation africaine.
Comme objectif principal, il y a l’unification du droit des affaires afin d’assurer la sécurité
juridique et judiciaire des activités économique, de restaurer la confiance des investisseurs et
de faciliter les échanges entre les Etats parties28.
Aux termes du traité du Port-Louis, l’organisation pour l’Harmonisation en
Afrique du droit des affaires a pour buts :

27
J-M. KUMBU ki NGIMBI, Législation en matière économique, 3ème éd. Galimage, Kinshasa, 2014, p.172.
28
G. SAKATA M. TAWAB, Introduction au droit économique, Kinshasa 4ème éd. PUK, 2018, p.1.
11

 D’établir un courant de confiance en faveur des économies des Etats parties en vue de
créer un nouveau pôle de développement en Afrique ;
 De réaffirmer leur engagement en faveur de l’institution d’une communauté
économique africaine ;
 De poursuivre la réalisation progressive de leur intégration économique ;
 De doter les Etats-parties d’un droit des affaires harmonisé, simple, moderne et adapté,
afin de faciliter l’activité des entreprises ;
 De promouvoir l’arbitrage comme instrument de règlement des différends
contractuels ;
 D’améliorer la formation des magistrats et des auxiliaires de justice.

SECTION II. L’ADHESION DE LA RDC A L’ESPACE OHADA


Ici, il est question de traiter le justificatif de l’adhésion de la RDC à l’OHADA
(paragraphe 1), et l’étape, processus de l’adhésion de la RDC à l’espace OHADA (paragraphe
2).

§1. Justificatif de l’adhésion à l’OHADA


Tout est parti de la Table Ronde Economique : Gouvernement – Secteur privé 29,
sous le thème : « La Modernisation du cadre légal des affaires, une exigence institutionnelle ».
de cette table ronde, nous tirons du Discours le Ministre de la Justice et de Droits Humains,
Son Excellence MUTOMBO BAKAFWA NSENDA, avait dressé un tableau assez sombre du
droit des affaires dans notre pays.
En effet, il est parti du rapport 2007 du « Doing Business 30 » de la Banque
Mondiale qui avait classé la République démocratique du Congo comme le dernier pays sur le
climat des affaires dans le monde. Cette institution s’était attardée sur les difficultés
rencontrées par les investisseurs en République démocratique du Congo.
Le Ministre avait noté que si le climat des affaires dans notre pays en est arrivé à
un niveau aussi bas, c’est à cause de plusieurs facteurs, notamment l’état de la réglementation
du secteur des affaires et la lenteur dans le processus de création des entreprises. Il avait
relevé également que la lourdeur du processus de création des entreprises est la conséquence

29
Organisé du 08 au 10 septembre 2008 par le Gouvernement de la RDC.
30
« Doing Business » classe les pays en fonction de dix indicateurs de la réglementation des affaires. Ceux-ci
relèvent les délais et les coûts d’application de la réglementation nationale relative à la création, l’exploitation et
la fermeture d’une entreprise, au commerce transfrontalier et à la fiscalité des entreprises. Les classements ne
considèrent pas la politique macroéconomique, la qualité de l’infrastructure, la volatilité des taux de change, les
perceptions des investisseurs, ni le taux de criminalité.
12

de certaines formalités exigées par les greffes de commerce sans qu’elles soient
indispensables, et dont certaines sont même contraires à la loi.
Par ailleurs, une analyse avait révélé que les règles applicables aux affaires
étaient éparses, par conséquent peu accessibles, parfois fragmentaires, voir lacunaires et bien
souvent archaïques comme peuvent en témoigné : « Au niveau interne ; sur le plan
juridique, le droit congolais des affaires était lacunaire (l’équivalent de la société anonyme y
est régi par trois articles), archaïque (incapacité juridique de la femme mariée, autorisation
présidentielle pour la création de la SARL), désuet et obsolète (règles relatives à l’exercice du
commerce par les étrangers, ignorance du bail commercial, inefficacité du registre du
commerce, survivance d’un droit de la faillite répressif), en dépit de quelques efforts de
modernisation (droit minier, code des investissements).
Sur le plan judiciaire, la possibilité qu’offre l’OHADA de faire trancher un litige
définitivement par une juridiction supranationale se substituant aux cours suprêmes
nationales apparaît comme l’élément le plus attractif pour les opérateurs économiques
nationaux ou étrangers »31.

En outre, notre droit ignorait encore diverses techniques juridiques répandues à


travers le monde, entre autres :

o La société unipersonnelle, qui contribuerait à structurer le secteur informel congolais ;


o Le groupement d’intérêt économique ;
o Le droit des sociétés, notamment pour la répression des abus des biens sociaux, par
exemple ;
o Les procédures d’alerte, visant à renforcer la prévention des risques dans les sociétés ;
o L’optimisation du rôle et de l’autonomie des commissaires aux comptes ;
o Le mécanisme de la lettre de garantie en droit des sûretés32.
De plus, le droit processuel des affaires s’illustre, dans notre pays, par la pratique
de jugements iniques, à cause de divers maux dont souffre l’appareil judiciaire congolais,
entre autres l’absence de formation permanente et de spécialisation des magistrats,
l’ignorance des procédures de recouvrement accéléré des créances et la stagnation des règles

31
R. MASAMBA MAKELA, Modalités d’adhésion de la RDC Au Traité De L’OHADA, Kinshasa, 4 février
2005, p. 8.
32
L. KABAMBA MBAYA, Apport de l’OHADA au droit des affaires Congolais, in FORUM SOCIAL
CONGOLAIS, Lubumbashi, p.3.
13

organisant les voies d’exécution, dont certains procédés comme la saisie-attribution par
exemple33. D’où le souci de réformer notre droit des affaires.

C’est bien dans cette optique et dans le souci d’améliorer le climat


d’investissement dans notre pays, cela en réponse aux cris d’alarme des opérateurs
économiques et des bailleurs de fonds, le gouvernement a, en plus d’autres efforts, décidé de
moderniser le droit des affaires de notre pays.

Dans ce cadre, le Gouvernement congolais a signé, le 11 Août 2003, un accord de


crédit avec l’IDA (Banque Mondiale), prévoyant la mise en place du projet « Compétitivité et
Développement du secteur privé ». Le comité de pilotage de la réforme des entreprises
publiques (COPIREP) en est l’agence d’exécution. Ce programme a pour objectif d’améliorer
le climat des investissements en RDC.

Au lieu d’envisager la mise en place d’une nouvelle législation nationale couvrant


tous les secteurs des affaires, ce qui demanderait des moyens énormes, il a paru plus pratique,
au regard des ambitions africaines de la République démocratique du Congo, de rallier un
projet d’intégration régionale exemplaire et historique comme l’Organisation pour
l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).

Cependant, le 12 novembre 2009, le projet de loi portant autorisation de


l’adhésion de la RDC à l’OHADA fut rejeté par le Senat. Sur quatre-vingt-six (86) sénateurs
présents, 53 d’entre eux avaient voté contre le projet de loi, sept (7) avaient voté pour et vingt-
six (26) avaient abstenus. Face à cet insuccès de décision politique gouvernementale le
Président de la République s’était adressé au Parlement, le 7 décembre 2009, lors de son
discours sur l’état de la nation, en ces mots :

« Notre stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté


assignée au secteur privé le rôle moteur dans la création des
richesses et des emplois. De toute évidence celui-ci peine à
jouer ce rôle, ce qui remet en cause l’ensemble de la
stratégie. L’initiative privée est bridée, voire découragée, par
le climat des affaires. Nous devons urgemment changer cet
état de choses. J’ai donc décidé de faire de l’amélioration du
climat des affaires un objectif prioritaire ; un de ceux sur

33
L. KABAMBA MBAYA, Op. Cit. p.4.
14

lesquels devra être jugée l’efficacité du gouvernement, testée


la cohésion de la majorité gouvernementale et évaluée la
qualité de notre administration et de notre système judiciaire.
Au gouvernement, je tiens à dire que nous ne pouvons pas,
dans ce domaine comme dans bien d’autres, aller d’études en
études, de conseils d’experts en conseils d’experts, ce qui
souvent n’est qu’une excuse pour ne rien faire. Les raisons
du mauvais classement de notre pays dans le répertoire de
référence « Doing Business » sont connues. La solution pour
obtenir une meilleure cotation l’est autant. Elle a pour noms
la transparence, simplification et souplesse. Le
Gouvernement a déjà identifié une dizaine de mesures allant
dans ce sens. Je souhaite cependant que nous allions plus
loin et plus vite. Je lui assigne donc des objectifs
complémentaires à atteindre impérativement d’ici la fin du
mois de mars 2010. Il s’agit en priorité de l’adhésion de
notre pays à l’OHADA, mesure essentielle pour rassurer le
secteur privé sur une préoccupation capitale, la sécurité
juridique. J’espère qu’une issue plus heureuse à ce dossier,
qui peine à obtenir la sanction législative, pourra être
trouvée dès la plus prochaine rentrée parlementaire34.

C’est ainsi que les causes de l’adhésion de la RDC à l’OHADA furent remises au
rôle des dossiers à examiner par le Parlement Congolais réuni en session extraordinaire. Le
11 février 2010 fut adopté la loi n°10/002 autorisant subséquent la RDC à ratifier, de manière
impérieuse et enchanteresse, le Traité OHADA du 17 octobre 1993.

Bien avant, soit le 31 décembre 2009, le Président de la République soumit,


conformément à l’article 216 de la Constitution du 18 février 2006 35, le dossier relatif à
l’adhésion de la RDC au traité de l’OHADA à la CSJ siégeant pour sa toute première fois
comme juge de constitutionnel et de constitutionnalité, pour que celle-ci lui donne ses avis

34
J. KABILA KABANGE, Discours sur l’état de la nation, Kinshasa, 7 décembre 2009.
35
Art. 216 de la Constitution dispose que : si la Cour Constitutionnelle consultée par le Président de la
République, par le Premier ministre, le Président de l’Assemblée Nationale ou le Président du Sénat, par un
dixième des députés ou un dixième des sénateurs, déclare qu’un traité ou un accord international comporte une
clause contraire à la Constitution, la ratification ou l’approbation ne peut intervenir qu’après la révision de la
Constitution.
15

ensoleillés et illuminés sur la conformité ou non de certaines dispositions du Traité de


l’OHADA à la Constitution, entre autres les dispositions relatives à la compétence de l’organe
juridictionnel supranational, au transfert de compétence législative en droit des affaires
reconnu à son organe législatif qu’est le conseil de ministre, à l’application et à l’entrée en
vigueur des instruments juridiques de l’OHADA, ainsi qu’au libellé de l’article 54 excluant
toute réserve. Après réception de la requête du Président de la République par son Greffe le 7
janvier 2010, la CSJ rend son arrêt, le 5 février suivant, dans lequel elle consigne qu’il n’y
existe aucune inconstitutionnalité ni dans la lettre ni dans l’esprit des soixante-trois
dispositions du traité du Port-Louis, et que les agencements ajustés ne constituent que des
clauses de transfert de compétence et de limitation de souveraineté au profit de l’OHADA, et
même d’être adoptées en vertu du libellé de l’article 217 de la Constitution 36. D’où ledit arrêt
est exposé aux critiques rébarbatives et draconiennes, car par ailleurs, l’inconstitutionnalité
même de cet arrêt entrainerait d’office l’inconstitutionnalité de l’acte d’adhésion 37.

Enfin, le dépôt des instruments de ratification et d’adhésion fut effectué le 13


juillet 2012 auprès du gouvernement Sénégalais qui en est habilité en vertu de l’article 57 du
traité. L’entrée en vigueur dudit traité eut lieu soixante jours plus tard, soit le 12 septembre de
la même année.

Si l’on peut s’interroger sur les motivations ayant appâté la République


démocratique du Congo à entamer le processus d’adhésion au droit communautaire de
l’OHADA, soucieux d’assainir l’environnement des affaires sur le plan interne, le
gouvernement congolais a voulu donner des gages aux investisseurs étrangers. Il souhaitait
donc renforcer la sécurité juridique et judiciaire, tout en bénéficient de caution d’un
organisme dont la légitimité hors du continent pourrait servir de gage dans les transactions
internationales. De fait, la RDC atteindrait sont double objectif : d’une part, la modernisation
de son droit des affaires, à savoir l’amélioration de son propre arsenal juridique ; d’autre part,
le fait de bénéficier d’un bouclier juridique commun sur le plan des affaires avec à la fois les
pays de la Communauté Economique des Pays de l’Afrique Centrale(CEAC) et ceux de la
Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)38.

36
Art. 217 de la Constitution dispose que : la République Démocratique du Congo peut conclure des Traités ou
des accords d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de
promouvoir l’unité africaine.
37
G. MUWAWA LUUNGI, Dialectique sur la supranationalité tricéphale du droit de l’OHADA, Mémoire
licence, Kinshasa, UPC, Faculté de Droit, 2014. Cité par J-M. KUMBU ki NGIMBI, Op. Cit., p.178.
38
J-M. KUMBU ki NGIMBI, Op. Cit., p.176.
16

§2. Etape, processus et impact de l’adhésion dans l’espace OHADA


Nous allons analyser l’étape (A), le processus (B) et l’impact de l’adhésion dans
l’espace OHADA (C).
A. L’étape de l’adhésion dans l’espace OHADA
Les étapes suivantes ont déjà été franchies :
 Le 26 février 2008, le Président de la République a adressé à son homologue du
Sénégal, avec copie au Secrétaire Permanent de l’OHADA, la lettre d’intention de la
République démocratique du Congo.
 Le 29 Avril 2008, le Secrétaire Permanent de l’OHADA a répondu au Directeur de
cabinet du Président de la République (cf. lettre n° 115/SP/DAJ/OHADA/2008) ;
 Le 14 août 2008, le Ministre de la Justice et Droits Humains a obtenu la copie certifiée
conforme du traité de Port-Louis ainsi que le règlement portant mécanisme de
financement autonome de l’OHADA (cf. lettre de demande de SEM Ministre de la
Justice et Droits Humains n° 1123/SP/DDL986/NC/CAB/MIN/JHDH/2008 et de
transmission du Secrétaire Permanent de l’OHADA n° 232/SP/DAJ/OHADA/2008).
 L’autorisation de l’approbation du processus d’adhésion par le Parlement ;
 La promulgation de la loi de ratification et la signature de l’ordonnance portant
adhésion par Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ;
 La publication au journal officiel de la loi de ratification, du traité et des actes
uniformes déjà en vigueur ;
 Le dépôt des instruments d’adhésion auprès du pays dépositaire du Traité, le Sénégal,
 La signature du décret portant création, attributions et composition de la commission
Nationale OHADA par le Ministre de la Justice39.
Telle sont les étapes qu’a connu la République démocratique du Congo pour son
adhésion dans l’espace OHADA. Le point suivant sera consacré au processus de l’adhésion.

B. Le processus de l’adhésion dans l’espace OHADA


Le souci d’améliorer le climat des affaires remonte à plusieurs décennies. L’idée
d’intégrer l’espace OHADA est relativement récente. Elle a tout de même germé à l’aube du
nouveau siècle, à travers interviews et discours des dirigeants congolais, singulièrement entre
2001 et 2003. Et plus rien n’arrêtera cette dynamique par la suite.

39
R. MASAMBA MAKELA, L’OHADA en RDC manuel de vulgarisation, www.congolegal.cd Consulté le 16
Mai 2022 à 18h34.
17

1. Le processus d’uniformisation du droit des affaires


L’adhésion à l’OHADA entraine l’application du droit uniforme des affaires à
compter du dépôt des instruments de ratification ou d’adhésion, plus précisément après
l’écoulement du délai de soixante jours prévu par le traité de Port-Louis pour l’applicabilité
du droit uniforme des affaires et après l’expiration des délais éventuellement fixés par
certaines actes uniformes pour leur mise en en œuvre. En conséquence, certains actes
uniformes seront immédiats, sans formulaires légales ou administratives préalables.
Ainsi, toutes les dispositions du droit interne correspondant aux actes uniformes
en vigueur seront ipso facto abrogées. Cependant, certaines normes juridique relevant du droit
des affaires a tous les moins intervenant dans l’organisation des entreprises et dans la vie
économique n’ont pas d’équivalence dans le système OHADA , ce qui signifie qu’ils ne font
pas l’objet des actes uniformes en vigueur : ces normes survivent à la réforme qu’imprimera
l’OHADA dans notre ordre juridique. Pareille survie pourra être écouté un jour ou l’autre si
les actes étaient conçus et adoptés dans les domaines de la matière concernée. Mais cela
supposerait l’accord de la RDC en cas de son adhésion à l’OHADA, car en tant que Etat
partie elle disposerait implicitement d’un droit de veto puisque les actes uniformes sont
adaptés à l’unanimité de suffrage exprimé40.
2. Processus d’harmonisation du droit des affaires
L’introduction automatique des actes uniformes dans notre ordre juridique
justifiera progressivement l’adaptation de notre droit. Ce processus d’harmonisation globale
se réalise dans le cadre d’un véritable toilettage de nos lois qui, notamment en matières
d’amende pénale se réfère encore aux anciennes monnaies voire au franc congolais de
l’époque qui n’en rien à avoir avec celle d’aujourd’hui41.
3. Processus d’harmonisation sectorielle du droit des affaires
Le droit uniforme issu de l’OHADA renvois aux droits nationaux les mesures de
mise en œuvre de certaines dispositions des actes uniformes. De même, il se réfère à diverses
autorités ou mécanismes par des termes génériques qu’une intervention interne doit préciser.
Enfin, et surtout, en matière de droit pénal, le droit OHADA détermine les incriminations
mais laisse aux Etats parties le soin de fixer les sanctions pénales. Toutes ces hypothèses
appellent des interventions du législateur nationale à travers un processus d’harmonisation du
droit des affaires.

40
LUKOMBE NGHENDA, Droit congolais des sociétés, Tome II, Kinshasa, P.U.K, 1999, p. 50.
41
Idem, p.63.
18

C. L’impact de l’adhésion dans l’espace OHADA


L’adhésion de la RDC au traité du 17 octobre 1993 est effective depuis le 12
septembre 2012 après la ratification du traité le 27 juin 2012 et le dépôt des instruments de
ratification et d’adhésion le 13 juillet de la même année. Il devient ainsi le dix-septième pays
membre de l’OHADA. ,

Par ailleurs, il convient de noter que la RDC est membre de plusieurs


organisations régionales et sous-régional ayant une vocation d’intégration économique
notamment de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC), le Marché
commun de l’Afrique orientale et australe en anglais Common Market for Eastern et
Southem Africa (COMESA), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale
(CEEAC), la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CPGEL, CICGL), la
Commision Economique pour l’Afrique (CEA), l’Organisation pour l’Harmonisation en
Afrique du droit des affaires (OHADA )etc…

Contrairement à ces organisations, l’OHADA a un impact sur le droit interne dans


la mesure où l’article 10 du traité prévoit que : « les actes uniformes sont directement
applicables et obligatoires dans les Etats-Parties, nonobstant toute disposition contraire de
droit interne, antérieure ou postérieure ». En sus, il résulte de l’interprétation de cette
disposition qu’elle contient une règle de supranationalité puisqu’il prévoit l’application
directe et obligatoire des Actes uniformes dans les Etats parties et leur suprématie sur les
dispositions de droit interne antérieures ou postérieures42.

Il résulte donc que le droit issu de l’OHADA fait désormais partie intégrante de
notre droit interne dans ses dispositions conformes ou contraires. Seules les dispositions
complémentaires subsistent.

Ce faisant, cette adhésion marque un tournant décisif du contenu du droit des


affaires aussi bien sur le plan institutionnel, formel que processuel. Le contenu des affaires
doit être adapté à ce nouveau contexte socio-juridique.

Ainsi, l’impact de l’adhésion de la RDC sur l’espace OHADA se reposé dans


plusieurs points que nous allons le développé dans le cadre de cette paragraphe.

 Impact sur l’attractivité et la compétitivité, sur la croissance économique et le


développement
42
Avis consultatif n°001/2001/EP du 30 avril 2001 rendu par la CCJA sur requête introduite en 2000 par le
Gouvernement de la côte d’Ivoire.
19

L’adhésion à l’OHADA contribuera à améliorer le climat des affaires et à


renforcer l’attractivité de la RDC, avec comme effets d’entraînement la compétitivité des
entreprises, la croissance économique et le développement. La RDC figure à la queue des
statistiques sur le développement humain et est souvent présenté comme un pays à risque.
Prendre le pari de l’OHADA n’apportera pas une solution totale, mais y contribuera
sensiblement.
Cependant, la position peu viable de la RDC dans l’organisation de la vie es
affaires, singulièrement lorsqu’il s’agit de « lancer une affaire »ou de « faire exécuter un
contrat » l’adhésion à l’OHADA contribuera à l’inverser cette tendance, grâce notamment à
un cadre juridique approprié comprenant des règles modernes claires, simples, accessibles, au
nombre desquels les procédures simplifiés de recouvrement, la vente commerciale et les
contrats commerciaux. L’existence d’un Cour commune de justice et d’arbitrages renforcera
le risque de condamnations judiciaires contre les comportements frauduleux et non respects
des engagements contractuels43.
 Impact sur la configuration de notre droit
Le droit public est peu concerné. Quant au droit privé, le droit uniforme ne
l’affecte que partiellement (droit commercial général, sociétés, sûretés, droit de la faillite,
droit des transports, droit de l’arbitrage, compétence de la Cour suprême de justice).
 Impact sur la formation des juristes

Seule les matières de l’option droit économique connaîtront de profond


changement, soit environ 15 à 20% du programme d’enseignement en droit.

 Impact sur l’organisation judiciaire

Le droit uniforme issu de l’OHADA reçoit son application par les tribunaux et
cours d’appel des Etats parties. Au niveau de la cassation, seule la Cour commune de justice
et d’arbitrage est compétente. Par l’adhésion de la RDC, les tribunaux de commerce et les
cours d’appel sont compétents pour connaître des litiges du droit des affaires.
 Impact sur la gestion des entreprises

L’adhésion au Traité de l’OHADA a obligé les entreprises congolaises à se


conformer à l’acte uniforme sur le droit comptable. Il se suivi un passage du Plan Comptable
Général Congolais de 1976 vers le référentiel unifié qu’est le système comptable OHADA, le
SYSCOHADA. Les entreprises ont maintenant plus de transparence est bénéficié d’une
43
R. MASAMBA, « Avantages comparatifs des Actes uniformes de l’OHADA », Ohadata D-10-24.
20

meilleure appréciation du risque par les investisseurs, grâce notamment au nouveau


mécanisme de comptes consolidés ou de comptes combinés.
 Impact sur la profession comptable

Le droit OHADA créé le droit comptable avec cette particularité d’avoir dans son
patrimoine juridique des instruments unifiés de comptabilité sous-régional. Les instruments
ainsi que les techniques propres que ce droit comptable renferme concernent tant les experts
du domaine que les juristes.
Il sied de retenir que dès lors qu’il a étés procédé à l’uniformisation des règles des
droits, qui correspondent à des Etats parties, il y a eu recherche de développement et sûrement
enrichissement et donc profit pour tout pays intéressé, conséquemment pour le nôtre au titre
de droit comparé et d’économie sous-générale.
Le droit comptable de l’OHADA apparait comme l’un de plus modernes du
monde selon un auteur44. Jean PAILLESSEU pense pour lui que l’OHADA est une
opportunité pour les investissements en RDC. L’acte uniforme du 24 mars 2000 régit de la
comptabilité des entreprises qu’ils s’agissent des comptes personnels des entreprises ou des
comptes consolidés et comptes combinés. Ce système comptable commun, qui a les pointes
du progrès, vise les normes comptables, le plan comptable, la tenue de compte, la présentation
des Etats financé et l’informatique financière. Il s’applique qu’au coopérative, mais non aux
entités soumises à la comptabilité publique ou à un régime particulier, le nouveau droit
comptable rend obligatoire la tenue de document commerciaux habituels : livre-journal,
grand-livre, balance générale, inventaire.
Un manuel de la procédure comptable est ainsi requis. Il exige enfin des Etats
financiers comprenant le bilan, le compte de résultat, le tableau financier des ressources et
emplois et l’état annexé. Il comporte trois régimes spécifiques ; le système minimal (plan
compte codifié) pour les petites entreprises dont le chiffre d’affaires est intérieur à 30 million
de franc CFA (commerce) ou 10 millions de franc CFA (artisan) ; le système allégé (bilan,
compte de résultat et état annexé simplifiée), pour les entreprises dont le chiffre d’affaire est
inférieur à 100 millions de francs CFA ; le système normal pour les grandes entreprises (bilan,
compte de résultat, état annexé et état supplémentaire statistique).
Le système comptable de l’OHADA organise l’établissement des comptes
consolidés (intégration déballe, proportionnelle ou mise en équivalence, selon le degré de
contrôle) et les comptes combinés. Le système comptable OHADA exige de la direction de
44
J. PAILLESSEU, le droit de l’OHADA, un droit très important et original, éd. Cahier de droit de l’entreprise,
n°5 supplément au n°44 du 28 octobre 2004, p.6.
21

chaque entreprise la mise en place d’un manuel d’organisation pour assurer la transparence de
l’opération reflétée en comptabilité. Le système OHADA préconise la primauté de la réalité
sur l’apparence soit du fond sur la forme. Les principes comptables comprennent des
dispositions précisent applicables à certaines opérations particulières qui auraient pu faire
l’objet de traitement divergent entre les entreprises.
Cependant, le passage à l’OHADA à révolutionné la profession comptable qui
passe d’une comptabilité très marquée par l’influence des dispositions fiscales vers une
comptabilité plus proche des normes comptables internationales. Le SYSCOHADA privilège
en effet, la primauté de la réalité sur la forme et l’apparence. Cette évolution a imposé un
effort de formation pour les professionnels et les enseignants.

CHAPITRE DEUXIEME

L’APPORT DU DROIT OHADA EN DROIT CONGOLAIS : CAS DE LA SOCIETE


UNIPERSONNELLE
22

Ce chapitre aura deux sections, l’un consacré aux généralités sur les sociétés
unipersonnelles (section 1), et l’autre sur les avantages et les inconvénients de ce nouveau
droit (section 2).
SECTION 1. GENERALITE SUR LES SOCIETES UNIPERSONNELLES
L’unipersonnalité, une cause de nullité de la société commerciale en
République Démocratique du Congo est de nos jours admise. La République Démocratique du
Congo a approuvé l’insertion de cette nouvelle notion par la loi n°08/007 du 07 Juillet 2008
portant dispositions générales applicables à la transformation des entreprises publiques en
sociétés commerciales45 dans lesquelles l’Etat congolais serait l’unique actionnaire de manière
fermée.
Il sera question dans le cadre de cette section d’analyser les conditions de création
d’une société unipersonnelle (§1) ensuite le fonctionnement et sa dissolution (§2).
§1. De la création d’une société commerciale unipersonnelle
La naissance d’une de la société unipersonnelle dans le système applicable dans
les Etats membres de l’OHADA peut relever de deux formes. Elle peut être créé par la
réunion en une seule main de toutes les parts sociales d’une S.A.R.L ou d’une S.A. Cette
situation peut résulter du retrait ou du décès d’un ou de plusieurs associés 46. Mais il revient
de préciser que le passage de la pluri-personnalité à l’uni-personnalité des sociétés de capitaux
n’est pas expressément permis. Seules ces dernières ont été admises par les articles 309 alinéa
2 pour la société anonyme et 853 alinéa 2 pour la société par action simplifiée. Sous le
premier point nous analyserons les conditions de fond (A) et les conditions de forme (B).
A. Conditions de fond
Selon l'article 5 de l'acte uniforme, la société commerciale peut être créée par une
seule personne, par un acte écrit. Quelle est la nature juridique de cet acte ? Quant bien-même
que les règles régissant la constitution d’une société commerciale unipersonnelle en matière
de contrat est une exception dans l’applicabilité de son régime juridique.
Partant de la question posé ci-haut, on devrait en principe répondre qu'il s'agit d'un
contrat. Mais, exceptionnellement concernant la société unipersonnelle, la négative s'impose
dans la mesure où l'admission par le droit de la société à main unique traduisait l'abandon de
la notion de la société-contrat. Face au mutisme du législateur africain sur la question, nous
sommes obligé de retenir la position de la doctrine française selon laquelle l'acte constitutif de

45
Loi n°08/007 du 07 Juillet 2008 portant dispositions générales applicables à la transformation des entreprises
publiques en sociétés commerciales, in J.O.R.D.C, 49ème Année, N° Spécial, du 12 juillet 2008.
46
Nous devons spécifier que l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE ne fait mention
de la S.A.R.L unipersonnelle que dans l'article 309.
23

« l'entreprise unipersonnelle » est l'une des manifestations de l'engagement unilatéral de


volonté47. A ce propos pour C. LAROUMET « la création d'une entreprise unipersonnelle à
responsabilité limitée est un engagement unilatéral de volonté » 48. Des lors, partant du constat
que la société ne pouvant résulter d'un contrat lorsqu`elle est constituée par une seule
personne, comment se fera l'adaptation du régime juridique du contrat de société à l'acte
constitutif de la société unipersonnelle ? Selon J. MESTRE « l'applicabilité du régime
juridique de la société unipersonnelle nécessite que soient exclus de ce champs d'application
les règles qui exigent l'existence d'au moins deux parties à l'acte ». L. TSHIYOMBO
KALONJI estime que « la théorie contractuelle est donc complètement inadaptée au concept
de société unipersonnelle »49.
Eu égard à ce qui précède, ce sont les notions de consentement (1), d'objet de la
société (2) et d'affectio societatis (3) retiendront notre attention dans le cadre cet étude.
1. Notion sur le consentement de la société unipersonnelle

L'acte constitutif de la société commerciale est dénommé « statut ». Selon l'article


12 de l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE, les statuts
constituent soit le contrat de société soit l'acte de volonté d'une seule personne. Par cette
disposition, le législateur africain a admis que l'engagement unilatéral de volonté de l'associé
unique soit le fondement juridique de la société unipersonnelle.
Cependant, peut-on exiger l'existence d'un consentement comme condition de
fond de formation d'un acte qui n'est pas un contrat ?
Cette question est digne d'intérêt puisque la création par le droit de la société
unipersonnelle a consacré implicitement l'acceptation de la notion de la société perçue comme
une technique d'organisation de l'entreprise50. Ainsi tant que cela est l'œuvre du législateur,
celui-ci ne peut prétendre y appliquer les règles de la société contrat. On ne peut donc parler
de consentement à partir du moment où par une simple déclaration unilatérale de volonté
exprimée dans les statuts, l'associé unique manifeste son intention d'adhérer à un statut légal
organisant la personne morale51. Tant qu'il n'est pas question d'accord de volonté dans la
formation d'un acte juridique, on ne saurait parler de consentement à cet acte. A la limite on

47
C'est l'acte par lequel une personne peut s'engager envers une autre sans l'acceptation de cette dernière soit
nécessaire pour créer l'obligation
48
C.LARROUMET, les obligations, droit civil, Paris, éd. Economica, 1997, p. 74.
49
L. TSHIYOMBO KALONJI, Cours de droit des sociétés commerciales, M1, UCC, 2016, p.15.
50
J.PAILLUSSEAU, « le fondement du droit moderne des sociétés », Paris, J C P, ed. G., 1984, p. 131.
51
François ANOUKAHA et All, Société commerciale et groupement d’intérêt économique, éd. Bruylant,
collection droit uniforme Africain, n°132, p. 83.
24

peut exiger le consentement de l'instigateur de l'acte sans que l'absence de manifestation


matérielle de ce consentement ne soit cause de nullité dudit acte.
En effet, la nullité étant une sanction visant à protéger cet instigateur. En dehors
des règles relatives au consentement qui exigent une véritable adaptation, celles relatives à
l'objet du contrat de société méritent également le même traitement.
2. Les règles relatives à l'objet de la société unipersonnelle

Conformément à l'article 4 alinéa 1 : « la société commerciale est créer par deux


ou plusieurs personnes qui conviennent par contrat d'affecter à une activité, des biens en
numéraires ou en nature, dans le but de partager ou de profiter de l'économie qui pourra en
résulter ».
Cette expression « objet du contrat de société » qui ressortaient également de
l'article 446 al 1er du code civil livre III (aujourd’hui abrogé du fait de l’entrée en vigueur de
l’AUSC) envisageait la société comme « un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
conviennent de mettre quelque chose en commun en vue de partager le bénéfice qui pourra en
résulter »52.
De nombreuses règles du droit des sociétés appartiennent à la technique
contractuelle. C’est ainsi que la société doit satisfaire aux conditions de validité des contrats
(consentement, capacité, objet) et que son fonctionnement peut s’expliquer par le droit des
contrats (Ex : le mandat donné au gérant d’administrer la société). Cependant, les sociétés
anonymes et les sociétés à responsabilité limitée ainsi que leur déclinaison doivent respecter
un capital minimum contrairement aux sociétés de personnes telles que les sociétés en nom
collectif et les sociétés en commandite simple. Ce capital varie en fonction de la structure
sociétaire. Le capital minimum exigé pour la société anonyme unipersonnelle (SAU) est fixé à
10 millions de francs CFA, avec pour montant nominal de l'action fixé à 10 mille francs
FCFA53. En ce qui concerne la société à responsabilité limitée unipersonnelle, il est fixé à 1
million de F CFA, le montant nominal de l'action est fixé à 5 mille francs CFA.
Il faut noter que le capital social exigé apparaît très élevé par rapport à la situation
économique. Si ce type de société commerciale peut être choisi par un petit entrepreneur
individuel, voir un artisan, le niveau de vie aurait dû être pris en considération pour fixer le
montant minimum du capital, sa capacité financière étant limitée. L'accès difficile au crédit

52
Article 446 al. 1er du décret du 30 juillet 1888 portant des contrats ou des obligations conventionnelles, in
B.O., Kinshasa, 1888.
53
D. TAPIN, droit des société commerciale et du GIE en Afrique, recueil Penant, 1998,n°827 (N° spécial), p.190
25

aura pour conséquence de ne pas permettre à ces petits entrepreneurs de revêtir ce type de
société commerciale.
Nous pensons que le législateur OHADA, dans une actualisation du droit des
sociétés devrait revoir à la baisse le capital social minimum pour les sociétés commerciales.
La baisse du minimum du capital social exigé va non seulement permettre aux petits
entrepreneurs individuels de pouvoir se constituer en société commerciale mais aussi va
favoriser le développement des petits et moyennes entreprises (PME). De plus, le capital
social de la société pluripersonnelle est constitué par les apports des différents associés. C'est
la raison pour laquelle l'article 37 de l'acte uniforme 54 exige que chaque associé fasse un
apport. Les différents types d'apports ont été précisés par l'article 40 de l'acte uniforme de la
manière suivante : « chaque associé peut apporter à la société.
1) De l'argent par apport en numéraire ;

2) De l'industrie par apport de main d'œuvre ;

3) Des droits portants sur des biens en natures, mobiliers ou immobiliers


corporel ou incorporel par apport en nature »

Les apports effectués par l'associé unique constitueront donc le capital social de la
société unipersonnelle, les apports en numéraires ne posent aucun problème. Seuls les apports
en nature et en industrie attirent notre attention, lorsque nous nous interrogeons sur la
perception qu'a pu avoir le législateur africain sur la notion d'apport en industrie et en nature.
En principe, l'apport en industrie n'est pas admis dans les sociétés à risque limité parce qu'il y
a incompatibilité entre la limitation de responsabilité et le fait que l'apport en industrie soit
dépourvu de toute valeur patrimoniale réelle.
La perception qu'a eue le législateur de cette notion n'apparaît pas clairement et
nettement à travers la lecture du chapitre 7 Titre 3 du livre premier première partie de l'acte
uniforme qui institue les apports. Tout d'abord l'article 37 portant dispositions générales ne
vise pas en son alinéa 2 l'apport en industrie. Seuls les apports en numéraire et en nature ont
été la préoccupation des rédacteurs de l'acte uniforme.
Même si l'article 40 de l'acte uniforme qui énumère les différents types d'apports
vise l'apport en industrie, aucun développement n'a été consacré par la suite, à ce type
d'apport. Pourtant, le législateur n'a pas manqué de préciser dans les articles 41 à 50, le régime
juridique des apports en numéraire et en nature. Par ailleurs, des dispositions relatives aux

54
Article 37 de l’AUSCGIE
26

conditions de fond de la constitution de la société à responsabilité limité (SARL) précisent les


modalités d'évaluation des apports en nature, tandis que les articles 400 à 403 régissent les
modalités d'évaluation des apports en nature de la société anonyme (SA). Quid l'apport en
industrie ?
Le législateur OHADA n'a dès lors pas procède à la distinction entre société dans
laquelle l'apport en industrie est admis et société dans laquelle il ne l'est pas. Cependant,
certains auteurs déduisent de ce vide législatif que l'apport en industrie est possible dans
toutes sociétés55.
Nous ne partageons pas cet avis en ce qui concerne la société à responsabilité
limité unipersonnelle (SARL) et la société anonyme unipersonnelle, en effet le caractère
insaisissable de l'apport en industrie fausse les principes de la limitation de responsabilité
d'une part, et d'autre part la surface financière de la société unipersonnelle est si étroite que le
gage des créanciers sociaux s'en trouvera alors réduit outre mesure. De plus, le caractère
insaisissable de l'apport en industrie est contraire à une des justifications données par les
défenseurs de la société unipersonnelle, à savoir permettre à l'entrepreneur individuel
d'affecter une fraction de son patrimoine à une activité commerciale dans le respect des deux
masses patrimoniales ainsi créées56. Or l'apport en industrie ne permet pas de percevoir cette
affectation patrimoniale.
Une autre préoccupation concerne les règles d'évaluation des apports en nature,
découlant de l'article 31257 pour la SARLU, et 400 à 403, pour la SAU, la portée de la
procédure d'évaluation des apports en nature est d'assurer l'étanchéité de la cloison entre le
patrimoine de la société et celui de l'associé unique. Pour les détracteurs de la société
unipersonnelle, seule la pluralité d'associés exerçant les uns sur les autres un contrôle
réciproque devrait permettre d'atteindre cet objectif.
Afin de ne pas donner raison aux détracteurs de la société unipersonnelle, il
convient de faire de l'évaluation des apports en nature à dire d'expert, une obligation pour
cette forme de société. Cette évaluation est un impératif pour la SARLU, car concernant la
SAU aucun plafond n'a été fixé pour la valeur de l'apport comme condition pour la mise en
œuvre de l'évaluation. L'alinéa 2 de l'article 312 de l'acte uniforme ne devrait pas s'appliquer à
la SARLU. En effet, si on compare le minimum légal du capital social de la SARL (1 million
de franc CFA) au plafond à partir duquel l'évaluation des apports en nature est exigée (5 000
000 de francs) rares sont les SARLU qui seront soumises à cette procédure d'évaluation, faute
55
F.ANOUKAHA et autres, Société commerciale et groupement d’intérêt économique , Op. Cit, p.84
56
KOLONGELE EBERANDE, Op. Cit.
57
Article 312 de l 'AUSCGIE.
27

de pouvoir réunir le plafond fixé. Or la sanction prévue par l'alinéa 5 de l'article 312, à savoir
la responsabilité solidaire et indéfinie des associés en cas d'évaluation irrégulière de l'apport
en nature, n'est efficace que concernant la SARL pluripersonnelle puisque la solidarité qui
suppose plusieurs personnes et donc plusieurs patrimoines ne trouvera pas à s'appliquer à
l'associe unique.
L'analyse des conditions de fond de constitution de la société commerciale
unipersonnelle nous conduit à l'étude de l'affectio societatis dans la société unipersonnelle.
3. L'affectio societatis dans la société commerciale unipersonnelle

L'affectio societatis est l'expression de la volonté de tous les associés de travailler


ensemble sur un pied d'égalité au succès de l'entreprise commune. La doctrine retient l'affectio
societatis comme un élément spécifique de la société commerciale 58. Il s'agit là d'un critère de
qualification du contrat de société. Dans chaque contrat, on doit rechercher si ce lien affectif
qui fait de la société un contrat à intérêts communs, existe. Sinon, on n'est pas en présence
d'une société même s'il y a partage de bénéfices.
L'affectio societatis suppose par ailleurs une collaboration active à la vie de la
société, sans doute une telle collaboration revêt une importance considérable dans les sociétés
de personnes tandis que dans les sociétés de capitaux, elle tend à se relâcher. Mais quelle que
soit la société, un minimum de collaboration de la part de tous les associés à la gestion de la
société est nécessaire. Ce faisant, chaque associé à un droit de contrôle de la gestion se
traduisant par l'accès à l'information et donc aux documents comptables.
De même, chaque associé a le droit de donner son avis sur l'orientation générale
de la société. Enfin, l'affectio societatis suppose une collaboration sur un pied d'égalité, bien
attendu, certains associés peuvent avoir plus de droits ou de pouvoirs que d'autres. Mais, il ne
peut y avoir de subordination d'un associé à un autre. C'est ce qui permet de distinguer le
contrat créant la société du contrat de travail qui se caractérise par la subordination juridique
du salarié à l'employeur. De ces différents points soulevés précédemment, il faut relever avec
justesse que la société d'une seule personne n'est pas totalement concernée par l'affectio
societatis.
En effet, l'unicité d'associé exclut l'affectio societatis, dans la mesure où il n'existe
pas de lien affectif entre l'associé unique et d'autres associés. De plus, la volonté de créer
ensemble une entreprise commune n'existe pas ici. Seule l'intention de créer la société de la

58
L. TSHIYOMBO KALONJI, Cours de droit des sociétés commerciales, Op. Cit, p. 27.
28

part de l'associé unique est présente. Par conséquent, on peut conclure que l'affectio societatis
n'existe pas dans la société unipersonnelle et n'est pas une condition de validité de celle -ci.
Après avoir passé en revue les différentes conditions de fond, on va passer aux
conditions de forme.
B. Conditions de forme
Ces conditions sont relatives à la rédaction du statut, au dépôt du greffe du
tribunal compétent, et de sa publication.
1) Rédaction de statut
La constitution des sociétés requiert absolument la rédaction des statuts qui
peuvent être définis comme l’ensemble des dispositions constitutives d’un être moral 59. Le
statut est en droit congolais un contrat. Il constitue en droit OHADA, soit le contrat de société
en cas de pluralité d’associés, soit l’acte de volonté d’une seule personne en cas d’associé
unique60.
L’exigence de la forme authentique du statut est une obligation en droit congolais
pour le SARL, elle peut être sous seing privé pour les autres types de société. L’AUSCGIE est
sur ce point libéral. L’exigence d’un acte authentique n’y est plus, en effet, de rigueur. Le
statut peut en droit de l’OHADA, être constitué ou modifié soit par acte authentique soit par
acte sous seing privé61.
Cependant, le statut doit contenir un certain nombre d’indication obligatoire. C’est
le cas de la forme de la société, de sa dénomination ou sa raison sociale, de la nature et du
domaine de son activité, de son siège, sa durée62 etc.63
Il faut noter que le point de départ de la durée de la société est la date de son
immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, à moins qu’il en soit disposé
autrement par l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales. A défaut de
prorogation, l’arrivée du terme entraîne la dissolution de plein droit de la société.

2) Dépôt du statut au greffe

59
G. CORNU, Vocabulaire juridique, Paris, éd. PUF, 1987, p.59.
60
Article 12 de l’AUSCGIE.
61
Article 10 et 11 de l’AUSCGIE.
62
Cette durée est de 99 ans en droit de l’OHADA sauf prorogation.
63
Article 13 de l’AUSCGIE.
29

Après rédaction et signature de statut, ceux-ci devront être déposé au greffe de la


juridiction compétente64 aux fins d’immatriculation. Cette immatriculation se fait en droit de
l’OHADA auprès du Registre du commerce et du crédit mobilier en vertu de l’article 27 de
l’AUSCGIE. Le délai est de 1 mois en droit de l’OHADA.
Le droit de l’OHADA va beaucoup plus loin en ce qui concerne les documents à
déposer au greffe. Une formalité supplémentaire est, en effet exigée. Il s’agit de la déclaration
de régularité et de conformité prévue à l’article 73 de l’AUSCGIE. Elle est exigée à peine de
rejet de la demande d’immatriculation de la société. L’article 73 n’est pas applicable
lorsqu’une déclaration notariée de souscription et de versement des fonds a été établis et
déposée dans les conditions déterminées par l’AUSCGIE ainsi par l’AUDCG65.
3) La formalité de publication
Soucieux de l’intérêt des tiers appelés à traiter avec la société le législateur
Ohadien a organisé une publication de l’acte constitutif. En droit de l’OHADA, les
formalités de publicité sont effectuées à la diligence et sous la responsabilité du représentant
ou des représentants légaux de la société 66. L’article 261 de l’AUSCGIE dispose
également : « Lorsque les formalités de constitution de la société ont été accomplies, et dans
un délai de quinze jours suivant l’immatriculation, un avis est inséré dans un journal
habilité à recevoir les annonces légales67 dans l’Etat partie du siège social ».
§2. Fonctionnement et dissolution d’une société unipersonnelle
Il sera pour nous utile d’aborder le fonctionnement (A) avant la dissolution d’une
société unipersonnelle (B).
A. Fonctionnement d’une société unipersonnelle
Parler du fonctionnement de la société unipersonnelle suppose en fait présenter les
différents organes qui concourent au fonctionnement de la société. En d'autre terme ce sont
les organes qui animent la vie sociale de la société. Ces organes varient selon que l'on se
trouve dans une société par action unipersonnelle (SAU) ou dans une société unipersonnelle à
responsabilité limitée.

64
Il s’agit en droit congolais du Tribunal de commerce ou à défaut du Tribunal de Grande Instance dans le
ressort dans la juridiction de laquelle est situé le siège social.
65
C’est le cas pour les SARL (article 314et 361 de l’AUDCGIE) et pour les SA (les articles 393 et suivants, 612
et suivants de l’AUSCGIE.
66
Article 256-2 et suivants de l’AUSCGIE.
67
L’article 257 de l’AUSCGIE dispose à cet effet : « Sont habilités à recevoir les annonces légales, d’une
part, le journal officiel, les journaux habilités à cet effet par les autorités compétentes, d’autres part les quotidien
nationaux d’information générale de l’Etat partie du siège social justifiant une vente effective par abondement,
dépositaires ou vendeurs, sous les conditions supplémentaire suivantes ;
1°) paraitre depuis de six mois ;
2°) justifier d’une diffusion à l’échelle nationale ».
30

1. Les organes de la société unipersonnelle à responsabilité limitée.

Respectivement nous avons les organes suivants ; l'assemblée générale (a), la


gérance (b) et le commissaire au compte (c).

a) L'assemblée générale

Le rôle de l'assemblée générale est exercé par l'associé unique. Ce dernier prend
seul les décisions de la compétence de l'assemblée selon les dispositions de l'article 334 de
l'acte uniforme portant organisation des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique. Sous cet aspects, c'est à lui qu'il appartient de modifier les statuts, transférer le
siège social, augmenter ou réduire le capital. De manière générale, il lui revient d’effectuer
tout ce qui est de la compétence de l'assemblée générale ordinaire ou extraordinaire. Il est
important de souligner que lorsque le gérant est aussi l'associé unique, il est dispensé de se
présenter le rapport spécial prévu pour les conventions réglementées. Il suffit pour cela que la
convention soit mentionnée sur le registre des délibérations68.

b) La gérance

Elle est obligatoirement par une personne physique, le gérant peut être exercé soit
par l'associé unique ou bien dans certaine hypothèse, l'associé unique recours au service d'un
tiers69 Lorsque l'associé unique est aussi gérant, il n'est pas obligé à l'égard des tiers par les
actes d'un gérant ne relevant pas de l'objet social. Dans ce cas, il exerce cette fonction
indéfiniment. Celle-ci peut être gratuite ou rémunérée. L'associé unique exerce les
prérogatives d'assemblées des associés comme le gérant, le révoque, il définit ses pouvoirs
ainsi que sa rémunération. Notons que l'associé unique aura tout intérêt à prévoir dans les
statuts une autorisation préalable de celui-ci pour tous les actes importants passés par le
gérant, étant donné que la société est engagée vis-à-vis des tiers de tous les actes passés par le
gérant.

c) Le commissaire aux comptes

68
Article 350 al. De l’AUSCGIE.
69
D. TAPIN, Op. Cit., p.79.
31

Il doit être nommé lorsque la capital social de la société est supérieur à 10 million
de F.CFA, quand le chiffre d'affaires annuel est supérieur à 250 million de F.CFA, ou bien
quand l'effectif permanent dans la société est supérieur à 50 personnes70.

Le rôle du commissaire au compte est celui d'alerter sur les difficultés de


l'entreprise, de permettre à l'associé unique d'échapper aux éventuelles conséquences d'un
redressement judiciaire de la société.

2. Les organes de la société par action unipersonnelle

Les organes qui animent la société par action unipersonnelle, nous retrouvons
l'administrateur général (a), l'assemblée générale (b) et le commissaire aux comptes (c).

a) L'administrateur général

La société par action unipersonnelle ne peut être dirigée que par un administrateur
général, qui peut être soir un tiers désigné par l'associé unique ou soit l'associé unique lui-
même. Il ne peut cumuler plus de trois mandats d'administrateur général de la société par
action ayant leur siège sur le même territoire. Ce mandat d'administrateur n'est pas cumulable
avec plus de deux mandats de présidents directeur général ou de directeur général, ayant leur
siège sur le territoire d'un même Etat partie.

b) L'assemblée générale

L'associé unique joue le rôle de l'assemblée générale selon les dispositions de


l'article 558 à 561 de l'acte uniforme révisé relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique71. Les décisions qui doivent être prises en assemblées
ordinaires ou extraordinaires sont donc prises par l'actionnaire unique, au vu des rapports de
l'administrateur général ainsi que des commissaires aux comptes qui doivent assister aux
assemblées générales. Ces décisions prennent la forme de procès-verbal qui est conservés aux
archives de la société.

c) Le commissaire aux comptes


70
Article 376 de l'AUSCGIE.
71
Acte uniforme révisé relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique,
adopté le 30 janvier 2014 à Ouagadougou.
32

La présence d'un commissaire aux comptes est obligatoire dans une société par
action unipersonnelle. Dans l'exercice de ces fonctions, le commissaire aux comptes doit
certifier que les états financiers de synthèse sont réguliers et sincères, et qu'ils donnent une
image fidèle du résultat des opérations de l'exercice écoulé ainsi que de la situation financière
de la société à la fin de l'exercice 72. Au vu du fonctionnement de la société unipersonnelle
dans l'espace OHADA, il y a lieu dégager quelques remarques sous la forme des contraintes
pratiques d'adaptation de la société unipersonnelle par rapport aux sociétés commerciales de
type classique.

B. Dissolution d’une société unipersonnelle


La disparition d’une société commerciale se réalise au bout de la procédure qui
commence par l’acte juridique de dissolution de la structure sociale, et de solde par la
dissolution procède d’un acte volontaire d’un ou des associés, de plano, de la volonté du
législateur, ou de juré, d’une décision de justice, la liquidation que le Professeur EBERAND
KOLONGELE compare à un corridor de la mort consacré à la disparition de la société 73.
L’acte uniforme envisageant la liquidation de la société commerciale, a établi en
son article 204 al 1er un lien de causalité entre la dissolution et la liquidation. Mais, cet article
nous suggère une réflexion autour de deux axes principaux de la société unipersonnelle (1)
et d’autre part, les conséquences de l’absence de liquidation de la société unipersonnelle(2).
1. Les axes principaux de la dissolution de la société unipersonnelle
La dissolution d’une société commerciale qui peut être de plein droit ou
provoquée est l’acte qui consacre ou qui met fin à la structure sociale en cause et qui
ordonne la liquidation de son patrimoine74.
Il faut noter que les causes de dissolution de la société commerciale sont
édictées à l’article 20075 de l’acte uniforme. Il y a parmi ces causes, les causes de dissolution
de plein droit qui sont les mêmes, que la société soit pluripersonnelle ou unipersonnelle. Il
existe des causes de dissolution provoquée. Mais, la cause de dissolution provoquée qui
retiendra notre attention est celle visée par l’article 200 al 1 er à savoir l’effet d’un jugement
ordonnant la liquidation des biens de la société. Par la suite on appréciera le régime de
l’action en dissolution. Ainsi, nous allons scruter dans les lignes suivantes l’appréciation de

72
Article 702 de l’AUSCGIE.
73
EBERAND KOLONGELE, Cours de droit des sociétés, L1, Faculté de droit, UNIKIN, 20018-2019, p. 45.
74
Idem.
75
Article 200 de l’AUSCGIE
33

la de la dissolution judiciaire de la société unipersonnelle (1) et ensuite le régime juridique


de l’action en dissolution (2).
1) L’appréciation de la dissolution judiciaire de la société unipersonnelle
L’appréciation de la dissolution judiciaire de la société unipersonnelle va se
faire selon que, nous soyons en face d’une société à risque limité (a) ou d’une société à risque
illimitée (b).
a. Le cas de la société commerciale à risque limitée
Dans ces types de société (SA et SARL), la liquidation judiciaire des biens,
prononcée par la juridiction territorialement compétente aboutit à la dissolution de la
société. Ainsi, lorsqu’elle se trouve dans une situation financière irrémédiablement
compromise, la liquidation des biens, prononcée par la juridiction compétente peut s’étendre
à l’encontre de l’associé unique dirigeant-sociale. Cela est de nature à compromettre le
principe de la limitation de la responsabilité, qui sous-entend ce type de société
commerciale, surtout que le dirigeant sociale qui est l’associé unique, commet des fautes de
gestion.
Il existe cependant des problèmes lorsque la société est à risque illimité.
b. Le cas des sociétés à risque illimité
L'acte uniforme portant droit des sociétés commerciales et du GIE n'autorise
l'unipersonnalité que pour les sociétés à risque limité. Mais, l'article 60 dudit acte uniforme
autorise implicitement l'unipersonnalité de fait, pour les sociétés à risque illimité .Ainsi la
liquidation des biens, prononcée contre le dirigeant social qui est aussi celui qui détient
accidentellement toutes les parts sociales, n'aura pas une conséquence majeure, puisque dans
ce genre de société la responsabilité est illimitée.
En définitive, il faut souligner que la, liquidation des biens est beaucoup plus
préjudiciable, lorsque la société unipersonnelle est à risque limitée qu'elle est à risque illimité.
Cependant, voyons à présent le régime juridique de l'action en dissolution.
2) Le régime juridique de l'action en dissolution
Dans ce cadre nous allons analyser deux points, l'opposition des créanciers
sociaux (a) et les conséquences de cette opposition (b).
a. L'opposition des créanciers sociaux
La loi autorise les créanciers sociaux c'est-à-dire les personnes titulaires d'une
créance sur la société commerciale, de s'opposer à la dissolution consécutive à la liquidation
de la société unipersonnelle dans un délai d'un mois .Cette opposition faite par les créanciers
34

sociaux vise à garantir la protection de leurs droits et cela conformément à l'article 201 alinéa
4 de l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE.
Au regard de tout ce qui précède, la question qui nous viens à l'esprit est la
suivante : quelle est la portée d'une telle intervention des créanciers dans la procédure de la
dissolution de la société unipersonnelle ?
b. Les conséquences de l'opposition des créanciers sociaux
Prenons une hypothèse dans laquelle le juge n'a pas rejeté l'opposition, et à
ordonner le remboursement ou la constitution des garanties suffisantes, alors que la société
n'en a pas en raison de l'insuffisance de l'actif disponible. Il s'instituera le blocage de la
procédure allant de la dissolution à la transmission universelle du patrimoine de la société à
l'associé unique. D'une part, en conformité avec la volonté du législateur, on ne peut pas
liquider pour payer les créanciers, de l'autre la transmission universelle qui peut aboutir sur la
confusion entre les deux patrimoines pour éventuellement augmenter le gage des créanciers
sociaux est impossible à réaliser.
En effet, nous ne perdons pas de vue que cette transmission du patrimoine de la
société à l'associé unique qui devient une sorte d'héritier de la personne morale peut
compromettre les intérêts des deux groupes des créanciers (sociaux et personnels), selon que
la société est oui ou non in boni .Or la notion de liquidation des biens est incompatible avec
celle de société in boni.
De ce fait, ce sont les créanciers personnels de l'associer unique pâtirons de la
concurrence des créanciers sociaux. Ce blocage de la procédure à mi-parcourt entre
dissolution et transmission universelle, n'est pas fait pour arranger les choses quant à la
défense des droits des créanciers. La liquidation judiciaire ne devrait donc être une cause de
dissolution de la société unipersonnelle, que si on peut éviter le blocage de la procédure
consécutive à l'intervention des créanciers dans le régime juridique de l'action en dissolution.
2. Les conséquences de l'absence de liquidation de la société commerciale
unipersonnelle
Nous évertuerons à mettre en exergue les carences de l'article 201 alinéas 4 qui
exclut la liquidation lors de la dissolution de la société commerciale unipersonnelle. Ainsi,
nous allons de prime abord, disséquer la solution de l'article 201 alinéas 4 AUSCGIE (1) et
ensuite analyser les effets de l'absence de liquidation de la société commerciale
unipersonnelle (2).
35

1) La solution de l'article 201 alinéa 4 de l'acte uniforme relatif au droit des


sociétés commerciales et du GIE
Il sera question de scruter l'article 201 alinéa 4 de l'acte uniforme relatif aux droits
des sociétés commerciales et du GIE qui met en place par ses dispositions une solution qu'il
convient d'exposer (a) avant de la critiquer (b).
a. L'exposé de la solution de l'article 201 alinéa4 AUDSC
La liquidation se définit, comme un ensemble d'opérations consécutives à la
dissolution des sociétés commerciales, et poursuit trois objectifs : apurer le passif social (les
créanciers étant payés grâce au patrimoine de la société dissoute) remboursé s'il y a lieu des
apports effectuées par les associés, établir une masse active nette qui pourra être repartie par
voie de partage entre les associés76. Elle est l'effet de principe, rappelons-le de la dissolution
de la société commerciale parce que la loi appréhende différemment les effets de cette
dissolution, selon que la société est pluripersonnelle ou unipersonnelle. Ainsi
exceptionnellement et en vertu de l'article 201 alinéa 4 la dissolution d'une société, dans
laquelle les titres sociaux sont détenus par un seul associé entraîne la transmission universelle
du patrimoine de la société à cet associé sans qu'il y ait lieu à liquidation.
Ainsi, la société commerciale unipersonnelle dissoute sans liquidation n'est pas
sans conséquence. Cette solution mérite d'être critiquée.
b. La critique de la solution de l'article 201 alinéa 4 AUDSC
La solution que préconise l'article 201 alinéas 4 de l'acte uniforme est qu'il n'y a
pas de liquidation, lorsque la société unipersonnelle est dissoute et qu'en plus il y ait
transmission universelle du patrimoine de la société à l'associé unique qu'il soit une personne
physique ou morale. La portée de la liquidation est d'éviter une confusion entre le patrimoine
de la société, personne morale et ceux des associés personnes physiques.

La solution de l'article 201 alinéa 4 de l'acte uniforme qui est critiquable, est
contraire à l'esprit qui a suscité la création de la société unipersonnelle partout dans le monde,
et doit être corrigé. En effet, la société unipersonnelle est le fruit du recul de la conception
contractuelle de la société commerciale. C'est ainsi, qu'en droit positif français, la loi du 4
janvier 1978, à travers l'article 1844-8 du code civil a mis en place un régime commun de
liquidation applicable à toutes sociétés, si bien que la liquidation des sociétés dissoutes est une
procédure obligatoire. Mais, le législateur français a, en la faveur des diverses reformes

76
B. BOULOC, La disparition des sociétés commerciales et le registre du commerce, Rev. Sociétés, 1978, p.
419.
36

conformes à l'évolution en la matière, exclu la liquidation dans certaines hypothèses


précise77 ,le droit positif français (loi n° 2001-420 du 15 Mai 2001,article 103) a abandonné la
solution de la transmission universelle du patrimoine de la société unipersonnelle dissoute à
l'associé unique lorsque celui-ci est une personne physique .Cette solution, est de nature à
protéger les créanciers sociaux ,contre l'insuffisance du gage que peut constituer pour eux, le
patrimoine d'une personne morale s'identifiant en fin de compte à celui d'une personne
physique78.
La reforme intervenue en droit positif français en 2001, a été inspiré par le constat
d'un paradoxe. Par l'effet de la transmission universelle du patrimoine de la société
unipersonnelle dissoute, l'associé unique devait assumer tout seul le passif de la société .Cette
solution était contraire aussi bien au principe de la limitation de responsabilité qui a justifié la
mise en société de l'entreprise individuelle, qu'aux intérêts des deux groupes de créanciers
(sociaux et personnels de l'associé unique).
Le législateur OHADA, qui a eu en vue la création de structure d'accueil de PME,
afin d'attirer sur l'espace juridique des pays parties au traité de l'OHADA, les investisseurs
étrangers qui leur sont utiles, ne devrait-il pas ,de lege ferenda , jeter un coup d'œil du côté
des solutions adoptées par son homologue français postérieurement à l'entrée en vigueur de
l'acte uniforme sur les sociétés commerciales et le GIE. Nous pensons même pour aller plus
loin que, la limitation de la transmission universelle au cas de l'associé unique personne
morale ne suffit pas pour sauver les intérêts des créanciers, dans l'hypothèse où la société est
en cessation de payement.
Il convient dans les lignes qui suivent d’étudier les effets juridiques de la
dissolution d’une société commerciale unipersonnelle.

2) Les effets de l'absence de liquidation de la société commerciale unipersonnelle


Nous allons analyser ses effets selon que nous soyons dans la société de capitaux
(a) ou dans la société en nom collectif (b).
a. La société de capitaux
Ainsi, du côté des sociétés à responsabilité limitée et des sociétés anonymes
unipersonnelles, la dissolution sans liquidation avec transmission universelle du patrimoine de
la société dissoute à l'associé unique est une aberration.

77
Loi n°78-15 du 05 janvier 1978 relative au développement et à la transmission des entreprises, JCP 1988, III,
61040,61358.
78
Article 1844-5 al. 4 issu de loi n°2001-420 du 15 mai2001.
37

En effet, la limitation de responsabilité n'existera que de nom, puisque désormais


avec l'absence de liquidation et la transmission du patrimoine de la société à l'associé unique,
la responsabilité de ce dernier ne sera plus limitée. En l'état actuel du droit OHADA c'est ce
qui est prévu.
b. Le cas de la société en nom collectif
L'article 271 AUDSC79 réglemente la possibilité pour les créanciers sociaux, de
poursuivre le payement d'une dette sociale contre un associé. C'est dire que la transparence
patrimoniale, qui caractérise les sociétés de personne permet d'affirmer que l'absence de
liquidation de la société de personne dissoute en vertu de l'article 60, ne change rien dans le
rapport entre les créanciers, la société et les associés. En effet, perçue du côté des sociétés à
risques illimités devenues unipersonnelles accidentellement, l'absence de liquidation ne heurte
pas les principes qui régissent ce type de sociétés.
Après l’analyse de la section première sur les généralités sur les sociétés
unipersonnelles dans les lignes suivent nous allons épingler les avantages et les inconvénients
de ce nouveau droit.
SECTION II. LES AVANTAGES ET LES INCONVENIENT DE CE NOUVEAU
DROIT
La présente section à deux paragraphes, le premier sera borné sur les avantages et
le second sur les inconvénients de la société commerciale unipersonnelle.
§1. Avantages lié à la société unipersonnelle
Il sied d’indique que le droit OHADA apportez diverses techniques juridiques
dans notre pays qui d’ailleurs est répandues à travers le monde. Cependant, il faut signaler que
la société unipersonnelle par forme va contribuer à structurer le secteur informel congolais,
elle joue un grand rôle à travers les investissements privé. Ce dernier sécurise les initiatives
notamment la petite entreprise de création individuelle dans le sens de la consécration
juridique en société commerciale.
La consécration de la société unipersonnelle comme nous l’avons invoqué dans le
cadre de cette étude s’effectue sans problème. Car elle présente des avantages économique
qui ne sont pas douteux dans la mesure où en limitant la responsabilité du petit entrepreneur
ou de la filiale à son apport, elle favorise nécessairement le développement.

79
Article 271 de l’AUSCGIE qui dispose « des créanciers sociaux de la société ne peuvent poursuivre le
payement des dettes sociales contre un associé que 60 jours au moins après avoir vainement mis en demeure la
société par acte extrajudiciaire. Ce délai peut être prorogé par ordonnance du président de la juridiction
compétente statuant à bref délai sans que la prorogation puisse excéder 30 jours ».
38

§2. Inconvénients lié à la société unipersonnelle

Il sied de préciser que la société unipersonnelle dans le contexte de l'OHADA


malgré ces différentes méritent connaisse difficultés d'adaptation tant dans ces règles de
constitution, de fonctionnement et de dissolution. Cependant, les difficultés d'adaptation des
règles de la société commerciale par rapport à la société unipersonnelle se retrouvent non
seulement au niveau des règles de constitution, mais aussi au niveau de la disparition. En
effet, a mise en œuvre des règles de constitution marque le début de la personnalité juridique
de la société commerciale personne morale. Et, contrairement à la personne physique dont la
personnalité juridique peut prendre fin par le fait juridique ponctuel du décès, il est mis fin à
l'existence juridique de la société commerciale par l'acte juridique de dissolution. Les
difficultés des règles de la société commerciale par rapport à la société unipersonnelle
concernent d'abord les règles de constitution et celles de sa disparition (A) ensuite les
difficultés des règles de fonctionnement de la société commerciale unipersonnelle (B).

A. Les difficultés liées aux règles de constitution de la société et de la disparition

Nous allons scruter en premier les règles de constitution de la société


unipersonnelle (a) ensuite de celle de la disparition (b)

a) Les difficultés liées aux règles de constitution de la société

L'adaptation des règles de constitution de la société commerciale unipersonnelle


seront perceptibles à travers les deux modes d'émergence de la société unipersonnelle, à
savoir ; « la création ab initio » d'une part et d'autre part l'unipersonnalité imposée à la société
de manière « a posteriori ».

1. Lors de la création « ab initio »

Ces règles sont celles qui concernent notamment ; le consentement des parties au
contrat, leur état (capacité), l'objet et la cause du contrat qui doivent être certain et licite. En la
forme, les conditions de constitution de la société commerciale ont été conçues par le
législateur O.H.A.D.A. en conditions communes à toutes les sociétés et en conditions propres
aux sociétés faisant appel public à l'épargne. La société unipersonnelle étant exclue, de par sa
nature, de l'appel public à l'épargne, nous ne nous intéresserons qu'aux conditions de forme
relatives à l'acte constitutif de toutes sociétés autres que celles faisant appel public à l'épargne.
39

 Les difficultés d'adaptation des règles de fond des sociétés commerciales


unipersonnelle.

Lorsque nous recourrons à l'examen l'article 5 de l'acte uniforme, celui-ci nous


révèle que la société commerciale peut être créée par une personne, dénommée « associé
unique ».Cette position adoptée par l'article 5 précitée remet en cause la notion même du
recours au principe contractuel pour la création d'une société unipersonnelle dans la mesure
où exceptionnellement, concernant cette catégorie des sociétés, l'admission par le droit, de la
société d'une seule personne traduisait l'abandon de la notion de la société-contrat.

Lorsque nous recourrons à la doctrine, nous voyons que l'applicabilité du régime


juridique de l'acte juridique constitutif de la société contrat à l'acte constitutif de la société
unipersonnelle nécessite que soient exclues de ce champ d'application les règles qui exigent
l'existence d'au moins deux parties à l'acte 80. A partir de ce constat, ce sont les notions de
consentement et d'objet du contrat de société qui retiendront notre attention dans notre
tentative de mettre en exergue les difficultés qu'il y a à tenter d'appliquer les règles de
constitution de la société commerciale société unipersonnelle.

En effet, les difficultés des règles relatives au consentement au contrat de société


à l'acte constitutif de la société unipersonnelle dénommé « statuts ». Le regard sur l'article
1281 l'acte uniforme, nous dit que les statuts constituent soit le contrat de société, en cas de
pluralité d'associée, ou soit l'acte de volonté d'une seule personne, en cas d'associé unique. Par
cette disposition, le législateur OHADA a admis que l'engagement unilatéral de volonté de
l'associé unique soit le fondement juridique de la société unipersonnelle. Lorsque nous nous
référons à l'article 4 alinéa 1er, celui-ci dispose que « la société commerciale est créée par
deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par contrat, d'affecter à une activité, des biens
en numéraire ou en nature, dans le but de partager ou de profiter de l'économie qui pourra en
résulter. ».

80
Ces règles sont qualifiées de substantielles, sans laquelle la réalisation d'un contrat ne peut être possible
81
Article 12 dispose que : « Les statuts constituent soit le contrat de société, en cas de pluralité d'associés, soit
l'acte de volonté d'un seule personne, en cas d'associé unique.
40

 Les difficultés des règles de forme de droit commun de la constitution de la


société commerciales société unipersonnelle.

Le législateur O.H.A.D.A. a soumis le contrat de société à un formalisme certain.


Mais le formalisme rigoureux qui caractérise la constitution de la S.A.R.L. et que traduit
l'article 315 de l'acte uniforme ne se justifie pas à l'égard de la société unipersonnelle. En
effet, le contrat correspondant à un accord des volontés des parties qui y interviennent, le
formalisme s'impose aux contractants à peine de nullité du contrat conclu en violation des
formes requises par la loi. Or, la société unipersonnelle n'est pas fondée sur un contrat mais
sur l'engagement unilatéral de volonté de l'associé unique. Cet acte exclut la nécessité d'un
consentement en tant qu'accord des volontés des parties puisque, « pour que l'engagement
unilatéral de volonté ait une véritable signification, il faut considérer que le débiteur est
irrévocablement engagé avant l'acceptation du créancier. Telle est, selon nous, la situation
exacte de l'initiateur des statuts d'une société unipersonnelle.

2. Lors de sa création « a posteriori. »

La société unipersonnelle, selon la conception du législateur O.H.A.D.A.


emprunte sa forme soit à la S.A.R.L., soit à la S.A. L'unipersonnalité a été prévue a priori
pour ces sociétés à risques limités. Leur unipersonnalité a posteriori semble avoir échappé au
législateur qui n'a envisagé cette hypothèse que pour « les sociétés dont la forme
unipersonnelle n'a pas été autorisée par l'acte uniforme et qui sont les sociétés de personnes.
Pourtant l'un des intérêts de la société unipersonnelle est la possibilité pour l'associé unique de
développer son affaire en ouvrant la société à de nouveaux partenaires sans contraintes de
modifications de la forme sociale. Pareille mobilité devrait être possible en sens inverse pour
les créateurs de sociétés pluripersonnelles à risques limités en cas de perte accidentelle du
nombre légal d'associés.

 Les difficultés des règles relatives à la création « a posteriori » des sociétés à


risques illimités unipersonnelle

Cette controverse est celle relative à la question de savoir si, des sociétés autres
que celle dont la forme unipersonnelle est admise « ab initio » par la loi peuvent, en cours de
vie sociale, devenir unipersonnelle. A cette question, nous remarquons que le législateur
OHADA à apporter une réponse positive à travers les dispositions de l'article 60. Or sont
41

concernée par cette restriction, la S.N.C. et la S.C.S. Les concernant donc, et conformément à
la loi, ces sociétés devenues unipersonnelles dans les conditions décrites dans les trois
dernières phrases de l'article 60 ne seront dissoutes que rarement et nous nous joignons à la
doctrine française82 pour affirmer que les S.N.C. et les S.C.S. devenues accidentellement
unipersonnelles suite « à la détention par un seul associé de tous les titres sociaux »,
continuent de fonctionner tant que leur dissolution n'a pas été demandé en justice par tout
intéressé.

 Les difficultés des règles relatives à la création « a posteriori » de la société à


risques limités à la société unipersonnelle.

Sur ce point nous devons à première vue, nous nous rallions à la position de la
doctrine qui soutient que la création de la S.A.R.L. unipersonnelle facilite le passage de
l'unipersonnalité à la pluripersonnalité et vice versa » 83. Cette affirmation n'acquiert notre
adhésion que dans sa première branche 84.Nous pensons que le passage de la pluripersonnalité
à l' unipersonnalité des sociétés à risques limités n'a pas été directement prévu par le
législateur comme ce fut le cas des sociétés à risques illimités à travers l'article 60.

b) Les difficultés relatives aux règles de la disparition de la société unipersonnelle

A première vue, il sied de préciser que la disparition de la société commerciale


se réalise au bout de la procédure qui commence par l'acte juridique de dissolution de la
structure sociale et se solde par la liquidation de celle-ci. En effet, que cette dissolution
provienne d'un acte volontaire des associés, de la volonté du législateur, de jure, ou d'une
décision de justice, la liquidation ont comme résultat la disparition de la société. » En effet, se
référant à L'acte uniforme, celui-ci envisageant la liquidation de la société commerciale, a
établi en son article 204 alinéas 1ers, un lien de cause à effet entre la dissolution et la
liquidation.

82
Anne BOUGNOUX, « Dissolution des sociétés : causes de dissolution communes à tous les types de sociétés
», in Jurisclasseur périodique 2002 FASC, n° 73 à 75, p.31.
83
F. ANOUKAHA et autres in sociétés commerciales et G.I.E. édit° Bruylant, Collection Droit Uniforme
Africain, n° 853, p. 402.
84
La pluripersonnalité étant le principe et l'unipersonnalité l'exception, si l'associé unique cède régulièrement des
parts sociales à de nouveaux partenaires, le droit ne fera qu'encourager cette volonté de l'associé unique allant
dans le sens de développer son affaire. Mais la démarche inverse nécessiterait une autorisation de la loi ainsi que
ce fut le cas de l'admission ab initio de la société unipersonnelle.
42

 Les difficultés des règles relatives à la dissolution de la société commerciale


unipersonnelle.
43

La dissolution de la société commerciale qui peut être de plein droit ou provoquée


est l'acte qui constate ou qui prononce la fin de la structure sociale en cause et qui ordonne la
liquidation de son patrimoine85. Les difficultés d'adaptation des règles de dissolution de la
société commerciale à la société unipersonnelle concernent d'une part les causes de
dissolution de celle-ci et d'autre part le régime juridique de l'action en dissolution. Les causes
de dissolution de la société commerciale sont édictées à l'article 200 de l'UUSCGIE 86 . Nous
devons cependant préciser que les causes de dissolution de plein droit sont les mêmes, que la
société soit pluripersonnelle ou unipersonnelle. La cause de dissolution provoquée qui retient
notre attention est celle visée par le point 6 de l'article 200 à savoir l'effet d'un jugement
ordonnant la liquidation des biens de la société. La liquidation judiciaire des biens de la
société a pour effet la dissolution de la société. Par ailleurs, le principe en matière de
dissolution de la société commerciale est que celle-ci a pour effet la mise en liquidation de la
société. Par exception, la dissolution de la société unipersonnelle n'a pas pour effet la mise en
liquidation de celle-ci mais la transmission universelle du patrimoine de la société dissoute à
l'associé unique87. Or, nous savons que la liquidation des biens de la société commerciale est
prononcée par la juridiction compétente lorsque, la situation financière de celle-ci étant
irrémédiablement compromise, elle est en cessation des paiements 88. Il y a lieu de préciser
cependant que les difficultés du régime juridique de cette action en justice résident en ce que,
dans cette hypothèse, la loi autorise les créanciers sociaux à s'opposer à la dissolution

85
Anne BOUGNOUX, « Dissolution des sociétés : causes de dissolution communes à tous les types de sociétés
», in Jurisclasseur périodique 2002 FASC, n° 73 à 75, p.30.
86
Article 200 dispose que : « La société prend fin :
1° par l'expiration du temps pour lequel elle a été constituée ;
2° par la réalisation ou l'exécution de son objet ;
3° par l'annulation du contrat de société ;
4° par décision des associés aux conditions prévues pour modifier les statuts ;
5°par la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la demande d'un associé pour juste
motifs, notamment en cas d'inexécution de ses obligations par un associé ou de mésentente entre associés le
fonctionnement normal de la société ;
6° par l'effet d'un jugement ordonnant la liquidation des biens de la société ;
7° pour toute autre cause prévue par les statuts. »
87
Article 201 : « La dissolution de la société n'a d'effet à l'égard des tiers qu'à compter de sa publication au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier. La dissolution de la société pluripersonnelle entraîne de plein droit
sa mise en liquidation. La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation et jusqu'à
la clôture de celle-ci. La dissolution de la société dans laquelle tous les titres sont détenus par un seul associé
entraîne la transmission universelle du patrimoine de la société à cet associé, sans qu'il y ait lieu à liquidation.
Les créanciers peuvent faire opposition à la dissolution, devant la juridiction compétente, dans le délai de trente
jours à compter de la publication de celle-ci. Le tribunal rejette l'opposition ou ordonne soit le remboursement
des créances, soit la constitution de garantie si la société en offre et si elles sont jugées suffisantes. La
transmission du patrimoine n'est réalisée et il n'y a disparition de la société qu'à l'issue du délai d'opposition ou,
le cas échéant, lorsque l'opposition a été rejetée ou que le remboursement des créances a été effectué ou les
garanties constituées.
88
Ce cas d'ouverture de la procédure de liquidation judiciaire s'impose du fait que la société débitrice se trouve
dans l'impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.
44

consécutive à la liquidation de la société unipersonnelle, dans un délai d'un mois pour assurer
la protection de leurs droits et ce, conformément à l'article 201 alinéa 4.

 Les difficultés liées à l'absence de liquidation de la société unipersonnelle dissoute

Nous avons que la liquidation comme étant l’ensemble d'opérations consécutives


à la dissolution des sociétés commerciales qui poursuit trois objectifs à savoir ; apurer le
passif social (les créanciers étant payés grâce au patrimoine de la société dissoute),
rembourser, s'il y a lieu, les apports effectués par les associés, établir une masse active nette
qui pourra être répartie, par voie de partage, entre les associés ».

En effet, la portée de la liquidation est d'éviter une confusion entre le patrimoine


de la société, personne morale et ceux des associés personnes physiques. Un tel objectif est
conforme à l'esprit qui sous-tend la création de la société commerciale dans la mesure où les
associés ont en général en vue la limitation de leur responsabilité à leurs apports (même si les
membres de sociétés à risques illimités peuvent être personnellement tenus du passif social.).
Cependant, l'effet de la transmission universelle du patrimoine de la société unipersonnelle
dissoute, l'associé unique devait assumer tout seul le passif de la société 89. Le législateur
OHADA qui a eu en vue la création de structures d'accueil de P.M.E. afin d'attirer sur l'espace
juridique des pays parties au traité de l'OHADA les investisseurs étrangers qui leurs sont
utiles, ne devrait-il pas, de lege ferenda, jeter un clin d'œil du côté des solutions adoptées par
le législateur français postérieurement à l'entrée en vigueur de l'acte uniforme sur les sociétés
commerciales et le G.I.E90.

B. Les difficultés des règles de fonctionnement de la société commerciale


unipersonnelle

L'une des caractéristiques des sociétés de capitaux dont l'unipersonnalité a été


expressément prônée par l'acte uniforme relatif aux sociétés commerciales et au groupement
d'intérêt économique en ses articles 309 et 385 al. 291 est l'opacité de la personnalité morale.

89
Cette solution, était contraire aussi bien au principe de la limitation de responsabilité qui a justifié la mise en
société de l'entreprise individuelle, qu'aux intérêts des deux groupes de créanciers (sociaux et personnels de
l'associé unique).
90
Et même aller plus loin puisque nous pensons que la limitation de la transmission universelle au cas de
l'associé unique personne morale, ne suffit pas pour sauver les intérêts des créanciers dans l'hypothèse où la
société est en cessation des paiements
91
La société anonyme peut ne comprendre qu'un seul actionnaire. »
45

Dès lors, l'existence juridique de la société et celle des associés sont comme
séparées par une cloison étanche avec un patrimoine distinct pour chacune de ces deux
personnes. Et justement, en matière de fonctionnement de la société commerciale, le principe
est que la gestion de celle-ci (son administration et sa direction) est nécessairement confiée à
des organes distincts de l'organe de délibération que constitue la collectivité des associés

Or le législateur OHADA a offert la possibilité à l'associé unique d'être dirigeant


de la société unipersonnelle92. Par ailleurs, l'organe de délibération de la société commerciale
est en principe constitué de plusieurs sujets de droit en la personne des différents associés. Cet
organe n'est pas monolithe (se ramenant à une seule personne) comme c'est le cas de la société
unipersonnelle. Enfin, les rédacteurs de la législation communautaire africaine ont institué des
règles communes à toutes les sociétés commerciales pour régir les différents aspects de la vie
sociale sous réserve d'adaptations de ces règles aux cas où il est question d'une société
unipersonnelle. Même dans l'hypothèse où l'associé unique ne s'est pas confié la gestion de la
société unipersonnelle, les règles de fonctionnement de celle-ci vont accuser une imperfection
qu'engendrent les difficultés d'adaptation des règles générales en la matière, au cas particulier
de la société unipersonnelle. La vie sociale étant conduite par des sujets de droit titulaires de
pouvoirs que ceux-ci exercent pour la défense d'intérêts pas toujours convergents.

Voilà pourquoi l'intérêt de l'analyse des difficultés qui peuvent connaitre la société
unipersonnelle au niveau de sa gestion, difficultés se résumant au niveau de la gestion de la
société unipersonnelle d'une part, et celle relative aux règles de contrôle de la société
unipersonnelle d'autre part.

1. Les difficultés relatives aux règles de gestion de la société unipersonnelle

92
Article 323 de l’AUSCGIE qui dispose que : « La société à responsabilité limitée est gérée par une ou
plusieurs personnes physiques, associées ou non. Elles sont nommées par les associés dans les statuts ou dans un
acte postérieur. Dans le second cas, à moins qu'une clause des statuts n'exige une majorité supérieure, la décision
est prise à la majorité des associés représentant plus de la moitié du capital social. »
46

Il est important de souligner que dans la gestion de la société commerciale, l'acte


uniforme a précisé les règles relatives à la composition, à l'accès aux fonctions, à la
désignation, à la rémunération et à la révocation des organes de gestion d'une part et d'autre
part les règles relatives à leurs pouvoirs de gestion courante de la société ainsi que leurs
pouvoirs de gestion des résultats financiers de celle-ci. Dès lors, toutes les règles relatives à
ces différents aspects de la gestion de la société commerciale société unipersonnelle
s'effectuera au prix d'un « excès » des pouvoirs de l'associé unique agissant dans le cadre de
l'organisation du statut du dirigeant social. Une telle situation aura un impact sur l'exercice
des pouvoirs de gestion dans la société unipersonnelle
a) L'excès des pouvoirs de l'associé unique en tant que dirigeant social
Selon que l'associé unique aura décidé de ranger la société unipersonnelle dans
l'une ou l'autre des deux formes sociétaires autorisées par la loi, l'organe de gestion de celle-ci
sera, soit un gérant lorsqu'il s'agit d'une S.A.R.L.U (Société A Responsabilité Limitée
Unipersonnelle)93, soit un administrateur général dans le cas d'une S.A.U (Société Anonyme
Unipersonnelle) régie par les articles 494 à 515.
En effet, dans la gestion de la société commerciale, la désignation, la
rémunération, la révocation et les pouvoirs des dirigeants sociaux relèvent de la compétence
de la collectivité des associés. Or, par les articles 558 94 à 56195, de l'acte uniforme a attribué à
l'associé unique tous les pouvoirs exercés par toutes les assemblées d'associés (ordinaires,
extraordinaires et spéciales.). Dès lors l'associé unique devient à lui seul l'organe de
délibération par laquelle passe la prise de toutes les décisions sociales 96. Dès lors l'associé
unique occupe une position stratégique qui lui confère des pouvoirs dont l'intensité varie selon
qu'il agit en tant qu'associé unique-dirigeant social ou associé unique ayant désigné une tierce
personne comme dirigeant social.

93
Voir les articles 323 à 332 de l'AUSCGIE
94
Article 558 : « Lorsque la société ne comprend qu'un seul actionnaire, les décisions qui doivent être prises en
assemblée, qu'il s'agisse des décisions relevant de la compétence de l'assemblée générale extraordinaire ou de
celles relevant de l'assemblée générale ordinaire, sont prises par l'actionnaire unique. Les dispositions non
contraires de articles 516 à 557du présent acte uniforme sont applicables.
95
Article 559 : « Dans les six mois qui suivent la clôture de l'exercice, l'actionnaire unique prend toutes les
décisions qui sont de la compétence de l'assemblée générale ordinaire annuelle. Les décisions sont prises au vu
des rapports de l'administrateur général et du commissaire aux comptes qui assistent aux assemblées générales
conformément à l'article 721 du présent acte uniforme. ».Voir l'article 560 : « Les décisions prises par
l'actionnaire unique revêtent la forme de procès-verbaux qui sont versés aux archives de la société. ». Article 561
: « Toutes les décisions prises par l'actionnaire unique et qui donneraient lieu à publicité légale si elles étaient
prises par une assemblée doivent être publiées dans les mêmes formes. ».
96
C'est donc à lui que revient le droit de désigner les dirigeants sociaux. En vertu de ce principe dont le
fondement juridique se trouve dans les termes des articles 323 et 494 de l'acte uniforme, l'associé unique peut oui
ou non être dirigeant social de la société unipersonnelle.
47

 Lorsque l'associé unique est également ce dirigeant social.


Se référant au droit commun des sociétés commerciales, nous remarquons que
celui-ci reconnait à l'associé unique des pouvoirs exorbitants. Devant cet excès de pouvoirs,
une question intéressante dans laquelle nous nous sommes posé est celle de savoir si l'associé
unique a la faculté ou l'obligation d'être le dirigeant de la société unipersonnelle. A cette
question, la réponse est donnée à travers l'article 323 de l'A.U. qui parlant particulièrement de
la S.A.R.L.U (Acte Uniforme) répond que la S.A.R.L. est gérée par une ou plusieurs
personnes physiques, associées ou non. Sur cette base, il y a lieu d'affirmer que l'associé
unique est libre d'être oui ou non le gérant de la S.AR.L.U. Ainsi, De Lege Lata, l'actionnaire
unique d'une S.A.U. est obligé d'être également l'administrateur général de celle-ci même si
c'est pour une durée limitée97. Et, De Lege Ferenda, nous pensons que le législateur OHADA
pourrait envisager le cas particulier de l'associé unique en imposant à celui-ci la désignation
d'un administrateur général autre que lui-même. En attendant, l'excès de pouvoirs de celui-ci
pourrait toujours être contrebalancé grâce à la désignation d'un administrateur général adjoint
conformément aux prévisions des articles 51098 et 511 de l'Acte Uniforme.
Nous le pensons bien parce que lorsqu'il est permis à « l'associé unique-dirigeant
social » d'assurer en même temps la gérance de la société, la conséquence logique sera celle
d'encourager une confusion des patrimoines de la personne morale et celle de la personne
physique. Enfin, nous pouvons conclure ce point en précisant que le destin de la S.A.R.L.U
est quant à lui scellé au profit de l'associé unique qui peut ne même pas désigner un
commissaire aux comptes (article 376) et qui, de surcroît, est à l'abri de la révocation
judiciaire qui pèse sur le gérant de la S.A.R.L. pluripersonnelle détenteur de plus de 50% du
capital social. Ce gérant, qui détient à 100% le capital social, échappe à la révocation selon la
procédure décrite à l'article 326 alinéa1er. Ne conviendrait-il pas que le législateur pense à un
3ème alinéa de l'article 326 par lequel il remédierait à l'irrévocabilité de l'associé unique-
dirigeant social de la S.A.R.L.U. en prévoyant la possibilité pour tout intéressé d'initier la
procédure judiciaire de sa révocation et un autre article destiné à étendre la révocabilité ad
nutum à l'associé unique-dirigent social d'une S.A.U. La qualité pour initier cette révocation
de l'associé unique-dirigent social d'une S.A.U. pourrait être exceptionnellement accordée au
commissaire aux comptes de la S.A.U.
 Lorsque l'associé unique n'est pas dirigeant social
97
KEMGNE KAMGA Annie-Pélagie, La société unipersonnelle dans l'acta uniforme OHADA, mémoire de
DEA de droit communautaire et comparé en UDEAC/ CMAC, Cameroun, 1999, p. 51.
98
Article 510 : « Sur proposition de l'administrateur général, l'assemblée générale des actionnaires peut donner
mandat à une ou plusieurs personnes physiques d'assister l'administrateur à titre d'administrateur général adjoint.
».
48

La deuxième option offerte à l'associé d'une société unipersonnelle est de


permettre à celui-ci, s'il n'ambitionne pas de concentrer entre ses mains tous les pouvoirs dans
la société, de recourir aux services d'un tiers, soit en tant que gérant dans le cas d'une
S.A.R.L.U99, soit en tant qu'administrateur général dans celui d'une S.A.U 100 comme le précise
les articles 495 et 496 de l’USCGIE. Alors, ce sera à lui, en tant que détenteur de tous les
pouvoirs de décision de l'organe de délibération en vertu des articles 558 à 561 101, de nommer,
de fixer la rémunération, de révoquer et de déterminer tout seul les pouvoirs de ce dirigeant
social.

99
Au terme de l'article 323 de l'Acte uniforme, celui-ci dispose que la société à responsabilité limitée est gérée
par une ou plusieurs personnes physiques, associés ou non. Elles sont nommées par les associés dans les statuts
ou dans un acte postérieur. Dans le second cas, à moins qu'une clause des statuts n'exige une majorité supérieure,
la décision est prise à une majorité des associés représentant plus de la moitié du capital.
100
L'article 495 de l'Acte uniforme dispose : « Le premier administrateur général est désigné dans les statuts ou
par l'assemblée générale constitutive. En cours de vie sociale, l'administrateur général est nommé par l'assemblée
générale ordinaire. Quant à l'article 496, il précise que la durée de l'administrateur général est fixée librement par
les statuts sans pouvoir excéder six ans en cas de nomination en cours de vie sociale et deux ans en cas de
nomination par les statuts ou l'assemblée générale constitutive. Ce mandat est renouvelable.
101
L'article 558 de l'Acte uniforme dispose : « Lorsque la société ne comprend qu'un seul actionnaire, les
décisions qui doivent être prises en assemblée, qu'il s'agisse des décisions relevant de l'assemblée générale
ordinaire, sont prises par l'actionnaire unique. Quant à l'article 561 de l'Acte uniforme, celui-ci dispose que,
toutes les décisions prises par l'actionnaire unique et qui donneraient lieu à publicité légale si elles étaient prises
par une assemblée doivent être publiées dans les mêmes formes
49

La principale différence entre cette hypothèse et la précédente réside en ce que


l'associé unique ne se parle plus à lui-même dans les aspects de la gestion de la SA.U où il
collabore avec le dirigeant social. Il a désormais un interlocuteur même si le poids de celui-ci
dans la balance de l'exercice des pouvoirs peut poser problème. Dans la présente hypothèse,
ce n'est pas la confusion de qualités qui déteint sur le fonctionnement de la société mais la
subordination étroite et permanente du dirigeant social à l'associé unique. Désormais, pour ce
qui est de l'application des règles relatives au statut du dirigeant social, le constat est que
celles-ci ne permettent pas d'atteindre les mêmes objectifs qui peuvent être atteints lorsqu'elles
sont appliquées à la société pluripersonnelle. Nous proposons que ce soit pour le gérant ou
pour l'administrateur général ce qui est à craindre dans la fixation de la rémunération du
dirigeant social par l'associé unique, c'est le risque d'une complicité complaisante entre les
deux parties à « l'A.G.O. » 102. On pourrait, pour remédier à la situation qui prévaut dans la
S.A.R.L.U., proposer que le législateur, de lege ferenda, adopte une disposition qui rende
inapplicable l'alinéa 2 de l'article 325 103 à l'associé unique et que celle-ci soit appuyée par
l'obligation pour l'associé unique de désigner un commissaires aux comptes.
Nous devons cependant préciser que la cessation de ses fonctions peut survenir en
cours de mandat en cas de révocation. Celle-ci peut être prononcée à tout moment de manière
souveraine, concernant l'administrateur général ou son adjoint, par l'associé unique de la
S.A.U. (article 509 et 515 des, actes uniformes). La situation de l'administrateur général d'une
S.A. pluripersonnelle est plus stable que celle de l'administrateur d'une S.A.U104
Nous pouvons conclure concernant ce point que si l'associé unique veut révoquer
le gérant, il y parviendra en vertu de l'alinéa 1er de cet article326 de l’AUSCGIE.

102
Le risque est plus accru du côté de la S.A.R.L.U. que de la S.A.U. puisqu'en vertu de l'article 721 et 722 le
commissaire aux comptes assiste aux A.G. d'actionnaires de S.A. et que conformément à l'article 376 la
S.A.R.L.U. peut ne pas être dotée de commissaire aux comptes.
103
Article 325 : « les fonctions de gérant sont gratuites ou rémunérées dans les conditions fixées dans les statuts,
ou dans une décision collective des associés. Nous devons ainsi préciser que la fixation de la rémunération n'est
pas soumise au régime des conventions réglementé aux articles 350 et suivants du présent Acte Uniforme. ».
104
En effet, même si tous deux sont révocables ad nutum, une décision collective de révocation est toujours
adoptée plus difficilement qu'une décision individuelle de l'associé unique. Or justement, le pouvoir de révoquer
l'administrateur général, qui appartient en principe à la collectivité des actionnaires est exceptionnellement
exercé par le seul actionnaire de la S.A.U. En la forme, la révocation de l'administrateur général est prononcée
au cours d'une « assemblée générale ». Celle-ci est convoquée et présidée par lui et il a l'obligation d'y
convoquer le commissaire aux comptes (article 498 alinéa 2, 721 et 722 des actes uniformes). Au fond, pour
qu'un tiers soit nommé administrateur général (censé exercer la totalité des pouvoirs de gestion dans la S.A.U.) il
lui a fallu bénéficier d'une confiance certaine de l'associé unique. Et tant que ces deux éléments de forme et de
fond lui demeureront acquis, nous pensons qu'il peut être à l'abri d'une révocation intempestive par l'associé
unique. Parce que, dès qu'une mésentente, pour une raison où une autre, s'installera entre eux, le couperet de la
révocation tombera
50

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre analyse dont le sujet porte sur « l’étude des effets
juridiques du traite de l’OHADA sur l’ordre juridique congolais : cas des sociétés
unipersonnelles ». En guise de conclusion, nous avons constaté que le législateur congolais
prévoyait jadis cinq formes des sociétés : la société en non collectif, la société en commandité
simple, la société privée à responsabilité limitée, la société par action à responsabilité et enfin
la société coopérative. Avec l’adhésion, en effet, de la RDC au traité de l’OHADA, le
législateur africain lui, à son article 6 de l’AUSCGIE a prévu : la société en non collectif, la
société en commandité simple, la société à responsabilité limitée, la société anonyme et tout
récemment la société par action simplifiée.

C’est en faveur de ces trois dernières que le législateur a autorisé de prendre une
forme unipersonnelle ab initio. Alors que les deux premières ne sont admises qu’à postériori
mais implicitement compte tenu du fait que les difficultés peuvent surgir en cours
d’exploitation. Les difficultés qui conduiraient à ce qu’un seul d’entre les associés puisse
détenir dans ses mains tous les biens sociaux. Toutefois, le législateur africain a prévu qu’il y
ait une régularisation.

Ainsi, l’affectivité de la société unipersonnelle en RD Congo, à travers l’OHADA


est salutaire d’autant plus qu’elle est perçue comme remède efficace au comportement des
hommes d’affaires congolais que la stimuler toujours pour répondre à l’exigence légale de la
pluralité que posait le législateur congolais. Pour mettre pareille société en place en, RD
Congo, la procédure a été simplifiée de plus en plus par la création et l’installation d’un
51

guichet unique des créanciers des entreprises en vue de l’assainissement du milieu des
affaires. De nos jours, plusieurs sont les sociétés unipersonnelles créées à travers cet
organisme car elle renferme plusieurs avantages que les entreprises individuelles. Ainsi
l’organisation, la procédure de création pour une société unipersonnelle sont appropriées pour
cet associé unique.

BIBLIOGRAPHIE

I. INSTRUMENTS JURIDIQUES

1. Acte uniforme révisé relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement


d’intérêt économique adopté le 30/01/2014 à Ouagadougou (Burkina-Faso).
2. Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 modifiée
par la loi n°11/022 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la
constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006, in
J.O.R.D.C., n° spécial, 52eme année, 5 février 2011.
3. Loi n°08/007 du 07 Juillet 2008 portant dispositions générales applicables à la
transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales, in J.O.R.D.C, 49 ème
Année, N° Spécial, du 12 juillet 2008.
4. Décret du 30 juillet 1888 portant des contrats ou des obligations conventionnelles, in
B.O., Léopoldville, 1888.

II. OUVRAGES

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52

5. GRAWITZ M. et PINTO R. , Méthodologie de recherche en sciences sociales,


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11. .PAILLUSSEAU J., « le fondement du droit moderne des sociétés », Paris, J C P, ed.
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Bruxelles, Ed. Bruylant, 2002 ;
13. SAKATA M. TAWAB G., Introduction au droit économique, Kinshasa 4ème éd.
PUK, 2018 ;
14. SHOMBA KINYAMBA S., Méthode de la recherche scientifique, éd. M.E.S,
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15. SHOMBA KINYAMBA S., Méthodes de recherche scientifique, 6e d, MES,
Kinshasa, 2008 ;
16. TIGER P., Le Droit des affaires en Afrique-OHADA, éd. PUF, Paris, 1999 ;
III. COURS
1. KIENGE-KIENGE INTUDI R., L’initiation à la recherche scientifique, deuxième
année de graduat Droit, UNIKIN, 2010 ;
2. KOLONGELE E., Cours de droit des sociétés, L1, Faculté de droit, UNIKIN, 20018-
2019 ;
3. MUNAY MUNTU-MONJI Th., Cours de méthodes en sciences sociales, 2 ème Graduat
en Droit, Kinshasa, UPC, 2004-2005, inédit. ;
4. MWANZO IDIN’AMINYE E., cours de méthodologie juridique, syllabus, faculté de
droit, UNIKIN, 2017-2018 ;
5. TSHIYOMBO KALONJI L., Cours de droit des sociétés commerciales, M1, UCC,
2016.
IV. ARTICLES
53

1. BOUGNOUX A., « Dissolution des sociétés : causes de dissolution communes à tous


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2. CORNU G., Vocabulaire juridique, Paris, éd. PUF, 1987 ;
3. KABILA KABANGE J., Discours sur l’état de la nation, Kinshasa, 7 décembre
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4. KABAMBA MBAYA L., Apport de l’OHADA au droit des affaires Congolais, in
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5. MASAMBA MAKELA R., Modalités d’adhésion de la RDC Au Traité De L’OHADA,
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6. MASAMBA R., « Avantages comparatifs des Actes uniformes de l’OHADA »,
Ohadata D-10-24 ;
7. OHADA : Traités et Actes uniformes commentés et annotés, 3e ed. Juriscope, Paris,
2008
8. PAILLESSEU J., le droit de l’OHADA, un droit très important et original, éd. Cahier
de droit de l’entreprise, n°5 supplément au n°44 du 28 octobre 2004 ;
9. TAPIND., droit des société commerciale et du GIE en Afrique, recueil Penant,
1998,n°827 (N° spécial), p.190
10. OHADA : Traités et Actes uniformes commentés et annotés, 3e ed. Juriscope, Paris,
2008
V. THESE, MEMOIRE ET TFC
1. KEMGNE KAMGA Annie-Pélagie, La société unipersonnelle dans l'acta uniforme
OHADA, mémoire de DEA de droit communautaire et comparé en UDEAC/ CMAC,
Cameroun, 1999 ;
2. MUJINYA BAHATI, Leçons à tirer de la révision constitutionnelle du 15 août 1974
dans le contexte actuel de la démocratie, Travail de fin de cycle, Université de
Kinshasa, Droit public, 2010 ;
3. MUWAWA LUUNGI G., Dialectique sur la supranationalité tricéphale du droit de
l’OHADA, Mémoire licence, Kinshasa, UPC, Faculté de Droit, 2014.
4. OMBA LOKONGO C., De l’interprétation des dispositions constitutionnelles en
droit congolais. Un combat entre « Eros » et « Thanatos », Mémoire de licence,
Université Catholique du Congo, Kinshasa, 2017, p.18. Inédit.
VI. WEBOGRAPHIE
54

 MASAMBA MAKELA R., L’OHADA en RDC manuel de vulgarisation, www.congolegal.cd


Consulté le 16 Mai 2022 à 18h34.

TABLE DES MATIERES

IN MEMORIAM.........................................................................................................................i

EPIGRAPHE...........................................................................................................................ii

DEDICACE...........................................................................................................................iii

REMERCIEMENTS..............................................................................................................iv

ABREVIATIONS ET SIGLES...............................................................................................v

INTRODUCTION...................................................................................................................1

I. Problématique......................................................................................................................1

II. Hypothèse.....................................................................................................................2

III. Intérêt du sujet..........................................................................................................3

IV. Méthodes et Techniques de recherche.........................................................................4

A. Méthodes......................................................................................................................4

B. Techniques...................................................................................................................5

V. Délimitation..................................................................................................................6

VI. Annonce du plan...........................................................................................................6

CHAPITRE PREMIER...............................................................................................................7

SECTION I. HISTOIRE ET OBJECTIF DE L’OHADA......................................................7


55

§1. Histoire de l’OHADA....................................................................................................7

§2. Objectif de l’OHADA.................................................................................................10

SECTION II. L’ADHESION DE LA RDC A L’ESPACE OHADA...................................11

§1. Justificatif de l’adhésion à l’OHADA.........................................................................11

§2. Etape, processus et impact de l’adhésion dans l’espace OHADA.............................16

CHAPITRE DEUXIEME.........................................................................................................22

SECTION 1. GENERALITE SUR LES SOCIETES UNIPERSONNELLES.....................22

§1. De la création d’une société commerciale unipersonnelle..........................................22

§2. Fonctionnement et dissolution d’une société unipersonnelle.....................................29

SECTION II. LES AVANTAGES ET LES INCONVENIENT DE CE NOUVEAU


DROIT...................................................................................................................................37

§1. Avantages lié à la société unipersonnelle...................................................................37

§2. Inconvénients lié à la société unipersonnelle..............................................................38

CONCLUSION....................................................................................................................49

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................50

TABLE DES MATIERES....................................................................................................53

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