La Légende de Gilgamesh (Trad. G. Chaliand)
La Légende de Gilgamesh (Trad. G. Chaliand)
La Légende de Gilgamesh (Trad. G. Chaliand)
LA LÉGENDE
DE GILGAMESH
Présentée et retranscrite par Gérard Chaliand
Sommaire
1. Couverture
2. Titre
3. Sommaire
4. Dédicace
5. Introduction
6. TABLETTE I
7. Prologue
8. TABLETTE II
9. TABLETTE III
10. TABLETTE V
11. TABLETTE VI
12. TABLETTE VII
13. TABLETTE VIII
14. TABLETTE IX
15. TABLETTE X
16. TABLETTE XI
17. TABLETTE XII
18. Remerciements
19. Perspectives historiques
20. Glossaire
21. Bibliographie sélective
22. Biographie de l’auteur
23. Copyright
À Sophie.
Introduction
1. Genèse.
2. Samuel, I et II.
Tu seras comblé. »
Gilgamesh répondit à Ishtar : « Si je t’épouse quel sera mon
sort ?
Lequel de tes amants as-tu gardé ?
Tu es comme un portail qui ne protège ni du vent ni du froid.
Tu n’es qu’un palais qui a déjà été pillé.
Un piège dissimulant la traîtrise.
Le bélier qui détruit un rempart pour aider l’ennemi.
Tu es comme une demeure qui en écrase l’occupant.
Je pourrais faire le décompte de tes amants successifs.
Tu les as tous misérablement abandonnés.
Souviens-toi de Dumuzi,
qui était fou de toi et que tu as relégué aux enfers.
Tu as aimé le berger qui sans cesse répandait pour toi l’encens
et chaque jour t’offrait en sacrifice des chevreaux.
Tu l’as frappé et tu l’as transformé en chacal
Et maintenant ses chiens lui donnent la chasse.
Souviens-toi du jardinier de ton père
qui ne te voulait point et que tu as transformé en corbeau,
et tant d’autres…
Quant à moi, dont tu te dis amoureuse,
je connais trop bien le sort que tu me réserveras,
« Je suis Gilgamesh,
celui qui a tué le géant Humbaba dans la forêt des cèdres.
celui qui a tué le Taureau céleste,
celui qui a tué les lions qui gardaient le défilé. »
Siduri répliqua :
« Si tu es vraiment Gilgamesh,
celui qui a tué Humbaba,
qui gardait la forêt des cèdres,
celui qui a tué le Taureau céleste,
pourquoi es-tu dans cet état ?
Tes joues sont émaciées,
ton visage défait,
ton cœur paraît dévasté,
tes vêtements sont en loques
pourquoi erres-tu dans la steppe couvert d’une peau de lion ? »
Et Gilgamesh répondit :
« Mes joues ne seraient pas creusées,
mon visage défait,
mon cœur en lambeaux,
ni mes vêtements en loques,
mon regard ne paraîtrait pas vide
Gilgamesh répondit :
« Pourquoi mon cœur ne serait pas malade ?
Comment mes traits ne seraient-ils pas défaits ?
Comment la désolation ne se lirait-elle pas sur mon visage ?
Mon ami, mon cher ami
Avec lequel j’ai cheminé par monts et par vaux
Avec qui j’ai mis à mort Humbaba
Avec qui j’ai tué le Taureau céleste
Mon ami qui m’a accompagné dans tous les périls
Enkidu mon ami que j’aimais si fort s’est éteint.
Six jours et sept nuits je n’ai cessé de le pleurer ;
Avant de me décider à le mener au tombeau.
J’ai eu peur de la mort,
Et j’ère dans la steppe,
Ce qui lui est arrivé m’accable,
Pourquoi me préoccuper de mon apparence ?
Comment pourrais-je trouver la paix ?
Utanapisthim répondit :
« Pourquoi de toi-même prolonger ce deuil ?
Tu as deux tiers de divin et un tiers d’humain,
pour toi les dieux se comportent comme ton père et ta mère,
tu as été doté d’un trône devant l’assemblée des Anciens.
Que gagnes-tu à errer sans cesse ?
Tu gaspilles ta force en gestes inutiles,
tu tortures ton cœur et ton esprit.
Tu hâtes ainsi la fin de tes jours.
À la pointe de l’aube,
Gilgamesh vit un étang dont l’eau semblait fraîche
et il descendit s’y baigner.
Tandis qu’il était dans l’eau
un serpent attiré par l’odeur de la plante
déroba celle-ci, la mangea et soudain changea de peau.
Gilgamesh vit cela et courut mais le serpent avait disparu.
Et Gilgamesh se mit à pleurer,
les larmes coulaient le long de son visage
et il dit au nocher : « Pour qui ai-je tant erré ?
Pourquoi ai-je tant erré ?
Pour qui le sang de mon cœur a-t-il coulé ?
Je n’ai rien obtenu, j’ai juste contenté un reptile. »
LA TAVERNA DE GILGAMESH
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