Memoire MPP - Fini
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Faculté Polytechnique
Département de Génie Civil
B.P. : 255 Kinshasa XI
ÉPIGRAPHIE
[ii]
DEDICACE
[iii]
REMERCIEMENTS
[iv]
ABREVIATIONS
[v]
3.1. DESCRIPTION..........................................................................................................39
3.2. PARCOURS...............................................................................................................39
3.3. SITE D’ÉTUDE.........................................................................................................40
3.4. STATIONS DE JAUGEAGE ET DONNÉES HYDROMÉTRIQUES.....................40
3.4.1. Stations de jaugeage............................................................................................40
3.4.2. Données hydrométriques....................................................................................41
3.5. RÉSULTATS.............................................................................................................43
3.5.1. Débits classés......................................................................................................43
3.5.2. Courbe de Tarage................................................................................................43
3.6. COMMENTAIRES....................................................................................................46
CHAPITRE 4 : CONCEPTION ET DIMENSIONNEMENTS DES PORTES D’ECLUSES
PAR LA METHODE DES ELEMENTS FINIS......................................................................48
4.1. RAPPELS SUR LES ÉLÉMENTS FINIS.................................................................48
4.1.1. Bref historique....................................................................................................48
4.1.2. Domaines d’application......................................................................................48
4.2. CONCEPTION DE LA PORTE LEVANTE EN AVAL PAR LA MÉTHODE
NUMÉRIQUE.......................................................................................................................48
4.2.1. La géométrie de la porte.....................................................................................48
4.2.2. Les matériaux......................................................................................................49
4.2.3. Sollicitations.......................................................................................................49
4.2.4. Modélisation par SolidWorks de la porte...........................................................50
4.3. DIMENSIONNEMENT DE LA PORTE LEVANTE PAR LA MÉTHODE
ANALYTIQUE.....................................................................................................................77
4.3.1. Equations mathématiques pour le dimensionnement et la conception des portes
d’écluses par la méthode d’éléments finis.........................................................................77
4.3.2. Présentation du projet.........................................................................................79
4.3.3. Bases théoriques..................................................................................................80
4.3.4. Méthode de résolution des plaques simple appuyées en y = 0 et y = l et raidies
parallèlement à 0y (traverse).............................................................................................86
4.3.5. Exemple d’application du calcul sur une porte d’écluse à simple bordage........89
4.3.6. Etude analytique de la résistance au choc de bateau...........................................93
CHAPITRE 5 : ETUDE COMPARATIVE ENTRE LES DEUX METHODES ET
ESTIMATION DE COUT........................................................................................................98
5.1. ETUDE COMPARATIVE ENTRE LES DEUX MÉTHODES................................98
5.1.1. Introduction.........................................................................................................98
5.1.2. Méthode analytique.............................................................................................98
5.1.3. Méthode numérique............................................................................................98
[xii]
INTRODUCTION
1. ÉNONCÉ DU PROBLÈME
Le présent travail traite de la conception et du dimensionnement des portes d’écluses le long
du fleuve Congo sur son cours inférieur par la méthode des élément finis.
La navigation fluviale le long du fleuve Congo est cruciale pour le transport des marchandises
et le développement économique entre Kinshasa et Matadi. Dans ce contexte, la conception et
le dimensionnement des portes d'écluses par la méthode des éléments finis représentent un
enjeu majeur pour faciliter la navigation et optimiser la gestion des ressources hydrauliques.
Ce projet se propose d'explorer ces aspects complexes pour contribuer à l'amélioration de
l'efficacité du transport fluvial.
2. PROBLÉMATIQUE
2.1. Problématique Principale
La problématique principale de ce projet réside dans la nécessité de concevoir et
dimensionner efficacement les portes d'écluses le long du tronçon Kinshasa-Matadi du fleuve
Congo en utilisant la méthode des éléments finis. Il s'agit de relever les défis liés à la gestion
des ressources hydrauliques, à la sécurité de la navigation fluviale, et à l'optimisation des
infrastructures pour favoriser le développement économique de la région.
2.2. Problématiques Spécifiques
1) Contraintes Hydrodynamiques
Comment les variations de niveau d'eau et les conditions hydrodynamiques influent-
elles sur la conception des portes d'écluses ?
Quelles sont les contraintes spécifiques liées aux caractéristiques hydrauliques du
tronçon Kinshasa-Matadi et comment y répondre efficacement ?
1) Les modèles basés sur la méthode des éléments finis permettent une analyse précise du
comportement des portes d'écluses sous différentes conditions hydrauliques.
2) La conception optimisée des portes d'écluses peut contribuer à une gestion plus
efficace des ressources hydrauliques et à la réduction des coûts d'entretien.
3) L'application de technologies avancées dans le dimensionnement peut améliorer la
durabilité des portes d'écluses et minimiser les risques de défaillance.
4. INTÉRÊT DU SUJET
Ce sujet revêt un intérêt majeur dans le contexte du développement économique de la région.
Des portes d'écluses bien conçues et dimensionnées peuvent stimuler le transport fluvial,
réduire les coûts logistiques et favoriser la croissance économique le long du tronçon
Kinshasa-Matadi du fleuve Congo.
5. OBJECTIF
L'objectif principal est de concevoir et dimensionner efficacement les portes d'écluses le long
du fleuve Congo, en se basant sur la méthode des éléments finis. Cela implique une
compréhension approfondie des contraintes hydrodynamiques, des exigences structurelles et
des implications environnementales, avec pour finalité d'optimiser la navigation fluviale et la
gestion des ressources hydrauliques.
6. MÉTHODOLOGIE
La méthodologie de ce sujet de mémoire est la suivante :
7. CONTENUE DU TRAVAIL
En résumé, la conception des écluses requiert une analyse approfondie des besoins
opérationnels, de l'accessibilité, et de l'impact environnemental, avec des formules et des
tableaux orientant les dimensions des écluses et des avant-ports.
1.3. OPERATION DE SASSEMENT DANS UNE ECLUSE
L'opération de sassement dans une écluse, impliquant le remplissage et la vidange du sas pour
faire monter ou descendre un bateau, est cruciale pour la navigation fluviale. Plusieurs
paramètres interdépendants, tels que la chute, la durée de remplissage et de vidange, doivent
être pris en compte dans la conception du système.
Autrement :
−s∗dh
q= (2)
dt
dh
La durée du sassement t sera d’autant moindre que sera grand.
dt
En moyenne, on peut écrire :
¿ (3)
La classification des systèmes de sassement inclut le remplissage à travers les portes, les têtes,
les aqueducs courts, ou les aqueducs longitudinaux dans les bajoyers ou le radier. La
complexité du système varie en fonction de la hauteur de la chute et du coefficient M.
Ensuite, nous présentons une classification de ces dispositifs en fonction de la chute H ou du
couple H et T (durée du sassement), comme suit :
a) Selon la hauteur de la chute :
Si H < 10 m, un système simple est toléré (aqueducs courts à travers les têtes par
exemple) ;
Si 10 m < H < 15 m, un système simple est aussi possible mais on peut également
utiliser des aqueducs longitudinaux dans les bajoyers ou dans le radier ;
Si H > 15 m, cela requiert un système de sassement plus complexe (bassins d’épargne,
différentes sections bien balancées du point de vue hydrodynamique avec distribution
symétrique de l’écoulement par rapport aux deux axes de l’écluse).
[7]
T
M=
b) Selon le coefficient M (méthode chinoise) 1 :
H2
3,5 < M : système à travers les têtes.
2,5 < M < 3,5 : système à travers les têtes ou aqueduc longitudinal dans les bajoyers.
2,4 < M : aqueduc longitudinal dans les bajoyers.
1,8 < M < 2,4 : système d’aqueducs longitudinaux plus complexe dans le radier.
M < 1,8 : système très complexe d’aqueducs longitudinaux.
Les figures (1.4) et (1.5) montrent respectivement les systèmes d’alimentation pour petites
chutes et pour grandes chutes d’une écluse.
1. Équation de Bernoulli
( )
2 2
v P u
gz+ + ∑ + gz+ =constante (4)
2 ρ 2
2. Équation de continuité
Q∗dt=−S∗dh (5)
Figure 6 : Equation de sassement avec les pertes de charges réduites au droit de la vanne
L’équation de Bernoulli sous la forme approximative en supposant que les pertes de charge se
réduisent au droit de la vanne, s’écrit de la manière suivante :
β
1 1 w ξ (7)
+ ( )=
9 2 Ω w
5. Loi de variation de h en fonction du temps
2
Sγ t
h ( t )=H− (8)
2Ω
6. Durée du remplissage
2
HgSγ T =2 Ωγ (9)
Inconvénients :
Pression appliquée d'un seul côté ;
Fermeture difficile en eau agitée ;
Grand espace nécessaire pour la rotation.
Inconvénients :
Limite le tirant d'air ;
Coût élevé ;
Risque de ruissellement d'eau.
Inconvénients :
Très lourdes et nécessitent un entretien fréquent.
Inconvénients :
Limite le tirant d'air ;
Coût de construction élevé ;
Risque d'usure des chemins de glissement.
Inconvénients :
Non accessible pour réparations ;
Risque d'accidents car non visible.
[11]
Le choix du type de porte dépend des conditions spécifiques du site, des contraintes de
l'environnement et des besoins opérationnels de l'écluse. Chaque type présente des avantages
et des inconvénients, et la conception doit prendre en compte ces facteurs pour assurer un
fonctionnement sûr et efficace.
1.5. VANNES DE SASSEMENT
Les vannes de sassement jouent un rôle crucial dans les processus de remplissage et de
vidange des écluses, assurant le contrôle précis des niveaux d'eau. Trois types de vannes
couramment utilisées sont la vanne levante, la vanne segment, et la vanne papillon.
1.5.1. Vanne levante
Avantages :
Décollement net du jet assurant une protection maximale contre les charges
hydrodynamiques ;
Forces résistantes faibles lors de l'abaissement dans le courant ;
Puits de vanne large, souvent dispensé d'un dispositif d'aération complémentaire.
Inconvénients :
Problèmes avec les petites ouvertures, sujets à cavitation et vibrations.
Turbulences lors de la phase initiale d'ouverture.
Inconvénients :
Plus difficilement accessible et coûteuse ;
Risque élevé de fuites nécessitant une précision accrue lors de l'installation.
Inconvénients :
Forces hydrodynamiques pulsatoires pendant l'ouverture ou la fermeture ;
Inadaptée aux installations de forte chute avec manœuvres fréquentes.
[12]
Le choix de la vanne dépend des conditions spécifiques du site, de la nécessité de contrôler les
turbulences et de la fréquence des opérations. Chaque type de vanne offre des avantages
distincts et des défis uniques, nécessitant une conception précise pour assurer leur bon
fonctionnement dans les écluses.
1.6. CERTAINS PROBLEMES POTENTIELS ET SOLUTIONS
Les écluses présentent des défis spécifiques liés à l'érosion, à l'étanchéité de la fondation et
aux forces exercées par l'eau. Certains problèmes potentiels et solutions sont abordés :
1.6.1. Problèmes de Sous-pression et d'Affouillement
Utilisation de parafouilles pour réduire les sous-pressions ;
Écrans d'étanchéité en sol rocheux pour éviter l'affouillement ;
Importance de la stabilité de la tête aval.
Poids propre de l'ouvrage, poussées des remblais, pression hydrostatique, réactions des
portes, amarrage, etc ;
Vérifications sous diverses conditions, y compris la mise à sec du sas.
La carte du bassin versant du Congo illustre la vaste étendue du fleuve. Les données
hydrométriques montrent un régime équatorial bimodal avec une faible variation saisonnière
et interannuelle. La décennie de 1960 présente une anomalie hydrologique majeure.
Ces résultats fournissent des informations cruciales pour la gestion des ressources en eau, la
prévention des risques d'inondation, et la planification des infrastructures liées à la navigation
sur le Fleuve Congo.
3. Commentaires
L'amplitude des cotes mesurées depuis 1902 varie de -107 à +554 cm, avec un
marnage de 661 cm ;
Les débits mesurés de 30600 à 36800 m3/s sont comparables à ceux à BZV-KIN pour
la période de juillet 2008 ;
Les jaugeages à l'ADCP sont plus précis que ceux au moulinet ;
Les courbes de tarage couvrent tout le cycle hydrologique, y compris la crue
exceptionnelle de 1961.
2. Matériel de Navigation
Le choix des bateaux dépend de divers facteurs tels que la taille du canal, le tirant
d'eau, la largeur des ponts et écluses, ainsi que les besoins du transporteur ;
Deux classifications sont présentées : la CEMT et les caractéristiques des rivières en
RDC.
Composition du lit et des berges : Les matériaux du lit et des berges affectent
l'écoulement, avec des coefficients de rugosité variés.
Tableau 6 : Coefficients de rugosité (Manning et Strickler)
Débit d'écoulement
Formule du débit : Q=VA (12)
Où Q : est le débit, V : est la vitesse, et A : est la section d'écoulement.
2 1
1
Formule de Manning-Strickler : Q= A∗R 3∗S 2 (13)
n
Avec n : le coefficient de rugosité, R : le rayon hydraulique, et S :la pente hydraulique.
Types d'écoulement
o Uniforme : Profondeur et vitesse constantes ;
o Non uniforme : Profondeur ou vitesse varie, soit graduellement, soit rapidement.
Surface libre
La surface libre est la partie du canal en contact avec l'air, cruciale pour mesurer le débit.
Régimes d'écoulement
o Fluvial : Vitesses faibles, grandes profondeurs ;
o Torrentiel : Vitesses élevées, pentes fortes ;
o Critique : Transition entre fluvial et torrentiel.
Axe hydraulique
L'équation différentielle de l'écoulement graduellement varié (EGV) est utilisée pour calculer
la position et la forme de la surface libre.
On obtient l’expression suivante :
dHs
=S 0−S f Avec S0 = pente de fond et S f = pente de l’énergie
dx
dh S 0−S f
= 2
Par ailleurs : dh Q B (14)
1− 3
gS
Tracé du Canal
[25]
3. Construction du Canal
Terrassement pour creuser le lit du canal ;
Construction des murs, des berges et installation des équipements ;
Intégration des équipements de navigation et de contrôle.
6. Maintenance et Exploitation
Maintenance régulière pour assurer le bon fonctionnement ;
Surveillance continue pour garantir la navigation des barges.
8. Gestion des Pertes et des Fuites : les étapes de la gestion des pertes et des fuites sont :
Identification de la source ;
Évaluation de l'ampleur des pertes ;
Réparation des fuites mineures et majeures ;
Surveillance continue ;
Entretien régulier et gestion de l'eau.
Pour clore, le projet de conception et dimensionnement d'un canal avec écluses entre Kinshasa
et Matadi implique des processus complexes nécessitant une expertise approfondie en
ingénierie hydraulique, structurale et géotechnique. Le canal répond aux exigences de
navigation tout en minimisant les impacts environnementaux et en assurant la sécurité des
navires. L'étude vise à faciliter la navigation sur le cours inférieur du fleuve Congo, en
concevant un canal éclusé pour surmonter les chutes d'eau et permettre le transport des
[28]
marchandises. La taille des écluses est choisie en fonction des navires, du débit d'eau moyen
du fleuve, et des conditions hydrométriques. La conception des écluses intègre des aspects
hydrauliques et géométriques, déterminant les sections et vitesses des vannes, les temps de
sassement, les débits correspondants, les niveaux d'eau, le tracé du canal, et les exigences de
navigation intérieure. L'intégration dans le projet du barrage de Grand Inga prend en compte
les caractéristiques de la retenue d'eau. Les résultats de l'étude dévoilent un canal de 339,8 km
avec 28 écluses de différentes hauteurs (5, 10, 15, 20, 25, et 30 mètres).
[29]
Inconvénients
Les portes busquées peuvent être difficiles à ouvrir et à fermer en cas de vent fort ;
Elles peuvent être endommagées par les chocs des bateaux ;
Elles ne sont pas aussi résistantes que les autres types de portes d’écluse.
Inconvénients
Les portes à un vantail peuvent être difficiles à ouvrir et à fermer en cas de vent fort ;
Elles peuvent être plus sujettes endommagées par les chocs des bateaux ;
Elles ne sont pas aussi résistantes que les types de portes à deux vantaux.
Inconvénients
Elles sont plus couteuses à construire et à entretenir que les autres types de portes
d’écluse ;
Elles peuvent être plus sujettes endommagées par les chocs des bateaux ;
Elles peuvent être plus difficiles à ouvrir et à fermer en cas de vent fort.
Inconvénients
Elles sont plus couteuses à construire et à entretenir que les autres types de portes
d’écluse ;
Elles peuvent être plus sujettes endommagées par les chocs des bateaux ;
Elles peuvent être plus difficiles à ouvrir et à fermer en cas de vent fort.
[33]
Inconvénients
Elles ne sont pas aussi résistantes que les autres types de portes d’écluse ;
Elles peuvent être endommagées par les chocs des bateaux ;
Elles peuvent être plus difficiles à ouvrir et à fermer en cas de vent fort.
2.2.3. Portes planes franchissant en une seule volée la largeur de l’écluse (porte à
translation vertical)
Il s’agit de portes levantes ou à déplacement latéral (glissantes, roulantes ou suspendues) qui
sont constituées d’un bordage plan raidi.
[35]
sur un grand nombre de galets, les frottements des axes dans les coussinets des paliers sont
supprimés et les axes ne sont plus soumis au cisaillement.
Inconvénients
Le portique limite le tirant d’air ;
Coût de construction et d’exploitation ;
Ruissellement d’eau.
Le frottement est élevé, mais n’agit que sur un poids peu considérable, s’il y a équilibrage.
Cette disposition assez rudimentaire a pour but d’éviter les parties mécaniques sous eau, et
leur ensablement.
Le système hydrolift (Pays-Bas) permet de réduire ces forces de frottement en faisant glisser
la porte sur un plan d’eau d’1 mm.
Le même résultat est obtenu par des portes roulantes sur un pont supérieur. On peut avoir un
pont ou un portique fixe assez élever pour permettre le passage des bateaux, la porte est
suspendue aux chariots de roulement par des tirants ou câbles. Ce système a été beaucoup
employé sur les voies navigables belges (notamment à Lanaye).
Lorsque la porte est retirée dans la chambre de porte, on peut éventuellement la soulever au-
dessus du terre-plein pour l’entretien, du moins pour les portes d’une hauteur modérée.
Le chemin de roulement peut aussi être constitué par un pont basculant. Ce pont se meut au-
dessus de la chambre de porte qui est couverte dans les deux positions. Lorsque la porte est
ouverte, on ouvre le pont basculant.
Comme disposition mixte, on peut avoir la porte roulant sur la partie supérieure de la chambre
de port à l’arrière, sur le fond à l’avant. C’est le système des écluses maritimes belges.
Très souvent, dans les portes modernes, le mouvement se produit par roulement sur des rails
fixés sur le fond, au moyen de galets fixés à la partie inférieure de la porte. Il doit y avoir un
guidage latéral laissant un certain jeu toutefois notamment pour le refoulement de l’eau hors
de la chambre lors de l’ouverture ainsi que pour l’entrée et la sortie de la porte. Il est
d’ailleurs éventuellement nécessaire pour le refoulement de l’eau de prévoir un aqueduc
spécial débouchant dans le fond de la chambre. Ces aqueducs peuvent aussi servir au
nettoyage de la chambre par des chasses, etc.
Le mieux est de ne pas fermer la porte latéralement pour permettre à l’eau de passer à travers
elle.
Ils sont également connus sous le nom de chutes de Livingstone avec une succession de 32
cataractes jusqu’à Matadi, suivant un dénivelé de 270 m sur 350 km. Matadi à 140 km de
l’océan est le port fluvio-maritime le plus en amont d’un long bief maritime navigable qui
débouche dans l’océan au niveau de Banana.
3.3. SITE D’ÉTUDE
Dans le cadre de notre travail, nous allons focaliser notre attention sur le cours inférieur du
fleuve Congo (tronçon Kinshasa-Matadi) sur lequel nous proposerons un tracé de canal de
navigation pour franchir les obstacles qui empêchent l’activité économique sur le fleuve.
Région des cataractes
En remontant le fleuve de Matadi vers Kinshasa, les principales caractéristiques des rapides et
chutes que l’on rencontre dans cette zone sont classées de la manière suivante :
1) Cataractes sud
Sur quelque 80 km, on dénombre une vingtaine de chutes et rapides parmi lesquels on peut
citer : les rapides de Kasi, Yelala, Kanza, Inga, Shongo, Fwamalo, Sikila, Goma, dont les
pentes atteignent jusqu’à 8,5 m/km, ainsi que la cataracte d’Isangila, dont la pente est de
l’ordre de 10 m/km.
2) Bief central navigable
Sur ce tronçon s’étendant sur 131 km, la navigation est possible mais difficile, car on y
dénombre encore une douzaine de rapides.
3) Cataractes nord
Sur 130 km, on dénombre une trentaine de chutes et rapides, parmi lesquels : la chute de
Tombomataka ou de Gombi, les chutes de Belo, les chutes de Zinga, les rapides de Moua, les
chutes de Seto ou de Zabi, les rapides d’Inkisi, les rapides de Lady-Alice, les chutes de
Kalulu, les rapides de Kintamo.
3.4. STATIONS DE JAUGEAGE ET DONNÉES HYDROMÉTRIQUES
3.4.1. Stations de jaugeage
Les 3 sections de jaugeage pour le prélèvement des données hydrométriques dans la rive
gauche du fleuve Congo à Kinshasa sont représentées sur la figure (2.1) :
Maluku-Tréchot (section A) ;
Kinshasa-Brazzaville (section B) de part et d’autre du Beach ;
Kalina (section C) entre la pointe de Kalina et la baie de Ngaliema.
[42]
Le bassin du Congo, tant par sa superficie (près de 3800000 km2), que par le module
interannuel de son fleuve (40500 m3/s pour la période 1902-2020) est le deuxième de la
planète et le premier du continent africain. Situé au cœur de ce dernier, il est traversé par
l’Equateur. Ce fleuve long de 4700 km, présente dans sa partie aval un régime équatorial
bimodal, avec sa crue principale en décembre et sa secondaire en mai.
Ce régime régulier est pondéré à la fois par la vaste superficie de son bassin versant,
l’importance de son couvert forestier, sa morphologie relativement plane dont le centre est
inondable, comme par la succession des apports des deux hémisphères.
La faible variation saisonnière de ses débits (débit maximum mensuel/ débit minimum
mensuel = 1,86) se retrouve dans la faible variation interannuelle (module maximum/ module
minimum = 1,66). Les débits journaliers extrêmes vont de 22000 (juillet 1905) à 77000 m3/s
(décembre 1961) pour un marnage pouvant parfois dépasser 6,5 m. Enfin, sur près de 120
années de relevés hydrométriques, c’est la décennie d’écoulements excédentaires de 1960 qui
constitue l’anomalie hydrologique majeure de ce fleuve.
C’est sur le pourtour du pool Malebo qui contrôle près de 98% de la superficie de son bassin
qu’ont débuté les premières mesures hydrologiques sur le fleuve Congo. En ce qui concerne
les 2% restants à l’aval, Van Ganse (1959) mentionne des apports latéraux mesurés de l’ordre
de 470 m3/s pour 4 tributaires entre Léopoldville et Inga, dont les bassins couvrent une
superficie de près de 30000 km2. En appliquant la proportionnalité, entre la sortie du pool
Malebo et celle de l’estuaire océanique, les apports au fleuve devraient avoisiner les 1000 m3
/s, pour une superficie totale non contrôlée d’environ 71000 km2.
Le cœur des ouvrages et annuaires de référence établis en rive gauche, comme ceux de
Devroey (1941, 1951, 1957), Van Ganse (1959), Lempicka (1971), Molinier (1979), Bultot et
Dupriez (1987), ainsi que le rapport Mateba 22 (1984) du nom d’une île du bief maritime du
fleuve, proviennent des relevés et des mesures réalisées avant l’indépendance de l’actuelle
RDC.
Nous allons présenter ci-dessous les caractéristiques de ces différentes sections :
Tableau 8 : Principales caractéristiques des stations de jaugeages utilisées.
N.B : Le zéro de l'échelle limnimétrique doit être placé au-dessous des plus basses eaux
possibles dans les conditions de creusement maximum du lit dans la section de
contrôle, et ce pour éviter de lire des cotes négatives.
Fleuve Congo à Inga
Bassin versant : 3800000 km² ;
Débit moyen : 42000 m3/sec ;
Etiage minimum observé : 21500 m3/sec ;
Crue maximale observée : 80000 m3/sec ;
Crue exceptionnelle : 92000 m3/sec.
3.5. RÉSULTATS
3.5.1. Débits classés
La courbe des débits classés est une représentation graphique qui donne une idée de la
distribution des débits d’un cours d’eau. Cette représentation est obtenue en classant les débits
en ordre décroissant et en les associant à une fréquence de probabilité. C’est un outil
important en hydrologie car elle permet d’obtenir des informations sur la disponibilité en eau
d’un cours d’eau et sur les risques d’inondation ou de sécheresse.
Dans le cadre de notre travail, nous dressons la courbe des débits classés du fleuve Congo à
Kinshasa (figure 33) sur base des 154 jaugeages effectués au moulinet et à l’ADCP entre 1955
et 2019 dont les informations sont reprises dans l’Annexe 1.
mesurant les hauteurs d’eau et en calculant le débit. Elle est essentielle pour les études
d’ingénierie, d’aménagement du territoire, la gestion des ressources eau et la prévision des
crues.
Dans le cadre de notre travail, nous allons présenter plusieurs formules obtenues par la
méthode de Tarage sur nos 3 stations de jaugeage à partir des instruments de mesure utilisés
(moulinet et ADCP) sur toute la période de mesure.
Ces formules sont les suivantes :
2 2
Q=0,0635 H B +56 , 04 H B +29176 ; R =0,9937 (15)
La formule est issue des 26 jaugeages effectués au moulinet de mai 1971 à février 1979 à
Maluku-Tréchot. (Figure 34)
La formule est issue des 139 jaugeages effectués au moulinet entre 1955 et 1981 à Maluku et
Kalina. (Figure35).
[46]
Figure 35 : Courbe de Tarage représentant les 139 jaugeages au moulinet aux stations
Maluku et Kalina
2,106
HB
Q=260 , 4( +9,222) ( 17)
100
La formule est issue des 77 jaugeages belges disponibles au moulinet (1959). (Figure 36)
2 2
Q=0,0238 H B +67,747 H B+ 29515 ; R =0,9944 (18)
La formule est issue des 15 jaugeages effectués à l’ADCP entre 2010 et 2019 (Brazzaville-
Kinshasa et Maluku) avec le fond comme référence. (Figure 37)
[47]
Figure 37 : Courbe de tarage représentant les 15 jaugeages effectués à l’ADCP entre 2010 et
2019 (Brazzaville-Kinshasa et Maluku) avec le fond comme référence.
2 2
Q=0,0635 H B +57,696 H B + 28311; R =0,9912 (19)
La formule est issue des 149 jaugeages effectués (139 au moulinet et 10 à l’ADCP) avec le
géoïde comme référence. (Figure 34)
Compte tenu des faibles apports latéraux dans la dépression du pool Malebo, on peut
considérer que les débits entrants sont semblables à ceux sortants d’où l’établissement
des courbes de tarage et des débits classés en associant les données de différentes
stations de jaugeage ;
Les jaugeages réalisés autour du pool Malebo, couvrent tout le cycle hydrologique et
concernent les deux phases d’écoulements dites stables séparées par la période
excédentaire, tout en incluant la principale crue de toute la chronique séculaire celle de
1961, jaugée à 80000 m3/sec. (Annexe 2) ;
A titre d’information, l’Annexe 2 reprend les jaugeages effectués en 2008 en aval des
rapides pour des activités sportives de canoë-kayak.
[49]
Inconvénients de la MEF
Elle peut être couteuse en termes de temps et de ressources informatiques ;
Elle nécessite une expertise dans le domaine de la mécanique des structures ;
Les résultats de la MEF peuvent être sensibles aux conditions aux limites et aux
propriétés des matériaux utilisées.
La largeur : 15 m ;
L’épaisseur de la paroi : 1,2 m ;
La forme de la porte : rectangulaire ;
Type des portes : levante.
4.2.3. Sollicitations
La pression de l’eau : 10 bars (Ya aussi autres sollicitations) ;
Le vent : 100 km/h ;
Les chocs des bateaux ;
Type de bateau : Grand-Rhénan ;
Capacité= 1500 à 3000 tonnes ;
Pas des séismes ;
Autres sollicitations.
En plus des sollicitations mentionnées ci-dessus, les portes d’écluse peuvent également être
soumises à d’autres sollicitations, telles que :
[51]
Les contraintes linéaires sont imposées sur toute la hauteur de l’âme des cadres et sur deux
nœuds adjacents pour les traverses.
Au total le maillage du bordé est réalisé avec 16 points, soit 457982 du nombre total de nœuds
et 224217 du nombre total d’éléments.
4.2.4.3. Appuis
Dans SolidWorks, nous modélisons les appuis aux bajoyers comme des appuis ponctuels
s’appliquant au milieu du bord de la porte, c’est-à-dire à 0,30 m de l’extrémité de la porte.
De même contre le seuil, la porte comporte un bord libre de 0,60 m de haut ; nous considérons
un appui ponctuel à 0,30 m de hauteur.
Les cadres d’extrémité et la traverse inférieure sont situés en face de ces appuis ponctuels. Il
faut donc représenter trois types de réactions d’appui :
L’appui des bords sur les bajoyers : blocage selon Z des nœuds de la 2ème colonne
(x=300 mm) ;
L’appui du bord inférieur sur le seuil : blocage selon Z des nœuds de la 2ème ligne
(y= 300 mm) ;
Le soutien des câbles en partie supérieure : blocage selon Y des nœuds de la dernière
ligne (y=15000 mm).
de la porte correspondant à une énergie cinétique initiale donnée du bateau impactant la porte.
{
W E =Ecin ,initiale
Edissipée , système=F impact × δ
Figure 46 : Modélisation du contact avec la barge au moyen d’un grillage de poutres rigides
Nous modélisons l’évolution du choc en incrémentant pas à pas un chargement uniforme
appliqué dans la direction Z (perpendiculairement à la porte) sur le grillage de poutres. Etant
donné les rapports de rigidité entre le grillage de poutres et les éléments de la porte, en
incrémentant la charge sur le grillage de poutres, cela donne un comportement s’approchant
de celui de la porte soumise à un choc avec une barge rigide. En effet, cela revient à imposer
des déplacements uniformes aux éléments de la porte en contact avec la barge.
Etude du scénario de choc n°1
Rappel des caractéristiques de la structure et classification des sections
Nous commençons par l’étude du choc en position haute (niveau amont) sans prise en compte
du chargement hydrostatique. Avant de passer à l’étude du choc, nous rappelons quelques
caractéristiques de la structure de la porte aval.
La structure de la porte aval est la structure définie suite à l’étude avec le logiciel SolidWorks.
La porte a été dimensionnée élastiquement. Pour se prémunir contre les risques d’instabilité,
les rapports hauteur/épaisseur des parois des éléments de renfort ont été établis en accord avec
les restrictions géométriques proposées par Hugues pour les éléments en T. Il est intéressant
de comparer ces restrictions avec les critères de classification de section définis dans
l’Eurocode17. Le Tableau 12 de l’Eurocode donne les classes de section en fonction de leur
moment résistant et capacité de rotation.
[58]
Dans le Tableau 12, nous présentons les restrictions proposées par Hugues pour les rapports
t/c (épaisseur/hauteur) des âmes des éléments de renfort, à côté des restrictions de l’Eurocode
correspondant à une paroi de classe 3 fléchie et pour un acier S235. Nous constatons que,
pour une sollicitation de flexion et un acier S235, les restrictions de Hugues permettent
d’obtenir des sections d’âme de classe 3 pour les cadres et traverses et de classe 1 pour les
raidisseurs.
Tableau 13 : Comparaison des restrictions géométriques sur les rapports épaisseur/hauteur
pour l’âme.
[59]
Une section de classe 3 est une section qui peut développer son moment élastique mais pour
laquelle le voilement va apparaître avant développement du moment plastique. Une section de
classe 1 peut quant à elle développer son plein moment plastique et a une capacité de rotation
suffisante pour la formation d’une rotule plastique.
La classe de section dépend de la classe de l’âme et de celle de la semelle. Les semelles de
tous les cadres sont également de classe 3, de sorte que les cadres de la porte sont de classe 3.
Les semelles des raidisseurs sont de classe 1, de même que leur âme, de sorte que les
raidisseurs de la porte sont tous de classe 1. En revanche, le rapport t/c de la semelle de la
traverse 1 ne permet pas de la classer comme une semelle de classe 3, de sorte que la traverse
1 est globalement de classe 4. Les autres traverses sont de classe 3.
En conclusion, la structure considérée de porte aval est au moins de classe 3, excepté la
traverse inférieure qui est de classe 4.
Toutefois, nous considérons ici la classification des semelles, mais il faut rappeler que les
semelles ne sont comprimées que pour une porte orientée cadres vers l’extérieur.
Dans le cas où la porte est orientée cadres vers l’intérieur, les semelles sont tendues et les
risques d’instabilité des semelles sont écartés. Dans ce cas, toutes les traverses sont de classe
3.
Tableau 14 : Classification des semelles des éléments de renfort de la porte aval
Une remarque importante doit encore être faite : les rapports t/c prescrits par l’Eurocode pour
l’âme des profilés, présentés dans le Tableau 14, concernent une paroi fléchie. Or, comme les
profilés de la porte d’écluse sont des éléments en T qui fléchissent avec une certaine largeur
de bordé collaborant, la fibre neutre n’est pas située à mi-hauteur de la section, de sorte que la
sollicitation n’est pas rigoureusement équivalente à de la flexion seule (Figure 47).
L’Eurocode prescrit des limitations pour les parois comprimées et fléchies. Il faut cependant
connaître la position de la fibre neutre dans la section, ce qui n’est pas évident pour une
structure en panneaux raidis puisque nous ignorons la largeur de bordé collaborant pour
chaque élément de renfort. Néanmoins dans ce cas-ci, nous nous sommes plutôt placés du
côté de la sécurité en considérant les limitations pour paroi fléchie.
En effet, la fibre neutre a tendance à être décalée vers le bordé, et comme la porte est orientée
cadres vers l’intérieur, le bordé est comprimé et les semelles des raidisseurs sont tendus. Dès
lors, l’âme est comprimée sur une hauteur inférieure à la moitié de sa hauteur. Dans le cas où
la porte serait orientée cadres vers l’extérieur, la conclusion inverse devait être tirée, de sorte
qu’il conviendrait absolument d’utiliser les limitations de l’Eurocode pour parois comprimées
et fléchies.
[60]
Figure 47 : Distribution des contraintes de flexion dans l’âme d’un élément de raidissage et
sa tôle collaborant.
Les cadres et traverses de la porte aval étant de classe 3 pour une porte orientée cadres vers
l’intérieur, ils sont capables de développer leur moment élastique mais pas leur moment
plastique. Ils sont donc à fortiori incapables de développer des rotules plastiques.
Choc-résultats de l’analyse
Nous réalisons l’étude du choc en position haute (niveau amont) sans prise en compte du
chargement hydrostatique. Nous réalisons 21 pas de chargement avant d’atteindre la ruine de
la structure. Le temps de calcul du logiciel est de 12 minutes avec un processeur Intel® de
2.00GHz. L’enfoncement du bateau dans la porte est alors de 5,1 cm.
Nous établissons la courbe qui lie la force totale appliquée sur le grillage de poutres au
déplacement du nœud de coordonnées (5867 mm ; 11850 mm), nœud situé au milieu de la
moitié du grillage de poutres modélisée.
La force représentée est la force s’appliquant sur la porte entière, donc le double de la force
que nous appliquons sur le demi porte du modèle. La courbe est représentée sur la figure 48.
L’aire sous la courbe correspond au travail W Ede la force extérieure appliquée (force sur le
grillage de poutres). Ce travail W E est égal à l’énergie dissipée dans le système. Par ailleurs,
en égalant ce travail W E à l’énergie cinétique initiale Ecin du bateau, il est possible de
déterminer les points de la courbe qui correspondent à un couple (masse ; vitesse) donné d’un
bateau qui heurte la porte. Par exemple, pour une barge de 2400 tonnes (2000 tonnes et 20%
de masse ajoutée) qui percute la porte à 0,25 m/s, l’énergie cinétique initiale de la barge est de
75kJ.
1
Ecin = ∗2400 t∗¿
2
Lorsque la barge percute la porte, son énergie cinétique est convertie en énergie de
déformation de la porte, en énergie de déformation de la barge et en énergie dissipée par
friction. Vu les hypothèses considérées, nous supposons ici que l’entièreté de l’énergie
cinétique est convertie en énergie de déformation de la porte. Dès lors, il est aisé de
représenter sur la courbe force-enfoncement l’effet du choc d’une barge de 2400 tonnes à 0,25
m/s, par égalité de l’énergie. L’enfoncement au droit du choc, résultant du choc d’une barge
de 2400 tonnes à 0,25 m/s, est de 4,75 cm.
Le figure 48 montre un comportement non linéaire de la porte soumise au choc. Au dernier
pas de chargement, la raideur de la porte reste importante. Il est dès lors intéressant de
s’interroger sur la cause de la ruine. La déformée de la porte au dernier pas de chargement
(Figure 49), amplifiée 30 fois, montre que le cadre central commence à voiler.
Nous étudions le cas d’un choc de bateau en position haute (niveau amont), sans prise en
compte du chargement hydrostatique, avec la structure de la porte renforcée comme décrit
dans la partie précédente. Nous réalisons 134 pas de chargement avant d’atteindre la ruine de
la structure. Le temps de calcul est de 3h46 avec un processeur Intel® de 2.00GHz.
L’enfoncement du bateau dans la porte est alors de 40,7 cm et la flèche maximale en tête de
51,3 cm.
Nous établissons la courbe qui lie la force totale appliquée sur le grillage de poutres au
déplacement du nœud de coordonnées (5867mm ; 11850mm), courbe représentée sur le
Graphique 4.2. Cette courbe est représentée à côté de la courbe correspondante pour la
structure non renforcée (sections de classe 3). Sur ce graphique sont également visibles les
états de déformation, obtenus par la formule d’égalité des énergies, suite à l’impact de
différents bateaux.
Nous le constatons, le renforcement de la porte a permis, grâce à l’utilisation de sections de
classe 1, d’aller beaucoup plus loin dans le mécanisme de ruine. La non-linéarité est très
visible sur la courbe, même si la porte conserve un peu de raideur à la fin. Cette non-linéarité,
qui indique le développement de plasticité dans la structure, permet de dissiper une quantité
beaucoup plus importante d’énergie tout en plafonnant la valeur de la force d’impact. Dès
lors, la porte est capable de subir l’impact d’une barge de 2400 tonnes à 1,3 m/s, dissipant une
énergie de 2028 kJ. Suite à cet impact, plusieurs éléments de la porte auront plastifié, et
l’enfoncement au droit du choc sera de 40 cm.
Mécanisme plastique
Nous nous intéressons à présent à la formation du mécanisme plastique dans la porte sollicitée
par le choc. La Figure 52 montre, en rouge, l’étendue de la plastification au dernier pas de
chargement.
[64]
supérieures. En revanche si la même barge impacte la porte avec une vitesse de 1,3 m/s, nous
aurons la formation de rotules plastiques dans quatre traverses.
Le mécanisme global qui apparait est schématisé sur la Figure 54. Il représente la formation
de deux lignes de rotules plastiques sur la hauteur de la porte. Les rotations augmentent avec
la hauteur de la porte, par compatibilité du champ de déformation avec les conditions aux
limites (appui sur le seuil en base). Sur cette figure, les cotations a et b et E sont comptées à
partir des appuis. La mise en évidence de ce mécanisme plastique nous permettra de calculer
analytiquement la résistance théorique de la porte aval et de la comparer avec la force
d’impact maximale obtenue sur la figure 51.
Sur les vues présentées ci-dessus, la déformée est amplifiée 6 fois. Nous avons donc mis en
évidence la formation d’un mécanisme global plastique dans la porte sollicitée par un choc de
bateau en position haute. Ce mécanisme global plastique a pu se développer parce que nous
avons utilisé des sections de classe 1 pour les éléments de raidissage de la structure. Grâce au
développement de ce mécanisme, la porte est capable de dissiper de grandes quantités
d’énergie, ce qui est favorable face à une situation de choc de bateau.
Déchirure-effets locaux
Jusqu’à présent, nous avons considéré les effets globaux du choc et la formation du
mécanisme plastique dans l’ensemble de la structure. Il serait intéressant à présent d’analyser
ce qu’il se passe localement au niveau du choc.
Lorsque le bateau heurte la porte, les effets se font d’abord ressentir localement. Les zones en
contact avec la proue subissent des déplacements et se déforment, dissipant de l’énergie.
[67]
Peu à peu, l’enfoncement du bateau dans la porte augmentant, une zone de plus en plus large
est concernée par le choc et subit des déformations. Lorsque l’énergie dissipée localement
devient supérieure à l’énergie dissipée par un mode global de flexion de la porte (mécanisme
plastique), c’est ce mode global qui s’active, l’entièreté de la structure de la porte étant alors
mobilisée pour reprendre le choc.
Les éléments affectés localement par le choc subissent des déformations importantes, qui en
pratique peuvent mener à une déchirure. Le critère habituellement retenu pour évaluer la
déchirure est l’étendue de la déformation plastique. Dans une analyse éléments finis, la
déformation plastique de rupture dépend de la taille des éléments. Pour le maillage utilisé
dans la zone de choc (150 mm x 150 mm), une déformation de rupture de 10% est reconnue
pour représenter correctement le comportement à la rupture de la structure. Cette valeur est
également la valeur donnée par McDermott dans son analyse des chocs, où la déformation
critique de rupture pour l’acier doux au choc est évaluée à partir de la ductilité à ε c =¿ 0,10.
Nous évaluons la déchirure dans le bordé en relevant les éléments dont la déformation
plastique est supérieure à la déformation de rupture ε c =¿ 0,10. Dans le cas d’un choc au
niveau amont par une barge de 2400 tonnes à 1,3 m/s, sans prise en compte du chargement
hydrostatique, aucun élément n’atteint cette valeur de déformation plastique.
La déformation plastique maximale dans un élément du bordé est de 6,4%, au niveau de la
traverse supérieure. La Figure 55 présente, en jaune, les éléments dont la déformation
plastique est supérieure à 3%. Ces éléments sont répartis dans deux zones : au bord de la zone
d’impact et au niveau de la rotule plastique de la traverse supérieure. Ces zones sont affectées
localement par la proximité de la zone d’impact.
centre de la porte, la plastification s’étend en section centrale. Dans cette section centrale, des
rotules plastiques peuvent se former dans les traverses avec une certaine largeur de bordé
collaborant, le bordé étant en compression.
Mais dans les zones entre traverses, le bordé et les raidisseurs montrent des phénomènes
d’instabilité. La Figure 56 montre la zone centrale, avec les zones plastifiées en rouge. Y sont
visibles les rotules plastiques formées par les traverses et le bordé collaborant, suffisamment
maintenu pour ne pas voiler sur une certaine largeur de part et d’autre des traverses. Entre les
traverses, on constate que le bordé et les raidisseurs subissent des phénomènes d’instabilité.
L’instabilité des raidisseurs est visible sur la Figure 57.
Figure 56 : Rotules plastiques dans les traverses et onde d’instabilité dans le bordé au centre
disposition n’est prise pour empêcher ses mouvements dans la direction latérale (axe x selon
le système d’axe défini précédemment).
Il est essentiel de contrôler qu’en cas de choc, la porte ne va pas être « déchaussée », c’est-à-
dire que son déplacement latéral dans la partie supérieure ne va pas l’entraîner hors de ses
appuis sur les bajoyers.
Conclusion
L’étude du choc au niveau amont sans prise en compte du chargement hydrostatique nous a
permis de mettre en lumière le comportement global de la porte ainsi qu’un certain nombre de
phénomènes locaux. La courbe force-enfoncement atteint pratiquement un palier plastique, ce
qui tend à prouver la formation d’un mécanisme global plastique. L’analyse de la
plastification des éléments de la porte corrobore cette hypothèse. Nous avons pu mettre en
évidence la formation de rotules plastiques dans les traverses et relier ces formations
successives de rotules aux pertes de raideur de la courbe force-enfoncement.
Ensuite, nous nous sommes intéressés aux phénomènes locaux et nous avons constaté, d’une
part, l’absence supposée de déchirure dans le bordé, et d’autre part, des phénomènes
d’instabilité dans les zones qui sont à la fois zones de formation de rotules plastiques et zones
flexibles de la structure. Enfin, nous avons vérifié que la porte n’était pas soumise, à cause du
choc, à un déplacement latéral susceptible de la sortir de ses appuis.
L’étude par le logiciel SolidWorks a montré que la porte était capable d’absorber l’énergie
correspondant au choc d’une barge de 2400 tonnes à 1,3 m/s, la percutant au niveau amont, en
négligeant le chargement hydrostatique.
Etude du scénario de choc n°2
Nous passons à présent à l’étude du scénario de choc n°2 : le bateau heurte la porte en
position haute, et au préalable la porte est chargée avec le chargement hydrostatique de
service C1 qui correspond au fait que l’eau dans le sas est au niveau amont. La structure de la
porte est la structure renforcée comme au point précédent.
Le chargement hydrostatique C1 est appliqué en 6 pas. La flèche maximale de la porte est
alors de 1,28 cm. Rappelons qu’avec la structure initiale, la flèche de la porte sous
chargement C1 était de 2,19 cm ; le renforcement de la porte a donc entrainé une réduction de
42% de la flèche maximale sous chargement de service. En effet, le renforcement effectué en
augmentant les sections des éléments de renfort pour obtenir des sections de classe 1 a pour
conséquence une augmentation importante de raideur de la porte.
Ensuite, le chargement hydrostatique restant constant, le choc est appliqué. La force
représentant le choc est incrémentée en 400 pas. Le temps de calcul est de 7h11 avec un
processeur Intel® de 2.00GHz. Au terme de ce processus, la flèche maximale de la porte est
de 26,7 cm. Cette flèche maximale est le résultat de la sollicitation conjuguée du chargement
hydrostatique et du choc. Nous établissons la courbe qui lie la force totale appliquée sur le
grillage de poutres au déplacement du nœud (5867mm ; 11850mm) sous l’effet de cette force.
Pour cette courbe, le déplacement initial du nœud dû au chargement hydrostatique est
soustrait, afin d’isoler l’effet du choc.
Nous obtenons donc la courbe force-enfoncement représentant le choc en position haute, avec
prise en compte du chargement hydrostatique. Cette courbe est représentée sur la figure 60
(force d’impact avec C1). Sur ce graphique sont également visibles les états de déformation
obtenus suite à l’impact de différents bateaux. La formule d’égalité des énergies a été utilisée
comme expliqué précédemment.
Enfin, nous présentons cette courbe à côté de la courbe du figure 60 pour le choc en position
haute sans prise en compte du chargement hydrostatique (force d’impact sans C1).
[71]
Le scénario n°3 représente le cas d’un bateau qui heurte la porte au niveau aval. Nous
réalisons 688 pas de chargement avant d’atteindre la ruine de la structure. Le temps de calcul
est de 11h14 avec un processeur Intel® de 2.00GHz. L’enfoncement du bateau dans la porte
est alors de 7,2 cm.
Le figure 62 présente l’évolution de la force d’impact en fonction de l’enfoncement du bateau
dans la porte, pour un bateau heurtant la porte au niveau aval. Cette courbe est présentée en
regard des courbes correspondantes pour un bateau heurtant la porte au niveau amont,
respectivement avec et sans prise en compte du chargement hydrostatique.
La porte présente un comportement beaucoup plus raide, plus fragile, lorsqu’elle est soumise
à un choc dans la partie inférieure par rapport au choc dans la partie supérieure. La structure
de la porte est, de par sa conception, plus rigide et plus résistante dans sa partie inférieure
pour résister au chargement hydrostatique. En conséquence, la force d’impact est plus élevée
pour une même énergie dissipée quand un bateau heurte la partie inférieure de la porte.
Concrètement, le choc d’une barge de 2400 tonnes à 0,5 m/s au niveau aval correspond à une
force d’impact de 8517kN, alors que le même choc au niveau amont correspond à une force
d’impact de 4634kN si l’on néglige le chargement hydrostatique et de 3398kN si l’on prend
en compte ce chargement hydrostatique. En revanche, l’enfoncement du bateau reste inférieur
à 5 cm alors que le même bateau heurtant la porte au niveau amont s’enfonce de 9,3 cm (en
négligeant le chargement hydrostatique) ou 11,5 cm (avec prise en compte de ce chargement).
que dans trois traverses. Le deuxième cadre est aussi plastifié en partie mais il n’a pas formé
de rotule plastique complète. La traverse supérieure ne plastifie pas du tout, elle constitue en
fait en quelque sorte un point d’appui dans le mécanisme formé, obligeant le cadre à former
une rotule plastique pour assurer la compatibilité. De manière générale, la plastification est
beaucoup moins étendue que dans le cas du choc au niveau amont.
En résumé en combinant les toutes les sollicitations, la valeur de la contrainte de 137,2 MPa
est inférieure à notre résistance ultime de notre matériau acier S235 qui de 235 Mpa, notre
porte résiste.
La porte résiste aux sollicitations auxquelles elle est soumise. Cela signifie que la porte ne se
déformera pas de manière excessive et qu’elle ne se rompra pas.
4.3. DIMENSIONNEMENT DE LA PORTE LEVANTE PAR LA MÉTHODE
ANALYTIQUE
4.3.1. Equations mathématiques pour le dimensionnement et la conception des portes
d’écluses par la méthode d’éléments finis
Les équations mathématiques utilisées pour le dimensionnement et la conception des portes
d’écluses par la méthode d’éléments finis sont basées sur les principes de la mécanique des
structures et de la théorie de l’élasticité.
4.3.1.1. Équations d’équilibre
Les équations d’équilibre expriment le fait que des forces agissant sur un élément fini est
égale à zéro. Ces équations peuvent être écrites sous la forme suivante :
[ K ] {U }={ F } (20)
[79]
Où :
[ K ] est la matrice de rigidité de l’élément fini ;
{ U } est le vecteur des déplacements nodaux de l’élément fini ;
{ F } est le vecteur des forces appliquées à l’élément fini.
Où :
[ B ] est la matrice de déformation de l’élément fini ;
{ u } est le vecteur des déplacements nodaux de l’élément fini ;
{ ε } est le vecteur des déformations à l’élément fini.
Où :
{ σ } est le vecteur des contraintes dans l’élément fini ;
[ D ] est la matrice de rigidité du matériau de l’élément fini ;
{ ε } est le vecteur des déformations à l’élément fini.
Où :
[ K ] est la matrice de rigidité globale de la structure ;
{ u } est le vecteur des déplacements nodaux de l’élément fini ;
{ F } est le vecteur des forces appliquées à la structure.
structure sur chacun de ces éléments. Les résultats sont ensuite combinés pour obtenir une
solution globale.
4.3.1.6. Analyse des résultats
Une fois les équations résolues, les résultats peuvent être analysés pour déterminer les
contraintes, les déformations et les déplacements de la structure. Ces informations peuvent
ensuite être utilisées pour évaluer la sécurité et la durabilité de la structure, et pour optimiser
sa conception.
Les étapes précédentes sont résumées dans l’organigramme suivant :
Figure 69 : Orthotrope
Figure 71 : Coordonnées
La figure 72. Représente la convention de signes des contraintes sur un élément de bordage.
Figure 72 : Contraintes
4.3.3.2. Equation d’équilibre
[ K ] {U }={ F } (24)
Où :
[ K ] est la matrice de rigidité de l’élément fini ;
{ U } est le vecteur des déplacements nodaux de l’élément fini ;
{ F } est le vecteur des forces appliquées à l’élément fini (vecteur des forces
extérieures).
[84]
[ ]{ }{ }
k 11 k 12 ⋯ k 1n u 11 u12 ⋯ u1 n f 11 f 12 ⋯ f 1n
k 12 k 22 ⋯ k 2n u 21 u22 ⋯ u2 n f 21 f 22 ⋯ f 2n
∗ =
⋮ ⋮ ⋱ ⋮ ⋮ ⋮ ⋱ ⋮ ⋮ ⋮ ⋱ ⋮
kn 1 kn 2 ⋯ k nn un 1 un 2 ⋯ unn f n 1 f n 2 ⋯ f nn
[]
ϵ xx
ϵ yy
ε = γ xy (25)
γ xz
γ yz
[ ][ ] [ ]
ϵ xx u xx β xx
ε = ϵ yy = v yy + z β xx (26)
γ xy u yy +v xx β xy + β yx
[85]
[ ]
u xx
Ou v yy = caractérise les effets membrane et
u yy + v xx
[ ]
β xx
z β xx = caractérise les effets flexion (courbures),
β xy + β yx
ε=
[ ][
γ xz
γ yz
β + w xx
= xx
β yy + w xx ] (27)
1+ v v
Et ε = σ − Tr ( σ ) (35)
E E
Les déformations s’écrivent en fonction des contraintes comme :
1+ v v
ϵ xx = σ xx − ( σ xx +σ yy ) (36)
E E
1+ v v
ϵ yy = σ yy − ( σ xx + σ yy ) (37)
E E
1+ v
ϵ xy = σ (38)
E xy
[ ]
1 −v
0
{} {}
E E
ϵx σx
−v 1
ϵy = 0 ∗ σy (39)
E E
γ xy 1 τ xy
0 0
G
−1
Ou bien sous forme restreinte : { ε }=[ D ] { σ }
Avec
E = module de Young
E
G = module de cisaillement ¿
2(1+v )
v=¿ Coefficient de Poisson
Pour trouver les contraintes en fonctions des déformations, on aura :
{ σ }=[ E ] { ε } (40)
[] [ ]{ }
1 v 0
σx ϵx
E v 1 0
σy = ϵy (41)
2
1−v 0 0 1−v
τ xy 2 γ xy
2 2
E −E ∂ w ∂w
2( x
σ x= ϵ + v ϵ y) = 2
( 2 +v 2
) (42)
1−v 1−v ∂ x ∂y
2 2
E −E ∂ w ∂ w
2( y
σ y= ϵ + v ϵ x )= 2
( 2 +v 2 ) (43)
1−v 1−v ∂ y ∂x
2
−E ∂ w
τ xy =G γ xy = 2 (44)
1−v ∂ x ∂ y
On définit les éléments de réduction en éléments par unité de longueur relatifs à la plaque, en
intégrant les contraintes suivant l’épaisseur soit par exemple :
[87]
+h
2
N x =∫ σ x . dz (45)
−h
2
+h
2
N y = ∫ σ y . dz (46)
−h
2
+h
2
+h
2
M y =− ∫ σ y . z . dz (48)
−h
2
+h
2
M xy =M yx =− ∫ τ xy . z .dz (49)
−h
2
En intégrant ces formules sur l’épaisseur du bordage, on peut écrire les éléments de
réduction :
∂u ∂v
N x =D( +v ) (50)
∂x ∂y
∂v ∂u
N y =D ( +v ) (51)
∂y ∂x
D∗1−v ∂ u ∂v
N xy =N yx = ( +v ) (52)
2 ∂y ∂x
2 2
∂ w ∂ w
M x =K∗¿ ( 2
+v 2
) (53)
∂x ∂y
2 2
∂ w ∂ w
M y =K∗¿ ( 2
+v 2
) (54)
∂y ∂x
2
∂ w
M xy =M yx =K∗(1−v ) (55)
∂x∂y
3
Eh Eh
Avec D= 2
et K = 2 (56)
1−v 12(1−v )
Ensuite, si on considère un élément infinitésimal de bordage, on peut en écrire les trois
équations différentielles d'équilibre en fonction des déplacements u, v, w et de leurs dérivées.
Ces équations s’écrivent :
[88]
{ ( )
1−v 2 1+v 2
2 ∗∂ u ∗∂ v
∂ u 2 2
D 2
+ 2
+ + x=0
∂x ∂y ∂y∂x
( )
1−v 2 1+ v 2
2 ∗∂ v ∗∂ u (57)
∂ v 2 2
D + + + y=0
∂ y2 ∂ x2 ∂y∂x
K
( ∂ 4 w ∂4 w
+
∂ x4 ∂ y4
+ 2
∂4 w
∂ y2 ∂ x2 )
−z + M yy −M xx =0
Où
Tous les déplacements, contraintes, éléments de réductions, etc… pourront être mis sous la
forme d’une somme de termes de Fourier suivant l’axe 0y. Par exemples les déplacements
s’écriront pour un terme du développement :
{
mπ
w=w ( x , y )=w ( x ) sin y
l
mπ
v=v ( x , y )=v ( x ) cos y (61)
l
mπ
u=u ( x , y )=u ( x ) sin y
l
mπ
W m ( x , y )=W m ( x ) . sin y (67)
l
∞
W ( x , y ) =∑ W m ( x , y )
m=1
[90]
∞
mπx
W ( x , y ) =∑ sin( ¿ )¿ ¿ (68)
m=1 l
2 2 l
m π 2 mπ
Am 2 = ∫ sin ydy .0
l l 0 l
2 2
m π
Am 2
=0 (72)
l
Am =0
2 ∞
∂ w(l , y) m2 π 2 mπ
∂x 2
= ∑ l 2
sin (
l
y ¿)¿ ¿ (73)
m =1
[91]
⇒ A m=Bm=0 (74)
τ xy =0 (80)
Par conséquent :
La plaque ne subit aucune contrainte
La plaque peut supporter des charges importantes sans se déformer
La plaque est stable et durable.
4.3.5. Exemple d’application du calcul sur une porte d’écluse à simple bordage
La porte étudiée est type levante, simplement appuyée sur ses quatre cotés : à la partie
supérieure sur un mur de masque, à la partie inférieure, sur un seuil aménagé dans le radier,
latéralement, sur deux rainures prévues dans les bajoyers. Une étude de prédimensionnement
[92]
Équations d’équilibre
Les équations d’équilibre pour une porte d’écluse à simple bordage sont les suivantes :
{
2 2
∂ Mx ∂ M y
2
+ 2
+ q=0
∂x ∂y
∂ M xy ∂ M yx (81)
+ −Qx =0
∂x ∂y
∂ Qx ∂ Q y
+ =0
∂x ∂ y
Ou :
M x et M y sont les moments fléchissant en direction x et y ;
M xy et M yx sont les moments de torsion ;
Q x et Q y sont les forces tranchantes en direction x et y ;
q est la charge appliquée à la plaque.
2
∂ w(0 , y )
=0
∂ x2
2
∂ w(l , y)
=0
∂ x2
où :
W(x,y) est la fonction de déflexion de la plaque
L est la longueur de la plaque
H est la hauteur de la plaque
P est la pression hydrostatique
Résolution des équations différentielles gouvernantes
Résolution des équations différentielles gouvernantes peuvent être résolues analytiquement ou
numériquement.
Solution
∞
mπx
w ( x , y )= ∑ sin ( ¿ )¿ ¿ (82)
m=1 l
Trouvons Am et Bm
∞
∂ w(x , y) mπx
= ∑ sin( ¿)¿ ¿ (83)
∂y m =1 l
∞
∂ w(x , o) mπ mπ
=∑ B m sin x=¿ (84)
∂y m=1 l l
⇒ Bm =0 (85)
Il vient alors
∞
mπ
w ( x , y )= ∑ sin ( x ¿ )¿ ¿ (86)
m=1 l
∞
∂ w(x , y) mπ mπ mπ
=∑ Am sin y sin x=− p (87)
∂y m =1 l l l
∂ w(x , h)
La condition =¿ -p implique que :
∂y
∞
l
mπ mπ −2 p
Am
l
sinh
l
h=
l 0
∫ sin mπ
l
xdx
mπ mπ −2 p
Am sinh h= ¿¿
l l l
−2 p
¿ ¿¿
l
−2 p
¿ (cos mπ−1)
mπ
−2 p 1−cosmπx
¿ ( )
mπ 2
−4 p 2 mπ
¿ (sin )
mπ 2
2 mπ
−4 p (sin )
mπ mπ 2
Am sinh h=
l l mπ
2 mπ
−4 pl(sin )
mπh 2
Am sinh =
l 2
m π
2
mπ 2
(sin
)
2
¿−pl 2 2
m π /4
mπh
Am sinh =−pl ¿
l
− pl
Am = ¿
mπh (90)
sinh
l
Donc
∞
mπ
w ( x , y )= ∑ sin ( x ¿ )¿ ¿ (91)
m=1 l
La déflexion maximale
wmax =max [ w (x , y ) ] =5 mm
Les contraintes
[95]
2 ∞
∂ w(x, y)
σ x =−D =−D ∑ ¿ ¿
∂ x2 m=1
σ x =−120 Mpa
2 ∞
∂ w (x , y )
σ y =−D =−D ∑ ¿ ¿
∂ y2 m=1
σ y =−120 Mpa
2 ∞
∂ w(x , y) −mπ −mπ mπ
τ xy =−D =∑ ( )( )cos ( x ¿)¿ ¿
∂ x∂ y m =1 l l l
τ xy =0
Eh 21000 Mpa
Or D= 2
= 2
=23076.923
1−v 1−0 , 3
Les déformations
( )
∞
∂w(x, y) mπ mπ
ε x= =∑ cos( x ¿ )¿ ¿
∂x m=1 l l
( )
∞
∂ w (x , y ) −mπ mπ
ε y= =∑ ( )sin ( x ¿)¿ ¿
∂y m =1 l l
ε y =10 mm
( )( )
∞
∂ w (x , y ) ∂ w (x , y ) −mπ mπ
γ xy = + =∑ ( ) sin( x¿) ¿ ¿
∂x ∂y m=1 l l
γ xy=0
On peut considérer l’existence de deux modes distincts de dissipation d’énergie lors d’un
choc :
1. Dissipation par flexion globale de la porte autour de rotules plastiques ;
2. Dissipation par déformations locales d’éléments de la structure au voisinage de
l’impact.
Le second mode s’active au début du choc, lorsque l’enfoncement du bateau dans la porte est
limité, et s’étend à un nombre croissant d’éléments au fur et à mesure que l’enfoncement
augmente. Pour une certaine valeur d’enfoncement, c’est au tour du premier mode de s’activer
et l’ensemble de la porte fonctionne alors en flexion globale pour reprendre le choc. Ce
changement de mode de fonctionnement a lieu lorsque l’enfoncement est tel que l’énergie
dissipée par le mode local dépasserait l’énergie dissipée par le mode global.
[96]
Nous nous intéressons ici à la résistance de la porte, c’est-à-dire la force d’impact maximale
susceptible d’agir sur la porte, pour le premier scénario de choc (choc au niveau amont, sans
prise en compte du chargement hydrostatique). Dans cette optique, nous nous focalisons sur le
mode global de dissipation d’énergie. Nous allons établir une relation entre l’enfoncement et
l’énergie globale de flexion, à partir de laquelle nous déterminerons une résistance en flexion
globale.
4.3.6.2. Hypothèses générales
Une hypothèse importante de la méthode analytique développée est que la barge est supposée
parfaitement rigide par rapport à la porte. Cette hypothèse était déjà considérée lors de l’étude
numérique SolidWorks. En accord avec cette hypothèse, l’équation principale gouvernant
l’étude du choc devient :
Edissipée , porte =Fimpact ×δ =W E (93)
L’étude du mode global de flexion est réalisée en supposant un mode de flexion autour de
rotules plastiques déterminées par la forme de la proue. Dans le cas de la barge, pour un choc
au niveau amont, nous supposons la formation de deux rotules plastiques aux zones en contact
avec les deux extrémités latérales de la proue. Ce mécanisme global plastique est bien le
mécanisme mis en évidence par l’étude numérique avec le logiciel SolidWorks.
Le calcul de l’énergie dissipée par ce mode global de flexion se base sur le calcul du moment
plastique de la porte. Celui-ci est calculé en supposant la porte soumise à flexion pure autour
d’un axe vertical localisé dans le plan de l’impact.
La loi constitutive du matériau utilisé (acier S235) est une loi élastique-parfaitement plastique.
4.3.6.3. Energie dissipée en mode global
La barge rigide est supposée heurter la porte symétriquement sur la surface de contact
considérée. La porte répond en mode global en développant deux lignes de rotules plastiques
dissipatrices d’énergie.
Pour la flexion dans les rotules plastiques, la porte peut être vue comme l’assemblage de
plusieurs poutres horizontales élémentaires qui fléchissent avec leur moment plastique
(moment plastique ^ M o par unité de longueur de tôle). La Figure 4.10 présente ce mécanisme
global. Les distances sont comptées à partir des appuis.
[97]
Où : ^
M o est le moment plastique total par unité de longueur de tôle
θ̇ est la rotation locale (égale de chaque côté par symétrie) et l la longueur de la rotule
plastique :
w ( a1 , y )
θ= (95)
a1
l
2 ^
→ Ėb= ∫ M × ẇ dl (96)
a1 0 o
Ou les m pi sont les moments plastiques de chaque poutre élémentaire de la porte en kNm. Les
m pisont liés à ^
M o par la formule :
mpi
^
M o= (98)
h poutre élém
Avec S+¿ et S ¿ les sections de part et d’autre de l’axe neutre plastique Y’Y, z la seconde
−¿¿
coordonnée dans la section de poutre, z pla coordonnée de l’axe neutre plastique et σ y la valeur
absolue de la contrainte d’élasticité. Le détail du calcul est présenté en annexe 5.
Figure 75 : Poutre élémentaire de la porte considérée soumise à flexion autour d’un axe
vertical
Une fois obtenus les moments plastiques de chaque poutre élémentaire m pinous obtenons le
moment plastique total de la porte M p par sommation.
Pour être en mesure de calculer ce taux d’énergie, il faut se donner un champ de déplacement
le long de la ligne de rotules plastiques, sur la hauteur de la porte.
Le champ de déplacement est donné par :
{
x y
pour 0 ≤ x ≤ a1 :w=δ
a 1 h choc
y
pour a1 ≤ x ≤ a−a1 : w=δ (100)
hchoc
a−x y
pour a−a 1 ≤ x ≤ a :w=δ
a−a 1 h choc
Avec
l ( y )=¿ ¿ (102)
Le taux d’énergie de flexion le long des deux lignes de rotules plastiques devient :
[99]
( ) ( )
2 b 2 2
δ̇ δ δ̇ b δ
Ėb =2
a 1 h choc
1+
2 h choc
2 ∫^M o × ydy=
a1 hchoc
1+
2 hchoc
2
^o
M (103)
0
Dans notre cas, avec a 1=4 ,55 m , b=13 , 30 m et hchoc =11, 55 m ,nous obtenons une résistance :
P gb=¿ 4443 KN ¿
Inconvénients :
Difficile à appliquer aux problèmes complexes ;
Nécessite des implications et des hypothèses ;
Peut-être fastidieux et sujet aux erreurs.
Inconvénients :
Moins précise que la méthode analytique pour les problèmes simples ;
Nécessite une expertise en modélisation numérique ;
Peut-être couteuse en termes de calcul.
CONCLUSION
Pour conclure ce travail sur la conception et le dimensionnement des portes d’écluses le long
du fleuve Congo, il est impératif de reconnaitre l’importance de cette étude dans le contexte
du développement durable et de l’optimisation des infrastructures de transport fluvial.
L’application de la méthode des éléments finis a offert une perspective approfondie sur les
défis techniques et les solutions innovantes nécessaires pour améliorer la navigation et la
gestion des ressources hydrique dans cette région cruciale.
Le travail présenté dans ce document débute par l’étude de la conception et de l’optimisation
des portes au moyen du logiciel SolidWorks. Nous avons déterminé le modèle de porte aval
intégrant le choix de conception. A ce stade, les sollicitations prises en compte sont les
sollicitations hydrostatiques et l’analyse du choc de bateau et le dimensionnement réalisés
sont élastiques. Finalement, ce processus nous a permis de déterminer la solution optimale à
la fois du point de vue de la conception et du dimensionnement des éléments, selon les
critères de choix retenus dans cette étude.
Ensuite, nous avons développé une étude analytique, le but était de réaliser un exemple
d’application du calcul sur une porte d’écluse à simple bordage et une étude de l’effet d’un
choc de bateau sur la porte aval. Nous avons effectué une analyse non linéaire de la structure
soumise à un choc de bateau pour différentes configurations. Cette étude nous a amené à
[104]