rapport hydraulique
rapport hydraulique
rapport hydraulique
3ème Année
Filière : Génie Civil
Rapport
Réalisé par :
Anas BENTOUNSI
Encadré par :
Pr. Safae MERZOUK
~1~
Partie I: mesure des débits par le système Venturi
1 Introduction
Le tube de Venturi classique est le plus ancien des débitmètres à pression différentielle,
employé pour la première fois en 1887.
Placé sur une canalisation cylindrique de section S1, le venturi comporte successivement un
premier tube tronconique, le convergent, suivi d’un tube cylindrique de section réduite S2
puis d’un deuxième tube tronconique assez long, le divergent.
Le fluide circulant dans la conduite passe dans un convergent avant d’atteindre un col de
section inférieure à celle de la conduite ; la vitesse de l’écoulement augmente dans ce
convergent. Cette augmentation de vitesse correspond à une diminution de pression. En
mesurant cette variation de pression, on peut donc déduire la valeur du débit de l’écoulement
en appliquant le théorème de Bernoulli.
Après le col, le fluide passe dans un divergent, où il perd de sa vitesse et remonte en pression.
2 But
Dans ce TP, la mesure des débits par le système Venturi a pour but de :
Etudier les caractéristiques d’un Venturi ;
Mesurer le débit d’eau dans le cas d’un écoulement en charge en utilisant le Venturi et
le diaphragme ;
Comprendre et savoir appliquer l’équation de Bernoulli.
~2~
3 Description de l’installation
La manipulation est constituée principalement d’un venturi (convergent-divergent) et d’un
diaphragme raccordés à un banc hydraulique qui assure l’alimentation en eau par une pompe.
La meilleure façon de réaliser cette expérience est la suivante : monter en série le venturi et le
diaphragme et mesurer ensuite le débit qui traverse les deux instruments en même temps (cela
permettra de faire la comparaison).
~3~
3.2 Le diaphragme
Il s'agit d'un disque percé en son centre, réalisé dans le matériau compatible avec le liquide
utilisé. Le diaphragme concentrique comprime l'écoulement du fluide, ce qui engendre une
pression différentielle de part et d'autre de celui-ci. Il en résulte une haute pression en amont
et une basse pression en aval, proportionnelle au carré de la vitesse d'écoulement. C'est le
dispositif le plus simple, le moins encombrant et le moins coûteux.
De même, deux prises de pression, en amont et en aval du diaphragme, permettent de mesurer
la différence de pression et donc d’en déduire le débit volumique. Ce système, crée
néanmoins des pertes de charges plus importantes que le venturi. Des pertes de charges
caractéristiques créées au niveau de l’orifice et qui dépendent du débit.
Domaine d’utilisation : ne convient pas aux liquides contenant des impuretés solides
car celles-ci peuvent s'accumuler à la base du diaphragme. Il introduit une perte de
charge importante.
Diamètre de canalisation : tous diamètres disponibles.
Précision : 2 à 5 %.
Dynamique : 1-4
3.3 La tuyère
Elle est considérée comme une variante du tube de VENTURI.
L'orifice de la tuyère constitue un étranglement elliptique de l'écoulement, sans section de
sortie rétablissant la pression d'origine.
Les prises de pression sont situées environ ½ diamètre de la conduite en aval et 1 diamètre la
conduite en amont.
La perte de charge se situe entre celle d'un tube de VENTURI et celle d'un diaphragme.
Domaine d’utilisation : pour les turbulences importantes (R>50000), notamment dans
les écoulements de vapeur à haute température. Ce dispositif est inutilisable pour les
boues
Précision : de 1 à 3%
Dynamique : 1-4
~4~
3.4 Le rotamètre
Ce dernier débitmètre étudié est constitué d’un flotteur, qui est placé dans un tube vertical
gradué et transparent, dont la section varie, le diamètre étant croissant vers le haut du tube. Le
déplacement du flotteur est proportionnel au débit et donc la position du flotteur indiquée par
les graduations du tube va correspondre à un débit bien précis.
Le rotamètre fait partie des débitmètres à section variable. En effet à la différence des
débitmètres à pression différentielles comme le venturi ou le diaphragme, ici c’est la section
de passage du fluide qui varie en fonction du débit, la différence de pression étant quasiment
constante (indépendante du débit). Les pertes de charges induites dans le rotamètre, sont plus
faibles que dans les autres systèmes étudiés, du fait de l’importance du diamètre du tube. Elles
ne sont donc pas prises en compte dans le calcul du débit.
Domaine d'utilisation : Il ne tolère pas de haute pression (20 bars au maximum pour
les modèles en verre). Souvent utilisés pour les débits de purge.
Diamètre de canalisation : 4 à 125 mm.
Précision : 2 à 10 % de l'étendue de mesure.
Dynamique : 1-10
4 Théorie
4.1 Démonstration du débit volumique théorique
Comme pour la masse, la loi de conservation de l’énergie exprime le principe que l’énergie ne
peut être ni créée ni anéantie. Elle ne peut qu’être transformée d’une forme à une autre.
Le théorème de Bernoulli exprime la conservation d’énergie dans un écoulement permanent,
unidimensionnel, incompressible.
Giovanni Venturi a déterminé que la pression d'un liquide mobile chute lorsqu’il passe au
travers d’un conduit comprenant un rétrécissement. A peu près à la même époque, le
mathématicien Daniel Bernoulli a effectué des études en dynamique des fluides conduisant au
principe de Bernoulli. Ce principe indique qu'un changement de la vitesse du fluide est
directement lié à un changement de sa pression (ou de son énergie potentielle).
Le théorème de Daniel Bernoulli énonce que l’énergie mécanique totale d’un fluide en
écoulement demeure constante en l’absence des pertes d’énergie par frottement. En d’autres
termes, ceci peut être littéralement formulé d’une manière analytique comme suit :
~5~
Figure 10:coupe longitudinale du tube de Venturi
𝑃 = 𝑃𝑎𝑡𝑚 + 𝜌𝑔ℎ1
{ 1 → 𝑃1 − 𝑃2 = 𝜌𝑔(ℎ1 − ℎ2 ) = 𝜌𝑒𝑎𝑢 𝑔∆ℎ
𝑃2 = 𝑃𝑎𝑡𝑚 + 𝜌𝑔ℎ2
~6~
2𝑔∆ℎ[𝑆12 𝑆22 ]
𝑄𝑣 = √
𝑆12 − 𝑆22
On pose :
2𝑔[𝑆12 𝑆22 ]
𝐾𝑡ℎé𝑜 = √
𝑆12 − 𝑆22
On obtient à la fin :
𝑄𝑣 = 𝐾𝑡ℎé𝑜 √∆ℎ
On obtient les résultats théoriques suivants (Tableaux ci-dessous) :
4.2 Le tube de Venturi
~7~
Débit volumique Qv en fonction √ΔH
Venturie (Théorique)
1200
1000
800
Qv (l/h)
0
0 1 2 3 4 5 6 7
√(ΔH) (mm)½
4.3 Le diaphragme
Le diaphragme
Q (l/h) √∆(𝐻4 ; 𝐻5)
H4 (mm) H5 (mm)
472,886 193 183 3,16228
616,568 191 174 4,12311
668,762 190 170 4,47214
762,506 190 164 5,09902
805,296 190 161 5,38516
859,04 187 154 5,74456
921,825 186 148 6,16441
909,614 184 147 6,08276
1075,41 182 132 7,07107
1109,02 179 124 7,4162
1196,32 176 112 8
1286,39 174 100 8,60233
1362,37 172 89 9,11043
1410 169 80 9,43398
Tableau 2:Résultats théoriques du débit volumique pour le diaphragme..
~8~
Débit volumique Qv en fonction √ΔH
Diaphragme (Théorique)
1600
1400
1200
1000
Qv (l/h)
800
600 ∆(H4;H5)
400
200
0
0 2 4 6 8 10
√(ΔH) (mm)½
∆(H1 ;H2)
800
∆(H2 ;H3)
600
∆(H3;H1)
400
∆(H4;H5)
200
0
0 2 4 6 8 10
√(ΔH) (mm)½
Dans la pratique la valeur expérimentale du débit est inférieure à celle calculée par la théorie,
et cela est dû aux pertes de charge entre les deux points 1 et 2 qui n’ont pas nécessairement la
même vitesse, par la suite l’expression du débit devient :
~9~
𝑄𝑣
𝐶𝑣 =
𝑄𝑣 = 𝐶𝑣 √∆𝐻 √∆𝐻
{ →
𝑄𝑑 = 𝐶𝑑 √∆𝐻 𝑄𝑑
𝐶𝑑 =
{ √∆𝐻
Avec « C » est le coefficient du débit, qui est dû aux frottements et aux coefficients d’énergie
cinétique.
5 Protocole expérimental
1. Vérifier l’horizontalité des appareils (le venturi et le diaphragme) ;
2. Vérifier que le bac d’alimentation est rempli ;
3. Vérifier que le banc d’essais est branché à l’électricité ;
4. Mettre en marche la pompe d’alimentation ;
5. Procéder à la purge du multi-manomètre ;
6. Régler le débit en fixant la vanne du contrôle a 14 valeurs ;
7. Pour chaque valeur de débit, Notez sur les tableaux ci-dessous (tableau de venturi et
tableau du diaphragme) ;
8. Relever l’ensemble des hauteurs manométriques pour les différentes prises de pression
6 Analyse des résultats expérimentaux
Les résultats expérimentaux sont regroupés dans le tableau suivant :
~ 10 ~
6.1 Le tube de Venturi
Le tube de Venturi
Q (l/h) H1 H2 H3 √∆(𝐻1 ; 𝐻2) √∆(𝐻2 ; 𝐻3) √∆(𝐻1 ; 𝐻3)
(mm) (mm) (mm)
400 370 364 365 2,44949 1 2,23607
450 372 365 368 2,645751 1,732051 2
500 373 361 366 3,464102 2,236068 2,64575
550 375 363 370 3,464102 2,645751 2 ,23607
600 376 362 371 3,741657 3 2 ,23607
650 379 361 373 4,242641 3,464102 2,44949
700 380 361 374 4,358899 3,605551 2,44949
750 382 360 375 4,690416 3,872983 2,64575
800 384 359 377 5 4,242641 2,64575
850 387 358 379 5,385165 4,582576 2,82843
900 389 358 381 5,567764 4,795832 2,82843
950 393 358 383 5,91608 5 3,16228
1000 395 356 375 6,244998 4,358899 4,47214
1050 395 355 387 6,324555 5,656854 2,82843
Tableau 4:Résultats expérimentaux du variation de la hauteur pour le tube de Venturi.
1000
800
Qv (l/h)
0
0 1 2 3 4 5 6 7
√(ΔH) (mm)½
~ 11 ~
6.2 Le diaphragme
Le diaphragme
Q (l/h) √∆(𝐻4 ; 𝐻5)
H4 (mm) H5 (mm)
400 193 183 3,16228
450 191 174 4,12311
500 190 170 4,47214
550 190 164 5,09902
600 190 161 5,38516
650 187 154 5,74456
700 186 148 6,16441
750 184 147 6,08276
800 182 132 7,07107
850 179 124 7,4162
900 176 112 8
950 174 100 8,60233
1000 172 89 9,11043
1050 169 80 9,43398
Tableau 5:Résultats expérimentaux du variation de la hauteur pour le diaphragme
1000
800
Qv (l/h)
600
∆(H4;H5)
400
200
0
0 2 4 6 8 10
√(ΔH) (mm)½
~ 12 ~
6.3 Comparaison de débit de Venturi et de diaphragme
1200
1000
800
Qv (l/h)
600
Débit de diaphragme
400
Débit de Venturi
200
0
0 2 4 6 8 10
√(ΔH) (mm)½
~ 13 ~
Regroupons les résultats dans un tableau :
Le tube de Venturi
Q
H1 H2 H3 √∆(𝐻1 ; 𝐻2) 𝐶𝑣1−2 √∆(𝐻2 ; 𝐻3) 𝐶𝑣2−3 √∆(𝐻1 ; 𝐻3) 𝐶𝑣1−3
(l/h)
(mm) (mm) (mm)
400 370 364 365 2,44949 163,299 1 400 2,23607 178,885
450 372 365 368 2,645751 170,084 1,732051 259,808 2 225
500 373 361 366 3,464102 144,338 2,236068 223,607 2,64575 188,982
550 375 363 370 3,464102 158,771 2,645751 207,88 2 ,23607 245,967
600 376 362 371 3,741657 160,357 3 200 2 ,23607 268,328
650 379 361 373 4,242641 153,206 3,464102 187,639 2,44949 265,361
700 380 361 374 4,358899 160,591 3,605551 194,145 2,44949 285,774
750 382 360 375 4,690416 159,901 3,872983 193,649 2,64575 283,473
800 384 359 377 5 160 4,242641 188,562 2,64575 302,372
850 387 358 379 5,385165 157,841 4,582576 185,485 2,82843 300,52
900 389 358 381 5,567764 161,645 4,795832 187,663 2,82843 318,198
950 393 358 383 5,91608 160,579 5 190 3,16228 300,416
1000 395 356 375 6,244998 160,128 4,358899 229,416 4,47214 223,607
1050 395 355 387 6,324555 166,02 5,656854 185,616 2,82843 371,231
Tableau 6:Résultats expérimentaux du coefficient de débit pour le tube de Venturi
Le diaphragme
Q (l/h) √∆(𝐻4 ; 𝐻5) 𝐶𝑣4−5
H4 (mm) H5 (mm)
400 193 183 3,16228 126,491
450 191 174 4,12311 109,141
500 190 170 4,47214 111,803
550 190 164 5,09902 107,864
600 190 161 5,38516 111,417
650 187 154 5,74456 113,15
700 186 148 6,16441 113,555
750 184 147 6,08276 123,299
800 182 132 7,07107 113,137
850 179 124 7,4162 114,614
900 176 112 8 112,5
950 174 100 8,60233 110,435
1000 172 89 9,11043 109,746
1050 169 80 9,43398 113,3
Tableau 7:Résultats expérimentaux du coefficient de débit pour le diaphragme.
~ 14 ~
Coéfficient de débit C en fonction de débit
Qv
180
160
140
120
100
C
80 Venturi
60 Diaphragme
40
20
0
0 200 400 600 800 1000 1200
Qv (l/h)
800
600 ∆(H3;H1) Venturi Théorique
400
200 ∆(H4;H5) Diaphragme
Théorique
0
0 2 4 6 8 10 ∆(H1 ;H2) Venturi
Expérimental
√(ΔH) (mm)½
7.1 Interprétation
On peut tout de suite remarquer que le Venturi nous donne une valeur du débit très proche de
celle théorique alors que le diaphragme en est beaucoup plus éloigné. De plus notre hypothèse
est confirmée puisque pour des débits de plus en plus grands l’imprécision liée aux erreurs de
mesure devient négligeable devant le débit lui-même, bien qu’il subsiste tout de même des
incertitudes.
~ 15 ~
En effet pour le Venturi nous avions vu que la réduction et l’augmentation de section se
faisaient sur une longueur de tube suffisamment grande pour négliger les pertes de charges.
Notre hypothèse est donc vérifiée.
Pour le diaphragme en revanche nous avons utilisé un coefficient de décharge pour
matérialiser les pertes de charges. L’approximation par ce coefficient joue donc dans l’erreur
que l’on obtient. Enfin pour le bac nous pouvons penser que les erreurs peuvent venir
d’imprécisions dans la mesure surtout pour les petits débits et de difficultés rencontrées pour
la mesure des grands débits.
7.2 Calcule d’erreur
On a pour le coefficient kv la relation :
𝑄𝑣
𝐾𝑣 =
𝑄𝑡
et l’erreur absolue la relation suivante :
∆𝐾𝑣 = |1 − 𝐾𝑣𝑖 |
Et donc l’erreur relative :
∆𝐾𝑣
𝐸𝑟𝑟% = ∗ 100
1
On résume calcules dans le tableau suivant :
Le tube de Venturi
Q (l/h) H1 H2 H3 √∆(𝐻1 ; 𝐻2) 𝐾𝑣 ∆𝐾𝑣 𝐸𝑟𝑟%
(mm) (mm) (mm)
400 370 364 365 2,44949 0,9494 0,0506 5,05982
450 372 365 368 2,645751 098885 0,01115 1,11528
500 373 361 366 3,464102 0,83916 0,16084 16,0839
550 375 363 370 3,464102 0,92308 0,07692 7,69234
600 376 362 371 3,741657 0,93229 0,06771 6,77059
650 379 361 373 4,242641 0,89072 0,10928 10,9277
700 380 361 374 4,358899 0,93366 0,06634 6,63439
750 382 360 375 4,690416 0,92264 0,07036 7,03583
800 384 359 377 5 0,93022 0,06978 6,978
850 387 358 379 5,385165 0,91767 0,08233 8,2332
900 389 358 381 5,567764 0,93359 0,06022 6,02175
950 393 358 383 5,91608 0,93359 0,06641 6,6412
1000 395 356 375 6,244998 0,93097 0,06903 6,90349
1050 395 355 387 6,324555 0,96522 0,03478 3,47829
Tableau 9:Calcule d'erreur pour le tube de Venturi
On a 𝐸𝑟𝑟𝑀𝑜𝑦 = 7,11 % ce qui explique que les résultats théorique sont proches des résultats
expérimentaux, ce qui signifie la validité de la théorie de Bernoulli
On a 𝐾𝑣 𝑚𝑜𝑦 = 0.92887 < 1 ce qui explique que notre fluide (eau) n’est pas parfait, a cause
des forces de frottement entre les particules.
~ 16 ~
8 Conclusion
En conclusion, nous venons de voir que la précision des systèmes de mesure de débit étudiés
est meilleure pour des débits dits « importants ». Nous avons toutefois des erreurs plus ou
moins conséquentes sur l’ensemble de nos résultats. Pour des mesures très fines de débit et
pour des valeurs faibles il aurait fallu des moyens beaucoup plus pointus et mettre en place un
protocole très strict. En plus de cela nous aurions dû aller plus loin dans nos connaissances de
la mécanique des fluides pour réduire au maximum toutes les imprécisions et approximations
tant théoriques qu’expérimentales.
Pour la partie expérimentale, ces erreurs proviennent notamment de nos mesures et de nos
lectures. Ceci explique les grandes différences pour les petits débits. Ce qui est
compréhensible car plus le débit est fort et moins les erreurs de mesures influent sur le
résultat. Le débit augmentant, ce type d’erreur s’est fait moins handicapant.
En revanche, pour la partie théorique nous nous sommes basés sur plusieurs hypothèses afin
de s’approcher d’un modèle assez simple pour que nous puissions l’étudier. Le théorème
central de notre projet utilise lui aussi de nombreuses hypothèses que nous avons vu ne pas
être la réalité. Ces approximations ont donc un impact constant sur nos mesures et calculs et
expliquent une erreur « minimum ».
Pour aller plus loin il aurait été intéressant d’étudier, sur les mêmes systèmes un autre fluide.
Un fluide non parfait où la compressibilité ou la viscosité auraient eu un impact dans les
calculs. Pour ce faire il nous aurait fallu aller plus loin dans le cours de mécanique des fluides
et pouvoir réaliser des mesures avec cet autre fluide.
~ 17 ~
Partie II: expérience de Reynolds
1 Introduction
Lorsqu'un fluide s'écoule dans une conduite, il s'exerce une résistance visqueuse qui crée une
perte d'énergie. La chute de pression le long de la conduite s'appelle la perte de charge. Pour
des conditions aux limites constantes imposées à l'écoulement, O. Reynolds a montré en 1883
qu'il existe deux sortes d'écoulements suivant la valeur d'un nombre sans dimension appelé
nombre de Reynolds et noté Re:
𝑉𝑑
𝑅𝑒 =
𝜗
Où V est une vitesse typique de l'écoulement, D une taille caractéristique et la viscosité
cinématique du fluide. Lorsque le nombre de Reynolds est faible, les lignes de courant sont
stationnaires et l'écoulement est dit laminaire. Au contraire lorsque le nombre de Reynolds
est grand, les lignes de courant deviennent instationnaires et l'écoulement est dit turbulent. À
ces deux types d'écoulement fondamentalement différents correspondent des pertes de charge
différentes. Le but de l'expérience est de vérifier la loi dite de Poiseuille dans le cas du régime
laminaire et de trouver expérimentalement la valeur du nombre de Reynolds pour laquelle
l'écoulement change de régime.
2 Domaine d’application
Le nombre de Reynolds a de nombreuses applications pratiques, car il fournit aux ingénieurs
des informations immédiates sur l'état de l'écoulement dans les tuyaux, les ruisseaux et les
sols, l’aidant à appliquer les relations appropriées pour résoudre le problème à résoudre. Il est
également utile pour l'analyse dimensionnelle et la similitude. Par exemple, si les forces
agissant sur un navire doivent être étudiées en laboratoire à des fins de conception, le nombre
de Reynolds du flux agissant sur le modèle en laboratoire et sur le prototype sur le terrain
devrait être le même.
3 But
Ce TP va nous permettre d’étudier deux types d’écoulements auxquels sont soumis les
fluides: l’écoulement laminaire puis l’écoulement turbulent.
Il faut donc vérifier la loi dite de Poiseuille dans le cas du régime laminaire et de trouver
expérimentalement la valeur du nombre de Reynolds pour laquelle l'écoulement change de
régime.
~ 18 ~
Figure 20:régime laminaire Figure 21:régime turbulent
4 Théorie
En utilisant divers fluides à viscosités différentes, en faisant varier le débit et le diamètre de la
canalisation, Reynolds a montré que le paramètre qui permettait de déterminer si l'écoulement
est laminaire ou turbulent est un nombre sans dimension appelé nombre de Reynolds donné
par l’expression suivante:
𝑉𝑑
𝑅𝑒 =
𝜗
V : Vitesse moyenne d’écoulement à travers la section considérée en (m/s)
d : Diamètre de la conduite ou largeur de la veine fluide en (m).
𝜗 : Viscosité cinématique du fluide (m2/s).
~ 19 ~
La vitesse étant constante, la ligne piézométrique et la ligne de charge sont parallèles. La
variation de hauteur piézométrique, évaluée en hauteur de liquide est égale à la perte de
charge linéaire entre les deux points de mesure.
Les pertes de charge linéaires sont proportionnelles à la longueur L de la conduite,
inversement proportionnelles à son diamètre d, proportionnelle au carré de la vitesse débitante
V du fluide.
Les pertes de charge linéaires sont données par la formule suivante :
𝑉2 𝐿
𝐽𝐿 = −𝜆
( )
2 𝑑
V : vitesse moyenne d’écoulement dans la conduite (m/s)
L : longueur de la conduite (m)
d : diamètre de la conduite (m)
𝜆: coefficient de perte de charge linéaire. Il dépend du régime d’écoulement et
notamment du nombre de Reynolds , 𝑅𝑒 .
Résultats (𝜆)
Laminaire Turbulent
Formule de Poiseuille Lisse Rugueux
Formule de Blasuis Formule de Blench
64
𝜆= 𝜀
𝑅𝑒 𝜆 = 0.316𝑅𝑒−0,25 𝜆 = 0,79√
𝑑
Tableau 11:Résultats empiriques associés au coefficient de perte de charge linéaire
5 Matériel utilisées
Le banc Hydraulique FME-07
Chronomètre
Eprouvette graduée
6 Description de l’installation
Le FME-07 est une unité à l'échelle de laboratoire conçue pour mesurer les chutes de pression
générées dans un tuyau pour différents débits et conditions laminaires et turbulentes.
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Figure 26:description d'appareil FME-07
7 Protocole expérimental
1. Choisir le type d’écoulement laminaire ;
2. En variant le débit, on verse l’eau issue du tuyau dans l’éprouvette ;
3. On mesure le temps du versement à l’aide du chronomètre ;
4. Noter le volume d’eau ;
5. Répéter l’essai pour les 3 fois restantes ;
6. Changer le type d’écoulement vers le turbulent ;
7. Répéter les étapes 2, 3,4 et 5 ;
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8 Résultats expérimentaux
Les résultats sont regroupés dans le tableau suivant :
2
V (ml) T (s) Qv (ml/s) V (m/s) d (mm) 𝜗𝑒𝑎𝑢 𝑚 ⁄𝑠
Les résultats correspondants aux essais 1 et 4 ne remplissent pas les conditions de Reynolds.
En effet, l’échec de ces deux essais est du essentiellement au diamètre de la canalisation qui
influence la vitesse et donc affecte le débit.
Par la suite, on calcule les pertes de charges linéaires en se basant sur la formule de Poiseuille
pour le cas laminaire et la formule de Blausis pour le cas turbulent lisse.
Les résultats sont regroupés dans le tableau suivant :
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V (ml) T (s) 𝜆 𝐽𝐿 Interprétation
Essai 1 34 3,55
Essai 2 27 4,30 0,032 -0.4999
Laminaire Formule de
Essai 3 15 4 0,05359 -0.2986
Poiseuille
Essai 4 20 11,59 0,11646 -0,1374
Essai 1 170 3,68 0,02869 -24,259
Formule de
Essai 2 197 2,39 0,02483 -66,825
Turbulent Blausius
Essai 3 22 1,78 0,0399 -2,4145
Essai 4 14 5,57
Tableau 15:Calcule des pertes de charges linéaires pour le régime laminaire et turbulent
On déduit que les pertes de charges linéaires sont plus importantes en régime turbulent qu’en
régime laminaire, ce qui traduit que les frottements visqueux en régime turbulent sont plus
élevés qu’en régime laminaire.
9 Conclusion :
L’étude du nombre de Reynolds effectué dans ce TP nous permet de vérifier sa validité ainsi
de bien comprendre les pertes de charges d’un écoulement laminaire et d’autre turbulent.
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