AndrianaivoarimangaJustionN DNR AGRO 2018
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THESE DE DOCTORAT
en Sciences Agronomiques et Environnementales
Présentée par :
Justin Nathanaël ANDRIANAIVOARIMANGA
THESE DE DOCTORAT
EN SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES
II
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
ECOLE DOCTORALE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
ET DEVELOPPEMENT
EQUIPE D’ACCUEIL : AGRO-MANAGEMENT ET
DEVELOPPEMENT DURABLE DES TERRITOIRES
THESE DE DOCTORAT
EN SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES
Année 2017
DIFFERENCIATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
ET DE LA TRAJECTOIRE DE RESILIENCE
DES PAYSANS POSITIVEMENT DEVIANTS DE MORAMANGA
III
DEDICACE
A mon épouse Zo
A mes filles Salomé et Gracia, à mon fils Ezéchias
A ma chère mère, mes frères, mes sœurs et ma famille
A mes beaux-parents et ma belle famille
A l4Union des Groupes Biblique de Madagascar
Aux membres de la Croix Bleue d4Ambohitranjavidy
A tous ceux qui me sont chers et à tous les nôtres
A la mémoire du feu mon père
IV
REMERCIEMENTS
Nous bénissons l’Eternel qui, par sa merveilleuse grâce, m’a illuminé et m’a
accompagné tout au long de la réalisation de ce précieux projet de thèse. A Lui seul soit la
Gloire ! Nous tenons à remercier vivement aussi les personnes qu’Il a mandatées pour nous
épauler et accompagner, entre autres :
Nous adressons aussi nos vifs remerciements à tout le personnel de l’école doctorale
GRND pour ses assistances actives, sans quoi nous aurions eu sûrement du mal à bien
parachever notre parcours. De même, nous manifestons ici nos sincères reconnaissances au
Docteur Holy Farahanta RANAIVOARISOA, responsable de la mention Agro-Management,
à nos amis doctorants et à l’invité du jury - Docteur Nirhy Lanto RABIBISOA- qui n’ont pas
failli de nous encourager et de nous conseiller tout au long de notre périple.
Enfin, nous tienons à témoigner ici nos gratitudes envers notre épouse, nos enfants,
notre mère, nos beaux-parents et toute notre famille pour leur soutien inconditionné. Ils nous
ont toujours sus nous procurer les motivations nécessaires.
V
RESUME
Malgré les efforts pour réduire l’insécurité alimentaire notamment à travers les projets de
sécurité alimentaire et de développement agricole, celle-ci semble sévir voire gagner du terrain et
l’Objectif du Millénaire pour le Développement relatif à la sécurité alimentaire et à la nutrition n’était
pas atteint. Madagascar en constitue un cas flagrant. Cette thèse a permis des recherches sur la
différenciation de la sécurité alimentaire et de la trajectoire de résilience des paysans positivement
déviants (PPD) afin de trouver les voies et moyens d’amélioration de tels projets en termes de
durabilité d’impacts des actions de réduction de l’insécurité alimentaire des exploitations agricoles.
Les PPD ont été des références en matière d’acculturation des actions de résilience et de performance
en sécurité alimentaire pendant leur collaboration avec les projets d’appuis exécutés dans le district de
Moramanga. Mais la grande question était de savoir comment ont évolué ces PPD au lendemain de
leur sevrage avec le tuteur de résilience. Il y a deux types de modes de sécurité alimentaire au sein des
PPD : Productivité et Subsistance. Et le fait d’augmenter la production rizicole seule ne résoudrait que
partiellement le problème de l’insécurité alimentaire. Les agriculteurs ont une acculturation sélective
des techniques vulgarisées. La majorité adopte plus le « soft » que le « hard ». Dans ce lancer,
l’acculturation agricole a une corrélation positive notable avec le niveau de sécurité alimentaire. De
surcroît, l’innovation technique des exploitations agricoles a deux préalables : (i) sécurité foncière et
(ii) sécurité économique. Les agriculteurs adoptent différentes stratégies et trajectoires de résilience au
lendemain du sevrage ; adopter une approche calibrée et spécifiée à chaque catégorie d’agriculteurs est
plus judicieuse pour optimiser la possibilité d’améliorer leur sécurité alimentaire et leur capabilité
pour une trajectoire de résilience ascendante.
Pagination: 247p
VI
ABSTRACT
The Millennium Development Goal related to food security and nutrition was not reached
regardless of all the efforts to reduce food insecurity, particularly through agriculture and food security
projects. The situation even seems to be worsening. It is the case for Madagascar. A study on food
security differentiation and resilience trajectory of positive deviant farmers (PDF) was conducted
throughout this thesis to find ways and means to improve such projects, in terms of sustainability of
the impacts of the actions against food insecurity at the level of smallholders. PDFs were the best
references regarding the acculturation of the actions of resilience and food security performance
during their collaboration with the supporting projects implemented in the Moramanga district. But the
main question was to know how PDFs have progressed following the weaning from the resilience
tutor. PDFs work with two types of food security system: Productivity and Subsistence. Increasing rice
production resolves only one part of the food security issue. Farmers work with selective
acculturation. Most PDFs preferably adopt soft packages rather than hard packages. In this area,
agricultural acculturation positively correlates with food security level. Moreover, the technical
innovation of smallholdings has two prerequisites: land security and economic security. Farmers have
adopted different strategies and trajectories following the weaning from resilience tutor. Therefore, the
approach in development should be calibrated and specified to optimise the possibility of improving
smallholders’ food security and capability towards an ascending resilience trajectory.
Key words: capability, positively deviant, resilience, weaning, food security, trajectory, tutor
Paging: 247p
VII
FINTINA SY FANTINA
Na dia teo aza ireo ezaka maro ho fampihenana ny tsy fahampian-tsakafo tamin’ny alalan’ny
tetikasa samihafa dia hita fa mihamahazo vahana ity olana ity eo amin’ny fiainana andavanandro. Ny
tanjon’ny taona arivo fahatelo momba ny fanjarian-sakafo aza moa dia tsy tratra mihitsy. Ho an’i
Madagasikara manokana dia vao maika miombo toy ny homamiadana izany tsy fahampian-tsakafo
izany na dia efa maro ara ireo tetikasa natao iadiana amin’io fanetribe io. Ity asa ity dia nahafahana
nanao fikarohana momba ny fahasamihafan’ny antoka ara-tsakafo sy ny zotran-tohibelin’ireo tantsaha
midivitra miabo (TMM) mba hitiliana sy hamoahana hevitra azo hanatsarana ireo tetikasa toy izany,
indrindra indrindra ho fampaharetana ny vokatr’ireo ezaka fampihenana ny tsy fahampian-tsakafon’ny
tantsaha mpamokatra. Ireo TMM moa dia tonga ohatra faka tahaka tamin’ny fandraisana sy
fampiharana ireo paika ho fanamafisana tohibely sy tamin’ny vokatra azon’izy ireo teo amin’ny
fihatsaran’ny fanjarian-tsakafony nandritra ny fiarahany niasa tamin’ireo tetikasa izay notanterahina
tao amin’ny distrika Moramanga. Ny mampametra-panontaniana ankehitriny dia hoe nanao ahoana
tokoa ireo TMM taorian’ny nanotazana azy ireo tamin’ny tanjaka tohibeliny. Hita fa misy karazany
roa ny fomba ametrahan’ny TMM ny antoka ara-tsakafony: ny paika miompana amin’ny Famokarana
sy ny paika mifantoka amin’ny Fahavitan-tena. Ny ezaka amin’ny fampitomboana ny voka-bary dia
mamaha amin’ny ampahany ihany ny olan’ny tsy fahampian-tsakafon’ny tantsaha. Amin’ny
ampahany tahaka izany ihany koa no andraisan’ny tantsaha ireo tekinika entina eo aminy. Ny
ankamaroany dia manaiky sy mirona kokoa ny fiofanana ary tsy dia manezaka amin’ny fafatra. Ary
voamarina fa tena misy ifandraisany amin’ny fampian-tsakafon’izy ireo izany toetra izany.
Ambonin’izany dia tsy miroso amin’ny tekinika mohatsaraina ny tantsaha raha tsy efa milamina ny
fananan-tany sy ny toekarena. Misy fahasamihafany ny paikady arahin’ireo tantsaha aorian’ny
fanotazana azy ireo amin’ny tanjaka tohibely hany ka mila atao mifanaraka amin’ireo sokajy misy ny
hetsika fampandrosoana hatao mba hahabetsaka ny herijikan’ny ezaka fanatsarana ny fanjarian-tsakafo
sy ny oitran’ny tantsaha hahatonga ny zotra tohibelin’izy ireo ho lanja-miakatra.
VIII
TABLE DES MATIERES
IX
1.1.3.3 Résilience selon le cycle de Panarchie ........................................................................................33
1.1.3.4 Résilience comme corrélat de la vulnérabilité .............................................................................34
1.1.3.5 Types de résilience ......................................................................................................................35
a. La résistance .......................................................................................................................................35
b. La résilience .......................................................................................................................................37
c. La résilience individuelle et Effet d’agrégat .......................................................................................37
1.1.3.6 Trajectoire de résilience ..............................................................................................................38
1.1.3.7 Triangle de résilience et tuteur de résilience ...............................................................................38
1.1.3.8 Résilience et développement .......................................................................................................39
1.1.4 La Capabilité ..................................................................................................................... 42
1.1.4.1 Définition de la capabilité ...........................................................................................................42
1.1.4.2 Dynamique de la capabilité .........................................................................................................42
1.1.4.3 Continuum Risque – Capabilité - Vulnérabilité ..........................................................................43
1.1.5 Acculturation et Déviance Positive .................................................................................... 45
1.1.5.1 L’acculturation ............................................................................................................................45
a. Origine et définition du concept .........................................................................................................45
b. Mécanisme de l’acculturation ............................................................................................................46
c. Types d’acculturation .........................................................................................................................46
d. Modèles d’acculturation de Berry et consorts ....................................................................................46
1.1.5.2 L’approche Déviance Positive ....................................................................................................47
a) Historique de la déviance positive .................................................................................................47
b) Démarche de l’approche en déviance positive ...............................................................................48
c) Portée et limite de l’approche déviance positive ............................................................................49
1.2 METHODOLOGIE ........................................................................................................................ 51
1.2.1 La zone d’étude .................................................................................................................. 51
1.2.1.1 Contexte géographique de la zone d’étude ..................................................................................53
1.2.1.2 Contexte socio-économique de la zone d’étude ..........................................................................54
1.2.1.3 Population de la zone d’étude .....................................................................................................54
1.2.1.4 Contexte de développement de la zone d’étude ..........................................................................55
a. Les projets ayant intervenu dans la zone d’étude ...............................................................................55
b. Ambatovy, le géant du nickel.............................................................................................................56
1.2.1.5 Sécurité alimentaire de la population de Moramanga .................................................................56
1.2.2 Matériels utilisés ................................................................................................................ 56
1.2.3 Méthodes utilisées .............................................................................................................. 57
1.2.3.1 Démarche adoptée .......................................................................................................................57
a. La démarche exploratoire ...................................................................................................................58
b. La démarche formelle ........................................................................................................................58
c. Traitements et analyses des données ..................................................................................................62
1.2.4 Chronogramme .................................................................................................................. 64
X
2.1.2.2 L’Analyse Factorielle Discriminante ..........................................................................................69
2.1.2.3 Le test d’égalité de proportions ...................................................................................................70
2.1.2.4 Le test d’égalité d’échantillons indépendants..............................................................................70
2.1.2.5 La régression linéaire multiple ....................................................................................................71
2.1.2.6 La Classification Ascendante Hiérarchique ................................................................................72
2.1.2.7 L’Analyse Factorielle des Correspondances ...............................................................................73
2.1.2.8 L’analyse de variance ..................................................................................................................73
2.2 RESULTATS ................................................................................................................................. 74
2.2.1 Evolution de la sécurité alimentaire des PPD ................................................................... 74
2.2.1.1 Sécurité alimentaire en deux composantes ..................................................................................74
2.2.1.2 Deux modèles de sécurité alimentaire .........................................................................................76
2.2.1.3 Similarité de la répartition des observations des échantillons .....................................................77
a. Test d’égalité des proportions ............................................................................................................77
b. Caractéristiques des modes de sécurité alimentaire ...........................................................................77
2.2.1.4 Egalité respective des modes PSA et ERI ...................................................................................79
a) Test d’égalité des échantillons indépendants .....................................................................................79
b) Test de normalité des deux distributions............................................................................................79
c) Indices de normalité ...........................................................................................................................80
d) Test t-Student et test de Levene .........................................................................................................80
2.2.1.5 Equations des modèles de sécurité alimentaire des PPD .............................................................81
a. Analyse de régression des deux modèles ...........................................................................................81
b. Modélisation en effet combiné de toutes les variables .......................................................................83
2.2.1.6 Cinq classes d’exploitations en matière de sécurité alimentaire ..................................................84
a) CAH de la sécurité alimentaire ..........................................................................................................84
b) CAH de la surface vivrière ................................................................................................................85
2.2.1.7 Deux types d’exploitations agricoles...........................................................................................85
a. Profils-lignes ......................................................................................................................................86
b. Distance du Khi2 des lignes................................................................................................................86
2.2.1.8 Influence de la surface vivrière sur l’autonomie en riz ...............................................................87
a. Régression linéaire et modélisation ....................................................................................................87
b. Analyse de variance entre autonomie en riz et surface vivrière .........................................................87
2.2.2 Analyse de la vulnérabilité des PPD .................................................................................. 88
2.3 DISCUSSIONS ............................................................................................................................... 90
2.3.1 La différenciation des exploitations en sécurité alimentaire.............................................. 90
2.3.1.1 Les modes de sécurité alimentaire...............................................................................................90
2.3.1.2 Le rôle de la production vivrière dans la sécurité alimentaire .....................................................92
2.3.2 Le profil de la sécurité alimentaire des PPD ..................................................................... 92
2.3.2.1 Les paramètres déterminants de la sécurité alimentaires .............................................................92
2.3.2.2 La vivrière comme tampon alimentaire et tampon financier .......................................................93
2.3.2.3 L’effet des approches sur la durabilité ........................................................................................94
2.3.2.4 L’échelle de la sécurité alimentaire des PPD ..............................................................................94
2.3.2.5 La vulnérabilité de la sécurité alimentaire...................................................................................95
2.3.2.6 Le mécanisme de la sécurité alimentaire .....................................................................................96
CONCLUSION PARTIELLE ....................................................................................................................... 97
XI
3 ACCULTURATION AGRICOLE DES PPD FACE AUX ACTIONS DE RESILIENCE ..... 98
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 99
3.1 MATERIELS ET METHODES....................................................................................................... 100
3.1.1 Les variables de l’acculturation agricole ........................................................................ 100
3.1.2 Méthode d’analyse des données ....................................................................................... 100
3.2 RESULTATS ............................................................................................................................... 100
3.2.1 Modes d’acculturation agricoles des PPD ...................................................................... 101
3.2.1.1 Acculturation agricole à deux composantes principales ............................................................101
3.2.1.2 Les deux modes d’acculturation agricole ..................................................................................102
3.2.2 Modèles d’acculturation agricole .................................................................................... 104
3.2.2.1 Equations des modèles en effet combiné...................................................................................106
3.2.2.2 Similarité de l’acculturation agricole des deux échantillons .....................................................106
a. Test de normalité ..............................................................................................................................106
b. Test non paramétrique......................................................................................................................107
3.2.2.3 Classification Hiérarchique Ascendante....................................................................................107
3.2.2.4 Analyse Factorielle des Correspondances .................................................................................108
3.3 DISCUSSIONS ............................................................................................................................. 110
3.3.1 Les découvertes de l’étude sur l’acculturation agricole .................................................. 110
3.3.2 L’acculturation agricole des PPD ................................................................................... 111
a) Le tendem itinéraire technique-équipement ..........................................................................................111
b) Corrélation entre sécurité alimentaire et acculturation agricole............................................................112
c) Echelle de l’acculturation agricole........................................................................................................112
d) Acculturation différentielle des techniques agricoles ...........................................................................114
CONCLUSION PARTIELLE ..................................................................................................................... 115
XII
4.2.2 Types de capabilité des PPD............................................................................................ 135
4.2.2.1 Modélisation matricielle des types de capabilité des PPD ........................................................135
4.2.2.2 Statistiques descriptives et types de capabilité des PPD-PSA ...................................................135
4.2.2.3 Statistiques descriptives et types de capabilité des PPD-ERI ....................................................137
4.2.3 Modèles de trajectoire de résilience des PPD ................................................................. 139
4.2.3.1 Tendance prévisionnelle de l’autonomie en riz des PPD ..........................................................139
4.2.3.2 Tendance prospective de la capabilité des PPD ........................................................................140
a. PSA Emergent .......................................................................................................................................140
b. PSA Intérmédiaire.................................................................................................................................141
c. PSA Déclin ...........................................................................................................................................141
d. ERI Emergeant......................................................................................................................................142
e. ERI Déclin ............................................................................................................................................142
f. ERI Dissolution .....................................................................................................................................143
4.3 DISCUSSIONS ............................................................................................................................. 144
4.3.1 Les différentes découvertes .............................................................................................. 144
4.3.2 Différenciation de trajectoire de résilience...................................................................... 146
4.3.3 Le préalable de l’initiation aux innovations techniques .................................................. 147
4.3.4 Accepter les différents types de vocation paysanne ......................................................... 149
4.3.5 Dualité entre bien-être alimentaire et bien-être matériel ................................................ 149
4.3.6 Trajectoire de résilience des exploitations agricoles ....................................................... 150
CONCLUSION PARTIELLE ..................................................................................................................... 152
XIII
5.2.4 Dualité entre Assistance et Auto-reconstitution ............................................................... 170
5.2.4.1 La résilience assistée .................................................................................................................170
5.2.4.2 La résilience auto-construite .....................................................................................................170
5.2.4.3 La résilience de l’agriculture familiale ......................................................................................171
5.2.4.4 La triade Vulnérabilité-Capabilité-Résilience ...........................................................................172
5.3 LES PARADOXES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE PAYSANNE .................................................. 174
5.3.1 Le paradoxe conceptuel ................................................................................................... 174
5.3.2 Le paradoxe des interventions ......................................................................................... 174
5.3.3 Le paradoxe de la vulnérabilité de la sécurité alimentaire .............................................. 175
5.4 LE PROCESSUS D’ACCULTURATION AGRICOLE A TRAVERS UN PROJET.................................. 176
5.5 LE SPIRAL DE LA RECESSION ET SON FACTEUR DECLENCHEUR .............................................. 177
5.6 LE DEVELOPPEMENT RURAL RESILIENT .................................................................................. 177
5.7 L’OPTIMISATION PAR SPECIFICATION ET CALIBRAGE ............................................................ 178
CONCLUSION PARTIELLE ..................................................................................................................... 179
XIV
LISTE DES TABLEAUX Pages
XV
Tableau 34 : Valeurs propres des fonctions discriminantes ....................................... 102
Tableau 35 : Affectation des observations de chaque échantillon par AFD .............. 103
Tableau 36 : Profil des groupes selon les trois variables d’acculturation agricole..... 104
Tableau 37 : Récapitulatif des modèles ...................................................................... 104
Tableau 38 : Analyse de variance ............................................................................... 105
Tableau 39 : Coefficient de régression des modèles .................................................. 105
Tableau 40 : Indices de normalité des deux échantillons PSA et ERI ....................... 106
Tableau 41 : Signification du test de comparaison en acculturation agricole ............ 107
Tableau 42 : Les objets centraux ................................................................................ 108
Tableau 43 : Le tableau synoptique des classes ......................................................... 108
Tableau 44 : Profils lignes .......................................................................................... 108
Tableau 45 : Tableau des distances du Khi² (lignes) .................................................. 109
Tableau 46 : Caractéristiques des groupes Technicité et Force de production .......... 110
Tableau 47 : Matrice de corrélation des variables ...................................................... 122
Tableau 48 : Tableau de l’analyse du modèle ............................................................ 123
Tableau 49 : Classification des PPD-PSA selon leur mois d’autonomie en riz ......... 124
Tableau 50 : Classification des PPD-ERI selon leur mois d’autonomie en riz .......... 125
Tableau 51 : Groupes d’autosuffisance en riz des PSA et ERI .................................. 125
Tableau 52 : Indices de normalité des échantillons .................................................... 126
Tableau 53 : Statistique descriptive de la durée de l’autosuffisance en riz des PPD . 127
Tableau 54 : Test d'échantillons indépendants ........................................................... 127
Tableau 55 : Indices de normalités des échantillons .................................................. 128
Tableau 56 : Statistiques descriptives des groupes ..................................................... 128
Tableau 57 : Tableau de test d’égalité ........................................................................ 128
Tableau 58 : Description des catégories ..................................................................... 130
Tableau 59 : Matrice des types de capabilité des PPD selon leur autonomie en riz .. 135
Tableau 60 : Statistiques descriptives des catégories de PSA .................................... 135
Tableau 61 : Tableau synoptique des capabilités des groupes de PPD-PSA ............. 136
Tableau 62 : Profil de capabilité des groupes de PPD-PSA ....................................... 137
Tableau 63 : Statistiques descriptives des catégories d’ERI ...................................... 137
Tableau 64 : Tableau synoptique des capabilités des groupes de PPD-ERI .............. 138
Tableau 65 : Profil de capabilisté des groupes de PPD-ERI ...................................... 138
XVI
LISTE DES FIGURES Pages
XVII
Figure 37 : Graphique entre Autonomie en riz – Nombre de bâtiments construits .... 132
Figure 38 : Graphique symétrique Autonomie en riz et Nombre de zébus ................ 133
Figure 39 : Graphique Autonomie en riz et Nombre de revenus non agricoles ......... 133
Figure 40 : Graphique symétrique Autonomie en riz et Niveau d’acculturation ....... 134
Figure 41 : Evolution prospective de l’autonomie en riz des PPD............................. 139
Figure 42 : Tendance prospective de la capabilité des PSA EMERGENTS .............. 140
Figure 43 : Tendance prospective de la capabilité des PSA Intermédiaires ............... 141
Figure 44 : Tendance prospective de la capabilité des PSA Déclin ........................... 141
Figure 45 : Tendance prospective de la capabilité des ERI EMERGENTS ............... 142
Figure 46 : Tendance prospective de la capabilité des ERI Déclin ............................ 142
Figure 47 : Tendance prospective de la capabilité des ERI Dissolution .................... 143
Figure 48 : Niveau d’intervention en matière de développement agricole................. 148
Figure 49 : Trajectoire de résilience des exploitations agricoles................................ 151
Figure 50 : Intervention simultannée en continuum de développement ..................... 162
Figure 51 : La résistance comme étape entre vulnérabilité et résilience .................... 172
Figure 52 : Processus d’acculturation agricole à travers un projet ............................. 176
XVIII
LISTE DES ABREVIATIONS
XIX
PANOMAD : PANneau de MADagascar
PAPRIZ : Projet d’Amélioration de la Productivité RIZicole
PIB : Produit Intérieur Brute
PNSA : Plan National de Sécurité Alimentaire
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PPD : Paysan Positivement Déviant
Prod : Production
PSA : Projet de Sécurité Alimentaire
PVVS : Personne Vivant avec le VIH SIDA
RIP : Route d’Intérêt Provincial
RRC : Réduction des Risques Climatiques
SA : Sécurité Alimentaire
SDA : Score de Diversité Alimentaire
SES : Système Ecologique et Social
SIDA : Syndrome d'Immunodéficience Acquise
SIG : Système d’Information Géographique
SPSS : Statistical Package for Social Sciences
SRA : Système de Riziculture Améliorée
SRI : Système de Riziculture Intensive
Sub : Subsistance
TIB : Travaux Industriels de Bois
TMM : Tantsaha Midivitra Miabo
US$ : United States Dollar
USAID : United States Agency of International Development
VD : Variable Dépendante
VI : Variable Indépendante
VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine
YMCA : Young Men's Christian Association
XX
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
1
INTRODUCTION GENERALE
Ede ut vivas, ne vivas ut edas ou bien « vivre pour manger et non pas manger pour
vivre » s’était exprimé l’illustre philosophe Socrate. Cet aphorisme était repris par Molière
dans sa comédie l’Avare, acte II, scène 5 et qui par la suite le rendit célèbre (La France
pittoresque, 2011). Sous un autre ciel et à une autre époque, le sage roi Salomon avait écrit
qu’« il n'y a de bonheur pour l'Homme qu'à manger et à boire, et à faire jouir son âme du
bien-être au milieu de son travail » (Société Biblique Internationale, 2005). Ces deux pensées
dénotent à quel point la sécurité alimentaire était depuis toujours cruciale. L’Homme a
toujours senti le besoin d’assurer son alimentation avant toute chose. Le besoin en nourriture
se place au niveau le plus inférieur de la pyramide de Maslow ; autrement dit, la sécurité
alimentaire revêt d’une importance capitale pour l’humanité, les dirigeants, la population et
les individus. Cette thèse s’inscrit dans ce domaine de la sécurité alimentaire en conduisant
des recherches sur la différenciation de la sécurité alimentaire et de la trajectoire de résilience
des paysans positivement déviants.
Contexte
Des crises alimentaires chroniques et récurrentes se sont manifestées sous différentes
facettes dans le Monde ces dernières décennies. D’après la statistique de la FAO, 850 millions
de personnes sont sous-alimentées et la majorité, 815 millions de personnes, se trouvent dans
les pays en développement (Drogué & al., 2006). Les projets de sécurité alimentaire ont été
par la suite assimilés au « Cheval de Troie » pour affranchir l’humanité de ce fléau. C’est
dans ce sens que les Nations Unies ont lancé le défi de « Zéro famine » pour briser cette
« épée de Damoclès » (FAO, 2014b). Cette topographie générale montre à quel point les
projets de sécurité alimentaire sont-ils importants dans le processus de la réduction de la faim
et de la sous-alimentation dans le Monde et particulièrement pour les pays dont la population
vit sous l’emprise de l’insécurité alimentaire.
Problématique
Dans cette croisade de taille, la prévision était de réduire le nombre de personnes sous-
alimentées à raison de huit millions de personnes par an afin de diminuer de moitié le nombre
de personnes sous-alimentées entre 2000 et 2015 (Drogué & al., op.cit.). Force est de
constater que malgré les ressources investies, cette déclaration de l’Objectif de
Développement du Millénaire a été ratée, particulièrement pour Madagascar où la situation de
l’insécurité alimentaire est de plus en plus préoccupante : un tiers des ménages sombre dans
une situation d’insécurité alimentaire très sévère ; une très grande majorité de la population
2
vit avec un régime alimentaire très insuffisant en termes de quantité ou de qualité. Selon le
rapport du Programme Alimentaire Mondiale, 58% des ménages malagasy est sous un régime
alimentaire très pauvre en quantité et 60% des ménages malagasy dans une alimentation
extrêmement pauvre en qualité (PAM, 2014) ; un ménage sur deux subit une insécurité
alimentaire temporaire ou saisonnière (IAS) i.e. changement de régime alimentaire à cause
d’une pénurie (EPP PADR, 2005). Cependant, le Plan National de la Sécurité Alimentaire
évoque une enveloppe annuelle de 40 millions de dollars américains pour résorber l’insécurité
alimentaire à Madagascar (ibid.). Ces contrastes mettent en exergue la problématique
fondamentale de la sécurité alimentaire : les efforts et les ressources déployés, malgré leur
importance, pour mater l’insécurité alimentaire à travers des projets de sécurité alimentaire et
de développement rural n’ont pas amené à une situation meilleure. Le tableau fait état d’une
recrudescence paradoxale et flagrante de l’insécurité alimentaire en réponse à l’intensification
des interventions en la matière. Les projets de sécurité alimentaire et de développement
agricole n’arrivent pas à résorber de manière conséquente et durable le problème de
l’insécurité alimentaire. Pourtant le Monde doit faire face au défi de trouver les voies et les
moyens appropriés pour nourrir une population fortement croissante dans le contexte des
inquiétudes relatives à la gestion des ressources naturelles » (Drogué & al., op.cit.).
Questions de recherche
Cette thèse s’inscrit justement dans cette problématique pour étudier la sécurité
alimentaire des paysans positivement déviants dans la zone de Moramanga au lendemain de la
clôture des projets d’appui. Des projets de sécurité alimentaire (PSA) et de développement
agricole pluriannuels ont été mis en œuvre dans le district de Moramanga notamment ceux de
l’ « Adventist Development Relief Agency » (ADRA) et d’ l’« Eco-Regional Initiative »
(ERI). Ces projets ont été financés par l’ « United States Agency of International
Development » (USAID) Madagascar et exécutés entre 2003 et 2009. Ce sont des projets
intégrés d’agriculture, de santé et d’environnement. Le Projet Sécurité Alimentaire (PSA) de
l’ADRA a supporté entre autres 2 380 paysans modèles. Ces derniers sont des agriculteurs
sélectionnés par le PSA parmi ses bénéficiaires à travers des critères bien définis au préalable
pour être les principaux fils conducteurs en matière de transfert de techniques agricoles
améliorées vers les pairs. Ces paysans modèles ont bénéficié d’un cursus de formation
complet en techniques de production agricole et ont été dotés d’outillage agricole
exceptionnel par rapport à la grande masse de bénéficiaire pour devenir ainsi des vitrines et
des références en matière d’adoption des techniques améliorées vulgarisées par le projet. Ils
étaient au nombre de huit personnes par village (ADRA, 2008). Pour ERI, les exploitants
3
agricoles ont été regroupés dans des associations « Koloharena » qui ont été les points focaux
des interventions par le biais des paysans vulgarisateurs et des paysans animateurs appelés
paysans leaders. Les axes d’intervention du projet de l’ERI sont la production agricole, la
commercialisation et l’environnement. Les paysans modèles de PSA et les paysans leaders
d’ERI, qui sont des Paysans Positivement Déviants (PPD), ont été des références en matière
d’adoption technique et à cause de leur performance en sécurité alimentaire pendant
l’accompagnement des projets d’appuis.
Ces questions de recherche font allusion à la durabilité des effets engendrés par les
projets en termes de réduction de l’insécurité alimentaire des bénéficiaires et de l’évolution de
leur résilience post projet. La résilience sous entend un état transitionnel et de recherche
d’équilibre et de stabilité (Koffi, 2014). La vulnérabilité quant à elle sous-entend « un état de
faiblesse rendant le « coping » (Thomas, 2008), i.e. l’adaptation, la réaction et la résistance,
peu efficace face à un stress. La vulnérabilité a une connotation négative basée sur la fragilité
du système contrairement à la résilience qui, quant à elle, comporte une connotation positive
(Provitolo & Antipolis, 2009). L’application des concepts de vulnérabilité et de résilience au
processus de réduction de l’insécurité alimentaire paysanne et de l’inertie du sous-
développement au niveau des exploitations agricoles sera ainsi traitée pour comprendre
pourquoi les exploitations agricoles n’arrivent pas à accéder à un niveau de sécurité
alimentaire durable et progressif malgré les appuis et les interventions de pointe apportés par
les projets de sécurité alimentaire et de développement agricole.
4
- les paysans positivement déviants ont une acculturation sélective des actions de
résilience ;
- l’orientation des exploitations agricoles des paysans positivement déviants est
régie par des stratégies définies et une trajectoire de résilience commune.
Madagascar est l’un des pays les moins développés dans le Monde. En 2012, il a été
classé 151ième sur 186 pays sur l’Index du Développement Humain. Son niveau de pauvreté
est jugé très élevé : environ 71,5% de sa population vit en dessous du seuil de la pauvreté et
52 % en sont au-dessous du seuil de l’extrême pauvreté. C’est une pauvreté endémique
émaillée d’une situation d’insécurité alimentaire très préoccupante. La population rurale est la
plus frappée (PAM, 2014).
D’après Cannon et al. (Thomas, 2008), la pauvreté « mesure un statut alors que la
vulnérabilité est un mode de conceptualisation de ce qui pourrait arriver à une population
donnée ». Pour redresser une situation, il faut augmenter la capacité de gestion de risque des
pauvres. C’est une stratégie de prédilection pour constituer par la suite une issue à la situation
de pauvreté chronique de la population (ibid.) Les gens vivant dans la précarité sont
prisonniers de la trappe de la pauvreté (Lalau, 2008). Pour s’en sortir, il leur faut un tuteur de
résilience (Lecomte, 2005) qui les ramèneraient à un état d’équilibre. L’assistance de ce tuteur
offre la possibilité de transformation, de réorganisation et de renouvellement (Provitolo &
Antipolis, 2009). Les projets d’appuis jouent justement ce rôle de tuteur de résilience afin
d’amener leurs bénéficiaires vers une condition meilleure et une nouvelle situation
d’équilibre. Dans ce sens, les recommandations des experts portent sur l’intensification des
opérations d’urgence telles que l’aide alimentaire aux plus démunis, la fourniture d’intrants
agricoles ainsi que de services vétérinaires et phytosanitaires. L’objectif est de permettre aux
agriculteurs de maintenir voire accroître la production alimentaire et lutter contre les maladies
et les ennemis des plantes et des animaux d’élevage (FAO & PAM, 2010). La résilience des
agriculteurs repose sur le degré de diversification des activités à la fois agricoles et non
agricoles. A ceci s’ajoute la capacité d’innovation technique qui est souvent le résultat du
passage des projets de développement (CIRAD, 2014b). Ces interventions doivent permettre
aux gens vulnérables de s’éjecter du cercle vicieux de la pauvreté vers le changement (Olsson
& al., 2014) et prendre une trajectoire de résilience de façon irréversible (Provitolo &
Antipolis, op.cit).
Dans cette optique, les bénéficiaires des projets de sécurité alimentaire, en premier
lieu les paysans positivement déviants, devraient embrasser une meilleure sécurité alimentaire
5
au terme des accompagnements. Ce qui a été effectivement vérifié pour PSA en 2009. Cette
transformation résiliençiaire devrait-être irréversible (Provitolo & Antipolis, op.cit.) et les
agriculteurs bénéficiaires des projets sont supposés poursuivre le changement entamé.
6
exclure étant donné que l’insécurité alimentaire est devenue un problème mondial et
mondialisé.
Outre que l’étude concerne un seul district, sa limite réside dans la différence entre la
taille des deux échantillons étudiés. La population PSA est composée de 379 PPD et l’on a dû
procéder à un échantillonnage pour sortir les 194 observations tandis que la population d’ERI
est seulement composée de 45 PPD et la démarche adoptée est par conséquent l’enquête
exhaustive. Cette différence vient de la différence des tailles des populations mères elles-
mêmes. Quand bien même, les méthodes de comparaison statistique permettent d’endiguer les
risques d’erreur pour tout ce qui est analyse comparative et d’en tirer par la suite des
conclusions fiables.
7
Etat de l’art et méthodologie
8
Etat de l’art et méthodologie
Introduction
Cette partie traite les thèmes principaux de la thèse et la méthodologie adoptée. En
premier lieu sera traitée dans l’état de l’art la sécurité alimentaire en tant que thème principal
autour duquel gravitent tous les travaux de recherche et d’analyse ; ensuite, le tandem
tridimensionnel Vulnérabilité – Capabilité – Résilience dont la troisième hypothèse est la plus
concernée avant de terminer avec les concepts de l’acculturation et de la déviance positive,
qui concerne entre autres la deuxième hypothèse. Ces concepts convergeront dans les
discussions générales.
9
Etat de l’art et méthodologie
Ceci revient à dire que la sécurité alimentaire reste un sujet incontournable et d’actualité à
tous les niveaux notamment pour la gouvernance et la recherche.
Les points relatifs au concept de la sécurité alimentaire, son évolution et son contexte
actuel, la malnutrition, les facteurs influant la sécurité alimentaire, le cas de Madagascar et le
cas de la zone d’étude seront survolés dans cette partie.
10
Etat de l’art et méthodologie
b. L’accès aux aliments
L’accessibilité de la nourriture traite la manière dont les gens peuvent acquérir ce qui
est disponible entre autres par la production, le stock, l’achat, le troc, le cadeau, l’emprunt et
l’aide alimentaire. L’accessibilité de la nourriture est fonction de la disposition des ressources
pour s’en procurer ; elle peut être réduite par l’insécurité et la disparition de la protection
sociale (FISCR, op. cit.).
L’accès aux aliments est en fonction de la capacité des ménages à accéder à une
quantité suffisante aux nourritures par la production, l’achat, les transferts, les dons voire le
mélange de ces mécanismes. On distingue l’accès physique et l’accès économique. La
première dépend de la condition de transport tandis que la seconde dépend en l’occurrence du
pouvoir d’achat du ménage autrement dit du niveau de revenu et du prix (PAM, op. cit.).
11
Etat de l’art et méthodologie
probabilité de rester et de tomber dans l’insécurité alimentaire dans le futur. Les risques, les
dangers, les chocs, les conflits armés et les catastrophes naturels causent des risques
significatifs sur la sécurité alimentaire de la population, en particulier quand ces derniers sont
vécus dans un contexte de pauvreté, de gouvernance rudimentaire, de rareté de ressources, de
moyens d’existence non pérenne et de défaillance des institutions locales. Dans cette
circonstance, un choc ponctuel peut devenir un cercle vicieux où le pays aura du mal à s’en
sortir pour reprendre le chemin du développement à long terme. Parmi les facteurs
déterminants de la famine, la pauvreté en est le plus important. Tout comme la famine, la
pauvreté est aussi un système à multiple facette. La pauvreté n'est pas seulement considérée
comme la faiblesse de revenu ou de la consommation ; elle comprend la privation en matière
de santé, d’éducation, de nutrition, de sécurité, de responsabilisation et de dignité. La
vulnérabilité constitue en grande partie une dimension de la pauvreté (FAO Africa, 2012).
12
Etat de l’art et méthodologie
- les intrants tels que les pesticides peuvent augmenter la productivité
mais quand ils sont utilisés inconvenablement, ils sont toxiques pour l’homme et les espèces,
- l’infrastructure : un des facteurs déterminants ayant causé le recul de
l’agriculture est l’absence d’infrastructure adéquate. L’amélioration des infrastructures rurales
de base entre autres la route, l’électrification, le stockage est prérequis pour développer le
secteur agricole,
- la macroéconomie : les changements politiques à l’échelle
macroéconomique affectent la performance de l’économie agricole : par exemple, le
changement de taux d’intérêt et l’inflation ont des impacts tangibles sur les prix des intrants,
des terres et des vivres.
13
Etat de l’art et méthodologie
à l’élevage ou à la culture, ou encore la pluviosité. Pourtant, ils ont une emprise sur la santé
publique, la sécurité alimentaire ainsi que l’environnement social et familial (FISCR, op. cit.).
Sous un autre angle, la sécurité alimentaire peut être analysée avec deux indicateurs
principaux. Ce sont la quantité et la qualité du régime alimentaire. Un régime alimentaire est
quantitativement pauvre si la consommation journalière par personne est en dessous de 2.250
kcal. Il est qualitativement pauvre s’il est constitué de céréales et de féculents à plus de 85%
(PAM, 2014). « Les évaluations aident à comprendre une situation de crise et à préciser les
risques que celle-ci comporte pour la vie, la dignité, la santé et les moyens de subsistance.
Une évaluation approfondie ne permet pas seulement d’identifier les besoins d’une
communauté donnée ; elle procure aussi une compréhension du contexte et de la dynamique
qui ont entraîné ou vont entraîner une situation de crise ». Dans ce sens, l’évaluation de la
sécurité alimentaire étudie en profondeur les moyens de subsistance, les besoins alimentaires,
les ressources à la disposition, l’accès aux ressources et le moment, la différence entre
situation normale et situation de crise ainsi que le besoin d’assistance ou non. L’évaluation
d’une sécurité alimentaire doit considérer les différents groupes de personnes et prévoir
l’imminence d’une crise ou la durée de l’insécurité alimentaire. L’objectif ultime de
l’évaluation est « de tirer des conclusions concernant la disponibilité de la nourriture pour
l’ensemble de la communauté, l’accessibilité des divers groupes à la nourriture et l’utilisation
de la nourriture au sein des ménages et d’indiquer en quoi et pourquoi la situation a évolué en
indiquant les groupes vulnérables face à l’insécurité alimentaire » (FISCR, op. cit.).
14
Etat de l’art et méthodologie
pays de l’Afrique de l’Ouest. Pour cette tendance, la sécurité alimentaire doit passer par
l’amélioration de la productivité des produits de consommation de base. Seulement, les
exploitations familiales sont accusées d’être la cause de la faible compétitivité de l’agriculture.
Les exploitations familiales sont caricaturées en « culture extensive, méthodes traditionnelles,
absence de professionnalisme, économie de subsistance » figeant ainsi « les producteurs dans des
caractères stéréotypés d’ignorance et de conservatisme » (Fall, 2014). Pour assurer une nutrition
et une sécurité alimentaire durable, il faut promouvoir la croissance pérenne de la production
agricole, renforcer la gestion durable des ressources naturelles, supporter l’accès au marché et
les mesures sanitaires pour une meilleure commercialisation et promouvoir la gestion ainsi
que le partage d’informations et de connaissances (FAO Africa, op. cit.).
Les aides alimentaires ont augmenté considérablement dans les 25 dernières années à
cause des insécurités alimentaires chroniques. L’aide alimentaire constitue la réponse
immédiate et d’urgence de la communauté internationale pour les causes humanitaires et les
besoins à court terme. Elle ne touche pas la sécurité alimentaire à long terme ainsi que
l’investissement agricole et la pérennisation de la production (FAO Africa, 2012). Sur le
terrain, les interventions peuvent se faire sous forme de distribution (FISCR, op. cit.). Par
contre, la dimension de la durabilité qui englobe le foncier, l’eau, la pollution agricole, le
changement climatique, l’utilisation d’engrais organique, les plantes génétiquement modifiés,
la bio-économie est loin d’être traité (FAO Africa, ibid.).
15
Etat de l’art et méthodologie
1.1.1.6 La malnutrition
La malnutrition est engendrée soit par une faible consommation alimentaire due à un
manque de disponibilité, à un accès insuffisant et à une mauvaise utilisation des aliments.
Celle-ci est causée par la méconnaissance de bonnes pratiques nutritionnelles et/ou de
l’environnement sanitaire déficient (PAM, 2005). La qualité nutritionnelle peut être mesurée
par le score de diversité alimentaire ou SDA qui « comptabilise le nombre de groupes
d’aliments consommés. Cet indicateur se réfère à la consommation alimentaire du ménage
durant les 7 jours précédant l’enquête. Cependant, il n’existe pas de seuil internationalement
reconnu pour définir une bonne ou mauvaise diversité alimentaire» (PAM, 2014).
La stratégie de compensation des ménages face aux chocs peut être classée en deux
catégories. Ce sont les stratégies de type alimentaire et les stratégies de type non alimentaire.
Les stratégies de type alimentaire consistent à la modification des habitudes alimentaires ou la
réduction du nombre de repas ou des quantités consommées tandis que les stratégies de type
non alimentaire font recours à la vente de biens productifs et non productifs, de bétail, le
recours à l’emprunt, à la migration exceptionnelle, aux travaux exceptionnels, à la
mendicité… L’insécurité alimentaire varie selon le niveau d’éducation du chef de ménage car
16
Etat de l’art et méthodologie
« l’importance du revenu agricole généré dépend des caractéristiques des ménages : plus le
niveau d’instruction du chef de ménage est élevé, plus la superficie exploitée est grande, plus
le montant du revenu agricole est élevé » (FISCR, op. cit.).
Les dernières décennies du 20ème siècle ont été marquées par l’augmentation des
disponibilités alimentaires mondiales, particulièrement pour les pays en développement. La
consommation alimentaire globale moyenne est passée de 2 200 kilocalories par jour et par
personne dans les années 60 à plus de 2 800 kilocalories à la fin du 20ème siècle. Quand bien
même, ces évolutions sont jugées lentes, irrégulières et géographiquement hétérogènes. La
prévision de réduction annuelle du nombre de personnes sous-alimentées est de 8 millions par
an. Ainsi, la Déclaration du Millénaire, de réduire de moitié le nombre de personnes sous-
alimentées pour l’année 2015 au plus tard n’était du tout pas atteint (Drogue& al., op. cit.).
Les Nations Unies ont tablé que les agriculteurs de la planète devront nourrir huit
milliards d’êtres humains d’ici 25 ans. Le Club de Rome s’alarmait dans « Limits to Growth »
(Meadows, 1972 ; Drogue & al., 2006) qu’avec son taux d’accroissement démographique
exponentiel, les capacités maximales d’approvisionnement de la planète seraient atteintes en
un siècle. Ceci ouvre le débat sur comment la planète pourra nourrir de manière satisfaisante
09 ou 10 milliards d’êtres humains. La prise en compte de l’environnement est indéniable
avec les effets croisés entre l’agriculture et la préservation des écosystèmes. Grosso modo, la
population mondiale disposera d’une alimentation plus riche (environ 3.000
17
Etat de l’art et méthodologie
kcal/personne/jour selon la FAO). La population mondiale s’urbanise et s’enrichit ; ces deux
phénomènes conjugués vont provoquer des changements quantitatifs et qualitatifs dans la
demande adressée au secteur agricole. L’apparition des stress environnementaux risquent de
ne pas faciliter la satisfaction de cette demande alimentaire par l’agriculture En outre, le
développement des infrastructures et l’urbanisation risquent de réduire les surfaces agricoles
autour de grands centres de population et reflètent ainsi la concurrence spatiale entre cultures
alimentaires et cultures non alimentaires. Les systèmes de production plus intensifs
engendrent une dégradation de sols et une déforestation. La perspective pour l’augmentation
de la production alimentaire, l’adoption des biotechnologies et du génie génétique pour
accroître la productivité de l’agriculture n’est pas encore effective voire controversée à cause
des incertitudes sur leurs conséquences environnementales et le manque d’acceptation sociale.
L’agriculture se heurte aux effets pervers du changement climatique. (Drogué & al., 2006).
Pour pallier les problèmes de la faim dans le Monde, le défi de la zéro famine a été
lancé par l’Organisation des Nations Unies, ONU, lors de la Conférence de Rio pour le
développement durable en Juin 2012 (FAO, 2014b).
18
Etat de l’art et méthodologie
le plus affecté par le changement climatique dans les 30 années à venir. Le changement
climatique laisse déjà ses effets à l’instar de la baisse drastique de revenu et de la sécurité
alimentaire de 80% des ménages. 72% des ménages victimes du choc lié au changement
climatique supposent ne pas pouvoir se relever un an après l’incident (PAM, 2014).
Il est ainsi primordial de trouver comment gérer les risques des catastrophes naturelles
entre autres celles liées au changement climatique qui affectent généralement les plus
vulnérables. Le renforcement de la résilience des populations pauvres et vulnérables vivant
dans les zones à risque face à l’insécurité alimentaire causé par le changement climatique doit
être admis comme objectif ultime des interventions. La gestion et la réduction des risques
constituent un point d’entrée au renforcement des capacités adaptives des ruraux vulnérables.
Sur le terrain, la réponse post catastrophe est relative à la promotion de semences améliorées à
cycle court et tolérantes aux inondations, la diversification culturale pour éviter la perte de
récolte et assurer l’accès aux aliments et la diversification de revenu. Les accompagnements
techniques vont de pair avec ces actions. Le fait de faire des cultures à cycle court ouvre
l’opportunité de deux saisons culturales. L’approche Sécurité Alimentaire/Réduction de
Risques Climatique (SA/RRC) doit favoriser l’utilisation des moyens disponible au niveau
paysan pour faciliter l’adoption (FAO Madagascar, 2012). De surcroît, la Grande Ile subit de
plein fouet les conséquences économiques et sociales d’une longue crise politique qui a
gravement affecté l’économie du pays et contribué à l’appauvrissement de la population. Le
taux de croissance du PIB est tombé de 5,6 % à 1,8% pendant les 3 ans qui ont suivi (PAM,
op. cit.).
19
Etat de l’art et méthodologie
alimentation extrêmement pauvre en qualité. Depuis 2005, surtout entre 2010 et 2012, la
situation s’est dégradée dans la capitale (passant de 13 à 18,7%) en raison du ralentissement
économique lié à la crise politique (PAM, op. cit.). La disponibilité du riz par tête s’était réduite
de 160 kg/an dans les années 60 à environ 115 kg/an en 2005. Environ 8% de la population
souffre d’insécurité alimentaire chronique (IAC) et un ménage sur deux connaîtrait une
insécurité alimentaire temporaire ou saisonnière (IAS). La régularité des approvisionnements
laisse souvent à désirer (EPP PADR, 2005).
Les subventions et l’encadrement technique ont fait monté la production agricole mais
les restrictions budgétaire lors de la crise l’a fait chuter. A ceci s’ajoute l’effet des caprices de
la nature. La saison agricole 2012/13 a enregistré la plus forte diminution de la disponibilité
des aliments de base, entre autres le riz, à cause du manque de pluviométrie et de l’invasion
acridienne qui a décimé jusqu’à 50% des cultures vivrières des zones affectées. Dès lors,
l’importation de riz, pour combler le gap, a doublé de son niveau habituel, 410 375 tonnes de
riz contre 100 000 à 200 000 tonnes (PAM, op. cit.).
20
Etat de l’art et méthodologie
répartition des fruits de cette croissance, la croissance démographique non maîtrisée et la
dégradation des conditions de sécurité » (PAM, op. cit.).
« Le défi qui se pose pour Madagascar est de pouvoir toucher au moins le quart des
populations vulnérables et à risque. Ceci nécessite à la fois l’intégration effective de la
dimension Changement climatique et la gestion/ réduction des risques dans les
politiques/plans/programmes sectoriels de l’agriculture (y compris élevage et pêche), ainsi
que des financements plus substantiels » (FAO Madagascar, 2012). Afin de protéger les
acquis et les réalisations, la recherche doit étendre ses recherches sur les ennemis de la culture
en l’occurrence les ravageurs, les insectes et les maladies phytopathologiques qui trouvent des
conditions de développement favorables avec le changement climatique. A noter qu’en
particulier, l’agriculture à Madagascar est fortement tributaire de la pluviométrie (FAO &
PAM, 2010).
Il est à noter que la région d’Alaotra Mangoro où se trouve la zone d’étude, possède la
meilleure consommation alimentaire avec 82% de ménages ayant un profil « acceptable »
(ibid.). Mais la situation n’a pas vraiment évolué dans cette région (PAM, 2014). Les pertes
des surfaces arables dues à l’ensablement constituent aussi un des majeurs problèmes de
l’agriculture pour certaines communes ; cette perte est estimée à environ 10 % annuellement
(op.cit., FAO & PAM).
1.1.2 La Vulnérabilité
La vulnérabilité est actuellement un langage courant dans le domaine du
développement et de l’humanitaire. C’est une notion voire un concept qui s’apparente à la
fragilité, à la précarité et à la résilience. Le mot vulnérable vient du latin vulnus, eris qui
signifient « blessure » ; la fragilité, frangere en latin, est la disposition à être brisé Un
individu est vulnérable quand il peut être blessé. Il est fragile et sensible à cause d’une
21
Etat de l’art et méthodologie
constitution faible et un fonctionnement délicat (Godeau, 2002). Les sciences sociales avaient
appréhendées le concept avec une transposition et une réinvention des notions d’origines
anglo-saxonnes. La notion de vulnérabilité est devenue progressivement un outil de travail et
d’analyse des experts et des chercheurs pour décrire et hiérarchiser une situation et expliquer
le processus de dégradation sociale. Dans la vie courante, la vulnérabilité est assimilée à la
fragilité. De la découle la popularisation de la notion de vulnérabilité qui par la suite a été
suivi par la propagation de la notion de résistance et les concepts de la résilience et de la
capabilité (Thomas, 2008).
Pour des auteurs tels que Billings et Moos tout comme Lazarus et Folkman cités par
Thomas (2008), la vulnérabilité est « un état de faiblesse rendant le « coping » i.e.
l’adaptation, la réaction et la résistance peu efficace face à un stress physique ou psychique.
C’est un processus de dégradation graduelle ou brutale de l’état général. La vulnérabilité est la
susceptibilité d’être exposé aux atteintes physiques ou morales. C’est un concept à large
spectre étant donné que l’on peut l’appliquer aussi bien à une personne qu’à un groupe voire
une institution suivant sa capacité de prévenir, de résister et de faire face à un impact. Les
personnes vulnérables n’ont pas pu développer cette capacité et se trouvent par la suite dans
une situation de risque (Le dico des définitions, 2014).
Par ailleurs, le dictionnaire Le Petit Robert (Bellier & al., 2004) définit le mot
vulnérable comme celui qui « peut être atteint, blessé, qui offre peu de résistance. La
vulnérabilité est décrite comme la perméabilité aux menaces et aux dangers, c’est le « défaut
dans la cuirasse ». Autrement dit, la vulnérabilité est une faiblesse, une défaillance, un
manque et une grande sensibilité d’être menacé, détruit, diminué ou altéré. C’est un état de
moindre résistance aux nuisances et aux agressions. La vulnérabilité caractérise ainsi « ce qui
peut être brisé ou détruit facilement et susceptible de s’affaiblir ou mourir rapidement, sujet
aux maladies ou aux infirmités ; manquant de force ou d’endurance » selon Walston et al.,
2007 (Thomas, 2008). Sous un autre angle, la vulnérabilité est la probabilité de tomber dans la
pauvreté dans le présent ou de s’y enfoncer dans l’avenir. C’est le risque de se trouver en
situation de pauvreté, en situation d’insécurité alimentaire ou d’être victime de maladie selon
Balla A. et al 2009 cités par Andres et Lebailly (2011). Bref, la vulnérabilité est un état
instable qui risque de se détériorer en fonction des facteurs qui interviennent (Godeau, 2002).
22
Etat de l’art et méthodologie
relatives à la capacité d’innovation et d’adaptation de ces exploitations et à définir les critères
d’analyse de leur vulnérabilité, leur résilience et leur durabilité (CIRAD, 2014b). Ce sont la
susceptibilité de l’individu lui-même et sa rencontre avec les facteurs agressifs de
l’environnement qui engendrent la vulnérabilité d’un sujet donné (Godeau, op. cit.).
23
Etat de l’art et méthodologie
secteur et le statut peuvent constituer une source de vulnérabilité dite extrinsèque (Bellier &
al., 2004).
d) La vulnérabilité sociale
Un groupe donné peut être vulnérable à des problèmes particuliers et communs à eux.
La vulnérabilité sociale est un état intérieur d’un système donné avant même qu’il se heurte à
un aléa (Adger, 1999 ; Adger and Kelly, 1999 cités par Provitolo et Antipolis (2009). C’est en
d’autre terme la vulnérabilité inhérente (N. Brooks, 2003 cité par Provitolo et Antipolis,
2009). Par conséquent, la vulnérabilité sociale est à la fois intrinsèque au système et fonction
de son exposition, de sa capacité à identifier une perturbation, à l’absorber, à s’y adapter et à
retrouver par la suite un fonctionnement normal (Provitolo & Antipolis, 2009).
g) La vulnérabilité oubliée
De part ces types de vulnérabilité, il y a aussi la vulnérabilité oubliée qui fait allusion à
la vulnérabilité engendrée par le manque de cohérence de l’organisation, le manque
d’implication et le retard de la prévision des risques. Ces carences entraînent un effet domino
de vulnérabilité dans le quotidien (Bellier & al., 2004).
24
Etat de l’art et méthodologie
géographique. Ceci revient à évaluer la capacité à endurer les stress, à les contourner et à
réagir en utilisant les ressources (Andres & Lebailly, 2011). L’objet de l’analyse de la
vulnérabilité est d’identifier et de définir la menace, de déterminer la capacité de réaction et
de résistance du cible ainsi que sa capacité d’ajuster pour se protéger. Dans cette optique se
distinguent la vulnérabilité prévisible et la vulnérabilité imprévisible ainsi que la
prédisposition à être vulnérable (Bellier & al., ibid.)
25
Etat de l’art et méthodologie
et le diagnostic de l’année précédente. La situation du marché, la variation de stock, la
modification de l’alimentation de la population, la variation des ressources naturelles, la
dynamique des échanges commerciales et la stratégie d’obtention de revenu alternatif sont
aussi considérées dans le calcul de l’indice de vulnérabilité (Andres & Lebailly, 2011).
26
Etat de l’art et méthodologie
tournent en orbite autour du risque. Pour Andres et Lebailly (Andres & Lebailly, 2011), la
vulnérabilité est en rapport avec les risques liés à l’environnement. C’est la défaillance des
mécanismes d’adaptation qui cause la vulnérabilité. Le fait d’identifier les facteurs de
vulnérabilité peut bien servir pour apporter un appui fondamental et bien cibler les
interventions à faire sur le terrain (Godeau, ibid.).
a. Le risque et l’incertitude
Le risque a un caractère aléatoire et probabiliste. Le risque objectif est basé sur un
calcul objectif tandis que le risque subjectif a trait à la probabilité personnelle et
psychologique. De ce fait, le risque subjectif dépend surtout du jugement et non de la
probabilité, autrement dit c’est de l’incertitude. Ceci explique le décalage entre les agents de
développement et les agriculteurs. Le premier se base sur les statistiques et les calculs tandis
que le second raisonne avec ses propres connaissances. Et de la découle, la différence de
perception entre les deux parties. Il y a aussi la notion de risque cause qui a un caractère
probabiliste et le risque effet. La perception d’un risque donné est différente selon la
personne ; cette perception est en fonction de la capacité d’être et d’agir de la personne. C’est
la notion de risque perçu et risque ressenti. La perception de risque conjuguée avec la capacité
d’action ou i.e. capabilité détermine la vulnérabilité d’une personne. C’est la séquence
conceptuelle Risque– Capabilité–Vulnérabilité. La capacité d’être i.e. potentialité et la
capacité d’agir (opportunité) définit l’ampleur de la vulnérabilité d’une personne face à un
aléa. La vulnérabilité va de pair avec le sentiment d’insécurité, de danger et de pauvreté
(Lalau, 2008).
b. La gestion de risque
D’après toujours Lallau (2008) : « La gestion d’urgence teintée de fatalisme et
d’attentisme » ainsi que « la difficulté de se projeter et d’entreprendre sont parmi les stratégies
de gestion de risque que les personnes adoptent face à un risque donné. Comme stratégie de
gestion de risque, il y a aussi :
27
Etat de l’art et méthodologie
- la pratique formelle et pratique informelle (Banque Mondiale, 2000), modalité
et limite (Fafchamps, 1999 cité par Lallau, 2008),
- l’approche en termes d’actifs, pratique de prévention ex ante et réaction ex
post.
Dans la pratique, la gestion de risque embrasse trois axes, à savoir la dotation au
capital, l’opportunité et le risque lui-même. La combinaison de ces modèles en intégrant la
notion situationnelle ex post et ex ante donne une matrice de gestion de risque à double entrée
(tableau 1). Cette matrice met en exergue ainsi six stratégies multidimensionnelles de gestion
de risque : se prémunir, réduire l’exposition au risque, maintenir le statuquo, éviter le risque,
décapitaliser, compenser et rompre (Lalau, 2008).
28
Etat de l’art et méthodologie
risques. Ex post, elle est supposée apporter la guérison et la rupture avec l’origine du risque.
Cette prégnance du magico-religieux a un double effet contraire : Il peut limiter l’angoisse
autant que faire sentir le risque ; autrement dit, le magico-religieux peut aussi bien réduire
qu’augmenter le sentiment de vulnérabilité (Lalau, 2008).
Dans la gestion de risque, la prévision tient une place considérable non seulement pour
évaluer les risques dans un contexte incertain mais aussi et surtout pour prévenir les effets
induits et anticiper les conséquences probables qui sont fonction des facteurs de vulnérabilité
entre autres les aspects sociaux, économiques et biologiques (Thomas, 2008).
c. Le choc
La vulnérabilité peut être contextuelle ou contemporaine mais dans tous les cas, la
porte d’entrée de la vulnérabilité est le choc : son intensité, son ampleur et la circonstance.
Parler de la résilience revient à parler de choc et de vulnérabilité. Ceci amène à la notion du
« choc de résilience » car la résilience est « la capacité à absorber une perturbation et à
réorganiser pour conserver ses fonctions essentielles » selon Walker et al. cités par Koffi
(2014). Les chocs sont classés en trois catégories. Premièrement, il y a les conflits sociaux.
Deuxièmement, les perturbations des systèmes de productions ainsi que leurs effets sur la
sécurité alimentaire. Et troisièmement, l’impact territorial des mutations socio-économiques
qui comprend aussi les aléas hydro-climatique et le changement climatique (Koffi, 2014).
Un choc donné ou des chocs répétés engendrent la perte de capacité qui notamment
fait échouer à son tour à une vulnérabilité multidimensionnelle i.e. perte généralisée, perte de
capacité économique et démographique, perte du bien-être et de la santé. Pour les
exploitations agricoles, les pertes se manifestent par la faible productivité agricole, la pauvreté
rurale, la faible diversification et le faible niveau d’éducation. Pour y remédier, les
agriculteurs tentent de pratiquer la diversification des activités (ibid.). Particulièrement, les
ouvriers agricoles sont les plus vulnérables à cause de la prévalence de la pauvreté causée par
le spiral des cycles de la faible productivité, le chômage saisonnier et la vulnérabilité aux
changements climatiques (PNUD, 2014).
29
Etat de l’art et méthodologie
La faible capabilité oriente vers la stratégie défensive et fait éloigner de la pratique
entrepreneuriale. La préférence est pour la stratégie de survie pour garder une assurance
minimum. C’est le « low risk, low return » exposé auparavant. Par conséquent, la capacité de
choix s’amincit. La stratégie de prévention débouche à la réduction de possibilité de réagir ex
post et impose la stratégie d’urgence i.e. la décapitalisation et la rupture. De ce fait, la
capacité de prévention se réduit à son tour. C’est le cercle vicieux de la pauvreté où l’on
assiste à une dégradation irréversible du potentiel productif, de l’autonomie et du jugement.
Renoncer et résister sont les maîtres mots de ce cercle vicieux où l’on ne peut pas s’en sortir
seul sans une intervention externe pour renforcer sa capabilité puis nouer de nouveau à une
préférence stratégique plus résilient et sortir de cette trappe de la pauvreté. L’assurance y joue
un rôle capital car un renforcement de capabilité engendre plus d’assurance pour faire face au
risque encouru (Lalau, 2008). Les innovations technologiques et sociales sont mises au-
devant de la scène pour rompre ce cercle vicieux de la pauvreté (figure 2). Seulement, elles se
heurtent à un problème d’ordre anthropologique car les sujets pris dans la trappe de la
vulnérabilité refusent par nature d’adopter et d’intégrer des solutions perçues comme exogène
et qui sont présentées à eux de façon imposée, en mode « top down » selon le terme anglo-
saxon (Olsson & al., 2014).
30
Etat de l’art et méthodologie
consort produisent ensemble des solutions dans un cadre d’échange interactive (Olsson & al.,
op. cit.).
Pour réduire la vulnérabilité, un triple défi sont à relever : (i) identifier les sujets
vulnérables, (ii) approfondir les connaissances sur les mécanismes de la vulnérabilité et (iii)
proposer des mesures préventives ou curatives. Le fait d’augmenter la capacité de gestion de
risque des pauvres améliore leur bien-être et constitue par la suite une issue à leur situation de
pauvreté chronique (Thomas, op. cit.).
1.1.3 La Résilience
La vulnérabilité et la résilience sont deux approches différentes pour étudier la même
situation d’un système donné. L’analyse de la vulnérabilité a une connotation négative en se
basant sur la fragilité du système tandis que l’analyse de la résilience comporte une
connotation positive (Provitolo & Antipolis, 2009).
31
Etat de l’art et méthodologie
de croissance économique faste, a été marquée par la conférence de Stockholm qui prônait le
développement humain, et les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979. Le système économique
mutait alors de l’Etat providence vers la régulation par le marché. C’est dans cette période
transitionnelle que le concept de la résilience, en tant que métaphore, a fait sa résonnance
sociétale ; autrement dit, le concept de la résilience sous-entend une connotation d’état
transitionnel. Dans l’analyse de la résilience, il faut toujours considérer l’origine scientifique
du concept quand on l’applique à la réalité sociétale afin d’éviter de galvauder le concept
(Koffi, 2014).
32
Etat de l’art et méthodologie
Dans le domaine de l’écologie et la socio-écologie, la résilience est assimilée à la
capacité d’absorber un choc tout en conservant ses structures qualitatives essentielles en dépit
d’une quelconque perturbation. En d’autres termes, la résilience a trait à un cycle adaptif
(PAM, op. cit.). La résilience humaine quant à elle comporte une dimension psychologique à
cause des interactions sociales, la représentation réelle du choc et le regard des autres. C’est
ce caractère traumatique qui différencie la résilience humaine et de la résilience sociale. La
résilience est ainsi définie comme « des traits caractéristiques de personnalité pour mobiliser
les forces intérieures insoupçonnées au moyen de lien social » (Koffi, 2014).
Le cycle adaptif est un modèle de transition entre différents états de stabilité. Dans ce
sens, il y a quatre phases en interaction dans la dynamique d’un système donné. Ce sont la
croissance, la conservation, l’effondrement ou la destruction et la réorganisation ou le
renouvellement. La résilience d’une structure repose sur sa capacité à franchir chacune de ces
différentes étapes (Provitolo & Antipolis, 2009).
33
Etat de l’art et méthodologie
La phase de réorganisation est une phase exploratoire qui est souvent chaotique et
aléatoire. Dans cette phase, les idées prennent formes, se concrétisent progressivement pour
s’acheminer vers une phase plus ordonnée qu’est la phase exploitation. A ce stade, l’invention
se transforme en action. C’est une phase entrepreneuriale où l’on découvre des améliorations
et progressivement l’on s’achemine vers la phase conservation qui est marquée par la
maturité. L’application des améliorations nécessite l’engagement de capitaux. En contrepartie,
elle permet de dégager une partie du capital et de s’adapter à une nouvelle et meilleure
situation où l’innovation est au rendez-vous ; c’est la phase de dégagement (Appartenance
Liens vivants, 2014).
34
Etat de l’art et méthodologie
De ce fait, le nouveau concept de la vulnérabilité résiliençaire a vu le jour pour argumenter
plutôt en faveur de la perception d’un continuum entre la vulnérabilité et la résilience. Il va
ainsi au-delà de la vision binaire pour affirmer que la vulnérabilité et la résilience peuvent
s’interagir. La vulnérabilité peut être modifiée par la résilience et celle-ci à son tour est liée
directement à la vulnérabilité. De ce fait, la vulnérabilité peut avoir des effets autant négatifs
que positifs selon l’échelle considérée (Provitolo & Antipolis, 2009).
a. La résistance
Un choc donné peut engendrer à la fois des déviances de survie tel que vol, pillage,
etc. et un redressement pour faire face à la situation moyennant des liens sociaux exogènes.
C’est dans ce sens que Stefan Vanistendael (Koffi, 2014) a évoqué le « réalisme de
l’espérance » qui pourrait constituer un moteur psychologique pour résister à l’inertie de la
résignation et d’initier par conséquent un développement renouvelé du lien social. Ce
processus de résistance et de dépassement du traumatisme permet de tricoter la résilience,
selon les termes de Bois Cyrulink et de raccommoder la déchirure pour vivre le mieux
possible (ibid.)
35
Etat de l’art et méthodologie
La zone de résistance est une zone d’inertie où le sujet a besoin d’aide pour s’en sortir
et prendre une trajectoire de résilience (Randriamiandrisoa & Ballet, 2014).
Le cas des exploitations agricoles illustre bien ce concept de résistance. Pour ces
dernières, les facteurs déterminants de l’insécurité alimentaire sont la superficie agricole
développée, l’accès à la terre, la production en riz, l’épargne et le choc. Le choc pousse les
ménages à rationner leur aliment pour avoir de quoi manger pour une période la plus longue
possible après un choc. C’est une apparence trompeuse car les ménages dans ce cas ont de
quoi manger pour une période plus longue que d’habitude mais la satisfaction des besoins
caloriques est remise en question. Bref, c’est une autre forme d’insécurité alimentaire. Ce
rationnement est une forme de résistance plutôt qu’une forme de résilience proprement dite.
C’est une stratégie d’atténuation pour résister et n’assurant pas la trajectoire de résilience. La
déscolarisation et le travail des enfants s’inscrivent dans cette même logique. Cette stratégie
fournit de la main d’œuvre supplémentaire pour le ménage afin d’atténuer les effets du choc
mais elle ne permet ni au ménage ni aux enfants déscolarisés de prendre une trajectoire de la
résilience (Randriamiandrisoa & Ballet, 2014).
36
Etat de l’art et méthodologie
capable de résister et de se conserver face à un choc ou de renouveler son système (Provitolo
& Antipolis, 2009).
b. La résilience
La théorie de la résilience s’appuie sur la dynamique et les interactions dans le
système socio-écologique. Le bien-être de l’être humain dépend du bien-être de l’écosystème.
Ceci pour dire qu’il faut accorder une importance particulière à la capacité de l’écosystème à
fournir les services essentiels (Olsson & al., 2014). Il y a trois formes de capacité adaptative :
Pour les agriculteurs, la résilience repose sur le degré de diversification des activités à
la fois agricoles et non agricole. A ceci s’ajoute la capacité d’innovation technique qui est
souvent le résultat du passage des projets de développement (CIRAD, 2014b). Le programme
de résilience revient à « produire les outils d’une homéostasie autarcique à destination des
populations vulnérables qui les font s’aider elles-mêmes et s’adapter (positivement ou
négativement) afin d’optimaliser la vie et les thérapies associées » (Thomas, 2008). Dans ce
contexte, la carte de résilience est un outil fort utile pour explorer les différents régimes et
voie de desserte en socio-écologie (Olsson & al., 2014). Il est à noter quand même que
l’élaboration de cette carte de résilience socio-écologique est souvent biaisée par des aspects
biophysiques et par le besoin d’incorporer des facteurs sociaux (ibid.).
37
Etat de l’art et méthodologie
donner des impacts indéniables aussi bien positifs que négatifs. L’agrégation des fortes
résiliences individuelles peut engendrer une forte résilience communautaire. C’est tout aussi
vrai que le contraire car une forte résilience individuelle peut amener le sujet à accaparer les
biens communs et porter atteinte à la résilience des autres membres de la communauté avec
un retour de manivelle sur le premier. C’est la complémentarité et la contradiction entre
résilience individuelle et résilience communautaire. Et il faut en tenir compte dans la
conception des politiques de développement si l’on veut préconiser la durabilité des stratégies
dont l’objet est d’empêcher le cercle vicieux du non résilience et de contrecarrer les
dégradations irréversibles des capabilités à long terme (Lalau, 2011).
38
Etat de l’art et méthodologie
En effet, il faut tisser le lien entre le tuteur et le vulnérable dans un cadre structurant i.e. Loi
pour que ce dernier trouve un sens à sa vie à l’instar d’un enfant blessé qui, pour s’en sortir, a
besoin de se sentir aimé, se développer dans un cadre structurant et de découvrir que la vie a
un sens (Lecomte, 2005). Le triangle de la résilience, Lien-Loi-Sens, illustre le tissage de la
résilience. Ceci donne une place considérable à l’altruisme qu’Emmanuel Levinas désigne par
« responsabilité d’autrui », pour faire face à l’adversité de la nature source de vulnérabilité
(Koffi, 2014).
39
Etat de l’art et méthodologie
à considérer. En effet, Hippocrate a découvert que la médecine ne guérit pas la nature. C’est
au contraire la nature qui se guérit elle-même. C’est tout aussi vrai pour la communauté : elle
a la capacité de se constituer et de se reconstituer d’elles-mêmes. Les intervenants ne font
qu’aider et faciliter le processus en adoptant quatre principes fondamentaux à savoir
premièrement ne pas nuire ; deuxièmement, combattre le mal par son contraire, troisièmement
mesurer et modérer et quatrièmement, faire chaque chose en son temps (Dufresne, 2015).
40
Etat de l’art et méthodologie
communauté internationale, le secteur privé et le concerné. Tenir compte des normes sociales
permet de gérer la transformation et mettre des balises pour humaniser la résilience. Dans ce
cas, on peut aller au-delà de la phase d’adaptabilité (prévention, auto-organisation avec
l’extérieur) pour grimper à la phase de transformabilité du système social où l’on travaille sur
la recomposition et l’innovation sociale (Koffi, 2014). La notion de résilience sociale rapporte
à la durabilité sociale que l’on peut analyser avec des approches multidimensionnelles telles
que le « livelihoods » et la capabilité. En fait, la résilience individuelle sous-entend résistance
et capacité d’adaptation à long terme, en bref un développement socialement durable. En
effet, un développement socialement durable consiste à améliorer en parallèle la capacité et le
bien-être afin de prendre en considération le social, l’économie et l’écologie pour tous c’est-à-
dire une distribution équitable et intra-générationnelle des capacités avec une transmission
intergénérationnelle (Lalau, 2011).
Folke et al. cités par Olsson et al. (2014) poussent plus loin en insistant que toute
tentative de développement durable doit considérer des stratégies d’intégration de l’homme et
de la nature ; c’est la prémisse même d’un développement économique et social. La
cartographie permet de comprendre les interactions de l’homme et son environnement pour
localiser la possibilité de point de rupture de la trappe de la pauvreté moyennant des services
offerts par l’écosystème afin d’améliorer ses moyens d’existence et de prendre ainsi une autre
trajectoire vers la durabilité.
41
Etat de l’art et méthodologie
différents stades de développement sont à considérer d’après les auteurs comme Gunderson et
Holling (Olsson & al., op. cit.). Se préparer aux événements c’est accroître et diversifier les
potentiels, capacités et capabilités, apprendre à vivre avec les événements pour acquérir une
dynamique résiliente au lieu de chercher à les maîtriser et les innover. Ainsi, la vulnérabilité
résiliençaire peut être utilisée pour définir et réaliser des actions sur le long terme autrement
dit des interventions durables (Provitolo & Antipolis, 2009). Pour Bellier et al., (2004) les
déterminants de phénomène sont les événements initiateurs et les événements renforçateurs
qui, une fois mâtés, auront de moins en moins d’impact sur les effets et le flux du danger
(figure 6).
L’essentiel est d’intervenir au niveau des déterminants des phénomènes, d’installer des
mécanismes de sécurité au lieu de modifier le phénomène proprement dit (Thomas, 2008).
1.1.4 La Capabilité
42
Etat de l’art et méthodologie
Ex post, cette liberté d’agent permet la mobilisation pour faire face aux conséquences du
risque. Cette agencéité joue un rôle primordial dans la capabilité (Lalau, 2008). Dans ce sens,
les innovations techniques, sociales, politiques et économiques incitent la mutation vers un
niveau plus importante (Olsson & al., 2014) en matière de capabilité.
Pour améliorer la capabilité, différentes actions peuvent être menées avec précaution.
Primo, il y a les actions libératrices qui consistent à libérer la sociabilité de l’homme, à
enlever les obstacles à sa manifestation ; entre autres, on peut noter les obstacles
psychologiques, les obstacles juridiques, les obstacles financiers et les obstacles
institutionnels. Secundo, les actions inhibitrices qui sont des actions de pénalisation. Tertio,
les actions catalysantes qui sont des actions homéopathiques et des gestes infinitésimaux
faites au moment opportun pour produire des résultats considérables. Quarto, on peut noter les
actions inspiratrices et les actions nourricières qui mettent les gens dans une situation de bien-
être (Dufresne, 2015).
43
Etat de l’art et méthodologie
La réaction face à une perturbation ou choc se manifeste par le « coping », la
résignation et le fatalisme (Lalau, 2008).
44
Etat de l’art et méthodologie
résilience pousse l’individu à pratiquer une stratégie défensive et de sauvegarde. C’est la
gestion d’urgence émaillée de fatalisme et d’attentisme. Par contre, la forte résilience propulse
l’individu vers l’adoption d’une pratique productive, un mode d’accumulation de capital et
une réorientation stratégique majeure (Lalau, 2011).
1.1.5.1 L’acculturation
45
Etat de l’art et méthodologie
b. Mécanisme de l’acculturation
Malgré le rapport de force entre les différentes cultures, les groupes socialement plus
forts ne s’imposent pas toujours face aux groupes plus faibles. Le processus d’acculturation
est un amalgame permanent de construction, de structuration et de déstructuration. Il n'y a pas
forcément de cultures donneuses ni de cultures receveuses ; ceci pour dire que l'acculturation
n'est jamais à sens unique. Il y a souvent dans un premier temps une méfiance ou une
opposition face à la culture du pays d'accueil, puis une adoption d'éléments de cette culture ou
au contraire un rejet i.e. une contre acculturation, pour réaffirmer certains traits de la culture
d'origine. Le processus d’acculturation est souvent complexe ; il est à la fois fait de mélanges,
de réinterprétations et d’assimilations pour parvenir ainsi au syncrétisme qui est le métissage
de traits culturels (Cuche, 1996).
c. Types d’acculturation
Le sociologue français Roger Bastide distingue plusieurs types d'acculturation : une
acculturation spontanée par le biais d’un contact culturel libre, une acculturation forcée,
organisée, imposée par un groupe à l’instar de la colonisation ou de l'esclavage et une
acculturation planifiée, contrôlée, visant à construire à long terme une nouvelle culture. C’est
par exemple le cas de la culture prolétarienne des ex-pays socialistes ou une culture nationale
(Bastide, 1985).
Etant synonyme de disparition totale d’une culture d’un groupe qui intériorise celle
d’un autre avec qui il est en contact, l'assimilation constitue le cas extrême de l'acculturation.
La syncrétisation ou le métissage culturel est la combinaison entre culture d’origine et culture
nouvelle tandis que le multiculturalisme désigne la cohabitation entre cultures sans qu’il y ait
combinaison ou assimilation. A l’opposé de l’assimilation se trouve la contre-acculturation
qui est le rejet et le refus de la nouvelle culture donc le retour à la culture d'origine. Etant un
phénomène consenti, l’acculturation se distingue de l’ethnocide qui est une destruction
systématique de la culture d’un groupe. L’ethnocide élimine par tous les moyens les modes de
vie et les modes de penser (Kartomi, 1981). En d’autres termes, « l’acculturation décrit des
changements dans les attitudes, les valeurs ou les comportements que des membres d’un
groupe culturel manifestent quand ils s’inspirent des normes d’une autre culture ou d’un autre
groupe » (Benabdallah, 2010).
46
Etat de l’art et méthodologie
(O'Guinn et al., 1986). Dans cette optique, trois modèles d’acculturation se distinguent : Le
modèle unidirectionnel : les individus ont des vitesses d’acculturation différentes mais le
résultat est le même qui est l’adaptation à la culture d’accueil. C’est la facette
assimilationniste de l’acculturation où la culture d’accueil est adoptée et la culture d’origine
abandonnée progressivement (La Framboise, 1993) ; (Wallendorf & Reilly, 1983). Le modèle
bidirectionnel prend en compte plusieurs directions d’acculturation (Berry, 1980) ; (Penaloza,
1994) ; (Jun, 1993) ; (Mendoza, 1989). Les membres du groupe culturel minoritaire adoptent
la culture d’accueil tout en conservant leur culture d’origine. Dans ce sens, des auteurs (Berry,
1980) ; (Rudmin, 2003) ont proposé quatre types d’acculturation : l’intégration, l’assimilation,
la séparation et la marginalisation. L’intégration combine l’héritage culturel et l’adoption des
valeurs culturelles de la société d’accueil. La séparation insinue un évitement d’interaction
entre la culture d’origine et la culture d’accueil. L’assimilation est l’abandon de la culture
d’origine au profit de l’adoption de la nouvelle culture tandis que la marginalisation se
manifeste par le sentiment de rejet de la culture d’accueil et l’absence de désir de maintenir la
culture d’origine. Le modèle post-assimilationniste est une récente lignée de travaux pour qui
l’acculturation est plutôt situationnelle (Penaloza, 1994).
47
Etat de l’art et méthodologie
communs mais bénéfiques que certains membres de la communauté pratiquent déjà. Le
concept déviance positive a enregistré un succès pour améliorer le statut nutritionnel de
milliers d’enfants dans les années 90 en Asie et Afrique (PDI, 2008). Au début des années
90, l’ONG Save the Childreen avec Sternin et son équipe ont pu constater dans son travail
d’évaluation l’efficacité de l’approche Déviance positive sur la réduction de la malnutrition
infantile au Viêtnam où le taux de la malnutrition sévère chez les enfants de moins de 03 ans a
diminué de 74% (Marsh, 2004). Dans cette communauté, les familles ont presque les mêmes
conditions de vie i.e. même contexte socio-économique mais force est de constater que
certains enfants ont un poids et un taux de croissance supérieurs à la moyenne. L’étude par
l’approche déviance positive a permis de savoir que les mères de ces enfants en déviance
positive dispensaient plus d’attention à leur progéniture en l’allaitant et le nourrissant plus
fréquemment que les autres mères le font. Le mode de préparation et la composition des
aliments des enfants sont les mêmes mais le fait de les allaiter et de les nourrir plus
fréquemment permettent à ces derniers d’être bien nourris. Fières de la bonne croissance de
leurs enfants, ces mères positivement déviantes parlent de leur succès aux autres mères. Et
c’est ainsi que le taux de malnutrition dans cette communauté vietnamienne s’est réduit
considérablement (PDI, op. cit.)
48
Etat de l’art et méthodologie
L’approche permet de comparer la pratique non commune qui confère des avantages
supplémentaires aux pratiquants par rapport au reste de la communauté. Un tel comportement
est plus acceptable et adoptable mais aussi et surtout pérenne dans une communauté où
certains individus le pratiquent déjà. L’approche déviance positive implique un partenariat
avec la communauté pour entreprendre l’étude de cas, identifier 04 à 06 individus qui ont
enregistré des résultats inattendus malgré le risque, interviewer et observer ces individus afin
d’identifier le comportement ou la pratique qui sont à l’origine du succès, analyser les
découvertes pour confirmer que la pratique n’est pas commune et qu’elle est accessible pour
ce qui veut l’adopter, concevoir des activités encourageant le changement de comportement
de la communauté en adoptant le nouveau comportement, faire le suivi et l’évaluation des
actions et des résultats (PDI, 2008).
Cette approche dissipe la discrimination ; elle reflète plutôt une bonne équité dans la
mesure où les solutions proposées à la communauté sont accessibles à tous les membres du
groupe vivant dans les mêmes conditions socio-économiques. Elle permet à la population
locale de trouver dans leur milieu la solution à leur problème. De surcroît, l’approche
déviance positive encourage la communauté à mener des recherches pour faire face à leurs
propres problèmes et de se sevrer de la mentalité d’assistanat (Andrianaivoarimanga, op.cit.).
Partant d’un groupe de référence, l’approche déviance positive permet de créer des
innovations sociales, techniques, institutionnelles, organisationnelles et politiques. Le groupe
de référence peut être une organisation, une société ou une norme de pratique en affaire ou en
normes locales. Un des cas le plus cité en matière de déviance positive en développement et
organisation est le travail de Save the Children dans la lutte contre la malnutrition au
Viêtnam. En travaillant dans les communautés ayant d’enfants malnutris et, qui partagent les
mêmes ressources et qui vivent dans les mêmes statuts socioéconomiques, Save the Children
a repéré un petit groupe de familles dont les enfants paraissent bien nourris. Après étude,
49
Etat de l’art et méthodologie
force est de constater que les mères de ces enfants leur mettent des ingrédients
supplémentaires dans leurs aliments habituels. Ce sont des petites crevettes collectées dans les
paddy et des bourgeons de feuilles de patate douce. D’après l’opinion publique, ces aliments
ne sont pas du tout commodes pour les enfants. Au lieu d’introduire de l’extérieur des
complémentations nutritionnelles, Save the Children a opté pour l’amplification de cette
pratique des familles positivement déviantes. Le bilan de l’approche fait état de 250
communautés et 50 000 enfants ayant pu parvenir à récupérer un bon statut nutritionnel entre
1991 et 1999 (PDI, op. cit.).
La limite de cette approche se trouve dans la non identification des exemples positifs
hors du commun ou spécifiques ou probants. Elle est inappropriée dans un milieu où les
services minima ne sont pas disponibles tel qu’aliment et compétence locale (Marsh, 2004).
L’application de l’approche déviance positive s’est étendue dans le domaine de l’agriculture à
l’instar de l’agriculture en Afrique. Elle a été suggérée pour identifier, encourager et générer
les innovations locales des agriculteurs locaux. Ces innovations sont devenues des éléments
clés pour le développement agricole en Afrique entre autres dans le domaine de la production
fourragère, la lutte contre les ennemis de la culture, la gestion des ressources naturelles, le
développement institutionnel et organisationnel (Andrianaivoarimanga, 2010).
50
Etat de l’art et méthodologie
comportement communautaire et peuvent servir aux projets de développement pour mieux
promouvoir une meilleure condition de vie.
1.2 Méthodologie
Machiavel, le penseur italien de la Renaissance, a affirmé que « la fin justifie les
moyens ». Cette expression fût depuis toujours une source de multitude de divergences et de
tergiversions. Le moins que l’on puisse dire est que l’inverse est aussi vrai et que les moyens
justifient aussi la fin notamment dans le domaine de la recherche. En effet, la validité des
résultats obtenus dépend en grande partie de la fiabilité et de la pertinence des moyens utilisés
pendant les travaux. Ce chapitre traite le bien fondé des matériels et des méthodes communs
qui ont été retenus et utilisés pour délier la problématique de recherche de cette thèse et
parvenir à la vérification des hypothèses. Succinctement seront développés dans les
paragraphes qui suivent la zone d’étude, les matériels et la méthodologie de travail. L’objectif
ultime est d’entreprendre des travaux de recherche régis par une démarche méthodologique
respectant la règle de l’art et permettant de parvenir de façon scientifique aux résultats
escomptés et exposés antérieurement.
51
Etat de l’art et méthodologie
Le chef-lieu du district de Moramanga est localisé à 110km de la capitale sur la route
nationale n°2.
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ANTSIRANANA
Zone Ambatondrazaka
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TOAMASINA
MAHAJANGA
Région Alaotra Mangoro
Andaingo
ANTANANARIVO Moramanga
Amboasary Gare
FIANARANTSOA
TOLIARA Antaniditra Fierenana
Mandialaza
Ampasimpotsy
Morarano Gare
Ambohidronono
Zone Analamanga Zone Atsinanana
Ambatovola
Belavabary
Anosibe Ifody Andasibe
Sabitsy Anjiro
Moramanga ville
Vodiriana Ampasimpotsy Gare
TanandavaAmbohibary Beforona
Mangarivotra Lakato
En matière de sécurité alimentaire, Moramanga est comprise dans une région rizicole
de 120 000 ha de rizières dont 35 000 ha aménagés et avec bonne maîtrise d’eau. La
production rizicole annuelle de la région est estimée à 300 000 tonnes par an. Ceci joue un
rôle majeur dans la sécurité alimentaire de la région et de sa population. La rivière de
52
Etat de l’art et méthodologie
Mangoro offre une opportunité de pêche de crevettes bleues et d’anguilles. Un lot conséquent
de ressources naturelles, minières et énergétiques se trouve dans le district de Moramanga
entre autres le corridor forestier Zahamena - Ankeniheny de plus de 200 km de long, la
plantation de pins de la société Fanalamanga d’une superficie de 60 000 ha, les zones humides
sites Ramsar d’Alaotra et de Torotorofotsy, les réserves spéciales de gîtes de sauve souris
d’Amboasary et d’Analamazaotra Moramanga, les sites éco-touristiques du parc national
d’Andasibe Mantadia et Zahamena, le gisement de cobalt et de nickel d’Ambatovy, le
graphite d’Andasibe, les pierres précieuses et l’or d’Anosibe An’Ala et de Didy, le central
hydroélectrique de la Mandraka et les chutes d’Andriamamovoka et de Namonoana à Anosibe
An’Ala. Tout ceci démontre à quel point le district de Moramanga possède des potentialités et
des opportunités économiques pour servir de levier à son développement socio-économique
(ibid.).
300 150
280 140
260 130
240 120
220 110
200 100
180 90
160 80
140 70
120 60
100 50
80 40
60 30
40 20
20 10
0 0
J A S O N D J F M A M J
Précipitation Température
53
Etat de l’art et méthodologie
Moramanga est situé dans une zone pluvieuse pour toute l’année et un climat propice à
l’agriculture (Rasoamanana, 2015).
La mine de nickel et de cobalt exploitée par la société Ambatovy, qui a une durée de
vie prévue de 30 ans, est située à environ 14 km à vol d’oiseau au nord-est de la ville de
Moramanga. L’implantation de la société depuis l’année 2007 engendre à coup sûr des
impacts sur l’économie, la démographie et l’aménagement de la ville de Moramanga voire le
district. En effet, l’exploitation de nickel et de cobalt menée par la société Ambatovy et les
autres perspectives de développement agricole initiées par une pléiade de projets de
développement dans les communes aux alentours de la ville de Moramanga auraient influencé
la situation socio-économique de la zone (ONU Habitat, 2012 ; PNUD Madagascar, 2007)
) (
d’autant plus que le marché de Moramanga, grâce au financement de la société Ambatovy, est
en cours de construction pour devenir un des plus grands marchés de haut standing du pays et
de l’Afrique de l’Est avec un coût de trois millions de dollar américain. Cet argent fait partie
du fonds d’investissement social de vingt-cinq millions de dollar américain offert par le géant
du nickel afin de promouvoir et de soutenir le développement socio-économique de sa zone
d’implantation et par extension du Pays hôte (Ambatovy, 2013).
54
Etat de l’art et méthodologie
croissance démographique de 3,1% s’avère très élevé car la moyenne nationale est de 2,8%
(EPP PADR, 2007). L’activité principale des 84,3% des chefs de ménage est l’agriculture.
Les activités secondaires ont trait notamment à l’élevage (60,8%), au salariat (11,0%), à
l’artisanat (7,3%) et à l’exploitation forestière et aux autres activités primaires (6,8%) selon
les études réalisées par le cabinet Savaivo (2012).
55
Etat de l’art et méthodologie
b. Ambatovy, le géant du nickel
Depuis l’année 2006, la société Ambatovy a commencé à installer ses infrastructures à
Moramanga. C’est « une compagnie minière de nickel et de cobalt à grande capacité de
production. Avec un investissement total de plus de sept milliards de dollars, Ambatovy est le
plus important investissement étranger jamais réalisé à Madagascar et l’un des plus grands du
genre en Afrique sub-saharienne. La production annuelle d’ Ambatovy s’élèvera à 60 000
tonnes de nickel raffiné, 5 600 tonnes de cobalt raffiné et 210 000 tonnes d’engrais sous forme
de sulfate d’ammonium pendant au moins 29 ans. En 2015, l’entreprise a atteint un niveau de
production de 90% de son objectif. Ce qui fait du nickel le premier produit d’exportation de
Madagascar, créant un stimulus significatif pour l’économie nationale, régionale et locale. »
(Ambatovy, 2011). Depuis son activité à Moramanga, où la société prélève ses minerais,
Moramanga a été façonné indéniablement sur tous les plans. Les retombées et les impacts de
cet investissement colossal aussi bien positifs que négatifs se font sentir et manifester dans la
ville de Moramanga et ses alentours.
56
Etat de l’art et méthodologie
sur les domaines d’étude ainsi que sur les démarches méthodologiques et les matériels de
recherches. De surcroît, des bases de données héritées des projets PSA et ERI ont été
exploitées pour permettre une bonne connaissance du terrain. Celles-ci ont permis de dresser,
de délimiter la zone d’étude et de procéder à l’inventaire des PPD encore présents sur le
terrain afin d’en élaborer une liste exhaustive. A ceci s’ajoutent les informations obtenues par
le biais des intervenants en activité dans la zone, entre autres l’association Voahary Voakajy
et la société Ambatovy.
Afin d’obtenir un bon niveau d’adhésion des autorités locales et garantir par la suite
une bonne fiabilité des données, le chef de district de Moramanga a été contacté et a donné
par la suite une autorisation officielle servant de porte d’entrée officielle auprès des autorités
des communes et des villages concernés. La liste exhaustive des PPD ainsi constituée a servi
d’univers d’étude pour un échantillonnage systématique et sortir la liste des PPD qui
constituent les échantillons. Un questionnaire a été conçu dans ce sens avec les variables des
trois hypothèses. Les enquêtes ont été réalisées par 07 enquêteurs composés de 04 ex-agents
de terrain de PSA, 03 enquêteurs de niveau Bac + 3 et un ingénieur agronome comme
superviseur d’enquêtes. Chaque passage aux différents villages était certifié par un ordre de
mission visé par les autorités villageoises ; ceci pour assurer et garantir la validité des
informations collectées.
En ce qui concerne les matériels soft, outre l’informatique bureautique, les logiciels
statistiques SPSS et XLSTAT ont été utilisés et permis de faire des analyses statistiques. Le
logiciel Arcview servait aux travaux de cartographie et de système d’information
géographique ou SIG.
57
Etat de l’art et méthodologie
a. La démarche exploratoire
La démarche exploratoire était un passage obligatoire pour bien cerner les idées
maîtresses de l’étude, les raisonnements et les évolutions conceptuelles relatives aux thèmes
de la thèse. Cette étape consistait à faire des recherches bibliographiques et des entretiens
informels auprès des personnes ressources (Ramananarivo R. , 2004). La démarche
exploratoire permettait par la suite de bien formuler la problématique, les questions de
recherche, les hypothèses de travail et les objectifs de la recherche. De même, cette étape a
permis d’explorer différents types de méthodologie de recherche et d’échafauder par la suite
la méthodologie du projet de thèse depuis la conception jusqu’à l’interprétation des résultats
en passant par la collecte de données.
b. La démarche formelle
La démarche formelle est constituée principalement par la collecte de données
nécessaire à l’étude. Ce processus comprend chronologiquement les étapes suivantes :
Ces travaux ont été réalisés pendant la première année du projet de thèse.
o Le site d’enquête doit être constitué par une unité administrative qu’est le
« fokontany » situé dans le district de Moramanga.
o Le site d’enquête doit avoir bénéficié de l’intervention du projet de sécurité
alimentaire PSA ou du projet de développement agricole d’ERI.
o Le site n’est pas situé loin d’une route principale telle que route nationale et route
d’intérêt provinciale.
58
Etat de l’art et méthodologie
ces 12 communes rurales ont été retenus pour constituer l’univers géographique de l’étude
relative à la zone de PSA.
Z
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n
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Andaingo Andaingo
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Mandialaza
Mandialaza
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Ampasimpotsy Ampasimpotsy
Morarano Gare Morarano Gare
Ambohidronono Ambohidronono
Ambatovola Ambatovola
Belavabary Belavabary
Sabotsy Anjiro Andasibe
Andasibe
Sabotsy Anjiro Anosibe Ifody
Anosibe Ifody Moramanga ville Légende 2: Zone d'étude
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Moramanga ville
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2
Vodiriana Ampasimpotsy Gare Vodiriana Ampasimpotsy Gare
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Ambohibary Beforona Beforona
Tanandava Tanandava Ambohibary
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Mangarivotra Lakato Mangarivotra Lakato
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Echelle
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0
3
0
Figure 10 : Carte synoptique de la zone de PSA vs Zone d’étude de la thèse
Source : Auteur
PSA a subdivisé le district de Moramanga en trois zones suivant les axes routières
(tableau 2) :
Tableau 2 : Liste des villages et des communes d’enquête pour la zone PSA
Zone EST (RN* 2) Zone Nord (RN* 44) Zone Ouest (RIP**)
Fokontany Commune Fokontany Commune Fokontany Commune
1 Ampitambe Ambohibary Amboanjo Amboasary Ambohidronono Ambohidronono
2 Analalava Ambohibary Amboasary Amboasary Ambohimarina Ambohidronono
3 Antsirinala Ambohibary Ambohimiarina Amboasary Ampasimpotsy Ampasimpotsy
4 Befotsy Ambohibary Ampangabe Amboasary Ambodinifody Anosibe Ifody
5 Sahafitana Ambohibary Antanandava Amboasary Ankarefo Anosibe Ifody
6 Soavinorona Ambohibary Amboasarikely Andaingo Anosibe Ifody Anosibe Ifody
7 Ambatoharanana Ampasimpotsy Gara Ambodirano Andaingo Antatabe Belavabary
8 Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara Andranomadio Andaingo Belavabary Belavabary
9 Antsahatsaka Ampasimpotsy Gara Ankodahoda Andaingo Mandialaza Mandialaza
10 Tsiazompody Ampasimpotsy Gara Ambohibolakely Morarano Anjiro Sabotsy Anjiro
11 Ampangalantsary Andasibe Ambohidray Morarano Ambodimanga Sabotsy Anjiro
12 Amparafara Andasibe Androfia Morarano Anjiro Sabotsy Anjiro
13 Morafeno Andasibe Marovoay Morarano Mahasoa Sabotsy Anjiro
14 Falierana Andasibe Morarano Morarano
*RN : route nationale
**RIP : route d’intérêt provinciale
59
Etat de l’art et méthodologie
En tout, l’enquête pour la zone PSA-ADRA a pu couvrir 41 fokontany répartis dans
12 communes du district de Moramanga. ERI pour sa part est intervenu dans quatre
communes rurales de Moramanga, à savoir Morarano, Andasibe, Beforona et Ambatovola.
Etant donné que les villages de la commune d’Ambatovola ne remplissent pas les critères de
sélection des sites d’enquête à cause de l’enclavement, les trois premières communes
constituent la zone d’étude ERI. Ce qui fait trois communes sur quatre et 17 fokontany
(tableau 3). Ces communes se situent aux alentours de la zone forestière du parc national
d’Andasibe et de la zone du projet de la nouvelle aire protégée Ankeniheny Zahamena ou bien
NAP CAZ.
60
Etat de l’art et méthodologie
o la compilation de toutes les listes en une seule liste mère.
La liste mère de PPD ainsi constituée est subdivisée en sous liste PSA et sous liste
ERI.
Cette formule préconise une marge d’erreur de 05% et un seuil de confiance de 95%
(Le Maux, 2011). La démarche de l’échantillonnage aléatoire systématique comprend
successivement 04 étapes :
61
Etat de l’art et méthodologie
Les enquêteurs allaient et travaillaient par pair dans un village afin de prévenir autant
que possible toute tentation de falsification d’information lors de la collecte de données. Les
questionnaires remplis ont été retournés par les enquêteurs et entreposés en lieu sûr attendant
l’étape suivante qu’est le traitement des données collectées. Des entretiens informels avec des
informateurs clés ainsi que des observations, faites par les enquêteurs, complétaient les
données de façon qualitative pour servir à des analyses plus poussées dans la démonstration
des hypothèses de travail.
62
Etat de l’art et méthodologie
Le figure 11 donne une vue récapitulative du processus de traitement de données.
Typologie :
ACP, AFD, CAH, AFC
Modélisation :
Régression linéaire
Légende :
- ACP : Analyse de Composantes principales
- AFD : Analyse Factorielle Discriminante
- CAH : Classification Ascendante Hiérarchique
- AFC : Analyse Factorielle de Correspondances
63
Etat de l’art et méthodologie
Les analyses statistiques sont menées de façon progressive pour déboucher à une
analyse systémique qui regroupe les variables pertinentes à la dernière étape et permettre ainsi
une étude holistique prospective (figure 12).
Figure 12: Schéma du processus de traitement des données suivant les hypothèses
Source : auteur
1.2.4 Chronogramme
Le calendrier des travaux de cette de thèse est donné par le tableau 4. Les activités ont
commencé au début de l’année universitaire 2014-15.
4
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Trim
Activités
1 Préparation et soumission du projet de thèse x x
2 Arrêtage des sites d'enquêtes x
2 Préparation logistique et inscription x
3 Prise de contact avec les autorités locales x
4 Bibliographie initiale et élaboration de l'état de l'art x x x x x x
5 Identification des informateurs clés et autorités communales x
6 Identification des paysans à enquêter x
7 Conception du protocole n°1 et questionnaire terrain n°1 x
8 Test et édition du questionnaire n°1 x
9 Recrutement et formation des enquêteurs x
10 Enquêtes proprement dites x x
11 Entretien avec les informateurs clés x
12 Traitement des données et analyses des résultats x x x x x x x
13 Production de l'article n°1: symposium du Projet EGALE x
14 Production de l'article n°2: Doctoriale 2ème édition, Toliara x
15 Production de l'article n°3 pour symposium MADASHS x x x
16 Production de l'article n°3 pour symposium MADASHS x x x
17 Rédaction progressive x x x x x x x x x x x
18 Soumission du livre au directeur de thèse x
19 Corrections ittératives x x x x
20 Soutenance X
21 Formalité administrative finale X
64
Etat de l’art et méthodologie
La soutenance a eu lieu le 19 Octobre 2017 à l’Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques de l’Université d’Antananarivo.
Conclusion partielle
La méthodologie retenue pour ce travail de recherche a été définie et adoptée pour
tenter d’apprécier au mieux la réalité du terrain. Ils constituent la base méthodologique
commune de la thèse pour étudier les deux échantillons PSA et ERI suivant les trois
hypothèses définies dans la partie problématique. Ces derniers sont issus de deux populations
qui ont bénéficié deux différents projets. Ce traitement distinctif permet de procéder à des
analyses comparatives, de découvrir et de tirer par la suite les théories de développement des
agriculteurs positivement déviants de Moramanga. L’état de l’art issu de la recherche
bibliographique alimentait aussi les analyses et les interprétations des résultats des traitements
des données pour aboutir à des discussions pertinentes qui convergeaient à cette théorisation.
65
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
66
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Introduction
Il est souvent dit que Madagascar regorge de ressources naturelles exceptionnelles.
Pourtant, il est classé parmi les pays les moins développés de la planète et la majorité de sa
population, entre autres la population rurale, vit dans une extrême pauvreté (PAM, 2014). La
Grande Ile est devenue un pays de toutes les vulnérabilités : économique, climatique,
sanitaire, institutionnelle et par-dessus tout alimentaire. Cette situation de vulnérabilité s’est
généralisée dans le Pays et s’empire de plus en plus dans le monde rural et le secteur agricole
notamment en matière de sécurité alimentaire. Dans ce contexte, une problématique de fond
émerge : les petites exploitations agricoles ont du mal à assurer leur sécurité alimentaire en
tant que ménage malgré les actions de développement apporté pour redresser la situation.
Cette problématique alimentait la recherche consacrée à cette partie suivant deux questions de
recherche majeures sont :
- comment et vers quoi évoluait la sécurité alimentaire des PPD depuis la fin des
projets d’appuis ?
- quelle est la vulnérabilité des PPD en matière de sécurité alimentaire ?
L’objectif de cette partie est de mettre en relief la différenciation des PPD en matière
de sécurité alimentaire. Les objectifs spécifiques consistent à :
- définir et de comprendre les modes de sécurité alimentaire des PPD,
- identifier par la suite leurs points de vulnérabilité.
67
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
68
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
- l’Analyse en Composantes principales ou ACP,
- l’Analyse Factorielle des Correspondances ou AFC,
- la Classification Ascendante Hiérarchique ou CAH,
- l’Analyse Factorielle Discriminante ou AFD,
- le test d’égalité d’échantillons indépendants : test de normalité, test de Levene
et test t-Student,
- la régression linéaire multiple,
- ’Analyse de variances ou ANOVA
La matrice des composantes donne la contribution de chaque variable sur chacune des
composantes principales. Elle permet ainsi d’identifier les variables qui composent chacun
des facteurs. Le diagramme des composantes donne la projection des variables dans l’espace
et permet de visualiser le poids de chaque variable sur les composantes. Le recours à la
rotation varimax permet d’avoir une optimisation de la projection. Ainsi, La matrice des
composantes après rotation varimax et la représentation graphique permettent de configurer
mieux la composition des deux facteurs et relier les variables à la composante correspondante.
A partir de ces équations, les scores de chaque groupe sont calculés et attribués à
chacune des observations. Ceci permet de les affecter manuellement au groupe Subsistance ou
au groupe Productivité suivant leurs plus grands scores respectifs, de procéder par la suite à
l’Analyse Factorielle Discriminante.
69
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
sont au nombre de n-1 des variables indépendantes qui est dans ce cas-ci le nombre des
composantes principales retenues. Le tableau des valeurs propres donne le pourcentage de la
variation expliquée par la fonction déterminante. Plus ce pourcentage est élevé, plus la
fiabilité de l’analyse est meilleure. A la fin, AFD donne les résultats d’affectation des
observations avec leurs scores respectifs et confirme ainsi la typologie des observations.
Pour comparer deux moyennes d’une variable dans deux échantillons différents, la
variable dépendante doit être une variable d’échelle, la variable indépendante quant à elle est
dichotomique. L’hypothèse nulle H0 est l’égalité des deux moyennes (H0 : µ1=<µ2). Si le
niveau de signification du test t est supérieur au seuil de signification retenu, il faut retenir et
conclure que les moyennes de la variable sont égales dans les deux échantillons. Dans le cas
70
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
contraire, il faut rejeter H0 et conclure que les deux moyennes de la variable sont
probablement différentes dans les deux échantillons.
Le premier tableau expose les moyennes calculées, c’est la statistique descriptive des
échantillons par rapport à la variable. Ce tableau permet de lire entre autres les moyennes et
les écart-types respectifs. Pour conclure sur la signification de la différence des moyennes, il
faut lire le deuxième tableau et le test proprement dit. Il comprend les résultats du test
d’égalité de variances de Levene et du test t-Student.
Le test de Levene qui passe en premier lieu permet de vérifier l’égalité de variances de
la variable étudiée dans les deux échantillons. L’hypothèse nulle H0 est l’égalité des variances
dans les deux échantillons (H0: Ϭ12 = Ϭ22), l’hypothèse alternative H1 est la différence des
variances (Ϭ12≠Ϭ22). De cette signification dépend la lecture des résultats du test t-Student. Si
la signification p-value du test de Levene est supérieur à α=0,05, il faut retenir l’hypothèse
nulle H0 et conclure une égalité des variances. Par la suite il faut lire la première ligne du
tableau pour le test t-Student et conclure sur la signification du test et l’égalité des moyennes
de la variable sur les deux échantillons. Si le niveau de signification p-value du test de Levene
est inférieur à α=0,05, il faut rejeter l’hypothèse nulle, les variances sont donc différentes et il
faut dans ce cas pour continuer lire la deuxième ligne et conclure sur la signification du test et
d’égalité des moyennes.
71
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
d’augmentation ou de réduction de Y par rapport à X. La grandeur des coefficients de
régression indiquent l’importance de l’effet de chaque variable sur Y tout en contrôlant l’effet
de l’autre VI sur VD.
L’étude de l’effet combiné des deux composantes est le fait d’assembler toutes les
variables indépendantes dans l’analyse de régression. L’étude de l’effet combiné des variables
de la sécurité alimentaire des exploitations agricole permet de pousser encore plus loin les
analyses. En effet, on peut considérer, pour cette partie, que la sécurité alimentaire totale SA
est égale à la somme des deux composantes retenues. Ce qui attribue un nouveau score à
chacune des observations. Les scores ainsi obtenus sont traités en régression linéaire multiples
et donnent les résultats.
Les observations sont classées par le biais de CAH selon leur score en sécurité
alimentaire. Les résultats de la classification sont donnés par le tableau des points centraux et
72
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
le tableau synoptique des classes. En premier lieu, le tableau des points centraux donne les
points centraux de chaque classe et permet ainsi de catégoriser et hiérarchiser ces classes
selon la valeur de leur point central respectif. En second lieu, le tableau synoptique des classes
est constitué par les moyennes, les minimums et les maximums de chacune des classes ainsi
que leur proportion respective.
En outre, les scores moyens de chaque classe ainsi que les minimums et les
maximums servent à établir l’échelle de la variable dépendante étudiée qui est la sécurité
alimentaire pour cette partie.
L’AFC est basée sur l'analyse des profils. Un profil est une fréquence relative égale à
l’ensemble des fréquences divisées par leur total. Il reflète la façon dont la catégorie d'une
variable varie selon les catégories de l'autre variable. Le tableau des profils lignes donne ainsi
les profils lignes et permet d’étudier la proximité entre les groupes. Le tableau des distances
khi-deux affiche les distances khi-deux entre les points lignes et les points colonnes. Il permet
ainsi de détecter les cas similaires dont la distance est petite.
73
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
2.2 Résultats
Sont exposés succinctement dans ce paragraphe le regroupement des variables de
l’hypothèse en composantes principales, la typologie, la comparaison des deux échantillons de
l’univers d’étude, la modélisation, la classification et l’analyse des correspondances entre les
variables de la sécurité alimentaire ainsi que l’analyse de la vulnérabilité de la sécurité
alimentaire des PPD.
PSA ERI
Initial Extraction Initial Extraction
Capacité 1,00 0,53 1,00 0,56
Autonomie 1,00 0,99 1,00 1,00
IAS 1,00 0,99 1,00 1,00
Diversité 1,00 0,80 1,00 0,54
Tous les coefficients d’extraction sont largement supérieurs à 0,30. Ce qui permet de
conclure une bonne qualité d’extraction et de retenir ainsi toutes les variables initiales.
74
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
D’après ces résultats, les deux premières composantes permettent d’expliquer 82,6%
de la variation pour PSA et 77,41% pour ERI ; la projection de chacune des variables sur les
composantes est donnée par le tableau 7.
PSA ERI
Avant rotation Après rotation Avant rotation Après rotation
Composante Composante Composante Composante
1 2 1 2 1 2 1 2
Capacité 0,6 0,4 0,3 0,6 0,3 0,66 0,1 0,7
Autonomie 0,9 -0,3 0,9 0,2 0,9 -0,23 0,9 0,13
IAS -0,9 0,3 -0,9 -0,2 -0,9 0,23 -0,9 -0,13
Diversité 0,4 0,8 0,0 0,9 0,3 0,64 0,1 0,7
La composante 1 est constituée par Autonomie et IAS tandis que la composante 2 par
Capacité et Diversité.
De tout ce qui précède découlent les équations primaires pour chacun des modèles
cités ci-dessus :
- Modèle PSA
Subsistance = 0,9 * Autonomie – 0,9 * IAS
Productivité = 0,6 * Capacité + 0,9 * Diversité
- Modèle ERI :
Subsistance= 0,9 (Autonomie - IAS)
Productivité = 0,7 Capacité + 0,7 Diversité
75
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Valeur Corrélation
Fonction % de la variance % cumulé
propre canonique
L’analyse avec AFD débouche aux affectations des observations dans les deux
groupes i.e. Subsistance et Production selon leur score respectif (tableau 9).
Ces résultats dénotent la prévalence des deux groupes dans chacun des échantillons
avec des proportions plus ou moins égales (figure 14).
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Subsistance Productivité Subsistance Productivité
PSA ERI
76
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Ce graphique confirme la répartition plus ou moins égale des observations dans
chaque échantillon et ceci conduit à la question d’égalité des proportions de chaque groupe
intra-modèle PSA et ERI.
Ces résultats démontrent que dans les deux cas, le test de proportion a un niveau de
signification supérieur à α=0,05 ; par conséquent l’hypothèse nulle H0 est à retenir i.e. les
proportions sont statistiquement identiques.
77
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Tableau 11 : Vue synoptique des variables de sécurité alimentaire des groupes
PSA ERI
SUBSISTANCE PRODUCTIVITE SUBSISTANCE PRODUCTIVITE
Capacité en riz en ha 1,2 1,1 0,4 0,7
Autonomie en riz 8,7 4,3 9,0 3,9
IAS 3,3 7,6 3,0 8,1
Taux diversification 0,7 0,7 0,6 0,6
Surface vivrière en ha 0,8 0,6 1,3 1,2
Le mode subsistance est caractérisé par des scores plus élevés en autonomie en riz et
une surface vivrière tandis que le mode productivité par une insécurité alimentaire saisonnière
plus élevée. La représentation graphique permet une lecture comparative visuelle
additionnelle (figure 15).
10
9
8
7
6
5
PSA SUBSISTANCE
4
PSA PRODUCTIVITE
3
ERI SUBSISTANCE
2
ERI PRODUCTIVITE
1
0
78
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Dans la même perspective, une représentation synoptique intra-modèle des deux
modes de sécurité alimentaire met en relief les différences entre les deux modes de sécurité
alimentaires (figure 16).
Modèles ERI
Modeles PSA
Capacité Riz
Capacité Riz 10,00
10,00
8,00
8,00 6,00
6,00 4,00
4,00 2,00
2,00 Autonomie en
Diversification 0,00
Autonomie en riz
Diversification 0,00
riz
Subsistance IAS
Productivité Subsistance
IAS
Productivité
Dans les deux cas (PSA et ERI), les PPD du mode Subsistance ont une meilleure
sécurité alimentaire que ceux du mode Productivité. Cette différence s’exprime clairement à
travers l’IAS et l’autonomie en riz.
79
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Ces graphiques dénotent la normalité des deux distributions et permet de poursuivre le
test d’égalité.
c) Indices de normalité
Les indices d’asymétrie et d’aplatissement (tableau 12) permettent de confirmer ou
non la normalité des distributions.
PSA ERI
Asymétrie -0,17 0,09
Aplatissement -0,01 -0,11
Tous les indices d’asymétrie et d’aplatissement sont compris entre -2 et +2 ; ce qui fait
que les distributions suivent une loi normale à 95% et sont compatibles au test paramétrique
du test t-Student.
Les moyennes des scores de la sécurité alimentaire des deux populations ont une
différence de 0,02 (tableau 14).
80
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Tableau 14 : Test d’échantillons indépendants
Test de
Levene sur
Test-t pour égalité des moyennes
l'égalité des
variances
Intervalle de
Différe Différe
confiance 95% de la
Sig. nce nce
F Sig. t ddl différence
bilatérale moyenn écart-
e type
Inf. Sup.
Hypothèse de
0,54 0,46 0,06 237 0,96 0,02 0,43 -0,83 0,88
variances égales
Score
SA Hypothèse de
variances 0,06 68 0,96 0,02 0,42 -0,81 0,86
inégales
Le niveau de signification du test de Levene est égale à 0,46 > α=0,05 donc
l’hypothèse d’égalité de variance est à retenir et il faut lire la première ligne pour le test t. Le
test-t à son tour affiche un niveau de signification de 0,06> α=0,05 i.e. retenir l’hypothèse
nulle ; autrement dit les moyennes de l’indice de sécurité alimentaire de PSA et ERI sont
statiquement égales. De ce fait, les modes Subsistances de PSA et ERI sont égaux ; de même
pour les modes Productivités de ces deux échantillons.
81
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Ces résultats du tableau 15 mettent en relief que
- 100% de la variable SUBSISTANCE est expliquée par l’autonomie et l’IAS
- de même pour la PRODUCTION avec capacité et diversification.
Par le biais de l’analyse de variance, la signification des modèles est donnée par le
tableau 16.
Les relations sont toutes significatives au seuil de 0,001 et ceci amène au calcul des
coefficients de régression qui permettent de connaître l’importance de chaque variable dans la
sécurité alimentaire des exploitations agricoles des échantillons étudiés (tableau 17).
82
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
l’autonomie en riz a une forte colinéarité (r = -1) avec IAS, les deux variables sont
inversement proportionnelles ; statistiquement parlant, une d’entre elles suffit pour définir
l’équation du mode Subsistance. Par le biais de ces résultats statistiques ressortent les
équations respectives des deux modèles pour chaque mode de sécurité alimentaire :
Modèle PSA
Subsistance = 3,5 – 0,6 IAS
Productivité = -4,5 + 0,5 Capacité + 5,7 Diversité
Modèle ERI
Subsistance = 3,6 – 0,6 IAS
Productivité = - 3,2 + 1,0 Capacité + 4,5 Diversité
83
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Les équations des modèles s’écrivent à partir de ces coefficients :
SAPSA= -1,0 + 0,5 Capacité- 0,6 IAS + 5,7 Diversité
SAERI = 0,4+1,0 Capacité Riz-0,6 IAS + 4,5 Diversité
Avec ces équations peuvent être calculés les scores de sécurité alimentaire d’une
observation quelconque et quelques soit son mode de sécurité alimentaire.
Niveau SA SA 1 SA 2 SA 3 SA 4 SA 5
Niveau SA SA 1 SA 2 SA 3 SA 4 SA 5
Effectif 14 67 73 70 15
Moyenne -5,3 -2,3 -0,1 2,3 4,9
Minimum -8,7 -4,0 -1,0 1,1 4,2
Maximum -4,2 -1,0 1,0 4,0 6,5
Proportion 06% 28% 30% 29% 07%
D’après ces résultats, les classes SA 2, 3 et 4 constituent la tendance centrale des PPD
en matière de sécurité alimentaire.
84
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
b) CAH de la surface vivrière
En ce qui concerne la classification des observations en fonction de leur surface de
cultures vivrières, les objets centraux des classes sont donnés identifiés par le biais de
CAH (tableau 22).
Les observations sont classées en cinq groupes qui se distinguent par leur score en
sécurité alimentaire. Le tableau synoptique des classes facilite la comparaison interclasse
(tableau 23).
Ces résultats font remarquer que la classe vivrière 1 est la plus dominante en
englobant 86% des PPD de la population.
85
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
a. Profils-lignes
Les associations entre les classes sont données par le tableu 24.
- ProdERI avec SA3 et SA2 présentent une bonne association, de même pour
ProdPSA et SA2 i.e. les classes moyennes en sécurité alimentaire appartiennent au mode
Productivité
- Association notable entre SA1 d’un côté et les modes ProdPSA et ProdERI de
l’autre côté i.e. le niveau de sécurité alimentaire le plus médiocre est constitué principalement
par des agriculteurs en mode Productivité
- Association importante entre SubERI et SA4 d’une part et entre SubPSA et
SA4 d’autre part ; autrement dit le bon niveau de sécurité alimentaire est principalement
composé des PPD en mode Subsistance.
- Association notable entre SubPSA et SA5 : SA5 composé majoritairement par
Subsistance PSA ; ce qui insinue que le meilleur niveau de sécurité alimentaire est le mode
subsistance.
86
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Ces résultats dénotent une proximité respective entre les modes Subsistance d’une part
et entre les modes Productivité d’autre part pour les deux échantillons i.e. il y a une similitude
entre les Subsistances et entre les Productivités des deux populations PSA et ERI. Par contre,
une opposition flagrante entre mode Subsistance et mode Productivité est mise en exergue. Le
graphique asymétrique des lignes visualise ces associations (figure 18).
Graphique symétrique
(axes F1 et F2 : 96,34 %)
0,5
SubERI
SA1 SA4
F2 (9,54 %)
ProdPSA SA3
0
SubPSA
SA2
ProdERI
SA5
-0,5
-1 -0,5 0 0,5 1
F1 (86,80 %)
Colonnes Lignes
87
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
L’ANOVA confirme cette relation positive entre les deux variables au seuil de 0,05
(tableau 27).
88
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
- la chute des prix des produits agricoles
- la fluctuation saisonnière des prix des denrées alimentaires
- la disponibilité d’aliments au marché
- la baisse généralisée du pouvoir d’achat
Plus on a besoin
Accès aux intrants 4 3 d’intrants, moins on en
serait satisfait
89
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
D’un point de vue général, le groupe SUBSISTANCE est plus vulnérable que le
groupe PRODUCTIVITE en matière de sécurité alimentaire. Par contre les exploitations
agricoles du type Subsistance ont une meilleure sécurité alimentaire que celles du type
Productivité.
2.3 Discussions
Les modes Subsistance et Productivité ont la même proportion de 50-50 dans l’univers
d’étude. Ce qui met à égalité les variables en termes d’importance malgré la différence
d’ordre d’importance à l’intérieur de chaque échantillon.
Les analyses dénotent certaines différences entre les deux modes en matière de
sécurité alimentaire. Les meilleurs niveaux de sécurité alimentaire vont avec le mode
Subsistance tandis que le niveau moyen et le niveau moins élevé en sécurité alimentaire sont
associés au mode production.
90
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Le tableau synoptique des variables de sécurité alimentaire des groupes permet de
conclure sur les différences des deux modes de sécurité alimentaire (tableau 29).
SUBSISTANCE PRODUCTIVITE
Meilleure autonomie en riz Faible autonomie en riz
Perturbation de régime alimentaire moins longue Perturbation de régime alimentaire plus longue
Surface vivrière plus importante Surface vivrière moins importante
Diversification culturale moins importante Diversification culturale plus importante
PSA ERI
Population rizicole Population vivrière
Plus de diversification culturale Moins de diversification culturale
Plus de diversification de revenu Moins de diversification de revenu
Meilleure autonomie pour le mode Meilleure autonomie pour le mode
subsistance subsistance
IAS a à la fois le plus grand coefficient et le plus grand coefficient standardisé ß que la
diversité et la capacité en riz. Ceci traduit l’importance de la durée de la période de soudure
dans la sécurité alimentaire. De là retentissent deux questions centrales à géométrie variable :
« Comment résorber l’Insécurité Alimentaire Saisonnière ? » ou bien « Que faire pour que les
agriculteurs aient une autonomie en riz la plus longue possible ? » La première question
aborde la sécurité alimentaire par le concept de vulnérabilité tandis que la deuxième traite la
sécurité alimentaire par le concept de capabilité et de résilience. Ceci permet de conclure que
le problème de la sécurité alimentaire se traite mieux par l’approche de la vulnérabilité
91
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
résiliençaire (Provitolo & Antipolis, 2009). Le coefficient standardisé ß de l’IAS reste
toujours le plus grand en termes de valeur absolue pour toutes les variables de la modélisation
à effets combinés. Ceci confirme son importance primordiale et par extension celle de
l’autonomie en riz dans la sécurisation alimentaire.
92
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Il a était noté que les agriculteurs du mode Subsistance, qui ont une meilleure
autonomie en riz et une IAS moins importante, possèdent les plus grandes surfaces agricoles
(riz et vivriers). Par contre ils font moins de diversification culturale. Dans cette percée,
l’analyse statistique dénote une relation positive intense entre Surface Vivrière et Autonomie
en riz avec un coefficient de corrélation de Pearson égale à 0,25 entre ces deux variables
contre 0,15 entre la superficie rizicole et la suffisance en riz. Ceci insinue que la production
vivrière a plus d’influence que la riziculture sur l’autonomie en riz. La production vivrière
constitue ainsi une variable proxy de l’autonomie en riz et de l’IAS. Ceci confirme et reflète
le caractère tridimensionnel de la sécurité alimentaire (FISCR, 2005) qui ne peut être de bon
niveau que si et seulement si les trois dimensions sont en même temps améliorées.
Des études précédentes ont constaté que les agriculteurs de la région d’Alaotra
Mangoro ont un revenu basé sur les cultures vivrières (Ranaivoson, 2010). Les PPD du
groupe Subsistance sont plus investis dans la production de vivriers dont la convertibilité
permet un maximum de recette et donne ainsi la possibilité de subvenir aux besoins financiers
du ménage sans trop ronger leur réserve en riz et assurer par la suite une bonne autonomie en
riz. Par contre, les PPD du groupe Productivité possèdent sensiblement la même capacité en
riz, voire plus que le groupe Subsistance de riz ; mais ils font moins de vivriers, 267,54 ares
contre 343,64 ares pour les PPD du mode subsistance. La production rizicole du groupe
Productivité est ainsi partagée entre leurs besoins financiers et leurs besoins alimentaires. La
réserve en riz du ménage est de ce fait cambriolée pour subvenir aux besoins financiers et au
détriment de l’autonomie en riz du ménage. Par conséquent s’allonge leur Insécurité
Alimentaire Saisonnière. De là peut-on conclure que la production vivrière de l’exploitation
93
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
agricole joue un rôle de tampon financier dans l’économie du ménage. La production vivrière
offre une alternative à la monétisation de la production rizicole. Ce qui en en accord avec le
rôle de l’agriculture familiale comme générateur de revenu pour le ruraux (FIDA, 2014)
La production vivrière avec son double rôle tampon, tampon alimentaire et tampon
financier, mitige et atténue l’érosion du stock en riz du ménage agricole. Elle contribue
significativement à l’amélioration de l’autonomie en riz et à la réduction de l’Insécurité
Alimentaire Saisonnière des exploitations agricoles.
94
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Les exploitations qui fonctionnent avec le mode subsistance ont un meilleur niveau de
sécurité alimentaire que celles qui tournent avec le mode productivité.
7
6
SA 5
5
Mode
4
Subsistance
3
2 SA 4
1
0
SA 3
-1
-2
-3 SA 2
-4 Mode
-5 Productivité
-6
-7 SA 1
-8
-9
95
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
nécessité d’un parapluie mettant à l’abri les exploitations contre les effets du changement
climatique, la difficulté d’accès aux intrants, l’insécurité foncière, la dégradation des
infrastructures hydro-agricoles, la dégradation environnementale, l’insécurité sociale, la
dépréciation de produits agricoles, la crise économique, la fluctuation saisonnière du prix de
riz ainsi que le manque de disponibilité de produits de substitution sur le marché. Bref, un bon
niveau de sécurité alimentaire a une face cachée de forte vulnérabilité. Ceci explique la
pauvreté chronique récurrente et sévissante de la population de Moramanga en particulier et
de la Grande Ile en général. Les projets de développement arrivent à améliorer la sécurité
alimentaire des agriculteurs mais la face cachée de vulnérabilité n’est pas traitée et une fois
que ces risques encourus virent en frappes réelles, à l’instar des cataclysmes naturels et des
crises socio-politiques répétitives, les acquis en matière de sécurité alimentaire s’écroulent et
les exploitations agricoles reviennent à la cage de départ pour recommencer le cercle vicieux
de la pauvreté. Ceci explique l’aggravation de la situation alimentaire des ménages ruraux
malgré les interventions entreprises jusqu’alors (PAM, 2014).
96
Différenciation de la sécurité alimentaire des paysans positivement déviants
Conclusion partielle
Les paysans positivement déviants adoptaient deux modes de sécurité alimentaire.
Ceci conduit à leur différenciation en matière de sécurité alimentaire. Dans ce sens, le fait
d’augmenter la production rizicole seule ne résoudrait que partiellement le problème de la
sécurité alimentaire. Ceci explique les échecs d’une pléiade de projets d’extension rizicole
dans l’amélioration de la sécurité alimentaire de la population de la Grande Ile. La production
vivrière et les revenus supplémentaires contribuent significativement à l’amélioration de
l’autonomie en riz et par effet ricoché, ils améliorent la sécurité alimentaire. Les produits
vivriers jouent un double rôle tampon, tampon alimentaire et tampon financier, ils ont un
impact positif sur l’autonomie en riz et de loin sur la sécurité alimentaire des ménages
agricoles.
97
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
98
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Introduction
Si l’on répertorie dans un annuaire unique tous les projets de développement agricole
réalisés à Madagascar depuis son indépendance, la maison d’édition aurait du mal à faire
entrer le tout dans une seule version sans produire un ouvrage de plusieurs centaines de pages
à cause de la surabondance de tels projets. Ces projets sont tous aussi bien ficelés et formulés
les uns que les autres. Pendant leurs interventions respectives, les résultats laissaient présager
une bonne avancée en matière de vulgarisation agricole. Cependant, force est de constater que
la situation de la paysannerie du pays ne s’est pas améliorée (Ramananarivo S. , 2004). Au
lendemain de la fin des projets d’appuis, la progression et la performance des bénéficiaires
s’estompent ; pis encore, la majorité voit sa situation se dégrader après le sevrage. Résoudre
cette problématique conduit à répondre à deux questions de recherche :
- comment les PPD ont acculturé les actions de résilience après les projets de
développement ?
- quelle est l’effet de l’acculturation agricole des PPD sur leur sécurité alimentaire ?
Seront ainsi décortiqués successivement dans cette partie les matériels et méthodes
additionnels utilisés, les résultats de l’étude de l’acculturation agricole des PPD cinq ans après
la fin des projets et les discussions relatives à l’acculturation agricole.
99
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Ces trois dimensions sont illustrées respectivement dans la base de données par le taux
de diversification, le taux d’adoption technique et le taux d’équipement du PPD. Ils
constituent ainsi l’échelle d’acculturation agricole où chacun des PPD peut être situé suivant
leur niveau d’acculturation agricole respectif.
3.2 Résultats
Sont exposés successivement dans ce chapitre les résultats des analyses factorielles, la
typologie, la modélisation, la comparaison des échantillons et la modélisation générale avant
l’établissement de l’échelle d’acculturation agricole.
100
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
PSA ERI
Initial Extraction Initial Extraction
Diversification 1,00 0,60 1,00 0,69
Equipement 1,00 0,85 1,00 1,00
Adoption 1,00 0,84 1,00 0,69
Tous les coefficients d’extraction sont supérieurs à 0,5 donc toutes les variables
sont bonnes pour les analyses. De plus, les pourcentages de la variance des nuages des points
expliqués dans le traitement statistique selon les résultats du tableau 32 affichent une bonne
représentativité des deux premières composantes en dépassant la barre de 75%.
PSA ERI
101
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Les deux premières composantes expliquent 75,9% de la variance pour PSA et 79,1%
pour ERI et remplissent ainsi la condition de fiabilité des analyses (tableau 33).
PSA ERI
Avant rotation Après rotation Avant rotation Après rotation
Variables
Composante Composante Composante Composante
1 2 1 2 1 2 1 2
Diversification 0,77 -0,01 0,56 0,53 0,82 -0,13 0,83 0,01
Equipement 0,61 0,69 -0,04 0,92 0,20 0,98 0,03 0,99
Adoption 0,62 -0,67 0,91 -0,06 0,82 -0,11 0,83 0,04
- PSA :
Composante F1 = 0,56 * Diversification + 0.91 * Adoption Technicité
Composante F2 = 0,92* Equipement Force de production
- ERI :
Composante F1 = 0,83 *(Diversification + Adoption) Technicité
Composante F2 = 0,99*Equipement Force de production
102
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
D’après ces résultats, chacune des fonctions discriminantes explique respectivement
100% de la variation au seuil de 0,001. Ceci témoigne le maximum de fiabilité des fonctions
discriminantes.
100
90
80
Proportion en %
70
60
50
40
30
20
10
0
Technicité Force de Technicité Force de
production production
PSA ERI
103
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Les deux échantillons PSA et ERI sont majoritairement dominés par les observations
de type technicité. AFC donne par la suite le profil des groupes selon les variables (tableau
36).
Tableau 36 : Profil des groupes selon les trois variables d’acculturation agricole
Les observations du groupe Technicité sont marquées par des scores élevés en
diversification culturale et adoption technique tandis que celles du groupe Force de
production sont marquées par un score élevé en Equipement.
Le coefficient de corrélation qui est égal à 1, confirme une corrélation parfaite entre
les variables et dont le niveau de signification est donnée par le tableau d’analyse de variance
(tableau 38).
104
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Tableau 38 : Analyse de variance
105
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
- ERI :
Technicité = -1,6*10-16 + 0,8* (Diversification + Adoption)
Force de production = 1,7*10-16+ 0,9 * Equipement
Chaque équation reflète les variables et ses importances sur chacun des modes
d’acculturation.
a. Test de normalité
Les indices de normalité pour les deux échantillons sont donnés au tableau 40.
106
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Les trois tests non paramétriques donnent des résultats concordants en recommandant
de retenir l’hypothèse nulle, c’est-à-dire les moyennes de l’acculturation agricole des deux
échantillons PSA et ERI sont égales. Les deux échantillons peuvent être donc assimilés en
une seule échelle.
107
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Tableau 42 : Les objets centraux
Les observations ont été classées par ordre d’importance croissante en cinq catégories
de 1 à 5. Les scores en acculturation agricole permettent de les distinguer (tableau 43).
Ce tableau permet de détecter la proximité entre trois modalités à savoir FdPro ERI,
Tech ERI, Tech SA et un cas déviant de FdPro PSA qui est en association avec AAg 3.
108
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
L’analyse de distances du Khi² donne d’une autre manière les distances entre les modalités
(tableau 45).
Les distances du Khi² confirment les associations et les proximités identifiées en haut.
Le graphique asymétrique des lignes donne une représentation graphique des associations et
des similitudes entre les modalités.
TechPSA
AAg5TechERI
-1
AAg1
-2
-3
AAg2
-4
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
F1 (90,67 %)
Lignes Colonnes
109
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Ces résultats donnent une confirmation de l’acculturation sélective et différentielle des
PPD par rapport aux techniques vulgarisées par les projets d’appuis. Mais le meilleur niveau
d’acculturation agricole (AAg4 et AAg5) est associé à l’ensemble des deux modes
(Technicité et Force de production).
3.3 Discussions
La discussion commencera par les découvertes de l’étude sur l’acculturation agricole
des PPD et progressera vers des discussions analytiques pour approfondir le sujet en question.
Ces caractéristiques permettent de conclure que les PPD du groupe TECHNICITE ont
une acculturation agricole avancée des itinéraires techniques tandis que les PPD du groupe
FORCE DE PRODUCTION ont adopté une acculturation orientée vers les moyens de
production i.e. une adoption partielle des techniques vulgarisées et plus d’initiative sur
l’acquisition de moyens de production. Autrement dit, les agriculteurs ont une acculturation
sélective des techniques vulgarisées par les projets de développement. La majorité adopte plus
le « soft » plutôt que le « hard ».
110
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
En outre, le coefficient r de Pearson affiche une relation positive parfaite entre les
variables latentes et les variables indépendantes de l’acculturation agricole, à savoir la
diversification culturale, l’adoption technique et l’équipement. L’équipement et l’adoption
sont, d’après ces résultats, les variables les plus déterminantes dans l’acculturation agricole.
111
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
même après la fin des projets d’appuis. Autrement dit, une assimilation progressive des
innovations (La Framboise, 1993) ; (Wallendorf & Reilly, 1983) que les projets se doivent
préconiser s’ils se soucient réellement d’une transformation positive de la population agricole.
112
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
Ce sont les exploitations ayant à la fois un bon niveau de tehcnicité et de force de
production qui se trouvent en haut de l’échelle de l’accuturation agricole.
1,8
1,7 AAg5 Bon niveau
de
1,6
technicité
1,5
et de Force
1,4 de
AAg4
1,3 Production
1,2
1,1
1
0,9 AAg3
0,8 Plus de
Force de
0,7
production
0,6 et moins de
0,5 technicité
0,4 AAg2
0,3
0,2
0,1
-0
-0,1
-0,2
-0,3 Plus de
Technicité
-0,4
AAg1 et moins de
-0,5
Force de
-0,6 production
-0,7
-0,8
-0,9
-1
Autrement dit, avec les valeurs des variables de l’acculturation agricole d’une
exploitation, son indice d’acculturation agricole est calculable à travers l’équation du modèle
d’acculturation agricole ainsi que sa situation sur cette échelle voire sa tendance. Cette échelle
constitue un outil d’évaluation de la situation des bénéficiaires d’une part mais aussi et surtout
d’un outil de prise de décision quant aux interventions à préconiser pour les concepteurs de
projets.
113
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
114
Acculturation agricole des paysans positivement déviants face aux actions de résilience
implique plus de temps en matière de réalisation et que les projets n’en ont pas beaucoup.
Bref un défi de changement de perception pour les bailleurs, les décideurs et les agences de
développement.
Conclusion partielle
En guise de conclusion, les agriculteurs ont une acculturation sélective des techniques
vulgarisées par les projets de développement. Le « soft » passe mieux que le « hard » à cause
du problème de pouvoir d’achat et de l’esprit d’assistanat. Pourtant, pour redresser la situation
et améliorer la sécurité alimentaire, l’assimilation et l’adoption des paquets techniques
agricoles améliorées (à la fois « soft » et « hard ») sont un des paramètres déterminants du
mécanisme. De tel changement ne peut se faire et s’accepter que si toutes les parties prenantes
en soient convaincues de façon à ne pas tergiverser sur le choix d’approche : participative ou
top down, systémique ou spécialisation, valorisation de la capacité locale ou recherche
scientifique, …
Le niveau d’acculturation agricole quant à lui a une corrélation notable avec le niveau
de sécurité alimentaire. L’un affecte l’autre et vice-versa de sorte qu’ils entraînent un effet
propulsif au développement de l’exploitation agricole. L’étude de l’évolution des
exploitations agricoles dans le temps met en relief une acculturation différentielle des
techniques agricoles vulgarisées par les projets de développement. La conscience de ce
comportement paysan permet aux initiateurs de projet et aux agences de développement
d’anticiper et préconiser convenablement les activités à entreprendre pour armer les
interventions d’un maximum de pertinence.
115
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
116
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Introduction
Le riz revêt d’une importance stratégique et capitale dans la politique publique de
Madagascar. Les dirigeants successifs en étaient conscients et l’ont par conséquent intégré
dans leur politique de gouvernance afin d’asseoir leur pouvoir et leur notoriété. En effet, le
premier régime post colonial a prôné « la politique du ventre », la deuxième république, sous
l’impulsion du Livre Rouge et le socialisme, a ciblé l’autosuffisance en riz pour l’année 1990.
La dernière ère de la troisième république, à travers sa politique de révolution verte, a mis
dans sa ligne de mire encore et toujours cette fameuse autosuffisance en riz. La production
rizicole constituait l’intérêt principal du développement rural à l’image de l’Opération du
Développement Rural qui s’est transformée en Opération de Développement Rizicole puis en
Observatoire Du Riz. En outre, les techniques améliorées de production rizicole prometteuses
telles que le SRI, le SRA et le PAPRIZ ont fait le cheval de batail de la vulgarisation pendant
des années. Malgré tout, le Pays reste tributaire de riz importé pour assurer l’alimentation de
sa population. Delà découle la problématique de recherche pour cette partie : tant d’efforts
pour atteindre l’autonomie en riz mais peu de progrès tangible et pérenne dans la réalité
quotidienne. Particulièrement à Moramanga, cette autonomie en riz est passée de 06 mois à 09
mois voire 11 mois pour les paysans positivement déviants (PPD) grâce aux projets de
sécurité alimentaire et de développement agricole. Dans la foulée, deux questions de
recherche se posent :
- quelles sont les priorités post projet des PPD dans la gestion de leur exploitation ?
- comment se comporte l’autonomie en riz des exploitations agricoles pendant et
après les projets d’appuis ?
- comment les exploitations des PPD se projettent-elles dans le temps ?
Les hypothèses de recherche sont (i) l’orientation des PPD est dictée par des logiques
stratégiques, (ii) la capabilité des PPD se différencie après les projets d’appui et (iii) il y a une
trajectoire de résilience. Les résultats attendus de la partie sont :
- les priorités de résilience des PPD et leur importance dans l’autonomie en riz,
- les différents types de capabilité des PPD,
- le modèle de trajectoire de résilience des PPD.
117
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Seront ainsi exposés progressivement les matériels et méthodes spécifiques utilisés,
les résultats des études sur la priorité de résilience des PPD et la différenciation de leur
autonomie en riz dans le temps. Les discussions relatives à la trajectoire de résilience des PPD
et leur différenciation termineront la partie.
118
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
la capacité de l’exploitation agricole et celles qui indiquent ses possibilités. Ce sont
notamment
1. La taille de l’exploitation
2. Le nombre de moyens de production acquis après le projet d’appui
3. Le nombre de mobiliers acquis après le projet d’appui
4. Le nombre de matériels motorisés acquis après le projet d’appui
5. Le nombre de bâtiments réhabilités ou construits après le projet d’appui
6. Le nombre de zébus acquis après le projet d’appui
7. Le nombre de revenu non agricole
8. L’acculturation agricole
A noter que les variables « mobilier » et « zébus » permettent d’avoir une idée sur la
condition et le niveau de vie des PPD. Un PPD qui a un meilleur score en mobilier veut dire
qu’il a la possibilité d’une meilleure condition que ceux qui ont acquis moins de biens
mobiliers. De même, le zébu est un signe de richesse : plus le cheptel est grand en effectif,
plus le paysan est riche étant donné que l’élevage de bovins joue le rôle d’une banque rurale.
119
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
La figure 26 récapitule le processus de traitement des données.
120
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
des variables dont les valeurs sont à transformer en valeur centrée réduite adimensionnée et
rééchelonnée. Puis par le biais de CAH est sortie la classification des observations et les
valeurs moyennes de chaque classe pour chaque variable pour constituer ainsi la matrice des
classes. La matrice de corrélation de ces variables est rééchelonnée puis transformée de telle
sorte que la somme de chaque ligne soit égale à 01. La dernière étape du traitement est le
produit des deux matrices à savoir la matrice des classes et la matrice de corrélation
transformée. Les résultats de ce processus stochastique markovienne permettait des
représentations graphiques prospectives de la tendance des PPD dans le temps.
4.2 Résultats
En premier lieu, les résultats de la classification des variables et ceux de l’ANOVA
seront présentés, ils seront suivis de ceux de la statistique descriptive, de la CAH, des tests
d’égalité, de l’AFC et du profilage.
121
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Les données de l’enquête ont permis de sortir la répartition des PPD suivant le type de
priorités de gestion d’exploitation agricole (figure 28).
Economique
15%
Foncier
10%
Technique
75%
La majorité des PPD ont une priorité technique dans la gestion et l’amélioration de
leurs exploitations.
122
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
- Foncier et Economique ont une relation négative avec Autonomie en riz en
revanche Technique et Autonomie en riz sont en corrélation positive forte.
Economique est la plus négative puis foncier.
La probabilité de F est égale à 0,0001. Cela signifie que l'on prend un risque de 0,1%
si on conclut que la variable explicative apporte une quantité d'information significative au
modèle, autrement dit l’analyse est significative.
Le graphique des moyennes donne une idée sur l’importance de chacune des modalités
de la variable explicative sur la variable expliquée qu’est l’autonomie en riz (figure 29).
123
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
18
16
14
Proportion en %
12
10
8 PSA
6 ERI
4
2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Nombre de mois
La population PSA est en effet uni-modale tandis que la population ERI est bimodale.
L’échantillon PSA est dominé par le groupe 1 selon la classification à travers la durée
de l’autonomie en riz (tableau 50).
124
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Tableau 50 : Classification des PPD-ERI selon leur mois d’autonomie en riz
La comparaison des deux derniers tableaux met en relief deux cas similaires (cages de
même couleur) et un cas spécifique pour chacun des échantillons.
Cas similaires :
Groupe 2 PSA et groupe 3 ERI : Emergent
Groupe 3 PSA et groupe 2 ERI : Déclin
Cas uniques :
Groupe 1 PSA : Intermédiaire
Groupe 1 ERI : Dissolution
Dans ce lancer, le tableau synoptique des sous groupes des deux échantillons s’est
constitué (tableau 51).
Médiane - 1 3 4 7 - 10 9
Minimum - 0 0 2 5 - 9 7
Maximum - 1 4 6 8 - 12 12
Proportion (%) 00 07 26 49 46 00 28 44
125
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
La représentation graphique de ces résultats donne une comparaison visiuelle
synoptique (figure31).
60
50
40
Proportion en %
30
20
10
0
Dissolution Déclin Intermédiaire Emergent Dissolution Déclin Intermédiaire Emergent
PSA ERI
Groupe d'autosuffisance en riz et Projets
PSA est majoritairement composé de PPD ayant une autonomie en riz moyenne de 07
mois (groupe intermédiaire) tandis que ERI est composé principalement de deux catégories
de PPD à savoir ceux qui ont 09 mois d’autonomie en riz sur 12 (groupe émergeant) et ceux
qui ont 08 mois de dépendance en riz par an (groupe déclin).
PSA ERI
Effectif 55 20
Asymétrie 0,25 0,44
Aplatissement -1,39 -1,00
126
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Le test de normalité donne les deux distributions comme étant une distribution suivant
une loi normale à 95% et l’on peut passer ainsi au test de t-Student. Celui-ci donne en premier
lieu les statistiques descriptives (tableau 53).
Les calculs statistiques montrent une différence de 1,05 mois entre les moyennes de
l’autonomie en riz des deux groupes de PPD émergeants. La significativité de cette différence
est à vérifier avec le test de Levene et de t-Student (tableau 54).
Test de Levene
sur l'égalité Test-t pour égalité des moyennes
des variances
Intervalle de
Sig. conf. 95% de la
Différence Différence
F Sig. t ddl bilatér différence
moyenne écart-type
ale
Inf. Sup.
Hypothèse de
variances 4,52 0,04 3,18 73 0,00 1,05 0,33 0,39 1,71
Durée de
égales
l’autosuff
isance en
Hypothèse de
riz
variances 2,74 27 0,01 1,05 0,38 0,26 1,84
inégales
127
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
b) Comparaison des deux classes de PPD en déclin
La classification a donné deux groupes similaires de PPD en déclin à comparer. Le test
de normalité des deux distributions par le biais des coefficients d’assymértie et
d’applatissement permet de statuer sur la normalité des distributions (tableau 55).
Effectif 50 22
Asymétrie -0,81 -0,21
Aplatissement -0,50 -0,88
D’après ces résultats, les deux distributions suivent une loi normale à 95%. Le postulat
de la normalité des distributions est ainsi confirmé, le test d’égalité à travers le test t-Student
peut se faire. La statistique descriptive des groupes est donnée dans le tableau 56.
Une différence de moyennes de 01,60 mois est mise en évidence par ces
résultats. Le test d’égalité de variances de Levene et le test d’égalité de moyennes de t-
Student permettront de conclure sur la significativité de ces différences (tableau 57).
Intervalle de
Sig. Différence Différence conf. 95% de
F Sig. t ddl la différence
bilatérale moyenne écart-type
Inf. Sup.
Durée Hypothèse de
0,35 0,56 -4,60 70 0,00 -1,6 0,3 -2,24 -0,89
de variances
l’autos égales
uffisan Hypothèse de
-4,82 45 0,00 -1,6 0,3 -2,22 -0,91
ce en variances
riz inégales
128
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Le niveau de signification du test de Levenne est égal à 0,56>α=0,05, il faut donc
retenir l’hypothèse d’égalité de variances et lire la première ligne. Celle-ci affiche un niveau
de signification inférieure à α=0,05 pout le test t-Student, il faut donc rejeter l’hypothèse
d’égalité des moyennes. Autrement dit, les deux classes des PPD en déclin sont
statistiquement différentes et ne peuvent pas être traitées comme étant de la même catégorie.
De tout ce qui précède, les différentes classes issues de la classification CAH ne sont
pas statistiquement similaires. De ce fait, elles sont à maintenir distinctes dans la suite des
études.
Graphique symétrique
(axes F1 et F2 : 40,00 %)
3
Réduite
ERI Déclin
2,5
1,5
F2 (20,00 %)
Très élevée
0,5 PSA Emergent
Elevée
ERI Emergent
0
Médiane
PSA Intermédiaire
-0,5
ERI Dissolution
PSA Déclin Extrèmement réduite
Très réduite
-1
-3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5
F1 (20,00 %)
Colonnes Lignes
129
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Ce graphique montre qu’il y a 06 catégories différentes de PPD par rapport à leur
niveau d’autonomie en riz et leur projet d’appui. Chaque catégorie est caractérisée pa la durée
de son autonomie en riz (tableau 58).
130
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Il y a deux groupes de PPD en termes de dimension d’exploitation vs. niveau
d’autonomie en riz (figure 34).
131
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
L’analyse de l’autonomie en riz à travers les biens mobiliers des PPD fait ressortir
trois groupes (figure 36).
L’analyse du niveau d’autonomie en riz des PPD par rapport à leur niveau de
motorisation dénote deux groupes distincts (figure 37).
132
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
L’analyse de l’autonomie en riz par rapport au nombre de bâtiments construits ou
réhabilités au lendemain des projets d’appuis fait ressortir trois différents groupes (figure 38).
Deux groupes distincts sont mis en relief à travers l’analyse de l’autonomie en riz des
PPD par rapport au nombre de zébus leur appartenant (figure 39).
133
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
En termes de nombre de revenus non agricoles par rapport au niveau d’autonomie en
riz, deux groupes sont mis en exergue (figure 40).
Les différents résultats de l’AFC ci-dessus mettent en relief les différentes associations
qui prévalent à travers les variables étudiées. Ils sont à synthétiser pour être exploitables de
façon plus concordante. Ceci amène ainsi à la modélisation matricielle.
134
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Tableau 59 : Matrice des types de capabilité des PPD selon leur autonomie en riz
Type de variable ERI Dissol ERI Déclin ERI Emerg PSA Déclin PSA Emerg PSA Interm
Cette modélisation matricielle permet de décrire les profils de chaque groupe selon les
variables de capabilité qui les marquent et les distinguent le plus.
PSA Intermédiaire 0,70 0,75 0,54 1,64 0,00 2,25 0,00 0,06 0,59 3,00 1,45 0,59
PSA Déclin 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,28 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
135
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
A travers les résultats de l’AFC et les statistiques descriptives, les profils
caractéristiques de chaque groupe d’autonomie en riz des PPD-PSA sont elaborés (tableau
61).
136
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Tableau 62 : Profil de capabilité des groupes de PPD-PSA
Capabilité de Capabilité de
Capabilité de
DIVERSIFICATION RECONVERSION
CROISSANCE
(S) (S) (S) Auto Moyen Mobi Maté Revenu Score Score
Bât Zébus
moy Riz Viv Riz prod° lier motor non Ag SA AAg
ERI Dissolution 0,00 0,00 0,00 0,00 1,92 1,98 0,00 0,51 0,00 1,34 0,00 0,00
ERI Déclin 1,58 0,81 1,74 0,74 0,48 0,74 1,63 1,93 1,96 1,95 0,97 1,95
ERI Emergent 1,85 1,99 1,73 1,98 0,00 0,00 1,82 0,00 1,34 0,00 2,00 1,35
137
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Les résultats d’AFC et les statistiques descriptives permet par le suite d’élaborer les
caractéristiques de chaque groupe d’autonomie en riz des PPD-ERI (tableau 64).
En résumé, les analyses statistiques ont fait ressortir cinq types de capabilité des PPD
à savoir Subsistance, Reconversion, Diversification, Extension et Croissance.
138
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
4,00
Fin de projets
3,50
3,00
2,50
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
ERI Dissolution ERI Déclin ERI Emergent
PSA Déclin PSA Intermédiaire PSA Emergent
139
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
- ERI Déclin réaliserait une légère reprise après le déclin et stagnerait au même
niveau que les catégories intermédiaires
- et ERI Dissolution exécuterait une légère reprise après le déclin et se
cantonnerait au niveau inférieur.
a. PSA Emergent
La figure 42 trace la tendance des PSA émergents.
140
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
b. PSA Intérmédiaire
La figure 43 met en relief la tendance du groupe PSA Intermédiaire.
c. PSA Déclin
La figure 44 reflète l’évolution prospective du groupe PSA Déclin.
141
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
La trajectoire du groupe PSA Déclin se caractérise par un recul radical de
l’acculturation agricole, une stabilisation du niveau de sécurité alimentaire, une augmentation
considérable des surfaces rizicoles et vivrières, une régression des investissements en
immobiliers, un investissement aux matériels mécaniques et au cheptel bovin et une
stagnation en mobilier et en revenu supplémentaire.
d. ERI Emergeant
L’évolution prospective du groupe ERI Emergent est donnée par la figure 45.
e. ERI Déclin
En ce qui concerne le groupe ERI Déclin, la figure 46 met en relief sa tendance.
142
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
La trajectoire du groupe ERI Déclin est caractérisé par :
- une baisse radicale de l’acculturation agricole,
- une baisse du niveau de sécurité alimentaire,
- une légère augmentation de la taille d’exploitation,
- un doublement de la surface rizicole,
- un investissement sur les matériels mécaniques et le cheptel bovin,
- une acquisition de biens mobiliers,
- une diversification de revenu
- et une régression des investissements en immobilier.
f. ERI Dissolution
Quant au groupe ERI Dissolution, la tendance dans le temps est donnée par la figure
47.
143
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
En résumé, les PPD embrasseraient dans le futur une régression du niveau de sécurité
alimentaire et de l’acculturation agricole ; leur orientation majeure en matière de capabilité
serait :
- l’augmentation des surfaces vivrières,
- le maintien d’un seuil de surfaces rizicoles,
- l’investissement en matériels mécaniques,
- la diversification de revenus,
- l’augmentation du cheptel bovin,
- l’abandon de l’intensification,
- la réduction de dépense afin d’investir dans d’autres secteurs
- et la régression des investissements en immobilier.
4.3 Discussions
De tout ce qui précède, des discussions relatives aux différentes découvertes de cette
partie importent avant d’enchaîner dans les discussions de fond.
Autrement dit, une exploitation agricole sans stabilité économique et foncière n’est
pas disposée à relever des défis techniques et à conquérir un meilleur statut en sécurité
alimentaire durable (Randriamiandrisoa & Ballet, 2014). Le manquement à ce préalable fait
trébucher les exploitations agricoles et les fait plonger dans la zone de survie et de
vulnérabilité. Des problèmes économiques et/ou fonciers rendent les exploitations vulnérables
et les mettent sous l’emprise d’un effet d’entraînement négatif néfaste à leur développement
technique et au détriment d’une meilleure résilience alimentaire. C’est le « tourbillon de la
pauvreté ».
144
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Ce constat met en exergue l’importance des dimensions économique et foncière des
appuis préconisés pour les agriculteurs en matière de sécurité alimentaire. Ceci pour dire que
les solutions économiques et foncières sont des précurseurs de la réussite de la vulgarisation
des techniques agricoles améliorées. Les agriculteurs ne peuvent pas s’offrir le luxe d’investir
sur les innovations techniques tant que leurs problèmes fonciers et économiques ne soient pas
résolus convenablement. L’adoption des techniques améliorées et innovantes est entamée dès
qu’une condition économique minimum et un processus de sécurisation foncière rassurant les
exploitations agricoles est effective. En revanche, les problèmes économiques et fonciers ont
des répercussions négatives dans la sécurité alimentaire des ménages agricoles.
En matière d’autonomie en riz, seulement 05,2% des PPD pour PSA et 04,4% pour
ERI ont pu atteindre l’autosuffisance totale en riz i.e. 12 mois d’autonomie en riz sur 12 cinq
ans après la fin des projets d’appuis. 28,4% des PPD de PSA et 24,5% des PPD ERI ont pu
maintenir leur niveau de sécurité alimentaire de fin du projet i.e. au moins 09 mois
d’autosuffisance en riz (ADRA, 2008). Le reste des PPD ont rechuté au niveau inférieur.
La tendance centrale est de 07 mois d’autonomie en riz pour PSA et 08 mois pout
ERI. La majorité a vu leur autosuffisance en riz se dégrader de la pole position d’antan pour
s’échouer à la position de la grande masse 05 ans passés i.e. 07 mois de suffisance en riz voire
moins (ibid.). Dans ce sens, 62,4% de la population étudiée pour PSA et 60,0% pour ERI ont
une autosuffisance en riz inférieure ou égale à 7 mois par an. Pis encore, 03,6% des PPD de
PSA et 02,2% pour ERI ont zéro mois d’autosuffisance en riz. Ils dépendent totalement du
marché pour disposer du riz.
L’étude de la capabilité des PPD a permis d’identifier leurs orientations après la fin
des projets d’appuis ; ces orientations sont au nombre de cinq, à savoir :
1. la subsistance,
2. la reconversion,
3. la diversification,
4. l’extension,
5. la croissance
145
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Ces constats reflètent deux modes de vie et de priorités opposés en termes de bien
être : Il y en a ce qui donne une importance primordiale à la dimension alimentaire et ce qui la
relègue au second plan au profit du bien-être social.
La suffisance en riz des PPD à la fin des projets d’appuis est de 09 mois à 11 mois. La
prévision était que, après le retrait de ceux-ci, cette performance soit au moins maintenue de
façon pérenne (trajectoire PSA 2) voire poursuivie pour atteindre l’autosuffisance totale
(trajectoire PSA 1). Seules les catégories Emergentes ont pu maintenir cette position de
résilience grâce à sa stratégie de croissance et d’extension des activités à la fois dans le
domaine agricole non agricole. Les PPD des catégories Intermédiaire et Déclin ont rechuté
dans le spirale de la pauvreté tout en ayant adopté des stratégies de résilience différentes. La
catégorie Intermédiaire n’a pu maintenir son niveau de performance en suffisance en riz. Les
PPD de cette catégorie continuent de croire aux techniques agricoles améliorées. De ce fait,
ils focalisent de façon exclusive leur stratégie dans l’agriculture et font recours à des revenus
additionnels pour subvenir à leurs besoins.
La catégorie Déclin regroupe les PPD qui ont vu leur suffisance en riz se dégringoler
fortement. Les PPD de cette catégorie ont pris une toute nouvelle trajectoire de résilience
après le sevrage avec le tuteur de résilience en entreprenant une reconversion d’activités.
Force est de constater qu’ils se sont investis dans des activités génératrices de revenu non
agricole pour combler leur gap en matière de suffisance en riz. En l’occurrence, les
investissements en matériels motorisés constituent leur choix de prédilection d’autant plus
que ce type d’AGR offre une liquidité financière solvable, stable et régulière. La catégorie
Dissolution qui est composée de PPD ayant le plus bas niveau d’autonomie en riz ; ce sont
des PPD vivant sous le régime de subsistance. Ces exploitations fonctionnent exclusivement
pour assurer généralement le quotidien ; la perspective d’avenir est reléguée au second plan.
Leur capabilité est faible, leur capacité de choix s’amincit et les pousse ainsi à la stratégie
défensive (Lalau, 2008).
146
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Ceci implique que les mêmes inputs produisent les mêmes outputs pendant les projets
d’appuis mais la durabilité et la pérennité des impacts se différencient suivant les
bénéficiaires. Ces derniers se positionnent différemment dans la trajectoire de résilience selon
leur capabilité respective. En effet, les PPD peuvent changer d’une trajectoire à une autre
selon l’évolution de sa capabilité qui est constituée par sa capacité et l’opportunité qu’ils ont
car l’aspiration et le choix sont conditionnés par ce qui est possible à l’horizon (Lalau, 2011).
147
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
Les deux types d’intervention peuvent se faire simultanément pour gagner du temps et
rassurer les exploitations agricoles de l’adhésion du logique du projet dans la logique
paysanne.
148
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
la force de changement est intense pour atteindre la masse critique au développement. Une
approche stratifiée (Ramananarivo S. , 2004) offre une liberté de choix et de perspective à
l’agriculteur tout en considérant sa situation dans laquelle il évolue.
D’autre part, cette différenciation apprend aussi les différents types de la vocation
paysanne : il y a ceux qui continuaient d’évoluer dans le secteur agricole et il y a ceux qui
entreprenaient une reconversion vers d’autres activités qui ont peu d’attrait avec l’agriculture.
Comprendre et accepter cette destination paysanne permet encore une fois de mieux spécifier
les actions de développement dès la conception au lieu de faire une intervention forcée et
déguisée en une approche participative dirigée. Dans sa trajectoire de résilience, les
exploitations peuvent gravir à l’échelon supérieur, en adoptant une stratégie productive, tout
comme régresser à l’échelon inférieur avec une stratégie défensive selon la liberté de choix
qu’il a. Ceci rejoint la théorie de mutation (Olsson & al., 2014) et la réaction stratégique des
exploitants agricoles par rapport aux innovations (Lalau, 2008) dans le cadre de sa
réorientation stratégique pour renforcer sa capabilité (Lalau, 2011). C’est à ce niveau que l’on
juge la pertinence et l’efficacité d’un projet : un projet pertinent est un projet qui est capable
de présenter pas seulement le plus de choix possible aux agriculteurs mais aussi et surtout de
répondre aux aspirations de développement de ces derniers et favoriser la capacitation requise
pour une meilleure résilience.
149
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
manger, se vêtir, boire, se loger, se reposer. Il implique aussi de vivre dans un environnement
physique, social, familial favorable au développement harmonieux de l'individu. La
satisfaction des besoins fondamentaux dépend de la disponibilité des ressources notamment le
revenu (Intellego, 2016). Le bien-être physique est défini par la sensation d'une bonne santé
physiologique générale, d'une satisfaction des besoins primordiaux du corps tandis que le bien
être psychologique est issu d’une évaluation subjective personnelle à partir des perceptions et
des satisfactions diverses. Dans ce sens, le dictionnaire Larousse définit le bien être comme
« l’aisance matérielle qui permet une existence agréable » (Larousse, 2016).
150
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
La dite trajectoire de résilience donne une idée de la perspective éventuelle des
exploitations agricoles selon l’opportunité qui se présente et la potentialité de ces
exploitations.
Cette trajectoire de résilience donne un aperçu de ce que peut être l’évolution positive
- éventuellement négative - des bénéficiaires de projets de sécurité alimentaire et de
développement après la clôture de ces derniers ; le sens inverse est tout aussi possible. De
loin, cette trajectoire insinue la diversité résiliençaire des PPD, elle implique la pertinence
d’une intervention spécifiée et calibrée à chaque catégorie d’exploitations agricoles. Elle
permet ainsi d’identifier les points d’entrée d’une intervention donnée (Andrianaivoarimanga
& al., 2017a). Dans ce sens, il est capital de tenir en compte que les exploitations, outre la
culture vivrière, ont leurs éléments de capabilité de prédilection et de préférence adaptive
(Lalau, 2011) qu’est la diversification de revenus pour tisser et tricoter leur résilience
(Lecomte, 2005). Cette diversification qui est une signe de prospérité et de lotis selon
Ranaivoson (2010) se fait par le biais de l’investissement en matériels mécaniques, de
l’élevage bovin, du recours au salariat et au petit commerce ; la diversification d’activités
constitue un facteur de résilience important en permettant aux exploitations agricoles de ne
pas succomber en dessous du seuil de survie. En effet, les matériels mécaniques tels que
motoculteur kubota, charrue et charrette et l’élevage de bovin permet la vente numéraire de
service ; de plus l’élevage de bovin permet la production de fumiers de parc dont la valeur
151
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
pécuniaire s’apprécie de plus en plus. Quant au salariat, il peut être journalier, mensuel et
artisanal. En somme, l’extension des cultures vivrières, l’initiation aux activités de revenu
additionnel, le petit commerce et le salariat constituent les formes de diversification adaptive
de revenus que les agriculteurs entreprendraient pour renforcer sa capabilité et tisser sa
résilience. Ces choix s’expliquent par la nécessité d’un tampon alimentaire et/ou d’un tampon
financier des exploitations agricolepour combler leur gap en autonomie alimentaire et mitiger
l’érosion de leur stock en riz (Andrianaivoarimanga & al., 2016). Ils abandonneraient dans le
temps l’intensification agricole et l’investissement immobilier. La spécification et le calibrage
des interventions qui se font dans cette optique auraient plus de probabilité de réussite en
milieu rural.
Conclusion partielle
Les agriculteurs ont trois priorités de résilience, ce sont l’innovation technique, la
sécurité foncière et la sécurité économique. L’innovation technique de l’exploitation est à la
base de la sécurité alimentaire paysanne. Les ménages qui arrivent au stade de l’innovation
technique de leur exploitation embrassent un bon niveau d’autonomie en riz contrairement à
ceux qui sont encore en quête d’une sécurité foncière et une sécurité économique. Cependant,
la sécurité foncière et la sécurité économique constituent, pour les agriculteurs, des préalables
incontournables à l’innovation technique. Avant de s’aventurer dans les innovations
techniques, ils préfèrent dans sa logique assurer leurs sécurités foncière et économique.
Accepter ce fonctionnement stratégique paysan constitue le premier défi de tout intervenant
voulant engrener les agriculteurs dans un projet de développement agricole quelconque en
dépit de la rationalité et la logique de ce dernier.
Les agriculteurs, avec l’accompagnement des projets d’appuis, réalisent des bonnes
performances homogènes en matière de sécurité alimentaire. Une fois que le tuteur de
résilience quitte les lieux, les bénéficiaires adoptent différents types de stratégie pour
entretenir leur résilience. Ce sont la croissance, l’extension, la diversification, la reconversion
152
Trajectoire de résilience des paysans positivement déviants
et la subsistance. Ces stratégies sont dictées et décidées en fonction de la capabilité des
exploitations. En retour, elles impactent leur mécanisme de fonctionnement et la condition de
vie de l’agriculteur et son ménage.
153
Discussions générales
V] DISCUSSIONS GENERALES
5 DISCUSSIONS GENERALES
154
Discussions générales
Introduction
A la lumière des découvertes et des discussions issues des parties précédentes y compris l’etat
de l’art, cette partie aborde dans un premier temps des discussions thématiques relatives aux
différents concepts ayant trait à la thèse tout en acheminant dans un deuxième temps vers une
discussion synthétique des théories de la thèse. Les discussions tourneront autour de la
sécurité alimentaire, la vulnérabilité, la capabilité, la résilience et l’acculturation agricole pour
aboutir à des concepts d’intervention visant à améliorer l’éfficacité des projets oeuvrant dans
le développement agricole et particulièrement dans la sécurité alimentaire das exploitations
agricoles.
155
Discussions générales
diététique à tout moment et la préférence alimentaire suivant les exigences culturelles (PAM,
2005) risque de compromettre l’atteinte de la sécurité alimentaire totale et absolue aspirée à
travers la définition elle-même. La sécurité alimentaire ne pourrait être que partielle dans ce
domaine de définition étant donné que l’Homme a un panel de préférences et de besoins
complexes qui sont aussi bien diversifiés que son effectif. Dans cette optique, la sécurité
alimentaire d’un personne donnée ne dépend pas seulement de la disponibilité, de
l’accessibilité et de l’utilisation de la nourriture mais aussi et surtout de la préférence
individuelle si l’on s’en tient à cette définition. Une personne peut ne pas être totalement
satisfaite diététiquement à cause de sa préférence personnelle. Déjà à ce niveau, un
alignement de perceptions est nécessaire sur la sécurité alimentaire et la préférence
personnelle.
156
Discussions générales
Pour la population locale, la sécurité alimentaire est le fait d’avoir le ventre rassasié en
aliment de base (PAM, 2014). A l’instar des ouvriers malagasy qui demandent à leur patron
de ne leur donner principalement que du riz en montagne russe et ça leur suffirait pour se
considérer en satisfaction et suffisance alimentaire. La vision du concept est tout à fait
différente en haut lieu. Autrement dit, une différence plus qu’apparente de la perception sur la
sécurité alimentaire est flagrante entre le local et le conceptuel. Il en résulte une
incompréhension mutuelle entre les deux sphères ; celle-ci engendre à coup sûr un manque de
pertinence des interventions aux yeux de la population locale et une incompréhension du
comportement de cette dernière pour l’instance décisionnelle. Cette situation est à l’origine du
manque à la fois d’adhésion communautaire et de pérennité des réalisations des projets mais
aussi et surtout d’un faible ancrage des institutions et des agences de développement. Cette
157
Discussions générales
divergence manifeste peut se pallier par l’alignement de perception entre la communauté de
base et l’instance décisionnelle d’en haut. Elle fait surtout appel à une humilité de la part de
cette dernière pour intégrer une approche qui considère et acculture la perception locale sur la
stratégie de sécurité alimentaire.
Bref, la divergence de perceptions sur la sécurité alimentaire à tous les niveaux fait
appel à un alignement de perceptions de toutes les parties prenantes du domaine en question
afin de générer et promouvoir une meilleure synergie d’interventions en faveur de
l’instauration d’une sécurité alimentaire durable et inclusive.
158
Discussions générales
défis économiques sont à relever pour répartir les aliments et réduire les gaspillages
alimentaires afin de pouvoir nourrir les affamés et les pauvres qui ne pourront rien donner en
contre partie pour rembourser les coûts de productions et les coûts d’opérations depuis la
ferme, le transport jusqu’aux consommateurs/bénéficiaires. Les populations aisées et les
producteurs accepteront-ils de céder leurs produits agricoles sans percevoir les bénéfices
escomptés et qui dans ce sens prendra en charge la subvention ? Ceci ouvre la réflexion au
perfectionnement du mécanisme de la sécurisation alimentaire en vigueur voire pencher à un
autre modèle qui pourrait accompagner l’éventualité de la répartition équitable des aliments
dans le globe pour une réelle sécurité alimentaire de la planète terre selon la définition de la
FAO qu’est l’organisme de tutelle en matière de sécurité alimentaire. Dans ce sens, les points
suivants sont mis en exergue :
- la reconnaissance du rôle de l’agriculture dans la sécurité alimentaire à travers la
production, la génération de revenu en collaboration avec la recherche pour faire
plus ;
- l’importance de la considération de la diversification des produits agricoles pour
une meilleure alimentation ;
- l’importance de la politique agricole intégrée à la sécurité alimentaire ;
- l’importance de l’information des décideurs politiques pour une bonne
gouvernance en matière d’alimentation et sécurité alimentaire ;
- l’importance de la recherche pour améliorer la productivité et l’alimentation et
pour augmenter le revenu agricole qui importe sur la macroéconomie.
Le grand défi, surtout pour les pays proies de l’insécurité alimentaire, est l’élaboration
d’une politique agricole cohérente et pertinente. Déjà son contenu est complexe, pis encore
son processus d’élaboration est un exercice fatidique pour ces pays sans parler de son
exécution éventuelle étant donné le désarroi de la machine administrative, à l’instar de
159
Discussions générales
Madagascar qui est un pays à vocation agricole mais qui n’a jamais eu sa propre politique
agricole. Cette absence de politique agricole explique les inefficacités des projets et des
interventions en matière de sécurité alimentaire. Chaque entité et intervenant font ce qui lui
semble bon et dans ce contexte la coordination multisectorielle est une utopie. Ce qui met
ainsi la sécurité alimentaire de plus en plus hors portée. Ce défi de disposer une politique
agricole cohérente et pertinente est à relever ; il requiert non seulement une volonté politique
de la part des dirigeants mais aussi et surtout un engagement et une détermination ferme de
toutes les parties prenantes à la sécurité alimentaire. Ces dernières ne peuvent pas rester les
bras croisés si elles veulent être fidèles à leur raison d’être et à leur mission.
Les résultats des recherches ainsi que les innovations sont certes nécessaires au
renforcement de la résilience des exploitations agricoles face au changement climatique
(ibid.). Quand même, la valorisation de la connaissance et de la capacité locale relative aux
services de l’écosystème, la génétique et la gestion de la production sont des éléments à
considérer et à intégrer pour promouvoir l’agriculture intelligente. Imposer des solutions
généralisantes reproduirait les erreurs du passé. Les résultats de la recherche paysanne, par la
valorisation de la capacité locale, sont en effet mieux adoptés par les agriculteurs. C’est la
logique de l’appropriation participative à l’opposé du top down et de l’imposition des
connaissances externes au milieu paysan. Les résultats de la recherche paysanne se heurtent
au problème de reconnaissance institutionnelle voire financière. De son côté la recherche
160
Discussions générales
formelle, au fil du temps, a fait preuve de son incapacité à faire adopter ses résultats aussi
probants soient-ils par les agriculteurs qui devraient-être les utilisateurs principaux. D’où
l’importance de la combinaison de la recherche et de la capacité locale à travers
l’appropriation participative.
161
Discussions générales
dans le temps de façon décroissante tandis que le développement agricole est initié de façon
progressive. Cette approche de continuum de développement permet d’assurer au mieux la
sécurité alimentaire et la réduction effective de la pauvreté.
162
Discussions générales
terrain sont appelés à pencher sur ces aspects s’ils veulent amorcer et promouvoir la durabilité
et la pérennisation de ses réalisations au sein de la communauté. C’est un défi qui a fait
trébucher et succomber un bon nombre de projets de développement quand on constate que
les impacts se volatilisent dès que les interventions sont à terme. Relever ce défi n’implique
pas seulement les organismes de développement et leur staff mais aussi et surtout les
décideurs politiques qui ont l’attribution d’instaurer un cadre favorable à la régularité et à la
stabilité de la production, de l’approvisionnement, de l’échange, des prix ; c’est en bref une
approche systémique et holistique au niveau national voir international.
Le fait d’impliquer la femme dans la prise de décision du ménage (FAO Africa, 2012)
apporte une dimension supplémentaire qui élargit l’horizon, approfondit les analyses et
augmente l’engagement de cette dernière sur tous les plans depuis la conception et la
planification en passant par la concrétisation et la réalisation jusqu’à la récolte des résultats.
Ceci explique pourquoi l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages a une
corrélation indéniable avec l’implication de la femme dans la prise de décision au niveau du
ménage. La décision ainsi prise est plus holistique et plus pertinente. De même, la réalisation
est soutenue par une motivation supplémentaire.
163
Discussions générales
de subsistance et de sécurité alimentaire. Continuer ainsi ne permet pas d’enclencher la
vitesse supérieure en matière de sécurité alimentaire et de développement agricole.
Etant donné que l’on ne peut pas éviter les catastrophes naturelles, en l’occurrence les
cyclones, faut-il préconiser des mesures et des mécanismes proactifs et anticipatifs qui
puissent donner suffisamment au secteur agricole une capacité d’absorption et de résistance
face aux effets de fléaux. Les interventions feraient mieux de prémunir le secteur agricole
d’une forte résilience lui permettant de se relever et de maintenir sa trajectoire de résilience
malgré le choc. Ceci demande l’implication, non seulement des agriculteurs mais aussi et
surtout une décision politique favorable au renforcement ex ante de la capabilité de
l’agriculture et des agriculteurs (Lalau, 2008) en agissant en amont du secteur entre autres les
infrastructures agricoles, l’approvisionnement et en aval sur la commercialisation. Faut-il que
les agriculteurs disposent des réserves sécuritaires suffisantes pour prévenir et se prémunir
contre des chocs éventuels. Toute intervention et toute décision politique doivent converger
dans ce sens pour avoir un secteur agricole ayant une forte capacité de résistance voire une
résilience suffisante pour faire face aux calamités conjoncturelles chroniques. Par conséquent,
il pourrait assumer son rôle dans la sécurité alimentaire de la Grande Ile dont la population est
majoritairement rurale (FIDA, 2014). Bref, adopter plutôt une approche de résilience
proactive pour traiter le problème d’insécurité alimentaire conjoncturelle au lieu de réagir par
l’approche de vulnérabilité serait plus judicieux pour pallier le problème de vulnérabilité
chronique causée par les cataclysmes naturels.
164
Discussions générales
l’agriculture, la recherche et la valorisation de la capacité locale, l’éducation (Ramananarivo,
2004), l’approche genre (Galiè & al., 2015), l’agriculture intelligente au changement
climatique, la réduction des gaspillages et la répartition équitable des aliments, la bonne
gouvernance (FAO, 2014a). Repenser la sécurité alimentaire doit passer en premier lieu par
la reconsidération de la définition et des indicateurs, des parties prenantes et leurs
engagements respectifs tout en reconnaissant que l’Agriculture reste le fournisseur principal
de nourriture de la génération actuelle et les futures générations (Drogué & al., 2006).
En revanche, les gens vulnérables ont toujours tendance à chercher des secours auprès
de leurs voisins et leurs connaissances qu’ils considèrent plus aisés i.e. moins vulnérables et
plus résilients. Ils empruntent et demandent de l’aide sinon les forcent au nom du lien social.
Ces voisins résilients ont souvent du mal à refuser et cèdent à la pression ; ce qui n’est pas
mauvais en soi sauf que c’est une forme de décapitalisation pour le prêteur. Dans le contexte
de la pauvreté, ces prêts sont rarement remboursés et la décapitalisation devient effective et
réduit ainsi la capacité de celui qui a prêté, autrement dit, un appauvrissement et une
« vulnérabilisation » par effet d’entraînement. Le même cas se rencontre aussi dans la vie
associative où l’on reçoit des subventions et les membres apportent en contre partie des
165
Discussions générales
apports bénéficiaires. Le projet associatif ainsi réalisé est mené de façon communautaire qui
dans la plupart des cas sont voués à l’échec à cause du manque d’engagement de la majorité
de membres qui se disent trop pauvres et trop occupés pour honorer leurs engagements et
mener à bien les projets. D’où une décapitalisation et une « vulnérabilisation » des membres à
cause de la vulnérabilité d’autrui. Dans ce contexte, les gens vulnérables sont pris par la
trappe de la pauvreté et leur liberté d’agir i.e. leur capabilité est limitée. Pis encore, ils
entraînent avec eux ceux qui sont moins vulnérables. C’est le mécanisme du tourbillon de la
pauvreté qui a une force d’entraînement et engloutirait pas seulement les vulnérables mais
aussi et surtout ceux qui veulent les repêcher i.e. les résilients. En une phrase, la vulnérabilité
et la résilience ont chacune une force d’entraînement aussi bien qu’un tourbillon en a pour
entraîner non seulement le sujet le sujet concerné mais aussi et surtout ses entourages.
166
Discussions générales
167
Discussions générales
complémentaires pour comprendre et gérer la pérennisation du développement et maintenir
ainsi la trajectoire de durabilité et la progression dans la mise en échelle.
168
Discussions générales
des progrès acquis et réalisés est sine qua non pour ne pas recommencer toujours à zéro les
efforts de développement après chaque fin de projet. En effet sur le terrain, on observe un
retour à la case départ du niveau de vie des bénéficiaires de projets de développement quelque
temps après sa clôture ; allusion faite à un slalom de développement où l’on revient au point
d’arrivée après un itinéraire truffé de défis d’innovations. Et le nouveau projet qui arrive après
est contraint de commencer sur la même base que son projet prédécesseur pour fonder le
triangle de la résilience tel que Lecomte (2005) avance.
169
Discussions générales
Dans les deux cas, l’équilibre « loi-lien » n’est pas trouvé ; la cohérence éducative
n’est pas effective et il n’est pas ainsi surprenant si les bénéficiaires cibles n’ont ni trouvé ni
saisi le vrai sens du projet. Ils n’ont pas pris une vraie trajectoire de résilience et sont restés
dans le cercle vicieux de la pauvreté malgré les résultats positifs apparents des indicateurs de
projets. C’est surtout une résilience furtive qui est temporaire et conditionnée par la présence
du tuteur de résilience en l’occurrence les projets de développement. Ce type de résilience
s’estompe en même temps que les interventions des projets cessent. C’est le piège de la
résilience vulnérable et l’acculturation réversible ; parvenir à trouver l’équilibre entre Loi et
Lien est un défi de taille que les agents et les organismes de développement doivent relever
pour embrasser des réalisations pérennes.
170
Discussions générales
internationale et qui a pu se redresser en attendant le retour conditionné de cette dernière. De
même pour les agriculteurs qui s’échangent de semences pour faire face à la dégénérescence
semencière et améliorer leur productivité.
171
Discussions générales
Dans ce sens, la résistance est une étape préliminaire de la résilience (figure 51).
172
Discussions générales
développement qui partent de l’intérieur, dépendent moins de l’extérieur ; elles ont souvent
des moyens plus limités mais ont plus de chance de réussi que celles apportées de l’extérieur
malgré le montant exorbitant des appuis. La triade Vulnérabilité-Capabilité-Résilience est un
concept en interaction dont la bonne compréhension du mécanisme permet d’apporter des
actions appropriées à la situation et à chaque catégorie de cibles pour une amélioration du
bien-être de la population.
173
Discussions générales
174
Discussions générales
réduction de la période d’insécurité alimentaire saisonnière. C’est-là qu’entrent en jeu les
cultures vivrières en tant que tampon financier et alimentaire. De surcroît, cette théorie
implique la nécessité de la promotion d’activités génératrices de revenu et des sources de
revenu additionnel pour les exploitations agricoles. L’objectif est dans ce sens d’optimiser la
conversion des produits rizicoles en consommation ménagère ou bien une amélioration de
l’accessibilité aux denrées. De là découlerait un meilleur niveau de sécurité alimentaire après
des actions résilientes simultanées au niveau de la production rizicole et de l’accessibilité aux
produits rizicoles pour la consommation. C’est l’approche continuum de Disponibilité-
Accessibilité pour progresser vers à une meilleure sécurité alimentaire.
De ce fait, les exploitations agricoles avec leur performance et dans ce contexte sont
transformées en statut d’or et d’argent à pieds d’argile et le moindre choc suffit à les faire
s’écrouler et anéantir les progrès réalisés, les ramenant ainsi à la case départ. Ceci implique
une promotion de la résilience paysanne afin de parvenir à une sécurité alimentaire
progressive et durable ; autrement dit, les efforts de développement et de sécurité alimentaire
à l’endroit des agriculteurs doivent être accompagnés d’une intervention sur les facteurs de
vulnérabilité extrinsèques pour engendrer une durabilité des réalisations. Cette double
intervention sur les facteurs intrinsèques et les facteurs extrinsèques constitue la théorie du
développement résiliençaire qui permettrait de pallier le problème de la résilience furtive des
bénéficiaires de projets de développement qui voient leur niveau de vie se dégrader après le
sevrage au tuteur de résilience.
175
Discussions générales
Source : auteur
176
Discussions générales
Etant donné que le facteur déclencheur du spiral de la récession est le sevrage des
agriculteurs bénéficiaires aux projets d’appuis, une réflexion voire un débat sur la durée du
cycle de projet mérite d’être engagé afin de déterminer la durée optimale recommandée et de
bien acculturer les techniques agricoles améliorées dans les pratiques paysannes. Sinon, les
résultats des efforts à la conservation des ressources naturelles resteraient éphémères, volatiles
sans l’ombre d’aucune durabilité et compromettant les ressources naturelles pour les
générations futures.
177
Discussions générales
principal pour que ces derniers puissent progresser, gravir les échelons et embrasser un sens
ascendant dans la trajectoire de résilience. Dans cette progression, les agriculteurs ont leur
priorité et leur logique : la logique économique et la sécurité foncière passent avant l’initiation
aux innovations techniques qui est pourtant le précurseur de l’amélioration de capabilité et de
résilience pour survivre voire résister aux chocs et fléaux i.e. renforcer la capacité d’anticiper
et de réagir au lieu de rester dans la défensive (Lalau, 2008). Plus les exploitations agricoles
parviennent à un meilleur niveau de résilience, plus elles ont la capacité de se préparer aux
catastrophes et de surmonter leurs conséquences (PNUD, 2014). En effet, la résilience est « la
capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer, à continuer à se projeter dans
l’avenir, malgré la présence d’événements déstabilisants, des conditions de vie difficiles et
des traumatismes parfois sévères » (Koffi, 2014). Dans leur logique, les agriculteurs
n’investiraient pas dans les innovations techniques tant qu’ils n’auront pas pour eux le
minimum de sécurité financière et foncière. S’initier dans de nouvelles pratiques comporte
des risques et des incertitudes (Lalau, 2008) ; pour les exploitations agricoles, les innovations
revêtent un caractère probabiliste et faut-il prévoir à l’avance où l’on va atterrir au cas où les
essais ne seraient pas fructifs.
178
Discussions générales
développement résiliençaire. Faut-il une approche calibrée et spécifiée à chaque catégorie
d’exploitations agricoles tout en valorisant la capacité locale et les opportunités relatives aux
ressources locales, que certains auteurs qualifient d’approche endogène (Razafiarijaona,
2007), afin de promouvoir la diversification de revenu des exploitations agricoles et leur
conférer par la suite la possibilité d’améliorer leur sécurité alimentaire, de renforcer leur
capabilité et de poursuivre une trajectoire de résilience ascendante.
Conclusion partielle
Il est important le fait de reconnaître, d’accepter et d’intégrer dans les conceptions que
le monde des exploitations agricoles comporte des différenciations flagrantes qui sont à la
base de leur tendance, leur stratégie de résilience et leur choix. Elles ont différents modes de
sécurité alimentaire, une acculturation sélective face aux actions de résilience, différents types
de capabilité et surtout une trajectoire de résilience évolutive et différenciée. Ces
différenciations se conjuguent dans son ensemble pour dicter l’orientation stratégique des
exploitations agricoles qui par nature veulent réduire sa vulnérabilité, renforcer sa capabilité
et tricoter sa résilience. Dans ce processus, les exploitations agricoles ont besoin de tampon
alimentaire et de tampon financier pour entretenir et consolider leur sécurité alimentaire et se
mettre à l’abri des facteurs de vulnérabilité extrinsèque sur qui l’Administration a sa part de
responsabilité. La notion de l’acculturation sélective i.e. la préférence du « soft » au « hard »
ainsi que la conscience de la trajectoire de résilience des exploitations peuvent servir pour
bien dorer la pilule des interventions, de booster par la suite la capabilité des exploitations
agricoles et les faire propulser sur une trajectoire de résilience ascendante.
179
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
180
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Comment se fait-il que les petites exploitations agricoles et le Pays n’arrivent pas à
accéder progressivement et durablement à un meilleur niveau de sécurité alimentaire malgré
les appuis et les interventions apportés à travers les projets de sécurité alimentaire et de
développement agricole ? Telle a été la problématique centrale de cette recherche qui a permis
de découvrir que le fait d’augmenter la production rizicole est loin d’être suffisant pour
résoudre le problème de l’insécurité alimentaire à Madagascar sachant que le riz constitue
l’aliment de base de sa population. Les échecs des différentes tentatives d’autosuffisance
alimentaire par le biais des projets de développement rizicole en constituent des preuves
irréfutables. Pour instaurer une sécurité alimentaire résiliente, faut-il faire entrer en jeu les
cultures vivrières qui jouent un double rôle tampon - tampon alimentaire et tampon financier.
En effet, elles engendrent un effet positif sur l’autonomie en riz et la sécurité alimentaire des
ménages agricoles. En d’autres termes, promouvoir la sécurité alimentaire revient à ne pas se
focaliser seulement sur l’aliment de base mais aussi et surtout à travailler sur la diversification
des productions vivrières dont les effets cumulés améliorent la sécurité alimentaires des
ménages.
Dans la même foulée, l’amélioration de la sécurité alimentaire implique des mesures
particulières afin de favoriser la disponibilité et l’accès aux denrées alimentaires pendant la
période de soudure. Cette charge revient à l’Administration étant donné que la période de
soudure a une connotation d’impuissance tactique pendant une durée limitée au niveau des
agriculteurs. Le dernier et non le moindre est l’importance de la diversification de moyens de
subsistance. Ceux-ci contribuent significativement à la promotion d’une sécurité alimentaire
résiliente. La possibilité de recours à d’autres sources de revenu additionnel par le biais des
activités génératrices de revenu aide les exploitations agricoles à préserver leur réserve en riz,
à réduire la période de changement de régime temporaire et à assurer une meilleure sécurité
alimentaire de leur ménage.
Force est de constater que plus les ménages agricoles ont une meilleure sécurité
alimentaire, plus ils sont exposés aux risques écologiques, sociaux et économiques. Ce fait
s’apparente à la vulnérabilité conjoncturelle qu’il faut mater en mettant à l’abri les réalisations
acquises avant que la menace et le risque ne deviennent des chocs réels. Car dans ce cas
seraient réduits en miettes les progrès réalisés et le niveau de sécurité alimentaire se
ramènerait à la case départ. C’est le manque voire l’absence de parapluie sécuritaire qui
explique en partie la chronicité et l’endémicité de l’insécurité alimentaire dans la Grande Ile.
Pour ainsi préserver les avancées en sécurité alimentaire, faut-il une mobilisation ex ante entre
181
Conclusion générale
autres diversifier la source de revenu des exploitations agricoles et travailler sur la facilitation
de l’accès aux denrées commerciales pendant la période de pénurie pour que leur capabilité ne
se dégringole. Ceci les évite de rechuter vers un niveau inférieur.
Dans la mutation technique des petites exploitations agricoles vers des pratiques
améliorées, les agriculteurs ont une acculturation agricole sélective : le « soft » passe mieux
que le « hard » à cause du problème de pouvoir d’achat et de l’esprit d’assistanat. Pourtant, les
deux sont indissociables pour vraiment amorcer un redressement de la situation paysanne
entre autres la sécurité alimentaire. Toute intervention voulant enregistrer des progrès
tangibles et durables doivent tenir compte de ce caractère sélectif des agriculteurs en matière
d’adoption technique et prendre les mesures qui s’y imposent dans son approche pour faire
passer à la fois le « soft » et « le hard » et éviter ainsi une acculturation agricole déséquilibrée.
Les exploitations agricoles familiales ont un préalable à respecter avant de procéder aux
innovations techniques de leurs activités de production. En effet, les agriculteurs veulent
assurer leurs sécurités économique et foncière avant d’entamer toute tentative d’amélioration
technique. Accepter ce préalable constitue le premier défi de tout intervenant voulant
entraîner les agriculteurs dans les actions de résilience qu’il veut proposer à ces derniers. Ceci
implique des interventions holistiques multisectorielles calibrées et spécifiées à chaque
catégorie d’exploitations.
182
Conclusion générale
alimentaire et de développement agricole ferait la différence en termes de durabilité et de
pérennité des résultats engendrés. De même, la conscience de cet effet déclencheur de
différenciation, qu’est le sevrage avec le tuteur de résilience, conduit à considérer la durée des
projets pour optimiser la durabilité des impacts et éviter la régression de performance des
exploitations au lendemain de la clôture des projets.
183
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188
Annexes
ANNEXES
ANNEXES
189
Annexes
Annexe 1 : Lettre d’autorisation délivrée par le Chef de district de Moramanga
190
Annexes
Annexe 2 : Lettre de demande de collaboration pour les Maires
Distrika MORAMANGA
Tompoko,
Ny mpikaroka
191
Annexes
KAOMINA ………………………………………………………….
Ny Ben’ny tanàna
192
Annexe 3 : Lettre pour les chefs Fokontany
Kaomina ……………………….
Tompoko,
Ny mpikaroka
193
Annexe 4 : Modèle de lettre pour les associations Koloharena
Ho an-dRamatoa MELDA
Kaomina ANDASIBE
Ny votoatin’ny resaka hatao moa araka izay efa voalaza dia famantarana izay
lalana nizoran’ny Tantsaha mpamokatra taorian’ny fiafaran’ny tetikasa fampandrosoana.
Izany dia asa fikarohana iarahana amin’ny Oniversiten’Antananarivo ary efa nahazoana
alalana tamin’ny lehiben’ny distrika Moramanga.
Ny mpikaroka
194
Annexe 5 : Questionnaire PSA en version française
FICHE D’ENQUETE
**********************************
Riz
Manioc
Patate douce
Haricot
Vouandzou
Maïs
195
Taro
Arachide
Fruitiers
Légumes
Poulets gasy
Quelles sont les matériels agricoles à votre disposition actuellement ? Leur nombre et leurs
origines ?
Matériels agricoles Origines (détailler le nombre par origine)
Arrosoir ADRA autres projets : ………….
Sarcleuse ADRA autres projets : …………..
Râteau ADRA autres projets : …………..
Fourche ADRA autres projets : …………..
Bêche ADRA autres projets : …………..
Pulvérisateur ADRA autres projets : …………..
Autre petit matériel : ADRA autres projets : …………..
Autre petit matériel : ADRA autres projets : …………..
Autre petit matériel : ADRA autres projets : …………..
Autre petit matériel : ADRA autres projets : …………..
Matériel agricole ADRA autres projets : …………..
Matériel agricole ADRA autres projets : …………..
Le riz que vous avez produit vous suffisait-il jusqu’en quel mois ? _____________
Votre suffisance en riz augmentait-elle ou non par rapport à celle de fin ADRA ? Oui
Non
Pourquoi ? __________________________________________________________
Quels les moyens de production que vous avez acquis depuis la fin du PSA ?
Type/désignation Nombre
196
Quels appareils électro- ménagers et mobiliers avez-vous acquis depuis la fin du PSA ?
Type/désignation No
197
Annexe 6 : Questionnaire ERI en version malagasy
TAKELAKA FANADIHADIANA
Laharana: _____ Taona: ______ Lahy sa Vavy Taona nidirana ERI: ________
Vohitra: _______________ Fokontany: _____________ Kaomina: ________________
198
VIII. Ireo fitaovam-pamokarana eo am-pelatanana
Inona amin’ireto fitaovana ireto no anananao, firy no isany ary avy taiza no nahazoana azy ?
Fitaovam-pamokarana Ny nahazoana azy
Lazoara ERI Tetikasa hafa: ……………..
Sarklezy ERI Tetikasa hafa: ……………..
Ratô ERI Tetikasa hafa: ……………..
Forsa ERI Tetikasa hafa: ……………..
Angady ERI Tetikasa hafa: ……………..
Pilverizatera ERI Tetikasa hafa: ……………..
Fitaovana hafa: ERI Tetikasa hafa: ……………..
Fitaovana hafa: ERI Tetikasa hafa: ……………..
Fitaovana hafa:: ERI Tetikasa hafa: ……………..
Fitaovana hafa: ERI Tetikasa hafa: ……………..
Fitaovam-pambolena ERI Tetikasa hafa: ……………..
Fitaovam-pambolena ERI Tetikasa hafa: ……………..
Naharitra hatramin’ny volana inona ny vary novokarinareo tamin’ny 2013 izany ? _______
Nahoana ? _________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
Inona avy ireo sakafo telo voalohany fanaonareo fanampin-tsakafo na fanolo ny vary ?
X. Farim-piainana
Inona avy ireo fitaovam-pamokarana azonao na novidianao taorian’ny fanataperan’ny tetikasa
ERI ?
Anarany/karazany Isa
199
Inona avy ireo fitaovana na zava-maneno na fanaka fampiasa ao an-tokantrano azonao
taorian’ny fanataperan’ny tetikasa ERI ?
Anarany/karazany Isa
Inona avy ireo fitaovana mandeha môtera azonao taorian’ny fanataperan’ny tetikasa ERI?
Anarany/karazany Isa
Misy firy ireo trano natsanganao na natsarainao taorian’ny fanataperan’ny tetikasa ERI ?
Anarany/karazany Isa
Eny Tsia
200
TARIDALANA HO AN’NY MPANAO FANADIHADIANA
201
Annexe 7 : Renseignement sur les enquêteurs
202
Annexe 8 : Protocole adopté pour l’enquête par questionnaire du projet de thèse
203
Annexe 9 : Ordre de mission des enquêteurs
204
Annexe 10 : Liste des PPD constituant les populations mères PSA et ERI
205
45 Ramiandrisoa Edouard Homme Vodiriana Vodiriana OUEST PSA
46 Rasoloniaina Patrice Homme Vodiriana Vodiriana OUEST PSA
47 Rasamy Homme Vodiriana Vodiriana OUEST PSA
48 Gasinjara Homme Vodiriana Vodiriana OUEST PSA
49 Randrianasolo Ersnest Homme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
50 Rafaralahiniaina Alpha Homme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
51 Randriatiana Denis Homme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
52 Razafiarisoa Bernadette Femme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
53 Randrianarivony F Johny Homme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
54 Ravololomihanta Elisette Femme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
55 Tianarivony Maminjaka Emma Femme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
56 Randriamanampisoa Fidèle Homme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
57 Mamiarivony Lovatiana Homme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
58 Randrianajaina Victor Homme Ambodinifody Anosibe Ifody OUEST PSA
59 Telolahy Odolphe Homme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
60 Nomenjanahary Lova Homme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
61 Jean Michel Homme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
62 Rochel Homme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
63 Marcelline Femme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
64 Frédéric Homme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
65 Lucile Femme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
66 Rahery Homme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
67 Fidy Homme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
68 Désiré Homme Anosibe Ifody Anosibe Ifody OUEST PSA
69 Rakotonandrasana Gabriel Homme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
70 Razafimahefa Victor Homme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
71 Jean Baptiste Homme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
72 Telovavy Hélène Homme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
73 Rasoarimalala Florine Femme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
74 Randrianiaina René Gaston Homme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
75 Randrianirina Henri Homme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
76 Randrianamboarina François Homme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
77 Rakotomalala Jean Pierre Homme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
78 Ramasinarivo Florine Femme Ankarefo Anosibe Ifody OUEST PSA
79 Razafindratavy Solo Aimé Femme Falierana Andasibe EST PSA
80 Randrianarivelo Syvain Homme Falierana Andasibe EST PSA
81 Edmond Femme Falierana Andasibe EST PSA
82 Rakalalao Femme Falierana Andasibe EST PSA
83 Nirisoa Véronique Femme Falierana Andasibe EST PSA
84 Ialisoa Isabelle Femme Falierana Andasibe EST PSA
85 Rakotoarisoa Homme Falierana Andasibe EST PSA
86 Flavien Homme Falierana Andasibe EST PSA
87 Bernadette Femme Falierana Andasibe EST PSA
88 Modeste Homme Falierana Andasibe EST PSA
89 Violette Femme Falierana Andasibe EST PSA
90 Raharifety Femme Falierana Andasibe EST PSA
91 Rasoarilalao Pierette Femme Morafeno Andasibe EST PSA
92 Celestine Femme Morafeno Andasibe EST PSA
206
93 Razanamaro Clarisse Femme Morafeno Andasibe EST PSA
94 Rahantamalala Olga Femme Morafeno Andasibe EST PSA
95 Randriambololomanana Honoré Homme Morafeno Andasibe EST PSA
96 Voahangilalao Femme Morafeno Andasibe EST PSA
97 Marie Zanafina Femme Morafeno Andasibe EST PSA
98 Rasambimanana Justin Homme Morafeno Andasibe EST PSA
99 Adel Homme Morafeno Andasibe EST PSA
100 Dieu Donne Homme Morafeno Andasibe EST PSA
101 Telovavy Noéline Femme Morafeno Andasibe EST PSA
102 Zisy Justin Homme Morafeno Andasibe EST PSA
103 Razafiarisoa Clémentine Femme Morafeno Andasibe EST PSA
104 Nambinina Femme Morafeno Andasibe EST PSA
105 Randriamanantena Ernest Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
106 Vita Jean Marie Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
107 Rasoloniaina Leonard Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
108 Razafindraibe Naivo Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
109 Razafimahatratra Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
110 Rakotoson Alfred Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
111 Laurent Gabriel Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
112 Ravelomanantsoa Ferdinand Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
113 Ralisoa Seraphine Femme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
114 Razafindratsara Emilienne Femme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
115 Andrambelotiana Lovasoa Femme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
116 Filaozety Rosine Femme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
117 Rasolonirina Sahondra M Femme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
118 Ranaivoson Henri Homme Ampangalantsary Andasibe EST PSA
119 Randrianarisaina Françisse Homme Androfia Morarano NORD PSA
120 Randriamahafaly Alphonse Homme Androfia Morarano NORD PSA
121 Rakotomandimbiarison Homme Androfia Morarano NORD PSA
122 Rakotosalama Jean Narivony Homme Androfia Morarano NORD PSA
123 Ratefihanta Marcel Homme Androfia Morarano NORD PSA
124 Rasoarimanana Helène Femme Androfia Morarano NORD PSA
125 Rakototoavina Jean Baptiste Homme Androfia Morarano NORD PSA
126 Razafiarijaona Julien Homme Androfia Morarano NORD PSA
127 Raherisoa Justin Olivier Homme Androfia Morarano NORD PSA
128 Rakotoniasy Jean Dauphin Homme Androfia Morarano NORD PSA
129 Rakotondramaro Norbert Homme Androfia Morarano NORD PSA
130 Ramarolahy Jaona Homme Morarano Morarano NORD PSA
131 Nohandraina Jebo Homme Morarano Morarano NORD PSA
132 Razafimandimby Homme Morarano Morarano NORD PSA
133 Razafinjaza Imasy Homme Morarano Morarano NORD PSA
134 Rakotonomenjanahary Faly Homme Morarano Morarano NORD PSA
135 Razafimandratra Edouard Homme Morarano Morarano NORD PSA
136 Randriamanantsara Zafy Femme Morarano Morarano NORD PSA
137 Rasoamanantena Justine Femme Morarano Morarano NORD PSA
138 Rakotonirina Velonaina Femme Morarano Morarano NORD PSA
139 Randrianantoandro Richard Homme Morarano Morarano NORD PSA
140 Rambeloson Andrianjafy Rodin Homme Morarano Morarano NORD PSA
207
141 Ravelonkova Pascal Homme Morarano Morarano NORD PSA
142 Rolland François Homme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
143 Ravavilahy Homme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
144 Ratsaravintana Homme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
145 Randrianarivelo Charles Homme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
146 Randriamiaritiana Ernest Homme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
147 Rasoanambinina Georgette Femme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
148 Ravololonirina Lucienne Femme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
149 Rakotondrazay Maurice Homme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
150 Razafindrabary Homme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
151 Randriantody Robert Homme Ambohibolakely Morarano NORD PSA
152 Rakotomalala Pascal Homme Marovoay Morarano NORD PSA
153 Rakotondrasoa Julien Homme Marovoay Morarano NORD PSA
154 Rajaoanarison Gérard Homme Marovoay Morarano NORD PSA
155 Raharison Hajaniaina Femme Marovoay Morarano NORD PSA
156 Razafiherison Nirilantosoa Femme Marovoay Morarano NORD PSA
157 Rasoavololona Angeline Femme Marovoay Morarano NORD PSA
158 Ramilison Celestin Homme Marovoay Morarano NORD PSA
159 Rakotonirina Ermé Homme Marovoay Morarano NORD PSA
160 Raderaina Homme Marovoay Morarano NORD PSA
161 Rakotomamonjy Ratsiananampo Homme Marovoay Morarano NORD PSA
162 Randriamahenintsoa Haja Femme Marovoay Morarano NORD PSA
163 Rakotoarisoa Marie Martial Homme Marovoay Morarano NORD PSA
164 Razafindrabe Barison Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
165 Rakotomiharisoa Tovohery Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
166 Ramarijaona Sylvain Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
167 Razanakiniaina Tina Marcelline Femme Ambohidray Morarano NORD PSA
168 Rakotoarisoa Felix Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
169 Ratsiresy Jacques Daniel Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
170 Randriamizaka Philbert Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
171 Razafinjato Jean Louis Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
172 Rakotoniaina Rivo Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
173 Randriamboavonjy Pascal Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
174 Ramaroson Julien Homme Ambohidray Morarano NORD PSA
175 Rakotondrazafy René Homme Amboanjo Amboasary NORD PSA
176 Razanazay Mamy femme Amboanjo Amboasary NORD PSA
177 Rasoloniaina Zoé Homme Amboanjo Amboasary NORD PSA
178 Amina Ravaoarimanga Femme Amboanjo Amboasary NORD PSA
179 Rakotoarivony Jean Nestor Homme Amboanjo Amboasary NORD PSA
180 Randrianajaina Seth Homme Amboanjo Amboasary NORD PSA
181 Razafindratelo Ngoisoa N. Homme Amboanjo Amboasary NORD PSA
182 Razafindratrimo Homme Amboasary Amboasary NORD PSA
183 Raveloson Damasse Homme Amboasary Amboasary NORD PSA
184 Rakotondrasoa Salomon Homme Amboasary Amboasary NORD PSA
185 Randrianarivelo Thomas Homme Amboasary Amboasary NORD PSA
186 Ralamboarisoa Jonah Homme Amboasary Amboasary NORD PSA
187 Simonette Femme Amboasary Amboasary NORD PSA
188 Rakotonandrasana Raymond Homme Amboasary Amboasary NORD PSA
208
189 Rakotoarinirina Jean Donnée Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
190 Rakotovao Hubert Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
191 Rakotohasimbola Charles Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
192 Ramadinisoa Etienne Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
193 Randrianatolotra M. Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
194 Rakotoarisoan Olivier Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
195 Rasoanotahiana N. Aurélie Femme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
196 Rahariniaina L. Liliane Femme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
197 Andrianjanoa J. Richard Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
198 Rasolofoniaina Phillipe Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
199 Ravelomandeha Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
200 Andriamarosoa Jean Auguste Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
201 Randriamihajarivo Hervé Homme Ambohimiarina Amboasary NORD PSA
202 Jo William Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
203 Razafimahatratra B. Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
204 Razafindrabe Vololonirina Femme Ampangabe Amboasary NORD PSA
205 Rakotonandrasana H. Veronique Femme Ampangabe Amboasary NORD PSA
206 Raminoarisoa Morette Léa Femme Ampangabe Amboasary NORD PSA
207 Randimbiarison P. Daniel Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
208 Rakotonanahary Arsène Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
209 Rakotonandrasana Charles Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
210 Jean Paul Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
211 Razafindramanana Désiré Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
212 Norber Félix Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
213 Andrianjafindrabodo H. Homme Ampangabe Amboasary NORD PSA
214 Ralaivahatra Edmond Homme Ambohidava Amboasary NORD PSA
215 Ranaivomanana Célestin Homme Ambohidava Amboasary NORD PSA
216 Solo Louis Homme Ambohidava Amboasary NORD PSA
217 Razakarivelo Lantoniaina Homme Ambohidava Amboasary NORD PSA
218 Razaiarimanana Marcelline Femme Ambohidava Amboasary NORD PSA
219 Ralaiarimanana Eugène Homme Ambohidava Amboasary NORD PSA
220 Razafindrakoto Lucien Homme Ambohidava Amboasary NORD PSA
221 Andriamihaja Homme Ambohidava Amboasary NORD PSA
222 Rasamoelina Georges Lucien Homme Antsirinala Ambohibary EST PSA
223 Ravaoarisoa Sabine Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
224 Rafiandramiangarisoa Philippe Homme Antsirinala Ambohibary EST PSA
225 Rafarasoa Hortense Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
226 Ramanantenasoa Esther Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
227 Rasolonirina Julien Homme Antsirinala Ambohibary EST PSA
228 Rakotonandrasana Raymond Homme Antsirinala Ambohibary EST PSA
229 Razafinindrina Georgette Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
230 Ravaoarisolo Germaine Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
231 Ravaoarimalala Lalao Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
232 Lantosoa Richard Homme Antsirinala Ambohibary EST PSA
233 Razafinindrina Marie Madeleine Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
234 Razanamalala M Chantale Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
235 Rasoarinoro Véronique Femme Antsirinala Ambohibary EST PSA
236 Rasoanahina Catherine Femme Analalava Ambohibary EST PSA
209
237 Ramahatratrasoa Denis Homme Analalava Ambohibary EST PSA
238 Rakotonampoizina Jérôme Homme Analalava Ambohibary EST PSA
239 Rakotomboahangy Jean Homme Analalava Ambohibary EST PSA
240 Ralison Alfred Homme Analalava Ambohibary EST PSA
241 Razafindrazava Richard Homme Analalava Ambohibary EST PSA
242 Rakotondrasoa Gabriel Homme Analalava Ambohibary EST PSA
243 Rasoarivelo Marcelline Femme Analalava Ambohibary EST PSA
244 Ratsimbason Andry Tina B Homme Analalava Ambohibary EST PSA
245 Randrianantenaina Ruphin Homme Analalava Ambohibary EST PSA
246 Rasoarimanana Georgette Femme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
247 Razanatsoa Marie Aimée Femme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
248 Randrianjafy Léon Homme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
249 Voahanginirina Lalao Femme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
250 Rakotonandrasana Edmond Homme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
251 Raheriarisoa Edwige Femme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
252 Razafiarisoa Berthe Femme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
253 Rakotonahary Miadana Wilson Homme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
254 Razafizahana Florine Femme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
255 Razaiarivao Esther Femme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
256 Razanadrakoto Jean Jacque Homme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
257 Dahimaro Jean Baptiste Homme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
258 Alson Homme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
259 Tsaboto Jean Norbert Homme Sahafitahana Ambohibary EST PSA
260 Ramanandraisoa Beby Femme Ampitambe Ambohibary EST PSA
261 Razafindratiana Delphine Femme Ampitambe Ambohibary EST PSA
262 Hantaniaina Lydia Femme Ampitambe Ambohibary EST PSA
263 Ralaiarimanana Jean Robin Homme Ampitambe Ambohibary EST PSA
264 Raveloson Robert Homme Ampitambe Ambohibary EST PSA
265 Razafimahatratra J Natal Homme Ampitambe Ambohibary EST PSA
266 Ratovonary Edmond Homme Ampitambe Ambohibary EST PSA
267 Razafindratodisoa Rolland Homme Ampitambe Ambohibary EST PSA
268 Ramarokoto Sela Albert Homme Ampitambe Ambohibary EST PSA
269 Tafita Herisoa Narilala Homme Ampitambe Ambohibary EST PSA
270 Rabezaka Homme Ampitambe Ambohibary EST PSA
271 Randrianiaina Hervé Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
272 Andriambolatsalama Tovo Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
273 Razafindrabe Jacques Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
274 Randriamanantena Clovis Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
275 Rabearison Jean Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
276 Ranariarifara Hajarison Maurile Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
277 Ratsimandesy Norbert Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
278 Rakotondrazaka II Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
279 Randriamampionona Benjamin Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
280 Rakoto Eugene Albert Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
281 Randriamampianina Bernard Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
282 Ramarolahy Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
283 Randrianarisoa Stanislas Homme Befotsy Ambohibary EST PSA
284 Andrianjafy Roméo Heryse Homme Soavinorona Ambohibary EST PSA
210
285 Rajono Maurice Homme Soavinorona Ambohibary EST PSA
286 Razafindratiana Suzette Femme Soavinorona Ambohibary EST PSA
287 Rafaratiana Frerètte Femme Soavinorona Ambohibary EST PSA
288 Rafaralahy Emile Homme Soavinorona Ambohibary EST PSA
289 Rasoamazava Suzanne Femme Soavinorona Ambohibary EST PSA
290 Rakotondramanana Edmond Homme Ambohidronono Ambohidronono OUEST PSA
291 Rakotondrazaka Albert Homme Ambohidronono Ambohidronono OUEST PSA
292 Rakotoarivelo Jocelyn Homme Ambohidronono Ambohidronono OUEST PSA
293 Rakotondrasendra Gilbert Homme Ambohidronono Ambohidronono OUEST PSA
294 Ranaivozafy Romain Homme Ambohidronono Ambohidronono OUEST PSA
295 Razanajatovo Fievre Homme Ambohidronono Ambohidronono OUEST PSA
Ravaonasoloarisoa Bakoliniaina
296 Véronique Femme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
297 Rasoanantenaina Femme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
298 Ranaivoson Raymond Femme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
299 Randrianasolo Jean Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
300 Ravelonatoandro Edward Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
301 Rabenomena André Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
302 Rahariniaina Todisoa Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
303 Tafita Soamiafara Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
304 Razanajatovo Gabih Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy Gara EST PSA
305 Randriamamonjy Joseph Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy OUEST PSA
306 Rakotonidrina Jean Harinavo Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy OUEST PSA
307 Rakotomahatratra Robert Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy OUEST PSA
308 Randriantody Zafindrakoto Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy OUEST PSA
309 Razafingita Jeanna Odette femme Ampasimpotsy Ampasimpotsy OUEST PSA
310 Rakotondranivo Jean Ferry Homme Ampasimpotsy Ampasimpotsy OUEST PSA
311 Rasoamiafara Françoise femme Ampasimpotsy Ampasimpotsy OUEST PSA
312 Rakotondrasoa Gégroire Homme Ambongatsimo Mandialaza OUEST PSA
313 Ratompomihaja Haingonirina femme Mandialaza Mandialaza OUEST PSA
314 Razafimahatratra Ernest Homme Ambongatsimo Mandialaza OUEST PSA
315 Rakotozanany Julien Homme Ambongatsimo Mandialaza OUEST PSA
316 Ravelontsoa Homme Ambongatsimo Mandialaza OUEST PSA
317 Rakotoarisoa Jean de Dieu Homme Ambongatsimo Mandialaza OUEST PSA
318 Rakotoarimanana Andrianome Homme Ambongatsimo Mandialaza OUEST PSA
319 Rajosoa Jean Chris Homme Amboasarikely Andaingo NORD PSA
320 Ratodisoa Charles Homme Amboasarikely Andaingo NORD PSA
321 Zoeliarivelo S Emile Femme Amboasarikely Andaingo NORD PSA
322 Randrianasolo Raymond Homme Amboasarikely Andaingo NORD PSA
323 Ramarosalama Jean Homme Amboasarikely Andaingo NORD PSA
324 Rafidiarinosy Solange Femme Amboasarikely Andaingo NORD PSA
325 Randriamiarison Rolland Homme Ambodirano Andaingo NORD PSA
326 Rasolomanana Cyrille Homme Ambodirano Andaingo NORD PSA
327 Ranaivomanana Heriniaina Didier Homme Ambodirano Andaingo NORD PSA
328 Raoelina Solonirina Iandrisoa Homme Ambodirano Andaingo NORD PSA
329 Rakotozafy Albert Homme Ambodirano Andaingo NORD PSA
330 Rabearivony David Homme Ambodirano Andaingo NORD PSA
331 Rasoanorozanany Mamy Y Femme Ambodirano Andaingo NORD PSA
332 Ralaiarimanana Philibert Homme Ambodirano Andaingo NORD PSA
211
333 Ravololonirina Véronique Femme Ambodirano Andaingo NORD PSA
334 Rabeharimalala Joelison Michel Homme Ambodirano Andaingo NORD PSA
335 Rasoanirina Marie Lydia Femme Ambodirano Andaingo NORD PSA
336 Randriantsialonina Dimanche Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
337 Manampisoa Jérôme Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
338 Maromandimby Solofonirina Celestin Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
339 Morabe Joseph Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
340 Randriamalala Edia Jean Baptiste Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
341 Randrianantenaina Tefiarisoa Falitiana Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
342 Rakotonindrina Jean Fidel Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
343 Ralaisoavina Victor Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
344 Rakotonantenaina François Emiles Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
345 Zo Ary Lazandraibe Koloarisoa Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
346 Raheriarimanga Sylvain Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
347 Rakotozandriny Sammuel Homme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
348 Rasoamaro Suranne Femme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
349 Rasoariliva Sahondrafinina Femme Ankodahoda Andaingo NORD PSA
350 Randriarimbola Jean Baptiste Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
351 Randriamahasoa Etienne Jean Martial Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
352 Rakotonandrasana Cyrille Dominique Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
353 Rajaonah Aimé Victor Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
354 Ranivoarijaona Aimée Lydia Femme Andranomadio Andaingo NORD PSA
355 Randriarimalala Jules Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
356 Rakotomalala Jean Claude Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
357 Randriamboahavy Alexandre Stanex Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
358 Rasoanajaina Méline Femme Andranomadio Andaingo NORD PSA
359 Rakotoarisoa Edouard Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
360 Ramandimbisoa Norbert Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
361 Razafimamonjy Jean Richard Homme Andranomadio Andaingo NORD PSA
362 Randrianasolo Désiré Homme Antatabe Belavabary OUEST PSA
363 Randrianarivony Edmond Homme Antatabe Belavabary OUEST PSA
364 Rafaliarimanana Célestin Homme Antatabe Belavabary OUEST PSA
365 Rakotoarisoa Samuel Homme Antatabe Belavabary OUEST PSA
366 Ratovomanantsalama Henri Homme Antatabe Belavabary OUEST PSA
367 Razafimbahiny Ernest Homme Antatabe Belavabary OUEST PSA
368 Rakotoniaina Siméon Homme Antatabe Belavabary OUEST PSA
369 Razanaparany Faliniatovo Homme Antatabe Belavabary OUEST PSA
370 Rasoamanana Christine Femme Belavabary Belavabary OUEST PSA
371 Rasoamazava Voahanginirina Femme Belavabary Belavabary OUEST PSA
372 Rasoanantoandro Femme Belavabary Belavabary OUEST PSA
373 Ravaonindriana Madeleine Femme Belavabary Belavabary OUEST PSA
374 Rasoaniriana Arthine Femme Belavabary Belavabary OUEST PSA
375 Ravololonirina Rosette Femme Belavabary Belavabary OUEST PSA
376 Ramangason Martin Homme Belavabary Belavabary OUEST PSA
377 Rakotoniaina Hervé Homme Belavabary Belavabary OUEST PSA
378 Randriamalala Julien Homme Belavabary Belavabary OUEST PSA
379 Razaiarisoa Femme Belavabary Belavabary OUEST PSA
380 Rakotoarisoa Maminiaina Homme Beforona Beforona EST ERI
212
381 Rabakoniaina Fanjatiana Cléo Femme Ambatoharanana Beforona EST ERI
382 Ramiadanarivo Vonitiana Cathérine Femme Marozevo Beforona EST ERI
383 Razanajatovo Marcel Homme Sahanonoka Beforona EST ERI
384 Boto Jérôme Homme Marolava Beforona EST ERI
385 Beniaina Richard Homme Ambatoharanana Beforona EST ERI
386 Andriaherinambinina Jean Sylvain Homme Ambohimarina Beforona EST ERI
387 Rabodosoa Homme Ampasimazava Beforona EST ERI
388 Randriamanohy Zakavelo Homme Ambatoharanana Beforona EST ERI
389 Pierre Céléstin Homme Antandrokomby Beforona EST ERI
390 Lahitoandro Homme Sahanonoka Beforona EST ERI
391 Lahady Louis Homme Beforona Beforona EST ERI
392 Rakotomalala Alphonse Homme Antandrokomby Beforona EST ERI
393 Rajosefa Belahady Henry Homme Antandrokomby Beforona EST ERI
394 Rabarison Fidèle Homme Sahanonoka Beforona EST ERI
395 Mbonisaona Ernest Laurent Homme Sahanonoka Beforona EST ERI
396 Rakoto Jean Maurice Homme Marozevo Beforona EST ERI
397 Donason Homme Ambatoharanana Beforona EST ERI
398 Emmanuel Homme Antrakarivo Beforona EST ERI
399 Ratovo Rasamiharisoa Femme Ampitambe Ambohibary EST ERI
400 Rakotondramanana Edmond Homme Ampasimpotsy Andasibe EST ERI
401 Rabe Joseph Homme Marovoay Morarano NORD ERI
402 Raveloson Robin Homme Marovoay Morarano NORD ERI
403 Randriamandroso Augustin Homme Marovoay Morarano NORD ERI
404 Razanakolona Jean Bruno Homme Marovoay Morarano NORD ERI
405 Rakotondramanana Martin Homme Ampitambe Ambohibary EST ERI
406 Rakotoarisoa Marie Martial Homme Marovoay Morarano NORD ERI
407 Razafiarisoa Aimé Claude Homme Andasifahatelo Andasibe EST ERI
408 Ravaoarisoa Martine Femme Andasibe Andasibe EST ERI
409 Razanakoto Michel Homme Anevoka Andasibe EST ERI
410 Rakototafita Edmond Homme Morafeno Andasibe EST ERI
411 Talata Raymond Homme Andasibe Andasibe EST ERI
412 Randrianarisoa Théodore Homme Andasifahatelo Andasibe EST ERI
413 Medée Homme Andasibe Andasibe EST ERI
414 Imelda Adrienne Femme Antsapanana Andasibe EST ERI
415 Rasoavololonirina Femme Andasifahatelo Andasibe EST ERI
416 Rakotonindrina Bruno Homme Marovoay Morarano NORD ERI
417 Ranaivomanana Felix Homme Marovoay Morarano NORD ERI
418 Mbara Marcel Homme Ampitambe Ambohibary EST ERI
419 Razafindravelo Angèle Femme Ampangalantsary Andasibe EST ERI
420 Ramarolahy Antony Homme Andasifahatelo Andasibe EST ERI
421 Razafiarisoa Célestine Femme Andasibe Andasibe EST ERI
422 Randriamanantena Dolimon Homme Morafeno Andasibe EST ERI
423 Razafiarisoa Rufin Homme Andasifahatelo Andasibe EST ERI
424 Zafindravola Zandrisoa Femme Morafeno Andasibe EST ERI
213
Annexe 11 : Matrice des classes des variables de l’hypothèse 03
CAH Riz AutoRiz SA AAg Surface Riz Vivrière Cuma MoyenX° Mobilier Motor° Bâtiment Zébu RevSup
ERI Déclin 1,369 2,848 5,785 1,057 0,407 1,233 0,551 1,251 0,502 0,244 1,148 0,377 0,844
ERI Dissolution 0,218 1,608 4,756 0,432 0,292 0,377 0,000 1,461 0,409 0,000 1,010 0,291 0,729
ERI Emergent 3,012 4,174 5,474 1,162 0,574 1,228 0,381 0,828 0,421 0,269 0,959 0,349 0,492
PSA Déclin 0,858 2,215 5,449 0,710 0,592 0,459 0,359 1,281 1,416 0,403 1,232 0,419 1,443
PSA Emergent 3,357 4,479 5,922 1,619 1,430 0,976 0,523 1,484 1,883 0,929 1,414 1,356 1,470
PSA Intermédiaire 2,141 3,320 5,558 0,956 0,831 0,569 0,571 1,303 1,701 0,332 1,237 0,637 1,498
Variable AutoRiz SA AAg Surface Riz Vivrière Cuma MoyenX° Mobilier Motor° Bâtiment Zébu RevSupl
Autonomie Riz 0,277 0,248 0,021 0,078 0,070 0,063 0,038 0,010 0,057 0,063 0,000 0,069 0,007
Score SA 0,200 0,221 0,049 0,111 0,107 0,070 0,043 0,026 0,034 0,048 0,010 0,074 0,007
Score AAg 0,052 0,094 0,273 0,053 0,020 0,078 0,076 0,102 0,065 0,043 0,036 0,052 0,056
Surface totale 0,075 0,118 0,033 0,190 0,145 0,155 0,067 0,030 0,022 0,035 0,038 0,070 0,022
Surface Riz 0,086 0,140 0,017 0,175 0,221 0,046 0,045 0,016 0,037 0,064 0,037 0,077 0,039
Surface Vivrière 0,064 0,092 0,043 0,211 0,019 0,343 0,091 0,051 0,000 0,005 0,028 0,053 0,000
Surface Cuma 0,039 0,061 0,046 0,085 0,017 0,111 0,448 0,000 0,083 0,000 0,012 0,032 0,066
Moyen de prod° 0,028 0,059 0,112 0,039 0,000 0,089 0,032 0,398 0,116 0,048 0,000 0,003 0,076
Mobilier 0,071 0,051 0,040 0,006 0,016 0,008 0,084 0,088 0,366 0,083 0,039 0,054 0,096
Motorisation 0,074 0,068 0,000 0,018 0,049 0,000 0,000 0,016 0,078 0,426 0,062 0,108 0,102
Bâtiment 0,031 0,044 0,039 0,066 0,049 0,070 0,056 0,021 0,070 0,097 0,302 0,078 0,076
Zébus 0,084 0,104 0,038 0,086 0,075 0,069 0,050 0,011 0,059 0,100 0,055 0,245 0,024
Revenu suppl 0,000 0,000 0,031 0,000 0,018 0,004 0,085 0,062 0,120 0,131 0,054 0,000 0,495
214
Annexe 13 : Résumée de la communication au symposium de Toamasina
Du 25 au 27 Mai 2016 et organisé par le projet EGALE
Equipe d’accueil Agro-Management, Développement Durable et Territoires (AM 2DT), Ecole Doctorale Gestion des
Ressources Naturelles et Développement (GRND), Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques. Université
d’Antananarivo.
Madagascar est classé parmi les pays les moins développés de la planète et la majorité
de sa population vit dans une extrême pauvreté. Il est devenu ainsi un pays exposé à toutes les
vulnérabilités entres autres la vulnérabilité alimentaire. Une question émerge : comment les
exploitations agricoles assurent leur sécurité alimentaire en tant que ménages dans ce contexte
de vulnérabilité ? L’objectif est de définir et de comprendre les modes de sécurité alimentaire
des agriculteurs positivement déviants (PPD) en supposant qu’ils ont différents niveaux de
sécurité alimentaire. D’après la FAO, le riz reste la denrée principale des Malagasy. Ainsi,
étudier leur sécurité alimentaire revient en grande partie à étudier leur sécurité en riz à travers
les trois dimensions du concept de la sécurité alimentaire à savoir la disponibilité en termes de
capacité de production de riz, l’accessibilité en termes d’autosuffisance en riz, et l’utilisation
en termes de diversification de production et d’Insécurité Alimentaire Saisonnière (IAS). Les
enquêtes ont été réalisées auprès des populations du district de Moramanga sur les PPD ayant
travaillé avec le Projet de Sécurité Alimentaire et l’Eco-Regional Initiative. Le traitement des
données a été fait à travers les outils statistiques tels que l’analyse en composantes
principales, l’analyse factorielle de correspondances, l’analyse factorielle discriminante et les
tests d’égalité d’échantillons. Les résultats ont mis en évidence deux modes de sécurité
alimentaire : (i) Autonomie et IAS i.e. mode SUBSISTANCE, et (ii) Capacité et Diversité i.e.
mode PRODUCTIVITE. Les PPD du mode Subsistance ont une meilleure sécurité
alimentaire que ceux du mode Productivité. En conclusion, l’augmentation de la surface
rizicole n’assure pas à elle seule l’amélioration de la sécurité alimentaire d’un ménage
agricole si la récolte n’est pas destinée majoritairement à l’autoconsommation. La production
vivrière joue un rôle de tampon financier et alimentaire.
215
Annexe 14 : Certificat de participation au symposium de Toamasina
216
Annexe 15 : Article soumis pour acte au projet EGALE
LES MODES DE SECURITE ALIMENTAIRE DES AGRICULTEURS
POSITIVEMENT DEVIANTS
Résumés
Madagascar est classé parmi les pays les moins développés de la planète ; la majorité
de sa population vit dans une extrême pauvreté. Il est devenu ainsi un pays exposé à toutes les
vulnérabilités entre autres la vulnérabilité alimentaire. Une question émerge : comment les
exploitations agricoles assurent-elles leur sécurité alimentaire dans ce contexte de
vulnérabilité ? L’objectif est de définir et de comprendre les modes de sécurité alimentaire des
agriculteurs positivement déviants (PPD). Le riz reste la denrée principale des Malagasy.
Ainsi, étudier leur sécurité alimentaire revient en grande partie à étudier leur sécurité en riz à
travers les trois dimensions du concept de la sécurité alimentaire à savoir la disponibilité,
l’accessibilité et l’utilisation. Les enquêtes ont été réalisées auprès des PPD du district de
Moramanga. Le traitement des données a mis en évidence deux modes de sécurité
alimentaire : (i) mode SUBSISTANCE, et (ii) mode PRODUCTIVITE. Les PPD du mode
Subsistance ont une meilleure sécurité alimentaire que ceux du mode Productivité.
L’augmentation de la surface rizicole n’assure pas à elle seule l’amélioration de la sécurité
alimentaire d’un ménage agricole. La production vivrière y joue un rôle de tampon financier
et alimentaire.
Mots clés : sécurité, alimentaire, vivrière, tampon, déviant.
Abstract
Madagascar is classified among the least developed countries in the World; majority
of its population live in extreme poverty situation. Therefore, the Big Island became a country
of all vulnerabilities particularly in food vulnerability. One main question emerges: “How
small farmers ensure their food security in this context?” The objective is to define and
understand food security modes of positive deviant farmers (PDF). Rice remains the main
food of Malagasy people. And food security study for Madagascar means focusing on rice
security through the three variables of the food security definition which are availability,
accessibility and utilization. This study is conducted in the district of Moramanga. Data
analysis highlighted two food security styles: (i) Productivity mode and (ii) Subsistence
mode. Subsistence PDFs have better food security than Productivity PDFs. The target to
increase the size of rice land is not enough to promote food security for small holders. Others
crops are useful by playing finance and food buffer.
Key words: security, food, crop, buffer, deviant.
Introduction
Madagascar est classé parmi les pays les moins développés de la planète et la majorité
de sa population vit dans une extrême pauvreté (PAM, 2014). De ce fait, la Grande Ile est
devenue un pays exposé de toutes les vulnérabilités en l’occurrence la vulnérabilité
alimentaire. De là, une question de fond émerge « Comment les exploitations agricoles
assurent-elles leur sécurité alimentaire dans cette conjoncture de vulnérabilité ? » Cette
217
problématique alimentait cette recherche en considérant comme hypothèse que les
agriculteurs ont différents modes de sécurité alimentaire. L’objectif est de définir et de
comprendre les modes de sécurité alimentaire des agriculteurs ayant bénéficié les appuis du
Projet de Sécurité Alimentaire ou PSA et le projet Eco-Regional Initiative ou ERI, appelés
agriculteurs positivement déviants ou PPD, en termes d’appuis et réalisations. Seront ainsi
dissertés succinctement les matériels et méthodes utilisées, les résultats et les différentes
discussions sur les modes de sécurité alimentaires de ces agriculteurs. Les résultats attendus
de cette recherche sont la description et la compréhension des modes de sécurité alimentaire
adoptés par ces derniers au lendemain des projets d’appuis.
1. Matériels et méthodes.
Cette étude a été réalisée dans le district de Moramanga. Ainsi La zone d’étude est
constituée de 12 communes et 37 villages et 239 agriculteurs. Les données ont été collectées à
travers des enquêtes par questionnaires auprès de ces PPD. A noter que cette étude a été
menée sur deux populations : la population PSA et la population ERI mais avec les mêmes
variables de la sécurité alimentaire. Chaque donnée des deux échantillons est ainsi traitée
séparément mais avec les mêmes méthodes statistiques à savoir ACP ou Analyse de
Composantes principales, AFD ou Analyse Factorielle Discriminante, test d’égalité
d’échantillons indépendants : test de normalité, test de Levene et test t-Student, régression
linéaire multiple, CAH ou Classification Ascendante Hiérarchique, AFC ou Analyse
Factorielle des Correspondances et ANOVA ou Analyse de variances à un facteur.
Food and Agriculture Organization ou FAO a donnée confirmation dans son rapport
d’évaluation que le riz reste la denrée principale de l’alimentation des Malagasy (FAO &
PAM, 2010). De ce fait, étudier la sécurité alimentaire de la population de Madagascar revient
en grande partie à étudier sa sécurité en riz moyennant des trois dimensions du concept de la
sécurité alimentaire (PAM, 2005). Ainsi, les variables retenues pour l’étude sont la
Disponibilité de la nourriture à travers la surface rizicole de l’exploitation, l’Accessibilité à
la nourriture par l’autosuffisance en riz, l’Utilisation de la nourriture par le taux de
diversification et l’Insécurité Alimentaire Saisonnière ou IAS (EPP PADR, 2005). La surface
des cultures vivrières est étudiée en complément pour pouvoir pousser en profondeur les
analyses.
218
Figure 1 : Graphique symétriques des lignes Figure 2 : Diagramme des moyennes
219
Alimentaire Saisonnière des exploitations agricoles. Avec le même mécanisme, le revenu
supplémentaire joue aussi ce rôle de tampon financier ; il sauvegarde l’autonomie en riz du
ménage. Plus le revenu additionnel est important, plus le ménage a une alternative pour
préserver son autonomie en riz en vue d’une meilleure sécurité alimentaire.
Conclusions
Le fait d’augmenter la production rizicole seule ne résoudrait que partiellement le
problème de la sécurité alimentaire. Ceci explique les échecs des projets d’extension rizicole
dans l’amélioration de la sécurité alimentaire de la population de la Grand Ile. La production
vivrière et les revenus supplémentaires contribuent significativement à l’amélioration de
l’autonomie en riz et par effet ricoché à la sécurité alimentaire. Dans ce sens, les produits
vivriers jouent positivement un double rôle tampon, tampon alimentaire et tampon financier
sur la sécurité alimentaire des ménages agricoles. La diversification culturale a un impact sur
la diversification alimentaire et par extension sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux
du point de vue qualitative. La disponibilité et la facilité d’accès aux denrées alimentaires
pendant la période de soudure permet de mitiger l’insécurité alimentaire saisonnière des
agriculteurs. Ceci ouvre une perspective à la nécessité d’interventions holistiques et
complémentaires pour mâter la recrudescence de l’insécurité alimentaire. L’Administration a
pour sa part le devoir de promouvoir la disponibilité des denrées pendant la période difficile.
Références bibliographiques
Bellier et al., 2004. Etude du concept de vulnérabilité: Notion d'avenir. Sainte Etienne.
EPP PADR., 2005. Madagascar: Plan National Pour la Sécurité Alimentaire. Antananarivo,
Madagascar.
FAO & PAM., 2010. Mision d'évaluation de la sécurité alimentaire à Madagascar. Rome.
220
Annexe 16 : Poster exposé au salon de la recherche 2016 d’Antananarivo
221
Annexe 17 : Poster exposé aux Doctoriales 2016, 2ème édition de Toliara
222
Annexe 18 : Attestation de participation aux doctoriales 2017
223
Annexe 19 : Résumé de l’article soumis aux Doctoriales 2016, 2ème édition
PRIORITE DE GESTION ET SECURITE ALIMENTAIRE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES
Les petites exploitations agricoles se caractérisent par leur diversité. Les techniciens
ont du mal à comprendre pourquoi les agriculteurs hésitent voire refusent l’adoption des
innovations techniques prometteuses d’une meilleure productivité. La vulgarisation des
techniques améliorées et des innovations agricoles s’est toujours heurtée à cette inertie
paysanne et n’a rencontré qu’un maigre taux d’adoption, à l’instar du Système de Riziculture
Intensif à Madagascar. Par conséquent, la productivité agricole et la sécurité alimentaire ne
fait que stagner voire régresser. L’étude de cette problématique amène à répondre à deux
principales questions de recherche : (i) quelle est l’ordre de priorité de gestion stratégique des
petites exploitations agricoles ? (ii) quel est l’impact de cette priorité dans leur sécurité
alimentaire ? Les objectifs sont ainsi de définir l’ordre de priorité de gestion des petites
exploitations agricoles et de connaître l’influence de la priorité paysanne sur sa sécurité
alimentaire. En ce qui concerne les matériels et méthodes de l’étude, celle-ci a été menée dans
le district de Moramanga sur 239 agriculteurs répartis dans 37 villages de 12 communes
rurales. Lors de l’enquête, il leur a été demandé quelle est d’après eux la cause de l’évolution,
tantôt négative tantôt positive, de leur situation alimentaire. Une fois collectées, les données
étaient traitées et analysées à travers l’analyse de variance et la statistique descriptive.
Les résultats ont distingués trois priorités paysannes à savoir Economique, Foncière et
Technique. Il y a une relation négative très intense entre Technique d’une part et Economique
& Foncier d’autre part. Foncier et Economique ont une corrélation négative avec Autonomie
en riz en revanche Technique et Autonomie en riz sont en corrélation positive forte.
Bref, les problèmes fonciers et économiques emprisonnent les PPD et les mettent à la
merci d’un faible niveau d’autonomie en riz ; ils les empêchent de passer à la vitesse
supérieur pour concentrer ses efforts et ses ressources aux améliorations techniques de leurs
exploitations. Les solutions économiques et foncières sont des précurseurs indéniables de la
réussite de la vulgarisation des techniques agricoles améliorées. Reconnaître et accepter cette
logique paysanne permet de différencier et spécifier voire calibrer les interventions pour doter
le maximum d’inclusivité aux efforts de développement d’autant plus les agriculteurs ont leur
propre la perception.
Mots clés : autonomie en riz, positivement déviant, priorité, sécurité alimentaire,
séquence décisionnelle
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Annexe 20 : Abstract de l’article 1 soumis et retenu par MADASHS
1 2
ED GRND/Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), Université d’Antananarivo; Ecole Supérieure de
Management et d’Informatique Appliquée (ESMIA), Antananarivo, Madagascar.
Présenté au symposium international sur l’évaluation des ressources phylogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture au
bénéfice des populations locales. Madagascar du 18 au 22 Septembre 2017
Abstract
In the past, Moramanga was in the heart of the great eastern forest, but the
deforestation that is rapidly advancing has left only vestiges. Agricultural intensification is at
the forefront of alternative solutions to reverse the steam. However, forms of deforestation
continue to rage. It is therefore intriguing to know how farmers react to vulgarized
agricultural techniques. This study was carried out in the district of Moramanga Madagascar.
Technical analyzes of the variables related to farming lead to the determination of two modes
of acculturation within the farmers: (i) technical mode and (ii) mode of production. Farmers
have selective acculturation of vulgarized technics. Agricultural acculturation and rice auto-
sufficiency of farmers improve and excel at maximum levels during project support. Weaning
from the resilience tutor is the trigger for a recession spiral. This situation puts farmers in a
survival situation; they are forced to adopt an emergency strategy and to attack forest
resources, hence deforestation rate increases in spite of agricultural intensification projects. A
reflection on the optimum duration of the project cycle deserves to be initiated; otherwise
efforts to conserve natural resources would remain volatile.
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Annexe 21 : Abstract de l’article 2 soumis et retenu par MADASHS
1 2
ED GRND/Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), Université d’Antananarivo; Ecole Supérieure de
Management et d’Informatique Appliquée (ESMIA), Antananarivo, Madagascar.
Présenté au symposium international sur l’évaluation des ressources phylogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture au
bénéfice des populations locales. Madagascar du 18 au 22 Septembre 2017
Abstract
Numerous of approaches were conceived to strength farmer market access where two
different worlds and business styles interact. Because of its profitability and speediness,
vegetable farming is among best income generating activities to reduce poverty and fight
malnutrition. However, vegetable farmers of Moramanga get only a very little share in the
local market following the example of farmer associations. This problematic pushed to take
stock of problems which block commercial development of vegetable value chain at farmer
scale. Moramanga, which is the study area, is located at 110km from the Capital. According
findings, vegetable producers could pick up only so little vegetable market share for two
mains reasons: (i) combination of inherent behavior problems and luck of land for extension,
(ii) adverse rules and practices to vegetable farmers lucking means to follow the move.
Vegetable producers are victims and prisoners of gearing branched problems which put
farmers in a poverty island surrounded by ocean of economic opportunities that they do not
profit. Local vegetable producers are marginalized through rules and conjunctures in their
own area.
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Annexe 22 : Certificat de participation au symposium international de MADASHS
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