randriambololonaRavakaM AGRO MAST 17

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 94

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES


DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en


Sciences Agronomiques et Environnementales au grade de Master en
Foresterie et Environnement

Parcours : Environnement, Territoire et Développement


Promotion : ANDRISA 2012-2017

Analyse comparative du stock de carbone organique sous mangrove par la méthode


Loss On Ignition (L.O.I) dans les mangroves de Madagascar.

Cas des baies d’Ambaro-Ambanja, Baie de Mahajamba et Baie des Assassins.

Présenté par : RANDRIAMBOLOLONA Ravaka Minoarisoa


Date de soutenance: 21 mars 2017

Devant le jury composé de :


Président : Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina, Docteur HDR
Rapporteur : Monsieur RANDRIAMBOAVONJY Jean Chrysostome, Professeur titulaire
Co-rapporteur : Madame Leah GLASS
Examinateur : Monsieur RAKOTO RATSIMBA Harifidy, Docteur-ingénieur
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en


Sciences Agronomiques et Environnementales au grade de Master en
Foresterie et Environnement

Parcours : Environnement, Territoire et Développement


Promotion : ANDRISA 2012-2017

Analyse comparative du stock de carbone organique du sol sous mangrove par la


méthode Loss On Ignition (L.O.I) dans les mangroves de Madagascar.

Cas des baies d’Ambaro-Ambanja, Baie de Mahajamba et Baie des Assassins.

Présenté par : RANDRIAMBOLOLONA Ravaka Minoarisoa


Date de soutenance: 21 mars 2017
Devant le jury composé de :
Président : Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina, Docteur HDR
Rapporteur : Monsieur RANDRIAMBOAVONJY Jean Chrysostome, Professeur titulaire
Co-rapporteur : Madame Leah GLASS
Examinateur : Monsieur RAKOTO RATSIMBA Harifidy, Docteur-ingénieur
Phillippiens 4 :13 « Je puis tout par celui qui me fortifie »

“If we love our children, we must love our Earth with tender care and pass it on,
diverse and beautiful, so that man, on a warm spring day 10,000 years hence, can feel
peace in a sea of grass, can watch a bee visit a flower, can hear a sandpiper call in
the sky, and can find joy in being alive.”
Hugh H. Iltis

A ma Famille !
En premier lieu, je tiens à remercier Dieu Tout-Puissant pour la grâce accordée au quotidien, pour
la force, le courage et la santé afin d’accomplir les recherches et les réalisations nécessaires.
L’exécution de ce mémoire n’aurait été possible sans le soutien et la collaboration de plusieurs
personnes, que je tiens à remercier très sincèrement:
 A Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina, Docteur HDR, responsable de la Mention
Foresterie et Environnement de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), pour tous ses
précieux conseils et qui me fait l’honneur de présider le jury malgré ses différentes responsabilités ;
 A Monsieur RANDRIAMBOAVONJY Jean Chrysostome, Professeur titulaire à l’ESSA, qui
a accordé une majeure partie de son précieux temps afin de me donner des conseils et recommandations
à toutes les étapes du travail pour rendre cette étude possible ;
 A Monsieur RAKOTO RATSIMBA Harifidy, Docteur-Ingénieur, Coordonnateur du
Laboratoire des Recherches Appliquées (LRA) de l’ESSA-Forêts au sein du Département des Eaux et
Forêts, pour toutes ses aides et tous ses conseils, et qui a fait l’honneur de siéger parmi les membres du
jury ;
 A Madame Leah Glass, Responsable du projet Blue forest du Blue ventures pour ses
commentaires et ses conseils et d’avoir accepté de siéger parmi les membres du jury ;
 A Madame Lalao Aigrette, Manager du Blue Ventures qui a donné toutes les données
nécessaires et les instructions à suivre à l’élaboration de cette étude ;
 A l’institution Blue ventures pour l’appui financier ainsi qu’à toute l’équipe pour la collecte
des données sur terrain et en laboratoire ;
 A Monsieur RAKOTOMAVO Andriamparany, Directeur du bureau d’étude SAVAIVO, pour
ses aides et tous ses conseils ;
 A tous les enseignants et personnels administratifs du Département des Eaux et Forêts et de
l’ESSA qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire ;
 A tous les personnels du Centre d’Information et de Communication de l’ESSA-Forêts; du
Centre d’Information et de Documentation de l’ESSA, de la bibliothèque du Biologie Végétale de la
faculté des sciences et CITE ;
 A mes parents, à ma famille pour leurs sacrifices, leurs soutiens et leurs encouragements. Je
ne saurais jamais vous remercier. Merci du fond de cœur ;
 A ma promotion ANDRISA particulièrement les ANDRISA Eaux et Forêts, pour tous leurs
soutiens et encouragements ;
 A tous mes amis qui ont été toujours là pour m’aider : Tolotra, Nandrianina, Deny, Sydonie,
Feno, Sami, Ismaël, Angelo, Anjara, Davidson, Mathias, Felana, Hery ;
 Tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont soutenu à la contribution et à la réalisation de ce
mémoire mais qui ne sont pas nommément cités ici.

i Merci à tous !
Blue Ventures est une organisation internationale non gouvernementale (ONG) travaillant dans
le domaine de la conservation de l’environnement côtier et marin. Elle est créée en 2003 et siégée à
Londres, Grande Bretagne. Elle adopte dans sa stratégie une synchronisation des aspects social et
écosystémique. Elle a adopté une approche intégrée dans son programme de conservation de la
mangrove. Blue Ventures Conservation collabore avec les communautés locales côtières dans les pays
en développement pour les aider à acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour leur
autonomisation dans la gestion et protection de leurs ressources environnementales marines dont
dépendent leurs moyens de subsistance durable. L'organisation dispose des programmes de conservation
dans trois pays, dont Madagascar (Cf. Annexe 1), Belize et Malaisie.

Le programme « Blue Carbon » de Blue Ventures Conservation consiste à travailler dans le


domaine de conservation des mangroves et les habitats marins en utilisant des approches de gestion
novatrices et des mécanismes de financement. Elle développe donc des financements durables pour
protéger les écosystèmes et les modes de vies des zones littorales. Il impliquera les habitats de carbone
bleu dans la réduction des émissions de carbones dues aux dégradations et à la déforestation, afin de
fournir un éventail de services écosystémiques pour les populations côtières, tout en créant des moyens
de subsistance durable.

Dans le long terme, Blue ventures contribuera à la réduction de la pauvreté dans les pays en
développement par les crédits carbones, grâce à la conservation et la restauration de ces habitats. Et elle
pourra également aider les communautés côtières à s'adapter et lutter au changement climatique. Le
programme « Blue Carbone » est essentiellement axé sur la Réduction des Emissions dues à la
Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD). Pour cela, il emploie la quantification précise de
séquestration du carbone à travers les mangroves tout en adoptant des analyses issues des recherches
scientifiques. Blue Ventures Conservation finance donc des recherches sur les stocks de carbone des
mangroves en partenariat avec l’ESSA-Forêts.

ii
Le changement climatique est un phénomène touchant de nombreuses activités humaines dans le
monde. La réduction des émissions des gaz à effet de serre est un enjeu à surmonter depuis l’accord de
Rio en 1992 et le protocole de Kyoto en 1997. Les mangroves figurent parmi les écosystèmes assurant
la séquestration de carbone surtout dans son sol. La vaste superficie de mangrove à Madagascar qui est
la quatrième en Afrique (Blue ventures, 2012) et la rare information sur les stocks de carbone organique
du sol (COS) ont justifié l’importance de cette étude. Cette dernière est réalisée à travers trois sites des
côtes Ouest de Madagascar, tels que les baies d’Ambaro-Ambanja, la baie de Mahajamba et la baie des
Assassins. Elle porte sur la comparaison de stocks de COS dans les trois sites et les facteurs de leur
variation, dont l’effet du système racinaire selon le type de végétation, l’analyse de profondeur du sol et
la géomorphologie, afin d’aider les décideurs à choisir le lieu le plus intéressant pour des interventions
à un projet REDD+. La méthodologie adoptée comprend la descente sur terrain tout en suivant le
protocole de Kaufman et Donato en 2012, le travail en laboratoire pour avoir des données de stock de
carbone par la méthode « Loss on Ignition » (LOI), le traitement des données cartographiques, les études
statistiques et la représentation cartographique du stock de COS dans les trois sites. La recherche a pu
classer les mangroves selon le degré d’ouverture des canopées : fermées, ouvertes, dégradées et tannes.
Les résultats d’analyse statistique ont permis de connaître la variation de stock de COS des trois sites
sur 150 cm (baie des Assassins: 358,02 MgC/ha, baies d’Ambaro-Ambanja: 267,83 MgC/ha, baie de
Mahajamba: 196,24 MgC/ha). En effet, selon la diversité spécifique, pour la baie des Assassins, les
espèces Bruguiera gymnorrhiza stockent plus de carbone organique avec 442,04MgC/ha; alors que dans
la baie de Mahajamba ce sont les Rhizophora mucronata qui emmagasinent le plus avec 340,17MgC/ha
et dans les baies d’Ambaro-Ambanja ce sont les Ceriops tagal avec 293,06MgC/ha. Pour le système
racinaire : les racines à échasse stockent le plus de COS dans la baie des Assassins (405,59MgC/ha) et
la baie de Mahajamba (340,17MgC/ha), et pour les baies d’Ambaro-Ambanja (293,06MgC/ha) sont les
racines en contrefort. Concernant le paramètre profondeur, le stock de COS augmente de 0 à 150 cm,
en variant de 28,24 à 104,74 MgC/ha pour les baies d’Ambaro-Ambanja; 25,89 à 88,25 MgC/ha pour la
baie de Mahajamba et de 44,9 à 153,45 MgC/ha pour la baie des Assassins. Il y a une différence
significative entre les stocks de carbone des horizons 0 à 15 cm, 15 à 30 cm, 30 à 50 cm et 50 à 100 cm
des trois sites, à part l’horizon de 100 à 150 cm. Pour la géomorphologie, les mangroves de bassins
stockent le plus de COS (320,24 MgC/ha dans 150 cm). Quelques différences significatives sont perçues
sur le stock suivant la géomorphologie, avec une difficulté de savoir les facteurs de variation. Des études
sur une grande profondeur et la considération des autres facteurs sont à approfondir pour mieux étendre
la recherche. Et en pratique, la sensibilisation de la population, l’éducation environnementale et la
restauration et reboisement des mangroves sont recommandés afin de protéger l’écosystème.

Mots clés : Changement climatique, mangroves, stock de carbone du sol, Loss On Ignition,
géomorphologie du littoral, baies d’Ambaro-Ambanja, baie de Mahajamba, baie des Assassins.

iii
Climatic change is a phenomenon affecting many human activities around the world. Reducing
greenhouse gas emissions is an issue to be overcome since the Rio Accord in 1992 and the Kyoto
Protocol in 1997. Mangroves are among the ecosystems that ensure carbon sequestration, especially in
its soil. The vast mangrove area in Madagascar, which is the fourth largest in Africa (Blue ventures,
2012) and the scarcity of information on soil organic carbon stocks, justified the importance of this
study, which is carried out through three sites on the western coast of Madagascar, such as Ambaro-
Ambanja bays, Mahajamba bay and Assassins bay. This study aims to compare the stocks of soil organic
carbon (SOC) for all sites and their variation factors including root system effect by vegetation type,
soil depth analysis, and geomorphology to help decision-makers choose on the most attractive place for
the interventions in a REDD+ project. The applied methodology includes expedition using the Kaufman
and Donato protocol in 2012, laboratory work to have stock data of carbon by the Loss On Ignition
(LOI) method, cartographic data processing, statistical studies and cartographic representation of the
SOC stock at the three sites. That allow as to classified mangroves according to its canopies density:
closed, open, deforested and tanned. The results of statistical analysis show the variation of SOC stock
of the three sites on 150 cm (bay of Assassins: 358,02 MgC/ha, Ambaro-Ambanja bays: 267,83 MgC/ha,
Mahajamba bay: 196,24 MgC/ha). In fact, according to the diversity of species, for the bay of Assassins,
Bruguiera gymnorrhiza species stock more organic carbon (442,04MgC/ha); Rhizophora mucronata
(340,17MgC/ha) for Mahajamba bay, and Ceriops Tagal (293,06MgC/ha) for Ambaro-Ambanja bays.
For the root system: stilt root store the largest carbon in the bay of Assassins (405,59MgC/ha) and
Mahajamba bay (340,17MgC/ha), and buttress root is for the case of Ambaro-Ambanja bays
(293,06MgC/ha). Concerning the depth parameter, the SOC stock increases from 0 to 150 cm, varying
from 28,24 in 104,74 MgC/ha for the Ambaro-Ambanja bays; 25,89 in 88,25 MgC/ha for the
Mahajamba bay and 44,9 in 153,45 MgC/ha for the bay of Assassins. There is a significant difference
between the stocks of the horizons 0 to 15 cm, 15 to 30 cm, 30 to 50 cm and 50 to 100 cm for the three
sites, except for the 100 to 150 cm horizon. Concerning the geomorphology, the mangrove of basins
stock the most organic carbon (320,24 MgC/ha in 150 cm). Some significant differences are perceived
on the stock following geomorphology, but we have some difficulty to know the factors of this variation.
Other study such as great depth study and consideration of other factors need to be investigated in order
to further extend of this research. And in practice, awareness population, environmental education and
restoration and reforestation are recommend in order to protect the ecosystem.

Keywords: Climate change, Mangroves, soil carbon stock, Loss On Ignition, geomorphology of coastal,
Ambaro-Ambanja bays, Mahajamba bay, bay of Assassins.

iv
Ny fiovaovan'ny toetrandro dia tranga iray mahakasika fari-piainan’olona maro maneran-tany. Ny
fampihenana ny entona mangeja hafanana dia fanamby napetraka hatramin’ny fifanarahana tany Rio
tamin'ny 1992 sy Kyoto tamin'ny 1997. Ny honko dia anisan’ny karazan-tontolo mihazona karbaona
maro, indrindra ao ambanin’ny taniny. Ny velaran-tany midadasika misy ny ala honko eto
Madagasikara, izay fahefatra aty Afrika (Blue Ventures, 2012) sy ny tsy fahitana firy ny fandinihana
momba ny tahan’ny karbaona ao anaty tany amin’io ala io no manamarika ny maha zava-dehibe ity
fikarohana ity. Ity farany dia notanterahana teo anivon’ny toerana telo, manamorona ny morontsiraka
andrefan'i Madagasikara, ny helo-dranomasin’ny Ambaro-Ambanja, Mahajamba ary Assassins. Izany
dia mifantoka amin'ny fampitahana ny tahirin-karbaona ao anaty tany amin'ireo toerana telo ireo sy ireo
singa mamaritra ny fiovany; ao anatin'izany ny firafitrin’ny faka araka ny karazana zavamaniry, ny
halalin’ny tany, sy ny fitoerany (arakarakin’ny toerana misy ny ranomasina); mba hanampiana ny
mpanapa-kevitra hifidy ny toerana mahaliana indrindra ametrahana ireo tetikasa REDD+. Ireo fomba
fiasa dia niompana tamin'ny fidinana an-tanety manaraka ny sori-dalan’ny Kaufman sy Donato, 2012,
ny fikirakirana ny santionan-tany mba ahafahana mandrefy ny tahan’ny karibaona amin’ny alalan’ny
fomba Loss On Ignition (LOI), ny fikirakirana ny sari-tahirin-kevitra, ny antontan'isa fanadihadiana sy
ny famoahana sarintany karbaona amin'ireo toerana telo ireo. Ny fikarohana dia manasokajy ny ala
honko ho mikatona, misokatra, simba ary fahaka. Ny vokatrin’ny antontan'isa fanadihadiana no
nampiasaina mba hahafantarana ny fiovan’ny tahan’ny karbaona hatramin’ny 150 santimetatra (sm) ao
ambany tany amin'ireo toerana telo (helo-dranomasin’ny Assassins: 358,02MgC/ha, Ambaro-Ambanja:
267,83 MgC/ha, Mahajamba: 196,24 MgC/ha). Araka ny karazana zavamaniry, ny mitahiry karbaona
kokoa dia ny Bruguiera gymnorrhiza (442,04 MgC/ha) ho an’ny helo-dranomasin’ny Assassins;
Rhizophora mucronata (340,17 MgC/ha) ho an'ny Mahajamba, ary Ceriops Tagal (293,06 MgC/ha) ho
an'ny Ambaro-Ambanja. Raha ny toetrin’ny fakan’ny hazo no jerena dia ireo misy tongony no mitahiry
be indrindra ao amin’ireo helo-dranomasin’ny Assassins (405,59 MgC/ha) sy Mahajamba (340,17
MgC/ha), ary ny fakany miendrika toha-drindrina kosa ny an’ny Ambaro-Ambanja (293,06 MgC/ha).
Ny tahan’ny karbaona dia mitombo manaraka ny halalin’ny tany 0 ka hatramin’ny 150 sm, ka 28,24-
104,74 MgC/ha ho an'ny Ambaro-Ambanja; 25,89-88,25 MgC/ha ho an’ny Mahajamba ary 44,9-153,45
MgC/ha ho an’ny Assassins. Tsikaritra ny fiovana manaraka ny halalin’ny tany 0-15 sm, 15-30 sm, 30-
50 sm sy 50-100 sm, afa-tsy ny 100-150 sm. Araka any fitoeran’ny ala honko, dia ny tavin-drano no
mitahiry karbaona kokoa (320,24 MgC/ha amin’ny 150 sm). Misy fahasamihafana lehibe hita miankina
amin’ny toerana misy ny ranomasina, nefa sarotra ny mahalala ny anton-javatra mahatonga ny fiovana.
Ny fanitarana ho amin’ny halalina lehibe kokoa sy ny fandinihana anton-javatra hafa, dia afaka
hampivoatra ny fikarohana. Azo atao ihany koa, ny tolo-kevitra fanentanam-bahoaka, sy fanabeazana
ara-tontolo iainana sy ny famerenana ny ala sy fambolen-kazo mba hiarovana ny tontolo iainana.

Teny iditra: fiovaovan'ny toetr'andro, honko, tahiry karbaona ambany tany, Loss On Ignition, fitoerana
araka ny ranomasina, helo-dranomasin’ny Ambaro-Ambanja, Mahajamba, Assassins.
v
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION................................................................................................................................... 1
METHODOLOGIE DE TRAVAIL ........................................................................................................ 3
1. Etat de connaissances .................................................................................................................. 3
1.1. Généralité sur les mangroves .............................................................................................. 3
1.1.1. Description des mangroves ......................................................................................... 3
1.1.2. Rôle des mangroves .................................................................................................... 3
1.1.3. Répartition des mangroves .......................................................................................... 4
1.1.4. Espèces de mangroves de Madagascar ........................................................................ 7
1.1.5. Particularité des mangroves......................................................................................... 7
1.2. Apport sédimentaire dans les mangroves ............................................................................ 9
1.3. Caractéristiques physiques de la partie Ouest de Madagascar .......................................... 10
1.3.1. Climatologie .............................................................................................................. 10
1.3.2. Hydrodynamique ....................................................................................................... 10
1.3.3. Géomorphologie ........................................................................................................ 11
1.4. Les différentes méthodes pour l’évaluation de stock de COS sous mangrove .................. 11
2. Problématique et hypothèses ..................................................................................................... 12
2.1. Problématique.................................................................................................................... 12
2.2. Hypothèses ........................................................................................................................ 13
3. Caractéristique de la zone d’étude............................................................................................. 14
3.1. Choix des sites................................................................................................................... 14
3.2. Localisation des zones d’étude .......................................................................................... 15
3.3. Description des sites et situation géographique................................................................. 16
3.3.1. Baies d’Ambaro-Ambanja......................................................................................... 16
3.3.2. Baie de Mahajamba ................................................................................................... 16
3.3.3. Baie des Assassins ..................................................................................................... 17
4. Matériels et méthodes................................................................................................................ 18
4.1. Description et traitement des données cartographiques .................................................... 18
4.2. Collecte des données sur terrain ........................................................................................ 19
4.2.1. Choix des sites de mangrove, choix des plots et inventaire de la biomasse et du sol 19
4.2.2. Détermination de la géomorphologie et de la fréquence d’inondation du site .......... 22
4.3. Travaux de laboratoire et détermination des stocks de COS par LOI ............................... 23
4.4. Méthode d’analyses et traitements statistiques.................................................................. 24
4.5. Extension spatiale des résultats ......................................................................................... 26
4.6. Démarche méthodologique................................................................................................ 27
5. Cadre opératoire ........................................................................................................................ 28

vi
TABLE DES MATIERES
RESULTATS ET INTERPRETATIONS ............................................................................................. 30
1. Classification des mangroves des trois sites.............................................................................. 30
2. Stock de COS dans les mangroves des trois sites ..................................................................... 32
3. Relation entre composition spécifique, système racinaire et stock de COS .............................. 33
3.1. Variation de stock de carbone suivant la dominance spécifique dans chaque site ............ 33
3.2. Stock de COS suivant le système racinaire ....................................................................... 34
4. Relation entre profondeur du sol et stock de COS .................................................................... 36
4.1. Test statistique ................................................................................................................... 36
4.2. Représentation cartographique .......................................................................................... 37
5. Relation entre géomorphologie et stock de COS ...................................................................... 39
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ..................................................................................... 42
1. Discussions au niveau méthodologique .................................................................................... 42
2. Discussions sur les résultats ...................................................................................................... 42
2.1. Sur la classification des mangroves................................................................................... 42
2.2. Sur le stock de COS dans les mangroves des trois sites .................................................... 43
2.3. Sur la relation entre la composition spécifique, le système racinaire et le stock de COS . 44
2.4. Sur la relation entre la profondeur du sol et le stock de COS ........................................... 45
2.4.1. Sur les résultats des tests statistiques ........................................................................ 45
2.4.2. Sur la représentation cartographique ......................................................................... 47
2.5. Sur la relation entre la géomorphologie et le stock de COS .............................................. 47
3. Vérification des hypothèses ...................................................................................................... 48
3.1. Hypothèse 1: Par leur système d’enracinement, la variation de la composition spécifique
des mangroves sur chaque site influe sur la différence de la quantité de carbone organique
sédimentaire. ................................................................................................................................. 48
3.2. Hypothèse 2: La quantité de matière organique stockée dans le sol varie selon la
profondeur du sol pour chaque site............................................................................................... 49
3.3. Hypothèse 3: Par l’apport sédimentaire, la géomorphologie du littoral a une influence
sur le stock de carbone. ................................................................................................................. 49
4. Recommandations ..................................................................................................................... 49
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 52
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. 54
ANNEXES ............................................................................................................................................ 60

vii
LISTE DES ILLUSTRATIONS

Carte 1: Localisation des zones d'étude................................................................................................. 15


Carte 2: Carte de localisation des parcelles d'étude dans les baies d’Ambaro-Ambanja ...................... 20
Carte 3: Carte de localisation des parcelles d'étude dans la baie de Mahajamba .................................. 21
Carte 4: Carte de localisation des parcelles d'étude dans la baie des Assassins .................................... 21
Carte 5: Carte de stocks de carbone organique suivant les profondeurs ............................................... 38

Figure 1: Répartition géographique (haut) et spécifique (bas) des mangroves dans le monde ............... 4
Figure 2: Système racinaire des mangroves ............................................................................................ 9
Figure 3: Courbe ombrothermique de Gaussen, station Nosy Be (2001-2015) .................................... 16
Figure 4: Courbe ombrothermique de Gaussen, Station Mahajanga (2001-2015) ................................ 17
Figure 5: Courbe ombrothermique de Gaussen, Station Morombe (2001-2015) .................................. 18
Figure 6: Démarche méthodologique .................................................................................................... 27
Figure 7: Les différentes canopées dans les mangroves ........................................................................ 31
Figure 8: Vue d’ensemble des canopées dans l’écosystème mangrove ................................................ 31
Figure 9: Stocks de COS moyens par classe et par site......................................................................... 32
Figure 10: Résultat graphique du test ACM (relation entre espèce, site et COS) ................................. 33
Figure 11: Stocks de COS moyens par espèce et par site...................................................................... 34
Figure 12: Résultat graphique du test ACM (relation entre système racinaire, site et COS) ................ 35
Figure 13: Stocks de COS moyens par système racinaire et par site ................................................... 35
Figure 14: Stocks de COS moyens suivant les profondeurs ................................................................. 36
Figure 15: Stocks de COS moyens suivant les profondeurs et les trois sites ....................................... 37
Figure 16: Emplacement géomorphologique par rapport aux mangroves ............................................ 39
Figure 17: Stocks de COS moyens suivant les géomorphologies ........................................................ 40
Figure 18: Stocks de COS moyens suivant la géomorphologie par site................................................ 41
Figure 19: Courbe de tendance de stock de COS dans les trois sites d'études ...................................... 45

Formule 1: Densité apparente ............................................................................................................... 23


Formule 2: Stock de Carbone organique ............................................................................................... 24

viii
LISTE DES ILLUSTRATIONS

Tableau 1: Les 8 espèces de mangroves de Madagascar......................................................................... 7


Tableau 2: Les images satellites utilisées .............................................................................................. 18
Tableau 3: Base de données dans les sites ............................................................................................ 19
Tableau 4: Nombre des parcelles de mangrove selon la disposition des canopées ............................... 22
Tableau 5: Nombre de plot suivant les espèces recensées .................................................................... 22
Tableau 6: Nombre des plots suivant la géomorphologie ..................................................................... 23
Tableau 7: Analyse verticale des stocks de carbone organique suivant les profondeurs ...................... 24
Tableau 8: Cadre opératoire .................................................................................................................. 28
Tableau 9: Classification des mangroves des trois sites suivant les canopées ..................................... 30
Tableau 10 : Stocks de COS moyens par classe et par site en MgC/ha ................................................ 32
Tableau 11: Stocks de COS moyens par espèce et par site en MgC/ha ................................................ 34
Tableau 12: Stocks de COS moyens par système racinaire et par site en MgC/ha .............................. 35
Tableau 13: Stocks de COS moyens suivant les profondeurs et les trois sites en MgC/ha ................... 37
Tableau 14: Stocks de COS moyens suivant la géomorphologie par site en MgC/ha .......................... 41
Tableau 15: Résultats sur le COS en fonction des canopées des travaux antérieurs ............................. 43
Tableau 16: Résultats sur le COS en fonction des compositions spécifiques des travaux antérieurs ... 44
Tableau 17: Résultats sur le COS en fonction de profondeur avec les travaux antérieurs .................... 46
Tableau 18: Résultats sur le COS en fonction de la géomorphologie avec les travaux antérieurs....... 48
Tableau 19: Plan directeur..................................................................................................................... 51

ix
LISTE DES ACRONYMES

% MO : pourcentage de Matière Organique


ACM : Analyse en Composantes Multiples
AEP: Atlantic East Pacific
ANOVA: ANalyse Of VAriance
C : Carbone
C/N : Carbone sur Azote
CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
CEAEQ : Centre d’Expertise en Analyse Environnementale du Québec
CEC: Commission for Environmental Cooperation
Cf. : se référer à
CH4 : Méthane
CO : Carbone Organique
CO2 : dioxyde de carbone
COS : Carbone Organique du Sol
COSµ : Carbone Organique du Sol moyenne
COSAAB : Carbone Organique du Sol des Baies d’Ambaro-Ambanja
COSBdA : Carbone Organique du Sol de la Baie des Assassins
COSMHJ : Carbone Organique du Sol de la baie de Mahajamba
D : Dégradé
DHP : Diamètres à Hauteur de Poitrine
en. : in english
ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
GIEC : Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
GPS: Global Positioning System
H0 : Hypothèse nulle
Ha : Hypothèse alternative
HFC: HydroFluoroCarbure

IPCC: Intergovernmental Panel on Climate Change

IWP: Indo West Pacific


LOI : Loss On Ignition
LRA : Laboratoire des Recherches Appliquées

x
LISTE DES ACRONYMES
MCF : Mangrove à Canopée Fermée
MCO : Mangrove à Canopée Ouverte
N2O : Protoxyde d’Azote
NOAA : National Ocean and Atmospheric Administration
PAF : Perte Au Feu
PFC : PerFluoroCarbones
REDD : Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts
SF6 : Hexofluorure
SIG : Système d’Information Géographique
SMIR : Spectrométrie en Moyen Infra-Rouge
UNEP : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
USGS : United States Geological Survey
WWF : World Wild Fund
XXème siècle : vingtième siècle
XXIème siècle : vingt et unième siècle

xi
LISTE DES ACRONYMES

% : pourcent
° ’ ” : degré minute seconde
°C : degré Celsius
cm : centimètre
g/cm3 : gramme par centimètre cube
h : heure
ha : hectare
km : kilomètre
km/h : kilomètre par heure
km2 : kilomètre carré
m : mètre
mm : millimètre
Mg/ha : Mégagramme (106g) par hectare, 1 Mega gramme = 1 Tonne
mg/ha : milligramme par hectare
MgC/ha : Mégagramme (106g) de carbone par hectare
ml/l : millilitre par litre
MtC/an : Mégatonne de carbone par an
Pg : Picogramme
Pg C : Picogramme de Carbone (10-12 g)
sm : santimetatra
Tg C/an: Téragramme de Carbone par an (109 g)
Tg C/ha/an: Téragramme de Carbone par hectare par an
Tg : Téragramme

xii
GLOSSAIRES

Effet de foehn : Un phénomène météorologique créé par la rencontre de la circulation atmosphérique


et du relief quand un vent dominant rencontre une chaîne montagneuse (Raveloaritiana, 2015).

Gaz à effet de serre : Gaz qui entraînent des changements climatiques. Les gaz à effet de serre constatés
par le Protocole de Kyoto sont les suivants : le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde
d’azote (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), les perfluorocarbones (PFC) et l’hexofluorure (SF 6)
(Cortez et Stephen, 2009).

Houle : C’est l’agitation de la mer sous forme d’ondulation régulière, due à l’impulsion des vents.
L’origine de la houle est attribuée aux vents dominants. Elle est aussi l’un des facteurs qui déterminent
l’installation et le développement de la mangrove se trouvant entre deux balancements de marées
(Raveloaritiana, 2015).

Lenticelles : cellules, connectées à des tissus spongieux, aspirant l'air. Lors des phases de submersion,
l'oxygène présent dans ces tissus est pompé par la plante créant une dépression qui sera à l'origine d'une
nouvelle aspiration lors de la re-exposition à l'air (Rabarison, 2014).

Marées : Fluctuation cyclique quotidienne du niveau de la mer, liée à l’effet gravitationnel conjugué du
soleil et de la lune sur l’Océan mondial (Ramade, 2008).

Marnage : En océanographie, c’est la différence de niveau entre la mer haute et la mer basse (Encarta,
2008). Il est appelé aussi amplitude des marées (Andriamalala, 2007).

Pneumatophores : excroissances racinaires ramifiées ou non, à géotropisme négatif, qui s'élèvent du


système radial et se développent à l'air libre (Rabarison, 2014). Le développement des pneumatophores
permet d'emmagasiner de l'oxygène durant les marées basses (Charles, 2010).

Racines à échasses : racines adventives qui peuvent être produites par le tronc mais aussi par des
branches et se développent à l'air libre avant de pénétrer dans le sol. Elles assurent à l'arbre une meilleure
assise comme les racines échasses des Rhizophoracées (Rabarison, 2014).

REDD+ : Projet visant à réduire les émissions des gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la
dégradation, s’ajoutant par la conservation, la gestion durable de la forêt et l’augmentation de stock de
carbone forestier. L’objectif est de réduire les émissions de CO2 en évitant ou en minimisant la
destruction et/ou la dégradation des forêts, tout en assurant des revenus importants pour récompenser
les efforts réalisés (émission de carbone correspondant à la déforestation évitée). Ces dernières années,
l’approche envisagée au niveau des négociations internationales est passée de la RED (réduction des
émissions dues à la déforestation), à la REDD (déforestation et dégradation des forêts), la REDD+
(incluant la gestion forestière durable et l’augmentation des stocks de carbone), et enfin à la REDD++

xiii
GLOSSAIRES
(incluant le carbone des sols agricoles). La REDD considère le rôle des forêts naturelles dans
l’atténuation des effets du changement climatique (Rajoelina, 2012).

Test de Kruskal-Wallis : test de comparaison de K échantillons indépendants (tendance centrale,


modèle de localisation) à différent tendance de dispersion (modèle d’échelle). Le test est choisi parce
que les échantillons sont indépendants mais non homogènes et le taux d’échantillonnage est très faible
(Rajoelina, 2012). Le test de Kruskal-Wallis a été utilisé pour comparer les moyennes des variables
étudiées au seuil de 5%. Si la probabilité calculée est inférieure à 0,05, il existe au moins une différence
significative entre les résultats (Raharimalala, 2013).

Zone intertidale ou tidale (adj) : de l’anglais « tide » signifiant marée, qualifie un espace oblique qui
est situé entre les niveaux enregistrées des plus hautes mers et celui des plus basses mers (Andriamalala,
2007 ; Jeannoda et Roger, 2008). Elle est aussi nommée estran (Poirier, 2013).

xiv
INTRODUCTION
INTRODUCTION
De nos jours, le terme changement climatique touche de nombreux pays dans le monde et devient
une problématique majeure. Il pose des risques pour les systèmes humains et naturels de tous les
continents et sur tous les océans. En plus, ce phénomène a comme effet la diminution de la diversité
biologique, la raréfaction et dégradation de certains habitats naturels, la disparition et blanchissement
des coraux, le déplacement des populations sur les basses terres côtières, la diminution des eaux potables
et le surcroit des maladies humaines (GIEC, 2007). Ainsi, les effets directs peuvent être la présence des
aléas climatiques, des ouragans, des cyclones, une fréquence et sévérité de tempêtes tropicales, des
inondations, des pluies torrentielles, des vagues de sécheresse et la diminution de pluie dans certaines
régions du monde. Depuis 1900, le niveau de la mer a augmenté de 1 à 2 mm/an. Une augmentation de
1.5–4.5 °C de température est estimée pour mener à une augmentation de 13 à 94 cm du niveau de la
mer (IPCC, 2001). Cela peut augmenter le risque d’inondation de beaucoup des régions côtières. Il a été
prédit que chaque 1% d’augmentation de précipitation annuelle rehausserait le coût de tempêtes
catastrophiques de 2.8% (Abhijit, 2013).
D’après ces faits qui touchent la vie quotidienne de la population humaine, la lutte contre les
changements climatiques est devenue un enjeu majeur de la communauté internationale depuis l’accord
sur «la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) à Rio en
1992 et la signature du Protocole de Kyoto en 1997. Ce protocole a pour but de réduire les émissions
de gaz à effet de serre (GES) de 5,2 % par rapport aux niveaux de 1990 ou de 1995, à l’horizon 2012.
Dans le cadre de ces deux accords, tout le monde se met en diapason sur la nécessité d’agir dès
maintenant afin de réduire ces émissions de GES. Des solutions de séquestration du carbone
atmosphérique par l’augmentation des puits de carbone sont avancées (Leopold, 2012). Les écosystèmes
terrestres, marins et côtiers absorbent près de la moitié des émissions de dioxyde de carbone d’origine
anthropique (GIEC, 2007). Le sol représente un très grand réservoir de carbone (Feller & Bernoux,
2008; Grinand et al., 2009). Il contient ainsi environ trois fois plus de carbone que la végétation
(environs 610 Pg C) et environ deux fois plus que l’atmosphère (environ 740 Pg C). Le potentiel de
séquestration du C dans le sol, notamment dans les régions tropicales, représente donc un grand intérêt
(Grinand et al., 2009), en vue d’une meilleure gestion des terres ( Robert, 2002).
Parmi les écosystèmes terrestres, se trouve la mangrove qui est citée comme une des solutions la
plus adaptée pour l’atténuation contre le changement climatique. Du fait de sa forte productivité, de sa
distribution au niveau global, et de sa position à l’interface entre terre et océan, la mangrove est
considérée comme un écosystème d’importance dans le cycle global du carbone (Leopold, 2012).
Actuellement, elle occupe environ 75 % des littoraux tropicaux sur près de 200 000 km2. Elle revêt une
importance capitale aussi bien au niveau écologique qu’économique, et représente, avec la forêt
tropicale humide, un des écosystèmes les plus productifs du domaine terrestre (Kristensen et al., 2008a).
Elle possède la double compétence de puits pour le CO2 atmosphérique et de source de carbone
organique et inorganique pour les zones côtières (Ajonina, 2013). Sur l’ensemble du carbone
atmosphérique capté sur terre, 55% est séquestré par les écosystèmes marins dits à « carbone bleu »

1
INTRODUCTION
comme les mangroves, les herbiers d’algues et les marais salants. Et les sols profonds et boueux des
écosystèmes de mangrove, riches en matière organique, contiennent la majorité du carbone stocké dans
ces forêts. Pour cela, la quantité de carbone stockée pour la mangrove est estimée en un taux de 1,39 Tg
C/ha/an (UNEP, 2009 in Poirier 2013) et plus de 800 Mg/ha sous son sol (Kauffman et Donato, 2012).
A Madagascar, le changement climatique s’est manifesté par l’arrivée précoce ou tardive des
premières pluies et la tendance à la diminution des précipitations (Ratsivalaka, 2011), et peut affecter
l’agriculture. Pourtant, l’île est la quatrième à avoir la plus vaste superficie de mangrove de l’Afrique
avec 2 800 km² sur ces 5 600 km de côte (Blue ventures, 2012). La perte annuelle de cet écosystème est
estimée aux environs de 1 à 2% de cette superficie (Jones et al., 2014) par l’intermédiaire de la
déforestation et la dégradation. Son stock de carbone pour l’ensemble de toute l’île est évalué à 2 795
Tg (Grinand et al., 2009). En effet, pour compenser la perte, les marchés du carbone, les activités de
conservation et de restauration des terres humides côtières peuvent être financées par les crédits de
compensation de carbone, tout en déterminant avec exactitude le stock à long terme du carbone et les
flux d’émission de gaz à effet de serre (CEC, 2013). Une étude approfondie sur le stock de carbone de
mangrove à Madagascar s’avère donc intéressante. Le but principal est de savoir dans quel site le stock
de carbone est le plus important afin d’aider les décideurs à choisir le lieu le plus intéressant pour une
intervention à un projet REDD+. Les objectifs spécifiques se reposent surtout à la connaissance des
facteurs qui influencent la variation de stock de carbone organique dont l’effet du type de végétation, de
l’analyse de profondeur du sol et de la géomorphologie. Cependant, des estimations plus précises, aux
échelles régionales des stocks de carbones du sol sous mangrove sont rarement disponibles.
Par rapport à cet aperçu sur la quantification de la variation spatiale de stock de carbone organique,
la méthode LOI (Loss On Ignition) ou Perte au feu (PAF) révèle une potentialité majeure plus bénéfique
et avec précision (Abella et Zimmer, 2007). De plus, dans ce travail, les analyses statistiques permettent
de voir la différence entre les stocks de carbone organique sous mangroves à travers trois sites d’étude.
Ainsi, des présentations cartographiques par la spatialisation des données suivant les profondeurs
permettent de donner un aperçu facile sur la différence entre le stock de carbone organique. Des études
ont été déjà faites sur l’analyse comparative du stock des carbones des mangroves de Madagascar mais
la grandeur du stock de Carbone Organique du Sol (COS) sous mangrove n’est pas encore prise en
compte. Face à cette situation, une question problématique se pose: «Comment varie le stock de
carbone organique dans le sol des mangroves de Madagascar à travers les trois sites d’études:
Baies de Mahajamba, Baies d’Ambaro-Ambanja et Baie des Assassins?»
Pour bien mener cette étude trois hypothèses sont avancées. La première hypothèse affirme que par
leur système d’enracinement, la variation de la composition spécifique des mangroves influe sur la
différence de la quantité de carbone organique sédimentaire ; la deuxième prédit que la quantité de
matière organique incorporé dans le sol varie selon la profondeur du sol et la troisième annonce que
par l’apport sédimentaire, la géomorphologie du littoral a une influence sur le stock de carbone. Pour
l’élaboration de cette étude, à part l’introduction et la conclusion, trois grandes parties sont avancées,
qui sont la méthodologie, les résultats et les discussions et recommandations.

2
METHODOLOGIE DE TRAVAIL

METHODOLOGIE DE TRAVAIL
1. Etat de connaissances
1.1. Généralité sur les mangroves
1.1.1. Description des mangroves
La mangrove est un écosystème spécifique de la zone intertidale, ayant développé des capacités
d'adaptation à des conditions extrêmement sélectives. Appelées communément « forêt à palétuviers »
ou aussi manglier, elle est une formation végétale halophile. Les mangroves sont généralement
constituées de deux parties dont une partie forestière, colonisée par les palétuviers et une partie non
boisée ou tanne, située en arrière de la mangrove, pouvant être complètement nue ou colonisée par des
plantes herbacées succulentes.
Les mangliers sont des arbres et arbrisseaux qui prospèrent dans les habitats inondés (ont une
capacité d’adaptation avec un sol imprégné d'eau) et salins. Ils subissent des battements de marées
(hydromorphie et anaérobique), du sol boueux d’alluvion, des eaux saumâtres et de la salinité (Encarta,
2009). La mangrove en tant qu’écosystème complet est située dans une zone d’interface mer-terre.
Les mangliers comprennent environ 28 genres répartis en 70 espèces, et appartenant à 20 familles
(Alongi, 2009 ; Leopold, 2012). Ils sont répartis dans des taxonomies diverses. Les 38 espèces
appartiennent à seulement deux familles, AVICENNIACEAE et RHIZOPHORACEAE. Ces familles
dominent des communautés du manglier partout dans le monde. Les mangliers sont surtout des arbres
tropicaux. Cela suggère une limitation par température. Bien qu'ils puissent survivre aux températures
de l'air aussi bas que 5 °C, ils sont intolérants au gel et les plants sont particulièrement vulnérables
(Peter, 2015).
Les adaptations les plus frappantes sont caractérisées par des racines aériennes. Dans les sols
imprégnés d'eau, les appareils spéciaux aérant sont exigés, pour faciliter l’obtention de l’oxygène par la
respiration racinaire des plantes.

1.1.2. Rôle des mangroves


A part le stockage de carbone, l’écosystème mangrove possède également de nombreuses
potentialités, en tant que producteur, régulateur, protecteur et sociale. Il a un rôle producteur par la
fourniture des ressources alimentaires avec une grande variété de poissons et d’invertébrés, et des
ressources en bois. Comme rôle régulateur, il participe à la chaine alimentaire en tant que niche allant
des poissons et invertébrés vers les oiseaux, reptiles et mammifères rares et contrôle la qualité des eaux
marines côtières (Villeneuve, 2009). Ces écosystèmes forment un lieu de rencontre approprié entre la
faune aquatique et terrestre. Aussi, cet écosystème protège les rivages et les zones côtières des risques
climatiques (Poirier, 2013). Comme rôles socio-économiques, les écosystèmes mangroves sont très
bénéfiques pour la population locale grâce à l’utilité de ses bois (la construction, le bois de chauffe, le
charbon), et la pêche. Elle répond au bien être, source importante des revenus de la population.

3
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
1.1.3. Répartition des mangroves
 Répartition géographique

Source: Maumont, Bousquet-Mélou & Fougère-Danezan, 2002

Figure 1: Répartition géographique (haut) et spécifique (bas) des mangroves dans le monde

La répartition géographique des mangroves se trouve surtout dans les tropiques et les subtropiques
et la majorité entre les parallèles 30°Nord et 30°Sud (Tomlinson, 1986). Au niveau mondial, la
superficie totale des mangroves est évaluée à quelques 23 millions d’hectares (Jeannoda et Roger, 2008).
Les 70 espèces de mangroves actuelles sont distribuées selon deux grandes aires de diversité (Leopold,
2012), qui sont:

- la zone Occidentale Atlantique (AEP, Atlantic East Pacific, en.) se situant dans des côtes
américaines de l'Est et à la côte occidentale de l'Ouest africain à l’Est de l’océan Pacifique (Caraïbe,
Floride, Amérique du Sud Atlantique, et Pacifique du Nord et Amérique du Sud) où le nombre d'espèces
est seulement huit.

4
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
- la zone Orientale Indopacifique (IWP, Indo West Pacific, en.) avec le plus grand nombre
d'espèces (à peu près toutes les espèces communes des palétuviers approximativement 40). Elle occupe
une zone située entre l’océan Indien depuis la côte orientale de l’Afrique, et les côtes Ouest de l’océan
Pacifique, jusque dans quelques îles polynésiennes couvrant l’Australie, l’Inde, l’Asie de Sud-Est
jusqu'au continent Sud-américain.

 Facteurs de répartition:
Leur répartition est déterminée par divers facteurs qui sont environnementaux et internes.
Les facteurs environnementaux sont caractérisés par le climat, la salinité et marée (effets
indirects), la sédimentation et l’énergie provenant des vagues.
1. Climat : Les mangliers sont des espèces des tropiques et ne sont pas tolérants à des températures
réfrigérantes (NOAA, 2002 in Francoeur, 2009). Leurs limites latitudinales varient mondialement selon
l’air et la température de l'eau (Sherrod & Mc Millan 1985 in Feller et Sitnik, 1996). L'abondance des
mangliers est aussi affectée par l’aridité et le développement est beaucoup plus grand le long des côtes
qui ont une chute élevée de pluie (Golley et al. 1975 in Feller & Sitnik, 1996).
2. Salinité : Le sel n'est pas généralement une exigence pour la distribution des mangroves, depuis
que la plupart des mangliers peuvent pousser dans l'eau douce (Tomlinson, 1986). Cependant, ils ne se
développent pas dans les habitats strictement d'eau douce à cause de la compétition avec les espèces
d'eau douce. La salinité est donc importante pour éliminer les autres espèces de plante vasculaires qui
ne sont pas adaptées dans un habitat salin ou à stress physique élevé (Tomlinson, 1986).
3. Fluctuation de la marée : L'influence de la marée n'est pas aussi une exigence, mais assure des
rôles indirects importants. L’inondation par la marée aide à exclure les autres plantes vasculaires et
réduit la compétition. Les marées apportent l’eau salée en haut des estuaires contre l'écoulement de d'eau
douce et étendent le développement du manglier à l'intérieur. Elles transportent du sédiment, des
éléments nutritifs et de l'eau propre dans l'environnement du manglier. Elles exportent le carbone
organique et réduisent les composés soufrés; et quand l'évaporation augmente, elles aident à abaisser la
salinité du sol (Feller & Sitnik, 1996).
4. Sédiment et énergie provenant de la vague : Les mangliers grandissent le mieux dans un
environnement avec une énergie de vague basse (Tomlinson, 1986). Les hautes vagues empêchent
l'établissement de la propagule, exposent les systèmes racinaires peu profonds, et préviennent
l’accumulation de sédiments fins.

Les facteurs internes sont définis par la reproduction, les moyens de dispersion et les agents de
dissémination.
1. Reproduction : elle peut être caractérisée par l’hermaphrodisme (NOAA, 2002 in Francoeur,
2009), l’autopollinisation et les pollinisations croisées développées pour certaines espèces (Aluri, 1990).
2. Moyens de dispersion : ils sont assurés par plusieurs voies de germination qui sont la viviparité,
la crypto-viviparité, la germination normale au sol ou par propagation végétative.

5
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
3. Agents de dissémination : ils sont surtout présentés par l’hydrochorie (marées), la zoochorie
(ex. chauve-souris), les insectes, les oiseaux. Et le vent contribue essentiellement à la pollinisation
(Tomlinson, 1986). Grâce à la viviparité, le jeune plant accumule des réserves de nutriments, ce qui lui
permet de développer rapidement des racines lorsque celui-ci se détache de la plante mère et se retrouve
dans un environnement difficile. De plus, cette stratégie de reproduction lui permet de flotter sur de
longues distances lors des marées et agit, dans un second temps, comme enveloppe de protection
(NOAA, 2002 in Francoeur, 2009).

 Répartition des mangroves à Madagascar


Madagascar dispose la plus grande surface de mangroves dans la région de l’Océan Indien
occidental, avec une superficie estimée entre 300 000 à 370 000 ha (WWF, 2011). La pression
anthropique constitue la menace principale pour les mangroves et la perte due aux déforestations ainsi
qu’aux dégradations. Ces écosystèmes présentent une perte annuelle moyenne de 1 – 2 %, qui dépasse
suffisamment les pertes perçues au niveau des forêts terrestres (Jones et al., 2014). La superficie de forêt
de mangrove de Madagascar couvre 20% des mangroves africaines et 2% des mangroves mondiales
(Andriamalala, 2007).

Les mangroves se développent sur le littoral dans des zones calmes et peu profondes. A
Madagascar, elles se localisent généralement sur les côtes Ouest et Est. D’après le 5ème rapport national
de la convention sur la diversité biologique, en 2014, 98% des mangroves se trouvent le long de la côte
Ouest face au canal de Mozambique: surtout dans les fonds des baies, et 2% sur la côte Est dans les
estuaires abrités (de petite taille, essentiellement dans le Nord-Est, entre Mananara Nord et Antsiranana).

La répartition asymétrique des mangroves au profit de la côte Ouest de Madagascar (Cf. Annexe
2) peut s'expliquer par la topographie de la côte et du plateau continental et par l'amplitude des marées.
Comme le littoral occidental est bas, il s'étend fortement en largeur, en empiétant sur l'intérieur des terres
mais aussi sur la mer à cause du grand plateau continental, sur lequel le marnage dépasse 3,5 m. Par
contre, la côte orientale est abrupte et souvent rocheuse, son plateau continental est étroit mais elle se
caractérise surtout par son faible marnage de 0,75 m et par la puissance des vagues.

L'établissement des mangroves dépend de la répartition des précipitations et de l'apport d'eau douce
et de nutriments. La présence de grands fleuves, sur la côte Ouest (par exemple, le Betsiboka, le
Mahavavy, le Manambolo, le Tsiribihina, le Mangoky, l'Onilahy), ayant des débits importants et des
charges de limon très élevés, constitue donc un des facteurs qui déterminent la présence des mangroves.

Les mangroves malgaches peuvent donc être subdivisées en 4, selon leur superficie (Roger, 2007):
- petite mangrove : ayant une superficie moins de 1 000 ha ;
- mangrove moyenne: la superficie moyenne est de 1 000 à 10 000 ha ;
- grande mangrove : ayant une superficie entre 10 000 à 20 000 ha ;
- très grande mangrove : ayant une superficie supérieure à 20 000 ha.

6
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
Il faut quand même noter que la superficie de ces mangroves varie d’une année à une autre et
suivant les auteurs.

1.1.4. Espèces de mangroves de Madagascar


Du point de vue floristique, les mangroves malgaches font partie des mangroves orientales réparties
le long des rivages de l’Océan Pacifique et de l’Océan Indien et qui sont floristiquement plus riches que
les mangroves occidentales des rivages de l’Océan Atlantique (Jeannoda et Roger, 2008). Huit espèces
sont recensées à Madagascar, réparties dans six familles. La famille des RHIZOPHORACEAE
prédomine avec trois espèces, les autres familles sont représentées par une seule espèce. La famille des
RHIZOPHORACEAE est représentée par les genres Rhizophora, Ceriops et Bruguiera. La famille des
COMBRETACEAE, proche de la précédente, par les genres Lumnitzera. Elle se trouve surtout à la
périphérie de la mangrove au contact de la terre ferme. A la famille des SONNERATIACEAE,
également proches des RHIZOPHORACEAE, appartiennent les Sonneratia. Aux AVICENNIACEAE,
appartiennent l’espèce Avicennia marina. Les familles des MELIACEAE et des STERCULIACEAE
sont aussi représentées avec une seule espèce chacune, respectivement Xylocarpus granatum et
Heritiera littoralis (Andriamalala, 2007; Rajoelina, 2012).
Sur ce, les différentes espèces de mangrove à Madagascar sont montrées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1: Les 8 espèces de mangroves de Madagascar

Familles Noms scientifique et auteurs Noms vernaculaires


Honkolahy, Tangalahy,
Rhizophora mucronata (Lewis, 1956)
Anabovahatra
Ceriops tagal (Robinson, 1958) ou Honkovavy, Tangavavy,
RHIZOPHORACEAE Ceriops boiviniana (Ding, 1958) Tangambavy, Varompotsy
Tsitolomy, Tangapoly,
Bruguiera gymnorrhiza (Lamk, 1798) Tsitolonina, Honkolahy,
Vahomena
Lovinjo, Lovintso, Rogno,
COMBRETACEAE Lumnitzera racemosa (Willd., 1803)
Sahiranko, Vonjihonko
SONNERATIACEAE Sonneratia alba (Smith, 1819) Farafaka, Farafakonko, Songery
AVICENNIACEAE Avicennia marina (Forsk, 1907) Afiafy, Mosotry, Vohonkorita
Sarigavo, Sarigavy, Fobo,
Xylocarpus granatum (Koenig, 1784)
MELIACEAE Tavela, Antavela,
ou Xylocarpus obovata (Blume, 1830)
Bonganantaloatra
STERCULIACEAE Heritiera littoralis (Dryand, 1789) Moromony
Source : Andriamalala, 2007 ; Razafindrainibe, 2012
1.1.5. Particularité des mangroves
En tant que végétaux particuliers, les palétuviers ont développé des adaptations nécessaires à la
colonisation d’une zone intertidale à fortes contraintes (variations des marées, arrivée d’eau douce,
température et salinité variable, condition d’oxydo-réduction et d’anaérobiose d’un sédiment
généralement fluide et chargé en matière organique). Ces adaptations sont de natures diverses qui se
caractérisent par les racines aériennes qui permettent aux arbres de se fixer et de résister aux vagues et
à l’envasement; l’excrétion de sel et l’absorption sélective d’ions dans les feuilles; les échanges gazeux
dans les racines et les autres mécanismes nécessaires à la régulation de la pression osmotique. La
7
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
reproduction par «viviparité» des plantules (qui germent et se développent près du pied mère) évite
l’asphyxie des graines par l’eau et leur dégradation dans le sédiment anaérobie.
La particularité des mangroves se trouve surtout sur ses systèmes racinaires, qui ont diverses
fonctions, depuis des fonctions d'ancrage jusqu'à celles de respiration et parfois de filtration. Le système
racinaire varie selon les types de mangrove (Cf. figure 2):
- Rhizophora mucronata possède des racines à échasses ou « rhizophorés » présentant des racines
aériennes en forme d’arceau ou boucle issues du tronc. Elles sont couvertes de cellules spéciales
appelées les lenticelles, dédiées à la respiration.
- Avicennia marina possède des petits pneumatophores grêles, flexibles, très nombreux et présente
de plus ou moins longues ramifications droites dans la partie superficielle du sédiment. Ils sont associés
à de fines racines qui s'enfoncent verticalement dans le substrat, et leur assurent une certaine stabilité.
Des lenticelles existent sur les pneumatophores des Avicenniaceae. Un arbre d’environ 2 à 3 m en
hauteur peut avoir plus de 10 000 pneumatophores, qui ne dépassent généralement pas 30 cm.
Cependant, leur taille et leur nombre peuvent augmenter avec le degré d’anoxie du sédiment (Marchand
et al., 2004).
- Sonneratia alba possède des pneumatophores peu nombreux, coniques et rigides, présentant des
plus ou moins longues ramifications droites. Ces pneumatophores peuvent être un chancellement de 3
m de hauteur
- Bruguiera gymnorrhiza possède des pneumatophores d’apparence de genou plié.
- Xylocarpus granatum présente des contreforts ailés comprimés latéralement ressemblant à de
grosses racines palettes, étayant le tronc. Elle possède une racine horizontale peu profonde, qui casse
périodiquement la surface du sol et submerge encore, en formant une racine du genou (en référence à la
forme du genou humain). La surface supérieure de la racine horizontale se montre au-dessus de la boue.
- Ceriops tagal présente des systèmes racinaires à contreforts ailés ou en forme des racines genoux.
- Les genres Heritiera développent, quant à eux, des racines contrefort étayant le tronc.
- Lumnitzera racemosa ne présente pas un ancrage particulier, elle se rencontre surtout près de la
terre ferme, et présente de plus ou moins longues ramifications droites (Leopold, 2012).

8
METHODOLOGIE DE TRAVAIL

Source: Andriamalala, 2007; Miasa, 1995 in Roger, 2007

Figure 2: Système racinaire des mangroves

1.2. Apport sédimentaire dans les mangroves


La sédimentation fait référence à la déposition de sédiments inorganiques et matière organique sur
la surface du sol (Cf. Annexe 3). La matière déposée peut être allochtone (dérivé de l'extérieur de la
région du manglier) ou autochtone (créé dans la région du manglier). La matière allochtone peut être
une matière terrigène apportée vers le bas par les rivières; un produit biologique, comme le sable corail
produit des écosystèmes du récif corallien proches; ou un précipité comme le carbonate de calcium
solide qui peut être des précipités du carbonate dissous dans l'eau, et les boues oléo-calcaire. Tel
sédiment peut être porté le long de la côte (transport de long des rivages), ou déposé sur le large par les
vagues et le processus de marée, en particulier dans les systèmes macrotidal (ou avec une grande gamme
de marée). Les grandes quantités de matière peuvent aussi être amenées pendant les tempêtes de haute
magnitude ou événements du tsunami (Ellison, 2009 in McIvor et al., 2013). La matière autochtone,
(comme la litière de la feuille, les petites branches mortes, les branches et les racines de la végétation
du manglier) grandit sur la surface du sédiment. Ces matières peuvent être incorporées dans le sol par
les détritivores comme les crabes, ou soit enterrées sous sédiments déposés (McIvor et al., 2013).
Le taux de sédimentation est mesuré par le « radiotracers ». Et en une courte durée, cette dimension
est donnée par les changements relatifs du niveau de la mer, montrant en effet un modèle de
sédimentation nette. Vu principalement aux méthodes différentes et aux différences climatiques
régionales, les taux varient largement, de <1 mm à plus de quelques centimètres par année. Ces taux de
9
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
sédimentation paraissent être plus hauts dans les mangliers à dominance des rivières. Les taux de
l'accumulation les plus bas se produisent plus souvent dans les mangroves périphériques qui encadrent
des baies ouvertes et des estuaires dans les tropiques secs (Alongi, 2009).
Sur des décennies et des siècles, le changement côtier est très dynamique, surtout dans les tropiques
humides. Il est possible que les sédiments déposés rapidement dans une forêt du manglier soient érodés
et transportés en amont d'une autre position du manglier. Le modèle de développement des mangliers et
rivages est lié attentivement. Le développement d'une banque de la boue est la première phase du cycle,
d’où la colonisation des propagules du manglier prend place quand la banque s'est stabilisée au-dessus
de niveau moyen de la mer, et sujet aux cycles d'immersion et d’émergence de la marée. Avec le temps,
ces pionniers grandissent dans une jeune forêt. Le développement de la position prend place dans cette
compétition d’espace et a comme principaux rôles de changer les compositions spécifiques, la dimension
de structure et la densité. Une phase d'érosion peut se produire à toute étape de développement, par
exemple, dû à des tempêtes ou des variations de décharge de rivière. Cela est suivi par une phase
d'accroissement de sédiment qui est remobilisé par l’érosion, transporté et finalement redéposé dans une
région où les marées et les courants ont permis le règlement et la stabilisation d'une nouvelle banque de
boue colonisée par les mangliers (Alongi, 2009).
La sédimentation peut être mesurée sur une période d'heures ou jours ; pendant que l'accrétion sur
des mois ou des années, quand la matière déposée est liée plus fermement en place. L'agglutination de
matière déposée dépendra de l'augmentation de racines près de surfaces dans la matière récemment
déposée, de la formation de tapis microbien et les couches mucilagineuses (algue filamenteux) qui
conservent et arrangent la matière en place (McIvor et al., 2013).
Les mangroves soutiennent un taux de sédimentation important, bien que le taux soit hautement
variable en fonction de la géomorphologie et de l’hydrodynamisme du milieu (McKee et al., 2007 in
Leopold, 2012). Par les conditions d’anaérobiose, le temps de turnover du carbone de ces sols est lent,
de l’ordre de 500 ans. Ces paramètres soulignent l’importance de ces zones humides dans le stockage
du carbone en permettant un fort taux d’accumulation de carbone dans les sédiments (Leopold, 2012).

1.3. Caractéristiques physiques de la partie Ouest de Madagascar


1.3.1. Climatologie
Le Côte Ouest de Madagascar, du Nord au Sud, est soumis à un climat allant de sec à aride. La
région occidentale malgache est sous la dépendance du régime de la mousson, avec des pluies estivales
et un hiver austral sec (Donque 1975). L’alizé, vent humide de direction Sud-Sud Est vers Nord-Nord-
Ouest souffle de mai à septembre, apportant des masses d’air chaud et sec dues à l’effet de foehn. La
vitesse moyenne annuelle du vent est de 11 km/h (Raveloaritiana, 2015).

1.3.2. Hydrodynamique
Marées
Les côtes Occidentales de l’île sont soumises aux phénomènes des marées de type semi diurne avec
une alternance de mortes eaux et de vives eaux. L’amplitude des marées très étendue peut atteindre
jusqu’à environ 4 m (Rasolofo, 2011).
10
METHODOLOGIE DE TRAVAIL

La Houle des côtes des régions Ouest et Sud de l’île est caractérisée par une grande amplitude et
une grande longueur d’onde. Elle varie suivant les conditions météorologiques générales. Le littoral est
protégé des influences de la houle grâce aux formations coralliennes bordant les côtes (Rasolofo, 2011).

La côte littorale occidentale de l’île est caractérisée par plusieurs cours d’eau. Les courants
fluviaux entraînent un alluvionnement de la côte qui se traduit par une progression des atterrissements
favorisant ainsi l’extension des mangroves.

En novembre, la salinité dans le Nord du canal de Mozambique est élevée (35 - 35,2 pour mille).
A la fin de la saison de pluies, la salinité de l’eau superficielle peut descendre aux alentours de 34,5 -
34,7 pour mille. La salinité, en somme, varie de 35,0 pour mille à 35,4. En général, l’eau des côtes Ouest
malgaches reste à une température de 22°C. Elle est riche en oxygène (voir sursaturée) avec un minimum
de 4,7 à 5,0 ml/l et pauvre en sels nutritifs (Rasolofo, 2011).

La côte occidentale malgache, relativement basse, présente un marnage important de 3,4 m d’après
Lebigre, 1984. En effet, un marnage moyen inférieur ou égal à 2 m est appelé «microtidal», «mesotidal»
lorsqu’il est entre 2 à 4 m et «macrotidal» lorsqu’il est supérieur à 4 m. Dans les stations, comme sur la
plupart des côtes à mangroves, le régime des marées est mésotidal.

1.3.3. Géomorphologie
La zone Ouest est constituée de formations récentes des sables alluviaux ou marins avec un
important développement des marais maritimes. Les dépôts d’alluvions ont formé des vastes deltas. En
front de mer des deltas, se retrouvent quelques cordons sableux puis une bordure de vases à mangroves
(Rasolofo, 2011).

1.4. Les différentes méthodes pour l’évaluation de stock de COS sous mangrove

Trois paramètres sont à quantifier pour évaluer proprement le stock de carbone du sol: tout d’abord
la profondeur puis la densité apparente et enfin la concentration en carbone organique (Kauffman et
Donato, 2012). Les facteurs à considérer pour évaluer la variation de stock de COS sont déterminés par
la couverture, la position géomorphologique, la marée, la profondeur et la dominance des espèces.

Le choix du matériel pour l’évaluation du stock de carbone doit être fonction des objectifs de
l’étude, des paramètres à analyser et aussi des moyens financiers ou temporels disponibles.

Plusieurs méthodes d’analyse sont les plus courantes et déjà utilisées sur la mesure des stocks de
COS sous mangroves :

11
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
- La combustion par voie sèche, en utilisant un carbographe, consiste à porter à une température
élevée (1100-1800°C) les matières organiques et à mesurer le gaz dégagé pour en déduire après la
quantité de carbone organique correspondante (Razakamanarivo, 2009).
- La combustion par voie humide, appelée méthode de Walkley et Black (décrite par le Centre
d’Expertise en Analyse Environnementale du Québec (CEAEQ, 2003 et CEAEQ, 2010) et utilisée par
Razafindramanana, 2006 ; Andriamalala, 2007 ; Razakavololona, 2007 ; Rajoelina, 2012 et
Razakamanarivo, Andrianirina et Randriamboavonjy, 2014) consiste à oxyder, à chaud, la matière
organique avec du bichromate de potassium en présence d’acide sulfurique. Après la réaction, le dosage
de la quantité de bichromate de potassium qui n’a pas réagi avec l’échantillon permet d’établir la
concentration de carbone organique totale.
- La méthode « Loss On Ignition » (LOI ou perte en feu) consiste à chauffer les échantillons du sol
dans un four à moufle de 400°C pendant 6 h sous air ou sous atmosphère neutre. La quantité de gaz
dégagé permet de mesurer le poids de chaque élément (CEAEQ, 2003), afin de calculer à la fin la masse
perdue, le pourcentage en matière organique (% MO), le pourcentage d’oxyde de carbone et le stock de
carbone organique (Abella et Zimmer, 2007; Rabarison, 2014).
- La mesure par spectrométrie en moyen infrarouge (SMIR) (Razakamanarivo, 2009 et
Heritokilalaina, 2010), est le procédé le plus récent. Le principe se fonde sur l’absorption des
rayonnements infrarouges par la matière organique. La mesure de l’intensité de lumière absorbée à
chaque longueur d’onde conduit à un spectre caractéristique du produit étudié.

2. Problématique et hypothèses
2.1. Problématique
La détermination exacte du carbone organique dans le sol, est un enjeu pour la lutte contre le
réchauffement climatique. Le sol est le second plus grand stock après les océans d’environ 40 000
millions de tonnes (CE & Environment, 2011). Les peuplements de palétuviers sont reconnus aussi
productifs que les forêts tropicales humides en terme de stockage de carbone (Ringold et al. 2013 in
Bourden, 2013) dont celui du sol des mangroves est de 2 à 3 fois plus important que dans les autres
systèmes forestiers (Bourden, 2013). Sur ce, l’estimation du COS par « Loss On Ignition » (LOI ou perte
en feu) semble une bonne alternative, parce que cette méthode concorde aux exigences financière et à
la précision des résultats (Abella et Zimmer, 2007) afin de quantifier le stock de COS sous mangrove
(Rabarison, 2014). Cependant, l’analyse et la détermination des facteurs influençant la variation des
stocks de carbone dans les mangroves restent encore un défi de la recherche scientifique. Ces étapes
fondamentales permettent d’aboutir à une compréhension approfondie de ces écosystèmes en termes de
stockage de carbone.

A Madagascar, les mangroves se situent surtout le long de la côte Ouest, pourtant les
caractéristiques du sol peuvent se différencier le long de ces côtes. Les principaux facteurs essentiels
favorisant la productivité de ces écosystèmes sont notamment la disponibilité nutritive, la profondeur
du sol, les espèces dominantes, la géomorphologie, la précipitation, la température et la latitude (Pierre,

12
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
2013 in Zafindramiadana, 2016). Ces conditions bioclimatiques et la position des milieux d’étude dans
les gradients Nord-Sud de la côte ouest de Madagascar, peuvent donc entrainer une variation sur la
quantité de carbone stockée. L’insuffisance de connaissance appropriée sur les facteurs de quantification
des stocks de carbones du sol des mangroves est donc un obstacle dans l’intégration de cet écosystème
dans le terme de crédit carbone du sol.

Face à cette situation, une question problématique se pose: «Comment varie le stock de carbone
organique dans le sol des mangroves à Madagascar dans les trois sites d’études: Baies de
Mahajamba, Baies d’Ambaro-Ambanja et Baie des Assassins?»

De cette problématique découlent les questions de recherche suivantes:


- Quelle quantité de carbone organique des sols est stockée dans les sédiments du sol de mangrove
dans ces trois sites d’étude?
- Ces stocks de carbones sont-ils différents?
- Quels facteurs de variation influent sur le stock de carbone organique du sol de mangrove?

2.2. Hypothèses

Trois paramètres sont à considérer pour évaluer le stock de carbone du sol dans les mangroves,
telles que la composition spécifique, la profondeur et la géomorphologie. Ces trois éléments de la
méthodologie sont donc très cruciaux pour l’exactitude de la quantification du stock de carbone
organique. De là sont nées trois hypothèses qui se formulent comme suit :

H1: Par leur système d’enracinement, la variation de la composition spécifique des mangroves sur
chaque site influe sur la différence de la quantité de carbone organique sédimentaire.
Ce sont dans les sédiments et par les racines des arbres (exsudats des racines ou « rhizodépots »)
que le carbone est stocké. Dans ces sites d’étude, les espèces de mangrove sont différentes les unes des
autres. Pour le cas des baies d’Ambaro-Ambanja, la composition floristique est dominée par le
Rhizophora mucronata. Celle de la baie de Mahajamba est prédominée par l’Avicenia marina. Et les
mangroves de la baie des Assassins sont marquées par la dominance de Ceriops tagal (Zafindramiadana,
2016). Par les racines de ces espèces floristiques, qui sont respectivement en échasse, en racine
principale en pneumatophore et coudé, certaines espèces retiennent plus de sédiments, donc ont plus de
carbone dans leur sol que d’autres (Andriamalala, 2007). Laquelle de ces espèces de mangrove stockent
le plus de carbone organique? Lequel de système racinaire de ces espèces entreposent donc le plus de
carbone organique et dans quel site d’étude?

H2: La quantité de matière organique stockée dans le sol varie selon la profondeur du sol pour
chaque site.
La séquence du sol de mangrove, c'est-à-dire la disposition des horizons dans la profondeur du sol
peut se différencier selon le type du sol d’une part et de l’espèce floristique (Vieilfon, 1967) (par la
profondeur de la racine, d’accumulation des litières) d’autre part. Cette variation est qualifiée de

13
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
verticale. Pour les mangroves, le système racinaire est situé dans les 20 à 40 premiers cm de sédiment
(Leopold, 2012). La chute de litière et la production racinaire représentent la plus grande source de
carbone organique dans les sédiments de mangrove (Alongi et al., 1998). Pourtant, certaines espèces de
mangrove possèdent des racines qui, généralement, ne pénètrent pas profondément au sein du substrat
anoxique (Leopold 2012). Et sur quel niveau de profondeur le taux de carbones organiques varie-il?
Cette variation de profondeur est-elle la même dans les trois sites d’études?

H3: Par l’apport sédimentaire, la géomorphologie du littoral a une influence sur le stock de
carbone.

En effet, par leur position à l’interface entre la terre et la mer, les mangroves reçoivent des apports
de matière terrigène des écosystèmes terrestres adjacents ainsi que des apports marins des écosystèmes
côtiers et océaniques (Bouillon et al., 2008b ; Kristensen et al., 2008b). Les sédiments de mangrove
représentent de grands stocks de matière organique (Donato et al., 2011) qui peuvent s’accumuler sur
plusieurs mètres d’épaisseur, notamment sous forme de matière organique réfractaire lignifiée et
humifiée. Les mangroves favorisent la sédimentation: 0,5- 20 mm/an. (Charles, 2010). Le pourcentage
de carbone stocké dépend donc des sédiments apportés par les marées. Sur la façade occidentale de
Madagascar, l’ampleur de la marée est maximale dans le Nord-Ouest et décroît régulièrement vers le
Sud : 4,5 m à l’Ouest de Majunga et 3,2 m à Tuléar (Iltis, 1997). Les variations spatiales de l’élévation
relative du niveau de la mer ont-t-elles une influence sur les taux d’accumulation du carbone dans le
sol? Le stock de carbone diffère-t-il selon les différents faciès (océanique, ripicole, intérieur, bassin, à
dominance des marées, à dominance de rivière) dans chaque station dans les sites?

3. Caractéristique de la zone d’étude


3.1. Choix des sites
Les sites d’études concernées pour ce travail sont localisés sur la partie ouest de Madagascar,
connue comme sanctuaire de mangrove. Du nord au sud, trois sites ont été choisis, dont les baies
d’Ambaro-Ambanja, la baie de Mahajamba et la baie des Assassins.
L’accessibilité de ces zones était la question primordiale du choix des sites, combiné avec les
matériels d’étude en main comme les images satellites, la disponibilité des données de stock de carbone
organique, ainsi, ces zones se trouvent dans des conditions bioclimatiques assez différentes. La
particularité des espèces de mangrove et la richesse en ressources forestières faune et flore sur les trois
sites sont également intéressantes. Pourtant, la diminution de la superficie des mangroves est constatée.
Dans ces zones d’étude, cette dégradation est due surtout par l’utilisation des ressources en bois pour le
bois de chauffe, la construction et la commercialisation et par l’utilisation des ressources halieutique
pour la pêche. Les choix des sites tiennent compte donc de la diversité spécifique des mangroves, du
type d’exploitation, et de la conservation.

14
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
3.2. Localisation des zones d’étude
La carte suivante montre la localisation des zones d’étude qui se trouvent dans la partie Ouest de
Madagascar.

Carte 1: Localisation des zones d'étude

15
METHODOLOGIE DE TRAVAIL

3.3. Description des sites et situation géographique


3.3.1. Baies d’Ambaro-Ambanja
Les deux baies Ambaro et Ambanja font toutes parties de la Région DIANA. Plus précisément, la
zone d’étude se trouve dans les Districts d’Ambilobe et Ambanja et dans les Communes de
Maherivaratra, Antsakoamanondro et Ambalahonko. Le site comprend une partie marine et terrestre
centrées sur la latitude 13°26′0″ Sud, longitude 48°30′0″ Est. Les deux baies ont une superficie de
mangrove de 26 000 ha (Jones, et al., 2014). La zone d’étude est dominée par un climat tropical
subhumide caractérisé par une saison sèche et fraîche, du mai en octobre, et une saison pluvieuse et
chaude, de novembre à avril, illustré par la figure ci-dessous. La pluviométrie est d’environ 2 171 mm,
répartie sur 130 jours. La quantité mensuelle maximale de pluie est enregistrée au mois de janvier de
503,7 mm et la minimale de 34,6 mm au mois de juillet avec une température moyenne annuelle de
26,56 °C (Rasolofo, 2011). La gamme de marée semi-journalière change entre les maximums de 3 à
3,50 m.

Source : Données de la Direction Générale de la Météorologie de Madagascar des quinze dernières années; 2016

Figure 3: Courbe ombrothermique de Gaussen, station Nosy Be (2001-2015)


3.3.2. Baie de Mahajamba
La baie de Mahajamba se localise dans la région BOENY, et se situe dans les District de Boriziny et
Mahajanga II réparties dans les Communes de Mariarano, Andranoboka, Mahajamba_usine,
Tsinjomitondraka et Tsiningia. Elle se trouve à la latitude 15°24′27″ Sud, longitude 47°05′13″ Est. Cette
baie se repère à la convergence de deux fleuves Sofia et Mahajamba. La mangrove de cette zone présente
une supérieure dynamique de croissance puisqu’elle est passée de 42 000 ha en 2006 (Guillet et al.,
2008) à 47 000 ha en 2011 (Rasolofo, 2011). Elle est qualifiée comme le plus grand écosystème de
palétuvier de Madagascar en représentant environ 10% du total des mangroves malgaches (Marc et al,
16
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
2010 in Haingonirina, 2014). Les précipitations annuelles moyennes sont approximativement de 1 200
mm et tombent dans la plupart du temps à partir de novembre à avril, et les restes du mois sont dominés
par un climat chaud et sec avec une précipitation faible, selon le courbe ci-dessous. La baie est une
plaine de marée et inondée deux fois par jour avec une amplitude de marée de 1,5 à 3 m (4 à 4,5 m
pendant la marée de ressort) et de moyenne salinité d'eau de surface de 25 à 45 pour mille.

Source : Données de la Direction Générale de la Météorologie de Madagascar des quinze dernières années; 2016

Figure 4: Courbe ombrothermique de Gaussen, Station Mahajanga (2001-2015)


3.3.3. Baie des Assassins
La baie des Assassins se situe dans la Nouvelle Aire Protégée de Velondriake dans la région
ATSIMO ANDREFANA. Elle appartient au District de Morombe et à la Commune de Befandefa. La
mangrove se trouvant dans cette baie occupe une superficie d’environ 1664,5 ha (Zafindramiadana,
2016), approximativement 185 km au nord de la ville de port de Toliara (Radhika, 2006). Elle se trouve
à une latitude de 22°12’0’’Sud et une longitude de 43°16′60″ Est. Le climat qui s’y trouve est de type
tropical sec. Sur le lieu, les précipitations sont limitées et la saison est très courte, de décembre à mars
avec une quantité moyenne de 500 mm par an et de température moyenne aux environs de 24°C, illustré
par la courbe ci-dessous. La région est parfois affectée par des cyclones qui entrainent une augmentation
des précipitations.

17
METHODOLOGIE DE TRAVAIL

Source : Données de la Direction Générale de la Météorologie de Madagascar des quinze dernières années; 2016

Figure 5: Courbe ombrothermique de Gaussen, Station Morombe (2001-2015)


4. Matériels et méthodes
4.1. Description et traitement des données cartographiques
Pour pouvoir comparer les 3 sites, des données cartographiques qui recouvrent les zones des
mangroves étudiées doivent être rassemblées, dont des images classifiées issue du Landsat 8 (sur le site
de la USGS, 2014) afin d’obtenir et de traiter les informations spatiales correspondant aux mangroves.
Le choix s’est porté sur la qualité, la disponibilité et l’accessibilité des images.
Ces images satellites étaient d’abord améliorées visuellement pour faciliter la sélection des zones
d’entrainement ou ROI (Region of interest). Ils subissaient un prétraitement et classification (justifiée
par les séparabilités des classes Cf. Annexe 4). Ces images étaient alors traitées par les outils SIG qui
sont Envi et ArcGIS.
Les caractéristiques des images satellites utilisées sont identifiées dans le tableau ci-après.

Tableau 2: Les images satellites utilisées

Images Identification Type de capteur Date d’acquisition


Baies d’Ambaro-Ambanja LC81590692014259LGN00 OLI_TIRS 25/09/2014
Baie de Mahajamba LC81600712014218LGN00 OLI_TIRS 21/08/2014
Baie des Assassins LC81610752014038LGN00 OLI_TIRS 03/08/2014
Source : Zafindramiadana, 2016

18
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
4.2. Collecte des données sur terrain

4.2.1. Choix des sites de mangrove, choix des plots et inventaire de la biomasse et du sol
Les travaux de terrains et l’acquisition des données ont été faits par Blue ventures, au cours desquels
un inventaire de biomasse (Cf. Annexe 5) et des échantillons des carottes du sol (Cf. Annexe 6) ont été
récoltés. Ils ont été pris dans les 3 sites d’étude. Ces activités ont été effectuées en avril, mai et septembre
2012 pour les baies d’Ambaro-Ambanja, en août 2012 pour la baie de Mahajamba et en novembre 2014,
août et septembre 2015 pour la baie des Assassins. Les nombres des échantillons de parcelle sont
respectivement 82, 59 et 61 dans les baies d’Ambaro-Ambanja, de Mahajamba et des Assassins.

L’inventaire de la biomasse a été fait à l’intérieur des parcelles représentatives du site avec une
délimitation de 10 m x 10 m ou 20 m x 20 m (pour considérer la variabilité écologique). Dans chaque
parcelle, sur les arbres supérieurs à 5 cm de diamètre, les données collectées (Jones et al., 2014) se sont
rapportées sur la dominance des espèces (dominant, secondaire, tertiaire), la taille (petite, intermédiaire,
large), la couverture de la canopée (ouverte, fermée), la superficie en hectare de la composition
floristique (arbre mort ou vivant), les diamètres à hauteur de poitrine (DHP) ou 1,30 m, le taux de
biomasse vivant (mg/ha), le taux de biomasse mort (mg/ha), le taux de carbone dans les biomasses vivant
et mort. Dans 5 m x 5 m (ou 10 m x 10 m suivant la délimitation) à l’intérieur de chaque parcelle, tous
les arbres inférieurs à 5 cm de diamètre ont été mesurés pour connaitre la présence de la régénération
des espèces (régénération primaire ou secondaire).
Le nombre de parcelle d’échantillon, se trouvant sur les différentes régions de prélèvement des
données sur terrain, est montré dans le tableau ci-dessous.
Tableau 3: Base de données dans les sites
Site Région de prélèvement Nombre parcelle Parcelle sans échantillons du sol
Ambolikapiky 43 3
Baies d’Ambaro-
Ampampamena 30 2
Ambanja
Antetezambato 9 0
Baie de Mahajamba Mahajamba 59 0
Agnolignoly 9 0
Akitambagna 1 0
Ampasimara 12 0
Andalambezo 3 0
Baie des Assassins Ankilimalinike 4 0
(Velondriake) Ankindranoka 4 0
Befandefa 13 0
Lamboara 5 0
Tampolove 2 0
Vatoavo 8 0
Source : Données Blue Ventures, 2016
19
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
La profondeur de chaque sol est mesurée aléatoirement dans chaque quadrant à une profondeur de 3
m. La méthode de collecte des échantillons du sol consistait à extraire à l’aide d’un dénoyauteur du sol
à face ouvert cylindrique, 5 cm du sol à chaque intervalle des profondeurs suivantes : 0 à 15 cm, 15 à
30 cm, 30 à 50 cm, 50 à 100 cm et 100 à 150 cm. Elle suit le protocole de Kauffman et Donato en 2012
avec un facteur de conversion de 2.06 utilisé pour le pourcentage de matière organique (% MO) au
pourcentage de carbone organique (% CO) (Données Blue Ventures, 2016).

Des coordonnées géographiques ont été prises à l’aide d’un GPS Garmin 62sc et vont servir de
données de localisation de centre de chaque plot d’échantillon du sol.

Les cartes suivantes montrent la disposition spatiale des plots d’échantillonnage des carottes de sol
dans les trois sites d’étude.

Carte 2: Carte de localisation des parcelles d'étude dans les baies d’Ambaro-Ambanja

20
METHODOLOGIE DE TRAVAIL

Carte 3: Carte de localisation des parcelles d'étude dans la baie de Mahajamba

Carte 4: Carte de localisation des parcelles d'étude dans la baie des Assassins

21
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
Le tableau ci-après montre le nombre de plot selon la disposition des canopées, que ce soit ouvertes,
fermées, dégradées ou tanne.
Tableau 4: Nombre des parcelles de mangrove selon la disposition des canopées

Site Canopée des mangroves Nombre de plot


Baies d’Ambaro-Ambanja Tanne 2
Canopée fermée 24
Canopée ouverte de type I 34
Canopée ouverte de type II 5
Mangrove dégradée 17
Baie de Mahajamba Canopée fermée de type I 13
Canopée fermée de type II 12
Canopée ouverte de type I 14
Canopée ouverte de type II 6
Canopée ouverte de type III 7
Mangrove dégradée 7
Baie des Assassins Canopée fermée 31
Canopée ouverte de type I 23
Mangrove dégradée 6
Indéfini 1
Source : Données Blue Ventures, 2016
De plus, le nombre des plots selon les espèces recensées pour chaque site est montré dans le tableau
ci-dessous.
Tableau 5: Nombre de plot suivant les espèces recensées
Site Espèce Nombre de plot
Baies d’Ambaro-Ambanja Avicennia marina 9
Bruguiera gymnorrhiza 2
Ceriops tagal 29
Rhizophora mucronata 31
Sonneratia alba 1
mixte 6
Inconnu 4
Baie de Mahajamba Avicennia marina 31
Ceriops tagal 6
Rhizophora mucronata 7
Sonneratia alba 1
Xylocarpus granatum 2
mixte 12
Baie des Assassins Avicennia marina 3
Bruguiera gymnorrhiza 3
Ceriops tagal 43
Rhizophora mucronata 12
Source : Données Blue Ventures, 2016

4.2.2. Détermination de la géomorphologie et de la fréquence d’inondation du site


La géomorphologie des sites était définie en fonction de l’emplacement et la topographie de chaque
parcelle. Il y a les mangroves des bassins, des estuaires, intérieures, océaniques, riveraines, sur les bords.
Pour le type de marée, il est qualifié par leur fréquence (fréquente ou pas fréquente). Quant à la fréquence

22
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
d’inondation, elle a été éprouvée par entretien avec le guide local, et il y a une fréquence faible si le site
est inondé deux fois ou moins en une journée (Rabarison, 2014).

Le nombre de plot est présenté en fonction de géomorphologie dans les trois sites d’étude. Il est
montré dans le tableau suivant.
Tableau 6: Nombre des plots suivant la géomorphologie
Site Géomorphologie plot
Baies d’Ambaro-Ambanja Bassin 3
Estuaire 1
Intérieur 32
Océanique 20
Ripicole 25
Périphérie 1
Baie de Mahajamba Bassin 6
Ripicole 46
Périphérie 7
Baie des Assassins Dominance des effets de la rivière 10
Dominance des marées 7
Intérieur 3
Périphérie 1
Ripicole 2
Indéfini 38
Source : Données Blue Ventures, 2016

4.3. Travaux de laboratoire et détermination des stocks de COS par LOI

LES TRAVAUX DE LABORATOIRE


Les travaux de laboratoire ont été également faits par Blue Ventures. Plusieurs étapes vont être
suivies pendant les travaux de laboratoire pour calculer le stock de carbone organique (Cf. Annexe 7).
L’analyse a permis d’observer les différentes carottes du sol prélevé sur terrain afin de déterminer
la densité apparente et le stock de carbone par la méthode « Loss On Ignition » (LOI).

La densité apparente est calculée à partir de la formule suivante:

Avec : volume v = π × 𝑟2× ℎ


r : rayon du cylindre en cm
h : hauteur du cylindre en cm
Source : Kauffman et Donato, 2012
Formule 1: Densité apparente

Pour arriver à la détermination du stock de COS, la perte au feu ou LOI est la perte de masse qui
résulte de l'échauffement d'un matériau. Elle consistait à chauffer l'échantillon à haute température de
400 °C pendant 6 heures sous air ou sous atmosphère neutre, la quantité de gaz dégagé permet de
mesurer le poids de chaque élément. (CEAEQ, 2003).
23
METHODOLOGIE DE TRAVAIL

COS LOI (Mg/ha) = %C × Longueur d’intervalle (cm) × Da (g.cm-3)

Avec : %C= Masse perdue (g)/1,724


Dont: Masse perdue = Masse du sol à 105°C (g) – Masse du sol à 400°C(g)
Le coefficient 1,724 est pris si le carbone représente 58 % de la matière organique
Source : Kauffman et Donato, 2012

Formule 2: Stock de Carbone organique

LES DONNEES DISPONIBLES


Après l’analyse en laboratoire les données sur le stock de COS par LOI, la concentration en carbone
en % de chaque échantillon, la masse perdue, la densité apparente, le poids sec et les intervalles entre
les profondeurs sont disponibles.

Le contenu de ces données comprend:


- les données de campagnes de champ dans les baies d’Ambaro-Ambanja, publiées dans Springer
Chapter en 2016;
- les données de campagnes de champ dans la baie de Mahajamba, publiées dans JMSE en 2015;
- les données de campagnes de champ dans la baie des Assassins, Inédites.

4.4. Méthode d’analyses et traitements statistiques

METHODOLOGIE D’ANALYSE DES DONNEES


Pour les données disponibles, deux types d’analyses peuvent être considérés:
- l’analyse horizontale : qui consiste à comparer les stocks de carbone des trois sites suivant le
type de végétation ou suivant la géomorphologie.
- l’analyse verticale : qui consiste à comparer les moyennes des stocks de carbone suivant les
profondeurs. Cela peut être résumé par le tableau suivant:
Tableau 7: Analyse verticale des stocks de carbone organique suivant les profondeurs

Site Baies d’Ambaro-Ambanja Baie de Mahajamba Baie des Assassins


Profondeur (cm)
000-015 COSAAB000-015 COSMHJ000-015 COSBdA000-015
015-030 COSAAB015-030 COSMHJ015-030 COSBdA015-030
030-050 COSAAB030-050 COSMHJ030-050 COSBdA030-050
050-100 COSAAB050-100 COSMHJ050-100 COSBdA050-100
100-150 COSAAB100-150 COSMHJ100-150 COSBdA100-150

UTILISATION DE LOGICIEL STATISTIQUE et VERIFICATION DES HYPOTHESES


Les traitements statistiques consistent à effectuer des analyses descriptives et des statistiques
analytiques par l’intermédiaire du logiciel Microsoft Excel et XLSTAT 2008.
Les statistiques descriptives déterminent les caractéristiques d’une population tels que les paramètres
de tendance (moyenne, médiane, mode, ..) et les paramètres de dispersion (étendue, variance, écart-type,
coefficient de variation sur le COS). Elles ont permis d’avoir une appréciation sur la teneur moyenne de
24
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
carbone des sols sous différents groupements végétaux ou sous différents emplacements
géomorphologiques et a aussi permis de caractériser la dispersion des observations autour de la
moyenne.
Les statistiques analytiques quant à elles vont servir à réfuter ou à accepter les hypothèses par les
Tests. Ici, les échantillons sont indépendants mais non homogènes. L’hypothèse nulle (H0) et
l’hypothèse alternative (Ha) pour tous les tests de comparaison sont les suivantes :
H0 : Il n’y a pas de différence significative entre les variables comparées
Ha : Il y a une différence significative entre les variables comparées
Il y a une différence significative à 95% de chance, entre les variables comparées, si le seuil de
significativité p ≤ 0,05 et il n’y a pas de différence significative si p > 0,05. La valeur de p est calculée
et donnée automatiquement par le logiciel statistique utilisé.

Pour la première hypothèse : Elle fera intervenir la corrélation entre la composition floristique, le
système racinaire et le stock de carbone dans chaque site par le test ANOVA dans le cas de la normalité
et Kruskal-Wallis (non paramétrique) dans l’autre cas. Pour bien comprendre l’interrelation entre ces
facteurs, une Analyse en Composantes Multiples (ACM) sera aussi utilisée. Pour l’ACM, le codage des
stocks de carbone, doit être fait en fonction de trois classes suivant les quartiles dans le but d’avoir une
répartition homogène entre les classes. La première classe (notée COS1) représente ce qui est inférieure
au premier quartile, la seconde (COS2) entre la première et la médiane, la troisième (COS 3) supérieure
à la médiane.
Concernant l’indicateur de vérification de cette hypothèse, pour les trois sites étudiés, si les
moyennes de stocks de carbone dans chaque catégorie de mangrove varient d’un site à un autre entre les
mêmes espèces et d’une espèce à une autre d’un même site ; et d’un site à un autre entre les mêmes
systèmes racinaires et d’un système racinaire à un autre d’un même site, l’hypothèse 1 sera vérifiée.

Pour la seconde hypothèse : La définition de la relation entre la profondeur et le stock de carbone


à chaque horizon fera objet d’un test de corrélation de Pearson et ANOVA dans le cas de la normalité
et Kruskal-Wallis (non paramétrique) dans l’autre cas.
L’indicateur de vérification de cette hypothèse est que, si les moyennes de stocks de carbone dans
chaque profondeur du sol de mangrove varient d’un site à un autre entre les mêmes profondeurs et d’une
profondeur à un autre d’un même site, l’hypothèse 2 sera vérifiée.

Enfin, pour la troisième hypothèse : Il sera question de classer les impacts des différents facteurs
sur le COS telle la géomorphologie, et voir sa corrélation par le test ANOVA dans le cas de la normalité
et Kruskal-Wallis (non paramétrique) dans l’autre cas.
L’indicateur de vérification de cette hypothèse est que, si les moyennes de stocks de carbone dans
chaque station géomorphologique varient d’un site à un autre entre les mêmes stations et d’une station
à un autre d’un même site, l’hypothèse 3 sera vérifiée.

25
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
4.5. Extension spatiale des résultats
La représentation cartographique des stocks de carbone du sol s’avère intéressante dans cette étude
pour faciliter la lecture des résultats. Ainsi, l’extension spatiale à l’aide de Système d’Information
Géographique (SIG) est possible. Cela peut mener à l’élaboration d’une carte de carbone dans chaque
site, comme celle réalisée par Grinand et al., 2009 (sur une profondeur entre 0-30 cm dans les sols de
Madagascar).

Pour cela, vue la disponibilité des données de stocks de carbone sur des profondeurs variées (0-15
cm, 15-30 cm, 30-50 cm, 50-100 cm et 100-150 cm), des cartes peuvent être établies suivant ces
profondeurs dans chaque site d’étude. Il est donc possible d’envisager une approche par interpolation
comme celle réalisée par Eric & Martial en 2005.

L’élaboration de ces cartes a été effectuée par l’utilisation du logiciel ArcGIS et a suivi les étapes
suivantes :
- Synthétisation des données de stocks de carbone organique des parcelles (plots) dans chaque
site pour pouvoir les spatialiser.
- Utilisation des méthodes d'interpolation de Geostatistical Analyst
 Choix des méthodes d’interpolation de Geostatistical Analyst: kriging (Cf. Annexe 8)
Geostatistical Analyst propose une grande variété de méthodes d'interpolation. Vue la disponibilité
des données spatiales, la méthode utilisée doit être un modèle d'auto-corrélation spatiale pour générer
des valeurs prévues. La modélisation de l'auto-corrélation spatiale implique la définition d'autres valeurs
de paramètres et l'ajustement interactif d'un modèle aux données. La méthode «kriging» peut répondre
à ces critères. De nombreuses interpolations ont été menées en fonction du mode de krigeage choisi, et
toutes les techniques de krigeage testées (ordinaire, universel…) fournissent des résultats similaires. Elle
offre des options à conformer les données avec les suppositions, tel que les transformations des données
et l’enlèvement de la tendance. Pour cela, les interpolateurs sont inexacts c'est-à-dire, à chaque
emplacement des données en entrée, la surface n’aura pas exactement la même valeur que celle des
données en entrée. Le type de sortie mène donc à la probabilité et prédiction de stock de carbone dans
chaque site suivant les points plots. En plus la vitesse de traitement pour cette méthode d'interpolation
est rapide. Le krigeage ordinaire est la méthode la plus générale et couramment utilisée. Le mode de
krigeage utilisé pour cette étude est le krigeage ordinaire avec dérive linéaire et un variogramme de
type sphérique (Kevin J. et al., 2001).

26
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
4.6. Démarche méthodologique
Le résumé méthodologique est présenté par la figure suivante:

Figure 6: Démarche méthodologique

27
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
5. Cadre opératoire
Tableau 8: Cadre opératoire

Problématique: Comment varie le stock de carbone organique dans le sol des mangroves dans les trois sites d’études: Baies d’Ambaro-Ambanja, Baie
de Mahajamba et Baie des Assassins à Madagascar ?
Hypothèses Indicateurs Méthodes Activités Outils
H1: Par leur système I1.1. Superficie des espèces Traitement et Classification des Classifier les mangroves selon Envi
d’enracinement, la variation floristiques sur chaque site. images satellites recouvrant les le degré de couverture de la ArcGIS
de la composition spécifique mangroves des trois sites canopée et les espèces
des mangroves influe sur la étudiés floristiques.
différence de la quantité de I1.2. Taux de sédiment et de Comparaison des différents - Connaitre les espèces et leurs
- Bibliographie
carbone organique carbone retenu par les stocks de carbone en fonction potentiels de rétention de - Les données de
sédimentaire. racines. des espèces dominantes et de carbone organique. mesures de stock de
système racinaire - Faire une comparaison par carbone (par LOI : «Loss
ANOVA ou Kruskall-Wallis, et On Ignition») en
ACM pour la relation entre les laboratoire
variables. - Les données de Blue
Ventures
- XLSTAT
H2: La quantité de matière I2.2. Stock de carbone selon - Comparaison des différents - Connaitre la profondeur de Les données de
organique incorporée dans le la profondeur stocks de carbone en fonction chaque horizon du sol laboratoire
sol varie selon la profondeur des profondeurs pour chaque rencontré.
du sol. site. - Test d’ANOVA ou Kruskall- XLSTAT
Wallis de COS en fonction des
profondeurs
- Modéliser des données Arcgis
des stocks de carbone en
fonction des profondeurs
H3: Par l’apport I3: Stock de carbone selon - Connaitre l’épaisseur du - Elaborer un système de Bibliographie
sédimentaire, la la position des stations sédiment déposé par les notification des variables
géomorphologie du littoral a géomorphologique où sont marées. qualitatives comme le
une influence sur le stock de recueillis les échantillons. - Comparer le stock de carbone positionnement de la
carbone. contenu dans le sédiment des 3 géomorphologie
sites. - Test d’ANOVA ou Kruskall- XLSTAT
Wallis de COS en fonction des
géomorphologies

28
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
1. Classification des mangroves des trois sites
Les parcelles mesurées dans chaque plot d’étude et les classifications issues du traitement SIG ont
permis d’associer les caractéristiques des canopées des mangroves (Cf. figure 8 et figure 9).
Dans ces 3 sites, les mangroves à canopée fermée (MCF) sont caractérisées par un étage supérieur,
à stade de maturité et ont une couverture de plus de 60%. Les espèces sont caractérisées par de très
grands individus, dominés par Rhizophora mucronata avec des densités variables et une canopée bien
fermée. La canopée fermée peut atteindre plus de 80% de couverture dans le cas de baie de Mahajamba
(MCF 1 : Mangroves à canopée fermée I à plus de 80% de couverture et MCF 2 : Mangroves à canopée
fermée II à plus de 60%.). Cette couverture se rencontre surtout dans la baie des Assassins avec un taux
de 50,8% (Cf. Tableau 9).
Les mangroves à canopée ouverte de type 1 (MCO 1) sont présentées par des espèces de peuplement
jeune, de taille moyenne, de couverture entre 30 à 60% du sol, caractérisées par les Ceriops tagal et
Rhizophora mucronata modérément dense. Cette couverture se rencontre surtout dans les baies
d’Ambaro-Ambanja (41,5%) et la baie de Mahajamba (23,7%) (Cf. Tableau 9).
Les mangroves à canopée ouverte de type 2 (MCO 2) sont caractérisées par des mangroves à petites
tailles, clairsemées et possèdent un peuplement rabougri. La canopée couvre 10% du sol. Les espèces
sont plus constituées par des Avicennia marina extrêmement ouverts et bas dont la couverture occupe
moins de 30% du territoire.
Les mangroves dégradées (D) sont caractérisées par des mosaïques de souche ou d’arbre très
dispersés, à canopée inférieure à 30%, très grandement influencée par le sol.
Les tannes (T) sont des sols exposés ou vase, situés à la limite supérieure de la zone intertidale,
constituant des espaces nus ou herbeux d’arrière mangrove. Ce sont des sols généralement limono-
argileux ou argilo-sableux, secs ou humides.
Tableau 9: Classification des mangroves des trois sites suivant les canopées
Site Canopée (C.) Nombre de plot %
Baies d’Ambaro- Tanne 2 2,4
Ambanja C. fermée 24 29,3
(n= 82= 100%) C. ouverte de type I 34 41,5
C. ouverte de type II 5 6,1
Mangrove dégradée 17 20,7
Baie de Mahajamba C. fermée de type I 13 22,0
(n= 59 =100%) C. fermée de type II 12 20,3
C. ouverte de type I 14 23,7
C. ouverte de type II 6 10,2
C. ouverte de type III 7 11,9
Mangrove dégradée 7 11,9
Baie des Assassins C. fermée 31 50,8
(n= 61 =100%) C. ouverte de type I 23 37,7
Mangrove dégradée 6 9,8
Indéfini 1 1,6

30
RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Source: google earth in Jones et al., 2016


Figure 7: Les différentes canopées dans les mangroves

Source: blueventures.org

Figure 8: Vue d’ensemble des canopées dans l’écosystème mangrove

31
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
2. Stock de COS dans les mangroves des trois sites
Le test de Kruskall-Wallis a exposé une distinction entre les valeurs des stocks de carbones en
fonction de la classe de couverture et fonction des trois sites.
Par rapport au site, les stocks de COS peuvent se classer en trois groupes bien distincts. Le stock
de carbone dans la baie des Assassins est le plus significatif avec un taux moyen de 358,02 MgC/ha,
suivi des baies d’Ambaro-Ambanja en un taux moyen de 267,83 MgC/ha et de Mahajamba de 196,23
MgC/ha.
Par rapport à la couverture, les COS dans les parcelles dégradées (COSµ=371,51 MgC/ha) sont les
plus élevés, dont le maximum de COS se trouvant dans ces mêmes parcelles est dans la baie des
Assassins (COSµ= 482,2MgC/ha). Ce stock est suivi par celui des mangroves à canopée fermée 1
(COSµ=292,13MgC/ha) plus marqué dans la baie des Assassins (COSµ=381,02 MgC/ha). Et pour la
canopée ouverte 1, le COS est le plus faible (COSµ=220,51 MgC/ha).

600
C C
BC
500 ABC

400 BC
COS (MgC/ha)

AB
BC
300 AB

AB Baies d'Ambaro-Ambanja
200
Baie de Mahajamba

100 Baie des Assassins


MCF1 : Mangroves à
Canopées Fermées de type 1
0
MCO1 : Mangroves à
MCF1 MCO1 D
Canopées Ouvertes de type 1
Cannopée D : mangroves dégradées

Figure 9: Stocks de COS moyens par classe et par site

Tableau 10 : Stocks de COS moyens par classe et par site en MgC/ha

Variables Sites Baies d’Ambaro- Baie de Mahajamba Baie des Assassins


Ambanja
COS Total (Mg/ha) 267,83 196,24 358,02
Dégradée (371,51) 352,09 (±148,5) 280,26 (±56,1) 482,2 (±53,2)
Canopée
MCF 1 (292,13) 276,59 (±104,3) 218,78 (±68,7) 381,02 (±150)
MCO 1 (220,51) 229,26 (±111,1) 137,62 (±67,8) 294,63 (±174,6)

32
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3. Relation entre composition spécifique, système racinaire et stock de COS
3.1. Variation de stock de carbone suivant la dominance spécifique dans chaque site
Le test de Kruskal-Wallis a confirmé une variation du stock de carbone organique en fonction de
la dominance des espèces (p value < 0,0001 et alpha: 0,05). Aucun groupe significatif (tous A) n’a été
distingué mais la variation en fonction de la dominance spécifique est confirmée.
D’après le test ACM, dans ces sites d’étude, une différence de stocks de carbone est perçue à
chaque espèce. Les stocks de carbone sont groupés par taux faible (COS1= 33,25-180,14MgC/ha),
moyen (COS2= 180,14-258,19MgC/ha) et élevé (COS3= 258,19-762,0527542 MgC/ha).

Graphique symétrique des variables


(axes F1 et F2 : 92,15 %)
1,5
SP-Bg
1
SITE-BdA
COST-COS1 SP-Am
0,5 SP-Ct SP-Sa
F2 (7,90 %)

COST-COS3 SITE-MHJ
0

-0,5 LEGENDE
SITE-AAB SP-mix COST : Carbone Organique du
-1 Sol Total
COST-COS2 sp : espèce
SP-Rm
-1,5 Am : Avicennia marina
-2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 Ct : Ceriops tagal
Rm : Rhizophora mucronata
F1 (84,24 %)
Sa : Sonneratia alba
Variables mix : mixte

Figure 10: Résultat graphique du test ACM (relation entre espèce, site et COS)

Les mangroves de la baie des Assassins sont marquées par la dominance de Ceriops tagal (70,5%)
et le stock de carbone élevé. Pour le cas de baies d’Ambaro-Ambanja, la composition floristique est
dominée par le Rhizophora mucronata (38,4%) et Ceriops tagal (37%) et le COS est qualifié de moyen.
Et celle de la baie de Mahajamba est prédominée par l’Avicenia marina (52,5%) et le COS faible. Pour
les peuplements mixtes le COS a un taux moyen vue la diversité des espèces qui peuvent exister dans
ces parcelles.
Pour la baie des Assassins, c’est la forêt à dominance de Bruguiera gymnorrhiza qui stocke plus de
carbone organique (COSµ=442,04MgC/ha), tandis que pour la baie de Mahajamba celle Rhizophora
mucronata (COSµ=340,17MgC/ha), et celle de Ceriops tagal (COSµ=293,06MgC/ha) pour les baies
d’Ambaro-Ambanja.

33
RESULTATS ET INTERPRETATIONS

800
A
700
600 A A
A
COS (MgC/ha)

500 A Baies d'Ambaro-


A A
400 Ambanja
A A
300 A Baie de Mahahamba
A A
200
Baie des Assassins
100
0
Avicenia marina Bruguiera gymnorrhiza Ceriops tagal Rhizophora mucronata
Espèces

Figure 11: Stocks de COS moyens par espèce et par site

Tableau 11 : Stocks de COS moyens par espèce et par site en MgC/ha

Variables Sites Baies d’Ambaro- Baie de Baie des Assassins


Ambanja Mahajamba
Dominance Avicenia marina 175,97 (±82,5) 150,72 (±69,8) 161,65 (±62,4)
spécifique Bruguiera gymnorrhiza 261,96 (±133) 277,23 (±26,1) 442,04 (±278)
Ceriops tagal 293,06 (±140,5) 253,10 (±67,1) 354,52 (±155,9)
Rhizophora mucronata 272,54 (±119,2) 340,17 (±221,5) 405,59 (±144,9)

Ce fait conduit donc de considérer la vérification de l’hypothèse qui met en exergue l’importance
de la racine dans la capacité de stockage de carbone.

3.2. Stock de COS suivant le système racinaire


D’après le test ACM, dans ces sites d’étude, une différence de stocks de carbone est perçue à chaque
système racinaire rattachant chaque espèce. Les stocks de COS dans chaque système racinaire sont
groupés également par taux faible (COS1= 33,25-180,14 MgC/ha), moyen (COS2= 180,14-258,19
MgC/ha) et élevé (COS3= 258,19-762,05 MgC/ha).
Il est impossible de traiter les racines et les sols de mangroves sans parler de la végétation et de
l’écologie des espèces qui composent cette mangrove. Le système racinaire de mangroves est divisé en
trois groupes (pneumatophore, contrefort et échasse) suivant les espèces. Il est observable sur terrain et
est bien distinct. Les systèmes racinaires des espèces Avicennia marina, Bruguiera gymnorrhiza et
Sonneratia alba sont caractérisés par des pneumatophores, ceux des Ceriops tagal sont formés par des
contreforts et ceux des Rhizophora mucronata sont en échasse. Ainsi les peuplements mixtes possèdent
des systèmes racinaires pouvant comporter ensemble ces trois catégories de système racinaire.

34
RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Graphique symétrique des variables


(axes F1 et F2 : 93,25 %)
1
SITE-BdA
RAC-pneu
0,5 RAC-cont
COST-COS1
COST-COS3
SITE-MHJ

F2 (8,55 %)
0

-0,5
SITE-AAB
COST-COS2
-1 RAC-echa LEGENDE
RAC-mix
COST : Carbone Organique du Sol
-1,5 Total
-2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5 RAC-cont : racine à contrefort
RAC-pneu : racine à pneumatophore
F1 (84,70 %) RAC-echa : racine à échasse
Variables RAC-mix : racine mixte

Figure 12: Résultat graphique du test ACM (relation entre système racinaire, site et COS)

Le résultat de l’ACM a montré que dans les mangroves de la baie des Assassins sont associées le
système racinaire à contrefort (COSµ=324,68 MgC/ha) (Ceriops tagal) et le stock de carbone élevé.
Pour le cas de baies d’Ambaro-Ambanja, le système racinaire est à dominance de type échasse
(COSµ=316,58 MgC/ha pour le Rhizophora mucronata) et le COS est également élevé. Et à la baie de
Mahajamba est lié le système racinaire pneumatophore (COSµ=179,99 MgC/ha pour l’Avicenia marina,
le Bruguiera gymnorrhiza et la Sonneratia alba) et le COS faible. Pour les peuplements mixtes le COS
a un taux moyen vue la diversité des espèces qui influent aussi à une diversité de système racinaire
(racine mixte COSµ=213,31MgC/ha).

600 BC C ABC
C
500 BC
COS (MgC/ha)

BC
400 ABC
AB Baies d'Ambaro-
300
A Ambanja
200 Baie de Mahajamba
100
Baie des Assassins
0
Contrefort Echasse pneumatophore
Système racinaire

Figure 13: Stocks de COS moyens par système racinaire et par site

Tableau 12: Stocks de COS moyens par système racinaire et par site en MgC/ha

Variables Sites Baies d’Ambaro- Baie de Baie des


Ambanja Mahajamba Assassins
Système racinaire Contrefort 293,06 (±140,5) 253,1 (±67,1) 354,52 (±155,9)
Echasse 272,54 (±119,2) 340,17 (±221,5) 405,59 (±144,9)
Pneumatophore 186,78 (±89,1) 156,09 (±74,4) 301,84 (±236,8)

Le test de Kruskal-Wallis a confirmé la variation du stock de carbone organique en fonction du


système racinaire (p value < 0,0001 et alpha: 0,05) avec 5 groupes significatifs (A, AB, BC, ABC, C).
35
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Pour la baie des Assassins, ce sont les parcelles à système racinaire en échasse qui présentent les stocks
de carbone organique les plus importants avec un taux moyen de 405,59 MgC/ha. La racine échasse
présente également le COS élevé pour la baie de Mahajamba dont COSµ=340,17 MgC/ha. Et le stock
est important pour les parcelles à système racinaire en contrefort pour le cas des baies d’Ambaro-
Ambanja avec COSµ=293,06 MgC/ha.
La relation entre la composition spécifique, le système racinaire et le stock de carbone organique a
permis de conclure que le système racinaire à contrefort se trouvant dans les parcelles à dominance
Ceriops tagal (surtout dans la baie des Assassins) stocke le plus de quantité de carbone par rapport aux
autres. Ceux qui conduisent à connaitre la capacité de stockage de carbone par rapport à la profondeur.

4. Relation entre profondeur du sol et stock de COS


4.1. Test statistique
D’après le test de Kruskall-Wallis, il y a une différence significative de stock de carbone organique
suivant les profondeurs (p value < 0,0001 et alpha: 0,05). Trois groupes significatifs ont été distingués
donc la variation en fonction de la profondeur est confirmée. Dans l’ensemble des trois stations, le
groupe A regroupe les profondeurs de 0 à 15 cm (COSµ=32,69 MgC/ha) et 15 à 30 cm (COSµ=32,56
MgC/ha), le groupe B de 30 à 50 cm (COSµ=42,67 MgC/ha) et le groupe C de 50 à 100 cm (COSµ=107
MgC/ha) et 100 à 150 cm (COSµ=110,6 MgC/ha). La valeur des matières organiques s’élève donc si
l’on creuse vers la profondeur.

160,000 C
C
140,000
120,000
COS (MgC/ha)

100,000
80,000
B
60,000
A A
40,000
20,000
0,000
0-15 15-30 30-50 50-100 100-150
Profondeur (cm)

Figure 14: Stocks de COS moyens suivant les profondeurs

Cependant, d’après ce même test, il y a une différence significative entre les stocks de carbone
organique suivant les profondeurs (p value < 0,0001 et alpha: 0,05), dans chacun des horizons entre les
3 sites (Cf. figure 16). Entre 0 à 15 cm, il y a une différence significative de stock de carbone organique
dans les baie des Assassins (COSµ=44,9 MgC/ha) et Mahajamba (COSµ=25,89 MgC/ha). Entre 15 à
30 cm, le stock de carbone organique dans la baie des Assassins (COSµ=48,5 MgC/ha) a une différence
significative avec celui de Mahajamba (COSµ=21,11 MgC/ha) et celui des baies d'Ambaro-Ambanja
(COSµ=28,6 MgC/ha). Entre 30 à 50 cm, il y a une différence significative entre le stock de carbone

36
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
organique dans les baies des Assassins (COSµ=63,42 MgC/ha) et Mahajamba (COSµ=25,76 MgC/ha),
et dans les baies des Assassins et Ambaro-Ambanja (COSµ=39,45 MgC/ha). Entre 50 à 100 cm, il y a
une différence significative entre le stock de carbone organique dans les baies des Assassins
(COSµ=145,06 MgC/ha) et Mahajamba (COSµ=69,88 MgC/ha). Entre 100 à 150 cm, il n'y a pas de
différence significative entre les stocks de carbone organique dans les trois sites (baies d’Ambaro-
Ambanja: COSµ=104,74 MgC/ha, baie de Mahajamba: COSµ=88,25 MgC/ha et baie des Assassins:
COSµ=153,45 MgC/ha).

300,000
FG
250,000

G
200,000
COS (MgC/ha)

FG FG
150,000 FG Baies d'Ambaro-Ambanja
EF Baie de Mahajamba
100,000 EF
CDE DE Baie des Assassins
BCD
ABC ABC
50,000 AB A AB

0,000
0-15 15-30 30-50 50-100 100-150
Profondeur (cm)

Figure 15: Stocks de COS moyens suivant les profondeurs et les trois sites

Tableau 13: Stocks de COS moyens suivant les profondeurs et les trois sites en MgC/ha

Variables Sites Baies d’Ambaro- Baie de Mahajamba Baie des


Ambanja Assassins
Profondeurs COS 0-15 (32,69) 28,24 (±13,1) 25,89 (±14,1) 44,9 (±24,1)
COS 15-30 (32,56) 28,6 (±14,5) 21,11 (±12,2) 48,5 (±24,8)
COS 30-50 (42,67) 39,45 (±24,5) 25,76 (±16,2) 63,42 (±29,6)
COS 50-100 (107) 105,71 (±47,7) 69,88 (±41,7) 145,06 (±55,4)
COS 100-150 (110,6) 104,74 (±52,4) 88,25 (±46,8) 153,45 (±109,7)

4.2. Représentation cartographique


Cette étude montre également qu’il est possible de réaliser une spatialisation des stocks de carbone
du sol en mettant à profit la richesse et la diversité des données spatiales. Une carte de carbone est donc
réalisée suivant les profondeurs dans chaque site. La carte 5 montre les stocks de C pour les différentes
profondeurs obtenues par krigeage ordinaire avec dérive linéaire et un variogramme de type sphérique.
Elle confirme le test statistique réalisé tout en affirmant qu’entre 0 et 30 cm, il n’y a pas de différence
significative de stock de carbone ; et c’est surtout dans les profondeurs allant de 50 à 150 cm que le
stock est le plus significatif. De plus, la baie des Assassins stocke plus de carbone organique par rapport
aux baies d’Ambaro-Ambanja et de Mahajamba.

37
RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Carte 5: Carte de stocks de carbone organique suivant les profondeurs


38
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
La relation entre les profondeurs et les stocks de carbone organique a permis de conclure que plus
la profondeur augmente, plus le stock de carbone organique augmente, et cette tendance est la même
dans les 3 sites. Pourtant les COS dans la baie des Assassins sont les plus significatifs parmi les 3 sites
d’étude et dans chaque profondeur du sol, suivi des baies d’Ambaro-Ambanja et la baie de Mahajamba.

Cependant, l’étude peut avancer vers la capacité de stockage de carbone par rapport à la
géomorphologie.

5. Relation entre géomorphologie et stock de COS


La géomorphologie est représentée par l’emplacement des mangroves par rapport à la topographie
du littoral. Ce sont la géomorphologie de bassin, intérieur, périphérie, ripicole, à dominance des effets
de la rivière, à dominance de la marée et estuaire (Cf. figure 17).

Source: Woodroffe 2002 in McIvor et al., 2013; Estuaire: Lugo & Snedaker (1974) in Rabarison, 2014 (figures modifiées)
Figure 16: Emplacement géomorphologique par rapport aux mangroves

D’après le test de Kruskall-Wallis, il y a une différence significative entre le stock de carbone


organique et la géomorphologie (p value: 0,001 et alpha: 0,05). Dans les 3 sites, 3 groupes significatifs
ont été distingués. Le groupe A représente les mangroves se trouvant dans les périphéries
(COSµ=104,71 MgC/ha), le groupe AB regroupe les mangroves ripicoles (COSµ=223,51 MgC/ha),
estuariennes (COSµ=224,81 MgC/ha), océanique (COSµ=227,77 MgC/ha) et à dominance des rivières
(COSµ=239,92 MgC/ha). Et le groupe B ressemble les mangroves intérieures (COSµ=286,12 MgC/ha),
bassins (COSµ=320,24 MgC/ha), et à dominance des marées (COSµ=335,23 MgC/ha).

39
RESULTATS ET INTERPRETATIONS

600,000
B
B
500,000
B

COS (MgC/ha)
AB
400,000 AB AB
300,000 AB
A
200,000
100,000
0,000

Géomorphologie

Figure 17: Stocks de COS moyens suivant les géomorphologies

D’après le test de Kruskall-Wallis, il y a une différence significative entre le stock de carbone


organique et la géomorphologie (p value: 0,0003 et alpha: 0,05). Il n’y a pas de groupe significatif mais
la variation du stock suivant la géomorphologie est constatée.
Dans les baies d’Ambaro-Ambanja et la baie des Assassins, il n’y a pas de différence significative
entre les stocks de COS de différentes stations géomorphologiques. Dans la baie de Mahajamba, il y
une différence significative entre les stocks de COS des mangroves périphériques (COSµ=84,08
MgC/ha) et bassin (COSµ=373,27 MgC/ha). (Cf. Annexe 9)
La comparaison des stocks de COS des 3 sites suivant les mêmes géomorphologies n’est possible
que seulement dans quatre typologies dont les mangroves périphéries et ripicoles (existant dans les 3
sites), et bassin et intérieur (comparant 2 sites parmi les 3). Le test de Kruskall-Wallis a montré qu’il
n’y pas de différence significative entre les mêmes stations des 3 sites. Pourtant, le stock de carbone
organique dans les mangroves périphériques de la baie de Mahajamba (COSµ=84,08 MgC/ha) a une
différence significative avec celui des mangroves intérieures (COSµ=292,57 MgC/ha) et ripicoles
(COSµ=280,13 MgC/ha) des baies d'Ambaro-Ambanja. Le stock de carbone organique dans les
mangroves ripicoles de la baie de Mahajamba (COSµ=190,21 MgC/ha) a une différence significative
avec celui des mangroves intérieures des baies d'Ambaro-Ambanja (COSµ=292,57 MgC/ha). Mais ces
résultats sont évidents vue la diversité entre les sites et les stations (Cf. Annexe 9).

40
RESULTATS ET INTERPRETATIONS

400

350

300

COS (MgC/ha)
250

200
Baies d'Ambaro-Ambanja
150 Baie de Mahajamba

100 Baie des Assassins

50

0
ripicole bassin interieur
périphérique
Géomorphologie

Figure 18: Stocks de COS moyens suivant la géomorphologie par site

Tableau 14: Stocks de COS moyens suivant la géomorphologie par site en MgC/ha

Variables Sites Baies d’Ambaro- Baie de Baie des


Ambanja Mahajamba Assassins
Position Périphérie (104,71) 38,27 84,08 (±46,1) 315,49
géomorpholo Ripicole (223,51) 280,13 (±162,7) 190,21 (±77,2) 281,62 (±9,6)
gique Bassin (320,24) 214,1 (±88,1) 373,27 (±220,1)
Intérieur (286,12) 292,57 (±108,9) 219,46 (±104,2)
Estuaire (224,81) 224,8
Océanique (227,77) 227,77 (±95,5)
Dominance marée (335,23) 335,23 (±135,8)
Dominance rivière (239,92) 239,93 (±140,2)

Dans les mangroves périphéries, le stock est faible dans les baies d’Ambaro-Ambanja et
Mahajamba mais élevé dans la baie des Assassins. Pour les mangroves ripicoles, le stock est moyen
dans les baies d’Ambaro-Ambanja et des Assassins mais faible dans la baie de Mahajamba. Et dans les
mangroves intérieurs et bassins, le stock varie de moyen à fort.
La relation entre les géomorphologies et les stocks de COS a permis de conclure que le COS dans
les périphéries est généralement faible, alors que dans les mangroves ripicoles et intérieurs, le COS
est généralement moyen. Et dans les mangroves de bassins le COS est généralement élevé. C’est surtout
la baie de Mahajamba qui suit cette tendance par rapport aux autres sites.

41
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1. Discussions au niveau méthodologique
L’objectif de l’étude est de comparer les stocks de COS sous mangroves dans les 3 sites d’étude
dont les baies d’Ambaro-Ambanja, la baie de Mahajamba et la baie des Assassins, ainsi que ces facteurs
de variabilité. Pour les mangroves, peu d’études expliquent les facteurs de variation du stock de carbone
du sol, la présente recherche enrichie donc les études antérieurs. Pour atteindre ces objectifs, les critères
de comparaison de ces sites se reposent sur la dominance spécifique, la profondeur du sol et la
géomorphologie. La méthode appliquée consiste à déterminer le stock de carbone organique selon les
mêmes critères disponibles dans les trois sites. Les statistiques sont calculées sur différents échantillons
afin de déterminer les facteurs de variation du stock de carbone du sol sous mangroves, exprimé en
Méga gramme de carbone à l’hectare dans chaque site et à des profondeurs spécifiées.

Quant à l’analyse chimique, la méthodologie appliquée pour la mesure de stock de carbone


organique est la méthode « Loss On Ignition » (LOI) qui est utilisée par d’autres chercheurs (Abella et
Zimmer, 2007 ; Rabarison, 2014 ; Jones et al., 2014). Cela permet de rendre possible la comparaison
des résultats avec ceux des études antérieures. En plus, cette méthode est plus récente et permet
d’analyser beaucoup d’échantillons en peu de temps avec un coût faible et une précision acceptable
(Abella et Zimmer, 2007). Le coefficient de conversion utilisé est de 1,724 qui signifie que 58% de
matière organique peut produire une unité de carbone organique (CO=58% MO).

Pourtant, les limites de la méthodologie se reposent sur le manque de nombre de placette sur
certaines strates des variables (exemple: une seule placette de géomorphologie périphérie dans la baie
d’Ambaro-Ambanja et Baie des Assassins), l’insuffisance des données précises sur l’enracinement
(répartition, volume, poids) et la sédimentation dans les mangroves, l’inexistence d’études sur d’autres
caractéristiques physiques et chimiques du sol (granulométrie, texture, structure, couleur, épaisseur des
couches et transition, porosité, perméabilité, cohésion, consistance, intensité de l’activité biologique,
salinité et rapport C/N) qui pourraient donner plus d’information sur l’évolution de la matière organique
du sol. Enfin, une difficulté a été perçue lors du traitement des données à cause de la différenciation des
personnes recueillant ces données et celles qui les ont traitées.
Cependant des solutions, sur la demande d’information dans les divers organismes travaillant dans
les secteurs marins comme les services météorologiques et la recherche bibliographique plus poussée
sur les thèmes, pourraient être avancées.

2. Discussions sur les résultats


2.1. Sur la classification des mangroves
Les classifications issues du traitement SIG sont comparables à l’étude antérieure faite par Jones et
al., 2014 et ont autorisé d’associer les caractéristiques des canopées des mangroves en canopées fermées,
canopées fermées de type 1, canopées fermées de type 2, canopées ouvertes de type 1, canopées ouvertes
de types 2, mangroves dégradées et tannes.
42
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
2.2. Sur le stock de COS dans les mangroves des trois sites
En général, les stocks de carbone organique dans les 3 sites d’étude (Baies d’Ambaro-Ambanja :
267,830 MgC/ha, Baie de Mahajamba : 196,236 MgC/ha, Baie des Assassins : 358,02 MgC/ha), sont
élevés par rapport à d’autres études qui ont des taux de COS assez faibles (Rabarison, 2014). Selon le
positionnement des trois sites, il est à noter que le gradient Sud est élevé en termes de stockage de
carbone que celui du Nord.
Par rapport à la couverture des canopées, les résultats de cette étude ont permis de dire que le stock
de COS diminue de MCF vers les MCO . Mais les mangroves dégradées (D) possèdent le fort taux de
carbone, ce qui ne semble pas logique. Ce résultat peut être issu de l’effet de dégradation encore récente
dans les lieux d’étude, masqué par la disposition des espèces au-dessus de la parcelle dégradée
(Haingonirina, 2014). Et ces résultats ont la même tendance que d’autres études antérieures (Cf. Tableau
15).

Tableau 15: Résultats sur le COS en fonction des canopées des travaux antérieurs
Région COS MgC/ha Profondeur (cm) Références
Baie d’Ambaro WB 0-150 Haingonirina,
MCF : 455,4 2014
MCO : 371,9
D : 662
Baie de WB 0-150 Haingonirina,
Mahajamba MCF : 195,46 2014
MCO : 177,26
D : 269,61
Ambaro- LOI Rabarison, 2014
Ambanja MCF : 97,82 0-150
Mangrove MCO1 : 89,05
n=413 MCO2 : 43,48
D : 129,81
Ambaro Ambanja LOI 0-150 Jones et al., 2014
Mangrove MCF : 446.2 (±36.9) (n = 22)
MCO1 : 324.4 (±36.5) (n = 24)
MCO2: 517.1 (±76) (n = 4)
Baies d’Ambaro- LOI 0-150 Auteur, 2017
Ambanja MCF1 : 276,59 (±104,3)
MCO1 : 229,26 (±111,1)
D : 352,09 (±148,5)
Baie de LOI 0-150 Auteur, 2017
Mahajamba MCF1 : 218,78 (±68,7)
MCO1 : 137,62 (±67,8)
D : 280,26 (±56,1)
Baie des LOI 0-150 Auteur, 2017
Assassins MCF1 : 381,02 (±150)
MCO1 : 294,63 (±174,6)
D : 482,2 (±53,2)
MCF : Mangrove à Canopée Fermée WB : Walkley Black
MCO : Mangrove à Canopée Ouverte LOI : Loss On Ignition
MCO1 : Mangrove à Canopée Ouverte de type 1
MCO2 : Mangrove à Canopée Ouverte de type 2
D : Mangrove Dégradée

43
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
2.3. Sur la relation entre la composition spécifique, le système racinaire et le stock de COS
Selon la composition spécifique, il est constaté que le stock de COS dans le peuplement Rhizophora
mucronata est assez élevé par rapport aux autres catégories d’espèces dans chaque site, comme celui de
l’étude de Rajoelina en 2012.
D’après plusieurs auteurs, parmi les espèces de palétuviers c’est le Rhizophora mucronata qui
stocke la plus grande quantité de carbone alors qu’ici il est ajouté par les parcelles Bruguiera
gymnorrhiza et Ceriops tagal de la baie des Assassins qui présentent les stocks de carbone les plus
élevés dans ces résultats (Cf. Tableau 16).

Concernant le stock de COS en fonction du système racinaire des mangroves (pneumatophore,


contrefort et échasse), la présente étude est la première à traiter cette thématique. Il est constaté que le
système racinaire de type échasse stocke le plus de carbone organique. Cependant, la limite de ce
paramètre se repose sur l’identification seulement du taux de carbone organique tout en ignorant la
biomasse racinaire, qui doit être complémentaire à l’étude (Cf. Tableau 16).

Tableau 16: Résultats sur le COS en fonction des compositions spécifiques des travaux antérieurs

Région COS Mg/ha Profondeur (cm) Références


Maintirano WB 0-100 Rajoelina, 2012
Rm : 175,51 (±52,55)
Am : 125,36 (±70,75)
Mixte : 83,34 (±17,65)
Baies d’Ambaro- LOI 0-150 Auteur, 2017
Ambanja Rm : 272,54 (±119,2)
Am : 175,97 (±82,5)
Bg : 261,96 (±133)
Ct : 293,06 (±140,5)
Baie de Mahajamba LOI 0-150 Auteur, 2017
Rm : 340,17 (±221,5)
Am : 150,72 (±69,8)
Bg : 277,23 (±26,1)
Ct : 253,10 (±67,1)
Baie des Assassins LOI 0-150 Auteur, 2017
Rm : 405,59 (±144,9)
Am : 161,65 (±62,4)
Bg : 442,04 (±278)
Ct : 354,52 (±155,9)
Baies d’Ambaro- Contrefort : 293,06 (±140,5) 0-150 Auteur, 2017
Ambanja Echasse : 272,54 (±119,2)
Pneumatophore : 186,78 (±89,1)
Baie de Mahajamba Contrefort : 253,1 (±67,1) 0-150 Auteur, 2017
Echasse : 340,17 (±221,5)
Pneumatophore : 156,09 (±74,4)
Baie des Assassins Contrefort : 354,52 (±155,9) 0-150 Auteur, 2017
Echasse : 405,59 (±144,9)
Pneumatophore : 301,84 (±236,8)
Rm : Rhizophora mucronata WB : Walkley Black
Am : Avicennia marina LOI : Loss On Ignition
Bg : Bruguiera gymnorrhiza
Ct : Ceriops tagal

44
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
2.4. Sur la relation entre la profondeur du sol et le stock de COS
2.4.1. Sur les résultats des tests statistiques
Cette recherche permet de distinguer que la teneur en COS sous mangrove dans les 3 sites d’étude
s’élève en s’enfonçant en profondeur surtout dans les baies d’Ambaro-Ambanja et la baie des Assassins,
tout comme les études similaires d’Andriamalala, 2007 ; Rabarison, 2012 et Haingonirina, 2014. Pour
la baie de Mahajamba, le stock de COS décroit avec la profondeur de 15 à 30 cm (de même pour les
résultats de Haingonirina, 2014 à Mahajamba (Cf. Tableau 17) mais continue à suivre la tendance en
allant vers le fond (Cf. figure 20).
L’augmentation des stocks de carbone dans les couches profondes du sol indique la richesse en
substrats fournisseurs d’énergie, en l’occurrence les litières végétales, les racines et les feuilles mortes,
ravitaillant les micro-organismes de s'y développer et décomposer le carbone. Ainsi, le fort taux de
carbone du fond (à partir de 100 cm) est dû à la fermentation anaérobie (sans oxygène) restant très
longtemps, c'est-à-dire que le carbone incorporé dans les sols se décompose très lentement et peut être
entreposé depuis des milliers d'années (Herr et Landis, 2016)
Et sur la partie superficielle, le faible taux de carbone est dû à la fermentation aérobie à une vitesse
élevée (Haingonirina, 2014).

COS (Mg/ha)
0 50 100 150 200
0
25,9 28,2 44,9
-20
21,1 28,6 48,5
-40
25,8 39,5 63,4
Profondeur (cm)

-60 Baies d'Ambaro-Ambanja


Baie de Mahajamba
-80
Baie des Assassins

-100 69,9 145,1


105,7
-120

-140
88,3 104,7 153,4
-160

Figure 19: Courbe de tendance de stock de COS dans les trois sites d'études

Par contre, d’autres auteurs (Lacerda., Ittekkot et Patchineelam, 1995) ont pu conclure sur une
diminution du stock de COS sous mangrove avec l’augmentation de la profondeur, comme le taux du
COS sous Rhizophora et Avicennia est constaté dans les profondeurs allant de 1 à 15 cm. Le rapport
décroissant du COS sous manglier au-dessous de 1 m est présenté par Donato et al., 2011. Tandis que
pour les stocks de carbone du sol sous forêts des terres fermes, le stock de carbone du sol diminue avec
la profondeur (Arrouays et al. 2003 et Rakotonarivo, 2009 in Haingonirina, 2014).
Le facteur entrainant la variation de stockage du carbone des sols sous mangrove est difficile à
identifier (Alongi, 2008) parce qu’il n’est pas simplement fonction du taux du flux mais aussi intègre
45
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
des milliers d'années de déposition de variable, de transformation et dynamique de l'érosion associé avec
la variation des niveaux de la mer et les troubles épisodiques (Chmura et al., 2003). Pourtant, selon
Haingonirina en 2014, comme les sols des mangroves sont issus des apports d’alluvionnement, le stock
de carbone initial dépend de la nature des sols qui a comme origine les sédiments en amont. La teneur
du sol en carbone dépend des principaux facteurs à long terme de la formation du sol.
En outre, Rajoelina en 2012 a montré que le stock de carbone ne varie pas en fonction de la
profondeur mais de l’état de dégradation du peuplement. Selon cette étude, le stock de COS diminue
jusqu’à 60 cm et augmente au-dessous de cette profondeur (Cf. Tableau 17). Or, les mangroves
stabilisent l’espace (Razafindrainibe, 2012) que les sédiments accumulés pendant des années doivent y
être reflétés.
Ainsi, la pédogenèse et la composition chimique du sol (rapport C/N) ont des rôles importants dans
les écosystèmes mangroves mais n’ont pas pu être élaborées dans la présente recherche.
Tableau 17: Résultats sur le COS en fonction de profondeur avec les travaux antérieurs
Région COS Mg/ha Profondeur (cm) Références

Maintirano WB Rajoelina, 2012


27,33 (±7,65) 0 à 20
25,10 (±7,71) 20 à 40
23,86 (±6,50) 40 à 60
48,35 (±11,99) 60 à 100
Ambaro WB Haingonirina,
41,34 (±2,35) 0 à 15 2014
44,44 (±2,82) 15 à 30
60,85 (± 3,99) 30 à 50
170,31 (±7,85) 50 à 100
193,12 (± 11,06) 100 à 150
Mahajamba WB Haingonirina,
24,90 (±1,71) 0 à 15 2014
20,3 (±1,48) 15 à 30
25,00 (±1,94) 30 à 50
68,40 (±5,16) 50 à 100
85, 6 (±6,62) 100 à 150
Baies d’Ambaro-Ambanja LOI Auteur, 2017
28,24 (±13,1) 0 à 15
28,6 (±14,5) 15 à 30
39,45 (±24,5) 30 à 50
105,71 (±47,7) 50 à 100
104,74 (±52,4) 100 à 150
Baie de Mahajamba LOI Auteur, 2017
25,89 (±14,1) 0 à 15
21,11 (±12,2) 15 à 30
25,76 (±16,2) 30 à 50
69,88 (±41,7) 50 à 100
88,25 (±46,8) 100 à 150
Baie des Assassins LOI Auteur, 2017
44,9 (±24,1) 0 à 15
48,5 (±24,8) 15 à 30
63,42 (±29,6) 30 à 50
145,06 (±55,4) 50 à 100
153,45 (±109,7) 100 à 150

46
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

2.4.2. Sur la représentation cartographique


D’autres études ont montré la spatialisation des stocks de carbone dans le sol par l’intermédiaire
des données spatiales géoréférenciées issues des données sur terrain, comme celles réalisées par Bernoux
et al., 1998 ; Eric & Martial en 2005 et Grinand et al., 2009. Une carte de carbone peut être donc opérée
à une échelle régionale et même nationale.

Les cartes obtenues après l’étude s’avèrent utiles en termes de complément des données de
comparaison des stocks régionaux obtenus soit à partir des unités cartographiques, soit par des
interpolations géostatistiques des stocks totaux. Elles pourraient aussi servir de base de données sur
l’étude de dynamique et modélisation spatiale du stock de carbone organique de mangrove à l’avenir
(Ratovoson, 2012).

2.5. Sur la relation entre la géomorphologie et le stock de COS


Dans le présent travail, les stocks de COS varient suivant les types de géomorphologie. Tout comme
les travaux de KAUFFMAN et al., 2011 (in Rabarison, 2014), montrant que le stock de COS sous
mangroves varie avec leur emplacement par rapport à la mer ou aux chenaux.

Sur l’ensemble des trois sites d’études, le stock de COS se trouvant:


- dans les périphéries a un taux généralement faible (COSµ=104,71 MgC/ha),
- dans les mangroves ripicoles (COSµ=223,51 MgC/ha), estuariennes (COSµ=224,81 MgC/ha),
océaniques (COSµ=227,77 MgC/ha) et à dominance des rivières (COSµ=239,92 MgC/ha) a un taux
moyen, et
- dans les mangroves intérieures (COSµ=286,12 MgC/ha), bassins (COSµ=320,24 MgC/ha), et à
dominance des marées (COSµ=335,23MgC/ha) a un taux plus fort.
Concernant la comparaison des trois sites, seulement quatre types de géomorphologies (périphérie,
ripicole, intérieur et bassins) sont considérés pour savoir la différence entre ces sites. Dans les
mangroves périphéries, le stock est faible dans les baies d’Ambaro-Ambanja et Mahajamba mais élevé
dans la baie des Assassins. Pour les mangroves ripicoles, le stock est moyen dans les baies d’Ambaro-
Ambanja et des Assassins mais faible dans la baie de Mahajamba. Et dans les mangroves de bassin et
intérieurs, le stock varie de moyen à fort. Il est difficile donc de distinguer les facteurs précis de variation
de stocks de carbone selon la géomorphologie pour cette présente étude. Pourtant, une recherche
antérieure a pu distinguer que le stock de COS est plus élevé près des terres fermes que près de la mer
(KAUFFMAN et al., 2011 in Rabarison, 2014) (Cf. Tableau 18).

47
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
Tableau 18: Résultats sur le COS en fonction de la géomorphologie avec les travaux antérieurs

Région COS Mg/ha Profondeur (cm) Références


Micronésie Près de la mer : 106,5 (±12,4) 0-30 KAUFFMAN et
Intermédiaire : 117,1 (±22,9) al., 2011 in
Près de la terre ferme : 134,9 (±14,7) Rabarison, 2014
Baies d’Ambaro- Périphérie : 38,27 0-150 Auteur, 2017
Ambanja Ripicole : 280,13 (±162,7)
Bassin : 214,1 (±88,1)
Intérieur : 292,57 (±108,9)
Estuaire : 224,8
Océanique : 227,77 (±95,5)
Baie de Mahajamba Périphérie : 84,08 (±46,1) 0-150 Auteur, 2017
Ripicole : 190,21 (±77,2)
Bassin : 373,27 (±220,1)
Baie des Assassins Périphérie : 315,49 0-150 Auteur, 2017
Ripicole : 281,62 (±9,6)
Intérieur : 219,46 (±104,2)
Dominance marée : 335,23 (±135,8)
Dominance rivière : 239,93 (±140,2)

3. Vérification des hypothèses


3.1. Hypothèse 1: Par leur système d’enracinement, la variation de la composition spécifique des
mangroves sur chaque site influe sur la différence de la quantité de carbone organique sédimentaire.
Les résultats de cette étude ont montré que la composition spécifique a influé sur le stock de COS.
Le facteur indiquant la valeur élevée de stock est l’espèce Bruguiera gymnorrhiza dans la baie des
Assassins, le Rhizophora mucronata dans la baie de Mahajamba et Ceriops tagal dans les baies
d’Ambaro-Ambanja. La relation entre les compositions spécifiques et le système racinaire a été
évidente. Ce qui a permis de distinguer que le système racinaire en échasse stocke le taux le plus
significatif de COS dans les baies de Mahajamba et des Assassins ; et la racine en contrefort stocke plus
de COS dans les baies d’Ambaro-Ambanja. Pour les trois sites étudiés, les stocks de carbone dans
chaque catégorie d’espèce de mangrove varient d’un site à un autre, entre les mêmes espèces et d’une
espèce à une autre.

Selon Rakotovao, 2013 et Zafindramiadana, 2016, le taux de carbone séquestré par espèce varie
suivant les différentes conditions climatiques et écologiques de chaque site de relevé qui influencent la
biologie de chaque espèce. Ainsi, l’hypothèse 1, qui confirme la différence significative entre le système
racinaire par la composition spécifique et le stock de COS, est vérifiée (Cf. Annexe 10).

48
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.2. Hypothèse 2: La quantité de matière organique stockée dans le sol varie selon la profondeur du sol
pour chaque site.
Cette étude a montré que la teneur en COS sous mangrove dans les trois sites d’étude augmente en
s’enfonçant dans la profondeur. Pour la baie de Mahajamba, le stock a diminué sur 15 à 30 cm, mais a
continué d’augmenter au-delà de cette profondeur en allant vers le fond. Le fond à partir de 100 cm a eu
un fort taux de carbone surtout dans la baie des Assassins grâce au facteur de forte fermentation
anaérobie.

En effet, l’hypothèse 2, sur la variation de la quantité de matière organique stockée selon la


profondeur du sol pour chaque site, est vérifiée (Cf. Annexe 10).

3.3. Hypothèse 3: Par l’apport sédimentaire, la géomorphologie du littoral a une influence sur le stock
de carbone.
Selon la géomorphologie (périphérie, estuaire, océanique, ripicole, intérieur, bassin, à dominance
des marées, à dominance de rivière), le stock de COS ne varie pas entre les mêmes stations des trois
sites et selon les différentes stations d’un même site, sauf pour la baie de Mahajamba.
La distance et disposition spatiale par rapport à la mer ou la terre ferme de chaque station, l’élévation
relative du niveau de la mer ou fréquence des marées, la quantité des sédiments apportée au sol et de sa
vitesse de décomposition, ainsi que les pertes éventuellement occasionnées par la lixiviation et l’érosion
(McCauley 2009 in Raharimalala, 2013) rencontrées dans chaque station font partie de cause de cette
variation mais n’ont pas pu être élaborées par cette présente étude. Donc, l’hypothèse 3, sur la
géomorphologie en tant que facteur déterminant du stock de carbone, est partiellement vérifiée (Cf.
Annexe 10).

4. Recommandations
Pour résoudre les problèmes de manque des données dans chaque station d’étude, il serait utile de
placer une Placette Permanente d’Observation (PPO). Cette dernière permet de faire un suivi écologique
et de résoudre l’insuffisance des données manquantes précises. En perspective, il est utile de prendre le
nombre maximum d’échantillons pour avoir une bonne fiabilité des résultats tout en minimisant les
erreurs. Du point de vue statistique, le nombre d’échantillon par strate doit être supérieur à 30. Il faudra
aussi renforcer les études sur d’autres caractéristiques physiques et chimiques du sol, le phénomène de
marée, l’hydrodynamique, l’hydrobiologie, le phénomène climatique et la géomorphologie.

Durant le traitement des données, il est mieux de mettre en contact les personnels des terrains et de
bureau pour minimiser les risques d’erreurs. Il faudra recueillir des critères communs dans les sites à
comparer pour faciliter les analyses.

Afin de pousser un peu plus sur la recherche et pour pouvoir donner plus d’information sur
l’évolution de la matière organique du sol, une étude de variation de stock de COS selon les conditions
bioclimatiques et le gradient Nord-Sud est encore à approfondir. En plus, l’influence de stock de COS
dans les peuplements de mangrove par la densité des arbres à l’intérieur des canopées est une recherche
49
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
à creuser. Des recherches sur le stock de carbone organique dans plusieurs sites de mangroves de
Madagascar s’avèrent intéressantes pour pouvoir connaitre les facteurs majeurs affectants le taux de
séquestration de carbone.

Puisque à priori, la topographie des zones littorales, du faite des marées, doit être homogénéisé,
mais en profondeur il peut y avoir des microtopographies, il faut donc approfondir les études de stock
de carbone en fonction du phénomène de sédimentation et élargir la recherche à plus de 150 cm de
profondeur.

Une suggestion de renforcement de développement des cartes de haute résolution en tenant compte
des classes de canopée à l’échelle locale, régionale et nationale de l’ensemble des mangroves de
Madagascar permet d’alimenter l’étude de séquestration des carbones et de spatialisation des stocks.

Ainsi pour atteindre le but de cette étude, il est à recommander de conserver et préserver les
écosystèmes naturels de mangroves à Madagascar. A cela pourrait s’ajouter la restauration et
repeuplement dans les mangroves intérieures issues des perturbations anthropiques importantes, par les
espèces de séquestration élevée comme les Rhizophora mucronata, Ceriops tagal et Bruguiera
gymnorrhiza. Selon Herr et Landis en 2016, si les marécages côtiers avaient été restaurés depuis 1990,
la séquestration du carbone annuelle aurait la possibilité d’augmenter de 160 MtC/an ou
approximativement équivalent à compenser 77,4 million de tonnes de charbon. En outre, il est estimé
qu'il faudrait seulement 100 mètres de mangliers pour réduire la hauteur de la vague de 66%. Certes la
régénération des palétuviers est assez rapide (15 à 30 ans) et ces plantes s’adaptent rapidement aux
conditions du milieu. Toutefois l’homme peut agir pour aider cette régénération à aller plus vite. Il est
proposé alors de limiter et de rationaliser l’exploitation des mangroves, analyser les limites de cette
régénération et reboiser au bon endroit et au bon moment.

Ces différentes activités aideront à atteindre l’objectif général de cette étude, se basant sur «la
réduction des émissions de gaz à effet de serre par l’augmentation des puits de carbone des mangroves».

50
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
Le plan directeur est donc résumé dans le tableau suivant :
Objectif : Protéger l’écosystème mangrove à vocation de séquestration de carbone contre les activités anthropiques
Résultat attendu : Les écosystèmes mangroves augmentent en superficie d’environ 25% en 2020.
Tableau 19: Plan directeur

Activités Sous activités Echéance Responsable IOV Sources de


vérification
Sensibiliser la population - Conscientiser la population de l’importance de Moyen terme Etat Nombre de personne Fiche de présence
locale pour éviter la l’écosystème mangrove Echelon local conscientisé
destruction et dégradation - Afficher des affiches et posters montrant le Court et ONG Nombre de Posters et Rapport
des mangroves. changement climatique et les menaces locales Moyen terme VOI Affiche d’évaluation
potentielles associées DREF Nombre de lieu d’affichage
Education - Session d’Information, Education et Moyen terme Collaboration Nombre de classe cible Rapport
environnementale sur les Communication dans les écoles Etat/local Nombre des élèves d’évaluation
rôles des mangroves en ONG assistants
atténuant les effets des - Présentations, projections cinématographiques Court terme DREF Nombre d’assistance Fiche de présence
changements climatiques. - Ateliers de question interactive et sessions de Moyen terme VOI Nombre d’atelier effectué Rapport d’atelier
réponse pour tous les membres de la communauté
Restauration et - Disposer des formations et mettre en place les Moyen terme DREF Nombre de pépinières Premier rapport
reboisement pépinières ONG réalisés trimestriel
communautaire - Renforcement des capacités techniques de la Moyen à long DREF Nombre de population Fiche de présence
population locale terme ONG assistant à la formation
- Reboisement et remise en état des mangroves COBA Augmentation des surfaces Fiche de suivi sur
de mangrove les surfaces de
reboisement

51
CONCLUSION

CONCLUSION

L’écosystème mangrove joue un rôle important pour fournir divers services écosystémiques marins
et côtiers. Il possède un rôle producteur tout en assurant la survie des espèces faunistique et floristique
qui y vivent. Il renferme des habitats et des zones de nurserie pour certains poissons et crustacées. Pour
le rôle régulateur, il participe à la chaine alimentaire et au flux d’énergie en capturant les sédiments
apportés par les rivières et les marées, protégeant les rivages contre la force des cyclones, ainsi que le
littoral contre l'érosion côtière. De plus, les mangroves participent au piégeage de carbone surtout par son
sol, tout en contribuant à lutter contre le changement climatique. Elles fournissent également divers
bénéfices socio-économiques grâce à son utilité sur la construction, le bois de chauffe, le charbon, les
plantes médicinales et la pêche ; mais la plus importante est sa capacité de stockage de carbone.

Les valeurs considérables des mangroves pour la production, la protection et leurs fonctions socio-
culturelles les rendent très importantes pour le bien être de la population locale. Depuis des années,
l’exploitation des mangroves à des fins utiles ne peut plus couvrir le besoin de la population côtière et
conduit à l’exploitation abusive en arrivant à la déforestation et à la dégradation de l’écosystème. Ces
pressions anthropiques risquent donc d’engendrer des impacts négatifs sur la destruction de
l’environnement marin et côtier, d’où la nécessité de conserver les mangroves. Des projets ont déjà pris
l’initiative de limiter les dégâts pesés sur ces richesses. L’atout des mangroves est qu’elles possèdent une
quantité considérable de biomasse épigée et hypogée et stockent plus de carbone, surtout dans son sol,
par rapport aux autres écosystèmes forestiers. Le programme REDD+ figure parmi les moyens assurant
la protection de ces mangroves et atténuant le changement climatique. L’évaluation des stocks de carbone
peut par la suite compenser les biens et services rendus par cet écosystème.

Dans ce contexte d’évaluation, la présente recherche a été réalisée dans trois sites d’étude afin
d’identifier la potentialité en terme de stockage de COS sous mangroves dans les baies d’Ambaro-
Ambanja, la baie de Mahajamba et la baie des Assassins. L’objectif de l’étude est de connaître les facteurs
de variation tout en comparant les taux de COS sous mangrove suivant les différentes strates dans les trois
sites d’études.

L’approche méthodologique s’est focalisée sur les prélèvements d’échantillons du sol et des autres
données collectées sur terrain. L’évaluation du stock de carbone est issue de l’utilisation de méthode de
« Loss On Ignition » (LOI) en laboratoire. La représentation cartographique des résultats de stock est faite
par la méthode kriging du logiciel ArcGIS. Les paramètres de variations du stock de COS sont caractérisés
par les variables telles que le système racinaire par l’intermédiaire de la composition spécifique, la
profondeur allant de 0 à 150 cm et la géomorphologie. Et l’analyse des données est traitée par le logiciel
XLStat.

Les résultats de l’étude ont pu montrer que le stock de carbone organique présente une variation
significative selon le système racinaire et la composition spécifique dans chaque site et d’un site à un

52
CONCLUSION
autre. Pour la baie des Assassins, ce sont les espèces Bruguiera gymnorrhiza qui stockent plus de carbone
organique (COSµ=442,04 MgC/ha), tandis que pour la baie de Mahajamba, c’est l’espèce Rhizophora
mucronata (COSµ=340,17 MgC/ha) et Ceriops tagal (COSµ=293,06 MgC/ha) pour les baies d’Ambaro-
Ambanja. Ce sont les parcelles à système racinaire en échasse qui présentent les stocks de carbone
organique les plus importants avec un taux moyen de 405,59 MgC/ha dans la baie des Assassins et de
340,17 MgC/ha dans la baie de Mahajamba. Et le stock est important pour les parcelles à système racinaire
en contrefort pour le cas des baies d’Ambaro-Ambanja avec COSµ=293,06 MgC/ha. Concernant le
paramètre profondeur, le stock de carbone organique augmente en s’enfonçant de 0 à 150 cm, dont il varie
respectivement de 28,24 (±13,1) à 104,74 (±52,4) MgC/ha ; 25,89 (±14,1) à 88,25 (±46,8) MgC/ha et de
44,9 (±24,1) à 153,45 (±109,7) MgC/ha pour les baies d’Ambaro-Ambanja, la baie de Mahajamba et la
baie des Assassins. Il y a une différence significative entre les profondeurs de 0 à 30 cm, de 30 à 50 cm
et de 50 à 150 cm pour l’ensemble des trois sites. Il y a également une différence significative entre les
stocks de COS entre chacun des horizons 0 à 15 cm, 15 à 30 cm, 30 à 50 cm et 50 à 100 cm des trois sites,
à part l’horizon de 100 à 150 cm. Les deux premières hypothèses sont vérifiées. Mais concernant la
géomorphologie, les mangroves de bassins stockent le plus de carbone organique avec un taux moyen de
320,24 MgC/ha. Quelques différences significatives seulement sont perçues sur le stock suivant la
géomorphologie, avec une difficulté de savoir les facteurs de variation, ce qui amène à une hypothèse
partiellement vérifiée. Des études sur une grande profondeur et la considération des autres facteurs comme
les marées, les caractéristiques physiques et chimiques du sol, l’hydrodynamique, l’hydrobiologie, le
phénomène climatique et la géomorphologie sont à approfondir pour mieux étendre la recherche.

Ces stocks considérés comme élevés permettent donc au projet de stockage de carbone comme le
REDD+ de courir à l’écosystème mangrove. Cette particularité des mangroves conduit à la protection et
à la conservation de ces écosystèmes, et incite la population locale d’en prendre soin, et de les développer
par l’intermédiaire de la restauration. Une question se pose alors pour élargir cette étude, comment opère-
t-on pour gérer cet écosystème afin d’atteindre le but de conservation ?

53
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Abella S. R. & Zimmer B. W., (2007), “Estimating Organic Carbon from Loss-On-Ignition in Northern
Arizona Forest Soils”, Soil Science Society of America, 71: 545-549
2. Abhijit M., (2013), Sensitivity of Mangrove Ecosystem to Changing Climate. Springer. Kolkata, West
Bengal, India: Department of Marine Science University of Calcutta
3. Ajonina G., (2013), Etablissement du bilan carbone des mangroves des zones humides du Complexe
Ouest du Sud-Bénin en vue de la préparation d’un projet MDP. Rapport de Consultation
4. Alongi D. M., (2008), “Mangrove forests: resilience, protection from tsunamis, and responses to global
climate change.” Estuarine Coastal Shelf Science, 76: 1–13
5. Alongi D. M., (2009), The Energetics of Mangrove Forests. Springer. Townville, Queensland
Australia: Australian Institute of Marine Science
6. Alongi D. M., et al. (1998), “The influence of stand age on benthic decomposition and recycling of
organic matter in manage mangrove forests of Malaysia”, Journal of Experimental Marine Biology
and Ecology, 225: 197-218
7. Aluri R. J. S., (1990),“The explosive Pollinisation Mechanism and Mating System of the Weedy
Hyptissuaveolens (Lamiaceae)”, Plant Species Biology,5: 235-241
8. Andriamalala C. A. J., (2007), Etude écologique pour la gestion des mangroves à Madagascar
Comparaison d’une mangrove littorale et d’estuaire à l’aide de la télédétection. Madagascar
Antananarivo. Basel
9. Bernoux M. et al., (1998), “Estimation des stocks de carbone des sols du Rondônia (Amazonie
brésilienne). Etude et Gestion des Sols, 5,1: 31-42
10. Bouillon S. et al., (2008b), “Mangrove production and carbon sinks: A revision of global budget
estimates”, Global Biochemical Cycles, 22: 1-12
11. Bourden C., (2013), Bilan sur les mesures de biomasse aérienne et de carbone en mangroves
amazoniennes. Conséquences pour le paiement pour services écosystémiques (PSE). Master en
Sciences Technologies Santé, Mention Ecologie, Spécialité Ecosystèmes Tropicaux Naturels et
Exploités Ecologie des Forêts Tropicales, Université des Antilles et de la Guyane
12. Centre d’Expertise en Analyse Environnementale du Québec CEAEQ, (2003), Détermination de la
matière organique par incinération: méthode de perte au feu (PAF).MA. 1010 – PAF 1.0, Québec
Canada
13. Centre d’Expertise en Analyse Environnementale du Québec CEAEQ, (2010), Dosage du carbone
organique totale: dosage par titrage. MA.405- C 1.0. Rév. 4, Ministère du développement durable, de
l'environnement et des parcs du Québec
14. Charles F. B., (2010), Structure et fonctionnement des écosystèmes benthiques marins. L’Ecosystème
mangrove, Master d’Océanographie UE 104, Centre d'Océanologie de Marseille
15. Chmura G. L et al., (2003), “Global carbon sequestration in tidal, saline wetland soils”, Global
Biogeochemical Cycles, 17 (4): 22_1-22_12

54
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
16. Commission Européenne & Environnement CEE, (2011), Soil, The hidden part of the climate cycle.
Luxembourg: Office of the European Union
17. Commission for Environmental Cooperation CEC, (2013), North American Blue Carbon Scoping
Study. Montreal, Canada
18. Cortez et Stephen, (2009), Cours d'introduction sur le dispositif de Réduction des émissions liées à la
déforestation et à la dégradation des forêts (REDD). The Nature Conservancy-CI-GTZ Rainforest
Alliance-WWF
19. Donato D. C. et al., (2011), “Mangroves among the most carbon-rich forests in the tropics”, Nature
Geoscience, Letters:1-5, Supplementary information: 1-10
20. Donque G., (1975). Contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar. Thèse de doctorat
d’état, Université d’Antananarivo
21. Eric B. & Martial B., (2005), Détermination des stocks de carbone des sols des Petites Antilles
(Martinique, Guadeloupe). Alternatives de séquestration de carbone et spatialisation des stocks
actuels et simulés. Institut de Recherche pour le Développement, Unité de Recherche UR-41, Ministère
de l’Ecologie et du Développement Durable
22. Feller C. I. & Bernoux M., (2008), “Historical advances in the study of global terrestrial soil organic
carbon sequestration”, Waste Management, 28 (4): 734-740
23. Feller C. I. & Sitnik M., (1996), Mangrove ecology workshop manual, Washington DC: Smithsonian
Institution
24. Francoeur M., (2009), L’élevage de la crevette : une menace pour les mangroves?, Département de
biologie, Faculté des Sciences Université de Sherbrooke, Québec, Canada
25. Grinand C. et al., (2009), “Estimation des stocks de carbone dans les sols de Madagascar”, Etude et
gestion des sols, 16.1: 23-33
26. Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat GIEC, (2007), Bilan 2007 des
changements climatiques: Rapport de synthèse. Quatrième rapport d’évaluation du GIEC. Genève,
Suisse: Contribution des groupes de travail I, II et III, Equipe de rédaction principale: Pachauri, R.K.
et Reisinger, A.
27. Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat GIEC, (2014), Changement
climatique 2014, Incidences, adaptation et vulnérabilité. Résumé à l’intention du décideur. Cinquième
rapport d’évaluation du GIEC. Suisse : Contribution du groupe de travail II
28. Guillet M. et al., (2008), Suivi et analyse de l'évolution de la mangrove de Mahajamba (Nord-ouest
de Madagascar). Acte du colloque international multidisciplinaire "Le littoral: subir-dire-agir", Lille-
France
29. Haingonirina T. H., (2014), Evaluation de stock de carbone du sol de Mangrove : cas de baie
d’Ambaro et de Mahajamba. Mémoire de Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Océanologie
Appliquée, Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM), Université de Toliara

55
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
30. Herr D. & Landis E., (2016), Coastal blue carbon ecosystems. Opportunities for Nationally
Determined Contributions. Policy Brief. Gland, Switzerland: IUCN and Washington, DC, USA: The
Nature Conservation
31. Hervieu J., (1965), “Note sur les formations néogènes dans les régions côtières de l’Ouest et du Nord-
Ouest de Madagascar.” 1 C.R. Sem. G Bol: 19-26
32. Iltis J., (1997), “La montée des enjeux dans les marais mangrove de l'Ouest malgache: de la marginalité
à la convoitise.”, Société et espace littoraux et insulaires dans les pays tropicaux, ORSTOM
Montpellier: 515-524
33. Intergovernmental Panel on Climate Change IPCC, (2001), Climate Change 2001: The Scientific
Basis. Contribution of Working Group I to the Third Assessment Report of the IPCC. Cambridge
University Press. Cambridge, United Kingdom and New York, USA: Houghton, J.T., et al.
34. Jeannoda V. & Roger E., (2008), HONKO, Recueil d’article sur les mangroves de Madagascar,
Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences d’Antananarivo
35. Jones T. G. et al., (2014), “Ecological Variability and Carbon Stock Estimates of Mangrove
Ecosystems in Northwestern Madagascar”,Forests,5: 177-205
36. Jones T. G. et al., (2016), “The Mangroves of Ambanja and Ambaro Bays, Northwest Madagascar:
Historical Dynamics, Current Status and Deforestation Mitigation Strategy”, Springer International
Publishing Switzerland, 67-85
37. Kauffman J. B. & Donato D. C., (2012), Protocols for the measurement, monitoring and reporting of
structure, biomass and carbon stocks in mangrove forests. CIFOR. Bogor, Indonésia: Working Paper
86
38. Kevin J. et al., (2001), Using ArcGIS Geostatistical Analyst. GIS by ESRI, United States of America
39. Kiener, A., (1972), “Ecologie, Biologie et Possibilités de mise en valeur des mangroves malgaches.”
Bulletin de Madagascar: Publication mensuelle du Service Général de l’Information, 308: 49-84
40. Kristensen E. et al., (2008a), “Emission of CO2 and CH4 to the atmosphere by sediments and open
waters in two Tanzanian mangrove forests”, Marine Ecology Progress Series, 370: 53-67
41. Kristensen E. et al., (2008b), “Organic carbon dynamics in mangrove ecosystems: A review”, Aquatic
botany, 89: 201-219
42. Lacerda L. D., Ittekkot V. & Patchineelam S. R., (1995), “Biochemistry of mangrove soil organic
matter: a comparison between Rhizophora and Avicennia soils in South-eastern Brazil.” Estuarine,
Coastal and Shelf Science, 40: 713–720
43. Lebigre J. M., (1984), “Problématique des recherches sur les marais maritimes de Madagascar en vue
de leur protection et de leur aménagement.” Madagascar Revue de Géographie, 44 : 45-74
44. Leopold A., (2012), Dynamique du carbone au sein des mangroves - Quantification spatio-temporelle
des flux de CO2 aux interfaces sol-air et eau-air, Thèse de doctorat, Ecole Doctorale du Pacifique
ED469, Université de la Nouvelle-Calédonie
45. Marchand C. et al., (2004), “Pore-water chemistry in mangrove sediments: relationship with species
composition and developmental stages (French Guiana)”, Marine Geology, 208: 361-381

56
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
46. Maumont S., Bousquet-Mélou A. & Fougère-Danezan M., (2002), “Phylogénie et histoire
biogéographique des palétuviers”, Bois et Forêts des Tropiques, 273: 23-30
47. McIvor A. L. et al., (2013), The response of mangrove soil surface elevation to sea level rise. Natural
Coastal Protection Series: Report 3. Cambridge Coastal Research Unit Working Paper 42. Published
by The Nature Conservancy and Wetlands International
48. Ministère de l’environnement et des forêts & UNEP, (2014), Cinquième rapport national de la
convention sur la diversité biologique Madagascar
49. Peter J. H., (2015), The Biology of Mangroves and Seagrasses. Third Edition, Biology of Habitats.
Oxford: University Press
50. Poirier A-G., (2013), La vulnérabilité des puits de carbone océaniques par rapport à l’acidification
des océans. Essai de double diplôme présenté au Département de Biologie et au Centre universitaire
de formation en environnement en vue de l’obtention des grades de maître en écologie internationale
et de maître en environnement, Université de Sherbrooke
51. Rabarison H. S., (2014), Analyse comparative du stock de carbone sous mangrove par la méthode
Loss On Ignition (L.O.I) et Walkley-Black (W.B) et étude des facteurs de stockage de Carbone
organique du sol dans la baie d’Ambaro-Ambanja. Mémoire d’Ingéniorat au grade Master en
Foresterie et Environnement, ESSA-forêts, Université d’Antananarivo
52. Radhika D., MESc, (2006), “Mangrove Ecosystems of Southwest Madagascar: An Ecological, Human
Impact, and Subsistence Value Assessment”, Tropical Resources Bulletin, 25: 7-13
53. Raharimalala N. D., (2013), Evaluation des stocks de carbone et de phosphore total dans différents
types de sols à Madagascar. Mémoire de DEA, ESSA-forêts, Université d’Antananarivo
54. Rajoelina J. B., (2012), Etude de stock de carbone organique du sol sous mangroves, cas des
mangroves de Maintirano, Mémoire de DEA, ESSA-forêts, Université d’Antananarivo
55. Rakotovao A. A. H., (2013), Essai d’évaluation du stockage de carbone des mangroves de la station
forestière d’Antrema (Katsepy : région Boeny-Madagascar), Mémoire de Diplôme d’Etudes
Supérieures Spécialisées en Sciences et Environnement (DESS-SE), département de Biologie
Animale, Option Biologie et Conservation, Université d’Antananarivo
56. Ramade F., (2008), Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité. Paris :
Dunod
57. Rasolofo V. M., (1997), “Use of mangroves by traditional fishermen in Madagascar”, Mangroves and
Salt Marshes, 1: 243-253
58. Rasolofo V. M., (2011), Etude écologique des ressources crevettières dans les mangroves de la baie
d’Ambaro (Nord-Ouest de Madagascar); en vue d’une gestion durable de leur exploitation, Thèse de
Doctorat, Département Biologie Animale, Université d’Antananarivo
59. Ratovoson A. A. N., (2012), Dynamique et modélisation spatiale des mangroves du littoral Sud de
Maintirano dans le cadre de la Réduction des Emissions dues à la Déforestation et Dégradation des
Forêts (REDD+), Mémoire de DEA, ESSA-forêts, Université d’Antananarivo.

57
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
60. Ratsivalaka R. S., (2011), “Quelques techniques de la télédétection appliquées à Madagascar à l’étude
des changements climatiques et leurs impacts sur l’environnement”, Madagascar-Revue de
Géographie, 48: 12-25
61. Raveloaritiana J. M. E., (2015), Analyse de la vulnérabilité des mangroves face aux changements
globaux dans la nouvelle aire protégée d’Antrema et stratégies d’adaptation des populations locales.
Mémoire de DEA en Science de la Vie, Option Ecologie Végétale, Faculté des Sciences, Université
d’Antananarivo
62. Razafindrainibe H., (2012), “Rapport sur l'Etat de l'Environnement à Madagascar”, Environnement
marin et côtier, Chapitre 6:163-180
63. Razafindramanana N. C., (2006), Afforestation et stockage de carbone en lisière ouest du corridor
forestier de Fianarantsoa-Madagascar. Mémoire de DEA. ESSA-Forêts, Université d'Antananarivo
64. Razakamanarivo H. R., (2009), Potentialités de stockage du carbone dans le système plante-sol des
plantations d’eucalyptus des hautes terres malgaches. Thèse de Doctorat en sciences du sol, Ecole
Supérieure des Sciences Agronomique, Université d’Antananarivo
65. Razakamanarivo R. H., Andrianirina C. et Randriamboavonjy J. C., (2014), “Aperçu sur l’importance
des stocks de carbone des sols forestier à Madagascar. ”, Madamines, 6 : 1-7
66. Razakavololona A., (2007), Evaluation du stock de carbone dans les différents compartiments de la
biomasse végétale et dans le sol sur une chronoséquence de plantation d'Eucalyptus sur les Hautes
Terres de Madagascar. Cas de Sambaina-Manjakandriana. Mémoire de DEA, ESSA-Forêts,
Université d'Antananarivo
67. Robert M., (2002), La séquestration du carbone dans le sol pour une meilleure gestion des terres.
Rapport sur les ressources en sols du monde 96, Paris, France, Rome: FAO, Organisation des Nations
Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
68. Roger E., (2007), Etat de lieux de mangrove de Madagascar vis-à-vis du changement climatique.
Université Antananarivo: Département de Biologie et Ecologie Végétale, Faculté des Sciences - WWF
69. Tomlinson P. B., (1986), The botany of mangroves, Cambridge University Press, Havard University,
Massachusetts: Petersham
70. Vieilfon, J., (1967), La pédogénèse dans les mangroves tropicales, exemple de chronoséquence.
Dakar: ORSTOM Dakar
71. Villeneuve C., (2009), Forêts et humains: une communauté de destins, Pièges et opportunités de
l’économie verte pour le développement durable et l’éradication de la pauvreté. Document de
synthèse, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC): Organisation internationale de la francophonie,
Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF)
72. World Wild Fund WWF, (2011), Indicateurs de vulnérabilité des mangroves au changement
climatique. Rapport, et
73. Zafindramiadana D. C., (2016), Analyse comparative et relation latitudinale des stocks de carbone
dans les mangroves de Madagascar. Mémoire d’Ingéniorat au grade Master en Foresterie et
Environnement, ESSA-forêts, Université d’Antananarivo.

58
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

WEBOGRAPHIE
 https://blog.blueventures.org/blue-forests-behind-the-scenes/ consulté le 21 décembre 2016
 https://blueventures.org/category/programme/blue-forests/ consulté le 21 décembre 2016
 http://www.gefblueforests.com/Blueventures/2012/10/ consulté le 21 décembre 2016
 http://www.meteo.mg: Données météorologiques au Service Nationale de la Météorologie
d’Antananarivo à Madagascar consulté le 21 décembre 2016
 http://www.usgs.gov/products/maps/topo-maps consulté le 21 décembre 2016
 Microsoft ® Encarta ® 2008. © 1993-2007 Microsoft Corporation consulté le 23 janvier
2017, et
 Microsoft ® Encarta ® 2009. Microsoft Corporation consulté le 27 janvier 2017

59
ANNEXES
ANNEXES

Annexe 1: Lieu d'intervention de Blue Ventures ..................................................................................... I


Annexe 2: Les mangroves de Madagascar ............................................................................................... I
Annexe 3: Caractéristique pédologique des sols sous mangroves .......................................................... II
Annexe 4: Séparabilité des classes par Jeffrey-Matusita pour l’image satellitaire ............................... III
Annexe 5: Exemple de fiche d'inventaire ................................................................................................V
Annexe 6: Procédés de collecte des carottes dans le sol sous mangrove .............................................. VI
Annexe 7: Matériels utilisés au laboratoire suivant les étapes de travail ............................................. VII
Annexe 8: La méthode de kriging .......................................................................................................VIII
Annexe 9: Test statistique sur la différence significative de COS selon la géomorphologie ................ IX
Annexe 10: Résultats des analyses statistiques sur la vérification des hypothèses .................................X
ANNEXES
Annexe 1: Lieu d'intervention de Blue Ventures

Annexe 2: Les mangroves de Madagascar


côte Ouest côte Est
Plusieurs petites mangroves à l’extrême nord-ouest de l’île Plusieurs petites
mangroves de la baie de
Diégo

baie de Rigny

baie de Rodo et de Nosy


Akomba

Loky et de Mangerina
aie de Sahamalaza
Baie d'Ambodivahibe

la Baie d'Irody
e de la
Baie de Lokia
angrove de la lagune de Tsianinkara
Baie de Mangerivy

I
ANNEXES
côte Ouest côte Est

Baie d'Iharana (Vohémar)

Manompana et île Sainte


Marie

Antalihy Foulpointe

Manantenina
-Besalampy te mangrove de
Sainte Luce

a mangrove moyenne du delta de Sohany Tolagnaro (Sud Est)

yenne de Belo sur mer

baie de Tsinfilofolo

(Batterie, Nord-
Fiherenana)
(Sarodrano anse,
Ankiembe)

Saint Augustin)

Source: Kiener (1972) rectifiée par Roger, 2007 et PNUD et BM, 1994 in Andriamalala, 2007

Annexe 3: Caractéristique pédologique des sols sous mangroves


D’après Hervieu (1965), le sol des mangroves présente quatre principales caractéristiques.
- La couleur des vases de l’Ouest de Madagascar est dans presque tous les cas brun jaune à brun
rouge pour les horizons supérieurs grâce à la présence du fer à l’état oxydé. Pour le cas des sols allant
du gris bleu à gris verdâtre, il est constaté que la cause de ce fait est la réduction du fer en gley.
- La granulométrie des sols de mangrove est très variable, allant du sablo-vaseux à des éléments
fins en passant par les séries intermédiaires.
- Les teneurs en matières organiques sont en moyenne 1,5%, considérées comme peu élevées,
et le rapport C/N est entre 8 et 13 allant de faible à moyenne.
- La salinité du substrat varie selon la saison. Elle est maximale à la fin de la saison sèche et
peut atteindre une concentration 5 à 7 fois supérieure à celle de l’eau de mer. Cela est dû à la forte
évaporation de l’eau de mer et le sel reste.
II
ANNEXES
Ci-après quelques représentations graphiques des horizons du sol sous deux espèces de mangroves :

Source: Vieilfon, 1967

Annexe 4: Séparabilité des classes par Jeffrey-Matusita pour l’image satellitaire

III
ANNEXES

Source : Zafindramiadana, 2016

IV
ANNEXES
Annexe 5: Exemple de fiche d'inventaire

SITE : Ampapamena
Date : 19/14/12 Opérateur :
Soil measurements
Information sur le profil étudié :
….…A2/C1…..…./…2…/7…./ (Area (e.g., A1)/ Class (e.g., 1)/ plot (e.g., 1)
X :0245110 Y :8509199 Alt. :
Position Bassin
Mangroves types Ceriops
Level of submersion Infrequente
Level of degradation …Intact……….
Information sur la végétation (N/ha)
Compartiment
Dimension
Espèce Nom scientifique
Afiafy Avicennia marina
Songery Sonneratia alba
Tangadahy Rhizophora mucronata
Tangambavy Ceriops tagal
Tangampoly Bruguiera gymnorhiza
Fobo Xylocarpus granatum
Lovintso, Lumnitzera racemosa
Rogno
Moromony Heritiera littoralis

map observed
area:A1C1 path_plot:7 date:01/07/2012 class: class: recorded by:

story live dbh dbh c btm; c w 1; d


MT (mid/over) tree type form (cm) height c top species cw2 base
Live III 3.0 0.3 0.1/1.0 Am 1.4/1.3
Live III 4.5 0.3 0.16/1.4 Am 2.1/2.2
Live III 3.1 0.3 0.1/1.5 Am 1.7/1.4
Live II 5.2 0.3 0.3/1.7 Am 1.6/1.5

V
ANNEXES
Annexe 6: Procédés de collecte des carottes dans le sol sous mangrove

VI
ANNEXES

Annexe 7: Matériels utilisés au laboratoire suivant les étapes de travail

Source : Auteur (Assistance laboratoire), 2017

VII
ANNEXES
Annexe 8: La méthode de kriging

Il y a plusieurs types de kriging qui diffèrent d'après la forme appliqués à la moyenne de l'intérêt variable:
- quand il est supposé que la moyenne est constante et connue, kriging simple (SK) est appliqué;
- quand la moyenne est constante mais inconnue, kriging ordinaire (ORK) est appliqué;
- finalement, kriging universel (UNK) est appliqué quand la moyenne est assumée pour montrer une
fonction polynomiale des coordonnées spatiales. Donc, par contraste avec les autres deux types, ce
dernier type de kriging n'est pas stationnaire quant à la moyenne.

 Etape méthodologique de l’utilisation de la méthode kriging pour la création d'une carte


de surface de prévision:
Pour effectuer une prévision à l'aide de la méthode d'interpolation par krigeage, deux tâches sont
nécessaires : la découverte des règles de dépendance et la formulation des prévisions.
Pour réaliser ces deux tâches, le krigeage procède en deux étapes :
1. Il crée les variogrammes (ou l’adaptation d’un modèle ou modélisation spatiale) et les fonctions
de covariance pour évaluer les valeurs de dépendance statistique (appelée autocorrélation
spatiale), dépendant du modèle d'autocorrélation (ajustage du modèle).
2. Il prédit les valeurs inconnues (formulation d'une prévision).
En raison de ces deux tâches distinctes, le krigeage a été décrit comme utilisant les données deux
fois ; la première pour estimer l'autocorrélation spatiale des données et la seconde pour formuler les
prévisions. (Kevin J. et al., 2001).

VIII
ANNEXES
Annexe 9: Test statistique sur la différence significative de COS selon la géomorphologie
Différences significatives :

SCOT | AABpériphérique
SCOT | AABocéanique
SCOT | AABinterieur
SCOT | AABripicole
SCOT | AABbassin
SCOT | AABestuaire
SCOT | BdArivSCOT
dom | BdAmarrée dom
SCOT | BdAinterieur
SCOT | BdAripicole
SCOT | BdApériphérique
SCOT | MHJripicole
SCOT | MHJpériphérique
SCOT | MHJbassin
SCOT | AABpériphérique Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non
SCOT | AABocéanique Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non
SCOT | AABinterieur Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Oui Oui Non
SCOT | AABripicole Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Oui Non périphérique
SCOT | AABbassin Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non ripicole
SCOT | AABestuaire Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non bassin
SCOT | BdAriv dom Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non intérieur
SCOT | BdAmarrée dom Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Oui Non
SCOT | BdAinterieur Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non
SCOT | BdAripicole Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non
SCOT | BdApériphérique Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non
SCOT | MHJripicole Non Non Oui Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non
SCOT | MHJpériphérique Non Non Oui Oui Non Non Non Oui Non Non Non Non Non Oui
SCOT | MHJbassin Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Oui Non
Niveau de signification corrigé de Bonferroni : 0,0005

IX
ANNEXES
Annexe 10: Résultats des analyses statistiques sur la vérification des hypothèses

Hypothèse 1 : Différence significative sur les stocks de COS en fonction de composition spécifique

Test de Kruskal-Wallis :

K (Valeur observée) 61,163


K (Valeur critique) 24,996
DDL 15
p-value (bilatérale) < 0,0001
alpha 0,05

Interprétation du test :
H0 : Les échantillons ne sont pas significativement différents.
Ha : Les échantillons proviennent de populations différentes.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter
l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha.
Le risque de rejeter l'hypothèse nulle H0 alors qu'elle est vraie est inférieur à 0,01%.

Différence significative sur les stocks de COS en fonction de système racinaire

Test de Kruskal-Wallis :

K (Valeur observée) 53,870


K (Valeur critique) 18,307
DDL 10
p-value (bilatérale) < 0,0001
alpha 0,05

Interprétation du test :
H0 : Les échantillons ne sont pas significativement différents.
Ha : Les échantillons proviennent de populations différentes.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter
l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha.
Le risque de rejeter l'hypothèse nulle H0 alors qu'elle est vraie est inférieur à 0,01%.

Hypothèse 2 : Différence significative sur les stocks de COS en fonction de la profondeur

Test de Kruskal-Wallis :

K (Valeur observée) 510,827


K (Valeur critique) 23,685
DDL 14
p-value (bilatérale) < 0,0001
alpha 0,05

X
ANNEXES

Interprétation du test :
H0 : Les échantillons ne sont pas significativement différents.
Ha : Les échantillons proviennent de populations différentes.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter
l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha.
Le risque de rejeter l'hypothèse nulle H0 alors qu'elle est vraie est inférieur à 0,01%.

Hypothèse 3 : Différence significative sur les stocks de COS en fonction de la géomorphologie

Test de Kruskal-Wallis :

K (Valeur observée) 37,658


K (Valeur critique) 22,362
DDL 13
p-value (bilatérale) 0,0003
alpha 0,05

Interprétation du test :
H0 : Les échantillons ne sont pas significativement différents.
Ha : Les échantillons proviennent de populations différentes.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter
l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha.
Le risque de rejeter l'hypothèse nulle H0 alors qu'elle est vraie est inférieur à 0,03%.

XI

Vous aimerez peut-être aussi