Cycle1
Cycle1
Cycle1
B.O du 19 juin 2008 relatif aux compétences attendues pour la maîtrise du socle commun :
Ces compétences vont pouvoir être acquises seulement si l’élève sait écouter. L’écoute est donc au
centre de l’enseignement de l’éducation musicale. Nous nous intéresserons aujourd’hui à l’écoute
d’œuvres et aux mises en place pédagogiques dans les classes.
L’école maternelle propose une première sensibilisation artistique. Les activités visuelles et tactiles,
auditives et vocales accroissent les possibilités sensorielles de l’enfant. Elles sollicitent son
imagination et enrichissent ses connaissances et ses capacités d’expression ; elles contribuent à
consolider ses facultés d’attention et de concentration. Elles sont l’occasion de familiariser les
enfants, par l’écoute et l’observation, avec les formes d’expression artistique les plus variées ; ils
éprouvent des émotions et acquièrent des premiers repères dans l’univers de la création.
Ces activités : - nourrissent la curiosité dans la découverte du monde
- permettent à l’enfant d’exercer sa motricité
- l’encouragent à exprimer des réactions, des goûts et des choix dans l’échange avec
les autres.
« La voix et l’écoute sont très tôt des moyens de communication et d’expression que les enfants
découvrent en jouant avec les sons, en chantant, en bougeant.
Pour les activités vocales, le répertoire de comptines et de chansons est issu de la tradition orale
enfantine et comporte des auteurs contemporains, il s’enrichit chaque année. (…) Les activités
structurées d’écoute affinent l’attention, développent la sensibilité, la discrimination des sons et la
mémoire auditive. Les enfants écoutent pour le plaisir, pour reproduire, pour bouger, pour
jouer…Ils apprennent à caractériser le timbre, l’intensité, la durée, la hauteur pour comparaison et
imitation et à qualifier ces caractéristiques. Ils écoutent des œuvres musicales variées. Ils
recherchent des possibilités sonores en utilisant des instruments. Ils maîtrisent peu à peu le
rythme et le tempo. »
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Pourquoi écouter ?
1. pour le plaisir !
2. On écoute dans le cadre d’une séquence déterminée, pour enrichir les productions et créations.
Ces écoutes viendront à tout moment de la séquence. Il faut alors réfléchir sur quels éléments précis
on veut faire porter l’écoute :
- sur le rythme, parce qu’identique à celui d’une chanson que l’on a appris.
- sur un instrument, parce qu’il a été présenté précédemment aux élèves.
- sur une chanson, du même auteur, du même pays que celle que l’on a appris pour comparer.
- sur un son que l’on veut imiter…
Elles peuvent également porter sur un enregistrement des élèves qui ont chanté, fait des jeux vocaux
(ne pas hésiter à les enregistrer, ils adorent et c’est très riche à exploiter en langage). Enfin, l’écoute
de musique vivante (musiciens invités à l’école, concerts…) est extrêmement riche.
Les extraits choisis ne doivent pas dépasser une minute, une minute trente. Les extraits sont écoutés
deux fois de suite (ou plus), entre les deux, les élèves s’expriment.
Les situations d’écoute sont des moments où les élèves sont concentrés : il faut obtenir d’eux qu’ils
ne parlent pas, afin que soit mis en place un véritable climat d’écoute. Cependant, on accepte qu’ils
bougent leurs bras, leurs mains même s’ils sont assis sur des bancs ou des chaises (c’est signe qu’ils
vivent la musique).
- Sac à sons : l’enseignant a dans un sac un objet qui fait du bruit. Les enfants vont émettre des
hypothèses pour deviner de quel instrument il s’agit, en faisant des comparaisons par
rapport à ce qui a été vu, puis on découvre ensemble l’objet.
- Evoluer sur une musique en salle de motricité : afin de ressentir corporellement la musique
(besoin indispensable chez les petits), les élèves peuvent évoluer en salle de musique (en
mettant en place des règles strictes : ne pas courir, crier…), soit librement, soit avec des
consignes précises en fonction de la musique et ce qu’on veut leur faire écouter.
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Exemple : si on leur propose l’écoute d’une berceuse, on leur demandera d’imiter la maman
qui berce son bébé. Si on veut faire taper la pulsation, on leur demandera de se balancer d’un
pied sur l’autre…
On pourra également faire reprendre par les élèves, la réponse corporelle d’un enfant qui
semble pertinente, au vu de ce que l’on veut leur faire écouter.
- Partir de l’écoute de l’environnement proche pour imiter un son et créer un paysage sonore.
Par exemple, on écoute les bruits de la ville. On les enregistre. On les analyse en les
comparant. Dans un second temps, on imite ces bruits. Dans un troisième temps, l’enseignant
vient apporter de nouveaux éléments qui vont permettre de créer : différents instruments,
différentes intensités, différentes vitesses, qui va permettre d’enrichir les sons produits par les
élèves.
Le mouvement : le mouvement peut être lent, modéré ou rapide. On peut faire frapper la pulsation
aux enfants pour leur permettre de mieux sentir le tempo.
Les nuances : on peut jouer doucement, fort, de plus en plus fort, de moins en moins fort.
L’aspect mélodique : retrouver et chanter, quand c’est possible les phrases mélodiques.
La structure : c’est l’organisation du matériau sonore dans le temps. Les élèves doivent, en fin de
Grande Section, différencier « refrain » et « couplets ».
Exemples : une chanson pourra être constituée d’une succession de strophes ou d’une alternance couplet-
refrain.
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Une façon de permettre aux élèves d’entrer plus facilement dans l’écoute active est
de varier les phases de départ
L’écoute porte ici sur une musique d’un continent différent : très important pour susciter la curiosité
des élèves et l’ouverture à la culture artistique et l’histoire des arts.
Phase de départ : le chant. Frère Jacques et Meunier tu dors sont appris par les enfants. L’élève aura
donc mémorisé 2 chants sur la dizaine devant être connus.
A la suite de l’apprentissage du chant, écoute d’une musique traditionnelle Malgache. Il s’agit d’une
musique traditionnelle de Madagascar, jouée sur le valiha (instrument national typique de la Grande
Ile) empruntant les thèmes de Frère Jacques et Meunier tu dors. Le Valiha (prononcer Vali) est une
cithare tubulaire en bambou. L’exécutant s’accroupit sur les talons, maintient devant lui l’instrument
en serrant l’extrémité entre ses pieds et place une main de chaque côté. A l’origine, le Valiha était
constitué de 16 cordes mais les nouveaux en possèdent 54. Ces cordes sont directement découpées
dans l’écorce du bambou et surélevées par de petits chevalets de hauteurs différentes selon la
tessiture recherchée. Cet objet multi-facettes oscille entre les sonorités de la harpe, de la cithare, de
la kora, du clavecin. C’est un instrument riche et délicat, très performant.
L’œuvre choisie est interprétée par Justin Vali dont on dit qu’il est le grand génie de l’Océan Indien.
Elle débute par une partie parlée en langue malgache :
« Mesdames, messieurs, nous sommes ensemble jusqu’à la nuit excusez-nous de prendre la parole !
Car nous, nous sommes jeunes. »
Il est en effet de tradition malgache de débuter toute réunion par un discours, où celui qui prend la
parole commence toujours par s’excuser auprès des aînés.
Après ces paroles et un rire, on entend le thème de Frère Jacques qui prend peu à peu des accents
traditionnels.
A. Frère jacques à l’unisson
B. Frère Jacques en canon
C. Accélération marquant le début de variations sur le thème
D. Deuxième accélération avec imitation de cloches
E. Introduction de Meunier tu dors (1mn30 du début) en final, on reconnaît « ding, ding,
dong »
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Les élèves vont probablement reconnaître les chansons. Il est possible de faire lever la main à chaque
fois qu’une des 2 chansons revient. On les retrouve à différents moments de l’œuvre, ce qui permet
un travail de recherche. Si les chansons ne sont pas reconnues, les faire comparer en écoutant les 2,
et en faisant chanter les élèves dessus.
Ne pas oublier de donner le titre de l’œuvre et le compositeur aux élèves. Cela amène la compétence
à acquérir au cycle 2 (pour les GS) : « fournir une définition très simple de différents métiers
artistiques (compositeur) »
Ecoute de la Marche Royale du lion : demander aux élèves de se déplacer sur la musique (leur
marche devant être majestueuse, à orienter dans ce sens si les élèves se dispersent). Toute parole ou
rugissement est interdit. Lorsqu’on écoute, il est important de se taire.
Les élèves vont entendre l’instrument du début : le piano (on l’entend tout seul). Vous allez pouvoir,
suite à cette écoute, le montrer en photo et expliquer comment l’on fait pour produire un son avec
cet instrument de musique.
Les Fossiles : écoute et apprentissage des chants « Ah vous dirai-je maman » et « Au clair de la
lune ». Repérage dans l’écoute musicale : lever la main dès que l’on entend la mélodie d’un des
chants appris.
L’éléphant : les élèves peuvent se déplacer également sur cette musique. (Leur marche doit être
lourde et lente, à orienter si les élèves se dispersent). La pulsation doit commencer à être ressentie
et matérialisée par certains élèves.
Il est possible de leur demander quel instrument, déjà entendu la dernière fois, réapparaît dans cette
musique. : le piano, on le connaît. Reformulation de la manière de produire du son
(réinvestissement).
Proposition de prolongement : écoute d’un extrait de Les Indes galantes de Rameau (Danse des
sauvages).
Les élèves vont devoir s’exprimer sur cette musique. La pulsation est plutôt repérable et les élèves
vont la ressentir et la marquer en se déplaçant. L’enseignant doit diriger la séance en créant des
moments de ronde, où tous les élèves sont réunis pour éviter toute dispersion.
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Proposition 3 : L’histoire de Babar de Francis Poulenc (texte littéraire de Jean de
Brunhoff)
A la suite de l’expression corporelle sur l’Éléphant, extrait du Carnaval des animaux, il est possible de
rebondir sur une œuvre musicale : celle de Francis Poulenc.
Carte d’identité de l’éléphant et création d’un projet autour de celui-ci. Les élèves peuvent
également découper et coller pour réaliser des éléphants à partir de matériaux divers.
Ecoute de chants, comptines ou poèmes sur l’éléphant : « La danse des éléphants » T. Nardone ;
« C’était un éléphant unique » D. Ruffin ; « Eléphant de Noël » M. Ruffin ; « Deux petits éléphants
blancs » M. Carême.
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Proposition 4 : Flor de Amor
« Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour
donner ses impressions. »
Travail sur la pulsation : les élèves se déplacent en écoutant l’extrait musical, il faut les amener à
marcher sur la pulsation (2 propositions possibles : lente ou deux fois plus rapide…les guider si
besoin).
Distinction des passages chantés de ceux uniquement instrumentaux : reprendre l’activité sur la
pulsation, mais avec 2 groupes d’élèves : le premier n’évoluera que sur les passages chantés, le
deuxième évoluera sur les passages instrumentaux.
Exploitation pédagogique de cette chanson : cf fiches photocopiées (jeu chanté ; travail rythmique et
accompagnement rythmique).
Propositions de prolongements :
Jeux vocaux sur les cris du loup : imiter des cris de loup en jouant sur les caractéristiques musicales (varier les
hauteurs : grave / aigu ; les intensités : fort / doucement ; la durée : court / long).
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Extraits musicaux dans « Babar »
Francis Poulenc illustre musicalement, avec l’aide du piano seul, les divers épisodes du texte raconté par le
récitant. Chaque moment musical est tout à la fois une illustration, paraphrase, commentaire et prolongement
du texte. Le texte récité s’unit alors à l’accompagnement pianistique qui le soutient délicatement.
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3’05 – 4’32 : la vieille dame reste seule, triste car tout le monde s’en va
Reprise de la mélodie du départ : mélodie du souvenir. Le petit éléphant reste dans la mémoire de la vieille
dame.
4 : Retour en auto
8sec – 38sec : course derrière la voiture
Bousculade des notes, aiguës et graves, simulant la rapidité et le stress de leur arrivée.
5 : Mariage de Babar
5sec – 32sec : les invités arrivent
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Bibliographie / Discographie pour la maternelle
A la portée des tout-petits, dix comptines sur 3 notes ; B. Vay, J-P Letellier ; éditions Fuzeau
A la portée des tout-petits, dix comptines sur 5 notes ; B. Vay, J-P Letellier ; éditions Fuzeau
Quatre saisons pour chanter (construire la notion de temps au travers de chansons en maternelle) ;
M-C. BASTIEN, G. FELICI, M-J. SIMON, P. TIESSEN ; SCEREN CRDP de Lorraine
Rondes et jeux dansés à l’école maternelle; J. GUYOLOT, M. ROUTA, L. COUTANT-ROGER ; CDDP des
Ardennes
Ti’Zik, la naissance ; cycle 1, volume1 ; J-M Dormeau ; éditions FUZEAU (album + CD + DVD)
Une année de jeux d’écoute avec les 2/3 ans. A. et J-M Versini. Nathan pédagogie : proposition d’une
petite quinzaine d’activités pour permettre à l’enfant d’apprendre à écouter.
Ecoute bien !! La campagne. J. Genetay Fuzeau : coffret avec CD, planches illustrées et cartes
autocollantes repositionnables. Ce jeu permet aux enfants d’écouter sons et bruits de la campagne ;
d’entraîner leur oreille à entendre plein de choses ; de répondre aux questions : « Qui ? Combien ?
Quand ? Comment ? » ; de travailler les notions de grave/aigu ; long/court ; fort/faible…
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Ecoute bien !! Les musiciens. J. Genetay Fuzeau : idem « la campagne » mais avec des instruments de
musique.
La musique au quotidien au cycle 2 : 9 fascicules et 2 CD (pour les GS, cf rubriques « sacs à sons »).
http://comptine.free.fr/
Nos coordonnées :
Jeanne Boesinger
Delphine Toussaint
CPEM
Inspection Académique
24 Boulevard Georges Chauvin
27000 Evreux
02 32 29 64 25
Mail :
[email protected]
[email protected]
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Au clair de la lune, l'aimable lubin Au clair de la lune, on n'y voit qu'un peu
Frappe chez la brune, elle répond soudain On chercha la plume, on chercha le feu
« Qui frappe de la sorte ?, il dit à son tour En cherchant d'la sorte je n'sais c'qu'on
— Ouvrez votre porte pour le Dieu d'Amour. » trouva
Mais je sais qu'la porte sur eux se ferma.
Extrait de Wikipédia :
Il semble que dans sa version originale cette chanson disait Prête-moi ta lume plutôt que Prête-moi ta
plume. Lume vient du mot lumière et c'est ce dont on a besoin pour écrire lorsque la chandelle est
morte. Il faut donc du feu pour rallumer la chandelle et avoir ainsi de la lumière (lume). Ce qui conduit
jusque chez la voisine, qui bat le briquet, c'est-à-dire qui allume son feu, et pourra rallumer la
chandelle. La chanson perd son sens avec Prête-moi ta plume. Il existe beaucoup de versions
différentes
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Frère Jacques
Meunier tu dors
Meu nier, tu dors, ton mou lin, ton moulin va trop vi te,
Meu nier, tu dors, ton mou lin, ton moulin va trop fort !
Ton moulin, ton moulin va trop vite, ton moulin, ton moulin va trop fort,
Ton moulin, ton moulin va trop vite, ton moulin, ton moulin va trop fort !
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Observer et décrire des œuvres du patrimoine musical
Cycle 1
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