Mes Histoires A Moi 08

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Toa eS & 1 MO histoires du monde Les plus belles histoires du monde SOMMAIRE DU N° 8 NED LE VOYAGEUR.......p.197 le jeune Ned voyage par monts et oP-218 por voux. Un jour, forrve dans un Uorguel est un vlcin defout c'est chéteau mervelleux. ce que démontre cette histoire. LA DAME VERTI DULAC ene GEORGES la dame du lac a perdu sa petite ET LE DRAGON.... 220 vache blanche, qui est restée Un terrible dragon menace de prisonniére dans une établ détruire la ville si le roi ne lui sacrifie pas so file LES CYGNES lo pri ‘onze fréres du maléfice de sa méchante belle-mére. LE TOUCHER D'OR.........p.213 Le roi Midas fait le voeu d'obtenir le toucher d'or : tout ce quill ouche se transforme en or Ealteur : ALP et Ce. Masteateues Direc: de pblation : Fangoise Dever [Ned voygeur: John Holt Directeur do marketing: Crsopbe Lagrange. {Eada vere dine. Richurdson Dec de a rodocin Monique Male eseygnes savages: Hook Cetouher dor". Frey Ue Ln ete aon M. Livingstone Adaptation éltrale administration, marketing: COBRA SAA, 8, Rue des Taoeres, 13013 Pan anc eeeet Ane PDG.* Over Bees Dircie etoile» Cuerne Carel, (Continaton administrative "Ane e Prémonvile, Rectan: tse de Beige Beret is efx Caneme Cate Gat Recleag Ma Ving fraduction : Marie-Thérése Fremau oa Catarina Teale Copins) Lore aves etre Sacer ae Ustueneie aon Alas Vase Dans 0, vous overs ees ‘George eagon en Bay ‘istoies parwes dans la série « Raconte-moi rg poorer ©1980 Masha Coven Lad Caneel pr TRALALA {992 Les ons Taner Frescion Mica Cov Ingen Angocr Uae Royaume ison 22965.002-1 AiPerCl pour eden eps ga pura. Frngase Eaceehheetcieno Sentero ‘Sena tra ert Ce neds Dc nr ate GE Amami of Dd le Vo rhe [Med fe Voyageur | Térait une fois un jeune homme ppelé, ‘souvent un penchant pour la masiqiies et’ Z I Ned qui yoyagéait saits cesse, gagnant le mes chansons sont en général fort jité et le couvert, parfoisunepitceou . appréciées, » / oe j jeux, ici ou a. Il savait moissonner et jouer”, Revanit d’un repas et d’urilit, le jeune. duviolon, ferrer les chévaux et écriredes”” homme se dirigea vers le chateau. lettres, tondre lés moutons et chanterdes “ “ “ -Aprés une dure marche, il arriva enfin chansons. II ne faisait rien de tout celaala _sous les murailles, exténué et trempé _ © petfectiony mais les gens étaient plurét jusqu’aux os. Le pont-levis était abaissé contents de le voir arriver, et luidonnaient —_ au-dessus d’une large douve et aucune volontiers du travail. ~_ sentinelle ne le héla quand il pénétra dans ‘Au cours de ses périples, le jeune Ned’ ~ 4a cour. Toutes les fenétres étaient arriva un jour dans une province éloignée “ _illuminées, mais aucun bruit ne parvenait oi il ne s’était jamais rendu auparavant. Il de l’intérieur. La porte d’entrée était était harassé et affamé ; de plus, il ~ grande ouverte, Ned frappa... pas de commengait a pleuvoir. Ned apergut au réponse. Il fit un pas 4 lintérieur. loin les tours et les remparts Geum chiréa. « Je trouverai stirement du travail ici, ‘se it-il. Il y a certainement des bottes 4 nettoyer, des plats a laver et des chevaux & ferrer. Les rois ont Ilse retroliva dang uné grande salle aux dé rubis ‘aiissi gros que des Wor. murs tendus de tapisseries. A une éxtrémité Ned écarquilla les yeux. de larpitce, urtegrosse btiche crépitait dans «Patsi faim erje suis'si fatigué que une énormelcheminée ; ad milieu, ttOnait “mon esprit me joue des tours, pensa-t-il une immense table eh chéné, recouverte —_Tl faurqueje trouve de quoi-manger et d'une tighe nappe Brodée, Au centré de dormir, et s'il n'y a personne, je dois latable, ily avait un coussin dé velourss mextébrouiller-seul! » rougessurlequebérait pasée ung Sei | Il traversa toutes les pigces du courbnne toute scintillainte d'of sertic-- age abaipichateau,:fouillapt-et appelant. Oe Ve Ser bei Mais il ne rencontra pas ame qui vive, malgré les feux, les lumiéres et les tables croulant sous le poids des mets et des boissons. oe Finalement, aprés avoir grimpé tout en haut gp Ssiiew dune tour, il découvrit une minuscule pice sous les tits. Elle ne contenait pas de cheminée, la lumiére était faible et, comme unique ¢ mobilier, elle offrait un pauvre matelas et une table branlante. Sur la table étaient posés une cruche d’eau et un crofiton de pain sec. A peine endormi, Ned commenga a réver, Dans son réve, un cygne blanc s’approchait de lui et parlaic : « La couronne est a toi, disait-il doucement. Porte-la et sois roi. » Au matin, Ned se réveilla bien reposé, et rit au souvenir de son réve. Il traversa 4 nouveau toutes les SPRITE piéces du chateau ; les lumiéres et les feux ~ étaient encore allumés, et les mets restaient intacts sur les tables. Tl arriva enfin dans la grande salle. Au moment de franchir le seuil, un cygne blanc se posa sur la table a cété de la couronne d’or et de pierres précieuses. 199 ly ade cela trés longtemps, prés du village d’Aberdovey au pays de Galles, en Grande-Bretagne, s’étendait le lac du Grand-Barbu. L’glise d’Aberdovey était célébre pour son carillon mélodieux, et la belle dame verte qui habitait au fond du lac aimait beaucoup ce carillon. Chaque soir, quand les cloches sonnaient, la fée, car c’était une fée, sortait du lac, s'assurait qu'il n’y avait personne et appelait ses vaches blanches: «Venez, venez vaches immaculées, Suivez-moi dans la vallée. Venez Agile, Soyeuse et Claire, Vite, Blanchette, Blondine, Légére ! » Dans ce troupeau, il y avait une petite vache appelée Neige qui était toujours a la traine. Elle s'attardait dans l’eau, ou alors elle s’écartait du troupeau. Une fois, elle était méme allée jusqu’a la cl6ture de la grande ferme que I’on apercevait du lac. La dame verte l’avait grondée. «Tu sais bien que nous devons retourner dans le lac avant que les cloches aient fini de carillonner », avait-elle dit. Un soir ott la dame verte était occupée & tresser des joncs, Neige s’éloigna encore une fois. Elle longea le chemin sinueux en sautant délicatement sur les cailloux et se retrouva devant la cléture de la ferme. 20) Alors Ned se souvint de son réve ; il souleva délicatement la couronne et la posa sur sa téte. Ily eut un bruit semblable a celui de mille draps de soie qui se déchirent, et un battement d’ailes. Le cygne disparut, et & sa place apparut une belle princesse vétue d'une robe blanche incrustée de perles et ornée de rubans de satin. Elle s’avanga vers Ned et le prit par la main. « Depuis de nombreuses et tristes années, tu es le premier voyageur qui n’ait pris que son da, dit-elle. Tous les autres ont mangé comme des goinfres, bu comme des éponges ; ils se sont entortillés dans des robes en soie et ont mis leurs bottes dans des draps de satin blanc. Par ton honnéteté, tu as rompu le maléfice de la sorcire qui m’avait endormie, et tu m’as libérée. Désormais, tu seras roi de ce chateau et moi, si cela te plait, je serai ta reine, » Elle guida Ned tout ébahi a travers le chateau, 4 présent débordant de vie et dactivité. Des cuisiniers travaillaient dans les cuisines, des valets s’affairaient de salle ensalle. Des palefreniers sortaient les chevaux, des jardiniers entretenaient les parterres de roses, des musiciens jouaient et chantaient, Ned n’arrivait pas a croire en sa bonne fortune 5 la princesse était charmante, et la couronne lui semblait bien légére a porter. Le roi Ned et sa reine vécurent heureux dans le chateau pendant trés longtemps. 202 Elle regarda a travers la barriére et elle vit des choses si intéressantes qu’elle n’entendit pas les appels de sa maitresse. Mais elle entendit la voix de Nancy, la fille de la laiterie, qui lui disait: «Quelle jolie petite vache blanche ! Doi viens-tu? » Yvon, le jeune vacher rentrait 4 la ferme avec son troupeau de vaches brunes. Tladmira la nouvelle venue. «Elle est vraiment belle » dit-il en caressant le pelage soyeux de Neige. La dame verte sentit que Neige était en danger et elle souffla vite dans son petit clairon pour qu’elle rentre tout de suite. En entendant, Nancy et Yvon regardeérent vers le lac, mais ils ne virent pas la fée au milieu des joncs. Alors, ils examinérent la petite vache blanche espérant trouver un nom gravé sur son collier; elle n’avait pas de collier. Nancy et Yvon décidérent de la mettre dans P’étable pour la nuit. Ils la firent entrer avec les autres vaches, puis ils fermérent le verrou en fer du portail. Alors, la dame verte sut que Neige était perdue, car les créatures du monde des fées ne peuvent passer La oi il y a du fer. Tristement, elle rentra au fond du lac avec son troupeau et, tandis que le son du carillon se perdait dans le lointain, une €paisse brume grise envahit le vallon. Ce soir-la, le fermier qui était trés avare se plaignit d’avoir nourrir une vache de plus. II ne voulait pas la garder, mais le lendemain matin, quand il s’apergut que Neige donnait beaucoup plus de lait que les autres vaches, il changea d’avis. «Quel bon lait bien crémeux! Je vais faire de la créme, du beurre et du fromage. — Grace a elle, vous allez devenir tiche », déclara figrement Yvon. A présent, le fermier était bien content de garder Neige. Dans les marchés les gens se ruérent pour acheter le beurre et le fromage délicieux faits avec son lait. Les années passérent et le fermier continua a s‘enrichir en vendant a prix d’or les petits veaux auxquels Neige avait donné naissance. Au début, Neige était trés contente, méme si elle se sentait étrangement Nancy et Yvon propostrent de payer nerveuse chaque soir, quand elle entendait_eux-mémes la nourriture de Neige. le carillon de ’église d’Aberdovey. Mais _Ils suppligrent le fermier, mais il était quand elle s’apercut que ses jolis petits trop avare pour se laisser attendrir. veaux blanes disparaissaient 'un aprés Ce soir-la, comme chaque soir, les autre, elle devint de plus en plus triste... __cloches d’Aberdovey se mirent 4 et elle donna de moins en moins de lait. __carillonner. Au méme moment, le fermier Nancy et Yvon Paimait tendrement. mena Neige dans un hangar pour Ja.tuer. Ils furent horrifiés le jour ott le fermier décida de vendre sa vache blanche. «Elle ne donne plus de lait, grommela-t-il. Il est temps de la tuer.» Yvon ne voulait pas voir mourir sa chere vache blanche. Il ouvrit le portail, courut au bord du lac et se jeta dans I’herbe en pleurant a chaudes larme: Quelques instants aprés, Nancy vint le rejoindre. «Yvon, murmura-t-elle soudain, regarde le lac! » Yvon leva la téte et resta bouche bée. Debout parmi les joncs, la dame verte regardait fixement la ferme. A T’instant précis ott le fermier levait sa hache pour trancher le cou de Neige, la dame verte souffla dans son clairon d'argent. La hache resta suspendue en V’air et la corde qui maintenait la petite vache se desserra. Commie le fermier restait figé sur place, incapable de faire un mouvement, Neige sen alla tranquillement. Elle sortit par le portail grand ouvert et prit le chemin qui menait au lac. La dame verte chanta doucement : « Reviens, reviens, petite vache égarée, Avec nous désormais tu vas demeurer. Ta mattresse te demande aussi De faire venir tes petits veaux ici. » Alors, Nancy et Yvon tout étonnés virent accourir de tous cétés les petits veaux blancs au grand complet! Ils se rassemblérent autour du lac et formérent une ronde. La dame verte serra sa chére petite n’avaient pas révé. on, pas du tout ! Les beuglements du petit veau noir étaient vache blanche contre son cceur, puis elle fit bien réels. le tour du lac en s'arrétant devant chaque Etce veau offert par la dame verte du veau pour le caresser. Enfin, elle s'approcha _ lac est l'ancétre de toutes les vaches noires de Nancy et Yvon en souriant, et leur dit : du pays de Galles, qui sont célébres dans le «Je veux vous remercier pour votre monde entier. gentillesse. Mais d’abord, il faut que je transforme ce veau, car il n’appartiendra plus au monde des fées. Elle posa la main sur la téte plus robuste et chantonna ces paroles : « Dépouille-toi de ta blanche parure Pour revétir un pelage obscur. » Aussitét, le veau devint noir de la tét aux pieds. La dame verte retourna dans le lac. Tous les veaux blancs et toutes les vaches blanches la suivirent. Quand les cloches d’Aberdovey rent de carillonner, ils avaient tous disparu dans le lac. Nancy et Yvon se demandaient s‘ils B= loin d'ici, vivait un roi qui était veut. Il avait onze fils et une fille appelée Elisa. Il les aimait tendrement, et Elisa et ses fréres étaient trés heureux. Un jour, hélas! le roi se remaria. Sa nouvelle femme était trés belle, mais trés méchante. Et surtout, elle détestait les enfants. , De ce jour-la, la vie d’Elisa et de ses fréres changea. Les années passtrent malgré tout et les princes grandirent en courage et en bonté, tandis qu’Elisa devenait plus belle chaque jour. La reine était terriblement jalouse. Elle ne pouvait plus supporter la présence de ces enfants qui avaient tant de qualités. Un matin, elle réveilla les onze princes de trés bonne heure et les mena au Ace moment-lA, elle entendit des battements d’ailes. Onze superbes cygnes sauvages passérent au-dessus de sa téte, puis fond du jardin. La, elle les toucha Pun se posérent majestueusement sur la plage, apras autre sur la joue et leur cria: un peu plus loin. Chaque cygne portait une «Devenez de noirs corbeaux et petite couronne dorée sur la téte. envolez-vous pour ne plus jamais revenir ! Le soleil déclina a horizon et les Mais les princes avaient le coeur si bon étoiles se mirent a briller dans le ciel que la magie de la méchante reine ne put Alors, les cygnes se dépouillérent de leurs faire tout son effet. Au lieu de se plumes et la princesse reconnut ses fréres! transformer en corbeaux, ils se changerent Elle poussa un cri de joie et courut les en onze magnifiques cygnes sauvages et rejoindre. senvolérent sans dire un mot, car les cygnes ne savent pas parler. Ensuite, la reine réveilla Elisa. Elle frotta ses beaux cheveux blonds et son doux visage avec du jus de noix et elle embrouilla sa chevelure au point qu'il était impossible de la reconnaitre. Son pére, en la voyant, s’effraya et ne reconnut pas sa fille. Croyant que c’était une inconnue qui s’était introduite dans le chateau, il la chassa. Elisa, sa fille bien-aimée, s’éloigna en pleurant 4 chaudes larmes. Elle décida de partir a la recherche de ses fréres, car elle devinait que c’était la reine qui les avait fait disparaitre. Elle marcha pendant des jours et des jours a travers champs et foréts. Finalement, Elisa arriva sur une plage. Elle se baigna et l'eau emporta la teinture brune qui la couvrait et lui rendit sa beauté. «Elisa! C’est toi? C’est vraiment toi? Quel bonheur! Tu as pu échapper a la méchante reine? » Elisa embrassa chacun de ses fréres, et leur proposa de rentrer au chateau. Les onze princes se regardérent tristement. «Impossible, Elisa. La nuit, nous redevenons des étres humains, mais dans la journée nous sommes transformés en cygnes sauvages par le pouvoir magique de lareine. Nous n’avons le droit de visiter notre pays natal qu'une fois par an. Nous sommes revenus dans l’espoir de te voir. De l'autre c6té de la mer, il y aun trés beau pays; c’est I que nous nous réfugions. Mais il nous faut traverser la mer le plus vite possible, car la nuit nos ailes disparaissent. Sur la mer, il n’y a pas une seule ile, seulement un rocher oi nous tenons a peine les uns contre les autres et oii nous passons la nuit. Nous sommes revenus ici chaque nuit, pour te chercher. — Alors, je veux partir avec vous, déclara Elisa. Ne me laissez pas seule ! » Les fréres passérent toute la nuit tresser un filet avec de l’écorce de saule et, quand les premiers rayons de soleil étincelérent sur l’océan, les onze princes se métamorphosérent en cygnes et prirent dans leur bec le filet oii Elisa s’était installée. Ils volérent ainsi toute la journée. Les cygnes avangaient lentement, de peur de laisser tomber leur sceur. Au crépuscule, ils apercurent le rocher au milieu des flots. était déja en train de tisser. Ses fréres comprirent ce qu’elle faisait pour eux et ils pleurérent d’émotion, mais en tombant sur les mains d’Elisa, les larmes des princes calmérent aussit6t ses brélures. Ainsi, jour apres jour, Elisa cueillit autres orties, les écrasa et les tissa. Un matin, le roi de ce pays vint 4 y passer prés de la caverne d’Elisa. Il fut frappé par la beauté de la jeune fille. « Qui étes-vous? » demanda-t-il. La vieille femme sourit tristement. «Il existe un moyen de sauver tes frétes, dit-elle, mais pour cela il te faudra beaucoup de courage. — Je suis préte a faire n’importe quoi! — Alors, écoute-moi bien. Vois-tu ces orties? Tu les cueilleras 4 main nue, pourtant ta peau en les touchant se couvrira dampoules. Tu les écraseras sous tes pieds nus et tu tisseras avec le fil que tu en tireras onze chemises. Quand tu les auras finies, tu les jetteras sur tes fréres, et le charme sera rompu. Mais ce n’est pas tout, du moment oii tu auras cueilli la premi&re ortie, jusqu’d ce que tes onze fréres aient revétu leurs chemises, tu ne devras pas dire un seul mot. Sinon, tes fréres mourraient! » Elisa se dépécha d’aller cueillir une brassée d’orties. Elle ressentait des brilures cuisantes, mais elle n’y fit pas attention. Puis elle porta les orties dans sa grotte. Ce soir-l, quand les onze cygnes revinrent dans la grotte, la princesse 210 D'un moment a l'autre, ils allaient redevenir des humains incapables de voler! Les onze cygnes battirent des ailes le plus vite possible et, a l’instant méme oi ils se postrent, leur plumage blanc disparut. Pendant toute la nuit, Elisa et ses fréres se serrérent les uns contre les autres pour ne pas étre emportés par les vagues. Au petit matin, les princes & nouveau transformés en cygnes continuérent leur voyage. Enfin, ils arrivérent dans leur refuge, €puisés mais sains et saufs. Ils déposérent Elisa devant une grotte. Les jours passérent. Tous les matins, les cygnes allaient chercher de la nourriture. Parfois ils rentraient en tremblant et l'un d’eux disait a la pr «Le roi de ce pays a fai Regarde, sa fléche m’a égrati Elisa aussi tremblait pour eux. Elle cherchait désespérément un moyen de les délivrer du maléfice de la reine. Un jour, en se promenant, elle entra dans un cimetiére. La, elle rencontra une vieille femme qui semblait pleine de sagesse. Elle décida de lui demander conseil. Alors elle lui raconta son histoire et la supplia: « Aidez-moi, je vous en prie! T6t ou tard, les chasseurs finiront par tuer mes fréres ! » Il voulut prendre la brassée d’orties qu'elle tenait dans les mains, mais il recula aussitét en poussant un cri de douleur. «Venez dans mon palais, dit-il. Mon médecin vous pansera les mains et les pieds, et si vous étes aussi bonne que belle, je vous prendrai pour épouse. » Elisa aurait voulu raconter son histoire, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas dire un mot sans mettre la vie de ses fréres en danger. Elle eut tout juste le temps de ramasser les dix chemises qu’elle avait terminées, et la onziéme qui était 4 moitié finie, avant que le roi ne 'emméne. Elle pleurait et le suppliait du regard, mais le roi refusa de la laisser partir. Elle était si belle ! Le roi enferma Elisa dans une chambre et fit appeler son médecin. «Elle est muette, et ses mains et ses pieds sont couverts de cloque: Pouvez-vous la soigner? — Peut-étre, répondit le docteur. En tout cas, je vais lui donner une lotion pour calmer la douleur. » Quand les deux hommes arrivérent dans la chambre, celle-ci était vide. Elisa s’était échappée ! Tous deux la suivirent jusqu’au cimetiére. Cachés derriére des tombes, ils la regardérent cueillir des orties. «Cest une sor » chuchota le médecin. lee Midas était trés riche. Il possédait le grands trésors, mais il aimait lor & la folie et voulait toujours en avoir plus. II passait des journées entiéres, enfermé dans son palais, 4 compter et recompter sa fortune. Ce jour-la, il se livrait 4 son ‘occupation favorite, lorsqu’il apergut par la . fenétre un vieil homme endormi sous un arbre. Quand I’étranger se réveilla, Midas teconnut Siléne, de la cour de Dionysos, %) . _ledieu de la vigne. Midas se sentit trés - honoré de sa visite et le régala pendant dix jours avant de le reconduire chez Dionysos, sur le mont Olympe. Ils trouvérent Dionysos dans sa vigne. «Je te suis trés reconnaissant, dit le dieu. Siléne est un vieil ami trés cher et tu lui as:témoigné une grande gentillesse. Demande-moi ce que tu veux comme. récompense et tu l’auras. » Midas n’osait pas croire & sa chance et il pensa aussitét a l’or. L’or était tout ce quil désirait, de l’or, et encore de l’or, toujours plus d’or! «Je voudrais que tout ce que je touche se change en or, répondit-il. — Le toucher d’or! J’exaucerai ton voeu, Midas. Mais tu regretteras ton avidité. Souviens-toi de mes paroles! » pa Midas était si enchanté de voir son voeu exaucé, qu’il rentra vite chez lui pour profiter de son nouveau talent. A peine ses pieds avaient-ils touché le carrosse, que celui-ci devint d’or pur! Puis sa tunique, son manteau, ses sandales se changérent aussi en or! Midas était ravi. Lorsqu’il arriva dans son palais, les portes qu'il toucha se changérent en or, tout comme les pavés de la cour. Ise rendit dans le jardin et toucha une a une les fleurs. A sa joie, toutes perdirent instantanément leur parfum et leur couleur et se changérent en fleurs d’or. «Je suis riche, riche! Je suis ’homme le plus riche du monde! criait Midas a ses serviteurs. Je vous rendrai tous riches si vous voulez! Regardez, je touche ce mur et le voila en or. Tout ce palais va devenir en or massif! » En disant cela, il caressa son cheval. Ses sabots résonnérent une demiére fois sur les pavés d'or, puis le cheval s'immobilisa, pareil & une statue d'or. Ilse dirigea alors lentement vers sa bibliothéque, car ses habits d’or commengaient a lui paraitre bien lourds, et il toucha les rayonnages et les parchemins qui se transformérent immédiatement en or sous ses yeux. «Apporte-moi 4 manger! » cria-t-ila un serviteur en riant de plaisir. by 3 ‘ Lorsque le serviteur apergut les livres en or, les rayonnages et tous les vetements en or, les D. Q colonnes en or, la peinture d’or de son maitre, il hésita, stupéfait. Il déposa la nourriture devant le roi, ainsi qu’un bol plein d’eau pour qu'il se lave les mains. Lorsque le roi Midas plongea ses Se doigts dans leau, elle se changea en a or massif. Il en edit le souffle coupé \ et prit un morceau de pain avec y ~) précaution. Aussitét il devint une Ny pépite d'or. Et quand Midas remplit son verre de vin, lui aussi se changea en or dans le gobelet... Midas commengait a se sentir trés inquiet. Un déjeuner en or! Et son diner serait certainement en or! II gémit tout haut et se leva en heurtant son serviteur. Le serviteur ne bougea pas. Il était immobile comme une statue, fixant le roi Midas de son regard d'or avec ses yeux d'or. Il était en or de la téte aux pieds! A cet instant, ses deux enfants entrérent dans la piéce. II les aimait plus que tout au monde, plus que son or. Midas essaya de les arréter. Mais ils coururent l’embrasser et se transformérent aussit6t en deux jolies statues d’or massif. Des larmes coulérent des yeux du roi. Gling! Gling! firent-elles en tombant en gouttelettes d’or sur le sol. Midas était désespéré. II se tordait les mains en pleurant. Alors, il se précipita hors du palais pour ne plus voir tout cet or. Acct instant, Dionysos lui apparut. «Alors, Midas? demanda le dieu. Que penses-tu du toucher d’or? Ton, souhait est-il satisfait? — Je suis bien malheureux ! — Bien malheureux! répéta Dionysos. N’as-tu pas tout ce que tu désires? — L'or n'est pas tout, répondit Midas. J’ai perdu mes chers enfants que j'aimais plus que tout au monde. Je vous en supplie, Dionysos, débarrassez-moi de ce terrible don. » Dionysos sourit de voir combien Midas avait changé en un seul jour. Mais ileut pitié de lui. «Va te plonger dans la rivigre qui coule derriére le palais; emporte aussi une cruche, tu en arroseras tout ce que tu voudras changer 4 nouveau. » Dionysos disparut et Midas courut jusqu’a la rivigre. Arrivé au bord, il hésita. Et si l'eau se changeait aussi en or? Il s’agenouilla lentement et prit de Veau dans le creux de sa main. Il s'en aspergea, et, peu a peu, sa tunique redevint et douce, tandis que des paillettes x glissaient dans la riviere. apportée, et qui s’ changée en or, et la plongea dans la riviére. Elle redevint une simple cruche de terre. Tout joyeux, il la remplit d’eau et courut ‘vers son palais. Son premier soin fut d’arroser les deux statues d'or qu’étaient devenus ses enfants. Aussitot, sa fille 'entoura de ses bras et le couvrit de baisers, et son fils se remit & bavarder joyeusement comme s'il n’avait jamais été changé en statue d'or... Puis Midas courut inlassablement de la rivigre au palais, plusieurs fois de suite, remplissant 4 chaque fois sa cruche pour en arroser tout ce qu'il voulait changer. Il aspergea son serviteur, puis son cheval, les murs et les sols du palais, les pavés de la cour, les rayonnages de sa bibliothéque et les fleurs du jardin. Il ne s’arréta que lorsque tout dans le palais eut retrouvé son apparence normale. Mais une chose empécha toujours le roi Midas d’oublier le toucher d’or: larrivigre qui coulait derriére le palais continua a charrier des paillettes d’or. 6tait une fois un lion et un paon qui étaient de trés bons amis. IIs n’aimaient rien tant que se rencontrer les aprés-midi d’été dans une clairiére pour manger ensemble. Un aprés-midi, le lion dévorait & belles dents un énorme morceau de viande, quand il s‘apergut que son ami creusait des trous dans le sol pour enterrer des noyaux de prunes. « Que fais-tu lé 2 dit le lion. Tu perds ton temps. » Le paon était orgueilleux. II pensait S05 qu'il savait tout mieux que personne. «Ce que tu peux étre béte | s‘écria-t-il. Tu dois étre le seul animal de la forét qui ignores que si |’on plante des noyaux de prunes, on fait pousser des arbres qui donnent de grosses prunes bien juteuses. » Le lion était trés vexé. « Je vais lui prouver que je ne suis pas si béte que ga», se dit-il. Etil enterra soigneusement les os de son morceau de viande. Quelques semaines plus tard, les deux amis se retrouvérent au méme endroit. Le paon était tout content parce que les noyaux avaient commencé 4 germer. Mais le lion eut beau grater le sol, les 0s n’avaient pas poussé | «Décidément, tu es encore plus béte que je le croyais, déclara le paon. Tout le monde sait dans la forét que les os ne poussent pas. » Le temps passa et quand les deux amis se rencontrérent & nouveau dans la clairiére, elle était garnie de pruniers chargés de fruits. Le paon criait de plaisir et faisait la roue, mais le lion était fort malheureux. Les os n’avaient pas poussé et, justement, il n’avait rien G manger. Aprés s’étre régalé de prunes succulentes, le paon remarqua fiérement: «C'est dommage que tu sois moins intelligent que moi, car moi, j‘ai toujours de quoi manger !» Mais le paon aurait dé savoir que l'orgueil est un vilain défaut. Le lion, qui en avait assez d’étre traité avec autant de mépris, bondit sur le paon et n’en fit qu’une bouchée ! Eoeentut au bord d’un lac. Chacun y vivait heureux, sans penser que cela put changer un jour. Pourtant, ce jour-la, toute la ville était'en émoi. Un monstre était sorti du lac’! De ses eaux calmes, od on allait chaque jour puiser de Peau... Cétait un dragon au corps couvert @écailles vertes, avec un cou gigantesque et une queue pointue, le plus terrible de tous les dragons! Les habitants de la ville s‘étaient immédiatement enfermés chez eux, mais méme la, ils ne se sentaient guére en sécurité. Personne n’osait plus approcher du lac. Ce dragon était si grand! Plus grand que léglise, plus grand méme que le palais du roi! Si par malheur il entrait dans la ville, rien ne pourrait l’arréter. Un soir, hélas! il quitta les eaux du lac ef se glissa dans la vase jusqu’a la Soudain, il feu et des flamme: encendres les lentement dans la rue principale, cher quelque chose. Son ceil pergant s'arrétait chaque fenétre, faisant hurler | femmes et pleurer les enfants. Méme les hommes ne pouvaient s’empécher Mais le monstre emin, son estomac om Er il envoya chercher l'homme le plus sage et le plus vieux du royaume ; ul pouvait deviner ce que le dragon cherche une-jeune pondit Balthazar. Il cherche la e et la plus belle de toutes de notre ville. C’est e roi devint tout pale; il savait qui le dragon avait choisi. De toutes les jeunes filles, la plus belle et la plus pure était sa fille, la princesse Sabra. «Jamais,’cria le roi, jamais je ne donnerai ma fille un dragon! » ombée de la nuit, Maisa iin TT 1} oe oo 2k JITIIIIIIIY Se 908 Le roi était désespéré a l'idée de er sa propre fille 4 ce monstre, mais ‘il ne pouvait pas laisser détruire toute la ville et il fat obligé de céder. On conduisit en cortége la jeune princesse hors des murs d’enceinte, puis on Vattacha 4 un pieu de bois et.on la laissa seule. Dulac, le dragon sentit sa | présence; il arriva en volant et en | courant, & la maniére des dragons, et son ombre immense cacha le soleil. Son souffle brilait déja la pointe des cheveux de la princesse... Soudain, un chevalier approcha & toute allure sur son cheval. Cétait Georges, le plus vaillant chevalier du royaume. II revenait d'un lointain voyage et avait appris ce qui se passait. Courageusement, | il fit face au dragon et le brava: « Arréte-toi ! cria-t-il. Je suis Georges, le vaillant chevalier, et si tu veux t’emparer de la princesse, tu devras d’abord te battre avec moi ! » Aussitét, le dragon cracha un jet de flammes en direction de linsolent chevalier, mais le feu roussit to laselle de son cheval. étriers, brandit sa lance, et s’él galop vers le monstre. Le dragon attrapa la lance dans sa gueule et Tenvoya au loin, puis il fit tomber Georges qui perdit son casque. Tl n’avait plus de lance, mais il avait encore sa hache. Illa brandit deux mains et frappa de toutes ses forces la poitrine du dragon, mais sa * peau était si dure que la hache se brisa ! Le dragon se mit alors & fouetter le chevalier de tout le poids de sa grande queue. Heureusement, Georges: avait encore son épée. Il la leva aus haut qu'il put, s’élanca vers le d enfonga ’épée entre deux écailles plus profond du cceur du monstre. Le monstre se mit a trembler, fit quelques pas et s’écroula en grondant. Le chevalier s’approcha courageusement et, d'un coup d’épée, lui trancha la téte. Le dragon était bien mort! TYPFT ESET III r4 rd 4 r4 r4 & 4 4 4 4 4 4 Alors, les habitants de la ville, qui étaient restés cachés jusque-la, {| sortirent en courant et acclamérent le vaillant chevalier. Le roi arriva a leur suite et le félicita chaleureusement. «Choisis ta récompense, brave chevalier, lui dit-il en serrant sa fille dans ses bras. Quel que soit ton désir, je texaucerai! — Sire, répondit Georges. Je suis YYTTYYTYT TON rYYTTYTY pobbddrdbrddbh dodo doddbidissdidadidid, UIE Ad. aussi difficile a satisfaire que le dragon. Je vous demande la main de votre fille, je n’ai pas d’autre désir. » Le roi accepta immédiatement, et sa fille aussi, car tous deux avaient été séduits par le courage du chevalier. Peu de temps apres, on célébra leurs|? noces dans lallégresse générale, et personne n’oublia jamais le combat de Georges et du dragon ! Une aventure du marin breton Yves Le Tac. Elle ne fait yraiment que des bétises ! HISTOIRES Qui va dévorer la miche de pain? Kami a une passion, les chats. Saura-t-il se défendre contre le rat géant ? En tous cas, il le s J croyait. De nouvelles aventures au pays Jusqu'au jour 08... de la magic. Le gentil marchand s'est fait voler ses bonnets de nuit, VAiWwwEq SSF ) NA Ne 1 5 3 ig ad

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