Diagnostic Agropastoral

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ISTOM

Ecole Supérieure d’Agro-Développement International


Mémoire de fin d’études
4 Rue Joseph Lakanal, 49000 Angers Cedex
Tél. : 02 53 61 84 60 Télécopie : 01 30 75 62 61 [email protected]

Mémoire de fin d’études


Diagnostic agropastoral et transition agroé cologique de
la zone cotonnière du Bénin :
Cas de la mécanisation et motorisation dans trois
terroirs villageois des régions de l’Alibori, Borgou et
Collines

KOCH, Loïc
Promotion 104

Stage effectué à Montpellier, France et à Cotonou, Kandi, Parakou, Savalou, Bénin


Du 30/05/18 au 30/09/18
Au sein du CIRAD – UMR Aïda et de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin

Maître de stage : BALARABE Oumarou


Tuteur pédagogique : DURAND Claire

Mémoire de fin d’études soutenu en Novembre 2018


Résumé

Au Bénin, l’agriculture occupe une place importante. Dans ce secteur, la filière coton est
considérée comme un pilier en raison de sa présence importante et de son organisation. Cette
culture garantit un revenu fixe à tous les producteurs en groupement. Elle permet aussi le
développement d’infrastructure et l’investissement dans la mécanisation et les prestations de
services. Le coton représente près de 60% de la filière industrielle. Elle est donc importante
pour la société en termes d’emploi et de revenu.
La zone cotonnière s’étend principalement des communes de Banikoara et Kandi jusqu’à celle
de Savalou. L’intensification des productions est plus particulièrement présente dans le nord de
la région d’Alibori où la culture de rente est le coton. Mais le prix de vente des productions est
aussi très fluctuant, ce qui peut représenter un risque. Les principales contraintes de production
que l’on retrouve sont la baisse de la fertilité des sols, la disponibilité en eau et en terre agricole
ainsi que le changement climatique. D’un point de vue financier, les difficultés sont les coûts
croissants des intrants et de MO1. Cependant comme les coûts de mise en place d’une culture
de coton sont faibles en comparaison avec les autres cultures cela représente un avantage pour
le développement de celle-ci (Blein R. et al., 2008). Même si celle-ci est une forte
consommatrice d’intrants et de travail du sol. Une pratique culturale incontournable
actuellement au Benin. (Wennink B. et al., 2013).
La volonté d’intensifier les productions créé une pression de plus en plus importante sur la
fertilité des sols. C’est à cet effet que le gouvernement a créé des projets tel que celui de
TAZCO 2 dans lequel j’ai réalisé mon étude. Ce projet a pour objectif de promouvoir la
transition agroécologique au sein de la zone cotonnière à travers différentes pratiques.
Afin de mieux comprendre les pratiques actuelles, les contraintes du terrain et les stratégies des
producteurs, le projet TAZCO a mis en place un diagnostic agropastoral. Ce diagnostic se veut
être un outil de compréhension et d’analyse du milieu humain et physique de cinq principales
communes (Banikoara, Kandi, Ouassa Pehunco, Parakou et Savalou) à travers le Bénin. Ces
cinq communes sont situées entre le nord et le sud de la zone cotonnière dans les départements
de l’Alibori, l’Atakora, Borgou et Les Collines afin de permettre une compréhension générale
de cette zone et une meilleure diffusion des innovations agroécologiques. Chacune de ces
communes possèdent deux villages pilotes pour le projet et les expérimentations.
L’étude par la typologie des exploitations agricoles réalisée sur les villages d’Angaradébou
(Kandi), Komiguéa (Parakou) et Damé (Savalou) vient compléter ce diagnostic. Celle-ci est
couplée à une analyse des atouts et contraintes pour une mécanisation/motorisation. Cette
typologie permet de comprendre l’état de mécanisation à travers cette zone afin de favoriser
une meilleure intégration et une utilisation durable de celle-ci. Ce diagnostic agropastoral
s’inspire des concepts du système agraire (Jouve P. et Tallec M., 1994) ainsi que du système
productif (Badouin R., 1987).

La méthodologie utilisée est une typologie des exploitations agricoles avec une approche
qualitative et quantitative sur trois terroirs. Les résultats de ces typologies mettent en évidence
des différences entre les producteurs. Des pistes de mécanisation/motorisation durable sont
proposées avec du matériel adapté pour les opérations les plus consommatrices en MO en
fonction du terroir, des machines déjà présentes, de la superficie totale emblavée et de coton et
de la disponibilité en MO familiale. Des suggestions sont faites pour une meilleure intégration
du matériel afin de le gérer collectivement. Ces recommandations doivent permettre une

1 Main d’œuvre
2 Transition Agro-écologique en Zone Cotonnière du Bénin

2
meilleure diffusion de la mécanisation/motorisation auprès des acteurs du projet ainsi que des
acteurs locaux.

Mots clés : Mécanisation et/ou motorisation durable, Typologie des exploitations agricoles,
Diagnostic, Traction animale, Tracteur, Actifs agricoles familiaux, Gestion de la fertilité des
sols, Agrosystème, Système de culture, Système de production, Agriculture durable,
Agroécologie.

Summary :

Agriculture occupies an important place in Benin. In this sector, the cotton is considered as one
of the pillars of agriculture by its recurrent presence and organization. This sector guarantees a
fixed income per ton for all producers in a group. It also allows the development of
infrastructure and investment in mechanization and the services. This sector represents nearly
60% of the industrial sector, so it is important in term of employment and income.
The Beninese cotton zone extends from Banikoara and Kandi to Savalou. A greater
intensification of production can be observed mainly in the north of the Alibori region where
the cash crop is cotton. But the selling price is fluctuating which can be a risk. The main
constraints the main production constraints are the declining soil fertility, the availability of
water and agricultural land and the climate change. From a finance point of view, the difficulties
are the rising inputs price and manual labor. However, since setting up a cotton crop is less
expensive compared with other cultures its represent an advantage for the development of
cotton (Blein R. et al., 2008). Even if it a culture that consumes a lot of inputs and tillage. This
last point has become an essential cultural operation in Benin (Wennink B. et al., 2013).
The intensification research is creating an increasing pressure on soil fertility. Therefore, the
government is creating projects such as TAZCO to promote the agro-ecological transition of
the Benin cotton zone through different practices. To better understanding of current practices,
field constraints and producers' strategies, the TAZCO project has set up an agropastoral
diagnosis. This diagnosis is intended to be a tool for understanding and analyzing the human
and physical environment of five main areas (Banikoara, Kandi, Ouassa Pehunco, Parakou and
Savalou) throughout Benin. Each of these municipality has two pilot villages for the project
and its experiments. These five municipality are located between North and South Benin in the
departments of Alibori, Atakora, Borgou and Les Collines allowing a better general
understanding of the cotton zone and a better dissemination of agro-ecological innovations. The
study by farms typology carried out on the villages of Angaradébou (Kandi), Komiguéa
(Parakou) and Damé (Savalou) completes this agropastoral diagnosis. It is coupled with an
analysis of strengths and constraints for a mechanization / motorization. This typology was
made to better understand the state of mechanization across the cotton zone in order to promote
better integration and sustainable use of these. This agro-pastoral diagnosis is inspired by the
concepts of the agrarian system (Jouve P. and Tallec M., 1994) and the production system
(Badouin R., 1987).

In relation to the methodology used is studying the typology of farms with a qualitative and
quantitative approach on three soils (Angaradébou, Komiguéa and Damé). These typologies
highlight differences between producers. Depending on the soil, the type of machineries
present, the total area sowed and of cotton, the availability of family labor force, tracks of
mechanization and sustainable motorization are proposed with equipment adapted to the most
consumptive cultural operations in work force. Suggestions are made for a better integration of
the material to collectively manage large equipment. These recommendations should allow

3
better dissemination of the mechanization / motorization to the players of the project in order
to facilitate integration and distribution to local stakeholders.

Key words: Mechanization and / or sustainable motorization, Typology of farms, Diagnosis,


Animal traction, Tractor, Farm family assets, Soil fertility management, Agrosystem, Cropping
system, Production system, Sustainable agriculture, Agroecology.

Resumen :

La agricultura ocupa un lugar importante en Benin. En esta área, el sector del algodón es
considerado como uno de los pilares de la agricultura porque se destaca por su organización y
su presencia importante. Este garantiza un ingreso fijo por tonelada para todos los productores
de un grupo. También permite el desarrollo de infraestructura e inversión en mecanización y
servicios. Este sector representa casi el 60% del sector industrial (el sector del algodón teje su
red en Benin), por lo tanto, es importante en términos de empleo e ingresos.
La zona algodonera se extiende principalmente desde Banikoara - Kandi a Savalou. Una mayor
intensificación de la producción se observa en el norte de la región de Alibori donde el cultivo
comercial es el algodón. Pero el precio de venta puede fluctuar lo que representa un riesgo. Las
principales restricciones productivas son la disminución de la fertilidad del suelo, la
disponibilidad del agua y de las tierras agrícolas y el cambio climático. De un punto de vista
financiero, las principales dificultades encontradas son el aumento de los precios de los insumos
y de mano de obra. Sin embargo el bajo costo para establecer un cultivo de algodón comparado
con los otros cultivos favorece su desarrollo (Blein R. et al., 2008) aunque este cultivo consume
muchos entrantes y trabajo del suelo. Este último punto se ha convertido en una operación
cultural esencial en Benin (Wennink B. et al., 2013).
Esta investigación de intensificación está creando una presión creciente sobre la fertilidad del
suelo. Por esta razón, el gobierno decidió crear proyectos como TAZCO para promover la
transición agroecológica de la zona algodonera de Benin a través de diferentes prácticas. Para
entender mejor las prácticas actuales, las limitaciones de campo y las estrategias de los
productores, el proyecto TAZCO ha establecido un diagnóstico agropastoral. Este diagnóstico
pretende ser una herramienta para comprender y analizar el entorno humano y físico de cinco
municipios principales (Banikoara, Kandi, Ouassa Pehunco, Parakou y Savalou) en todo Benin.
Cada uno de estos municipios tiene dos pueblos pilotos para el proyecto y sus experimentos.
Los municipios están ubicados entre el norte y el sur de Benin en los departamentos de Alibori,
Atakora, Borgou y Les Collines para permitir una mejor comprensión general de la zona de
algodón y una mejor difusión de las innovaciones agroecológicas. El estudio de la tipología de
fincas llevada a cabo en los pueblos de Angaradébou (Kandi), Komiguéa (Parakou) y Damé
(Savalou) completa este diagnóstico agropastoral. Este estudio es acoplado a un análisis de
fuerzas y limitaciones para la mecanización y motorización. Esta tipología permite comprender
mejor el estado de la mecanización / motorización en la zona algodonera para promover una
mejor integración y un uso sostenible de estos. Este diagnóstico agro-pastoral está inspirado en
los conceptos del sistema agrario (Jouve P. y Tallec M., 1994) y del sistema de producción
(Badouin R., 1987).
La metodología utilizada es la tipología de fincas con un enfoque cualitativo y cuantitativo en
tres suelos específicos (Angaradébou, Komiguéa y Damé). Estas tipologías resaltan las
diferencias entre los productores. Se propusieron pistas de mecanización / motorización
sostenible con equipo adaptado a las operaciones culturales de mayor consumo en fuerza laboral
según su área total sembrada y del algodón, sus niveles de maquinaria y su disponibilidad de
mano de obra familiar. Se hacen sugerencias para una mejor integración de los materiales

4
sostenibles con el fin de gestionar colectivamente grandes equipos. Estas recomendaciones
deberían permitir una mejor difusión de la mecanización / motorización a los actores del
proyecto para permitir una mejor integración y distribución de estos con los interesados locales.

Palabras clave: Mecanización y / o motorización sostenible, Tipología de fincas, Diagnóstico,


Tracción animal, Tractor, Activos familiares de granjas, Manejo de la fertilidad del suelo, Agro
sistema, Sistema de cultivo, Sistema de producción, Agricultura sostenible, Agroecología.

5
Table des matières

Résumé ....................................................................................................................................... 2
Summary .................................................................................................................................... 3
Resumen ..................................................................................................................................... 4
Table des illustrations................................................................................................................. 8
Liste des abréviations et des sigles ........................................................................................... 11
Remerciements ......................................................................................................................... 13
Définitions ................................................................................................................................ 14
Partie 1 : Introduction ............................................................................................................... 17
I. Contexte national .................................................................................................... 17
II. Objectifs du projet .................................................................................................. 18
III. Introduction sur les quatre objectifs de ma mission et de ma problématique ........ 18
Partie 2 : Présentation de la zone d'étude ................................................................................. 19
I. Contexte.................................................................................................................. 19
1. Présentation de la zone d’étude générale ............................................................... 19
2. Choix des trois communes retenues ....................................................................... 19
II. Histoire et évolution de la mécanisation locale ...................................................... 19
1. Subvention et projet................................................................................................ 19
2. Manuel, traction animale et tracteur ....................................................................... 20
Partie 3 : Cadre conceptuel et méthodologique ........................................................................ 20
I. Cadre du projet et concept ...................................................................................... 20
1. Cadre national dans lequel s’inscrit le projet ......................................................... 20
2. Objectifs ................................................................................................................. 21
2.1. Objectif du diagnostic agropastoral ........................................................... 21
2.2. Objectif du diagnostic mécanisation dans le diagnostic agropastoral ....... 21
3. Concept du projet ................................................................................................... 22
3.1. Quatre concepts différents, quatre objectifs différents .............................. 22
3.2. Clarification conceptuelle typologique...................................................... 24
II. Démarche méthodologique..................................................................................... 24
1. Choix des communes et villages pilotes ................................................................ 24
1.1. Choix des communes ................................................................................. 24
1.2. Comparaison des villages par communes .................................................. 25
1.3. Choix du village......................................................................................... 27
2. Méthodologie de collecte de données .................................................................... 28
2.1. Bibliographie ............................................................................................. 28
2.2. Méthodologie des entretiens aux producteurs ........................................... 29
2.3. Méthodologie des échantillonnages........................................................... 29
2.4. Méthodologie des focus group .................................................................. 31
2.5. Méthodologie de la lecture de paysage...................................................... 32
2.6. Méthodologie des entretiens aux personnes ressources ............................ 32
3. Méthodologie d’analyse des résultats .................................................................... 33
3.1. Compilation et uniformatisation des données ........................................... 33
3.2. Codage des données................................................................................... 34
3.3. Réalisation de l’ACP par le logiciel SPSS ................................................ 34
3.4. Méthode d’extraction de l’ACP ................................................................. 34
3.5. Interprétation de l’ACP ............................................................................. 35

6
Partie 4 : Résultats et discussion .............................................................................................. 35
I. Typologie des exploitations agricoles ..................................................................... 35
1. Typologie................................................................................................................ 35
2. Choix des variables pour les typologies ................................................................. 35
3. Typologie des villages et typologie générale ......................................................... 37
3.1. Typologie d’Angaradébou ......................................................................... 37
3.2. Typologie Komiguéa ................................................................................. 43
3.3. Typologie Damé ........................................................................................ 51
3.4. Typologie générale .................................................................................... 60
4. Comparaison des différentes typologies ................................................................. 70
5. Atouts et contraintes des différents groupes typologiques ..................................... 73
5.1. Angaradébou .............................................................................................. 73
5.2. Komiguéa................................................................................................... 75
5.3. Damé.......................................................................................................... 77
5.4. Générale ..................................................................................................... 79
6. Présentation des formes de mécanisation/motorisation et comparaison de leurs
rentabilités .............................................................................................................. 80
6.1. Présentation des différentes formes de mécanisation/motorisation
rencontrées ................................................................................................. 80
6.2. Présentation des différentes origines de la mécanisation/motorisation ..... 81
6.3. Rentabilité en fonction de la surface et des prix des prestations ............... 82
II. Recensement des opérations culturales nécessitant un appui en
mécanisation/motorisation et suggestions pour permettre une intensification ........ 84
1. Opérations culturales .............................................................................................. 84
1.1. Fortes consommatrices en MO .................................................................. 84
1.2. Dépendantes du climat............................................................................... 85
2. Propositions d’équipements ................................................................................... 85
3. Propositions de modes d’utilisations à introduire .................................................. 87
3.1. Achat, location et prestations de services .................................................. 87
3.2. Accessibilités aux équipements ................................................................. 88
III. Conduite de leurs Itinéraires Techniques (ITK) ...................................................... 89
1. Suggestion de modalités pour une meilleure intégration de la
mécanisation/motorisation...................................................................................... 89
2. Suggestion de formes d’organisations collectives.................................................. 91
Partie 5 : Conclusion et ouverture ............................................................................................ 93
I. Pistes d’améliorations de la fertilité des sols ........................................................... 93
1. Diminution du travail du sol................................................................................... 93
1.1. Labour de la ligne de semis ....................................................................... 93
1.2. Technique du semis direct ......................................................................... 93
1.3. Couvert végétal .......................................................................................... 93
2. Diminution des intrants chimiques ......................................................................... 93
3. Apport organique.................................................................................................... 94
4. Agroforesterie......................................................................................................... 94
II. Intensification par une mécanisation/motorisation durable ..................................... 94
III. Ouverture ................................................................................................................. 94

Bibliographie ............................................................................................................................ 95
Table des annexes................................................................................................................... 101

7
Table des illustrations

Figure 1 : Assolement et Productivité des principales cultures d’Angaradébou (KOCH L., 2018)
.................................................................................................................................................. 37
Figure 2 : Assolement et Productivité des principales cultures de Komiguéa (KOCH L.,
2018)......................................................................................................................................... 43
Figure 3 : Assolement et Productivité des principales cultures de Damé (KOCH L., 2018) ... 52
Figure 4 : Assolement et Productivité des principales cultures de trois villages de la zone
cotonnière béninoise (KOCH L., 2018) ................................................................................... 61

8
Tableau 1 : Comparatif du potentiel mécanisation/motorisation des villages pilotes de Kandi
(KOCH L., 2018) ..................................................................................................................... 26
Tableau 2 : Comparatif du potentiel mécanisation/motorisation des villages pilotes de Parakou
(KOCH L., 2018) ..................................................................................................................... 26
Tableau 3 : Comparatif du potentiel mécanisation/motorisation des villages pilotes de Savalou
(KOCH L., 2018) ..................................................................................................................... 27
Tableau 4 : Synthèse des objectifs de stage, de la méthodologie employée et des résultats
attendus. (KOCH L., Termes De Référence stage motorisation durable – TAZCO, 2018)..... 33
Tableau 5 : Synthèse des variables typologiques retenues par village (KOCH L., 2018) ....... 37
Tableau 6 : Statistiques descriptives d’Angaradébou (KOCH L., 2018) ................................. 38
Tableau 7 : Matrice de corrélation entre les variables retenues pour Angaradébou (KOCH L.,
2018)......................................................................................................................................... 39
Tableau 8 : Variance totale expliquée de l’ensemble des variables issues de la méthode
d’extraction (ACP) pour Angaradébou, (KOCH L., 2018) ..................................................... 40
Tableau 9 : Matrice des composantes après rotation avec la méthode Varimax et normalisation
de Kaiser d’Angaradébou (KOCH L., 2018) ........................................................................... 40
Tableau 10 : Présentation des itérations déduites de l’analyse par SPSS pour Angaradébou
(KOCH L., 2018) ..................................................................................................................... 41
Tableau 11 : Présentation des caractéristiques générales et spécifiques des différents types de
la typologie d’Angaradébou (KOCH L., 2018)........................................................................ 41
Tableau 12 : Présentation des caractéristiques communes et divergentes en fonction des types
de la typologie d’Angaradébou (KOCH L., 2018) ................................................................... 42
Tableau 13 : Statistiques descriptives de Komiguéa (KOCH L., 2018)................................... 45
Tableau 14 : Matrice de corrélation entre les variables retenues pour Komiguéa (KOCH L.,
2018)......................................................................................................................................... 46
Tableau 15 : Variance totale expliquée de l’ensemble des variables issues de la méthode
d’extraction (ACP) pour Komiguéa, (KOCH L., 2018) ........................................................... 47
Tableau 16 : Matrice des composantes après rotation avec la méthode Varimax et normalisation
de Kaiser de Komiguéa (KOCH L., 2018) ............................................................................... 47
Tableau 17 : Présentation des itérations déduites de l’analyse par SPSS pour Komiguéa (KOCH
L., 2018) ................................................................................................................................... 48
Tableau 18 : Présentation des caractéristiques générales et spécifiques des différents types de
la typologie de Komiguéa (KOCH L., 2018) ........................................................................... 48
Tableau 19 : Présentation des caractéristiques communes et divergentes en fonction des types
de la typologie de Komiguéa (KOCH L., 2018) ...................................................................... 50
Tableau 20 : Statistiques descriptives de Damé (KOCH L., 2018) .......................................... 53
Tableau 21 : Matrice de corrélation entre les variables retenues pour Damé (KOCH L.,
2018)......................................................................................................................................... 54
Tableau 22 : Variance totale expliquée de l’ensemble des variables issues de la méthode
d’extraction (ACP) pour Damé, (KOCH L., 2018) .................................................................. 55
Tableau 23 : Matrice des composantes après rotation avec la méthode Varimax et normalisation
de Kaiser de Damé (KOCH L., 2018) ...................................................................................... 56
Tableau 24 : Présentation des itérations déduites de l’analyse par SPSS pour Damé (KOCH L.,
2018)......................................................................................................................................... 56
Tableau 25 : Présentation des caractéristiques générales et spécifiques des différents types de
la typologie de Damé (KOCH L., 2018) .................................................................................. 57
Tableau 26 : Présentation des caractéristiques communes et divergentes en fonction des types
de la typologie de Damé (KOCH L., 2018) ............................................................................. 59
Tableau 27 : Statistiques descriptives de la typologie générale (KOCH L., 2018) .................. 62

9
Tableau 28 : Matrice de corrélation entre les variables retenues pour la typologie générale
(KOCH L., 2018) ..................................................................................................................... 63
Tableau 29 : Variance totale expliquée de l’ensemble des variables issues de la méthode
d’extraction (ACP) pour la typologie générale, (KOCH L., 2018) .......................................... 64
Tableau 30 : Matrice des composantes après rotation avec la méthode Varimax et normalisation
de Kaiser de la typologie générale (KOCH L., 2018) .............................................................. 65
Tableau 31 : Présentation des itérations déduites de l’analyse par SPSS pour la typologie
générale (KOCH L., 2018) ....................................................................................................... 65
Tableau 32 : Présentation des caractéristiques générales et spécifiques des différents types de
la typologie générale (KOCH L., 2018) ................................................................................... 66
Tableau 33 : Présentation des caractéristiques communes et divergentes en fonction des types
de la typologie générale (KOCH L., 2018) .............................................................................. 69
Tableau 34 : Présentation des atouts et contraintes en fonction des types typologiques
d’Angaradébou (KOCH L., 2018) ............................................................................................ 75
Tableau 35 : Présentation des atouts et contraintes en fonction des types typologiques de
Komiguéa (KOCH L., 2018) .................................................................................................... 77
Tableau 36 : Présentation des atouts et contraintes en fonction des types typologiques de Damé
(KOCH L., 2018) ..................................................................................................................... 78
Tableau 37 : Présentation des atouts et contraintes en fonction des types typologiques de la
typologie générale (KOCH L., 2018) ....................................................................................... 80
Tableau 38 : Synthèse de l’ensemble des formes de mécanisation/motorisation rencontrées et
dominantes sur les trois villages ainsi que les types d’opérations culturales mécanisé/motorisé
(KOCH L., 2018) ..................................................................................................................... 81
Tableau 39 : Amortissement des coûts d’acquisitions de la traction animale durant cinq ans sur
Angaradébou (KOCH L., 2018, données Oscar KINDEMIN, 2018) ...................................... 82
Tableau 40 : Présentation du cumul des coûts sur cinq ans de l’utilisation de la traction animale
en prestation de services en fonction de la surface (KOCH L., 2018, données Oscar
KINDEMIN, 2018) .................................................................................................................. 83
Tableau 41 : Présentation du cumul des coûts sur cinq ans de l’utilisation du tracteur en
prestation de services en fonction de la surface (KOCH L., 2018, données Oscar
KINDEMIN) ............................................................................................................................ 83
Tableau 42 : Représentation de la MO moyenne nécessaire en fonction des opérations culturales
de l’ensemble de l’échantillon (KOCH L., 2018) .................................................................... 85
Tableau 43 : Suggestions d’équipements en fonction de la taille de l’exploitation agricole afin
de permettre le développement et l’intensification du secteur agricole (KOCH L., 2018) ...... 87
Tableau 44 : Suggestions de modalités permettant une meilleure intégration de la
mécanisation/motorisation (KOCH L., 2018) .......................................................................... 91
Tableau 45 : Suggestions de formes d’organisations collectives pour les gros équipements
(KOCH L., 2018) ..................................................................................................................... 92

10
Liste des abréviations et sigles

- A1 ; A2 ; … : Année 1, Année 2, …
- AC : Agriculture de Conservation
- ACP : Analyse en Composantes Principales
- AFD : Agence Française du Développement
- AIC : Association Internationale du Coton
- BRF : Bois Raméal Fragmenté
- CEDEAO : Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest
- CEMA : Coopérative d’Exploitation de Machine Agricole
- CES : Conservation des Eaux et des Sols
- CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
- CPCA : Centre de Promotion de la Culture Attelée
- CUMA : Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole
- CVPC : Coopérative Villageoise de Producteur de Coton
- DDAEP : Direction Départementale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
- ENTE : Ecole Nationale des Techniciens de l’Equipement
- et al. : et collaborateurs
- etc. : et cætera
- FAO : Food and Agriculture Organization
- FCFA : Franc de la Communauté Financière en Afrique
- FIDA : Fonds International de Développement Agricole
- GIAE : Gestion Intégrée de l’Agriculture et l’Elevage
- GIFS : Gestion Intégrée de la Fertilité de Sols
- GV4 : Groupement numéro 4
- GVanacarde : Groupement d’anacarde
- GVcoton : Groupement de coton
- GVmaïs : Groupement de maïs
- GVsoja : Groupement de soja
- h : Heure
- ha : hectare
- IFDC : International Fertilizer Development Center
- INRAB : Institut National de Recherche Agricole du Bénin
- INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
- ISTOM : Institut Supérieur des Territoires d’Outre-Mer
- ITK : Itinéraire Technique
- Km : Kilomètre
- M. : Monsieur
- MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
- mm : Millimètre
- MO : Main d’œuvre
- n : Quantité n d’analyse, de participants,…
- ODD : Objectifs du Développement Durable
- OP : Organisation de Producteur
- PIB : Produit Intérieur Brut
- R&D : Recherche et Développement
- RMM : Responsable Mécanisation Motorisation
- SAS/ASSIST : Logiciel d’analyse statistique
11
- SD : Semis Direct
- SPSS : Statistical Package for the Social Sciences
- TAZCO : Transition Agro-écologique en Zone Cotonnière du Bénin
- TDR : Termes De Référence
- t/ha : Tonne par hectare
- UPR Aïda : Unité Propre de Recherche Agro-écologie et intensification durable des
cultures annuelles
- WOCAT : World Overview of Conservation Approaches and Technologies
- 1/3, 1/4 : Un tiers, un quart
- % : Pourcentage
- € : Euros
- +++ : Présence importante
- + : Présence mais moins importante
- - : Absence

12
Remerciements :

Dans un premier temps, je souhaite remercier mes parents Florence et Christophe KOCH ainsi
que mes sœurs de m’avoir permis de réaliser ces longues études. Ces études m’ont permis de
réaliser des stages très intéressants à l’étranger et de développer mon ouverture d’esprit. Je les
remercie aussi de m’avoir toujours soutenu à travers mon parcours scolaire et de m’avoir
toujours encouragé.

Je remercie aussi ma copine Julie BEAUDOIRE pour sa patience et son soutien moral précieux
durant la rédaction de mon mémoire.

Je remercie également ma tutrice de stage de l’ISTOM 3, Madame Claire DURAND, qui a su


répondre à mes diverses demandes lors de la rédaction de mon mémoire.

Je remercie Monsieur Marc OSWALD de m’avoir guidé le temps qu’un tuteur de l’ISTOM me
sois affilié.

Je remercie mon maître de stage du CIRAD, Monsieur Oumarou BALARABE, qui a su


m’accompagner et me soutenir sur le terrain afin de permettre un bon encadrement de mission.

Je remercie également Madame Christine CASINO et toute l’équipe de l’UPR AÏDA 4 au


CIRAD pour leur accueil et leur accompagnement dans les démarches administratives pour le
départ sur le terrain.
Je remercie Monsieur Michel HAVARD pour son aide à la structuration de mon guide
d’entretien.
Je remercie toutes les personnes sur place qui ont permis le bon déroulement de ma mission,
soit les interprètes, les ingénieurs de terrain, les chefs de groupements, tous les producteurs
rencontrés, Madame Kadidiatou DIAKITE, etc.

Je remercie aussi mes amis istomiens qui m’ont permis de vivre une bonne vie étudiante durant
ses 6 dernières années et de leurs soutiens.

3 Institut Supérieur des Territoires d’Outre-Mer


4 Unité Propre de Recherche Agro-écologie et intensification durable des cultures annuelles

13
Définitions

Actifs agricoles familiaux/famille : « R. Gasson et al. [1988] rappellent cependant que la


famille reste non seulement un concept « subjectif » mais aussi un « phénomène temporaire »,
la famille étant continuellement engagée dans une dynamique cyclique de génération,
maturation, déclin et régénération. A. Tchayanov [1925 (Ed. 1990)] avait d’ailleurs déjà
souligné cette dynamique cyclique de la famille et son impact sur la dynamique de l’exploitation
agricole familiale (Darpeix A., 2010). »

Agriculture durable : « La gestion réussie des ressources pour l’agriculture pour satisfaire
l’évolution des besoins de l’homme, tout en maintenant ou en améliorant la base des ressources
naturelles et en évitant la dégradation de l’environnement. Elle devrait conserver et protéger les
ressources naturelles et permettre la croissance économique à long terme par la gestion de toutes
les ressources exploitées à des rendements durables (Zahm F., Alonso Ugaglia A., et al., 2015).
»

« C’est l’habileté d’un système agricole de maintenir sa production à travers le temps sous
l’influence des pressions sociales et économiques (Francis A.C., Butler C.F., King D.L., 1990).
»

« Une agriculture durable c’est une agriculture qui assure la conservation et l’utilisation des
ressources internes et externes aussi efficacement que possible, est écologiquement saine
(améliore l’environnement naturel et n’y provoque aucune nuisance), est économiquement
viable en ce qu’elle assure des revenus raisonnables relatifs aux investissements agricole
(Prasad R., Power J.F., 1936). »

Agroécologie : « Pratique d’intensification écologique ou d’intensification durable, en mettant


l’accent sur les priorités d’accroissement de la productivité de la terre et du travail et de
l’augmentation des revenus des agricultures familiales. Il s’agira donc concrètement de la
mobilisation des processus écologiques dans la production agricole. L’utilisation raisonnable
où les efforts d’utilisation soustractive des intrants chimiques par des substituants organiques
en feront partie. Enfin, l’optimisation de la mécanisation ou de la petite motorisation, ou bien
des systèmes de gestion d’irrigation sont également prises en compte dans la mesure où ces
technologies sont raisonnées et adaptées aux besoins et capacités des exploitations familiales
(CIRAD5, 2018). »

Agrosystèmes : « Ce sont des systèmes artificiels créés par l’Homme depuis l’invention de
l’agriculture en vue de la satisfaction de ses besoins en produits alimentaire et autres produits
de la terre. Il s’agit de systèmes simplifiés en comparaison avec les écosystèmes naturels et par
conséquent fragiles et instables. Ils sont donc parfois privés d’autorégulation, ce qui nous oblige
à intervenir fréquemment dans leur fonctionnement par la fertilisation, les travaux du sol, la
lutte contre les pestes, le désherbage, etc afin de leur apporter une certaine stabilité pour assurer
une certaine production plus ou moins stable (Nahal I., 1998). »

5 Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

14
Agrosystème villageois : « Organisation adoptée par une communauté villageoise pour
exploiter son espace, gérer ses ressources et subvenir à ses besoins (Jouve P., Tallec M.,
1994). »

Diagnostic : « Un diagnostic c’est un jugement porté sur une situation à partir de l’analyse
d’indicateurs ou de paramètres. Toute intervention en milieu rural repose sur une analyse
explicite ou implicite de la situation qui permet d’identifier des facteurs défavorables et de
proposer des actions modifiant ces facteurs (Cirad, Gret, France-MAE., 2002). »

Echantillonnage : « L’échantillonnage est la phase qui consiste à sélectionner les individus


que l’on souhaite interroger au sein de la population de base (Kherri A., 2013). »

Exploitation agricole : « Unité de production agricole dont les éléments constitutifs sont la
force de travail (familiale et salariée), les surfaces agricoles, les plantations, le cheptel, les
bâtiments d’exploitation, les matériels et l’outillage. C’est le lieu où le chef d’exploitation
combine ces diverses ressources disponibles et met ainsi en œuvre son système de production
agricole (Dufumier M., 1996). »

Filière : « La filière désigne couramment l'ensemble des activités complémentaires qui


concourent, d'amont en aval, à la réalisation d'un produit fini. La filière intègre en général
plusieurs branches (Insee., 2018). »

Gestion de la fertilité : « On a longtemps considéré que la gestion de la fertilité du sol consistait


à préserver son potentiel productif en appliquant des doses recommandées de fumure organique
et minérale sur les différentes cultures (Bertrand R., Gigou J., 2000). »

Groupement de producteur/Organisation de producteur : « Une organisation de


producteurs (OP) est constituée à l’initiative d’un ensemble d’agriculteurs qui se regroupent
dans l’objectif de mutualiser leurs moyens afin de rééquilibrer les relations commerciales qu’ils
entretiennent avec les acteurs économiques de l’aval de leur filière (Ministère de l’agriculture
et de l’alimentation., 2018). »

Itinéraire technique : « La caractérisation d’un système de culture se poursuit par


l’identification de l’itinéraire technique, suite logique et ordonnée d’opérations culturales
appliquées à une espèce ou association d’espèces cultivées dans le cadre d’un système de
culture. Il s’agit d’identifier ces opérations, de les situer dans le temps, d’en comprendre les
raisons et les effets et d’expliquer leur logique d’enchaînement (Cirad, Gret, France-MAE.
2002). »

Mécanisation/motorisation durable : « La mécanisation durable n'est pas une fin en soi, mais
un moyen. Les agriculteurs qui ont accès à des outils agricoles nouveaux et améliorés et à des
technologies motorisées ont la possibilité de passer d’une agriculture de subsistance à une
agriculture plus axée sur le marché, ce qui rend le secteur agricole plus attrayant pour les jeunes
ruraux. La mécanisation durable supporte le développement durable des chaînes
d'approvisionnement alimentaire grâce à des pratiques agricoles améliorées qui augmentent la
production et renforcent la sécurité alimentaire.

La mécanisation durable est utile pour la préparation des terrains agricoles, elle permet de semer
et de planter au moment opportun, de contrôler les mauvaises herbes, d’effectuer une gestion
intégrée des organismes nuisibles, d’appliquer de façon précise les engrais, de moissonner, de

15
préparer les récoltes pour le stockage et d’effectuer des opérations à valeur ajoutée le long des
chaines d’approvisionnement alimentaire en termes de transformation agricole, transport et
marketing (FAO6, 2018). »

Système agraire : « Expression théorique d’un type d’agriculture historiquement constitué et


géographiquement localisé, composé d’un écosystème cultivé caractéristique et d’un système
social productif défini, celui-ci permettant d’exploiter durablement la fertilité de l’écosystème
cultivé correspondant. Le système productif est caractérisé par le type d’outillage et d’énergie
utilisé pour défricher l’écosystème, pour renouveler et exploiter sa fertilité. Le type d’outillage
et d’énergie utilisé est lui-même conditionné par la division du travail régnant dans la société
de l’époque (Mazoyer M., Roudart L., 1997). »

Système de culture : « Un système de culture est l’ensemble des modalités techniques mises
en œuvre sur des parcelles cultivées de manière identique. Chaque système se définit par la
nature des cultures et leur ordre de succession, les itinéraires techniques appliqués à ces
différentes cultures, ce qui inclut le choix des variétés (Sebillotte M., 1990). »

Système de production : « C’est un mode de combinaison entre terre, force et moyens de


travail à des fins de production végétale et animale, commun à un ensemble d’exploitations. Un
système de production est caractérisé par la nature des productions, de la force de travail
(qualification), des moyens de travail mis en œuvre et par leurs proportions (Reboul C., 1976). »

Terroir : « Aire géographique considérée comme homogène à travers les ressources qu’elle est
susceptible d’apporter, notamment (mais pas uniquement) par sa spécialisation agricole
(Ferraton N.T., 2009). »

Traction animale : « Utilisation de la force d'un animal pour tirer et réaliser un travail : travail
du sol, transport, récolte, fauchage, exhaure de l'eau, etc, (Meyer C., ed. sc., 2018). »

Typologie d’exploitations agricoles : « Ordonner l’univers des exploitations agricoles en vue


de structurer leurs analyses et d’adapter leurs interventions (Landais E., 1996). »

Zone Agroécologique : « Construction abstraite […] présentant l’identification des unités de


l’écosystème exploitées de manière similaire, la caractérisation biophysique et agronomique de
chacune de ces unités et leur localisation les unes par rapport aux autres (Ferraton N.T., 2009). »

6 Food and Agriculture Organization

16
Partie 1 : Introduction

I. Contexte national

Le Bénin est un pays de la CEDEAO7 avec pour pays limitrophes le Togo à l’ouest, le Nigéria
à l’est, le Niger et le Burkina Faso au nord. D’après le dernier recensement de 2016, le Bénin
compterait 10,9 millions 8 d’habitants. L’agriculture occupe une place très importante dans
l’économie béninoise du fait de sa contribution au PIB9 à hauteur de 25%10 ainsi que dans le
nombre important d’emploi qu’elle représente, environ 45-55% 11 . Dans la contribution de
l’agriculture au PIB, la production de coton représenterait 5 à 7%12 du PIB à elle seule.

On peut donc considérer l’agriculture comme un pilier de développement au Bénin qui peut
permettre une croissance économique et être aussi un facteur de réduction de la pauvreté. En
effet, le taux de pauvreté a atteint un taux de 40,1%13 en 2015 et tend à augmenter. Cela entraîne
une augmentation de l’insécurité alimentaire avec un taux de croissance de la population de 4
à 5%14 par an. Cette situation est similaire dans les pays de la CEDEAO. L’organisation et la
structuration de la filière coton a permis un bon développement de cette culture notamment
entre 2015 et 2018 où la production est passée de 260 000 tonnes à 598 000 tonnes15. Elle
positionne ainsi le Bénin à la troisième place en Afrique de l’Ouest en 2016 16 derrière le
Burkina Faso et le Mali en tant que producteur de coton. Ce développement a permis la création
de nombreuses infrastructures et représente 60% 17 du tissu industriel du Bénin. Cette
augmentation de la production est essentiellement due à une augmentation des superficies
emblavées et non à un gain de productivité qui est due à la baisse de la fertilité des sols. Pour
contrer cet effet, les producteurs ont recours à l’utilisation de plus en plus importante d’intrants.
De plus, cette culture est généralement en monoculture (Westerberg V., Golay A., Houndekon
V., Costa L., 2017).

Il y a aussi un autre facteur influençant l’augmentation des superficies emblavées, il s’agit de


la pression foncière. Dans certains terroirs de la zone cotonnière, la disponibilité en terre se fait
de plus en plus rare ne permettant pas une intensification par l’augmentation des surfaces
emblavées. De plus cette pression foncière favorise l’exode rural avec le départ des jeunes vers
la ville pour trouver du travail, ce qui diminue la disponibilité en MO familiale.
Du fait de l’importance de la filière coton et de cette problématique d’intensification des
cultures tout en préservant ou en améliorant la fertilité des sols, la mécanisation serait un
élément de réponse possible. Mais il faut introduire des pratiques permettant de limiter l’impact
de la dégradation des sols de façon durable. Cependant, il faut faire attention aux spécificités
de chaque terroirs et types d’exploitations pour mettre en place les différents types de
mécanisation/motorisation possibles. C’est dans ce but que le diagnostic
mécanisation/motorisation viendra compléter le diagnostic agropastoral afin d’améliorer la
compréhension des différents terroirs et de leurs spécificités. Cette compréhension des terroirs

7 Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest


8 D’après les données de 2018 de la banque mondiale
9 Produit Intérieur Brut
10 D’après les données de 2018 de la banque mondiale
11 D’après les données de 2018 de la banque mondiale
12 D’après les données de 2018 de la banque mondiale
13 D’après les données de 2018 de la banque mondiale
14 D’après les données de 2018 de la banque mondiale
15 D’après les données de Vidjingninou F., 2018
16 D’après les données de 2018 de la banque mondiale
17 D’après les données de Mbaye K., 2017

17
est indispensable pour la mise en place d’essai de mécanisation/motorisation. Afin de pouvoir,
en fonction des résultats, déployer ces techniques au niveau de l’intégralité de la zone
cotonnière béninoise et à terme pallier au manque de MO et améliorer la fertilité des sols. Cela
permettra de promouvoir une intensification de l’agriculture plus durable.

II. Objectifs du Projet

Le projet de transition agroécologique en zone cotonnière du Bénin (TAZCO) vient


s’inscrire dans le cadre du développement agricole de la zone cotonnière béninoise avec en vue
une amélioration des rendements cotonniers. C’est un projet financé par l’AFD18 qui rentre dans
leurs objectifs d’amélioration durable des revenus des exploitations agricoles familiales de la
zone cotonnière béninoise. Il a pour but la pérennisation des systèmes de production, le
développement de l’agriculture durable et l’amélioration de la fertilité des sols. La culture du
coton occupe une place très importante au Bénin puisqu’elle représente 40% des exportations19.
Le gouvernement béninois veut faire du secteur agricole « un levier du développement
économique, de création de richesse et d’emploi » en passant notamment par le développement
de la filière coton. Cette culture peut être considérée comme un levier important
d’intensification et de développement agricole. Le CIRAD et l’INRAB20 ont été mandatés par
le MAEP 21 pour réaliser la phase pilote du projet concernant la réalisation d’un diagnostic
agropastoral et d’expérimentations afin de mettre en avant les contraintes et de suggérer des
solutions appropriées. L’objectif final de la phase pilote est que le MAEP puisse étendre ces
solutions à toute la zone cotonnière du Bénin. Ce diagnostic est en cours de réalisation dans les
quatre principales régions de la zone cotonnière béninoise qui seront décrites dans la suite de
ce mémoire.

III. Présentation des quatre objectifs de ma mission et de ma problématique

L’étude présente dans ce document vient compléter le diagnostic agropastoral par la réalisation
d’un diagnostic sur la mécanisation/motorisation présente sur trois des cinq terroirs de la zone
cotonnière que sont Kandi (Angaradébou), Parakou (Komiguéa) et Savalou (Damé).
Ce complément mécanisation/motorisation a pour objectif la création d’une typologie des
producteurs en fonction de la superficie totale emblavée, la disponibilité en MO familiale, la
superficie de coton en culture et le type de mécanisation. Cela permettra de mettre en avant les
contraintes présentes ainsi que les différents types d’exploitations.
Dans un second temps, il y aura un recensement des opérations culturales à mécaniser/motoriser
tout en proposant des types d’équipements et leurs modes d’utilisation à introduire.
Dans un troisième temps, grâce à l’analyse des pratiques actuelles des producteurs, des
suggestions seront faites pour une meilleure intégration de la mécanisation/motorisation.
Pour finir, il y aura des suggestions de formes d’organisations collectives pour les gros
équipements de mécanisation/motorisation.
Cette étude permettra aussi d’identifier les différentes formes et types de
mécanisation/motorisation présents dans la zone cotonnière. Elle permettra également
d’identifier les possibles entrées permettant le bon développement de la mécanisation et /ou de
la motorisation.

18 Agence Française du Développement


19 D’après les données de 2018 de la banque mondiale
20 Institut National de Recherche Agricole du Bénin
21 Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

18
Comment développer une mécanisation/ motorisation durable afin de permettre l’intensification
du secteur agricole dans la zone cotonnière du Bénin ?

Le mémoire se présentera donc en trois grandes parties :


• Présentation de la zone d’étude et la problématique
• Le cadre conceptuel et méthodologique
• Les résultats et discussions

Partie 2 : Présentation de la zone d'étude

I. Contexte

1. Présentation de la zone d’étude générale

Le projet TAZCO a sélectionné quatre régions d’intervention pour la phase pilote entre le nord
et le sud de la zone cotonnière du Bénin. Ces régions sont l’Atakora, l’Alibori, Borgou et la
région des Collines. Parmi ces quatre régions, cinq communes ont été choisies afin de mener
les expérimentations et de réaliser le diagnostic agropastoral. Il y a les communes de Banikoara
et Kandi qui sont dans la région de l’Alibori, la commune d’Ouassa Pehunco dans la région de
l’Atakora, la commune de Parakou dans la région de Borgou et la commune de Savalou dans la
région des Collines (Annexe 1). Parmi toutes ces communes, le projet a décidé de travailler
avec deux villages pilotes par commune. Cependant, au vu du grand nombre de producteurs
présents dans les groupements de chaque village, le projet a échantillonné 30 producteurs
pilotes motivés pour mener les expérimentations ainsi que le suivi de celles-ci.
Au niveau du projet, nous avons donc quatre régions, cinq communes, 10 villages et 300
producteurs concernés par la phase pilote du projet TAZCO.

2. Choix des trois communes retenues

Pour mener à bien le volet mécanisation/motorisation et en raison du laps de temps sur le terrain,
nous avons sélectionné, en collaboration avec mon maître de stage, trois communes entre le
nord et le sud de la zone cotonnière béninoise. Cela nous permettra d’avoir une représentativité
se rapprochant au plus de la réalité. Les trois communes retenues sont Kandi, Komiguéa et
Damé. Parmi ces trois communes nous avons choisi de sélectionner, avec les ingénieurs de
terrain, les villages d’Angaradébou de Kandi, Komiguéa de Parakou et Damé de Savalou.

II. Histoire et évolution de la mécanisation locale

1. Subvention et Projet

Lorsque l’on parle de mécanisation et/ou de motorisation, nous comprenons la traction animale,
la motorisation intermédiaire (motoculteurs ou autres petits engins motorisés) et la grande
motorisation comme le tracteur. Cependant, quand nous parlons de mécanisation et/ou de
motorisation dans les zones enquêtées, il s’agit essentiellement pour les opérations du labour
et/ou du billonnage.

La mise en place de divers projets au sein du Bénin et plus particulièrement dans la zone
cotonnière a permis à certains producteurs de faciliter leurs accès à la mécanisation notamment
à la traction animale. C’est-à-dire que les projets ont permis d’accéder plus facilement au crédit,

19
à des subventions et/ou aide pour les producteurs en groupement. Ils ont aussi réussi à mettre
en place, pour certains producteurs, un paiement échelonné. Cela a été possible notamment
grâce au fait que les projets se portaient caution ou mettaient en caution le groupement du
paiement. Cela permettait d’exercer une certaine « pression » sur les producteurs afin d’assurer
leurs remboursements. Dans la plupart des projets du gouvernement, il y a eu de nombreux non
remboursements des sommes dues.

Il y a aussi des mesures prises par le gouvernement afin de favoriser l’importation


d’équipements agricoles neufs. Cependant, il y a eu l’importation de matériel chinois, indien,
canadien, etc, qui n’était pas adapté au milieu béninois. Cela a eu pour impact que beaucoup de
matériel ont vu leur durée de vie écourtée et/ou la maintenance n’a pu être assurée. Les
conséquences ont été que les équipements n’ont pas répondu aux attentes des producteurs et ont
pour la plupart ont été abandonnés ou pas réparés.

2. Manuel, Traction animale et Tracteur

Nous avons pu observer, lors de la phase terrain, que plus on va vers le nord du Bénin plus on
observe une intensification de la mécanisation. En passant, notamment, de la force manuelle à
la traction animale et plus marginalement vers la traction motrice avec l’utilisation du tracteur.
Cependant, pour l’utilisation du tracteur nous n’avons pas eu la chance de rencontrer des
producteurs en possédant un. Ils l’utilisent uniquement en demandant des prestations de
services.

Un des freins à la mécanisation/motorisation a été aussi le coût de celle-ci. C’est-à-dire que


beaucoup de producteurs font appel à la prestation de services à cause du coût d’acquisition. Ce
dernier s’élève en moyenne à 300 000 FCFA22 pour un bœuf, cinq millions de FCFA pour un
petit tracteur et 17 millions de FCFA pour le moyen tracteur. Mais ce n’est pas tout, après
l’acquisition il faut aussi compter les coûts d’entretiens et prendre en compte leurs durées
d’utilisation. Il faut aussi prendre en compte le possible taux de mortalité des bêtes dans le cadre
de la traction animale.

Partie 3 : Cadre conceptuel et méthodologique

I. Cadre du projet et concept

1. Cadre national dans lequel s’inscrit le projet

Le Bénin s’est récemment engagé, au niveau agricole, à atteindre les ODD 23 qui vise à
« éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir
l’agriculture durable d’ici 2030 ».
D’après M.24 Kouakanou, directeur du cabinet du MAEP, une hausse de 3,26% des productions
vivrières par rapport à l’année précédente a été constatée entre 2017-2018 (Shan W., Liu Y.,
2018).

22 Franc de la Communauté Financière en Afrique


23 Objectifs du Développement Durable
24 Monsieur

20
Le projet TAZCO rentre totalement dans les engagements du gouvernement notamment par le
fait de vouloir développer le secteur agricole de la zone cotonnière. En effet, TAZCO se veut
participer à la transition agro-écologique par le développement de l’agriculture durable et
l’intensification de l’agriculture de la zone cotonnière. De plus, la filière cotonnière se veut être
un levier d’intensification et de développement agricole. Le gouvernement veut faire du secteur
agricole un levier du développement, de la création de richesse et de l’emploi.

2. Objectifs

2.1.Objectifs du diagnostic agropastoral

Lors du commencement de la phase pilote du projet, un diagnostic agropastoral doit être réalisé
afin d’avoir une vision globale du terroir et une meilleure compréhension de celui-ci avec ses
différentes spécificités.

Les analyses, mener à travers les cinq communes pilotes réparties dans quatre régions du Bénin,
ont permis d’avoir une bonne vision des différentes spécificités propres à chaque terroir. De
plus, avec les expérimentations menées dans chacun des villages pilotes par 30 producteurs, le
projet pourra déterminer, suivant les résultats obtenus, les possibles pistes d’interventions afin
de répondre au mieux aux objectifs du projet TAZCO et en conséquence de ceux du
gouvernement béninois. Le diagnostic permettra aussi une identification des innovations
potentiellement bénéfiques au développement durable de l’agriculture et à l’intensification de
celle-ci en pensant notamment à travers la culture du coton. Ce diagnostic agropastoral passera
aussi par la réalisation d’un diagnostic agraire afin d’assurer la compréhension de l’évolution
du secteur agricole et cotonnier dans cette zone.

2.2.Objectifs du diagnostic mécanisation dans le diagnostic agropastoral

Le diagnostic en mécanisation/motorisation viendra compléter le diagnostic agropastoral au


niveau de la compréhension de celui-ci. Dans un premier temps, ce diagnostic comprendra un
état des lieux de la mécanisation/motorisation présente dans la zone cotonnière du Bénin. Cet
état des lieux va avoir pour objectif le recensement des différentes formes et types de
mécanisation/motorisation que l’on peut rencontrer au sein de cette zone. Après ce recensement,
il y a une phase d’analyse et de compréhension afin d’identifier pour quelles opérations
culturales la mécanisation est utilisée, dans quel but et pour quelle raison. Cela permettra par la
suite d’identifier les possibles « entrées » en termes de mécanisation et/ou de motorisation à
emprunter pour permettre un développement optimal de l’intensification agricole par la
mécanisation. La création d’une typologie des exploitations agricoles est nécessaire en fonction
des différents types de mécanisation/motorisation, de la disponibilité en MO agricole familiale,
de la superficie totale emblavée et de coton par exploitation. Cette typologie permettra de la
confronter avec les autres typologies de producteurs, notamment celles des pratiques agro-
écologiques réalisées l’année passée et voir s’il y a des similitudes qui peuvent en ressortir. De
plus, cette comparaison typologique permettra d’avoir une compréhension plus globale afin de
prendre les futures décisions quant aux expérimentations à venir ainsi qu’aux pistes
d’interventions pour le passage de la phase pilote du projet à la phase de réalisation au niveau
de l’ensemble de la zone cotonnière.

L’identification des opérations culturales nécessitant un appui mécanisé et/ou motorisé


permettra aussi au projet de savoir plus précisément sur quels types d’opérations culturales il
faut appuyer les expérimentations. Ceci permettra de se rendre compte si la mécanisation et/ou

21
motorisation répond aux besoins des producteurs et permettra ainsi une intensification agricole.
Avant cela, ce diagnostic aiguillera aussi la proposition d’équipements et leurs modes
d’utilisations à introduire. Les acteurs de ce projet pourront s’y référer. Ce diagnostic se
terminera par la suggestion de modalités pour répondre aux objectifs du projet par la
mécanisation/motorisation ainsi que la suggestion de formes d’organisations collectives pour
les gros équipements agricoles.

3. Concept du projet

3.1.Quatre objectifs différents, quatre concepts différents

Le premier objectif est de compléter le diagnostic des systèmes de production sur les aspects
spécifiques de la mécanisation/motorisation en zone cotonnière grâce à la réalisation d’une
typologie des exploitations agricoles en fonction des contraintes et atouts pour une
mécanisation/motorisation.
Pour la réalisation de cet objectif, il faut d’abord se demander de quels types de résultats nous
avons besoin afin de rechercher les bonnes informations lors de la phase terrain. Au début, nous
avions réfléchi, avec mon maître de stage et un autre stagiaire, sur la réalisation d’une typologie
générale des trois villages afin d’avoir une compréhension globale du territoire. Elle nous
donnerait en général quel type de mécanisation/motorisation domine et si les variables de
disponibilité en MO agricole familiale, la superficie totale emblavée et celle de coton
influencent réellement sur le type de mécanisation/motorisation employé. Cependant, durant la
phase terrain nous avons remarqué de grandes différences entre les villages enquêtés. Comme
par exemple dans le village d’Angaradébou, tous les producteurs appartenaient à un groupement
de coton et il n’y avait que des groupements de coton. De plus, sur ce village les producteurs
ne vivaient pas tous sur le village mais parfois jusqu’à 50 km 25 du village. Alors que sur
Komiguéa et Damé, par exemple, il y avait plusieurs groupements mais pas seulement de coton.
Sur ces deux villages tous les producteurs logaient sur place et les exploitations les plus
éloignées étaient à 10 km. Sur Komiguéa, la culture de l’anacarde est plus développée que celle
du coton en termes de superficie emblavée.

Il y a bien d’autres différences entre ces villages comme l’utilisation et la forme de mécanisation
employée et c’est ce qui nous a amené à revoir notre décision de réaliser une seule typologie
générale mais plutôt d’en réaliser quatre. Les trois premières typologies concernent les trois
villages enquêtés et la quatrième concerne la typologie générale afin de pouvoir réaliser une
comparaison entre une vision globale et plusieurs plus spécifiques. Cela a permis de faire
ressortir certaines spécificités que l’on ne pouvait pas se rendre compte sur la typologie
générale. Les différentes typologies permettent donc la comparaison de caractères communs en
fonction de variables identiques qui nous montrent l’ensemble des spécificités présentes sur le
territoire béninois en zone cotonnière.

Le second objectif consiste à recenser les opérations culturales nécessitant un appui en


mécanisation/motorisation à partir des contraintes propres aux grands ITK 26 identifiés dans le
diagnostic de 2017. Une fois cette identification réalisée, il y aura des propositions de types
d’équipements et les modes d’utilisations à introduire.
Le but de cet objectif est d’essayer de cibler les opérations culturales qui ont besoin d’être
facilitées et/ou améliorées à travers le développement et l’intensification de façon durable du
secteur agricole dans la zone cotonnière. Préalablement à la phase terrain sur Cotonou, nous

25 Kilomètre
26 Itinéraire Technique

22
avons eu l’occasion d’échanger avec mon maître de stage, au début nous pensions que c’était
uniquement les opérations entrainant le plus de difficulté au champ en termes de force physique.
Mais après maintes discussions, nous avons pu nous rendre compte qu’il ne s’agissait pas
uniquement de ce type d’opération mais qu’il fallait aussi prendre en compte les intervalles de
réalisation des opérations et le niveau de demande en termes de MO agricole familiale. Nous
avons donc par la suite intégré, dans le questionnaire destiné aux producteurs, des questions
permettant de déduire ces informations. Toutes ces informations vont permettre de déterminer
les opérations culturales ayant un besoin plus important et qui nécessiteraient un appui en
termes de mécanisation/motorisation.

Dans un deuxième temps, il y aura après la phase terrain où nous avons eu le temps de se rendre
compte des différentes contraintes du terrain à la mécanisation/motorisation, une phase de
propositions d’équipements mécanisés et/ou motorisés. Il s’agit essentiellement de proposer par
la suite des types d’équipements qui pourraient s’adapter aux contraintes du terrain par rapport
à la bibliographie et l’expérience du terrain. Mais cela ne s’arrête pas là, car suite à
l’identification des opérations et des suggestions d’équipements il faudra que nous proposions
des modes d’utilisations pour mieux les introduire. C’est-à-dire que nous devrons présenter les
différentes façons de pouvoir utiliser le matériel et suggérer qu’elle est l’utilisation la plus
judicieuse en fonction des spécificités du terroir afin que la rentabilité des producteurs soit
optimale.

Le troisième objectif est d’analyser les pratiques culturales des producteurs et de suggérer des
modalités afin de permettre une meilleure intégration de la mécanisation/motorisation dans les
systèmes de production.
Il y a eu une première partie d’observation afin d’identifier comment les producteurs réalisaient
les opérations culturales et comment ils s’organisaient. Cette observation passe par de la lecture
de paysage et des enquêtes aux producteurs. Elle consistait surtout à comprendre l’utilisation
qu’ils faisaient de leurs équipements manuels et/ou mécanisés/motorisés et d’en comprendre
les raisons.

Cela nous a donc permis d’analyser leurs pratiques et leurs motivations afin de pouvoir suggérer
des modalités pour permettre une meilleure intégration de la mécanisation/motorisation dans
les systèmes de production. Suite à cette analyse, nous avons dû réaliser des suggestions afin
de modifier et/ou d’optimiser les pratiques des producteurs. Cela permettra par la suite
normalement une meilleure intégration de la mécanisation/motorisation dans les systèmes de
production dans le but que les producteurs s’approprient le plus possible ces pratiques. Ces
suggestions devraient à termes permettre de développer et d’intensifier les systèmes de
production de l’agriculture familiale villageoise dans la zone cotonnière béninoise.

Le quatrième objectif est d’analyser et de comprendre les modes d’organisations des


producteurs et des villages dans les différentes régions d’études afin de suggérer des formes
d’organisations pour la gestion collective des gros équipements de motorisation.
Cet objectif vise dans un premier temps à identifier les différentes formes d’organisations
collectives existantes. Elles peuvent être soit au niveau des producteurs ou au niveau du village
voire au niveau régional et/ou national. C’est-à-dire qu’il nous a fallu dans un premier temps
repérer ces différentes formes d’organisations et les analyser afin de comprendre leurs
organisations et de pouvoir suggérer des formes d’organisations et/ou de modalités afin
d’optimiser la gestion collective de gros équipements de motorisation. Pour réaliser ces
suggestions, nous avons dû comprendre les principales contraintes auxquelles étaient
confrontées les autres formes d’organisations. Il y avait des contraintes financières (des

23
contraintes d’accès aux moyens de financement), des contraintes sociales, des contraintes de
durée d’utilisation pour la rentabilité, etc. Seulement après cela nous avons pu réaliser des
suggestions et ces suggestions viendront quant à elles apporter leurs parts de réponse dans
l’objectif principal du projet TAZCO qui est le développement et l’intensification durable
agricole de la zone cotonnière du Bénin.

3.2.Clarification conceptuelle typologique

Qu’est-ce qu’une typologie d’exploitation agricole et à quoi cela sert ?


La typologie d’exploitation agricole représente un outil d’aide pour les institutions de
développement agricole ayant pour but d’organiser l’ensemble des exploitations agricole d’un
terroir donné afin d’articuler leurs analyses et d’harmoniser leurs interventions. Cela permet
aussi de fournir un cadre d’étude pour les contraintes techniques rencontrées dans la production
agricole, dans la conception de suggestions de solutions s’accommodant aux besoins et aux
moyens des différents types typologiques et dans la mise en place d’idées de développement.
Cela permet aussi d’axer la recherche de référence et d’ordonner les référentiels élaborés. Cet
outil d’aide à la décision permet de perfectionner l’efficience de deux fonctions des acteurs de
conseils agricoles qui sont « le diagnostic du fonctionnement des exploitations et la formulation
du conseil technico-économique aux agriculteurs (Landais E., 1996) ».

En d’autres mots, une typologie d’exploitation agricole se décompose en deux groupes de mots
distincts, d’un côté nous avons la typologie et de l’autre l’exploitation agricole qui séparément
ne veulent pas dire la même chose qu’ensemble. Une typologie d’exploitation agricole peut
quant à elle aussi avoir plusieurs orientations. C’est-à-dire qu’on peut avoir une orientation vers
les pratiques agroécologiques comme réalisée l’année précédente et par exemple l’orientation
vers la mécanisation/motorisation avec l’étude de cette année. Cela nous donnera des résultats
différents en fonction de l’orientation choisie mais que nous pourrons comparer par la suite.
C’est un outil, cela veut dire que l’on peut se servir des résultats comme une aide, une référence
en vue d’améliorer des conseils en relation avec l’orientation retenue. Donc l’étude actuelle
permet de proposer des types et formes de mécanisation/motorisation durables afin d’assurer
l’intensification et le développement du secteur agricole. Cet outil permet dans un premier
temps d’apporter des conseils en rapport direct avec les résultats obtenus en rapport avec
l’orientation. Il a aussi une deuxième fonction, celle de venir compléter le diagnostic
agropastoral du projet TAZCO dans le but de comparer les différents résultats réalisés sur les
études liées à ce diagnostic. Cela permettra de prendre des décisions en termes d’orientations
et de dynamiques pour les expérimentations ainsi que la mise à l’échelle du projet. Mais aussi
dans de nombreux autres domaines qui s’en servent comme un outil d’aide à la décision.

II. Démarche méthodologique

1. Choix des communes et villages pilotes

1.1.Choix des communes

Comme décrit précédemment dans la présentation de la zone d’étude, le projet TAZCO a retenu
quatre régions du Bénin, parmi ces quatre régions cinq communes, dans ces cinq communes 10
villages pilotes. Parmi ces 10 villages, il y a 30 producteurs pilotes afin de réaliser les
expérimentations et de mieux comprendre les dynamiques des différents terroirs.

24
Donc parmi les cinq communes sélectionnées par TAZCO, nous avons du nord au sud de la
zone cotonnière Banikoara, Kandi, Ouassa Pehunco, Parakou et Savalou.
Afin d’avoir une représentativité la plus proche possible de la réalité il nous a fallu représenter
les différentes zones climatiques du Bénin au sein de la zone cotonnière. Dans la zone du bassin
cotonnier béninois, le zonage agro-écologique fait ressortir quatre grands ensembles.

- La première zone est dans la région de l’Alibori avec les communes de Banikoara et
Kandi, cette zone a un climat de type soudano-sahélien possédant une seule saison
humide avec une pluviométrie moyenne annuelle allant de 700 à 900 mm 27 . Les
principales cultures sont le maïs, coton, niébé et arachide. C’est une des principales
zones de transhumance car elle est située proche du bassin du Niger.

- La deuxième zone se situe dans la région l’Atakora qui a aussi le type de climat soudano-
sahélien ainsi qu’une pluviométrie moyenne et une seule saison humide. Cependant elle
est entourée par des réserves naturelles et constitue une zone de glissement de l’élevage
et de la culture cotonnière.

- La troisième zone est dans la région de Borgou avec un climat du type soudano-sahélien,
toujours avec une seule saison humide mais avec une pluviométrie moyenne de 600 à
950 mm répartie sur 80-110 jours. Nous avons aussi en plus des autres principales
cultures la présence d’igname et de soja.

- La quatrième zone et dernière représente les régions des Collines, Zou et le Plateau
Couffo avec un climat caractérisé de type soudano-guinéen avec deux saisons humides.
Plus on va au nord de cette zone plus on se rapproche d’une seule saison humide. La
zone a une pluviométrie allant de 600 à 1400 mm répartie sur 80-110 jours. Les
principales cultures de la zone sont le coton, manioc, maïs et niébé (TDR 28 stage
mécanisation/motorization, TAZCO, CIRAD, 2018).

Afin de pouvoir représenter au mieux les différentes zones dans l’étude, nous avons retenu les
zones 1, 3 et 4. En effet, après discussion les zones 1 et 2 sont semblables en termes de type de
climat et d’accès à l’élevage pour la traction animale. Nous avons donc retenu les régions de
l’Alibori, Borgou et Collines. Ensuite, dans la région de l’Alibori, nous avons deux communes
avec un même contexte. Pour des raisons de logistique, nous avons retenu la commune de
Kandi, du fait qu’elle soit plus proche de Parakou que Banikoara et que je devais planifier moi-
même mes déplacements sur le terrain.
Dans la région de Borgou nous avons donc la commune de Parakou et dans la région des
Collines la commune de Savalou.

1.2.Comparaison des villages par commune

L’étude portant sur le volet mécanisation/motorisation en vue d’une intensification durable de


l’agriculture via la mécanisation et/ou la motorisation, nous avons donc déterminé qu’il fallait
retenir le village ayant le plus de potentiel de développement au niveau de la
mécanisation/motorisation. Pour répondre à cette problématique, il y a eu une phase de
bibliographie, d’échange avec des personnes ressources, mon maître de stage et un focus group
avec les ingénieurs de terrain afin de déterminer les différents facteurs. Pour recueillir ces
informations nous avons dû réaliser un questionnaire qui a été élaboré grâce aux informations

27 Millimètre
28 Termes De Référence

25
fournies par les personnes ressources, ma bibliographie et mon maître de stage. D’une
commune à une autre n’ayant pas la possibilité d’obtenir l’ensemble des facteurs, les tableaux
comparatifs ont été mis à jour afin d’avoir un tableau récapitulant l’ensemble des informations
recueillies. L’essentiel de ces informations ont été recueillies via le focus group des ingénieurs
de terrain. (Annexe 2)

Nous allons débuter avec la commune de Kandi. Sur Kandi, nous avons deux villages pilotes
qui ont été retenus par TAZCO, il s’agit du village d’Angaradébou et du village de Ben Sékou.

Tableau 1 : Comparatif du potentiel mécanisation/motorisation des villages pilotes de Kandi


(KOCH L., 2018)

Angaradébou Ben Sékou


Culture attelée oui oui
Petite motorisation oui oui
Grosse motorisation faible faible
Gros producteur +++ +
Ancré dans la mécanisation Plus ancienne Plus récent
Intégration de l'innovation Rapide Moyenne
Production de Coton Importante Moins importante
Présence de forêt assez important Moins importante
Zones agricoles Grande superficie Moyenne superficie
Densité de population 16369 (2002) 3772 (2002)

Dans la commune de Parakou, nous avons deux villages pilotes qui ont eux-aussi été retenus
par TAZCO, il s’agit du village de Monnon et du village de Komiguéa.

Tableau 2 : Comparatif du potentiel mécanisation/motorisation des villages pilotes de Parakou


(KOCH L., 2018)

Komiguéa Monnon
Culture attelée oui oui
Petite motorisation non non
Grosse motorisation non non
Gros producteur +++ +
Production de Coton Importante Moins importante
Zones agricoles + +++
Densité de population +++ +
Type d'opération cultural mécanisé labour à plat-billonage billonage
Nombre d'exploitation +++ +

Dans la commune de Savalou, nous avons deux villages pilotes qui ont été sélectionnés par le
TAZCO, il s’agit du village de Odo-Agbon et du village de Damé.

26
Tableau 3 : Comparatif du potentiel mécanisation/motorisation des villages pilotes de Savalou
(KOCH L., 2018)

Damé Odo-Agbon
Culture attelée + -
Présence d'élevage pour la traction - -
Petite motorisation - -
Grande motorisation + -
Atelier de maintenance/réparation d'engins
agricole - -
Forgerons - -
Personnel qualifié (tracteur, machine) Occasionnel -
Traction animale/
Niveau de mécanisation prestation tracteur 0
Superficie du village - +
Taille moyenne des parcelles + -
Densité de population + -
Labour, billonnage,
Type d'opération culturale mécanisé transport Rien
Disponibilité de terres agricoles - +
Nombre d'exploitation + -
Nombre de groupement 4 2
Nombre de gros producteur + -
Production de coton + -
Superficie des zones agricoles + -

1.3.Choix du village

- La commune de Kandi
Sur la base des facteurs présentés précédemment, nous avons sélectionnés le village
d’Angaradébou car il y a un plus grand nombre de grands producteurs, la mécanisation est
présente depuis plus longtemps et l’intégration des innovations est plus rapide. Il y a aussi le
fait que la culture de coton y est plus importante et cette culture est source de revenu monétaire
et peut être considérée comme un levier de développement et d’intensification agricole. De
plus, la superficie des zones agricoles est plus grande et sa population est beaucoup plus
importante que sur Ben Sékou.

- La commune de Parakou
Sur la base des facteurs présentés précédemment, nous avons sélectionnés le village de
Komiguéa du fait qu’il y a un plus grand nombre de grands producteurs, la production de coton
y est plus importante et qu’il y a un plus grand nombre d’exploitation agricole. Ils réalisent
aussi plus d’opérations mécanisées/motorisées et ont une densité de population plus importante.

- La commune de Savalou
Sur la base des facteurs présentés précédemment, nous avons sélectionnés le village de Damé
du fait qu’il y a la présence de culture attelée, de la grande motorisation soit le tracteur, qu’il y
a plusieurs niveau de mécanisation, que la taille moyenne des parcelles est plus grande et que
la densité de population est plus importante. Il y a aussi différents types d’opérations

27
mécanisés/motorisés, il y a un plus grand nombre d’exploitation agricole. Il y a plus de
groupement de producteurs cela démontre une certaine organisation, également il y a plus de
grands producteurs avec aussi des superficies de zone agricole plus importante et pour finir il y
a une production de coton plus importante.

2. Méthodologie de collecte de données

2.1.Bibliographie

Afin de répondre au premier objectif du stage, qui était la réalisation d’une typologie des
exploitations agricoles en fonction des contraintes et atouts pour une
mécanisation/motorisation, il a fallu mener des entretiens avec les producteurs pour récolter les
informations nécessaires. En vue de construire ces entretiens, il a fallu réaliser de la
bibliographie. Pour cela mon maître de stage m’a fourni des articles, des thèses, des documents.
Cependant, j’ai complété ses documents par mes propres recherches afin d’élaborer les guides
d’entretiens.

Au niveau du deuxième objectif, qui était d’identifier les opérations culturales ayant besoin
d’un appui en mécanisation/motorisation, proposer des types d’équipements et leurs modes
d’utilisations à introduire, il a fallu effectuer des recherches bibliographiques afin de se
renseigner sur les facteurs pouvant permettre de déduire quelles opérations culturales ont besoin
de cet appui.
Pour cela, les recherches bibliographiques ont été axées sur les facteurs influençant le
développement des exploitations agricoles, l’intensification par la mécanisation, l’accès au
financement, etc. Il y avait notamment comme facteur, le nombre d’actif agricole familial, la
superficie totale emblavée, le climat avec la nécessité de réaliser certaines opérations culturales
dans un laps de temps, l’accès au système de financement, etc.

Pour le troisième objectif, qui était l’analyse des pratiques actuelles des producteurs et la
suggestion de modalités pour une meilleure intégration de la mécanisation/motorisation,
des recherches bibliographiques ont été réalisées mais celles-ci plus orientées vers les
différentes formes d’évolutions des types de mécanisation/motorisation ayant abouti en
permettant une intensification du ou des systèmes de production. Mais aussi sur les différentes
formes d’intégrations de la mécanisation/motorisation en fonction des différents niveaux de
mécanisation/motorisation présents.

Pour le dernier objectif, qui était la suggestion de formes d’organisations collectives pour les
gros équipements de motorisation, des recherches bibliographiques ont eu lieu pour connaître
les différentes formes d’organisations collectives au niveau d’équipements agricoles ainsi que
d’analyser les formes d’organisations ayant une gestion durable des équipements et celles qui
ont été un échec. Une comparaison avec les formes d’organisations présentes dans les autres
pays de l’Afrique de l’Ouest a été réalisée.

Les documents suivants nous ont aidés à la compréhension de la mission Blein R. et al. (2008),
Havard M., (1997), INSAE29 (2010), AIC30 (2017) et Tsafack Menessong N. (2014)

29 Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique


30 Association Internationale du Coton

28
2.2.Méthodologie des entretiens aux producteurs

Une grande partie de la phase de terrain a été dédié à la réalisation d’entretiens auprès des
producteurs (Annexe 3). Dans un premiers temps, après l’identification des villages retenus
pour l’enquête afin de facilité l’échantillonnage et du fait que le projet TAZCO passe par les
producteurs appartenant à un groupement, nous avons identifié en collaboration avec les chefs
de groupement et les ingénieurs de terrain le nombre de producteurs appartenant aux différents
groupements. Suite à cela, un recoupement entre les différentes listes a été réalisé afin d’éviter
les doublons avec des producteurs présents dans plusieurs groupements en même temps et de
connaître le nombre total de producteurs appartenant aux différents groupements. Il n’y a que
sur Angaradébou où il n’y a eu qu’un seul groupement enquêté du fait du nombre important de
groupements et de producteurs, nous avons donc choisi le groupement 4 qui a été sélectionné
par TAZCO. De plus, n’ayant pas de liste de ces producteurs, un des jeunes producteurs du
groupement enquêté s’est proposé comme guide pour trouver les producteurs et faire en sorte
qu’ils soient le plus aléatoire possible. Une fois connaissant la taille de la population nous avons
réalisé en accord avec mon maître de stage un échantillonnage aléatoire de 25% des producteurs
sur Angaradébou et Damé et de 35% sur Komiguéa où la taille de la population de producteur
était beaucoup plus restreinte. A partir des listes et des interprètes, nous avons pu réaliser un
tirage aléatoire. Ensuite, soit les interprètes, soit les chefs de groupement et/ou des villages nous
aidaient à trouver les producteurs concernés par le tirage aléatoire puis nous réalisions
l’entretien avec l’interprète car sur les différents villages peu de producteurs parlent français. Il
n’y a que sur Damé où nous avons eu besoin de prendre en plus de mon interprète une autre
personne qui avait pour rôle interprète/enquêteur en raison du temps imparti qui était assez court
et de l’éloignement du village ainsi que la disponibilité des producteurs.

Le document suivant nous a aidé à la méthodologie des guides d’entretiens, Oumar C. (2016).

2.3.Méthodologie des échantillonnages

- Angaradébou

Nous avons, dans un premier temps, choisi de travailler avec un échantillonnage aléatoire de
40% des producteurs du village. Mais au vu du nombre, nous avons choisi de travailler avec le
même groupement que le projet soit le GV431. De plus, au vu du grand nombre de producteurs
au sein même du GV4 et du temps de terrain imparti pour Angaradébou, nous avons choisi de
baisser le pourcentage de l’échantillonnage à 25% pour garder toujours une bonne
représentativité de l’ensemble des producteurs. Cela nous a ramené à échantillonner 71
producteurs de ce groupement.

Un des jeunes producteurs de ce groupement nous a servi d’interprète lors des enquêtes. Il a
assuré une traduction entre le mokolé et le français car beaucoup de producteurs villageois ne
parlent pas français. Ce jeune producteur nous a aussi aidé à trouver et identifier les producteurs.
Pour ce qui est du tirage aléatoire, le président et le secrétaire du GV4 n’ayant pas de liste
complète des producteurs du groupement, nous avons dû chercher les producteurs disposés à
nous répondre. La distribution des semences pour les expérimentations du projet TAZCO et la

31 Groupement numéro 4

29
distribution des engrais pour le coton et le maïs nous a permis de rencontrer une grande diversité
de producteurs au même endroit au village.

- Komiguéa

Comme nous l’avons dit dans la partie précédente, dans le cas d’Angaradébou, nous avions
choisi au départ un échantillonnage de 40% des producteurs et nous avons dû le réduire à 25%
du fait du nombre important de producteurs dans le GV4. Nous souhaitions garder le même
pourcentage d’échantillonnage pour les autres villages. Cependant, après avoir pris
connaissance du nombre de producteurs dans les trois groupements de Komiguéa, nous avons
finalement choisi d’augmenter le taux d’échantillonnage à 35% afin qu’il soit un peu plus
représentatif de la zone et qu’il soit réalisable dans le temps imparti. Cela nous a ramené donc
à échantillonner 33 producteurs parmi les trois groupements. Pour s’assurer d’une bonne
représentativité de chaque groupement, nous avons retenu 35% de chaque groupement. Cela
représente 16 producteurs du GVcoton 32 , 10 producteurs du GV maïs et 7 producteurs du
GVsoja33.
Cependant, beaucoup de producteurs étaient inscrits dans plusieurs groupements et tous
n’étaient pas inscrits sur la liste (Annexe 4) des représentants des groupements nous ont donc
accompagnés pour trouver les producteurs des différents groupements et éviter ainsi les
doublons.

Pour mener à bien les entretiens un jeune interprète de la commune de Parakou nous a servi à
traduire le baribas en français. Pour nous guider, au sein du village, nous avions les
représentants des groupements qui nous ont aidés mais aussi un producteur que nous
rémunérions pour identifier certains producteurs.

Pour l’échantillonnage à proprement parler, nous disposions de listes de producteurs (certes


incomplètes) mais nous avons essayé de faire de façon aléatoire, c’est-à-dire que nous avons
fait un tirage aléatoire. Une fois sur le terrain certains n’étaient jamais disponibles, d’autres
étaient en voyage, d’autres étaient décédés ou partis du village, etc. Quand nous avions à faire
à ce genre de cas, nous demandions aux responsables du groupement de nous emmener vers un
autre producteur de la liste ou hors de la liste mais appartenant au groupement. Rencontrer les
producteurs fut plus facile du fait que le village était plus petit en termes de superficie et que
tous les producteurs logaient sur le village même contrairement à Angaradébou.

- Damé

Le total des groupements arrive à 288 producteurs mais ce sont les listes avant vérification des
doublons. En cas de doublon, nous avons choisi d’identifier le producteur dans le groupement
où il possède le plus de superficie de culture avec l’aide des responsables des groupements.
Il existe aussi d’autres groupements comme le GVmaïs 34, GVarachide, etc, mais d’après les
ingénieurs sur le terrain ils ne sont pas actifs ou sont en voie de dissolution.
De plus, les 280 producteurs identifiés, sont uniquement ceux qui appartiennent à un
groupement. Ceci ne prend pas en considération ceux appartenant à des groupements inactifs
ou à aucun groupement. D’après les ingénieurs de terrain et les responsables de groupement, ils
représenteraient près d’un tiers des producteurs dans ce village.

32 Groupement de coton
33 Groupement de soja
34 Groupement de maïs

30
En conséquence, le projet TAZCO a choisi de travailler avec les producteurs appartenant à un
groupement actif soit les CVPC35 1 et 2, le GVsoja et le GVanacarde36. Ils ont ensuite effectué
un échantillonnage de 30 producteurs « pilotes » pour réaliser leurs expérimentations et assurer
le suivi-évaluation de celles-ci. L’échantillonnage a été fait sur les quatre groupements
concernés que représentent les 280 producteurs.

Nous avons réalisé un taux d’échantillonnage sur Angaradébou de 25% du fait du nombre
important de producteurs et que ce même taux avait été rehaussé à 35% sur Komiguéa car il y
avait beaucoup moins de producteurs. Nous avons donc effectué un taux de 25% sur les
producteurs de Damé pour les mêmes raisons que sur Angaradébou, le nombre important de
producteurs, soit 280.
Cela nous a amené à réaliser un échantillon de 70 producteurs à travers les deux groupements
de coton, celui de soja et celui d’anacarde. Cela représente donc 34 producteurs de la CVPC1,
26 producteurs de la CVPC2, 6 producteurs de soja et 4 producteurs d’anacarde.
Dû au nombre important de producteur, nous avons effectué un tirage aléatoire grâce aux listes
(Annexe 5). Puis l’interprète et moi-même sommes allés rencontrer les responsables de
groupement afin d’être sûr de ne pas réaliser des enquêtes avec des personnes déjà enquêtées
dans un autre groupement. Puis ces mêmes responsables nous ont guidés vers les bonnes
personnes et en cas de non disponibilité du producteur concerné, ils nous ont orientés vers
d’autres producteurs disponibles.

Pour mener à bien ces entretiens et dans le temps imparti, nous avons eu recours à un interprète-
enquêteur et un autre interprète qui nous ont permis de faire des enquêtes et de traduire le fons
en français.
De plus, ces deux personnes nous ont aidés et guidés pour les enquêtes à travers le village car
nous réalisions nos enquêtes de 17h37 à 23h. Le chef du village et les représentants nous ont
accompagnés aux maisons des producteurs. Cependant nous devions faire une partie des
enquêtes de nuit car les seuls moments où les producteurs étaient disposés à répondre à nos
enquêtes étaient à partir de 17h quand ils rentraient du travail aux champs. Mais comme tous
les producteurs logeaient sur le village il était plus facile de les rencontrer en fin de journée.

- Générale

Pour réaliser les entretiens dans les temps impartis, nous avons eu recours à quatre interprètes
différents, un pour Angaradébou, un pour Komiguéa et deux pour Damé dont un qui était aussi
enquêteur car sur Angaradébou les producteurs parlaient mokolé, sur Komiguéa le baribas et
sur Damé le fons.
Nous avons donc repris les différents échantillons des trois villages, soit 25% des producteurs
du GV4, soit 35% des producteurs de Komiguéa de l’ensemble des groupements et 25% de
l’ensemble des groupements de producteurs de Damé. Cela représente un échantillonnage
moyen de 26,44% de l’ensemble des producteurs.
2.4.Méthodologie des focus group

Afin d’avoir une compréhension globale de chaque terroir, au niveau de la gestion du foncier,
de l’organisation au niveau des villages et des groupements de producteurs nous avons dû
mettre en place des focus group. En conséquence, nous nous sommes renseignés sur les

35 Coopérative Villageoise de Producteur de Coton


36 Groupement d’anacarde
37 Heure

31
différentes formes d’organisations présentes sur les villages. Dans un second temps, nous avons
réalisé un guide d’entretien afin de mieux comprendre les modes d’organisations des villages.
Nous avons donc rassemblé dans chaque village le « responsable » foncier et le chef du village
pour réaliser un entretien avec les deux personnes en même temps, les présidents et secrétaires
de chaque groupement en même temps afin qu’ils se concertent pour répondre au questionnaire
(Annexe 6 et 7).

2.5.Méthodologie de lecture de paysage

« Pour les agronomes l’objectif est d’éclairer l’activité agricole, considérée comme l’ensemble
des opérations productives mises en œuvre par les agriculteurs. Ils cherchent à décrire ces
opérations dans leur diversité, à analyser les mécanismes biotechniques qu’elles déclenchent et
à évaluer leurs effets sur la production et le milieu. Ils souhaitent, en outre, préciser les logiques
des choix techniques faits par l’agriculteur. Dans cette perspective, l’étude de l’activité agricole
est celle du fonctionnement des systèmes où s’organisent les opérations de production
(systèmes de culture ou d’élevage, systèmes de productions, systèmes agraires, etc), c’est-à-
dire des unités de gestion au niveau desquelles les choix deviennent intelligibles. Pour l’étude
de ces systèmes, une entrée par l’espace est un point de vue particulier et l’analyse du paysage,
un moyen. En effet le paysage est le support d’une information originale relative au
fonctionnement et à la dynamique de ces systèmes. Ceux-ci s’inscrivent dans l’espace et
produisent des marques dans le paysage, visibles à différentes échelles de temps et d’espace
(Deffontaines J.P., Prigent P., 1987). »
Dans le but d’effectuer un recoupement des données relevées par les enquêtes, nous avons
parfois réalisé les enquêtes sur les champs des producteurs afin de pouvoir observer d’un regard
extérieur leurs pratiques, leurs contraintes, etc. Pour cela nous nous déplacions à l’aide de la
moto de l’interprète sur les champs pour réaliser les enquêtes et en parallèle effectuer des
annotations sur la fiche des producteurs que l’on recoupait lors de la compilation des données.
2.6.Méthodologie des entretiens personnes ressources

Dans l’objectif de compréhension du contexte de la mécanisation/motorisation au niveau


national et d’élaborer les guides d’entretiens aux producteurs nous avons dû réaliser des
questionnaires à des personnes ressources (Annexe 8). Pour cela, il y a eu une phase
bibliographique (comme cité précédemment dans ce rapport), ce qui nous a permis de construire
ces questionnaires en vue d’élaborer les guides d’entretiens producteurs et contextualiser ce
secteur.
Une fois les questionnaires réalisés, nous nous sommes renseignés auprès de l’INRAB, de mon
maître de stage et du RMM38, qui s’avère être aussi le conseiller du ministre du MAEP, pour
trouver des personnes ressources qui pourraient répondre à notre questionnaire. Nous avons
donc pu rencontrer le RMM de TAZCO, des professeurs d’université spécialisée en agriculture
– agronomie – motorisation, des responsables de l’AIC, un responsable mécanisation du centre
Songhai, un fabricant de machine de transformation agricole et la Cobemag. Toutes ces
personnes ressources nous ont permis d’avoir un panel d’information à demander au cours des
enquêtes sur le terrain.

38 Responsable Mécanisation Motorisation

32
Tableau 4 : Synthèse des objectifs de stage, de la méthodologie employée et des résultats
attendus. (KOCH L., TDR stage motorisation durable – TAZCO, 2018)

Objectifs Méthodologies Résultats attendus


- Création de groupes de
- Bibliographie,
producteurs au niveau des
Typologie des exploitations - Entretiens personnes
contraintes et atouts pour une
agricoles en fonction des ressources,
mécanisation/motorisation,
contraintes et atouts pour - Focus group,
- Outil d'aide à la décision
une - Echange avec mon maître
pour les futures interventions,
mécanisation/motorisation de stage,
- Vision globale de la
- Enquêtes producteurs
mécanisation/motorisation
- Cibler les opérations ayant le
Identifier les opérations
plus besoin d'un appui
culturales ayant besoin d'un
- Bibliographie, mécanisé/motorisé,
appui en
- Lecture de paysage, - Propositions d'équipements
mécanisation/motorisation,
- Enquêtes producteurs, adaptés au terrain,
Proposer des types
- Echange avec les ingénieurs - Suggestions de formes
d'équipements et leurs
de terrain d'utilisation afin d'assurer une
formes d'utilisations à
meilleure appropriation des
introduire
équipements
Analyser les pratiques
- Bibliographie, - Compréhension des pratiques
actuelles des producteurs,
- Enquêtes producteurs, actuelles des producteurs,
Suggérer des modalités pour
- Analyse des typologies, - Suggestions d'orientations
une meilleure intégration de
- Lecture de paysage, et/ou de dynamiques
la
- Analyse des précédentes permettant une meilleure
mécanisation/motorisation
stratégies de intégration de la
dans les systèmes de
mécanisation/motorisation, mécanisation/motorisation
production
- Bibliographie,
-Analyse des formes de - Suggestion de formes
Suggérer des formes
gestion collective existante, d'organisation collective pour
d'organisations collectives
- Enquêtes aux producteurs, la gestion de gros équipement
pour les gros équipements
- Analyse des modes tenant compte des modes
de motorisation
d'organisation des villages d'organisation actuelle
et/ou des producteurs,

Les documents suivant nous ont aidés à la réalisation de la méthodologie et à la structuration


du mémoire Guerin J. (2017), Desaintmartin E. (2017), Angers C. (2014), Sanou F. (2016),
Dhehibi S. – Kindemin O., (2017), Havard M. (2002)

3. Méthodologie d’analyse des résultats

3.1.Compilation et uniformisation des données

Une fois les enquêtes terminées sur version papier, ce n’est pas pratique d’analyser de façon
globale les données, il a donc fallu les compiler sur l’ordinateur. De plus, pour le traitement de
ces données il est beaucoup plus simple de le réaliser sur l’ordinateur que sur une version papier.
Pour cela, nous avons créé un fichier Excel dans lequel nous avons reproduit le guide d’entretien
et dans lequel une séparation a été réalisée entre les différents villages. Pour réaliser ce fichier,

33
il a fallu retranscrire précisément les réponses des agriculteurs avant d’uniformiser les réponses
dans un autre fichier Excel pour garder les réponses originales.
3.2.Codage des données

Dans l’objectif d’un traitement des données par le logiciel statistique SPSS 39 pour la typologie,
nous avons identifié premièrement les différentes variables que l’on allait devoir prendre en
compte. Une fois ces variables pré-identifiées, elles ont été sélectionnées afin de les rassembler
dans une autre feuille Excel. Puis dans un second temps, un codage sous Excel a été réalisé des
variables qui n’étaient pas numériques. C’est-à-dire que par exemple sous Excel nous avons
demandé au logiciel de remplacer le nom du village de « Angaradébou » par le chiffre 1, le nom
du village de « Komiguéa » par 2 et le nom du village de « Damé » par 3 et cela avec toutes les
variables non numériques retenues pour permettre un traitement par le logiciel SPSS.
3.3.Réalisation de l’ACP40 par le logiciel SPSS

Une fois le codage des données réalisé, nous avons pu importer les nouvelles données sur le
logiciel SPSS. Une fois ces données importées, il a fallu les caractériser. C’est-à-dire que dans
un premier temps il faut choisir le type de la variable qui lui correspond (numérique, chaîne,
date, etc). Puis dans un second temps, il faut sélectionner le type de « mesure » que la variable
représente (nominale, ordinale, échelle). Seulement après nous pouvons choisir le type
d’analyse que nous souhaitons réaliser. Dans notre cas nous réaliserons une ACP (Analyse en
Composante Principale) car nous avons plus de deux variables numériques à analyser et une
nominale. Mais avant de lancer l’analyse, nous avons caractérisé les spécificités de l’ACP que
nous voulions réaliser. Une fois la caractérisation du type d’ACP identifié, nous pouvons lancer
l’analyse et le logiciel réalise toutes les opérations et nous affiche les différents tableaux et
graphiques dans une page de résultat.
3.4.Méthode d’extraction de l’ACP

La méthode d’extraction d’analyse en composantes principales avec l’option Varimax et la


normalisation avec la règle de Kaiser permet de considérer que « si tous les éléments de Y sont
indépendants, les composantes principales sont toutes de variances égales (égales à 1 dans le
cas de l’ACP réduite). On ne conserve alors que les valeurs propres supérieures à leur moyenne,
car elles seules sont jugées plus « informatives » que les variables initiales ; dans le cas d’une
ACP réduite, ne sont donc retenues que celles plus grandes que 1. Ce critère, utilisé
implicitement par SAS/ASSIST 41 , a tendance à surestimer le nombre de composantes
pertinentes (Wikistat., 2017). »
Cela va servir, à travers l’étude, à retenir uniquement les composantes qui représentent le plus
d’information dans l’ensemble des variables. De plus, cela est nécessaire pour la continuation
de l’ACP pour déduire par la suite les différentes itérations que vont déterminer les différents
types typologiques.

39 Statistical Package for the Social Sciences


40 Analyse en Composantes Principales
41 Logiciel d’analyse statistique

34
3.5.Interprétation de l’ACP

Une fois l’ACP réalisée, différents tableaux et graphiques apparaissent dans la feuille de résultat
du logiciel. Il faut ensuite réaliser une interprétation tableau par tableau avant d’obtenir un
tableau ayant pour résultat le nombre d’itération résultant de cette analyse. C’est-à-dire que le
logiciel a déterminé en fonction des variables proposées qu’il y avait « n » 42 types dans la
typologie. A partir de ce tableau, il faut extrapoler les résultats dans le but de rendre plus visibles
les différentes itérations avec les variables possédant le plus fort taux de corrélation. Une fois
cette étape réalisée, nous pouvons voir distinctement les « n » types de la typologie. Il nous
manque plus qu’à identifier le nombre de producteurs répondants aux différents critères des
différents types typologiques puis d’interpréter les résultats obtenus. Cela permettra ensuite de
continuer l’analyse et s’en servir comme un outil d’aide à la décision. Pour interpréter ces
résultats, nous nous servons des résultats des enquêtes aux producteurs qui regroupent d’autres
données non présentes dans l’ACP et qui nous permettent de réaliser l’analyse des différents
types des typologies.
Les documents suivants nous ont aidés à construire la typologie : Badouin (1987), Hauswith
(2015), Tittonell et al. (2010) et Vall (2017)

Partie 4 : Résultats et discussion

I. Typologie des exploitations agricoles

1. Typologie

La réalisation d’une typologie des exploitations agricoles sur la thématique de la


mécanisation/motorisation devrait permettre de mettre en avant la grande diversité des
exploitations agricoles au niveau du village mais aussi des autres villages enquêtés.
L’hétérogénéité au sein de chaque groupe typologique met en avant le fait que les objectifs de
mécanisation/motorisation et d’intensification agricole ne sont pas les mêmes et ne dépendent
pas uniquement d’une seule variable mais d’une multitude. Comme par exemple, les moyens
de production, la disponibilité en MO, les superficies emblavées, etc.
De ce fait, nous pourrons émettre des suggestions pour le développement de la
mécanisation/motorisation mais celles-ci devrons être lues en tenant compte des spécificités
internes au type. En effet, les suggestions d’orientations du développement de la
mécanisation/motorisation ne se justifient pas seulement par le groupe typologique au sein
même du village comme le veut la typologie. Elles doivent aussi prendre en compte l’échelle
du terroir de la zone cotonnière béninoise, de l’exploitation en elle-même que celle de la
parcelle car elles peuvent avoir des contraintes différentes à la mécanisation/motorisation.

2. Choix des variables pour les typologies

Nous devions, après les enquêtes de terrain réalisées dans les trois villages, nous mettre
d’accord avec mon maître de stage sur les variables à retenir pour réaliser l’ACP sur SPSS.

42 Quantité n d’analyse, de participants,…

35
Après discussion sur la typologie et sur les variables pertinentes à retenir nous avons choisi de
sélectionner celles-ci :
- Disponibilité en MO familiale sur l’exploitation
- Superficie totale emblavée (superficie totale mise en culture)
- Superficie totale de coton
- Type de mécanisation, décomposé en trois sous-variables, Manuel-Traction animale-
Tracteur

La disponibilité en MO familiale nous a semblée pertinente du fait qu’il existe une grande
disparité de MO pour les travaux agricoles (Batawila G.D., 2010) notamment pour certaines
opérations culturales nécessitant beaucoup de MO. Ce manque de MO est pallié par un apport
de MO de façon saisonnière du Nigéria, Niger, Togo, Ghana. Nous supposons que le niveau de
mécanisation dépendra de la capacité du ménage à répondre à la demande en travail à certaines
périodes.

La variable superficie totale emblavée est quant à elle aussi pertinente du fait que plus un
ménage aura une grande surface emblavée plus la charge de travail à supporter sera importante.
Le besoin de faciliter le travail ou de diminuer la pénibilité du travail se fera ressentir.

La variable superficie totale de culture de coton nous a semblée importante aussi du fait que
c’est une filière bien organisée et que c’est la principale culture de rente du Bénin. De plus,
c’est aussi cette culture qui permet, après la vente de la récolte, d’avoir un important apport
financier. Cet apport sert à plusieurs objectifs comme investir dans de nouvelles terres, l’achat
de nouvelles variétés, d’investir en mécanisation, l’achats d’aliments durant la période de
soudure, etc. Les surfaces consacrées à la culture de coton au sein de la zone cotonnière nous
montrent l’importance de cette culture au niveau du système de culture comme au niveau des
exploitations.

La variable type de mécanisation, recense tous les types de mécanisation/motorisation présents


dans les trois villages enquêtés. Elle est décomposée en trois sous-variables (manuel, traction
animale, tracteur) pour faciliter le traitement des données sous le logiciel SPSS. Cette variable
nous a semblée d’autant plus importante que la typologie porte sur cette thématique et qu’elle
permet d’avoir une idée du potentiel de développement et d’intensification de l’agriculture en
fonction de trois terroirs de la zone cotonnière du Bénin dans lequel s’inscrit le projet TAZCO.

Le tableau 5 est un récapitulatif des variables typologiques retenues pour les trois villages
enquêtés. Il y a seulement pour le village d’Angaradébou que le « Type de mécanisation :
manuel » n’a pas été retenu car nous n’avons pas enquêté de producteurs dans ce cas-ci.

36
Tableau 5 : Synthèse des variables typologiques retenus par villages (KOCH L., 2018)

Terroirs Angaradébou Komiguéa Damé


- Superficie totale - Superficie totale - Superficie totale
emblavée emblavée emblavée
- Superficie coton - Superficie coton - Superficie coton
- Disponibilité en MO - Disponibilité en MO - Disponibilité en MO
familiale familiale familiale
- Type de
Variables - Type de mécanisation - Type de mécanisation
mécanisation
typologiques (tracteur) (tracteur)
(tracteur)
- Type de
- Type de mécanisation - Type de mécanisation
mécanisation (traction
(traction animale) (traction animale)
animale)
- Type de
- Type de mécanisation
mécanisation
(manuel)
(manuel)

3. Typologie des villages et générale

3.1. Typologie d’Angaradébou

3.1.1. Présentation générale

Du fait de l’éloignement des exploitations agricoles allant jusqu’à 50 km du village, les


producteurs logent dans des « Tata Samba », des « cases » présentes sur leurs exploitations et
possèdent presque tous un moyen de déplacement.

Dans le village d’Angaradébou, qui est rattaché à la commune de Kandi, il y a plusieurs


groupements de coton. Du fait du nombre important de producteurs et de groupements, le projet
TAZCO a décidé de travailler uniquement avec le groupement 4 = GV4, qui est composé de
284 producteurs. Le projet TAZCO a choisi de travailler avec 30 producteurs au sein du
groupement retenu afin de faciliter les expérimentations et le suivi de celles-ci.

Superficie moyenne (ha) Rendement moyens des


des cultures principales cultures (t/ha)
0,41 0,81 0,98 1,09
1,03
1,06 1,90
7,56 0,97
2,42

5,88 1,02
0,94 1,48
Coton Maïs Arachide Niébé
Coton Maïs Arachide Sorgho Mil Autre Soja Mil Riz Autre

Figure 1 : Assolement et Productivité des principales cultures d’Angaradébou (KOCH L., 2018)

37
L’assolement représenté dans le graphique (figure 1) correspond à l’échantillonnage du GV4
de Angaradébou. Cet assolement est principalement représenté par les cultures du coton, du
maïs, de l’arachide et du mil. Cela est plutôt représentatif de la région de l’Alibori dans le nord
du Bénin car les principales cultures en termes de superficie sont le coton, le manioc, le maïs et
l’arachide (Baco M.N., 2007). Cependant, cet assolement représente une faible hétérogénéité
des superficies pour les cultures avec une dominance du coton et du maïs malgré la grande
diversité de culture. La culture du coton est une culture de rente et les autres sont principalement
vivrières (même si une partie est quand même destinée à la vente). Malgré une disponibilité en
terre agricole cultivable, beaucoup de producteurs n’ont pas les moyens (financiers, de
production,…) d’acquérir de nouvelles terres et d’augmenter leurs productions ou pour se
diversifier.

Sur le deuxième graphique (figure 1) on observe que les principales cultures en termes de
rendements moyens sont le maïs avec 2,42 t/ha43, le coton avec 1,9 t/ha et l’arachide avec 1,48
t/ha. Ces rendements sont supérieurs à ceux de la commune de Sinendé, qui est située entre
Parakou et Kandi dans le nord du Bénin, où les rendements moyens de coton sont de 1,3 t/ha,
pour le maïs de 1,6 t/ha (Baco M.N., 2007) et pour l’arachide de 1 t/ha (AFD, CIRAD, FIDA44.,
2011). Cependant, c’est la culture du coton qui est la plus fastidieuse quant à la technicité
qu’elle demande dans son ITK et dans sa demande importante en MO pour certaines opérations
culturales. C’est pour cela que certains agriculteurs (très peu) accordent un peu moins
d’importance à cette culture. De plus, cette culture peut-être très rentable mais il y a aussi un
risque d’endettement si l’ITK n’est pas bien réalisé. En effet, c’est une culture qui permet
d’avoir accès aux intrants et de les payer après la récolte. Cependant si celle-ci n’est pas assez
importante pour régler les intrants, on peut s’endetter. Depuis ces dernières années, le coton a
pris une place de plus en plus importante au Bénin, elle est perçue comme la culture de la
« modernisation » de l’agriculture de la zone cotonnière au Bénin (Baco M.N., 2007).

3.1.2. Analyse factorielle pour l’ACP

Tableau 6 : Statistiques descriptives d’Angaradébou (KOCH L., 2018)

Moyenne Ecart-type n Analyses Intervalles


Nombre d’actifs agricoles par exploitation 6,366 4,5927 71 1-22
Superficie de Coton (ha45) 7,563 5,7290 71 1-29
Superficie total emblavée (ha) 16,7394 12,03933 71 3-64,5
Traction animale ,958 ,2026 71 68
Tracteur ,042 ,2026 71 3

Sur cet échantillon représenté dans le tableau 6, nous nous rendons compte que les exploitations
agricoles ont en moyenne six actifs agricoles au sein de leur ménage sur une moyenne de 10
personnes par ménage possédant une exploitation agricole. Ceci est une moyenne à prendre
avec précaution car chaque ménage considère ses enfants comme actifs agricoles à des âges
allant de 3 à 15 ans avec pour moyenne sept ans et demi. De plus, certains enfants sont envoyés
à l’école et de ce fait ne sont plus comptés en tant qu’actifs agricoles mais restent à la charge

43 Tonne par hectare


44 Fonds International de Développement Agricole
45 Hectare

38
du ménage. Cette variable possède un écart-type assez élevé par rapport à la nature de celle-ci,
mais cet échantillon oscille entre 1 et 22 actifs agricoles. En 2008, dans la région de l’Alibori
24,1% des enfants âgées de 5 à 17 ans étaient économiquement occupés (Sidi A., 2013).
Sur le village d’Angaradébou nous avons une superficie de coton moyenne par exploitation de
7,56 ha avec un échantillon allant de 1 à 29 ha de coton par exploitation, ce qui explique l’écart-
type assez important. Sur la campagne 2017-2018, il y a 530145 ha de surface cotonnière
emblavée au Bénin (Titi F., 2018).
La superficie totale emblavée moyenne par exploitation est de 16,74 ha avec un échantillon
allant de 3 ha pour la plus petite exploitation à 64,5 ha pour la plus grande exploitation toutes
cultures confondues. En 2008, au Bénin la taille moyenne d’une exploitation agricole familiale
comportant sept personnes était de 1,7 ha (Direction du conseil agricole et de la formation
opérationnelle.2008). Ce grand intervalle explique le fait que nous ayons obtenu un écart-type
de 16,74.
Sur cet échantillon de 71 producteurs, la totalité des exploitations sont mécanisées. Dont 68 qui
ont accès à la traction animale et trois qui ont accès au tracteur.

Tableau 7 : Matrice de corrélation entre les variables retenues pour Angaradébou (KOCH L.,
2018)

Nombre Superficie Superficie Traction Tracteur


d'actif de Coton total animale
agricole cultivée
Corrélation Nombre
d'actif 1,000 ,579 ,614 -,167 ,167
agricole
Superficie de
,579 1,000 ,953 -,299 ,299
Coton
Superficie
,614 ,953 1,000 -,331 ,331
total cultivée
Traction
-,167 -,299 -,331 1,000 -1,000
animale
Tracteur ,167 ,299 ,331 -1,000 1,000

En jaune dans le tableau 7, on observe une corrélation parfaite du fait que cela soit les variables
identiques qui sont corrélées.
En bleu, dans ce même tableau 7, on observe une corrélation parfaite mais négative. C’est-à-
dire que si on a un développement de l‘utilisation du tracteur cela va avoir un impact négatif
sur l’utilisation de la traction animale et inversement.
En vert, nous retrouvons les variables ayant une forte corrélation entre elles avec une corrélation
de 95,3% entre « la superficie totale emblavée » et « la superficie de coton ». C’est-à-dire que
plus le producteur aura une grande superficie emblavée plus sa superficie de coton emblavée
sera grande et inversement plus le producteur aura une surface de culture de coton importante
plus il aura une grande superficie totale emblavée.
Les variables en orange représentent une corrélation importante mais pas aussi forte que celles
en vert.
Les autres variables en blanc dans le tableau représentent une faible corrélation entre elles.

On peut aussi observer par exemple la corrélation entre l’utilisation du tracteur et le nombre
d’actifs agricoles moyens et on constate qu’ils sont très faiblement corrélés. Cela veut dire que
le fait qu’un producteur utilise le tracteur a un faible impact sur le nombre d’actifs agricoles

39
familiaux. On peut donc en conclure par exemple que le nombre d’actifs agricoles familiaux
n’aura presque pas de conséquence sur le développement de l’utilisation de la force motrice par
le tracteur.

Tableau 8 : Variance totale expliquée de l’ensemble des variables issue de la méthode d’extraction
(ACP) pour Angaradébou, (KOCH L., 2018)

Composante Valeurs propres initiales Somme des carrés des facteurs


retenus pour la rotation
Total % de la % Total % de la % cumulés
variance cumulés variance
1 2,925 58,498 58,498 2,422 48,450 48,450
2 1,531 30,622 89,120 2,034 40,670 89,120
3 ,499 9,972 99,092
4 ,045 ,908 100,000
5 -1,010E-013 -1,205E-013 100,000

Le tableau 8 nous permet d’avoir une idée sur le degré d’information que représente chaque
composante ou chaque facteur. Nous avons retenu cinq variables qui sont transcrites dans ce
tableau 8 en cinq composantes de 1 à 5.
La composante 1 représente à elle seule 58,498% de l’information totale de l’ensemble des
variables et la composante 2 représente quant à elle 30,622% de cette information.
Pour mener à bien la méthode d’extraction, soit nous choisissons les composantes ayant un total
supérieur à 1 soit nous prenons les composantes dont le cumul des pourcentages de la variance
s’approche des 80%.
Dans ce cas-ci, nous ne travaillerons pas avec l’ensemble des variables mais avec seulement les
deux premières composantes qui restituent à elles seules 89,12% de l’information totale de
l’ensemble des variables.

Tableau 9 : Matrice des composantes après rotation avec la méthode Varimax et normalisation de
Kaiser d’Angaradébou (KOCH L., 2018)

Composante
1 2
Superficie total cultivée ,936 ,211
Superficie de Coton ,928 ,181
Nombre d’actif agricole ,803 ,027
Tracteur ,143 ,989
Traction animale -,143 -,989

Ayant retenu cinq variables pour ce village, nous retiendrons donc uniquement les pourcentages
supérieurs à 20%. Nous observons de forte corrélation avec la composante 1 et les trois
premières variables et pour la composante 2 avec les deux dernières variables du tableau 9 et
aussi avec la première variable mais la corrélation est plus faible que les autres.
La rotation a convergé en trois itérations bien distinctes qui sont représentées dans le tableau
10.

40
Tableau 10 : Présentation des itérations déduites de l’analyse par SPSS pour Angaradébou
(KOCH L., 2018)

Composante 1 2
Superficie totale emblavée / Superficie de Superficie totale emblavée /
Positive
coton / Nombre d'actifs agricoles Tracteur
Négative Traction animale

Ces trois itérations vont former les trois types de la typologie (Annexe 9) :
- Le premier type va réunir les variables : «Superficie totale emblavée / Superficie de
coton / Nombre d'actifs agricoles »,
- Le second type : « Superficie totale emblavée / Tracteur »
- Le troisième type : « Traction animale ».

3.1.3. Extrapolation de l’ACP pour l’élaboration de la typologie

Tableau 11 : Présentation des caractéristiques générales et spécifiques des différents types de la


typologie d’Angaradébou (KOCH L., 2018)

Caractéristiques spécifiques
Moyenne
Moyenne Moyenne
Types Caractéristiques générales d'actifs
superficie superficie
agricoles
emblavée coton
familiaux
Grande exploitation, Grande
superficie totale emblavée, Grande
Type 1
superficie de coton, Disponibilité 21,01 ha 9,66 ha 7,71 actifs
(57,75%)
en actifs agricoles familiaux
importante
Type 2 Grande superficie totale emblavée 35,58 ha 15,67 ha 10 actifs
(4,23%) et utilisant le tracteur
Petite exploitation, exploitation ne
Type 3 répondant pas aux caractéristiques
8,05 ha 3,48 ha 3,33 actifs
(38,03%) du type 1 et 2 et utilisant la traction
animale

Nous pouvons observer, au sein de le tableau 11, que quel que soit le type d’exploitation
agricole la moitié de la superficie totale emblavée est dédiée à la culture du coton. On peut aussi
faire l’analyse à contrario, plus les producteurs possèdent de grandes superficies emblavées
plus les superficies de cultures vivrières augmentent. Ceci est principalement dû au fait de
l’accessibilité à la traction animale, non en termes de prix mais en termes du nombre important
de « peuls » (éleveurs nomades et semi-sédentaires) et aussi aux élevages présents dans la zone.
Il y a aussi le fait que le village d’Angaradébou est un des premiers villages producteurs de
coton du nord Bénin, cela a entrainé une intensification et un développement agricole ayant
débuté dans cette zone avant les autres zones cotonnières du Bénin.

En revanche, on peut voir que le type 2 est plus développé que les autres types en termes de
mécanisation du fait de l’utilisation du tracteur pour le labour. Cependant les producteurs du
type 2 possèdent aussi la traction animale pour subvenir aux besoins de labour et de billonnage

41
de leurs champs. Ils possèdent de grandes superficies emblavées et de coton, ils ont aussi accès
à une MO familiale agricole supérieure à la moyenne du village. Enfin, il convient de noter que
les exploitations relevant du type 2 sont assez rare, elles représentent seulement 4,23% du total
de l’échantillon.

Pour ce qui est du type 1, c’est le plus représentatif en termes de nombre de producteurs s’y
rattachant puisqu’il représente 57,75% de l’échantillon. C’est en générale de grandes
exploitations ayant des superficies emblavées d’au minimum 10 ha avec au moins 3 ha de
culture de coton ainsi qu’un minimum de quatre actifs agricoles familiaux. Ce type a un plus
fort potentiel de développement que le type 3 par le fait qu’il possède de plus grande surface de
culture de rente, donc des revenus monétaires plus important, de même que les cultures vivrières
avec une MO familiale assez importante.

Pour le type 3, il est aussi bien représenté au niveau de l’échantillon avec 38,03% des
producteurs. Il s’agit majoritairement des exploitations possédant des superficies totales
emblavées inférieures à 10 ha avec de faibles surfaces de coton et une faible disponibilité en
actif agricole au sein du ménage. Ils utilisent tous la traction animale afin de faire le
labour/billonnage mais ceux possédant les plus petites superficies demandent uniquement des
prestations de services pour ces opérations (ils ne possèdent pas eux-mêmes de bœufs de trait).

Tableau 12 : Présentation des caractéristiques communes et divergentes en fonction des types de


la typologie d’Angaradébou (KOCH L., 2018)

Types Caractéristiques communes Caractéristiques divergentes


- Grande superficie emblavée et de
Type 1
coton
(57,75%)
- Utilisation de la traction animale - Disponibilité en MO moyenne
- Tous producteurs de coton - Utilisation du tracteur et de la
- La grande majorité des producteurs traction animale
Type 2
rencontre un manque de MO pour - Très grande superficie emblavée et
(4,23%)
certaines opérations de coton
- Ils possèdent presque tous un moyen de - Disponibilité en MO importante
déplacement motorisé (moto, voiture, - Petite surface emblavée et de coton
Type 3 tricycle) - Faible MO
(38,03%) - 1/3 n'est pas propriétaire de bœuf de
trait

En effet tous les producteurs, même les plus développés en termes de


mécanisation/motorisation et ceux possédant une grande MO familiale agricole, sont obligés
d’avoir recours à de la MO extérieure notamment lors de la récolte du coton. Cette MO
extérieure est soit sous forme de prestations de services avec pour principales origines les pays
frontaliers au Bénin soit sous forme d’entraides entre certains ménages ou classes sociales
comme les « jeunes ».

42
3.2. Typologie de Komiguéa

3.2.1. Présentation générale

Dans le village de Komiguéa, qui est rattaché à la commune de N’Dali, il y a plusieurs


groupements de différentes cultures. Contrairement à Angaradébou (où tous les producteurs
étaient en groupement), à Komiguéa près la moitié des producteurs appartiennent à un
groupement et les autres sont indépendants.

L’avantage sur Komiguéa est que tous les producteurs logent sur le village même et que les
champs sont à proximité (maximum 10km). Ils possèdent presque tous une moto, il y en a qu’un
seul qui n’en possède pas mais ses champs sont à un maximum de 2 km du village, il s’agit
d’une femme divorcée.

Au total, 94 producteurs de ce village sont répartis dans des groupements comme suit :
- Groupement de coton = GVcoton = 45 producteurs,
- Groupement de maïs = GVmaïs = 29 producteurs,
- Groupement de soja = GVsoja = 20 producteurs.

Il existe d’autres groupements mais d’après les ingénieurs de terrain ils ne sont pas actifs. Le
projet TAZCO a choisi de travailler uniquement avec les producteurs appartenant à des
groupements actifs et de choisir 30 producteurs « pilotes » pour mener les expérimentations et
assurer leurs suivis. Ces 30 producteurs ont été choisis par le projet dans les trois groupements
(coton-maïs-soja). L’échantillonnage sera donc sur ces trois groupements qui représentent à eux
trois 94 producteurs.

Superficie moyenne (ha) des Rendement moyen des


cultures principales cultures (t/ha)
0,55 0,11 1,36 0,36
0,47
0,79
2,17 1,04
2,21 1,26
0,96
0,82
1,13
Coton Maïs Soja Anacarde
Iganme Manioc Autres Coton Maïs Soja Igname Manioc Autres

Figure 2 : Assolement et Productivité des principales cultures de Komiguéa (KOCH L., 2018)

L’assolement représenté par le graphique (figure 2) correspond à l’échantillonnage des trois


groupements (coton-maïs-soja) de Komiguéa. Cet assolement est principalement représenté par
les cultures de maïs, anacarde, coton et soja. Cela est représentatif de la région de Borgou pour
les cultures de maïs et coton. La culture de soja est plus présente que la moyenne de la région
(Baco M.N., 2007). La culture de l’anacarde est bien représentée en termes de surface. Nous
avons dans le bassin du Borgou en culture traditionnelle une moyenne de 2,25 ha par
exploitation d’anacarde (Lemaître P., Bediye P., Ahouari H., 2003) et ici nous sommes à 2,17
ha.

43
On peut observer dans cet assolement une plus grande hétérogénéité que pour le village
d’Angaradébou, on remarque une dominance de maïs et anacarde avant le coton puis vient
ensuite la culture du soja. On constate sur cet assolement qu’il y a deux cultures de rente
principalement, l’anacarde et le coton avec une dominance de l’anacarde. Cependant, on
remarque quand même que deux types de cultures vivrières, le maïs et le soja, rivalisent avec
les cultures de rente en termes de surfaces de culture moyennes. Il y a aussi la culture de
l’igname et du manioc qui sont bien représentées. Même si une partie des cultures vivrières est
destinée à la vente, elles servent essentiellement à répondre aux besoins alimentaires du ménage
et elles sont plus représentées et diversifiées que sur Angaradébou.

Le village, étant rattaché à la commune de N’Dali, possède une ressource en terre agricole
disponible très faible à cause de la présence de la « forêt de N’Dali et de l’Ouémé supérieur ».
En revanche entre Komiguéa et Parakou, il y a des terres agricoles disponibles mais dépendant
de Parakou. Les villageois n’ont, pour le moment, pas le droit d’augmenter leurs surfaces
agricoles avec ces terres. Cependant, ils sont en relation avec Parakou pour essayer de négocier
l’utilisation de ces terres sous forme de prêt, de location ou d’achat sous réserves de certaines
conditions.

Sur ce deuxième graphique (figure 2), on observe que les principales cultures en termes de
rendement moyen sont le maïs avec 1,26 t/ha, le coton avec 1,04 t/ha, l’igname avec 0,96 t/ha,
le soja avec 0,82 t/ha et le manioc avec 0,79 t/ha. En comparaison avec la commune de
Tchaourou qui est un peu plus au sud que Parakou le rendement de maïs est supérieur à
Komiguéa car le rendement de maïs à Tchaourou est de 1,1 t/ha contre 1,26 t/ha à Komiguéa.
Pour ce qui est des cultures d’igname et de manioc, elles ont un bien meilleur rendement moyen
à Tchaourou avec respectivement 13 t/ha et 8,5 t/ha. Au niveau du rendement moyen de coton,
ils sont identiques (Baco M.N., 2007). Pour la culture du soja, le rendement moyen est de 1,48
t/ha ce qui est presque le double du rendement de Komiguéa (Kpenavoun Chogou S., Okry F.,
Santos F., Hounhouigan D.J., 2018).

Malgré la plus grande hétérogénéité des cultures sur Komiguéa comparée à Angaradébou, c’est
toujours la culture du coton qui est la plus complexe par rapport à son ITK et à sa demande en
MO très importante pour certaines de ses opérations culturales. C’est aussi dans ce cas-ci que
certains producteurs privilégient la culture de l’anacarde à celle du coton qui demande moins
d’investissement en termes financier et en MO. Certains producteurs combinent les deux. Une
très petite partie de producteurs n’ayant pas bien réalisé l’ITK du coton se sont endettés envers
le groupement et abandonnent la culture du coton en faveurs de celle de l’anacarde pour
rembourser leurs dettes. Mais ces mêmes producteurs, qui abandonnent la culture de coton, se
disent prêts à refaire du coton une fois le remboursement de leurs dettes réalisé. Cependant, le
développement important de la culture d’anacarde en tant que culture de rente pourra dans un
futur proche peut-être poser problème au développement de la culture de coton en termes de
superficie de terres agricoles disponibles dans une politique béninoise d’intensification durable
de la production de coton (Kouagou J.C., 2017). Surtout que depuis 2013, la production de
coton a été multipliée par deux au Bénin (Quenum B., 2017).

44
3.2.2. Analyse factorielle pour l’ACP

Tableau 13 : Statistiques descriptives de Komiguéa (KOCH L., 2018)

Moyenne Ecart-type n Analyses Intervalles


Nombre d’actif agricole 6,0227 3,07228 33 1-17
Superficie de Coton (ha) 1,3864 1,40603 33 0-5
Superficie total emblavée (ha) 7,9045 4,27053 33 0,75-17,25
Traction animale ,848 ,3641 33 29
Tracteur ,094 ,2915 33 3
Manuel ,031 ,1740 33 1

Sur cet échantillon nous avons une moyenne de six actifs agricole par ménage possédant une
exploitation agricole. Un ménage est composé en moyenne de 10 personnes. Cependant la
moyenne d’actifs agricoles reste à prendre avec précaution car comme à Angaradébou les
parents considèrent leurs enfants comme actif agricole à des âges différents allant de 4 à 12 ans
avec pour moyenne huit ans. Il y a aussi le fait que certains enfants sont mis à l’école, ils ne
sont donc pas comptés en tant qu’actif même si durant les vacances scolaires ils aident sur
l’exploitation, ils sont quand même une charge pour la famille. Nous pouvons constater que
cette variable a un écart-type assez important qui est dû au fait de l’intervalle d’actifs agricoles
oscillant entre 1 et 17 actifs. En 2008, dans la région de Borgou, 68,4% des enfants âgés de 5 à
17 ans étaient économiquement occupés (Sidi A., 2013). Ce pourcentage est très important et
démontre le besoin en MO de la région.

Sur le village de Komiguéa, il y a une superficie de coton moyenne par exploitation de 1,39 ha
avec un intervalle allant de 0 à 5 ha de coton par exploitation. Nous avons donc un faible écart-
type grâce au fait que l’intervalle soit assez restreint. Cette région est parmi les régions
concernées en termes de zone cotonnière à développer, mais elle reste cependant pour le
moment un peu moins développée que le nord du Bénin en termes de superficie de coton en
culture mais elle est en évolution (Ton P., 2004).

Nous observons que la moyenne des superficies totales emblavées par exploitation est de 7,91
ha, toutes cultures confondues avec un échantillon allant de 0,75 ha pour la plus petite
exploitation à 17,25 ha pour la plus grande, cela nous donne un écart-type important de 4,27.
Cette moyenne est bien plus élevée que la moyenne relevée au niveau nationale en 2008 qui
était de 1,7 ha pour un ménage composé de sept personnes en moyenne (Direction du conseil
agricole et de la formation opérationnelle., 2008). Cela peut s’expliquer en partie avec les
différentes politiques de développement du secteur agricole menées par le gouvernement qui
ont permis l’augmentation des superficies totales emblavées par exploitation. Cela peut aussi
s’expliquer par l’augmentation des surfaces dédiées aux cultures de rente et notamment au
coton depuis 2008, mais aussi par le développement de la mécanisation/motorisation.

Sur cet échantillon de 33 producteurs, nous avons la quasi-totalité des exploitations qui sont
mécanisées de manière plus ou moins directe avec la traction animale. C’est-à-dire que
beaucoup font appel à la prestation de services pour se mécaniser. Cependant nous avons un
producteur qui n’est pas mécanisé et qui fait donc tous les travaux liés aux ITK manuellement.
Puis nous avons trois producteurs qui utilisent la motorisation avec le tracteur pour le labour.

45
Tableau 14 : Matrice de corrélation entre les variables retenues pour Komiguéa (KOCH L., 2018)

Nombre Superficie
Superficie Traction
d’actifs total Tracteur Manuel
de Coton animale
agricoles emblavée
Nombre
d’actif 1 0,439 0,101 0,262 -0,08 -0,298
agricole
Superficie
0,439 1 0,468 -0,019 0,157 -0,179
de Coton
Superficie
Corrélation total 0,101 0,468 1 0,222 -0,034 -0,152
emblavée
Traction
0,262 -0,019 0,222 1 -0,773 -0,432
animale
Tracteur -0,08 0,157 -0,034 -0,773 1 -0,058
Manuel -0,298 -0,179 -0,152 -0,432 -0,058 1

En jaune, dans le tableau 14, nous observons une corrélation parfaite car les variables corrélées
dans les lignes et colonnes sont identiques.
En vert, nous retrouvons les variables ayant la plus forte corrélation entres elles. Comme le
montre le tableau 14, la plus forte corrélation à lieu entre « Traction animale et Tracteur » avec
un taux de 77,3%. Le fait qu’elles soient négativement corrélées s’explique par le fait que si
une des deux variables se développe positivement l’autre va avoir tendance à régresser. Cela
veut dire que si les producteurs passent de plus en plus à l’utilisation du tracteur, ils vont en
contrepartie utiliser de moins en moins la traction animale.
Quant aux variables en orange elles représentent une corrélation importante mais pas autant que
celles en vert. Les autres variables en blanc du tableau 14 correspondent à une faible corrélation
entre elles.

On peut constater, par exemple dans le tableau 14, que la corrélation entre l’utilisation du
tracteur et le travail manuel est très faible. Cela peut s’expliquer par le fait que les producteurs
utilisant la force manuelle, pour le labour, n’ont pas les mêmes moyens financiers que les
producteurs utilisant le tracteur pour demander des prestations de services de tracteur. C’est
pour cela que ces deux variables sont très faiblement corrélées négativement. On peut aussi
observer les variables nombre d’actifs agricoles et superficie totale emblavée qui sont elles aussi
faiblement corrélées. On pourrait avoir tendance à se demander s’il y a une erreur car
généralement plus on a de MO plus on a une force de travail importante et ainsi augmenter les
superficies mises en cultures. Cependant ce n’est pas le cas, cela peut s’expliquer en partie par
la généralisation de l’emploi de MO extérieure au ménage pour la réalisation des opérations de
cultures forte consommatrice en MO. Par conséquent, un ménage ayant une faible disponibilité
en MO agricole familiale peut avoir de grande superficie emblavée. C’est pour cela que ces
deux dernières variables sont faiblement corrélées.

46
Tableau 15 : Variance totale expliquée de l’ensemble des variables issues de la méthode
d’extraction (ACP) pour Komiguéa, (KOCH L., 2018)

Composante Valeurs propres initiales Somme des carrés des facteurs retenus
pour la rotation
Total % de la % Total % de la % cumulés
variance cumulés variance
1 2,124 35,403 35,403 1,804 30,060 30,060
2 1,659 27,650 63,053 1,489 24,823 54,883
3 ,977 16,284 79,337 1,467 24,454 79,337
4 ,813 13,546 92,883
5 ,347 5,789 98,672
6 ,080 1,328 100,000

Le tableau 15 permet de nous renseigner sur le degré d’information que représente chaque
composante. Comme sur Komiguéa, nous avons la présence du producteur travaillant
uniquement à la main, nous avons donc six types de variables qui ont été transcrits dans le
tableau 15 en six composantes.
La variable 1 représente à elle seule 35,4% de l’information totale de l’ensemble des variables.
La composante 2 représente 27,65% de cette information et la variable 3, 16,28% de cette même
information.
Pour bien conduire la méthode d’extraction, soit nous choisissons les composantes qui ont pour
variance cumulée un total se rapprochant de 80%, soit nous choisissons les composantes ayant
un total de 1. Dans ce cas-ci, nous choisirons le premier choix pour se rapprocher des 80% de
l’information générale de l’ensemble des variables car si nous choisissons les variables ayant
un total supérieur à 1 nous aurons seulement 63,01% de l’information générale. C’est
légèrement plus que la moitié il est donc plus pertinent de choisir les trois premières
composantes qui regroupent 79,34% de cette information générale. Nous travaillerons donc
pour la suite avec les trois premières composantes.

Tableau 16 : Matrice des composantes après rotation avec la méthode Varimax et normalisation
de Kaiser de Komiguéa (KOCH L., 2018)

Composantes
1 2 3
Tracteur ,947 ,081 ,029
Traction animale -,904 ,358 ,064
Manuel ,112 -,831 ,007
Nombre d’actif agricole -,052 ,736 ,243
Superficie total cultivée -,172 -,023 ,883
Superficie de Coton ,211 ,350 ,790

Ayant retenu six variables pour ce village, nous retiendrons donc uniquement les pourcentages
supérieurs à 17%. Nous observons une forte corrélation pour la composante 1 avec les variables
1 et 2, pour la composante 2 avec les variables 3 et 4 et pour la composante 3 avec les variables
5 et 6. Mais nous retiendrons toutes les corrélations supérieures à 17%.

47
Tableau 17 : Présentation des itérations déduites de l’analyse par SPSS pour Komiguéa (KOCH
L., 2018)

Composantes 1 2 3
- Traction animale - Nombre d'actif
- Tracteur - Nombre d'actif agricole - Superficie
Positive
- Superficie de coton agricole - Superficie totale emblavée
de coton - Superficie de coton
- Traction animale
Négative - Superficie totale - Manuel
emblavée

Ces cinq itérations vont former les cinq types de la typologie (Annexe 10).

3.2.3. Extrapolation de l’ACP pour l’élaboration de la typologie

Tableau 18 : Présentation des caractéristiques générales et spécifiques des différents types de la


typologie de Komiguéa (KOCH L., 2018)

Caractéristiques spécifiques
Moyenne
Types Caractéristiques générales Moyenne Moyenne Moyenne
d'actif
superficie superficie superficie
agricole
emblavée coton anacarde
familiale
Grande exploitation,
Producteurs utilisant le
Type 1 (9,09 %) 7,67 ha 2,08 ha 5,33 2,67 ha
tracteur, Grande superficie
de coton
Petite exploitation,
Producteurs utilisant la
Type 2 (18,18 %) 2,88 ha 0,58 ha 4,83 0 ha
traction animale, Petite
superficie totale emblavée
Grande exploitation,
Producteurs utilisant la
Type 3 (39,39 %) traction animale, Nombre 8,39 ha 0,54 ha 5,08 3,19 ha
d'actif agricole moyen,
Petite superficie de coton
Petite exploitation,
Type 4 (3,03 %) Producteur travaillant 4,5 ha 0 ha 1 1,5 ha
uniquement à la main
Grande exploitation,
Nombre d'actif agricole
Type 5 (30,30 %) important, Grande 10,99 ha 2,8 ha 8,4 2,05 ha
superficie emblavée et de
coton

48
Nous pouvons constater que les superficies moyennes de coton à travers chaque type de la
typologie sont faibles. On peut aussi observer que la superficie totale emblavée moyenne
dépasse rarement les 10 ha ainsi qu’une moyenne d’actif agricole familiale généralement en
dessous de la moyenne du village qui est de six actifs. Certaines exploitations possèdent de
grandes superficies emblavées mais ne possèdent pas de grandes superficies de cotons.

Sur l’échantillon de Komiguéa, nous avons une moyenne de 1,39 ha de coton par exploitation,
nous pouvons peut-être le mettre en relation avec l’autre culture de rente qui est l’anacarde et
qui a une moyenne sur le même échantillon de 2,16 ha par exploitation. Nous pouvons en
déduire que, pour le moment en termes de superficie de culture, l’anacarde est plus développée
que le coton même si celui-ci continue de se développer dans la région. Nous avons rajouté,
dans le tableau 18, une colonne avec les superficies moyennes de culture d’anacarde afin de
pouvoir faire une comparaison entre les deux cultures de rente bien présentes sur Komiguéa.
On peut remarquer que cette culture est aussi plus présente que celle du coton.

Les producteurs ne remplissant pas tous les critères typologiques, déduis des itérations de la
typologie, ont été rajoutés dans le groupe typologique auquel ils se rapprochent le plus. C’est-
à-dire que tous les producteurs rentrent dans les critères des itérations de la typologie. Mais
suite à cela, il faut déterminer les limites des variables mis dans les itérations et c’est à ce
moment que certains producteurs (quatre producteurs sur 33) ne remplissent pas toutes les
limites déterminées des critères des itérations.
La traction animale reste bien présente sur ce village que cela soit en tant que propriétaire, qu’en
prestation de services ou même en prêt. Les différents types d’élevage sont aussi bien présents
sur ce village comme sur celui d’Angaradébou.

On constate les débuts de l’utilisation du tracteur avec trois producteurs demandant des
prestations de services appartenant au type 1 qui représente environ 9% de l’échantillon. Malgré
le fait qu’ils utilisent le tracteur, deux des trois producteurs utilisent aussi la traction animale
pour le billonnage notamment. Celui qui n’utilise pas la traction animale, c’est par choix car il
envoie ses enfants à l’école et n’a donc personne pour garder les bœufs. On en déduit le début
d’une intensification du labour.

On observe que le type 4 est composé d’un seul producteur soit 3% de l’échantillon il est le seul
à ne pas utiliser ou ne pas avoir accès à la mécanisation/motorisation.

Pour le type 2, nous observons qu’il s’agit de petites exploitations utilisant la traction animale
et ayant des petites superficies totales emblavées inférieures à 4 ha généralement. On observe
aussi qu’ils ont de faible superficie de coton et une MO agricole familiale assez faible. Ils
représentent une bonne partie de l’échantillon à hauteur de 18%.

Pour le type 3, il s’agit de grandes exploitations utilisant la traction animale avec un nombre
d’actif agricole familiale moyen allant de trois à six personnes. Ce sont des producteurs ayant
une superficie de coton inférieure à 2 ha et une superficie totale emblavée pour la plus grande
partie comprise entre 4 et 8 ha. C’est le type le plus représenté au sein de l’échantillon avec
40% des producteurs y appartenant.

Pour le type 5, ce sont des grandes exploitations possédant un nombre important d’actif
agricole familiale supérieur à six personnes. Cela leur permet d’avoir de grandes superficies
totales emblavées supérieures à 8 ha et de grandes superficies de coton supérieures à 2 ha. Eux
aussi sont très bien représentés avec 30% des producteurs dans ce type typologique.

49
Les producteurs enquêtés se servent quasiment tous de la traction animale afin de faire le
labour/billonnage. Cependant sur l’échantillon de 33 producteurs, il y en a 15 qui demandent
des prestations de services pour ces opérations afin de venir compléter leurs besoins en force
de travail. Ces derniers utilisent les prestations de façon périodique. Il y en a un qui réalise ces
opérations à la main, c’est le type 4.

Tableau 19 : Présentation des caractéristiques communes et divergentes en fonction des types de


la typologie de Komiguéa (KOCH L., 2018)

Types Caractéristiques communes Caractéristiques divergentes

- Grande superficie emblavée et de


coton
Type 1 (0,09%) - Utilisation du tracteur et de la
traction animale
- Disponibilité en MO moyenne
- Utilisation de la traction animale
- Petite superficie totale emblavée et
Type 2 (18,18%) - Utilisation de la traction animale
- La quasi-totalité des producteurs de coton
rencontre un manque de MO pour - Disponibilité en MO faible
certaines opérations
- Ils possèdent quasiment tous un - Grande superficie totale emblavée
Type 3 (39,39%) moyen de déplacement motorisé et faible surface de coton
(moto, voiture, tricycle) - Disponibilité en MO moyenne

- Petite superficie totale emblavée


Type 4 (3,03%) - Pas de production de coton
- Disponibilité en MO très faible
- Grande superficie totale emblavée
Type 5 (30,30%) et de coton
- Disponibilité en MO forte

Au niveau des caractéristiques communes, sur cet échantillon ils utilisent quasiment tous la
traction animale sauf deux producteurs. L’un utilise les prestations de services au tracteur car il
n’a pas assez de MO familial disponible et pour faire le labour à la bonne période il ne peut
avoir de bœufs de trait et l’autre n’utilise tout simplement pas la mécanisation et réalise toutes
les opérations culturales de façon manuelle. Parmi ceux utilisant la traction animale, certains
producteurs possèdent plus de bœufs et/ou d’équipements que d’autres. Un nombre important
de ces producteurs demande des prestations de services (15 producteurs sur l’échantillon) pour
venir répondre à la charge importante de travail à certaines périodes (les saisons des pluies sont
d’Avril à Juin et de Septembre à Octobre). Notamment en début de saison des pluies où il faut
réaliser le labour/billonnage, le semis, le premier traitement, etc, donc début Avril et début
Septembre. Mais il y a aussi ceux qui ne possèdent pas de bœufs et demandent des prestations
de façon très occasionnelle. Il y a aussi des producteurs qui demandent à des amis ou à la famille
de leur prêter les bœufs de trait le temps du labour/billonnage (trois producteurs sur
l’échantillon).

50
De plus les producteurs utilisant la force motrice du tracteur pour le labour ne possèdent pas de
tracteur mais demandent eux aussi des prestations de services.

A Komiguéa, on note une grande spécificité liée à la coexistence de deux principales cultures
de rente. Cette coexistence n’existe pour autant pas pour l’ensemble de l’échantillon. En effet,
sur les 33 producteurs, il y en a 12 qui ne produisent pas de coton et 18 ne produisent pas
d’anacarde. Il y a cependant six producteurs de cet échantillon qui ne produisent aucune des
deux cultures soit 18% des producteurs enquêtés. C’est pour cela que cette variable ne fait pas
partie des caractéristiques communes.

Malgré le fait que certains producteurs possèdent moins de superficie que d’autre ou que
certains utilisent la traction motrice ou animale ou que certains possèdent un nombre d’actif
agricole familiaux plus ou moins important, ils font tous face à un besoin en MO extérieure plus
ou moins important. C’est-à-dire que quelques soit le type dans lequel les producteurs ont été
« classés », ils font tous appel à des prestations de services pour certaines opérations culturales
comme la récolte du coton, le labour, le sarclage, etc. Ces actifs agricoles extérieurs ont pour
principale origine le Nigéria, le Niger, le Togo et le Ghana. Il y a aussi une forme d’entraide au
sein du village entre certains producteurs qui se prêtent les bœufs de trait ou qui vont aider pour
certaines opérations culturales leurs amis qui en retour viendront les aider quand ils en auront
besoin.

3.3. Typologie de Damé

3.3.1. Présentation générale

Dans le village de Damé, qui est rattaché à la commune de Savalou, il y a plusieurs groupements
de différentes cultures dans ce village. Après recoupement des doublons, (producteurs présents
dans plusieurs groupements), nous avons un total de 280 producteurs répartis dans des
groupements comme suit :
- Producteurs de coton, CVPC1 = 153 producteurs, CVPC2 = 117 producteurs,
- Producteurs de soja, 21 producteurs,
- Producteurs d’anacarde, 16 producteurs.

Un des avantages de Damé est le fait que tous les producteurs logent sur le village et que les
champs sont au plus loin à 10 km du village sauf pour un seul producteur où son champ se situe
à 20 km de Damé. La grande majorité des producteurs possèdent un moyen de déplacement
motorisé.

51
Superficie moyenne (ha) Rendement moyen des
des cultures principales cultures (t/ha)

1,84 1,74 1,47


4,44
1,87 1,53 1,63

1,66 1,31
1,55 1,88
2,13 1,29

Coton Maïs Niébé Coton Maïs Niébé


Soja Iganme Manioc
Soja Anacarde Autres Autres

Figure 3 : Assolement et Productivité des principales cultures de Damé (KOCH L., 2018)

L’assolement, représenté sur le premier graphique (figure 3), correspond à l’échantillonnage


des 4 groupements (CVPC1 et 2, soja, anacarde) de Damé. Cet assolement est principalement
représenté par les cultures de coton, niébé, maïs, anacarde et soja. Cela n’est pas très bien
représentatif de la région Les Collines car les principales cultures en 2014 étaient le maïs, le
manioc, l’igname et le niébé. Quant à la culture du coton, elle est faiblement représentée dans
cette région avec seulement 7% des surfaces de culture (Programme Alimentaire Mondial.,
2014). En termes de cultures principales, nous retrouvons seulement le maïs et le niébé.
Cependant, on peut constater une grande évolution en termes de production de soja entre 1990
et 2008 dépassant les 14000 tonnes en 2008 (Dugué P., 2010). Dans la région du Zou, dans le
sud du Bénin, l’intervalle moyen des superficies d’anacarde en 2003 pour des exploitations
traditionnelles allait de 0,5 ha à 2 ha (Lemaître P., Bediye P., Ahouari H., 2003). Nous
observons donc que sur Damé que la superficie moyenne d’anacarde par exploitation est dans
la moyenne de la région Zou en 2003.

On observe sur cet assolement une assez grande hétérogénéité avec une nette dominance de la
culture de coton et de celle du niébé qui vient ensuite. La culture d’anacarde vient se placer en
quatrième position après la culture du maïs. En termes de cultures de rente, nous en avons deux
principales qui sont l’anacarde et le coton, avec une large dominance du coton sur l’anacarde
en termes de superficie. Mais on remarque aussi la forte dominance du maïs et du niébé qui
sont plus importants en superficie que le coton.
Pour les cinq principales cultures, nous avons deux cultures de rente et trois cultures vivrières.
Ces dernières rivalisent avec les cultures de rente au niveau de la superficie moyenne mise en
culture cette année. Cependant, il faut considérer aussi qu’une partie des cultures vivrières est
destinée à la vente mais avec pour premier objectif de répondre aux besoins alimentaires du
ménage.
Le village de Damé est rattaché à la commune de Savalou, il possède une ressource en terre
agricole disponible assez importante. Le village peut donc développer ses cultures en termes de
surface.

Sur ce deuxième graphique (figure 3), on observe que les principales cultures en termes de
rendement moyen sont l’igname avec 1,66 t/ha, le maïs avec 1,63 t/ha, le manioc avec 1,53 t/ha,
le coton avec 1,47 t/ha, le niébé avec 1,31 t/ha et le soja avec 1,29 t/ha.
En comparaison avec la commune de Tchaourou entre Parakou et Savalou où le rendement de
l’igname est de 13 t/ha, le rendement du maïs de 1,1 t/ha, le rendement du manioc de 8,5 t/ha

52
et le rendement du coton de 1,05 t/ha (Baco M.N., 2007). En 2012, sur la commune de Bassila,
qui est aussi situé entre Parakou et Savalou, on observait un rendement moyen du niébé de 0,7
t/ha (Abdoulaye T.T., 2014). En 2016 la production moyenne de soja au Bénin était de 0,95 t/ha
(Beausoleil C. 2016).
On remarque alors que le rendement moyen de l’igname sur la commune de Tchaourou est
presque huit fois supérieur à celui de Damé, c’est identique pour la culture du manioc qui est
bien inférieure sur la commune de Damé à celle de Tchaourou. En revanche pour la culture du
maïs le rendement de Damé est supérieur à la moyenne de la commune de Tchaourou comme
pour celui du coton. Le rendement moyen du niébé est quasiment le double de celui de la
commune Bassila en 2012. Nous avons aussi un rendement moyen de soja bien plus important
que le rendement moyen national.

Même si nous avons une grande hétérogénéité des cultures sur cette commune, c’est toujours
la culture du coton qui reste la plus compliquée à mener à bon termes à cause de ses exigences
au niveau de son entretien et de la MO nécessaire pour réaliser les opérations culturales dans
les temps impartis. Cependant malgré cette technicité, elle reste la culture en termes de
superficie emblavée la plus importante même si la culture d’anacarde est elle aussi en bon
développement. Cependant quelques producteurs délaissent la culture du coton au profit de
celle de l’anacarde qui demande moins de technicité. La majorité de cet échantillon cultive les
deux types de culture avec un peu plus de superficie de coton.
Vers le sud du Bénin plus la production de l’igname est importante, avec pour Savalou comme
référentiel dans cette culture du fait de sa production importante et de l’organisation de la fête
de l’igname vers le 15 Août au moment de la récolte de l’igname qui attire énormément de
béninois et d’étrangers (Egah J., Baco M.N., Moumouni I., 2012).

3.3.2. Analyse factorielle pour l’ACP

Tableau 20 : Statistiques descriptives de Damé (KOCH L., 2018)

Moyenne Ecart-type n analyses Intervalle


Nombre d’actif agricole 6,643 3,9820 70 1-18
Superficie de coton 4,436 3,2770 70 0-15 ha
Superficie total cultivée 13,701 6,9292 70 1,25-29,05 ha
Traction animale ,571 ,9100 70 20
Tracteur ,014 ,1195 70 1
Manuel 2,100 1,3847 70 49

Sur cet échantillon nous avons une moyenne de sept actifs agricoles par famille ayant une
exploitation agricole. Un ménage sur Damé est généralement composé de neuf personnes.
Comme sur les autres villages la moyenne d’actifs agricoles est à considérer avec précaution
car il n’y a pas un âge déterminé pour considérer son enfant comme actif et par conséquent les
enfants commencent à aider leurs parents au champ entre 5 et 14 ans avec pour moyenne huit
ans. Cependant sur cet échantillon, nous avons 12 chefs d’exploitations qui n’ont pas d’enfant
ou que leurs enfants n’aident pas au champ du au fait qu’ils vont à l’école, qu’ils se sont mariés,
qu’ils soient partis pour être indépendants, etc. Nous pouvons constater un écart-type assez
important puisqu’il se rapproche de 4, cela est dû au fait que nous avons un intervalle allant de
1 actif à 18. En 2008, dans la région des Collines, selon ENTE46 70,2% des enfants âgés de 5 à

46 Ecole Nationale des Techniciens de l’Equipement

53
17 ans étaient économiquement occupés (Sidi A., 2013). Ce pourcentage signifie que presque
trois enfants sur quatre travaillent, ce qui est très important et démontre le besoin important en
MO de cette zone.

Sur le village de Damé, il y a une superficie moyenne emblavée de coton de 4,44 ha par
exploitation agricole avec un intervalle allant de 0 à 15 ha par ménage. Mais l’écart-type est
quant à lui aussi important puisqu’il est de 3,28 à cause de l’intervalle des surfaces assez grand.
Le coton occupe une place stratégique en tant que culture industrielle donnant accès, aux
exploitations qui la cultive, à des revenus monétaires mais aussi à l’accessibilité aux intrants
agricoles qui une partie est parfois utilisée pour les cultures vivrières. Elle reste donc une culture
qui tend à se développer de plus en plus et reste dans les objectifs de développement de la zone
cotonnière du gouvernement (IFDC47., 2009, Ton P., 2004).

Nous observons que la moyenne des superficies totales emblavées par exploitation est de 13,7
ha toutes cultures confondues avec un intervalle allant d’exploitation de 1,25 ha pour la plus
petite jusqu’à 29,05 ha pour la plus grande exploitation. Cela nous donne un écart-type très
important de presque 7 dû au grand intervalle de superficie totale emblavée. Cette moyenne de
superficie totale emblavée est presque huit fois supérieure à la moyenne nationale relevée en
2008 qui était de 1,7 ha pour un ménage moyen de sept personnes (Direction du conseil agricole
et de la formation opérationnelle. 2008).

Sur cet échantillon de 70 producteurs, nous observons une grande quantité de producteurs qui
ne sont pas mécanisés. Il y a seulement 28,57% des producteurs qui se servent de la traction
animale et parmi ces producteurs beaucoup font appel à la prestation de services soit 16
producteurs sur 21 et donc il y en a seulement cinq propriétaires de bœufs de trait sur un
échantillon de 70 producteurs. Nous avons aussi le fait qu’il n’y a qu’un seul producteur qui
utilise la force motrice du tracteur.

Tableau 21 : Matrice de corrélation entre les variables retenues pour Damé (KOCH L., 2018)

Nombre Superficie
Superficie Traction
d’actif total Tracteur Manuel
de Coton animale
agricole cultivée
Nombre d’actif
1 0,332 0,469 0,073 0,285 -0,146
agricole
Superficie de
0,332 1 0,68 -0,094 0,206 0,04
Coton
Superficie total
0,469 0,68 1 0,085 0,237 -0,145
cultivée
Traction animale 0,073 -0,094 0,085 1 -0,076 -0,966
Tracteur 0,285 0,206 0,237 -0,076 1 -0,184
Manuel -0,146 0,04 -0,145 -0,966 -0,184 1

En jaune, dans le tableau 21, nous observons une corrélation parfaite du fait que les variables
comparées sont identiques, c’est-à-dire que par exemple nous comparons l’incidence du nombre
d’actif agricole sur le nombre d’actif agricole, donc la corrélation est parfaite.

47 International Fertilizer Development Center

54
En vert, nous retrouvons les variables qui possèdent la plus forte corrélation et qui ne sont pas
identiques. Comme le montre le tableau 21, la plus forte corrélation a lieu entre la variable
« traction animale » et la variable « travail manuel » avec une corrélation de 96,6%. Elles sont
corrélées négativement, c’est-à-dire que si une de ces deux variables se développe positivement,
cela se fera au détriment de l’autre.
Quant aux variables en orange, elles représentent une corrélation importante mais beaucoup
moins forte que celle en vert. En revanche, les variables en blanc, dans le tableau 21,
représentent de faible corrélation entre elles.

Tableau 22 : Variance totale expliquée de l’ensemble des variables issues de la méthode


d’extraction (ACP) pour Damé, (KOCH L., 2018)

Composantes Valeurs propres initiales Extraction Sommes desSomme des carrés des
carrés des facteurs retenus
facteurs retenus pour la
rotation
Total % de la % Total % de la % Total % de la %
variance cumulés variance cumulés variance cumulés
2,243 37,382 37,382 2,24 37,382 37,382 1,993 33,216 33,216
1
3
1,914 31,892 69,274 1,91 31,892 69,274 1,943 32,387 65,603
2
4
3 ,908 15,132 84,406 ,908 15,132 84,406 1,128 18,803 84,406
4 ,650 10,830 95,236
5 ,286 4,764 100,000
- -1,181E- 100,000
6 1,011 013
E-013

Le tableau 22, nous renseigne sur le degré d’information que représente chaque composante,
donc sur chaque variable. Comme sur le village de Damé rattaché à la commune de Savalou,
nous avons identifié six types de variables, elles ont donc été transcrites dans le tableau 22 en
six composantes différentes.
La variable 1 représente à elle seule 37,38% de l’information totale de l’ensemble des variables,
la composante 2 représente 31,89% de cette même information et la 3ème composante représente
quant à elle 15,13% toujours de cette même information.
Pour mener à bien la méthode d’extraction, soit nous choisissons les composantes ayant un total
supérieur à 1, soit nous choisissons les composantes qui réalisent un pourcentage de la variance
cumulée s’approchant des 80%. Dans ce cas-ci, nous choisirons le deuxième choix car cela nous
permet d’avoir 84,4% de l’information totale de l’ensemble des variables. Si nous avions choisi
la première option, on aurait eu seulement 69,3% de cette information, ce qui est beaucoup
moins représentatif de l’information totale des six variables. Nous travaillerons donc avec les
trois premières composantes pour la suite de l’analyse.

55
Tableau 23 : Matrice des composantes après rotation avec la méthode Varimax et normalisation
de Kaiser de Damé (KOCH L., 2018)

Composante
1 2 3
Traction animale ,995 ,007 -,094
Manuel -,983 -,039 -,155
Superficie total cultivée ,101 ,901 ,099
Superficie de Coton -,117 ,881 ,022
Nombre d’actif agricole ,117 ,582 ,413
Tracteur ,008 ,123 ,956

Du fait que nous ayons retenu six types de variables pour ce village, nous retiendrons donc
uniquement les pourcentages supérieurs à 17%. Pour la composante 1, on observe une forte
corrélation avec les deux premières variables, pour la composante 2 on remarque une forte
corrélation avec les variables 3 et 4 ainsi qu’une corrélation importante avec la 5ème variable
mais moins forte qu’avec les variables 3 et 4. Pour la composante 3, on se rend compte d’une
très forte corrélation avec la variable 6 et une aussi importante mais plus faible avec la variable
5.

Tableau 24 : Présentation des itérations déduites de l’analyse par SPSS pour Damé (KOCH L.,
2018)

Composantes 1 2 3
- Superficie totale
emblavée
- Nombre d'actif
Positive - Traction animale - Superficie de coton
agricole - Tracteur
- Nombre d'actif
agricole
Négative - Travail manuel

Les quatre itérations présentées dans le tableau 24 vont former les quatre types de la typologie.
(Annexe 11)

56
3.3.3. Extrapolation de l’ACP pour l’élaboration de la typologie

Tableau 25 : Présentation des caractéristiques générales et spécifiques des différents types de la


typologie de Damé (KOCH L., 2018)

Caractéristiques spécifiques
Moyenne
Moyenne Moyenne
Types Caractéristiques générales d'actif
superficie superficie
agricole
emblavée coton
familiale
Type 1 Producteurs utilisant la traction 11,49 ha 2,73 ha 5,62
(18,57%) animale
Type 2 Producteurs utilisant le travail
9,48 ha 3,05 ha 5,12
(47,14%) manuel
Grande exploitation, grande
Type 3 superficie totale emblavée, grande 20,42 ha 7,15 ha 9
(32,86%) superficie de coton et grande
disponibilité en actif agricole familial
Type 4 Très grande exploitation, très grand
(1,43%) nombre d’actif agricole familial et
27,25 ha 10 ha 16
producteurs utilisant le tracteur

Nous constatons, à travers le tableau 25, que les superficies moyennes de coton sont assez
grandes malgré le fait qu’au sud la culture de coton soit moins intense qu’au nord du Bénin. On
remarque aussi que les moyennes des superficies totales emblavées de cet échantillon ont pour
moyenne minimal 9,48 ha. Ceci est relativement conséquent, de même que le nombre d’actif
agricole familiale qui a pour moyenne minimale cinq actifs, ce qui se rapproche de la moyenne
du village de Damé qui est de sept actifs agricole familial.

Nous constatons en général (sauf entre les types 1 et 2) qu’une augmentation de la superficie
moyenne emblavée permet une augmentation de la superficie de coton emblavée. La surface de
coton mis en culture représente presque 1/3 de la superficie totale emblavée sauf dans le cas du
type 1 où cela ne représente un quart seulement. Du fait des superficies importantes de coton,
nous pouvons en déduire que cette culture de rente occupe une place très importante au sein de
cette partie de la zone cotonnière. Cependant, malgré la forte prédominance de cette culture de
rente qui est le coton, il y a aussi la présence d’une autre culture de rente, l’anacarde qui est elle
aussi bien présente puisqu’elle représente une moyenne de 1,87 ha par exploitation.
Comme il y avait certains producteurs qui ne remplissaient pas tous les critères typologiques
mais en remplissaient la majorité, ils ont été affiliés au type auquel ils correspondaient le mieux.

La présence de l’élevage transhumant et sédentaire étant moins accessible dans cette région, la
répartition de la traction animale chez les producteurs est donc beaucoup moins développée que
dans le nord du pays. Cependant ce n’est pas parce que la traction animale est moins présente
que le village est plus mécanisé. En effet la grande majorité soit 49 producteurs sur notre
échantillon de 70, réalise les ITK de leurs cultures uniquement avec le travail manuel.

Nous pouvons aussi remarquer que dans le type 4, il y a la présence d’un seul producteur soit
1,43% des producteurs. Cela est dû au fait que sur notre échantillon, il était le seul à demander
des prestations de services avec la force motrice du tracteur pour le labour. Cependant, malgré

57
la forte demande en travail à certaines périodes, il ne combine pas l’utilisation du tracteur et de
la traction animale pour le billonnage et cela n’est pas dû à un manque de MO agricole familiale
car il y a 16 actifs au sein de cette exploitation.

Pour le type 1, nous avons un type représenté par des producteurs utilisant la traction animale.
Après analyse des caractéristiques spécifiques à ce type, on se rend compte qu’il s’agit
d’exploitation de taille moyenne avec une superficie totale emblavée moyenne de 11,49 ha et
une moyenne plutôt importante de 2,73 ha de coton par exploitation agricole. Il représente 18,57
% de l’échantillon des producteurs. Il possède aussi une moyenne d’actifs agricoles plutôt
moyenne avec six personnes actives par ménage.

Pour le type 2, il s’agit du groupement le plus représentatif de l’échantillon avec 47,14 % des
producteurs appartenant à cet échantillon. Ils sont représentés par l’usage du travail manuel
uniquement. Ce sont les producteurs ayant les plus petites exploitations avec une moyenne de
superficie totale emblavée de 9,48 ha par ménage possédant une exploitation agricole. Ils ont
aussi une superficie de coton assez importante avec 3,05 ha par exploitation mais ont une
moyenne de MO agricole familiale un peu plus faible que tous les autres groupements avec une
moyenne de cinq actifs par ménages.

Pour le type 3, ils sont aussi bien représentés avec 32,86 % des producteurs. Ils sont représentés
par les variables typologiques de la superficie totale emblavée, la superficie de coton et le
nombre d’actif agricole familial. Ce sont des grandes exploitations avec une moyenne de la
superficie totale emblavée de 20,42 ha possédant aussi une grande superficie de coton puisqu’en
moyenne ils ont 7,15 ha de culture par exploitation. Ils ont aussi une grande disponibilité en
actifs familiaux agricoles puisqu’en moyenne il y a neuf actifs par ménage de disponible.

Pour finir, le type 4 est faiblement représenté, puisqu’il y a qu’un seul producteur, soit 1,43 %
de l’échantillon. Le type est représenté par les variables nombre d’actif agricole familial et
l’utilisation du tracteur dans leurs ITK. Ils ont une très grande disponibilité en MO agricole car
il y a une moyenne de 16 actifs agricole familiale. Il s’agit de très grande exploitation car la
moyenne de la superficie totale emblavée est de 27,25 ha avec une grande superficie de coton
avec 10 ha en moyenne par exploitation.

La majorité des producteurs utilisent uniquement la force manuelle pour réaliser leurs ITK.
Cependant 20 des 70 producteurs enquêtés utilisent la traction animale mais parmi ces 20
producteurs il y en a 16 qui demandent des prestations de services. Nous avons donc seulement
quatre producteurs sur l’échantillon de ces 70 producteurs qui possèdent des bœufs de trait soit
5,71 %, ce qui est très faible.

58
Tableau 26 : Présentation des caractéristiques communes et divergentes en fonction des types de
la typologie de Damé (KOCH L., 2018)

Types Caractéristiques communes Caractéristiques divergentes

- Producteurs utilisant la traction


Type 1
animale
(18,57%)
- Superficie de coton la plus faible
- Producteurs utilisant la force
Type 2 - La quasi-totalité des producteurs manuelle
(47,14%) rencontre un manque de MO pour - Superficie totale emblavée la plus
certaines opérations petite
- Possibilité de faire deux récoltes - Grande superficie totale emblavée et
Type 3 sur certaines cultures vivrières grande surface de coton
(32,86%) dues aux deux saisons des pluies - Disponibilité en MO importante
bien marquées - La plus grande superficie totale
emblavée ainsi que de coton
Type 4 (1,43%)
- La plus grande disponibilité en actif
agricole familiale

Au niveau des caractéristiques communes, sur cet échantillon, les producteurs ont la possibilité
de réaliser deux récoltes dans la même saison de certaines cultures vivrières dû au fait qu’il y
ait deux saisons des pluies bien marquées. Tous les producteurs rencontrent eux-aussi un
manque de MO agricole familiale. La grande majorité des producteurs, soit 66 sur 70 de
l’échantillon ne possèdent pas de bœuf de trait à cause du fait de l’accessibilité à des sources
de financements. Cela est aussi dû au fait qu’il n’y a pas beaucoup d’élevage dans la zone. Il y
a également la contrainte d’accès aux pièces de rechange pour la charrue ou charrette : il faut
se déplacer à Savalou soit à 30km de piste ou à Dassa 60 km environ. Ils ne sont aussi pas
familiarisés à l’utilisation de la traction animale et ont l’habitude de travailler à la main. Ils sont
cependant tous unanime quant au fait que s’il y avait une formation sur la traction animale et
son utilisation et entretien, ils seraient prêts à la suivre ou à envoyer un membre de leur famille.
Cela montre l’intérêt qu’ils ont envers ce type de mécanisation car 16 producteurs demandent
des prestations de services avec la traction animale afin de réaliser le labour et/ou le billonnage.
Il y a aussi le fait que le seul producteur qui utilise la force motrice du tracteur ne le possède
pas mais est demandeur de prestation de services.

A Damé, nous avons la présence de deux cultures de rente qui sont le coton et l’anacarde mais
avec une large prédominance de la culture du coton. Il y a seulement deux producteurs sur cet
échantillon qui ne produisent pas de culture de rente. Il y a seulement sept producteurs qui ne
produisent pas de coton et 19 ne produisant pas d’anacarde sur l’échantillon des 70 producteurs
enquêtés. Donc la majorité des producteurs consacre une partie de leur superficie plus ou moins
grande pour une culture de rente.

La quasi-totalité des producteurs rencontrés, à un moment donné de leurs différents ITK, ont
un manque de MO dû à leurs disponibilités en actifs familiaux qu’ils pallient en employant de
la MO extérieure. C’est-à-dire que quel que soit le type, même s’il existe une entraide entre
certains producteurs, ils ont tous besoin à un moment de leurs ITK de MO extérieure au cercle

59
familiale pour répondre à la forte charge de travail sur un laps de temps. Cette MO extérieure
vient principalement des pays frontaliers au Bénin.

3.4. Typologie générale

3.4.1. Présentation générale

La typologie générale portera sur trois des cinq communes pilotes du projet TAZCO, soit la
commune de Kandi, Parakou et Savalou du nord au sud. Parmi ces trois communes, les villages
pilotes retenus respectivement sont Angaradébou, Komiguéa et Damé. Comme expliqué
précédemment, ils ont chacun une organisation différente. Cette typologie sera basée sur les
enquêtes auprès de producteurs d’Angaradébou (avec 25% de 284 producteurs soit 71
producteurs), de Komiguéa (avec 35% de 94 producteurs soit 33 producteurs) et de Damé (avec
25% de 280 producteurs soit 70 producteurs). Cela nous fait donc un échantillon total de 174
producteurs sur un total de 658 producteurs soit 26,44% de l’ensemble des groupements de
producteurs enquêtés. Selon mon point de vue, cela me semble représentatif du fait que cela
représente plus d’un quart de la population sélectionnée. De plus, « La définition d’échantillon
représentatif diffère selon que le plan d’échantillonnage est probabiliste ou non probabiliste :
- Un plan probabiliste fournit un échantillon représentatif dès lors que chaque individu de
la population a une probabilité connue et non nulle d’être inclus dans l’échantillon.
- Un plan non probabiliste fournit un échantillon représentatif si la structure de
l’échantillon pour certaines variables clés est similaire à celle de la population cible. Par
exemple, on peut vouloir construire un échantillon pour lequel les proportions de
catégories d’individus soient similaires dans l’échantillon à celles de la population cible
(c’est le principe de la méthode dite des quotas) (Vaillant J., 2005). »
« Un échantillon représentatif peut normalement être obtenu par un échantillonnage aléatoire
ou par l’utilisation de la méthode des quotas (Bathelot B. 2017). »
Nous pouvons donc admettre le fait que cet échantillon de 26,44% des producteurs est
représentatif de la population ciblée, soit les producteurs des villages d’Angaradébou, de
Komiguéa et de Damé.

Parmi les groupements sélectionnés, nous avons des groupements de coton, de maïs, de soja et
d’anacarde. Nous avons choisi de retenir ceux-ci car d’après les ingénieurs de terrain ils
s’agissaient des plus actifs et de ceux avec qui le projet TAZCO travaillait en collaboration. Il
y a donc une partie des producteurs qui ne seront pas pris en compte dans cette typologie.

60
Superficie moyenne (ha) Rendement moyens des
des cultures principales cultures (t/ha)

1,42 1,2 1,52


0,86
1,25
5,13
0,94 0,85 1,88
0,98
0,59 1,09 0,8

0,56 3,57 0,94

Coton Maïs Arachide


Coton Maïs Arachide Niébé Niébé Soja Riz
Soja Anacarde Autres Igname Manioc Autres

Figure 4 : Assolement et Productivité des principales cultures de trois villages de la zone


cotonnière béninoise (KOCH L., 2018)

L’assolement représenté sur le graphique (figure 4) correspond à l’échantillonnage général des


174 producteurs représentant les trois villages enquêtés. Cet assolement est principalement
représenté par les cultures de coton, de maïs, d’anacarde, de niébé, de soja et d’arachide. Les
principales productions agricoles du Bénin sont le coton, l’ananas, l’anacarde, le palmier à
huile, le maïs, le manioc, le sorgho/mil, l’igname, le niébé et l’arachide (Ministère de
l’agriculture et de l’alimentation. 2016). Cet assolement est donc plutôt bien représentatif de ce
qui se passe au Bénin. Une culture n’est pas bien représentée, il s’agit de celle du soja qui est
pourtant dans cet assolement bien présente.

Malgré une large dominance du coton et du maïs sur cet assolement, on observa quand même
une certaine hétérogénéité au sein de la diversité des principales cultures. En effet, nous
retrouvons les deux principales cultures de rente qui sont le coton et l’anacarde. Nous observons
aussi que parmi les principales cultures nous avons quatre cultures vivrières différentes qui sont
le maïs, le niébé, le soja et l’arachide. Même si une partie des cultures vivrière est destinée à la
vente, leurs principal objectif est de répondre aux besoins alimentaires des ménages. En termes
de superficie emblavée, on remarque qu’il y a presque autant de culture de rente que de culture
vivrière avec respectivement en moyenne 6,38 ha pour les cultures de rente et 6,05 ha pour les
cultures vivrières.

D’après le dernier recensement en 2007, le Bénin possédait 11 millions d’hectares et en 2011


seulement 3,4 millions d’hectares étaient mis en culture (Ministère de l’agriculture et de
l’alimentation., 2016, Amoule E., 2017). Le Bénin possède alors un potentiel de développement
agricole très important puisqu’il y a 7,6 millions d’hectares potentiellement disponible pour
l’agriculture. Le Bénin peut donc continuer son intensification et son développement agricole
au niveau de sa superficie et de ses rendements.

Sur le graphique (figure 4), nous pouvons observer les principales cultures en termes de
rendements moyens avec comme première culture le maïs avec un rendement moyen au niveau
des trois villages enquêtés de 1,88 t/ha suivi de près par le coton avec 1,52 t/ha. La troisième
culture au niveau du rendement moyen est le soja avec 1,09 t/ha suivi par le niébé avec 0,94

61
t/ha, nous avons ensuite le manioc et l’igname avec respectivement 0,86 et 0,85 t/ha. Puis nous
terminons avec l’arachide qui a un rendement moyen de 0,8 t/ha et le riz avec 0,59 t/ha.

En comparaison la production de coton, sur la campagne 2017/2018, atteignait 597 986 tonnes
avec un rendement moyen à l’hectare de 1,13 t. Au niveau des céréales donc pour le riz et le
maïs dans notre échantillon, le rendement moyen national est estimé à environ 1,4 t/ha. Pour
les légumineuses, il est estimé un rendement moyen national de moins d’une tonne par hectare.
Seuls les tubercules comme le manioc et l’igname ont un rendement moyen de 10 -12,5 t/ha en
2009 (Vidjingninou F., 2018).
On remarque alors sur l’échantillon des trois villages retenus que nous avons une production en
termes de rendement moyen supérieur en coton par rapport à la moyenne nationale en 2009.
Pour le maïs, qui est considéré comme une céréale, nous sommes aussi bien au-dessus par
rapport à ces rendements relevés en 2009 au Bénin. Mais pour le riz, qui est lui aussi considéré
comme une céréale, nous avons un rendement moyen presque trois fois inférieur à la moyenne
de rendement en céréale. En revanche les rendements des légumineuses représentés dans le
graphique (figure 4) sont semblables à la moyenne nationale qui était en 2009 de moins d’une
tonne par hectare. Dans notre échantillon pour le soja, l’arachide et le niébé nous avons des
rendements moyens se rapprochant d’une tonne par hectare.

Malgré la technicité de la culture de coton, cela reste la culture la plus présente sur l’assolement
même si elle arrive juste après la culture de maïs en termes de rendement moyen.

3.4.2. Analyse factorielle pour l’ACP

Tableau 27 : Statistiques descriptives de la typologie générale (KOCH L., 2018)

Moyenne Ecart-type n analyses Intervalle


Nombre d’actif agricole 6,4124 4,08117 174 1-22
Superficie de Coton (ha) 5,1336 4,81948 174 0-29
Superficie total cultivée 13,8416 9,5577 174 0,75-64,5
(ha)
Traction animale ,782 ,6347 174 116
Tracteur ,040 ,1970 174 8
Manuel ,855 1,3502 174 50

Sur cet échantillon de donnée, nous observons une moyenne de six actifs agricoles par famille
possédant une exploitation agricole. Un ménage possède en moyenne 10 personnes sur cet
échantillon. La notion d’actif agricole varie d’un village à l’autre et d’un producteur à un autre,
c’est-à-dire que suivant la zone ou même le ménage, les enfants ne sont pas considérés comme
actif agricole pour la famille au même âge. C’est pour cela que cette variable est à prendre avec
précaution. Dans cet échantillon, les enfants commencent à aider leurs parents aux champs et à
être considérés comme actif agricole entre 2 et 15 ans avec pour moyenne huit ans. Voilà
pourquoi il faut prendre cette variable avec précaution car nous avons des valeurs aberrantes de
la part de certains producteurs qui considèrent un enfant de 2-3 ans comme actif agricole.
Cependant sur cet échantillon, nous avons aussi 13 producteurs qui n’ont pour le moment pas
d’enfant ou que leurs enfants sont partis de l’exploitation ou à l’école, etc. Nous remarquons
que sur cette variable, nous avons un écart-type important de 4,08. En 2010, le nombre d’actif
agricole moyen au Togo et au Bénin était de deux à quatre actifs par ménage (Batawila G.D.,

62
2010). La moyenne des trois villages enquêtés est donc presque le double de la moyenne
nationale en 2010. Le fait que la moyenne des trois villages en actifs agricoles soit le double de
la moyenne nationale en 2010 met en évidence le besoin en MO familiale de cette zone par
rapport à l’agriculture.

Sur cet échantillon général, nous avons une superficie moyenne de coton mise en culture de
5,13 ha par exploitation avec un intervalle allant de 0 à 29 ha. Cela explique la grandeur de
l’écart-type qui est de 4,82. Le fait que cette culture est une superficie moyenne emblavée assez
grande de 5,13 ha par ménage s’explique aussi par le fait de sa position stratégique en tant que
culture industrielle donnant accès à des revenus monétaires et à des intrants agricoles pour les
producteurs en produisant. Ces mêmes intrants ne sont pas toujours utilisés pour cette culture
de rente. C’est pour cela aussi que cette culture continue de bien se développer notamment
grâce aux objectifs du gouvernement de augmenter et de intensifier (Ton P., 2004, IFDC.,
2009).

Nous observons, dans le tableau 27, que la moyenne des superficies totales emblavées est de
13,84 ha par exploitation toutes cultures confondues avec un intervalle allant de 0,75 ha pour
la plus petite exploitation jusqu’à 64,5 ha pour la plus grande exploitation. Ce qui nous donne
un écart-type très important de 9,56 dû à la grandeur de l’intervalle. Cette moyenne est presque
huit fois supérieure à la moyenne nationale relevée en 2008 qui était de 1,7 ha par ménage en
moyenne (Direction du conseil agricole et de la formation opérationnelle., 2008).

Sur cet échantillon de 174 producteurs, nous nous rendons compte qu’une grande quantité de
producteurs utilise la traction animale soit 117 producteurs ou 67,24% des producteurs et
qu’une autre grande partie n’est pas du tout mécanisée soit 50 producteurs ou 28,74% de ces
producteurs. Il y a aussi seulement sept producteurs qui utilisent la force motrice du tracteur
soit 4,02% des producteurs.

Tableau 28 : Matrice de corrélation entre les variables retenues pour la typologie générale (KOCH
L., 2018)

Nombre
Superficie Superficie Traction
d'actif Tracteur Manuel
de Coton total cultivée animale
agricole
Nombre d'actif
1,000 ,428 ,500 ,027 ,122 -,031
agricole
Superficie de
,428 1,000 ,878 -,022 ,165 -,088
Coton
Superficie
,500 ,878 1,000 ,016 ,183 -,061
totale emblavée
Traction
,027 -,022 ,016 1,000 -,254 -,785
animale
Tracteur ,122 ,165 ,183 -,254 1,000 -,130
Manuel -,031 -,088 -,061 -,785 -,130 1,000

Nous observons, en jaune dans le tableau, les variables identiques qui ont, entre elles, une
corrélation parfaite. Elles servent de référence afin de voir le niveau de corrélation entre d’autres
variables non-identiques.

63
En vert, on aperçoit les variables ayant les corrélations les plus fortes et qui ne sont pas des
variables identiques. Comme par exemple, la corrélation la plus forte a lieu entre la variable
« superficie totale emblavée » et la variable « superficie de coton » avec 87,8% de corrélation.
C’est-à-dire que si une exploitation augmente la taille de sa superficie totale emblavée, en
conséquence elle augmentera aussi sa superficie emblavée de coton et inversement si la
superficie totale emblavée diminue la superficie de coton emblavée diminue aussi.
En revanche, les variables « traction animale » et « travail manuel » sont fortement corrélées
négativement à hauteur de 78,5%. C’est-à-dire qui si une de ces deux variables se développe
positivement l’autre aura tendance à régresser.
Quant aux corrélations en orange dans le tableau, elles correspondent à des corrélations
importantes mais beaucoup moins que celles en verte. Les corrélations blanches représentent
elles des corrélations de faible importance.

Tableau 29 : Variance totale expliquée de l’ensemble des variables issues de la méthode


d’extraction (ACP) pour la typologie générale, (KOCH L., 2018)

Composante Valeurs propres initiales Somme des carrés des facteurs retenus
pour la rotation
Total % de la % Total % de la % cumulés
variance cumulés variance
1 2,302 38,373 38,373 2,227 37,115 37,115
2 1,791 29,848 68,221 1,784 29,726 66,841
3 1,007 16,778 84,999 1,090 18,158 84,999
4 ,655 10,909 95,908
5 ,155 2,578 98,486
6 ,091 1,514 100,000

Le tableau 29 nous renseigne sur le degré d’information que représente chaque variable et sur
l’information générale cumulée avec les différentes composantes. Sur les trois villages retenus,
nous avons la présence de six composantes différentes.
La première composante représente à elle seule 38,37% de l’information totale de l’ensemble
des variables, la composante 2 représente 29,85% de cette même information et la composante
3 représente 16,78% toujours de cette même information totale.
Pour réaliser correctement la méthode d’extraction, soit on choisit les composantes ayant un
total supérieur à 1 comme valeurs propres initiales soit nous prenons les composantes qui ont
un pourcentage de la variance cumulée s’approchant ou dépassant les 80% de l’information
totale de l’ensemble des variables. Dans ce cas-ci les deux choix se combinent et nous
retiendrons donc les trois premières composantes qui ont pour valeurs propres initiales un total
supérieur à 1 et qui représentent 85% de l’information totale de l’ensemble des composantes.

64
Tableau 30 : Matrice des composantes après rotation avec la méthode Varimax et normalisation
de Kaiser de la typologie générale (KOCH L., 2018)

Composante
1 2 3
Superficie totale emblavée ,938 ,023 ,088
Superficie de Coton ,912 ,018 ,092
Nombre d’actif agricole ,709 ,013 ,012
Manuel -,037 -,953 -,187
Traction animale ,007 ,935 -,256
Tracteur ,108 -,033 ,986

En début de la typologie, nous avons retenu six variables pour l’ensemble des villages, en
conséquence nous retiendrons les pourcentages supérieurs à 17%. Pour la composante 1, on
observe une très forte corrélation avec les deux premières variables et une corrélation forte mais
moins que les deux premières avec la troisième variable. Pour la composante 2, on remarque
une corrélation très forte avec les variables 4 et 5 mais la variable 4 est corrélée négativement
avec la variable 5. Pour la composante 3, elle est fortement corrélée avec la variable 6 mais elle
est aussi corrélée avec les variables 4 et 5 mais beaucoup moins. Cependant nous devons quand
même les prendre en compte vu que leurs pourcentages dépassent les 17%.

Tableau 31 : Présentation des itérations déduit de l’analyse par SPSS pour la typologie générale
(KOCH L., 2018)

Composante
1 2 3
s
- Superficie totale
emblavée
Positive - Traction animale - Tracteur
- Superficie de coton
- Nombre d'actif agricole
Négative - Travail manuel

Les quatre itérations présentées dans le tableau 31 vont former les quatre types de la typologie
générale (Annexe 12).

3.4.3. Extrapolation de l’ACP pour l’élaboration de la typologie

On se rend compte aussi, avec la matrice des composantes après rotation, que les variables
« tractions animales » et « travail manuel » sont elles aussi corrélées négativement avec la
variable « tracteur ». C’est-à-dire que si la force motrice du tracteur tend à se développer cela
aura un impact négatif puisqu’il y aura une régression de l’utilisation de la traction animale et
du travail manuel.

65
Tableau 32 : Présentation des caractéristiques générales et spécifiques des différents types de la
typologie générale (KOCH L., 2018)

Caractéristiques spécifiques
Moyenne
Types Caractéristiques générales Moyenne Moyenne
d'actif
superficie superficie
agricole
emblavée coton
familiale
Grande exploitation, grande
superficie totale emblavée, grande
Type 1
superficie de coton et grande 27,24 ha 12,43 ha 11,93
(16,09%)
disponibilité en MO familiale
agricole
Type 2 Producteurs utilisant la traction
11,24 ha 3,67 ha 5,3
(56,32%) animale
Type 3 Producteurs utilisant la force
11,08 ha 3,37 ha 5,12
(24,14%) manuelle
Type 4 Producteurs utilisant la force
13,64 ha 5,54 ha 5,17
(3,45%) motrice du tracteur

Nous remarquons, à travers le tableau 32, que les superficies moyennes sont assez petites sauf
pour le type 1 malgré que l’on se situe dans la zone cotonnière du Bénin. Même si nous
observons une légère augmentation de cette moyenne quant aux producteurs utilisant la force
motrice du tracteur pour le labour, nous avons 2 ha de plus que la moyenne.

En revanche le type 1, qui représente 12,43 ha de moyenne de superficie de coton emblavée,


possède une très grande moyenne de superficie de coton. On observe, aussi dans ce tableau 32,
que la superficie totale emblavée est en moyenne pour ce type typologique le plus bas de 11,08
ha par exploitation ce qui est assez important. Le nombre d’actifs agricoles familiales est quant
à lui aussi assez élevé du fait que la plus petite moyenne est de 5,12 actifs par ménage, ce qui
se rapproche assez bien de la moyenne de l’échantillon qui est de 6,41. On peut aussi constater
qu’en générale plus la superficie totale emblavée moyenne augmente plus la superficie de coton
mise en culture augmente mais pas de façon proportionnelle. On peut donc émettre la
supposition que plus la taille moyenne des superficies totales emblavées augmente plus la part
des surfaces dédiées à la culture de coton augmente et laisse donc moins de place aux cultures
vivrières.

En effet, sur les plus petites exploitations des types 2 et 3 la part de coton dans la superficie
totale emblavée est d’environ 33%, pour le type 4 qui a une superficie totale emblavée moyenne
un peu plus grande la part de coton représente environ 40%.

Pour finir dans le dernier type 1, qui possède les plus grandes superficies totales emblavées
moyennes, la part du coton représente environ 46% de cette superficie totale emblavée.
Cependant, la moyenne de superficie mise en culture de coton a pour minimum 3,37 ha, en
comparaison avec le type 1 on peut se dire que la surface est faible mais quand on observe les
autres types et qu’on se rend compte qu’à elle seule cette culture représente au minimum un
tiers de la superficie totale emblavée. Cela représente quand même une part importante de
chaque exploitation et montre l’intensification de cette culture depuis ces dernières années dans
la zone cotonnière béninoise. Même si la culture du coton est en place dominante avec une
66
moyenne générale de 5,13 ha par exploitation il ne faut pas oublier aussi la deuxième culture
de rente qui est l’anacarde qui est plus présente dans le sud de la zone cotonnière et qui
représente à elle seule en moyenne 1,25 ha par exploitation et qui se développe aussi bien du
fait de sa moindre technicité de son ITK comparé à celui du coton.

La présence des différents types d’élevage surtout dans le nord de la zone cotonnière a permis
un développement de l’utilisation de la traction animale à tel point qu’il y a 116 producteurs
sur 174 soit 66,67% de cet échantillon qui utilisent la traction animale.

Nous pouvons observer le type 4 où il n’y a que six producteurs soit 3,45% de l’échantillon.
Cependant la majorité des producteurs utilisent la force motrice du tracteur pour le labour,
combinent l’utilisation du tracteur avec la traction animale pour pallier à la forte demande en
travail durant certaines périodes des différents ITK. Il y a aussi le fait que l’on n’a pas rencontré
de producteur propriétaire de tracteur. Dans l’échantillon, ils faisaient tous appel à de la
prestation de services et à la location. Les producteurs de ce type 4 possèdent une MO agricole
familiale disponible assez faible du fait qu’ils ont une moyenne légèrement inférieure à celle de
l’échantillon.

Pour le type 1, nous observons qu’il s’agit d’un groupe de producteurs moyennement représenté
avec 28 producteurs de l’échantillon soit 16,09% des producteurs. Ce type est caractérisé par
les variables superficie totale emblavée, superficie de coton et nombre d’actif agricole familiale.
Après analyse du tableau 32 et des caractéristiques de ce type, on se rend compte qu’il s’agit
des plus grandes exploitations avec une superficie totale emblavée moyenne de 27,24 ha avec
pour minimum une superficie totale emblavée de 15 ha. Nous observons aussi que la superficie
de coton mise en culture est très importante du fait que la moyenne de ce type est de 12,43 ha
par exploitation. Pour finir ce type possède une disponibilité moyenne d’actif agricole très
importante avec en moyenne 12 actifs par ménage et donc par exploitation. Cependant dans ce
groupe, nous avons la présence de deux producteurs utilisant le tracteur, 18 qui utilisent la
traction animale et huit qui utilisent la force manuelle pour réaliser leurs ITK. Nous observons
donc une certaine hétérogénéité quant aux types de mécanisation utilisés dans ce groupe
typologique.

Pour le type 2, nous nous rendons compte qu’il s’agit du type de la typologie le plus représenté
avec 56,32% des producteurs y appartenant. Le groupe typologique est caractérisé par
l’utilisation de la traction animale. Ce sont des producteurs ayant des exploitations de taille
moyenne avec pour superficie totale emblavée moyenne 11,24 ha par exploitation. Ils ont aussi
des superficies moyennes de coton de taille moyenne pour la zone cotonnière béninoise du fait
qu’elles font 3,67 ha par exploitation. Suivant les producteurs de ce type, ils ont une
disponibilité en MO agricole familiale allant de faible à moyen vu qu’ils ont une moyenne
d’actif de 5,12 par ménage.

Pour le type 3, on peut observer que lui aussi est bien représenté avec 24,14% des producteurs.
Ces producteurs sont identifiés à ce type du fait de l’utilisation du travail manuelle pour toutes
les opérations. C’est-à-dire qu’ils ne font pas appel à la traction animale ou la force motrice du
tracteur. Ce sont des exploitations de taille moyenne avec pour moyenne des superficies totales
emblavées 11,08 ha par exploitation, et possédant des superficies de coton moyenne de 3,37 ha
par exploitation. Ils ont une MO en actif agricole familiale disponible allant de faible à moyen
aussi du fait de leur moyenne d’actif est de 5,12 personnes par ménage.

67
Pour finir, le type 4 est très faiblement représenté puisqu’il y a seulement six producteurs soit
3,45% de l’échantillon. Ce type typologique est caractérisé par l’utilisation de la force motrice
soit le tracteur dans leurs ITK pour le labour essentiellement. Ces producteurs ont des
exploitations de taille moyenne à grande dû fait de leurs superficies moyennes totales
emblavées qui représente 13,64 ha par exploitation. Ils ont en revanche des superficies
moyennes de coton mise en culture assez importante au vu des 5,54 ha de moyenne mis en
culture par ce groupe, ce qui représente près de 40% des superficies totale emblavée moyennes.
En revanche, ils ont une disponibilité en MO familiale assez restreinte puisqu’ils ont une
moyenne d’actif familiale agricole de 5,17 actifs par ménage.

Nous observons quand même une large majorité de producteur utilisant la traction animale
puisque nous avons 116 producteurs sur cet échantillon qui l’utilise soit 66,67% des
producteurs. Viens ensuite la force manuelle avec 50 producteurs soit 28,74% des producteurs
et pour finir le tracteur avec seulement huit producteurs soit 4,6%.

On se rend alors compte que l’utilisation de la traction animale est très répandue et la majorité
des producteurs ont connaissance de ce mode de travail mais pas forcément de la bonne conduite
à tenir avec les bœufs de trait. On remarque aussi que l’utilisation de la force motrice avec le
tracteur reste vraiment très marginale et représente qu’une faible part des producteurs.

Cependant, nous avons encore 50 producteurs de cet échantillon qui ne sont pas du tout
mécanisés et cela représente une part importante des producteurs de cet échantillon. Parmi les
producteurs utilisant la traction animale, il y en a 61 soit 35,06% qui font appel à des prestations
de services afin de venir compléter leur force de travail de façon temporaire car soit leurs bœufs
de trait ne peuvent pas réaliser la totalité du travail dans le temps imparti soit les producteurs
ne possèdent pas d’animaux de trait et ont besoin de ceux-ci afin de réaliser les opérations de
billonnage et de labour. Toujours parmi les producteurs utilisant la traction animale, nous avons
trois producteurs soit 1,72% qui font appel à des prêts d’animaux auprès de leur famille. Cela
est très marginal sur cet échantillon.

68
Tableau 33 : Présentation des caractéristiques communes et divergentes en fonction des types de
la typologie générale (KOCH L., 2018)

Types Caractéristiques communes Caractéristiques divergentes

- Grande exploitation avec une


grande superficie totale emblavée
Type 1
- Grande superficie de coton
(16,09%)
- Grande disponibilité en MO
familiale agricole
- La quasi-totalité des producteurs
rencontre un manque de MO pour - Producteurs utilisant la traction
Type 2 certaines opérations animale
(56,32%) - Presque tous les producteurs sont attirés - Exploitation de taille moyenne et
par la mécanisation/motorisation nombre d'actif assez faible
- Ils font quasiment tous du coton et/ou - Producteurs utilisant la force
Type 3 de l'anacarde manuelle
(24,14%) - La mécanisation/motorisation concerne - Exploitation de taille petite-
uniquement le labour, le billonnage ou le moyenne, nombre d'actif faible
transport
- Producteurs utilisant la force
motrice du tracteur
Type 4
- Exploitation de taille moyenne,
(3,45%)
grande superficie de coton et MO
disponible assez faible

Du point de vue des caractéristiques communes, sur cet échantillon la quasi-totalité des
producteurs rencontre un manque de MO pour quelques opérations de leurs ITK. Cela est dû au
fait que le nombre d’actif agricole familiaux n’est pas assez important ou que l’exploitation
n’est pas suffisamment mécanisée/motorisée. Cela entraîne l’emploi de MO extérieure par le
ménage afin de répondre à la demande de travail qui est très importante pour certaines
opérations culturales comme la récolte de coton, le sarclage, la préparation du sol, etc.

De ce fait, la grande majorité des producteurs sont attirés par la mécanisation/motorisation.


C’est-à-dire que ceux qui utilisent leurs forces manuelles pour travailler sont essentiellement
attirés par les bœufs pour réaliser la traction animale pour le labour et/ou le billonnage.

En revanche ceux possédant la traction animale sont attirés par la force motrice du tracteur.
Cette attraction est due à leur compréhension de l’intérêt de la mécanisation à travers
l’acquisition d’équipements. Ils pourront se développer en augmentant leurs superficies
emblavées ainsi qu’augmenter leurs rendements. La traction animale se développe bien mais
plus dans le nord que dans le sud de la zone cotonnière béninoise du fait qu’il y ai une présence
plus marquée d’élevage avec les Peuls transhumant.

Cependant ce qui freine aussi le développement de la mécanisation est la filière réparation, cela
complique l’entretien des machines, outils, etc. Parfois il faut parcourir plusieurs dizaines de
kilomètres pour simplement avoir une pièce de rechange de charrue ou autre. Pour la
motorisation, cela est encore plus compliqué car il faut parcourir 100 km pour avoir la pièce de

69
rechange ou aller sur Cotonou voire dans les pays frontaliers afin de trouver la bonne pièce de
rechange.

Dans le type 4, nous avons huit producteurs utilisant la force motrice du tracteur mais cependant
parmi ces huit producteurs, tous demande en prestation de services et aucun d’eux n’en
possèdent malgré les grandes superficies emblavées pour certaines exploitations.

Sur cet échantillon général, nous avons la présence de deux cultures de rente qui sont le coton
et l’anacarde mais avec une large dominance de la culture du coton. Cela peut s’observer sur le
nombre de producteurs ne produisant pas de coton qui est de 19 producteurs soit 10,92% pour
le coton et 101 producteurs soit 58,05% ne produisant pas d’anacarde. Le grand nombre de
producteurs ne produisant pas d’anacarde est dû au fait que cette culture est bien développée
dans le sud de la zone cotonnière au Bénin mais beaucoup moins dans le nord. Ceux ne
produisant pas les deux cultures de rente sont au nombre de huit soit 4,6%. Une très grande
majorité de producteurs consacre une partie plus ou moins importante pour une culture de rente.

Quand nous parlons de mécanisation et de motorisation cela comprend la traction animale et


les équipements qui vont avec comme la charrue, charrette, etc. La mécanisation/motorisation
comprend aussi la force motrice comme le motoculteur (même ce matériel n’a pas été rencontré
sur le terrain), jusqu’au tracteur avec aussi ses équipements.

Cependant le tracteur est seulement utilisé en prestation de services et pour le labour des
parcelles. Il n’est pas utilisé pour d’autres opérations culturales. En revanche, la traction
animale est utilisée pour le labour, le billonnage et le transport avec la charrette du champ au
village. C’est une des caractéristiques communes aux producteurs utilisant la traction animale
et/ou le tracteur.

Parmi les avantages de ces villages, ceux du nord, Angaradébou et Komiguéa bénéficient d’une
accessibilité relativement facile dû au fait qu’une route goudronnée traverse le village. Comme
autre avantage pour les villages de Komiguéa et Damé, tous les producteurs logent sur le
village. Cependant la grande majorité des producteurs de l’ensemble des trois villages
possèdent un moyen de déplacement (moto, voiture, tricycle). De plus, comme caractéristique
commune, ils ont tous été sélectionnés pour leurs potentiels de développement en termes de
mécanisation/motorisation important.

4. Comparaison des différentes typologies

Dans un premiers temps, on se rend compte que pour la typologie d’Angaradébou il n’y a que
trois types alors que pour celle de Komiguéa il y en a cinq, pour celle de Damé il y en a quatre
et pour la typologie générale il y en a aussi quatre.

Nous nous rendons compte, à travers les différentes typologies des trois villages, que c’est sur
Angaradébou que les moyennes des superficies totales emblavées sont les plus importantes.
C’est le type 4, de la typologie d’Angaradébou, qui représente 4,23% de ces producteurs avec
pour superficie moyenne 35,58 ha.

Puis juste après vient Damé avec 1,43% de ses producteurs avec 27,25 ha de moyenne en termes
de superficie emblavée totale. Nous continuerons avec la typologie générale et son type 1 qui
représente 16,09% des producteurs avec 27,24 ha par exploitation et pour finir nous avons

70
Komiguéa avec son type 5 qui représente 30,3% de ses producteurs avec pour moyenne de
superficie emblavée 10,99 ha par exploitation.

Cependant, il faut prendre en compte qu’une petite superficie totale emblavée sur Angaradébou
de 8,05 ha en moyenne par exploitation est désignée comme une grande exploitation sur la
commune de Komiguéa.

On remarque que sur Angaradébou et Damé, les types possédant le plus de superficie emblavée
correspondent aux producteurs qui utilisent la force motrice du tracteur qui est très faiblement
représenté. En revanche, sur Komiguéa, les plus grandes superficies moyennes emblavées
appartiennent au type 5 et ils utilisent tous la traction animale. Ce type est assez bien représenté
avec 30,3% des producteurs. Mais dans la typologie générale, le type qui représente les plus
grandes superficies moyennes emblavées est le type 1. Il est représenté à hauteur de 16,09% et
nous retrouvons des producteurs utilisant la force motrice du tracteur, la traction animale ainsi
que des producteurs utilisant simplement la force manuelle.

D’après les typologies des villages on pourrait dire que généralement plus un des types
typologiques est développé en termes de mécanisation/motorisation, plus les surfaces moyennes
emblavées sont grandes. Cependant, quand nous regardons la typologie générale où le type 1
représente les producteurs avec une moyenne des superficies emblavées la plus importante, on
y retrouve les trois types de mécanisation. Nous pouvons alors peut-être émettre l’hypothèse
que l’intensification agricole par la mécanisation/motorisation n’a pas pour seul facteur son
accessibilité. Un des autres facteurs peut-être, par exemple, la disponibilité en MO au sein du
ménage.

On peut aussi remarquer que dans chaque typologie la moyenne la plus grande des superficies
totales emblavées correspond aussi aux plus grandes superficies moyennes de coton emblavées.
On peut supposer que plus l’exploitation s’agrandit plus la part de la culture de rente augmente
ainsi que celle du coton. On peut aussi observer que les superficies moyennes de coton
emblavées sont bien plus élevées sur Angaradébou que sur les autres villages. Puis dans un
deuxième temps à Damé et pour finir à Komiguéa. D’après la bibliographie, la culture du coton
serait plus intense et développée dans le nord du Bénin que dans le sud. Mais si on se réfère aux
différentes typologies, on peut dire que l’intensification en termes de superficie de coton mise
en culture est plus importante au nord avec le village d’Angaradébou. Cependant juste après il
y a le village de Damé qui est beaucoup plus au sud que Komiguéa et où l’intensification de la
culture du coton y est plus importante.

Cependant nous pouvons observer aussi que la MO agricole familiale disponible est plus
abondante sur Damé que sur les autres villages. En effet quand nous observons cette
caractéristique dans chaque village, on se rend compte, en prenant pour exemple le groupe
typologique ayant le plus de MO dans chaque ville, que c’est sur Damé qu’il y en a le plus.
Puis viens Angaradébou et Komiguéa en termes de nombre d’actifs disponibles. On peut
émettre l’hypothèse que la MO agricole familiale est plus importante à Damé car la
mécanisation y est moins présente. Ils ont donc besoin de plus de MO pour réaliser le travail.
C’est-à-dire que, peut-être que, sur Damé les exploitations agricoles utilisent moins la traction
animale et plus le travail manuel. Pour cela ils doivent soit avoir plus d’actifs agricoles
familiaux, soit agrandir le ménage afin de répondre à la même demande en travail.

Du fait que sur Angaradébou les producteurs utilisent tous la traction animale, cela facilite et
augmente la rapidité du travail, ils ont certainement moins besoin de MO familiale que sur

71
Damé. Cela se confirme un peu par les moyennes des superficies totales emblavées qui se
rapprochent. En revanche sur Komiguéa la MO agricole familiale est encore moins importante
que sur les deux autres villages. On peut dans un premiers temps constater que les superficies
totales emblavées ont une moyenne bien inférieure aux autres villages. Puis dans un second
temps on pourrait supposer aussi que cela est dû au fait que le village est plus petit en termes
de nombres de producteurs qu’Angaradébou et Damé.

Il y a aussi le fait que Komiguéa ne dépend pas de la commune de Parakou mais de N’Dali et
d’après les producteurs il n’y a plus trop de terres agricole disponibles pour agrandir les
exploitations et/ou le nombre d’exploitation. Les seules terres qui seraient disponibles, d’après
les responsables des groupements, appartiendraient à la commune de Parakou. Pour le moment
ils n’ont pas le droit d’y accéder. Cette contrainte limiterait donc le développement agricole de
ce village contrairement aux autres villages. Cela pourrait être aussi dû à la présence de forêts
protégées à proximité de Komiguéa. Cela pourrait donc expliquer, en partie,que la disponibilité
en MO agricole familiale soit moins importante dû au fait que les exploitations agricoles sont
plus petites et donc auraient une charge de travail moins intense pour un même ITK.

Quand on observe la typologie générale, cela nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur les
trois villages enquêtés de la zone cotonnière mais il faut faire attention avec cette vue
d’ensemble car elle peut ne pas être valable dans toute la zone cotonnière. Par exemple, au
niveau des différents types typologiques, sur la typologie générale nous avons quatre types dont
trois qui sont caractérisés par le type de mécanisation uniquement. Le quatrième type regroupe
les variables :
- Grande superficie emblavée,
- Grande superficie de coton,
- Grande disponibilité en MO agricole familiale
Mais il n’est pas caractérisé par le type de mécanisation/motorisation. Alors que dans les
typologies par village, généralement, sauf pour deux types de Damé, les groupes typologiques
se forment autour de plusieurs variables, ce qui ne ressort pas bien au niveau de la typologie
générale.

Nous pouvons aussi remarquer par rapport aux moyennes des superficies totales emblavées
qu’il y a un des types qui se démarque bien des autres du fait que cela soit le type des grandes
exploitations. Mais après, par rapport aux trois types typologiques qui se caractérisent par le
type de mécanisation ou de travail réalisé on ne voit pas vraiment de différence au niveau de la
taille moyenne de la superficie totale emblavée. Il en est de même pour les superficies moyennes
de coton emblavées. Il y a le type 1, qui a une très grande moyenne de superficie de coton
emblavée, en supposant que cela est en partie dû au fait qu’ils ont une grande superficie
emblavée. Mais au niveau des trois types restants, la moyenne de superficie de coton emblavée
est semblable avec une légère augmentation pour les producteurs utilisant le tracteur. Au niveau
du nombre d’actif agricole familial moyen, il y a une grande moyenne pour le type 1 qui
correspond aux grandes exploitations mais au niveau des trois autres types différenciés par le
type de mécanisation, il n’y a presque pas de différence dans la moyenne.

En conséquence, la typologie générale nous permet d’avoir un ordre d’idée sur le type de
mécanisation le plus présent à travers les trois villages répartis entre le nord et le sud de la zone
cotonnière béninoise. Elle nous donne aussi un aperçu du pourcentage que représente les
grandes exploitations agricoles qui ont pour minimum les moyennes générales de chaque
variable. Elle nous permet aussi d’avoir une vision d’ensemble sur le pourcentage de
producteurs mécanisés ou non et par type de mécanisation. Nous pouvons aussi observer, d’un

72
coup d’œil grâce à cette typologie, que ce n’est pas le type de mécanisation à lui seul qui influe
sur la taille de la superficie emblavée et/ou de coton ainsi que sur le nombre d’actif agricole
familiale. Même si on observe une très légère augmentation de la moyenne pour les producteurs
utilisant le tracteur comparé à la traction animale et au travail manuel.

Cependant cette typologie générale ne nous donne pas accès à des données comme par exemple
dans quel village les moyennes des superficies totales emblavées sont les plus importantes et/ou
les plus faibles. Elle ne nous permet pas d’affirmer que c’est ce village qui est le plus intensifié
au niveau de l’agriculture par rapport à la superficie totale emblavée et de coton. Nous ne
pouvons pas apprécier les zones où la mécanisation/motorisation est la plus développée et
surtout on ne peut pas voir le type de mécanisation le plus présent en fonction du village
enquêtés. On ne peut pas se rendre compte non plus de la zone la plus demandeuse en MO
agricole familiale.

Le fait de réaliser une typologie générale à des avantages comme des inconvénients, c’est pour
cela que la typologie générale a été réalisée en complément avec les typologies par villages afin
d’avoir de meilleurs outils de compréhension et d’interprétation des typologies réalisées.

5. Atouts et contraintes des différents groupes typologiques

5.1. Angaradébou

Pour le type 1, ces atouts sont le fait qu’il s’agit de grandes exploitations agricoles avec une
grande superficie totale emblavée et une grande superficie de coton mise en culture. Les
producteurs appartenant à ce type ont une disponibilité en MO agricole familiales supérieures
à la moyenne du village.
Ils auront, du fait de leur grande exploitation agricole, plus de facilité à obtenir des revenus
monétaires et aussi à investir dans la mécanisation. Ce type est représentant du groupement 4
du village d’Angaradégou car un grand nombre de producteur y appartient.
En revanche, ce type aura des problèmes de nombre de MO familiale disponible lors de
certaines opérations culturales car la taille importante de leur superficie totale emblavée requiert
beaucoup de travail dans un laps de temps donné.

Pour mener à bien leurs ITK cotonniers et pour avoir de bons rendements, ils font appel à des
intrants (engrais, herbicides,…). Cependant, vu qu’ils ont des grandes surfaces de coton en
cultures et que cette filière cotonnière est bien structurée, ils remboursent les intrants à la
récolte. Mais du fait que leur surface de coton soit importante, ils mettent plus d’intrants et leurs
endettements est alors plus importants. Ils prennent alors un plus gros risque s’il y a des
problèmes climatiques ou s’ils n’arrivent pas à bien tenir leurs ITK par exemple.

Pour le type 2, les atouts sont le fait que les producteurs possèdent les plus grandes superficies
totales emblavées ainsi que les plus grandes superficies moyennes de coton mise en culture. Ils
possèdent aussi la plus grande disponibilité en MO agricole familiale disponible du groupement
4 d’Angaradébou.
Il s’agit du type le plus développé en termes de mécanisation car ils font appel à des prestations
de services au tracteur pour réaliser le labour. En revanche, c’est le type le moins représenté de
l’échantillon et donc du groupement avec seulement 4,23% des producteurs du groupement.
Vu que leurs surfaces de culture de coton sont importantes, ils doivent aussi plus s’endetter au
niveau des intrants à fournir pour le système cotonnier. Dues aux grandes superficies

73
emblavées, ils seront dans l’obligation pour certaines opérations culturales de faire appel à de
la MO extérieure au ménage.
Ils font appel à la force motrice du tracteur pour réaliser le labour à temps. Ils doivent aussi
faire appel à la traction animale pour le billonnage et parfois le labour afin de répondre à certains
pics de travail au sein de leur exploitation. Le fait d’avoir des superficies totales emblavées
aussi importantes peut-être aussi une contrainte du fait qu’on peut prendre du retard dans la
réalisation de certaines opérations culturales.

Pour le type 3, ces atouts sont le fait qu’il s’agit de petites exploitations et donc les
investissements sont moins importants. Les ménages prennent généralement moins de retard,
sauf en cas de retard des pluies, que les plus grandes exploitations dues au fait qu’il y ai une
moins grande demande en travail. Ce type est bien représenté au sein du groupement puisqu’il
y est présent à plus d’un tiers. Il y a aussi le fait qu’ils utilisent tous la traction animale en tant
que propriétaire des bœufs ou demandeurs de prestation de services généralement pour le labour
et/ou le billonnage. Cependant ils ont aussi des contraintes comme le fait d’avoir une faible
moyenne d’actif agricole familiale. Ils ont des petites surfaces totales emblavées et de coton
aussi ce qui entraîne de moins gros revenus monétaires que les autres types et en conséquence
ils ont une moins grande capacité d’investissement pour agrandir leurs exploitations et/ou en
mécanisation/motorisation. Il y a aussi le fait qu’au vu de leurs superficies totales emblavées
faibles, ils ont une moins grande capacité de production et ainsi de stockage pour la période de
soudure.

74
Tableau 34 : Présentation des atouts et contraintes en fonction des types typologiques
d’Angaradébou (KOCH L., 2018)

Atouts Contraintes
- Grande exploitation agricole,
- Grande superficie totale emblavée,
- Grande superficie de coton mise en - Besoin en MO extérieure plus important,
Type 1 culture, - Risque d'endettement plus important
- Grande disponibilité en MO, (intrant coton),
- Facilité d'obtention de revenu
monétaire,
- Très peu de producteurs,
- Risque d'endettement important (intrant
- Grande superficie emblavée, coton),
- Grande superficie de coton, - Besoin de MO extérieure,
Type 2
- Grande disponibilité en MO, - Diverses formes de mécanisation à gérer
- Utilisation du tracteur, (tracteur, traction animale et manuel),
- Risque de prise de retard sur l'ITK (grande
surface emblavée),

- Faible disponibilité en actifs agricoles


familiaux,
- Petite exploitation (investissement - Petites superficies totales emblavées,
moins important), - Petites superficies de coton,
Type 3
- Moins de retard dans les ITK, - Moins de revenu monétaire,
- Utilisation de la traction animale, - Moins grande capacité d'investissement,
- Moins grande capacité de production et de
stockage,

5.2. Komiguéa

Pour le type 1, les producteurs appartenant à ce type ont des atouts comme le fait qu’il s’agit de
grande exploitation agricole avec des grandes superficies de coton emblavées. Ils utilisent aussi
la force motrice du tracteur afin de réaliser le labour. Par rapport au village, ils ont une moyenne
d’actif agricole familiale importante. Il y a plus de la moitié des superficies totales emblavées
qui sont dédiées aux cultures de rente qui sont l’anacarde et le coton. Ils ont des superficies de
coton moyenne par rapport au niveau du village. Cependant ce type a de petites surfaces de
coton mise en culture par rapport à la moyenne des trois villages enquêtés. Ce type est
faiblement représenté au sein de l’échantillon. Les surfaces de cultures dédiées aux cultures de
rente sont aussi importantes que celles dédiées aux cultures vivrières. Les prestations de
services au tracteur ne suffisent pas à répondre à tous les besoins des producteurs. La majorité
d’entre eux utilisent en complément la traction animale afin de réaliser le billonnage et/ou le
labour.

Pour le type 2, les producteurs ont l’avantage avec ces petites exploitations d’avoir rarement
recours à de la MO agricole extérieure. La place des cultures vivrières au sein de l’exploitation
est beaucoup plus importante que les cultures de rente. Le fait d’avoir de petite superficie, ils
n’ont pas besoin de beaucoup de mécanisation. Ils utilisent tous la traction animale en prestation
de services ou bien en tant que propriétaire de bœufs. Cependant ils ont de très faible superficie

75
totale et de coton emblavée et une disponibilité en MO agricole familiale faible. Du fait d’avoir
de faible surface de coton, ils ont de faible revenu monétaire et cela vient s’ajouter au fait qu’ils
ne cultivent pas d’anacarde non plus. Ce type n’est pas très bien représenté avec même pas
1/5ème des producteurs. Le fait d’avoir d’aussi faible superficie ne leurs permet pas d’investir
ou de réaliser plus de culture de rente du fait qu’ils doivent garder les cultures vivrières pour la
période de soudure.

Pour le type 3, il s’agit du type le plus représenté auprès des producteurs avec 39,39% d’entre
eux. Ils ont de grandes exploitations par rapport à la moyenne du village. En effet, ils ont 8,39
ha en moyenne de superficie totale emblavée par exploitation. Au niveau de la MO familiale
disponible, elle est moyenne par rapport à celle du village. Ils sont de gros producteurs
d’anacarde. Ils utilisent tous la traction animale. Cependant ils ont de très faible superficie de
coton.

Pour le type 4, il s’agit d’une petite exploitation n’ayant pas besoin de MO extérieure au ménage
sauf sous forme d’entraide entre jeunes de façon occasionnelle. Il ne prend pas de risque
financier d’endettement par rapport à la culture du coton du fait qu’il n’en produit pas. Il produit
une autre culture de rente qui est l’anacarde dont l’ITK est moins complexe. Mais il a une petite
superficie totale emblavée, il ne produit pas de coton donc il a de faible revenu. Il est le seul
actif au sein de son exploitation. C’est le type le moins représenté des producteurs avec
seulement 3,03% des producteurs.

Pour le type 5, c’est un des types les plus représentés avec 30,3% des producteurs y appartenant.
Il s’agit du type possédant la moyenne des superficies totales emblavées la plus importante et
c’est aussi ce type qui a les plus grandes surfaces de coton emblavées. Ils ont aussi la plus
grande disponibilité en MO agricole familiale et ont également de bonne superficie d’anacarde.
Presque la moitié de leurs superficies est dédiée aux cultures de rente.

76
Tableau 35 : Présentation des atouts et contraintes en fonction des types typologiques de
Komiguéa (KOCH L., 2018)

Atouts Contraintes
- Grande superficie dédiée aux cultures
- Grande exploitation, de rente (50%),
- Grande superficie de coton emblavée, - Petites superficies de coton,
Type 1 - Utilisation du tracteur, - Peu de producteurs appartenant à ce
- Grande disponibilité en MO, type,
- Grande surface de culture de rente, - Diverses formes de mécanisation à
gérer (tracteur et traction animale),
- Faible superficie emblavée,
- Peu de recours à la MO agricole - Faible disponibilité en actifs agricoles
extérieure, familiaux,
- Place plus importante des cultures - Faible superficie de coton,
Type 2
vivrières, - Faible revenu monétaire,
- Moins de besoin en mécanisation - Pas de production d'anacarde,
(petites superficies), - Peu de producteurs appartenant à ce
type,
- Représentant le plus de producteurs,
- Moyenne disponibilité en actifs
- Grande exploitation,
Type 3 agricoles familiaux,
- Utilisation de la traction animale,
- Faible superficie de coton,
- Grand producteur d'anacarde
- Peu de besoins en MO agricole
- Petite superficie emblavée,
extérieure,
- Pas de production de coton,
Type 4 - Moins de risque d'endettement (intrant
- Seul producteur dans ce groupement,
coton car pas de coton),
- Faible revenu monétaire,
- Producteur d'anacarde,
- Bien représenté en nombre de
producteurs,
- Grande superficie emblavée,
- Répartition entre culture de rente et
Type 5 - Grande superficie de coton,
vivrière (50% de culture de rente)
- Grande disponibilité en actifs agricoles
familiaux,
- Producteur d'anacarde,

5.3. Damé

Pour le type 1, ce sont des producteurs utilisant la traction animale. Ils possèdent une superficie
totale emblavée de taille moyenne par rapport au village. En revanche, c’est le type qui possède
la moyenne de superficie emblavée en coton la plus faible des différents types. Ils ont une
disponibilité en MO familiale assez faible. Ce type n’est pas très représentatif de l’ensemble
des producteurs du fait de son faible pourcentage de producteurs y appartenant.

Pour le type 2, il s’agit du type le plus représenté avec 47,14% des producteurs y appartenant.
Ils ont des superficies de coton emblavées de taille moyenne. Mais il s’agit aussi du type
possédant la moyenne d’actif agricole familiale la plus faible et ce sont les producteurs ayant
les plus petites superficies totales emblavées moyennes avec 9,48 ha par exploitation. Il s’agit
aussi du fait que ce type est caractérisé par le fait que les producteurs ne sont pas mécanisés et
qu’ils utilisent tous le travail manuel.
77
Pour le type 3, les producteurs étant dans ce type sont assez bien représentés en termes de
nombre. Ils ont de grandes exploitations avec de grandes superficies totales emblavées et il en
est de même pour les superficies emblavées de coton. Ils ont aussi accès à une grande
disponibilité en actif agricole familiale. Ils ont seulement 1/3 de leurs surfaces dédiées à la
culture du coton. Le fait d’avoir quand même 7,15 ha de culture de coton, ils prennent un risque
important quand à l’endettement vis-à-vis de l’achat des intrants. De plus, au vu de leurs
grandes superficies emblavées, ils doivent faire appel fréquemment à de la MO extérieure afin
de répondre aux différents pics de travail des différents ITK.

Pour le type 4, il s’agit du type possédant les plus grandes superficies totales emblavées
moyennes avec les plus grandes superficies de coton emblavées ainsi que la plus forte
disponibilité en actif agricole familiale. Ce sont les producteurs les plus mécanisés du fait qu’ils
utilisent la force motrice du tracteur. Cependant, il s’agit aussi du type typologique le moins
représenté en termes de nombre de producteurs avec seulement 1,43% de ceux-ci. C’est aussi
ces exploitations qui possèdent le plus gros risque d’endettement via les intrants de l’ITK
cotonnier. Il s’agit aussi souvent des exploitations prenant le plus de retard sur les différentes
opérations culturales dû au fait de leurs grandes superficies emblavées.

Tableau 36 : Présentation des atouts et contraintes en fonction des types typologiques de Damé
(KOCH L., 2018)

Atouts Contraintes
- Faible superficie de coton,
- Faible disponibilité en actifs
Type - Utilisation de la traction animale,
agricoles familiaux,
1 - Moyenne superficie totale emblavée,
- Peu de producteurs appartenant à ce
type,
- Très faible disponibilité en actifs
- Représentant le plus grand nombre de agricoles familiaux,
Type
producteurs, - Les plus petites superficies totales
2
- Superficie de coton emblavée moyenne, emblavées,
- Labour/billonnage manuel,
- Nombreux producteurs,
- Grande superficie emblavée,
- Grande superficie de coton,
- Risque important d'endettement
Type - Grande exploitation,
(intrant coton),
3 - Grande disponibilité en actifs agricoles
- Besoin de MO extérieure,
familiaux,
- Bonne répartition cultures de rente et
vivrières
- Très peu de producteurs appartenant
- Les plus grandes superficies emblavées,
à ce type,
- Les plus grandes superficies de coton,
Type - Le plus gros risque d'endettement
- La plus forte disponibilité en MO agricole
4 (intrant coton),
familiale,
- Risque de prise de retard sur les
- Utilisation du tracteur,
ITK,

78
5.4. Générale

Pour le type 1, il s’agit des producteurs possédant les plus grandes exploitations agricoles. En
effet ces producteurs ont en moyenne une superficie totale emblavée de 27,24 ha. Mais cela ne
s’arrête pas à leurs superficies totales mais aussi à leurs grandes superficies de coton emblavées.
De plus, c’est le type qui a la plus grande disponibilité en actif agricole familiale avec presque
12 actifs par ménage. Cependant, ce groupe de producteurs n’est pas très bien représenté en
termes de nombre de producteurs y appartenant. Ils ont le plus fort risque d’endettement dû aux
intrants pour l’ITK du coton et à leurs surfaces importantes de coton. Du fait de leurs
superficies totales emblavées importantes et du nombre important d’actif familiaux, au moment
des pics de travail, ils sont dans l’obligation de faire appel à de la MO extérieure pour réaliser
le travail et à contrario quand les différents ITK sont en période creuse en termes de travail, il
y a parfois trop d’actif familiaux pour réaliser des opérations culturales.

Pour le type 2, ce sont les producteurs les plus représentés au sein de l’échantillon avec 56,32%
des producteurs y appartenant. Ils sont caractérisés par l’utilisation de la traction animale, cela
démontre que la majorité des producteurs sont mécanisés pour le labour et/ou le billonnage. Ils
ont des surfaces de coton emblavées de taille moyenne. Cependant, ce type possède de petite
superficie totale emblavée ainsi qu’une faible disponibilité en MO agricole familiale.

Pour le type 3, ce groupe de producteurs est assez bien représenté en termes de nombre de
producteurs appartenant à ce groupe avec 24,14% des producteurs. Ils ont des superficies
emblavées de coton de taille moyenne. Mais il s’agit du type possédant les plus petites
superficies totales emblavées et disponibilité en actifs agricoles familiaux. Il y a aussi le fait
que dans ce type typologique ils sont caractérisés par l’utilisation du travail manuel pour le
labour/billonnage. Cela démontre qu’une bonne partie des producteurs ne sont pas mécanisés.

Pour le type 4, il représente les producteurs les plus mécanisés dû fait qu’ils emploient la force
motrice du tracteur afin de réaliser le labour. Cela démontre que ces producteurs ont les
capacités d’épargner de l’argent afin de demander des prestations de services au tracteur car
aucun des producteurs rencontrés n’était propriétaire d’un tracteur. Ils ont des superficies totales
emblavées de taille moyenne ainsi que des surface de coton mise en culture de taille moyenne
à grande. Il s’agit du type le moins bien représenté en termes de nombre puisqu’il représente
seulement 3,45% des producteurs. De plus, ils ont une MO agricole familiale disponible très
faible.

79
Tableau 37 : Présentation des atouts et contraintes en fonction des types typologiques de la
typologie générale (KOCH L., 2018)

Atouts Contraintes
- Les plus grandes exploitations,
- Peu de producteur appartenant à ce type,
- Les plus grandes superficies
- Fort risque d'endettement (intrant coton),
Type emblavées, - Grande superficie
- Besoin en MO extérieure,
1 de coton, - La plus
- Saison sèche trop d'actifs agricoles
grande disponibilité en actifs agricoles
familiaux,
familiaux,
- Le plus grand nombre de producteurs
dans ce type,
- Petite superficie totale emblavée,
Type - Utilisation de la traction animale,
- Faible disponibilité en actifs agricoles
2 - La majorité des exploitations sont
familiaux,
mécanisées,
- Moyenne superficie de coton,
- Les plus faibles superficies totales
- Nombreux producteurs appartenant à emblavées,
Type
ce type, - La plus faible disponibilité en actifs
3
- Moyenne superficie de coton, agricoles familiaux,
- Travail manuel pour le labour/billonnage,
- Utilisation du tracteur, - Très peu de producteurs appartiennent à
Type - Capacité d'épargner de l'argent, ce type,
4 - Moyenne superficie totale emblavée, - Faible disponibilité en MO agricole
- Moyenne superficie de coton, familiale,

6. Présentation des formes de mécanisation/motorisation et comparaison


de leurs rentabilités

6.1. Présentation des différentes formes de mécanisation/motorisation


rencontrées

Lors du stage et plus particulièrement de la phase terrain pour les enquêtes aux producteurs,
nous nous sommes retrouvés confronté à plusieurs formes de mécanisation et motorisation.
Comme expliqué précédemment, l’essentiel de la mécanisation/motorisation concerne les
opérations du labour et du billonnage. En conséquence, sur l’ensemble de la zone cotonnière
beaucoup d’opérations culturales se réalisent encore de façon manuelle, ce qui limite d’une
certaine façon l’intensification de ses exploitations agricole.

Sur le village d’Angaradébou, il y avait l’utilisation du tracteur pour le labour et de la traction


animale pour le labour, billonnage et le transport. La totalité des producteurs rencontrés sur ce
village était mécanisés/motorisés pour cette opération (le labour/billonnage) mais de différentes
manières qui seront expliquées dans la sous partie suivante. Mais cela n’empêche pas que les
autres opérations des différents ITK sont réalisées à la main avec des outils.

Sur le village de Komiguéa, il y avait la présence de l’utilisation de la force motrice avec le


tracteur pour le labour mais moins présente que sur Angaradébou, l’utilisation de la traction
animale pour le labour, le billonnage et le transport mais également moins intensifiée que sur
Angaradébou et l’utilisation de la force manuelle pour le labour, la formation de billon et le

80
transport. Cependant, comme sur Angaradébou, l’ensemble des autres opérations culturales
sont réalisées à la main avec des outils.

Sur le village de Damé, il y avait la présence du tracteur au même titre qu’Angaradébou pour
le labour, la traction animale pour le labour, le billonnage et le transport mais moins intensifiée
que sur Komiguéa et l’utilisation de la force manuelle pour le labour, la formation des billons
et le transport. Comme sur les deux autres villages, les autres opérations de cultures sont toutes
réalisées à la main avec des outils.

Tableau 38 : Synthèse de l’ensemble des formes de mécanisation/motorisation rencontrées et


dominantes sur les trois villages ainsi que les types d’opérations culturales mécanisé/motorisé
(KOCH L., 2018)

Type d'opérations Formes de Forme Réalisation des


mécanisé / mécanisation / dominante de autres opérations
motorisé motorisation mécanisation de culture
Labour,
Tracteur, Traction Traction
Angaradébou Billonnage, Manuellement
animale animale
Transport
Labour, Tracteur, Traction
Traction
Komiguéa Billonnage, animale, Force Manuellement
animale
Transport manuelle
Labour, Tracteur, Traction
Force
Damé Billonnage, animale, Force Manuellement
manuelle
Transport manuelle

6.2. Présentation des différentes origines de la


mécanisation/motorisation

Au cours de la phase terrain de l’étude, nous avons rencontré trois différentes origines de
mécanisation/motorisation sur les différents villages enquêtés.

La première origine est l’achat, il s’agit essentiellement de l’achat de bœufs de trait et de la


charrue pour la traction animale en vue de réaliser le labour et/ou le billonnage. Pour ce qui est
de la motorisation avec le tracteur notamment, nous n’avons pas eu l’occasion de rencontrer
des producteurs ayant acquis un tracteur. Une des raisons est le coût d’acquisition d’un tracteur
qui est très élevé, cinq millions de FCFA pour le petit tracteur et 17 millions de FCFA pour le
tracteur moyen alors qu’un bœuf de trait coûte 300 000 FCFA.

La deuxième origine est la prestation de services. Dans un premier temps, il y a les producteurs
demandant les prestations de services au tracteur et cela coûtent 30 000 FCFA pour le labour
d’un hectare. Dans un deuxième temps, il y a les agriculteurs qui demandent la prestation de
services par la traction animale et cela représente 13 000 FCFA pour le labour par hectare et
8 000 FCFA pour le sarclobuttage par hectare.
Ce qu’il faut savoir c’est que l’essentiel des prestataires de services au tracteur viennent des
pays frontaliers comme le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso et le Togo et qu’il y a plus de
demande de prestations que de prestataire pouvant les réaliser. La prestation de services pour
la traction animale est assez développée dans le nord de la zone cotonnière notamment dû à la
présence d’élevage transhumant contrairement au sud.

81
La troisième et dernière origine de mécanisation/motorisation rencontrée, lors de la phase
terrain, est le prêt. Cette origine est encore plus marginale que l’utilisation du tracteur par la
prestation de services. En effet sur 174 producteurs enquêtés, il y avait que trois ou quatre
producteurs/productrices qui employaient cette origine. Il s’agissait de femmes de producteur
ayant leur propre champ et empruntant les bœufs au mari ou à de jeunes producteurs pour
s’entraider.

6.3. Rentabilité en fonction de la surface et des prix de prestations

Afin d’avoir un ordre d’idée, nous allons vous présenter les données que nous pu avoir que très
récemment par un ingénieur de terrain sur place sur le village d’Angaradébou. Il s’agit de
valeurs moyenne afin d’avoir une vision globale des différents coûts.

Les trois tableaux 39, 40, 41 ont pour unité le FCFA (1€ = 655FCFA) et ont aussi un facteur
1000.

Tableau 39 : Amortissement des coûts d’acquisition de la traction animale durant cinq ans sur
Angaradébou (KOCH L., 2018, données Oscar KINDEMIN, 2018)

Traction animale
Années A1 A2 A3 A4 A5
Achat 2 bœufs (1-5 ha) -651 -417 -183 51 1085
Achat 4 bœufs (10-15 ha) -777 -294 189 672 2755
Achat 6 Bœufs (20-35 ha) -1128 -396 336 1068 4200

Dans ce tableau 39, nous observons l’amortissement de l’acquisition de deux à six bœufs en
fonction des surfaces et sur cinq ans. Nous avons retenu l’amortissement sur cinq ans du fait
que c’est la durée moyenne d’utilisation des bœufs pour la traction animale. Nous avons aussi
retenu les surfaces allant de 1 ha à 35 ha car la très grande majorité des exploitations rentre dans
cet intervalle. Seul quelque très grand producteur dépasse l’intervalle allant jusqu’à plus de 60
ha. En revanche, les intervalles de surface pour le passage de deux à quatre ou à six bœufs sont
une simple mesure d’approximation du fait que la grande majorité des producteurs possédant
des bœufs la respecte.
Il s’agit d’un amortissement cumulé sur cinq ans prenant en compte :
- Le prix d’achat des bœufs qui ont une durée moyenne d’utilisation au champ de cinq
ans pour 300 000 FCFA par tête,
- L’achat de la charrue qui a une durée de vie de huit ans en moyenne pour 60 000 FCFA,
- Le coût d’entretien et d’alimentation des bœufs pour un an pour un montant de 100 500
FCFA par tête,
- Le coût d’entretien de la charrue pour un montant de 15 000 FCFA pour un an,
- Les revenus moyens issus des prestations de services annuelles avec un montant de
450 000 FCFA pour deux bœufs
- Le prix de revente des bœufs au bout de cinq ans à un boucher pour la viande d’un
montant de 400 000 FCFA en moyenne
Les chiffres en vert, dans le tableau 39, correspondent au moment où l’équipement et les bœufs
sont amortis et que cela devient rentable pour le producteur. De plus le fait de pouvoir revendre
les bœufs au bout de cinq ans pour la viande permet d’avoir un revenu monétaire suffisant pour
racheter de jeunes bœufs de trait.

82
Tableau 40 : Présentations du cumul des coûts sur cinq ans de l’utilisation de la traction animale
en prestation de services en fonction de la surface (KOCH L., 2018, données Oscar KINDEMIN,
2018)
Traction animale
Années A1 A2 A3 A4 A5
Prestation 1 ha -21 -42 -63 -84 -105
Prestation 5 ha -105 -210 -315 -420 -525
Prestation 10 ha -210 -420 -630 -840 -1050
Prestation 15 ha -315 -630 -945 -1260 -1575
Prestation 20 ha -420 -840 -1260 -1680 -2100
Prestation 25 ha -525 -1050 -1575 -2100 -2625
Prestation 30 ha -630 -1260 -1890 -2520 -3150
Prestation 35 ha -735 -1470 -2205 -2940 -3675

Dans le tableau 40, nous pouvons observer le coût cumulé de l’utilisation de la traction animale
sur cinq ans en prestations de services. Nous avons retenu la durée de cinq ans afin de pouvoir
comparer avec le premier tableau 40 l’amortissement d’acquisition de bœufs dont la durée
d’utilisation au champ est de cinq ans. Nous avons aussi retenu les mêmes surfaces afin de
pouvoir réaliser une comparaison.
Les coûts cumulés de ce tableau 40 prennent en compte :
- Le prix de la prestation de services pour le labour pour un montant de 13 000 FCFA par
hectare
- Le prix de la prestation pour le sarclobuttage qui est de 8 000 FCFA par hectare
Les chiffres en jaune dans le tableau 40 correspondent au moment où il est plus intéressant de
réaliser l’acquisition de bœufs de trait et des équipements plutôt que de demander des
prestations de services en traction animale.

Tableau 41 : Présentation du cumul des coûts sur cinq ans de l’utilisation du tracteur en prestation
de services en fonction de la surface (KOCH L., 2018, données Oscar KINDEMIN)

Tracteur
Années A1 A2 A3 A4 A5
Prestation 1 ha -30 -60 -90 -120 -150
Prestation 5 ha -150 -300 -450 -600 -750
Prestation 10 ha -300 -600 -900 -1200 -1500
Prestation 15 ha -450 -900 -1350 -1800 -2250
Prestation 20 ha -600 -1200 -1800 -2400 -3000
Prestation 25 ha -750 -1500 -2250 -3000 -3750
Prestation 30 ha -900 -1800 -2700 -3600 -4500
Prestation 35 ha -1050 -2100 -3150 -4200 -5250

Nous pouvons observer, dans le tableau 41, le coût cumulé de l’utilisation du tracteur sur cinq
ans en prestation de services. Nous avons aussi retenu la durée de cinq ans afin de pouvoir
comparer avec les autres tableaux du fait que la durée d’utilisation du bœuf au champ est de
cinq ans. En revanche la durée de vie des tracteurs est de 10-15 ans. Nous avons conservés les
mêmes surfaces afin de comparer à surface égale.
Les coûts cumulés des prestations de services au tracteur prennent en compte :

83
- Le prix de la prestation de services pour le labour d’un montant de 30 000 FCFA par
hectare
Les chiffres en jaune correspondent au moment où il devient plus cher de demander des
prestations de services au tracteur pour le labour que d’avoir acquis des bœufs de trait. Le chiffre
en rouge correspond au moment où le cumul des prestations de services au tracteur devient plus
cher que l’acquisition d’un petit tracteur.

Il s’agit uniquement de tableaux (tableaux 39, 40, 41) avec des valeurs moyennes pour avoir
une vision globale de la rentabilité et l’amortissement de l’acquisition de la traction animale.
En revanche, pour l’acquisition du petit kit tracteur il faut compter cinq millions de FCFA et
pour les kits tracteurs de taille moyenne il faut compter 17 millions de FCFA. Dans les kits
tracteurs il y a le tracteur et la charrue. Cependant nous ne pouvons effectuer la comparaison
entre l’acquisition de kit tracteur et l’acquisition de la traction animale du fait que l’ingénieur
de terrain n’a pu prendre connaissance des informations suivantes et nous les transmettre :
- Le coût d’entretien moyen d’un tracteur de petite et moyenne taille
- Le coût d’entretien annuel de la charrue
- Les revenus moyens issus des prestations de services annuelles
- La durée d’utilisation de la charrue

En revanche, nous pouvons effectuer une comparaison entre l’acquisition de la traction animale
et ses équipements avec l’utilisation de la traction animale en prestation de services ou les
prestations de services au tracteur.
Nous observons donc qu’à partir de la deuxième année et d’une surface emblavée supérieure
ou égale à 5 ha, l’acquisition de la traction animale est plus rentable que de demander des
prestations de services en traction animale et tracteur.
Cependant il y a des limites, par exemple les comparaisons ne prennent pas en compte la durée
de travail dans les temps impartis, ça ne prend pas en compte aussi qu’avec la
mécanisation/motorisation on peut augmenter les superficies emblavées et ainsi les revenus,
etc. C’est donc un comparatif à prendre avec précaution et cela correspond au village
d’Angaradébou sur la commune de Kandi dans la région de l’Alibori uniquement car c’est le
village où l’on avait le plus de renseignements. Il ne représente donc pas l’ensemble de la zone
cotonnière béninoise car par exemple au sud de cette zone c’est la force manuelle qui domine.

Le document suivant nous a aussi aidés dans la rédaction de cette sous partie, Godron E. (1999)

II. Recensement des opérations culturales nécessitant un appui en


mécanisation/motorisation et suggestions pour permettre une intensification

1. Opérations culturales

1.1.Fortes consommatrice de MO

Les exploitations agricoles ayant des systèmes de culture très variés y intégrant notamment la
culture du coton, des céréales, des tubercules, des fruits, des légumineuses, etc. ils ont de ce fait
différents ITK en place avec des opérations culturales diverses se combinant durant l’année.
C’est-à-dire que durant l’année chaque exploitation doit réaliser plusieurs ITK en fonction des
cultures mais qui ne sont pas toujours au même moment par rapport à la périodicité, la date de
semis, la saison des pluies, etc. Par conséquence, le producteur doit réaliser plusieurs opérations
culturales dans un laps de temps afin de s’assurer un bon rendement et une récolte au moment
opportun pour pouvoir lancer une deuxième culture en cas d’une deuxième saison humide.

84
La main d’œuvre pour les opérations culturales est essentiellement d’origine familiale. Sauf au
moment des deux essentiels goulots d’étranglements au niveau de la MO qui sont l’opération
de récolte et celle du sarclage/entretien des parcelles. C’est pour ces deux opérations que
l’exploitation agricole fait appel à de la MO extérieure (FAO., 1994).

Tableau 42 : Représentation de la MO moyenne nécessaire en fonction des opérations culturales


de l’ensemble de l’échantillon (KOCH L., 2018)

Besoin en MO pour 1ha en 1 jour (récolte "coton-maïs")


Opérations de Préparation Billonnage Semis Fertilisation Sarclage Traitement
Récolte
culture du sol Phyto
Moyenne 5,3 3,2 4,3 3,5 7,2 1,3 26,8

Comme le montre le tableau 42, par rapport à l’étude, les opérations les plus consommatrices
en termes de MO sont la récolte notamment celle du coton et maïs. Dans un deuxième temps,
il s’agit de l’entretien des parcelles durant la culture avec notamment le sarclage. La troisième
plus consommatrice est la préparation du sol avant le labour. Ce tableau 42 vient se mettre en
accord avec les informations relevées par la FAO en 1994 en Afrique de l’Ouest (FAO., 1994).

1.2.Dépendantes du climat

Une des autres contraintes en milieu tropical est la saisonnalité du climat avec généralement
une saison sèche et une saison humide. L’essentiel des cultures agricoles doivent réaliser
l’ensemble de leur ITK durant la saison humide. Cependant certaines opérations culturales ont
besoin de la première pluie pour être réalisées. C’est-à-dire que, par exemple, un retard de la
première pluie de la saison humide entrainera un retard du labour et/ou du billonnage et ainsi
l’ensemble de l’ITK. En effet, il est très difficile voire impossible pour utiliser la force manuelle
ou la traction animale lors du labour et/ou du billonnage s’il n’y a pas eu de pluie.
C’est pour cela que certains producteurs commencent à demander des prestations de services
au tracteur en cas de retard de la première pluie afin de limiter la durée du retard prise sur l’ITK.
On pourrait se dire qu’avec le tracteur on peut réaliser le labour plus tôt et ainsi réaliser le semis
plus tôt mais les semences ne pourraient pas germer à cause du manque de pluie à moins de
mettre en place un système d’irrigation. Donc, en effet, l’utilisation du tracteur permettrait de
ne pas prendre de retard sur l’opération du labour mais l’ITK serait toujours dépendant de la
première pluie au niveau de la germination des semis.

2. Propositions d’équipements

Nous avons donc identifiés cinq opérations culturales ayant besoin d’un appui en termes de
mécanisation/motorisation afin de permettre le développement et l’intensification du secteur
agricole dans la zone cotonnière. Tout d’abord, la récolte du coton/maïs qui est très
consommatrice en termes de MO, dans un second temps l’opération du sarclage pour l’entretien
des parcelles, puis la préparation du sol mais qui consomme un peu moins de MO que les autres
et les opérations de labour et/ou billonnage avec le semis qui sont des opérations dépendantes
du climat pour être réalisées.

Commençons au niveau de la récolte du coton, il y a actuellement des tests fait sur une petite
récolteuse de coton à Savalou. Mais pour la saison dernière cela n’a pas été concluant du fait
que la machine récoltait cinq capsules de coton en moyenne sur une dizaine et que la qualité
était moins bonne qu’à la main. Tout d’abord, d’un côté nous avons des petites exploitations

85
avec des parcelles pas toujours bien nettoyées (souches, pierres, arbres,…) et d’un autre côté
nous avons des producteurs ayant des superficies emblavées de coton plutôt importantes. Pour
les petites exploitations, il serait facile et rentable de continuer la récolte à la main mais pour
les grandes il faudrait mener l’analyse. Comme solution soit on décide de privilégier la qualité
pour se différencier des autres pays producteurs de coton et nous continuons la récolte à la main,
soit il faut regarder des « coton pickers » de petite taille pour effectuer la récolte
mécaniquement. Cependant, avant de faire l’acquisition de « coton pickers », il faut faire
attention au fait qu’il faut pouvoir réaliser son entretien et maintenance localement. Au niveau
du maïs, les petites exploitations réalisent la récolte manuellement mais les plus grosses
exploitations utilisent une petite faucheuse-hacheuse-chargeuse.

L’opération de l’entretien de la parcelle se fait actuellement de façon manuelle avec la « daba »,


la pioche et à la main. Un outil que l’on pourrait conseiller et qui ne nécessite pas beaucoup
d’entretien et de maintenance est le débroussailleur ou le rotofil à essence. Il s’agit de machines
permettant de couper les adventices rapidement et de diminuer le nombre de MO nécessaire
afin de réaliser le sarclage. Comme dit précédemment, ces machines fonctionnent à l’essence,
elle est facile d’accès au Bénin à travers tout le territoire. De plus, ces machines sont faciles
d’utilisation et il n’y a pas besoin d’une importante formation pour pouvoir s’en servir.

Au niveau du nettoyage de la parcelle, qui se réalise aussi de façon manuelle pour le moment,
plusieurs équipements peuvent venir en aide comme la tronçonneuse thermique fonctionnant à
l’essence, le giro broyeur attelé au tracteur, une épierreuse pouvant s’attelée au tracteur et un
tractopelle pour enlever les souches. Certaines opérations doivent être réalisées seulement une
fois comme l’épierrage et l’essouchage des grosses souches d’arbres. Ces types d’équipements
dépendent surtout des types d’exploitations et de leurs moyens financiers. Pour les petites
exploitations ou de taille moyenne, on conseillera l’utilisation de la tronçonneuse thermique
afin de réaliser l’abattage des arbres gênants et des souches d’arbres. Pour les plus grandes
exploitations, on recommandera l’utilisation du giro broyeur adapté au tracteur afin de broyer
les jeunes arbustes ainsi que l’épierreuse attelée au tracteur pour enlever la majorité des pierres
gênant la culture. Le tractopelle ou l’essoucheuse seraient envisageables uniquement pour les
grandes exploitations lors de l’acquisition d’une nouvelle parcelle.

Au niveau des opérations dépendant du climat notamment le labour et/ou le billonnage, pour
les plus petites exploitations, on recommandera l’utilisation de la traction animale avec la
charrue et/ou le coutrier par rapport à l’investissement que représente un tracteur. Pour les
grandes et moyennes exploitations, on recommandera l’acquisition au moins de petit « kit
tracteur » comprenant la charrue et des types de charrues adaptés au tracteur pour le billonnage.
Cela permettra de réduire le risque de retard sur les opérations de l’ITK, de travailler de plus
grande superficie, de réaliser des prestations donc d’avoir un revenu supplémentaire et ainsi de
limiter l’impact sur le rendement. Pour les exploitations de petites et moyennes tailles, on
recommandera l’utilisation du motoculteur qui peut réaliser un travail local rapide avant même
les premières pluies.

La dernière opération, nécessitant un appui au niveau de la mécanisation/motorisation, est le


semis qui dépend essentiellement de la première pluie de la saison humide et qui se fait jusqu’à
maintenant généralement à la main. Pour cette opération, on recommandera pour les petites
exploitations un semoir adapté à la traction animale ou simplement un semoir manuel. Pour les
plus grandes exploitations, on recommandera l’adaptation d’un semoir au tracteur après labour
ou un semoir pouvant réaliser un semis direct sans labour. Cela permettrait de planter
directement juste avant ou juste après la première pluie rapidement et ne pas prendre de retard

86
sur cette opération et ainsi ne pas impacter les autres opérations culturales et ainsi que le
rendement.

Pour permettre d’atteindre l’objectif du gouvernement et ainsi répondre aux attentes du projet
TAZCO, au niveau de la mécanisation/motorisation, les entrées sont nombreuses. Si les
producteurs font l’acquisition de tracteur et/ou font appel à la force motrice du tracteur, un des
moyens pour de le rentabiliser rapidement et permettre l’intensification et le développement
agricole, est l’adaptation des outils au tracteur dans le but que le tracteur ne serve pas
uniquement à l’opération du labour.

Tableau 43 : Suggestions d’équipements en fonction de la taille de l’exploitation agricole afin de


permettre le développement et l’intensification du secteur agricole (KOCH L., 2018)

Opérations nécessitant un
Petite exploitation Grande exploitation
appui mécanisé/motorisé

Petit "Coton Pickers" et petite


Récolte (coton-maïs) Manuellement
faucheuse-hacheuse-chargeuse
Sarclage Débroussailleur/Rotofil
Giro broyeur, tronçonneuse,
Préparation de la parcelle Tronçonneuse épierreuse, essoucheuse,
tractopelle
Traction animale,
Motoculteur, petit Tracteur,
Labour/Billonnage coutrier, charrue,
charrue
motoculteur
Semoir manuel ou avec la Semoir adapté au tracteur,
Semis
traction animale semoir en semis direct

3. Propositions de modes d’utilisations à introduire

3.1.Achat/location/prestation de services

Pour la réalisation de la récolte du coton et du maïs avec de petit « coton pickers » et de petite
faucheuse-hacheuse-chargeuse, on suggèrera, vu qu’il s’agit d’un investissement important,
que l’acquisition d’une ou plusieurs machines se fasse au niveau d’un groupement ou au niveau
d’un village. En effet, un producteur seul, même s’il possède une grande exploitation, ne peut
pour le moment pas amortir une machine si coûteuse. Une fois l’acquisition réalisée par
l’organisation, il faudrait mettre en place un calendrier de travail pour tous ceux qui ont
participés financièrement à l’acquisition de cet équipement. Il faudrait leur faire payer une sorte
de cotisation qui servirai à l’entretien et la maintenance de la machine ainsi que mettre en place
des prestations de services pour les autres producteurs afin de rentabiliser l’équipement.
Cependant pour cela, avant tout, il faut s’assurer que l’entretien et la maintenance puisse se
faire localement et que des formations puissent être mises en place pour l’apprentissage de
l’utilisation, l’entretien et la maintenance de cet équipement.

Pour le sarclage, en revanche, on suggèrera l’achat par les producteurs de débroussailleurs et/ou
rotofil. En effet, cela représente un investissement moins coûteux et comme il s’agit d’un petit
équipement facile d’utilisation et d’entretien, les producteurs pourraient donc en faire

87
l’acquisition. Il faudrait quand même auparavant vérifier si la maintenance peut se réaliser
localement et mettre en place des petites formations pour apprendre l’utilisation de cet
équipement.

Pour la préparation de la parcelle, on suggèrera que les groupements fassent l’acquisition de


plusieurs tronçonneuses qu’ils mettraient à disposition des producteurs en location car il s’agit
de petits équipements mais dont on se sert rarement. Pour le giro broyeur, on conseillera
l’acquisition par les groupements de producteurs et de le mettre en location à ceux ayant
participé financièrement et réalisé des prestations de services aux autres producteurs. Pour les
autres équipements comme l’essoucheuse, l’épierreuse, le tractopelle, on conseillera de faire
appel sous formes de prestation de services au niveau du groupement ou d’un groupe de
producteurs. Ces outils sont utilisés pour des opérations se réalisant lors de l’acquisition d’une
parcelle et du nettoyage des parcelles. Ce ne sont donc pas des opérations fréquentes et ce sont
des grosses machines qui nécessitent un gros investissement ne pouvant être supporté par un
producteur ou un groupe de producteur.

Au niveau de la traction animale et de ses équipements, on conseillera l’achat car cela est
rentabilisé au bout de quelques années et que cela permet d’avoir une épargne sous forme
d’animal. Pour les plus grandes exploitations, on suggèrera l’acquisition ou la prestation de
services au petit tracteur avec ses équipements par les agriculteurs pour travailler de plus grande
superficie, de ne pas accumuler de retard et ainsi de se développer. En revanche, pour les
motoculteurs on les recommandera pour toutes les exploitations de taille petites et moyenne
soit sous formes d’acquisition ou de prestation de services ou bien encore en location.

Au niveau du semis et donc des différents types de semoir, les semoirs manuels ou en traction
animale, la location, la prestation de services ou l’acquisition par les producteurs, sont réalisable
dû fait de la taille de l’équipement et de son investissement plus faible. Pour les autres formes
de semoir, on recommandera l’acquisition par le groupement et la mise en location et la
réalisation de prestations de services pour les grands producteurs.

3.2.Accessibilité aux équipements

Quand nous parlons d’accessibilité aux équipements de mécanisation et/ou de motorisation,


cela comprend beaucoup de sous-ensembles d’accessibilité qui vont être expliqués ci-dessous.
Mais avant de tenir compte de mes suggestions en termes de mécanisation/motorisation, il faut
se renseigner sur l’accessibilité en termes de traction animale, motoculteurs et de tracteurs dans
les différents terroirs de la zone cotonnière béninoise.

C’est-à-dire que pour la traction animale, il faut observer si à travers toute la zone cotonnière
on peut facilement avoir accès aux bœufs de traits ainsi qu’aux équipements (coutrier, semoir,
charrue,…) et s’il est possible d’assurer leurs maintenances, leurs entretiens, leurs
remplacements et d’obtenir des traitements en cas de maladie des bœufs et l’intervention d’un
vétérinaire.

Pour le motoculteur et le tracteur avec leurs équipements, il faut dans un premier temps mettre
en place si cela n’existe pas des ateliers de maintenance. Il faut aussi mettre en place une filière
d’approvisionnement en pièces détachées pour ces ateliers afin que la maintenance et les
réparations puissent se réaliser dans les différentes communes et ne nécessitent pas un
déplacement sur la capitale.

88
Dans certains terroirs villageois, il faut aussi réaliser des aménagements de routes et/ou de
chemins permettant l’acheminement jusqu’aux champs des équipements. Cela n’est pas encore
le cas pour beaucoup de producteurs. Si l’on ne peut accéder au champ on ne peut pas le
mécanisé/motorisé pour permettre son intensification.
Ensuite, il y a la contrainte d’appropriation de ces équipements par les agriculteurs qui
souhaitent dans la majorité des cas se développer et diminuer la pénibilité de travail de certaines
opérations culturales. Pour cela, il faut permettre l’accessibilité aux producteurs à des
formations sur l’utilisation, l’entretien et la maintenance de ces équipements. Il faut aussi, suite
aux formations, permettre aux producteurs d’avoir accès à un suivi et un accompagnement sur
le terrain dans les débuts de l’appropriation des équipements.

Pour finir, il y a la contrainte de l’accessibilité aux équipements de mécanisation/motorisation


au niveau de l’investissement important que cela peut représenter. C’est-à-dire que pour
permettre aux producteurs de pouvoir investir dans ces équipements de
mécanisation/motorisation, il faut leur permettre d’avoir accès à des sources de financement
comme l’accès au crédit, paiement échelonné, subventions-aide,etc. Cependant il y a un risque
de non remboursement des crédits ou des sommes dues. Ce risque peut par exemple être
diminué en mettant un groupement en caution. Cela aura pour conséquence de responsabiliser
les producteurs vis-à-vis du groupement et de gérer localement au sein du groupement si un
producteur se voit dans l’impossibilité de rembourser son paiement annuel. De ce fait le
« prêteur d’argent » ou l’organisation vendant l’équipement serait assuré du remboursement du
matériel acheté. Cependant,il faudrait que les producteurs se mettent en accord avec le
groupement dans un premier temps pour l’acquisition de l’équipement voulu avant de se porter
caution.

III. Conduite de leurs ITK

1. Suggestion de modalités pour une meilleure intégration de la


mécanisation/motorisation

Dans le but de permettre une meilleure intégration de la mécanisation/motorisation, plusieurs


pistes peuvent permettre de l’améliorer mais l’idéal serait une combinaison des différentes
pistes.

Une des premières pistes serait de permettre aux agriculteurs d’avoir accès à des sources de
financement. Cela leurs permettraient ainsi de pouvoir investir et donc de se développer par la
mécanisation/motorisation en standardisant ainsi l’accessibilité à cette forme de développement
pour l’ensemble des producteurs et que cela ne soit plus uniquement réservé aux riches
producteurs.

Une des autres pistes, même s’il y en a actuellement quelques-unes, serait le développement et
la diversification des formations sur l’utilisation de la mécanisation/motorisation, sur son
entretien, sa maintenance, les atouts et les contraintes, les dérives possibles, etc. De plus, il
faudrait mettre en place en complément de ce type de formation un suivi et/ou un
accompagnement des producteurs sur leur champ en début d’apprentissage de la gestion des
différents équipements acquis.

Il faudrait aussi améliorer la communication entre les acteurs du gouvernement et les


producteurs sur le terrain surtout au niveau du développement agricole, comme par exemple,
sur les expérimentations et leurs résultats. Il faudrait aussi lors des rencontres avec les

89
producteurs ou lors des formations leurs présenter les différents lieux de réparation,
maintenance, d’entretien, etc, des équipements mécanisés/motorisés ainsi que de leurs montrer
les endroits où ils peuvent acquérir des pièces détachées. Pour ceux voulant utiliser la traction
animale, il faut leurs montrer l’accessibilité à des soins ou du personnel compétent pour les
soins des animaux.

Il faut savoir que les agriculteurs n’ont pas forcément accès à toutes les données concernant les
différents équipements comme par exemple le coût d’utilisation de l’équipement à l’hectare, le
coût d’entretien journalier et/ou mensuel-annuel, le coût des pièces d’usure et leurs durées de
vie, etc. Il serait donc intéressant pour eux de leurs présenter la rentabilité de plusieurs
équipements que l’on souhaite développer. C’est-à-dire leur présenter au bout de combien de
temps ils peuvent amortir l’équipement, leurs montrer les coûts fixes et variables de l’utilisation
à l’hectare, les coûts fixes si l’appareil n’est pas utilisé, l’argent qu’ils peuvent gagner s’ils font
des prestations de services, etc. Leurs donner une analyse de rentabilité des différents
équipements afin qu’ils puissent se projeter sur plusieurs années.

Nous recommanderions également de montrer aux producteurs les diverses possibilités au


niveau de l’utilisation du tracteur, motoculteur et de la traction animale. C’est-à-dire qu’il
faudrait leurs expliquer les différentes possibilités d’adaptations d’équipements à la traction
animale, le motoculteur et le tracteur. Comme par exemple, un tracteur peut servir au labour,
au semis avec un semoir adapté, à l’épandage d’engrais, à la réalisation des traitements, etc.

Nous conseillerons aussi que les agriculteurs puissent avoir accès aux résultats des
expérimentations menées et de les impliquer comme actuellement dans les futures
expérimentations. Il faut que les producteurs puissent voir l’impact des équipements en termes
de rapidité de travail, de gain en productivité, de gain en rendement, etc.

Il serait bien de leurs présenter aussi les différentes formes d’utilisation qu’ils peuvent réaliser.
C’est-à-dire par exemple, leurs montrer qu’ils peuvent, en plus de l’utilisation de leurs
équipements pour leurs champs, proposer des prestations de services pour les autres
producteurs, proposer la location de leurs matériels, etc. Il faudrait aussi leurs introduire,
comme expliqué ci-dessus, la rentabilité de leurs équipements afin de leurs conseiller des prix
de prestations raisonnables tenant compte de leurs coûts d’amortissement pour permettre une
accessibilité aux autres producteurs ne pouvant pas investir pour le moment dans de tels
équipements.

90
Tableau 44 : Suggestions de modalités permettant une meilleure intégration de la
mécanisation/motorisation (KOCH L., 2018)

Suggestions de modalités pour une meilleure intégration de la


mécanisation/motorisation

- Accès aux différentes sources de financement,


- Formation sur l'entretien, l'utilisation, la maintenance des équipements
mécanisés/motorisés, - Assurer un suivi-accompagnement des producteurs,
- Amélioration de la communication entre les producteurs et les autres acteurs de la filière
de développement,
- Présenter une analyse de rentabilité aux producteurs en fonction des équipements,
- L'utilisation optimale des équipements comme le tracteur et/ou la traction animale ainsi
que le motoculteur,
- Présentation des résultats d'expérimentations et participation des producteurs aux
expérimentations,
- Présentation aux producteurs des différentes formes d'utilisations des équipements
(prestation de services, location, etc)

2. Suggestions de formes d’organisations collectives

Dans cette partie, il s’agit de faire des propositions de formes d’organisations collectives pour
la gestion de gros équipements. Cependant, parmi les gros équipements il y en a qui peuvent
s’utiliser plus fréquemment que d’autres. C’est pour cela que nous allons suggérer de mettre en
place plusieurs formes de gestions collectives.

Pour les gros équipements à utilisation occasionelle, comme par exemple les épierreuses, les
essoucheuses, les tractopelles, etc, les équipements que l’on ne se sert normalement qu’une
seule fois lors de l’acquisition d’une parcelle ou pour enlever les souches résiduelles sur ces
parcelles, nous conseillons une gestion décentralisée sur le DDAEP48 et le MAEP régionale et
départementale afin d’avoir au moins un équipement dans chaque par région de la zone
cotonnière. Cela permettrait aux deux institutions de réaliser des prestations de services et de
permettre une meilleure accessibilité aux différents producteurs des régions cotonnières.

Une des pistes pour les gros équipements à usage plus régulier comme les tracteurs, les semoirs
adaptés au tracteur, les épandeurs d’engrais attelés au tracteur, la charrue, giro broyeur, etc,
serait que des entreprises possèdent tous ces équipements et qu’elles soient implantées dans
diverses zones géographiques de la zone cotonnière. Cela leur permettrait de louer, réaliser des
prestations de services tout en assurant elles-mêmes l’entretien et la maintenance des
équipements avec un contrôle du MAEP sur les prix des prestations et/ou des locations pour
éviter les dérives et que cela soit concurrentiel par rapport aux prestataires de services des pays
voisins.

Il y a aussi la piste des CUMA49, pour les mêmes types d’équipements présentés juste ci-dessus,
qui sont actuellement bien implantées à travers tout le territoire béninois. Cependant, à ce jour
elles ont dû mal à se développer par l’acquisition d’équipement du fait qu’elles ne reçoivent pas
d’aide financière de la part de l’Etat. Le fait d’utiliser cette piste permet d’avoir déjà un certain
réseau à travers le Bénin. De plus, il manquerait juste à mettre en place une filière

48 Direction Départementale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche


49 Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole

91
d’approvisionnement pour les CUMA et que celles-ci assurent l’entretien, la maintenance, les
prestations de services, location, etc afin de rentabiliser les équipements et continuer de se
développer.

Pour ce qui est des grands villages comme Angaradébou où il doit y avoir plus de 2000
agriculteurs en groupement, on pourrait aussi proposer les mêmes types d’équipements avec
une gestion au niveau du chef de village et des présidents des différents groupements.
Cependant, pour les autres villages un peu plus petits, on pourrait aussi proposer ce type de
gestion collective mais avec moins d’équipements et/ou de plus petites tailles. La gestion
retombera alors sur le chef de village et les chefs des différents groupements qui devront réaliser
l’entretien et la maintenance ainsi que la planification du travail avec l’équipement. Mais cela
incomberai une lourde charge de travail en plus pour ces personnes et impliquerai une formation
approfondie pour la gestion de ces équipements.

Il y aurait aussi la possibilité de passer directement par une gestion au sein même des
groupements de producteurs. Cela permettrait une meilleure accessibilité aux producteurs du
fait que ça soit dans leurs groupements et cela limiterait les possibles dérives de détérioration.
De plus, cela ferait prendre conscience et avoir une certaine transparence quant à
l’entretien/maintenance et aux coûts fixes et variables. Le groupement pourrait alors développer
des prestations de services. Il y a toujours aussi la sécurité du vendeur de l’équipement si le
groupement, soit l’ensemble des producteurs, se porte caution pour l’acquisition.

Pour finir, il pourrait y avoir la mise en place de sous-groupe de producteur au sein même des
groupements ou entre les groupements afin qu’ils puissent se faire reconnaître et ainsi investir
en mécanisation/motorisation même si leur groupement ne le souhaite pas. Ils auraient donc à
leur charge la gestion de l’utilisation, l’entretien et de la maintenance des équipements.

Pour la bonne réalisation de ses gestions collectives et que cela permette aux différents
producteurs d’avoir accès à la mécanisation/motorisation par cette forme, il semble évident que
l’Etat doit jouer un rôle important. Notamment quant à l’accessibilité aux sources de
financement et de donner les moyens nécessaires pour favoriser le développement de la
mécanisation/motorisation afin de développer et d’intensifier le secteur agricole de la zone
cotonnière du Bénin. Mais il faut aussi que l’Etat puisse garder un certain contrôle sur les
démarches qu’il entreprendra notamment par exemple avec un certain contrôle du prix des
prestations de services et/ou des locations en fonction des équipements acquis pour éviter les
dérives et que les producteurs soient désavantagés.

Tableau 45 : Suggestions de formes d’organisations collectives pour les gros équipements (KOCH
L., 2018)

Suggestions de formes d'organisation collectives pour les gros équipements


- MAEP et le DDAEP pour les gros équipements occasionnel,
- Entreprise étatique pour les gros équipements d'usage plus régulier,
- Développement des CUMA et soutien financier de l'état,
- Gestion par village (chef du village et des chefs des groupements),
- Gestion par groupement,
- Gestion par groupe de producteurs d'un même groupement ou inter-groupement ou encore
avec les producteurs n'appartenant pas à des groupements

92
Le document suivant nous a aidés à la compréhension des organisations collectives existantes,
Balse M. (2014).

Partie 5 : Conclusion et ouverture

I. Pistes d’amélioration de la fertilité des sols

Une des pistes pour l’amélioration de la fertilité des sols est la diminution du travail du sol afin
de limiter l’impact des eaux de ruissellement, limiter l’érosion foliaire par les eaux de pluies
ainsi que de limiter le lessivage des sols en éléments organiques et minéraux.

1. Diminution du travail du sol

1.1.Labour de la ligne de semis

Dans l’objectif de limiter le travail du sol, plusieurs pistes d’interventions peuvent avoir lieu.
Dans un premier temps, il peut y avoir un passage du labour complet de la parcelle annuel à un
labour occasionnel une année sur deux ou sur trois puis une diminution de la profondeur de
labour. Dans un second temps, on peut passer aussi d’un labour complet de la parcelle à un
labour plus localisé sur la ligne de semis seulement. Pour cela il faut adapter l’équipement à ce
travail et cela permettra de diminuer l’érosion et le lessivage du sol.

1.2.Technique du semis direct

Toujours dans cet objectif de diminuer le travail du sol, on peut aller encore plus loin que le
travail de la ligne de semis avec notamment le semis direct. C’est-à-dire qu’on ne réalise plus
de labour et/ou de billonnage avant le semis mais qu’on utilise un équipement spécialisé pour
cette opération de culture sans travail du sol préalable. Cela permet ainsi de maintenir l’activité
biologique du sol, diminuer considérablement le lessivage et l’érosion.

1.3.Couvert végétal

Une des pistes d’amélioration qui est en cours d’expérimentation chez une partie des
producteurs pilotes de TAZCO est le couvert végétal. Il permet de ne pas avoir de sol « nu » ce
qui permet d’avoir une meilleure structure du sol, un apport en matière organique lors de la
fauche du couvert et dans le cas de légumineuse une fixation d’azote dans le sol pour la culture
suivante diminuant ainsi les besoins de la future culture en engrais chimique (Labreuche J.,
2015).

2. Diminution des intrants chimique

Un des facteurs de perte de l’activité biologique du sol est les traitements chimiques tels que
les pesticides et herbicides. Ils seraient plus judicieux de les employer de manière plus
spécifique et localisée et non de façon systémique. De plus, au niveau des engrais chimiques,
avant de les utiliser il faudrait connaître les besoins réels de la culture de façon à ne pas en
gaspiller et donc polluer les sols.

93
3. Apport organique

Une des pistes permettant de compléter les apports chimiques en engrais et ainsi de les diminuer
sont les apports en matière organique. Pour cela plusieurs solutions sont possibles : le
compostage, les résidus de récolte, le fumier, la destruction des couverts, la destruction des
adventices, etc. De plus, contrairement à ce que beaucoup de producteurs pensent la matière
organique n’a pas besoin d’être enfouie dans le sol pour être dégradée puis assimilée par les
cultures.

4. Agroforesterie

L’agroforesterie apporte, elle aussi, sa contribution à l’amélioration de la fertilité des sols avec
l’optimisation de l’utilisation des parcelles en limitant l’entretien des parcelles et ainsi faire
bénéficier les cultures d’une fertilité améliorée (Bâ A., Barnaud A., Barthès B., Bellefontaine
R., Berthouly C., et al., 2015).

Cela permet également l’association de culture comme le gliricidia associé avec l’igname
(Annexe 13)

II. Intensification par une mécanisation/motorisation durable

Comme nous avons pu le voir à travers ce rapport, le développement et l’intensification agricole


passent par une mécanisation/motorisation. Cela comprend la traction animale, la motorisation
intermédiaire allant jusqu’au tracteur. Plusieurs pistes de suggestions ont été émises à travers
ce document en vue de permettre un développement par la mécanisation/motorisation de façon
durable. Cependant beaucoup de dérives sont possibles lors d’une intensification par ce volet.
C’est pour cela que ce type de développement par l’utilisation d’équipement en traction
animale, en motorisation intermédiaire et grosse motorisation doit être bien encadré. C’est-à-
dire qu’il faut réaliser des formations, de sensibilisations, assurer un accompagnement et un
suivi sur le terrain pour l’application de nouvelles pratiques culturales.

Les dérives possibles seraient la non utilisation optimale des équipements, un non
remboursement des crédits de l’investissement, l’augmentation des superficies emblavées dans
des zones protégées, un labour de plus en plus fréquent des parcelles, et bien d’autres.
Cependant, pour que cela soit durable il faut aussi que le système, avec l’investissement et les
biens des producteurs, soit rentable. C’est dans ce but que les projets comme TAZCO ou même
le gouvernement avec le MAEP interviennent pour permettre cette intensification tout en la
structurant afin de limiter les possibles dérives et ainsi réaliser un développement par une
mécanisation/motorisation durable.

III. Ouverture

Cependant nous pouvons nous poser la question: Est-ce que la mécanisation/motorisation à elle
seule peut répondre au besoin de développement du secteur agricole familiale en zone
cotonnière béninoise de façon durable uniquement par un équipement des exploitations
agricoles ?

94
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100
Table des annexes

ANNEXE 1 : Les régions du Bénin ....................................................................................... 102


ANNEXE 2 : Questionnaire de Focus group des ingénieurs de terrain ................................ 103
ANNEXE 3 : Guide d’entretien pour les chefs d’exploitation agricole ................................. 105
ANNEXE 4 : Listes des producteurs en groupement de Komiguéa ...................................... 112
ANNEXE 5 : Listes des producteurs en groupement de Damé ............................................. 113
ANNEXE 6 : Questionnaire pour les Focus group avec le chef du village et le responsable
foncier du secteur ................................................................................................................... 118
ANNEXE 7 : Questionnaire pour les Focus group avec les agriculteurs et les responsables des
groupements ........................................................................................................................... 120
ANNEXE 8 : Questionnaire pour les personnes ressources................................................... 122
ANNEXE 9 : Diagramme représentant les itérations de la typologie d’Angaradébou .......... 125
ANNEXE 10 : Diagramme représentant les itérations de la typologie de Komiguéa ........... 126
ANNEXE 11 : Diagramme représentant les itérations de la typologie de Damé................... 127
ANNEXE 12 : Diagramme représentant les itérations de la typologie générale ................... 128
ANNEXE 13 : Classification des innovations du réseau WOCAT adaptée au projet ........... 129

101
ANNEXE 1 : Les régions du Bénin

102
ANNEXE 2 : Questionnaire de Focus group des ingénieurs de terrain

Histoire et évolution :
- Quels sont les grands événements sur l’histoire de ces villages/de cette commune
? (En relation avec l’agriculture et l’élevage)
- Quels sont vos missions actuellement sur le projet ?
Organisations sociales et activités économiques :
- Y-a-t-il une CUMA-CEMA50, groupement de femmes, de villageois agricoles,
d’agriculteurs ?
- Y-a-t-il des prestataires de services au sein de la commune ? Si oui combien, quelle
prestation et son prix?
- Quelles sont les principales activités économiques de la commune ?
- Quels sont les produits commercialisés ?
- Quels sont les prix des productions ? Y a-t-il des fluctuations au cours de l’année ?
- Quels sont les principaux lieux de vente ?
Quels sont les lieux d'approvisionnements/d’achats/de locations ? (Semence, matériel,
intrants) distance
- Y-a-t-il une évolution de la motorisation dans la commune ? Comment ? Pourquoi?
- Y a-t-il des animaux de trait dans le village ?
- Quels sont les projets de développement agricole mis en place au sein des villages?
- Est-ce qu’il y a des forgerons dans ce village ?
- Est-ce que les pièces de rechange en motorisation sont disponibles rapidement en cas
de panne ?
- Y-a-t-il un élevage d’animaux de trait pas loin du village ?

Gestion de l’espace :
- Quels sont les conflits fréquents dans la zone ?
- Comment s’organise le foncier dans ce village ?

Gestion des ressources :


- Quels sont les principaux problèmes de gestion des ressources selon les villages ?
- Les agriculteurs font-ils attention à la fertilité de leur sol ? À travers des pratiques ou
autres ? Y-aura-t-il un suivi de celles-ci prévu sur les prochaines années ?

Contraintes :
- Quelles sont les principales contraintes rencontrées au niveau économique en
mécanisation/motorisation (subvention, crédit, accès aux intrants, accès aux semences,
accès aux équipements agricoles, accès aux vaccins) ?
- Quelles sont les principales contraintes à la production (agriculteurs/éleveurs) dans le
village ?

Mécanisation/Motorisation :
- Pour vous, qu’est-ce la mécanisation/motorisation raisonnée ?
- Comment dimensionneriez-vous le besoin en équipements des exploitations ?
- La mécanisation/motorisation est-elle présente dans ce village ? Si oui, sous quelle
forme ? (tracteur, irrigation, …) si oui, existe-t-il un suivi de celle-ci ?

50 Coopérative d’Exploitation de Machine Agricole

103
- Existe-t’il des aides à la mécanisation ?
- Selon vous, quels impacts positifs/négatifs aurait une mécanisation/motorisation dans
ce village ?
- Y-a-t-il des sessions de formation sur le village ou autre part à l’utilisation et
l’entretien des engins agricoles ? si oui, existe-t-il un suivi-accompagnement sur le
terrain des paysans ?
- Selon vous, quelles activités/cultures nécessiteraient une mécanisation/motorisation,
quelles sont les opérations culturales ayant une forte demande en MO?
- Pensez-vous que la mécanisation/motorisation puisse participer à un développement
durable de l’agriculture ?
- Les infrastructures permettent-elles cette mécanisation ? (maintenance tracteur engin,
route, dépôt de gasoil, pièce de rechange, etc)
- Qu’ont donné les tests de la récolteuse de coton ?

104
Annexe 3 : Guide d’entretien pour les chefs d’exploitation agricole

Information Générales
Numéro d'enquête
Date
Région (1-Alibori "Kandi", 2-Borgou
"Parakou", 3-Collines "Savalou")
Village
Nom, Prénom
Sexe (1-Homme, 2-Femme)
Fonction
Âge
Ethnie (1-Bétamaribés, 2-Waabas, 3-
Yowas, 4-Batombus, 5-Dendis, 6-Fulbés, 7-
Fons, 8-Mahis, 9-Yorubas, 10-Gouns, 11-
Yorubas, 12-Aïzos, 13-Holis, 14-Toffins,
15-Adjas, 16-Ouatchis, 17-Guins, 18-
Houédas, 19-Houlas, 20-Autres)
Religion (1-Christianisme, 2-Islam, 3-
Vaudou, 4-Aucune, 5-Autres)

I) Identification de l’exploitation (5)

Homme Femme Enfants


Autre(s) Epouse du Autre(s)
Chef de
(cousin, chef de (sœur, Fille(s) Garçon(s)
ménage
frère, fils,…) famille cousine,…)
Nombre(s)

1) A partir de quel âge les enfants vont aux champs ?


2) Combien avez-vous d’enfants en âge supérieur à celui-ci ?
3) Nombre d’actif agricole
4) Nombre d’actif non-agricole
5) A quelle distance l’exploitation se trouve du village

II) Caractérisation du fonctionnement de l’exploitation

105
c) Successions et rotations culturales

- Comment estimez-vous le niveau de fertilité de vos parcelles en fonction des différentes


cultures ?
- = peu fertile
+= Moyennement fertile
++ = fertile
Coto Maï Arachi Niéb Sorg Soj Anacar M Ri Igna Mani
n s de é ho a de il z me oc
Superficie
Productivité
(T/ha)
Commercialisat
ion (%)
Autoconsomma
tion (%)
Peu fertile
Moyennement
fertile
Fertile
Proche de
l'exploitation
(0-2km)
Proche de
l'exploitation
(2-5km)
Proche de
l'exploitation
(plus de 5km)

6) Pratiquez-vous des techniques de gestion de la fertilité du sol? (Labour sur ligne de


semis, couverture du sol, amendement,…)

III) Mécanisation de l’exploitation

A) Financement de la mécanisation (2)

7) Comment pourriez-vous ou avez-vous investi dans la mécanisation-Traction


attelée? (Crédit, Subvention, Aide)
8) Si vous ne souhaitez pas investir dans certains équipements de mécanisation
seriez-vous prêt à les louer de manière temporaire à une organisation paysanne ou
à une CUMA ? Si non, seriez-vous prêt à vous cotiser dans votre groupement pour
l’acquisition de gros équipements ? (Tracteur, motoculteur,…)

B) Orientations et Choix de la mécanisation (4)

9) Pourquoi avez-vous choisi de vous mécaniser (traction attelée aussi) ? Si non


seriez-vous prêt à vous mécaniser et à quelles conditions ?

106
10) Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients de la mécanisation ?
11) Pensez-vous important de suivre une formation pour se servir des différentes
machines ? Si oui, seriez-vous prêt à suivre une formation pour l’utilisation et
l’entretien de machine agricole ?
12) Selon vous quelles sont les difficultés que le développement de la mécanisation
(Traction attelé-Petite et grosse motorisation) rencontre ?

107
C) Main d’œuvre et organisation collective
Calendrier de travail, ITK des 3 principales productions

1-Coton, 2-Maïs, 3-Soja, 4-Niébé, 5-Arachide, 6- Anacarde, 7-Sorgho, 8-Igname, 9-Manioc, 10-…………., 11-…….., 12-…….., 13-……..

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
Préparation du
sol
Labour
Semis
Fertilisation
Sarclage
Traitement
phyto
Récolte
Fauchage

108
C) Main d’œuvre et organisation collective (4)

13) Rencontrez-vous un manque de main d’œuvre sur certaines opérations culturales


au cours de l’année ? Si oui, pour lesquelles et à quelle période?
14) Comment palliez-vous à ce manque de main d’œuvre et/ou d’équipements ? MO
salariée, entraide, prestation de services (remplir tableau mais aussi libre,
nouveaux équipement, stratégie,…)

Origine main Opérations culturales


Contrat (1- Moyens de
d’œuvre (1-Ménage, (1-Labour, 2-Sarclage,
jours, 2- rémunération (1-
2-MO salariée, 3- 3-Traitement, 4-Semis,
semaine, 3- espèces, 2-
Prestation de Cultures 5-Amendement, 6-
mois, 4- entraide, 3-
services, 4-Entraide, Récolte, 7-Fauchage,
campagne, 5- nature, 4-
5-Location 8-Préparation du sol, 9-
tâche) Autres…)
d’équipement) Autres, 10-Toutes)
Coton
Maïs
Niébé
Arachide
Sorgho
Soja
Anacarde

15) Appartenez-vous à un groupement de producteurs ? : 1-Association Villageoise, 2-


Coopérative, 3-Autre Groupement, 4-Association de producteurs, 5-Groupement
de femmes, 6-Autres Organisations de producteurs (préciser)
16) Prenez-vous des fois du retard sur les différents ITK de vos cultures dû à un
manque de main d’œuvre ou de mécanisation? Si oui pour quelles opérations ?

D) Objectifs et attente de la mécanisation (4)

17) Que voulez-vous produire ? Pour quelles raisons ?


18) Pensez-vous pouvoir augmenter votre surface de terre cultivable grâce à la
mécanisation ?
19) Observez-vous un gain de temps dû à la mécanisation de certaines opérations
culturales ?
20) Selon vous que peut vous apporter une mécanisation-traction attelée ? Avantages

E) Mécanisation des opérations culturales et perspectives (1)

21) Quels sont les opérations culturales et les cultures nécessitant une mécanisation
selon vous, pourquoi ? Et lesquelles pratiquez-vous ?

109
- Connaissez-vous le temps de travail par opération culturale et par culture en mécanisation et/ou main d’œuvre ?

Manuel Traction animale Motorisation légère Grosse motorisation

Temps Temps Temps Temps


Opérations Nombre de travail Nombre de travail Nombre de travail Nombre de travail
Superficie Superficie Superficie Superficie
culturales de MO heure(h), de MO heure(h), de MO heure(h), de MO heure(h),
jour(j) jour(j) jour(j) jour(j)
Préparation
du sol
Labour
Semis
Fertilisation
Sarclage
Traitement
phyto
Récolte
Fauchage

110
F) Types d’équipements et entretien (4)
Type de travaux = Préparation du sol (fauchage, désherbage, herbicide), Labour, Semis,
Fertilisation, Irrigation, Sarclage, Traitement phyto, Récolte, Fauchage, vente

Prestation
Type de
Propriétaire de Prêt Location Etat
travaux
services

Manuel

Traction
Equipements
animale

Motorisation

22) Quel type d’équipement auriez-vous besoin et pour quelles opérations ?


23) Comment réalisez-vous l’entretien des engins agricoles ? Si ce n’est pas vous
comment et par qui est-il fait ?
24) Quelles sont vos contraintes physiques à la mécanisation ? (Calibrage semences,
paille mouillé, densité de MS à l’hectare, maintenance, approvisionnement en
gasoil, souche, pierre, élevage de bœuf de trait,.)
25) Comment surmontez-vous ces contraintes ?
ANNEXE 4 : Listes des producteurs en groupement de Komiguéa

Nombre GV Maïs GV Soja GV Coton


1 Drou Dâ Bio Tabé Noël Sabi Gani Soulé
2 Orou Yérima Daniel Idrissou Dramane Arari Sounon Bio
3 Bio Yéré Pierre Bio Dassa Romain Sabi Konkoc Jonas
4 Bava Gobi Banabé Garadima Endré Bio Dama Jabouda
5 Orou Dâ Kori Bio Dassa Bio Sidi Séko Idrissou
6 Bio Dassa Félisce Boubari Bah-Yarou Tonvangui Orou Luc
7 Bah-Tourou Issierka Monva Joseph Sabi Taïrou
8 Yonvé Saka Tonvangui Alphonse Bio Pibou Alassane
9 Yéré Pascal Alagbé Barthélémy Monka Isaques
10 Bio Dassa Yacoubou Tamou Zimé Tabé K. Yaya
11 Takou Salou Monva Bawa Rojali Ghabi Goura Adelin
12 Lafia Koto Louis Lamatou Goré Torou Mathias
13 Sina Kobourgui Joseph Mathias Marie Takou Vincent
14 Akpa Augustin Jobougui Yacoubou Sobabé Tébogui Sounaïla
15 Sonkpian Jean Bata Sina Wanon Yacoubou Tabé Amadou
16 Dogo Afava Saka Bernard Orou Dâ Robert
17 Monva Lazard Sabi Gani Mouhamadoec Dankou Philippe
18 Bio Ouguéro Maurice Sabi Yorovougui Zimé Garadima Pierre
19 Ougnéro Philippe Orou Kinou Saba Bah N'Gobi Imorou
20 Dogo Nari M'dro Ahéwarou Djima Zime Abdoulaye
21 Gawé Akako Vincent Bouawa Kalice Sansounon Zahari
22 Zimé Issa Sonkpian Noél Bah H'Gobi Yarou
23 Bio Pibou Alassane Bio Ganni Gaïya Bah H'Gobi Salifou
24 Orou Dama Issa
25 Ghabi Goura Samuel
26 Bio Yéré François
27 Kpemkpém Boukari
28 Tamou Alidou
29 Massia Célestin
30 Takou Séko Assouma
31 Tokorou Apolinaire
32 Sonkpian Noël
33 Sarré H. Ismaël
34 Bio Gado Djibrila
35 Toko Jean Mari
36 Koneté Albert
37 Dankou Ghabi Claude
38 Nouanti Augustin
39 Sabi Kolo Amina
40 Saka Amsatou
41 Bio Giani Giariya

112
ANNEXE 5 : Listes des producteurs en groupement de Damé

CVPC 1 49 Younsoun Théophile


N° Nom Prénom 50 Nahindé Théodore
1 Vidjogni Grégoire 51 Aflé Justin
2 Magnidé Jean 52 Tchakponté Louise
3 Hodonou Codjo André 53 Nongbologni T. Justine
4 Mindjogbé Félicien 54 Adjakotou Michel
5 Houngnonvi Louis 55 Kpodékou Judicaël
6 Nongbologni Jacqueline 56 Yétondji Valère
7 Maman Kwami 57 Eninhou Dégbégnou
8 Maman Yalifou 58 Magnidé Aurélien
9 Akomondji Charles 59 Eninhou Rodrigue
10 Fagninou Janvier 60 Wanfoudé Gbodja Jean
11 Akomondji Isac 61 Nougbologni Nouwadji
12 Djibril Taïrou 62 Gbégnou Hugue
13 Tatin Madeleine 63 Dagbéto François
14 Ali Bernard 64 Dagnivi Ambroise
15 Fagninou Théophile 65 Adjado Odilon
16 Gnanta Jules 66 Yéghédé Adrien
17 Fagla Simplice 67 Nonhouégnou Fidèle
18 Eninhou Timkpo Edouard 68 Aflé Albertine
19 Nanto Faustin 69 Tchokpouhoué Victorin
20 Kondoli Félicien 70 Tatin Christian
21 Djasou Ambroise 71 Allagbé Alexandre
22 Dadavodoun Désiré 72 Kalifa Mohamed
23 Gnidéhou Adolphe 73 Adihou Thomas
24 Mivévo Francis 74 Gouvidé Armand
25 Eninhou Jules 75 Gouvidé Martin
26 Yambéni Alain 76 Attinkpasso Marcel
27 Eninhou Sévi Damien 77 Assougba Félicien
28 Daghéto Anselme 78 Wanfoudé Enice
29 Daghéto Frédéric 79 Adihou Kpouadjé
30 Dadégnou Dossa Léon 80 Attadé Irené
31 Fagnou Denis 81 Atchikpa Antoinette
32 Eninhou Taka 82 Gnidéhou Hippolyte
33 Nonhonégnon Agath 83 Milohin Robert
34 Yéghédé Hannadjé 84 Aflé Yusane
35 Winsavi Modeste 85 Hadonou Eugénie
36 Nongbologni Gildas 86 Attinkpasso Florentin
37 Milohin Wilfried 87 Eninhou Julienne
38 Milohin Rodrigue 88 Wanfoudé Jean
39 Milohin Azongnihoué 89 Wanfoudé Tassou
40 Azonwaté Cyrille 90 Yégbédé Mathias

113
41 Vidjogni Médard 91 Wanfoudé Vincent
42 Zamou Nonguihin 92 Vidjogni Adjidémin
43 Honégnon T. Barthélémy 93 Yégbédé Fidèle
44 Yahonédo Paterne 94 Yégbédé Théophile
45 Zanon Sévi Jacques 95 Houétohassou Firmine
46 Atchihpa Janvier 96 Mivévo Joseph
47 Allagbé Adjinouda 97 Akomoudji Vincent
48 Yégbédé Akohouégnou 98 Gouvidé Eric
99 Dassou Ggodja 149 Ahoga Bernard
100 Fagninou Daniel 150 Ahoga Dénise
101 Adihou Faustin 151 Mivèvo Frédéric
102 Amouzoun Théophile 152 Allagbé Akomoulé
103 Zanou Félicien 153 Gnidéou Pierrette
104 Nougbologni Daniel
105 Amouzoun Bienvenu
106 Yégbédé Victorin
107 Yaro Ibrahim
108 Fagninou Guillaume
109 Wanfoudé Emilienne Ségonsi
110 Dadavodoun Urbain
111 Dédodji Michel
112 Akouabou Adrien
113 Ahoga Frédéric
114 Déhonégnou Valére
115 Tchokpouhoué Florent
116 Magnidé Gratien
117 Amouzoun Innocent
118 Gbéou Juste
119 Hodonou Benoît
120 Wanfoudé S. Jacques
121 Wanfoudé Justin
122 Dadavodoun Nestor
123 Nahindé Bernadin
124 Fagninou Lakossi
125 Fagninou Dénandou
126 Fagninou Louis
127 Zanou Gbodja
128 Aïbaba Gérard
129 Vidjogni Codjo
130 Eninhou Félix
131 Wanfoudé Raphaël
132 Fagninou N. Akpovi Blaise
133 Eninhou Léon
134 Akomoudji Gilbert
135 Akomoudji H. Paul

114
136 Dossou Alain
137 Dossou Akédiwin
138 Maman Nestor
139 Assogba Barthélémy
140 Tamégnou Basile
141 Milohin Honoré
142 Wanfoudé Céline
143 Adihou Afia
144 Eninhou Paul
145 Nonhonégnou Monique
146 Fonnouvi Togninou
147 Tassa Sébado Jacques
148 Attadé Benjamin

CVPC 2 49 Dégbedji Sylvain


N° Nom Prénom 50 Daa Vossa Elie
1 Aïbaba Francis 51 Dadavodoun Laurent
2 Aïbaba Romain 52 Dossou Kpevi Ferdinand
3 Aïtonddi Hédeste 53 Eninhou Kanhouénou
4 Aïbaba Robert 54 Eninhou Thérése
5 Agbati Desiré 55 Eninhou Hdjignonfor
6 Aïbaba Pamphile 56 Eninhou Rufune
7 Aïbaba Martin 57 Fagninou Dieu Donné
8 Adam Latifou 58 Fagninou Iaadja
9 Aïbaba Richard 59 Fagninou Sevi
10 Adihou Emile 60 Fagninou Deldas
11 Adihou Embroise 61 Fagninou Pauline
12 Adihou Denis 62 Fagninou Martin
13 Adihou Ignace 63 Faola Elisabeth
14 Aïbaba Mathias 64 Cabaï Albert
15 Aïbaba Victor 65 Cabenpo Philomène
16 Aïbaba Alain 66 Gbegnon Lilyhdle
17 Aïbaba Dominique 67 Gbegnon Archile
18 Aïbaba Séraphin 68 Gbegnon Bernadette
19 Aïbaba Ferdinand 69 Hourignossou Patrice
20 Assongba Claude 70 Kpobékoh Janvier
21 Assongba Clémentine 71 Kindji Jacques
22 Assongba Dossou 72 Kadi Yocoubou
23 Adihou Raymond 73 Hovnonenvi Clément
24 Aïbaba Frédéric 74 Lastchaffa Germain
25 Adje Eugénie 75 Lastchaffa Céline
26 Aïbaba Germain 76 Maman Iruanda
27 Aïbaba Casimir 77 Setondji Hervé
28 Aïbaba Evariste 78 Singnende Delphine
29 Aïbaba Cézart 79 Tckokponhoue Rémi

115
30 Aïbaba Toglo 80 Tckokponhoue Alldoujoun
31 Aïbaba Léon 81 Tckokponhoue Emile
32 Aïbaba Galbert 82 Tckokponhoue Césère
33 Abou Bakary 83 Tckokponhoue Clément
34 Akomondji Julien 84 Tckokponhoue Richard
35 Akomondji Gbodja 85 Tossou Trétorin
36 Akomondji Sevi 86 Tossa Frédéric
37 Akomondji André 87 Tourou Constant
38 Akomondji Michel 88 Vidjoni Bernard
39 Akpovi Koucofourier 89 Vidjoni Justin
40 Akpotchekuir Agnès 90 Tandja Razack
41 Amouzoun Sevi 91 Wanfonde Bassi
42 Amouzoun David 92 Wanfonde Martine
43 Aïtchégnon Léon 93 Yalisskpon Eugène
44 Aïtchégnon Gaston 94 Yédégnon Hypolithe
45 Bossa Dénis 95 Yakossédo Ives
46 Atchikpa Ferdinand 96 Zancu Didier
47 Djassou Constant 97 Zancu Lambert
48 Djinou Mikponuvé 98 Zangba Bienvenue
99 Zouedi Camille
100 Zouedi Jacques
101 Zouedi Innocent
102 Lantchaffor Roland
103 Tckokponhoue légbagbémon
104 Hounwanou Raymond
105 Ahossouvivi B. Justin
106 N'Dinhan Grégoire
107 Christianisme Céleste
108 Tagari Mathieu
109 Atade Victorin
110 Houngnonvi Victorin
111 Nahide Fidèle
112 Aïgnon Jean
113 Aïgnon Magoullard
114 Akpovi Toussaint
115 N'Dinhan Francis
116 Nahinde Ludover
117 Akponi Grégoire

Acajou Soja
N° Nom Prénom N° Nom Prénom
1 Houngnonvi Jonas 1 Ahoga Fréd
2 Assongba Claude 2 Aïbaba Alain
3 Akomondji Julien 3 Aïbaba Robert
4 Aïbaba Léon 4 T. Rémi

116
5 Yidewou Pierette 5 Casimir
6 Houwanou Julienne 6 H. Jonas
7 Aïtondji Assimounou 7 Céraphin
8 Yegni Pelagie 8 A. Faustin
9 Houedji Crépine 9 F. Donné
10 Aïbaba Francice 10 F. Adinadjé
11 Atche Eugénice 11 Aflé Pauline
12 Assongba Edithe 12 C. Jeanne
13 Goutongnon Clauthilde 13 A. Thomas
14 Akomondji Sévi 14 Aïbaba Ferdinand
15 Gantihin Vincent 15 Aïbaba Mathias
16 Fagnon Sylvie 16 Akonandji Julien
17 Amouron Sévi???
18 Wanfondé Raphaël
19 Wanfondé Jacques
20 Adihon Emile
21 Amouzou (femme cv)

117
ANNEXE 6 : Questionnaire pour les Focus group avec le chef du village et le
responsable foncier du secteur

Histoire et évolution :

- Pourquoi le village porte ce nom ?


- Depuis quand ce village existe ?
- Quels sont les grands événements sur l’histoire de votre village ? (En relation avec
l’agriculture et l’élevage)

Organisations sociales et activités économiques :

- Comment s’organise la hiérarchie du village ?


- Comment sont prises les décisions au sein du village ? (aménagement, lois, ….)
- Quelles sont les principales activités économiques du village ?
- Comment s’organise le foncier dans le village ?
- Comment sécurisez-vous les terres agricoles face au développement de la ville par
exemple ?
- Quels sont les objectifs des aménagements agricoles (essouchage, remembrement
parcellaire,…)
- Comment acquérir une nouvelle parcelle dans le village ? (Démarche administrative,
achat à un particulier,…)
- Quels sont les types de propriété́ s des parcelles ? (Propriétaire, location, prêt, etc)
- Quels sont les droits sur les parcelles en faire valoir indirect ? (Métayage, fermage,
location, …)

Gestion de l’espace :

- Comment s’organise les habitations ? Et pourquoi ?


- Quels sont les conflits fréquents au sein du village ? Comment sont-ils gérés ? Par qui
?
- Est-il possible d’augmenter les surfaces cultivables sur ce village ?

Gestion des ressources :

- Selon vous, y a-t-il des problèmes de gestion des ressources au sein du village ? Si oui,
quelles solutions pourraient être envisagées ?
- Y a-t-il des problèmes de divagation des animaux sur les parcelles ? Si oui, pourquoi
ne sont-ils pas bien gardés ?
- Quelles solutions seraient intéressantes d’apporter ?

Contraintes :

- Quelles sont les principales contraintes par rapport au foncier au sein du terroir ?
- Quelles sont les principales contraintes rencontrées au niveau économique
(subvention, crédit, accès aux intrants, accès aux semences, accès aux équipements
agricoles, accès aux vaccins) ?

118
Agro-écologie :

- Quels sont les projets de développement agricole mis en place au sein du village ?

Mécanisation/motorisation

- Existe-t-il des règles pour la mécanisation/motorisation ?


- Les infrastructures permettent-elle cette mécanisation ? (maintenance tracteur, engin,
route, dépôt de gasoil, pièce de rechange,…)
- Faut-il un permis pour certain engin agricole ?
- Pensez-vous que la mécanisation puisse engendrer des conflits ? (vol, sabotage,…)
- Y-a-t-il beaucoup de prestataire de services étranger au village ? si oui pourquoi ?

119
ANNEXE 7 : Questionnaire pour les Focus group avec les agriculteurs et les
responsables des groupements

- Nom groupement
- Date
- Lieu

Histoire et évolution

- Quels sont les grands événements sur l’histoire de votre village ? (En relation avec
l’agriculture)
- Quelles sont les principales cultures ? Qu’est-ce que vous faisiez avant comme culture
? Pourquoi ?
- Comment la main d’œuvre a-t-elle évoluée ? Pourquoi ?
- Quelle est l’origine de la main d’œuvre ? Pour quelles tâches ?

Organisation sociale et activités économiques

- Quelles sont les principales activités économiques du village ?


- Quels sont les produits commercialisés ?
- Quels sont les prix des productions ? Y a-t-il des fluctuations au cours de l’année ?
- Quels sont les principaux lieux de vente ?
- Comment s’organise le foncier ? Qui distribue les parcelles dans le village ?
- Comment acquérir une nouvelle parcelle dans le village ? (Démarche administrative)
- Avez-vous le droit de céder une parcelle dans le village ?
- Quels sont les types de propriété́ des parcelles ? (Propriétaire, location, prêt, etc)
- Quels sont les droits sur les parcelles en faire valoir indirect ? (Métayage, fermage,
location)

Gestion de l’espace

- Quelle est la durée des jachères ? Pourquoi ?

Gestion des ressources

- Selon vous, y a-t-il un problème de gestion des ressources au sein du village ? Si oui,
quelles solutions pourraient être envisagées ?
- Quels sont les conflits fréquents au sein du village ? Comment sont-ils gérés ? Par qui
?
- Y a-t-il des problèmes de divagation des animaux sur les parcelles ? Si oui, pourquoi
ne sont-ils pas bien gardés ?
- Quelles solutions seraient intéressantes d’apporter ?

Contraintes

- Quelles sont les contraintes principales pour cultiver ?


- Est-ce que la campagne agricole 2017-2018 a été difficile ? Si oui, en quoi ?
- Quelles sont les principales contraintes par rapport au foncier au sein du terroir ?
- Quelles sont les principales contraintes rencontrées au niveau de la main d’œuvre ?

120
- Quelles sont les principales contraintes rencontrées au niveau économique
(subvention, crédit, accès aux intrants, accès aux semences, accès aux équipements
agricoles) ?
- Quels sont les lieux d'approvisionnements/d’achats/de locations ?

Agroécologie

- Quels sont les projets de développement agricole mis en place au sein du village ?
- Seriez-vous intéressé pour mettre en place des actions collectives de restauration de la
fertilité des sols ?

Mécanisation
- C’est quoi pour vous la mécanisation/motorisation et qu’en pensez-vous ?
- La mécanisation/motorisation est-elle présente sur le village ? Sous quelle forme ?
- Connaissez-vous le projet TAZCO ?
- Avez-vous eu d’autres projets agricoles dans votre village ? Si oui, en quoi consistait-
il ?
- Connaissez-vous des moyens d’améliorer la fertilité de vos sols ?
- Pensez-vous que la mécanisation puisse participer à l’amélioration de la fertilité ?
- Quelles sont les opérations culturales mécanisées ?
- Avez-vous bénéficié d’avantages (dons, exonération d’impôt, etc) pour vous
mécaniser ?
- Existe-t’il des engins agricoles qui ne servent plus ou peu ? Pourquoi ?
- Existe-t’il une forme de gestion collective de CUMA ou CEMA ou autre pour les gros
équipements ?
- Existe-t’il des prestataires de services sur le village ? qui viennent de l’extérieur ?
- Existe-t’il les infrastructures à la mécanisation (traction animale/motorisation) ?
(atelier de maintenance, pièce de rechange, animaux de trait, approvisionnement en
essence,…)
- Rencontrez-vous des problèmes pour la mécanisation vos parcelles ? (traction
animale, motorisation) (essouchement, petite parcelle, parcelle trop éloigné,…)
- Seriez-vous prêt à investir dans la mécanisation ?

121
ANNEXE 8 : Questionnaire pour les personnes ressources

- Numéro de l’enquête
- Nom village, ville
- Nom, prénom, âge
- Fonction, organisme
- Religion

- Connaissez-vous le projet TAZCO ?


- Etes-vous impliqué dans ce projet ?
- Si oui, quel est votre rôle, vos missions ?

- Y-a-t’il toujours la politique d’exonération des taxes dû à l’importation de matériel


agricole neuf ?
- Si oui, comment pouvez-vous durablement vendre des engins agricoles à coût réduit ?
- Qu’entendez-vous par le fait de proposer des modalités de paiement très flexible ? (en
plusieurs années, 2-3 saisons,….)
- Est-ce que les recouvrements de créance fonctionnent correctement ou rencontrez-
vous des problèmes ?
- J’ai pu voir que la Chine et l’Inde vous avez fait dons d’engins agricoles notamment
de tracteur mais attendent-ils une contrepartie ?
- Est-ce que le développement des CUMA a continué?
- Quel est votre positionnement quant au fait de développer les CEMA et les CUMA ?
- Comment pouvez-vous être impartial quant à la cession à titre gracieux de certains
engins agricoles pour « les meilleurs producteurs » ?
- Quand les producteurs reçoivent en dons des engins agricoles, sont-ils contraints à
réaliser des prestations de services au voisinage ou s’agit-il seulement de volontariat
de la part du producteur ?
- Qu’entendez-vous par le développement de la mécanisation partagée raisonnée ?
- Dans quelle direction souhaitez-vous développer la mécanisation/motorisation ?
(agrandir les parcelles pour une motorisation lourde, motorisation intermédiaire
« travail uniquement la ligne de semis », petite motorisation « semis direct- travail
minimal du sol », augmenter seulement la productivité ou augmenter la productivité
en faisant attention à l’appauvrissement des terres)
- Quel est votre plan stratégique de développement de la mécanisation ?
- Dans votre politique de mécanisation, avez-vous pris en compte le suivi de celle-ci ?
- Est-ce que des sessions de formation ont lieu en ce moment ?
- Il y a un suivi-accompagnement après les formations ?
- La mécanisation/motorisation est-elle enseignée dans l’éducation (théorique et
pratique)?
- Y-a-t’il des formations diplômantes sur ces sujets ?
- Pourquoi le centre national de recherche en machinisme agricole n’a pas pu
correctement se développer ?

122
- Pourquoi les travaux de réhabilitation des centres de recherche en machinisme
agricole de CPCA51 Boko et Niaouli, démarrés en 2008, ont été suspendus et quelle
est la situation actuelle ?
- Les ateliers d’entretien et de maintenance qui ont été abandonnés ou qui n’ont pas été
menés à terme doivent-ils être viabiliser et être mis en services avant la fin du projet
TAZCO ?
- Quels types d’exploitations ciblez-vous pour la mécanisation ? (petite-moyenne-
grande)
- Existe-t’il des campagnes de promotion pour la culture attelée ?
- Existe-t’il beaucoup d’entreprise réalisant des prestations de services en mécanisation
pour les producteurs ?
- Existe-t’il beaucoup d’autres entreprises en dehors de l’Etat qui fournissent des engins
agricoles aux producteurs ? Si oui, est-ce concurrentiel avec l’Etat?
- Est-ce que les filières d’approvisionnement en pièces de rechange sont fonctionnelles
ou il y a des problèmes dû au nombre important de marques différentes dans la
mécanisation du Bénin ?
- En quoi consistent vos mesures d’encadrement et d’assistance aux producteurs ? et
comment pensez-vous pouvoir les maintenir en place sachant que les précédentes
assistances et suivis n’ont pas réussi à être mis en place ?
- Avez-vous redéfini les emplacements les plus judicieux pour construire et développer
des ateliers de maintenance des engins agricole ? (certains abandonnés car pas bien
positionné)
- Comment avez-vous dimensionné les besoins des producteurs afin d’éviter un
suréquipement, des surpuissances des équipements agricole en fonction des
exploitations agricoles ? (qui sont des facteurs de contre-performance)
- Si vous voulez que votre stratégie de mécanisation prenne en compte toutes les
catégories d’exploitation pour une meilleure représentativité, (faible des grandes
exploitations) pourquoi favoriser les grandes exploitations ou celles ayant les
meilleurs rendements en leur faisant dons de matériel agricole plutôt que les plus
petites exploitations ?
- Comment comptez-vous favoriser l’accès au foncier rural tout en sécurisant les terres
agricoles ?
- Comment comptez-vous régler le problème d’aménagement des terres agricoles
notamment le dessouchement, le remembrement parcellaire, l’érosion pour faciliter la
mécanisation (sans imputer ce coût important aux producteurs)?
- Les quatre essoucheuses que votre gouvernement a acquises sont-elles toujours
fonctionnelles ? et pourquoi avoir arrêté ce programme d’essouchement en 2011 ?
- Comment allez-vous définir des zones à vocation agricole ?
- Quel type de système financier souhaitez-vous mettre en place pour que les
producteurs puissent investir ? (crédit-micro-assurance)
- Comment s’organise et fonctionne le « crédit labour » ?
- Qui est éligible au crédit labour et quel est son accessibilité par rapport au territoire
étendu ?
- Quelles sont les normes et la démarche méthodologique du labour à la charrue ?

51 Centre de Promotion de la Culture Attelée

123
- Est-ce que le système de crédit agricole adapté aux exploitations à bien été mis en
place ? (autre que le crédit labour mais par exemple le crédit équipements)
- Connaissez-vous le seuil d’investissement à l’hectare possible pour un producteur en
fonction des différents types de culture ?
- Est-il possible à l’heure actuelle d’augmenter la superficie de terre cultivable sans
toucher aux différentes zones protégées ?
- Existe t’il des sensibilisations sur l’amélioration de la qualité de travail, les impacts
économiques, les effets sur l’emploi au niveau de la population locale ?
- Quel type d’opérations culturales souhaitez-vous développer ?
- Avant de tenter une mécanisation, les agriculteurs ont-ils été sensibilisés à la
mécanisation ?
- Comment ont été leurs retours ? (content, ne sont pas intéressé « souci financier, autre,
etc »
- Y-a-t ‘il aussi eu des mesures d’accompagnement prévu pour l’utilisation et/ou
l’entretien de ces engins agricoles ?
- Pourquoi il y a une cessation- baisse importantes des projets et structure
d’accompagnement de la culture attelée ?
- Qu’ont donné les résultats du test de la récolteuse portative de coton ?
- Un des objectifs est le remembrement parcellaire afin de faciliter la mécanisation,
quelle taille de parcelle souhaitez-vous aménager ? (attention plus les parcelles sont
grandes plus l’érosion et la baisse de biodiversité « lutte écologique » diminuent)
- Y-aura-t’il un suivi de la fertilité des sols ?
- La filière coton étant déjà en partie mécanisée, pourquoi ne pas tenter la mécanisation
ou le développement d’outil utilisable dans une ou plusieurs autres filières ?
- Pensez-vous que cela puisse être un problème qu’un certain monopole s’installe entre
les fournisseurs de matériel, le service de maintenance et d’entretien ainsi que les
fournisseurs de pièces détachées ?

124
ANNEXE 9 : Diagramme représentant les itérations de la typologie d’Angaradébou

125
ANNEXE 10 : Diagramme représentant les itérations de la typologie de Komiguéa

126
ANNEXE 11 : Diagramme représentant les itérations de la typologie de Damé

127
ANNEXE 12 : Diagramme représentant les itérations de la typologie générale

128
ANNEXE 13 : Classification des innovations du réseau WOCAT52 adaptée au projet

Gestion Intégrée de l’Agriculture et de l’Elevage (GIAE) :

- Production fourragère herbacée et arbustive :


Création de banque de protéines à base de légumineuses arbustives à proximité des zones de
parcages.

- Parcage rotatif :
Afin de limiter le transport du fumier et des déjections animales, les animaux sont parqués dans
ou à proximité des parcelles cultivées devant faire l'objet d'apport de fumier privilégié
(correction organique).

- Etable fumière :
Organisation de la stabulation dans des enclos ou le producteur répand des couches de résidus
de culture et d'herbes fauchés avant de laisser séjourner les animaux ; l'opération est répétée ;
le fumier produit est épandu directement dans les parcelles ou stocké dans une fosse à proximité.

- Haie vive, embocagement et diversification :


Des haies vives d'espèces épineuses sont implantées pour gérer l'accès aux parcelles et la
circulation des animaux au sein des terroirs villageois.

Gestion Intégrée de la Fertilité de Sols (GIFS) :

- Rotation et assolement :
L'assolement est la division des terres d'une exploitation ou unité de production en parcelles
consacrées aux différentes cultures de la rotation.

- Intégration de légumineux grains :


Ces légumineuses peuvent être conduites en culture pure, associée ou installée en dérobée d'une
culture principale.

- Intégration de légumineuses amélioratrice :


Des légumineuses à forte production de biomasse, aérienne et racinaire, sont insérées dans les
rotations afin de renforcer les restitutions et apports de matière organique au sol. La biomasse
produite peut faire l'objet de partage entre alimentation du béta il et restauration de la fertilité
Ces légumineuses sont généralement installé en dérobée des cultures principales et sont
conduites sur les marges de l'hivernage, en valorisant les pluies erratiques de début et fin de
saison des pluies et la réserve en eau du sol. Création de parcelles dédiées à la production
fourragère à base de graminées et/ou légumineuses. La rotation est la suite dans le temps des
cultures conduite sur une même parcelle ; construite sur la base de succession annuelle de 2
cultures (climat bimodale) ou d'une culture annuelle principale unique (climat monomodale du
nord).
L'intégration des légumineuses renforce la diversification des espèces des rotations et de
l'assolement et les apports d'azote dans le système par fixation symbiotique.

52 World Overview of Conservation Approaches and Technologies

129
- Jachère améliorée de cycle court :
Dans les situations où les jachères sont encore possibles, celles-ci sont conduites avec des
espèces amélioratrices permettant une meilleure restauration de la fertilité qu'une jachère
naturelle ; ces espèces sont installées en dérobé ou en association avec la dernière culture
("queue de rotation").

- Compostage :
Le compostage consiste en une valorisation des déchets et matières organiques fraîches par
transformation aérobie en un humus riche en éléments nutritifs.

- BRF53 et broyage des résidus de coton :


Le bois raméal fragmenté est un mélange non composté de résidus de ligneux, ici fabriqué
essentiel le ment à partir des tiges de cotonniers. Ces résidus pourront être appliqué directement
au sol ou utilisé dans les étables fumières. Un petit broyeur mobile sera mis au point.

Conservation des Eaux et des Sols (CES) :

- Travail minimum et localisé :


Le travail du sol n'est pas généralisé comme dans le cas du labour mais conduit de façon
localisée, avec des outils à dents, sur la future ligne de semis. Cette technique peut être réalisée
en traction animale (coutrier), en petite (motoculteur) et grande (tracteur >60 cv) motorisation.

- « Zaï en ligne » mécanisé :


Le "Zaï en ligne" consiste à associer un travail du sol motorisé, localisé sur la seule ligne de
semis (0,8 m d'espacement) et réalisé en saison sèche avec l'épandage de matière organique sur
la zone travaillée.

Agriculture de Conservation (AC) :

Selon les zones, deux possibilités :


- Evolution à partir des reprises de jachères / intercultures améliorées
- Evolution à partir du « strip-tillage » et la reprise de zone de pâturage
L'AC consiste en la combinaison de 3 principes de gestions des sols et des cultures ; (1) une
perturbation minimale du sol, (2) la gestion d'une couverture continue du sol,
vivante ou mulchée et (3) la mobilisation d'une forte diversité spécifique des espèces
semées (culture et couverture). Elle est introduite ici, quand les conditions requises le
permettent comme une synthèse de différents thèmes préalablement introduits.

Agroforesterie :

- Igname sous couvert ligneux de Gliricidia :


Technique mise au point par la R&D54 béninoise, consistant à conduire les cultures
d'ignames dans un parc arbustif/arborée à base de Gliricidia sepium. En complément

53 Bois Raméal Fragmenté


54 Recherche et Développement

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des émondes de Gliricidia, il sera testé d'implanter du Cajanus à la récolte de l'igname et à près
avoir grossièrement reformé la butte ; le cycle de production suivant est conduit après 6mois à
un an de jachère à Gliricidia (émondé) et Cajanus (fauché).

- Culture annuelle en intercalaire d’Anacardier :


Cette technique consiste à conduire des cultures annuelles dans les interlignes des jeunes
cultures d'Anacardiers pendant la période immature ; elle peut aussi être mise à profit dans une
séquence de renouvellement progressif d'une vieille plantation avec abattage et replantation de
1 ligne /2 ou 2 lignes / 3 ; la ligne conservée est abattue en 2ème ou 3ème année.

- Arbre dans le paysage avec Faidherbia albida :


Le Faidherbia albidia est particulièrement adaptée pour les techniques agroforestières en zone
soudano-sahélienne par sa résistance à la sécheresse et sa phénologie inversée (chute des
feuilles en saison des pluies). Il permet une reconnexion avec les eaux profondes, la production
de fourrage et d'ombrage en saison sèche.

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