LL 7

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Séance 2 Texte 2 (LL7) : « Femme, réveille-toi ! » Extrait du postambule de la DDFC d’O.

de
Gouges :

Rappel :
Le postambule est dans un ouvrage politique un retour sur l’œuvre et notamment ici sur les
articles : il est placé à la fin et permet d’approfondir le sujet ou de s’adresser directement à
des personnes en particulier.

Comment l’autrice encourage-t-elle les femmes à se battre pour leurs droits ?

I]L.1 à 9 : La femme doit prendre conscience que l’homme l’a flouée/trompée :

- Le texte démarre par une apostrophe (une interpellation) « Femme, réveille-toi ! », phrase
à l’impératif, exclamative : elle donne un ordre. Elle a dès le départ comme un rôle de
« guide », fonction de l’écrivain qu’on peut retrouver chez Victor Hugo par exemple.
- Elle fait ensuite une référence implicite aux philosophes des Lumières avec « le tocsin de la
raison » (périphrase), et « l’univers » qui correspond à l’Europe : elle se place dans le
mouvement des Lumières qui à l’époque irrigue la pensée européenne.
- « Reconnais tes droits » : impératif, à nouveau autoritaire
- « Le puissant empire de la nature » : périphrase pour évoquer la société française et
montrer la différence avec l’Ancien Régime ; avec la Révolution on ne trouve plus de :
* Préjugés : inégalités entre sexes, races
* Fanatisme : la religion qui était omnipotente (bcp de pouvoir)
* Superstition : la fausse croyance dans le statut divin du roi
* mensonges : le statut supérieur des nobles
Elle s’oppose à l’obscurantisme, l’ignorance voulue par le pouvoir royal.
- « le flambeau… l’usurpation » : Elle attaque clairement l’Ancien Régime en parlant de
« sottises » et « d’usurpation ». En évoquant le « flambeau de la vérité » elle parle toujours
des Lumières = métaphore filée de la lumière du savoir contre l’obscurité/l’ignorance
- « L’homme esclave… sa compagne » : elle fait un parallèle avec l’esclavage en résumant la
Révolution Fr à une révolution volée par les hommes : les femmes ont aidé mais n’ont pas eu
leur place. C’est une critique directe de la DDHC et un bilan amer de la Révolution.
Dans ce premier mouvement elle utilise autant des arguments convaincants (la chute de
l’Ancien Régime) que des arguments persuasifs (l’injustice).

II] L.9 à 18 : Vaincre les réticences des femmes :


- « Ô femmes ! » : apostrophe, en adéquation avec le « réveille-toi ». Le ton est
brusque/brutal avec la question rhétorique qui suit. C’est un registre polémique
(bousculer le lecteur).
- Cesser d’être « aveugles » : encore une référence aux Lumières, les femmes ne sont
pas encore mobilisées par les idéaux des Lumières. Elle considère les femmes comme
responsables de leur servitude (c’est un écho à un texte d’Etienne de La Boétie,
Discours sur la servitude volontaire, on choisit parfois d’être volontairement
dominé).

- L. 10 à 11 : « quels sont les avantages…plus signalé » : Elle joue à un jeu de questions-


réponses (elle simule un dialogue/débat) : elle montre bien par une antithèse et en
même temps de l’ironie que les femmes n’ont pas gagné et même elles ont perdu
(les hommes les discriminent).
- L.11 à 12 : Par la périphrase « siècles de corruption » elle signifie l’Ancien Régime et
veut montrer que les femmes avaient comme unique pouvoir d’être supérieures aux
hommes. Les lignes suivantes jusqu’à « nature » sont à nouveau le rappel de ce
qu’ont « gagné » les femmes.
- Des lignes 14 à 18 : Olympe fait référence à l’épisode biblique des « noces de Cana »
où Jésus parle à sa mère en utilisant à peu près la même phrase « Femme, qu’y a-t-il
de commun entre toi et moi ? » : elle veut rappeler une possible misogynie du texte
biblique et donc que les hommes qui pourraient poser ce genre de question aux
femmes le sont. La réponse proposée est celle de l’égalité : « tout » désignant « on a
tout en commun »
ELLE PROPOSE DONC DE REPONDRE AUX HOMMES.
III] Troisième mouvement : Les femmes doivent se mobiliser : (l.18 à la fin) :
- Elle propose un programme politique : en trois temps (marqués par des verbes à
l’impératif « opposez », « réunissez-vous » et « déployez ») elle propose aux femmes
de reprendre le pouvoir.
* « opposez…de supériorité » : Olympe prône le règne de la raison, de la logique :
rien ne prouve la supériorité de l’h sur la f.
* « réunissez… philosophie » : les femmes doivent se placer dans l’héritage des
Lumières
* « déployez…caractère » : elle redore le blason des femmes en montrant qu’elles
ont du caractère, donc une personnalité, donc UNE EXISTENCE PROPRE.
- La conséquence est une égalité stricte entre hommes et femmes : « vous verrez… » ;
elle ne désire pas renverser la domination (« non serviles ») mais arriver à un statut
égalitaire.
- Elle termine cet extrait en insistant sur deux verbes : « pouvoir » et « vouloir » : les
femmes ont une puissance mais elles doivent acquérir la volonté. C’est donc un texte
qui met en avant l’action politique (et donc révolutionnaire).

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