Bupha TD 2017 Ott Jacques
Bupha TD 2017 Ott Jacques
Bupha TD 2017 Ott Jacques
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AVERTISSEMENT
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LIENS
EXTRACTION-IMPLANTATION IMMÉDIATE EN
SECTEUR POSTÉRIEUR :
ANALYSE COMPARATIVE DES TECHNIQUES
ET DES RÉSULTATS
Examinateurs de la thèse :
2
Membres Honoraires Dr L. BABEL - Pr. S. DURIVAUX - Pr A. FONTAINE - Pr G. JACQUART - Pr D. ROZENCWEIG - Pr ARTIS -
: Pr M. VIVIER
UNIVERSITÉ DE
LORRAINE
d1 Odontologie
3
A notre Président de jury et directeur,
4
A notre juge,
5
A notre juge et cousine,
6
A notre juge,
7
A mes grands-parents maternels, Marie-Madeleine et Julien, pour leur affection immuable et
leurs encouragements durant toutes mes études.
A mes grands-parents paternels, Marie et Guillaume, pour tous les bons moments passés chez
eux.
A ma mère, Karine, pour m’avoir transmis la ténacité qui était la sienne et pour m’avoir
inculqué l’importance de la rigueur.
A mon père, Claude, pour son soutien permanent en toutes circonstances et depuis toujours.
A mes frères, Julien et François, pour avoir traversé le meilleur comme le pire avec eux.
Mon oncle Jean-François et sa femme Karine, ainsi que leurs enfants Thomas et Floriane
La famille Egloff : Andrée, René, Matthieu et en particulier Claire et Benoît pour leur soutien au
cours de mon cursus en Odontologie
A mes amis de toujours : Nicolas, Simon, Yannick, Quentin, Aymeric, Mathias et Julien
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SOMMAIRE
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2.2.1 Analyse préopératoire et planification implantaire
2.2.2 Prémédication
2.2.3 Accès au site d’implantation
2.2.4 Positionnement tridimensionnel de l’implant
2.2.5 Gestion des tissus péri-implantaires
2.2.6 Contrôle postopératoire
3. Analyse comparative des résultats
3.1 Critères de succès en implantologie
3.1.1 Au niveau implantaire
3.1.2 Au niveau parodontal
3.1.3 Au niveau prothétique
3.1.4 La satisfaction du patient
3.2 Résultats : l’extraction-implantation immédiate face à l’extraction-implantation différée
3.2.1 Au niveau implantaire
3.2.2 Au niveau parodontal
3.2.3 Au niveau prothétique
3.2.4 La satisfaction du patient
3.2.5 Extraction-implantation immédiate : une technique prédictible ?
Conclusion
Table des matières
Figure 2 : (a) exemple clinique d’alvéole de type A. (b) Un implant de 5 mm de diamètre est
entièrement placé dans l’os intraseptal (13).............................................................................24
Figure 3 : (a) exemple clinique d’alvéole de type B. (b) Un implant de 5 mm de diamètre est
stabilisé mais des espaces existent entre la partie coronale de l’implant et le mur interne de
l’alvéole (flèches) (13)..............................................................................................................24
Figure 4 : (a) exemple clinique d’alvéole de type C. (b) Mise en place immédiate d’un implant
de 8 mm de diamètre (13).........................................................................................................25
1
0
Figure 5 : effraction de l’implant dans la loge sublinguale (4)................................................28
Figure 6 : (A) préparation du trou de forage. (B) mise en place de la vis auto-taraudante. (C, D,
E) avulsion à l’aide du système Benex ©. (F) Alvéole post-extractionnelle (32)....................38
Figure 7 : séparation radiculaire d’une première molaire maxillaire. (A) Situation initiale. (B)
Séparation atraumatique. (C) Alvéole de type C (34)..............................................................39
Figure 9 : respect des distances de sécurité avec le pédicule alvéolaire inférieur et le foramen
mentonnier................................................................................................................................41
Tableau 4 : échelle de santé implantaire définie par le consensus de Pise de 2008 (15).........57
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1
Introduction
L’impératif principal de toute thérapeutique implantaire consiste à obtenir une ostéo- intégration
c’est-à-dire une connexion anatomique directe entre un os vivant et sain et la surface d’un
implant supportant une charge. Plusieurs facteurs conditionnent le succès de l’ostéo-intégration
comme l’état de santé général du patient, la biocompatibilité de l’implant, son état de surface, sa
forme, la température de forage et en particulier le facteur temps. Dans son protocole datant de
1977, Branemark recommandait après une avulsion, d’attendre une cicatrisation complète de
l’os alvéolaire avant implantation (soit 6 à 9 mois), puis de respecter un délai de 3 à 6 mois après
l’implantation et avant la mise en charge de l’implant (1).
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1. Facteurs anatomiques et histologiques influençant le choix entre
extraction-implantation immédiate et implantation différée
Face à une dent dont le pronostic est compromis, l’implantologiste doit être en mesure d’évaluer
en amont l’ensemble des paramètres qui permettront d’orienter le patient vers la thérapeutique la
plus adaptée et qui présente la balance bénéfice/risque la plus favorable.
Le choix entre implantation immédiate et différée repose donc non seulement sur des critères
anatomiques et histologiques, mais dépend également de considérations fonctionnelles et
esthétiques ainsi que de caractéristiques mécaniques propres à l’implant. Ces différents critères
doivent également être déclinés en fonction du futur site d’intervention chirurgical (secteur
postérieur maxillaire ou mandibulaire).
Le maxillaire, os pair de la face, s’articule avec tous les os de la face (maxillaire controlatéral, os
lacrymal, le cornet nasal inférieur, l’os nasal, l’os palatin et le vomer). En s’articulant avec son
homologue, il forme l’arcade dentaire supérieure (2). Le secteur postérieur maxillaire
correspond à la région molaire et prémolaire limitée en arrière par la tubérosité maxillaire, en
avant par la canine, en haut par le plancher du sinus maxillaire et en bas par les rebords
alvéolaires (3). Cette région présente des éléments anatomiques ainsi que des spécificités
indispensables à respecter en implantologie qui vont être détaillés ci-dessous.
Le sinus maxillaire a une forme pyramidale et possède 5 parois distinctes. La paroi supérieure
constitue le toit du sinus. La paroi antéro-latérale correspond à la face vestibulaire de l’os
maxillaire. La paroi postéro-latérale est épaisse (plus de 2 mm) et constituée d’un os très
spongieux (4). La paroi médiale est la plus complexe et présente à sa surface le canal ostial qui
fait communiquer le sinus maxillaire avec la cavité nasale. Enfin, le plancher du sinus est sa
partie la plus déclive. Il est situé au-dessus des apex dentaires et fait généralement 3 à 4 mm
d’épaisseur. Le sinus est également tapissé d’un épithélium stratifié : la membrane de Schneider.
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3
Quelle que soit la technique chirurgicale employée (implantation immédiate ou différée) le sinus
maxillaire représente un risque non négligeable en chirurgie implantaire. En effet, bien qu’une
perforation bucco-sinusienne se referme le plus souvent sans problème, elle peut favoriser la
survenue d’évènements infectieux comme une sinusite aiguë et n’est pas acceptable. La sinusite
chronique est beaucoup plus problématique et survient en cas de communication bucco-
sinusienne permanente lorsque l’implant est placé dans le sinus. La dépose de l’implant est alors
impérative. Cependant, il est important de noter qu’en implantation immédiate il n’existe pas de
risque plus important de perforer le sinus qu’en implantation différée, à condition que l’implant
mesure moins de 8 mm de longueur (5). Le sinus maxillaire limite également le volume osseux
résiduel exploitable pour le positionnement des implants. Plus un édentement est ancien plus la
résorption sera importante et plus les techniques d’imagerie seront indispensables afin
d’objectiver le volume osseux disponible (3). La pose immédiate d’un implant après extraction,
si la stabilité primaire est suffisante, permet alors de limiter la résorption post-extractionnelle et
de stabiliser les volumes osseux. Une distance de sécurité entre l’implant et le sinus doit toujours
être respectée et ce, quelle que soit la technique employée (implantation immédiate ou différée) :
l’implant peut être adjacent au plancher du sinus mais ne doit jamais franchir la membrane de
Schneider.
Les exigences esthétiques de la part des patients sont de plus en plus importantes et dépassent
même pour certains les attentes fonctionnelles. Cela est particulièrement vrai pour le secteur
maxillaire antérieur mais concerne également le secteur postérieur. En effet, pour 64% des
patients la demande esthétique est prioritaire et on note que chez l’adulte de telles exigences
esthétiques pour le corps, et le visage en particulier, se développent avec la volonté de ralentir le
vieillissement (6). La beauté apparaît donc comme un élément essentiel pour l’accomplissement
personnel. Dans un tel contexte, il devient donc illusoire pour le clinicien d’espérer pouvoir
s’affranchir d’objectifs esthétiques et ces derniers doivent impérativement être pris en compte en
plus des objectifs biologiques et fonctionnels du traitement.
D’un point de vue fonctionnel, les molaires et prémolaires jouent un rôle prépondérant dans le
maintien d’un schéma occlusal correct. En effet, la perte de l’une d’entre elles entraîne
l’extrusion de la dent en regard de l’édentement ainsi que la mésialisation progressive de la dent
adjacente postérieure avec pour conséquence l’installation d’une malocclusion. La perte d’une
1
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dent est également accompagnée par une résorption progressive de l’os alvéolaire et complique
la pose du futur implant par diminution du volume crestal. La mise en place immédiate d’un
implant à la suite de la perte d’une dent postérieure peut alors être envisagée afin de préserver au
maximum l’os alvéolaire restant, tout en maintenant l’espace vertical et mésio-distal et pourrait
ainsi éviter le recours ultérieur à une intervention ayant pour but d’augmenter le volume crestal
(5).
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l’avulsion permet alors de minimiser le degré de résorption. Il a ainsi été démontré que 4 mois
après une implantation immédiate en secteur postérieur, la résorption post-extractionnelle
moyenne de l’os alvéolaire était seulement de 1,07 mm horizontalement et de 0,62 mm
verticalement (10).
Le succès implantaire n’est pas seulement jugé par l’ostéointégration et la mise en place
fonctionnelle de l’implant mais également par la gestion et la préservation maximale des tissus
mous et durs péri-implantaires. Au niveau histologique, la qualité de l’os de la région maxillaire
postérieure est considérée comme faible et peut venir compromettre les résultats à court et long
terme de la pose de l’implant dus à une stabilité insuffisante. Dans leur classification osseuse de
1985 Zarb et Lekholm distinguent 4 types d’os en fonction de leur localisation (figure 1) :
• Type 1 : constitué presque exclusivement d’os cortical (os compact homogène) : région
de la symphyse mandibulaire
• Type 2 : os cortical épais entourant un noyau spongieux à trabéculations denses : région
prémolaire maxillaire
• Type 3 : os cortical fin entourant un noyau spongieux à trabéculations denses : région
maxillaire antérieure et postérieure mandibulaire
• Type 4 : os cortical fin entourant un noyau spongieux peu dense : région postérieure
maxillaire
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Figure 1 : localisation des biotypes osseux selon Zarb et Lekholm.
Ces différences de densité osseuse ont pour conséquence clinique première une adaptation du
matériel implantaire (diamètre, col, état de surface...) en fonction du site d’intervention pour
assurer le maximum de stabilité. La deuxième conséquence est la modification des protocoles de
forage en fonction du site opératoire. Ainsi l’os de type 1, très dense, nécessite souvent le
passage d’un foret supplémentaire ou du taraud, alors que l’os de type 4 peu dense (région
postérieure maxillaire), nécessite souvent de réaliser un sous forage afin d’augmenter la stabilité
primaire de l’implant. L’os de type 2 (région prémolaire maxillaire) et de type 3 obéissent aux
protocoles de forage standards.
• Type 1 : une hauteur importante de tissu kératinisé (3-5mm) avec une gencive et un os
alvéolaire sous-jacent épais.
• Type 2 : une hauteur de tissu kératinisé réduite (moins de 2mm) mais une gencive et un
os alvéolaire épais
• Type 3 : une hauteur importante de tissu kératinisé mais avec un os alvéolaire fin
• Type 4 : une hauteur de tissu kératinisé réduite et un os alvéolaire fin
Ce biotype parodontal doit être apprécié en amont pour chaque patient car il conditionnera
l’intégration esthétique de l’implant et de sa future prothèse. En effet, lors de la pose de
l’implant il est possible de prédire la réorganisation spatiale des tissus parodontaux en fonction
1
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du biotype gingival. Ainsi, si le patient présente un biotype parodontal épais on observera une
résorption de la corticale interne au contact de l’implant mais une résorption minime de la
corticale externe et donc le patient ne présentera pas de récessions gingivales suite à
l’intervention. En revanche, si le patient présente un biotype parodontal fin on observera non
seulement une résorption de la corticale interne au contact de l’implant mais également de la
corticale externe à cause de la charge exercée par l’implant sur l’os alvéolaire, ce qui aboutira
éventuellement à la formation de récessions gingivales (9). La présence d’un biotype fin accroît
donc le risque de récession des tissus mous autour des implants et peut occasionner des
difficultés de maintenance alors qu’un biotype épais permet de préserver un espace biologique et
parfait le résultat esthétique en masquant les composants prothétiques.
L’implantation différée sera donc recommandée en présence d’un biotype parodontal fin
(associé ou non à des techniques d’augmentation tissulaire en fonction du degré de résorption
post-extractionnelle). En revanche l’extraction implantation immédiate n’est recommandée
qu’en présence d’un biotype parodontal épais (11) car elle ne peut être associée à des techniques
d’augmentation parodontale que de manière modérée.
La condition sine qua non lors de la pose d’un implant est l’obtention d’une stabilité mécanique
suffisante. La stabilité primaire est obtenue par ancrage mécanique de l’implant lors de sa pose
alors que la stabilité secondaire est obtenue via les processus biologiques de cicatrisation qui
permettent d’aboutir à l’ostéointégration de l’implant. En implantologie différée les conditions
d’implantation sont idéales et les résultats prédictibles. En revanche en implantation immédiate,
le défi consiste à obtenir une stabilité primaire suffisante lors de la pose au niveau d’un site
opératoire imparfait et complexe. Pour ce faire le clinicien peut jouer sur plusieurs paramètres à
sa disposition afin d’influencer la stabilité de l’implant (12) :
• Le torque d’insertion
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• La forme de l’implant
Les implants peuvent être cylindriques, coniques ou cylindro-coniques. Gehrke et al. (14) ont
récemment mis en évidence que les implants coniques à spires larges permettaient d’obtenir une
meilleure stabilité primaire et sont particulièrement indiqués pour le secteur maxillaire
postérieur (en particulier l’espace sous-sinusien). En effet, ils permettent de s’affranchir du
taraudage dans ce secteur car leur structure permet de réaliser une compression de l’os
périphérique et augmente ainsi la stabilité primaire (12).
Dans une étude de 2012 (15), 3 procédés ont été utilisés pour modifier l’état de surface
implantaire afin d’augmenter la stabilité primaire : l’usinage mécanique, le mordançage acide et
l’oxydation électrolytique (anodisation). Au terme de cette étude, les résultats ont démontré
qu’une surface anodisée offrait les meilleurs résultats en terme de stabilité, venaient ensuite le
traitement par mordançage acide puis l’usinage mécanique.
• Le col implantaire
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nécessairement de 100%). Cependant, il est plus facile d’augmenter le diamètre de l’implant que
sa longueur afin d’augmenter l’interface implant-os. En effet, il est communément admis que
pour un diamètre donné, augmenter la longueur de l’implant de 2 mm permet une augmentation
de 8% de la surface de contact, ce qui peut parfois être difficile en présence d’obstacles
anatomiques. Si par contre on intervient sur le diamètre de l’implant, il suffit alors d’augmenter
le diamètre de 0,4 mm pour parvenir également à une augmentation de 8% de la surface de
contact. Il est recommandé d’utiliser un implant standard (3,6 à 4,5 mm de diamètre) pour
remplacer les prémolaires maxillaires. Pour les molaires maxillaires le diamètre idéal de
l’implant est fonction du diamètre cervical de la dent dans le sens mésio- distal et vestibulo-
lingual ainsi que de la classification de l’alvéole post-extractionnelle (voir chapitre suivant). Si
par exemple l’espace mésio-distal disponible mesure 7 mm ou moins on préconisera l’utilisation
d’un implant large supérieur à 4,5 mm de diamètre. Si l’espace mésio-distal disponible mesure
entre 8 et 12 mm on peut alors avoir recours à des implants de très large diamètre (7 à 9 mm)
prévus à cet effet (17). Si l’espace mésio-distal disponible dépasse 12 mm alors l’implantation
immédiate est contre-indiquée (18).
Il est également important de noter qu’il a été récemment démontré qu’à moyen et long terme la
stabilité des implants placés immédiatement après extraction n’était pas significativement
inférieure à celle des implants placés de manière différée (14).
En implantation immédiate afin de pouvoir réaliser une avulsion de manière la plus atraumatique
possible, il est nécessaire de connaître avec précision l’anatomie de la dent à extraire. De plus,
ces connaissances anatomiques, couplées aux techniques d’imagerie, permettent de préfigurer la
configuration du futur site d’implantation.
Les molaires et prémolaires maxillaires sont dites en série descendante c’est-à-dire que la
deuxième est toujours plus petite que la première. Au niveau coronaire les prémolaires
maxillaires se caractérisent par des formes et des volumes voisins. En revanche au niveau
radiculaire, leurs anatomies diffèrent. La plupart des premières prémolaires maxillaires
possèdent 2 racines qui s’individualisent à la moitié de leur hauteur (dans la moitié cervicale
elles sont réunies par le tronc radiculaire). Puis la racine vestibulaire, plus large, prend une
direction verticale et son extrémité est presque toujours rectiligne, alors que la racine palatine
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s’oriente en palatin et son extrémité est souvent vestibulaire (19). Son diamètre cervical moyen
est de 5 mm dans le sens mésio-distal et de 8 mm dans le sens vestibulo-lingual. La deuxième
prémolaire maxillaire n’a en général qu’une seule racine, bien qu’une bifurcation puisse parfois
apparaître au niveau du dernier tiers apical (19). Son diamètre cervical moyen est le même que
celui de la première prémolaire. Les premières molaires maxillaires présentent en général trois
racines : la racine palatine est généralement la plus volumineuse et prend une orientation
linguale. La racine mésio-vestibulaire, plus volumineuse que la disto- vestibulaire, se sépare de
celle-ci à mi-hauteur et elles sont toutes les deux parallèles au grand axe de la dent. Les
deuxièmes molaires maxillaires possèdent plus rarement une séparation entre les deux racines
vestibulaires. De plus, la racine palatine est déportée du côté distal et possède un axe
pratiquement parallèle à celui des racines vestibulaires (19). Le diamètre cervical moyen des
molaires maxillaires est de 8 mm dans le sens mésio-distal et de 10 mm dans le sens vestibulo-
lingual.
• Alvéoles de type A : elles ont une hauteur et une largeur d’os intraseptal suffisantes
pour pouvoir accueillir l’implant complètement jusqu’au col. La totalité de la surface
implantaire est alors en contact avec l’os et la stabilité primaire est facile à obtenir
(figure 2). Les espaces laissés vides par les racines des molaires peuvent
éventuellement être comblés avec des matériaux de comblement afin de diminuer le
remodelage osseux et d’améliorer les résultats esthétiques. Au niveau maxillaire, les
molaires présentent néanmoins une faible épaisseur d’os intraseptal du fait de la
proximité sinusienne. Dans ce cas de figure, une implantation immédiate dans une
alvéole de type A associée à un comblement sinusien par voie latérale ou crestale peut
être envisagé (20) (21).
2
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• Alvéoles de type B : la hauteur de l’os intraseptal est réduite mais suffisante pour
stabiliser un implant. L’implant n’est pas au contact de l’os sur toute sa hauteur et il
subsiste un espace entre la partie coronale de l’implant et le mur interne de l’alvéole
(figure 3). Si cet espace entre l’implant et le rempart alvéolaire interne est supérieur à
2 mm il sera nécessaire de le combler à l’aide de matériaux de comblement. Si cet
espace est inférieur à 2 mm le remodelage et la cicatrisation osseuse se fera d’elle-
même sans complications et le comblement sera optionnel. Si, en présence d’une
alvéole de type B, un ou plusieurs remparts alvéolaires sont absents ou endommagés
au cours de l’avulsion, il sera alors préférable de reporter l’intervention et d’avoir
recours à une implantation différée.
• Alvéoles de type C : l’os intraseptal est absent ou d’une hauteur insuffisante pour
stabiliser un implant (figure 4). Un implant mis en place de manière immédiate
nécessite généralement un engagement apical d’au moins 3 à 5 mm au-delà de
l’alvéole mais au niveau maxillaire postérieur la présence du sinus complique à
nouveau la situation clinique et une telle longueur ne peut pas toujours être obtenue.
On préconise alors l’emploi d’implant de large diamètre (supérieur à 4,5 mm de
diamètre) afin de pouvoir exploiter les remparts alvéolaires et stabiliser l’implant. Si,
en présence d’une alvéole de type C, un ou plusieurs remparts alvéolaires sont absents
ou endommagés au cours de l’avulsion, il sera alors obligatoire de reporter
l’intervention et d’avoir recours à une implantation différée.
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Figure 2 : (a) exemple clinique d’alvéole de type A. (b) Un implant de 5 mm de diamètre est
entièrement placé dans l’os intraseptal (13).
Figure 3 : (a) exemple clinique d’alvéole de type B. (b) Un implant de 5 mm de diamètre est
stabilisé mais des espaces existent entre la partie coronale de l’implant et le mur interne de
l’alvéole (flèches) (13).
Figure 4 : (a) exemple clinique d’alvéole de type C. (b) Mise en place immédiate d’un implant de
8 mm de diamètre (13).
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L’état du site opératoire lors de la pose de l’implant participe également au succès en
implantologie et tout particulièrement en implantation immédiate. L’étiologie de l’avulsion doit
donc être prise en compte et les situations suivantes contre-indiquent le recours à l’implantation
immédiate (9) :
-lésion inflammatoire péri-apicale d’origine endodontique ayant entrainée une perte importante
d’os péri-apical.
Afin de garantir l’intégrité du site d’implantation l’avulsion sera toujours réalisée de la manière la
plus atraumatique possible pour le parodonte. En cas d’avulsion complexe, on préfèrera réaliser
une séparation radiculaire de première intention avec un souci absolu de la préservation de l’os
intraseptal.
La mandibule est un os impair, médian et symétrique ; il s’agit du seul os mobile de la face. Il est
décrit comme ayant une forme de fer à cheval divisé en trois parties : la portion horizontale qui
constitue le corps mandibulaire et 2 portions verticales : les branches. Ces portions horizontales et
verticales s’unissent au niveau des angles mandibulaires (2). Le secteur postérieur mandibulaire
correspond à la région anatomique comprise entre le bord antérieur de la branche montante en
arrière, le foramen mentonnier en avant et le rebord basilaire du corps de la mandibule en bas.
2
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potentiellement irréversibles selon le degré d’atteinte nerveuse. En cas de neuropraxie suite à une
lésion mineure, la conduction nerveuse ne sera interrompue que de manière transitoire. Cependant
si le nerf est sectionné de manière partielle (axonotmesis), la récupération des fonctions sensitives
ne se fera que partiellement après un délai allant de 5 semaines à 10 mois. En cas de section
complète du nerf alvéolaire inférieur (neurotmesis), la perte de sensibilité est définitive (4). Il est
également important de noter que le trajet du pédicule vasculo-nerveux alvéolaire inférieur est
soumis à des variations anatomiques propres à chaque individu. En effet, ce trajet varie selon l’âge
du patient et l’édentation mais également selon la répartition entre tissus osseux spongieux et
compact au sein de la mandibule qui aboutit soit à la formation d’un canal aux parois nettes, soit à
un simple trajet du pédicule à travers les trabéculations du tissu spongieux.
Pour éviter toute section accidentelle du paquet vasculo-nerveux en per-opératoire, il est donc
indispensable d’associer les connaissances anatomiques du praticien à un bilan préimplantaire afin
d’apprécier le trajet tridimentionnel du pédicule. Une distance de sécurité de 2 mm doit également
obligatoirement être respectée entre l’extrémité de l’implant et le canal mandibulaire. Cependant,
plus un édentement est ancien, plus la résorption post- extractionnelle sera importante. La
diminution de la hauteur disponible entre le pédicule alvéolaire inférieur et le sommet de la crête
osseuse peut alors rendre impossible la pose d’un implant sans avoir recours au préalable à des
techniques d’augmentation tissulaire (13). En revanche, la pose immédiate d’un implant après
extraction, si la stabilité primaire est suffisante, permet alors de limiter la résorption post-
extractionnelle et de stabiliser les volumes osseux (9).
Lors d’une chirurgie implantaire en secteur prémolaire mandibulaire, le foramen mentonnier est
l’élément anatomique prépondérant à prendre en considération et en particulier la multiplicité de
ses variations anatomiques. En effet, la forme et le positionnement du foramen dépend du mode de
division entre le pédicule incisif et le pédicule mentonnier et une étude réalisée sur 57 mandibules
sèches soit 114 foramens (3) a permis de mettre en évidence les résultats suivants :
2
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A l’apex de la première prémolaire 2%
En mésial de l’apex de la première prémolaire 23%
Entre la première et la deuxième prémolaire 19%
A l’apex de la deuxième prémolaire 42%
En distal de l’apex de la deuxième prémolaire 13%
A la proximité de l’apex de la deuxième prémolaire 78%
Il n’est pas envisageable de poser un implant de manière immédiate ou différée dans ce secteur
sans réaliser au préalable une analyse fine de l’imagerie préopératoire. Tout comme pour le canal
mandibulaire, une distance de sécurité minimale de 2 mm doit être respectée dans tous les plans de
l’espace autour du foramen mentonnier afin de pouvoir poser l’implant en respectant au maximum
ces structures vasculo-nerveuses.
1.2.3 Le nerf lingual et le canal de Wharton
La loge sublinguale est située entre la corticale médiale du corps de la mandibule d’une part, la
face latérale de la langue d’autre part et l’espace sus-hyoïdien en dessous (2). Tous deux situés
dans cet espace, le nerf lingual et le canal de Wharton peuvent représenter un risque en
implantologie en secteur postérieur.
2
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Figure 5 : effraction de l’implant dans la loge sublinguale (4).
1.2.4 Le biotype gingival et osseux
De la même manière qu’au maxillaire, le biotype gingival et le biotype osseux doivent être
appréciés en secteur mandibulaire postérieur et conditionnent tous les deux la prédictibilité des
résultats ainsi que le protocole chirurgical, en technique immédiate comme différée.
Au niveau osseux, le secteur postérieur mandibulaire est décrit comme un os de type 3 selon la
classification de Zarb et Lekholm. Il s’agit d’un os caractérisé par une corticale peu épaisse mais
plus importante latéralement et basalement que médialement. L’os spongieux est généralement de
densité importante dans la région molaire et prémolaire. Ce biotype osseux répond aux protocoles
de forages standards. Cependant, il est important de préciser que de par sa structure histologique,
le secteur mandibulaire postérieur représente un site d’implantation plus favorable que le secteur
postérieur maxillaire et tout particulièrement en implantation immédiate où la stabilité primaire est
plus difficile à obtenir (23). En effet, il a été démontré que des implants placés dans cette région
possédaient un quotient de stabilité, au moment de l’implantation, supérieur à celui des implants
placés en secteur maxillaire postérieur (12).
Pour le biotype gingival, le praticien sera tenu d’apprécier le biotype parodontal du patient en se
référant à la classification de Maynard et Wilson. Tout comme au maxillaire, l’extraction
implantation immédiate en secteur postérieur mandibulaire ne sera exclusivement réservée qu’aux
biotypes parodontaux épais (18) associée ou non à des techniques d’augmentation tissulaire
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modérées, alors que l’extraction implantation différée pourra être entreprise chez des patients
présentant aussi bien un biotype parodontal épais que fin (associée ou non à des techniques
d’augmentation tissulaire).
Les prémolaires mandibulaires sont à différencier l’une de l’autre car elles possèdent une anatomie
en corrélation avec leurs dents adjacentes. En effet, la première prémolaire subit l’influence de la
canine sur le plan morphologique alors que la deuxième prémolaire subit l’influence des molaires
et son degré de molarisation est assez important (19). Au niveau radiculaire, la première
prémolaire mandibulaire est toujours monoradiculée et présente des contours radiculaires
convergeant depuis le collet de la dent jusqu’aux deux tiers cervicaux. Puis dans le tiers apical
cette réduction s’opère de manière beaucoup plus rapide et la racine se termine par un apex décrit
comme « émoussé ». La surface de la racine est convexe dans tous les sens de l’espace et son
diamètre moyen au niveau cervical (qui conditionne le choix du diamètre implantaire) est de 5 mm
dans le sens mésio-distal et de 6,5 mm dans le sens vestibulo-lingual. La deuxième prémolaire
mandibulaire est plus volumineuse que sa voisine et au niveau coronaire elle peut être bi ou
tricuspidée. Cependant, sur le plan radiculaire cette dent est toujours monoradiculée et la racine est
également convexe dans tous les sens de l’espace et possède un apex arrondi. Au niveau cervical
son diamètre moyen est de 5 mm dans le sens mésio-distal et de 7 mm dans le sens vestibulo-
lingual.
2
8
La première molaire mandibulaire est toujours biradiculée. Des deux racines, la racine mésiale est
la plus longue et la plus large. Les deux racines naissent d’un tronc radiculaire commun puis elles
se divisent au niveau du premier tiers cervical. La racine mésiale prend tout d’abord une
orientation verticale puis s’incurve distalement à l’apex. La racine distale est quant à elle orientée
distalement et peut parfois même dépasser la limite coronaire distale de la dent (19). Son diamètre
cervical moyen est de 9 mm dans le sens mésio-distal et vestibulo- lingual. La deuxième molaire
mandibulaire possède également 2 racines réunies au niveau d’un tronc radiculaire dans le tiers
cervical puis elles s’individualisent. Cependant, il est fréquent de rencontrer des racines qui se
rejoignent à leur apex ou encore des racines fusionnées sur toute leur hauteur. Les racines des
deuxièmes molaires sont néanmoins plus étroites et orientées plus distalement que les racines des
premières molaires (19). Son diamètre cervical moyen est de 8 mm dans le sens mésio-distal et
vestibulo-lingual.
Tout comme au maxillaire, la mise en place d’un implant en secteur postérieur mandibulaire
immédiatement après avulsion répond aux mêmes impératifs que l’extraction implantation
immédiate en secteur antérieur pour les premières et deuxièmes prémolaires mandibulaires (ce
groupe de dent étant monoradiculé) (24). Cependant, pour les molaires mandibulaires ce protocole
repose sur une cartographie précise de l’alvéole post-extractionnelle par le biais de la classification
de 2013 de Smith et Tarnow (alvéoles de type A, B ou C) (13). A la mandibule, il est néanmoins
important de préciser qu’en présence d’une alvéole de type C, l’engagement apical de l’implant de
3 à 5 mm au-delà de l’alvéole est fréquemment limité par le respect de la distance de sécurité de 2
mm avec le canal mandibulaire. Il convient alors d’avoir recours à un implant de très large
diamètre (7 à 9 mm) afin d’en assurer la stabilité primaire (13).
Le tableau ci-dessous récapitule l’ensemble des critères de choix pour l’implantation immédiate au
maxillaire et à la mandibule :
2
9
Tableau 2 : récapitulatif des critères de choix pour l’implantation immédiate en secteur
postérieur
3
0
2. Comparaison des protocoles chirurgicaux
Pour les patients ayant satisfait aux critères d’inclusion (état de santé général, locorégional et
examen clinique compatible avec la procédure), le praticien va réaliser des modèles d’étude
ainsi que des examens complémentaires qui vont lui permettre de planifier l’intervention. Ces
examens vont mettre en évidence la nature et la localisation des différents éléments anatomiques
précédemment décrits.
3
1
permet de diminuer de manière importante la dose délivrée au patient par rapport à un examen
tomodensitométrique (4 fois moins importante que le scanner pour un examen de haute
résolution et 8 fois moins importante pour un examen standard). Son coût réduit ainsi que la
rapidité d’acquisition en font un examen facilement réalisable en cabinet dentaire. De plus, sa
définition très précise en fait l’examen de choix pour la planification des traitements
implantaires.
Les logiciels spécifiques à la planification implantaire, en plein essor ces dernières années,
utilisent ensuite les images volumiques acquises afin de simuler la position idéale de l’implant
en préopératoire. Cela permet de minimiser le risque d’interférence avec des obstacles
anatomiques éventuels tout en contribuant au pronostic favorable d’une reconstruction
implantoportée. A ce stade les examens complémentaires vont également permettre de
déterminer les dimensions idéales de l’implant. Un guide chirurgical est ensuite réalisé à partir
des modèles d’étude et des données obtenues par les logiciels de planification. Ce guide servira
par la suite au praticien à reproduire en peropératoire le positionnement idéal de l’implant
préalablement déterminé par informatique (25).
2.1.2 Prémédication
3
2
Tableau 3 : recommandations de prescription d'une antibiothérapie prophylactique pour les actes
chirurgicaux en implantologie (26).
Patient
population à haut risque
Actes bucco-dentaires invasifs
générale immunodéprimé d’endocardite
infectieuse
Chirurgie préimplantaire :
R : prescription recommandée.
L’avulsion dentaire est une étape cruciale dans la procédure d’implantation immédiate et doit
impérativement être réalisée de manière atraumatique afin de préserver au maximum les tissus
3
3
parodontaux
La société française d’hygiène hospitalière (SF2H) recommande dans un rapport de 2013 (28)
de réaliser une antisepsie préopératoire systématique en cas d’acte chirurgical invasif. A cet
effet, une méta-analyse de 2010 regroupant sept études randomisées et portant sur 3437 patients
a conclu à une efficacité supérieure de la chlorexidine par rapport à la povidone iodée dans la
prévention des infections du site opératoire (29). Dans un premier temps le patient effectue donc
un bain de bouche à base de digluconate de chlorexidine à 0,12% qui par son action rémanente
permet une diminution durable de la charge bactérienne endobuccale et une réduction des
accidents infectieux postopératoires de 19% à 4,75% (28). Puis une anesthésie locale para-
apicale est réalisée au niveau de la dent à avulser à l’aide d’une solution anesthésique
adrénalinée 1/100 000.
Pour les dents monoradiculées postérieures, l’accès au tissu osseux se fait par décollement d’un
lambeau muco-périosté de pleine épaisseur (9). Une première incision intra-sulculaire est
réalisée à l’aide d’une lame de bistouri n°15 en vestibulaire de la dent à avulser. Puis une
incision de décharge verticale est réalisée en vestibulaire à partir de l’extrémité mésiale de la
première incision, tout en préservant l’intégrité de la papille mésiale. Le lambeau est ensuite
élevé de pleine épaisseur à l’aide d’un décolleur. L’intégrité du lambeau est fondamentale afin
de garantir une cicatrisation optimale et une parfaite adaptation des tissus mous autour des
structures supra-implantaires. La subluxation de la dent est réalisée en introduisant un élévateur
entre la racine et l’os alvéolaire. Enfin, l’avulsion est obtenue au moyen du davier approprié en
réalisant des mouvements de circumduction dans le sens horaire puis antihoraire jusqu’à
l’extraction complète de la dent.
Certains auteurs (30) (31) (32) dans un souci absolu de préservation des tissus parodontaux
préconisent l’emploi de systèmes d’extraction verticale pour l’avulsion des dents
monoradiculées postérieures. En effet, dans le cadre d’une avulsion classique les mouvements
horizontaux effectués par l’opérateur à l’aide de l’élévateur ainsi que les mouvements de
rotation du davier sont susceptibles d’occasionner une distraction et des lésions de l’os
alvéolaire (33). A l’inverse, les systèmes d’extraction verticaux (Benex©, Easy X-TRAC© et
Apex Control©) permettent de réaliser une avulsion minimalement invasive en générant des
forces orientées uniquement en direction coronaire. La première étape de cette procédure
consiste à préparer un trou de forage le long du canal radiculaire à l’aide d’une fraise diamantée
de 1,6 à 1,8 mm de diamètre. Puis une vis auto taraudante est introduite dans le trou de forage
jusqu’à obtenir un ancrage stable dans la dent. Le système va ensuite exercer une force de
3
4
traction le long du grand axe vertical de la dent en s’appuyant sur les dents adjacentes tout en
effectuant un mouvement de rotation ce qui va permettre de désolidariser la dent de son
ligament puis son avulsion (figure 6). Ces dispositifs sont réservés à l’avulsion des dents
monoradiculées et observent un taux de succès de l’ordre de 90% (31).
3
5
Figure 6 : (A) préparation du trou de forage. (B) mise en place de la vis auto-taraudante. (C, D,
E) avulsion à l’aide du système Benex ©. (F) Alvéole post-extractionnelle (32).
Pour l’avulsion des dents pluriradiculées postérieures, il est impératif de réaliser une séparation
radiculaire de première intention (34). Pour ce faire, une amputation coronaire est tout d’abord
effectuée à l’aide d’une fraise chirurgicale en carbure de tungstène. Puis pour les molaires
maxillaires, une première séparation dans le sens mésio-distal permet de séparer les racines
vestibulaires de la racine palatine. Les racines vestibulaires sont ensuite séparées l’une de l’autre
par fraisage dans le sens vestibulo-palatin perpendiculairement au tracé précédent ce qui aboutit
à une séparation dite en « T » (figure 7). Pour les molaires mandibulaires une simple séparation
vestibulo-linguale de part en part est suffisante (13).
3
6
Figure 7 : séparation radiculaire d’une première molaire maxillaire. (A) Situation initiale. (B)
Séparation atraumatique. (C) Alvéole de type C (34).
Il est également important de préciser que lors de cette étape, la fraise ne doit en aucun cas
pénétrer au-delà du tronc radiculaire car tout dommage infligé au septum interdentaire peut
compromettre le futur support osseux de l’implant. Il est donc recommandé d’effectuer une
pénétration contrôlée de la fraise lors de la séparation en préservant une faible hauteur du tronc
radiculaire entre l’extrémité de la fraise et le septum (13). Un élévateur droit est par la suite
introduit dans le tracé de la séparation et en effectuant un faible mouvement de rotation ce
dernier va permettre de terminer la séparation tout en garantissant l’intégrité de l’os alvéolaire.
Chaque racine individualisée est ensuite subluxée à l’aide d’un élévateur puis avulsée.
L’alvéole post-extractionnelle est alors méticuleusement inspectée afin de vérifier l’intégrité des
parois alvéolaires puis la révision alvéolaire est effectuée à l’aide d’une curette.
• Dans le sens mésio-distal la distance minimale entre un implant et une dent doit être de 1,5
mm et la distance minimale entre 2 implants adjacents doit être au minimum de 3 mm
(figure 8). L’angulation de l’implant dans le sens mésio-distal doit respecter la courbe de
Spee afin de permettre une restauration implanto-portée harmonieuse d’un point de vue à
la fois fonctionnel et esthétique.
3
7
mm d’épaisseur de table osseuse en vestibulaire comme en lingual. L’angulation de
l’implant doit être perpendiculaire à la courbe de Wilson et le centre de l’implant doit
faire son émergence en étant aligné avec les fosses centrales des dents adjacentes.
• Dans le sens vertical la distance maximale entre le sommet de l’os alvéolaire et le point
de contact des dents adjacentes doit être de 5 mm afin de préserver la papille
interdentaire. Au maxillaire l’extrémité de l’implant peut être contiguë au sinus
maxillaire mais ne doit en aucun cas le pénétrer. A la mandibule une distance minimum
de 2 mm doit impérativement être respectée entre l’implant et les structures anatomiques
à risque (figure 9).
• Au niveau apical il est admis que pour la mise en place immédiate d’un implant, un
engagement apical de 3 à 5 mm au-delà de l’apex est nécessaire afin d’en assurer la
stabilité primaire, c’est pourquoi la zone au-delà de l’apex doit présenter au minimum
une épaisseur de 5 mm entre les corticales vestibulaire et linguale.
• Pour les dents pluriradiculées, le positionnement tridimensionnel de l’implant doit
également se faire en tirant partie au maximum de l’os alvéolaire intraseptal et selon les
recommandations de la classification de Smith et Tarnow.
3
8
Figure 9 : respect des distances de sécurité avec le pédicule alvéolaire inférieur et le foramen
mentonnier.
Tous ces critères sont appréciés cliniquement par le praticien au moyen d’un compas chirurgical.
L’utilisation du guide chirurgical facilite cette étape du protocole de manière non négligeable en
particulier face à la fréquente complexité du site d’implantation. Une fois l’avulsion terminée,
une fraise boule de 1,5 à 2 mm de diamètre est introduite dans l’alvéole jusqu’à l’apex (ou au
niveau du septum pour les dents pluriradiculées) puis le site d’implantation est marqué en
franchissant la corticale sur 2 à 3 mm à 800 tr/min sous irrigation (36). Puis à l’aide d’un foret
pilote de 2 mm de diamètre l’axe de l’implant est déterminé en forant sur une hauteur de 3 à 4
mm à 800 tr/min sous irrigation, puis le guide de parallélisme est inséré et un contrôle visuel
ainsi qu’un contrôle radiographique permettent de vérifier la bonne orientation de l’implant. Le
site d’implantation est ensuite préparé en passant des forets successifs de diamètre croissant à la
profondeur de la préparation finale, jusqu’à atteindre le dernier foret dont le diamètre correspond
à celui de l’implant (36). La vitesse de rotation dépend ici de la marque de l’implant. En
présence d’un implant de gros diamètre ou en présence d’un os dense, la finition de la
préparation du site implantaire est réalisée par taraudage à l’aide d’un taraud monté sur contre-
angle ou sur clé à cliquet. La pose de l’implant est ensuite réalisée grâce à un porte-implant sur
contre-angle. A nouveau la vitesse de rotation et le couple d’insertion sont fonction des marques
mais varient généralement entre 15 à 30 tr/min et 20 à 35 Ncm. Le serrage peut éventuellement
3
9
être complété manuellement avec une clé à cliquet.
Une fois l’implant mis en place, l’opérateur est tenu d’inspecter avec précision le site opératoire.
Au niveau du support osseux tout espace inférieur à 2 mm entre les bords de l’implant et l’os
alvéolaire ne nécessite pas d’avoir recours à des techniques de comblement osseux. En revanche
tout espace supérieur à 2 mm ainsi que toute fenestration osseuse consécutive à la procédure doit
faire l’objet d’un comblement associé ou non à la pose d’une membrane (9).
Une méta-analyse de 2016 (37) regroupant 17 articles et portant sur un total de 355 patients a
permis de comparer l’efficacité clinique des différents matériaux de comblement osseux en
association avec des membranes. Les résultats ont démontré que lors d’une implantation
immédiate en présence d’un espace entre l’os et l’implant supérieur à 2 mm ou en présence
d’une fenestration osseuse, l’emploi simultané d’un substitut osseux et d’une membrane
permettait une réduction significative de l’importance du défaut osseux par rapport à l’absence
de comblement. Cependant, aucune différence significative entre les différents matériaux testés
n’a été démontrée.
Au niveau de la gestion des tissus mous péri-implantaires, le praticien peut opter pour deux
options différentes : la cicatrisation sous-gingivale ou la cicatrisation trans-gingivale (36).
• La cicatrisation sous-gingivale (figure 10) est indiquée en cas d’implantation associée à des
techniques de comblement avec ou sans membrane et s’effectue en 2 temps
chirurgicaux. Dans un premier temps la partie interne de l’implant est nettoyée et
désinfectée à l’aide de digluconate de chlorexidine 0,12%, puis une vis de fermeture est
introduite dans l’implant et vissée à l’aide d’un tournevis par serrage manuel à 10 Ncm.
Le lambeau mucopériosté est ensuite réajusté afin de recouvrir la totalité du site
opératoire puis suturé de manière parfaitement hermétique par des points simples. Dans
un deuxième temps (généralement 4 mois après l’intervention) une petite incision est
réalisée au sommet de la crête jusqu’au dégagement de la vis de fermeture.
Celle-ci est alors dévissée, la partie interne de l’implant est nettoyée et désinfectée à
nouveau puis un élément secondaire de cicatrisation trans-gingivale est vissé
manuellement dans l’implant et les tissus mous sont réadaptés autour de ce composant.
4
0
• La cicatrisation trans-gingivale (figure 11) permet un conditionnement des tissus mous plus
rapide autour du composant supra-implantaire au cours de la période de cicatrisation et
s’effectue en un seul temps. Au cours de cette étape, une vis de cicatrisation est insérée
d’emblée dans l’implant à l’aide d’un tournevis et serrée manuellement à 10 Ncm après
une désinfection méticuleuse de la partie interne de l’implant. La gencive est ensuite
adaptée et suturée autour de la vis de cicatrisation par des points simples.
Il a également été démontré que lors d’une implantation immédiate et en présence d’un espace
entre l’os alvéolaire et l’implant inférieur à 2 mm aucune différence significative n’a pu être
4
1
mise en évidence entre la cicatrisation sous-gingivale et trans-gingivale aussi bien en terme de
taux de survie des implants, qu’en terme de comportement des tissus mous et durs péri-
implantaires au cours de la cicatrisation. Il est donc préférable en présence d’un espace inférieur
à 2 mm d’opter pour une cicatrisation trans-gingivale moins chronophage, alors qu’en présence
d’un espace supérieur à 2 mm le praticien devra obligatoirement opter pour une cicatrisation
sous-gingivale après comblement (38).
Une fois l’intervention terminée, le praticien réalise un cliché rétro-alvéolaire de l’implant afin
de s’assurer de son bon positionnement, puis une compression à visée hémostatique de la plaie
est réalisée pendant plusieurs minutes à l’aide d’une compresse humide. La prescription
postopératoire est ensuite effectuée :
- respecter une alimentation tiède et molle pendant 2 jours et éviter toute mastication du coté
opéré pendant 1 semaine.
Le délai nécessaire afin d’obtenir une ostéo-intégration complète de l’implant dépend non
4
2
seulement des caractéristiques de surface de l’implant, mais également du type d’os disponible
ainsi que de l’immobilité de l’implant pendant la période de cicatrisation. En cas d’implantation
immédiate en présence d’un os de type 4 (secteur postérieur maxillaire) ou de type 3 (secteur
postérieur mandibulaire), le délai d’ostéo-intégration moyen est de 4 mois. En cas de
régénération osseuse guidée (ROG) associée dans ces mêmes secteurs, le délai d’ostéo-
intégration passe à 6 mois (36). Au terme de cette période, une visite de contrôle permet au
praticien d’objectiver l’ostéo-intégration de l’implant de manière clinique (obtention d’un son
mat à la percussion) et de manière radiographique (cliché rétro-alvéolaire).
La figure ci-dessous (figure 12) résume l’ensemble des recommandations cliniques ainsi que le
protocole d’extraction-implantation immédiate :
4
3
Patient présentant une dent postérieure dont le pronostic est
compromis et candidat au traitement implantaire.
- implantation immédiate contre-indiquée si lyse osseuse importante à la suite d’une fracture radiculaire, d’une
lésion inflammatoire péri-apicale d’origine endodontique ou d’une résorption radiculaire interne ou externe et en
cas de maladie parodontale non stabilisée
- évaluer le biotype gingival : épais (si biotype fin, l’implantation immédiate est contre-indiquée).
- évaluer l’espace mésio-distal au niveau de la dent à avulser (si > 12 mm, implantation immédiate contre-
indiquée)
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4
pour les molaires : Pour les molaires :
-visualisation de l'anatomie dentaire (dimensons et -visualisation de l’anatomie dentaire (dimensions
difficultés éventuelles pour l'avulsion) et difficultés éventuelles pour l’avulsion)
- quantité osseuse : visualisation du type d'alvéole - quantité osseuse : visualisation du type
(A, B ou C) d'alvéolé (A, B ouC)
- si alvéole de type C : nécessite un volume osseux - si alvéole ce type C : nécesste un volume
de 3-5 mm minimum au-delà de l'apex dans le sens osseux de 3-5 mm minimum au-delà de l'apex
vertical et vestibvlo-lingual -qualité osseuse : os de dans le sens vertical et vestibulo-lingual -qualité
type 4 (stabilité primaire plus difficile à obtenir) osseuse : os de type 3 (plus favorable qu'au
maxillaire)
Préméditation ;
___________________________________________V_________________________________________
Phase chirurgicale ;
• Avulsion atraumatique :
- systèmes d'extraction verticale (si possible) pour les dents menoradi culées
- sens mésio-distal : 1,5 mm minimum entre dent et implant, 3 mm minimum entre deux implants,
angulation respectant de la courbe de Spee
- sens vertical : 5 mm maximum entre le sommet de l’os alvéolaire et le point de contact de la dent
adjacente, respect des distances de sécurité avec le sinus maxillaire, le canal alvéolaire inférieur et le
foramen mentonnier
- comblement osseux avec ou sans membrane à espace > 2 mm entre le bord de l’implant et l'os alvéolaire
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5
Figure 12 : recommandations cliniques pour l’extraction-implantation immédiate en secteur
postérieur.
Le diamètre, la position et le nombre des implants doivent être sélectionnés au cas par cas et en
tenant compte de la situation anatomique. Tout comme pour l’implantation immédiate, la
réalisation d’un examen tomographique volumique à faisceau conique ou CBCT constitue
l’examen de choix pour la planification des traitements implantaires différés et permet de
visualiser l’ensemble des éléments anatomiques à considérer en secteur postérieur.
Afin de déterminer la situation topographique, l’orientation axiale et le choix des implants, il est
recommandé d’avoir recours à des logiciels informatiques de planification implantaire et de
procéder à un wax-up du modèle d’étude préalablement réalisé qui pourra ensuite être utilisé
comme base d’un guide de forage personnalisé.
2.2.2 Prémédication
4
6
Les prémédications à respecter en implantation différée sont identiques à celles rencontrées en
implantation immédiate et reposent sur les recommandations émises par l’ANSM dans leur
rapport de 2011 (26) (voir chapitre précédent).
Après que le patient a effectué un bain de bouche à base de digluconate de chlorexidine à 0,12%
une anesthésie locale para-apicale est réalisée au niveau du site d’implantation à l’aide d’une
solution anesthésique adrénalinée 1/100 000.
En implantologie différée, l’accès au tissu osseux se fait par décollement d’un lambeau muco-
périosté de pleine épaisseur, c’est-à-dire incluant à la fois l’épithélium et le tissu conjonctif (36).
Pour ce faire, le praticien va tout d’abord réaliser une incision horizontale crestale à l’aide d’une
lame de bistouri n°15. L’incision est effectuée dans la gencive attachée le long de la région
édentée à partir du sommet de la crête et jusqu’au contact de la lame avec la corticale osseuse.
Puis une incision de décharge, verticale cette fois, est réalisée en vestibulaire à partir de
l’extrémité mésiale de la première incision. En cas d’édentement encastré, l’incision de décharge
débute en intra-sulculaire de la dent mésiale bordant l’édentement puis se poursuit en
vestibulaire en préservant la papille. Le lambeau est ensuite élevé de pleine épaisseur à l’aide
d’un décolleur (36). L’extrémité arrondie du décolleur est insérée dans le trait d’incision avec sa
face plate au contact de l’os et sa face convexe au contact des tissus mous. Puis l’opérateur va
délicatement désolidariser le lambeau ainsi que le périoste de la corticale osseuse jusqu’à
l’élévation complète du lambeau. L’intégrité du lambeau est fondamentale afin de garantir une
cicatrisation optimale et une parfaite adaptation des tissus mous autour des structures supra-
implantaires.
Cependant lorsque la situation clinique le permet, le praticien peut opter pour une technique
chirurgicale sans lambeau (36). Un opercule est alors réalisé au travers des tissus gingivaux, au
niveau du site d’implantation, afin de permettre le forage osseux et la pose de l’implant. Cette
technique présente comme avantage de limiter le traumatisme chirurgical, ainsi que l’œdème
postopératoire et favorise donc une guérison plus rapide. Cependant, elle est réservée aux cas les
plus simples, qui ne requièrent pas l’utilisation de membranes ni de matériaux de comblement,
car l’accès chirurgical ne permet pas d’avoir une vision directe de la morphologie osseuse aux
abords de l’implant ni du volume osseux disponible.
4
7
2.2.4 Positionnement tridimensionnel de l’implant
Seul le respect des distances minimales entre l’implant et les éléments adjacents permet de
concevoir la restauration de telle sorte que les mesures d’hygiène buccale nécessaires puissent
être respectées. De plus, la réponse des tissus mous et durs après implantation est influencée par
la position de l’implant par rapport à la restauration envisagée, c’est pourquoi le positionnement
tridimensionnel de l’implant lors d’une mise en place différée doit respecter les impératifs
suivants (35):
• Dans le sens mésio-distal la distance minimale entre un implant et une dent doit être de
1,5 mm et la distance minimale entre 2 implants adjacents doit être au minimum de 3
mm. L’angulation de l’implant dans le sens mésio-distal doit respecter la courbe de Spee
afin de permettre une restauration implanto-portée harmonieuse d’un point de vue à la
fois fonctionnel et esthétique.
• Dans le sens bucco-lingual il est recommandé d’avoir en secteur postérieur au moins 2
mm d’épaisseur de table osseuse en vestibulaire comme en lingual. L’angulation de
l’implant doit être perpendiculaire à la courbe de Wilson et le centre de l’implant doit
faire son émergence en étant aligné avec les fosses centrales des dents adjacentes.
• Dans le sens vertical la distance maximale entre le sommet de l’os alvéolaire et le point
de contact des dents adjacentes doit être de 5 mm afin de préserver la papille
interdentaire. Au maxillaire l’extrémité de l’implant peut être contiguë au sinus
maxillaire mais ne doit en aucun cas le pénétrer. A la mandibule une distance minimum
de 2 mm doit impérativement être respectée entre l’implant et les structures anatomiques
à risque.
La gestion des tissus durs péri-implantaires lors d’une implantation différée, est identique à celle
décrite pour l’implantation immédiate : tout espace supérieur à 2 mm entre les bords de
l’implant et l’os alvéolaire, ainsi que toute fenestration osseuse consécutive à la procédure doit
faire l’objet d’un comblement associé ou non à la pose d’une membrane (9)
De même, au niveau de la gestion des tissus mous péri-implantaires, le praticien peut opter pour
deux options différentes : la cicatrisation sous-gingivale ou la cicatrisation transgingivale (36).
Ces deux techniques présentent les mêmes indications qu’en implantation immédiate.
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8
Les prescriptions ainsi que les recommandations postopératoires sont identiques à celles
délivrées lors d’une implantation classique.
4
9
3. Analyse comparative des résultats
Une des difficultés pour un clinicien consiste dans le choix du traitement le plus adapté pour le
patient. En implantologie, une analyse précise de la situation clinique en secteur postérieur
permet au praticien de s’orienter vers l’une ou l’autre des deux stratégies : extraction-
implantation immédiate ou implantation différée après cicatrisation complète de l’alvéole.
Cependant, se limiter au seul respect des indications et contre-indications de la procédure est
insuffisant et le praticien doit être en mesure de proposer au patient des options thérapeutiques
éprouvées, dont les résultats à court, moyen et long-termes sont connus. L’implantation
différée demeure largement documentée, le recul clinique sur la technique chirurgicale est
important et son taux de succès prédictible. A l’inverse, l’implantation immédiate en secteur
postérieur est une technique récente et ses résultats n’ont donc pu être étudiés que de manière
plus restreinte. Or, l’implantation immédiate ne peut se concevoir en secteur postérieur que si
elle permet un succès thérapeutique équivalent à celui de l’implantation différée, c’est
pourquoi l’étude des critères de succès en implantologie est nécessaire.
Les critères de succès en implantologie couramment reconnus de nos jours ont à l’origine été
proposés par Alberktsson en 1986 afin d’évaluer cliniquement le degré d’ostéointégration des
implants ainsi que leur taux de survie (39). Ainsi au cours des 30 dernières années, le succès
implantaire a été mesuré par le biais du taux de survie implantaire, la résorption osseuse péri-
implantaire évaluée radiographiquement, le maintien dans le temps de la stabilité prothétique
et l’absence d’infection des tissus mous péri-implantaires (40).
Depuis, de nouveaux paramètres ont été introduits afin d’évaluer le taux de succès en
implantologie notamment au cours du congrès international en implantologie orale ou
consensus de Pise de 2008 (18).
5
0
3.1.1 Au niveau implantaire
3.1.1.1 Mobilité
3.1.1.2 Douleur
La douleur est une composante fortement subjective, et son évaluation lors de la détermination
du taux de succès implantaire exclut d’emblée les cas de névralgies où le mauvais
positionnement de l’implant provoque une effraction des espaces vasculo-nerveux sous-
orbitaires et alvéolaires inférieurs. La douleur ne doit être évaluée qu’après une période de
cicatrisation suffisante en soumettant l’implant à des forces de percussion verticales et
horizontales. La douleur et l’inconfort doivent être jugés comme négatifs par le patient lors de
l’application d’une force de percussion allant jusqu’à 500g sur l’implant et lors de la fonction
masticatoire (41). Le plus souvent, la présence d’une douleur à la mastication est provoquée
par un positionnement incongru de l’élément prothétique supra-implantaire ou par une
pression de celui-ci sur les tissus gingivaux adjacents, mettant ainsi l’implant hors de cause.
Cependant, lorsqu’une douleur implantaire vraie est présente, elle est le plus souvent associée
à une inflammation des tissus parodontaux péri-implantaires ainsi qu’à une mobilité
implantaire (41). Une douleur à la mastication provoquée par l’implant correspond à un échec
53
de la procédure. Une sensibilité persistante à la mastication et provoquée par l’implant
compromet le taux de survie de celui-ci.
La profondeur de sondage est un excellent indicateur de santé parodontal autour d’une dent
naturelle. En revanche, autour d’un implant, la valeur diagnostique de la profondeur de sondage
est limitée. En effet, une augmentation de la profondeur de sondage autour de l’implant au
cours du temps peut indiquer une résorption de l’os alvéolaire sans pour autant signifier une
atteinte de l’état de santé implantaire. Dans leur étude de 1985, Lekholm et Adell (42) ont
démontré que la profondeur de sondage physiologique autour d’un implant est d’environ 4 mm
54
(contre 2 à 3 mm d’espace physiologique autour de la dent). De plus, ils ont montré qu’une
profondeur de sondage de l’ordre de 2 à 6 mm autour d’un implant n’était pas nécessairement
associée avec une résorption osseuse massive et était parfaitement compatible avec le maintien
sur l’arcade d’un implant stable. Le sondage est également opérateur- dépendant et l’angulation
de la sonde ainsi que la force exercée peuvent fausser le diagnostic en provoquant une légère
atteinte des tissus de jonction (42). Néanmoins, le sondage permet d’évaluer la consistance des
tissus mous péri-implantaires ainsi que la présence de saignements ou d’une suppuration qui,
eux, peuvent constituer un indicateur fiable de la santé de l’implant. Dans une étude de 1990,
Becker et al. (43) ont également montré qu’une profondeur de poche supérieure à 7 mm autour
d’un implant entrainait une prolifération plus importante des bactéries anaérobies autour de
celui-ci avec pour conséquence une diminution significative du taux de survie implantaire.
Les complications biologiques correspondent à une atteinte indésirable des tissus de soutien de
l’implant et représentent les principales causes de complications rencontrées à la suite d’une
implantation. La complication la plus fréquemment rencontrée est la mucosite : il s’agit d’une
modification inflammatoire réversible des tissus mous péri-implantaires et sans aucune perte
osseuse. Dans une revue systématique de 2015, Moraschini et al. (41) ont mis en évidence la
présence de mucosite chez 79% des patients étudiés et 50% des implants évalués. Dans ce cas
de figure on observe aucun signe de suppuration, l’aspect rouge brillant des tissus marginaux
n’est pas forcément marqué mais le saignement au sondage est présent. Il n’y a pas de douleur
et l’os n’est pas atteint. Cette inflammation de la muqueuse, si elle n’est pas traitée à temps,
peut par la suite s’étendre à l’os et provoquer une perte osseuse qui est généralement
horizontale. On parle alors de péri-implantite. La péri-implantite correspond à un processus
inflammatoire qui affecte tous les tissus de soutien autour de l’implant et qui conduit à une
perte importante du support osseux. Cette pathologie est provoquée en premier lieu par la
persistance de bactéries dans le sulcus autour de l’implant avec pour conséquence une perte
osseuse marginale. Dans certains cas, un trauma occlusal induit après mise en charge de
l’implant peut également induire une résorption osseuse marginale autour de l’implant. Puis,
lorsque la perte osseuse initiée soit par les bactéries soit par le trauma occlusal entraîne un
approfondissement suffisant de l’espace sulculaire (>7 mm) la concentration en oxygène
diminue au sein du sulcus ce qui favorise la prolifération de bactéries anaérobies et exacerbe le
55
phénomène de résorption (18). On observe alors des signes de suppuration ainsi qu’une
inflammation marquée des tissus gingivaux et un saignement au sondage. La persistance
d’exsudats purulents ou d’un abcès péri-implantaire au-delà de 1 à 2 semaines impose une
révision chirurgicale de l’espace sulculaire afin d’éliminer l’agent causal.
Le tableau suivant représente l’échelle de santé implantaire telle qu’elle est définie par le
consensus de Pise. Il permet au praticien de classer et d’évaluer le niveau de santé de l’implant
en fonction des paramètres cliniques précédemment cités.
56
Tableau 4 : échelle de santé implantaire définie par le consensus de Pise de 2008 (18).
Echelle de santé implantaire Conditions cliniques
Les critères de succès implantaire doivent également prendre en compte le projet prothétique.
En effet, un implant même parfaitement intégré mais mal positionné, le rendant inexploitable
prothétiquement, est un échec. De même, la maintenance prothétique ainsi que l’aspect
esthétique de la restauration concourent au succès de la thérapeutique.
3.1.3.1 Maintenance
57
assurer le succès à long terme des thérapeutiques implantaires. Les deux acteurs
complémentaires de la maintenance implantaires sont le patient et le praticien.
Les complications biologiques affectant les tissus péri-implantaires étant d’origine bactérienne,
la maintenance individuelle repose sur l’aptitude du patient à assurer l’élimination quotidienne
du biofilm au moyen de mesures d’hygiène bucco-dentaire. Le patient doit être formé et
encouragé à l’emploi systématique d’instruments interdentaires au moins deux fois par jour (de
préférence matin et soir) pour le nettoyage des espaces inter proximaux. Il utilisera pour ce faire
des brossettes interdentaires dont le diamètre est adapté ainsi que du fil dentaire. L’utilisation
d’un bain de bouche antiseptique ne doit pas être systématique mais peut s’avérer utile en
présence d’une inflammation gingivale et en cure courte. L’aptitude du patient à assurer la
maintenance implantaire conditionne le succès à long terme de la procédure et doit donc être
évaluée par le praticien au cours des séances de maintenance professionnelle (35).
Tous les patients possédant des restaurations prothétiques implanto-portées doivent bénéficier
d’une maintenance professionnelle personnalisée afin d’assurer la santé à long terme des tissus
de soutien implantaire (35). Au cours de cette séance, le praticien va effectuer un renforcement
de la motivation à l’hygiène bucco-dentaire et va évaluer l’aptitude du patient à assurer son
hygiène à l’aide de l’indice de plaque de Silness et Loe. Un sondage parodontal est également
effectué, le praticien doit rechercher tout signe de suppuration et tout saignement au sondage
sera relevé. L’absence de mobilité implantaire ainsi que l’absence de récession gingivale est
contrôlée. Un examen occlusal est effectué en même temps que le contrôle de la qualité des
points de contacts proximaux. Un test de percussion est réalisé pour écarter tout symptôme
douloureux. Une radiographie rétro-alvéolaire est également effectuée à chaque séance de
maintenance, ainsi qu’un détartrage supra-gingival. Toutes ces données sont collectées et
participent au suivi de l’état de santé implantaire dans le temps (35).
3.1.3.2 Fonction
58
En présence d’une prothèse implanto-portée unitaire postérieure encastrée parmi des dents
naturelles, l’occlusion d’intercuspidie maximale (OIM) est contrôlée à l’aide de papier articulé
de 8 à 10 pm d’épaisseur. Les points de contacts occlusaux doivent alors être absents sur la
prothèse lorsque le patient réalise un serrage léger et ne doivent apparaître que lors d’un serrage
forcé ou lors de la déglutition. En effet, il existe un différentiel de mobilité de l’ordre de 30 pm
entre une dent naturelle et une prothèse implanto-portée. Ce différentiel correspond à la
mobilité desmodontale qui n’est pas présente sur la prothèse implanto-portée. Celle-ci doit donc
être positionnée en sous-occlusion de 30 pm par rapport aux dents naturelles adjacentes (35).
En occlusion dynamique lors des mouvements de propulsion, la prothèse implanto-portée ainsi
que les dents postérieures doivent impérativement être en désocclusion et le guidage antérieur
est effectué par les dents antérieures. Lors des mouvements de latéralité (fonction de groupe ou
fonction canine idéalement) les cuspides de la prothèse ne doivent en aucun cas supporter les
interférences travaillantes ou non travaillantes (35).
Si ces impératifs ne sont pas respectés ni contrôlés, une situation de surcharge occlusale peut
s’installer et compromettre la survie de l’implant. Le praticien doit donc porter une attention
toute particulière aux signes d’alarme suivants :
Toute surcharge occlusale doit être détectée et interceptée à temps lors des séances de
maintenance professionnelle.
3.1.3.3 Esthétique
Un des objectifs de la pose d’un implant est de réaliser une prothèse harmonieuse qui vient
s’intégrer de manière esthétique parmi les dents naturelles. Une multitude de critères
d’évaluation esthétique ont été définis par différents auteurs afin d’évaluer le résultat esthétique
le plus objectivement possible.
59
Le Papilla Index de Jemt aussi appelé PIS (Papilla Index Score), a été mis au point en 1997 et
permet d’évaluer la hauteur et l’aspect de la papille interdentaire (figure 13). Il repose sur
l’utilisation de 3 points et lignes de référence : une ligne passant par les points de contact
interdentaire, une ligne passant par les zéniths gingivaux et une ligne intermédiaire. Le score
obtenu dépend de la hauteur et de l’aspect de la papille par rapport à ces lignes de référence et
est quantifié de 0 à 4 (PIS0, PIS1, PIS2, PIS3 et PIS4). PIS0 traduit l’absence totale de papille,
alors que PIS4 représente une papille hypertrophiée aux contours irréguliers. PIS1 correspond à
une papille occupant moins de la moitié de la hauteur de l’espace interdentaire et PIS2 à une
papille occupant plus de la moitié de cette hauteur. PIS3 correspond à la situation normale et
harmonieuse de la papille.
60
Figure 13 : classification papillaire de Jemt (44).
L’Implant Crown Aesthetic Index (ICAI) de Meijer a été mis au point en 2005. Il utilise les
dents adjacentes et controlatérales comme éléments de référence et repose sur 9 critères
influençant le résultat esthétique (tableau 5). Cet indice fonctionne par pénalité par rapport à la
situation optimale, avec 1 point de pénalité en cas d’écart mineur par rapport à la situation
idéale jusqu’à 5 points de pénalité en cas d’écart majeur. Le total des points de pénalité permet
de juger l’esthétique : 0 esthétique excellente, 1-2 satisfaisante, 3-4 moyenne, 5 insuffisante.
61
Tableau 5 : L’Implant Crown Aesthetic Index (ICAI) de Meijer (44).
Pénalité = 0 Pénalité = 1 Pénalité = 5
Dimension Pas de déviation Léger sur sur contour/sous
mésio-distale contour/sous contour grossier
contour
Position du bord Pas de déviation Léger sur sur contour/sous
Paramètres
libre contour/sous contour grossier
coronnaires
contour
Convexité Pas de déviation Léger sur sur contour/sous
vestibulaire contour/sous contour grossier
contour
Couleur et En harmonie Léger décalage Décalage
translucidité avec la dent avec la dent grossier avec la
adjacente et adjacente et dent adjacente et
controlatérale controlatérale controlatérale
Caractérisations En harmonie Léger décalage Décalage
vestibulaires avec la dent avec la dent grossier avec la
adjacente et adjacente et dent adjacente et
controlatérale controlatérale controlatérale
Position de la Déviation < Déviation >
gencive Pas de déviation 1,5mm 1,5mm
Paramètres
marginale
gingivaux
Position de la Déviation < Déviation >
papille Pas de déviation 1,5mm 1,5mm
interdentaire
Contour de la Léger sur sur contour/sous
gencive Pas de déviation contour/sous contour grossier
marginale contour
Couleur et état En harmonie Léger décalage Décalage
de surface de la avec la dent avec la dent grossier avec la
muqueuse adjacente et adjacente et dent adjacente et
vestibulaire controlatérale controlatérale controlatérale
Le Pink Esthetic Score/White Esthetic Score (PES/WES) a été mis au point en 2009 par Belser.
Chaque variable étudiée est évaluée par un score allant de 0 à 2, 2 étant la situation idéale et 0
la moins bonne, avec pour référence la dent controlatérale naturelle (figure 14). Le PES évalue
5 points au niveau des tissus mous :
1. La papille mésiale
2. La papille distale
3. La courbure de la muqueuse
62
4. La hauteur de la muqueuse
5. La convexité de la racine et la couleur/texture des tissus péri-implantaires
Le score maximal est donc de 10 et le seuil d’acceptation clinique a été fixé à 6 (45).
Le succès d’une technique chirurgicale peut également être mesuré de manière subjective en
prenant en compte les paramètres influençant la perception du patient. La satisfaction du patient
par rapport à la procédure chirurgicale et la réhabilitation fonctionnelle et esthétique, est la
plupart du temps évaluée à l’aide de questionnaires standardisés et validés. Les patients
répondent alors aux questions par l’intermédiaire d’échelle visuelle analogue (EVA) ou
63
d’échelle de type Liekert (46).
Gift et Redford ont élaboré en 1992 le concept de qualité de vie en rapport avec la santé bucco-
dentaire afin de quantifier l’impact de l’état de santé bucco-dentaire sur l’état de santé général
du patient. Pour ce faire, le questionnaire OHIP (Oral Health Impact Profil) a été mis au point.
Il s’agit d’un instrument de mesure permettant d’évaluer l’influence de la santé bucco-dentaire
sur le bien-être fonctionnel, psychologique et social des adultes. Ce questionnaire comprend 49
questions séparées en 7 domaines : les limitations fonctionnelles, la douleur physique,
l’inconfort psychologique, les incapacités physiques, les incapacités psychologiques, les
incapacités sociales ainsi que le handicap. Les patients doivent répondre au questionnaire en
choisissant parmi les réponses : toujours, très souvent, souvent, occasionnellement, rarement ou
jamais. Puis, afin de quantifier les résultats, une valeur entre 1 et 6 est associée à chaque
réponse : jamais=1 et toujours=6. Plus la note globale obtenue est élevée, moins la qualité de
vie en rapport avec la santé bucco-dentaire est bonne (46).
L’apparence satisfaisante d’une restauration prothétique peut être évaluée de manière subjective
par le patient au moyen de l’Orofacial Esthetic Scale (OES). Élaboré par Larsson et al. (47) il
s’agit d’un questionnaire comprenant 8 paramètres évalués par le patient sur une échelle allant
de 1 à 5, avec 1=complètement insatisfait et 5=complètement satisfait. Le score total est donc
noté sur 40 et plus le score est élevé, plus la satisfaction du patient en regard de l’esthétique de
sa prothèse est élevée (47).
64
fortement altérée. Le score total est donc noté sur 40 et plus le score est élevé, plus la fonction
masticatoire est jugée comme insatisfaisante par le patient (48).
Au niveau des différents paramètres implantaires, plusieurs études s’accordent sur les résultats.
Dans une revue systématique et méta-analyse de 2017 (49) compilant 30 études soit un total de
1435 patients et 3049 implants, les auteurs ont comparé les taux de survie et les changements
tissulaires péri-implantaires survenant autour des implants placés de manière immédiate et des
implants placés de manière différée. Sur les 3049 implants étudiés, 1222 ont été placés en
secteur postérieur de manière immédiate et 1026 de manière différée. Parmi les 4 études ayant
évalué la stabilité implantaire et l’absence de mobilité clinique après la période
d’ostéointégration, aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre les deux
procédures (p=0,44). De même, parmi les 11 études ayant évalué la résorption osseuse
marginale péri-implantaire, aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre
implantation immédiate et implantation différée (p=0,32).
Dans une étude rétrospective publiée en 2013 (50), 74 implants placés au niveau des molaires
mandibulaires par extraction-implantation immédiate ont été étudiés entre 2002 et 2008. Tous
les implants ont été évalués cliniquement et radiographiquement au moment de l’implantation,
1 an après l’implantation et à la fin de la période de suivi. À l’issue de la période d’étude, aucun
signe de douleur ni de mobilité n’a été rapporté. Au niveau de la résorption osseuse, une perte
moyenne de 1,76 mm avec une déviation standard de 0,32 mm a été relevée au moment de
l’implantation. La résorption moyenne était de 2,39 ± 0,42 mm à l’issue de la première année
suivant la mise en fonction et à l’évaluation finale la résorption moyenne était de 2,74 ± 0,43
mm. Tous les implants présentaient des conditions cliniques et radiographiques stables et le
taux de succès de la procédure pour cette étude a été de 100%. Aucune perte osseuse
significative n’a pu être mise en évidence entre la première année de mise en fonction et
l’évaluation finale (p>0,05).
65
Dans une étude rétrospective publiée en 2012 et réalisée entre 2006 et 2008 (51), 123 implants
(35 implantations immédiates et 88 différées) ont été placés en secteur molaire maxillaire chez
70 patients. Après 12 mois, les données cliniques et radiographiques ont été compilées et
analysées. La résorption osseuse moyenne 1 an après la mise en charge a été mesurée
radiographiquement à 0,62 mm et aucune différence significative (p=0,16 ; F=0,903) n’a été
mise en évidence entre la résorption moyenne autour des implants mis en place de manière
immédiate (0,56 ± 0,22 mm) et les implants mis en place de manière différée (0,67 ± 0,17 mm).
Sur les 35 implants mis en place selon le protocole d’extraction-implantation immédiate,
seulement 2 implants ont été perdus contre 6 pour la procédure différée portant les taux de
succès respectifs à 94,3% et 93,2%. Un mois après la procédure 1 seul implant placé de manière
immédiate a été rapporté comme étant mobile (il a été déposé puis remplacé) et seulement 3
implants placés de manière différée ont présenté une mobilité clinique au cours de la période
d’ostéo-intégration. Aucun des implants placés de manière immédiate n’a présenté des
symptômes douloureux à la mastication. Un seul implant placé de manière différée a présenté
de tels symptômes.
Enfin, dans une étude rétrospective de 2011 (52) les auteurs ont comparé les résultats entre
implantation immédiate, précoce et différée pour le remplacement des premières molaires.
Entre 2004 et 2009, 47 patients soit un total de 53 implants (20 immédiats, 12 précoces et 21
différés) ont été étudiés au moyen de paramètres cliniques et radiographiques relevés à 3
moments distincts : lors de l’implantation, lors de la pose de la couronne définitive et 1 an après
la pose. Concernant le groupe des patients traités par implantation immédiate, les résultats ont
révélés une résorption osseuse moyenne de 0,90 ± 0,30 mm lors de la pose de la couronne
définitive et de 1,09 ± 0,36 mm 1 an plus tard. Aucune différence significative n’a été mise en
évidence en termes de résorption osseuse entre les 3 groupes (p>0,05). Dans le groupe des
patients traités par implantation immédiate 1 seul implant a été perdu portant le taux de succès
de la procédure à 95%. Sur les 19 implants restants, aucun n’a montré des signes de mobilité ni
de douleur à la mastication. Concernant le groupe des patients traités par implantation différée,
la résorption osseuse moyenne a été mesurée à 0,88 ± 0,20 mm lors de la pose de la couronne
définitive et à 1,00 ± 0,21 mm 1 an plus tard. De plus, aucun implant n’a été perdu dans le
groupe des patients traités par cette procédure portant le taux de succès à 100%. Aucun signe de
mobilité ni de douleur à la mastication n’a été rapporté chez les patients traités par implantation
différée.
66
3.2.2 Au niveau parodontal
Dans la même étude rétrospective réalisée par Annibali et al. en 2011 (52), les paramètres
parodontaux évalués n’ont révélé aucune différence significative entre le groupe des patients
traités par implantation immédiate et le groupe des patients traités par implantation différée
(p>0,05). Pour le premier groupe, la profondeur moyenne de sondage a été mesurée à 2,75 ±
0,04 mm et l’indice de saignement modifié moyen était de 0,45 ± 0,05 s lors de la pose de la
couronne définitive. Un an après, la profondeur de sondage moyenne était de 2,71 ± 0,13 mm et
l’indice de saignement modifié moyen était de 0,43 ± 0,12 s. Pour le deuxième groupe lors de la
pose de la couronne définitive, la profondeur de sondage moyenne était de 2,61 ± 0,17 mm et
l’indice de saignement modifié moyen était de 0,40 ± 0,18 s. Un an plus tard les valeurs
respectives de ces deux indices étaient 2,60 ± 0,10 mm et 0,41 ± 0,14 s. Un seul implant placé
de manière immédiate a présenté des signes de péri-implantite et a dû être déposé. Aucun
implant placé de manière différée n’a présenté de symptômes de péri- implantite. Sur
l’ensemble des autres implants, aucune valeur de profondeur de sondage, ni de saignement au
sondage, associée à un état pathologique n’a été enregistrée.
Dans une étude prospective longitudinale réalisée en 2007 (53), 192 implants ont été placés en
secteur molaire et prémolaire de manière immédiate au sein d’un échantillon de 83 patients. Les
données cliniques et radiographiques ont été collectées pour chaque implant 1 an après la pose,
puis tous les 2 ans pendant 10 ans. Au niveau parodontal, différentes variables ont été relevées
dont l’indice de saignement sulculaire péri-implantaire de Mombelli et la profondeur de
sondage. Concernant le saignement sulculaire au sondage, l’examen initial réalisé 1 an après la
pose de l’implant n’a révélé aucun signe pathologique pour 87% des implants (soit 164
implants). Des résultats similaires ont été observés lors de l’examen final et aucune différence
significative n’a été mise en évidence en matière de saignement ente l’examen final et l’examen
initial (P=0,194 ; test de Wilcoxon). Au niveau de la profondeur de sondage les valeurs
moyennes au moment de l’examen initial et de l’examen final étaient respectivement de 2,70 ±
0,54 mm et de 2,54 ± 0,46 mm. Une diminution significative de la profondeur de sondage a
également été démontrée entre ces deux périodes (P=0,001 ; test de Student). Sur les 192
implants placés, seulement 4 ont présenté des signes de péri-implantite et ont dû être déposés.
Le taux de succès global de la procédure a été évalué à 97,9%.
Dans la revue systématique et méta-analyse de 2017 réalisée par Mello et al. (49) 5 études ont
comparé les valeurs de profondeur de sondage entre implantation immédiate et implantation
67
différée. Ces valeurs variaient de 0,30 ± 0,20 mm à 4,79 ± 0,98 mm pour l’implantation
immediate, et de 0,40 ± 0,37 mm à 4,45 ± 0,96 mm pour l’implantation différée. Aucune
différence significative n’a pu être mise en évidence entre les deux procédures (p=0,94).
Un essai randomisé contrôlé a été réalisé en 2016 (54) afin de comparer les résultats
prothétiques obtenus en fonction de différentes procédures chirurgicales. Sur les 210 patients
inclus dans l’étude, 70 ont été traités par implantation immédiate, 70 par implantation 6
semaines après l’avulsion et 70 par implantation différée. Pour chaque groupe les couronnes
définitives ont été posées 4 mois après l’implantation. Les résultats esthétiques moyens, évalués
par le Pink Esthetic Score (PES), ont été de 12,48/14 pour les patients traités par implantation
immédiate contre 11,71/14 pour les patients traités par implantation différée. Cette différence a
été jugée comme significative (p<0,001 ; test de Kruskal-Wallis).
L’étude rétrospective réalisée par Annibali et al. en 2011 (52) s’est également intéressée à
l’évaluation de paramètres influençant le succès prothétique. Ainsi, le Papilla Index de Jent a
été relevé pour chaque groupe lors de la pose de la couronne provisoire, puis lors de la pose de
la couronne définitive et enfin 1 an après. Les valeurs obtenues ont été respectivement de 2,25
± 0,55 à T1, 2,35 ± 0,48 à T2 et 2,65 ± 0,48 à T3 pour les patients traités par implantation
immédiate, contre 2,04 ± 0,66 à T1, 2,23 ± 0,53 à T2 et 2,38 ± 0,58 à T3 pour les patients
traités par implantation différée.
L’essai randomisé contrôlé réalisé en 2016 par Felice et al. (54) a démontré que l’ensemble des
patients étaient satisfaits à la fois par l’esthétique et le rétablissement de la fonction
masticatoire indépendamment de la procédure chirurgicale (à l’exception d’un patient traité par
implantation immédiate et deux patients traités par implantation différée et pour qui le résultat
esthétique était peu satisfaisant). Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence
au niveau de la satisfaction des patients entre les différents groupes. En revanche en termes
d’esthétique, celle-ci a été jugée comme significativement supérieure par les patients traités par
implantation immédiate.
68
Une étude portant sur 46 patients traités soit par implantation immédiate soit par implantation
différée a été réalisée en 2004 (55). L'objectif de cette étude était de comparer l'expérience
chirurgicale ressentie par les patients, ainsi que la satisfaction esthétique et l’aptitude à la
fonction masticatoire à la suite du remplacement d’une seule dent en fonction de la procédure
chirurgicale choisie. 23 implants ont été placés par implantation immédiate et 23 de manière
différée. Les résultats ont été évalués à l’aide d’un questionnaire soumis aux patients 16 à 18
mois après la pose de la couronne définitive et reposant sur une échelle visuelle analogue
graduée de 0 à 100. De manière générale, la procédure d’implantation immédiate a été ressentie
positive à 96% par les patients contre 90% pour l’implantation différée. Concernant la durée de
la procédure dans son ensemble, l’implantation immédiate a été perçue comme
significativement plus courte que l’implantation différée (p<0,005). L’inconfort, la douleur et le
gonflement à l’issue de la chirurgie pour l’implantation immédiate ont été évalués
respectivement à 74, 85 et 88 sur l’échelle visuelle analogue contre 78, 90 et 91 pour
l’implantation différée. L’aspect esthétique satisfaisant de la couronne a cependant été évalué
comme significativement supérieur pour le groupe des patients traités par implantation
immédiate (96 contre 93 sur l’échelle visuelle analogue avec p<0,005). Concernant l’aptitude à
la mastication, celle-ci a été mesurée à 97 pour l’implantation immédiate contre 95 pour
l’implantation différée. Pour ce paramètre, aucune différence significative entre les 2 groupes
n’a pu être mise en évidence (p>0,05).
Ces résultats corroborent ceux de la littérature qui démontrent de manière générale une
augmentation du taux de satisfaction parmi les patients ayant subi une procédure d’extraction-
implantation immédiate par rapport à l’implantation différée, le principal motif étant la
diminution de la période d’édentement (49) (56) (57) (58) (59).
Les données issues de la littérature témoignent d’un taux de succès élevé pour cette procédure
et dont les résultats sont prédictibles.
En effet, Acocella et al. (60), après avoir réalisé une étude prospective sur 3 ans portant sur la
mise en place de 68 implants immédiats au niveau des premières molaires maxillaires ont
obtenu un taux de succès de 97,9%. Fugazzotto (61) après avoir étudié la mise en place
immédiate de 391 implants dans la région molaire maxillaire, a obtenu après une période de
69
suivi de 6 ans, un taux de survie cumulé de 99,5%. Penarrocha-Diago et al. (62) ont obtenu
après un suivi de 12 mois un taux de succès de 100% pour la mise en place au niveau molaire
de 32 implants par extraction-implantation immédiate. Enfin, Annibali et al. (52) ont obtenu un
taux de succès de 95% pour le remplacement des premières molaires par implantation
immédiate.
70
Conclusion
Il s’agit cependant d’une procédure obéissant à un protocole codifié, aux indications strictes et
s’adressant avant tout aux implantologistes confirmés. En effet, par rapport à la procédure
classique, la complexité du site d’implantation rend la phase chirurgicale plus difficile à
réaliser.
L’implantation immédiate en secteur postérieur est donc une technique innovante mais qui ne
doit être envisagée que dans des situations précises et en se limitant aux cas idéaux, si l’on
veut faire bénéficier le patient des nombreux avantages de cette technique, tout en assurant des
résultats de qualité élevée.
71
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76
Table des matières
77
2.2 Extraction-implantation différée en secteur postérieur : protocole.............................48
2.2.1 Analyse préopératoire et planification implantaire............................................48
2.2.2 Prémédication.....................................................................................................49
2.2.3 Accès au site d’implantation...............................................................................49
2.2.4 Positionnement tridimensionnel de l’implant.....................................................50
2.2.5 Gestion des tissus péri-implantaires...................................................................51
2.2.6 Contrôle postopératoire......................................................................................51
3. Analyse comparative des résultats..................................................................................... 52
3.1 Critères de succès en implantologie............................................................................52
3.1.1 Au niveau implantaire......................................................................................53
3.1.2 Au niveau parodontal.......................................................................................54
3.1.3 Au niveau prothétique......................................................................................57
3.1.4 La satisfaction du patient..................................................................................64
3.2 Résultats : l’extraction-implantation immédiate face à l’extraction-implantation
différée...................................................................................................................................65
3.2.1 Au niveau implantaire......................................................................................65
3.2.2 Au niveau parodontal.......................................................................................67
3.2.3 Au niveau prothétique......................................................................................68
3.2.4 La satisfaction du patient..................................................................................69
3.2.5 Extraction-implantation immédiate : une technique prédictible ?......................70
Conclusion.................................................................................................................................72
Bibliographie.............................................................................................................................73
Table des matières..................................................................................................................... 79
78
OTT Jacques - Extraction-implantation immédiate en secteur postérieur : analyse
comparative des techniques et des résultats
Nancy 2017 ; 80 pages. 14 figures ; 5 tableaux.
Th. : Chir.- Dent. : Nancy 2017
Mots-clefs :
- implantation immédiate
- implantation différée
- secteur postérieur maxillaire
- secteur postérieur mandibulaire
Résumé :
Membres du jury :
Pr. P. AMBROSINI Professeur des Universités Président
Adresse de l’auteur :
Jacques OTT
1, Square d’Oslo
54500 VANDOEUVRE-LES-NANCY
UNIVERSITÉ
DE LORRAINE
Faculté
d'Odontologie
P. Jury : Président : AMBROSINI - Professeur des Universités
D. Juges : JOSEPH - Maître de Conférences des Universités
C. EGLOFF-JURAS- Assistante Hospitalo-Universitaire
N. PAOLI - Assistante Hospitalo-Universitaire
t ayant pour titre : « Extraction-implantation immédiate en secteur postérieur : analyse comparative des techniques et des
ésultats ».
NANCY, le
Le Président de l’Université de Lorraine
Université de Lorraine ■ 24-30 rue Lionnois - BP 60120 - 54003 Nancy Cedex - France Tel : 33.(0)3.83.68.20.00