Pnds Fentes Labiales Etou Palatines-Texte-Novembre 2021
Pnds Fentes Labiales Etou Palatines-Texte-Novembre 2021
Pnds Fentes Labiales Etou Palatines-Texte-Novembre 2021
de Diagnostic et de Soins
(PNDS)
Fentes labiales
et/ou palatines
Texte du PNDS
Novembre 2021
2 Introduction ..................................................................................................................... 8
2.1 Définitions 8
2.1.1 Fente labiale et fente labio-alvéolaire 9
Fente labiale 9
Fente labio-alvéolaire 9
2.1.2 Fente labio-palatine 9
2.1.3 Fente vélo-palatine 10
2.2 Épidémiologie 10
2.2.1 Epidémiologie du groupe des fentes FL, FLA et FLP 11
2.2.2 Epidémiologie du groupe des fentes FV et FVP 11
2.3 Classification 11
2.4 Etiopathogénie 11
3 Diagnostic........................................................................................................................ 12
3.1 Objectifs 12
3.2 Professionnels impliqués 13
3.3 Diagnostic anténatal 13
3.3.1 Modalités du diagnostic anténatal 13
Échographie de dépistage 13
Échographie de référence 14
Prise en charge pluridisciplinaire 15
3.3.2 Distinction entre formes isolées et formes syndromiques 15
Groupe des FL, FLA et FLP 15
Groupe des FV et FVP 16
3.4 Annonce du diagnostic et information du patient 16
3.5 Conseil génétique 17
Liens utiles
Centre de référence coordonnateur Fentes et malformations faciales (MAFACE) :
http://www.maladiesrares-necker.aphp.fr/maface/
Association pour les porteurs de fentes faciales et leurs parents (APFFP) : https://apffp.com/
Ce PNDS peut servir de référence au médecin traitant (médecin désigné par la famille ou le
patient auprès de la caisse d’Assurance Maladie) en concertation avec le médecin
spécialiste, notamment au moment d’établir le protocole de soins conjointement avec le
médecin conseil dans le cas d'une demande d'exonération du ticket modérateur au titre
d'une affection hors liste.
Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques, toutes les comorbidités
ou complications, toutes les particularités thérapeutiques, tous les protocoles de soins
hospitaliers, etc. Il ne peut pas revendiquer l’exhaustivité des conduites de prise en charge
possibles, ni se substituer à la responsabilité individuelle du médecin vis-à-vis de son
patient. Le protocole décrit cependant la prise en charge de référence d’un patient avec une
FL/P. Il doit être mis à jour en fonction des données nouvelles validées.
Le présent PNDS a été élaboré selon la « Méthode d’élaboration d’un protocole national de
diagnostic et de soins pour les maladies rares » publiée par la Haute Autorité de Santé
(HAS) en 2012 (guide méthodologique disponible sur le site de la HAS : www.has-sante.fr).
Un document plus détaillé ayant servi de base à l’élaboration du PNDS et comportant
notamment l’analyse des données bibliographiques identifiées (argumentaire scientifique)
est disponible sur le site internet de la Haute Autorité de Santé et celui de la Filière
TETECOU (https://www.tete-cou.fr/parcours-de-soins/pnds-et-recommandations).
Sa réalisation a bénéficié du soutien financier de la Filière TETECOU et de la Direction
Générale de l’Offre de Soins du Ministère en charge de la santé, dans le cadre d’un appel à
projets dédié.
2 Introduction
2.1 Définitions
Les fentes labiales et/ou palatines (FL/P) constituent un groupe de malformations
comprenant :
• les fentes labiales (FL),
• les fentes labio-alvéolaires (FLA),
• les fentes labio-palatines (FLP),
• les fentes vélo-palatines (FVP).
Ces pathologies se distinguent par leurs atteintes anatomiques et fonctionnelles, leur origine
embryologique (palais primaire et/ou secondaire), leurs caractéristiques épidémiologiques et
leur prise en charge.
Des photographies illustrant quelques formes de FL et FP figurent en annexe 3.
Elles sont le plus souvent isolées, mais peuvent être associées à d’autres anomalies
cliniques ou malformations, ou syndromiques.
Fente labiale
La FL atteint la lèvre supérieure et le seuil de la narine. La fente est paramédiane et se situe
dans l’axe de la crête philtrale de la lèvre et du seuil narinaire. Elle associe une solution de
continuité cutanée, musculaire et muqueuse de la lèvre jusqu'au seuil nasal, ainsi qu'une
déformation de la narine et du septum nasal. Les formes cliniques vont de la simple encoche
labiale à la FL complète avec ouverture du seuil narinaire mais sans atteinte de la gencive
(arcade alvéolaire). La déformation de la narine s’échelonne d’une ptose discrète, une ptose
importante jusqu’à une déformation caractéristique en S. La fente peut être unilatérale ou
bilatérale, et dans ce cas symétrique ou asymétrique.
Fente labio-alvéolaire
La FLA atteint de façon variable la lèvre supérieure, le seuil nasal et l'arcade alvéolaire.
L'anomalie est paramédiane et se situe pour la lèvre dans l’axe de la crête philtrale et du
seuil narinaire, et pour l'arcade alvéolaire dans l’axe de l'incisive latérale supérieure. Elle
associe de façon variable une solution de continuité cutanée, musculaire et muqueuse de la
lèvre, une déformation de la narine et du septum nasal, et une solution de continuité osseuse
pour l'arcade alvéolaire. L'incisive latérale maxillaire correspondante peut présenter des
anomalies de forme, de taille, de nombre (duplication ou agénésie) et de position. Les
formes cliniques vont de la simple encoche labiale à la FL complète avec ouverture du seuil
nasal. La déformation de la narine s’échelonne d’une ptose discrète, une ptose importante
jusqu’à une déformation caractéristique en S. L’atteinte de l’alvéole (arcade maxillaire) va de
la simple encoche à la fente totale de l’arcade alvéolaire jusqu’au canal palatin antérieur
(foramen incisif). La fente peut être unilatérale ou bilatérale, et dans ce cas symétrique ou
asymétrique.
Les formes syndromiques, en particulier la délétion 22q11.1, ont un plus mauvais pronostic
orthophonique qui nécessite des traitements complémentaires chirurgicaux.
2.2 Épidémiologie
Le grand groupe que constitue l’ensemble des FL/P (FL, FLA, FLP et FVP) compte parmi les
malformations faciales les plus fréquentes du fait de leur regroupement en un seul grand
groupe générique.
En Europe, la prévalence de cet ensemble, toutes formes cliniques confondues est d’environ
1/1 000. Il est capital de comprendre que ce sont autant de formes anatomiques,
embryologiques, génétiques, familiales, syndromiques très différentes concernant en
particulier leur étiologie et leur étiopathogénie. Chaque entité anatomo-clinique correspond à
des anomalies de développement très différentes et chaque entité rentre ainsi dans la
définition d’une maladie rare en Europe (prévalence inférieure à 1/2 000).
Les FL/P sont soit isolées, soit associées. Ces dernières comportent des formes
syndromiques, des formes avec anomalies chromosomiques, des formes associées à
d’autres malformations, des formes familiales. Les publications montrent des répartitions
extrêmement variables de toutes ces formes cliniques selon les types de recrutements et le
type d’études, mais aussi selon les origines géographiques et ethniques. La répartition des
formes anatomiques est en moyenne la suivante : FL/FLA : 25 %, FLP : 50 %, FVP : 25 %.
Les FLP, unilatérales (FLPU) et bilatérales (FLPB), représentent 50 % du groupe total des
FL/P. Elles ont une incidence annuelle de 1/2 000 à 1/5 000 naissances. Quatre-vingt à 90 %
des FLP sont unilatérales, 10 à 20 % sont bilatérales.
Les FL, FLA et FLP sont deux fois plus fréquentes chez le garçon et deux fois plus
fréquentes du côté gauche que du côté droit.
Soixante-dix pour cent des FL, FLA et FLP sont des anomalies isolées, non syndromiques.
Trente pour cent sont des formes associées ou syndromiques. Plus de 500 syndromes ont
été décrits dans lesquels la fente est une anomalie parmi d'autres.
Soixante pour cent des FVP sont isolées, 15 % des FVP ont des anomalies
chromosomiques associées et 25 % des FVP sont associées ou syndromiques.
2.3 Classification
Le type de fente peut être défini et classé selon la forme anatomique. Le choix de cette
classification repose sur une analyse anatomo-clinique, plus adaptée que les classifications
proposées dans la littérature :
2.4 Etiopathogénie
L’étiologie des FL/P est complexe avec un large spectre de causes comprenant, entre autres
facteurs, des mutations génétiques, des anomalies chromosomiques, des agents
tératogènes, des déficits nutritionnels et des infections pendant la grossesse. Il est
généralement admis qu’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux est
impliquée.
Des gènes candidats ont été décrits dans plusieurs études comme ayant un rôle dans les
FL/P non syndromiques : IRF6, le locus 8q24, VAX1, MSX1, FOXE1, MYH9, MAFB, ABCA4,
le locus 17q22, BMP4 et FGFR2. Les résultats de méta-analyses récentes utilisant
différentes approches d’étude « gène candidat » (études d’association et de liaison
pangénomiques) confirment également des associations entre les gènes TGFA, CRISPLD2,
MTHFR, BMP4, WNT3, RFC1, le locus 20q12 et le risque de FL/P.
Certains polymorphismes du gène MAFB seraient associés à un risque accru de FL/P. De
plus, des polymorphismes seraient associés à un risque accru de FL/P pour certaines
origines ethniques seulement. Des études complémentaires restent actuellement
nécessaires, au vu du faible niveau de preuves des études existantes et des résultats
contradictoires parfois rapportés.
Des gènes ont été associés plus particulièrement à un type de fente. C’est le cas par
exemple du locus 1p33 et des gènes GRHL3 et SMC2, associés aux FP.
Un nombre important d’études suggère l’interaction de facteurs génétiques et
environnementaux pour modifier le risque de FL/P. Certaines voies de signalisation
métaboliques pourraient avoir un rôle dans le développement des FL/P (ex. pour l’alcool et le
tabac). Des hypothèses expliquant les mécanismes d’action ont été émises mais nécessitent
confirmation par des études intégrant la génétique et les risques environnementaux.
Il peut exister des formes familiales de FL/P. Sur une étude longitudinale norvégienne, parmi
les parents au premier degré, le risque relatif de récidive de la fente était de 32 (intervalle de
confiance à 95 % 24,6 à 40,3) pour toute FL et de 56 (37,2 à 84,8) pour la FP uniquement
(différence P = 0,02). Le risque de fentes chez les enfants de mères et de pères touchés
était similaire. Les risques de récidive étaient également similaires pour les paires parents-
enfants et frères et sœurs. Le risque entre une FL et une FP était de 3,0 (1,3 à 6,7). La
gravité du cas primaire n'était pas liée au risque de récidive.
3 Diagnostic
3.1 Objectifs
Le diagnostic peut être réalisé en période prénatale ou post-natale.
La découverte d’une FL/P est toujours une situation particulièrement éprouvante pour les
parents. Celle-ci peut les plonger dans un profond désarroi. Aussi, un accompagnement
psychologique est souvent proposé dès l’annonce, en complément de la prise en charge
médico-chirurgicale.
Échographie de dépistage
La détection anténatale des FL/P repose sur l’échographie de dépistage. Cet examen est
proposé à titre systématique à toutes les femmes enceintes : il est pris en charge par
l’Assurance Maladie et présente l'avantage d'être à la fois relativement peu coûteux et non
invasif. Il est toutefois opérateur dépendant.
Le contrôle de la lèvre supérieure fait partie des recommandations professionnelles
opposables relatives au contenu de l’échographie de dépistage, établies en 2010 par le
Comité National Technique de l’Echographie de Dépistage et révisées en 2016 par la
Conférence Nationale pour l’Echographie Obstétricale et Fœtale.
Les signes d’appel en faveur d’une fente impliquant la lèvre supérieure sont habituellement
révélés par la coupe nez-bouche : rupture de la continuité de l’arc labial, déformation de
l’orifice narinaire, déviation de la columelle et du septum nasal par étirement (annexe 4).
L’étude du « profil » sur une coupe sagittale de la face, qui fait également partie des items à
contrôler au cours de l’examen de dépistage, peut orienter vers une FL/P. L’observation d’un
bourgeon charnu et/ou osseux est en faveur d’une FL ou fente labio-maxillaire bilatérale ; un
rétrognathisme suggère de manière indirecte la possibilité d’une FP. La coupe sagittale n’est
toutefois pas adaptée pour mettre en évidence un défect du palais secondaire car l’interface
de la base du vomer produit une ligne échogène pouvant en imposer pour la présence d’un
toît osseux supra-lingual.
Échographie de référence
La détection d’une FL/P impose la réalisation secondaire d’une échographie à visée
diagnostique ou de référence dont la vocation est de préciser au mieux la nature de la fente
et de rechercher d’éventuelles malformations associées susceptibles de péjorer le pronostic.
Le protocole de ces examens spécialisés diffère de celui du dépistage systématique.
L’opérateur qui mène cet examen de deuxième intention cherche à décrire, à l’aide de
coupes multiples et sériées, le caractère unilatéral, bilatéral ou médian de la malformation,
l’aspect de la lèvre supérieure, des narines, de la pointe du nez, des alvéoles, de l’arc
maxillaire, du palais osseux et si possible du palais vélaire. La position relative de la langue
et du pogonion sont également des données importantes du bilan local. L’éventualité d’une
fente faciale, de pronostic différent de celui des FL/P, doit être écartée.
Compte-tenu des ombres acoustiques générées par les structures osseuses qui environnent
le palais, la seule voie d’accès échographique informative est un plan transverse trans-
lingual légèrement incliné vers le haut, ce qui implique que la tête fœtale ne soit pas fléchie.
A ces conditions, la FP apparaît comme une rupture de la continuité du palais postérieur,
traduisant la persistance de l’écartement des processus palatins. L’accès au palais vélaire
est difficile, la visualisation d’une luette d’aspect habituel présente une bonne valeur
prédictive négative.
L’échographie 2D permet le plus souvent de répondre à ces objectifs. La solution 3D, qui
repose sur une sommation de plans 2D, ne s’affranchit pas des artéfacts osseux. En
revanche, elle présente l’avantage de pouvoir conserver des volumes à partir desquels il est
possible de reconstruire rétrospectivement différents plans de coupe dans l’espace. Le très
populaire mode « reconstruction de surface », qui produit des images saisissantes de la
face, peut aider à décrire et expliquer l’anomalie mais aussi heurter les familles. Le niveau
d’expérience de l’échographiste au maniement de cette technique est déterminant car
l’exploitation clinique des images 3D dépend directement de la qualité des volumes acquis.
Selon la base de données OMIM (Online Mendelian Inheritance in Man), 679 anomalies
génétiques sont répertoriées pour la clé de recherche « cleft lip and palate », 2 280 pour
« cleft lip or palate » et 1 749 pour « cleft palate ». La possibilité d’une forme syndromique de
FL/P (30 % des FL, FLA, FLP et 40-50 % des FP), ainsi que la diversité des syndromes
décrits, justifient la recherche d’anomalies associées, temps important du bilan de référence.
Il nécessite que l’échographiste connaisse les syndromes ou ensembles polymalformatifs les
plus fréquemment associés à une FL/P. Ce bilan se doit d’être le plus exhaustif possible car
tous les appareils peuvent être impliqués.
Trente pour cent des FL, FLA et FLP sont des formes associées ou syndromiques.
Elles peuvent être associées à différents types de malformations au sein d’un cadre ou hors
cadre syndromique : cardiovasculaires, squelettiques, uro-génitales et rénales, digestives,
système nerveux, des organes des sens et du développement psycho-moteur.
Le syndrome de Van der Woude (1 pour 30 000 naissances) est exemplaire des problèmes
diagnostiques (clinique, phénotype, génotype) et thérapeutiques (hypoplasie osseuse et
tissulaire, agénésies dentaires) et donc de la nécessité d’un travail concerté d’un ensemble
de spécialistes expérimentés et regroupés en un centre unique pour établir les conduites
thérapeutiques. Il associe une FLP (50 %) avec une hypoplasie des tissus mous et osseux
(100 %), des fistules de la lèvre inférieure (88 %), une hypo/oligodontie (100 %). Le pronostic
morphologique et fonctionnel est moins bon que pour une fente isolée, en rapport direct avec
le syndrome et l’hypoplasie tissulaire. Son mode de transmission est autosomique dominant
à forte pénétrance. Les mutations intéressent les gènes IRF6 et GRHL3. Dans l’expérience
du Centre de Référence MAFACE, 11 % des patients porteurs de FLP non syndromique ont
aussi une mutation IRF6 et 4 % une mutation de MSX1, sans syndrome de Van der Woude.
Le pronostic des formes syndromiques est nettement moins bon, en particulier au plan
orthophonique.
Suite au diagnostic anténatal d’une FL/P, il peut être utile de faire en sorte qu'un
néonatologiste ou un pédiatre soit disponible au moment de l'accouchement pour détecter
d'éventuelles difficultés respiratoires ou d'autres anomalies congénitales.
Le moment optimal pour la première évaluation de l'enfant par l'équipe prenant en charge la
FL/P est le début de vie. Il est important que les parents soient informés rapidement de la
présence chez leur enfant d’anomalie(s) congénitale(s). Un pédiatre devrait être impliqué
dans la communication de l’information au cours des premières heures suivant
l’accouchement. Idéalement, les parents devraient être mis en contact avec un membre de
l'équipe multidisciplinaire dans les 24-72 heures suivant la naissance.
Au cours de la période suivant l'accouchement, les problèmes les plus importants que l'on
puisse rencontrer sont les problèmes respiratoires (en particulier pour les enfants affectés
également d’une séquence de Pierre Robin, voir PNDS spécifique) et les difficultés
d'alimentation. Une fois qu'un bébé est né avec une FL/P, il est impératif de s'assurer qu'il
n'y a pas d'autre comorbidité et que l'alimentation est optimisée, que ce soit au sein, avec un
biberon traditionnel ou spécial pour nourrisson avec fente. Des instructions et une assistance
spéciales devraient être fournies aux parents concernant notamment les problèmes
d'alimentation. A l'hôpital, un consultant en lactation ou un orthophoniste peuvent être
consultés pour guider et accompagner les parents. Des conseils seront donnés concernant
l’allaitement maternel au sein et/ou la prise des biberons. Plusieurs types de biberons
peuvent être proposés mais le plus souvent ce sont les biberons à tétines ramollies et débit
réglable qui s’avèrent les plus efficaces.
Consultation chirurgicale
Le moment optimal pour la première évaluation morphologique et alimentaire d'un enfant
présentant une malformation congénitale se situe dans les premiers jours de vie. Les
évaluations ultérieures doivent être programmées à intervalles réguliers. La fréquence et le
contenu spécifique de chacune de ces évaluations sont déterminés par la condition et les
besoins du nourrisson et de la famille. Une surveillance régulière par l'équipe soignante est
recommandée, d'abord pour guider l’alimentation, évaluer la succion-déglutition et la
croissance staturo-pondérale et ensuite pour surveiller les éventuels troubles auditifs, de la
parole et du développement psycho-moteur.
En cas de FLP ou FP, la mise en place d’une orthèse peut être indiquée en cas de difficultés
alimentaires, malgré l’utilisation de tétines adaptées et l’application des conseils prodigués,
ou en présence d’une ulcération vomérienne douloureuse, compromettant l’alimentation.
Une relation continue, depuis la période anténatale jusqu’à la fin de la croissance, entre
l'équipe pluridisciplinaire du centre MAFACE, le patient et sa famille permet un suivi
Soins infirmiers
Les troubles de l'alimentation sont courants dans les premiers jours de la vie et des conseils
spécialisés en matière d'alimentation devraient être fournis.
Un ou plusieurs membres de l'équipe multidisciplinaire - généralement l'infirmière de l'équipe
ou un autre spécialiste de l'alimentation désigné - devraient fournir les services suivants en
fonction des besoins du nourrisson :
- contacter la famille immédiatement après la naissance pour fournir de l’aide pour
l’alimentation et proposer d’autres informations de base en collaboration avec le
médecin de proximité, c’est-à-dire le pédiatre de ville ou le médecin de famille,
- assurer une évaluation hebdomadaire de l'apport nutritionnel et de la prise de poids
au cours du premier mois de vie,
- maintenir le soutien à la famille par des appels téléphoniques, des visites et, le cas
échéant, une orientation vers des services de santé à domicile (HAD),
- renforcer les informations fournies à l'hôpital au moment de la sortie de l’enfant en ce
qui concerne les techniques permettant d’assurer la liberté des voies respiratoires : le
positionnement du nourrisson, et dans les situations où l’enfant présente d’autres
anomalies associées, l'insertion de la sonde nasogastrique, les soins d'une
trachéotomie, la surveillance cardiaque et/ou de l'apnée, quand ces soins sont
indiqués,
- assister la famille dans le suivi des soins otolaryngologiques et/ou audiologiques.
Aider à organiser le dépistage auditif chez le nouveau-né s’il n’a pas été effectué au
moment de la naissance.
5.1 Objectifs
L'étude Eurocleft a identifié 194 protocoles chirurgicaux différents pour la chirurgie primaire
dans plus de 201 centres de prise en charge, mais n'a pas montré qu'un protocole était
supérieur aux autres. La chirurgie primaire de fente doit garantir l'obtention de résultats
optimaux sur le plan esthétique et fonctionnel (développement de la parole), avec des effets
négatifs minimes sur la croissance faciale. Le traitement de la FL/P nécessite un suivi
multidisciplinaire car la chirurgie impacte toute la vie d’un enfant jusqu’à l’âge adulte.
La chirurgie primaire des FL/P doit être réalisée par un chirurgien expérimenté et qualifié,
selon un protocole convenu par l'équipe médicale. D'autres procédures correctives peuvent
être nécessaires pour certains patients dans les années suivantes et doivent également être
effectuées par un chirurgien expérimenté et qualifié selon un protocole convenu par l'équipe.
Pour les chirurgiens traitant de cette question, la lèvre, le nez et la croissance ultérieure
doivent constituer une priorité égale. Ils doivent offrir à l'enfant toutes les possibilités de
réparation pour l'empêcher de souffrir, notamment de troubles psychologiques.
Concernant les FL/P bilatérales, le protocole est le même. Autour de trois mois (FL/A) ou six
mois (FLP), une cheilorhinoplastie primaire bilatérale est réalisée en un temps avec
correction complète de la déformation nasale par élongation simultanée de la columelle. La
surveillance de la bonne coloration du lambellule en postopératoire est indispensable. Un
conformateur narinaire amovible est indispensable pendant les quatre à six premiers mois
postopératoires. Les experts recommandent de permettre la prise en charge par l’Assurance
Maladie des conformateurs narinaires prescrits par les équipes des centres de référence ou
de compétence maladies rares.
La fermeture du voile avec une véloplastie intravélaire de Sommerlad est réalisée dans le
même temps sans toucher au vomer, dont l’intégrité garantit la vascularisation du
prémaxillaire.
Cette intervention n’est pas recommandée en période néonatale ou à un stade très précoce
non seulement en raison des risques anesthésiques, mais également du fait de la fragilité
des structures musculaires du voile et des cartilages du nez, ainsi que du risque de fracture
du prémaxillaire.
Le simple soulèvement des tissus mitoyens de la fente et leur suture en deux plans ne laisse
aucune surface dénudée à l’origine de cicatrices rétractiles par épithélialisation secondaire
qui accompagnent toutes les autres techniques. On préserve ainsi la largeur de la voûte
palatine et donc celle du plancher des fosses nasales. Quand on sait qu’un gain de 1 mm sur
la largeur de la valve nasale multiplie par quatre la puissance du débit d’air qui passe à ce
niveau (Loi de Poiseuille), on comprend l’importance qu’il y a à tenir compte de tous ces
facteurs pour une bonne ventilation nasale.
Si cette fermeture n’est pas possible (dans de rares cas), elle sera complétée ultérieurement
en même temps que la fermeture de la FA vers l’âge de quatre ans.
En cas de FL/P bilatérale, la fente résiduelle du palais osseux qui s’est rétrécie
spontanément est fermée en deux plans sans dénudation osseuse. Les fentes gingivo-
alvéolaires sont laissées ouvertes.
L’étude menée par Dissaux et al. a permis de tester un protocole d'évaluation basé sur une
population uniforme et sur des critères fiables. La réparation du palais en deux temps décrite
par Talmant, y compris par véloplastie intravélaire de Sommerlad, semble combiner deux
résultats positifs : un impact moins négatif sur la croissance maxillaire et un bon
développement de la parole. En revanche, la réparation précoce entre trois et six mois du
palais dur et la fermeture de la FA par greffe périostée dans le même temps étaient
associées à un moins grand nombre de fistules dans la FLP, mais semblaient avoir un
impact négatif sur la croissance maxillaire antéro-postérieure.
La greffe osseuse alvéolaire a été rapportée pour la première fois par Boyne and Sands.
C’est une technique bien établie dans la prise en charge des patients atteints de FLP. Tout
patient présentant une FLP totale doit bénéficier d’une greffe osseuse alvéolaire. Les
preuves suggèrent que la fréquence de la communication oronasale est considérablement
réduite lorsque des greffes sont utilisées. Les greffes osseuses peuvent fournir une matrice
pour l'éruption dentaire et une base pour la formation d'un arc dentaire fermé, en permettant
d’empêcher un effondrement transversal du maxillaire antérieur.
Sur une courte période d’environ trois mois, l'os autogène greffé réintègre totalement la
région. La distinction radiographique entre la limite de la fente et l'os néoformé est alors
difficile. Après une greffe osseuse alvéolaire secondaire, en l'absence d'incisive latérale, la
canine se met habituellement en éruption mésiale vers l'incisive centrale. Si la décision
d'ouvrir l'espace est prise, la distalisation de la canine dans son site natal peut être difficile.
Une fois accomplie, sa position doit être conservée jusqu'à ce que la croissance cesse,
lorsqu'un implant dentaire peut être placé. Pendant ce temps, la greffe peut se résorber au
point où une greffe osseuse de révision est nécessaire avant ou en même temps que la pose
de l’implant.
Plusieurs substituts osseux ont été étudiés dans la littérature : hydroxyapatite, matrice
osseuse déminéralisée (DBM), phosphate β-tricalcique (TCP), phosphate de calcium,
protéine morphogénique osseuse humaine recombinante-2 (rhBMP- 2), et rhBMP7. Les
résultats sont divergents sur le sujet.
6.1 Objectifs
• Organiser une surveillance multidisciplinaire du patient,
• évaluer l’efficacité des interventions,
• dépister les complications, les prendre en charge,
• dispenser une information adaptée et personnalisée aux parents et au patient,
informer sur l’existence d’associations de parents/patients,
• évaluer le retentissement psychologique, familial, scolaire ; proposer un
accompagnement psychologique,
• évaluer et prendre en charge les éventuelles difficultés associées, notamment dans
les formes syndromiques et polymalformatives,
• poursuivre la prise en charge jusqu’à l’âge adulte, organiser la transition.
6.3 Phonation
L’aspect fonctionnel est important, et une communication permanente entre l’orthophoniste,
l’orthodontiste et le chirurgien est capitale pour ne pas laisser des troubles s’installer. Il faut
prévenir les phénomènes compensatoires ainsi que les troubles articulatoires graves par une
prise en charge orthophonique rapprochée. L’indication d’une reprise de véloplastie ou d’une
vélopharyngoplastie sera posée avant l’entrée en cours préparatoire afin de favoriser
l’intégration scolaire de l’enfant.
6.3.1 Orthophonie
Des guidances orthophoniques doivent être mises en place, l’une à partir de 15 mois sous
réserve de la fermeture effective de la fente osseuse, la 2e entre 24 et 36 mois. Un bilan
orthophonique est réalisé à l’âge de 3 ans, associé à une nasométrie. A l’issue de ce bilan, il
est décidé soit de poursuivre les exercices de souffle expliqués lors des guidances, soit de
mettre en place une rééducation par un orthophoniste près du domicile. Un suivi annuel est
ensuite mis en place.
6.3.2 Chirurgie
La chirurgie secondaire doit respecter les règles de prise en charge et de prévention de la
douleur post-opératoire, et notamment peut s’aider de l’anesthésie loco-régionale.
6.3.3 ORL
La perméabilité des voies respiratoires nasales doit être prise en compte lors de la
planification d’opérations de reconstruction nasale ou d’opérations vélopharyngées.
6.4 Audition
Un dépistage auditif à la naissance, comme dans la population générale, est nécessaire à
l’aide d’un test subjectif (otoémissions acoustiques et/ou potentiels évoqués auditifs
automatisés) afin de prendre en charge précocément une éventuelle surdité. La surdité peut
être liée à un syndrome incluant la présence d’une FL ou FVP.
L’insuffisance des muscles vélo-pharyngés associée aux FVP (avant et/ou après la chirurgie
de fermeture de la fente) entraîne une insuffisance tubaire qui majore les risques d’apparition
et de persistance des otites séro-muqueuses (OSM), définies par la présence d’un
épanchement rétro-tympanique persistant plus de trois mois. Environ 90 % des enfants
atteints de FP ont des antécédents d’OSM. Une étude prospective de Flynn et al. suivant
des enfants âgés de un à cinq ans a démontré que la prévalence globale de l'OSM était de
75 % chez les enfants présentant une FP, contre 19 % chez les enfants sans fente.
Il existe plusieurs approches possibles pour la prise en charge de l'OSM chez les enfants
atteints de FVP, approches qui peuvent être divisées en trois grandes catégories : traitement
chirurgical, traitement non chirurgical et traitement combiné.
Le bilan et le suivi otoscopique sont essentiels chez ces enfants afin de surveiller l’apparition
d’une OSM qu’il conviendra de traiter. Cette surveillance devra s’effectuer jusqu’à l’âge
adulte et se poursuivre à l’âge adulte en cas de persistance de pathologie de l’oreille
moyenne.
Il n’existe pas de recommandations françaises ou européennes concernant la prise en
charge de l’OSM et la régularité du suivi auditif chez les enfants suivis pour FVP. Un suivi en
cas de pose d’ATT ou non est primordial. Cependant, plusieurs revues de la littérature et
enquêtes auprès des cliniciens permettent de proposer un schéma de surveillance :
- otoscopie à la recherche d’OSM ou autre otite moyenne chronique une fois par an,
- test auditif adapté à l’âge de l’enfant tous les six à douze mois durant les premières
années de vie.
6.5.1 Orthodontie
Les patients porteurs d’une FL/P doivent être pris en charge et suivis dans un Centre
(MAFACE) et/ou par un professionnel recommandé et travaillant en lien avec l’équipe du
Centre MAFACE.
La prise en charge dentaire et orthodontique s’effectue souvent en collaboration avec les
équipes des Centres Maladies Rares labellisés pour les maladies rares orales et dentaires
(réseau O-Rares), également membres de la Filière TETECOU.
Les patients porteurs d’une FL/P ont une croissance maxillo-faciale perturbée. L’apparition
d’une hypomaxillie en est une conséquence.
Les anomalies dentaires (de nombre, de structure, de forme, de position) sont plus
nombreuses chez ces patients et peuvent compliquer la décision thérapeutique
orthodontique.
Ainsi l'incisive latérale maxillaire (temporaire et permanente) peut être présente ou absente,
ou être dédoublée se situant généralement de part et d’autre de la fente.
Des dents surnuméraires de formes variables peuvent parfois exister dans la zone de la
fente. Lorsqu’elles sont présentes, une imagerie tridimensionnelle par tomodensitométrie à
faisceau conique peut aider à les identifier, à déterminer leur position, leurs relations et les
structures associées.
L’orthodontiste est impliqué dans le traitement des patients porteurs d’une FL/P de la
naissance jusqu’à l’âge adulte. Son implication est fonction de l’établissement des dentures,
temporaire puis permanente, des rapports inter-arcades mais aussi de la croissance maxillo-
faciale des patients et des indications chirurgicales.
Une orthopédie précoce puis une orthodontie « classique » (comportant plusieurs phases
actives) peuvent se succèder en fonction de l’alignement des arcades et des rapports
maxillo-mandibulaires. Lors des mouvements dentaires orthodontiques, il faut veiller à
déplacer les racines dans l’os, l’absence ou l’insuffisance de support parodontal et osseux
rendant le pronostic des dents très réservé.
En période néonatale, l’orthodontiste peut être impliqué dans la pose d'obturateurs palatins
afin de faciliter l’alimentation du nourrisson porteur d’une FL/P.
Une greffe osseuse secondaire peut être réalisée avant l’éruption de la canine permanente
maxillaire avec les mêmes exigences chirurgicales anatomiques.
Après l’éruption des canines et prémolaires, en denture adulte jeune, un traitement
orthodontique est généralement instauré avec pour objectifs thérapeutiques l’alignement des
arcades et l’établissement des relations inter-arcades correctes dans les trois sens de
l’espace (classe I molaire et canine, guide antérieur correct, médianes inter-incisives
maxillaire et mandibulaire alignées, sens transversal et vertical corrigés).
En fonction de la croissance des maxillaires, de leur position, de leurs relations et de la
malocclusion qui en résulte et de l’esthétique faciale, est indiqué soit un traitement
L’existence d’une dysharmonie dento-maxillaire par excès peut poser l’indication d’extraction
de dents permanentes aux deux arcades ; le choix des dents à extraire tiendra compte de
l’état des dents, des agénésies, du site de la dysharmonie dento-maxillaire et des rapports
inter-arcades.
A la fin de chaque phase orthodontique active, il est indispensable de poser une contention
et d’effectuer un suivi à long terme pour maintenir les résultats.
La gestion des anomalies de nombre, par excès ou par défaut, doit être adaptée à la
situation clinique de chaque patient dès le commencement de l’orthodontie et réévaluée
constamment tout au long du traitement. Il n’existe pas de consensus quant à la gestion de
l’agénésie de l’incisive latérale maxillaire permanente. Dans la mesure du possible, l’espace
de cette dent agénésique est préservé. Mais dès lors que l’espace est aménagé, une
prothèse pédiatrique ou provisoire doit être mise en place afin de le maintenir et de rétablir
l’esthétique en attendant la solution définitive. Pour Carmichael et al., il faut éviter un
traitement prothétique à condition que le profil du visage, l'esthétique dentaire et la fonction
ne risquent pas d'être compromis.
Dans tous les cas, les procédures invasives traditionnelles telles que les couronnes et les
bridges doivent être bannies tant que l’enfant est en croissance. Des solutions transitoires,
adaptatives et peu invasives seront privilégiées.
La fermeture orthodontique de l'espace de l’incisive latérale maxillaire et sa substitution par
la canine peuvent être envisagées si un résultat esthétique et fonctionnel raisonnable peut
être attendu. Pour qu'une substitution canine donne un résultat acceptable, des facteurs tels
que le schéma squelettique, les relations occlusales, la taille, la forme et la couleur de la
canine par rapport à l'incisive centrale maxillaire doivent être favorables.
L’orthodontie ne peut être envisagée sans intégrer des soins dentaires (soins dentaires
préventifs, soins dentaires curatifs réparateurs et une gestion des espaces dentés), une
évaluation parodontale avec prise en charge éventuelle de la maladie parodontale ou des
réhabilitations prothétiques pour remplacer les dents absentes.
En fonction de la malocclusion, de la denture temporaire, mixte et/ou permanente et de
l’anomalie faciale, le traitement peut être orthopédique, orthodontique ou chirurgico-
orthodontique. Mais les traitements actifs continus, de la denture mixte précoce à la denture
permanente doivent être évités. La pose de contention après chaque phase active et une
surveillance régulière jusqu’à l’âge adulte s’ensuivent.
Les traitements orthodontiques chez les patients porteurs de FL/P sont soumis à une entente
préalable auprès de la Sécurité Sociale. Mais il n’existe aucune limite de nombres de
semestres de traitement (la demande de prise en charge étant faite pour une année, TO ou
ORT 200), ni d’âge limite pour faire une demande. Cette prise en charge administrative est
spécifique aux patients porteurs de FL/P ; mais le remboursement de l’orthodontie, bien qu’à
100 % mais du montant Sécurité sociale, reste peu important face à son coût financier (voir
« Accompagnement social et médico-social »). Les implants dentaires et prothèses dentaires
en remplacement de l’incisive latérale agénésique ne sont pas remboursés. Les experts
recommandent, en cas de recours exceptionnels à la CPAM, de permettre le remboursement
La spécialité peut faire l’objet d’une prise en charge ou d’un remboursement par l’assurance maladie
dans l’indication hors AMM, à titre dérogatoire et pour une durée limitée, après avis de la HAS, à
condition qu’elle ait fait l’objet au préalable d’une RTU et que son utilisation soit indispensable à
l'amélioration de l'état de santé du patient ou pour éviter sa dégradation3 .
1
Article L. 5121-12-1 du code de la santé publique
2
Article L. 5121-12-1 du code de la santé publique
3
Article L. 162-17-2-1 du code de la sécurité sociale (CSS)
6.6.1 Lèvre
Des besoins chirurgicaux supplémentaires peuvent apparaître lorsque l'enfant grandit et que
la croissance faciale est atteinte. L’enfant ne se préoccupe guère de l’aspect de sa lèvre
avant l’âge scolaire. La correction peut être programmée après la greffe osseuse alvéolaire
réalisée habituellement vers l’âge de 5 ans.
Des techniques de comblement par lipostructure ou par acide hyaluronique ont été
rapportées dans la littérature permettant d’améliorer la trophicité et la souplesse des tissus
labiaux. Ces techniques peuvent être réalisées en pré-chirurgical pour préparer l’enfant ou le
jeune adulte à la modification morphologique ou en complément d’une chirurgie de fin de
croissance.
L’acide hyaluronique à but volumateur sur les séquelles cicatricielles des fentes est utilisé
hors AMM.
6.6.2 Nez
Un nombre important de patients présentant une FL/P ont une insuffisance de croissance du
tiers moyen du visage qui peut ne pas devenir apparente avant la poussée de croissance
pubertaire, moment auquel une dysharmonie faciale grave peut devenir évidente. Des
études sur des sujets adultes ont montré que la chirurgie palatine en bas âge avec
décollement extensifs et zones osseuses laissées dénudées (cruentées) est responsable de
tels problèmes de croissance.
Dans certains cas, l'intervention peut être anticipée dans les premières années de
l'adolescence afin de minimiser les problèmes psychologiques pour le patient en raison d'un
aspect dysharmonieux du visage, mais de nouvelles adaptations chirurgicales sont souvent
nécessaires lorsque la croissance a cessé. Le nez est l’une des dernières structures faciales
à cesser de croître, de sorte que les rhinoplasties possibles sont différées jusqu’à la fin de
l’adolescence.
Selon Nkenke et al., les patients porteurs de FL/P considèrent souvent que leur nez est
esthétiquement insatisfaisant. L’âge moyen des patients qui demandent une chirurgie
correctrice est de 13 ans.
Il faut cependant prêter une grande attention aux reprises effectuées entre 2 et 6 ans, du fait
des risques de traumatismes locaux, particulièrement fréquents et imprévisibles à cet âge.
Dans la programmation des corrections secondaires, les susceptibilités psychologiques
L’objectif du traitement est de rétablir la perméabilité des deux fosses nasales pour que le
patient abandonne ses habitudes de ventilation orale. Cependant, l’obstruction narinaire
laissée par la chirurgie primaire imprime chez ces patients une empreinte corticale difficile à
effacer. De même, la restauration d’une perméabilité nasale est fréquemment décevante
chez ces patients, qui sont devenus des ventilateurs oraux obligatoires après la chirurgie
primaire et le restent après une bonne chirurgie nasale. Malgré une rééducation, les enfants
gardent leurs dysfonctions et leurs adaptations posturales. Rien n’égale la réussite
fonctionnelle de la première opération.
Lorsque la ventilation nasale n’est pas optimale, c’est-à-dire nasale au repos y compris
nocturne, le septum est corrigé et la déformation du cartilage alaire peut être améliorée dès
l’âge de 5-6 ans. La reposition septale très conservatrice est faite par une voie inter-
septocolumellaire du côté opposé à la fente. On peut facilement à cet âge redresser
l’inclinaison du vomer par fracture en bois vert. La fibrose dans la base de la columelle, la
région voisine de l’épine nasale antérieure et le bord antérieur du septum est excisée. Le
cartilage alaire côté fente est disséqué par une incision marginale, et le dôme rétracté en W
dans son périchondre s’arrondit en une courbe régulière dès que le périchondre est
soignement excisé de sa face superficielle. La symétrie des fosses nasales et de la pointe du
nez est maintenue par le même système d’atelles internes et externes en silicone que pour
la reposition primaire du cartilage alaire. Un conformateur narinaire est ensuite mis en place
pour les quatre premiers mois postopératoires.
6.7.1 Prévention
Dès l’éruption des dents temporaires puis permanentes, une prise en charge et un suivi
dentaires réguliers doivent être mis en place. Des dents temporaires saines sont essentielles
au bon déroulement des calendriers orthodontiques et chirurgicaux. Les premiers
appareillages orthodontiques seront fixés sur les dents temporaires.
Les patients porteurs d’une FL/P, ou d’une fente orofaciale, présentent dans la plupart des
cas des anomalies dentaires de position, de nombre, de forme, et/ou de structure.
Sundell et al. ont montré de façon significative que les enfants porteurs de FL/P avaient un
risque accru d’avoir des caries comparativement à des témoins sains ; la qualité de l’hygiène
buccale et le nombre de lactobacilles salivaires en sont les facteurs favorisants. L’hygiène
buccale défectueuse et insuffisante pourrait être liée à la peur de brosser la zone de la fente
(la fente elle-même et autour d’elle) et à une éventuelle perte de souplesse de la lèvre
réparée chirurgicalement. Ainsi, une lèvre épaissie ou un vestibule court favorisent la
stagnation de la plaque dentaire au niveau des incisives. Une fréquence élevée
d’hypoplasies amélaires touchant les dents bordant la fente, ainsi que leur éruption
ectopique, sont des facteurs compliquant le brossage et augmentant le risque de lésions
carieuses.
Les stratégies préventives sont en premier lieu une alimentation non cariogène, un brossage
bi-quotidien fluoré assisté dès l’apparition des premières dents ainsi qu’un suivi régulier tous
les 6 mois. Pour renforcer et protéger l’émail des dents qui peut être hypoplasié, le
pédodontiste peut utiliser des vernis fluorés, des scellements de sillons ou encore des
composites fluides qui amélioreront également l’esthétique.
L’étude menée par Huynh-Ba et al. a noté une hygiène bucco-dentaire perfectible et des
signes marqués d'inflammation gingivale chez tous les sujets présentant une fente labio-
alvéolo-palatine. Le suivi de ces sujets sur une période de 25 ans montre :
- un risque élevé de progression de la maladie parodontale,
- une perte osseuse plus importante au niveau de la fente,
- une perte d’attache des dents adjacentes à la fente.
Une maintenance parodontale est nécessaire.
6.7.2 Réhabilitation
En cours de traitement ou de surveillance, des dents prothétiques provisoires peuvent être
mises en place à l’aide de prothèses pédiatriques scellées sur bagues orthodontiques nues.
Ces prothèses transitoires participent à rétablir un sourire harmonieux, tout en assurant un
maintien de la lèvre supérieure, de l’espace édenté et de la dimension maxillaire
transversale entre les phases orthodontiques actives.
Lorsque les dents (incisives centrales ou latérales voire canines) présentent des anomalies
de forme, de taille et de structure, une réhabilitation esthétique (maquillage esthétique,
7.1 Objectifs
• Organiser une surveillance multidisciplinaire du patient,
• dispenser une information adaptée et personnalisée aux parents tout au long de la
prise en charge (médecin référent),
• évaluer le retentissement psychologique, familial et scolaire et proposer un
accompagnement psychologique,
• poursuivre la prise en charge jusqu’à l’âge adulte et organiser le relais avec la
médecine adulte,
• optimiser la prise en charge de proximité (hôpital, médecin traitant, rééducation,
orthophonie, aide psychologique, MDPH),
• informer de l’existence d’associations de parents, ainsi que de sites Internet et
institutionnels.
Points de vigilance
- Retrait relationnel du nourrisson
- Trouble alimentaire ou forcing alimentaire
- Trouble de l’oralité
- Dépression maternelle
- Désorganisation ou angoisse massive parentale.
D’autre part, entre 4 et 6 ans, certains enfants vont bénéficier d’un premier appareil
orthodontique. D’autres vont bénéficier d’une intervention sur le voile du palais. Pour certains
d’entre eux, qui ont eu des expériences négatives antérieures de douleur, et des troubles de
l’oralité, cette première expérience sera très difficile voire refusée. Une consultation avec un
psychologue sera alors proposée en lien avec l’orthodontiste et le chirurgien afin de
redonner du sens à cet acte de soin (appareillage ou chirurgie) et de calmer les sensations
angoissantes vécues par l’enfant.
Points de vigilance
- Troubles du sommeil persistant après une hospitalisation
- Moqueries
- Enfant n’ayant jamais vu de photos de lui bébé
- Refus d’examen de sa bouche par un enfant, refus des soins lors d’une
hospitalisation, refus des moulages d’étude par l’orthodontiste, refus de l’appareil
orthodontique
- Trouble de l’oralité
- Inhibition majeure ou mutisme extra-familial
- Refus ou angoisse majeure face à la chirurgie
Points de vigilance
- Moqueries
- Difficultés scolaires
- Enfant effacé sur le plan social ou scolaire, ou en refus de tout suivi médico-
chirurgical
- Angoisse exprimée vis-à-vis de la chirurgie.
Points de vigilance
- Moqueries ou harcèlement scolaire
- Problématique dépressive ou défaut de l’image de soi souvent accompagnée
d’isolement social, de phobie ou de désinvestissement scolaire
- Refus de soin ou au contraire demande impérieuse de chirurgie
- Difficulté du patient à se reconnaître ou s’accepter après la chirurgie
- Déscolarisation.
Dans chacun des Centres Maladies Rares du réseau MAFACE, il est essentiel que des
actions d’ETP soient proposées aux patients et à leurs proches, que ce soit sous la forme
d’échanges avec les professionnels, d’ateliers ou de programmes d’ETP, individuellement ou
en groupe. Ces actions sont indissociables du parcours de soins, avec des moments-clés en
fonction de l’âge du patient et de la prise en charge en cours et à venir. L’éducation est
réalisée initialement auprès de l’entourage familial proche, puis du patient lui-même dès que
son âge le permet.
Pour les patients porteurs de FL/P, ces actions éducatives seront réalisées tout au long du
parcours de prise en charge, avec une attention particulière dans les périodes de préparation
des interventions chirurgicales. Elles pourront aborder notamment :
- la malformation, l’anatomie et la physiologie,
- l’origine de la malformation,
- la prise en charge (chirurgies primaires et secondaires, orthopédie dento-faciale,
orthophonie, suivi ORL, …) et sa chronologie,
- la préparation de l’intervention,
- l’alimentation du nourrisson (allaitement, biberon, biberon-cuillère),
- l’hygiène bucco-dentaire,
- la guidance orthophonique,
- l’image de soi et la gestion du regard de l’autre.
Les programmes d’ETP dédiés aux personnes porteuses d’une FL/P, autorisés ou déclarés
aux Agences Régionales de Santé, sont décrits sur le site Internet de la Filière TETECOU
(https://www.tete-cou.fr/parcours-de-soins/education-therapeutique-du-patient-etp) ainsi que
sur celui de l’ETP dans le champ des maladies rares (https://etpmaladiesrares.com).
En novembre 2021, un programme d’ETP est autorisé en France par l’ARS pour les patients
porteurs d’une FL/P ou d’une autre malformation faciale, et est dispensé par l’équipe du
Centre de Référence MAFACE de l’Hôpital Necker : « Éducation thérapeutique pour la
prévention des complications et l'amélioration de la qualité de vie des enfants atteints de
malformations de la face et de la cavité buccale ». D’autres programmes sont en cours
d’élaboration, tel que par exemple le programme « Parcours d'éducation thérapeutique des
enfants porteurs d'une FL/P et de leurs parents » au sein du Centre de Compétence
MAFACE d’Ecully.
Le programme d’ETP « E…change de regard » a été élaboré à l’initiative de l’Association
ANNA et de la Filière AnDDi-Rares, avec la participation de professionnels du Centre de
Référence MAFACE notamment. Il s’agit d’un programme destiné aux enfants ayant une
maladie rare et souffrant du regard des autres, qui les amène à améliorer leur estime de soi
et à faire face aux situations de stigmatisation et au regard de l’autre. Il est en cours de mise
en place dans plusieurs centres MAFACE. Des ateliers d’habileté sociale sur cette
thématique peuvent également être proposés.
Des programmes et actions d’ETP spécifiques peuvent également être proposés aux
patients affectés de certains syndromes (syndrome de Pierre Robin, délétion 22q11.2).
Un travail d’accompagnement est utile dans la transition vers les équipes adultes afin d’éviter
un arrêt de traitement préjudiciable au patient. Les consultations médicales doivent être
adaptées en fonction des demandes et besoins du jeune (consultations sans les parents,
consultations avec le médecin du service pédiatrique et le médecin du service adulte).
Cet accompagnement devrait commencer à l’adolescence afin de préparer le jeune (et sa
famille) en travaillant son autonomie et sa confiance en soi, en étant à l’écoute de ses
besoins et ses souhaits concernant la prise en charge à venir, en l’informant sur le
fonctionnement des structures de soins, les démarches et ses droits, en échangeant sur la
poursuite de ses études et son orientation professionnelle.
Cinq dimensions de la transition dans le champ des maladies rares ont ainsi été définies
concernant les compétences à acquérir par le patient adolescent
(https://www.tete-cou.fr/parcours-de-soins/transition-enfant-adulte) :
- avoir confiance en soi, être soi,
- s’occuper de soi, prendre soin de soi,
- gérer soi-même les contraintes de la vie quotidienne,
- poursuivre son suivi en monde adulte,
- faire des choix.
Les patients adultes recherchent souvent des opinions sur les options possibles pour de
nouveaux traitements ainsi que des conseils sur la révision des procédures effectuées dans
leur enfance et le maintien du travail effectué des années auparavant. Certains patients n’ont
besoin que de conseils ou d’interventions mineures pour obtenir un résultat optimal, alors
que d’autres nécessitent un retraitement complet.
Si un retraitement est prévu, cela engagera probablement un patient adulte dans un plan de
traitement exigeant et prolongé. Une attention sérieuse devra être accordée à la fois au
fardeau des soins et au risque clinique pour les tissus d'un individu maintenant mature. Le
patient et l'équipe clinique doivent accorder une attention particulière au retraitement, et une
analyse approfondie des bénéfices / risques doit être entreprise avant de se lancer dans des
soins complets. Bien que le résultat idéal soit ce que tous souhaitent voir, un compromis
peut être nécessaire lorsque les processus de la maladie ont affecté les tissus orofaciaux ou
lorsqu'un suivi total du plan n'est pas envisageable. Avant de se lancer dans un plan de
traitement multidisciplinaire, il est nécessaire de laisser au patient le temps nécessaire pour
se décider. La consultation avec le psychologue de l'équipe du centre MAFACE et l'utilisation
de simulations, ainsi que des réunions et des discussions avec d'autres patients, seront des
avantages pour le processus décisionnel.
Les transports
https://www.ameli.fr/paris/assure/remboursements/rembourse/frais-transport/frais-transport
Les enfants porteurs de FL/P peuvent bénéficier de prescriptions médicales de transports
pour deux raisons :
- ils bénéficient du 100 %,
- ils viennent consulter dans un centre de référence ou de compétence maladies rares
qui est éloigné géographiquement de leur domicile.
Cependant, le caractère de la FL/P (si elle est isolée) leur permet de se déplacer sans
aucune difficulté. C’est la raison pour laquelle l’utilisation des transports en commun et du
véhicule personnel est à privilégier.
La reconnaissance du handicap
Dans certaines situations, le caractère handicapant de la FL/P isolée peut être reconnu par
les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH).
Constitue un handicap, au sens de la loi du 11 février 2005, « toute limitation d’activité ou
restriction de participation de la vie en société subie dans son environnement par une
personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs
fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou
d’un trouble de santé invalidant ».
Pour bénéficier d’une prestation MDPH (type Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé,
AEEH), le taux d’incapacité doit être supérieur à 50 %. Pour évaluer cette incapacité, la
MDPH utilise le guide barème de 2007 (https://www.cnsa.fr/documentation/CNSA-
Technique-eligibilites-web-2.pdf). Dans un deuxième temps, si le taux d’incapacité est
supérieur à 50 %, la MDPH évalue les besoins à compenser.
Dans le cadre des FL/P isolées, le taux d’incapacité est inférieur à 50 % car les enfants
peuvent accomplir les actes de la vie quotidienne sans entrave (se laver, aller aux toilettes,
manger, se déplacer à l’intérieur, à l’extérieur, etc.).
De manière générale, les frais liés à la prise en charge des FL/P sont bien remboursés par
l’ALD et la mutuelle (hospitalisation, consultations, radiographies, orthophonie, etc.) à
l’exception de l’orthodontie dont les honoraires sont libres et dépassent largement le taux de
remboursement fixé par l’Assurance Maladie. A titre d’exemple, un semestre actif coûte
entre 600 € et 1200 € et est remboursé à hauteur de 215 € par l’assurance maladie.
C’est la raison pour laquelle, le choix de la mutuelle et la garantie « orthodontie » sont très
importantes. Si la mutuelle ne rembourse pas la totalité des frais, la famille, en fonction de
ses ressources, peut solliciter un secours exceptionnel auprès de sa Caisse Régionale
d’Assurance Maladie ou auprès du fond d’action sociale de sa mutuelle. De même, en cas
d’agénésie dentaire, la réhabilitation prothétique définitive par implant et prothèse
supraimplantaire, ainsi que la greffe osseuse préimplantaire, souvent indispensables, restent
à la charge exclusive du patient. Tout comme le traitement orthodontique, il est possible de
solliciter une aide exceptionnelle. Les experts recommandent, en cas de recours
exceptionnels à la CPAM, de permettre le remboursement d’implants dentaires ou de la
prothèse dentaire prescrite par les équipes des centres de référence ou de compétence
maladies rares.
Les équipes des centres MAFACE comprennent, et/ou travaillent en lien, avec tous les
professionnels nécessaires au diagnostic et à la prise en charge : chirurgiens maxillo-
faciaux, plasticiens et/ou infantiles (expérimentés pour la chirurgie primaire, la chirurgie
secondaire : greffe osseuse et chirurgie orthognatique notamment), anesthésistes-
réanimateurs pédiatriques, stomatologistes, orthodontistes, pédodontistes, chirurgiens ORL
et cervico-faciaux, pédiatres, généticiens cliniciens, audiophonologistes, infirmiers,
puéricultrices et auxiliaires de puériculture, orthophonistes, psychologues et/ou
pédopsychiatres, et assistantes sociales. Tous ces professionnels doivent avoir une
expertise reconnue, une expérience pédiatrique et une activité majoritairement dédiée au
diagnostic et à la prise en charge des FL/P. La prise en charge par l’ensemble de ces
professionnels n’est pas requise pour chaque patient mais doit être disponible autant que de
besoin. Les patients pourront avoir certains des aspects de cette prise en charge réalisés au
plus près de leur domicile, mais ils devront être effectués par des professionnels
expérimentés et travaillant en lien avec l’équipe du centre MAFACE.
En tant que centres labellisés du réseau de référence des fentes et malformations faciales,
ces équipes s’engagent notamment à exercer leurs activités de manière concertée et
coordonnée, à proposer la prise en charge optimale décrite dans les recommandations de
bonne pratique françaises, européennes et internationales, et à participer au recueil de
données épidémiologiques en renseignant la Banque Nationale de Données Maladies
Rares.
Lorsque les FL/P sont associées à d’autre malformations ou s’inscrivent dans un syndrome
polymalformatif, les centres du réseau MAFACE travaillent avec les quatre autres réseaux
d’expertise de la Filière TETECOU (Craniosténoses et malformations craniofaciales –
CRANIOST, Malformations ORL rares - MALO, Maladies rares orales et dentaires - O-Rares,
Syndromes de Pierre Robin et troubles de succion-déglutition congénitaux - SPRATON) et
avec les centres labellisés des 22 autres Filières de Santé Maladies Rares.
Assistance sociale
• Mme Béatrice Langellier-Bellevue, Centre de Référence Maladies Rares des fentes et
malformations faciales - site coordonnateur, Hôpital Universitaire Necker-Enfants malades,
AP-HP, Paris (75)
Chirurgie infantile
• Dr Isabelle James, Centre de Compétence Maladies Rares des fentes et malformations
faciales, Clinique Val d’Ouest, Ecully (69)
Filière de Santé Maladies Rares des malformations de la tête, du cou et des dents
(TETECOU)
• Mme Marie Daniel, MSc, chargée de mission
• Mme Myriam de Chalendar, PhD, cheffe de projet
• Mme Sonia Pavan, PhD, chargée de mission de coordination du réseau MAFACE
Génétique clinique
• Dr Bénédicte Demeer, Centre de compétence Maladies Rares des fentes et malformations
faciales, et Centre de référence Maladies Rares des anomalies du développement et
syndromes malformatifs Nord de France, CHU Amiens-Picardie, Amiens (80)
Odontologie pédiatrique
• Pr Muriel de la Dure Molla, Centre de Référence Maladies Rares des maladies rares orales
et dentaires – site constitutif, Hôpital Rothschild, AP-HP, Paris (75)
• Dr Bothild Kverneland, Centre de Référence Maladies Rares des fentes et malformations
faciales - site coordonnateur, Hôpital Universitaire Necker-Enfants malades, AP-HP, Paris
(75)
• Pr Marie-Cécile Manière, Centre de Référence des maladies rares orales et dentaires O-
Rares – site coordonnateur, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (67)
• Dr Ioana Pavlov, Centre de Référence Maladies Rares des fentes et malformations faciales
- site coordonnateur, Hôpital Universitaire Necker-Enfants malades, AP-HP, Paris (75)
• Dr Amélie Reibel, Centre de Référence Maladies Rares des fentes et malformations
faciales - site coordonnateur, Hôpital Universitaire Necker-Enfants malades, AP-HP, Paris
(75)
Orthodontie
• Dr Bruno Grollemund, Centre de compétence Maladies Rares des fentes et malformations
faciales, et Centre de Référence des maladies rares orales et dentaires O-Rares, Hôpitaux
Universitaires de Strasbourg (67)
• Dr Brigitte Vi-Fane, Centre de Référence Maladies Rares des fentes et malformations
faciales - site coordonnateur, Hôpital Universitaire Necker-Enfants malades, AP-HP, Paris
(75)
Orthophonie
• Mme Cécile Chapuis Vandenbogaerde, Centre de Référence Maladies Rares des fentes et
malformations faciales - site coordonnateur, Hôpital Universitaire Necker-Enfants malades,
AP-HP, Paris (75)
Lille
Amiens
Rouen
Caen Reims
Paris
Rennes Nancy
Strasbourg
Tours
Nantes
Besançon
Poitiers
Lyon
Clermont-
Ferrand
Bordeaux
Grenoble
Montpellier
Marseille
Toulouse
Les professionnels prenant en charge les FL/P de France, Belgique, Canada et Suisse sont
regroupés au sein de l’Association Francophone des Fentes Faciales (AFFF).
Au niveau européen, ils s’intègrent dans le réseau européen de référence dédié aux
malformations faciales, craniofaciales, orales, ORL et cervico-faciales (ERN CRANIO).
Pour les personnes porteuses d’une FL/P et leurs familles, une association régionale s’est
constituée, ainsi qu’une association nationale, l’Association pour les Porteurs de Fentes
Faciales et leurs Parents (APFFP).
Les personnes porteuses d’une fente dans le cadre d’un syndrome pourront également
s’adresser à des Associations dédiées.
L’Association ANNA soutient les personnes atteintes d’une particularité corporelle
congénitale et leur propose des outils pour assumer le regard de l’autre.
Le Trèfle
(Equipe de Traitement des Fentes Labio-palatines d'Ecully)
https://www.facebook.com/associationletrefle69/
Association ANNA
(particularité corporelle congénitale et regard de l’autre)
http://www.anna-asso.fr
Les patients et les familles peuvent également échanger et trouver un soutien au moyen des
réseaux sociaux, sur lesquels un certain nombre de groupes privés existent.
(Images M. Althuser)