Pnds Nmdar
Pnds Nmdar
Pnds Nmdar
Décembre 2021
Membre de la
Filière de Santé Maladies Rares du système nerveux central BRAIN-TEAM
PNDS – Encéphalites à anticorps anti-NMDAr
Sommaire
1 Introduction ................................................................................................................... 8
2 Physiopathologie .......................................................................................................... 9
2.1 Mécanismes neurobiologiques 9
2.2 Mécanismes immunologiques 9
2.3 Mécanismes à l’origine de la rupture de tolérance 10
2.3.1 Formes paranéoplasiques 10
2.3.2 Rôles des agents infectieux 10
2.3.3 Facteurs de prédisposition génétiques 10
6 Suivi ............................................................................................................................... 23
6.1 Objectifs 23
6.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) 23
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PNDS – Encéphalites à anticorps anti-NMDAr
Cette maladie touche principalement les femmes jeunes et les adolescentes, qui représentent
deux tiers des patients. La présentation clinique est classiquement stéréotypée avec l'apparition
d'un tableau psychotique aigu avec idées délirantes et agitation. L'anamnèse permet parfois
d'identifier des prodromes infectieux et/ou des céphalées dans les jours précédents.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence des autoanticorps anti-NMDAr dans le liquide
céphalo-rachidien (LCR). Une confirmation par le centre de référence est importante car les tests
commerciaux ont une sensibilité et une spécificité correcte, mais nécessite une habitude
d’interprétation. Il est à noter que des anticorps anti-NMDAr sont retrouvés à titres faibles dans le
sérum chez environ 5 % des sujets sains, sans valeur pathologique et il peut y avoir des patients
négatifs dans le sérum avec une authentique encéphalite à anti-NMDAr. Ce risque de faux positifs
et négatifs par l’analyse du sérum rend l'analyse du LCR indispensable. L’IRM est normale dans
deux tiers des cas, tandis qu'à l'inverse la cytochimie du LCR et l’EEG montrent des anomalies
chez respectivement 80 % et 90 % des patients.
Un tératome est retrouvé chez 40 % des patientes de moins de 45 ans, et chez moins de 10 % des
petites filles de moins de 12 ans. En revanche, chez les patients de plus de 45 ans, qui ne
constituent que 5 % des malades, une tumeur maligne (poumon, sein, testicule, thymus,
lymphome, ou autre) est retrouvée dans environ 20% des cas. Ceci justifie un scanner TAP et un
PET scanner systématiques dans cette population. Si négatif, ce bilan est à recontrôler une fois six
à douze mois plus tard.
La prise en charge médicale initiale nécessite une hospitalisation dans une structure
pluridisciplinaire comportant une unité de réanimation, idéalement d'orientation neurologique.
Le traitement des symptômes psychiatriques doit privilégier les benzodiazépines, qui peuvent
d’ailleurs aider à contrôler les mouvements anormaux et la catatonie. Les neuroleptiques doivent
être évités autant que possible car il existe un risque majoré de syndrome malin aux
neuroleptiques.
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PNDS – Encéphalites à anticorps anti-NMDAr
Le rôle du médecin traitant est en premier lieu d’orienter le patient vers un service hospitalier de
neurologie devant un tableau clinique neuropsychiatrique évocateur. Dans un second temps, à
l’issue de la phase hospitalière et rééducative, le médecin traitant aura pour rôle de favoriser la
réadaptation du patient dans son environnement familial, social et professionnel, et d’assurer un
suivi régulier afin de s’assurer de l’absence de rechute. Il devra être particulièrement attentif à la
possibilité de troubles cognitifs résiduels interférant avec la reprise des activités scolaires ou
professionnelles.
1 Introduction
L’encéphalite à anticorps anti-NMDAr est une maladie auto-immune d'expression
neuropsychiatrique liée à la présence d’anticorps anti-NMDAr (Code ORPHA : 217253).
L’encéphalite à anticorps anti-NMDAr est une maladie rare dont l’incidence est estimée en France
à environ 0.6 cas/million d’habitants/an. Il existe d'importantes variations régionales des taux
d'incidence, suggérant qu'elle est largement sous-diagnostiquée et/ou sous-rapportée. Le Centre
National de Référence français recense en moyenne 40 à 50 nouveaux cas par an, avec un âge
moyen de 22 ans. Plus de 80 % des sujets sont de sexe féminin, et les deux tiers des patients sont
des femmes jeunes ou des adolescentes(1). Vingt pour cent sont des enfants de moins de 12 ans
et seulement 5 % ont plus de 45 ans. La très nette prédominance féminine (81 %) s'estompe dans
la population pédiatrique (61 %) et chez les patients de plus de 45 ans (57 %)(2). La présentation
clinique est similaire dans les différentes ethnies, cependant la fréquence de teratomes associés
semble un peu plus élevée chez les patients d'origine asiatique et afro-américaine que chez les
caucasiens et les hispano-américains(2).
La présentation clinique chez le jeune adulte est classiquement stéréotypée avec
l'apparition d'un tableau psychotique aigu avec idées délirantes et agitation. L'anamnèse permet
parfois d'identifier des prodromes infectieux et/ou des céphalées dans les jours précédents.
L'évolution se fait ensuite en quelques semaines vers l'apparition de crises d'épilepsie
généralisées, de troubles de mémoire, de dyskinésies oro-faciales et segmentaires, et de signes
dysautonomiques. Une prise en charge en réanimation est souvent nécessaire du fait d'un état de
mal, d'une instabilité végétative ou d'une hypoventilation centrale. Des formes plus frustes sont
possibles, limitées par exemple à une bizarrerie comportementale et à des troubles mnésiques.
Les présentations purement psychiatriques sont observées dans moins de 5% de l’ensemble des
cas. Chez l'enfant, la présentation initiale est un peu différente, avec une prépondérance des
crises d’épilepsies focales et des mouvements anormaux, mais la phase d’état est similaire aux
patients adultes. Chez les adultes masculins, la présentation initiale est en général dominée par
les crises temporales internes et moins par les signes psychiatriques.
La mortalité est évaluée à 9% à la phase aigüe en raison des complications
dysautonomiques et de décubitus. Cependant dans la majorité des cas, une fois la phase aiguë
passée, on observe une récupération. Celle-ci est retardée et progressive ; les premiers signes
d’amélioration sont visibles avec une médiane de 3 mois après le début des signes, et la médiane
de guérison est d’un an. Rarement, il peut persister des troubles comportementaux avec
comportement inadapté, érotomanie, hyperphagie et prise de poids. L’impact à long terme sur les
fonctions cognitives reste en fait mal évalué. Une prise en charge rééducative intensive est
indispensable, dont le but est de minimiser les séquelles cognitives et orthophoniques, et de
favoriser la réinsertion sociale, familiale et professionnelle. Les rechutes sont possibles, parfois
plusieurs années après le premier épisode. Le risque de rechutes, estimé à 10 à 12 % dans les
séries historiques, est réduit par l’usage des immunosuppresseurs à la phase initiale.
Il existe deux formes cliniques particulières, rares, qui ne font pas l’objet de ce PNDS : les
formes de chevauchement entre l’encéphalite autoimmune à NMDAR survenant après une
infection virale cérébrale herpétique et les formes survenant chez des patients atteints d’affection
démyélinisante du système nerveux central. Ces formes avec démyélinisation représentent moins
de 5% des encéphalites anti-NMDAR, peuvent être associées à des anticorps anti-AQP4 ou anti-
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MOG et semblent de moins bon pronostic(3). Enfin, les encéphalites auto-immunes post-
herpétiques correspondent à des exacerbations neurologiques à distance d’une encéphalite
herpétique et supposées de mécanisme auto-immun(4). Ces encéphalites post-infectieuses
particulières peuvent s’accompagner d’anticorps anti-NMDAr mais il s’agit sans doute d’une
maladie différente de l’encéphalite anti-NMDAr classique(5).
2 Physiopathologie
2.1 Mécanismes neurobiologiques
L’encéphalite à anti-NMDAr est considérée comme une maladie auto-immune médiée par les auto-
anticorps. Les auto-anticorps ciblent la sous-unité NR1 du récepteur au N-méthyl-D-aspartate
(NMDAr), sur sa portion extra-cellulaire. Il s’agit d’un récepteur membranaire post-synaptique du
système glutamatergique, impliqué dans le phénomène de potentiation à long terme, un
mécanisme majeur de la plasticité synaptique au sein du système nerveux central. De nombreux
travaux expérimentaux basés sur des modèles in vitro ont montré que les anticorps des patients,
en se fixant sur le NMDAR perturbent sa liaison à l'ephrin-B2 récepteur sur le versant post-
synaptique des synapses glutamatergiques. Cette altération perturbe l'adressage à la synapse du
NMDAr et tend à le maintenir dans les régions péri-synaptiques, ce qui provoque son
internalisation. Ainsi chez le rat, l'injection intra-ventriculaire d'anticorps de patients entraîne un
excès de glutamate extracellulaire à l’origine d’une hyperexcitabilité. De plus, l'infusion chronique
de LCR de patients dans les ventricules cérébraux de souris reproduit certains aspects cliniques
de la maladie (troubles de mémoire, perte de l'inhibition pré-pulse considérée comme un
équivalent psychotique, anhédonie), avec sur le plan moléculaire une réduction de l'expression
hippocampique du NMDAR, et sur le plan électrophysiologique une altération de la potentiation à
long terme au sein des hippocampes. Ces effets sont réversibles et s'épuisent une fois que les
animaux ont éliminé les anticorps des patients. L'ensemble de ces travaux montre que la
physiopathologie des encéphalites à anticorps anti-NMDAR repose sur les altérations moléculaires
neuronales directement induites par la fixation des anticorps des patients sur le NMDAr.
Ce PNDS peut servir de référence au médecin traitant (médecin désigné par le patient auprès de
la Caisse d’assurance maladie) en concertation avec le médecin spécialiste notamment au
moment d’établir le protocole de soins conjointement avec le médecin conseil et le patient, dans le
cas d'une demande d'exonération du ticket modérateur au titre d'une affection hors liste.
Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques, toutes les comorbidités ou
complications, toutes les particularités thérapeutiques, tous les protocoles de soins hospitaliers,
etc. Il ne peut pas revendiquer l’exhaustivité des conduites de prise en charge possibles, ni se
substituer à la responsabilité individuelle du médecin vis-à-vis de son patient. Le protocole décrit
cependant la prise en charge de référence d’un patient atteint d’encéphalite auto-immune avec
anticorps anti-NMDA récepteur. Il doit être mis à jour en fonction des données nouvelles validées.
Le présent PNDS a été élaboré selon la « Méthode d’élaboration d’un protocole national de
diagnostic et de soins pour les maladies rares » publiée par la Haute Autorité de Santé en 2012
(guide méthodologique disponible sur le site de la HAS : www.has-sante.fr).
Un document plus détaillé ayant servi de base à l’élaboration du PNDS et comportant notamment
l’analyse des données bibliographiques identifiées (argumentaire scientifique) est disponible sur le
site internet du centre de référence (https://www.chu-lyon.fr/fr/centre-de-reference-des-syndromes-
neurologiques-paraneoplasiques-et-encephalites-auto-immunes) et sur le site internet de la filière
de santé maladies rares BRAIN-TEAM (www.brain-team.fr).
► Prodromes
Dans plus de 70% des cas, les symptômes initiaux sont précédés par des prodromes d'allures
virales (troubles digestifs, syndrome grippal, céphalées)(9).
► Tableau psychiatrique
Les symptômes psychiatriques sont présents chez 95 % des patients(10) et prédominent
typiquement à la phase initiale. Ils sont variés et non spécifiques, les signes les plus
caractéristiques étant la bizarrerie du contact, et des épisodes d'agitation psychomotrice alternant
avec des phases de catatonie. Dans l’étude de Wang et all, parmi les 103 patients ayant
développé une atteinte psychiatrique, 40 % développaient une agressivité, 26 % une dépression,
14 % une catatonie, 24 % une anxiété, 50 % une psychose, 62 % un épisode maniaque, 26 % une
insomnie et 10 % un comportement suicidaire. Les hallucinations complexes, visuelles et auditives
sont également rapportées(12). Il peut exister un tableau délirant, souvent à thématique mystique
et/ou de persécution, très semblable à une bouffée délirante aiguë. Des comportements auto
agressifs (tentative de suicide, mutilations) et hétéro-agressifs peuvent survenir dans ce contexte.
Les patients sont fréquemment pris en charge en psychiatrie au début de la maladie du fait de
cette présentation psychiatrique floride caractérisant la phase initiale.
► Atteinte cognitive
Les troubles cognitifs sont polymorphes et souvent difficiles à mettre en évidence à la phase
initiale compte tenu de l'intrication avec les symptômes psychiatriques. Ils sont par contre au
premier plan pendant la phase de récupération. L’atteinte cognitive est polymorphe, mais
prédominent des troubles de mémoire antérograde et autobiographique dans 74 % des cas, des
troubles du langage dans 79 % des cas, et des troubles visuo-constructifs et praxiques(10). Les
troubles cognitifs sont les symptômes qui persistent le plus longtemps, et sont une raison
fréquente de désinsertion scolaire ou professionnelle.
► Epilepsie
A la phase initiale, 80 % des patients présentent des crises d’épilepsie. Elles sont isolées dans
19% des cas, itératives dans 30% des cas, et responsables d’un état de mal dans 50 % des cas,
qui est réfractaire pour la moitié d’entre eux(13). Les crises sont généralisées à la phase initiale
chez la plupart des patients, sauf chez l’enfant et chez l’homme adulte, où la maladie débute
préférentiellement par des crises focales temporales internes ou motrices. La présence
d’anomalies à l’EEG est un facteur prédictif de la survenue de crises(14), notamment une activité
delta dans les régions frontotemporales. A la phase d’état, il peut exister une intrication entre
crises généralisées et crises focales, dont la sémiologie est extrêmement polymorphe et reste, à
ce jour, mal caractérisée. Malgré cette fréquente activité épileptique initiale, les crises d'épilepsie
tendent à disparaître dès le début de la phase d'amélioration et dans l'immense majorité des cas
les anti-épileptiques peuvent être arrêtés au bout de quelques mois.
► Mouvements anormaux
Ils sont présents chez 90 % des patients, le plus souvent sous la forme de dyskinésies péri-
buccales ou de dyskinésies segmentaires(15). Il est parfois difficile de les distinguer de crises
d’épilepsie ou d’une complication des neuroleptiques.
La triade dystonie, chorée et stéréotypies est particulièrement évocatrice de l’encéphalite à
anticorps anti-NMDAr(16). Chez l'enfant, les mouvements anormaux peuvent être l'unique
symptôme pendant les premières semaines de la maladie. Ils ne doivent pas être confondus avec
des crises motrices focales qui sont un autre mode de présentation fréquent chez l'enfant.
► Dysautonomie
Des modifications du rythme cardiaque et une hypoventilation centrale sont rapportés chez 40 %
des patients, et menacent le pronostic vital(17). Ils sont une indication de transfert urgent en
réanimation. Les crises végétatives sont fréquentes dans les formes sévères, réalisant des
épisodes paroxystiques associant flushs généralisés, tachycardie sinusale et instabilité
tensionnelle.
► Electroencéphalogramme (EEG)
L’électroencéphalogramme (EEG) est pathologique dans 90 % des cas(18). Dans les formes les
plus sévères, en particulier en réanimation, trois patterns d’EEG sont décrits :
Des rythmes rapides dans la bande de fréquence Beta (14-20Hz) (Excessive Beta Activity
ou EBA) chez 71% des patients
Des rythme Extreme Delta Brush (EDB) rapportés chez plus de 50% des patients dans
certaines séries. Ils doivent leur nom à leur ressemblance avec le pattern observé chez les
enfants prématurés, connu comme le complexe « béta-delta » et consiste en une
combinaison presque continue d’activité delta et d’activités rapides ou ondes béta
superposées, le plus souvent symétrique et synchrone, généralement observées dans
toutes les régions du cerveau. Il ne varie pas en fonction des cycles sommeil-éveil ni en
fonction de la stimulation ou du niveau d'éveil(19).
Une activité delta diffuse rythmique (Generalized Rhythmic Delta Activity ou GRDA) chez
50% des patients.
Ces rythmes suivent une apparition chronologique dans l’évolution de la maladie, les EBA
apparaissent en premier en moyenne 10 jours après le début de la maladie suivis par les EDB à
deux semaines environ, puis les GRDA à trois semaines du début. La présence de GRDA est
fortement associée à des mouvements anormaux concomitants(20). Les EDB sont associées à
des crises d’épilepsies et les états de mal épileptiques.
Dans les formes moins sévères, les modifications peuvent se limiter à une simple
désorganisation du tracé, ou à un ralentissement diffus ou focalisé aux régions temporales.
► Imagerie cérébrale
L’IRM cérébrale fait partie des examens indispensables même si elle est normale dans 65 % des
cas(2). En pratique elle permet essentiellement d'écarter des diagnostics différentiels
(encéphalopathie infectieuse, vitaminique, lésion focale, etc.). Elle montre des lésions temporales
internes en hypersignal T2 évocatrices d’encéphalite limbique dans environ un tiers des cas.
La tomodensitométrie par émission de positrons au 14-fluorodeoxyglucose (TEP-FDG), quand elle
est réalisée, peut mettre en évidence un hyper métabolisme fronto temporal et un
hypometabolisme occipito pariétal(21). La valeur diagnostique et pronostique de cet examen n'est
pas documentée.
► Bilan neuropsychologique
Dès la phase post-réanimatoire, et le plus tôt possible dans les formes non réanimatories, une
évaluation des fonctions cognitives doit être réalisée, au minimum par des tests standardisés
(Mini-Mental State Examination, test de Dubois, Batterie Rapide d’Efficience Frontale), au mieux
par un bilan cognitif réalisé par un neuropsychologue.
2- ET au moins 4 symptômes parmi les 6 suivants (le diagnostic peut aussi être fait en
présence de seulement trois des symptômes sus-cité si un tératome est présent) :
a. Troubles psychiatriques ou comportemental
b. Troubles phasiques (manque du mot, diminution des fluences verbales, mutisme)
c. Crises d’épilepsie
d. Mouvements anormaux, dyskinésies, rigidité, dystonie, catatonie
e. Atteinte de la vigilance
f. Dysautonomie ou hyperventilation centrale
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PNDS – Encéphalites à anticorps anti-NMDAr
Le diagnostic peut être fait en présence d’au moins un des symptômes cités et d’anticorps anti-
NMDAr confirmés par deux méthodes (immunohistochimie, cell-based binding assay). Il est
recommandé de ne pas se contenter des tests commerciaux disponibles et de faire confirmer le
résultat par un troisième test (sur cellules transfectées, au centre de référence).
Certains tableaux psychiatriques sévères telles les bouffées délirantes aiguës peuvent être
similaires à la phase initiale de l’encéphalite à anticorps anti-NMDAr(24). Il n’y a bien sûr pas de
signe neurologique associé notamment de crise d’épilepsie, d’atteinte mnésique ou de
dysautonomie, mais ces signes peuvent être discrets au début de l’encéphalite à anti-NMDAr et
masqués par une symptomatologie psychiatrique floride. Devant un tableau psychiatrique, en cas
de doute, de résistance aux neuroleptiques ou de symptômes suggérant une origine organique,
une IRM cérébrale et une ponction lombaire à la recherche d'anticorps anti-NMDAr doivent être
réalisées(25).
4.5.4 Gliomes
Les gliomes temporaux peuvent provoquer une atteinte mnésique associée à des crises
d’épilepsies, pouvant faire évoquer à tort un tableau d’encéphalite limbique(26). L’IRM met en
évidence une lésion temporale en hyper signal FLAIR mais dont les caractéristiques anatomiques,
perfusionelles et spectroscopiques permettent de redresser le diagnostic(27).
favorable, qui représentent la majorité des situations, et les formes rares d’évolution défavorable,
ainsi que les différentes modalités thérapeutiques envisageables.
L’intervention d’un médecin connaissant cette pathologie est recommandée pour fournir
ces informations, pour coordonner la prise en charge entre les différents acteurs médicaux
(médecin traitant, neurologue, réanimateur, radiologue, gynécologue, rééducateur fonctionnel ...)
et paramédicaux (infirmier, psychologue, kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste,
orthoptiste...) et pour orienter le patient dans sa prise en charge. Le centre de référence (Lyon) et
les différents centres de compétence (Paris, Saint-Etienne) peuvent participer à cette activité de
coordination.
syndrome malin, et moins efficaces, que dans les psychoses primaires(8). Par conséquent,
l'utilisation des neuroleptiques doit être évitée autant que possible. Néanmoins, il ne faut pas
hésiter à les utiliser si les troubles du comportement ne sont pas maitrisables autrement. Le
matériel de la chambre doit être adapté pour éviter tout risque de blessure en cas d’agitation. Une
contention physique est parfois requise pour éviter les chutes.
Dans ce cas :
o le patient ou sa personne de confiance doit être informé du caractère hors AMM de la
prescription, « de l’absence d’alternative médicamenteuse appropriée, des risques
encourus et des contraintes et bénéfices susceptibles d’être apportés par le
médicament », des conditions de prise en charge par l’assurance maladie ;
o la mention "Prescription hors autorisation de mise sur le marché” doit figurer sur la
prescription ;
o la prescription doit être motivée dans le dossier médical du patient ;
l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) peut s’appuyer
sur le PNDS pour élaborer une RTU de la spécialité dans l’indication hors AMM, s’il n’existe
pas d’alternative médicamenteuse appropriée2.
Aucun essai randomisé n’a été conduit pour évaluer l’efficacité des traitements
immunomodulateurs dans l’encéphalite auto-immune à anticorps anti-NMDAr. Les études
rétrospectives et les accords d’experts (faible niveau de preuve scientifique, Niveau 4 de l’ANAES)
suggèrent que l’instauration rapide d’un traitement immunomodulateur a un impact positif sur
l’évolution clinique, le pronostic à moyen terme, et le taux de rechute(2,23).
Compte tenu des délais de plusieurs semaines pour obtenir les résultats de la recherche d’auto-
anticorps, la prise en charge thérapeutique doit être débutée dès la suspicion diagnostique si celle-
ci est suffisamment forte (selon les critères établis par Graus et al(23)). Une fois que la positivité
des anticorps confirme le diagnostic, la prise en charge peut être éventuellement renforcée, selon
la situation clinique.
► Corticostéroïdes
Administrés en bolus intraveineux à la dose de 1g/j sur 5 jours, avec un relais per os à la dose de
1mg/kg/jour, ils sont utilisés pour leur effet anti-inflammatoire. Selon l’évolution, la corticothérapie
peut être maintenue quelques semaines à cette dose avant d’entamer une décroissance
progressive en vue d’un arrêt définitif. Les mesures de prévention des complications de la
corticothérapie doivent être mises en place.
► Immunoglobulines Intraveineuses
Il s’agit d’une indication reconnue par l’ANSM depuis mai 2018. L’indication doit faire l’objet d’une
validation par un centre de compétence. Les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) sont
administrées à la dose de 2g/kg pendant trois à cinq jours.
► Plasmaphérèses
Leur efficacité est suggérée par quelques cas isolés et de petites séries(32,33). En pratique, elles
sont utilisées en cas de contre-indication ou d’intolérance aux IgIV, ou en cas de particulière
sévérité, en réanimation. Le nombre de séances est apprécié en fonction de l’évolution du patient.
Certaines équipes et en particulier chez les enfants pratiquent une méthode d'immunoabsorption
visant à éliminer sélectivement les anticorps anti-NMDAr circulants. Cette méthode est
actuellement évaluée dans le cadre de l’essai clinique promu par l’hôpital Necker.
► Rituximab
Le Rituximab est administré par voie intraveineuse, par deux injections d’un gramme à 15 jours
d’intervalle (phase « d’induction »). Une troisième injection à la dose d’un gramme peut être
proposée six mois plus tard (phase « d’entretien ») de préférence après avoir vérifié que les
lymphocytes B CD19+ sont détectables dans le sang périphérique.
Contre-indications :
Hypersensibilité connue à la substance active ou aux protéines d'origine murine
Infections sévères, évolutives
Patients ayant un déficit immunitaire sévère
Insuffisance cardiaque sévère (New York Heart Association (NYHA) Classe IV) ou maladie
cardiaque sévère non contrôlée
Effets indésirables :
Trouble cardiaque
Réaction cutanée
Infections, risque de Leuco encéphalopathie multiple progressive
Tumeurs secondaires
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PNDS – Encéphalites à anticorps anti-NMDAr
Précautions d’emploi :
Surveillance clinique pendant la perfusion
Dosage des leucocytes avant chaque perfusion
► Cyclophosphamide
Le cyclophosphamide est administré par voie intraveineuse à la dose d’un gramme, de façon
mensuelle pour une durée de six mois.
Contre-indications :
Hypersensibilité connue au cyclophosphamide ou à l'un de ses métabolites
En association avec le vaccin contre la fièvre jaune
Insuffisance médullaire sévère
Infection urinaire aiguë, cystite hémorragique préexistante
Femmes en âge de procréer n'utilisant pas de contraception efficace, grossesse,
allaitement
Effets indésirables :
Immunusuppression et infections
Toxicité rénale et urinaire
Cardiotoxicité et toxicité pulmonaire
Tumeurs secondaires associées
Teratogénocité
Précautions d’emploi :
Prévention des cystopathies induites par le cyclophosphamide : hyperhydratation
parentérale lorsqu’elle est possible, pouvant être associée à l’administration de Mesna
(AMM)
Contraception efficace pour les patients des 2 sexes en période d’activité génitale
Préservation de la fertilité
5.6 Rééducation
Plus de 80 % des patients vont retrouver l'ensemble de leurs fonctions neurologiques et cognitives
mais cette récupération est extrêmement lente (18 mois en moyenne)(2). Le bilan et la prise en
charge du handicap du patient doivent avoir lieu tout au long de l’évolution de la maladie. Un
soutien psychologique doit être proposé au patient et à ses proches. Une fois l’état neurologique
stabilisé et les risques de poussées dysautonomiques écartés, un transfert en centre de
rééducation est le plus souvent nécessaire. L’objectif est d’évaluer les déficiences, en particulier
motrices et cognitives, et les limitations d’activité initiales (retentissement en terme d’activités de
vie quotidienne), puis d’en suivre l’évolution. La prise en charge a également pour objectif d’éviter
les complications secondaires liées à une période d’alitement prolongée et d’évaluer les
compétences préservées sur lesquelles vont s’appuyer les approches rééducatives. Les
propositions pluridisciplinaires vont s’adapter à la fatigabilité initiale et au déconditionnement à
l’effort, en tenant compte des difficultés comportementales parfois encore présentes, aux déficits
cognitifs, et aux éléments d’anxiété (lésionnels et/ou réactionnels). Il s’agit d’une prise en charge
complexe, avec des propositions nécessairement sur mesure, s’ajustant progressivement à
l’évolution.
Dans un second temps, ce sont souvent les aspects cognitifs qui vont être au premier plan
des évaluations et prises en charge, qui doivent là encore être pluridisciplinaires
(neuropsychologue, orthophoniste et ergothérapeute). Outre les aspects rééducatifs orientés à
partir des éléments affectés et préservés, l’enjeu de réadaptation se situe au-delà des 18 mois de
suivi et doit tenir compte du contexte individuel du patient. Il existe en effet très souvent dans cette
population jeune un enjeu scolaire, de formation et/ou professionnel majeur. Les techniques de
réadaptation doivent prendre en compte le niveau scolaire et professionnel antérieur des patients.
5.7 Autre
Les associations de personnes malades sont des partenaires incontournables des centres de
référence ou de compétence. Elles jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des familles
par les informations, les aides et le soutien qu’elles apportent. Elles sont aussi une source
d’informations non négligeable et permettent aux patients et à leur entourage de se sentir moins
seuls en leur offrant la possibilité d’échanger avec d’autres personnes se trouvant dans la même
situation de donner des conseils pratiques pour aider les personnes dans leur vie quotidienne.
Elles concourent à renforcer et aider l’accompagnement du patient en collaboration avec les
centres de référence et de compétence. Elles participent aux projets de recherche et peuvent le
cas échéant financer des projets d’interet majeur pour les patients. Les coordonnées des
associations sont données sytématiquement aux familles mais la décision de rentrer en relation
avec une association reste le choix de la famille ou du patient.
6 Suivi
6.1 Objectifs
Les objectifs principaux du suivi sont d’évaluer les comorbidités médicales et sociales, de pallier
aux déficits, de traquer les rechutes, de surveiller l’apparition d’une tumeur ainsi que
l’accompagnement psychologique du patient.
7 Situations particulières
7.1.1 Epidémiologie
L´encéphalite à anticorps anti-NMDAr est la plus fréquente parmi les encéphalites autoimmunes
avec des anticorps anti-neuronaux en France et environ 40% des patients ont moins de 18
ans(1,2). La medianne d´âge est 13-14 ans, mais les enfants de tout âge peuvent en être affectés,
le plus jeune décrit ayant 8 mois(15,38,39). Une légère prédominance féminine a aussi été
rapportée chez l’enfant, mais qui diminue avec l´âge (80% <18 ans, 60% <12 ans)(2,15,39).
On retrouve dans près de 50 % des cas, une phase initiale avec prodromes tels qu’un syndrome
pseudo-grippal : fièvre, rhinorrhée, toux, céphalée, vomissement(15,38,39).
Les premières manifestations des encéphalites à anti-NMDAR chez l’enfant sont différentes de
celles observées chez les adultes, spécialement pour les enfants les plus jeunes (<12 ans). Les
jeunes filles adolescentes ont des tableaux proches des adultes. Chez les enfants de moins de 12
ans, les crises épileptiques et les mouvements anormaux (dystonie, dyskinésie buccofaciale,
choréoathétose) predominent au début de la maladie (60-70%), tandis que des symptomes
psychiatriques (altérations comportementaux, hallucinations, psychose) et cognitives ont été décrit
dans 30-40% des patients et surviennent après quelques jours. Dans le mois qui suit les premiers
symptômes, le tableau clinique se complète pour avoir des troubles similaires à ce qui peut être
observé chez l’adulte notamment les symptômes psychiatriques (>90%) ou cognitifs (>90%), des
troubles du langage (>90%), des crises épileptiques (80%), des troubles de la vigilance (60%), et
des altération du cycle veille sommeil (60%). Néanmoins, à la phase d’état, les enfants de moins
de 12 ans présentent toujours plus souvent des mouvements anormaux (80%) et plus rarement
des dysautonomies (20%) alors que ces dyautonomies sont observées chez 60% des adolescents.
Dans environ 50% des cas, les patients pédiatriques nécessitent une hospitalisation en
réanimation. Cette fréquence est inférieure à ce qui est observé chez les adultes, probablement
liée au fait que l´hypoventilation centrale est également plus rare chez les enfants (10 à 30%
seulement)(2,15,38,39).
7.1.3 Etiologie
Chez les enfants et adolescents, une tumeur est beaucoup plus rarement retrouvée. Il s´agit
exclusivement de tératomes ovariens chez les filles dont la fréquence varie avec l´âge, (6% chez
les filles de moins de 12 ans et jusqu`à 18 % chez les adolescentes de 12 à 18 ans(2,38).
Chez l’enfant, les diagnostics différentiels qui doivent être éliminés en priorité sont :
L’intoxication aux drogues et stupéfiants pouvant mimer des troubles de la conscience
associés à des troubles neuropsychiatriques. Le diagnostic se fait sur l’anamnèse et la
réversibilité des symptômes.
L’encéphalite d’origine infectieuse souvent mais pas toujours associée à une méningite et
identifiable par l’analyse du LCR (Enterovirus, virus HHV-6 parechovirus, arbovirus). Le
les encéphalites à anticorps anti-MOG fréquents chez l’enfant et qui peuvent se présenter
avec un tableau encéphalitique.
Une prise en charge multidisciplinaire est nécessaire. L’équipe prenant en charge le patient doit
connaître la maladie. Plusieurs spécialistes seront sollicités selon la phase de la prise en charge :
neuropédiatre, réanimateur, psychiatre, cardiologue, spécialiste de médecine physique et
rééducation, nutritionniste. Durant l’évolution, l’apparition de troubles sévères de la conscience
avec nécessité de protection des voies aériennes, de signes de dysautonomie (hypoventilation,
d’arythmie cardiaque, instabilité hémodynamique) ou d’état de mal dystonique ou hyperkinétique
Centre de Référence des syndromes neurologiques paranéoplasiques et encéphalites auto-immunes
Décembre 2021
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PNDS – Encéphalites à anticorps anti-NMDAr
doit faire indiquer une prise en charge en soins intensifs ou en réanimation avec des soins
spécifiques adaptés. Une trachéotomie (en cas de ventilation prolongée) ou une gastrostomie
peuvent parfois être nécessaires.
► Catatonie
L’utilisation de benzodiazépine peut être une bonne alternative. Il faut noter que les anti-
psychotiques (notamment rispéridone ou halopéridol) ont été rapportés à plusieurs reprises
comme mal tolérés (majoration des dystonies, syndrome malin aux neuroleptiques).
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Décembre 2021
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PNDS – Encéphalites à anticorps anti-NMDAr
Le traitement de 2ème ligne est rapidement mis en place afin d’améliorer à la fois la phase initiale
de la maladie mais aussi afin de réduire le risque de récidive(2,45). Plusieurs traitements sont
proposés et les plus fréquents sont le rituximab et le cyclophosphamide. D’autres thérapeutiques
telles que les injections intrathéchales de methotrexate-depomedrol ont aussi été utilisées avec
une certaine efficacité chez l’enfant bien que leur utilisation soit moindre par rapport aux 2
précédentes(46). Des thérapeutiques telles que le bortezomib ou le tocilizumab peuvent être
maintenant utilisées en 3ème ligne après discussion auprès des centres de référence chez l’enfant.
► Rituximab
Plusieurs études rétrospectives ont suggéré l’efficacité du Rituximab à la phase initiale, surtout si il
est utilisé de façon précoce, sur le pronostic fonctionnel mais aussi sur la réduction du risque de
récidive(2,39,45,47,48). Il existe plusieurs schémas thérapeutiques et celui utilisé le plus
fréquemment consiste en 2 perfusions à 15 jours d’intervalle de 375mg/m2 à J1 et J15. Des
immunoglobulines post-injection en supplémentation peut être proposé à 1g/kg pendant 2 jours IV
après la 2ème dose et de façon mensuelle si l’enfant est en hypogammaglobulinémie. Une
antibioprophylaxie par Bactrim peut être discutée chez les patients à « haut risque » (plusieurs
immunosuppresseurs associés (notamment cyclophosphamide), hypogammaglobulinémie…).
► Cyclophosphamide
Initialement, le cyclophasmide est une chimiothérapie qui est maintenant utilisée dans les
pathologies systémiques ou neurologiques dysimmunitaires. Il peut être proposé une cure
mensuelle 750 mg/m2 mensuelle pendant au minimum 6 mois avec une évaluation clinique à 3
mois. Ce traitement est de moins en moins utilisé chez l’enfant mais peut être une alternative dans
certaines formes résistantes.
► Methotrexate-depomedrol intrathécal
Chez les enfants ayant une forme particulièrement sévère et réfractaire, l’injection intrathéchale de
dépomédrol-methotrexate peut être une alternative en troisième ligne(46,49,50). La dose du
methotrexate utilisée est 8 mg pour les moins de 1 an, 10 mg pour les 1 à 3 ans et 12 mg pour les
plus de 3 ans. Le dépomedrol est de 20 mg quel que soit l’âge de l’enfant. Le methotrexate est
injecté en premier suivi de depomedrol 3-5 min plus tard. Ce traitement est poursuivi pendant 6
mois de façon mensuelle.
D’autres thérapeutiques sont de plus en plus mises en avant au vu de leur utilisation fréquente
dans de nouvelles indications dans les pathologies neuro-immunes. Parmi elle, le bortézomib(51)
ou tocilizumab peuvent être des alternatives intéressantes après discussion auprès des centres de
référence. Néanmoins, la tolérance et la sécurité de l’emploi de ces médicaments doivent être
surveillées de près.
7.1.8 Rééducation
Un programme de rééducation doit être démarré précocement(52). La prise en charge précoce
comporte kinésithérapie, psychomotricité, et intégrations « sensorielles » spécifiques. La plupart
des patients atteints d’encéphalite à la phase de plateau étant non marchants, le but de la
rééducation neuromotrice est de préserver l’état orthopédique et musculaire. La kinésithérapie
motrice active vise à prévenir l’atrophie musculaire. La kinésitherapie passive vise à lutter contre
les rétractions musculo-tendineuses. Les changements de posture en cas d’immobilisation ont
pour but de garder ou rétablir un schéma corporel d’ensemble et de lutter contre les escarres. Les
massages peuvent avoir un rôle relaxant. La kinésithérapie est aussi souvent prescrite en phase
plus tardive pour aider à la verticalisation, pour développer les transferts et la marche, et la
préserver quand elle est obtenue.
La psychomotricité permet de compléter le travail de contrôle postural et des changements de
position (allongé, assis, debout), la dissociation et l’utilisation des membres dystoniques. Le travail
avec un psychologue permet de compléter cet accompagnement et peut être préconisé pour les
aidants.
La rééducation de l’oralité se fait par l’orthophonie et la prise en charge diététique. La texture des
repas est adaptée aux faibles capacités temporaires de mastication. L’orthophonie a pour but de
lutter contre les fausses-routes et débuter progressivement un programme de rééducation. Une
prise en charge médicale du reflux gastro-œsophagien est primordiale compte tenu de son
éventuel retentissement sur l’oralité. Une évaluation de l’état nutritionnel et des ingesta (par un
diététicien) sont nécessaires et de façon régulière permettant une prise en charge individuelle
précoce et préventive. Le régime doit être d’emblée enrichi en calcium en prévention de la fragilité
osseuse.
Les troubles du comportement tels que cris et agressivité associés aux mouvements anormaux
sont couramment observés et des thérapies comportementales relaxantes sont indiquées alors
que les médicaments psychotropes (neuroleptiques) peuvent être aggravants(8). Des évaluations
du sommeil (agenda de sommeil +/- actimétrie) et des polysomnographies, lorsqu’elles sont
nécessaires, permettent une prise en charge individuelle adaptée pour lutter contre l’inversion du
nycthémère.
envisageable pour contrôler l’atteinte neurologique, avec un profil de tolérance acceptable pour la
mère comme pour l’enfant à naître(53).
Il n’y a pas d'indication de césarienne, en dehors d’une situation de souffrance fœtale aiguë.
L’évolution est favorable dans la majorité des cas rapportés, mais une prématurité est observée
dans environ la moitié des grossesses.
Sur le plan fœtal, le risque de troubles neurodéveloppementaux liés au passage transplacentaire
des IgG anti-NMDAr jusqu'au système nerveux du fœtus a été soulevé mais n’a pas été
documenté. Des travaux expérimentaux utilisant des modèles murins ont obtenu des résultats
contradictoires, et leur extrapolation à l’humain est discutable. En pratique, la majeure partie des
nouveaux-nés ont un développement normal. Il a été observé un seul cas de dysplasie corticale, et
un cas d’encéphalopathie œdémateuse sévère à la naissance, mais le lien avec l’encéphalite anti-
NMDAr n’a pas été établi. En outre, quelques enfants ont présenté des troubles neurologiques
et/ou respiratoires transitoires à la naissance, probablement en lien avec les traitements sédatifs
administrés aux mères. En conséquence, il n'y a pas de surveillance pédiatrique si les enfants ont
un examen normal à la naissance ; d'autre part, l'antécédent d’encéphalite à anticorps anti-NMDAr
n'est pas une contre-indication à la grossesse, même s'il persiste des anticorps anti-NMDAr
sériques détectables.
8 Accompagnement médico-social
L’accompagnement médico-social va avoir une importance majeure dans la réinsertion sociale et
professionnelle des patients. Les patients pourront bénéficier d’aides aussi bien en cas de
handicap neurologique persistant que de troubles transitoires. Les Maisons departementales des
personnes handicapées (MDPH) ont été créées par la loi n°2005-102 du 11 fevrier 2005. Dans
chaque département, les MDPH accueillent, informent, accompagnent et conseillent les personnes
handicapées et leurs proches, leur attribuent des droits.
L’encéphalite à anti-NMDAr fait partie des ALD 30 : « forme graves des affections neurologiques et
musculaires ».
Pour ce faire, les patients pourront se faire aider soit de leur assistante sociale de secteur, soit de
l’assistante sociale du service dans lequel il bénéficie de sa réeducation dans le but de remplir des
dossiers destinés à l’évaluation du handicap ou de la perte d'autonomie de la personne atteinte de
la maladie rare :
Il est préférable de réserver une consultation dédiée pour remplir le certificat médical et lors d’une
première demande, qu’il soit rempli par le médecin du centre de référence ou de compétence.
Il est important d’attirer l’attention sur l’importance de remplir la partie B du formulaire (Vie
quotidienne) mais aussi sur la façon de le remplir pour optimiser la compréhension et l’évaluation
de la situation, des besoins, des projets et des attentes de la personne atteinte d’encéphalite à
anti-NMDAr par les équipes de la MDPH/MDA.
Vous pouvez renvoyer vers le site BRAIN-TEAM pour d’autres types d’information
http://brain-team.fr/
Rédacteurs
Déclarations d’intérêt
Tous les participants à l’élaboration du PNDS ont rempli une déclaration d’intérêt.
Les déclarations d’intérêt ont été analysées et prises en compte, en vue d’éviter les conflits
d’intérêts, conformément au guide HAS « Guide des déclarations d’intérêts et de gestion des
conflits d’intérêts » (HAS, 2010).
Centres de référence
Site coordonnateur
Centres de compétences
Mis au point en 2019 par l’équipe de Joseph Dalmau et Balu(34), ce score prédit à 1 an le statut
fonctionnel des patients atteints d’encéphalites à anti-NMDAr. Ce score permet d’estimer
l’évolution clinique d’un patient et peut permettre d’identifier les patients pour lesquels une
intensification thérapeutique est nécessaire. Un score inférieur ou égal à 1 est associé à un bon
pronostic neurologique à un an. A l’inverse, un score élevé (4 ou 5) est lié à une probabilité plus
importante d’observer des fonctions neurologiques altérées.
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