Séance 2

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 17

Filière : Economie-Gestion

Semestre 4

Module : Finances
publiques

Pr. Bouchra BENYACOUB


1. Cadre juridique de la gestion budgétaire au Maroc

2. Types de lois de finances

3. Structure du budget

4. Règles de la gestion budgétaire


1. Cadre juridique de la gestion budgétaire (Maroc)

La gestion des finances publiques (au Maroc) est régie par un cadre juridique constitué de :

1. 1 Dispositions constitutionnelles (la constitution de 2011)


L’article 75 paragraphe 1 de la constitution de 2011 précise que : «Le Parlement vote la loi de
finances… dans les conditions prévues par une loi organique. Celle-ci détermine la nature des
informations, documents et données nécessaires pour enrichir les débats parlementaires sur le projet de loi
de finances ».
1.2 Dispositions prévues par la loi organique des finances de 2015 (LOLF)
La loi organique relative aux lois de finances (LOLF n° 130-13) peut être définie comme étant la
loi qui établit avec précision la procédure d'adoption propre aux lois de finances (le budget annuel de
l'État).
La LOLF définit les procédures d'élaboration et d'adoption des lois de finances (le budget
annuel de l'État).
2. Type de lois de finances

Types de lois de
finances

La loi de La loi de
La loi de finances
finances de règlement
rectificative(LFR)
l'année (LFA) (LFRG)
1. La loi de finances de l’année (LFA)

Le premier article de la LOLF (2015) définit la LFA comme suit :«La loi de finances détermine, pour
chaque année budgétaire, la nature, le montant et l'affectation de l'ensemble des ressources et des charges
de l'Etat, ainsi que l'équilibre budgétaire et financier qui en résulte. Elle tient compte de la conjoncture
économique et sociale qui prévaut au moment de sa préparation, ainsi que des objectifs et des résultats des

programmes qu'elle détermine».

La LFA comprend deux parties :

La première partie (à caractère juridique) : elle autorise la perception des ressources publiques,
l’émission d’emprunts, et fixe les plafonds des grandes catégories de dépenses (fonctionnement et
investissement).

La deuxième partie : elle prévoit les moyens mis à la disposition des différents ministères (BGE,
SEGMA, CST).
2.2. La loi de finances rectificative (LFR)

 La loi de finances rectificative (LFR) est la loi de finances qui peut modifier en cours
d’année les dispositions de la LF de l’année (article 4 de la LOF), compte tenu de
l’évolution de la conjoncture économique et financière.

 En d’autres termes, «Seules des lois de finances rectificatives peuvent en cours d'année
modifier les dispositions de la loi de finances de l'année »

En fonction de l’évolution de la conjoncture économique et financière, la LFR permet :

 d’augmenter (↗) ou de baisser (↘) les recettes prévues de l’Etat ;

 d’augmenter (↗) ou de diminuer (↘) les dépenses prévues de l’Etat ;

 Le projet de LFR est voté par le Parlement dans un délai de quinze (15) jours après son dépôt
par le Gouvernement sur le bureau de la Chambre des représentants. Toutefois, le nombre des
LFR à déposer par année n’est précisé dans aucun texte.
2.3. La loi de règlement de la LF (LRG)

 La loi de règlement de la loi de finances est une loi qui constate à postériori les réalisations de
recettes et de dépenses prévues par la L.F de l’année. Elle permet de comparer les résultats aux
autorisations parlementaires.

 Ainsi, la loi de règlement constate les résultats financiers de chaque année civile et approuve les
différences entre les résultats et les prévisions de la LFA (ou LFA complétée par LFR). En effet,
le projet de loi de règlement de la loi de finances est déposé annuellement, sur le bureau de la
Chambre des représentants, au plus tard, à la fin du premier trimestre du deuxième exercice qui
suit celui de l'exécution de la loi de finances concernée.

 Alors, la LFR permet au parlement d’exercer un contrôle sur l’exécution de la loi des finances.

 Cependant le vote de la LR par le parlement n’intervient que plusieurs années après l’exécution
effective du budget, ce qui limite sa portée : la loi de règlement de 1997-1998 n’a été adoptée qu’en
2003.
3. Structure du budget
 Le budget de l’État correspond à l’ensemble de ses ressources et de ses dépenses. Il est
établi par le gouvernement et voté par le parlement dans la loi de finances annuelle
(initiale).

 Il est constitué par l’ensemble des comptes prévisionnels qui décrivent, pour une année
civile, toutes les ressources et toutes les charges de l'Etat. C’est la partie comptable de
la loi de finances initiale (annuelle), ou la traduction de la LFA dans sa dimension
comptable. Alors que la loi de finances est bien plus qu’un ensemble de comptes. Elle
représente en plus de la dimension comptable, une double dimension politique (vote du
parlement) et économique (politique économique de l’Etat).

 Ainsi, la loi de finances initiale définit le budget de l'État, alors que la loi de finances
rectificative vient, s'il y a lieu, modifier le budget en cours.
Structure du
budget

Les services de
l’Etat gérés de Les comptes
Le budget spéciaux du
manière
général (BGE) Trésor (CST)
autonome
(SEGMA)
1. Le budget général de l’Etat (BGE)
Le budget général de l’Etat (BGE) constitue le budget des administrations et des départements
ministériels, les trois hauts commissariats (le plan, les anciens combattants et les eaux et
forets devenue Agence nationale des eaux et forêts en 2022), les deux chambres du parlement et
les juridictions financières.

3.1.1. Les ressources du budget général

A. Recettes fiscales

• Impôts et taxes assimilées (Impôts directs et taxes assimilées, Impôts indirects, Droits de douane ,
Droits d'enregistrement et de timbre).

B. Recettes non fiscales

• Produits des cessions de participations de l'Etat ;

• Produits de monopoles, d'exploitations et des participations financières de l'Etat ;

• Revenus du domaine de l'Etat ;

• Dons et legs.
3.1.2. Les dépenses du budget général

Le premier titre : Les dépenses de fonctionnement


-Les dépenses de personnel : sont constituées de la rémunération de personnel titulaire
(chaque ministère dispose de ce chapitre).
-Dépenses de Matériel et Dépenses Diverses : comprennent les dépenses de matériel au titre
des moyens de travail des administrations (carburants, transport, etc.).
-Charges Communes : sont constituées de la part patronale qui doit être versée à la caisse
marocaine de retraite (CMR), à la caisse nationale des organismes de prévoyance sociale
(CNOPS), etc.
-Dépenses relatives aux remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux : englobent
les différents remboursements et réduction relatifs impôts.
-Dépenses Imprévues et Dotations Provisionnelles : sont des dotations budgétaires ouvertes
pour faire face à des imprévus.
Le deuxième titre : Les dépenses d’investissement
-Ces dépenses retracent le financement des projets d’investissement (infrastructure,
agriculture, éducation, santé, etc.) et opérations de maintenance des infrastructures. Chaque
département ministériel à son propre chapitre.

Le troisième titre : Les dépenses de la dette


Ces dépenses sont subdivisées en deux chapitres :
-Le premier est relatif à la dette de long terme; c’est-à-dire les amortissements (principal),
les intérêts et les commission engendrés par les emprunts contractés par le Maroc à long terme
(emprunts de 10 ans au moins).
-Le deuxième est relatif au paiement de la dette de court terme; il s’agit des emprunts de
court terme (émission des bons de trésor).
3.2. Les services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA)
 Les SEGMA constituent une composante à part entière du budget de l’Etat. Leurs recettes et
dépenses sont fixées par la LFA, et sont exécutées et contrôlées dans les mêmes conditions que
celles appliquées aux autres opérations budgétaires.
 Les dépenses des SEGMA sont réparties en :
• Dépenses d’exploitation ;
• Dépenses d’investissement.
 Les recettes des SEGMA sont constituées de :
• Recettes accordées par le BGE sous forme de dotations d’équilibres ;
• Excédents dégagés des exercices antérieurs ;
• Ressources propres ;
 La LOLF prévoit que les ressources propres des SEGMA doivent représenter au moins 30 %
de l’ensemble de leurs ressources. Dans le cas où cette condition n’est pas respectée, les
SEGMA sont supprimées dans la LFA de l’année suivante.

 La création des SEGMA est donc conditionnée par la justification de l’existence des ressources
propres provenant de la rémunération des services rendus.
 La réalisation des ressources propres confère aux SEGMA une certaine autonomie de gestion
par rapport à quelques règles budgétaires.

 En effet, la LOLF prévoit pour les SEGMA des dispositions spécifiques notamment :

• Le report automatique de l’excédent de recettes dégagé au titre de l’exercice


antérieur.

• La possibilité de relever le plafond des charges, chaque fois que les recettes propres
dépassent les prévisions de la LFA. L’autonomie et la souplesse de gestion accordées aux
SEGMA, leurs permettent d’améliorer la qualité de leurs prestations. Ainsi, les SEGMA
occupent une position médiane entre les services publics classiques (ceux du BGE) et les
établissements publics, mais sans bénéficier de la personnalité morale de ces derniers.
3.3. Les comptes spéciaux du trésor (CST)
 Les CST constituent une composante du budget. Ils décrivent des opérations ayant un caractère
spécifique ou provisoire. Selon les dispositions de la LOLF (article 25) les CST ont pour objet de :

• décrire des opérations qui, en raison de leur spécialisation, ne peuvent être intégrées
dans le cadre du BGE (exemple: Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus) ;

 retracer des recettes affectées au financement des dépenses relatives à des opérations déterminées et
l’emploi donné à ces recettes.

 En d’autres termes, les raisons de création des CST peuvent êtres résumées comme suit :

• Spécialisation de certaines opérations ;

• Relation directe entre recettes et dépenses ;

 Les ressources des CST sont constituées des ressources propres (recettes et impôts affectés),
des versements du BGE, et des soldes dégagés au titre des exercices antérieurs.
 Les CST comprennent les catégories prévues par l’article 27 de la LOLF, telles que :
• Comptes d'affectation spéciale (CAS) : ces comptes retracent les recettes affectées au
financement d'une catégorie déterminée de dépenses et l'emploi donné à ses recettes.
Ces comptes sont alimentés par le produit de taxes, de ressources affectées et, le cas
échéant, de versements du budget général (ex : Part des collectivités locales dans le produit
de la T.V.A ).
• Comptes d'adhésion aux organismes internationaux qui décrivent les versements et les
remboursements au titre de la participation du Maroc aux organismes internationaux
(exemple: Compte d'adhésion aux organismes arabes et islamiques).
• Comptes de financement (CF) qui décrivent les versements sous forme de prêts de durée
supérieure à 2 ans effectués par l'Etat pour des raisons d'intérêt public (ex : Prêts à l'Office
national de l'eau potable).
 Les CST sont prévus, autorisés et exécutés dans les mêmes conditions que les
opérations du BGE. Toutefois, quelques règles spécifiques ont été introduites à leur
profit à savoir :
• La possibilité de relever leurs plafonds de charges dans le cas où les recettes
réalisées excèdent les plafonds des ressources prévues par la loi de finances.
• La suppression des CST non mouvementés pendant trois ans

Vous aimerez peut-être aussi