Droit Budgétaire Séance 2
Droit Budgétaire Séance 2
Droit Budgétaire Séance 2
Semestre 3
Séance n° 2
Le droit budgétaire est ainsi le droit se rapportant au budget notion qu’il importe
de définir (Chapitre I) avant de présenter les sources (Chapitre II) et les principes
budgétaires (Chapitre III).
Le droit budgétaire et le droit fiscal sont deux branches d’une discipline plus vaste,
plus générale, qui s’appelle le droit public financier, qui comprend trois branches : le
droit fiscal, le droit budgétaire et le droit de la comptabilité publique.
C’est très largement à travers la construction du droit public financier que le
parlementarisme démocratique s’est construit.
1/ la notion de budget
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Le budget était donc à la fois un acte de prévision et d’autorisation : il évaluait à
priori les recettes et les dépenses de l’année à venir, il constituait une décision
annuelle du Parlement autorisant le gouvernement à percevoir des recettes et à
effectuer des dépenses. Il ne comportait aucune référence économique à une
époque où il n’existait pas de relations entre les finances publiques et la vie
économique.
Le développement des activités de l’Etat et leur intégration dans la vie
économique ne pouvait se satisfaire d’une telle situation : les documents
budgétaires devaient faire apparaître non seulement les comptes, mais également
les objectifs économiques poursuivis par le gouvernement : « le budget de l’Etat
prévoit et autorise, en la forme législative, les charges et les ressources de l’Etat. Il est
arrêté par le Parlement dans la loi de finances qui traduit les objectifs économiques et
financiers du gouvernement ».
Cette définition, contrairement à la précédente, affirme l’interdépendance entre
le droit budgétaire et l’économie. D’ailleurs les termes employés le prouvent : on
parle de charges et de ressources, ce qui ne signifie pas dépenses et recettes.
Donc, on peut dire que le budget de l’Etat prévoit et autorise en la forme
législative les charges et les ressources de l’Etat. Il est arrêté par le Parlement
dans la loi de finances qui traduit les objectifs économiques et financiers du
gouvernement.
Donc, la fonction de la loi de finances de l’année c’est : prévoir et autoriser pour
chaque année budgétaire, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat.
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Ce que disent les textes :
C’est l’article premier de la loi organique des finances 1970 et de la LOLF 1998
qui définit le contenu des lois de finances. Il décide que « les lois de finances
déterminent la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges de
l’Etat compte tenu d’un équilibre financier qu’elles définissent ».
L’article premier de la loi organique 130.13 précise que « La loi de finances
détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le montant et l'affectation
de l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat, ainsi que l'équilibre
budgétaire et financier qui en résulte. Elle tient compte de la conjoncture
économique et sociale qui prévaut au moment de sa préparation, ainsi que des
objectifs et des résultats des programmes qu'elle détermine ».
Afin de préciser cette notion du budget, nous examinerons ses deux éléments essentiels :
prévision et autorisation.
Le budget étant établi pour l’exercice à venir, il est nécessaire d’évaluer à l’avance,
avec le maximum de précision, la nature et le montant des dépenses à effectuer et
l’importance des recettes qui pourront être recouvrées. Ceci permettra, en particulier,
de déterminer la charge qui va peser sur les contribuables.
C’est l’élément juridique de la définition. C’est lui qui donne au budget toute son
originalité.
Le régime des finances publiques se caractérise par l’importance qu’occupe le
principe de l’autorisation préalable. La perception des recettes et la réalisation
des dépenses publiques ne sont possibles que dans la mesure où elles ont été
préalablement autorisées.
L’aspect d’autorisation découle, pour le budget de l’Etat, du régime démocratique et
du principe selon lequel le parlement en tant que représentant de la nation,
donne au gouvernement l’autorisation d’effectuer les dépenses et de percevoir les
recettes. Il s’agit d’une règle générale liée au développement des institutions
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démocratiques qui est appliquée dans la plupart des pays : le budget doit être approuvé
par l’organe délibérant.
A/ Le budget général
L’art 13 de la loi organique 130.13 prévoit que « Le budget général comporte deux
parties: la première partie concerne les ressources et la seconde est relative aux
charges ».
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L’article 21 de la nouvelle loi organique précise que « Constituent des services de
l'Etat gérés de manière autonome, les services de l'Etat, non dotés de la
personnalité morale, dont certaines dépenses, non imputées sur les crédits du
budget général, sont couvertes par des ressources propres. L'activité de ces
services doit tendre essentiellement à produire des biens ou à rendre des services
donnant lieu à rémunération ».
Les services de l'Etat gérés de manière autonome sont créés par la loi de finances.
Cette loi prévoit les recettes de ces services et fixe le montant maximum des dépenses
qui peuvent être imputées sur les budgets desdits services.
La création d'un service de l'Etat géré de manière autonome est conditionnée par
la justification de l'existence de ressources propres provenant de la rémunération
de biens ou de services rendus.
cmc
Les ressources propres doivent représenter, à compter de la 3 année
budgétaire suivant la création desdits services, au moins trente pour cent (30%)
de l'ensemble de leurs ressources autorisées au titre de la loi de finances de ladite
année, et ce pour les services de l'Etat gérés de manière autonome créés à partir
du 1er janvier 2016. Les services de l'Etat gérés de manière autonome qui ne
répondent pas à cette condition sont supprimés par la loi de finances suivante.
Le budget de chaque service de l'Etat géré de manière autonome comprend une partie
relative aux recettes et aux dépenses d'exploitation et, le cas échéant, une deuxième
partie concernant les dépenses d'investissement et les ressources affectées à ces
dépenses.
La loi de finances pour l’année 2005 a érigé 8 entités en SEGMA. Il s’agit :
-Centres hôspitaliers provinciaux (Chtouka Aït Baha, Benslimane, Tata, Centre
hôspitalier préfectoral d’Aïn Chock-Nouaceur).
Ce sont des comptes budgétisés dans la loi de finances mais dotés d’une individualité
budgétaire. Ils sont prévus et autorisés et exécutés en même temps que le budget
général.
Selon l’article 25 de la LOLF 130.13 « Les comptes spéciaux du Trésor ont pour
objet :
-soit de décrire des opérations qui, en raison de leur spécialisation ou d'un lien de
cause à effet réciproque entre la recette et la dépense, ne peuvent être incluses dans
le cadre du budget général ;
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-soit de décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant leur
continuité d'une année budgétaire sur l'autre;
-soit de garder trace, sans distinction d'année budgétaire, d'opérations qui se
poursuivent pendant plus d'une année.
Ces opérations comptables sont liées à l'application d'une législation, d'une
réglementation ou d'obligations contractuelles de l'Etat, précédant la création du
compte.
L’objet des comptes est donc de permettre soit l’individualisation de certaines
opérations, soit l’affectation de recettes à des dépenses définies, soit le report et
la continuité d’opérations d’une année sur l’autre. Ces opérations ne trouvent donc
pas leur place dans le cadre du Budget Général puisque, elles aboutissent à terme à
un dénouement lié à la réalisation d’une première opération.
Les comptes spéciaux du Trésor comprennent les catégories suivantes:
a- les comptes d'affectation spéciale qui retracent les recettes affectées au financement
d'une catégorie déterminée de dépenses et l'emploi donné à ces recettes.
Ces comptes sont alimentés par le produit de taxes, de ressources affectées et, le cas
échéant, de versements du budget général. On peut citer à cet égard
- Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes.
- Fonds spécial pour l’extension et la rénovation des juridictions ;
-Part des collectivités locales dans le produit de la TVA ;
-Fonds pour la promotion du paysage audio-visuel national ;
-Fonds de soutien des prix de certains produits alimentaires.
Les ressources des comptes d'affectation spéciale provenant du produit des taxes
et/ou des recettes qui leur sont affectées doivent représenter, à compter de la 3ème
année budgétaire suivant la création desdits comptes, au moins quarante pour
cent (40%) de l'ensemble de leurs ressources autorisées au titre de la loi de
finances de ladite année, et ce pour les comptes d'affectation spéciale créés à
partir du 1er janvier 2016. Les comptes d'affectation spéciale qui ne répondent
pas à cette condition sont supprimés par la loi de finances suivante;
b- Les comptes d'adhésion aux organismes internationaux qui décrivent les versements
et les remboursements au titre de la participation du Maroc aux organismes
internationaux. Seules peuvent être portées à ces comptes les sommes dont le
remboursement est prévu en cas de retrait; Il s’agit des opérations effectuées par exemple
avec le FMI, etc.
c- les comptes de financement qui décrivent les versements sous forme de prêts de durée
supérieure à 2 ans, ou d'avances remboursables de durée inférieure ou égale à 2 ans,
effectués par l'Etat sur les ressources du Trésor et accordés pour des raisons d'intérêt
public. Il s’agit par exemple des avances aux collectivités locales, aux banques et
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établissements publics, Banque populaire centrale ….). Ces prêts et avances sont productifs
d'intérêts;
d- Les comptes d'opérations monétaires qui décrivent les mouvements de fonds
d'origine monétaire. Par exemple la différence de change sur ventes et achats de devises. Le
découvert des comptes d'opérations monétaires est limité par la loi de finances de l'année.
e- Les comptes de dépenses sur dotation qui retracent des opérations relatives à une
catégorie spéciale de dépenses dont le financement est assuré par des dotations du
budget général. Exemples : Fonds spécial de développement régional, fonds de
développement des collectivités locales, Fonds de relations publiques.
L’article 1er de la nouvelle loi organique 130.13 précise que « La loi de finances
détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le montant et l'affectation de
l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat, ainsi que l'équilibre budgétaire et
financier qui en résulte. Elle tient compte de la conjoncture économique et sociale qui
prévaut au moment de sa préparation, ainsi que des objectifs et des résultats des
programmes qu'elle détermine ».
Il existe plusieurs catégories de lois de finances qui ont une portée différente. Ainsi,
l’art 2 de la loi Organique reconnaît le caractère de lois de finances à trois lois.
-La loi de finances de l'année;
-Les lois de finances rectificatives;
-La loi de règlement.
La loi de finances de l’année est la plus importante des trois car elle contient la
prévision et l’autorisation budgétaire pour une année civile et sous cet aspect elle
correspond à l’ancien budget.
La loi de finances devient l’instrument de la politique économique et sociale. Cette
loi, d’une portée considérable, marque le degré d’intervention de l’Etat mais elle met
également le Parlement dans l’obligation de prendre position sur l’orientation générale
de la politique financière.
Selon l’article 3 de la LOF 130.13 « La loi de finances de l'année prévoit, évalue,
énonce et autorise, pour chaque année budgétaire, l'ensemble des ressources-et
des charges de l'Etat, par référence à la programmation budgétaire prévue à
l'article 5 ci-dessous ».
La loi de finances de l'année est élaborée par référence à une programmation
budgétaire triennale actualisée chaque année en vue de l'adapter à l'évolution de
la conjoncture financière, économique et sociale du pays.
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Cette programmation vise notamment à définir, en fonction d'hypothèses
économiques et financières réalistes et justifiées, l'évolution sur trois ans de
l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat.
b. Les annulations de crédits qui prennent la forme d’un arrêté d’annulation signé par le
ministre des finances quelques jours avant le dépôt du projet de la loi de finances
rectificative.
Pour éviter les inconvénients d’une telle procédure qui risque de détruire l’équilibre
financier, le législateur a pris la précaution de soumettre ces rectifications aux mêmes
règles de présentation et de vote que la loi de finances de l’année. C’est là, l’occasion
pour les parlementaires de contrôler le budget en cours de son exécution car, il est bien
évident que le Ministre des Finances devra lors de la présentation du texte dresser un
bilan de la situation économique et financière.
C/ La loi de règlement
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Cette loi permet au Parlement d’exercer un contrôle sur l’exécution de la loi de
finances. Cependant, le vote de cette loi n’intervient que plusieurs années après
l’exécution effective du budget ce qui limite sa portée.
La deuxième partie de la loi de finances est analytique, elle prévoit les moyens
mis à la disposition des différents ministères et services pour subvenir à leurs
besoins de financement.
A cet effet elle arrête:
-par chapitre, les dépenses du budget général de l’Etat ;
-par service, les dépenses des services de l'Etat gérés de manière autonome;
-et par compte, les dépenses des comptes spéciaux du Trésor.