Chapitre 3

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 7

CHAPITRE III

ENERGIE ET CHALEUR

Objectifs du chapitre
Introduire les différentes formes d'énergie et la notion de puissance
Définir les concepts de température et chaleur
Expliquer les moyens de transferts de chaleur

III.1. Energie et puissance


L'énergie est la capacité d'un système à mettre une masse en mouvement, ou à produire de la
lumière ou de la chaleur. C'est une grandeur physique qui caractérise l'état d'un système et qui
est d'une manière globale conservée au cours des transformations. Dans le système
international d'unités, l'énergie s'exprime en joules. Il existe aussi une ancienne unité qui est
encore très employée en pratique : la calorie (cal). La calorie est la quantité de chaleur (ou
l'énergie calorifique) nécessaire pour élever la température d'un gramme d'eau de 14.5 °C à
15.5 °C à la pression atmosphérique normale (101'325 Pa ou 1 atm).

L’énergie se manifeste sous diverses formes qui peuvent se transformer d’un type à un autre.
Par exemple, un moteur à explosion transforme de l’énergie chimique (le carburant) en
énergie thermique puis en énergie mécanique par le jeu des pistons dans le moteur.
L’énergie thermique est produite par le rayonnement solaire ou la combustion d’un corps
combustible comme le bois.
L’énergie mécanique se traduit par le déplacement d’objets, de corps solides. On distingue
deux types d'énergie mécanique: l'énergie cinétique d'une masse m se déplaçant à une
vitesse v et l'énergie potentielle d'une masse m située à une hauteur h.

1 2 Ecin : énergie cinétique [J]


Ecin mv m : masse [kg]
2 v : vitesse [m/s]

Epot : énergie potentielle [J]


m : masse [kg]
E pot mgh 2
g : accélération de la pesanteur [m/s ]
h : hauteur par rapport à la référence [m]

L’énergie chimique est stockée dans des corps chimiques, des molécules, qui ont eu besoin
d’apports d’énergie importants pour être créés. Par exemple, les explosifs sont des
concentrés d’énergie chimique. Dans une batterie, l’énergie est également présente sous
forme chimique.

Radiophysique Vol. I - Notions de base 21


L’énergie électrique correspond au déplacement de courants électriques dans des corps
conducteurs. Elle existe à l’état naturel sous forme de foudre, ou sous forme d’électricité
statique (charges électriques fixées sur un corps non-conducteur).
L’énergie de masse stipule que tout système au repos, de masse m, possède ainsi une
énergie E donnée par la célèbre relation d'Einstein.

E : énergie de masse
2
E m c m : masse [kg]
2
c : vitesse de la lumière [m/s ]

L'énergie ne peut ni se créer ni se détruire mais uniquement se transformer d'une forme à une
autre ou être échangée d'un système à un autre. C'est le principe de conservation de l'énergie.
Cependant, la conversion d’un type d’énergie en un autre s’accompagne toujours de pertes
d’énergie utile. Une partie de l’énergie transformée est dissipée dans la nature. Par exemple,
dans un moteur à explosion classique, près de 2/3 de l’énergie est « gaspillée » en chaleur.
Quand une voiture roule, une partie de l’énergie mécanique n’est pas utilisée pour le
déplacement et se dissipe en frottements (résistance de l’air, frottements des pneus sur la
chaussée). Des chercheurs essayent en permanence de trouver des solutions pour limiter ces
pertes d’énergie et augmenter le rendement de chaque technologie.

Le joule est une unité d'énergie inadaptée à l'échelle microscopique. On utilise plutôt à cette
échelle l'électron volt (eV).

19
1 eV 1.6 10 J

A cette échelle, il est possible d'utiliser comme unité de masse l'unité de masse atomique
(notée u). L'unité de masse atomique est définie comme étant égale au douzième de la masse
d'un atome de carbone 12.

27
1 u 1.67 10 kg

La capacité à mobiliser une quantité d'énergie en un temps donné est appelée puissance du
phénomène moteur. La puissance est l'énergie fournie par un phénomène divisée par la durée
du phénomène. La puissance se mesure en watts (1 W = 1 J/s).

E P : puissance [W]
P E : énergie fournie [J]
t t : temps [s]

Radiophysique Vol. I - Notions de base 22


Figure III.1 - Les différentes formes d'énergie et leurs transformations

III.2. Température
Les particules qui composent un système matériel (molécules ou atomes) ne sont jamais au
repos. Elles sont en vibration permanente et possèdent donc une certaine énergie cinétique. La
température est une mesure indirecte du degré d'agitation microscopique des particules.

L'unité légale de température dans le système international est le kelvin (K). Il existe d'autres
systèmes de mesures antérieurs et toujours utilisés, en particulier l'échelle Celsius. Le Kelvin
est défini à partir du zéro absolu, correspondrait à la limite à une absence totale d'agitation
microscopique et à une température de -273.15 °C. Cette unité permet de définir une échelle
absolue des températures. Le Celsius est le kelvin auquel on retire 273.15 K . Son unité est le
°C. Elle est une simple translation de l'échelle absolue.

L'appareil avec lequel on mesure des températures est le thermomètre. La plupart des
thermomètres mesurent leur propre température (celle de sa partie qui sert à faire la mesure).
Cette température n'est celle du milieu ambiant que s'il y a équilibre thermique entre le
thermomètre et le milieu ambiant. Cela signifie par exemple, que si un thermomètre est
exposé au soleil, il sera plus chaud que l'air, et que cet écart de température dépendra

Radiophysique Vol. I - Notions de base 23


entièrement de sa couleur et de sa ventilation, et donc qu'une température mesurée dans ces
conditions est totalement fantaisiste par rapport à la température de l'air. La mesure des
températures peut être basée sur la dilatation des corps (solides, liquides ou gazeux), ou toute
autre propriété physique (variations électriques dans le cas du thermocouple, couleur
d'émission de lumière pour les hautes températures, ...). Ce principe général est mis en
application de façons très diverses selon les besoins (plages de températures à mesurer, nature
des matériaux à étudier, etc.). Les thermomètres à liquide usuels sont les thermomètres à
mercure et les thermomètres à alcool.

III.3. Chaleur
La chaleur est un transfert d'énergie thermique. Cela correspond en réalité à un transfert
d'agitation thermique entre particules, au gré des chocs aléatoires qui se produisent à l'échelle
microscopique.

L'exemple le plus courant de situation mettant en jeu un transfert thermique est le système
constitué de deux corps en contact et ayant des températures différentes. Le corps le plus
chaud cède de l'énergie sous forme de chaleur au corps le plus froid. Il y a transfert thermique
entre les deux corps. Il peut se produire des transferts thermiques vers un système dont la
température reste constante, par exemple dans le cas d'un changement d'état physique
(exemple : la fusion de la glace à 0°C sous la pression atmosphérique).

La capacité thermique (ou capacité calorifique ou chaleur massique) d'un corps, c, est une
grandeur permettant de quantifier la possibilité qu'a un corps d'absorber ou restituer une
quantité d'énergie, Q, par échange thermique au cours d'une transformation pendant laquelle
sa température varie de T.

Q : flux de chaleur [J]


.
c : capacité massique thermique [J/(kg K)]
Q c m T
T : écart de température [K]
m : masse [kg]

Il y a trois modes de transfert de chaleur :


La conduction : la chaleur passe d'un corps à un autre, par contact
La convection : un corps qui se déplace emmène avec lui la chaleur qu'il contient. La
quantité de chaleur ainsi transportée peut être importante, notamment dans le cas d'un
changement de phase.
Le rayonnement : tous les corps émettent de la lumière, en fonction de leur température, et
sont eux-mêmes chauffés par la lumière qu'ils absorbent.
Remarque : Pour les deux premiers modes, la présence de matière est indispensable pour qu'il
y ait un transfert thermique à l'inverse du mode de transfert par rayonnement qui peut
s'effectuer dans le vide.

Le transfert d'énergie par chaleur se réalise généralement par une combinaison de plusieurs
modes. Par exemple, le système chauffage central, combine la convection (en général forcée)
pour chauffer le fluide dans la chaudière, la conduction pour chauffer les parois du radiateur
et la convection (en général naturelle) pour chauffer l'air autour du radiateur. Dans le cas du
chauffage d'un solide par radiation, la transmission de chaleur sera une combinaison de
radiation et de conduction. C'est le cas du verre d'une vitre chauffée par le rayonnement

Radiophysique Vol. I - Notions de base 24


solaire; le transfert étant combiné avec une convection naturelle de l'air, derrière la vitre d'une
pièce. On notera que parfois le transfert thermique s'accompagne d'un transfert de matière. Par
exemple dans le cas de l'ébullition d'un liquide, une partie du liquide subit un changement
d'état physique et le gaz ainsi créé se sépare du liquide.

La chaleur latente massique est la quantité de chaleur nécessaire à une mole ou un


kilogramme de matière pour qu'elle change d'état, cette transformation ayant lieu à pression
constante. Par exemple pour le passage de l'état liquide à l'état de vapeur, on parle de chaleur
latente massique de vaporisation. La chaleur échangée lors du changement d'état résulte de la
modification (rupture ou établissement) de liaisons atomiques ou moléculaires. Il existe trois
états physiques principaux pour tout corps pur: les états solide, liquide et gazeux. Les liaisons
sont plus fortes dans l'état solide que dans l'état liquide et ces liaisons sont quasi-absentes
dans l'état gazeux. L'enthalpie de vaporisation de l'eau, égale à la quantité de chaleur fournie
pour transformer l'eau liquide en vapeur à 100°C, est de 2257 kJ/kg.

◊ Conduction : Le transfert par conduction est un échange d'énergie avec contact quand il
existe une différence de température au sein d'un système. Dans un gaz ou un liquide,
l'énergie se propage par contact direct entre molécules au gré des chocs aléatoires à l'échelle
microscopique. Dans un solide, la vibration des atomes autour de leur position d'équilibre se
transmet de proche en proche.

Figure III.2 - Transfert de chaleur par conduction

D'une manière simple, le flux de chaleur qui passe dans un solide de manière
monodirectionnel s'exprime de la manière suivante:

Q : flux de chaleur [J]


.
k : conductivité thermique [W/(m K)]
T 2
Q k A A : surface perpendiculaire au flux de chaleur [m ]
x T : écart de température [K]
x : distance sur l’axe considéré [m]

◊ Convection : La convection est un transfert d'énergie qui s'accompagne de mouvements de


molécules dans un fluide (liquide ou gaz). On distingue deux types de convection:
La convection naturelle (ou libre) : l'échange de chaleur est responsable du mouvement. Le
transfert thermique provoque le mouvement.

Radiophysique Vol. I - Notions de base 25


La convection forcée : un dispositif mécanique entraîne les molécules vers le dispositif
chauffant. Le mouvement favorise le transfert thermique
On notera que les lois sont très différentes dans les deux cas. Exemples de transfert par
convection: échange de chaleur dans des radiateurs à circulation d'eau ou d'air (convection
forcée), refroidissement d'une tasse de liquide chaud en soufflant dessus (convection forcée),
diffusion de l'air chaud au-dessus d'un radiateur électrique (convection naturelle).

Figure 7.3 - Transfert de chaleur par convection dans une casserole

◊ Rayonnement : Le rayonnement est un transfert de chaleur qui se fait par émission d'un
rayonnement électromagnétique (par exemple infrarouge). Le transfert peut se réaliser dans le
vide sans la présence de matière. L'exemple caractéristique de ce type de transfert est le
rayonnement du soleil dans l'espace. La loi de Stefan-Boltzmann permet de quantifier ces
échanges. L'énergie rayonnée par un corps est donnée par la relation:

E : énergie rayonnante [J]


: émissivité
2
E S T4 S : surface du corps [m ]
. -8 -2 -4
: constante de Stefan-Boltzmann = 5.6703 10 [W m K ]
T : température du corps [K]

Figure III.4 - Transfert de chaleur par rayonnement

Si le corps récepteur réfléchit certaines longueurs d'ondes ou est transparent à d'autres, seules
les longueurs d'onde absorbées contribuent à son équilibre thermique. Si par contre le corps
récepteur est un corps noir, c'est-à-dire qu'il absorbe tous les rayonnements
électromagnétiques, alors tous les rayonnements contribuent à son équilibre thermique.

Radiophysique Vol. I - Notions de base 26


Exercices III

III.1. Une grue met 18 s. pour soulever une charge de masse m = 500 kg sur une hauteur h =
20 m. La charge est animée d'un mouvement rectiligne uniforme.
a) Déterminer la valeur de la tension du câble qui soulève la charge.
b) Déterminer l’énergie nécessaire pour soulever cette charge.
c) Déterminer la puissance nécessaire pour soulever cette charge.

III.2. Une bille de masse m=15 g est en chute libre sans vitesse initiale. Elle a été lâchée d'un
balcon au 6ème étage situé à une hauteur h=18 m.
a) Représenter les forces s'exerçant sur la bille.
b) En négligeant le frottement, déterminer l'énergie cinétique de la bille lorsqu'elle
arrive au sol.
c) En déduire sa vitesse à son arrivée au sol.

III.3. Une Formule 1 de masse m = 620 kg démarre du bas d'une côte rectiligne de pente
6%. Au bout de 2.6 s, elle atteint la vitesse de 234 km/h. En supposant toutes les
résistances à l'avancement négligeables, calculer :
a) La distance parcourue par la voiture entre le départ et cet instant
b) La puissance du moteur

III.4. Un petit objet ponctuel S, de masse m = 2 kg, glisse sans frottements sur une piste
horizontale (HA). Il aborde au point A un tronçon de piste plane (AB) inclinée d'un
angle ontale. Sa vitesse au point A est Vo=8 m/s.
Déterminer la longueur L=AC dont l'objet S remonte sur la piste AB.

III.5. Pour chauffer une chambre de volume 40 m3, on utilise un radiateur électrique. La pièce
est à 14°C et on veut obtenir une température de 19°C.
1) Sachant qu’un litre d’air a une masse de 0.0013 kg, calculer la masse d’air contenu dans
la chambre. Rappel : 1 m3 = 1000 L.
2) Quelle énergie thermique en joules doit-on fournir pour amener la température de la
pièce de 14°C à 19°C ? La chaleur massique de l’air c = 1003 J.kg-1.°C-1.
III.6. On étudie l’élévation de température des plaquettes de frein d’un scooter de 160 kg lors
d’un freinage. Sa vitesse au début du freinage est de 36 km/h (10 m/s).
1) Calculer, en joule, l’énergie cinétique que possède le scooter avant de freiner.
2) Au cours du freinage, on admet que toute l’énergie cinétique du scooter se transforme
en chaleur. Les plaquettes de freins, de masse de 150 g, sont en céramique de carbone de
capacité thermique massique 260 J/(kg.°C). Calculer l’augmentation de température des
plaquettes.

Radiophysique Vol. I - Notions de base 27

Vous aimerez peut-être aussi