Cours de Transfers Chapitre 1

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1ère année BTP

Cours Transfert thermique

CHAPITRE UN : GENERALITES SUR LES TRANSFERTS


THERMIQUES

INTRODUCTION :
La présentation des deux principes de la thermodynamique a fait l’objet d’un cours de
thermodynamique.

Le transfert de chaleur ou transfert thermique entre le système étudié et un second système ou


le milieu extérieur a été maintes fois utilisé. On distingue deux catégories de transfert
d’énergie : le travail et l’énergie thermique. Ce mode d’échange d’énergie sous forme de
chaleur sera précisé dans ce cours d’échanges thermiques, on étudiera la nature des phénomènes
et les lois correspondantes. Le cours sur « les transferts thermiques » est une branche de la
thermodynamique.

HISTORIQUE :
La thermodynamique, science de l’étude des échanges d’énergie a évolué progressivement.

Au 19eme siècle, Joseph Fourier (français, 1768-1830)


physicien, égyptologue, préfet sous le premier empire, il
résout le problème de la diffusion thermique. Il est
l’auteur de la méthode de décomposition d’une fonction
périodique en série trigonométrique.

Joseph Stefan, (austro-hongrois 1835, 1893 ) physicien et


mathématicien, Ses travaux en optique, en particulier sur
la biréfringence du quartz, lui valent le premier prix
Lieben décerné en 1865 à de jeunes physiciens. Il est
honoré dans de nombreuses universités à l'étranger,
rédige plus de 80 articles scientifiques dont sa publication
de 1879 sur le rayonnement du corps noir.

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James Joule (anglais, 1818-1889) met en place le 1er
principe de la thermodynamique avec Lord Kelvin
(anglais 1824-1907).

Le second principe et la notion d’entropie apparaissent


avec Rudolf Clausius (allemand 1822-1888) propose des
relations entre la température et le transfert thermique.

Ludwig Boltzmann (autrichien 1844-1906) donne de


l’entropie une vision microscopique et statistique.

Au cours de ce 19ème siècle, les principes des moteurs utilisés de nos jours sont mis au point :
moteur à essence, moteur Diesel ….

Au 20ème siècle la thermodynamique va subir de grands bouleversements.

Max Planck (allemand 1858-1947) étudie la loi spectrale


du rayonnement thermique du corps noir, il introduit en
1900 la notion de quantum d’énergie.

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GRANDEURS PHYSIQUES ET TRANSFERT THERMIQUE
a) Une expérience simple
Considérons un thermos rempli d’une boisson chaude par exemple. Au cours du
temps, la température du liquide va décroitre plus ou moins vite et tendre vers la
température du milieu extérieur.

Température

Text

Temps (heures)

2 10

L’évolution de la température au cours du temps se fait dans le sens indiqué par la courbe, la
transformation est irréversible.
 Lorsque le thermos est fermé, le système est donc fermé et il n’y a pas d’échange de
matière.
 Le transfert de chaleur est une valeur algébrique, dans notre cas cette valeur est négative
car la chaleur sort du système.

Il y a de la chaleur qui traverse la paroi par unité de temps, on parle de flux de chaleur.

Le transfert de la quantité de chaleur δQ se fait entre deux instants t et t+δt. On définit le flux
de chaleur par :
𝜹𝑄
𝛷=
𝜹𝑡

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Le flux de chaleur est une puissance, il s’exprime en watt (W).

Ce flux de chaleur s’écoule à travers une surface bien déterminée.

La chaleur traversant une surface est proportionnelle à la surface. Si la surface est


deux fois grande, le flux de chaleur est deux fois plus grand si le transfert thermique se fait
suivant un axe perpendiculaire à la surface. On définit alors la densité de flux thermique par :

𝜹𝜙
𝜑= 𝑈𝑛𝑖𝑡𝑒 ∶ 𝑊/𝑚2 𝜙 = ∬𝜑 𝑑𝑆
𝜹𝑆 𝑆

a) Notion de température et de chaleur

Si deux systèmes mis en présence n'échangent pas de chaleur, on dit qu'ils sont en équilibre
thermique, c'est-à-dire qu'ils sont à la même température. S'ils échangent de la chaleur, ils ne
sont pas en équilibre : leur température est différente, celui qui donne de la chaleur à l'autre est
celui dont la température est la plus grande.

Pour déterminer la température d'un corps, on choisit un phénomène physique qui en dépend.
On définit alors une échelle thermométrique, qui est la loi rattachant la variation de la grandeur
thermométrique avec celle de la température. Par commodité, on a adopté une loi linéaire
comme relation entre la température t et la grandeur thermométrique x :

x = at + b

Pour établir une échelle thermométrique, on choisit deux repères thermométriques qui sont les
températures de deux situations facilement réalisables : par exemple la température de la glace
fondante, sous les conditions normales de pression, et celle de l'ébullition.

Échelle centésimale : on a choisi 0 pour la première température et 100 pour la seconde et


on divise l'intervalle 0-100 en cent parties égales.

L'échelle Celsius est de ce type : les points fixes sont la glace fondante et l'ébullition de l'eau.
On note le degré Celsius °C. C'est l'échelle la plus utilisée dans la vie pratique.

Il existe une infinité d'échelles centésimales suivant les points fixes choisis.

Échelle Fahrenheit : premier point, glace fondante à 32 °F et deuxième point, le corps humain
à 90 °F. Dans cette échelle, l'ébullition de l'eau se produit pour 212 °F

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La température définie ci-dessus est une grandeur repérable : ni la somme, ni le rapport de
deux températures, exprimées en °C, n'ont de sens. Elle se repère alors devant une graduation
arbitrairement choisie.

Comme il existe une infinité d'échelles centésimales car il existe une infinité de points fixes,
les scientifiques ont choisi une autre échelle, l'échelle Kelvin.

Elle repose sur le choix d'un seul point de référence, le point triple de l'eau, dont on peut
fixer la valeur par convention. Cette valeur est 273,16 K. C'est l'échelle légale.
On effectue alors, non plus des repérages, mais des mesures de températures.

Dans le cas d'un gaz parfait monoatomique, la température est liée à l'énergie cinétique
moyenne des particules du gaz de masse m par la formule suivante (théorie cinétique des gaz),
elle mesure donc le degré d’agitation des molécules :

1 3
〈 m𝑣 2 〉 = 𝑘 𝑇
2 2 𝐵
kB étant la constante de Boltzmann. Cette formule est un cas particulier d'une loi plus générale
appelée loi de l'équipartition de l'énergie, qui stipule, sous certaines conditions, que l'énergie
moyenne des constituants élémentaires d'un système thermodynamique est égale à la quantité
(1/2) kB T multipliée par le nombre de degrés de liberté de ces constituants, égal ici à 3 dans le
cas d'un gaz composé de particules ponctuelles.

La température 0 K correspond à une limite inférieure inaccessible appelée "zéro


absolu". Les températures dans l'échelle légale sont donc toutes positives.

La relation qui lie le degré Celsius et le kelvin est :

t (°C) = T(K) - 273,16


T(K) = t (°C) + 273,16
La chaleur est un mode de transfert désordonnée de l’énergie.

L'unité légale d'énergie thermique et de chaleur est le joule (J).


La formule de calorimétrie permet de déterminer la quantité de chaleur échangée entre
un solide et/ou un liquide sans changement d’état.

𝑄 = 𝑚 𝑐 ∆ 𝑇 = 𝑚𝑐 ∆𝜃 ( 𝑒𝑛 𝑗𝑜𝑢𝑙𝑒 )

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 Q est la chaleur ou l'énergie reçue par la substance chauffée ou refroidie [J]
 m est la masse [kg]
 ∆T est la variation de température [°C ou K ]
 c est la chaleur massique ( ou capacité calorifique ) de la substance (dépend de la nature
de la substance) [J . kg-1 . °C-1]

La chaleur massique c d'un corps est égale à la quantité de chaleur qu'il faut fournir à un
kilogramme de ce corps pour élever sa température d'un degré Celsius sans modification de son
état physique. Elle se mesure en J . kg-1 . °C-1dans le SI.

Remarque
Anciennement, on utilisait la calorie comme unité d'énergie à la place du Joule.
Par définition, une calorie est la quantité d'énergie qu'il faut fournir à un gramme d'eau pour
élever sa température d'un degré Celsius sans modification de son état physique. On peut
retrouver la valeur en Joule d'une calorie avec la formule de calorimétrie et sachant que
ceau = 4180 J . kg-1 . °C-1
b) Chaleur de changement d’état d’une substance
Lorsqu'une substance change d'état, il y a toujours échange de chaleur avec le milieu extérieur,
même lorsque la température reste constante. Le phénomène peut être endothermique (capte
de la chaleur) ou exothermique (dégage de la chaleur).

L'énergie échangée ne dépend que de la nature de la substance et de sa masse, on peut la calculer


par la relation :

𝑸 = 𝒎 𝑳𝒄𝒉𝒈𝒕 é𝒕𝒂𝒕
où Lchgt état est la chaleur de changement d'état et dépend de la nature de la substance [J . kg-1].

La chaleur de changement d'état d'un corps pur est la quantité de chaleur qu'il faut fournir à
une unité de masse de ce corps pris à sa température de changement d'état pour l'amener
entièrement dans un autre état. Elle se mesure en J . kg-1dans le SI.

c) Cas d’un gaz


Dans le cas d’un gaz, qu’il soit parfait ou non, la quantité de chaleur échangée s’écrit sous les
formes suivantes, en utilisant deux variables parmi les trois variables P, V, T, la troisième n’est
pas nécessaire car elle est liée aux autres par une équation d’état.

𝜹𝑸 = 𝑪𝑽 𝒅𝑻 + 𝒍 𝒅𝑽 ( 𝟏 )

𝜹𝑸 = 𝑪𝑷 𝒅𝑻 + 𝒉𝒅𝑷 ( 𝟐 )

𝜹𝑸 = 𝝀𝒅𝑷 + 𝝁 𝒅𝑽 ( 𝟑 )
Cv , Cp, l, h, λ, μ sont appelés coefficients calorimétriques.
Cv , Cp, h, λ sont des coefficients extensifs.

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l , μ sont des coefficients intensifs.
Cv : Capacité calorifique massique ou chaleur massique à volume constant
Unités : J.K –1. Kg – 1 :
d) Exercice d’application :
On considère en un point O une source ponctuelle de chaleur émettant une puissance constante
Φ de façon isotrope dans l’espace.

i. Donner la loi de variation de la densité du flux thermique à travers une sphère située à
une distance r de la source.
ii. Donner la loi de variation de la densité du flux thermique à travers la surface latérale
d’un cylindre de rayon r et de hauteur h.
iii. Même question dans le cas d’une tige le long de son axe.

Réponse :

i. L’aire d’une sphère de rayon r est donnée par : 𝑺 = 𝟒𝝅𝒓𝟐

𝚽 𝚽 𝟏
𝝋(𝒓) = =
𝟒𝝅𝒓𝟐 𝟒𝝅 𝒓𝟐
ii. La surface latérale d’un cylindre est donnée par : 𝑺 = 𝟐𝝅𝒓𝒉

𝚽 𝚽 𝟏
𝝋(𝒓) = =
𝟐𝝅𝒓𝒉 𝟐𝝅𝒉 𝒓
iii. Dans le cas d’une tige le flux de chaleur traverse toujours la même section S de tige le
long de son axe.

𝚽
𝝋= = 𝒄𝒔𝒕𝒆
𝑺

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LES TROIS MODES DE TRANSFERT THERMIQUE
Il y a trois modes de transfert de chaleur :

CONDUCTION
CONVECTION

RAYONNEMENT

a) Transfert thermique conductif


Le transfert thermique conductif est aussi appelé conduction ou diffusion de la chaleur.

La conduction est le mode de transfert thermique entre deux systèmes séparés par un
milieu matériel immobile, par exemple une paroi solide. Le transfert résulte des
échanges d’énergie entre les particules microscopiques des systèmes et celles de la
paroi. La conduction a lieu surtout dans les solides et à un degré moindre dans les
liquides et encore moins dans les gaz. La conduction obéit à la loi de Fourier (1807).

La densité de flux φ est proportionnelle au gradient de température. Le flux Φ s’écrit


donc :
𝚽 = −𝝀 𝑺 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ 𝒈𝒓𝒂𝒅(𝑻)
Dans le cas d’un transfert en coordonnées cartésiennes selon un seul axe x, on peut
écrire :
𝝏𝑻
𝚽 = −𝝀 𝑺
𝝏𝒙
Φ flux de chaleur transmis selon l’axe x par conduction (W)
λ conductivité thermique du milieu (W m-1 K-1 )

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S surfaces de la section de passage du flux de chaleur ( m2 )
x coordonnée cartésienne le long de laquelle le flux se propage (m)

T1 T1
𝝏𝑻
S 𝚽 = −𝝀 𝑺
𝝏𝒙
x
La conductivité thermique (λ) est une caractéristique propre à chaque matériau.

Elle indique la quantité de chaleur qui se propage par conduction thermique :

 en 1 seconde,
 à travers 1 m² d'un matériau,
 épais d'un 1 m,
 lorsque la différence de température entre les deux faces est de 1 K (1 K = 1 °C).

b) Transfert thermique convectif ou convection.


Le transfert thermique convectif met en jeu un fluide (liquide ou gaz) en mouvement.
La convection a lieu en général à la frontière entre un solide et un fluide (un liquide ou
un gaz). On distingue deux types de convection.

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a. La convection naturelle

Elle se produit lorsque le mouvement du fluide est provoqué par la différence de masse
volumique (ou densité) du fluide dû à une différence de température. Le premier phénomène
physique mis en jeu est la conduction, jusqu'à ce que le gradient thermique soit important et
qu'apparaisse alors le phénomène de convection naturelle. Il se forme alors des rouleaux de
convection au sein du fluide initialement au repos : ce sont les rouleaux de Rayleigh-Bénard.

. https://en.wikipedia.org/wiki/Rayleigh-Bénard_convection.

Air chaud

Thermostat

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a. La convection forcée

La convection forcée se produit lorsque le mouvement du fluide est provoqué


par un apport d’énergie extérieure au système comme un ventilateur ou une
pompe.
La convection obéit à la loi de Newton (1701).
𝚽 = 𝒉 𝑺 (𝑻𝒑 − 𝑻∞ )
Φ flux de chaleur transmis par convection ( W )
h coefficient de transfert de chaleur par convection ( W m -2K-1 )
S surface de la section de passage du flux de chaleur ( m 2 )
T∞ Température du fluide loin de la surface du solide
Tp Température à la surface du solide (paroi).
S Surface de la section de passage solide /fluide du flux de chaleur ( m2 )

Tp T∞

S
c) Transfert thermique radiatif ou rayonnement

Le transfert thermique radiatif est un transfert d’énergie provenant d’un rayonnement


électromagnétique ou de photons émis par une source, la propagation de cette énergie
ne nécessite pas un milieu matériel et peut se propager dans le vide. Ce transfert obéit à
la loi se Stefan (1879).
𝚽 = 𝝈 𝜺𝒑 𝑺 (𝑻𝟒𝒑 − 𝑻𝟒∞ )

Tp
T∞

S
Φ flux de chaleur transmis par rayonnement (W)
σ constante de Stefan.
εp Facteur d’émission de la surface.
T∞ Température du milieu environnant la surface.
Tp Température à la surface du solide (paroi).
S Surface de la section émettrice ( m2 )

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