TFM - Clara Vidal Domènech
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Signature :
Yo, Clara Vidal Domènech con DNI 45927094-G, declaro que he sido la única
persona que ha realizado el presente trabajo íntegramente y que ninguno de los
materiales que se adjuntan ha sido escrito o elaborado por otra persona, excepto las
citas y el material identificado como perteneciente a otra persona.
Firmado:
Résumé : L’évolution a permis que l’être humain développe la capacité du langage afin
de communiquer. Le contexte de mondialisation où l’on vit requière d’une
communication internationale, c’est pourquoi dès le début du XXème siècle la didactique
des langues a vu un développement notable. L’apprentissage d’une langue étrangère est
un processus cognitif plus complexe que l’apprentissage de la langue maternelle puisque,
même s’il y a des patrons cognitifs qui se répètent, le second se fait de façon consciente
et, donc, réfléchie. Quand cet apprentissage se fait en milieu académique, l’apprentissage
se fait à partir d’une réflexion métalinguistique guidé par l’enseignant. La présence de la
langue maternelle s’avère, donc, indispensable, mais comment en faire un usage
raisonnable qui ne suppose pas un frein pour l’acquisition des compétences orales chez
les apprenants ?
En tant que futures enseignantes de FLE, dans cette étude nous nous sommes
proposées d’explorer le contexte oral dans les salles de cours de FLE pour essayer de
proposer des améliorations vis-à-vis de l’oralité. D’un côté nous voulons savoir comment
faire un usage raisonnable de l’alternance codique en cours visant à faire cours de français
en français sans que les apprenants soient perdus ou découragés. D’autre côté, nous
prétendons proposer certaines techniques de travail des compétences orales qui
mobilisent les apprenants à aller un pas au-delà de l’écriture.
Mots clés : enseignement/apprentissage du FLE, oralité, alternance codique, techniques
d’amélioration didactique
Resumen: La evolución ha permitido que el ser humano desarrolle la capacidad del
lenguaje para poder comunicar entre sí. El contexto de globalización en el que vivimos
requiere de comunicaciones internacionales, es por ello que desde principios del siglo XX
la didáctica de las lenguas extranjeras se ha desarrollado notablemente. El aprendizaje de
una lengua extranjera es un proceso cognitivo más complejo que el aprendizaje de la
lengua materna ya que, a pesar de que algunos patrones cognitivos se repiten en uno y
otro, el segundo se hace de un modo consciente y reflexivo. Cuando este aprendizaje
ocurre en un medio académico, este se hace a partir de reflexiones metalingüísticas
guiadas por el profesor. La presencia de la lengua materna en clase resulta, pues,
indispensable, pero: ¿cómo hacer un uso razonable sin que esta suponga un freno para la
adquisición de las competencias orales de los alumnos?
Como futuras profesoras de FLE, en este estudio nos proponemos explorar el
contexto oral de las clases de FLE para intentar proponer mejoras con respecto a la
oralidad. Por un lado, queremos descubrir cómo hacer un buen uso de la alternancia de
códigos en clase con el objetivo de dar clase de francés en francés, sin que los alumnos
se desorienten o se desmotiven. Por otro lado, pretendemos proponer algunas técnicas
para trabajar las competencias orales que empujen a los alumnos a dar un paso más allá
de la escritura.
Palabras clave: enseñanza/aprendizaje del FLE, oralidad, alternancia de códigos,
técnicas para la mejora didáctica
TABLE DE MATIÈRES
INTRODUCTION ………………………………………………………………….. 6
MÉTHODOLOGIE ………………………………………………………………… 8
CONCLUSION ……………………………………………………………………… 41
BIBLIOGRAPHIE ………………………………………………………………….. 45
ANNEXES …………………………………………………………………………… 50
INTRODUCTION
Pendant notre parcours comme apprenantes de langues étrangères, aussi bien de langue
anglaise que de langue française, nous avons constaté que les méthodologies utilisées en
cours par les professeurs1 privilégiaient surtout les aspects grammaticaux, syntaxiques et
ainsi que dans la production écrite. La production orale était la plupart du temps reléguée
et, quand nous la travaillions, c’était d’une manière assez artificielle, le résultat étant un
déséquilibre notable entre les compétences acquises à l’écrit et les compétences acquises
langue maternelle. Ces faits, nous ont motivées à vouloir réfléchir sur la façon de trouver
FLE dans le cadre de l’éducation secondaire obligatoire espagnole pour proposer une
l’acquisition des compétences orales réelles et effectives chez les apprenants, c’est-à-dire
des méthodes qui leur aident à pouvoir communiquer en langue française dans un contexte
1
Nous allons utiliser souvent le masculin pour faciliter la lecture avec une connotation neutre et non
discriminatoire.
6
communicatif réel. Deuxièmement, analyser en quelle mesure l’alternance codique entre
compétences orales en langue cible chez l’apprenant. Puis, analyser jusqu’à quel point
baccalauréat.
sommes parties de l’observation de la réalité didactique du FLE dans les salles de cours
chez les apprenants. Puis, nous avons fait une recherche exhaustive sur la bibliographie
novatrices pour l’enseignement des compétences orales et le cadre juridique espagnol par
pour la réalisation de notre travail, puis nous exposerons le cadre théorique sur lequel
repose notre étude. Par la suite, nous présenterons les résultats de l’étude pratique mené
à bon ainsi que l’analyse des mêmes en nous aidant des figures présentées aux annexes ;
analyse à partir de laquelle nous proposerons des techniques didactiques pour promouvoir
l’oralité en français aussi bien du côté de l’enseignant que du côté des apprenants.
Finalement, nous fermerons notre travail avec une conclusion de l’étude mené à bon et
des perspectives d’avenir, suivie d’une liste des références bibliographiques citées tout
au long de notre texte, ainsi que d’une liste de la bibliographie consultée pour la
7
MÉTHODOLOGIE
par rapport aux compétences orales. Pour ce faire, nous avons décidé d’analyser
l’alternance codique entre la langue maternelle et la langue française (langue cible) dans
façon dont les professeurs de FLE mobilisent les apprenants vers l’oralité. Notre intention
étant de confirmer ou réfuter notre hypothèse, soit qu’une didactique du FLE où la langue
dont le but est de reconnaître les « demandes des enseignants pour passer de l’étape de la
l’établissement d’un plan d’action qui cherche à régler le problème en question ; c) mise
même si nous nous sommes inspirées de ce mode de recherche, nous ne l’avons pas suivi
Dans notre cas, nous sommes parties de l’observation de deux phénomènes très
habituels dans les salles de cours des langues étrangères en Espagne que nous avons vécu
en tant qu’apprenants aussi bien au lycée qu’à la faculté : d’une part le fait que la langue
8
véhiculaire des cours soit plutôt la langue maternelle et non pas la langue cible ; d’autre
part, le fait que les apprenants acquièrent beaucoup plus vite les compétences langagières
à l’écrit qu’à l’oral. Telle observation a été corroborée pendant notre stage dans le lycée
Isabel de Villena de Valence, moment que nous avons profité pour observer l’alternance
les attitudes et les aptitudes des apprenants vis-à-vis de la langue française orale et le
à des professeurs de FLE de la Communauté Valencienne afin de faire un petit survol sur
une analyse comparative afin de pouvoir tirer des conclusions et faire une proposition
didactique qui vise à améliorer les compétences orales des apprenants. Pour ce faire, nous
avons fait une recherche théorique approfondie des sources documentaires – tant
langue et sur les méthodes d’enseignement des compétences orales en cours de FLE ; à
l’aide de cette recherche nous avons conçu un cadre théorique qui justifie et appuie notre
recherche.
9
ÉTAT DE LA QUESTION
L’apprentissage d’une deuxième langue est un processus qui garde un lien très étroit avec
l’appropriation. D’un côté, l’acquisition est le processus involontaire grâce auquel l’on
l’apprentissage d’une langue de façon consciente en milieu académique, soit non naturel
et en baccalauréat. Il est vrai, pourtant, qu’une langue étrangère peut aussi s’acquérir de
langue cible sans avoir reçu un enseignement institutionnellement guidé ; on peut penser,
par exemple, aux immigrants espagnols qui, après la guerre civile espagnole, se sont
installés en France sans connaître la langue française. Ces gens ont appris/acquis la langue
Quoi qu’il en soit, dans l’apprentissage d’une langue, que ce soit la langue
maternelle ou une langue étrangère, les deux processus d’apprentissage sont présents dans
une plus ou moins large mesure. Dans le cas qui nous intéresse, l’apprentissage guidé
d’une langue étrangère en milieu académique, le but est que l’apprenant s’approprie de la
langue cible (le français langue étrangère, plus concrètement) à l’aide du guidage du
professeur et que, petit à petit, il l’acquière. C’est-à-dire, que l’apprenant passe des actions
10
linguistiques plus réfléchies aux moins réfléchies ; en d’autres mots, que l’apprenant soit
capable d’acquérir des automatismes pour se servir de la langue cible d’une façon plutôt
son usage oral, ce qui fait qu’on apprenne à parler en parlant. Ce n’est que quand on
grandit et qu’on est scolarisé, qu’on peut, effectivement, apprendre à réfléchir sur notre
langue maternelle, mais il n’est pas nécessaire d’être alphabétisé pour pouvoir apprendre
à parler. En d’autres mots, l’acquisition de la langue maternelle passe par l’oralité avant
artificielle par le biais de documents didactiques qui lui fournissent des données
Il faut tenir compte aussi que, même si le langage est une faculté intrinsèque aux
humains, il existe un âge critique pour l’acquisition de la langue maternelle, ainsi l’ont
démontré des expériences avec des enfants qui en étant bébés ont été abandonnés et isolés
de la société et que, n’ayant pas été exposés à une langue depuis tout petits, ils n’ont pas
11
Pour ce qui est des langues étrangères ou langues secondes, par contre, une fois on a
acquis la langue maternelle, on a la capacité d’acquérir une autre langue, car la langue
phonateurs et récepteurs, ainsi que notre grammaire interne2, se plient aux sons et aux
d’une langue étrangère. De ce fait, il est très difficile, voire impossible, d’arriver à
maîtriser une langue étrangère au même niveau qu’on maîtrise la langue maternelle :
Pour ce qui est de l’acquisition plus tardive d’une langue autre, appelée
« seconde » ou « étrangère » (L2), les études ont montré que le niveau de maîtrise
atteint est rarement comparable à celui d’un locuteur natif. Ce décalage s’explique
en partie par le dépassement de l’âge critique au-delà duquel il est difficile
d’acquérir une nouvelle langue.
(Hervé Adami et Véronique Leclercq, 2012)
Dans les années soixante-dix du dernier siècle apparaît une nouvelle approche de la
didactique des langues étrangères qui vise à sortir des sentiers battus par les
plusieurs niveaux, dont la reconfiguration des rôles des participants. Jusqu’au présent
l’enseignant de langue étrangère avait joué le rôle principal : il était chargé de gérer et de
2
Nous avons pris ici la première acception de grammaire proposée par Cuq dans son Dictionnaire de
didactique du français, à savoir : « (…) principe d’organisation propre à une langue intériorisée par les
usagers de cette langue. On peut ainsi dire que les locuteurs connaissent la grammaire de leur langue ».
12
transférer les savoirs aux élèves, il était « la source de tout savoir » (Cuq, 2003, p. 83), le
sur l’élève qui, en conséquence, devient apprenant, car il passe à avoir un rôle actif dans
essayant de la vivre et (...) de communiquer de façon plus active » (Saydi, 2015, p. 16).
quelques années plus tard grâce à l’issue d’une autre approche novatrice : l’approche
actionnelle. Cette approche voit l’apprenant comme un usager potentiel de la langue cible
c’est pourquoi elle propose que les compétences linguistiques en langue cible doivent être
projet rend transparent ces exercices de sorte qu’elle oriente l’apprenant à ce qu’il arrive
les apprenants, sa fonction consiste à leurs transmettre des savoir-faire plutôt que des
Jean-Pierre Cuq différencie entre deux types de professeurs-guides, selon si leur mission
alors que l’animateur intervient auprès d’un groupe » (Cuq, 2003, p. 83).
13
Dans ce travail, ce qui nous intéresse est d’analyser la figure du professeur3 en
tant qu’animateur, car dans l’Éducation Secondaire ainsi que dans le Baccalauréat des
concrètement, nous visons à analyser comment les professeurs guident les apprenants
dans l’acquisition des compétences orales en langue cible. En sachant qu’un étudiant de
langue étrangère n’est pas en milieu naturel, il s’avère très important que pendant le cours
de FLE il soit exposé à un input de qualité. Cet input est, évidemment, composé des
activités didactiques qu’il doit résoudre ainsi que des outils didactiques4 employés par le
professeur, mais aussi du contexte linguistique oral. Plus on est exposé à la langue orale,
mais, jusqu’à quel point est-il possible développer une didactique du FLE proche à
maternelle en cours de FLE est un obstacle pour l’acquisition des compétences orales ?
Comme nous l’avons déjà annoncé, l’apprentissage d’une langue étrangère en milieu
académique entraîne une artificialité de l’input à la langue cible. En général, les cours de
la langue cible cohabite avec la langue ou les langues maternelle(s) des apprenants. Ceci
3
En ayant déjà établi les nuances sémantiques entre enseignant et professeur, tout au long du travail nous
allons les utiliser comme des synonymes pour faciliter la lecture, tenant toujours compte de son rôle en tant
que guide et animateur.
4
Il est important de souligner qu’avec l’avènement de l’approche communicative apparaisse un nouveau
type d’outil didactique : les documents authentiques.
14
fait que le développement des compétences orales, spécialement des compétences de
production orale, soit très difficile puisque c’est en parlant qu’on apprend à parler.
intermédiaires, n’ayant toujours pas assez de compétences en langue cible, ont besoin de
général, et de FLE en particulier, n’a toujours pas été bien vue par les didacticiens. En
effet, si nous faisons un bref survol par les différentes méthodologies des langues
étrangères, nous nous rendons compte qu’il y a eu des positions antagoniques : d’un côté
( début du XXe siècle) et la méthode active (années vingt du dernier siècle) qui ont vu la
15
cible (tant du côté de l’enseignant comme du côté de l’apprenant). Aujourd’hui, les
L’alternance codique est une stratégie de communication qui peut être utilisée par
d’une langue à l’autre lors d’un « énoncé-phrase ou d’un échange, ou entre deux situations
différentes, mais par d’autres raisons. Aussi bien dans l’alternance codique que dans le
mélange le locuteur ne respecte pas les règles d’une des deux langues, il s’intéresse
surtout à la fonction du message et non pas à la forme ; tandis que dans l’alternance
codique le locuteur se sert des règles des deux langues (Tugrul, 2013). L’alternance
codique preuve, donc, que le locuteur maîtrise aisément les deux langues, tandis que le
mélange dévoile un manque de compétences dans l’une des deux langues et, en
‘mauvais’ » (Samantha Rubi Castillo Cardona et María Eugenia Olivos Pérez, 2014).
En cours de FLE aussi bien les apprenants que l’enseignant font recours à
l’utilisation de deux langues – la langue maternelle et la langue cible − bien que par de
16
utiliser beaucoup plus leur langue maternelle pour se faire comprendre dû au manque de
compétences en langue cible et par des raisons de sociabilisation (c’est la langue partagée
entre les camarades), l’enseignant − qui lui est supposé être performant à tous les niveaux
en langue cible − fait aussi recours à la langue maternelle des apprenants pour s’assurer
que les étudiants comprennent bien les informations qu’il leur donne. Ainsi, nous pouvons
conclure que les apprenants font plutôt appel au mélange des codes en conséquence de
son niveau d’interlingue5 encore très rudimentaire, alors que l’enseignant utilise
l’alternance codique pour atteindre une communication de qualité avec ses apprenants.
afin qu’elle ne devienne pas en obstacle de l’acquisition des compétences orales chez les
Le problème […], comme l’expérience l’a maintes fois démontré, c’est que ce qui
devrait être qu’un usage exceptionnel, rigoureusement contrôlé, de la langue
maternelle, devient vite la règle pour de nombreux enseignants et apprenants de
sorte que le français n’a jamais la chance de s’implanter comme langue d’usage,
et donc d’apprentissage, dans la salle de classe.
(Calvé, 1993, p. 16)
Pour ce qui est des apprenants, il y a plusieurs facteurs qui vont influencer dans
d’apprentissage. Ainsi, on peut se retrouver avec deux cas figure. D’une part, il y a ceux
qui montrent une attitude négative face à la disposition d’apprendre une langue par
nouvelle langue ; ces apprenants risquent de se sentir frustrés face à une situation
5
Comme nous pouvons lire dans le Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde :
« en didactique des langues, on désigne par interlingue la nature et la structure spécifiques du système d’une
langue cible intériorisé par un apprenant à un stade donné » (Cuq, 2003, p. 139).
17
communicative proche à l’immersion linguistique. D’autre part, il y a ceux qui, grâce à
l’intérêt et la motivation pour apprendre la langue, vont montrer une attitude de tolérance
Il est très important que, dès les niveaux débutants, ils aient une attitude positive
français, même s’ils doivent inventer des mots (Giroux, 2016, p. 64), car plus on met en
pratique la langue cible, plus on développe les compétences linguistiques. Pour des
auteurs comme H.H. Stern6, le profil d’un bon apprenant de langue étrangère est celui qui
sait faire face au défi que représente l’abandon des schèmes de référence
provenant de sa langue maternelle. Il sera alors capable de tolérer les sentiments
de frustration et de désorientation qui accompagnent généralement les premières
phases de l’apprentissage d’une langue seconde.
(Stern, 1975, p. 31)
l’alternance codique en cours. Il est essentiel qu’il soit conscient qu’il est la source
d’exposition à la langue cible la plus immédiate et la plus naturelle pour les apprenants,
car le cours de FLE est le seul moment où ils peuvent avoir accès à un contexte
famille ni les amis des apprenants ne parlent pas français. D’où l’importance que le
s’éloigne de l’immersion linguistique. C’est à lui de décider quel usage faire de la langue
6
Cité dans Giroux (2016, p. 63).
18
maternelle en cours et, en conséquence, d’établir un pacte avec ses apprenants qui leur
motive à jouer le jeu et faire l’effort de chercher à comprendre le sens global du message,
plutôt que les énoncés ou mots pris individuellement (Calvé, 1993, p. 21).
Quoi qu’il en soit, il faut tenir compte que les lycéens − les plus motivés de même
que les moins motivés − sont des adolescents et, de ce fait, ils doivent faire face à
période de bouleversement qui leur rend souvent assez vulnérables face à des sentiments
négatifs qui surgissent lors qu’on apprend une nouvelle langue, tels que la honte ou la
peur à se tromper, parmi d’autres. Ces sentiments ont tendance à réveiller vite des
que la langue maternelle soit utilisée en cours comme une solution de facilité et non pas
comme un instrument didactique. C’est pourquoi le professeur de FLE joue un rôle crucial
dans la gestion de l’oralité en cours ainsi que dans la sensibilisation vis-à-vis des
18).
Obligatoire et du Baccalauréat aussi bien comme langue étrangère première que comme
langue étrangère seconde, la différence étant que la première est obligatoire tandis que la
deuxième est facultative. Le plus courant est que les étudiants de secondaire et du
car l’anglais prend largement le dessus en langue étrangère première ; c’est pourquoi dans
19
ce travail il sera question de l’enseignement du FLE en tant que langue étrangère seconde.
Quoi qu’il en soit, l’enseignement du FLE en Espagne se fonde sur les bases établies dans
le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL)7 et, en conséquence,
la didactique du FLE s’encadre dans l’approche actionnelle que nous avons décrite un
peu plus haut ; ainsi l’indique le décret-loi 1105/2014 du 26 décembre qui régule le
Espagne :
actif, car c’est lui-même qui apprend, acquière et construit ses compétences en langue
cible pour pouvoir les mettre en pratique, et dans les tâches proposées en cours, et dans
CECRL, le programme d’enseignement du FLE en Espagne a été créé pour que l’étudiant
apprenne à apprendre (BOLETÍN OFICIAL DEL ESTADO, 2015, p. 423). Pour ce qui
est du professeur, son rôle est de faciliter l’apprentissage aux apprenants par le biais de
tâches qui amènent les apprenants à agir en langue française à l’oral comme à l’écrit
7
Le Cadre européen commun de référence pour les langues a été publié en 2001 par le Conseil de l’Europe
avec la volonté de servir de point commun de repère pour la création de programmes scolaires ainsi que
pour la conception de manuels d’enseignement des langues étrangères.
20
D’après le CECRL, la base de l’enseignement/apprentissage des langues
étrangères ce sont les compétences, soit l’ensemble des connaissances, des habilités et
des dispositions qui permet d’agir en langue cible (l'Europe, 2001, p. 15). Ainsi, le
programme d’études pour le français langue étrangère seconde, élaboré par les autorités
ne précise rien ; par contre, il dit que la langue maternelle peut être utilisée en cours
instrument didactique (et non pas à l’inverse) optimiserait l’acquisition des compétences
orales chez les apprenants, car lorsqu’on acquière la langue maternelle on est exposé à la
langue orale.
8
Generalitat Valenciana.
9
« (…) el aprendizaje de cualquier idioma debe aproximarse al proceso de adquisición de las lenguas
maternas para producir unos resultados de carácter natural y directamente aplicables al uso lingüístico en
el mundo real; por otro lado, la reflexión consciente y el desarrollo sistemático de competencias variadas
que conlleva el aprendizaje de cualquier idioma puede extenderse a las lenguas maternas, ya que existe una
competencia subyacente común a todas las lenguas que el individuo domina y aprende.» (Conselleria
d'Educació, 2013, p. 2)
21
GVA établit que l’enseignant doit procurer aux étudiants des situations d’interaction
variées (Conselleria d'Educació, 2013, p. 3). Ceci peut être abordé de deux façons : d’un
côté, se dirigeant aux apprenants en français (ce qui est question dans notre étude), d’autre
côté, en leur proposant des tâches où ils doivent interagir en langue française.
22
PROPOSITION D’AMÉLIORATION DIDACTIQUE DU FLE
réaliser, nous avons fait un stage dans le lycée public Isabel de Villena. Pendant ce stage
nous avons profité pour mettre en pratique notre détermination : communiquer avec les
apprenants – dès les débutants de 1º de la ESO jusqu’aux plus « expérimentés », soit ceux
de 2º de Bat. – principalement en français. Dès le premier jour nous leur avons parlé en
français sans leur exiger de nous répondre en français, car il est évident que l’habileté et
lendemain. Notre expérience communicative avec les apprenants peut se diviser en deux
moments : les interactions en cours et les interactions avec les apprenants en dehors du
cours (quand on se croisait par les couloirs ou lors qu’on attendait l’arrivée de la
Ce que nous avons pu constater aussi bien dans un cas que dans l’autre c’est que,
nonobstant, nous avons pu constater également que des fois il était nécessaire de faire
appel à l’alternance codique. Cette expérience nous a servi, donc, pour analyser
l’utilisation de l’alternance codique in situ mais aussi pour créer un questionnaire dirigé
aux professeurs de FLE afin de voir comment fait-on usage de l’alternance codique en
23
1. Analyse de l’oralité et l’alternance codique in situ
Présentation du centre :
L’établissement où nous avons réalisé le stage a été le IES Isabel de Villena, un lycée
ville de Valence, la Malva-rosa. À son origine, ce quartier était peuplé par des pêcheurs
et des agriculteurs valenciens. Pendant les années soixante du dernier siècle, la population
Aujourd’hui, le quartier est habité surtout par des ouvriers et des gens sous-employées ou
adultes du quartier, il n’y a qu’un 6,9% de la population qui possède un diplôme d’études
universitaires, tandis que le 41% des voisins adultes ne possède que des études primaires.
où cohabitent la culture valencienne, la culture gitane, et les cultures des gens émigrants
des pays latino-américains, des pays arabes et des pays de l’est de l’Europe.
Les deux écoles rattachées au lycée sont l’école publique Ballester Fandos et
l’école publique El Cavite. Le niveau de compétences académiques des élèves qui arrivent
chaque année au lycée est très varié. Il y a des élèves avec un bon niveau de compétences,
ou un niveau moyen, et qui ne présentent pas des difficultés graves pour s’adapter à
l’éducation secondaire. Par contre, il faut signaler qu’il y arrive aussi de nombreux élèves
24
dont le niveau de lecture, d’écriture, de calcul ou de raisonnement logique sont très bas.
Il y a aussi des élèves qui ne s’adaptent pas au système scolaire, voir qui le refusent
Dans le lycée Isabel de Villena la matière de FLE est coursée seulement comme matière
facultative, c’est-à-dire comme langue étrangère seconde, ce qui fait qu’à partir de 2º de
s’agit d’une matière que les apprenants peuvent choisir de manière intermittente ou de
façon ponctuelle tout au long de leur parcours par le centre10. Cette multiplicité de niveaux
rend l’enseignement du FLE beaucoup plus difficile que dans d’autres institutions où l’on
enseigne les langues étrangères (comme des académies privées ou l’École des Langues
publique espagnole, la Escuela de Idiomas), car dans ces dernières les apprenants sont
correspond à un niveau de langue et, au fur et à mesure qu’on réussit les examens, on
augmente aussi de niveau ; au lycée, par contre, la matière de FLE langue seconde
l’apprenant qui étudie la matière de façon continue aspire à acquérir un niveau A2 à la fin
10
Nous avons ajouté aux annexes un graphique qui illustre la diversité d’apprenants de chaque groupe par
rapport à la continuité ou l’intermittence de la matière : Figure1.
25
baccalauréat (à condition que l’apprenant ait étudié la matière de FLE tout au long de son
Bachillerato avait passé l’examen officiel du A2. Cette année, pendant notre stage, il y a
des élèves de 1º de Bachillerato ont réussi l’examen. Nous avons choisi ce fait comme
Pendant notre stage nous avons pu constater que la professeur faisait constamment appel
à l’alternance codique lors de ses cours ; et encore plus, nous avons observé que dans la
exemple) ou des actes de parole simples (« est-ce que vous avez compris ? », « c’est
clair ? » « Est-ce que tu peux répéter, s’il te plaît ? »), aussi bien l’enseignante que les
apprenants les plus motivés se servaient la plupart du temps de la langue française. Par
contre, quand il s’agissait de communiquer des énoncés plus complexes, la langue utilisée
était l’espagnol. Pour ce qui est des apprenants, comme il est naturel, ils communiquaient
26
entre eux en espagnol (nous n’avons jamais entendu le valencien comme langue de
constater que dans les groupes les plus avancés (surtout 1º et 2º de Bachillerato), elle
essayait plus de communiquer en français avec les apprenants et, même, de leur donner
souvent pour traduire les informations. De même, nous avons remarqué que l’enseignante
utilisait la langue espagnole plutôt pour communiquer, alors qu’elle utilisait le valencien
Comme nous l’avons déjà annoncé, nous avons profité de notre stage pour essayer de
française avec les apprenants même s’ils ont encore un niveau de langue très élémentaire.
En effet, les jours où nous avons dû faire cours, nous avons réussi à les faire en nous
que la langue maternelle ne peut pas être balayée de la salle de cours, car les apprenants
en ont besoin pour communiquer (aussi bien entre eux qu’avec l’enseignant), et
De cette expérience nous avons observé qu’au début les apprenants se montraient
craintifs quand nous nous dirigeons à eux uniquement en français et que, en plus, ils
essayaient de nous faire parler en espagnol. En revanche, petit à petit, la plupart d’entre
eux se sont habitués au fait que nous nous dirigeons à eux en français et ils faisaient de
plus en plus d’efforts pour nous comprendre. Nous avons constaté également que, lorsque
27
nous nous adressions à tout le groupe, les apprenants avaient tendance à s’entraider si
Une autre observation que nous avons faite c’est que face aux moments où les
apprenants ne nous comprenaient pas, nous utilisions de façon intuitive deux stratégies.
La première consistait à essayer de reformuler notre énoncé de façon plus simple aussi
bien au niveau syntaxique que du choix du lexique. Si cette stratégie ne servait pas, alors,
nous faisions recours à l’alternance codique et nous utilisions la langue espagnole pour
traduire les mots que nous considérions les plus importants pour la décodification de
l’énoncé ; après nous répétions l’énoncé entier en français et en mettant l’accent (au
niveau de l’intonation) sur le ou les mot(s) que nous avions traduit(s) à la langue
espagnole.
titulaire ainsi que de l’usage que nous-mêmes en avons fait, nous nous sommes posées
28
Le travail de l’oralité en cours de FLE au lycée Isabel de Villena :
Comme nous l’avons déjà vu, le programme d’études de la GVA indique que l’objectif
des cours des langues étrangères secondes – soit, de FLE dans le cas qui nous occupe –
production et interaction orale et écrite) afin que les apprenants soient capables d’être
En plus, pour ce qui est spécifiquement de l’oralité, le programme d’études dit que
le professeur doit procurer aux apprenants des situations d’interaction en langue cible,
nous avons observé que les compétences orales étaient très peu travaillées11. Le seul
groupe où l’on les travaillait assez régulièrement était 2º de Bachillerato. De même, nous
compétences des apprenants au moment de concevoir des activités pour les apprenants,
car si on leur propose une activité dont la difficulté est beaucoup trop élevée, alors les
apprenants vont se sentir impuissants et, en conséquence, ils ne vont pas faire des efforts.
C’est ce qui s’est passé avec le groupe de 4º de la ESO le jour où la professeur, après le
11
Nous avons inclus aux annexes un tableau où nous avons regroupé les contenus linguistiques étudiés en
cours et les activités sur l’oralité qui se sont développées pendant notre stage dans le centre : Tableau1.
29
groupe-classe en question, pourrait être une très bonne tâche pour faire parler les
apprenants ; en revanche, dans ce cas-là elle n’était pas adaptée au niveau de compétences
Profitant que nous avions la possibilité de prendre part aux cours, nous avons
de la ESO. Vu qu’ils venaient d’étudier le vocabulaire des vêtements et des couleurs avec
la professeur titulaire, nous avons décidé d’organiser un « défilé de mode ». Nous avons
amené en cours des vêtements divers (une casquette, une jupe, une robe, des chemises,
des gants, une veste, un manteau, un bonnet, parmi d’autres). Il s’agissait d’une activité
collaborative : nous avons demandé deux volontaires pour se déguiser. Les autres élèves
se sont organisés par groupes de trois, dont un était le porte-parole. Les deux volontaires
sont sorties de la salle de cours avec nous pour se déguiser. Après, une fois de retour dans
la salle de classe chaque porte-parole du groupe devait décrire (à l’aide de ses camarades)
la ténue d’un des deux volontaires. Nous avons pu répéter l’activité trois fois avec des
avons proposé quelques structures du type « il/ elle porte… », « il/elle est habillé en… »,
L’ensemble du groupe s’est montré participatif et motivé face à l’activité. Nous avons
observé que la langue espagnole (comme attendu) n’a pas disparu de la salle de classe et,
encore, que les apprenants l’utilisaient pour s’entraider (pour traduire) ou pour compléter
des énoncés qu’ils n’arrivaient pas à exprimer entièrement en français. Malgré ceci, ils
La prépondérance du travail de la langue écrite face à la langue orale, ainsi que notre
expérience lors de l’activité du défilé de mode avec les apprenants de 1º de la ESO, nous
- Est-ce que les professeurs de FLE ont tendance à travailler plus l’écrit que l’oral ?
- Quel type d’activités utilisent d’habitude les professeurs pour travailler les
compétences orales ?
orales ?
Avec toutes les questions que nous nous sommes posées au cours de notre stage dans
le lycée Isabel de Villena (et celles que nous nous étions déjà posées dû à notre expérience
codique et l’oralité en cours de FLE avec la volonté de voir comment s’en servent d’autres
enseignants de FLE et pouvoir, ainsi, faire une comparaison avec nos impressions et en
ce qui fait qu’au total nous avons obtenu 53 réponses13 valides. La plupart des enseignants
qui ont eu l’amabilité de participer à notre enquête ce sont des enseignants d’Éducation
Secondaire et de Baccalauréat14 dans des lycée publics15. Il paraît que la majorité (37)
considère la langue maternelle comme un outil indispensable pour tous les niveaux
12
On peut trouver le questionnaire aux annexes : Questionnaire.
13
Nous avons inclus aux annexes les graphiques résumant les réponses.
14
Niveau d’enseignement : Niveau.
15
Endroit d’enseignement : Endroit.
31
d’apprentissage du FLE, dès les débutants jusqu’aux plus expérimentés16, ce qui nous a
beaucoup surpris, car nous sommes d’accord avec la thèse que la LM est un outil
nous considérons que pour les niveaux expérimentés, le recours à la LM en tant que
langue de communication est une solution de facilité qui suppose un obstacle pour les
que la LM est toujours un obstacle, affirmation avec laquelle nous ne sommes pas
d’accord, car, comme nous l’avons déjà expliqué dans la première partie de notre étude,
la LM est la base linguistique qui nous permet d’apprendre d’autres langues, ce qui fait
autre langue. Nous considérons que cette majorité qui considère que la LM est
indispensable à tous les niveaux laisse entrevoir la conception encore répandue parmi
beaucoup d’enseignants de langues étrangères que les apprenants ne sont pas capables de
admettent que la LM prend le dessus sur la langue française lors de leurs cours.
Généralement, tous pensent que le besoin d’alterner la langue maternelle et la langue cible
varie en fonction des niveaux18 : plus on avance de niveau, moins on a besoin de faire
appel à l’alternance codique. Cette réponse − qui a été soutenue par 46 des 53 participants
− contraste avec les 37 qui préalablement avaient convenu que la LM est un instrument
niveau. En général, il paraît que la plupart des enseignants estime que les niveaux où ils
16
Question numéro 1 : Question1.
17
Question numéro 2 : Question2.
18
Question numéro 3 : Question3.
32
font appel le plus souvent à l’alternance codique19 sont ceux de la secondaire (surtout 1º
Pour ce qui est des moments ou des raisons qui les conduisent à faire usage de
l’alternance codique20, la plupart des enseignants qui ont participé à l’enquête coïncident
spécifiques de la matière et lorsqu’ils ressentent que les apprenants ne suivent pas leur
lorsqu’ils ressentent que les apprenants ne les suivent pas ; alors que la généralité préfère
tenter d’autres stratégies qui ne requièrent pas l’alternance codique, telles que la
l’oralité est suffisamment travaillée en cours de FLE21, tandis qu’une grande partie (37)
juge que l’oralité n’est pas suffisamment travaillée. En revanche, les réponses à la
question « Dans quelle mesure travailles-tu la compétence orale en cours avec les
apprenants »22 sont en discordance avec la première, car la plupart des enseignants a
répondu travailler les compétences orales une fois par séance ou plusieurs fois par
La majorité des professeurs de FLE qui ont participé à notre questionnaire affirme
ce qui concerne les activités pour travailler la compréhension orale24, les plus rependues
19
Question numéro 4 :Question4.
20
Question numéro 6 : Question6.
21
Question numéro 13 : Question13.
22
Question numéro 8 :Question8.
23
Question numéro 9 :Question9.
24
Question numéro 10 : Question10.
33
sont le visionnage de matériel audiovisuel suivi de questions ou de rédactions (donc,
d’activités écrites) et des écoutes suivies de questions. Quant aux activités dirigées à la
production/interaction orale25, les plus utilisées sont les jeux de rôle écrits par les
apprenants (aussi bien mémorisés qu’improvisés), les chaînes de questions entre les
apprenants et les débats. Une claire majorité (47 de 53) coïncide aussi à penser que le
nombre d’apprenants d’un groupe peut compliquer la mise en pratique d’activités orales
en cours ; seulement 6 enseignants des 53 qui ont participé pensent qu’en appliquant des
stratégies pertinentes, on peut travailler l’oralité même avec des groupes assez
nombreux26.
Au cours de notre stage nous avons constaté que lors des interventions orales d’un
apprenant les autres avaient souvent du mal à l’écouter, ils bavardaient entre eux sur
d’autres sujets ou ils préparaient leurs interventions ; fait qui nous a motivées à y réfléchir,
car l’écoute est un facteur très important dans l’apprentissage/acquisition d’une langue.
C’est pourquoi, nous avons estimé pertinent de demander aux enseignants leur
impressions sur l’écoute entre camarades lors de leurs cours de FLE27 ; question à laquelle
un 64,2% des enquêtés ont répondu que leurs apprenants ont l’habitude d’écouter les
interventions de leurs camarades, alors que l’autre 35’8% considère que leurs apprenants
n’ont pas l’habitude de s’écouter les uns les autres lors des interventions en cours. Ce qui
fait que, même si dans cette étude qualitative les conclusions ne peuvent pas être
définitives, au moins cela nous invite à réfléchir sur le besoin de chercher des techniques
qui motivent les apprenants à rester attentifs aussi bien quand ils prennent la parole que
25
Question numéro 11 : Question11.
26
Question numéro 16 : Question16.
27
Question numéro 12 :Question12.
34
Relativement à l’acquisition des compétences à l’écrit et à l’oral, la majorité des
enseignants de FLE enquêtés estiment que, effectivement, les apprenants acquièrent plus
rapidement les compétences pour communiquer en langue française à l’écrit qu’à l’oral28.
Ceci vient renforcer notre thèse qu’il faudrait renforcer le travail des compétences orales
Finalement, une claire majorité des enseignants qui ont participé à notre sondage (52
FLE29. Ce qui nous motive dans notre recherche sur les techniques pour faire cours de
français en français dès les niveaux débutants en faisant un usage de l’alternance codique
raisonnable.
Arrivées à ce point, nous avons conclu que, effectivement, il est nécessaire qu’on
que nous faisons part de deux axes : le premier, que les enseignants de FLE mettent
en pratique des stratégies qui nous permettent de proposer aux apprenants un input le
moins artificiel possible, soit de faire cours de français en français ; le deuxième, que
nous concevions des activités qui mobilisent les apprenants vers l’oralité en français.
28
Question numéro 14 :Question14.
29
Question numéro 15 :Question15.
35
bibliographie30 à laquelle nous avons eu accès, nous allons proposer certaines
Comme nous l’avons déjà vu, l’alternance codique est présente dans les cours de FLE
aussi bien en secondaire qu’en baccalauréat, ce qui est tout à fait inévitable puisque,
du point de vue cognitif, nous avons besoin de la langue maternelle pour accéder à un
Pour proposer des techniques qui nous permettraient de faire cours de FLE en
français, nous avons cru pertinent de prendre comme point de départ l’une des
difficultés que l’on trouve (ou que l’on peut trouver) face à cette volonté : le manque
craindre dans un premier moment que les apprenants ne comprennent pas nos
explications et que, de ce fait, ils se démotivent ; fait qui peut nous conduire à faire
un usage excessif de l’alternance codique qui, au lieu d’aider les apprenants dans leur
compétences orales. Face à cette difficulté, nous proposons les techniques suivantes :
30
Nous nous sommes aidés de l’article Pour enseigner le français…en français rédigé par le professeur
canadien Pierre Calvé. Article où, d’après l’analyse d’expériences d’oralité menés à bon par d’autres
enseignants de FLE, il propose des techniques qui peuvent aider les enseignants de FLE à faire cours en
français dès les niveaux débutants.
36
- Adapter notre discours pour le rendre accessible aux apprenants :
Il est indéniable que nous ne pouvons pas prétendre communiquer avec des
apprenants débutants (ou même intermédiaires) comme nous le ferions avec des
apprenants expérimentés ou avec des natifs, car ils ne nous comprendraient pas.
Toutefois, il existe des stratégies qui peuvent rendre notre discours accessible
même aux apprenants débutants. Nous pouvons, par exemple, chercher à faire des
des apprenants (s’il est possible, bien entendu). De même, nous pouvons faire
appel à des recours tels que la répétition et les tournures, lorsque nous constatons
que les apprenants ont du mal à nous suivre. Finalement, il est important de bien
articuler les mots et de ralentir notre discours afin de faciliter l’écoute à nos
interlocuteurs.
- Emploi de recours non verbaux : le langage non verbal peut être un très bon
allié pour faire arriver le message en français à nos apprenants débutants. Les
gestes, le pointage du doigt aux objets ou aux images ou la mimique peuvent aider
qu’en début d’année le professeur établisse en pacte avec les apprenants sur
l’oralité pour les motiver à faire des efforts et à ne pas rester réticents ou craintifs
face à la langue cible. Dans ce sens-là il est très important de montrer une attitude
qu’ils ne se sentent pas découragés et que, tout au contraire, ils tentent de plus en
37
B) POUR MOBILISER L’ORALITÉ CHEZ LES APPRENANTS DE FLE :
Pour introduire cette partie de notre proposition, nous avons voulu partir aussi d’une des
difficultés les plus remarquables que nous avons aperçues au cours de notre stage et que,
postérieurement, les enseignants enquêtés ont corroboré : travailler l’oralité avec des
groupes assez nombreux. Voici quelques stratégies qui pourraient nous aider à mobiliser
les apprenants vers l’interaction orale même dans des groupes abondants.
- Travail en équipe : lors de l’activité du défilé de mode que nous avons proposée
en cours (ainsi que lors d’autres activités que nous avons proposées mais qui
s’éloignent de notre propos), nous avons vérifié que le travail en équipe non
proposées par l’enseignant mais, encore, c’est une technique qui sert à équilibrer
les différents niveaux de langue des apprenants. C’est pourquoi qu’il est essentiel
puissent s’entraider.
l’autre31 : comme nous l’avons vu durant notre période de stagiaires (et comme
certains des enseignants qui ont participé au questionnaire l’ont vérifié aussi) il
arrive très souvent que les apprenants n’écoutent pas les interventions de leurs
camarades parce qu’ils considèrent que ces interventions ne les regardent pas.
Nous considérons qu’il est essentiel que tous les apprenants participent du cours,
31
Pour développer cette idée nous nous sommes appuyées de l’étude de LI Qin, Faire parler les
étudiants en classe de FLE.
38
que ce soit en prenant la parole quand il le faut, que ce soit en écoutant
l’enseignant et les camarades, puisque ceci leur permet aussi de développer les
- Proposer des jeux de rôle qui visent à l’improvisation : le jeu de rôle est une
activité très utilisée pour faire parler les étudiants. Elle permet de s’ajuster au
niveau de langue des apprenants, car ce sont eux-mêmes qui vont créer à l’écrit le
l’apprentissage par cœur d’un discours ne garantit pas que l’apprenant soit capable
l’écrit, puis leur donner du temps pour le préparer et leur demander d’improviser.
Dans ce sens-là, il est très important de bien réfléchir au temps que nous comptons
leur donner pour la préparation complète, afin que quand les interventions des
réfléchissent aux compétences des apprenants pour créer une activité dont le
niveau d’exigence ne soit ni trop difficile ni trop facile, car autrement nous
réaliser la tâche que nous leur demandons et, au même temps, sentir que malgré
39
leur bas niveau de langue, ils sont capables de communiquer en langue française
40
CONCLUSION
L’objectif que nous nous proposions au départ de ce travail était d’analyser la situation
de l’oralité dans les salles de cours de FLE des lycées de Secondaire espagnols
compétences acquises à l’oral et à l’écrit. Pour ce faire, nous avons commencé par
observer l’oralité dans la salle de cours de FLE du lycée où nous avons réalisé notre
stage pour devenir professeurs de FLE. Nous avons constaté que, comme il se passait
déjà quand nous étions apprenants de FLE (aussi bien au lycée qu’à l’université), la
l’alternance codique.
Nous nous sommes décidées, donc, à faire des recherches sur des techniques pour
faire cours de FLE en français dès les niveaux débutants. Puis, nous avons fait aussi
des recherches sur des stratégies pour optimiser les résultats des activités sur la
production orale en cours de FLE. Après les recherches effectuées, nous avons voulu
faire un petit survol sur la situation de l’oralité en cours de FLE dans d’autres centres
à travers d’un questionnaire anonyme dirigé aux enseignants de FLE pour faire une
auxquelles nous sommes arrivées nous ont mené à proposer certaines stratégies pour
maximiser l’usage de la langue française en cours, d’un côté ; et pour proposer des
41
Nous finissons notre étude en laissant la porte ouverte à la mise en pratique des
stratégies proposées dans un contexte académique réel afin de pouvoir mesurer son
42
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Fenclová, M. (2014). Langue seconde, langue étrangère et aspects cognitifs. ÉLA (Étides
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sensible pour entrer dans l'oralité des langues : une approche énactive de
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Espagne(7), 175-187.
48
Stern, H. H. (1975). What can we learn from the good langage learner? La revue
49
ANNEXES
Hétérogénéité d'apprenants
16 15 15 15
14
14 13
12
12
10 9 9 Apprenants
8
8 7 Débutants
6
6 Continus
4 4 4
4 3 3 3 Intermittents
2
2 1 1 1 1
0 0
0
1º de la ESO 2º de la ESO 3º de la ESO 4º de la ESO 1ºde BACH. 2º de BACH.
Figure 1
page25
50
ASPECTS LINGUISTIQUES COMPRÉHENSION PRODUCTION
GROUPES Grammaire Vocabulaire ORALE ORALE
1º de la ESO Mots interrogatifs : Les parties du corps Défilé de mode
Combien ? Comment ? (activité proposée
Quel ? Les couleurs. par nous-mêmes)
L’imparfait
Le français colloquial
Le souvenir d’enfance
(imparfait)
Tableau 1 page29
51
QUESTIONNAIRE SUR L’ORALITÉ EN COURS DE FLE
a) 10% LC – 90% LM
b) 30% LC – 70% LM
c) 50% LC – 50% LM
d) 30% LM – 70% LC
e) 10% LM – 90% LC
a) Oui
b) Non
52
c) Pour répondre aux questions des apprenants par rapport aux contenus de la
matière
d) Pour donner des renseignements sur des activités extrascolaires
e) Lorsque je ressens que les apprenants ne suivent pas mes explications
f) Jamais
g) Autres
53
c) Chaîne de questions entre les apprenants
d) Débats
e) Des activités de répétition
f) Autres
12. À ton avis, les apprenants ont l’habitude d’écouter les interventions en
français de leurs camarades ?
a) Oui
b) Non
14. Crois-tu que les apprenants de FLE acquièrent au même rythme les
compétences linguistiques à l’écrit qu’à l’oral ?
a) Oui
b) Non, ils acquièrent les compétences écrites plus rapidement que les compétences
orales
c) Non, ils acquièrent plus vite les compétences orales que les compétences écrites
a) Oui
b) Non
a) Oui, plus le groupe est nombreux plus le travail de l'oralité devient difficile
b) Non, il existe des stratégies pour travailler l'oralité avec des groupes nombreux
page31
54
RÉSUMÉ DES RÉSULTATS DU SONDAGE
page31
page32
55
page32
page32
15
10
0
1º ESO 1º - 2º ESO 1º - 3º ESO 1º - 4º ESO ESO et BACH.
page33
56
5. Quel est ou quels sont les groupes/niveaux où tu fais appel à l’alternance
codique le moins fréquemment ?
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
2ºESO- 2º 3ºESO - 2º 4ºESO - BACH. 1º-2º BACH. 2º BACH.
BACH. BACH
page33
57
page33
page33
58
page34
page34
page33
59
page35
page35
60