Linsuline .

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L’insuline

Physiologie de la cellule β et sécrétion d’insuline

L'insuline est produite dans les cellules β qui constituent 75% des îlots de Langerhans du
pancréas. C’est la seule hormone hypoglycémiante de l’organisme, elle favorise la disparition
du glucose du milieu extracellulaire ainsi que sa captation par les tissus. Les perturbations de
sa sécrétion entraînent une intolérance aux glucides et conduit au diabète.

1-Définition et biosynthèse

C’est un polypeptide hormonal, formé par deux chaînes peptidiques A (acide) et B (basique)
réunies par des ponts disulfures et secrété par les cellules β des îlots de Langerhans (pancréas
endocrinien) sous forme de pré-pro-insuline. Ce précurseur est une molécule de 98 AA. Par
élimination des 16 AA du peptide signal en position N-terminal, le précurseur se transforme
en pro-insuline (PM = 12000) qui est également une longue chaîne aminoacidique
comprenant trois parties de l’extrémité N-terminale à l’extrémité C-terminale : une chaîne de
30 AA dites de chaîne B ; un peptide de 31AA ou peptides de connexion (peptide C) et une

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chaîne A. Par coupure enzymatique le peptide C est détaché de l’ensemble et les deux chaînes
sont reliées par deux ponts sulfures, ce qui constitue la molécule d’insuline (PM = 6000).

Dans chaque cellule β l'insuline est synthétisée dans le réticulum endoplasmique puis
modifiée par l'appareil de Golgi avant d'être libérée par exocytose et de passer dans le sang.

Stimulation de la sécrétion de l’insuline par le glucose

Le glucose pénètre dans la cellule β par l’intermédiaire d’un transporteur spécifique (GLUT-
2), il est phosphorylé en glucose-6-phosphate par la glucokinase puis utilisé principalement
par la voie de la glycolyse et de la respiration oxydative. Le métabolisme du glucose dans la
cellule β est à l’origine d’une production d’ATP. La génération d’ATP conduit à l’inactivation
des canaux K+/ATP, entraînant une dépolarisation membranaire et l’ouverture de canaux
Ca++ voltage-dépendants, aboutissant finalement à l’augmentation massive de la
concentration cytosolique du calcium et stimulation de l’exocytose des granules de sécrétion
d’insuline.

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Le principal stimulant de la sécrétion d’insuline est le glucose; il provoque une libération
biphasique : un effet immédiat de courte durée et un effet prolongé. Les canaux jonctionnels,
en permettant le passage d’ions, de métabolites, de messagers secondaires d’une cellule à
l’autre, jouent un rôle important pour synchroniser sa sécrétion.

La stimulation de la sécrétion d’insuline par le glucose nécessite plusieurs étapes :

• sa pénétration dans la cellule ß, pénétration par les transporteurs Glut2, indépendante


de la présence d’insuline.

• sa phosphorylation par une glucokinase présente dans les cellules ß puis sa


métabolisation avec synthèse d’ATP dont la concentration intracellulaire augmente.
Cette augmentation d’ATP entraîne la fermeture des canaux potassiques ATP-
dépendants et donc l’arrêt de la sortie de potassium, ce qui entraîne une dépolarisation
à l’origine de l’ouverture des canaux calcium voltage-dépendants. L’entrée du calcium
provoque l’activation de phospholipases A2 et C et la sécrétion d’insuline.

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Les autres stimulants de la sécrétion d’insuline sont les acides aminés (arginine, lysine), les
acides gras et les corps cétoniques.

Distribution

Après injection intraveineuse, la demi-vie de l’insuline dans le plasma est d’environ six
minutes chez le sujet normal et chez le diabétique. Son volume de distribution est égal au
volume du liquide extracellulaire, soit environ 20% du poids corporel. C’est essentiellement
la forme monomère de l’insuline qui diffuse dans les tissus. L’insuline peut traverser la
barrière hémato-encéphalique grâce à des transporteurs.

Catabolisme

L’insuline est inactivée par des biotransformations enzymatiques : hydrolyse par des
métalloprotéinases et réduction, c’est-à-dire rupture des liaisons S – S. L’élimination rénale
d’insuline est faible car, après filtration, elle est réabsorbée par le tubule.

Effets de l’insuline sur les différents métabolismes

L’insuline est essentielle pour maintenir l’homéostasie du glucose et réguler le métabolisme


des lipides et des protéines, en effet l’insuline est le seul facteur hypoglycémiant face à
l’arsenal copieux des hormones et des neurotransmetteurs hyperglycémiants.

L’effet de l’insuline sur le métabolisme glucido-lipidique porte en priorité sur les trois tissus
cibles de l’hormone (foie, muscle et tissu adipeux)

-1- Métabolisme glucidique En ce qui concerne le métabolisme glucidique, l’insuline


augmente l’utilisation du glucose par les tissus : au niveau du muscle elle favorise son
stockage sous forme de glycogène par induction de la glycogène synthase, son entré en
permettant la translocation de transporteurs spécifiques du glucose (GLUT 4) depuis des
vésicules intracellulaires vers la membrane plasmique et son oxydation en stimulant des
enzymes de la glycolyse. Dans le foie l’insuline diminue la production de glucose par blocage
de la synthèse d’enzymes clefs de la néoglucogenèse, par diminution de la disponibilité des
substrats nécessaire à cette voie (acides aminés et glycérol) et par inhibition de la sécrétion du
glucagon, en plus elle inhibe la glycogénolyse.

Les lieux de stockage du glucose sont les muscles, le tissu adipeux et le foie.

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• Au niveau des muscles et du foie : l’insuline active la synthèse du glycogène. Elle permet la
reconstitution des réserves du glycogène dans ces tissus (glycogénogenèse).

• Au niveau des muscles et du tissu adipeux : l’insuline stimule l’entrée du glucose dans les
cellules de ces tissus. Le prélèvement accéléré du glucose dans le sang diminue la glycémie et
entraîne par voie de conséquence la baisse de la sécrétion de l’insuline.

• Au niveau du foie : l’insuline inhibe la néoglucogenèse (voir ci-dessous) et la mobilisation du


glycogène (par l’inactivation d’une enzyme, la glycogène phosphorylase). En cas
d’abondance de glucides, comme c’est le cas après un repas, l'insuline bloque la production de
glucose par le foie, ce qui fait davantage baisser la glycémie.

2- métabolisme lipidique :

• L’insuline inhibe la lipolyse et favorise la lipogenèse, c'est-à-dire la fabrication de


triglycérides à partir d'acides gras. L’insuline stimule aussi la conversion de l’excès du
glucose en acides gras. Elle accroît par conséquent la synthèse des triglycérides (ou
triacylglycérols) en vue de leur stockage dans le tissu adipeux. En résumé, l'insuline est
l'hormone qui permet le stockage de graisses, et donc, elle fait grossir.

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• Au niveau du tissu adipeux (cellules graisseuses) l’insuline inhibe la mobilisation des
triglycérides en désactivant certaines enzymes (comme la triglycéride lipase), d’où la
réduction du taux des acides gras libres (FFA) dans le sang.

3- métabolisme protéinique :

• L'insuline a des effets importants sur le métabolisme des protéines. Elle inhibe la dégradation
des protéines et favorise la captation des acides aminés en vue de la synthèse protéique.

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