Cours de Logique 2022 - 2023 LMD

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[1]

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES
MEDICALES DE MBANDAKA

B.P.99
MBANDAKA

N°REF.ISTM-MBKA/LOG/MLR/…………/………./2023

NOTIONS DE LOGIQUE
Module d’enseignement destiné aux étudiants de L1 Tronc Commun
(TL et SF)

Par

Ass2 Roger MBOWAMBA LOBOMBO

Année Académique 2022 – 2023


[2]
[3]

INTRODUCTION
01. PRELIMINAIRES
Il est fréquent d’entendre "c’est logique" lorsque quelqu’un tente de
partager son point de vue, de justifier sa démarche ou mieux son
comportement. Cette expression qui semble anodine, demande pourtant
à ceux qui l’entendent d’adopter le raisonnement de celui qui la dit.
En principe, tout homme normal accomplit des opérations logiques. Il est
sensible à la contradiction et au non-sens. Il suit le fil des idées et évite
l’erreur et les pièges du raisonnement décousu, fallacieux. Il y a donc là
l’exercice d’une sorte de logique spontanée, naturelle et informelle, qui
se déploie à travers le discours quotidien, l’agir courant, le dialogue
persuasif, l’éloquence judiciaire, la justification publique ou privée des
actes posés ou à poser.

Ce quoi alors la Logique ? Est-elle un art ou une science ? Comment se


positionne-t-elle parmi les sciences ? Peut-elle nous aider à comprendre
les autres disciplines ? Cette série de question constitue, sans douter, un
préalable obligatoire à tout exposé sur la Logique.

01.1. LES USAGES COURANTS DU MOT ‘‘LOGIQUE’’

Le terme « logique » peut être employé :

a) Au sens général, la logique est une « science ayant pour objet le


jugement d’appréciation en tant qu’il s’applique à la distinction du
vrai et du faux ». Ici, le mot logique est pris comme adjectif (épithète)
et est synonyme de valable, correcte, raisonnable, bon sens1, etc. (1èr
usage, Cfr. Morale et Psychologie).
b) Au sens étymologique, le mot logique provient du mot grec 
(logos), dans ce cas, la logique est définie comme la science de la
raison, la science du discours. C’est également la science des sciences

1
R. Descartes dit que le bon sens est la chose la mieux partagée du monde.
[4]

(science qui étudie les autres sciences). Dans ce sens, la logique se


révèle être un système de connaissances certaines. Celles–ci se
fondent sur des principes universels. (2è usage, Cfr. Méthodologie).
c) Art : c’est celui qui consiste à considérer la logique comme l’art de
bien conduire la pensée dans la recherche de la vérité (3è usage,
Epistémologie)2
d) Au sens formel : c’est celui qui consiste à considérer la logique
comme science de l’ordre dans la pensée (4è usage, Cfr. Logique).

Dès lors que la logique au sens général repose sur l’examen critique de
la méthodologie et de l’épistémologie. Pourtant, la logique au sens
formel cherche à trouver des règles générales des raisonnements en
s’appuyant sur leur forme plutôt que sur leur contenu.

Pour dire bref, nous devons avoir que la logique n’est pas un concept
fourretout. Il existe cependant une logique scientifique, élaborée,
informée, consciente des règles de son déploiement, exigeante en matière
de rigueur et de contrôlabilité. Cette logique-là est une science
dynamique dont les principaux moments de son évolution se lisent chez
Aristote, les Stoïciens, les Logiciens Médiévaux, Leibniz, Russell, etc.

01.2. BUT ET OBJECTIFS DU COURS

Les insuffisances et les confusions de la « logique naturelle », « logique


individuelle », etc. militent en faveur de l’insertion du cours de logique
dans le programme de l’enseignement supérieur et universitaire.

Ce cours se donne comme objectif de combler et de corriger (façonner)


le raisonnement des étudiants.

2
A. LALANDE, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, 1962,
p.572
[5]

Un autre objectif, non contraire à celui-ci, est d’apprendre aux étudiants


à bien ou à mieux raisonner, c’est-à-dire à bien conduire leurs pensées
selon les règles universelles.

Ce cours se propose également comme objectif d’aider les étudiants à


comprendre les autres sciences. La logique jouerait ainsi le rôle d’une clé
passe-partout pour la compréhension des diverses sciences.

Autrement dit, l’apprenant qui aura suivi avec intérêt ce cours, devra être
capable de :

 Se familiariser avec le langage et le mécanisme logiques;


 Distinguer les différentes parties de la logique ;
 Formaliser et évaluer les raisonnements ;
 Bien raisonner sur divers sujets et problèmes de la vie sociale,
professionnelle et administrative ;
 Critiquer valablement toute pensée ou toute opinion émise dans
son environnement.
Il ne s’agit ici que d’une simple initiation à la logique. Elle permettra aux
apprenants de s’exercer à la formulation des pensées valides, de
s’habituer au langage, à la méthode et à la mentalité logique ont-ils auront
grandement besoin lors de l’expression de leurs propres connaissances et
de la pratique de leurs métiers.

01.3. DIVISION DE LA LOGIQUE


01.

Sur la base des points de vue formel et matériel, la logique se divise


généralement en deux parties : la logique ancienne et la logique moderne.
Chacune d’elles mérite une étude particulière.

1. Logique formelle ou générale


Appelé également logique Ancienne, Mineure ; la logique au sens formel
cherche à trouver de règles générales des raisonnements en s’appuyant
sur leur forme plutôt que sur leur contenu.
[6]

2. Logique matérielle ou appliquée


Autrement appelé logique Mathématique, logique Moderne, Majeure et
symbolique ; la logique matérielle est l’étude des procédés de la pensée
appliquée à telle ou telle science. La complexité, mieux les ambiguïtés
du langage naturel, le langage que nous utilisons dans la vie de tous les
jours, ont nécessité l’adjonction en mathématique :

1. la complexité des phrases qui rend les choses plus compliqués, il faut
parfois plusieurs lignes et une phrase complétement incompréhensible,
pour dire quelque chose qui peut se résumer par une simple équation.

2. le fait que les ambigüités du langage courant peuvent conduire `a des


erreurs, et surtout une preuve se doit indiscutable par définition, ce qui
est impossible lorsqu’il y a ambigüités.

02. PLAN DU COURS


INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA LOGIQUE FORMELLE
CHAPITRE I : LE CONCEPT
CHAPITRE II : LE JUGEMENT
CHAPITRE III. : LE RAISONNEMENT
DEUXIEME PARTIE : LOGIQUE SYMBOLIQUE
CHAPITRE IV : LA FORMALISATION
CHAPITRE V : EVALUATION PAR METHODE
[7]

03. BIBLIOGRAPHIE
1) ARISTOTE, Organon III. Les premiers analytiques, (traduit par J.
TRICOT), Paris, Vrin, 1971.
2) ARISTOTE, La métaphysique, tome I et II, (traduit par J. TRICOT),
Paris, Vrin, 1974.
3) ARISTOTE, Organon IV. Les seconds analytiques, (traduit par J
TRICOT), Paris, Vrin, 1979.
4) ARISTOTE, La rhétorique d’Aristote, (traduit par N.
BONAFOUS), Paris, A. Durand, 1956.
5) ARNAULD, A., NICOLE, P., La logique ou l’art de penser. Paris,
Flammarion, 1972.
6) BLANCHE, R., La logique et son histoire d’Aristote et Russel. Paris,
PUF, 1972.
7) CAVAILLES, J., Sur la logique et la théorie de la science. Paris, J.
Vrin, 1976.
8) CHAUVINEAU, J., La logique moderne. Paris, PUF, 1957.
9) DIVERN, E., Introduction aux logiques. Kinshasa, Ed. Loyola, 1990.
10) GEX, Logique formelle. Lausanne, Rouge, 1956.
11) GOBLOT, Traité de logique. Paris, A. Colin, 1981.
12) LALANDE, A., Vocabulaire technique et critique de la philosophie.
Paris/Quadrige, PUF, 1993.
13) LARGEAUT, J., La logique (QSJ ?). Paris, PUF, 1993.
14) LE BLOND, J.-M., La logique et méthode chez Aristote. Paris, J.
Vrin, 1939.
15) MAYOLA Mavunza, La théorie du syllogisme. Kinshasa, Science et
Discursivité, 1999.
16) MAYOLA Mavunza, Logique et argumentation. Rhétoricité de la
palabre africaine et de l’analyse sociale. Kinshasa, Science et
Discursivité, 2.003
17) MUTOMBO Matsumakia M.P., Eléments de logique classique avec
exercices et questionnaire d’examen. Louvain-la-Neuve,
Bruylant-Academia, 2003
18) MUTUNDA Mwembo, Eléments de Logique. Kinshasa, Médias
Paul, 2006.
[8]

PREMIERE PARTIE : LA LOGIQUE FORMELLE

CHAPITRE I : LE CONCEPT

1.1. LE CONCEPT OU IDEE

Le concept est une représentation mentale de quelque chose, d’une


réalité. En d’autres termes, c’est l’idée d’un objet ou d’une chose, leur
représentation mentale, c’est-à-dire leur qualité abstraite.

Ainsi, il est différent d’une image de la réalité perçue, qui est « la


représentation déterminée d’un objet sensible ».3 Cette représentation se
fait soit verbalement (Termes), soit graphiquement (mot/image).

Le concept (idée) a un caractère essentiel, à savoir la communicabilité.


Autrement dit, il est tout entier dans l’élément du langage, i.e. le mot ou
le terme, car l’homme est un être de communication, qui dit aux autres
ce qu’il a trouvé par l’abstraction, l’appréhension.

Le concept est saisi par un acte qu’on appelle « appréhension ».

1.2.APPRÉHENDER ET APPRÉHENSION

Appréhender signifie saisir, prendre, et « l’appréhension, au point de vue


logique, est l’acte par lequel l’esprit conçoit une idée, sans en rien
affirmer ni en rien nier »4.

Pour parler du concept, il faut la présence de quatre éléments suivants :

1) Le sujet : c’est l’homme qui conçoit.


2) L’objet : c’est le suppôt de ma pensée. Ce qui fonde ma pensée.
3) La conception : c’est la transmutation de l’objet dans ma pensée.
4) L’expression : c’est ce que je formule de ma pensée.

3[14]
R. JOLIVET, O.C., P. 22
4[12]
R. JOLIVET, O.C, p.22
[9]

Le concept, et à travers lui un terme, a ses propriétés.

1.3. PROPRIETES DU CONCEPT

Le concept obéit à deux propriétés fondamentales : la compréhension et


l’extension. Les deux sont d’une grande importance dans la logique
formelle. Les deux font la dimension du concept.

a) LA COMPREHENSION D’UN CONCEPT

La compréhension est l’ensemble des éléments constitutifs de la


compréhension, on cherche à connaître ou à énumérer les caractères que
le concept comprend.

Comme on le voit la compréhension est l’ensemble de propriétés qui


donnent son contenu à un concept.

Ex : Homme = être vivant, être corporel, raisonnable, être parlant, etc.


En un mot, la compréhension est le contenu du concept. Comme le dit,
NKOMBE OLEKO, « La compréhension est la réponse à la question : X
est quoi ? »5

b) L’EXTENSION D’UN CONCEPT

L’extension est l’ensemble des sujets ou des individus auxquels le


concept est applicable. En d’autres termes, l’extension est « la quantité
de réalité à laquelle le concept se rapporte »6
L’extension est la réponse aux questions : « quels sont les sujets auxquels
il est convenable d’attribuer le concept ? a quoi peut – on identifier le
concept ? »7

5
NKOMBE OLEKO, Essai de logique générative, Kinshasa, 2006, p. 127.
6P.J. DESSERTINE, Le concept et sa logique, [en ligne] http : //
pjdesser.free.fr/cours/concept.html (page consultée le 13/03/2008
7
F. NKOMBE OLEKO, o.c. p. 128.
[10]

Ex : ARBRE : avocatier, manguier, mandarinier, etc.

1.4.RELATIONS ENTRE COMPRÉHENSION ET EXTENSION


DU CONCEPT
Un rapport existe entre la compréhension et l’extension d’un concept.
Les deux varient en raison inverse l’une de ’autre.

Si la compréhension est grande, l’extension est petite. Si l’extension


croît, la compréhension décroît.

Ex1 : - Compréhension d’être = ce qui est ou est


- Extension d’être = homme, animaux, pierres, arbres, etc.
Etre à une petite compréhension et une grande extension.
Ex2. - Compréhension de BOKENGA = homme, parent, professeur,
directeur, etc.
- Extension de BOKENGA= 1 seul individu singulier.

Comprenez que la compréhension de BOKENGA est grande ou riche,


mais son extension est la plus limitée, car c’est un concept qui convient
à un seul individu.

1.5. LE GENRE ET L’ESPECE

On peut aussi donner les concepts selon une hiérarchie fondée sur leur
extension.
« Le genre est le concept qui a le plus d’extension, et l’espèce le concept
qui a le moins d’extension ».
Cependant, Régis Jolivet fait remarquer « qu’en principe, on nomme
genre toute idée [concept] qui contient sans elle d’autres idées générales
(animal par rapport à homme, oiseau, poisson, etc.), et espèce toute idée
qui contient que des individus ».

Les concepts peuvent être classés de plusieurs façons.


[11]

1.6. CLASSIFICATION DES CONCEPTS

On catégorise le concept selon la compréhension et l’extension.

a) SELON LA COMPREHENSION, ON DISTINGUE :

1. Concept simple et Concept composé

 Concept simple est celui dont la compréhension est formée d’un


seul élément et ne saurait être analysée.

Ex. : le concept être.

 Concept composé est celui dont la compréhension peut être


analysée en une pluralité d’éléments.

Ex. : le concept homme.

2. Concept propre et Concept analogique


 Concept Propre est celui dont la compréhension est comprise
dans son vrai sens.
Ex. : le concept ‘‘lait maternel’’.
 Concept Analogique est celui dont la compréhension est donnée
dans un sens partiellement identique et partiellement différent.
Ex. : Cowbells est un lait.

3. Concept positif et Concept privatif


 Concept positif est celui qui est doué de sens. Son suppôt ne peut
être compris que dans un sens positif.

Ex. : Concepts : voyant, politique, morale…


 Concept privatif est celui qui n’est pas doué de sens. Son suppôt
ne peut être compris que dans la forme négative.
Ex. : Concepts : aveugle, apolitique, amorale, …
[12]

b) SELON L’EXTENSION, ON DISTINGUE :


1. Concept singulier : celui qui représente un individu déterminé. Son
extension est égale à un et sa compréhension est inépuisable. Ce
concept est exprimé par des noms propres ou par des noms communs
complétés par des déterminants et qui les spécifie comme ne
s’appliquant qu’à un seul individu.
Ex. : Concepts : Sublime, Justin, François, etc.
2. Concept collectif : englobe l’idée d’une communauté, d’une
collection :
Ex. Concepts : armée, forêt, assemblée, classe, …
NB : Puisqu’ils sont considérés dans toute leur extension les concepts
collectifs et les concepts singuliers sont équivalents à des concepts
universels.
3. Concept particulier : c’est celui dont la compréhension s’applique
à une partie indéterminée de son extension. Il est affecté d’un
quantificateur existentiel comme certains, quelques, la plupart de, un
grand nombre de, bien des, ou d’un article indéfini, etc.
Ex. : Quelques africains, quelques religieux, certains congolais, etc.
(Egalement : cet homme, ceci, toi, cet arbre-ci, ce livre-là…).
4. Concept universel : c’est celui qui est pris dans toute son extension.
Il est affecté d’un quantificateur universel comme chacun, tout, tous
les, aucun, nul, personne, chaque ou d’un article défini.
Ex. : Aucun africain, tout homme
5. Concept transcendantal : c’est celui dont la compréhension
s’affirme de n’importe quoi.
Ex. Concepts : être, bonté, un, vertu, bien, …
6. Concept concret : c’est celui qu’on peut palper, toucher.
Ex. Concepts : banc, microscope, grossesse, …
[13]

7. Concept abstrait : c’est celui qui n’existe que dans l’intelligence.


Ex. Concepts : blancheur, rancœur, amour, jalousie, volonté, ...

1.4. DU POINT DE VUE DE LEURS RAPPORTS MUTUELS


(compatibilité et incompatibilité)

1. Concepts compatibles : les concepts sont compatibles lorsqu’« ils


peuvent s’appliquer à la fois à un même objet.8

Ex. : Bilepo est gentille et intelligente.


2. Concepts incompatibles : Ce sont des concepts qui s’excluent et
s’opposent.
a. La contradiction : c’est l’opposition entre deux termes soit entre
deux propositions dont l’une nie ce que l’autre affirme. Deux termes
sont contradictoires si l’un est la négation de l’autre.
b. La contrariété : deux termes sont contraires s’ils ne peuvent pas être
à la fois vrais comme prédicats d’un même sujet dans une même
proposition. L’eau ne peut pas être à la fois chaude et froide.
c. La privation : on parle d’un terme privatif si le suppôt, indiqué par le
sujet de la proposition devrait normalement posséder le terme.

Ex : - Etre et ne pas être. - Présent et Absent. - Avare et non avare.

1.5. UNIVOCITE, EQUIVOCITE ET ANALOGIE DES


CONCEPTS

1. Concept univoque : garde la même signification dans un


raisonnement ou dans des expressions différentes.

Ex. : L’oiseau vole. L’avion vole. Le concept « vole » est univoque dans
ces deux expressions. Il garde le même sens de planer dans l’espace.

8[27]
Ib., p.132.
[14]

2. Concept équivoque : a plusieurs significations totalement


différentes dans un raisonnement ou dans des expressions
différentes.

Ex. : Mon frère est capitaine. Hier, nous avons mangé un capitaine.
Le concept capitaine n’a pas la même signification dans ces
deux expressions.
3. Concept analogique : a des significations partiellement identiques
et partiellement différentes.

Ex. : Le lion est un carnassier. L. D. Kabila est un lion pour avoir


chassé Mobutu.
N.B. : Dans une proposition, la quantité d’un terme dépend aussi de son
emplacement. Il peut se placer soit comme sujet soit comme
prédicat. Le quantificateur pour le sujet est donné. Pour le
prédicat, on doit tenir compte de la qualité de la proposition.
Ainsi, le prédicat d’une proposition affirmative est un terme
particulier, alors que celui d’une proposition négative est un terme
universel.

1.6. DÉFINITION DES CONCEPTS


Il existe plusieurs catégories de définition.
1. Définition nominale
Cette forma de définition exprime le sens d’un mot. Elle est
étymologique.
Ex : Philosophie= amour de la sagesse.
2. Définition réelle
La définition réelle exprime la nature de la chose elle-même. Elle peut
être essentielle ou descriptive. Elle est essentielle lorsqu’elle exprime la
nature d’une chose et descriptive quand elle énumère « les caractères les
[15]

plus marquants d’une chose pour permettre de la distinguer de toutes les


autres9.
Il y a certaines règles à respecter si l’on veut bien définir un concept.
2.7. RÈGLES DE LA DÉFINITION
1. La définition doit être plus claire que le défini. Cela implique
2. qu’elle ne doit pas contenir le terme à définir. Par ailleurs, pour être
claire que le défini,
3. la définition ne doit pas normalement être négative. En outre,
4. la définition doit être brève. Enfin,
5. la définition doit convenir à tout le défini et au seul défini.
Régis Jolivet semble avoir raison quand il dit qu’il y a deux règles de la
définition, à savoir.
1. la définition doit être plus claire que le défini et
2. la définition doit convenir à tout le défini et au seul défini.
En effet, nos numéros 2,3 et 4 se ramènent au numéro 1 et le numéro 5
reste seul. Ainsi, nous avons 1 et 5. Voilà qui donne deux règles.

9[30]
R. JOLIVET, o.c., p.24.
[16]

CHAPITRE II : LE JUGEMENT
2.1. DEFINITION
Le jugement est une opération mentale par laquelle l’esprit établit une
relation de convenance (quand il affirme un rapport entre deux concepts)
ou de disconvenance (quand il nie un rapport entre les termes).
Autrement dit, un jugement est l’affirmation ou la négation d’un rapport
entre deux termes10
Ex. : 1. Dieu est bon.
2. Jean n’est pas immortel.
Ce sont deux jugements en ce sens que le premier affirme de Dieu la
bonté et le dernier nie de Jean l’immortalité.

2.2. COMPOSITION DU JUGEMENT


De ces deux exemples précédents, on comprendra que le jugement
comporte nécessairement trois éléments, à savoir « le sujet qui est l’être
dont on affirme ou nie quelque chose, un attribut ou prédicat : c’est la
chose que l’on affirme ou nie du sujet ; une copule qui exprime une
affirmation ou une négation »(11.
Dans le jugement, le sujet et le prédicat comportent la matière de
jugement et de l’affirmation ou de la négation du jugement résulte la
forme.
Le jugement a son expression verbale ou écrite, à savoir la proposition.
Le verbe de la proposition logique est toujours le verbe être.
2.2. CLASSIFICATION DES JUGEMENTS

Les jugements peuvent être classifiés selon plusieurs points de vue.

10[31]
R. CARATINI (dir), Bordas encyclopédie 3 : philosophie et religions, Paris,
1968, p.66
11[32]
R. JOLIVET, Cours de philosophie, Paris, 1948, p.27.
[17]

2.2.1. DU POINT DE VUE DE LA FORME

On aura des jugements positifs (affirmatifs) et négatifs. L’accent est mis


sur le verbe, la copule.
Ex. : 1. Mulesa est intelligente.
2. La femme n’est pas gentille.

2.2.2. DU POINT DE VUE DE LA MATIERE


De ce point de vue, on distinguera les jugements analytiques et les
jugements synthétiques. (Rapport entre le sujet et le prédicat)
2.2.2.1. JUGEMENTS ANALYTIQUES
Dans ces jugements, l’attribut est soit identique au sujet, soit essentiel au
sujet, soit propre au sujet. Autrement dit, le prédicat ne dit rien de
nouveau sur le sujet.
Ex. :
- l’homme est un animal raisonnable
- l’homme est raisonnable
- le cercle est rond12
2.2.2.2. JUGEMENTS SYNTHETIQUES

Le jugement synthétique a un attribut qui exprime une qualité qui n’est


pas propre au sujet ou qui ne relève pas de sa définition, encore moins de
sa nature. Ainsi, l’attribut n’apprend quelque chose sur le sujet.
Ex. :
- Claudine est étudiante
- Mwansa est marié.

2.2.3. DU POINT DE VUE DE LA MODALITE


De ce point de vue, l’accent est mis sur la valeur de ce qui est dit. On se
prononce sur ce qui est dit, pour savoir, si cela est nécessaire, essentiel, possible.
En d’autres termes, on ne tient pas compte du sujet et du prédicat.

12[33]
Ces exemples sont tirés de R. JOLIVET, O.C, p. 28.
[18]

Ainsi, on aura :

- le jugement apodictiques énonçant un fait qui est, mais qui est et est
ainsi nécessairement.
Ex. : Socrate est un homme.
- le jugement assertorique énonçant un fait qui est, mais qui est
contingent, car il pouvait ne pas être ainsi.
Ex. : Mpala est marié.
- Le jugement problématique énonçant un fait possible, car il n’est pas
encore là, ou il n’a pas encore eu lieu.
Ex. : Kalulu sera le président de la R.D.Congo.

2.2.4. DU POINT DE VUE DE LA COMPLEXITE DU JUGEMENT


De ce point de vue, on aura :
- le jugement simple affirmant un rapport entre deux termes.
Ex. : Socrate est grec.
- Le jugement complexe qui peut être :
 Un jugement hypothétique
Ex. : S’il pleut, alors je reste à la maison.
 Un jugement conjonctif
Ex. : Nous étudions et non.
 ·Un jugement disjonctif (exclusif et inclusif)
Ex. :
- Ou bien vous êtes un garçon ou bien vous êtes une fille (exclusif).
- Ou bien vous êtes en classe ou bien vous prenez note (inclusif).
[19]

2.3. CLASSIFICATION DES PROPOSITIONS


Les propositions peuvent être classées selon plusieurs critères.
2.3.1. DU POINT DE VUE DE LA QUALITE
Comme la qualité d’une proposition dépend de la forme ou de l’affirmation
et de la négation, on aura :
- la proposition affirmative ou positive
Ex. : Tous les hommes sont forts.
- la proposition négative
Ex. : Tous les hommes ne sont pas forts.
2.3.2. DU POINT DE VUE DE LA QUANTITE

La quantité d’une proposition dépendant de l’extension, on aura :

- la proposition universelle dont le sujet est un terme universel, c'est-


à-dire il est pris dans toute son extension.
Ex. : Tous les étudiants sont noirs.
- La proposition particulière dont le sujet est un terme particulier.
Ex. : Quelques étudiants sont noirs.
- La proposition singulière dont le sujet est un terme singulier.
Ex. : Kuluna est méchant.

Voici quelques Expression linguistique de l'idée de quantité :

1. Adverbes de quantité : Assez, autant, beaucoup, bien, combien,


force, peu, plein, tant, tout, trop; et aussi considérablement,
énormément, suffisamment, etc.
2. Pronoms Indéfinis et Adjectifs indéfinis de quantité : Maint,
plusieurs, quelque(s), tout; certain, divers…
3. Le partitif exprime les quantités imprécises. Une quantité, un grand
nombre, une foule, une file, une enfilée, une enfilade, une queue,
[20]

une kyrielle, un chapelet (se rapportent à des choses formées en


longues lignes …) ; Une pluie, un déluge, une avalanche (se disent
des choses qui semblent tomber…) ; D'autres sont des noms de
mesure relatives au volume : une poignée, une hottée ;
4. Substantifs exprimant l'idée de grande quantité : Abondance,
accumulation, affluence, armée, arsenal, avalanche, averse,
collection, concours, contingent, débauche, déluge,
encombrement, ensemble, entassement, essaim, fleuve, flopée,
flot, foison, forêt, foule, fourmillement, grêle, immensité,
jonchée, kyrielle, légion, luxe, masse, mer, mille, milliard,
milliasse, million, moisson, monceau, monde, montagne,
multiplicité, multitude, myriade, nombre, nuée, pluie, potée,
pullulement, régiment, renfort ; à grand renfort… : ribambelle,
série, tas;
5. Substantifs exprimant l'idée de Petites quantités, quantités infimes :
Bout, bribe, brin, doigt, grain, parcelle, pincée, poignée, pouce,
soupçon; et
6. Substantifs exprimant l'idée de négation : goutte, pas, point…

NB : La proposition singulière est considérée comme une proposition


universelle, car le sujet singulier est pris dans toute sans extension.

2.3.3. DU POINT DE VUE DE LA QUALITE ET DE LA


QUANTITE A LA FOIS
L’association de la qualité et de la qualité donne quatre propositions.
- La proposition universelle affirmative
Ex : Tous les hommes sont beaux.

- La proposition universelle négative


Ex : Aucun homme n’est beau
- La proposition particulière affirmative
Ex : Quelques hommes sont beaux
[21]

- La proposition particulière négative


Ex : Quelques hommes ne sont pas beaux
Partant des verbes latins
AffIrmo et nEgO, on aura les symboles suivants : A, I, E, O.

A : correspondra à l’affirmative universelle


I : correspondra à l’affirmative particulière
E : symbolisera la négative universelle
O : symbolisera la négative particulière.

La combinaison de la qualité et de la quantité a permis aux logiciens


d’élaborer ce qu’ils appellent le « carré logique ».
A Contraires E
Subalternes

Subalternes

Contradictoires

I Subcontraires O

Il sied de signaler, afin de préparer les étudiants à l’étude des syllogismes,


que :
 Dans les affirmatives (A), « le sujet est pris dans toute son
extension, alors que le prédicat est pris dans une partie de son
extension.13
Ex : l’homme est mortel.
N.B. : cela signifie que l’homme, pris dans toute son extension comme
sujet, est l’un des mortels ; cela veut dire que l’homme est une partie des
êtres mortels parmi lesquels on trouve les animaux, les poissons, etc.

13
Ib., p. 29
[22]

 Dans les négatives (E), le sujet et l’attribut sont pris l’un et


l’autre dans toute leur extension »14.
Ex : aucun homme n’est pur esprit.
N.B. : cela signifie que l’homme (sans exception) n’est purs esprits
(attribut pris dans toute son extension).
De ce qui précède, on retient que le prédicat d’une proposition
affirmative universel est particulier et celui d’une proposition négative
universelle est universelle.
2.4. LES QUATRE OPPOSITIONS DES PROPOSITIONS A-E-I-O
2.4.1. LES PROPOSITIONS CONTRADICTOIRES : A-O et E-I
Elles diffèrent à la fois par la quantité et la qualité. L’une
l’affirmation de l’autre, il n’y a aucun milieu entre l’affirmation et la
négation.
2.4.2. LES PROPOSITIONS CONTRAIRES A-E
Etant toutes universelles du point de vue de la quantité, elles diffèrent du
point de vue de la qualité.
2.4.3. LES PROPOSITIONS SUBCONTRAIRES : I-O
Particulières du point de vue de la quantité, ces deux propositions
diffèrent du point de vue de la qualité.
2.4.4. LES PROPOSITIONS SUBALTERNES : A-I et E-O
Etant toutes de la même qualité, les subalternes ne diffèrent que par la
quantité.
2.5. LOIS DES OPPOSITIONS15

14[35]
Ib., p. 29
15[36]
On peut lire avec intérêt, NKOMBE OLEKO, Essai de logique générative,
Kinshasa, Médiaspaul, 2006, p. 48-49
[23]

2.5.1. LOIS DES CONTRAIRES


A et E ne peuvent pas être vrais en même temps. Si l’une est varie, l’autre
est fausse, mais elles peuvent être fausses en même temps.
« En matière nécessaire (c'est-à-dire lorsque le prédicat est de l’essence
du sujet, deux contraires ne peuvent être simultanément fausses. On peut
alors conclure de la fausseté de l’une à la vérité de l’autre ».16
Ex. : Tous les hommes sont intelligents
Aucun homme n’est intelligent

2.5.2. LOIS DES SUBCONTRAIRES


I et O ne peuvent être faux en même temps. Mais elles peuvent être vraies
en même temps.
Ex. : Quelques hommes sont intelligents
Quelques hommes ne sont pas intelligents

2.5.3. LOI DES SUBALTERNES


A et I, E et O peuvent être vrais en même temps et faux en même temps,
ou bien l’une peut être vraie et l’autre fausse. De la vérité de la
subalternante on tire la vérité de la subalternée. De la fausseté de la
subalternée on tire la fausseté de la subalternante.
Ex. : Tous les hommes sont intelligents
Quelques hommes sont intelligents

Ex. : Aucun homme n’est intelligent


Quelques hommes ne sont pas intelligents

2.5.4. LOI DES CONTRADICTOIRES

16[37]
R. JOLIVET, o. c., p. 31
[24]

A et O, E et I ne peuvent être ni vrais ni faux en même temps. Si l’une


est vraie, l’autre est nécessairement fausse. Si l’une est fausse, l’autre est
nécessairement vraie.
Ex. : Tous les hommes sont intelligents
Quelques hommes ne sont pas intelligents
Aucun homme n’est intelligent
Quelques hommes sont intelligents

2.6. CONVERSION DES PROPOSITIONS


La conversion est un procédé logique consistant à intervenir sujet et
prédicat. Autrement dit, par la conversion, on transpose les termes d’une
proposition sans modifier la qualité.
On distingue deux formes, de conversion :
 La conversion simple ou la quantité de la proposition ne change pas
 La conversion par accident où il y a changement de quantité.

2.6.1. APPLICATION17
2.6.1.1. L’UNIVERSELLE AFFIRMATIVE
A se convertir en une particulière affirmative I :
Ex : Tout homme est mortel (A)
(Universel) (Particulier) =>A —> I
=> Quelque mortel est homme (I)
N.B. : l’exception existe quand A est une définition :
Ex : l’animal raisonnable est l’homme.
2.6.1.2. L’universelle E se convertit simplement, car les deux termes y
sont pris universellement.
Ex : - nul homme n’est esprit pur
- nul esprit pur n’est homme

17
Cf. Ib., p. 31
[25]

N.B. : Cette proposition est réciproque


2.6.1.3. La particulière affirmative se convertit aussi simplement, c'est-
à-dire qu’elle est réciproque, car les deux termes y sont pris
particulièrement.
Ex : - Quelque homme est savant
- Quelque savant est homme
2.6.1.4. La particulière négative O ne peut se convertir régulièrement
Ex : Quelque homme n’est pas médecin.
N.B. : cette proposition ne peut se convertir en « quelque médecin n’est
pas homme », car Homme, devenu prédicat, aura une extension
universelle dans la proposition négative alors qui en tant que
sujet, il était particulier.
Cependant on peut convertir cette proposition par contraposition. Ainsi
la contraposition devient une autre ferme de conversion.
2.6.1.5. La conversion par contraposition
Ex : quelque homme n’est pas médecin
« Quelque non médecin n’est pas non homme » = « quelque non médecin
est homme »
2.7. L’INVERSION
L’inversion est une opération où procédé logique consistant à changer les
termes d’une proposition en leurs opposés.
Ex : - tous les hommes sont mortels
- « aucun homme n’est immortel ».
N.B. : les deux propositions disent la même chose, mais la deuxième est
l’inverse de la première.
5. L’OBVERSION
[26]

C’est une opération logique qui consiste à transformer les propositions


générales à d’autres propositions générales de qualité différente, dont le
prédicat de la transformée devient l’opposé du prédicat donné. C’est dire
qu’on change la qualité de la proposition et que l’on nie l’attribut.

Ex: - Votre chemise est blanche (A)


Votre chemise n’est pas non-blanche (E)
- Quelques digressions sont utiles (I)
Quelques digressions ne sont pas utiles (O)
[27]

CHAPITRE 3 : LE RAISONNEMENT
3.1. DEFINITION

Le raisonnement est une opération mentale par laquelle l’esprit opère une
déduction à partir de deux ou plusieurs rapports communs, conclut à un
autre rapport qui en découle logiquement. 18 En d’autres mots, par le
raisonnement, de deux ou plusieurs jugements on tire un autre jugement
contenu logiquement dans les premiers.

Autrement dit, raisonner, c’est énoncé une proposition nouvelle à partir


d’une ou plusieurs propositions données (les prémisses).

Cependant le passage des prémisses à la conclusion doit se faire dans le


respect de certaines règles.

De ce qui précède, on peut dire que le raisonnement est un passage du


connu à l’inconnu.

3.2. L’ARGUMENT

L’argument est l’expression verbale ou écrite du raisonnement. Les


prépositions desquelles on va tirer la conclusion, s’appellent prémisses.

3.3. PROPRIETES DES RAISONNEMENTS

Un raisonnement peut être valide ou correct, invalide ou incorrect

Comme il s’agit de la logique formelle, l’on ne s’occupera pas de la vérité


du contenu des propositions, mais de la validité du raisonnement, et ce
par rapport aux règles.

Exemple d’un raisonnement valide

Tout homme est mortel or Socrate est un homme donc Socrate est mortel.

18 Ib., p. 32
[28]

3.4. CLASSIFICATION DES RAISONNEMENTS

3.4.1. Raisonnement déductif

Ce raisonnement est une opération mentale qui va du général au


particulier, ou de la vérité universelle à une autre vérité moins
universelle.

L’expression principale de ce raisonnement est le syllogisme.

3.4.2. Raisonnement inductif

Par ce raisonnement, on va des cas particuliers au général, ou d’une ou


plusieurs vérités singulières à une vérité universelle.

Ex : la chaleur dilate le fer, le cuivre, le bronze, l’acier. Donc la chaleur


dilate tous les métaux.

- l’induction peut être complète ou amplifiante.

1. L’induction complète : autrement appelé raisonnement par


récurrence qu’on utilise en mathématique, selon lequel si un
raisonnement est vrai pour une variante indéterminée n et pour n + 1,
il est vrai pour toute la série des nombres entiers. Il s’agit donc d’une
généralisation complète.
2. L’induction amplifiante : c’est l’induction au sens ordinaire du mot.
Passer de l’observation de quelques cas à l’affirmation d’une loi
générale.

- l’induction peut être complète ou amplifiante.

3.5. SYLLOGISMES CATEGORIQUES


3.5.1. DEFINITION
Le syllogisme est un raisonnement médiat. « A partir d’une prémisse
appelée la majeure, en passant par une seconde appelée mineure, on
aboutit à une conclusion ».
[29]

3.5.2. COMPOSITION DU SYLLOGISME


Tout syllogisme régulier se compose de trois positions, dans lesquelles
trois termes sont comparés deux à deux. Autrement dit, il y a trois
propositions et trois termes.

Dans la première proposition, il y a deux termes. Si un de deux termes de


la première proposition revient dans la deuxième proposition, il devient
MOYEN TERME (M), et celui de la première proposition, qui ne se
retrouve pas dans la deuxième proposition est appelé GRAND TERME
(G ou T). De ce fait l’autre terme de la deuxième proposition devient
PETIT TERME (P ou t.).

Mt Gt
Ex :- Tout homme est mortel
Pt Mt
or Socrate est un homme
Pt Mt
donc Socrate est mortel

Homme est moyen terme (Mt), Mortel est grand terme (Gt) et Socrate
est petit terme (Pt).

3.5.3. REGLES POUR LA VALIDITE D’UN SYLLOGISME19


3.5.3.1. Quatre règles portant sur les termes

1. Il ne peut y avoir que trois termes univoques : grand terme (G ou T),


terme (P ou T) et Moyen terme (M)

Ex : Un capitaine est un militaire


Or hier j’ai mangé un capitaine
Donc hier j’ai mangé un militaire.

C’est un syllogisme incorrect. Le Moyen terme est pris dans la majeure au


sens de militaire et, dans la mineure dans le sens d’un poisson ; donc un même
mot a 2 significations, il y a équivocité.

19
Cf . Ib., p. 71
[30]

2. Les termes ne peuvent pas avoir plus d’extension dans la conclusion


que dans les prémisses.
Ex : Les Ethiopiens sont noirs
Or tout éthiopien est homme
Donc tout homme est noir.
C’est un syllogisme incorrect : « Homme » est pris avec 2 extensions et donc
2 significations, car il est particulièrement dans la mineure et universellement
dans la conclusion. Pour que ce syllogisme soit valide, on devrait conclure :
« Donc quelque homme est noir ».

3. Le moyen terme doit être pris au moins une fois dans toute son
extension.
Si l’on prend 2 fois le moyen terme particulièrement, il n’est pas possible
d’établir des rapports de vérité, d’appartenance ou d’inhérence dans la
conclusion. Car, le moyen terme se présente avec 2 extensions différentes
et donc 2 significations.
Ex : Certains produits vénéneux sont nuisibles
Or ces champignons sont des produits vénéneux
Donc ces champignons sont nuisibles.
Ce syllogisme incorrect du fait que le moyen terme « produits vénéneux »
est particulier dans les deux prémisses.
4. Moyen terme ne peut pas figurer dans la conclusion.
Ex : Tout kinois est congolais
Or tout congolais est africain
Donc tout congolais est kinois.

C’est un syllogisme incorrect.

3.5.3.2. Quatre règles portant sur les propositions

1. De deux propositions affirmatives, on ne peut pas tirer une conclusion


négative.
L’identité affirmée dans les prémisses ne peut être niée dans la
conclusion ; en vertu du principe de l’extension du syllogisme.
[31]

Ex : Toute plante est verte


Or la pelouse est une plante
Donc la pelouse n’est pas verte.
Ce syllogisme est incorrect.

2. De deux propositions négatives, on ne peut tirer aucune conclusion

Ex : L’ange n’est pas sensible


Or l’homme n’est pas un ange
Donc ???
Ce syllogisme n’a pas de conclusion. Car les deux prémisses ne parlent
pas de même chose.

3. De deux propositions (prémisses) particulières, on ne peut tirer aucune


conclusion.

Trois cas peuvent se présenter : les 2 prémisses sont affirmatives (I,I) ; les 2
prémisses sont négatives (O,O) ; une prémisse est affirmative (I) et l’autre
négative (O).
- Dans le 1er cas, si les 2 prémisses sont affirmatives, le moyen terme est
pris 2 fois particulièrement, car les sujets et les prédicats sont
particuliers. Dans ce cas, nous avons 4 termes, nous tombons dans le
domaine de la 4ème règle concernant les termes.
- Dans le 2ème cas, si les 2 prémisses sont négatives, nous tombons dans
le domaine de la 6ème concernant les propositions.
- Dans le 3ème cas, il y aura toujours un terme avec 2 extensions et donc
2 significations, ce qui donnera 4 termes au syllogisme (il y aura
équivocité des termes).

Ex : Quelques hommes sont sportifs


Or quelques sportifs ne sont pas congolais
Donc ???

4. La conclusion suit toujours la proposition ou prémisse la plus faible


(soit négative soit particulière).

En logique classique, la prémisse la plus faible, c’est les propositions


négatives et propositions particulières.
[32]

E par rapport A
I par rapport A
O par rapport à A et I

Cela veut dire que la conclusion sera :

 négative si une des prémisses est négative


 particulière si une des prémisses est particulière
 particulière négative (O) si l’une des prémisses est I et l’autre E

Ex : Tout kinois est congolais


Or aucun congolais n’est allé à la lune
Donc tous les kinois sont allés à la lune.

Ce syllogisme est incorrect

3.5.3.3. Concernant l’extension des termes


Pour rappel,

 Le sujet d’une proposition particulière (I et O) n’est pas pris dans


toute son extension
 Le sujet d’une proposition universelle (A et E) est pris dans toute
son extension.

N.B. : le quantificateur joue ici un rôle important.


N.B. : le sujet singulier et collectif est universel.

 Le prédicat d’une proposition négative (O et E) est pris dans toute


son extension
 Le prédicat d’une proposition positive ou affirmative est pris
particulièrement.

De la place prise par le moyen terme dans les prémisses, on aura quatre
sortes de figures.
[33]

3.5.4. LES DIVERSES FIGURES DES SYLLOGISMES

La figure du syllogisme est la disposition des termes selon leur rôle de


sujet et de prédicat respectivement dans la majeure et dans la mineure.
Ils peuvent changer de place et donc construire des syllogismes avec des
figures différentes.

Il y a ainsi quatre figures. Dans la première figure, le moyen terme sert


de sujet dans la majeure et de prédicat dans la mineure. Dans la seconde,
le moyen terme est prédicat dans les deux prémisses. Dans la troisième,
il est sujet dans les deux prémisses. Dans la quatrième figure, le moyen
terme est prédicat dans la majeure et sujet dans la mineure.

Le schéma de figure

Ière figure IIème figure IIIème figure IVème figure


MT GT MT MT GT GT MT
GT
MT
PT
PT MT MT PT
PT
MT
PT PT PT PT
GT GT GT GT

(Cfr. Recueil d’exercices de logique)

3.5.5. LES MODES DU SYLLOGISME 0808945972


Le mode est la combinaison de A, E, I, O. Pour chaque figure, nous avons
des modes différents.

Il y a 64 modes par figure. Au total, il y a 256 modes pour les quatre


figures, parmi lesquels, 19 seulement donnent une conclusion vraie ou
sont valides.
[34]

1re figure 2e figure 3e figure 4e figure


Barbara Baroco Bocardo Bamalip
Celarent Camestres Darapti Calemes
Darii Cesare Datisi Dimatis
Ferio Festino Ferison Fresison
Xxxx Xxxxx Felapton Fesapo
Xxxx Xxxx Disamis Xxxx

EXERCICES D’ILLUSTRATION (1)

1ère figure
BARBARA DARII CELARENT FERIO
Tout G est H Tout G est H Aucun G n’est H Aucun G n’est H
Tout F est G Quelque F est G Tout F est G Quelque F est G
Tout F est H Quelque F est H Aucun F n’est H Quelque F n’est H

2ème figure
CESARE CAMESTRES FESTINO BAROCO
Nul H n’est G Tout H est G Nul H n’est G Tout H est G
Tout F est G Nul F n’est G Quelque F est G Quelque F n’est pas G
Nul F n’est H Nul F n’est H Quelque F n’est pas H Quelque F n’est pas H

3ème figure
DARAPTI* FELAPTON* DISAMIS
Tout G est H Aucun G n’est H Quelque G est H
Tout G est F Tout G est F Tout G est F
Quelque F est H Quelque F n’est pas H Quelque F est H

DATISI BOCARDO FERISON


Tout G est H Quelque G n’est pas H Aucun G n’est H
Quelque G est F Tout G est F Quelque G est F
Quelque F est H Quelque F n’est pas H Quelque F n’est pas H
[35]

4ème figure
(Suggérée par Aristote mais introduite par son successeur Théophraste)

BAMALIP* (BARBARI) DIMATIS (DIMARIS) CAMENES (CALENTES)


Tout H est G Quelque H est G Tout H est G
Tout G est F Tout G est F Nul G n’est F
Quelque F est H Quelque F est H Nul F n’est H

FESAPO* (FESPAMO) FRESISON


Aucun H n’est G Aucun H n’est G
Tout G est F Quelque G est F
Quelque F n’est pas H Quelque F n’est pas H

3.5.6. LA REDUCTION SYLLOGISTIQUE


Faire une réduction syllogistique, c’est réduire les modes de trois
dernières figures aux modes correspondants dans la 1re figure. De sorte
que les syllogismes commençant en B se démontrent par Barbara, ceux
qui commencent en C, par Celarent, ceux en D, par Darii, et ceux en F
par Ferio.

A. MECANISME DE REDUCTION
1. Tenir compte de la ressemblance de la 1re lettre du mode.
2. Connaitre la signification des lettres mnémotechniques : s, p, m, c
dont :
S = signifie qu’il faut faire la conversion simple de la proposition
qui la précède.
P = indique qu’il faut opérer la conversion par accident de la
proposition qui la précède.
m = Contraposition (montre qu’il faut permuter des prémisses en
sorte que la majeure devient mineure, et vice-versa. Toutefois,
cette démarche ne s’effectue qu’à la fin des toutes les autres
démarches).
C = fait allusion à une démonstration par absurde. Et pour faire cette
démonstration par absurde, il faudra :
1. Contredire les propositions particulières, les O deviennent des A.
[36]

2. Permuter des A nouvellement obtenues, en sorte que, par exemple, si


l’une est majeure, l’autre conclusion, celle-là devient conclusion et
celle-ci devient majeure.

EXERCICES D’ILLUSTRATION (2)


Faites la réduction des modes suivants :
Les professeurs sont admirables (A)
Or les professeurs sont intelligents (A)
Donc quelques intelligents sont admirables (I)
RESOLUTION
1. 3e figure, Darapti
2. Lettre mnémotechnique : p = conversion imparfaite de la proposition
précédente
3. Les professeurs sont intelligents = quelques (êtres) intelligents sont des
professeurs.
Nous aurons enfin :
4. Les professeurs sont admirables (A)
Or quelques (êtres) intelligents sont des professeurs (I)
Donc quelques (êtres) intelligents sont admirables (I)
C’est finalement le Darii de la 1re figure
1. La coquette est envieuse (A)
Or aucune sainte n’est envieuse (E)
Donc aucune sainte n’est coquette (A)
RESOLUTION
1. 2e figure, camestres.
2. Lettres mnémotechniques :
s : conversion simple,
m : permutation des prémisses.
3. s. = aucune sainte n’est envieuse = aucune envieuse n’est sainte
Aucune sainte n’est coquette = aucune coquette n’est sainte.
4. m : aucune envieuse n’est sainte (E)
La conquête est envieuse (A)
Donc aucune coquette n’est sainte (E).
1re figure, celarent
2. Certains apprenants ne sont réalistes
Or tout apprenant est ambitieux
Donc certains ambitieux ne sont pas réalistes.
[37]

RESOLUTION

3e figure, Bocardo
1. Lettre mnémotechnique : c
c : démonstration par « absurde », i-e.
a. Contredire les deux o :
Certains apprenants ne sont pas réalistes  tout apprenant est réaliste
Donc certains ambitieux ne sont pas réalistesTous les ambitieux sont
des réalistes.
b. Permuter des A nouvellement obtenues :
Tous les ambitieux sont des réalistes.
Or tout apprenant est ambitieux.
Donc tout apprenant est réaliste.
Barbara
N.B : Sauf pour le cas de Bimalep, la « I », n’autorisant pas la
conversion par absurde, accepte pourtant la conversion par
accidents, i-e. par absurde ; la « I » deviendra « A ».

REGLES PARTICULIERES
Dans la 1ère figure du syllogisme, la 1ère prémisse doit être universelle
affirmative ou négative, la seconde doit être affirmative A ou I ;
Dans la 2ème figure, la 1ère prémisse doit être universelle et l’une de 2
prémisses doit être négative.
3ème figure, les modes concluants de la 3ème figure ont leur prémisse
affirmative et la conclusion particulière.
Dans la 4ème figure, les modes concluants n’ont aucune prémisse
négative particulière ni conclusion affirmative universelle.

3.6. ESPECES (VARIETES) DU SYLLOGISME

Il existe d’autres formes de syllogismes à côté du syllogisme catégorique.

A) SYLLOGISME CATEGORIQUE
Ce syllogisme est celui dont il est question jusqu’ici. Sa majeure affirme
ou nie purement et simplement.
[38]

B) SYLLOGISMES NON-CATEGORIQUES OU COMPOSES


Le syllogisme non catégorique est un syllogisme dont la majeure est une
proposition composée, tandis que la mineure affirme ou nie une des
parties de la majeure. Parmi les syllogismes non-catégoriques, nous
pouvons distinguer :

1) Le syllogisme conditionnel : dont la majeure est une proposition


conditionnelle. On les nomme aussi hypothétique au sens strict. Ce
syllogisme a deux modes concluants :

 Modus Ponendo Ponens : c’est-à-dire en affirmant la condition,


on affirme la conditionnée.
Ex : Si tu réussis en logique, tu es un bon étudiant.
Or tu as réussi en logique.
Donc tu es un bon étudiant.
 Modus Toledo Tolens : c’est-à-dire en niant la conditionnée, on
nie la condition.
Ex : Si tu chantes bien, tu seras choriste
Or tu n’es pas choriste.
Donc tu ne chantes bien
2) Le syllogisme disjonctif exclusif

Il est celui dont la majeure est une disjonction complète. Ce


syllogisme a deux modes concluants :

 Modus Ponendo Tolens : la mineure affirme une partie de la


majeure et la conclusion nie l’autre.
Exemple : Ou il pleut ou il ne pleut pas.
Or il pleut.
Donc ce n’est pas vrai qu’il ne pleut pas.
 Modus Tolendo ponens : la mineure nie une partie de la majeure
et la conclusion affirme l’autre.
[39]

Ex : Ou il fait jour ou il fait nuit.


Or il ne fait pas jour.
Donc il fait nuit.
3) Le syllogisme disjonctif inclusif

Il est celui dont la majeure est une proposition disjonctive commune. Il a


un seul mode concluant : le Modus Tolendo ponens : la mineure nie une
partie de la majeure et la conclusion affirme l’autre.

Ex: Ou tu chantes ou tu pleures.


Or tu ne pleures pas.
Donc tu chantes

4) Le syllogisme conjonctif

C’est celui dont la majeure est une proposition conjonction avec négation
du verbe. Il a un seul mode concluant : Modus Ponendo Tolens : la
mineure affirme une partie de la majeure et la conclusion nie l’autre.

Ex : Ce n’est pas vrai que Sublime soit belle et laide.


Or Sublime est belle.
Donc ce n’est pas vrai que Sublime est laide.
C) SYLLOGISMES SPECIAUX
01. Enthymème
C’est un syllogisme incomplet dont l’une des prémisses est sous-
entendue.

Ex : Tout corps est matériel.


Donc l’âme n’est pas corps.
02. Epichérème
C’est un syllogisme dans lequel l’une des prémisses ou les deux sont
munies de leur preuve. Les prémisses sont causales.
Ex : Tous les chats sont voleurs parce qu’ils sont gourmands.
Or Milou est un chat.
Donc Milou est voleur parce qu’il est gourmand.
[40]

03. Polysyllogisme
C’est une série de syllogismes enchaînés de telle sorte que la conclusion
de l’un serve de prémisses au suivant.
Ex : Tout être vivant respire.
Or tout animal est vivant.
Or tout chien est un animal.
Donc tout chien respire.
Or Milou est un chien.
Donc Milou respire.
04. Sorite
C’est une sorte de polysyllogisme qui enchaîne plusieurs prémisses de manière
que l’attribut de la première devienne sujet de la seconde, et l’attribut de la
seconde devienne sujet de la troisième, et ainsi de suite jusqu’à la dernière
proposition qui unit le premier sujet et le dernier attribut.

Ex : Le bien est désirable.


Or le désirable est aimable.
Or l’aimable est louable.
Or le louable est beau.
Donc le bien est beau.
05. Dilemme
C’est un raisonnement qui pose une alternative, (p ou q est vraie), dont
les deux parties ont même conclusion, (r) qui s’impose donc d’une
manière absolue.
Ex : Ou tu étais à ton poste ou tu n’y étais pas.
Si tu étais à ton poste, tu as manqué à ton devoir d’avertir.
Si tu n’y étais pas, tu as manqué à ton devoir d’avertir.
Donc dans les deux cas tu as manqué à ton devoir d’avertir.
D) LE PARALOGISME
Le paralogisme et le sophisme sont deux termes qui sont souvent pris
dans le même sens : un faux raisonnement. Mais le paralogisme est un
faux raisonnement involontaire, tandis que le sophisme est un faux
raisonnement volontaire, fait avec l’intention délibérée de tromper. Tout
sophisme est un paralogisme, mais tout paralogisme n’est pas un
sophisme.
[41]

Un raisonnement peut être faux en substance, c’est-à-dire à cause d’une


mauvaise interprétation des faits. Il peut aussi être faux dans sa
formulation, c’est-à-dire à cause d’un faux emploi de mot, ou dans son
processus d’inférence, au cours du passage d’une proposition à une autre.
Les paralogismes sont classés comme suit :
 Le paralogisme matériel : qui tient aux faits ;
 Le paralogisme verbal : qui tient à l’emploi de mots ;
 Le paralogisme formel : qui tient à la manière dont on passe d’une
proposition à une autre.
1) LES PARALOGISMES MATERIELS

1. La généralisation abusive : qui consiste à passer d’un cas particulier


à l’affirmation d’une règle générale sans avoir au préalable un nombre
suffisant de cas pour justifier une généralisation, ou au contraire
appliquer une règle générale à un cas particulier qui est étranger.
2. La conclusion hors de propos ou ignorance de la question :
elle consiste à ne pas s’occuper de la véritable question en discussion
et à détourner l’attention sur une autre question ou sur de
considération étrangère au débat. Cette catégorie comprend les
paralogismes suivants :
 L’argument ad hominem : qui consiste à attaquer la personne
de celui qui défend la question en cause.
 L’argument ad populéum : qui fait appel au sentiment de la
foule.
 L’argument ad baculum : qui fait appel à la peur.
 L’argument ad verecundiam : qui fait appel à une autorité
révélée ou à une convention universellement admise.
3. La pétition de principe : ce raisonnement comprend le
raisonnement en cercle, qui consiste à supposer vrai ce qui est en
question en insérant la conclusion dans les prémisses.
4. Les paralogismes de la fausse conséquence : qui consiste à
affirmer par exemple que si un homme est un ivrogne, il tombe dans
la misère, et que par conséquent, si un homme est dans la misère, il
doit être ivrogne.
[42]

5. Les paralogismes de la cause insuffisante : qui consiste à fonder


une conclusion sur des causes insuffisantes.
6. Le paralogisme post hoc ergo propter hoc (à la suite de cela,
donc à cause de cela). Si un événement B vient chronologiquement
après l’événement A, A est considéré comme la cause de B.
7. Le paralogisme de la question composée : il consiste à
introduire deux ou plusieurs questions dans une seule question qui
devient ainsi insidieuse.
Ex. Avez-vous cessé de battre votre femme, répondez oui ou non. Que
vous répondiez oui ou non, vous reconnaissez de battre votre femme.

2) LES PARALOGISMES VERBAUX

1. Le paralogisme par équivoque : qui consiste à employer un mot


dans deux ou plusieurs sens différents.
2. Le paralogisme par amphibologie : dû à une faute de
construction grammaticale. Ex. : J’ai acheté des bonbons pour mes
enfants que j’ai mis dans ma poche. Ce qui pourrait faire croire que ce
père a mis ses enfants dans sa poche.
3. Le paralogisme par division : qui consiste à dire que ce qui est
vrai pour un tout est également vrai pour ses parties.
4. Le paralogisme d’accentuation : consiste à souligner ou à
accentuer dans une phrase le mot qui n’est pas le plus important. On
les relève dans le discours plus que dans le texte écrit. Il est à l’origine
de nombreuses confusions sémantiques, intentionnelles ou non.
5. Le paralogisme formel : ce sont de paralogismes qui violent les
règles formelles du syllogisme.
[43]

DEUXIEME PARTIE : LOGIQUE SYMBOLIQUE

Le meilleur moyen pour éviter la confusion des mots qui se rencontrent


dans les langues ordinaires est de faire une nouvelle langue et des
nouveaux mots qui ne soient attachés qu’aux idées que nous voulons
qu’ils représentent.20

CHAPITRE IV : LA FORMALISATION

4.1. DEFINITION
Formaliser une proposition ou un raisonnement, c’est rendre sous forme
des symboles en le transformant en une expression bien faite (EBF) ou
une expression bien construite (EBC). Risquons-nous pour dire que
formaliser, c’est exprimer au moyen des symboles et organiser
déductivement les raisonnements du langage ordinaire.

La logique symbolique obéit à sa propre syntaxe. Cette dernière est


composée de :

 Variables
 Constantes
 Quelques techniques élémentaires

4.2. LES VARIABLES


Nous avons deux sortes des variables propositionnelles :

 En logique des propositions inanalysées, celle qui considère la


proposition globalement, comme une unité indivisible, on utilise
pour chaque proposition une lettre alphabétique minuscule
comme p, q, r, etc.
Ex. : Tu vis au Congo : (p) ; Tu es pauvre : (q) ; Tu es prêtre : (r).

20
A. ARNAULD, P. NICOLE, La logique ou l’art de penser, Paris, Flammarion,
1972, p. 120.
[44]

 En logique des propositions analysées, la transcription reflète en


détail les éléments de la proposition, l’initiale du prédicat est en
majuscule, et l’initiale du sujet est en minuscule.
Ex : Kabila est président : Pk.

En ce qui concerne des proposition analysées figurant sur le carré


logique, c’est-à-dire (A, E, I, O). On considère le nombre des termes
comprises dans un syllogisme catégorique qui seront symbolisés par «
des lettres majuscules » de l’alphabet ordinaire (A, B, C, …).
Ex : Tout homme (A) est mortel (B)

4.3. LES CONSTANTES


Appelés aussi « foncteurs ou opérateurs logiques… », ce sont des
symboles des petits mots du langage courant qui restent lorsqu’on change
la plupart des éléments d’une phrase. On en distingue théoriquement
vingt : quatre singuliers ou monadiques, i.e. qui n’affecte qu’une seule
variable ; et seize binaires ou dyadiques, i.e. qui affectent deux variables.
Mais les quatre opérateurs singuliers sont simplifiés en un seul
fondamental : la négation et les seize autre binaires en quatre opérateurs
fondamentaux. Parmi les constantes, nous avons :
1) La négation : elle est symbolisée par ce signe ~, -, N, , elle représente
l’expression : n’est pas, non, ce n’est pas vrai que, c’est faux que, la
négation de, il est faut que …
2) La conjonction (multiplication logique): elle est symbolisée par ces
signes Λ, &, elle représente l’expression et, or, mais, en plus, en outre,
cependant, bien que… etc.
3) La disjonction (addition logique)
a) Inclusive : elle est symbolisée par ce signe V, elle représente «
ou… ou », le « ou » faible.
b) Exclusive : elle est symbolisée par ce signe W, elle représente
l’expression « ou bien… ou bien ».
[45]

4) L’implication : elle est symbolisée par ces signes , , , , elle


représente l’expression : si … alors, donc, ceci implique que, s’ensuit
que ; puisque, etc.
5) L’équivalence : elle est symbolisée par ces signes  , , ,  , elle
représente l’expression : si et seulement si, ceci équivaux à, si ce n’est
que, il est nécessaire et suffisant, etc.
N.B. : En ce qui concerne les propositions analysées les opérateurs logiques
sont introduits par les quantificateurs. Ainsi, les quantificateurs
universels introduisent l’implication et les quantificateurs particuliers
introduisent la conjonction.

A) Autres signes :
Les valeurs de vérité : nous avons deux valeurs de vérité :
Vrai : symbolisé par 1
Faux : symbolisé par 0

B) Les signes de regroupement : ils nous aident à regrouper les expressions :


(…) les parenthèses
[…] les crochets
{…} les accolades
Ils servent à grouper les diverses propositions symbolisées pour en faire des
expressions bien formées ou des expressions bien construites. L’on notera
pourtant que l’utilisation des crochets et des accolades n’est pas courant. On
préfère utiliser les parenthèses même si certains logiciens, tels Koulikov,
Lukasiewicz et Peano les évitent.

4.4. QUELQUES TECHNIQUES ELEMENTAIRES


A. Propositions analysées : il faudra :

1. Connaître le nombre des termes. Chaque terme est symbolisé par une
variable ;
2. Connaître le nombre des opérateurs. Ici, il sied de savoir que certains
opérateurs sont introduits par le quantificateur du sujet ; et
3. Faire le regroupement en tenant compte de la cohérence du
raisonnement. Savoir que le raisonnement classique, la majeure et la
[46]

mineure sont reliées par un opérateur et les deux prémisses aussi sont
reliées à la conclusion par un opérateur.

B. Propositions inanalysées : il faut également :


1. Connaître le nombre des propositions. Chaque proposition est
symbolisée par une variable ;
2. Détecter les opérateurs et
3. Faire un regroupement cohérent.
Exemples
1. Tout homme est mortel : A  B
2. Il fait jour ou il fait nuit.
RESOLUTIONS
a. Variables des propositions :
p = il fait jour
q = il fait nuit
b. Foncteur de proposition
w = ou
c. Ebf : p w q

3. Tous les apprenants ne sont pas des fonctionnaires

RESOLUTION

a. Variables des propositions :


p : tous les apprenants
q : des fonctionnaires
b. Foncteurs
 : Cependant (sous-entendu)
 : ne … pas
c. Ebf : pq (ou mathématiquement on dira : (x)(AxFx)

4. Si la formation est un facteur déterminant le rendement et l’efficacité


de nos régies (p), donc l’ENF est comptée au nombre des structures
qui améliorent la qualité des cadres et agents (q) et le gouvernement
l’aide à augmenter sa capacité de production qualitative (r). Or il est
[47]

faux (-) que le gouvernement l’y aide suffisamment. Donc, la


formation n’est pas un facteur détermine le rendement et l’efficacité
de nos régies.
Résolution
a) Variables des propositions
p : la formation est un facteur déterminant le rendement et l’efficacité de
nos régies
q : l’ENF est comptée au nombre des structures qui améliorent la qualité
des cadres et agents
r : le gouvernement aide celle-ci à augmenter sa capacité de production
qualitative.

b) Foncteurs des propositions.


 : si …donc
 : et, or
 : il est faux que
c) Ebf :pqrrp
[48]

CHAPITRE V : EVALUATION PAR METHODE


En logique, il existe plusieurs méthodes pour déterminer la valeur
logique, c’est-à-dire la vérité ou la fausseté des propositions : la méthode
matricielle ou des tables de vérité, la méthode indirecte, la méthode des
tableaux sémantiques, la méthode de preuve formelle de validité, la
méthode axiomatique.

A. LA METHODE MATRICIELLE OU DES TABLES DE VERITE

Elle teste la validité des expressions formalisées en évaluant la fonction


de vérité, appliquant les règles syntaxiques des foncteurs et en tirant une
conclusion selon le nombre matriciel de chaque expression. Voici les
étapes de cette méthode :

a. On compte le nombre des variables ou propositions. Pour déterminer


le nombre des éventualités que présente une expression. On applique
la formule 2n : 2 : étant le nombre de valeur de vérité, le vrai et le
faux, et n : étant le nombre de variables.
b. On dispose verticalement les valeurs en tenant compte de variables et
des signes de regroupement. Ainsi, sous la première variable, on
dispos 2n/21 fois de vrai, et autant de fois de faux, jusqu’à
l’épuisement, sous la deuxième variable, on dispose 2n/22, etc.
c. On applique les règles des foncteurs : elles déterminent les
conditions dans lesquelles un foncteur est soit vrai soit faux.
1. La négation : elle est un foncteur unaire, à un seul argument. Elle
affecte la variable. Elle ne peut se mettre entre deux variables.
Règles de la négation : • Si la variable est vraie, la négation est fausse ;
• Si la variable est fausse, la négation est vraie.
Ex : Il pleut : p
Il ne pleut pas : ~ p
[49]

a. DISPOSITION DE VALEURS DE VERITE

p ~ p
1 0 1
0 1 0

2. La conjonction : elle est symbolisée par ce signe Λ, elle se place entre


deux variables. Règles de la conjonction :
• La conjonction est vraie quand les deux arguments sont vrais ;
• Elle est fausse dans tous les autres cas.
Ex : Il pleut et je reste à la maison.
Il pleut : p
Je reste à la maison : q
p Λ q
1 1 1
1 0 0
0 0 1
0 0 0
3. La disjonction inclusive : elle est symbolisée par ce signe v.
Règles :
• Elle est fausse quand les deux arguments sont faux.
• Elle est vraie dans tous les autres cas.
Ex : Ou tu chantes ou tu pleures
Tu chantes : p
Tu pleures : q Ou…ou : V.

p V q
1 1 1
1 1 0
0 1 1
0 0 0
[50]

4. La disjonction exclusive : elle est symbolisée par ce signe W.


Règles:
• Elle est vraie quand les deux arguments ne sont pas identiques.
• Elle est fausse quand les arguments sont identiques.
Ex. : Ou tu restes ou tu pars.
Tu restes : p
Tu pars : q Ou … ou : W
p W q
1 0 1
1 1 0
0 1 1
0 0 0

5. L’implication : elle est symbolisée par ce signe →:


Règles :
• Elle est fausse quand l’antécédent est vrai, et le conséquent est
faux.
• Elle est vraie dans tous les autres cas.
Ex : Si tu réussis en logique, alors tu seras en deuxième graduat.
Tu réussis en logique : p
Tu seras en deuxième graduat : q. Si…alors :
p → q
1 1 1
1 0 0
0 1 1
0 1 0
6. L’équivalence : elle est symbolisée par ce signe ↔
Règles :
• Elle est vraie quand les arguments sont identiques
• Elle est fausse quand les arguments ne sont pas identiques.
[51]

Ex : Si et seulement tu te maries, tu souffriras.


Tu te maries : p
Tu souffriras : q Si et seulement si
p ↔ q
1 1 1
1 0 0
0 0 1
0 1 0
N.B. :
• L’expression est une tautologie ou une loi logique lorsque le
nombre matriciel se compose exclusivement de 1. Elle est vraie
dans toutes les éventualités.
• L’expression est une contradiction logique quand le nombre
matriciel se compose exclusivement de 0. Elle est fausse dans
toutes les éventualités.
• L’expression est une contingence lorsqu’il y a mélange de 1 et de
0. L’expression n’est pas une loi logique.

EXERCICES D’ILLUSTRATION (3)

1. Formalisez, calculez et décidez sur ces raisonnements :


Si tu voyages, alors tu seras calme.
Or tu voyages.
Donc tu seras calme [(p→q) Λ p] →q

[(p → q) Λ p] → q
1 1 1 1 1 1 1
1 0 0 0 1 1 0
0 1 1 0 0 1 1
0 1 0 0 0 1 0
Décision : Tautologie
[52]

Ou tu te maries ou tu restes célibataire.


Or tu te maries.
Donc tu restes célibataire. [(P w q) Λ p] → q

[(P w q) Λ p] → q
1 0 1 0 1 1 1
1 1 0 1 1 0 0
0 1 1 0 0 1 1
0 0 0 0 0 1 0
Décision : Contingence

Tu chantes et tu ne chantes pas. p Λ ~p


p Λ ~ p
1 0 0 1
0 0 1 0

Décision, l’EBF est Contradictoire


La finalité de cette méthode est de vérifier si l’EBF est une tautologie
(une loi logique), une contingence, et une contradiction.
Exercices
1. (p   p)   p
2. ((p  q)  (p w q))
3. ((pq)  q))   p
4. ( ( p  q)  ( p   q))
5. (pq)Vr
6. (pq)W (rp)
7. (pq)qVp)Wp

B. METHODE DE DECISION INDIRECTE

Appelée aussi « décision indirecte » ou méthode par l’absurde. Sa


finalité est d’examiner si oui ou non une EBF est une loi logique.
[53]

MECANISME D’EVALUATION

On suppose fausse le foncteur principal et on construit


systématiquement les lignes de calcul conséquentes. L’assertion ne sera
une loi logique que si chacune des lignes accuse au moins une
contradiction au niveau des valeurs de vérité des occurrences, i.e. des
mentions d’une même variable.

Cette contradiction peut se vérifier aussi au niveau des opérateurs


logiques qui présentent des résultats en contradiction avec leurs
matrices, si l’on attribue une même valeur de vérité à toutes les
occurrences d’une variable.

1ère Etape :
On suppose que l’EBF est fausse et on inscrit la valeur fausse (0) sous
l’opérateur principal (de là, on pose la question de savoir quand est-ce
cet opérateur-là est faux jusqu’à examiner tous les opérateurs qui
composent l’EBF) ;

On applique les règles syntaxes des foncteurs selon l’évolution


spontanée des opérations, et on tire les conséquences. Si jamais l’on
trouve une éventualité qui confirme cette fausseté, alors l’EBC n’est pas
une loi logique ; mais s’il y a une variable qui est à la fois vraie et fausse ;
autrement dit, en cas d’une contradiction au sujet d’une même variable,
alors l’EBF est une loi logique ou tautologie.

Exemples :
pq
FFF
201
Pas de contradiction, l’ebf n’est pas une loi logique
[54]

(p  p)  p
FVF F F
121 01
Il y a une contradiction (2), l’ebf est une loi logique
((p  p)  (p  q))
VVVF VFF
424 0 413

Pas de contradiction, donc l’énoncé n’est pas une loi logique.

EXERCICES

1. ((p  q)  (-p  q))


2. (( p  q)  (-r : q))
3. (-(p  q)  p)  -q
[55]

CONCLUSION

La logique dont nous nous sommes occupés peut être qualifiée de


logique classique de base. Elle est classique car elle respecte des «
principes classiques » comme la bivalence, car nous n’avons considéré
que deux valeurs de vérité, à savoir le vrai (1) et le faux (0).
L’étude des syllogismes est et reste un des thèmes importants de la
logique traditionnelle, qui a été systématisée par Aristote. La logique
joue un rôle central dans toute l’histoire de la pensée courante et reste
une riche source d’inspiration. C’est pourquoi, pour comprendre les
notions élémentaires de la logique, nous avons abordé dans les trois
premiers chapitres de ce cours, les notions des concepts, du jugement et
de raisonnement. Chaque chapitre a joué un rôle important dans
l’architecture de la logique.
La logique étant souvent définie comme l’étude des raisonnements et
comme certains raisonnements sont parfois subtils, nous avons proposé
dans le troisième chapitre vers la fin quelques erreurs de raisonnement.
En effet, chaque fois que nous serons devant un interlocuteur, nous
serons capables de détecter facilement certaines erreurs ou certains
sophismes dans sa façon de raisonner.
Ce cours n’est qu’une initiation à la logique. C’est pour cela que nous
n’avons abordé que les débuts de la formalisation que nous avons
intitulé la logique symbolique. Nous avons seulement voulu enrichir la
culture logique de base de l’étudiant et de la sensibiliser à des
phénomènes que beaucoup ressentent comme importants dans notre
monde baigné d’informations et où la communication joue un rôle
essentiel.
[56]

EXERCICES ET TRAVAUX PRATIQUES


1. Définissez la logique.
2. Donnez :
a) Deux exemples des concepts transcendantal et collectif
b) Trois exemples des jugements synthétique, apodictique et problématique.
3. Donnez un exemple personnel d’un (une) :
a) Induction formelle
b) Induction amplifiante
c) Epichérème
d) Sorite
e) Dilemme
f) Raisonnement par analogie
4. Quelle est l’extension des concepts soulignés :
a) Roger Mbowamba est assistant.
b) Aucun homme n’est mortel
c) Certains apprenants ne sont pas fonctionnaires
d) Nul étudiant n’est paresseux
e) Tout ordre est exécutable
5. Selon la mise ensemble de la quantité et de la qualité, de quelle proposition s’agit-
il ici ?
a) Un enfant est malade
b) Certains apprenants sont dérangeurs
c) La majorité des politiciens sont sournois
6. Tirez la conclusion des inférences suivantes en opérant :
1. La contrariété
a) Certains escrocs sont malins(v), donc…
b) Toute femme est gentille (F), donc…
c) Aucun collégien n’est impoli(V), donc…
2. La subcontrariété
a) Quelques juges sont corruptibles(V), donc…
b) Certaines femmes ne sont pas sérieuses(f), donc…
c) Quelques étudiants sont ingrats (V), donc…
3. La subalternance
a) Certains papiers sont blancs(F), donc…
b) Tout escroc est malveillant (V), donc…
c) Quelques directions sont corrompues(V), donc…
7. Des inférences suivantes :
a) Tout ingrat est sournois
b) Nulle fille n’est prostituée
8. Faites la conversion par accident des inférences suivantes :
a) Toute rencontre est bénéfique
b) Quelques jeunes ne sont pas des courageux
c) Aucun policier n’est honnête
9. Faites la conversion par contraposition des inférences suivantes :
[57]

a) Quelques mariés sont malheureux


b) Aucun sage n’est sournois
10. On donne une des prémisses et la conclusion, on trouve l’autre prémisse :
a) Tout étudiant est apprenant
Donc tout professionnel de santé est apprenant.
b) Aucun congolais n’est clairvoyant
Donc belge n’est congolais
c) Or Bonkoto est intelligent
Donc Bonkoto est médecin.
d) Or tout séminariste est honnête
Donc quelque séminariste n’est pas voleur
e) Tout chercheur est savant
Donc tout savant est chercheur.
11. Opéré la réduction syllogistique des syllogismes suivants :
a) Tout homme est vivant
Or quelques minéraux ne sont pas vivants
Donc quelques minéraux ne sont pas hommes
b) Quelque homme n’est pierre
Or tout homme est vivant
Donc quelques vivant n’est pierre.
c) Aucun homme n’est immortel
Or les anges sont immortels
Donc aucun ange n’est homme.
12. Avec les termes suivants, construisez :
a) Datis, Calemes de votre choix et faites la réduction
b) Camestres de votre choix et sa réduction
o Malin, orgueilleux, juste, malhonnête.
13. Complétez la prémisse et/ou conclusion manquante aux syllogismex ci-
dessous :
a) Si l’âme est simple, elle est impérissable
Or l’âme humaine est simple
Donc ………………………………………………………………………..
b) ………………………………………………………………………………
Or Korokoro est pasteur
Donc il est sérieux.
c) ………………………………………………………………………………
Or Koroko n’est pas pasteur
Donc … (indécision).
d) Tout corps est matériel
……………………………………………………………………………..
Donc l’âme n’est pas un corps
e) ………………………………………………………………………………
Or vous avez menti
Donc vous ne méritez plus confiance
[58]

14. Selon les règles d’une bonne conséquence en syllogisme hypothétiques,


déterminez la forme valide ou invalide aux modes ponondo ponens ou tollendo
tollens exprimée aux syllogisme ci-après :

a) Si vous êtes kinois, vous êtes congolais


Or vous êtes kinois
Donc vous êtes
b) Si vous êtes kinois, vous êtes congolais
Or vous n’êtes pas kinois
Donc vous n’êtes pas congolais
c) Si vous êtes kinois, vous êtes congolais
Or vous êtes congolais
Donc vous êtes kinois
d) Si vous êtes kinois, vous êtes congolais
Or vous êtes congolais
Donc vous êtes kinois.
15. Formalisez les énoncés suivants :
a) Lionel Messi est un footballeur impressionnant qui joue au F.C. Barcelone
……………………………………………………………………………..
b) Aucun juste n’est vantard
Or certains justes sont gentils
Donc, certains gentils ne sont pas des vantards
Si les lois sont bonnes et que leur application est stricte, la fraude fiscale
diminuera.
c) Si l’application stricte de la loi diminue la fraude fiscale, notre problème est
d’ordre moral.
Donc, notre problème est d’ordre moral.
d) Si et seulement s’il étudie bien, il réussira,
Or il ne réussit pas et il s’occupe des futilités
Donc, il n’étudie pas ou il s’occupe des futilités.
16. Evaluez ces ebf par la méthode directe :
a) (pq)V(qp)
b) (pq)(pq)
17. Evaluez ces ebf par la méthode indirecte :
a) p(pVq)
b) (pq)(pVq)
[59]

CONTROL CONTINU

1. Donnez la contradictoire de ces mots :


- Marié - adulte - chaud
- Jeune - courageux - Chômeur
- Militaire - Gentil - Homme
2. Classifiez ces jugements :
- L’homme n’est pas ange.
- Il ment comme il respire.
-4+4=8
3. Soit la proposition « Aucun Belge n’est Africain ». Trouvez :
- La conversion parfaite de la contradictoire
- La conversion imparfaite de la contrariété
- La conversion parfaite de la subalternance
4. Appréciez ce raisonnement :
Tout arabe est musulman
Or quelques musulmans sont terroristes
Donc quelques terroristes sont arabes

5. Formez un raisonnement qui aura comme mode :

Ferio, Festino, Fesapo, Camestres, Calemes, Bocardo, Fresison.

6. Formalisez et calculez ce raisonnement

Ou tu venges ton père ou tu ne le venges pas


Or si tu le venges, alors tu perds l’amour de Chimène
Or si tu ne le venges pas, alors tu perds l’amour de Chimène
Donc dans les deux cas, tu perds l’amour de Chimène.

7. Expliquez (en donnant un exemple) le rapport qui existe entre les deux propriétés
du concept.
8. Trouvez la conclusion et le mode de ce raisonnement :
Tout terroriste est musulman
Or tout congolais est croyant
Donc………………………………………………………. (la conclusion)
Mode……………………………………………………………….

9. a. Formez un Modus Tollendo Ponens


……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
[60]

……………………………………………………………………………………

b. Formalisez-le et calculez-le
- par la méthode matricielle.
- par la méthode indirecte.
10. Pourquoi le concept « être » peut-il être considéré comme un concept
transcendantal ? Et donnez un autre exemple du concept transcendantal.

11. Appréciez ces raisonnements


a. Quelques pierres sont précieuses
Or toute émeraude est précieuse
Donc toute émeraude est une pierre.
b. Toute africaine est mammifère
Or aucun serpent n’est mammifère
Donc aucun serpent n’est africain.

BONUS D’EXERCICES DE LOGIQUE

I. Soient les propositions :


1. « Aucun idiot n’est président »
2. « Quelques femmes sont religieuses »
3. « Tout Africain est gentil »
4. « Quelques étudiants ne sont pas célibataires Trouvez :
a. La conversion parfaite
b. La conversion imparfaite
c. L’obversion
d. L’inversion
e. La contradiction
f. La subalternance
g. La contrariété
h. La conversion parfaite de la contradiction
i. La conversion imparfaite de la contradiction
j. La subcontrariété
II. Que penser de ces raisonnements :
1. Quelques hommes sont saints
Or certains hommes sont des voleurs
Donc certains voleurs sont saints.
[61]

2. S’il y a un Dieu, il faut l’aimer


Or il y a un Dieu justement
Donc il faut l’aimer.
3. Les boissons fortes sont celles qui donnent la force
Or « Zododo » est une boisson forte
Donc « Zododo » donne la force, il faut le boire.
4. Si tu te maries, tu souffriras Or tu souffres déjà
Donc tu es marié

III. Disposer les termes suivants dans leurs catégories respectives et les placer par
extension croissante

- Etre vivant - Mafuta - carats - parti politique - Caporal - pierre précieuse - langues
vivantes - vertébré - chat persan - Capitaine - dialecte - Colonel - chat à longs poils -
diamant - animal domestique - Général - langues bantoues - électeur -chat - Sergent -
bague de Josée -grand électeur - deuxième classe - lingala.

IV. Pourquoi ce sorite est-il incorrect :


Celui qui boit trop s’enivre
Or celui qui s’enivre dort bien
Or celui qui dort bien fait de beaux rêves
Or celui qui fait de beaux rêves ne pêche pas Or celui qui ne pèche pas est un
saint Donc celui qui boit trop est un saint.

V. Trouvez la contradictoire de :
a. Marié
b. Civil
c. Homme
VI. Formez un raisonnement qui respecte le Modus :
a. Ponendo ponens
b. Tollendo tollens
c. Ponendo tollens
d. Tollendo ponens
VII. Dans quelle proposition :
a. Le sujet et le prédicat sont-ils universels ?
b. Le sujet et le prédicat sont-ils particuliers ?
[62]

c. Le sujet est universel et le prédicat est particulier ?


d. Le sujet est particulier et le prédicat est universel ?

VI. Trouvez la conclusion et le mode de ces raisonnements :


1. Quelques africains sont jeunes Or tout jeune est créatif
Donc………………………………………………………………….
Mode…………………………………………………………………
2. Quelques jeunes sont africains
Or certaines femmes sont jeunes
Donc…………………………………………………………………..
Mode………………………………………………………………….
3. Aucun artiste n’est idiot
Or aucun étudiant n’est idiot
Donc………………………………………………………………………
Mode………………………………………………………………………
4. Aucun croyant n’est athée
Or tout chrétien est croyant
Donc………………………………………………………………………
Mode………………………………………………………………………
5. Aucun mammifère n’est ovipare
Or certains oiseaux sont des mammifères
Donc……………………………………………………………………
Mode……………………………………………………………………

6. Tout Kinois est Africain


Or tout Congolais est Africain
Donc……………………………………………………………………..
Mode……………………………………………………………………..

7. Tout Kinois est Congolais


Or tout congolais est Africain
Donc………………………………………………………………………
Mode………………………………………………………………………
[63]

8. Tout oiseau est ovipare


Or aucune chauve-souris n’est ovipare
Donc……………………………………………………………………
Mode……………………………………………………………………

9. Certains sots sont adulés


Or tout sot est à plaindre
Donc…………………………………………………………………..
Mode………………………………………………………………….

10. Tout ambitieux est insatisfait


Or quelques ambitieux sont enviés
Donc…………………………………………………………………..
Mode………………………………………………………………….

11. Aucun sage n’est injuste


Or quelques sages sont sévères
Donc……………………………………………………………………
Mode……………………………………………………………………..

12. Toute fleur répand un parfum Or la rose est une fleur


Donc………………………………………………………………………
Mode………………………………………………………………………
13. Aucun fanatique n’est équilibré
Or quelques équilibrés sont passionnés
Donc………………………………………………………………………
Mode……………………………………………………………………..

14. Tout artiste est idéaliste


Or tout Kinois est idéaliste
Donc…………………………………………………………………..
Mode………………………………………………………………….

15. Tout vaniteux est ridicule


Or quelques politiciens sont vaniteux
[64]

Donc………………………………………………………………….
Mode…………………………………………………………………

16. Certains parents sont menteurs


Or quelques professeurs sont parents
Donc………………………………………………………………….
Mode…………………………………………………………………

17. Toute femme est intelligente


Or aucun serpent n’est intelligent
Donc………………………………………………………………….
Mode…………………………………………………………………..

18. Tout malade est croyant


Or certains malades sont athées
Donc………………………………………………………………….
Mode………………………………………………………………….

19. Tout Africain est hospitalier


Or certains Africains sont terroristes
Donc………………………………………………………………….
Mode………………………………………………………………….

20. Certains Présidents ne sont pas mariés Or certains mariés sont responsables
Donc……………………………………………………………………
Mode…………………………………………………………………..
VII. Comment appelle-t-on un concept dont l’extension est restreinte d’une manière
indéterminée ?
VIII. Soient les propositions :
1. « Ou tu te maries ou tu ne te maries pas ».
2. « Ce n’est pas vrai que Sublime soit belle et laide à la fois ».
3. « Ou il pleut ou il vente ».
4. « Si et seulement si tu pars, alors je t’oublierai ».
5. « Si tu étudies bien, alors tu seras heureux ».
6. « Ou tu entres ou tu sors ».
[65]

a. Formez des raisonnements corrects à partir d’elles.


b. Vérifiez-les par la méthode matricielle.
c. Vérifiez-les par la méthode indirecte.

IX. Calculez les expressions suivantes par la méthode matricielle :


1. [( p → ~ q ) ∧ p ] → ~ q
2. [( p ↔ ~ q ) ∧ q ] → ~ p
3. [( p W q ) ∧ p ] → ~ q
4. p → ( p ∧ p )
5. p → ( p ∨ p )
6. p → ( p W p )
7. p → ( p → p )
8. [( p W ~ p ) ∧ p ] → ~ p
9. [( p W ~ q ) ∧ q ] → ~ p
10. [( p ∨ q ) ∧ q ] → ~ p
X. Formez des raisonnements qui auront comme mode :
1. CAMESTRES 6. BAMALIP
2. FESTINO 7. DARAPTI
3. CESARE 8. DATISI
4. FELAPTON 9. CELARENT
5. FERIO 10. BOCARDO

XII. Soit la proposition : « Tout médecin est scientifique ».


Interprétez-la : 1. Selon la compréhension
2. Selon l’extension.
XIII. Classifiez ces concepts selon la compréhension et l’extension :
1. Possible
2. Vide
3. Homme
4. Tout homme
5. Quelques insectes
6. Tshala Mwana
7. Beauté
[66]

CONTROL CONTINU (2)


1) Dites si les syllogismes suivants sont valides et précisez, s'ils le sont, leurs
figures et mode.

1) Quelques philosophes ne sont pas mortels


(Or) tout philosophe est un homme
(Donc) quelques hommes ne sont pas mortels
2) Tous les hommes savent parler
(Or) quelques animaux ne savent pas parler
(Donc) quelques animaux ne sont pas des hommes
3) Tous les épicuriens sont philosophes
(Or) quelques épicuriens sont des hommes célèbres
(Donc) quelques hommes célèbres ne sont pas philosophes
4) Nul Platonicien n'est totalement stupide
(Or) quelques personnes ne sont pas totalement stupides
(Donc) quelques personnes ne sont pas platoniciennes
5) Tout épicurien est stoïcien
(Or) tout stoïcien est philosophe
(Donc) quelques philosophes ne sont pas épicuriens

2. Complétez les syllogismes suivants:

1) Quelques logiciens sont physiciens


(Or) ----------------------------
(Donc) quelques philosophes sont logiciens
2) Nul vainqueur ne croit au hasard
(Or) Tout perdant croit au hasard
(Donc) -------------------------
3) ---------------------------------
(Or) quelques politiciens sont des hommes
(Donc) quelques politiciens aiment sourire
4) Tout surgissement de la pensée symbolique est un acte de la
conscience se représentant le monde.
(Or) toutes les formes de la culture humaine sont liées au
surgissement de la pensée symbolique
(Donc) ---------------------------
5) Le désir est une tendance consciente vers un objet
(Or)-------------------------------
(Donc) quelques sources inconscientes sont une tendance
consciente vers un objet.

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