Résumé Du Séminaire
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Résumé Du Séminaire
RESUME DU SEMINAIRE
D’EPISTEMOLOGIE
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1. Objectif général :
L’objectif premier de ce séminaire est de présenter les bases de l’épistémologie,
comprise comme la théorie de la connaissance scientifique, et plus particulièrement
l’épistémologie des sciences empiriques, c’est-à-dire celles qui décrivent le monde en
se basant sur des données sensibles fournies par l’expérience.
Objectifs spécifiques :
A la fin de ce Séminaire, l’étudiant doit être capable de :
- Définir l’Epistémologie et les concepts connexes
- Connaître et maîtriser les éléments d’épistémologie
- Définir la science
- Donner la classification des sciences
- Parler librement du progrès scientifique.
2. Plan du séminaire
0. INTRODUCTION
1. Epistémologie
2. Critique
3. Critériologie
4. Gnoséologie
5. Logique majeure
2. La philosophie de Gaston Bachelard
1. L’obstacle épistémologique
2. La psychanalyse de la raison
3. L’acte épistémologique
4. Le nouveau rationalisme
V. CONCLUSION
3. Résumé du séminaire :
Cette séparation a pour but de faciliter l’examen du vaste domaine que constitue
l’épistémologie. On n’entend pas trancher ainsi la question de savoir si cette division est
fondée, c’est-à-dire si les sciences de la nature diffèrent fondamentalement des sciences
sociales par leur objet, leurs buts, leurs méthodes ou leurs présupposés. Ce débat
dépasse les limites de notre séminaire.
Le grand prestige dont jouit aujourd’hui la science est sans doute imputable dans
une large mesure au succès impressionnant et à l’extension rapide de ses applications.
Bien des secteurs des sciences expérimentales fournissent une base à des technologies.
Ces dernières donnent aux résultats de la recherche scientifique une utilité pratique,
alimentent souvent à leur tour la recherche fondamentale en faits, en problèmes et en
instruments d’investigations nouveaux.
Cette séparation a pour but de faciliter l’examen du vase domaine que constitue
l’épistémologie. On n’entend pas trancher ainsi la question de savoir si cette division est
fondée, c’est-à-dire si les sciences de la nature diffèrent fondamentalement des sciences
sociales par leur objet, leurs buts, leurs méthodes ou leurs présupposés. Ce débat
dépasse les limites de notre cours.
Le grand prestige dont jouit aujourd’hui la science est sans doute imputable dans
une large mesure au succès impressionnant et à l’extension rapide de ses applications.
Bien des secteurs des sciences expérimentales fournissent une base à des technologies.
Ces dernières donnent aux résultats de la recherche scientifique une utilité pratique,
alimentent souvent à leur tour la recherche fondamentale en faits, en problèmes et en
instruments d’investigations nouveaux.
Dans le premier chapitre, nous avons parcouru les généralités sur l’Epistémologie.
Nous avons analysé sa définition étymologiquement. Le terme « épistémologie » tire
son origine de deux mots grecs : « épistémè » et « logos » qui signifient respectivement
connaissance et science ou discours. Ainsi, l’épistémologie veut dire « la science de
la connaissance ». Emmanuel Kant (1724-1804) propose trois questions
philosophiques :
Nous avons parcouru certains concepts qui lui sont proches, comme : critique,
critériologie, gnoséologie et la logique majeure.
La science crée ses objets propres par destruction des objets de la perception
commune. Et c’est parce qu’elle est action que la science est efficace : il faut passer par
son détour pour agir sur le monde. Ainsi la technique issue de la science est-elle bien
différente des routines qui la précèdent. Le progrès des sciences est fait de ruptures : le
nouvel esprit scientifique s’oppose à l’esprit scientifique au sens commun.
Deux démarches sont possibles pour définir ce qu’est « une science. » La première
est une démarche normative, qui consiste à édicter a priori une norme de scientificité,
c’est-à-dire de donner les critères qui permettent de statuer sur le caractère scientifique
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d’une discipline. Cette approche tend à concevoir les différentes disciplines scientifiques
comme des cas particuliers d’une Science idéale, qui n’est jamais incarnée dans sa
totalité.
Le mot science apparaît en 1080 dans la Chanson de Roland. Il est dérivé du latin
classique « scientia », qui signifie connaissance, et plus particulièrement connaissance
scientifique, rationnelle, qui prend très tôt le même sens que le terme grec épistémè.
Existe-t-il des critères de scientificité qui soient universels et qui soient valables à
toutes les époques du développement des sciences ? Ce point fait l’objet d’un débat.
Pour les partisans de l’école rationaliste, la réponse est positive. On trouve ici une
démarche strictement normative. Pour un épistémologue rationaliste « radical », une
définition de la science doit pouvoir être formulée sous la forme d’un critère universel
radical. Ce critère de scientificité est applicable à toutes les disciplines, et cela à tous les
stades de leur développement historique. La thèse rationaliste a été défendue par Imre
Lakatos qui écrit que « le problème central en philosophie des sciences est celui d’établir
des conditions universelles déterminant qu’une théorie est scientifique. »
La première différence entre ces deux types de sciences est une différence
concernant la nature de l’objet : objet matériel pour les sciences empiriques, objet
conceptuel pour les sciences formelles.
Ces sciences sont toutes des sciences empiriques. Les sciences de la nature
(mécanique, physique, chimie, biologie, …) ont pour objet le fonctionnement interne de
la nature. Les sciences humaines et sociales (économie, sociologie, psychologie,…)
étudient le comportement humain et les structures sociales, c’est-à-dire ce qui est
spécifiquement humain.
Ce critère, souvent retenu par le grand public, est un critère très flou souvent
associé à un jugement de valeur : les sciences les plus dures seraient les plus
« scientifiques », es plus sérieux, les plus rigoureuses. Les sciences dites dures sont les
sciences formelles et les sciences de la nature, les sciences molles étant les sciences
humaines et sociales.
Le sens du terme loi, tel qu’il est employé dans le cadre de sciences empiriques,
est très différent. On emploie parfois le terme de loi naturelle ou loi de la nature. Une
loi scientifique est l’expression mathématisée d’une corrélation répétable, d’un
comportement constant ou d’une fréquence statistique observée parmi un ensemble de
faits. Elle est déduite d’un certain nombre d’observations et généralise celles-ci, en en
retenant le caractère stable. Il est donc inexact de dire que les faits sont régis par des
lois : il faut dire que les faits comportent des lois. A la différence du sens juridique
usuel, la loi scientifique est constative et non normative.
Les faits permettent de dégager des lois. Pour obtenir un cadre de réflexion qui
permette de synthétiser ces lois, de les regrouper et de trouver une certaine unité entre
elles, on utilise des modèles. Un modèle peut être défini comme « un cadre représentatif,
idéalisé et ouvert, reconnu approximatif et schématique mais jugé fécond par rapport à
un but donné : prévoir, agir sur la nature, la connaître mieux, etc. »
Une théorie est un système cohérent qui coordonne, relie et unifie des lois, des
hypothèses, des principes et des modèles, les uns apparaissant comme complémentaires
des autres. Elle est plus générale que les modèles qu’elle utilise. Une théorie peut utiliser
un ou plusieurs modèles, et replace ceux-ci dans un contexte conceptuel plus général. Il
est à noter qu’un modèle peut être employé par des théories différentes.
« Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants. Nous voyons
ainsi davantage et plus loin qu’eux, non parce que notre vue est plus aiguë ou notre
taille plus haute, mais parce qu’ils nous portent en l’air et nous élèvent de toute leur
hauteur gigantesque. » Cette phrase, attribuée à Bernard de Charte, un des maîtres de
la scolastique au XIIème siècle, exprime la continuité de l’activité intellectuelle et donne
une vision cumulative de l’évolution du savoir. Cette même image est reprise des siècles
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plus tard par Isaac Newton dans une lettre à Robert Hooke datant de 1676 : « si j’ai pu
voir aussi loin, c’est parce que j’étais juché sur les épaules de géants. »
Mais qu’est-ce que le progrès scientifique ? Que la science change, c’est une
évidence : la physique et la mécanique d’aujourd’hui sont différentes de celles connues
au temps de Newton. Les bases empiriques ont été considérablement accrues, tant en
volume qu’en précision des données, les théories et les modèles ont considérablement
évolué et de très nombreuses nouvelles disciplines sont apparues.
Cette évolution des sciences empiriques, mais les sciences formelles ont-elles aussi
connu des développements spectaculaires, appelle de nombreuses questions, comme
celles-ci :
L’évolution scientifique se fait donc par rupture avec les théories admises
antérieurement. On connaît contre une connaissance antérieure. Bachelard identifie les
facteurs qui vont à l’encontre de l’évolution scientifique, c’est-à-dire ceux qui retardent
ou bloquent le développement de nouvelles théories : ce sont les obstacles
épistémologiques.
L’idée de partir de zéro pour fonder et accroître son bien ne peut venir que dans
des cultures de simple juxtaposition où un fait connu est immédiatement une richesse.
Mais devant le mystère du réel, l’âme ne peut se faire, par décret, ingénue. Il est alors
impossible de faire d’un seul coup table rase des connaissances usuelles. Face au réel,
ce qu’on croit savoir offusque ce qu’on devrait savoir. Quand il se présente à la culture
scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses
préjugés. Accéder à la science, c’est spirituellement, rajeunir, c’est accepter une
mutation brusque qui doit contredire un passé.
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Le mot progrès inclut bien la notion de changement, d’évolution. Mais il fait plus
que cela, car il introduit également l’idée d’une amélioration. Pour définir le progrès, il
faut donc indiquer ce qui a été amélioré.
Une première manière de penser le progrès est de voir celui-ci dirigé vers une fin
dernière, prédéterminée et ayant une existence en soi. C’est la conception téléologique,
ou encore finaliste. Le concept de téléologie implique que c’est la fin dernière qui
conditionne les étapes intermédiaires et qui rend nécessaire le progrès en le déterminant.
Le progrès est donc guidé par sa fin.
Pour les réalistes convergents, cette fin est la théorie ultime, celle qui reflète
parfaitement la réalité extérieure autonome. Pour les antiréalistes, la fin est la théorie
unique déterminée par l’objet d’étude et la méthode scientifique. Quelle que soit l’école
de pensée considérée (réaliste ou antiréaliste), le progrès est pensé comme cumulatif et
continu. Il obéit à des nécessités internes dictées par la théorie ultime, qui ne sont pas
des facteurs contingents et sont absolument déterminants. Le progrès n’aurait donc pas
pu être autre que ce qu’il est.
La principale objection opposée à l’interprétation finaliste est bien sûr celle que
le passé ne peut pas être déterminé par le futur et que cette vision résulte d’une mise en
perspective par l’historien des sciences. Ceci lui est rendu possible car il connaît le
présent et le passé, alors que les scientifiques ne connaissent pas le devenir de leur
discipline.
Le progrès est donc aveugle, en ce sens qu’il n’est pas orienté d’avance. Il ne
progresse pas vers un but unique. L’idée d’une concurrence entre différentes théories
disponibles au même moment permet de concevoir le progrès comme non nécessaire et
non continu. L’idée de sélection introduit un facteur contingent : elle se fait en présence
de contraintes externes au champ scientifique. Les théories survivantes ne sont donc pas
forcément les théories optimales en termes de vérité et d’efficacité, mais celles qui
satisfont un ensemble plus globale de contraintes, dont l’efficacité ou la vérité font
partie.
Les potentialités offertes par une théorie seront-elles forcément exploitées ? Une
réponse positive à cette question conduit à dire que le progrès scientifique est
inéluctable.
La réponse à cette question est bien sur conditionnée par les prémisses
philosophiques que l’on admet. Pour un externaliste radical, la réponse est négative,
puisque la science est entièrement gouvernée par des facteurs sociaux et psychologiques.
Il en est de même pour un individualiste radical, pour qui la science n’existe pas en
dehors des croyances des individus. Mais notons que la réponse d’un internaliste « pur »
n’est pas nécessairement positive.