Caractéristiques de Dipôles Lois de Kirchhoff 2023
Caractéristiques de Dipôles Lois de Kirchhoff 2023
Caractéristiques de Dipôles Lois de Kirchhoff 2023
Electricité
1. Courant électrique
1.1 Charge électrique
Les premières manifestations des phénomènes électriques, c'est-à-dire liés à la notion de charge électrique, sont
connues de tous : la foudre, phénomène naturel dont le mécanisme détaillé n’est pas complètement élucidé, en
est une manifestation bien connue.
L’électricité apparaît aussi si l’on frotte une règle en plastique contre ses cheveux : on peut alors attirer et soulever
de petits morceaux de papier 1! Historiquement, on observa ces phénomènes avec un petit morceau d’ambre frotté
avec une étoffe de laine qui attirait du duvet ou des petits brins de crins. De la peau de chat frottée sur une baguette
de verre produit le même genre d’effet. On notera qu’actuellement, le mécanisme justifiant l’apparition de charges
électriques sur les corps frottés n’est pas bien connu.
Nous avons souligné l’électrisation par frottements. Il existe d’autres possibilités. Citons, sans développer
davantage : l’électrisation par contact : un corps venant au contact d’un autre corps chargé peut lui-même acquérir
une charge électrique. Il est encore plus surprenant de voir apparaître des charges en approchant certains corps
d’un corps chargé, sans qu’il n’y ait contact entre eux : c’est l’électrisation par influence. Pour certains corps, en
exerçant des efforts sur eux, il apparaît des charges, c’est la piézo électricité (phénomène découvert en 1880 par
Pierre et Paul Jacques Curie). Egalement, en chauffant certains cristaux, on fait apparaître des charges électriques :
c’est la pyro électricité.
Enfin, dans nos sociétés on ne compte plus le nombre d’appareils utilisant l’électricité.
Les expériences distinguent deux types d’électricité : l’électricité positive (ou vitreuse)2 et l’électricité négative (ou
résineuse). Ces deux types d’électricité sont les seuls possibles. On établit que les électricités de même nature se
repoussent tandis que des électricités de nature opposées s’attirent3.
Nous admettrons donc comme un fait d’expériences, l’existence d’une charge électrique comme une propriété
fondamentale de la matière. Cette charge électrique est une grandeur scalaire qui peut être positive, négative ou
éventuellement nulle si la matière est non chargée électriquement. Quant à expliquer ce qu’est la charge électrique,
c’est une autre affaire que personne n’a encore résolue.
1
Estimer l’énergie mise en jeu …
2 Proposé arbitrairement par Benjamin Franklin : les connaissances actuelles montrent que l’électrisation d’une tige de verre est négative !
3 Frotter deux tiges de verre et deux tiges de plastique : en les mettant en présence, on observe que les deux tiges de verre ou de plastique se
𝑂 𝑣 𝑑𝑡 𝑆 𝑥
Imaginons que les porteurs de charge ( ) se déplacent dans le sens des 𝑥 croissants et considérons un petit intervalle
de temps 𝑑𝑡. On cherche à déterminer la charge qui traverse la surface 𝑆 pendant 𝑑𝑡.
Seuls les porteurs mobiles dont la trajectoire (ici un morceau de droite selon l’axe 𝑂𝑥 traduisant le mouvement
d’ensemble) traverse 𝑆 pourront contribuer à l’intensité à travers cette surface.
Or pendant 𝑑𝑡 les porteurs parcourent la distance 𝑣 𝑑𝑡, ils ne pourront traverser la surface pendant la durée 𝑑𝑡
que si ils ne sont pas éloignées de plus de 𝑣 𝑑𝑡 de celle-ci. En résumé, seules les porteurs de charge contenues dans
le cylindre de base 𝑆 et de longueur 𝑣 𝑑𝑡 selon 𝑂𝑥 contribueront à l’intensité.
Le volume du cylindre est 𝑆𝑣𝑑𝑡, donc le nombre de porteurs dans ce volume est 𝑑𝑁 = 𝑛 𝑆𝑣𝑑𝑡. Comme chaque
porteur porte la charge 𝑞, la charge qui traverse 𝑆 pendant 𝑑𝑡 vaut 𝑑𝑄 = 𝑑𝑁 𝑞 soit 𝑑𝑄 = 𝑛𝑞𝑣𝑆𝑑𝑡.
Mais par définition de l’intensité 𝐼 à travers , on a 𝐼 = donc 𝐼 = 𝑛𝑞𝑣𝑆.
Considérons maintenant un fil conducteur, et prenons pour 𝑆 une section de ce fil, 𝐼 représente l’intensité associée
au courant qui circule dans ce fil (au niveau de 𝑆).
Considérons maintenant que les particules chargées circulant dans le fil portent une charge 𝑞 positive. Il est
intéressant de noter que l’intensité à travers 𝑆 est positive si 𝑣 est positif c'est-à-dire si les particules circulent dans
le sens de l’axe 𝑂𝑥 mais que cette intensité sera négative si 𝑣 est négative.
L’intensité ainsi définie est une grandeur algébrique qui renseigne sur le sens réel de circulation du courant (soit
du déplacement des charges) une fois choisie une orientation sur le fil conducteur, ce que l’on indiquera par une
simple flèche.
𝑖
Exercice :
Déterminer la charge qui traverse une surface 𝑆 pendant la durée 𝑇 si 𝐼 (𝑡) = 𝐼 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡). Que se passe-t-il si 𝑇 est
la période de l’intensité ? Expliquer.
𝑑𝑉
𝑑𝑉
𝑑𝑉 𝐼
2. Tension électrique
2.1 Notion de tension
Nous avons dit qu’un courant électrique est un mouvement (moyen) ordonné des porteurs de charges. Pour que
ceci se produise, il faut que quelque chose ordonne ce mouvement : c’est le champ électrique créé par le générateur
qui, par son action sur les charges (cf chapitre : action d’un champ électrique sur les particules chargées) donne une
vitesse moyenne d’ensemble aux particules (c’est la vitesse 𝑣 que nous avons fait intervenir dans l’expression de
𝐼 ).
Nous admettrons provisoirement que, tout comme l’eau d’une rivière qui s’écoule entre deux points sous l’action
du champ de pesanteur voit son énergie potentielle varier, il existe, associé à l’action du champ électrique, entre
deux points A et B une tension qui « reflète » la variation d’énergie potentielle d’une charge lorsqu’elle passe du
point B au point A.
On la note 𝑈 et on la représente graphiquement par une flèche joignant le point B au point A. 𝑈 𝐴
𝐵
2.2 Potentiel électrique
Nous avons dit qu’une tension « reflète » une variation d’énergie potentielle et on peut montrer qu’une tension
s’écrit comme une différence de potentiel électrique, grandeur que nous relierons plus tard à l’énergie potentielle.
On admet donc que l’on peut écrire pour tous points A et B :
𝑈 =𝑉 −𝑉
où la grandeur 𝑉 est le potentiel (électrique) en A et 𝑉 le potentiel électrique en B.
Rem :
Une tension, comme un potentiel électrique, se mesure en volt (V).
Origine des potentiels :
Tout comme une énergie potentielle est définie à une constante additive près, un potentiel électrique est défini à
une constante additive près, ce qui ne change évidemment pas la valeur de la différence de potentiel, donc la
tension, entre deux points. Il est ainsi possible de choisir un point particulier (mais un seul) comme origine des
potentiels, ce sera la masse d’un circuit électrique.
Rem :
Les circuits électriques sont généralement reliés (physiquement, c'est-à-dire via un fil conducteur) à la Terre pour
des mesures de sécurité et souvent ce sera le potentiel de la Terre (quasi constant) qui sera choisi comme masse.
3. Dipôles électrocinétiques
3.1 Caractéristique d’un dipôle
Commençons par deux définitions :
Un dipôle électrocinétique est un système qui dispose de deux bornes (« deux pôles ») conductrices
permettant d’alimenter électriquement le système.
La caractéristique d’un dipôle est la relation entre la tension aux bornes du dipôle et l’intensité qui le
traverse.
𝑢
En convention générateur, les flèches indiquant les algébrisations de la tension et de l’intensité sont de même
sens :
𝑖
dipôle
𝑢
La donnée d’une caractéristique est donc la donnée de la relation entre 𝑢 et 𝑖 dans une convention donnée et en
précisant les bornes du dipôle si celui-ci n’est pas symétrique.
Attention : Le choix d’une convention est indépendant du fonctionnement réel du dipôle, même si souvent on
adopte la convention générateur pour les dipôles générateurs et récepteurs pour les autres, mais on peut très bien
utiliser la convention récepteur pour un dipôle qui est un générateur électrique, c'est-à-dire qui fournit de l’énergie
électrique au circuit.
𝑊 = 𝑝(𝑡)𝑑𝑡
On parle généralement d’énergie électrique reçue (algébriquement). Cette énergie est donc mesurée par l’aire sous
la courbe 𝑝(𝑡).
3.4.2 Le condensateur
Caractéristique
Un condensateur (figure 2.b.2) est un ensemble de deux conducteurs séparés par un isolant. Les deux conducteurs
peuvent être reliés à un circuit électrique par deux fils conducteurs.
On le représente conventionnellement selon la figure 2.b.2
𝑞 −𝑞
𝑺
𝑪 = 𝜺𝟎 𝜺𝒓
𝒆
Matériau vide air sec eau verre nylon huile plexiglas mica
𝜀 1 1,0006 78,5 5−7 3,5 2−3 2−4 7
La capacité d’un condensateur au mica d’épaisseur 100 𝜇𝑚 et de surface 𝑆 = 1 𝑐𝑚 est 𝐶 = 62 𝑛𝐹.
Comportement en continu
En régime continu les grandeurs sont constantes au cours du temps, donc = 0 et par suite 𝑖 = 0 quelque soit la
tension (constante) aux bornes du condensateur.
Un condensateur en continu se comporte donc comme un coupe circuit ou un interrupteur ouvert (l’interrupteur
ouvert ne laisse pas passer le courant, l’intensité qui le traverse est nulle) :
en continu
𝑖=0
𝑢
L’exercice précédent montre que l’on peut calculer le travail électrique reçu par un condensateur entre deux dates
en connaissant seulement l’état électrique du condensateur (sa tension) à ces deux dates sans avoir besoin de
connaitre les états intermédiaires. Le travail ne dépend donc que de l’état initial et de l’état final du système. Cette
notion se rapproche de celle vue en terminale concernant le travail du poids qui ne dépend que des altitudes de
départ et d’arrivée, indépendamment de la trajectoire suivie par le poids entre ces deux altitudes. Le travail du
poids était égale à une variation d’énergie potentielle (de pesanteur), ici le travail électrique est égale à une
variation d’énergie potentielle électrique.
Pour terminer notons que si 𝑝 > 0 alors 𝐸 > 0 donc l’énergie potentielle croit et par suite également la
tension et donc la charge portée par le condensateur : on dit que le condensateur se charge. Inversement, lorsque
le condensateur se décharge, l’énergie potentielle diminue et la puissance est négative, donc le condensateur
fournit de l’énergie électrique au reste du circuit, il se comporte en générateur.
3.4.3 La bobine
Caractéristique
La bobine la plus simple que l’on peut envisager est constituée d’un fil conducteur enroulé sur un cylindre. Ce
système, lorsqu’il est parcouru par un courant variable, est siège d’un phénomène d’auto-induction qui conduit à
l’apparition d’une tension entre les deux extrémités du bobinage (cf cours sur l’induction). Cette tension est
généralement prédominante devant celle liée à la résistance des fils.
Dans une bobine idéale seul le phénomène d’induction est pris en compte. On représente conventionnellement
une bobine idéale selon la figure 2.c.2 et, en convention récepteur, on montre que la tension aux bornes du
bobinage est reliée à l’intensité qui traverse la bobine par la relation
𝑑𝑖
𝑢=𝐿
𝑑𝑡
La constante 𝑳, positive, est appelée inductance et se mesure en Henry (symbole 𝐻) dans le système SI.
Nous supposerons systématiquement dans les calculs qui vont suivre que les bobines sont idéales.
Comportement en continu
En régime continu les grandeurs sont constantes au cours du temps, donc = 0 et par suite 𝑢 = 0 quelque soit
l’intensité (constante !) en entrée de bobine.
Une bobine en continu se comporte donc comme un fil ou un interrupteur fermé (tension nulle à ses bornes) :
en continu
𝑖
𝑢=0
Par analogie avec le condensateur, le travail électrique reçu par une bobine entre deux instants 𝑡 et 𝑡 est égale à
la variation d’énergie potentielle à ces deux dates, soit 𝑊 = 𝐸 (𝑡 ) − 𝐸 (𝑡 ).
Exercice :
Redémontrer ce résultat.
Figure 2.d.
La loi d’additivité des tensions montre alors que la tension aux bornes d’un générateur de Thévenin est la somme
d’une tension d’un générateur idéal de fem 𝑒 et d’une tension aux bornes d’une résistance 𝑟, on représente donc
un générateur de Thévenin comme une association série d’un générateur idéal de tension et d’une résistance, voir
la figure 2.d à droite.
Aspect énergétique
La puissance électrique algébriquement délivrée par un générateur de tension en modèle Thévenin s’écrit 𝑝 = 𝑢𝑖
soit 𝑝 = (𝑒 − 𝑟𝑖)𝑖 donc 𝑝 = 𝑒𝑖 − 𝑟𝑖 .
Le terme – 𝑟𝑖 , toujours négatif, compté en convention générateur, correspond donc à une puissance
électrique absorbée par le dipôle et convertit en transfert thermique. C’est l’effet Joule qui traduit
l’échauffement du dipôle.
Le terme 𝑒𝑖, s’il est positif, correspond bien en convention générateur à une puissance électrique fournie
par le dipôle au reste du circuit. C’est ce terme qui traduit le fonctionnement générateur du dipôle.
Par contre si ce terme est négatif, le dipôle ne fonctionne pas en générateur et le terme 𝑒𝑖 correspond à
une puissance électrique reçue par le dipôle et convertie en une autre forme d’énergie (et qui n’est pas de
l’effet Joule) par exemple en énergie chimique dans un électrolyseur ou en énergie mécanique dans un
moteur électrique.
Exercice : 𝑢
Montrer que la caractéristique d’un dipôle vérifiant la loi d’Ohm généralisée peut être vue 𝑖
comme l’association parallèle d’un générateur idéal de courant délivrant l’intensité de court- 𝜂
circuit et d’une résistance 𝑟 : une telle association est appelée générateur de Norton.
Il est intéressant de noter que ces dipôles vérifiant la loi d’Ohm généralisée décrivent notamment le comportement
des résistances et des générateurs de tension en modèle Thévenin (on retrouve le générateur de Thévenin avec
𝑢 = −𝑒, attention à la convention) ou des générateurs de courant en modèle Norton, mais d’autres dipôles à
caractéristiques affines qui fonctionnent en récepteur, comme on l’a déjà vu avec le modèle de Thévenin.
Exercice :
Déterminer les conditions d’équivalence des représentations de Thévenin et de Norton d’un même dipôle vérifiant
la loi d’Ohm généralisée.
(réponse : les dipôles doivent avoir même résistance interne 𝑟 et on doit vérifier 𝑒 = 𝑟𝜂)
4. Lois de Kirchhoff
Les lois de Kirchhoff régissent l’évolution des tensions et intensités dans les circuits électriques pour lesquels les
phénomènes de propagation des ondes électromagnétiques sont négligeables.
Ces lois, au nombre de deux, sont respectivement appelées loi des mailles et loi des nœuds.
𝜀 𝑢 =0
où 𝑢 est la tension aux bornes du dipôle 𝑘et 𝜀 = +1 si cette tension est orientée dans le sens positif choisi pour
la maille, sinon 𝜀 = −1.
Exemple :
𝑢
𝑢 𝑢
𝑢
𝑢 𝑢
La loi des nœuds énonce que la somme algébriques des intensités des branches arrivant au nœud est
nulle.
C’est une simple conséquence de la conservation de la charge électrique valable en régime continu et en régime
quasi-stationnaire puisqu’alors la charge du système Σ ne varie pas au cours du temps (cf équation de conservation
de la charge § 1.6 avec donc maintenant = 0).
Pour compter algébriquement les intensités des branches, une fois choisie une orientation de l’intensité dans
chaque branche, on décide de compter positivement une intensité orientée vers le nœud et négativement dans le
cas contraire. On a donc pour un nœud à 𝑛 branches :
𝜀 𝑖 =0
où 𝑖 est l’intensité dans la branche 𝑘 et 𝜀 = +1 si l’intensité dans cette branche est orientée vers le nœud, sinon
𝜀 = −1.
Exemple :
𝑖 A 𝑖
𝑖 𝑖
4.5 En pratique…
Pour appliquer les lois de Kirchhoff à un circuit électrique, on commence par :
Choisir arbitrairement une orientation pour les intensités dans chaque branche.
Puis on choisit également, toujours arbitrairement, une orientation pour les tensions aux bornes de chaque
dipôle du circuit.
On applique ensuite les lois de Kirchhoff
Enfin on reliera intensité et tension pour chaque dipôle compte tenu de la convention, générateur ou
récepteur, dans laquelle se trouve chaque dipôle, cette convention découlant des choix arbitraires
d’orientation des intensités et des tensions fait précédemment.
En pratique les choix d’orientation des intensités et des tensions doit être fait en évitant au maximum les
soucis de signe dans l’écriture des caractéristiques, par exemple on place une résistance en convention
récepteur (et alors 𝑈 = 𝑅𝐼) et non générateur (auquel cas il faudra bien écrire 𝑈 = −𝑅𝐼).
Cette méthode nous l’utiliserons le moins souvent possible car, même si elle est systématique, elle s’avère souvent
longue et est de toute façon calculatoire. Elle consiste simplement à écrire les lois de Kirchhoff puis à traduire les
caractéristiques des dipôles. On obtient de manière générale des systèmes d’équations qu’il faut alors résoudre.
Pour les circuits linéaires, on dispose de théorèmes souvent plus efficaces pour les calculs (cf suite). Résolvons notre
problème.
On peut écrire d’après la loi des mailles :
𝐸 −𝑢 −𝑢 = 0 et 𝑢−𝑢 +𝐸 =0
où l’on a déjà tenu compte que la tension aux bornes des générateurs idéaux est égale à leur fem. Inutile d’alourdir
les calculs en ajoutant des tensions.
La loi des nœuds donne ensuite :
𝑖 =𝑖 +𝑖
Enfin pour les trois résistances, la loi d’Ohm fournit :
𝑢 = 𝑅𝑖 𝑢 =𝑅 𝑖 et 𝑢 = −𝑅 𝑖
en faisant bien attention aux conventions.
On note que l’on dispose alors d’autant d’équations (6) que d’inconnues (au nombre de 6 aussi : 𝑖, 𝑖 , 𝑖 , 𝑢, 𝑢 , 𝑢 ).
La suite n’est qu’une histoire de calculs. Faisons-les :
Les deux lois de maille peuvent se réécrire, compte tenu des lois d’Ohm :
𝐸 = 𝑅 𝑖 + 𝑅𝑖
𝐸 = −𝑅 𝑖 − 𝑅𝑖
On divise la première par 𝑅 puis la seconde par 𝑅 et on fait la différence :
𝐸 𝐸 1 1
− = 𝑖 + 𝑖 + 𝑅𝑖 +
𝑅 𝑅 𝑅 𝑅
Or d’après la loi des nœuds 𝑖 + 𝑖 = 𝑖 donc finalement :
𝐸 𝐸
𝑅 −𝑅
𝑖=
1 1
1+𝑅 𝑅 +𝑅
expression que l’on peut encore réécrire selon :
𝑅 𝐸 −𝑅 𝐸
𝑖=
𝑅 𝑅 + 𝑅(𝑅 + 𝑅 )
5. Dipôle équivalent
Dans ce paragraphe, nous allons voir qu’il possible de remplacer tout un ensemble de dipôles par un dipôle unique
appelé dipôle équivalent à l’association. Ceci sera particulièrement commode pour mener des calculs.
Nous appliquerons pour l’instant ceci essentiellement aux associations de dipôles de même type (par exemple que
des résistances), mais nous verrons plus tard dans l’étude des circuits en régime harmonique forcé d’autres type
d’associations.
𝑖 𝑖
A B
𝑢 𝑢 𝑢 𝑢
Ces dipôles sont tous traversés par la même intensité 𝑖, ainsi l’intensité entrante dans le 𝑘 è dipôle est 𝑖 = 𝑖. On
note 𝑢 la tension, en convention récepteur, aux bornes de ce 𝑘 è dipôle.
On note 𝑢 la tension entre A et B, en convention récepteur. Pour déterminer la caractéristique du dipôle équivalent
à l’association entre A et B, il faut établir la relation 𝑢(𝑖) (ou 𝑖(𝑢)) pour cette association, elle donnera donc la
caractéristique du dipôle équivalent.
Or d’après la loi des mailles 𝑢 = 𝑢 + 𝑢 + ⋯ + 𝑢 + ⋯ + 𝑢 = ∑ 𝑢 , il reste à exprimer dans cette relation
chaque 𝑢 en fonction de 𝑖 pour pouvoir conclure, c'est-à-dire qu’il faut préciser les caractéristiques des différents
dipôles.
𝑅 = 𝑅
Ainsi 𝑛 résistors (résistances) en série peuvent se remplacer par une seule. La valeur de la résistance équivalente à
l’association est obtenue en ajoutant les valeurs des 𝑛 résistances.
Exercice :
Montrer que l’association de 𝑛 condensateurs en série, de capacité 𝐶 ; 𝑘 = 1. . 𝑛 est équivalente à un seul de
capacité 𝐶 telle que =∑ .
Qu’en est-il des bobines ?
𝑖 𝑖
𝑢
A B
𝑖
𝐺 = 𝐺
6. Ponts diviseurs
Nous allons donner deux théorèmes très pratiques pour relier deux tensions ou deux intensités dans des
configurations simples mais fréquentes.
𝐼
𝑅
𝑈
𝑅 𝑈
Démonstration :
Les résistances étant en parallèle, elles ont même tension à leurs bornes, ainsi on peut écrire :
𝐼 = et 𝐼 =
Par la loi des nœuds : 𝐼 = 𝐼 + 𝐼 = 𝑈 + donc :
𝑈
𝐼 𝑅 1 1 𝑅
= = = =
𝐼 1 1 1 1 𝑅 𝑅 +𝑅
𝑈 + 𝑅 + 𝑅 +1
𝑅 𝑅 𝑅 𝑅
ce qui démontre le résultat.
Rem :
Le théorème se réécrit aussi (cf démo ci-dessus) 𝐼 = 𝐼