EM - Notes de Base
EM - Notes de Base
EM - Notes de Base
ELECTROMAGNETISME
(Notes de Cours)
(Vol.III-Théorie des phénomènes électriques et magnétiques)
2021
2
CHAPITRE PREMIER
PROPRIÉTÉS DU CHAMP ET DU POTENTIEL ELECTRIQUES DANS LE VIDE
I. FONDEMENTS DE L'ÉLECTROSTATIQUE
1. Expériences de base
Un morceau d'ébonite ou de verre frotté attire les corps légers.Cette
expérience, connue depuis l'antiquité, puisqu'on la trouve mentionnée par
Thalès de Milet, est à la base des phénomènes d'électrisation. Toutefois,
l'électrostatique ne fût étudiée scientifiquement qu'à partir du 18ème siècle.
Diverses expériences mettent en évidence lesfaits suivants :
1) Il est possible (par frottement par exemple) de développer, sur certains
corps, des fluides tels que les corps exercent des forces les uns sur les
autres. On dit que l'on a fait apparaître de l'électricité.
2) Les actions entre corps électrisés sont, soit des attractions, soit des
répulsions. Les diverses expériences que l'on peut faire impliquent
l'existence de deux fluides: l'électricité positive et l'électricité négative,
deux corps de même électrisation se repoussant, deux
corpsd'électrisations différentes s'attirant.
3) Pour certains corps appelés isolants, l'électricité reste à l'endroit où on
l'a développée ; pour les autres, appelés conducteurs, l'électricité se
répand sur l'ensemble du corps, peut y circuler librement et enparticulier
s'écouler dans la terre si le sol est en contact avec le conducteur.
Nous rappelons, pour mémoire, les expériences suivantes qui mettent en
évidence les faits énumérés.
A) Pendule électrique
Une balle de sureau, recouverte de clinquant et suspendue par unfil isolant,
que l'on a touchée avec un morceau d'ébonite frotté, est repoussée. La même
balle est attirée si on approche maintenant un morceau de verre frotté.
L'ébonite sur laquelle on a développé de l'électricité que nousappellerons
négative (par définition) a cédéune partie de sa charge à la balle et on a
constaté une répulsion. Le verre, qui par frottement a reçu une charge positive
(par définition), attire la balle électrisée négativement.
4
Figure 5
B) Électroscope à feuilles d'or
Deux feuilles d'or reliées à la boule A sont séparéespar un bouchon isolant du
vase de verre qui les contient.
Lorsqu’on électrise la boule A, l'électricité se répandsur les feuilles qui
divergent. Cet instrument est utilisédans les expériences de cours pour mettre
en évidencel'électrisation d'un corps.
Figure 6
2. Hypothèses de base de l'électrostatique
Pour expliquer les diverses lois de la physique et de la chimie, onpostule que la
matière est constituée par un agrégat de particules matérielles, c'est-à-dire
caractérisées par un nombre positif appelé masse,pouvant posséder des
charges électriques positives ou négatives. Engénéral, les corps sont neutres
par compensation. On électrise un corps,positivement par exemple, en lui
apportant des charges positives; onobtient le même résultat en lui enlevant
des charges négatives.
Il existe de nombreux procédés d'électrisation : frottement mécanique de deux
corps (charges développées par le frottement de l'airsur les véhicules
automobiles et sur les avions) — influence électrostatique (machines
électrostatiques) — induction électromagnétique (dynamos) — réactions
5
Figure 7
En tenant compte des signes des charges, une force positive correspond à une
répulsion.
Vectoriellement, on peut écrire
1 𝑟⃗
𝐹⃗ = 𝑞𝑞′ 3avec𝑟⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 .
𝜀0′ 𝑟
1 𝑞𝑞′
Nous avons écrit la loi de Coulomb 𝐹 = . .
𝜀0′ 𝑟2
avec, pour les unités fondamentales: le mètre, le kg,la seconde et l'ampère. Les
unités dérivées principales sont le newton pour la force (1 newton = 105
dynes), le joule pour le travail (1 joule =107 ergs), le watt pour la puissance.
L'unité de charge électriqueest le coulomb.
Les unités qui interviennent dans la formule de Coulomb étant fixéesle
1
coefficient est fixé et vaut𝜀0′ =
9.109
𝐹⃗ = 𝑞. 𝐸⃗⃗
11
Le vecteur 𝐸⃗⃗ qui en chaque point de l'espace caractérise l'action des divers
corps électrisés sur une charge placée en ce point est appelé "champ
électrique.
2. Expression du champ électrique
A) Champ créé par une charge ponctuelle
Une charge ponctuelle q exerce sur une charge q' placée en unpoint M une
1 𝑞𝑞′ 𝑞′ 𝑞 𝑟⃗
force 𝐹 = . 2 ou vectoriellement 𝐹⃗ = . 2.
4𝜋𝜀0 𝑟 4𝜋𝜀0 𝑟 𝑟
Le champ en M est
𝐹⃗
𝐸⃗⃗ =
𝑞′
ou
1 𝑞
𝐸= .
4𝜋𝜀0 𝑟 2
ou vectoriellement
1 𝑞 𝑟⃗
𝐸⃗⃗ = . 2.
4𝜋𝜀0 𝑟 𝑟
B) Champ créé par un ensemble de charges ponctuelles
1 𝑞𝑖 ⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑖
𝐸⃗⃗ = ∑ .
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖2 𝑟𝑖
1 𝜌𝑟⃗
𝐸⃗⃗ = ∭ 𝑟 3 𝑑𝜏.
4𝜋𝜀0
𝑑𝑞
Dans le cas d'une distribution de surface de densité 𝜎 = :
𝑑𝑠
1 𝑟⃗
𝐸⃗⃗ = ∬ 𝜎 3 𝑑𝑠.
4𝜋𝜀0 𝑟
3. Potentiel
𝑎 𝑟⃗
Nous avons vu au chapitre préliminaire que le vecteur . dérive du potentiel
𝑟2 𝑟
𝑎
et que la propriété pour un vecteur d'être un gradient est additive.
𝑟
1 𝑞𝑖
𝑉 =∑ .
4𝜋𝜀0 𝑟𝑖
C) Cas d'une distribution continue de charges
1 𝑑𝜏
𝑉 = ∭𝜌 pour une distribution volumique
4𝜋𝜀0 𝑟
1 𝑑𝜏
𝑉 = ∬𝜌 pour une distribution de surface.
4𝜋𝜀0 𝑟
D'une façon générale, une fonction potentielle est définie à une constante
près. Nous avons dans les expressions précédentes pris une fonction
particulière correspondant à un potentiel nul à l'infini. La terre étant une
surface équipotentielle et ayant des points tirés éloignés, cette convention est
la même que celle qui fixe le potentiel de la terre à la valeur zéro.
Si on laisse de côté le cas des charges ponctuelles que l'on peut toujours
ramener au cas d'une distribution volumique en supposant la charge répartie
dans un petit volume entourant le point, on voit facilement que la fonction
potentielle est une fonction continue en tous points de l'espace.
4. Propriétés du champ électrique
13
𝐸⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑𝑉
Cette expression est équivalente à
𝜕𝑉
𝐸𝑥 =
𝜕𝑥
𝜕𝑉
𝐸𝑦 =
𝜕𝑦
𝜕𝑉
𝐸ᵹ =
{ 𝜕ᵹ
⃗⃗⃗⃗⃗ est
Le flux à travers l'élément de surface caractérisé par le vecteur normal 𝑑𝑠
𝑞 ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 .𝑢 ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑢
𝑑𝑠. ⃗⃗
𝑑𝜓 = . or, est l'angle solide 𝑑Ω sous lequel de A on voit l'élément
4𝜋𝜀0 𝑟2 𝑟2
de surface 𝑑𝑠:
𝑞
𝑑𝜓 = 𝑑Ω.
4𝜋𝜀0
L'élément de surface étant orienté par le vecteur normal 𝑛⃗⃗, on remarque que
⃗⃗⃗⃗⃗. 𝑢
𝑑𝑠 ⃗⃗ et par conséquent 𝑑Ω sont positifs ou négatifs selon que la demi-normale
orientée est tournée ou non vers A. L'élément de flux est de ce fait compté
algébriquement.
2. Flux du champ dû à une charge ponctuelle à travers une surface fermée
A) La charge est à l'extérieur de la surface
Orientons la normale à la surface vers l'extérieur.
Une demi-droite issue de A où A se trouve la charge q coupe la surface S un
nombre pair de fois.
14
Figure9
Les éléments de flux à travers les divers éléments de surface découpés par un
𝑞
élément de cône de sommet A ont la même valeur absolue |𝑑Ω| et des
4𝜋𝜀0
signes alternés. La somme de ces flux élémentaires est nulle. Il en résulte que le
flux total sortant de la surface est nul.
C) La charge est à l'intérieur de la surface
Une demi-droite issue de A coupe la surface un nombre impair de fois. Il est
facile de voir que l'élément de flux à travers les éléments de surface découpés
par un cône élémentaire de sommet A est égal à
𝑞
𝑑𝜓 = 𝑑Ω
4𝜋𝜀0
Figure 10
Pour calculer le flux sortant de la surface, il suffit d'intégrer l'angle solide à tout
l'espace ce qui donne
Cette égalité étant valable pour n'importe quel petit volume entourantun point
M de la région, on peut écrire
S'il n'y a pas de charge dans une région 𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗⃗ = 0, le flux duchamp est
conservatif.
5. Discontinuité du champ au voisinage d'une couchesuperficielle
Aux points où existent des charges ponctuelles, le champ n'estpas défini et le
problème du calcul de divE en ces points ne se pose pas.
S'il existe des distributions de charge surfaciques, le champ subitune
discontinuité. On peut évidemment se ramener au cas d'une distribution de
volume en admettant que les charges sont distribuées dansune couche mince
de passage dont on fait tendre l'épaisseur vers zéro;mais dans ces conditions la
densité volumique de la couche de passagetend vers l'infini. Les équations
𝜌
telles que 𝑟𝑜𝑡𝐸⃗⃗ = 0 𝑒𝑡 𝑑𝑖𝑣𝐸⃗⃗ = restent valables dans les divers domaines
𝜀0
limités par les surfaces chargées.
Sur ces surfaces elles sont remplacées par des conditions aux limitesque l'on
obtient précisément en écrivant les équations précédentes dansla couche de
passage et en passant à la limite. Au point de vue calcul ilest plus simple de
rechercher directement les discontinuités mais il estbon également de retenir
que la méthode qui consiste à introduire unecouche de passage dont on fait
tendre l'épaisseur vers zéro conduit aurésultat.
16
Figure11
Appliquons le théorème de Gauss au volume limité par 𝑑𝑠1 , 𝑑𝑠2 et les éléments
de normale qui joignent les bords des éléments de surface 𝑑𝑠1 et 𝑑𝑠2 .
Le flux à travers la surface latérale est négligeable. Le flux sortantà travers
𝑑𝑠2 est 𝐸𝑁2 ds car la normale 𝑛⃗⃗2 est dirigée vers l'extérieur duvolume. Le flux à
travers 𝑑𝑠1 est −𝐸𝑁2 ds car la normale extérieure au volume est dirigée en sens
𝜎
inverse de 𝑛⃗⃗1 (𝐸𝑁2 −𝐸𝑁1 ) 𝑑𝑠 =
𝜀0
𝜎
𝐸𝑁2 −𝐸𝑁1 =
𝜀0
Cette relation est algébrique, la normale étant orientée du milieu 1vers le
milieu 2.
𝜎
La relation 𝐸𝑁2 −𝐸𝑁1 = , qui a été établie à partir du théorème de Gauss,
𝜀0
𝜌
auquel la relation 𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗⃗ = est équivalente aux pointsoù on n'a pas de charge
𝜀0
de surface, remplace cette relation aux pointssitués sur une couche électrisée.
17
Soient ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑇1 et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑇2 les composantes tangentielles du champ. Letravail du champ
le long d'un rectangle 𝐴𝐵𝐵′𝐴′ est nul puisque le£ potentiel est continu et
uniforme et
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑬 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑻𝟏 = 𝑬𝑻𝟐
Figure 12
Figure 13
19
Figure 14
A) M est à l'intérieur
Le champ est nul, le potentiel constant.
B) M est à l'extérieur
Figure 15
20
Figure 16
On remarque que le potentiel est infini lorsque r = 0. Ce cas necorrespond pas à
la réalité physique car il n'existe pas de fil de rayon nul.
4. Champ produit par 2 lignes parallèles uniformément chargéesinfinies,
portant des charges linéiques opposées.
Par raison de symétrie le champest dans un plan perpendiculaire auxlignes. Les
lignes donnent les champs𝐸⃗⃗1 et𝐸⃗⃗2 dont la résultante est 𝐸⃗⃗
Figure 17
Sur un cercle de rayon ru entourant 𝐴1 le champ est maximumsur la droite
𝑞 𝑑
𝐴1 𝐴2 . Sur cette droite le champ à l'expression𝐸𝐴1𝐴2 = . il est
4𝜋𝜀0 𝑟1 (𝑑−𝑟1 )
minimum au milieu de 𝐴1 𝐴2 .
Lorsque 𝑟1 = 0 ou 𝑟1 = 𝑑, les expressions précédentes donnentun champ
infini. Ce résultat n'est pas contraire à l'expérience car dansla pratique on n'a
jamais un fil électrisé de rayon nul.
𝑞 𝑟2
Les surfaces équipotentielles 𝑉 = 𝑉1 + 𝑉2 = 𝐶 𝑡𝑒 ou 𝑉 = 𝑙𝑜𝑔 = 𝐶 𝑡𝑒 ont
4𝜋𝜀0 𝑟1
pour section droite un réseau de cerclesà points limites 𝐴1 𝑒𝑡 𝐴2 .
Dans une section droite les lignes de force forment un faisceauà points de base
𝐴1 𝑒𝑡 𝐴2 .
5. Champ produit par un segment de droite uniformémentchargé
22
Figure 18
Soit un segment de droite 𝐹1 𝐹2 de longueur 2𝑐 portant la charge linéique
uniforme q.
Pour calculer le champ en M,prenons pour axes de coordonnées lesbissectrices
de l'angle 𝐹1̂
𝑀𝐹2 = 2𝛼 etrepérons un point P du segment 𝐹1 𝐹2 par l'angle de la
bissectrice intérieurede 𝐹1̂
𝑀𝐹2 avec MP= r. Soient h la distance 𝑀𝐼 de 𝑀 au
segment𝐹1 𝐹2 , p l'angle de 𝑀𝐼 avec la bissectrice intérieure de 𝐹1̂𝑀𝐹2 , ʓ =
̅̅̅
𝐼𝑃 𝑒𝑡 𝑀𝑃 = 𝑟.
𝜕𝑉 𝑄
Le champ à l'extrémité du grand axe est 𝐸𝑎 = − = ,
𝜕𝑎 4𝜋𝜀0 𝑏2
𝜕𝑉 𝑄
Le champ à l'extrémité du petit axe est 𝐸𝑏 = − =
𝜕𝑏 4𝜋𝜀0 𝑎𝑏
𝐸𝑎 𝑎
Les champs aux extrémités des axes sont dans le rapport de cesaxes = . Ce
𝐸𝑏 𝑏
résultat avait été trouvé expérimentalement parCoulomb qui avait, à l'aide
d'un plan d'épreuve, étudié la répartitiondes charges sur un ellipsoïde
conducteur.
6. Champ produit par un disque circulaire de densité uniformeen un point de
l'axe
Par raison de symétrie le champ est dirigésuivant l'axe.
24
Figure 19
1 𝜎𝑑𝑠
Un élément de surface ds donne un champ𝑑𝐸 = . dont la composante
4𝜋𝜀0 𝑟2
1 𝜎𝑑𝑠𝑐𝑜𝑠 𝛼 1
suivant 𝑂ʓest𝑑𝐸ʓ = . = 𝜎𝑑Ω
4𝜋𝜀0 𝑟2 4𝜋𝜀0
Figure 20
Le potentiel créé par un disque circulaire peut être calculé soitdirectement, soit
à partir du champ.
Avec ce deuxième mode de calcul on a
Figure 21
𝜎𝑒
Le potentiel présente la discontinuité:𝑈 = .
𝜀0
Figure 22
En considérant le contour élémentaire représenté ci-contre on a
d'où
26
Figure 23
1 1 1
En remarquant que − est la variation de la fonction quand le point O se
𝑟𝐵 𝑟𝐴 𝑟
déplace de A à B, on peut écrire:
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗1
Nous avons noté 𝑔𝑟𝑎𝑑0 pour rappeler que, dans le calcul dugradient, les
𝑟
dérivations se font par rapport aux coordonnées du point O.
En appelant𝑚
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ le moment électrique du doublet:
= 𝑞. 𝐴𝐵
1 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗1
𝑉= 𝑚
⃗⃗⃗. 𝑔𝑟𝑎𝑑0 .
4𝜋𝜀0 𝑟
Cette écriture du potentiel d'un doublet est très utilisée. Nous indiquons
⃗⃗ est le vecteur unitaire de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
d'autres manières de l'écrire. Si 𝑢 𝑂𝑀,comme
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗1
𝑔𝑟𝑎𝑑𝑀 𝑟 = −𝑢
1
⃗⃗. 𝑟2 et que: ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1
𝑔𝑟𝑎𝑑0 𝑟 = 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑀 𝑟
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗1
on a
1 ⃗⃗ .𝑚
𝑢 ⃗⃗⃗⃗ 1 𝑚 cos 𝜃
𝑉= . 𝑜𝑢𝑉 = . .
4𝜋𝜀0 𝑟2 4𝜋𝜀0 𝑟2
27
(6 angle de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 avec ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑀).
De cette formule on déduit l'expression en coordonnées polaires duchamp créé
par un dipôle:
Figure 24
Soit un point O situé dansla région où se trouvent les chargesq1, q2,
q3,...Supposons la distance𝑂𝑀 = 𝑟 grande devant les distances de O aux
points P1, P2, P3,et soit 𝑢
⃗⃗ le vecteur unitaire de𝑂𝑀.
1
1°) ∑ 𝑞𝑖 ≠ 0. La distribution est dite polaire. Le terme principalest le terme en
𝑟
. On a l'expression approchée du potentiel
28
1 ∑ 𝑞𝑖
𝑉𝑀 =
4𝜋𝜀0 𝑟
Le potentiel et par conséquent le champ sont les mêmes queceux créés par une
charge unique égale à∑ 𝑞𝑖 placée en 0.
⃗⃗𝑃𝑖 ≠ 0. La distribution est dite dipolaire.
2°) ∑ 𝑞𝑖 = 0 𝑒𝑡 ∑ 𝑞𝑖 . 𝑂
1
Le terme principal est le terme en .
𝑟2
Le potentiel et le champ sont les mêmes que ceux créés par undipôle de
moment𝑚 ⃗⃗𝑃𝑖 , appelé moment électrique du dipôle.
⃗⃗⃗ = ∑ 𝑞𝑖 . 𝑂
On démontre facilement (même démonstration que dans la théorie
dubarycentre) que 𝑚
⃗⃗⃗ est indépendant du point 0 choisi.
⃗⃗𝑃𝑖 = 0. La distribution est dite multipolaire.
3°) ∑ 𝑞𝑖 = 0 𝑒𝑡 ∑ 𝑞𝑖 . 𝑂
1
Le terme principal du potentiel est d'un ordre supérieur à . Il suffirait pour
𝑟2
1
trouver cette partie principale de poursuivre le développement de . Cette
𝑀𝑃1
distribution a beaucoup moins d'intérêtpratique que les deux autres.
Nous avons précédemment exposé que les corps étaient formés demolécules
constituées d'éléments porteurs de charges électriques. Si lecorps est chargé la
somme des charges de certaines molécules n'estplus nulle et le potentiel dû à
ces molécules est prépondérant devantcelui dû aux molécules neutres.
Si on considère un élément de volume contenant évidemment untrès grand
nombre de molécules mais dont les dimensions sont petitesdevant la distance
au point où on calcule le potentiel, on peut considérerque la charge de chaque
élément de volume est concentrée en un pointquelconque du volume
élémentaire.
29
Si le corps est neutre chaque molécule neutre est équivalente à unpetit dipôle.
Le potentiel en un point éloigné est alors la somme despotentiels des dipôles
élémentaires. Ces dipôles peuvent être distribuésau hasard ou avoir "une
même orientation générale. Nous reviendronssur cette question avec l'étude
des diélectriques.
30
CHAPITRE II
LES CONDUCTEURS ÉLECTRISÉS DANS LE VIDE
Figure 25
32
Figure 26
La force qui s'exerce sur l'élément 𝑑𝑠 est normale à la surface et vaut
𝜎2
𝑑𝑓 = 𝜎𝑑𝑠. 𝐸1 ou𝑑𝑓 = 𝑑𝑠
2𝜀0
𝜎2
𝑝=
2𝜀0
𝜕𝑉 𝜕 2 𝑉
= 2
𝜕ʓ 𝜕ʓ
Figure 27
𝜕2 𝑉 𝜕2 𝑉 𝜕2 𝑉
En tenant compte que ∆𝑉 = 0 ou 2
+ 2
+ =0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕ʓ2
De même
On en déduit
et finalement
On voit que le champ varie très vite aux endroits où la courbureest forte. Notre
raisonnement aurait pu être fait à partir d'une quelconque surface de niveau.
En intégrant l'équation différentielle précédente le long d'une ligne de force:
En des points assez éloignés d'un conducteur, le champ E a sensiblement la
ou
l
même valeur le long d'une surface de niveau V (cette surfaceest sensiblement
une sphère). Si on se trouve sur une ligne de forcepartant d'un point à forte
courbure du conducteur, l'intégrale
le long de cette ligne est grande et le champ 𝐸0 sur leconducteur est important.
35
𝜎2
La pression électrostatique y est également très importante.
2𝜀0
6. Eléments correspondants
Dans une région où existent des conducteurs électrisés, les lignesde force
partent normalement du conducteur. Elles joignent deux conducteurs ou vont
d'un conducteur à l'infini.
Un tube de force qui joint deux conducteurs 𝑐 et𝑐′ découpe sur ces
conducteursles éléments de surface 𝑑𝑠 et 𝑑𝑠′ portantdes charges 𝑑𝑞 et 𝑑𝑞′.
Figure 28
36
Il en résulte qu'à l'intérieur de la cavitéle champ 𝐸⃗⃗ est nul et que la densité
superficielle 𝜎 = 𝜀0 𝐸 est nulle sur la surface interne.
Figure 29
L'électrisation est localisée sur la surface externe du conducteur.
La propriété du champ d'être nul à l'intérieur d'un conducteurcreux est une
conséquence de la loi de Coulomb. Il résulte d'unthéorème dû à Joseph
Bertrand que cette propriété implique la loi deCoulomb. La vérification faite
1
par Maxwell avec une très grandeprécision(
2000
)que le champ est nul à
l'intérieur d'une sphèreélectrisée justifie la loi de Coulomb.
Le potentiel V satisfait à
∆𝑉 = 𝐴𝑉′ + 𝐴𝑉′′ = 0
𝑉 = 𝑉′ + 𝑉′′ = 𝐶 𝑡𝑒 sur les conducteurs
𝑉 = 𝑉′ + 𝑉′′ = 0 à 𝑙′∞.
En tous les points on a donc
𝑉 = 𝑉′ + 𝑉′′
𝑉 = 𝜆𝑉′ + 𝜇𝑉′′
⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸⃗⃗ = 𝜆𝐸⃗⃗ + 𝜇𝐸′′
𝑄 = 𝜆𝑄′ + 𝜇𝑄"
Figure 30
En appliquant la formule d'Ostrogradski, on a
Figure 31
Si on ajoute une même valeur au potentiel de l'écran et aux potentiels de tous
les conducteurs intérieurs, le champ et, par suite, la densitésuperficielle et la
charge des conducteurs intérieurs ne sont pas modifiés. Ce qui se passe à
l'intérieur de l'écran est donc indépendant dece qui se passe à l'extérieur ainsi
que du potentiel de l'écran et ne dépendque des données géométriques des
conducteurs intérieurs et de leurdifférence de potentiel par rapport à l'écran.
Le potentiel à l'extérieur de l'écran est déterminé par ∆𝑉 = 0avec les
conditions aux limites 𝑉 = 0 à 1′ ∞, 𝑉 − 𝑉0 sur l'écran, lepotentiel ou la charge
fixés sur les autres conducteurs.
Là encore, un raisonnement analogue à celui du paragraphe précédent montre
que ce qui se passe à l'extérieur de l'écran est indépendantde ce qui se passe à
l'intérieur puisqu'il existe une solution unique pourle potentiel. Les charges
intérieures à l'écran, y compris les chargesde sa face interne, ne produisent
aucun champ à l'extérieur.
Il faut remarquer que, en ce qui concerne le domaine extérieur, ilest nécessaire
de supposer que le potentiel de l'écran garde une valeurfixe pour que le
raisonnement soit valable (on ne peut pas ajouter unevaleur arbitraire au
potentiel de l'infini qui doit rester nul).
Un écran est donc un conducteur creux qui sépare l'espace endeux régions.
L'équilibre électrique à l'intérieur ne dépend pas de cequi se trouve à
l'extérieur. L'équilibre électrique à l'extérieur ne dépendpas de ce qui se passe
à l'intérieur, mais à condition de maintenir l'écranà un potentiel fixe.
1. Position du problème
Un problème qui peut se poser est le suivant: étant donné un certain nombre
de conducteurs, trouver tous les états d'équilibre possibles,c'est-à-dire en
chaque point le potentiel et le champ et, sur les conducteurs, la densité
superficielle. Pour résoudre ce problème, il suffit derechercher la fonction
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑉 en
potentielle dans la région à étudier. On en déduiraalors𝐸⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑
chaque point et, sur les conducteurs,
42
𝜕𝑉
𝜎 = −𝜀0 et𝑄 = ∬ 𝜎𝑑𝑠.
𝜕𝑛
Figure 32
En effet dans les deux cas le potentiel est défini par ∆V = 0 avecles conditions
aux limites = 0 à 1′ ∞:
𝑉 = 𝑉1 𝑠𝑢𝑟 𝑆𝑉1 𝑉 = 𝑉2 𝑠𝑢𝑟 𝑆𝑉2 𝑉 = 𝑉3 𝑠𝑢𝑟 𝑆𝑉3
et on sait qu'il existe une solution unique.
Ce résultat est intéressant car il permet, lorsqu'on a étudié lepotentiel produit
par un certain nombre de conducteurs électrisés,à condition de pouvoir diviser
ces conducteurs en groupes entouréscomplètement par des équipotentielles,
d'avoir immédiatement le potentielproduit par des conducteurs limités par ces
équipotentielles et portésaux potentiels de celles-ci.
Il est bien évident que l'étude des potentiels est facile si les conducteurs
peuvent être considérés comme ponctuels. Pour étudier des équilibres
électriques, on partira donc de l'étude du potentiel créé par desconducteurs
ponctuels (ou des lignes chargées) et on métalliserades surfaces
équipotentielles entourant complètement des groupes deces conducteurs
ponctuels.
On remarquera, en appliquant le théorème de Gauss à une surfaceentourant
complètement l'équipotentielle métallisée, que la charge decette
équipotentielle métallisée est égale à la somme des charges qui setrouvaient
primitivement à l'intérieur.
Le nom d'images électriques vient du fait que si on a deux groupesde charges
ponctuelles dont l'un 𝑞1′ ,𝑞2′ ,𝑞3′ ,…. est complètemententouré par une
équipotentielle S, on a à l'extérieur de celle-ci le même champen supprimant
les charges intérieures, enmétallisant S et en la chargeant de lacharge
𝑞1′ +𝑞2′ +𝑞3′ +……
Les charges intérieures 𝑞1′ ,𝑞2′ ,𝑞3′ sontdites les images électriques des charrées
extérieures 𝑞1′′ ,𝑞2′′ ,𝑞3′′ , 𝑞4′′ ,𝑞5′′ ,… .. à travers la surface S. Nous allonstraiter un
certain nombre d'exemples qui feront bien comprendre laméthode.
44
Figure 33
A) Sphère isolée dans l'espace
Une charge ponctuelle isolée q placée au point O produit un champdont les
équipotentielles sont des sphères concentriques correspondant au potentiel
1 𝑄
𝑉 = . .
4𝜋𝜀0 𝑟
Figure 34
Une sphère de centre O portant la charge q produit à l'extérieurle même
champ. Elle est au potentiel
1 𝑞
𝑉 = . .
4𝜋𝜀0 𝑅
B) Ellipsoïde isolé dans l'espace
Nous avons vu précédemment qu'un segment de droite uniformément
électrisé produit un champ dont les équipotentielles sont desellipsoïdes.
Soient 2𝑎 et 2𝑐 le grand axe et la distance focale de l'ellipsoïdeélectrisé portant
la charge Q. Il produit le même champ qu'un segmentde droite portant la
𝑄
charge linéique 𝑞 = . Le potentiel de l'ellipsoïdeest
2
Figure 35
Pour résoudre le problème il suffitde chercher les points limites du
faisceaudéfini par la section des cylindres parun plan perpendiculaire à leur
axe. Les droites passant par ces points,ayant la direction des axes du cylindre et
portant des charges linéiquesopposées égales à celles des cylindres produisent
le même champ.
D) Sphère influencée par une charge ponctuelle
Deux charges 𝑞 et −𝑞′ créent en unpoint M le potentiel
1 𝑞 𝑞′
𝑉 = . ( − ).
4𝜋𝜀0 𝑟 𝑟′
46
Figure 36
𝑞 𝑞′ 𝑟 𝑞
La surface équipotentielle V = 0 définie par − = 0 ou −
𝑟 𝑟′ 𝑟′ 𝑞′
a) Fonction analytique
Choisissons un système decoordonnées cartésiennes 𝑂𝑥, 𝑂𝑦, 𝑂𝑡, l'axe 𝑂𝑡 ayant
la direction générale des génératricesdes conducteurs.
Représentons les équipotentielles et les lignes de champdans le plan 𝑥𝑂𝑦 (plan
𝑡 = 0)et dans le plan parallèle distant de l'unité de longueur (plan 𝑡 = 1).
48
Figure 37
Prenons une ligne de champ 𝐶0 de référence. Du fait de son caractère
conservatif, le flux à travers une surface limitée par les plans 𝑡 = 0et 𝑡 = 1 et
par des parallèles aux génératrices passant par les lignes dechamp 𝐶0 et C
(surface telle que M0MNN0) dépend uniquement decette ligne de champ C.
On peut donc graduer les lignes de champ en valeur de flux demême qu'on
gradue les équipotentielles en valeur de potentiel.
Par un point M du plan 𝑥𝑂𝑦, il passe une équipotentielle caractériséepar la
valeur du potentiel V et une ligne de champ caractérisée par lavaleur du flux ψ.
Ce point est défini aussi bien par ses coordonnées x et y que parles valeurs V et
ψ. Ces deux couples de valeurs peuvent être considéréscomme les composants
de deux nombres complexes 𝑧 = 𝑥 + 𝑗𝑦 et𝑣 = 𝑉 + 𝑗𝜓fiés par une relation 𝑣 =
𝑊 (𝑧).
Cherchons les caractères de cette relation. Considérons deux
pointsvoisins 𝑀 (𝑧 = 𝑥 + 𝑗𝑦) 𝑒𝑡 𝑀′ (𝑧 + 𝑑𝑧 = (𝑥 + 𝑑𝑥) + 𝑗 (𝑦 + 𝑑𝑦)
surune équipotentielle. En passant de M à M' la fonction T varie de𝑑𝜓 =
𝜕𝜓 𝜕𝜓
𝑑𝑥 + 𝑑𝑦.
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝜕𝑉 𝜕𝑉
On a donc 𝑑𝜓 = 𝑑𝑦 − 𝑑𝑥.
𝜕𝑥 𝜕𝑦
b) Méthode de résolution
Il résulte des relations précédentes que les fonctions V et 𝜓 satisfonttoutes les
deux à l'équation de Laplace; on a ∆𝑉 = 0, ∆𝜓 = 0.
La partie réelle et la partie imaginaire d'une fonction analytiquesont des
solutions de l'équation de Laplace.
La méthode de résolution d'un problème à deux variables consisteà rechercher
une fonction analytique 𝑣 = 𝑉 + 𝑗𝜓appelée potentielcomplexe de la variable
𝑧 = 𝑥 + 𝑗𝜓 telle que des courbes 𝑉 (𝑥, 𝑦) = 𝐶 𝑡𝑒
(ou𝜓(𝑥, 𝑦) = 𝐶 𝑡𝑒 ) s'identifient avec les courbes qui limitent les conducteurs
cylindriques dans le plan de la figure.
On peut aborder le problème de deux façons:
1)On résout à priori un certain nombre de problèmes pour lesfonctions
analytiques classiques et on recherche si on peut identifierles courbes limitant
les conducteurs avec des courbes 𝑉 = 𝐶 𝑡𝑒 relativesà l'un de ces problèmes.
C'est en fait une façon de procéder analogueà celle employée dans la méthode
des images électriques.
2)On se donne à priori la ou les courbes limitant le ou les conducteurs et on
recherche la fonction analytique 𝑉 + 𝑦 𝜓 telle que descourbes 𝑉 =
𝐶 𝑡𝑒 s'identifient avec les combes données. Ce problèmene peut être résolu
50
facilement que lorsque les courbes limitant lesconducteurs sont des courbes
algébriques unicursales.
c) Transformation conforme
Une fonction analytique 𝑡𝑦 — 𝑊 (𝑧) = 𝑊 (𝑥 + 𝑗𝑦) — 𝑉 (𝑥, 𝑦) +
𝑗𝑥¥ (𝑥, 𝑦)fait correspondre à tout point x + jy du plan (x, y) un point
V + /'Y du plan (V, T). La transformation ainsi définie, appelée transformation
conforme, est telle que l'angle de deux courbes tracées dansl'un des plans est
égal à l'angle de leurs transformées dans l'autre plan.
En particulier, les courbes V = Cte et Y — Cte du plan (V, T) sont desdroites
rectangulaires parallèles aux axes V et Y. Dans le plan (x, y), lescourbes V(x,y) =
Cte et Y (x, y) = Cte sont rectangulaires. Si lescourbes V = Cte sont des
équipotentielles, les courbes Y = Ctesontdes lignes de force.
𝛼) 𝑛 = 1
𝑉 = −𝑘 𝑟𝑠𝑖𝑛𝜃 = −𝑘 𝑦
La transformation représente un champ uniforme parallèle à 𝑂𝑦.
𝛽) 𝑛 = 2
52
Figure 38
En prenant la transformation 𝑉 + 𝑗𝜓 = 𝑗𝑘𝑧 2 + 𝑉0 , on obtientle champ à
l'intérieur d'un dièdre rectangulaire porté au potentiel 𝑉0 .
𝑧−𝑎
2°) Transformation 𝑉 + 𝑗𝜓 = 𝑘 𝐿𝑜𝑔 , avec 𝑧 = 𝑥 + 𝑗𝑦
𝑧+𝑎
𝑧−𝑎
on a 𝑉 + 𝑗𝜓 = 𝑘𝐿𝑜𝑔 𝑒𝑡𝜓 = 𝑘[arg(𝑧 − 𝑎) − arg (𝑧 + 𝑎)]
𝑧+𝑎
𝑀𝐴
ou𝑉 = 𝑘 𝐿𝑜𝑔𝑀𝐴′ 𝜓 = 𝑘(𝛼 − 𝛽).
Les équipotentielles forment un faisceau de cercles à points limites,les lignes
de force un faisceau à points de base A' et A. On retrouve leproblème étudié
par la méthode des images électriques du champ produit par deux lignes
parallèles decharges linéiques −𝑞 et +q.
Si à partir d'un point 𝑀0 del'axe 𝑂𝑥 le point M décrit un cercledu faisceau
entourant le point A, on
Par ailleurs, 𝛼 = 2𝜋, 𝛽 = 0
d'où𝜓 = 2𝜋𝑘.
𝑞 𝑞 𝑀𝐴 𝑞
On en déduit 𝑘 = 𝑉= 𝐿𝑜𝑔𝑀𝐴′ 𝜓= (𝛼 − 𝛽)
2𝜋𝜀0 2𝜋𝜀0 2𝜋𝜀0
53
Figure 39
3°) Transformation
𝑉 + 𝑗𝜓 = 𝑎𝑟𝑐 𝑠𝑖𝑛 𝑧.
En inversant la transformation on a :
𝑥 = 𝑗𝑦 = sin(𝑉 + 𝑗𝜓)
Ou
𝑥 + 𝑗𝑦 = sin 𝑉 𝑐ℎ 𝜓 + 𝑗 cos 𝜓 𝑠ℎ 𝜓
𝑥 = sin 𝑉 𝑐ℎ 𝜓
{
𝑦 = sin 𝑉 𝑠ℎ 𝜓
𝑥2 𝑦2 𝑥2 𝑦2
On a + =1 et − =1
𝑐ℎ2 𝑉 𝑐ℎ2 𝑉 𝑠𝑖𝑛2 𝑉 𝑐𝑜𝑠 2 𝑉
Les équipotentielles sont des hyperboles homofocales et les lignesde force des
ellipses.
Avec la transformation associée V + y Y = j arc sin z
𝑥 + 𝑗𝑦 = sin 𝜓 𝑐ℎ 𝑉 + 𝑗 cos 𝜓 𝑠ℎ 𝑉
𝑥 = sin 𝜓 𝑐ℎ 𝑉
{
𝑦 = sin 𝜓 𝑠ℎ 𝑉
𝑥2 𝑦2 𝑥2 𝑦2
On a + =1 et − =1
𝑐ℎ2 𝑉 𝑠ℎ2 𝑉 𝑠𝑖𝑛2 𝜓 𝑐𝑜𝑠 2 𝜓
car
𝑐 2 = 𝑎2 — 𝑏 2 est indépendant de 𝑉.
La distribution trouvée est bien compatible avec la présence duconducteur
cylindrique limité par la courbe donnée et portée au potentiel V0. Toutefois,
elle ne correspond pas à l'équilibre d'un cylindreelliptique isolé car on n'a pas
V=0 à l'∞. On a résolu le problème dela distribution du potentiel entre deux
𝑥2 𝑦2
cylindres dont les sections sontdes ellipses homofocales (l'ellipse 2
+ =1
𝑎 𝑏2
portée au potentiel 𝑉0 et l'ellipse
57
Figure 40 Figure 41
Nous avons essayé de tracer une première ébauche (voir ci-dessusà droite) qui
devra ensuite être rectifiée.
58
B) Méthode de relaxation
Cette méthode purement numérique complète la méthode précédente. Elle
utilise la propriété que le potentiel au centre d'un carréest égal à la moyenne
arithmétique des potentiels des sommets du carréau 4èmeordre près
(l'infiniment petit étant le côté du carré).
Pour démontrer cette propriété prenons comme axe les diagonalesdu carré.
Le potentiel au voisinage du point 𝑀0 est
Soit h la demi-diagonale.
Formons la somme des potentiels:
𝑉1 + 𝑉2 + 𝑉3 + 𝑉4 des points des points 𝑀1 , 𝑀2 , 𝑀3 , 𝑀4 .
Figure 42
Tous les termes de degré impair s'éliminent.
Nous obtenons:
Figure 43
5. Méthodes expérimentales
Les méthodes expérimentales sont des méthodes analogiques. Ilarrive que les
lois régissant divers phénomènes pouvant appartenirà des domaines très
différents de la physique aient la même expressionmathématique. Il est alors
possible d'associer au phénomène étudiéun autre phénomène tel que les
équations différentielles régissant lesdeux phénomènes soient les mêmes. A un
problème relatif au premierphénomène, il correspond un problème relatif au
deuxième phénomène.
Si le deuxième problème peut être étudié expérimentalement (alorsque le
premier peut ne pas pouvoir l'être), on tirera des résultats empiriques la
solution des équations régissant les deux phénomènes. Lepremier problème
sera du coup résolu.
A) Méthode de la cuve électrolytique
Cette méthode est utilisée pour la résolution d'un problème à deuxvariables.
61
𝑄 = ∬ 𝜎𝑑𝑠
𝑠
et
1 𝜎𝑑𝑠
𝑉= ∬
4𝜋𝜀0 𝑠 𝑟
1 𝑄
𝑉= .
4𝜋𝜀0 𝑅
𝐶 = 4𝜋𝜀0 𝑅
et, en remplaçant 𝜀0 par sa valeur dans les systèmes MKSA:
𝑅𝑚
𝐶𝐹 =
9. 109
Une sphère isolée ayant une capacité de 1F devrait avoir un rayonde9. 109 m.
1
Une sphère de 1m de rayon a une capacité de 𝑚𝜇𝐹.
9
1 𝑄 𝐿
𝑉= . 𝐿𝑜𝑔
4𝜋𝜀0 𝐿 𝑅
𝐿
𝐶 = 2𝜋𝜀0 .
𝐿𝑜𝑔𝐿/𝑅
65
Figure 44
Figure 45
Les coefficients de même indice 𝐶𝑖𝑖 sont appelés coefficients decapacité, les
𝑗
coefficients d'indices différents 𝐶𝑖 (𝑖 ≠ 𝑗)sont appeléscoefficients d'influence.
B) Identité de Gauss
Nous allons, pour étudier les propriétés des coefficients d'influence,démontrer
une propriété préliminaire connue sous le nom d'identitéde Gauss.
Considérons un ensemble de n charges ponctuelles 𝑞1 , 𝑞2 , . . . 𝑞𝑛 placées en
𝐴1 , 𝐴2 , . . . 𝐴𝑛 .
Cet ensemble produit, aux n points 𝐵1 , 𝐵2 , . . . 𝐵𝑛 les potentiels 𝑉1 , 𝑉2 , . . . 𝑉𝑛 .
Plaçons aux points 𝐵1 , 𝐵2 , . . . 𝐵𝑛 les charges 𝑞1′ ,𝑞2′ ,... 𝑞𝑛′ .
Ces charges produisent aux points 𝐴1 , 𝐴2 , . . . 𝐴𝑛 , les potentiels 𝑉1′ ,𝑉2′ ,... 𝑉𝑛′
Nous allons montrer que:
On a
Nous obtenons:
d'où
𝑪𝟐𝟏 = 𝑪𝟏𝟐
2°) Tous les coefficients de capacité sont positifs
𝑪𝒊𝒊 > 0
Tous les coefficients d'influence sont négatifs
69
𝑗
𝐶𝑖 < 0 𝑖≠𝑗
𝑪𝟏𝟏 ≫ −(𝑪𝟐𝟏 + 𝑪𝟑𝟏 + ⋯ 𝑪𝒏𝟏 )
(égalité si les conducteurs 𝐴2 , 𝐴3 ... sont entourés complètement parle
conducteur 𝐴1 ).
Le conducteur 𝐴1 étant porté au potentiel 1 et les autres conducteurs au
potentiel zéro, les conducteurs prennent les charges 𝑪𝟏𝟏 , 𝑪𝟏𝟐 , 𝑪𝟏𝟑 , …
Le potentiel ne peut être maximum ou minimum que sur les conducteurs j il est
maximum sur le conducteur 𝐴1 (valeur 1) et minimumsur les autres (valeur 0).
Les lignes de force partenttoutes du conducteur Ai pour allersoit sur les autres
conducteurs soità l'infini.
Figure 46
L'application du théorème de Gauss à des surfaces entourant lesconducteurs
montre que:
𝑪𝟏𝟏 > 0 𝑪𝟐𝟏 < 0
L'application du théorème des éléments correspondants montre que :
𝑪𝟏𝟏 ≫ −(𝑪𝟏𝟐 + 𝑪𝟏𝟑 + ⋯ 𝑪𝟏𝒏 ou
𝑪𝟏𝟏 ≫ −(𝑪𝟐𝟏 + 𝑪𝟑𝟏 + ⋯ 𝑪𝒏𝟏 )
3. Influence totale-Condensateur
On dit qu'il y a influence totale entre deux conducteurs lorsquel'un entoure
complètement l'autre. Ces deux conducteurs forment uncondensateur. Toutes
les lignes de force partent de la surface du conducteur intérieur A et
aboutissent sur la surfaceintérieure du conducteur B. D'après le théorème des
70
éléments correspondants, les charges surces deux surfaces ont même grandeur
et dessignes opposés.
Figure47
D'une façon plus générale, on dit encorequ'il y a influence totale d'un
conducteur surun autre quand presque toutes les lignes de force parties de
l'unaboutissent sur l'autre, même si l'un des corps n'entoure pasentièrement
l'autre.
Soient 𝑄1 et 𝑉1 la charge et le potentiel du conducteur A, 𝑄2 et 𝑉2 ,la charge et
le potentiel du conducteur B.
On peut écrire
en posant
𝑪𝟏𝟏 = −𝑪𝟐𝟏 = 𝑪
71
𝑄1 = 𝐶(𝑉1 − 𝑉2 )
{
𝑄2 = −𝐶(𝑉1 − 𝑉2 ) + (𝐶22 − 𝐶)𝑉2
La grandeur C s'appelle la capacité du condensateur|𝑄| = 𝐶 |(𝑉1 − 𝑉2 )| est la
valeur absolue des charges en regard surA et sur la surface interne de B.
𝑄′ = (𝐶22 − 𝐶)𝑉2 est la charge de la face externe de B. La grandeur𝐶22 − 𝐶,
charge que prend B lorsque 𝑉1 = 𝑉2 = 1, est la capacité duconducteur unique
que l'on obtient en réunissant A et B par un conducteur.
4. Condensateur sphérique
Un condensateur sphérique est constitué par deux surfaces conductrices
sphériques concentriques.
Entre les armatures le champ estradial et vaut
Figure48
On vérifie facilement que si 𝑅1 est très peu différent de 𝑅2 , enposant
𝑅2 − 𝑅1 = 𝑒 𝑒𝑡 4𝜋𝑅12 = 𝑆, surface de la sphère:
𝜀0 𝑆
𝐶≠
𝑒
72
5. Condensateur cylindrique
Un condensateur cylindrique est constitué par deux cylindres coaxiaux.
Entre les armatures, le champ produit uniquement par l'armatureintérieure est
radial et vaut
1 𝑄 𝑅2
𝑉1 − 𝑉2 = . 𝐿𝑜𝑔
2𝜋𝜀0 𝑙 𝑅1
𝑙
𝐶 = 2𝜋𝜀0 . 𝑅2
𝐿𝑜𝑔
𝑅1
Figure 49
Si 𝑅2 ≠ 𝑅1 , en posant encore 𝑅2 − 𝑅1 = 𝑒 𝑒𝑡 2𝜋𝑅2 𝑙 = 𝑆, on vérifie que
𝜀0 𝑆
𝐶≠
𝑒
6. Condensateur plan
Un condensateur plan est constitué par deux plans parallèles.
Entre ces plans le champ est uniforme et vaut
𝜕𝑉 𝜎
𝐸=− =
𝜕𝑟 𝜀0 𝑆
𝑄
𝑉= 𝑟 + 𝐶 𝑡𝑒
𝜀0 𝑆
73
𝑄
𝑉1 − 𝑉2 = 𝑒
𝜀0 𝑆
𝜀0 𝑆
𝐶=
𝑒
Figure 50
7. Capacité linéique d'une ligne bifilaire
Soient 𝑉1 et 𝑉2 les potentiels d'une ligne de longueur L forméepar deux
conducteurs cylindriques de rayon R distants de d et portantles charges 𝑄1 et
𝑄2 .
A proprement parler, il n'y a pas d'influence totale et il faut introduire les
coefficients de capacité et d'influence. Il n'y a d'ailleurs quedeux coefficients
par suite de la symétrie du système.
On calcule le potentiel de chacun des fils en utilisant des résultatstrouvés
précédemment.
1 𝑄1 𝐿
Le potentiel créé sur le fil 1 par la charge 𝑄1 est𝑉1′ = . 𝐿𝑜𝑔 .Le potentiel
2𝜋𝜀0 𝐿 𝑅
1 𝑄2 𝐿
créé sur le fil 1 par la charge 𝑄2 est𝑉1′′ = . 𝐿𝑜𝑔 .
2𝜋𝜀0 𝐿 𝑑
Finalement, on a
Figure 52
75
Par convention nous continuerons à appeler champ 𝐸⃗⃗ dans les diéléctriques le
vecteur 𝐸⃗⃗ = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉. C'est le champ que produiraient les distributions
réelles et fictives. Il ne peut pas représenter la force qui s'exercerait sur une
charge +1 placée au sein du diélectrique (plan d'épreuve placé dans un
diélectrique fluide). Le champ ainsi défini' apparaît comme une grandeur
mathématique, un intermédiaire de calcul qui intervient dans des expressions
où entrent des grandeurs susceptibles, elles, d'une interprétation physique.
Il est facile de voir que, si on donne à la cavité la forme d'un cylindre allongé,
de génératrices parallèles au vecteur 𝑃⃗⃗ les charges fictives, portées par les
bases, ont un effet négligeable, et le champ physique est égal à 𝐸⃗⃗ . Si la cavité a
la forme d'un cylindre très aplati dont les bases sont normales à P on a, sur les
𝑃 ⃗⃗
bases, des densités fictives P et –p et le champ physique est 𝐸⃗⃗ + .
𝜀0
Figure 54
On verrait également que dans le cas d'une cavité sphérique le −𝑃 champ
𝑃⃗⃗
physique est 𝐸⃗⃗ +
3𝜀0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐸 = 0 relation qui traduit que le champ dérive d′un potentiel.
𝜌 𝑑𝑖𝑣 𝑃⃗⃗
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗⃗ = = relation qui traduit lr théorème de Gauss
𝜀0 𝜀0
{ (après introduction des charges fictives)
(après introduction des charges fictives)
Sur les surfaces limitant le diélectrique, le champ a une discontinuité que l'on
peut écrire en appelant 1 le milieu diélectrique et2 le vide:
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑇2 − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑇1 = 0
{ 𝑃𝑁 𝜎
𝐸𝑁2 − 𝐸𝑁1 = 1 +
𝜀0 𝜀0
ou, d'une façon générale, sur une surface séparant deux diélectriques de
polarisations 𝑃⃗⃗1 et 𝑃⃗⃗2 :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑇2 − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑇1 = 0
{ 𝑃𝑁 − 𝑃𝑁2 𝜎
𝐸𝑁2 − 𝐸𝑁1 = 1 +
𝜀0 𝜀0
𝜌 𝑑𝑖𝑣 𝑃⃗⃗
La relation 𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗⃗ = − peut encore s'écrire 𝑑𝑖𝑣 (𝜀0 𝐸⃗⃗ + 𝑃⃗⃗) = 𝜌.
𝜀0 𝜀0
On voit alors que l'induction électrique satisfait aux relations 𝑑𝑖𝑣 𝐷 ⃗⃗ = 𝜌dans
tout l'espace sauf sur les surfaces portant des charges réelles ou fictives et que
sur ces surfaces:
𝐷𝑁2 − 𝐷𝑁1 = 𝜎
Généralement la surface de séparation de deux diélectriques ne porte pas de
charge réelle 𝜎 = 0. La composante normale de l'induction est continue; on a:
𝐷𝑁2 = 𝐷𝑁1
En résumé, le champ et l'induction satisfont aux relations suivantes:
79
Figure 55
On a déduit
Par suite de la relation 𝐷𝑁2 − 𝐷𝑁1 = 𝜎 la somme 𝜓𝑆1′ et 𝜓𝑆2′ ; tend vers la
somme ∑ 𝑞′ des charges placées sur la surface de séparation lorsque 𝑆1′ et 𝑆2′
tendent vers 𝑆′.
80
𝑃⃗⃗ = 𝑥𝐸⃗⃗ .
On dit qu'on a affaire à un diélectrique parfait. Le coefficient de
proportionnalité 𝑥 est appelé susceptibilité du diélectrique.
Cette propriété s'explique bien à partir des considérations atomiques
précédemment développées, qu'il s'agisse de molécules polarisables ou de
molécules polaires.
L'induction dans un diélectrique parfait est
Posons
𝜀 = 𝜀0 + 𝑥
on a
⃗⃗ = 𝜀𝐸⃗⃗ .
𝐷
Dans un diélectrique parfait l'induction est proportionnelle auchamp. Le
coefficient de proportionnalité e est appelé pouvoir inducteurspécifique ou
constante diélectrique de la substance considérée.
Il est commode de faire intervenir le pouvoir inducteur spécifiquerelatif
𝜀 𝑥
𝜀𝑟 = et la susceptibilité relative 𝑥𝑟 = .On a alors
𝜀0 𝜀0
81
𝜌
⃗⃗ = 𝜌, on déduit 𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗⃗ =
De la relation 𝑑𝑖𝑣 𝐷 .Le champ satisfaitaux deux
𝜀
relations:
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐸=0
{⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝜌
𝑟𝑜𝑡 𝐸 =
𝜀
ou, si l'on introduit le potentiel en remplaçant E par − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
(grad V):
𝜌
∆𝑉 + =0
𝜀
On voit que le champ et le potentiel sont déterminés par les mêmes relations
que dans le vide à condition de remplacer𝜀0 par 𝜀.
Si le diélectrique n'a pas de charges intérieures, ce qui est le cas des isolants
parfaits qui ne contiennentpas d'ions et qui ne peuvent porter que des charges
superficielles, on a 𝜌 = 0 et les équations précédentes s'écrivent:
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
{𝑟𝑜𝑡 𝐸 = 0
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗⃗ = 0
et
∆𝑉 = 0
𝑡𝑔 𝜑1 𝑡𝑔 𝜑2
= .
𝜀1 𝜀2
Figure 56
3. Équilibre des conducteurs en présence de diélectriques parfaits
Considérons un ensemble de conducteurs dans le vide, par exemple Ai et A2. Le
potentiel satisfait aux relations:
∆V = 0 dans tout l' espace
V= 0 à l' infini
V= V1 sur le conducteur A1
{ V= V2 sur le conducteur A2
Remplissons avec un diélectrique parfait de pouvoir inducteur spécifique s
l'espace compris entre une surface équipotentielle S1 entourant A1 (𝑉 = U1 ),
une surfaceéquipotentielle S2 (𝑉 = U2 )entourant 𝐴2 et une surface
équipotentielle 𝑆 (𝑉 = 𝑈) entourant l'ensemble des conducteurs.
En chaque point de l'espace le potentiel a une nouvelle valeur 𝑉′ que nous
allons chercher à déterminer. En dehors des surfaces de discontinuité (surface
des conducteurs, surfaces de séparation des diélectriques) le potentiel 𝑉′ doit
satisfaire à la relation:∆𝑉′ = 0 avec 𝑉′ = 0 à l'infini.
Sur les conducteurs on doit avoir 𝑉 ′ = 𝐶 𝑡𝑒 . A la surface de séparation du
diélectrique, la composante tangentielle du champ ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸′ = −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉′ doit être
𝐷′ = −𝜀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
continue ainsi que la composante normale de l'induction ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉′.
83
Figure 57
Nous allons chercher dans chaque région une solution 𝑉′ fonction linéaire de V.
A l'extérieur de la surface S la fonction 𝑉′ = 𝑎0 𝑉 + 𝑏0 satisfait à la relation
∆𝑉 ′ = 0. La condition 𝑉′ = 0 à l'infini impose 𝑏0 − 0. Les charges réelles sur les
conducteurs n'ont pas été modifiées; les charges de polarisation ont une
somme nulle et très loin le potentiel qu'elles produisent est négligeable; 𝑉′ doit
tendre vers V ce qui fixe𝑎0 = 1. On a donc 𝑉′ = 𝑉 à l'extérieur de S.
Sur la surface S on a 𝑉′ = 𝑈 = 𝐶 𝑡𝑒 . La surface S reste une surface
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
équipotentielle et le champ −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉 est normal en chaque point de cette
surface.
Dans le diélectrique cherchons à représenter le potentiel par une fonction de la
forme 𝑉 ′ = 𝑎𝑉 + 𝑏.
𝜀𝑟 − 1
𝑏= 𝑈.
𝜀𝑟
Dans le diélectrique le potentiel est donc:
84
1 𝜀𝑟 − 1
𝑉′ = 𝑉 𝑈.
𝜀𝑟 𝜀𝑟
On voit alors que les surfaces 𝑆1 (sur laquelle = 𝑈1 ) et 𝑆2 (sur laquelle 𝑉 = 𝑈2 )
sont des équipotentielles.
En reprenant le raisonnement précédent nous allons, pour représenter le
potentiel entre la surface 𝑆1 et la surface du conducteur, chercher une fonction
de la forme:𝑉 ′ = 𝑎1 𝑉 + 𝑏1 .
Cette fonction satisfait à ∆𝑉′ = 0. En remarquant que le champ est de part et
d'autre de 𝑆1 normal à 𝑆1 et en écrivant que le potentiel et la composante
normale de l'induction sont continus à la traversée de la surface 𝑆1 on a
𝜀𝑟 − 1
𝑉′ = 𝑉 + (𝑈 − 𝑈1 ).
𝜀𝑟
On vérifie alors que la surface du conducteur 𝐴1 est une équipotentielle:
𝜀𝑟 − 1
𝑉1′ = 𝑉1 + (𝑈 − 𝑈1 ).
𝜀𝑟
On obtient des expressions analogues pour les autres conducteurs.
L'introduction du diélectrique parfait entre des surfaces équipotentielles a
modifié le potentiel mais le nouveau potentiel est une fonction linéaire de
l'ancien.
Les surfaces équipotentielles sont restées équipotentielles mais leur
numérotation a été modifiée.
En dehors du diélectrique le potentiel n'a été modifié que par l'addition d'une
constante. Le champ est resté le même. Dans le diélectrique le champ a été
divisé par 𝜀𝑟 .
L'application du théorème de Coulomb montre que la densité superficielle sur
𝜎
les conducteurs n'a pas été modifiée puisque le champ𝐸 = est resté le
𝜀0
même. Il en est évidemment de même pour lacharge des conducteurs.
Enfin, puisque la présence du diélectrique ne modifie ni le champ ni les charges
à l'extérieur de celui-ci c'est que le champ créé hors du diélectrique par les
charges de polarisation est nul. Ces charges n'exercent aucune force sur les
charges portées par les conducteurs.
85
c'est à dire:
𝑉1
𝑉1′ = .
𝜀𝑟
L'introduction du diélectrique a donc pour effet si les charges des conducteurs
sont maintenues constantes de diviser tous les potentiels et par conséquent
tous les champs par 𝜀𝑟 .
On retrouve un résultat énoncé précédemment à savoir que tout se passe
comme dans le cas du vide à condition de remplacer 𝜀0 par 𝜀dans l'expression
du potentiel et du champ.
5. Pression électrostatique
Les conducteurs chargés sont soumis à une pression électrostatique. Il en est
de même des diélectriques puisque la polarisation équivaut à une charge
fictive.
Commençons par examiner le cas où le diélectrique est limité par une surface
équipotentielle non confondue avec la surface du conducteur.
Nous avons vu que l'introduction du diélectrique n'a pas modifié la densité
superficielle G du conducteur ni le champ à son voisinage.
La pression électrostatique sur le conducteur est donc
𝜎2
𝑝=
2𝜀0
Le diélectrique est équivalent à une couche électrisée de densité 𝜎′ que l'on
calcule en écrivant que la discontinuité normale du champ, lorsqu'on franchit la
86
𝜀 𝜎′
surface qui le limite, est 0 𝐸 — 𝐸 = .
𝜀 𝜀0
Figure 58
𝜎 𝜀
Comme 𝐸 = , 𝑜𝑛 𝑎 𝜎 ′ = −𝜎 (1 − 0) ou encore
𝜀0 𝜀
𝜀𝑟 − 1
𝜎′ = − 𝜎
𝜀𝑟
Si l'espace vide qui séparait chaque conducteur du diélectrique est supprimé, il
existe à la surface de celui-ci, non seulement la charge de densité g mais encore
la charge de densité 𝜎′ due à la polarisation du diélectrique.
𝜎
La densité totale est 𝜎𝑇 = 𝜎 + 𝜎 ′ = .
𝜀𝑟
𝜎2
Cette pression est la somme de la pression sur le conducteur𝑝𝑇 = et de la
2𝜀0
−𝜎 2 𝜀𝑟 −1
pression p' sur le diélectrique 𝑝′ = .
2𝜀0 𝜀𝑟
Figure 59
On fait monter progressivement le niveau du pétrole. La force qui s'exerce sur
l'armature mobile n'est pas modifiée tant que celle-ci n'est pas immergée. Au
contraire quand le pétrole arrive au contact, cette force est réduite.
6. Forces exercées sur un conducteur électrisé baigné par un diélectrique
parfait — Retour sur la loi de Coulomb
Nous avons défini le champ dans un diélectrique comme une entité
mathématique sans signification physique. Le problème du calcul des forces qui
s'exercent sur un conducteur baigné dans un diélectrique parfait se pose. Ces
forces sont dues uniquement à l'action sur les charges superficielles. Ce sont les
forces de pression précédemment évaluées.
2
⃗⃗⃗⃗⃗ = ∬ 𝜎 𝑑𝑠
𝐹⃗ = ∬ 𝑝 𝑑𝑠 ⃗⃗⃗⃗⃗ouencore, compte tenu que 𝜎 = 𝜀𝐸 (E champ au
2𝜀
voisinage du conducteur) :
𝜀𝐸 2 ⃗⃗𝐸⃗⃗
𝐷
𝐹⃗ = ∬ ⃗⃗⃗⃗⃗ = ∬
𝑑𝑠 ⃗⃗⃗⃗⃗.
𝑑𝑠
2 2
En particulier, considérons l'action de deux petits corps conducteurs. Dans le
1 𝑞𝑞′
vide, cette force est donnée par la loi de Coulomb𝐹0 = . , ou encore
4𝜋𝜀0 𝑟2
⃗⃗⃗⃗⃗.
𝐹⃗0 = ∬ 𝑝0 𝑑𝑠
Dans le diélectrique la force est
⃗⃗⃗⃗⃗.
𝐹⃗0 = ∬ 𝑝 𝑑𝑠
La force qui s'exerce entre deux petits conducteurs chargés plongés dans un
diélectrique fluide est
88
1 𝑞𝑞′
𝐹= . .
4𝜋𝜀0 𝑟 2
Ce résultat généralise la loi de Coulomb. Il n'est exact, répétons-le, que lorsque
les conducteurs sont entièrement baignés par un diélectrique parfait fluide.
III. DIÉLECTRIQUES RÉELS
1. Polarisation des diélectriques réels
La polarisation de la plupart des diélectriques isotropes est proportionnelle au
champ; le pouvoir inducteur spécifique 𝜀 = 𝜀0 + 𝑥 est constant.
Pour caractériser les propriétés diélectriques des matériaux par des nombres
indépendants des systèmes d'unités, on utilise le pouvoirinducteur spécifique
𝜀
relatif 𝜀𝑟 = .
𝜀0
10 000 avec les titanates de baryum et de strontium). De tels corps sont utilisés
dans l'industrie pour réaliser des condensateurs de grande capacité.
Enfin, il existe des corps qui présentent toujours une polarisation importante se
maintenant en l'absence de champ. Ces corps appelés électrets jouent un rôle
analogue, en électrostatique, à celui des aimants permanents en magnétisme.
On obtient de tels corps en laissant refroidir dans un champ intense un
mélange fondu de cire et de résine.
Dans les milieux anisotropes comme les milieux cristallins le champ et
l'induction ne sont pas colinéaires. On peut définir dans de tels milieux trois
axes rectangulaires appelés axes de symétrie électrique tels qu'un champ
parallèle à l'un d'eux produise une induction de même direction. On définit
alors trois constantes diélectriques principales. L'étude de tels milieux est assez
complexe et est abordée mathématiquement à l'aide des tenseurs.
L'action d'un champ électrique extérieur n'est pas la seule qui soit susceptible
de faire apparaître une polarisation dans un milieu cristallin. Des efforts de
traction, de compression ou de cisaillement exercés sur des cristaux de quartz
convenablement taillés font apparaître sur certaines faces des charges
électriques de polarisation. C'est le phénomène de piézoélectricité, prévu et
mis en évidence en 1880 par Pierre et Jacques Curie.
D'autres cristaux comme la tourmaline se polarisent sous l'effet de la chaleur.
C'est la pyroélectricité.
2. Conductivité des diélectriques réels
Les diélectriques réels ne sont pas des isolants parfaits. Les gaz sont très peu
conducteurs, car les ions positifs et négatifs qui existent en grand nombre dans
les conditions normales sont attirés par les conducteurs électrisés et
s'éliminent rapidement. Par contre s'il existe des causes d'ionisation (rayons
cosmiques, radioactivité) une certaine conductivité peut se manifester.
Les diélectriques liquides sont généralement un peu conducteurs. Il y a
toujours des ions provenant de l'eau dissoute et des impuretés électrolytiques.
Un équilibre s'établit entre les ions qui sont formés et ceux qui se recombinent.
La conductivité des diélectriques solides varie dans de grandes limites selon les
corps. Elle est soit d'origine électronique (électrons libres) soit d'origine
ionique. En plus de la conductivité en volume, il existe une conductivité
superficielle due le plus souvent à une mince pellicule d'eau. Certaines
90
substances comme la paraffine et les silicones ne sont pas mouillées par l'eau
qui se rassemble en fines gouttelettes, ce qui en fait des isolants de choix. Dans
d'autres cas la conductivité superficielle est due à une altération chimique,
comme par exemple, l'oxydation du soufre à la surface de l'ébonite.
3. Hystérésis dans les diélectriques
Les diélectriques placés dans un champ variable sont le siège d'un phénomène
d'hystérésis. Le vecteur polarisation P n'est pas déterminé par la valeur actuelle
du champ mais dépend de toutes les valeurs antérieures. On explique cela par
le frottement des molécules dont l'orientation ne suit celle du champ qu'avec
un certain retard. Il en résulte une dépense d'énergie surtout importante pour
les champs rapidement variables (haute fréquence) connue sous le nom de
pertes diélectriques.
Si le champ, tout en gardant une direction constante, a une grandeur qui varie
sinusoïdalement en fonction du temps, ce qui est généralement le cas dans la
pratique, son expression est 𝐸 = 𝐸0 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡; l'induction en retard sur le champ
est𝐷 = 𝜀𝐸0 𝑐𝑜𝑠. (𝜔𝑡 − 𝜑).
Nous démontrerons en étudiant les courants alternatifs que la puissance
𝑑𝑃 1
dépensée par unité de volume est = 𝜀𝜔𝐸02 𝑠𝑖𝑛𝜑.
𝑑𝜏 2
𝜀𝑆
Entre les armatures d'un condensateur plan de capacité 𝐶 = ,
𝑒
𝑉
le champ est 𝐸0 = . Les pertes par hystérésis ont pour expression
𝑒
1 𝑉2 𝜀𝑆 𝑉2
𝑃 = 𝜀𝜔 2
𝑠𝑖𝑛𝜑𝑆𝑒. En tenant compte que 𝐶 = , on a 𝑃 = 𝐶𝜔 𝑠𝑖𝑛𝜑.
2 𝑒 𝑒 2
L'angle 𝜑 étant toujours petit (ordre de 0,05 rad) onconfond sin 𝜑 et tg 𝜑 et on
𝑉2
peut écrire 𝑃 = 𝐶𝜔 𝑡𝑔𝜑.
2
B) Condensateurs variables
On distingue:
94
CHAPITRE IV
ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE-FORCES ÉLECTROSTATIQUES
.
Figure 60
Le deuxième terme est généralement négligeable devant le premier. De plus,
on fait généralement varier 𝑉1 − 𝑉2 sans modifier𝑉2 . Les variations de l'énergie
sont alors uniquement celles du premier terme. C'est pourquoi on appelle
énergie d'un condensateur la quantité
Figure 61
Ce tube aboutit sur un autre conducteur ou à l'infini mais ce deuxième cas se
ramèneau premier en considérant l'existence d'un conducteur à l'infini au
potentiel zéro. Il découpe sur celui-ci un élément 𝑑𝑆2 portant la charge 𝑑𝑞2 −
𝑑𝑞1 (théorème des éléments correspondants).
La contribution des charges 𝑑𝑞1 et 𝑑𝑞1 à l'énergie est
97
𝜀𝐸 2
𝑊=∭ 𝑑𝜏.
2
Ce calcul a déjà été fait à propos de l'équilibre des conducteurs. Ce qui précède
éclaire la démonstration de l'unicité de la solution.
IV.2. FORCES ÉLECTROSTATIQUES
1. Expression des forces qui s'exercent sur les conducteurs électrisés en
fonction des charges et en fonction des potentiels
Des conducteurs chargés en présence sont soumis à des forces. Pour calculer le
système de forces défini par sa résultante générale 𝐹⃗ (𝑥, 𝑦, ʓ)et son moment
résultant 𝛤⃗(𝐿, 𝑀, 𝑁) qui s'exerce sur un conducteur A on va supposer que tous
les conducteurs autres que Asont fixes et que A subit un déplacement
élémentaire somme d'une translation 𝑑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑂𝑀 {𝑑𝑥, 𝑑𝑦, 𝑑ʓ) et d'une
rotation𝑑𝜃(𝑑𝛼, 𝑑𝛽, 𝑑𝛾).
L'équilibre électrique des divers conducteurs se trouve alors modifié. Les
sources auxquelles les conducteurs sont réunis fournissent une énergie 𝑑 𝑊𝑠 et
l'énergie localisée varie de 𝑑 𝑊𝑒 . Les forces électrostatiques fournissent le
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ + ⃗⃗⃗⃗
travail 𝑑𝜁 = 𝐹⃗ . 𝑑𝑂𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗. Le principe de la conservation de l'énergie
⎾ . 𝑑𝜃
s'écrit:
𝑑𝑊𝑠 = 𝑑𝑊𝑒 + 𝑑𝜁
ou encore
𝑑𝜁 = 𝑑𝑊𝑠 − 𝑑𝑊𝑒
Pour calculer facilement 𝑑𝑊𝑠 , et 𝑑𝑊𝑒 on prend des cas parti-culiers: charges
constantes ou potentiels constants.
A) Expression en fonction des charges
Pour maintenir les charges constantes au cours du déplacement élémentaire
on suppose que tous les conducteurs sont isolés. Dans ces conditions aucune
source ne fournit d'énergie et 𝑑𝑊𝑠 = 0. Par ailleurs l'énergie localisée dans
l'ensemble des conducteurs s'exprime en fonction des paramètres
géométriques 𝐺𝑖 définissant la forme et la position desconducteurs et des
99
1
charges 𝑄𝑖 (dans l'expression 𝑊𝑒 = 𝑄𝑖 𝑉𝑖 on peut, à l'aide de coefficients
2
d'influence et de capacité, exprimer les potentiels en fonction des charges).
On a
𝑊𝑒 = 𝑊1 (𝐺𝑖 , 𝑄𝑖 )
De
𝑑𝜁 = −𝑑𝑊𝑒
on déduit
Prenons comme exemple d'application le calcul de la force qui s'exerce sur les
armatures d'un condensateur chargé. La position relative des armatures ne
dépend généralement que d'un seul paramètre, soit qu'une des armatures
puisse se déplacer parallèlement à elle-même, soit qu'elle puisse tourner
autour d'un axe. L'énergie du condensateur chargé étant:
1 𝑄2
𝑊=
2 𝐶
on a dans le premier cas:
1 𝑄2 𝜕𝑐
𝐹=
2 𝐶 2 𝜕𝑥
dans le deuxième cas:
1 𝑄2 𝜕𝑐
𝛤=
2 𝐶 2 𝜕𝑥
𝜀𝑆 𝑄2
Pour un condensateur plan 𝐶 = et 𝐹 = .
𝑥 𝜀𝑆
100
Nous remarquerons que les expressions trouvées pour les forces et couples
sont indépendantes du fait que les corps considérés sont isolés ou non. Elles ne
dépendent que de l'état d'équilibre actuel. Le déplacement virtuel à charge
constante considéré n'est qu'un artifice de calcul.
B) Expression en fonction des potentiels
Pour maintenir les potentiels constants au cours du déplacement élémentaire
on suppose que tous les conducteurs sont réunis à des sources à potentiel
constant.
Lorsque l'on fait subir à un conducteur A un déplacement élémentaire, les
charges de tous les conducteurs varient. Soient 𝑑𝑄1 , 𝑑𝑄2 , . . . 𝑑𝑄𝑛 ces variations.
Les sources fournissent l'énergie 𝑑𝑊𝑠 = 𝑉1 𝑑𝑄1 + 𝑉2 𝑑𝑄2 … . = ∑ 𝑉𝑑𝑄.
D'autre part, l'énergie électrostatique du système de conducteurs
1
𝑊 = ∑ 𝑉𝑄Q se trouve modifiée de:
2
𝜕𝑊1
Remarquons qu'il n'y a pas contradiction entre l'écriture 𝑋 = dans le cas du
𝜕𝑥
𝜕𝑊2
déplacement élémentaire à charges constanteet l'écriture 𝑋 = dans le cas
𝜕𝑥
du déplacement élémentaire à potentiels constants car 𝑊1 et 𝑊2 sont deux
fonctions différentes de variables différentes (charges et paramètres
géométriques ou potentiels et paramètres géométriques).
En reprenant l'exemple du condensateur:
Figure 62
𝜀𝐸 2
L'énergie du système est 𝑊 = ∭ 𝑑𝜏.
2
Figure 63
𝜀𝐸 2
La force qui s'exerce sur B est𝐹⃗ = ∬ ⃗⃗⃗⃗⃗. On ne change
𝑑𝑠
2
=
105
Figure 67
C) Électromètre à quadrants
Cet électromètre est, dans son principe, constitué par un condensateur
variable formé par deux secteurs circulaires dont l'un est mobile autour d'un fil
de torsion axial (voir figure ci-contre).
Si 𝜃 est l'angle suivant lequel les deux secteurs se recouvrent 𝐶 = 𝑘𝜃 + 𝐶0 et
le couple exercé par les armatures est:
𝑈 2 𝜕𝑐 𝑘 2
𝛤= = 𝑈
2 𝜕𝜃 2
Figure 68
A ce couple, on oppose le couple de torsion −𝐴𝜃 (le fil est sans torsion pour
𝜃 = 0).
𝑘
A l'équilibre 𝑈 2 − 𝐴𝜃 = 0 ,
2
2𝐴
𝑈2 = 𝜃.
𝑘
Pratiquement, l'électromètre à quadrants comporte deux paires de quadrants
entourant complètement une armature symétrique.Les quadrants opposés
sont reliés deux à deux, l'une des paires est au potentiel 𝑉1 , l'autre au potentiel
𝑉2 , l'armature est au potentiel 𝑉0 .
Le couple exercé sur l'armature mobile par les quadrants 1 est K
𝐾
(𝑉1 − 𝑉0 )2
2
106
Figure 69
𝐾
Le couple exercé par les quadrants 2 est− (𝑉1 − 𝑉0 )2 .
2
A l'équilibre on a
𝐾 𝐾
(𝑉1 − 𝑉0 )2 − (𝑉2 − 𝑉0 )2 − 𝐴𝜃 = 0
2 2
𝐾 𝐾
(𝑉1 − 𝑉2 ) − (𝑉1 − 𝑉2 − 2𝑉0 ) = 𝐴𝜃
2 2
en peut utiliser divers montages:
𝐾
𝛼) 𝑉1 = 𝑉, 𝑉2 = 0, 𝑉0 ≠ 0, on a 𝜃 = 𝑉 2 ou
2𝐴
2𝐴
𝑉2 = 𝜃;
𝐾
𝜃est proportionnel à 𝑉2 (intérêt pour la mesure des tensions alternatives) mais
la sensibilité est faible.
𝛽) 𝑉1 = 0, 𝑉2 = 𝑉, 𝑉0 ≠ 0, avec 𝑉2 , négligeable devant 𝑉0 .
On a
𝐴
𝑉= 𝜃.
𝐾𝑉0
𝜸) 𝑉1 = −𝑉2 , 𝑉0 = 𝑉.
On a
𝐴
𝑉= 𝜃.
2𝐾𝑉2
5. Action d'un champ sur un dipôle
L'énergie d'un dipôle placé dans un champ électrique est
107
𝑊 = 𝑞(𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 ) = 𝑞. 𝐴𝐵 ̅̅̅̅̅̅̅ 𝑉
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ . 𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗
⃗⃗⃗.
⃗⃗⃗⃗. 𝑬
𝑾 = −𝒎
Figure 70
Si on fait subir un déplacement élémentaire (translation 𝑑 𝑂̅𝑀 ⃗⃗⃗ (𝑑𝑥, 𝑑𝑦, 𝑑ʓ)
rotation 𝑑𝜃⃗ (𝑑𝛼, 𝑑𝛽, 𝑑𝛾) au dipôle, le travail des forces qui lui sont appliquées
est tel que 𝑑𝜁 + 𝑑 𝑊 = 0.
Le système des forces appliquées au dipôle est défini par:
𝜕𝐸⃗⃗ 𝜕𝐸⃗⃗
L'expression de F montre que si on est dans un champ uniforme = 0, =
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝜕𝐸⃗⃗
0, = 0, les forces se réduisent à un couple.
𝜕ʓ
Donnons une autre expression du couple exercé sur le doublet. Pour cela
prenons comme axe 𝑂ʓ la direction du champ 𝐸⃗⃗ et pour plan 𝑦 𝑂 ʓ un plan
contenant 𝑚
⃗⃗⃗.
Figure 71
Une rotation élémentaire dαde 𝑚
⃗⃗⃗ autour de 𝑂𝑥 entraîne une variation 𝑑𝑡 =
𝜕𝑡
−𝑑𝛼, donc = −1. Une rotation élémentaire 𝑑𝛽 autour de 𝑂𝑦 ne modifie
𝜕𝛼
𝜕𝑡
l'angle t que d'un infiniment petit du second ordre = 0. Une rotation
𝜕𝛽
𝜕𝑡
élémentaire 𝑑𝛾 autour de 𝑂ʓ n'entraîneaucune variation de 𝑑𝑡; = 0. 0.
𝜕𝛽
Finalement, on a
comme milieu, un gaz sous pression. Le dépôt des charges sur le transporteur
se fait par influence, phénomène réversible et par conséquent susceptible de
conduire à un rendement acceptable.
2. Machine de Van de Graaff
Cette machine construite pour les besoins de la physique nucléaire
(accélérateurs de particules) permet de porter des charges à un potentiel de
l'ordre de quelques millions de volts (10 à 12 millions de volts pour les
machines les plus modernes).
Figure 72
Des charges fournies par un générateur de quelques dizaines de kV sont
déposées à l'aide d'un peigne sur une courroie en coton caoutchouté. Le ruban
qui se déplace à grande vitesse (70 km/h) les transporte à l'intérieur d'une
sphère creuse (diamètre de l'ordre de 3 m). Par influence des charges de même
signe apparaissent sur la surface extérieure de la sphère alors que des charges
de signe contraire apparaissent à l'intérieur. Un peigne permet la neutralisation
de ces charges par les charges de la courroie qui redescend à peu près neutre.
Dans les réalisations modernes, on amène des charges positives à une sphère
isolée et on lui enlève des charges négatives. On dispose à cet effet de deux
séries de pointes qui agissent l'une sur l'autre par influence, comme il est
indiqué sur la figure.
Les machines de Van de Graaff ont des dimensions importantes de façon à
limiter le champ le long du transporteur, qui se trouve placé dans un gaz à une
pression de 10 à 30 kg/c𝑚2 . Elles n'utilisent pas des phénomènes réversibles et
leur rendement et très faible. Ce sontavant tout des appareils de laboratoire
fournissant une tension très élevée ettrès stable.
111
Figure 73
3. Machine à transporteur diélectrique de Felici
Dans cette machine d'un usage industriel le transporteur est constitué par un
cylindre en matière plastique choisie pour résister à l'ionisation provoquée par
les peignes de charge et de décharge.
L'inducteur est constitué par un cylindre de verre spécial légèrement
conducteur (1010 Ω.m) muni de pôles métalliques en face desquels on dispose
des peignes constitués par des lames d'acier d'épaisseur convenable.
112
Figure 74
Sous l'action du champ créé par l'inducteur A, des charges sont émises par
l'ioniseur A' et déposées sur le rotor pour être entraînées par celui-ci. Au cours
de ce transfert, le déplacement étant en sens inverse du champ, le potentiel
s'accroît. Après un demi-tour, les charges sont enlevées du rotor par un
ioniseur de débit B' et vont alimenter le circuit d'utilisation. En même temps,
des charges de signe contraire sont déposées et ramenées au potentiel zéro
jusqu'au point A' où elles sont reprises par le peigne. Assez rapidement un
régime stationnaire stable s'établit, correspondant à des lignes de champ allant
d'un inducteur à l'autre selon un trajet sensiblement tangent à la surface du
rotor, ce qui donne pour les charges des forces absorbant un travail
mécanique, donc susceptibles d'entraîner une transformation d'énergie. Pour
obtenir un champ disruptif suffisant, la machine fonctionne dans l'hydrogène à
10 à 20 atmosphères.
113
Figure 75
On construit actuellement des machines multipolaires (figure ci-dessus) munies
d'un dispositif de stabilisation de tension, ayant un rendement compris entre
80% et 90%. On peut atteindre des débits de 30 à 40 mA sous une tension de
60 à 1 000 kV.
114
CHAPITRE V
LE COURANT CONTINU
V.1. GÉNÉRALITÉS
1. Le courant électrique
Réunissons deux conducteurs chargés, aux potentiels V1et V2, par un fil
conducteur. Des charges passent du conducteur au potentiel le plus élevé sur le
conducteur au potentiel le plus bas jusqu'à ce que les potentiels s'égalisent.
Soit, à un instant donné, 𝑑𝑞 la charge qui passe pendant le temps 𝑑𝑡à travers
une section du fil conducteur. On appelle intensité du courant à un instant
donné la vitesse d'écoulement des charges
𝑑𝑞
𝑖=
𝑑𝑡
Dans l'expérience précédente, le courant varie avec le temps. On a affaire à un
régime transitoire. Il est possible à l'aide de générateurs électriques de
maintenir une différence de potentiel constante entre les extrémités d'un
conducteur. On a alors affaire à un régime permanent et l'intensité du courant
qui traverse une section est indépendante du temps, on dit que le courant est
continu.
Un certain nombre d'expériences mettent en évidence les propriétés
fondamentales du courant électrique.
1) Action à distance: une aiguille aimantée est déviée; un autre conducteur
parcouru par un courant est soumis à une force (effet électrodynamique).
2) Effets énergétiques:
a. Un conducteur parcouru par un courant s'échauffe (effet Joule)
b. Les acides, bases et sels sont décomposés par le passage du courant
(électrolyse).
Les résultats de ces expériences sont les mêmes quel que soit le point du fil
conducteur où on se place. Il n'y a pas de déperdition d'électricité même aux
points où le conducteur change de nature (historiquement, on s'est longtemps
posé la question). L'intensité est la même tout le long d'un conducteur
parcouru par un courant, tout au moins lorsqu'on peut négliger les
115
Figure 76
Cette formule nous conduit à introduire le vecteur 𝑗⃗ = 𝜌𝑣⃗ appelé vecteur
densité de courant, dont la grandeur est la densité de courant.
On a alors
𝑑𝑞
⃗⃗⃗⃗⃗
= 𝑗⃗. 𝑑𝑠
𝑑𝑡
La charge qui traverse pendant le temps 𝑑𝑡 une surface 𝑆 ferméeou non est
⃗⃗⃗⃗⃗ , et l'intensité du courant qui traverse la surface S est
𝑑𝑄 = 𝑑𝑡 ∬ 𝑗⃗. 𝑑𝑠
𝑆
𝑑𝑄
𝑖=
𝑑𝑡
116
⃗⃗⃗⃗⃗ ,
𝑖 = ∬ 𝑗⃗. 𝑑𝑠
𝑆
𝑄 = ∭ 𝜌𝑑𝜏
𝜕𝜌
Entre les instants 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡, la variation de cette charge est𝑑𝑄 = ∭ 𝑑𝜏𝑑𝑡.
𝜕𝑡
𝜕𝜌
⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝑡 = ∭
− ∬ 𝑗⃗. 𝑑𝑠 𝑑𝜏𝑑𝑡
𝑆 𝜕𝑡
ou
𝜕𝜌
⃗⃗⃗⃗⃗ + ∭
∬ 𝑗⃗. 𝑑𝑠 𝑑𝜏 = 0
𝜕𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗ = ∭ 𝑑𝑖𝑣𝑗⃗ 𝑑𝜏 on a
En tenant compte que ∬𝑆 𝑗⃗. 𝑑𝑠
𝜕𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝑗⃗ + = 0.
𝜕𝑡
En dehors des cas d'émission électronique qui sont étudiés dans d'autres cours,
les charges électriques ne peuvent sortir des conducteurs. A la surface de ceux-
ci, il existe une densité 𝜎. L'accroissement des charges portées par un élément
𝜕𝜌
de surface pendant le temps 𝑑𝑡 est . 𝑑𝑠. 𝑑𝑡. Ces charges ont été apportées
𝜕𝑡
par le courant qui s'arrêteà la surface du conducteur, soit
⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝑡 = 𝑗𝑁 𝑑𝑠𝑑𝑡 (𝑗𝑁 étant la composante normale du vecteur densité
𝑑𝑞 = 𝑗⃗. 𝑑𝑠
de courant).
117
Un élément ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 tracé sur la surface de la nappe permet de définir un rectangle
⃗⃗⃗⃗ et 𝑗⃗. ℎétant le vecteur unitaire normal à la
élémentaire dont les côtés sont 𝑑𝑙
surface).
Figure 77
On a
⃗⃗⃗⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠 𝑑𝑙 ∧ 𝑛⃗⃗ℎ
118
6. Puissance électrique
Lorsqu'un courant électrique circule dans un circuit, l'énergie apparait sous
différentes formes: mécanique, calorifique, chimique. Conformément au
principe de la conservation de l'énergie, on a une dépense égale d'énergie
électrique.
Soit 𝑖 le courant qui traverse un circuit limité par deux équipotentielles 𝑣1 et 𝑣2
(les courants à l'entrée et à la sortie du circuit sont les mêmes). Pendant le
temps 𝑑𝑡, la charge 𝑑𝑞 = 𝑖𝑑𝑡 pénètre dans lecircuit au potentiel v1; la même
charge sort du circuit au potentiel v2.
L'énergie électrique dépensée est 𝑑𝑊 = (𝑣1 − 𝑣2 )𝑖𝑑𝑡 ou en posant
𝑣1 − 𝑣2 = 𝑢:
𝑑𝑊 = 𝑢𝑖𝑑𝑡.
𝑑𝑊
La puissance électrique est d’expression 𝑝 = ou
𝑑𝑡
𝑝 = 𝑢𝑖 .
Dans cette formule p est en watts, u en volts, i en ampères (système MKSA).
Dans le cas général 𝑝, 𝑢 et 𝑖 sont des fonctions du temps. Ce sont des
constantes si on a un régime permanent.
119
bout du temps 𝑡, il reste v électrons libres qui n'ont pas subi de perturbations.
Dans le temps 𝑑𝑡, le nombre de perturbations est proportionnel au nombre
𝑑𝑡
𝑣 d'électrons non encore perturbés et à 𝑑𝑡; soit 𝑣 . Le nombre d'électrons
𝑇
perturbés est 𝑁 − 𝑣; dans le temps dt, la variation de ce nombreest
𝑡
𝑣𝑑𝑡 𝑑𝑣 𝑑𝑡
−𝑑𝑣 . On en déduit =− et 𝑣 = 𝜆𝑒 −𝑇 .
𝑇 𝑣 𝑇
Au temps 𝑡 = 0, 𝑣 = 𝑁, d'où 𝑣 = 𝑁𝑒
𝑣𝑑𝑡 𝑁
Puisque dans le temps 𝑑𝑡 il y a = 𝑑𝑡perturbations,le temps moyen de
𝑇 𝑇
1 ∞ 𝑁 −𝑡
perturbation est𝑡𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 = ∫ 𝑒 𝑇 𝑑𝑡 = 𝑇;on trouve ainsi la signification de
𝑁 0 𝑇
la constante 𝑇 précédemment introduite.
𝑒𝐸 ⃗⃗
Un électron est, du fait du champ, soumis à l'accélération𝛤⃗ = − . Pendant le
𝑚
𝑒𝐸⃗⃗
temps 𝑖, il subit le déplacement 𝑒⃗ = 𝑣⃗𝑎 𝑡 − 𝑡 2.
2𝑚
⃗⃗ 𝑡
1 ∞ 𝑒𝐸 𝑁
Le parcours moyen d'un électron est𝐿⃗⃗ = ∫0 (𝑣⃗𝑎 𝑡 − 𝑡 2 ) 𝑒 −𝑇 𝑑𝑡 𝑜𝑢
𝑁 2𝑚 𝑇
𝑒𝐸 ⃗⃗
𝐿⃗⃗ = 𝑣⃗𝑎 𝑇 − 𝑇 2 .
𝑚
On peut admettre, d'autre part, que dans le réseau cristallin ducuivre, chaque
atome est ionisé et libère un électron de conductivité,
𝑗
on a 𝑗 = 𝜌𝑣 ou 𝑣 = .
𝜌
Calculons 𝜌:
9.103 9
1𝑚3 de cuivre a une masse de 9.103 et contient = . 106 atomes-
63.10−3 63
grammes.
Le nombre d'Avogadro étant égal à 6.1023 , ceci correspond à 9x6
9∗6
𝑁= . 1029 = 8,6. 1028 atomes et au même nombre d'électrons libres dont
63
la charge élémentaire est 𝑒 = 1,6. 10−19 coulombs.
9∗6
On tire 𝜌 = . 1029 ∗ 1,6. 10−19 = 1,4. 1010 𝐶/𝑚3 .
63
Les électrolytes sont les acides, les bases et les sels qui, fondus ou dissouts,
conduisent le courant.
Des molécules de l'électrolyte sont dissociées en ions, formés par des atomes
qui ont perdu ou gagné des électrons. Le mécanisme de la conduction du
courant est analogue à celui de la conduction dans les métaux, à la différence
que les porteurs de charges sont des ions.
Figure 78
Pour préciser cette grandeur, considérons un tube de force allant de la surface
𝑆1 (point A) à la surface 𝑆2 (point B) et désignons par 𝑑𝑠1 , 𝐸1 𝑒𝑡 𝑗1 l'élément de
surface, le champ et la densité de courant en un point A de Si, par 𝑑𝑠, 𝐸 et 𝑗 ces
mêmes grandeurs en un point courant M du tube de force qui passe par A.
Le champ étant à flux conservatif, on a
125
Figure 79
𝑥
La fonction potentiel est 𝑉 = 𝑉1 + (𝑉2 − 𝑉1 ) (elle satisfaità ∆𝑉 = 0 et aux
𝑙
conditions limites).
Les tubes de force ont une section constante:
𝐵 𝐵
𝑑𝑠1 𝑑𝑠1 𝑆
∫ 𝑑𝑙 = ∫ 𝑑𝑙 = 𝑙 𝑒𝑡 ∬ = .
𝐴 𝑑𝑠 𝐴 𝑙 𝑙
On a
𝟏𝒍
𝑹=
𝜸𝑺
1
on, en introduisant la résistivité 𝜌 = , inverse de la conductivité:
𝛾
𝒍
𝑹=𝝆 .
𝑺
𝑙
La relation 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑅𝐼 avec 𝑅 = 𝜌 , établie par Ohm dansle cas d'un
𝑆
conducteur filiforme, est très bien vérifiée par l'expérience et est une
justification des hypothèses d'où nous sommes partis.
8. Unité de résistance
L'unité de résistance, définie à partir de la formule 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑅𝐼 est, dans le
système MKSA, l'ohm (Ω).
L'ohm est la résistance d'un conducteur qui est parcouru par un courant de 1
ampère, lorsqu'à ses bornes existe une différence de potentiel de un volt.
𝑙
A partir de la formule 𝑅 = 𝜌 , on définit l'unité de résistivité. C'est l'ohm-
𝑆
mètre carré par mètre ou tout simplement Vohm-mètre
Figure 80
B) Résistances en parallèle
Aux bornes des résistances, il y a la même différence de potentiel U. Le
caractère conservatif du courant entraîne:
Figure 81
On en déduit
𝛾
𝐼 = 𝑄.
𝜀
𝑉𝐴 −𝑉𝐵 𝜀
Comme 𝑞 + 𝐶(𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 ) et 𝐼 = , on a 𝐶𝑅 = ou
𝑅 𝛾
𝐶𝑅 = 𝜀𝜌(𝜌 résistivité).
Figure 82
Ce résultat est très important car il permet, à partir de résultats tirés de
l'électrostatique, de trouver la résistance entre deux conducteurs.
Il permet également de calculer l'isolement d'un conducteur à partir de la
capacité du conducteur isolé. Il suffit pour cela de considérer que l'on a affaire
à un condensateur dont une armature est à l'infini.
Nous donnons quelques exemples:
A) Résistance d'isolement linéique d'un câble sous-marin
La capacité linéique d'un condensateur cylindrique est:
2𝜋𝜀
𝐶= 𝑅
𝐿𝑜𝑔 2
𝑅1
Figure 83
EXEMPLE: Le câble sous-marin posé entre Marseille et Alger a une longueur de
840km. Le conducteur en cuivre a un diamètre de 8,6mm. L'isolant en
polyéthylène de pouvoir inducteur spécifique relatif 𝜀𝑟 = 2,25 a une résistivité
𝜌 = 1013 Ω𝑚 et un diamètre extérieur de 13,2 mm.
On trouve une capacité C=2,45.10−4 F et une résistance d'isolement
R=8,11.1015 Ω.
B) Résistance d'une prise de terre
Pour fixer le potentiel de certaines machines ou installations électriques, on
met un de leurs points à la terre en le réunissant par un conducteur à une
masse métallique enterrée. Si le courant circule dans le conducteur, les lignes
de courant se prolongent dans le sol en s'épanouissant.
La conductivité du sol étant finie, il existe une différence de potentiel entre
l'électrode de prise de terre et un point quelconque du sol situé à une grande
distance (supérieure à 20mètres). Le rapport entre cette différence de
potentiel et le courant qui circule est la résistance de la prise de terre.
La résistance de la prise de terre dépend de la forme du conducteur enterré
puisque c'est cette forme qui conditionne les lignes de courant p au voisinage
de la prise. Etudions le H cas d'un piquet enterré de longueur 𝑙, de diamètre d
et de résistance négligeable.
Figure 84
Il est évident que la résistance est le double de celle d'un piquet de longueur 2𝑙
entièrement noyé dans un conducteur homogène (le courant seraitdéduit de la
2𝜋𝜀.2𝑙
capacité 𝐶 = 4𝑙 de longueur 2𝑙 isolée.
𝐿𝑜𝑔
𝑑
130
4𝑙
𝐿𝑜𝑔
𝑑
La résistance de la prise de terre est 𝑅 = 𝜌 (où 𝜌 est larésistivité du sol).
2𝜋.𝑙
Figure 85
Examinons d'abord le cas d'un système de translation. Introduisons une
tranche du système de façon qu'il repose sur le fond plan et horizontal de la
cuve constituée par un matériau isolant (verre ou ardoise). Remplissons la cuve
de façon que le niveau de l'eau ne dépasse pas le modèle conducteur.
131
La distribution du potentiel qui prend naissance dans le liquide est définie par
𝜕𝑉
∆𝑉 = 0, 𝑉 = 𝐶 𝑡𝑒 sur les conducteurs, 𝐸𝑁 = − = 0 sur la surface du liquide
𝜕𝑛
et sur la surface du fond de la cuve.
Figure 86
Ce sont précisément les conditions qui sont satisfaites pour la portion
correspondante du système indéfini placé dans le vide (le champ se trouve
toujours dans un plan de section droite).
Lorsqu'on a à étudier un système de révolution, on fait un modèle représentant
la fraction du système contenue dans un dièdre limité par deux demi-plans
méridiens. Le modèle est introduit dans la cuve, l'un des demi-plans méridiens
reposant sur le fond. On incline la cuve de façon que la surface libre du liquide
représente un autre demi-plan méridien.
Là encore, la distribution du potentiel est la même que dans le système
électrostatique dans le vide puisque l'on a la même équation ∆𝑉 = 0 avec les
mêmes conditions aux limites et que la solution est unique.
Au point de vue pratique, on mesure le potentiel aux différents points de
l'électrolyte par une méthode de zéro, ceci pour éviter qu'en débitant un
courant la sonde n'apporte des perturbations. On opère en courant alternatif
pour éviter la polarisation des électrodes. Pour des fréquences basses (50 à 5
000 Hz) les résultats établis pour le courant continu restent en effet valables.
Les cuves électrolytiques modernes comportent souvent un système
enregistreur qui trace automatiquement les équipotentielles.
132
Les métaux sont des corps bons conducteurs. Leur résistivité varie avec la
température. La loi de variation peut être mise sous forme d'un
développement en série 𝜌 = 𝜌0 (1 + 𝛼𝑡 + 𝛽𝑡 2 + . . . ). Pratiquement, on
peut se borner à la loi linéaire 𝜌 = 𝜌0 (1 + 𝛼𝑡). Pour un métal pur, 𝛼 est très
1
voisin de , coefficient des gaz parfaits.
273
L'étude de la résistivité aux températures voisines du zéro absolu a été faite par
KamerlingOnnes. On a constaté que la résistivité pourcertains corps, au lieu de
décroître régulièrement, tombait brusquement pour une certaine valeur au-
dessous de toute valeur mesurable: c'est la supraconductivité.
Aux hautes températures, la résistivité augmente beaucoup en raison de sa
proportionnalité à la température absolue. Lorsqu'elle passe de la température
ambiante à la température de fonctionnement, la résistance d'une lampe à
incandescence se trouve approximativement multipliée par 9.
Nous indiquons ci-dessous la résistivité des métaux usuels:
température négatif). Ces corps sont utilisés pour la mesure des températures
(thermistances). D'autre corps, comme le sulfure de plomb, sont photo-
conducteurs.
Figure 87
135
2°) Les boîtes de résistances à décades. Ces boîtes, utilisées pour les mesures,
sont constituées par des décades de 9 ou 11 résistances (selon les
constructeurs) disposées comme pour les rhéostats à plots. Les résistances sont
faites en manganin pour réduire l'influence de la température. Les
commutateurs doivent être soignés pour éviter les résistances de contact.
b) Résistances à variation continue.
On distingue:
1°) les résistances à colliers: résistances bobinées, vitrifiées, munies d'un ou de
plusieurs colliers de serrage entrant en contact avec une génératrice dénudée
du bobinage;
2°) les rhéostats potentiométriques: éléments à forte dissipation constitués par
du fil en nickel-chrome bobiné sur un mandrin en stéatite. Un curseur permet
de faire varier la résistance;
3°) les potentiomètres bobinés: ce sont de petits rhéostats potentiométriques
de forme circulaire, de faible encombrement, susceptibles de dissiper quelques
watts. Ils sont utilisés dans les appareils électriques ou électroniques;
4°) les potentiomètres au carbone: la construction de ces appareils est analogue
à celle des potentiomètres bobinés; mais le bobinage estremplacé par une
couche de carbone aggloméré. La dissipation est plus faible et la résistance est
moins stable. Par contre, ces potentiomètres sont assez bon marché.
14. Mesure des résistances
A) Méthode du voltmètre et de l'ampèremètre
𝑉
On applique la formule 𝑅 = .
𝐼
Figure 88
B) Méthode de comparaison de tension
136
Figure 89
C) Méthode d’Ohmmètre
La méthode de l'ohmmètre est une méthode de comparaison de courant.
Le schéma de principe est représenté figure 90.
𝑘𝐸
Dans le milliampèremètre, il passe le courant𝐼 =
𝑅+𝑋
𝑘𝐸
Lorsque 𝑋 = 0, 𝐼0 =
𝑅
d'où
𝐼0
𝐼= 𝑋
1+
𝑅
Figure 90
Il existe une relation simple entre I et X. On règle 𝐼0 à une valeur repérée en
agissant sur le shunt 5 après avoir court-circuité X. Le cadran peut alors être
directement gradué en valeurs de résistance.
D) Méthode du pont de Wheatstone
Le schéma de principe est représenté ci-contre.
137
Figure 91
Quand on fait la somme pour tous les électrons compris dans l'unité de
volume, le terme ∑ −𝑒𝐸⃗⃗ 𝑣⃗𝑎 𝑡 = −𝑒𝐸⃗⃗ ∑ 𝑣⃗𝑎 𝑡 disparaît car les vitesses d'agitation
correspondent à une distribution dont aucune direction n'est privilégiée.
L'énergie cinétique des électrons pour une perturbation s'accroît par unité de
volume de
138
1
𝑑𝑃 = 𝑗 2 𝑑𝜏
𝛾
ou
𝑑𝑃 = 𝜌𝑗 2 𝑑𝜏 (𝜌résistivité)
Figure 92
Pour un élément de volume 𝑑𝜏, la puissance dissipée en chaleur est 𝑑𝑃 =
𝛾𝐸 2 𝑑𝜏; on écrit d'une autre façon
Pour connaître la puissance dissipée en chaleur dans un conducteur, il suffit de
calculer l'intégrale:
⃗⃗⃗⃗⃗1 = (𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 )𝐼
𝑃 = ∬ (𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 )𝑗⃗1 𝑑𝑠
𝑆1
ou finalement, comme 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑅𝐼
𝑷 = 𝑹𝑰𝟐 .
Ce résultat est très bien vérifié par l'expérience et est une nouvelle
confirmation des hypothèses dont nous sommes partis.
1
La formule 𝑑𝑃 = 2𝑑𝜏 𝑜𝑢 𝑑𝑃 = 𝜌𝑗 2 𝑑𝜏 montre que la puissancedissipée en
𝛾
chaleur est proportionnelle au volume du conducteur, à la résistivité et au
carré de la densité du courant.
2. Température limite des conducteurs
Une partie de la puissance dépensée en chaleur dans un conducteursert à
l'échauffer, le reste est transmis au milieu extérieur par convection,conduction
et rayonnement. La chaleur transmise étant en premièreapproximation
proportionnelle à la différence de température 𝜃 entrele conducteur et le
milieu ambiant, un équilibre s'établit à une températuretelle que l'énergie
apportée soit juste égale à l'énergie dissipée.
Considérons un conducteur de section s, de périmètre p et delongueur 𝑙. La
puissance apportée par effet Joule est 𝜌𝑗 2 𝑠𝑙; lapuissance transmise est, en
première approximation, proportionnelle à la surface du conducteur et à l'écart
de température avec le milieu ambiant, soit 𝐾𝑝𝑙 𝜃. On a l'équilibre:
𝜌𝑗 2 𝑠𝑙 = 𝐾𝑝 𝑙 𝜃
d’où
𝑠
𝜃= 𝜌𝑗 2 .
𝐾𝑝
En dehors du cas du chauffage électrique et de l'éclairage par incandescence où
l'effet Joule est utile, réchauffement est une sujétion. C'est lui qui conditionne
les dimensions des conducteurs; on ne peut, en effet, dépasser certaines
températures sous peine de détruire l'isolant. On a intérêt à utiliser des
matériaux à faible résistivité tels que le cuivre, et il est nécessaire d'approprier
la densité de courant à la section et à l'emplacement du conducteur ainsi qu'à
la nature et à l'épaisseur de l'isolant. Dans les installations industrielles fixes, on
admet des températures d'équilibre de l'ordre de 60° à 100° selon les isolants,
140
𝜌2
En tenant compte que 𝑗⃗ = 𝜌 𝑣⃗, on a 𝑑𝑊 ′ = − 𝑣⃗𝑑𝜏𝑣⃗𝑑𝑡 quel'on peut mettre
𝛾
sous la forme 𝑑𝑊 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹 . 𝑣⃗𝑑𝑡 .
142
𝜌 2
La force ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹 = − 𝑣⃗𝑑𝜏 a les caractéristiques d'une force defrottement
𝛾
visqueux (dirigée en sens inverse de la vitesse et proportionnelle à celle-ci).
La force étant proportionnelle à la charge 𝑑𝑞 = 𝜌𝑑𝑥, on peutparler d'un champ
𝑑𝐹 𝜌 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 2 𝛾
de frottement ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑖 = = − 𝑣⃗que l'on peut enintroduisant la mobilité 𝑈 = ,
𝑑𝑞 𝛾 𝜌
⃗⃗
𝑣
⃗⃗⃗⃗𝑖 =
écrire encore𝐸
𝑈
Il est à noter que, du fait que les charges qui circulent sont négatives, le champ
de frottement est dirigé dans le sens de la vitesse, c'est-à- dire en sens inverse
des forces de frottement visqueux et du courant électrique.
3°) Des forces dont le mécanisme de production est variable et qui font sentir
leurs actions à l'intérieur du générateur. Elles fournissent un travail positif et
font circuler le courant dans le circuit.
L'énergie qui est ainsi apportée par le générateur peut être d'origines diverses :
a) Origine mécanique : machines électrostatiques et machines
électromagnétiques ;
b) Origine chimique: piles électrochimiques ;
c) Origine thermique: piles thermoélectriques.
Aucun courant ne circule et le champ de frottement est nul (ils s'annulent avec
la vitesse de déplacement d'ensemble des charges).
2. Force électromotrice d'un générateur
Un générateur est constitué par un milieu conducteur, limité parune surface
fermée, qui est le siège d'un champ électromoteur.
Deux portions de surface de ce générateur constituent les bornes.
Un courant circule lorsqu'on les réunit parun conducteur.
Supposons que ce soit de 𝐴1 vers 𝐴2 dans le circuit extérieur et par suite de
𝐴2 vers 𝐴1 dans le générateur.
Nous allons examiner les cas suivants:
1) Le générateur est à vide, c'est-à-dire n'est relié à aucun autreconducteur.
Figure 93
Aucun courant ne circule et le champ de frottement est nul (ils s'annulent avec
la vitesse de déplacement d'ensemble des charges).
⃗⃗⃗⃗⃗𝑠 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
En régime permanent le champ total est nul 𝐸 𝐸𝑚 = 0 ou
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
encore𝐸 ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑚 = 𝐸𝑠 .
⃗⃗
𝑣
on a 𝑟𝑖 = 𝑙 = −𝐸⃗⃗ . 𝑙⃗.
𝑈
On a ⃗⃗⃗⃗⃗𝑠 + ⃗⃗⃗⃗
𝐸 𝐸𝑖 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑚 = 0
𝐴 𝐴 𝐴
⃗⃗⃗⃗ + ∫ 1 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗𝑠 𝑑𝑙
d'où ∫𝐴 1 𝐸 𝐸𝑚 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗ + ∫ 1 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑖 𝑑𝑙
2 𝐴 2 𝐴 2
ou encore
𝑉2 − 𝑉1 + 𝑒 − 𝑟𝑖 = 0
et finalement
𝑽𝟏 − 𝑽𝟐 = 𝒆 − 𝒓𝒊
Cette formule a fait l'objet de nombreuses vérifications expérimentales qui
confirment les hypothèses d'où nous sommes partis.
La constante positive r est appelée résistance interne du générateur. Si le
générateur débite sur une résistance R, on a
𝑉2 − 𝑉1 = 𝑅𝐼 𝑜𝑢 𝐸 = (𝑅 + 𝑟)𝐼..
145
On a alors𝑉1 − 𝑉2 − 𝑒 ′ = 𝑟𝐼
Ou𝑉1 − 𝑉2 − 𝑒 ′ + 𝑟𝐼
Comme précédemment, on peut écrire :
(𝑉1 − 𝑉2 )𝐼𝑑𝑡 = 𝑒 ′ 𝐼𝑑𝑡 + 𝑟𝐼 2 𝑑𝑡
L'énergie fournie au circuit se retrouve en énergie transformée, correspondant
à un travail du champ contre-électromoteur et en chaleur.
4. Mesure des forces électromotrices
A) Mesure au voltmètre
La f.é.m. étant égale à la tension à vide peut être mesurée à l'aide d'un
électromètre, ou tout simplement, d'un voltmètre, si la résistance de celui-ci
est grande devant la résistance interne du générateur.
B) Mesure par la méthode d'opposition
On oppose à la f.é.m. du générateur une tension obtenue par le passage d'un
courant dans une résistance. Le montage est représenté sur la figure ci-après.
Le commutateur étant dans la position 1, on règle le courant i à une valeur
donnée, par exemple 1 /1000 A.
146
Pour cela, on donne à 𝑅1 la valeur 1000 𝑒0 , 𝑒0 étant la f.é.m. connue d'une pile
étalon, et on agit sur le rhéostat Rh de façon qu'aucun courant ne passe dans le
galvanomètre. On a alors
𝑒0 = 𝑅1 𝑖 ou𝑒0 = 1 000 𝑒0 𝑖,
Figure 94
c'est-à-dire 𝑖 = 1/1 000; le courant ainsi réglé ne devant plus varier dans la
suite de la mesure, on ne touche plus au rhéostat Rh et on jumelle les boîtes de
résistance Ri et R2, c'est-à-dire qu'on maintient 𝑅1 + 𝑅2 = 𝐶 𝑡𝑒 .
Le commutateur étant dans la position 2, on agit sur 𝑅1 (en maintenant 𝑅1 +
𝑅2 = 𝐶 𝑡𝑒 ) de façon qu'il ne passe aucun courant dans le galvanomètre G. Si 𝑅1′
𝑅1
est la résistance correspondant à ce réglage: 𝑅1′ 𝑖 = 𝑒 𝑜𝑢 𝑒 =
1000
5. Effet Volta
A) Effet Volta entre métaux
Considérons deux métaux en contact. Dans chacun, la concentration en
électrons libres est différente. Par suite de l'agitation thermique, des électrons
passent d'un métal dans l'autre, mais il passe plus d'électrons du métal où la
concentration est laplus forte (𝑀1 par exemple) dans l'autre métal (𝑀2 ) que
dans le sens inverse. L'action sur les électrons due à la différence dediffusion
constitue un champ électromoteur. Il apparaît, de ce fait, à la surface de
séparation des charges positives dans 𝑀1 et négatives dans 𝑀2 . Cette double
couche crée un champ électrostatique qui agit sur les échanges d'électrons
147
Figure 95
Il est facile de voir que ce phénomène, appelé effet Volta, obéit à la loi des
chaînes: pour une chaîne fermée de métaux, l'effet global est nul.
B) Effet Volta entre métal et électrolyte
Lorsqu'un métal est plongé dans un électrolyte, il existe un effet Volta et une
discontinuité du potentiel apparaît à la surface de séparation par suite Je
l'existence de la double couche. Le fait que le passage du courant dans les
électrolytes s'accompagne de réactions chimiques entraîne que, si on constitue
une chaîne de métaux et d'électrolytes avec des métaux identiques aux
extrémités, la différence de potentiel entre les extrémités n'est généralement
pas nulle. Il faut pour cela qu'une différence existe entre les électrodes
plongées dans l'électrolyte (différence d'attaque, différence de concentration
de l'électrolyte...). Si on réunit les extrémités de la chaîne par un conducteur,
un courant circule dans le circuit. On a une pile.
6. Effet thermo-électrique (effet Seebeck)
Si la température d'un métal n'est pas uniforme, les électrons libres tendent à
diffuser des régions les plus chaudes vers les régions les plus froides. Le champ
électromoteur créé qui caractérise la diffusion, provoque un défaut d'électrons
dans les premières et un excès dans lessecondes, d'où apparition d'un champ
électrostatique qui contrarie la diffusion jusqu'à ce qu'un équilibre s'établisse. Il
existe alors une différence de potentiel entre les points du métal portés à des
températures différentes.
Figure 96
Soit maintenant une chaîne métallique ouverte constituée par deux éléments
d'un métal 𝑀2 soudés de part et d'autre d'un élément de métal 𝑀2 . Si on
148
∑𝑖 = 0 .
𝑅𝐴 − 𝑅𝐵 = ∑ 𝑅𝑖 − ∑. 𝑒 + ∑ 𝑒 ′ .
𝑅𝐴 − 𝑅𝐵 = ∑ 𝑅𝑖 − ∑. 𝑒
150
Figure 97
Dans un réseau, l'intensité du courant dans une branche est la somme des
intensités qui seraient produites par les différentes f.é.m. du réseau agissant
séparément.
6. Théorème de Thévenin
Si deux points A et B d'un réseau, entre lesquels existe une différence de
potentiel U, viennent à être réunis par une résistance R, le courant qui traverse
cette résistance est le même que celui qui serait fourni par un générateur de
f.é.m. U et de résistance 𝑅0 , 𝑅0 étant la résistance mesurée à partir des bornes
A et B du réseau lorsqu'on a remplacé toutes les f.é.m. par des courts-circuits.
Nous allons appliquer le principe de superposition:
Si on place entre A et B une résistance R et un générateur de f.é.m. U en
opposition avec la tension U, il ne passe aucun courant entre A et B et on ne
modifie pas l'état des courants dans le réseau. L'état (2) est la superposition
des états (3) et (4).
Donc
𝑖2 = 𝑖3 + 𝑖,
𝑈
comme𝑖2 = 0, 𝑖3 = − , (le signe — traduit le fait que lecourant a le sens
𝑅+𝑅0
opposé au sens positif choisi).
Figure 98
On a:
𝑈
𝑖= .
𝑅 + 𝑅0
153
D'une façon générale: un réseau auquel on a accès par deux bornes est
équivalent à une f.é.m. égale à la tension à vide en série avec la résistance
interne (résistance équivalente au réseau lorsque toutes les f.é.m. ont été
remplacées par des courts-circuits).
7. Injecteur de courant
Si on connecte à un réseau une source de tension caractérisée par une f.é.m. E
𝐸 𝑈
en série avec une résistance R, le courant débité par le réseau est 𝑖 = − (U
𝑅 𝑅
tension aux bornes du réseau).
𝐸
Si la f.é.m. et la résistance sont très grandes pratiquement 𝑖 = . Le courant est
𝑅
fixé par le générateur indépendamment du réseau extérieur. On dit que le
générateur est un injecteur de courant que l'on représente par le symbole £
Un générateur est équivalent à une f.é.m. E en série avec une résistance r. On
peut également le caractériser par un injecteur de courant en parallèle avec
une résistance.
Figure 98 Bis
𝐸 𝑈
En effet, on a dans le premier cas 𝑖 = − que l'on peut identifier avec le
𝑟 𝑟
′ 𝑈
deuxième cas 𝑖 = 𝐼 − 𝑖 𝑜𝑢 𝑖 = 𝐼 = . On remarque que 𝐼 est le courant débité
𝑟
par le générateur dans la première représentation lorsqu'il est mis en court-
circuit.
En utilisant les résultats du théorème de Thévenin, on peut énoncer d'une
façon générale.
154
Figure 99
On doit avoir dans les deux cas les mêmes courants 𝐼𝐴 , 𝐼𝐵 , 𝐼𝐶 : pour les mêmes
potentiels 𝑉𝐴 , 𝑉𝐶 , 𝑉𝐶 .
On a
155
𝑅𝐴 𝑅𝐵 +𝑅𝐵 𝑅𝐶 +𝑅𝐶 𝑅𝐴
On en déduit𝑅𝐶𝐴 = et les formulesanalogues par permutation
𝑅𝐵
circulaire.
𝑅𝐴𝐵 𝑅𝐴𝐶
De cet ensemble de formules on tire 𝑅𝐴 = et les formules
𝑅𝐴𝐵 +𝑅𝐵𝐶 +𝑅𝐶𝐴
analogues par permutation circulaire.
156
CHAPITRE VI
ÉLECTROMAGNÉTISME
VI.1. ACTIONS ENTRE COURANTS – INDUCTION MAGNETIQUE
1. Loi de Laplace
Lorsqu'on place au voisinage l'un de l'autre deux circuits parcourus par deux
courants on constate que ces circuits sont soumis à des forces. Les expériences
représentées ci-dessous dans lesquels un élément d'un circuit est mobile
mettent ce fait en évidence.
𝑑𝑓⃗ = 𝐼𝑑𝑙
⃗⃗⃗⃗ ∧ 𝐵
⃗⃗
𝑑𝑓⃗ = 𝜌𝑑𝜏(𝑣⃗𝛬 𝐵
⃗⃗ )𝑑𝜏.
Une charge q animée d'une vitesse 𝑣⃗ placée dans un champ électrostatique 𝐸⃗⃗
⃗⃗ est soumise à une force:
et dans un champ d'induction 𝐵
𝐹⃗ = 𝑞(𝐸⃗⃗ + 𝑣⃗𝛬 𝐵
⃗⃗).
Cette formule est vérifiée par un grand nombre d'expériences et trouve son
application dans de nombreux appareils: oscillographes cathodiques, tubes de
télévision, microscope électronique, cyclotron...
On peut facilement réaliser l'expérience schématisée ci-après. Dans un tube
d'oscillographe cathodique, une cathode émet un pinceau d’électron
(convenablement focalisé). Le pinceau qui fait une tache i.e: h impact sur un
écran fluorescent peut être dévié par un champ électrostatique, produit en
appliquant une tension entre deux plaques déflectrices et par un champ
magnétique. De la mesure du déplacement du spot sur l'écran, on peut déduire
les déviations du pinceau et les forces subies par les électrons en passant dans
les régions où se manifeste le champ électrique ou le champ magnétique.
Dans un conducteur placé dans un champ magnétique, les électrons porteurs
des charges mobiles sont soumis à la force de Laplace 𝑑𝑓⃗ = 𝑑𝑞(𝑣⃗𝛬 𝐵
⃗⃗). Ces
particules, qui ont une masse très faible et une vitesse d'ensemble également
très faible, sont soumises à des forces d'inertie négligeables. Il en résulte que la
somme des forces appliquées est nulle. Les forces extérieures sont opposées
aux forces que les éléments fixes de la matière exercent sur les électrons.
Autrement dit, en appliquant le principe de l'action et de la réaction, on voit
que les électrons exercent sur les éléments fixes de la matière des forces égales
aux forces de Laplace.
159
Le produit vectoriel⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝑀′ 𝛬𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗ est numériquement égal à l'aire 𝑑𝑠 du
parallélogramme 𝑀𝑃𝑃′𝑀′. Plus précisément, c'est le vecteur représentatif de
160
cette surface, quand on choisit sur son contour le sens inverse de celui du
courant 𝐼.
On peut définir le flux d'induction par l'expression:
Le flux d'induction 𝑑𝛷 qui traverse la surface 𝑀𝑃𝑃′𝑀′ orientée comme il vient
d’être dit est:
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗′ 𝛬𝑑𝑙
𝑑𝛷 = (𝑀𝑀 ⃗⃗⃗⃗ )𝐵
⃗⃗.
Fig. 105
⃗⃗⃗⃗ au cours de son déplacement.
𝑑𝛷 est appelé le flux coupé par l'élément 𝑑𝑙
On a
𝑑𝜁 = 𝐼𝑑𝛷
Examinons maintenant le cas d'une rotation élémentaire; on a
𝑑𝑓. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝜁 = ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑄𝑄′
ou
⃗⃗⃗⃗𝛬 𝐵
𝑑𝜁 = (𝐼𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝐼 (𝑄𝑄′
⃗⃗ )𝑄𝑄′ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝛬 ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗.
𝑑𝑙 ) . 𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑄𝑄′𝛬 ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗ représentatif de l'aire 𝑀𝑃𝑃′ quand on choisit sur son
𝑑𝑙 est le vecteur 𝑑𝑠
contour le sens inverse de celui du courant 𝐼. Le flux coupé est encore 𝑑𝛷 =
⃗⃗⃗⃗⃗. 𝐵
𝑑𝑠 ⃗⃗ et le travail 𝑑𝜁 = 𝐼𝑑𝛷.
161
Figure 106
Le travail 𝜁 des forces électromagnétiques appliquées à un arc quelconque d'un
circuit filiforme lorsqu'on le déplace est obtenu par l'intégration de l'expression
précédente:
𝜁 = 𝐼∆𝛷
∆𝛷 représente le flux total coupé par l'arc considéré au cours de son
déplacement.
4. Conservation du flux du vecteur induction
Lorsqu'on déplace un circuit fermé de la position 𝐶1 à la position 𝐶2 le travail
des forces électromagnétiques est, comme nous venons de le voir, égal à
𝜁 = 𝐼𝛷𝐶 , 𝛷𝐶 étant le flux coupé par le circuit.
Considérons la surface fermée constituée par deux surfaces 𝑆1 et 𝑆2 s'appuyant
sur 𝐶1 et 𝐶2 et par la surface balayée par le circuit au cours de son
déplacement et soient 𝛷1 et 𝛷2 les flux du vecteur induction𝐵 ⃗⃗ à travers 𝑆1 et
𝑆2 .
Figure 107
162
ou en passant à la limite:
∫ 𝜱𝒊 𝒅𝑰
𝜱= .
𝑰
Avec cette définition du flux à travers le circuit, on voit facilement que le travail
élémentaire des forces électromagnétiques lors d'un déplacement élémentaire
du circuit est donné par 𝑑𝜁 = 𝐼𝑑𝛷.
6. Détermination des éléments de réduction du système de forces appliquées
à un circuit filiforme
Le travail élémentaire d'un circuit dont la position est caractérisée par les
paramètres 𝑥, 𝑦, ʓ, 𝛼, 𝛽, 𝛾 au cours d'un déplacement virtuel élémentaire défini
⃗⃗⃗⃗⃗(𝑑𝛼, 𝑑𝛽, 𝑑 𝛾) est égal à I
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑑𝑥, 𝑑𝑦, 𝑑ʓ) et la rotation 𝑑𝜃
par la translation 𝑑𝑂𝑀
d0, expression où d<D représente la variation de flux à travers le circuit au
cours du déplacement. Si 𝐹⃗ (𝑋, 𝑌, 𝑍) et 𝛤⃗(𝐿, 𝑀, 𝑁) sont les éléments de
réduction du système de forces électromagnétiques appliqué au circuit:
⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝐼𝑑𝛷
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ + 𝛤⃗𝑑𝜃
𝑑𝜁 = 𝐹⃗ 𝑑𝑂𝑀
ou
164
Figure 108
𝜕𝛷
Le couple est 𝛤 = 𝐼 ou 𝛷 = 𝑛 𝑆𝐵𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝛼.
𝜕𝛼
Figure 109
b) Le cadre est placé dans un champ radial (concentration des lignes de force
par un cylindre en fer doux).
Soient 2𝑅 et 𝑙 les dimensions du cadre supposé rectangulaire.
𝛷 = 2𝑅𝛼. 𝑙. 𝑛𝐵
𝛷 = 𝑛𝑆𝐵𝛼
𝜕𝛷
𝛤=𝐼 𝑜𝑢 𝛤 = 𝑛 𝑆𝐵𝐼.
𝜕𝛼
Au couple moteur ainsi défini, on oppose un couple résistant, proportionnel à
l'angle de rotation, produit par un ressort spirale ou un couple de torsion. On a
𝛤 = −𝑘𝛼 ou 𝑛 𝑆𝐵𝐼 = 𝑘𝛼,
165
1
𝛼= 𝑛 𝑆𝐵. 𝐼.
𝑘
7. Forces exercées sur un circuit de faibles dimensions
Lorsque les dimensions d'un circuit sont faibles devant les distances aux
éléments qui produisent le champ, on peut considérer que le circuit se trouve
placé dans une induction uniforme. Le flux qu'il embrasse est :
⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝐵
⃗⃗𝑑𝑠
𝛷 = ∬𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗ ∬ 𝑑𝑠
𝑆
Le vecteur B ds est indépendant de la surface qui s'appuie sur le circuit. En effet
si 𝑢
⃗⃗ est un vecteur unitaire quelconque, la quantité 𝑢
⃗⃗ = ∬ 𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑢
⃗⃗𝑑𝑠 ⃗⃗⃗⃗⃗, flux
⃗⃗ ∬ 𝑑𝑠
du vecteur u à travers S, est constante car le vecteur « est à flux conservatif
(div𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗sur un axe quelconque (défini par 𝑢
⃗⃗ = 0). La projection du vecteur∬ 𝑑𝑠 ⃗⃗)
𝑆
ne dépendant que du contour qui limite la surface S, il en est de même de ce
vecteur.
Le travail élémentaire des forces électromagnétiques, au cours de l'un
déplacement élémentaire du circuit parcouru par un courant constant, est
𝑑𝜁 = 𝐼𝑑𝛷 𝑜𝑢 𝑑𝜁 = 𝑑(𝐼𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗).
⃗⃗ ∬ 𝑑𝑠
𝑆
𝑚 ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ = 𝐼 ∬ 𝑑𝑠
𝑆
𝑑𝜁 = 𝑑(𝑚 ⃗⃗)
⃗⃗⃗. 𝐵
Cette expression est la même que celle qui donne le travail d'un dipôle de
moment 𝑚 ⃗⃗⃗ que l'on déplace. Il en résulte que les forces appliquées au circuit
sont les mêmes que celles qui seraient appliquées au dipôle de moment 𝑚 ⃗⃗⃗ =
𝐼 ∬ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑆
𝑑𝑠 placé dans le champ.
8. Effet Hall
Lorsqu'on fait circuler un courant dans une plaque mince parallélépipédique,
les lignes de courant sont des droites parallèles aux bords de la plaque.
Figure 110
On a⃗⃗𝑗 = 𝛾(𝐸⃗⃗ + 𝑣 ⃗⃗) ou, en tenant compte que 𝑗⃗ = 𝜌𝑣⃗ = −𝑁 𝑒𝑣⃗ (N nombre
⃗⃗⃗⃗𝛬 𝐵
d'eléctrons libres par unité de volume):
𝛾
𝑗⃗ = 𝛾𝐸⃗⃗ − ⃗⃗.
𝑗⃗⃗𝛬 𝐵
𝑁𝑒
Projetons cette expression vectorielle sur les axes représentés sur la figure.
Les composantes des vecteurs sont
Pour le germanium, on a:
⃗⃗, 𝜇 𝑒𝑡 𝐻
𝐵 ⃗⃗ étant des fonctions de la position du point où on définit ces
expressions.
Dans le vide la perméabilité est une constante que l'on désigne par 𝜇0 ; cette
constante dépend du système d'unités choisi. Dans le système CGSEM on
l'avait prise égale à 1 ce qui occasionnait une confusion entre l'induction et
l'excitation, grandeurs qui se trouvaient représentées par des vecteurs égaux.
Pour simplifier d'autres formules on adopte dans le système MKSA pour la
perméabilité du vide la valeur
𝜇0 = 4𝜋. 10−7
2. Champ produit par un courant rectiligne
L'étude dans le vide ou dans l'air, ce qui est sensiblement la même chose, du
champ d'induction produit par un conducteur rectiligne suffisamment long
montre que les lignes de force sont des cercles coaxiaux au conducteur (on
peut utiliser par exemple la balance de Cotton).
Le champ d'excitation est proportionnel au champ d'induction. Nous allons
utiliser ce champ qui caractérise les circuits indépendamment du milieu.
Figure 111
L'expérience montre que l'intensité du champ est proportionnelle au courant 𝐼
et inversement proportionnelle à la distance d du point au conducteur
rectiligne.
On a
169
𝐼
𝐻=𝑘
𝑑
3. Action mutuelle de deux courants rectilignes parallèles — Définition de
l'ampère
Deux conducteurs rectilignes parallèles 𝐶1 et 𝐶2 parcourus par des courants
𝐼1 et 𝐼2 exercent des forces l'un sur l'autre. En chaque point du conducteur 𝐶2 ,
𝐼
le conducteur 𝐶1 crée un champ d'excitation 𝐻 = 𝑘 .
𝑑
𝑘𝐼1
⃗⃗ = 𝜇0
L'induction 𝐵 est normale au plan des conducteurs 𝐶1 et 𝐶2 . Il est
𝑑
facile de voir que la force F = I2B qui s'exerce sur une longueur 𝑙 du
conducteur𝐶2 est dans le plan des conducteurs 𝐶1 et 𝐶2 , perpendiculaire à
ceux-ci, et que 𝐹⃗ est une attraction ou une répulsion selon que les courants
sont de même sens ou de sens contraire.
La force a pour valeur
𝐼1 𝐼2 𝑙
𝐹 = 𝜇0 𝑘. .
𝑑
Figure 112
Nous avons dit précédemment que l'ampère est défini au moyen de
phénomènes électromagnétiques.
L'ampère est l'intensité d'un courant constant qui, maintenu dans deux
conducteurs parallèles, rectilignes, de longueur infinie de section circulaire
négligeable, placés à une distance de 1 mètre l'un de l'autre dans le vide
produit entre ces conducteurs une force égale à 2.10−7 newton par mètre de
longueur.
170
⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
𝜁=∫ 𝐻 𝑑𝑙 .
𝛤
En coordonnées semi-polaires on a
ou finalement
𝜻=𝑰
Figure 113
171
La même intégrale calculée le long d'un contour 𝛤 qui n'entoure pas le fil vaut
zéro puisque 0 reprend en fin de parcours sa valeur initiale.
5. Loi d'Ampère
Faisons intervenir la densité de courant 𝑗⃗ dans le conducteur.
⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
∫ 𝐻 ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗ 𝑑𝑠
𝑑𝑙 = ∬ 𝑟𝑜𝑡𝐻
𝛤
𝑆
d'où
⃗⃗⃗⃗⃗ = ∬ 𝑟𝑜𝑡
∬ 𝑗⃗𝑑𝑠 ⃗⃗⃗⃗⃗ .
⃗⃗𝑑𝑠
̅̅̅̅̅𝐻
𝑆 𝑆
⃗⃗𝑑𝑙⃗ = ∬ 𝑟𝑜𝑡
∫ 𝐻 ⃗⃗𝑑𝑠⃗ = ∬ 𝑗⃗𝑑𝑠⃗.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐻
𝛤
𝑆
⃗⃗ 𝑑𝑙⃗ = ∑ 𝐼.
∫ 𝐻
𝑆
ou en simplifiant
Figure 114
6. Unités magnétiques
L'unité de flux d'induction est le weber (Wb). Elle est définie à partir des
phénomènes d'induction électromagnétique; nous en verrons la définition
précise au chapitre VIII.
L'unité d'induction est le tesla (T). Elle dérive de l'unité de flux. C'est l'induction
magnétique uniforme qui répartie normalement sur une surface de 1 mètre
carré produit à travers cette surface un flux magnétique total de 1 weber.
173
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐵 ⃗⃗ = 𝜇𝑗.
⃗⃗
On a alors ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ = 𝜇𝑗.
𝑟𝑜𝑡𝐵 ⃗⃗
∆𝐴⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑑𝑖𝑣 𝐴 − 𝜇𝑗. ⃗⃗
Le vecteur 𝐴⃗ défini par son rotationnel n'est fixé qu'à un gradient près. Pour
simplifier l'expression du potentiel vecteur on prend parmi l'infinité de
fonctions possibles celle qui satisfait également à l'équation𝑑𝑖𝑣𝐴⃗ = 0. On
démontre qu'il existe alors une solution unique pour 𝐴⃗.
∆𝐴𝑥 + 𝜇𝑗𝑥 = 0
{∆𝐴𝑦 + 𝜇𝑗𝑦 = 0
∆𝐴𝑧 + 𝜇𝑗𝑧 = 0
Chacune des équations a la même forme que l'équation de Poisson
𝜌
∆𝑉 + = 0 rencontrée en électrostatique. De cette dernière, on avaitdéduit
𝜀0
1 𝜌𝑑𝜏 𝜇 𝑗𝑥 𝑑𝜏
𝑉= ∭ . Il en résulte que l'on a𝐴𝑥 = ∭ et des relations
4𝜋𝜀0 𝑟 4𝜋 𝑟
analogues pour les autres composantes, ce qui se condense en
𝜇 𝑗⃗𝑑𝜏
𝐴⃗ = ∭ .
4𝜋 𝑟
Cette intégrale doit être étendue à tout le volume occupé par les courants; r
représente la distance de l'élément de volume di au point où on calcule 𝐴⃗. On
peut aussi bien l'étendre à tout l'espace puisque 𝑗⃗ = 0 aux points où il n'y a pas
de courant.
⃗⃗⃗⃗ .
Dans le cas d'un circuit filiforme, on peut écrire 𝑗⃗𝑑𝜏 = 𝐼𝑑𝑙
On a alors :
175
⃗⃗⃗⃗
𝜇 𝐼𝑑𝑙
𝐴⃗ = ∫
4𝜋 𝑟
8. Loi de Biot et Savart
Calculons l'induction produite en M par un circuit filiforme.
𝜇 ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐼𝑑𝑙
Pour cela portons 𝐴⃗ = ∫ ̅̅̅̅𝐴⃗
⃗⃗ = 𝑟𝑜𝑡
dans la formule 𝐵
4𝜋 𝑟
𝜇 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐼𝑟𝑜𝑡 𝑀 𝑑𝑙
⃗⃗ =
𝐵 ∫
4𝜋 (𝐶) 𝑟
Figure 115
𝜇 1
⃗⃗ =
𝐵 ∫ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑𝑀 ( ) 𝛬𝐼 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙
4𝜋 (𝐶) 𝑟
et le champ d'excitation
1 1
⃗⃗ =
𝐻 . ∫ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑𝑀 ( ) 𝛬𝐼 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗
4𝜋 (𝐶) 𝑟
Nous insistons sur le fait qu'il s'agit là d'une simple équivalence mathématique,
car en courant continu un élément de circuit ne peut pas être isolé.
1 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗1
⃗⃗ =
Par contre la formule intégrale𝐻 . ∫(𝐶) 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑀 𝛬𝐼 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙s'esttoujours
4𝜋 𝑟
trouvée vérifiée par l'expérience dans toutes ses applications, ce qui justifie la
loi d'Ampère d'où nous sommes partis.
1 1
En se rappelant que 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑀 est un vecteur égal à porté par
𝑟 𝑟2
Figure 116
⃗⃗⃗⃗⃗, l'angle solide Ω qui
Quand le point M où on calcule le champ se déplace de 𝑑𝜆
est une fonction des coordonnées du point M varie de 𝑑Ω = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 Ω. ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝜆. Il est
177
clair que l'on produit une même variation 𝑑Ω de Ω en donnant au circuit une
translation élémentaire −𝑑𝜆⃗⃗⃗⃗⃗. Evaluons 𝑑Ω. La normale positive à la surface S
qui s'appuie sur le contour étant liée au sens de parcours sur le contour par les
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑢.𝑢 ⃗⃗
conventions habituelles, il est facile de voir que 𝑑Ω = ∬ .Dans cette
𝑟2
expression 𝑑𝑠 est un élément de surface de l'aire balayée par le circuit C
lorsqu'il subit la translation ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝜆, 𝑑𝑠⃗⃗⃗⃗⃗ est le vecteur normal de mesure ds dirigé
vers l'extérieur du volume engendré par le déplacement de la surface S, 𝑢 ⃗⃗ est le
vecteur unitaire de 𝑀𝑃 et 𝑟 = 𝑀𝑃. On a
On en déduit
ou encore
on a donc
Il est facile de voir que si on calcule le travail du champ le long d'un contour
fermé entourant le circuit, l'angle solide varie de 4𝜋 et on trouve 𝜁 = 𝐼, ce qui
est conforme à la loi d'Ampère.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1
⃗⃗⃗⃗⃗𝑔𝑟𝑎𝑑𝑃 .
𝑑Ω = −𝑑𝑠
𝑟
Figure 117
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗1
Si le circuit est assez éloigné du point M, 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑃 a la mêmevaleur pour tous les
𝑟
points P de la surface S et
.
⃗⃗⃗⃗⃗ne dépendque du contour
Nous avons vu précédemment que le vecteur ∬𝑆 𝑑𝑠
⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑚
de la surface S. On pose, comme nous l'avons déjà fait 𝐼 ∬𝑆 𝑑𝑠 ⃗⃗⃗et on a :
1 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗1 ⃗⃗
𝑈 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐻 = 𝑚
⃗⃗⃗. 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑃 et𝐻 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
= −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑀𝑈
4𝜋 𝑟
𝐈
𝐇= (𝐬𝐢𝐧𝛉𝟐 − 𝐬𝐢𝐧𝛉𝟏 )
𝟒𝛑𝐝
Figure 118
Cette formule permet de calculer par exemple le champ produit par un
bobinage rectangulaire.
𝜋 𝜋
Si le fil a une longueur infinie θ2 = , θ1 = − et :
2 2
𝐼
H= .
2𝜋𝑑
12. Champ produit par une spire circulaire en un point de son axe
180
Par raison de symétrie, le champ en un point M' de l'axe est portépar l'axe. Soit
𝜃 l'angle sous lequel le rayon R de la spire est vu de M.
𝐼𝑑𝑙
Le champ produit par un élément 𝑑𝑙 est perpendiculaire à 𝑀𝑃et vaut .
4𝜋𝑟 2
Sa composante suivant l'axe est
𝐼𝑑𝑙 sin 𝜃
4𝜋𝑟 2
Figure 119
𝐼𝑑𝑙 sin 𝜃 2𝜋 𝑅 sin 𝜃
Le champ total vaut 𝐻 = ∫ = 𝐼.
4𝜋𝑟 2 4𝜋𝑟 2
𝑅
En tenant compte que 𝑟 =
sin 𝜃
𝐼
𝐻= sin3 𝜃
2𝑅
𝑅
En remplaçant 𝑠𝑖𝑛𝜃 par
√𝑅 2 +𝑧 2
𝐼 1
𝐻=
2𝑅 𝑧 2 3/2
(1 + 𝑅2)
Au centre de la spire on a
𝐼
𝐻=
2𝑅
Le calcul du champ en tout point hors de l'axe entraîne l'emploi d'intégrales
elliptiques et ne donne pas de résultat simple.
13. Champ produit par un solénoïde
En un point de l'axe d'une bobine longue ayant N spires et une longueur 𝑙, le
champ est, par raison de symétrie, dirigé selon l'axe.
181
Figure 120
En faisant apparaître les angles 𝛼1 et 𝛼2 sous lesquels on voit du point M les
rayons des cercles limitant le solénoïde, on a dans le cas où M est extérieur à la
bobine : θ1 = 𝛼1 et θ2 = 𝛼2 .
𝑁 cos θ2 − cos θ1
𝐻= . 𝐼.
𝑙 2
Figure 121
Dans le cas où M est intérieur à la bobine θ1 = (𝜋 − 𝛼1 ), θ2 = 𝛼2 ,.
𝑁 cos 𝛼1 − cos α2
𝐻= . 𝐼.
𝑙 2
182
Figure 122
Si la bobine est infiniment longue 𝛼1 = 0, 𝛼2 = 0:
𝑁. 𝐼
𝐻=
𝑙
Cette formule justifie le nom d'ampère-tour par mètre donné à l'unité de
champ.
On montre que le champ est uniforme dans tout le volume intérieur à la
bobine.
14. Champ produit par une nappe de courant
Pour calculer le champ produit par un plan conducteur parcouru par un courant
de densité surfacique uniforme ⃗⃗⃗en
𝑗𝑠 un point M situéà la distance z du plan, on
découpe celui-ci en bandes élémentairesparallèles au vecteur ⃗⃗⃗.
𝑗𝑠
Le champ produit au point M par une telle bande de largeur dx placée au point
P à la distance 𝑥 du point 0, pied de la normale au plan passant par M est
𝑗𝑠 𝑑𝑠
𝑑𝐻 = (r distance du point M à la bande).
2𝜋𝑟
Pour une bande de largeur finie définie par les angles −𝜃et 𝜃 on a
183
𝑗𝑠
𝑑𝐻𝑥 = 𝜃𝐻 = 0
𝜋 𝑧
𝜋 𝑗
Si la largeur de la bande est infinie 𝜃 = et on a 𝐻𝑥 = 𝑠 , 𝐻𝑧 = 0 ;
2 2
⃗⃗⃗⃗
𝑗𝑠
⃗⃗ =
vectoriellement 𝐻 𝑛⃗⃗.
2𝛬
CHAPITRE VIl
LE MAGNÉTISME
VII.1. DIPÔLE MAGNÉTIQUE
1. Aiguille aimantée
Nous avons vu qu'un petit circuit, c'est-à-dire un circuit dont les dimensions
sont faibles par rapport aux distances auxquelles on mesure les effets
électromagnétiques qu'il produit, se comporte comme un dipôle.
On entend par là que le champ qu'il crée et l'action qu'il subit s'il est placé dans
une région où existe un champ d'induction ont des expressions mathématiques
semblables à celles qui caractérisent un dipôle électrique.
Nous avons vu, en effet, que le champ d'excitation 𝐻 ⃗⃗ dérive d'un potentiel
1 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗1
U= m ⃗⃗⃗⃗. grad et que le travail élémentaire des forcesélectromagnétiques
4π r
appliquées à un petit circuit est 𝑑ζ = 𝑑(𝑚 ⃗⃗)
⃗⃗⃗. 𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗.
⃗⃗⃗ = 𝐼 ∬ 𝑑𝑠
avec𝑚
Dans chaque atome de matière, les électrons qui gravitent autour du noyau
constituent des circuits électriques auxquels correspondent des moments
magnétiques. Un petit volume de matière peut, dans certaines conditions,
constituer un petit dipôle dont le moment est la résultante des moments des
dipôles élémentaires. En fait ceci est réalisé dans les aiguilles aimantées
utilisées dans les boussoles.
2. Masses magnétiques
L'analogie entre le dipôle magnétique et le dipôle électrique peut être
poursuivie et on peut considérer le dipôle comme constitué par deux masses
magnétiques −𝑚 et +𝑚 placées en deux points A et B tels que 𝑚 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗.
⃗⃗⃗ = 𝑚𝐴𝐵
De nombreuses expériences viennent à l'appui de ce fait. On remarque que
deux aiguilles aimantées exercent l'une sur l'autre des actions dont les points
d'application se localisent vers les extrémités. Celles-ci pourraient par
conséquent être le siège des masses magnétiques.
185
Une aiguille aimantée mobile autour d'un axe s'oriente dans le champ
magnétique terrestre. Si on dispose parallèlement un conducteur l'aiguille
dévie lorsque le conducteur est parcouru par un courant (expérience Oersted).
Toutes les expériences s'expliquent à partir d'actions sur des dipôles
magnétiques. Les masses magnétiques elles-mêmes n'ont pas de réalité
physique comme le prouve l'expérience de l'aimant brisé. Si on cherche à isoler
l'une d'elle en brisant celui-ci, chacun des deux morceaux devient une aiguille
aimantée possédant à ses deux extrémités des masses magnétiques opposées.
3. Loi de Coulomb
Au XVIIIe siècle, Coulomb avait, à l'aide de sa balance de torsion, mesuré les
forces magnétiques et dégagé une loi semblable à celle de l'électrostatique.
Il avait émis les hypothèses suivantes :
1°) Il existe deux espèces de masses: positive et négative.
2°) L'apparition dans une région de magnétisme positif s'accompagne de
l'apparition dans une autre région de magnétisme négatif en quantité égale
en valeur absolue (la masse magnétique d'un corps d'un seul tenant est
nulle).
3°) Dans le vide, les masses magnétiques se repoussent ou s'attirent selon
𝑚𝑚′
qu'elles sont de même signe ou de signe contraire suivant la loi 𝐹 = 𝑘 2 , le
𝑟
coefficient k dépendant du système d'unités choisi.
4°) Les masses magnétiques sont immobiles, une fois apparues sur les corps,
elles ne peuvent s'y déplacer.
Précisons maintenant le coefficient 𝑘 qui se trouve dans la loi de Coulomb.
1 𝑞𝑞′ 𝑟⃗
En comparant avec les expressions trouvées en électrostatique𝐹⃗ = . .
4𝜋𝜀0 𝑟2 𝑟
1 1
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (
et 𝐸⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑚 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ), on voit quela loi de Coulomb doit s'écrire :
⃗⃗⃗. 𝑔𝑟𝑎𝑑
4𝜋𝜀0 𝑟
𝜇0 𝑚𝑚′ 𝑟⃗
𝐹⃗ = . . .
4𝜋 𝑟 2 𝑟
186
Le travail de la force qui s'exerce sur une masse magnétique m que l'on déplace
dans le vide d'un point où l'induction magnétique est 𝐵 ⃗⃗1 à un point où
l'induction magnétique est 𝐵 ⃗⃗2 est
𝐵
⃗⃗⃗⃗ = 𝑚𝜇0 ∫ 𝐻
⃗⃗𝑑𝑙
𝜁 = ∫𝐵 1 𝑚𝐵 ⃗⃗⃗⃗ = 𝑚𝜇0 (𝑉1 − 𝑉2 ). L'énergie d'une masse m,
⃗⃗ 𝑑𝑙
2
c'est-à-dire le travail nécessaire pour l'amener d'un point où l'inductionest
⃗⃗ et le potentiel 𝑉 est 𝑊 = 𝑚𝜇0 .
nulle en un point où l'induction est 𝐵
5. Théorème de Gauss
L'induction magnétique produite par une masse magnétique a la même
expression que le champ électrostatique produit par une charge électrique.
On démontre de la même façon pour le magnétisme le théorème de Gauss :
Si S est une surface fermée contenant à son intérieur les masses magnétiques
∑ 𝑚, on a ∬ 𝐻 ⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = ∑ 𝑚 et:
⃗⃗⃗⃗⃗ 𝜇0 ∑ 𝑚
⃗⃗𝑑𝑠
𝛷=∬ 𝐵
𝑆
Cette formule est valable s'il existe également des courants car le flux à travers
une surface fermée de l'induction qu'ils produisent est nul.
6. Champ produit par un dipôle magnétique
Nous rappelons pour mémoire l'expression du champ produit par un dipôle.
187
1 1
On a 𝐻 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉
⃗⃗ = 𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗ avec 𝑉 = 𝑚 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ .
⃗⃗⃗. 𝑔𝑟𝑎𝑑
4𝜋 𝑟
Figure
Les formules précédentes montrent que le champ à une distance 𝑟constante
1 2𝑚
d'un aimant passe par un maximum 𝐻1 = . pour 𝜃 = 0 et par un minimum
4𝜋 𝑟3
1 𝑚 𝜋
𝐻2 = . pour𝜃 = Les positions 𝐺1 et 𝐺2 correspondantes sont appelées
4𝜋 𝑟3 2
première et deuxième positions de Gauss.
𝐻1
Le fait que = 2 est une conséquence de la loi de Coulomb et implique cette
𝐻2
loi. C'est également une conséquence des hypothèses de l'électromagnétisme.
Gauss l'a vérifié en 1840 avec une précision de 1/1 000.
Figure 124
7. Energie d'un dipôle - Forces exercées sur un dipôle
𝐴𝐵⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
L'énergie d'un dipôle est𝑚𝜇0 (𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 ) = 𝑚𝜇0 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉
ou
188
𝑊 = −𝑚 ⃗⃗
⃗⃗⃗. 𝐵
Le raisonnement fait pour le dipôle électrique -m reste valable pour le dipôle
magnétique. Placé dans ^ un champ un dipôle est soumis à la force
Figure 125
et au couple 𝛤⃗ = 𝑚 ⃗⃗ou 𝛤⃗ = 𝜇0 𝑚
⃗⃗⃗𝛬 𝐵 ⃗⃗.
⃗⃗⃗𝛬 𝐵
Dans un champ uniforme seul le couple existe. On utilise constamment des
aiguilles aimantées appelées boussoles pour révéler la présence d'un champ
magnétique et connaître sa direction. En particulier le compas magnétique
indique la direction du champ magnétique terrestre et permet de connaître la
direction du nord.
Soit 𝑢
⃗⃗ un vecteur unitaire fixe quelconque
𝜇0 𝑢 ⃗⃗⃗⃗
⃗⃗𝐼𝑑𝑙 𝜇0 𝑢
⃗⃗𝐼
⃗⃗𝐴⃗ =
𝑢 ∫ = ⃗⃗⃗⃗⃗
∬ 𝑟𝑜𝑡 ( ) 𝑑𝑠
4𝜋 𝑟 4𝜋 𝑟
𝜇0 𝐼 𝐼
= ∬ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝑢 . 𝑑𝑠 ⃗⃗⃗⃗⃗ + 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗. 𝑑𝑠
4𝜋 𝑟 𝑟 𝛬
𝜇0 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1
𝐴⃗ = 𝑚
⃗⃗⃗ 𝛬 𝑔𝑟𝑎𝑑 .
4𝜋 2
VII.2. ÉTUDE DES MILIEUX AIMANTÉS
1. Intensité d'aimantation
Les molécules d'un corps aimanté constituent des petits dipôles magnétiques. Il
en résulte qu'un élément de volume 𝑑𝜏 contenant un grand nombre de
molécules est un dipôle dont le moment magnétique 𝑑𝑚 ⃗⃗⃗est proportionnel au
nombre de molécules, donc à l'élément de volume 𝑑𝜏
𝑑𝑚 ⃗⃗𝑑𝜏
⃗⃗⃗ = 𝔍
⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑚
⃗⃗ =
Le vecteur 𝔍 est appelé vecteur intensité d'aimantation.
𝑑𝜏
ou
Figure 126
vecteur 𝐵⃗⃗ = 𝜇0 (𝐻
⃗⃗ + 𝔍⃗⃗)(𝔍
⃗⃗ est en fait 𝑀
⃗⃗⃗) appelé inductionmagnétique (vecteur
de magnétisation). Cette définition concorde avec la définition de l'induction
⃗⃗ = 𝜇0 𝐻
dans le vide 𝐵 ⃗⃗ puisqu'alors 𝔍⃗⃗ = 0.
𝑑𝑖𝑣𝐵 ⃗⃗ = 0
{ dans un milieu continu et
⃗⃗ = 𝑗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐻
𝑟𝑜𝑡
⃗⃗𝑇 − 𝐵
𝐵 ⃗⃗𝛬 𝑛⃗⃗) 𝑛⃗⃗.
⃗⃗𝑇 = 𝜇0 (𝑗⃗⃗⃗𝑠 + 𝔍
2 1 𝛬
On voit que l'expression 𝐵⃗⃗𝑇 − 𝐵
⃗⃗𝑇 diffère de ce qu'elle serait dans le vide par
2 1
l'adjonction à la densité de courant superficiel 𝑗⃗⃗⃗𝑠 de la densité de courant
⃗⃗ 𝛬𝑛⃗⃗. On peut donc, pour calculer l'induction magnétique raisonner
fictif𝔍
comme si on était dans le vide à conditiond'introduire des courants fictifs de
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
densité volumique 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗ 𝛬𝑛⃗⃗.
𝔍et de densité surfacique 𝔍
VII.3.AIMANTATION INDUITE
1. Propriétés magnétiques de la matière
Un corps magnétique placé dans un champ magnétique acquiert les propriétés
d'un aimant (magnétisation) ; un élément de volume 𝑑𝜏 a un moment
magnétique 𝑑𝑚 ⃗⃗𝑑𝜏. Pour la presque totalité des corps, l'aimantation est
⃗⃗⃗ = 𝔍
très faible et proportionnelle au champ magnétique :
⃗⃗ = 𝑥𝐻
𝔍 ⃗⃗(𝑀
⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑡 = 𝑥𝐻
⃗⃗ )
Pour les corps dits ferromagnétiques, à la fois peu nombreux et d'une immense
importance, l'aimantation varie suivant une loi compliquée, prenant des
valeurs très grandes pour de faibles valeurs du champ et tendant vers une
limite pour les grandes valeurs de celui-ci.
Nous ferons une étude spéciale des corps ferromagnétiques. Ce qui suit leur
est applicable à condition de ne plus considérer 𝑥 comme une constante mais
comme une fonction du champ.
2. Diamagnétisme et paramagnétisme
Le coefficient de proportionnalité x entre l'aimantation et le champ est appelé
susceptibilité magnétique du milieu.
Pour la plupart des corps ce coefficient est négatif ; ces corps sont dits
diamagnétiques. L'aimantation est dirigée en sens inverse du champ.
Pour quelques corps peu nombreux, 𝑥 est positif, ces corps sont dits
paramagnétiques.
194
Figure 127
195
VII.4. FERROMAGNÉTISME
1. Corps ferromagnétiques
Le phénomène d'aimantation induite est pour un certain nombre de
substances, dites ferromagnétiques, considérablement plus intense que pour
les autres substances magnétiques. Pour le même champ inducteur, l'intensité
d'aimantation peut être un million de fois plus grande.
Les corps ferromagnétiques les plus connus sont les métaux de la famille du fer
(fer, nickel, cobalt) et les alliages qui contiennent un ou plusieurs de ces corps.
Certains cristaux tels que la magnétite (𝐹𝑒3 04 ) appartenant au système
cubique sont aussi ferromagnétiques. De plus certains alliages ternaires de
métaux non magnétiques sont ferromagnétiques (alliage : 61,5% de Cu, 23,5%
Mn, 15% Al).
2. Champ démagnétisant
Dans le phénomène d'aimantation induite, le champ magnétique qui produit
l'aimantation est le champ total auquel le volume de matière est soumis, c'est-
à-dire la somme du champ extérieur et du champ produit par la matière
aimantée elle-même.
Pour les corps dia et paramagnétiques, l'aimantation est- toujours très faible et
le champ produit par la matière toujours négligeable devant le champ
197
extérieur. Il n'en est plus de même pour les corps ferromagnétiques. Il faut,
pour ces corps, dans les formules précédemment établies, tenir compte, dans
l'expression de H, de l'influence du corps magnétique lui-même.
Nous avons vu que l'étude de l'aimantation dans les corps peut être faite en
considérant qu'il apparaît sur leur surface du magnétismeavec une densité 𝔍𝑁 .
Ce magnétisme crée à l'intérieur du corps un champ 𝐻 ⃗⃗𝑑 de direction opposée
au vecteur aimantation 𝔍⃗⃗, quia le sens du champ total.
Figure 128
⃗⃗𝑑 est par suite opposé au champ extérieur, on l'appellele champ
Le champ 𝐻
démagnétisant.
Nous nous proposons d'étudier l'effet du champ démagnétisantdans deux cas
simples : celui d'un barreau long et celui d'un disqueplat. Nous verrons ensuite
ce qui se passe pour un aimant de formequelconque.
⃗⃗ = 𝜇0 (𝐻
Nous avons vu que 𝐵 ⃗⃗) = 𝜇𝐻
⃗⃗ + 𝔍 ⃗⃗ ou
𝜇
⃗⃗ = (
𝔍 ⃗⃗ = (𝜇𝑟 − 1)𝐻
− 1) 𝐻 ⃗⃗
𝜇0
Pour les corps ferromagnétiques 𝜇𝑟 est très grand devant 1 et on peut écrire
⃗⃗ = 𝜇𝑟 𝐻
𝔍 ⃗⃗.
Figure 129
⃗⃗𝑑 , dirigé en sens
Au centre du barreau de longueur 𝑙, le champ démagnétisant 𝐻
⃗⃗0 sensiblement pour intensité:
inverse de 𝐻
198
2𝔍𝑆
Le champ total s'écrit 𝐻 = 𝐻0 + 𝐻0 = 𝐻0 − , mais 𝕵 dépend du champ total
𝜋𝑙 2
par la relation 𝔍 = 𝜇𝑟 𝐻.
En remplaçant, on en déduit la relation suivante entre le champtotal H et le
𝐻0
champ extérieur 𝐻0 = 𝐻 = 2𝜇𝑟 𝑆 ou en introduisantle diamètre d du barreau
1+
𝜋𝑙2
cylindrique:
𝐻0
𝐻=
𝜇𝑟 𝑑 2
1+ ( )
2 𝑙
𝑑 𝜇𝑟 𝑑 2
Si le barreau est long, est petit et
𝑙
( ) peut
2 𝑙
être petit devant
Figure 130
Le champ total est très faible. Le champ démagnétisant et le champ extérieur
se compensent presque totalement. L'aimantation est donnée en fonction du
champ extérieur par
⃗⃗ = 𝜇𝑟 𝐻
𝔍 ⃗⃗ 𝑜𝑢 ⃗𝔍⃗ = ⃗H
⃗⃗0 .
Figure 131
3. Courbe de première aimantation
Un matériau magnétique placé dans un champ s'aimante. Il est possible de
relever la courbe représentative de l'induction ou de l'intensité d'aimantation
en fonction du champ ; nous verrons par la suite la méthode employée
(chapitre VIII). On trace également la courbe de la perméabilité relative 𝜇𝑟 en
fonction du champ ou de l'induction.
𝐵
On a évidemment 𝜇𝑟 = 𝑒𝑡 𝐵 = 𝜇0 (𝐻 + 𝔍).
𝜇0 𝐻
200
Figure 132
Lorsqu'on soumet un échantillon magnétique vierge à un champ croissant, la
courbe de l'induction magnétique (courbe de première aimantation) qui, à une
échelle près [𝐵 = 𝜇0 (𝐻 + 𝔍) ≠ 𝜇0 𝔍] diffère très peu de la courbe de l'intensité
d'aimantation en fonction du champ, présente trois régions principales. Dans la
première qui correspond aux champs faibles (quelques At/m) l'induction
augmente assez rapidement avec le champ: la perméabilité relative
(perméabilité initiale) y est de l'ordre de 300 pour le fer, de l'ordre de 40 pour
les aciers durs, de l'ordre de 8000 pour des alliages de fer et de nickel
(permalloy). Dans la deuxième, qui correspond aux champs moyens (jusqu'à
quelques centaines d'At/m) l'induction augmente très rapidement de sorte que
la perméabilité relative passe par un maximum plus ou moins grand suivant les
matériaux et qui est de l'ordre de 8 à 9 000 pour le fer et de 70 à 80 000 pour
des alliages fer-nickel. Enfin, dans la troisième région, pour un champ de l'ordre
de quelques milliers d'At/m, l'intensité d'aimantation tend vers une limite dite
aimantation de saturation, la perméabilité tend vers 1. L'expression 𝜇0 𝔍 = 𝐵 −
𝜇0 𝐻 est alors de l'ordre de 1,1 tesla pour les ferro-nickels, de l'ordre de 1,5
tesla pour le fer pur, 1,6 tesla pour les aciers au silicium, 2,2 teslas pour
certains ferro-cobalts.
201
Figure 133
La forme de la courbe d'aimantation d'un matériau magnétique dépend
beaucoup de la composition de l'alliage et du traitement thermique ou
mécanique qu'on lui a fait subir. Des recherches systématiques effectuées dans
les laboratoires de métallurgie ont permis d'obtenir à peu près toutes les
formes de courbes de première aimantation entre l'origine et 1 a saturation.
Par exemple, le permalloy (78% 𝑁𝑖, 17% 𝐹𝑒, 5% 𝑀𝑜 + 𝑀𝑛) et le mumétal
(76% Ni, 17% Fe, 5% Cu, 2% Cr ou Mn) ont une perméabilité relative initiale de
8000 à 15000, une perméabilité relative maximum de 80000 à 100000;
l'hypernik a une perméabilité relative initiale de 100 000 et une perméabilité
relative maximum de 150 000. Ces alliages sont saturés dès que le champ
inducteur atteint quelques dizaines d'ampères-tours par mètre (il suffit du
champ terrestre pour saturer le permalloy); leur intérêt se trouve donc surtout
dans la technique des courants faibles. D'autres alliages comme le perminvar
(30% Fe, 45% Ni, 25% Co), après des traitements thermiques appropriés,
possèdent une perméabilité relative constante de l'ordre de plusieurs
centaines jusqu'à des champs de l'ordre de quelques centaines d'ampères-
tours par mètre.
Nous indiquons ci-dessus quelques courbes de première aimantation.
202
4. Hystérésis
Lorsque, après avoir soumis un matériau magnétique à un champ croissant,
onfait décroître celui-ci, l'aimantation et l'induction ne repassent pas par les
mêmes valeurs. Si on fait osciller le champ inducteur entre deux valeurs
opposées, la courbe de l'aimantation ou de l'induction en fonction du champ se
fixe sur un cycle dont la forme dépend seulement des valeurs extrêmes du
champ.
Le phénomène est appelé hystérésis magnétique et le cycle obtenu cycle
d'hystérésis. Les points extrêmes 𝑃 et 𝑃′ du cycle sont sur la courbe de
première aimantation. Quand le champ magnétique est suffisant pour
approcher de la saturation, les extrémités du cycle s'effilent en droites
parallèles à l'axe des champs.
Figure 134
Lorsqu'on fait décroître le champ de sa valeur maximum jusqu'à zéro, le corps
ferromagnétique conserve une aimantation rémanente 𝐵𝑟 . Si on veut faire
disparaître toute aimantation, il faut appliquer un champ de sens inverse, dit
champ coercitif, −𝐻𝐶 .
Les cycles d'hystérésis des divers matériaux magnétiques affectent les
proportions relatives très différentes suivant les substances. Ils peuvent être
modifiés par des traitements thermiques et magnétiques.
Le fer pur et le permalloy ont un cycle très réduit et un champ coercitif très
faible (2,8 At/m). Pour l'acier doux, le cycle est bien moins étroit (champ
coercitif de l'ordre de 30 At/m); il est très étalé pour l'acier trempé (champ
coercitif de l'ordre de 4 000 At/m). D'une façon générale, le carbone, à la dose
203
Après avoir éloigné à l'infini la particule, retournons-la bout pour bout. Aucun
travail n'est fourni puisque le champ magnétique est nul. Ramenons la particule
à sa position initiale, puis reportons-la à l'infini, retournons-la bout pour bout
une deuxième fois et revenons à notre position initiale. Le point figuratif de
l'état de la particule a décrit un cycle d'hystérésis. Le travail des forces
magnétiques, somme des travaux correspondant aux divers déplacements
précédents, est
𝑑𝜁 = 𝑑𝜏 ∫ 𝜇0 𝔍𝑑𝐻 .
204
La deuxième intégrale est nulle pour un cycle fermé et l'énergie dépensée par
unité de volume lorsqu'on décrit un cycle d'hystérésis s'écrit 𝑊 = ∫ 𝐵𝑑𝐻.
Steinmetz a établi empiriquement une formule donnant l'aire du cycle
d'hystérésis. L'énergie dépensée par unité de volume lorsqu'on décrit un cycle
1,6
est représentée par 𝑊 = ᶇ𝐵𝑀 où 𝐵𝑀 est l'induction maximum correspondant
aux extrémités du cycle et ᶇ un coefficient dépendant du métal. Pour les tôles
actuelles au silicium,- la formule de Steinmetz s'écrirait plutôt, lorsqu'on est
2
loin de la saturation 𝑊 = ᶇ𝐵𝑀 .
1,6
Le coefficient ᶇ de la formule 𝑊 = ᶇ𝐵𝑀 , dans laquelle W est en watts par 𝑚3
de matière et B en teslas a pour les principaux matériaux les valeurs suivantes:
250 à 500 pour le fer doux, 80 pour le fer électrolytique, 27,5 pour les tôles au
silicium (3 à 4%), 3750 pour l'acier à 1% de carbone, 8 500 pour l'acier trempé.
La puissance dépensée dans le volume v de matière placée dans un champ
alternatif d'induction maximum BM et de fréquence 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑃 = ᶇ. 𝐵1,6 . 𝑣. 𝑓.
Appliquons à titre d'exemple cette formule à 1 kg de tôles aux siliciums placés
dans un champ d'induction maximum de 1 tesla et de fréquence 50 Hz.
205
Figure 136
7. Technologie des matériaux magnétiques
Depuis une cinquantaine d'années, de grands progrès ont été faits en
métallurgie pour produire une gamme très complète de matériaux
magnétiques.
a) Fer : Le fer très pur a une grande perméabilité mais il est magnétiquement
très fragile et il faut lui faire subir un recuit absolument parfait. On a pu obtenir
en laboratoire des fers ayant une perméabilité relative initiale de 6000 et une
perméabilité relative maximum de 10−6 avec des pertes par hystérésis
s'abaissant à 2.10−6 watt par cycle.
Industriellement, les fers les plus purs sont le fer Armco (0,009% C - 0,004% Si -
0,025% S), le fer de Suède moins pur que le précédent, l'acier extra-doux (<0,12
% C, 0,05% Si, <0,5 % Mn) dont la perméabilité initiale est de 300 et la
perméabilité maximum de 10 000.
b) Aciers au silicium : L'adjonction de silicium dans les aciers diminue
notablement les pertes par hystérésis. L'induction maximale de saturation
diminue en revanche de 10% (s'abaissant de 2,23 T à 2,03 T pour 3% de
silicium). La résistivité est trois fois plus grande que dans les aciers extra-doux
ordinaires, ce qui, toutes choses égales d'ailleurs, divise par trois les pertes par
courants de Foucault.
206
Figure 137
Classe II − Alliages à proportion de nickel comprise entre 45 et 55 %.
Les alliages de cette classe ont une perméabilité relative plus forte que ceux de
la classe 𝐼 (𝜇𝑖 = 2000 à 3 000 et 𝜇𝑚𝑎𝑥 atteignant 40 000). L'induction à la
saturation est plus élevée (de l'ordre de 1,6 T). La résistivité est plus faible, ce
qui augmente les pertes par courants de Foucault. Les pertes hystérétiques
sont plus basses.
Classe III − Alliages à 80% de nickel.
Parmi les alliages de cette classe nous citerons :
✓ Le Mumétal à 5% de cuivre qui a une perméabilité initiale relative de 12
000 à 20 000, une perméabilité relative maximum de 70 000 à 130 000 et
une induction à la saturation de 0,9 ;
✓ Le Mumétal au molybdène, qui permet d'obtenir des perméabilités
initiales relatives allant de 20 000 à 40 000 ;
Ces alliages sont utilisés dans les transformateurs aux fréquences musicales
(très large bande passante), dans les blindages, les têtes de lecture de
magnétophone, etc...
d) Ferrites : Les ferrites sont des spinelles de formule Fe203, OM où M est un
métal divalent tel que Cu, Ni, Co, Mn, Cs, Zn. Ces corps magnétiques sont
208
isolants. Ils sont intéressants car ils n'ont pas de pertes par courants de
Foucault dans les champs variables. Il existe une grande variété de ferrites.
Certains, comme le ferrite mixte de Ni—Zn, sont des substances douces avec
une perméabilité relative initiale de l'ordre de 2000. D'autres, comme le ferrite
de cobalt, sont des substances qui peuvent être utilisées dans la fabrication des
aimants permanents. Pour préparer les ferrites, on utilise en général un
procédé de frittage analogue à ceux utilisés en céramique. Les oxydes
métalliques composants sont mélangés, broyés, souvent soumis à un frittage
préalable, puis à nouveau broyés, comprimés suivant la forme recherchée avec
les liants convenables et portés finalement à haute température dans une
atmosphère convenable qui détermine le degré d'oxydation.
VII.5. AIMANTS PERMANENTS
1. Utilisation des aimants permanents
Les aimants permanents sont utilisés principalement :
✓ Dans les appareils de mesure : galvanomètres à cadre mobile compteurs
d'énergie (voir plus loin : courants de Foucault), compteurs de vitesse
d'automobiles et d'avions... ;
✓ Dans les hauts-parleurs, les microphones, les têtes de pick-up. *
✓ Dans les petites machines électriques : dynamos tachymétriques,
moteurs à aimant permanent, petits alternateurs pour l'éclairage des
bicyclettes, moteurs synchrones pour horloges électriques ;
✓ Dans les électro-aimants polarisés : relais télégraphiques, relais pour
servomécanismes... ;
✓ Dans certains tubes électroniques pour hyperfréquences : magnétrons
utilisés dans les radars... ;
✓ Dans les boussoles et compas utilisés pour la navigation aérienne et
maritime.
forme de cylindres qu’on intercale dans les droits magnétiques dont la majeure
partie est constituée par du fer doux.
Figure 138
Le champ à l'intérieur de l'aimant de longueur 𝐿 et de section S est
pratiquement constant. Nous appellerons 𝐻 sa valeur moyenne et nous
désignerons par 𝜇 la perméabilité. .
La partie en fer doux est caractérisée par ses dimensions 𝐿′ et 𝑆′, le champ 𝐻′
et la perméabilité 𝜇′. L'entrefer a une longueur 𝑙, une section s et le champ
pratiquement uniforme a une valeur h.
Le champ magnétique dérivant d'un potentiel, on a
ℎ𝑙 + 𝐻′𝐿′ + 𝐻𝐿 = 0 .
La conservation du flux d'induction s'exprime par:
𝜇0 ℎ𝑠 = 𝜇′ 𝐻′ 𝑆 ′ = 𝜇𝐻𝑆
Dans la pratique, la perméabilité relative de l'aimant est de l'ordre de 25 à 100
tandis que celle du fer doux dépasse généralement 5000 pour les inductions
mises en jeu. Les sections 𝑆 et 𝑆′ étant très voisines (souvent 𝑆′ = 𝑆) le champ
dans le fer est beaucoup plus faible que le champ dans l'aimant. Comme L et
L'sont du même ordre de grandeur, on peut, dans l'expression du travail du
champ, en première approximation} négliger le terme correspondant au fer
doux. On a
ℎ𝑙 = −𝐻𝐿
{
𝜇0 ℎ𝑠 = 𝐵𝑆
On en déduit
𝐵 𝐿 𝑠
= −𝜇0 .
{ 𝐻 𝑙 𝑆
𝑣 où𝑣 et 𝑉 sont les volumes de l'entrefer et de l'aimant
𝐵𝐻 = −𝜇0 ℎ2
𝑉
211
Figure 139
Or, si on doit obtenir un champ ℎ donné dans un entrefer de volume 𝑣 imposé,
𝑣
la relation 𝐵𝐻 = −𝜇0 ℎ2 montre que V est inversement
𝑉
Figure 140
4. Droite de recul
Nous avons déterminé le champ et l'induction qui existent dans un aimant
permanent en prenant le point de rencontre de l'arc de démagnétisation de la
𝐿 𝑠
courbe B(H) avec la droite 𝐵 = −𝜇0 . 𝐻.
𝑙 𝑆
Figure 145
215
𝐵2 𝑆
𝐹=
2𝜇0
Dans cette expression, S est la surface de contact de l'aimantation et du fer
doux exprimée en 𝑚2 , B l'induction exprimée en teslas et F la force exprimée
en newtons.
VII.6. LE CIRCUIT MAGNÉTIQUE
1. Généralités
La détermination de l'induction magnétique, au voisinage de courants connus
et en présence de corps ferromagnétiques de forme quelconque est un
problème très difficile que l'on ne sait pas résoudre en général par les
méthodes analytiques. Dans la pratique, heureusement, les formes que l'on
donne aux corps ferromagnétiques sont telles qu'il est possible d'établir une
théorie qui constitue une approximation commode et le plus souvent
suffisante.
Les pièces en matériaux ferromagnétiques que l'on utilise en électrotechnique
sont généralement assemblées pour constituer des anneaux, ou circuits
magnétiques, sur lesquels on enroule des bobinages parcourus par des
courants.
2. Analogie entre le circuit magnétique et le circuit électrique
⃗⃗ = 0,
Raisonnons sur l'anneau représenté sur la figure ci-dessous. Comme div 𝐵
les lignes d'induction sont des courbes fermées. Nous admettrons, et c'est en
216
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
∑ 𝑛𝐼 = ∫ 𝐻 𝑑𝑙 .
𝐶
Si nous considérons un tube d'induction élémentaire s'appuyant sur un
élément ds, le flux qui le traverse reste constant le long du tube:
ou
1 𝐵0
𝐻 = 𝑑𝛷 = 𝑑𝑠
𝜇𝑑𝑠 𝜇
𝑑𝑠0
𝑑𝑙 𝑑𝑙
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
L'expression ∑ 𝑛 𝐼 = ∫ 𝐻 𝑑𝑙 dl devient ∑ 𝑛 𝐼 = 𝐵0 ∫ 𝑑𝑠 . L’intégrale ∫ 𝑑𝑠 n'est
𝜇 𝜇
𝑑𝑠0 𝑑𝑠0
et
𝑑𝑠0
𝛷 = ∑𝑛 𝐼 = ∬ 𝑑𝑙
∫ 𝑑𝑠
𝜇
𝑑𝑠0
1 𝑑𝑠0
En posant = ∬𝑆 𝑑𝑙
ℜ ∫ 𝑑𝑠
𝜇
𝑑𝑠0
∑𝑛 𝐼
𝛷=
ℜ
Le calcul que nous avons fait a été conduit exactement comme celui qui donne
la résistance d'un conducteur étendu. Par analogie on appelle ℜ réluctance du
circuit magnétique.
217
Il est facile de voir que la réluctance d'éléments en série est la somme des
réluctances de ces éléments.
L'analogie entre circuit magnétique et circuit électrique, développée dans le cas
d'une maille, se généralise à un nombre quelconque de mailles. Prenons par
exemple le cas de la figure ci-après. Le flux étant conservatif, on a 𝛷 = 𝛷1 +
𝛷2 , de la même façon qu'à un noeud on a 𝐼 = 𝐼1 + 𝐼2 .
𝑑𝑠0
Si 𝕽 est la reluctance de la partie AB du circuit (ℜ = ∬𝑆 1 )et si ℜ1 et ℜ2
∫𝐴𝐵 𝑑𝑙
𝜇
𝑑𝑠
sont les réluctances des branches où existent les flux 𝛷1 et𝛷2 on a:
on en déduit
218
Figure 148
On est amené à introduire la réluctance >2 équivalente aux réluctances en
parallèle ℜ1 et ℜ2 de la même façon que lorsqu'on définit la résistance
équivalente à deux résistances en parallèle.
1 1 1
En posant = + , on aℜ1 𝛷1 = ℜ′𝛷
ℜ′ ℜ1 ℜ2
et
∑ 𝑛 𝐼 = (ℜ + ℜ′)𝛷
Lorsqu'un entrefer est limité d'un côté par une pièce de section S et par une
pièce de section beaucoup plus large (sinon on considère l'entrefer comme un
cylindre de section égale à la moyenne des sections), on admet que la surface
d'aboutissement des lignes d'induction est la surface S bordée d'une bande de
largeur égale à la hauteur de l'entrefer.
Figure 150
220
Figure 149
221
𝑙
Autrement dit la reluctance d'un élément cylindrique est ℜ = .
𝜇𝑆
Les circuits magnétiques peuvent comporter des entrefers, c'est- à-dire des
espaces où il n'existe pas de matériaux magnétiques (air,
𝑙
cuivre...); la reluctance d'un tel élément est ℜ = ..
𝜇0 𝑆
Lorsqu'un entrefer est limité d'un côté par une pièce de section S et par une
pièce de section beaucoup plus large (sinon on considère l'entrefer comme un
cylindre de section égale à la moyenne des sections), on admet que la surface
d'aboutissement des lignes d'induction est la surface S bordée d'une bande de
largeur égale à la hauteur de l'entrefer.
222
Figure 150
La détermination des fuites magnétiques étant toujours délicate, on se
contente souvent, lorsque celles-ci sont faibles d'une évaluation globale
approchée en utilisant les coefficients d'Hopkinson. Prenons l'exemple de la
figure ci-dessus. Une partie seulement du flux produit par l'enroulement
traverse la pièce B. Pour obtenir un flux 𝛷 à travers cette pièce, il faut avoir à
travers l'enroulement un flux 𝑣 𝛷, 𝑣 étant un coefficient plus grand que 1,
appelé coefficient d'Hopkinson. On peut, en se reportant à des matériels déjà
étudiés et réalisés, avoir uneidée de ce coefficient que l'on admet indépendant
du flux <I>. Le flux v $ produit par l'enroulement se divise en deux, l'un
constitue le flux utile O, l'autre les fuites et vaut (𝑣 − 1)𝛷
223
Figure 151
6. Méthode graphique de détermination du flux
Le problème de la détermination du bobinage caractérisé par les ampères-
tours ni, nécessaire pour obtenir un flux donné dans une pièce donnée, est
assez facile à résoudre en utilisant, comme nous l'avons vu, les lois du circuit
magnétique. Si par contre on veut, connaissant les ampères-tours, trouver les
flux, le problème est beaucoup plus complexe. En effet, on ne peut déterminer
les reluctances que lorsqu'on connaît la perméabilité, c'est-à-dire au fond le
flux, inconnue du problème. On peut évidemment opérer par approximations
successives ou bien se donner différentes valeurs du flux, chercher les
ampères-tours correspondants et tracer la courbe du flux en fonction des
ampères-tours nécessaires pour le produire. Cette dernière méthode, longue si
on l'aborde par le calcul, peut être efficacement employée si on traite le
problème graphiquement.
Le long d'une ligne d'induction on a
𝐻1 𝑙1 + 𝐻2 𝑙2 + 𝐻3 𝑙3 + ⋯ + 𝐻𝑛 𝑙𝑛 + ⋯
Les quantités telles que 𝐻1 𝑙1 , 𝐻2 𝑙2 … 𝐻𝑛 𝑙𝑛 … sont des différences de potentiel
magnétique (différence de potentiel = travail du champ). On trace les courbes,
224
Figure 152
La partie A F D est caractérisée par les éléments 𝐼2 , 𝑆2 , 𝐻2 𝑒𝑡 𝛷2 .
La partie A B C D est caractérisée par les éléments 𝐼1 , 𝑆1 , 𝐻1 𝑒𝑡 𝛷1 entre A et B et
entre C et D par 𝑙1′ , 𝑆1′ , 𝐻1′ , 𝛷1 entre B et C.
226
Figure 154
227
VII.7. ELECTROAIMANTS
1. Généralités
Un électroaimant est un appareil qui utilise l'aimantation d'un noyau de fer
doux par un courant, circulant dans une bobine disposée sur ce noyau, pour
attirer une pièce de fer placée dans son voisinage.
Les électroaimants ont des applications nombreuses car ils permettent
d'effectuer à distance le déplacement de pièces ferromagnétiques. On utilise
pour le levage et la manutention, pour la manoeuvre des signaux de chemin de
fer, pour la manoeuvre des contacteurs destinés à ouvrir ou fermer à distance
des circuits parcourus par des courants importants, des électroaimants
robustes à grande force portante, dont la bobine est parcourue par un courant
important. On utilise pour ouvrir et fermer des circuits parcourus par des
courants faibles de petits électroaimants appelés relais. Ces appareils jouent un
rôle essentiel dans les matériels utilisés en télégraphie et en téléphonie
automatique. On les utilise sur les avions et dans les aéroports dans de
nombreux dispositifs. Nous allons insister dans ce qui suit sur ce type d'électro-
aimants.
2. Electroaimants nom polarisés
Un électroaimant est dit non polarisé lorsque son circuit magnétique ne
comporte aucun aimant permanent. On distingue le noyau sur lequel est placée
une bobine, la culasse destinée à fermer le circuit magnétique et l'armature,
pièce mobile qui est attirée par un noyau, lorsque la bobine est parcourue par
un courant. Dans son mouvement, l'armature ouvre ou ferme des contacts.
Figure 155
228
𝑆𝐵2
En confondant 𝜇0 𝕵 et B, on a bien la formule 𝐹 = . L'induction B peut
2𝜇0
être trouvée en appliquant la loi du circuit magnétique. Nous supposerons pour
simplifier que le noyau, la culasse et l'armature ont même section S et que
l'ensemble a une longueur 𝑙. Les lignes d'induction passent, dans l'entrefer, qui
est toujours petit, dans un cylindre de section S et de hauteur 𝑒.
Nous avons porté sur la même figure la force de rappel 𝐹′ due au ressort, force
qui varie linéairement avec 𝑒 (e caractérise la déformation).
229
Figure 156
L'entrefer peut varier entre 𝑒1 (butée de travail) et 𝑒2 (butée de repos). La force
qui maintient l'armature en position de repos en l'absence de courant est ̅̅̅̅̅̅𝑒2 𝐵2 .
Lorsqu'on établit celui-ci, l'armature se déplace sous l'action de la force 𝐵 ̅̅̅̅̅̅̅
2 𝐴2 .
En position de travail, l'armature est maintenue par la force ̅̅̅̅̅̅̅
𝐵1 𝐴1 . Elle revient
au repos lorsqu'on coupe le courant sous l'action de la force𝑒̅̅̅̅̅̅
1 𝐵1 .
Figure 157
La courbe est une parabole.
3. Électroaimants à armature polarisée
230
Les relais non polarisés ne sont pas sensibles. Ceci résulte du fait que, lorsque
l'intensité est très petite, la force, qui est proportionnelle à son carré, est
insignifiante. Les électroaimants polarisés, c'est-à-dire comportant un aimant
permanent dans leur circuit magnétique, sont par contre sensibles à des
courants très faibles, comme ceux utilisés en télégraphie.
La figure ci-après représente schématiquement un aimant à armature
polarisée.
L'armature en fer doux constitue le prolongement d'un aimant permanent: elle
est aimantée et a la polarité du pôle auquelelle est fixée; son aimantation reste
pratiquement constante et égale à 𝔍0 .
La circulation du courant dans les bobines crée sur les parties du noyau placées
en face de l'armature une aimantation 𝔍 proportionnelleau courant 𝐼. Le
𝔍
champ produit est 𝐻 = ± .
2
Figure 158
L'armature est attiréepar un noyau, repoussée par l'autre avec une force égale
𝜇0 𝔍𝔍0 𝑆
à proportionnelle au courant 𝐼. Les polarités des noyaux A et B
2
s'inversentavec le courant. Il en résulte que le relais est sensible au sens du
courant, l'armature se déplaçant d'un côté ou de l'autre. Ceci n'est pas le cas
des électroaimants non polarisés, dontl'armature est attirée quel quesoit le
sens du courant.
231
Figure 59
La comparaison des courbes d'attraction d'un électro- aimant non polarisé
(courbe 1) et d'un électroaimant polarisé (courbe 2) montre que pour les
intensités faibles ce dernier est plus sensible.
4. Électroaimants à noyau polarisé
Le noyau des électroaimants à noyau polarisé est formé par un aimant
permanent.
Lorsqu'il ne circule aucun courant dans la bobine placée sur lecircuit
𝐵2 𝑆
magnétique, l'armature est attirée par une force 𝐹 = , B étant l'induction
2𝜇0
produite dans l'entrefer par l'aimant permanent. Un ressort équilibre
généralement la force F.
Le passage d'un courant dans l'enroulement renforce ou diminue l'aimantation
𝑆𝐵.∆𝐵
du noyau, selon son sens, etmodifie la force de ∆𝐹 = . Il en résulte un
2𝜇0
mouvement de l'armature.
Nous avons vu, dans l'étude des aimants permanents, comment on détermine
l'induction dans l'entrefer lorsqu'il n'y a aucun bobinage sur le circuit
magnétique. On peut facilement généraliser les résultats obtenus.
Supposons pour simplifier la section du circuit magnétique constante. Il en
résulte que l'induction est constante dans tout le circuit (𝐵⃗⃗ est à flux
conservatif).
232
Figure 160
Soit 𝐻1 le champ dans l'aimant de longueur 𝑙1 , 𝐻2 le champ dans la culasse en
fer doux de longueur 𝑙2 et ℎ le champ dans l'entrefer de longueur 𝑒.
On a
𝜇0 𝑙2
Si l'entrefer est suffisant est négligeable devant 1 à cause de la grande
𝜇2 𝑒
𝜇2 𝑒 𝑛𝐼
valeur de la perméabilité 𝜇𝑟2 = et𝐻1 = − 𝐵+ .
𝜇0 𝜇0 𝑙1 𝑙1
𝑒𝐵 𝑛 𝐼
𝐻1 + ∆𝐻1 = − + .
𝑙1 𝜇0 𝑙1
𝑛𝐼
La variation d'induction est∆𝐵 = 𝜇𝑟0𝑣 ∆𝐻1 , ou ∆𝐵 = 𝜇𝑟0𝑣 .
𝑙1
𝜇𝑟0𝑣 𝑛 𝐼
La variation de force est∆𝐹 = 𝑆𝐵 . .
𝜇0 𝑙1
Figure 161
𝑆𝐵 𝜇𝑟0𝑣
Elle est proportionnelle au courant et peut être grande si est grand.
𝑙1 𝜇0
après que les propriétés des courants électriques aient été étudiées, il aurait pu
se faire qu'on ait cherché à expliquer le magnétisme à l'aide de
l'électromagnétisme. La théorie atomique conduit justement à ce genre
d'explications.
Dans un atome les électrons décrivent des orbites quasi circulaires autour du
noyau. On peut considérer que le mouvement de chaque électron constitue un
courant. Il en résulte que chaque orbite électronique constitue un dipôle, tant
au point de vue des actions subies, qu'au point de vue du champ créé.
Il est facile de connaître le moment du dipôle ainsi constitué. Un électron au
cours de sa rotation produit un courant égal à la quantité d'électricité qui
traverse un plan perpendiculaire à sa trajectoire. Si un électron fait 𝑣 tours par
seconde, 𝐼 = 𝑣 𝑒. Nous avons vu que le moment magnétique d'un circuit est
⃗⃗⃗ = 𝐼𝑆⃗; si 𝑟 est le rayon de l'orbite électronique supposée circulaire, le
𝑚
moment magnétique est perpendiculaire au plan de l'orbite et vaut
𝑚 = 𝑣 𝑒𝜋𝑟 2 .
En général, un atome comporte un grand nombre d'électrons. En composant
les moments magnétiques relatifs à chaque orbite électronique, on obtient le
moment magnétique de l'atome. Pour être complet, il faut également parler
des moments magnétiques créés par la rotation des électrons sur eux-mêmes
(moments de spins) qui se composent avec les moments orbitaux.
2. Diamagnétisme
Lorsqu'un atome se trouve placé dans un champ magnétique, les électrons en
mouvement sont soumis à des forces. Etudions la force qui s'exerce sur un
électron dont nous supposons la trajectoire perpendiculaire au champ.
−𝑒𝑟 𝜔 𝐵 −𝑒 𝐵
doitavoir 𝑑(𝑚𝜔2 𝑟) + 𝑑𝑓 = 0 ou 𝑑𝜔 = = . Le momentmagnétique
2𝑚 𝜔 𝑟 2𝑚
de la trajectoire qui était:
2
𝜔 𝑒 𝑟2
𝑚 = 𝑣 𝑒𝜋𝑟 =
2
𝑒𝑟 2 𝑒 2𝑟 2
a subi la variation ∆𝑚 = 𝑑𝜔 𝑜𝑢 ∆𝑚 = − 𝐵.
2 4𝑚
Figure 162
Etant donnée l'extrême petitesse des susceptibilités diamagnétiques,on peut
𝑒 2𝑟 2
remplacer B par 𝜇0 𝐻 et écrire ∆𝑚 = −𝜇0 . 𝐻..
4𝑚
Il est facile de voir que, quelle que soit la disposition du champ et de la vitesse
de l'électron, le moment magnétique est diminué.
Figure 163
Nous ajouterons qu'au phénomène de paramagnétisme il se superpose le
phénomène de diamagnétisme, mais ce dernier est, sauf cas exceptionnel,
négligeable devant le paramagnétisme.
4. Ferromagnétisme
La théorie que nous avons faite du paramagnétisme ne tient pas compte des
actions entre atomes voisins. Ces actions sont négligeables pour les gaz et on
peut admettre que, pour un certain nombre de substances solides, il existe une
238
sorte de compensation qui les neutralise. Par contre, dans les corps
ferromagnétiques (qui sont paramagnétiques) les actions entre atomes voisins
ne peuvent plus être négligées. Même en l'absence de champ extérieur, une
molécule quelconque est soumise à un couple qui tend à l'orienter
parallèlement aux molécules voisines.
On peut, pour cela, se baser sur un phénomène très simple présenté parles
cristaux de pyrrhotène (sulfure de fer) soumis à un champ parallèleà une
direction privilégiée de' ce cristal.
Figure 164
Dans un champ assez intense l'aimantation se fixe à une valeur de saturation
𝔍𝑀 . Quand on fait décroître le champ H jusqu'à zéro, 𝔍 ne change pas, ni
quand on change le sens du champ. Mais quand H atteint une certaine valeur
−𝐻𝐶 , brusquement l'aimantation se renverse et devient −𝔍𝑀 , valeur à
laquelleelle se fixe. Quand on fait croître à nouveau le champ, les mêmes
phénomènes se retrouvent en sens inverse et l'aimantation se renverse pour
une valeur +𝐻𝐶 du champ. Tout se passe comme si les aimants élémentaires
dans les cristaux ne pouvaient prendre que deux directions opposées parallèles
à𝐻⃗⃗ et se retournaient bout pour bout pour les valeurs −𝐻𝐶 et +𝐻𝐶 du champ.
Dans les corps ferromagnétiques de dimensions non très petites, les axes de
chacun des domaines élémentaires se trouvent répartis au hasard. Par suite,
quand le champ décroît, les renversements se font successivement. A chaque
renversement, l'aimantation totale du corps varie brusquement; la courbe
d'hystérésis se compose donc en fait d'une série de petits escaliers.
L'effet d'orientation brusque des petits domaines peut se mettre en évidence
par une expérience due à Barkhausen, schématisée sur la figure ci-dessous.
Une tige de nickel est placée à l'intérieur d'un bobinage relié à un haut-parleur
à travers un amplificateur. Une variation de l'induction dans l'espace intérieur à
la bobine se traduit par une f. e. m. induite qui provoque un bruit dans le haut-
parleur.
240
Figure 164
Si on approche de la tige de nickel, dépourvue d'aimantation initiale, un
barreau aimanté, on entend dans le haut-parleur une série de crépitements;
chacun d'eux correspond au déplacement brusque d'un domaine qui s'oriente
suivant la direction du champ magnétique. Si on éloigne alors l'aimant et si on
le rapproche une deuxième fois, aucun nouveau crépitement n'est observé,
l'orientation des domaines ayant subsisté entre temps. Au contraire, si la
deuxième expérience est exécutée avec l'aimant retourné bout pour bout,
l'orientation des domaines tend à se faire en sens inverse et les crépitements
réapparaissent. On a pu par enregistrement compter le nombre de
crépitements et calculer ainsi le volume moyen des domaines.
Figure 166
Supplément cours
Champ électromagnétique. Propriétés
L’étude des champs magnétiques créés par les courants a commencé dès que l’on a disposé de piles capables
de maintenir des courants stationnaires dans des circuits électriques. La prémière expérience décisive a été
réalisée par H.C. Oersted en 1819. Elle déclencha une période d’intense activité des physiciens de
l’époque ;Biot et Savart, sur une suggestion de Laplace, établissent l’expression du champ créé par un courant
filiforme et A.M. Ampère explicite complètement en 1825 cette nouvelle interaction en la reliant entre aimants
permanents.
241
De nombreuses applications industrielles s’appuient sur les propriétés du champ magnétique. Aussi l’étude des
champs magnétiques créés par des courants constitue-t-elle une partie importante de l’électrotechnique,
notamment depuis le développement des techniques de calcul rapide.
Champ électromagnétique
Définition
En électrostatique, on définit le champ électrostatique à partir de la force exercée sur une charge témoin de
valeur E= F/q. L’expérience montre cependant que l’interaction entre charges en mouvement ne peut se
réduire à une intercation électrostatique. Il convient donc de généraliser ce champ en analysant les forces qui
s’exercent sur les charges en mouvement.
Dans un référentiel galiléen, la force qui s’exerce sur une charge en mouvement peut être séparée en deux
parties l’une, indépendante de la vitesse, existe seule dans un référentiel où la particule chargée est
immobile,c’est une généralisation de la force électrostatique que l’on appelle la force électrique. L’autre,
dépendante de la vitesse de la particule et lui est orthogonale ; on l’appelle la force magnétique.
Ces constatations conduisent à la définition suivante « dans un référentiel galiléen, la force dite de Lorentz qui
s’exerce sur une charge q de vitesse v au point M, peut se mettre sous la forme
F= q(E+V X B)
Où E et B sont respectivement les champs électrique et magnétique en M. L’ensemble (E,B) forme le champ
électromagnétique en M.
Le champ électromagnétique (E,B) est une entité indivisible dont les parties électrique et magnétique
dépendent du référentiel d’analyse. Ainsi donc, deux observateurs qui se déplacent l’un par rapport à l’autre
n’attribuent pas la même valeur à la partie électrique de l’interaction.
Cependant, il est important de noter que même dans l’approximation newtonienne, les champs électrique et
magnétique sont liés et se transforment l’un en l’autre lorsqu’on change de référentiel d’observation, d’où
l’importance du concept global de champ électromagnétique.
(1) La partie magnétique de l’interaction magnétique F m= qv x B ne travaille pas puisque dT= Fm.vdt =
q(vxB).vdt= 0
Il en résulte que la force magnétique ne fournit pas d’énergie cinétique aux charges. Ainsi un champ
magnétique seul ne peut mettre en mouvement des charges initialement au repos.
(2) L’expresion Fm = qvxB qui permet de définir B fait intervenir un produit vectoriel B dépend d’une
convention d’orientation de l’espace. C’est donc un pseudo-vecteur ,cad qu’il se transforme en
l’opposé de son symétrique dans une opération de symétrie par rapport à un plan.
On peut vérifier expérimentalement ceci dans l’étude de mouvement d’un faisceau de particules.
Unités
E se mesure en V/m et B en Tesla (T). Le flux se mesure en weber (Wb).
Ordre de grandeur
Champ magnétique terrestre 0,5 x 10-4 T au sol à Paris
On produit aujourdh’hui 100 T (champ très intense) au laboratoire.
Interaction magnétique entre charges en mouvement
II.1 Force magnétique entre deux charges en mouvement
II.4 Exemples Champs magnétiques créés par des circuits filiformes
a) Champ magnétique créé par un segment rectiligne
b) Champ magnétique créé par un segment très long
242
IV.1 Définition
IV.2 Invariance de jauge
IV.3 Equation de Poisson en magnétostatique
IV.4 Potentiel vecteur créé par des courants stationnaires
a) Distributions volumiques de courants
b) Distributions surfaciques ou linéiques de courants
V. Equations de passage du champ ùagnétique d’un milieu à un autre
V.1 Continuité de la composante normale de B
V.2 Discontinuité de la composante tangentielle
Quelques exemples
• Solénoide à spires carrées
VI. Equations du champ électromagnétique en régime stationnaire.
VI.1 Relation de structure du champ électrique
VI.2 Equations locales et intégrales pour le champ (E,B)
II.
243
CHAPITRE VIII
LES COURANTS VARIABLES ET L'INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE
VIII.1. LOIS DU COURANT ÉLECTRIQUE EN RÉGIME VARIABLE
1. Généralités
Après avoir étudié l'électricité au repos, nous avons énoncé les lois de
l'électricité applicables aux courants constants. Peut-on étendre ces lois aux
courants variables ?
Au point de vue électrique, un élément de volume est caractérisé par deux
vecteurs: le champ qui définit les forces qui s'exercent sur les charges mobiles
et la densité de courant.
Dans un conducteur parcouru par un courant continu, le champ total qui
s'exerce sur les charges mobiles comprend: le champ électrostatique 𝐸⃗⃗𝑠 , le
champ de frottement 𝐸⃗⃗𝑓 et éventuellement le champ électromoteur⃗⃗⃗⃗ 𝐸𝑚 si on a
affaire à un générateur ou à un récepteur. Si le conducteur est parcouru par un
courant variable, il y a lieu de tenir compte d'un phénomène
nouveau:l'induction électromagnétique. Aux champs précédemment
énumérés, il y a à ajouter le champ d'induction 𝐸⃗⃗𝑖 . Autrement dit, aux forces
électromotrices des générateurs ou récepteurs, il faut ajouter des forces
électromotrices induites, que nous allons étudier au cours du présent chapitre.
244
La démonstration que nous avons faite de la loi d'Ohm reste valable lorsqu'on a
affaire à un courant variable, car on peut toujours négliger les forces d'inertie
des électrons mobiles, qui ont une masse très faible
est appelée effet de capacité. Cet effet apparaît aussi quand deux fils
conducteurs passent très près l'un de l'autre. Entre ces fils, le champ électrique
est très intense et, conformément au théorème de Coulomb, qui se généralise
aux régimes variables, la densité c est grande sur les surfaces en regard. Il en
𝜕𝜎
résulte en général une valeur importante de . S'il s'agit de phénomènes
𝜕𝑡
alternatifs, la densité 𝑗𝑁 du courantde capacité est, toutes choses égales
d'ailleurs, proportionnelle à la fréquence; c'est pourquoi, en pratique, l'effet de
capacité entre fils intervient peu aux fréquences des réseaux industriels de
distribution d'énergie et joue un rôle important aux fréquences élevées.
2. Extension des lois de Kirchhoff aux régimes variables
L'une des difficultés qui interviennent en régime variable est que le vecteur
densité de courant n'est plus à flux conservatif. Or l'application des lois de
Kirchhoff implique la conservation des courants. Nous allons voir à quelles
conditions on peut encore les appliquer en régime variable.
Examinons d'abord le cas simple, où, par suite de la forme du circuit (fils
éloignés l'un de l'autre) l'effet de capacité ne se manifeste que par la présence
d'un condensateur en série. Puisque le courant qui sort d'une armature est égal
au courant qui entre par l'autre, on peut encore considérer que, à l'exclusion
du condensateur, le vecteur densité de courant est à flux conservatif. Les lois
de Kirchhoff restent applicables, le condensateur apparaissant comme un
élément pour lequella tension 𝑢 à ses bornes est liée au courant par la relation
𝑑𝑢
: 𝑖=𝐶 (pour compter algébriquement la tension on considère le
𝑑𝑡
condensateur comme un récepteur).
Examinons maintenant le cas d'un circuit dans lequel se manifestent des effets
de capacité entre fils. Si ces effets sont localisés dans certaines régions, on peut
se ramener au cas précédent en symbolisant ces capacités parasites par des
condensateurs placés entre les fils. Les lignes de courant qui s'arrêtaient à la
surface des conducteurs sont maintenant supposées s'arrêter sur les armatures
246
𝐸⃗⃗𝑖 = 𝑣⃗ 𝛬 𝐵
⃗⃗
et on a ⃗⃗). ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑒 = (𝑣⃗ 𝛬 𝐵 𝑑𝑙 .
La f. e. m. induite dans un circuit C est
⃗⃗⃗⃗ .
⃗⃗). 𝑑𝑙
𝑒 = ∫ (𝑣⃗ 𝛬 𝐵
𝐶
Dans l'étude des machines électriques on rencontre très souvent le cas de
conducteurs rectilignes qui se déplacent dans un champ magnétique
d'induction. Le déplacement est en général normal au conducteur et la f.é.m.
induite dans celui-ci est
𝑒 = 𝐵𝑛 . 𝑙. 𝑣
(𝐵𝑛 est la composante de l'induction, normale au plan formé par le conducteur
et le vecteur vitesse).
Le sens de la f.é.m. est donné par la règle dite des trois doigts de la main
gauche (le pouce dans la direction du champ, l'index dans la direction du
déplacement, le médius dans la direction du courant que la f.é.m. ferait
⃗⃗ et
circuler). Cette règle traduit le fait que e est positifsi les vecteurs 𝑣⃗, 𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗forment un trièdre direct.
𝑑𝑙
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑂𝑀
En remplaçant 𝑣⃗ par , dans 𝑑𝑒 = (𝑣⃗𝛬 𝐵 ⃗⃗⃗⃗ dl, on a
⃗⃗)𝑑𝑙
𝑑𝑡
249
1
𝑑𝑒 = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝛬 ⃗⃗⃗⃗
(𝑑𝑂𝑀 𝑑𝑙)𝐵 ⃗⃗.
𝑑𝑡
On voit apparaître le flux 𝑑𝜑 coupé par l'élément de circuit et on obtient
finalement
𝑑𝜑
𝑑𝑒 = −
𝑑𝑡
Cette formule appliquée à un fil de longueur quelconque s'écrit
𝑑𝛷
𝑒=−
𝑑𝑡
La f.é.m. apparue dans l'ensemble du fil est exprimée en volts, le flux d O coupé
par celui-ci est exprimé en webers.
𝑑𝛷
Lorsqu'on a un circuit fermé on peut, dans l'expression𝑒 = − , considérer
𝑑𝑡
𝑑𝛷
que𝛷 représente le flux d'induction à travers le circuit et que est sa vitesse
𝑑𝑡
de variation.
Considérons, en effet deux positions du circuit à l'instant 𝑡(𝐶1 ) et à l’instant𝑡 +
𝑑𝑡(𝐶2 ). Orientons les normales 𝑛⃗⃗1 et 𝑛⃗⃗2 à des surfaces s'appuyant sur les
contours 𝐶1 et 𝐶2 dans le sens du déplacement. Les sens positifs de parcours
sur les circuits 𝐶1 et 𝐶2 se trouvent alors fixés.
Figure 167
Pour évaluer le flux coupé nous devons faire intervenir l'élément𝑑𝑠 =
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝛬 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑂𝑀 𝑀1 𝑀2 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 ou 𝑑𝑠 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝛬
𝑀1 𝑀1′ . Ce vecteur est dirigé vers l'intérieur de la
surface fermée 𝛴 limitée par deux surfaces 𝑆1 et 𝑆2 s'appuyant sur 𝐶1 et 𝐶2 et
par la surface S balayée par le circuit. Le flux coupé 𝑑𝛷𝐶 est donc le flux entrant
à travers la surface S. Désignons par 𝛷1 et 𝛷2 les flux à travers les surfaces 𝑆1 et
𝑆2 (comptés avec l'orien¬tation des normales 𝑛⃗⃗1 et 𝑛⃗⃗2 ). Le flux sortant à travers
la surface 𝛴 est
⃗⃗ est à flux
𝛷2 −𝛷1 − 𝑑𝛷𝐶 . Il est nul puisque le vecteur induction 𝐵
conservatif:𝑑𝛷𝐶 = 𝛷2 −𝛷1 = 𝑑𝛷.
250
𝑑𝛷
Pour terminer, il est important de signaler que la formule 𝑒 = − peut être
𝑑𝑡
généralisée à un conducteur de dimensions transversales quelconques.
3. Force électromotrice induite dans un circuit fixe placé dans un champ
variable
Nous venons de voir que, si on déplace un circuit dans un champfixe, créé par
𝑑𝛷
exemple par un aimant, il apparaît la f.é.m. 𝑒 = − .
𝑑𝑡
D'une façon générale, lorsqu'un circuit est traversé par un flux d'induction
𝑑𝛷
variable au cours du temps, il est le siège d'une f.é.m. 𝑒 = − . La cause de la
𝑑𝑡
variation du flux peut résulter à la foisd'un déplacement du circuit et d'une
variation du champ (cela revient à prendre un système de référence mobile à la
fois par rapport à l'aimant qui produit le champ et par rapport au circuit); elle
peut être due à la variation de courants dans les circuits fixes (on peut
remplacer ces circuits par des aimants que l'on déplacerait pour avoir à chaque
instant la même induction et qui produiraient le même champ électromoteur).
4. Unité de flux d'induction
𝑑𝛷
L'unité de flux d'induction est définie à partir de la formule 𝑒 = − .
𝑑𝑡
Le weber est le flux magnétique qui, traversant un circuit d'une seule spire, y
produit une force électromotrice de un volt si on l'amène à zéro en une
seconde par décroissance uniforme.
5. Champ électromoteur d'induction
Pour connaître les effets d'induction dans un circuit non filiforme et en
particulier déterminer la répartition des courants qui y circulent, il ne suffit pas
de considérer globalement la force électromotrice d'induction. Il est nécessaire
de connaître, en chaque point, le champ électromoteur.
251
𝑑𝛷 𝑑
𝑒=− =− ∬ 𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑠.
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑆
Si on admet, dans l'approximation des états quasi-stationnaires, que l'induction
B est donnée à chaque instant par les mêmes formules qu'en courant continu,
on a, en faisant intervenir le potentiel vecteur,
̅̅̅̅𝐴⃗ d'où
⃗⃗ = 𝑟𝑜𝑡
𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗ = ∬ 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗𝑑𝑠
∬ 𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗ = ∫ 𝐴⃗⃗⃗⃗⃗
̅̅̅̅𝐴⃗𝑑𝑠 𝑑𝑙 .
𝑆 𝑆 𝐶
𝜕
𝐸𝑖 ⃗⃗⃗⃗
∫ ⃗⃗⃗⃗𝑑𝑙 = ∫ 𝐴⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙
𝐶 𝜕𝑡
𝜕𝐴⃗
On 𝐸𝑖 = + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑓⃗, 𝑓 étant une fonction
en déduit ⃗⃗⃗⃗ arbitrairedes
𝜕𝑡
coordonnées et du temps. Quand les variations des phénomènes électriques
𝜕𝐴 ⃗
dans le temps deviennent de plus en plus lentes ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑖 → 0 et → 0. La fonction
𝜕𝑡
𝑓 est donc identiquement nulle et on a
𝜕𝐴⃗
⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑖 =
𝜕𝑡
Le champ électrique total, somme du champ électrostatique et du champ
d'induction est
𝜕𝐴⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉− .
𝜕𝑡
Dans cette expression, V est le potentiel scalaire calculé à chaqueinstant par les
formules d'électrostatique et 𝐴⃗ le potentiel vecteur calculépar les formules
établies pour courant continu.
⃗
⃗⃗ − 𝜕𝐴, on déduit
̅̅̅̅̅̅̅ 𝑉
De la relation 𝐸⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑
𝜕𝑡
𝜕
𝑟𝑜𝑡 𝐸⃗⃗ =
̅̅̅̅̅ 𝑟𝑜𝑡 𝐴⃗ou encore puisque𝐵
, ̅̅̅̅̅ 𝑟𝑜𝑡 𝐴⃗:
⃗⃗ = ̅̅̅̅̅
𝜕𝑡
⃗⃗
𝜕𝐵
̅̅̅̅̅𝐸⃗⃗ = −
𝑟𝑜𝑡
𝜕𝑡
Cette relation, dite de Maxwell-Faraday, remplace la relation 𝑟𝑜𝑡 ̅̅̅̅̅𝐸⃗⃗ = 0 de
̅̅̅̅̅𝐸⃗⃗ est différent de zéro,
l'électrostatique. Elle montre, puisqu'on général 𝑟𝑜𝑡
que, en régime variable, le champ électrique ne dérive pas d'un potentiel.
7. Transformation d'énergie électrique en énergie mécanique et inversement
Lorsqu'on déplace un circuit parcouru par un courant 𝐼 dans un champ
magnétique, le travail des forces électromagnétiques qui s'exercent sur le
circuit est 𝑑𝜁 = 𝐼𝑑𝛷 (𝑑𝛷 est soit le flux coupé par le circuit,soit la variation de
flux à travers le circuit). Pendant ce déplacement, la force électromotrice
𝑑𝛷
d'induction qui apparaît dans le circuit est𝑒 = − . Elle fournit l'énergie 𝑑𝑊 =
𝑑𝑡
𝑒𝐼 𝑑𝑡 = −𝐼𝑑𝛷.
On vérifie donc l'égalité 𝑑𝑊 + 𝑑𝜁 = 0.
En d'autres termes, l'énergie électrique fournie par le phénomène d'induction
est égale au travail −𝑑𝜁 que les forces extérieures au circuit ont dû effectuer
pour équilibrer les forces électromagnétiques et permettre le déplacement. Si
ce travail est positif, l'énergie électrique fournie l'est aussi. Le système se
comporte comme un générateur. Au contraire, si ce travail est négatif, l'énergie
électrique l'est aussi. Le circuit a absorbé de l'énergie électrique mais il a fourni
du travail; il se comporte comme un moteur.
Ce qui précède nous montre qu'au cours du déplacement d'un circuit en
présence d'un système d'aimants, il n'y a pas accumulation d'énergie. L'énergie
mutuelle d'un circuit et d'un système d'aimants est donc nulle.
8. Quantité d'électricité induite
Un circuit ne contenant ni générateur ni récepteur, traversé parun flux variable,
𝑑𝛷
est le siège d'une f.e.m. induite 𝑒 = − . L'intensité qui parcourt le circuit
𝑑𝑡
𝑒 1 𝑑𝛷
est 𝑖 = = . et la quantité d'électricité qui traverse une section du circuit
𝑅 𝑅 𝑑𝑡
est
253
𝑡
1 𝑑𝛷 1 ∆𝛷
𝑞 = ∫ 𝑖 𝑑𝑡 = − ∫ 𝑑𝑡 = − ∫ 𝑑𝛷 = − .
0 𝑅 𝑑𝑡 𝑅 𝑅
En général on ne se préoccupe pas du sens du courant induit et on écrit
simplement en valeur absolue:
|∆𝛷|
𝑞=−
𝑅
On voit que la mesure d'une variation de flux d'induction est ramenée à celle
d'une quantité d'électricité. Cette mesure se fait aisément en intercalant dans
le circuit un galvanomètre balistique si la variation de flux est de durée
extrêmement courte ou un fluxmètre si cette durée est quelconque.
Une première application de ce qui précède est la mesure de l'induction dans
un barreau aimanté. On place le barreau à l'intérieur d'une bobine reliée à un
galvanomètre balistique ou à un fluxmètre, la bobine étant au droit de la
section où on veut connaître l'induction B. On enlève l'aimant et on l'éloigné
suffisamment pour que la bobine ne soit plus traversée par aucun flux
appréciable. De la mesure de la quantité d'électricité induite, on déduit la
valeur du flux primitif à travers la section. L'induction B étant sensiblement
constante dans toute A0> /
∆𝛷
la section ona 𝐵 = (𝑛 : nombre de spires de la bobine; S: section du barreau).
𝑛𝑆
Si le barreau est long l'influence perturbatrice des extrémités (champ
démagnétisant) est négligeable. L'intensité d'aimantation
𝐵
𝔍est uniforme et sensiblement égale à . Le moment magnétique dubarreau
𝜇0
𝐵𝑣
est 𝑚 = 𝔍𝑣ou 𝑚 = (𝑣: volume du barreau).
𝜇0
Figure 168
L'inversion du courant produit une variation ∆𝛷 du flux, que l'on mesure à
l'aide d'une bobine (ayant 𝑛′ spires) reliée à un fluxmètre.
∆𝛷
L'induction passe de la valeur +𝐵 à la valeur −𝐵et on a 𝐵 = '.
2𝑛′ 𝑆
En répétant l'opération pour différentes valeurs du champ, après avoir pris soin
à chaque fois de désaimanter le matériau, on peut relever la courbe de
première aimantation.
En produisant des variations connues de courant (en introduisant ou en
éliminant une résistance dans le circuit du bobinage enroulé sur le tore) on
produit des variations connues du champ qui produisent des variations
d'induction que l'on mesure. On peut ainsi déterminer les courbes d'hystérésis
des matériaux magnétiques.
9. Courants de Foucault
Jusqu'ici nous n'avons étudié les phénomènes d'induction que dans les cas des
circuits filiformes. Si nous considérons une masse métallique continue, placée
dans un champ magnétique variable ou se déplaçant dans un champ
magnétique, les divers circuits que l'on peut, par la pensée, considérer à
l'intérieur de la masse sont le siège de forces électromotrices d'induction. Des
courants, appelés courants de Foucault, sillonnent la masse métallique; leur
étude complète est difficile en raison des actions mutuelles qu'ils exercent les
uns sur les autres par induction; nous nous proposons simplement dans ce qui
suit d'étudier leurs effets.
Lorsqu'on déplace une masse métallique dans un champ magnétique,
invariable par exemple, il résulte de la loi de Lenz que l'action du champ sur les
courants de Foucault induits produit des forces opposées au déplacement. La
masse métallique est freinée. Le freinage est d'autant plus énergique que la
vitesse de déplacement est plus grande et il s'annule avec celle-ci, comme si le
255
𝑑𝐼2
𝑒1 = −𝑀 .
𝑑𝑡
Dans le système MKSA, les coefficients d'induction mutuelle se mesurent en
henrys. On peut donner du henry l'une ou l'autre des définitions suivantes:
Le henry est le coefficient d'induction mutuelle de deux circuits tels qu'un
courant de un ampère dans l'un des circuits crée un flux de 1 weber à travers
l'autre, ou encore: le henry est le coefficient d'induction mutuelle de deux
circuits tels qu'une variation de un ampère en une seconde du courant dans
l'un des circuits produit dans l'autre une f.e.m. de un volt.
2. Induction propre dans un circuit
Un circuit C parcouru par un courant 𝐼 crée à travers lui-même un flux 𝛷
proportionnel à I. Le coefficient de proportionnalité 𝐿, appelé coefficient
d'induction propre ou de self-induction du circuit, estdéfini par:𝛷 = 𝐿 𝐼..
Comme précédemment, il faut faire la restriction qu'il n'existe pas de
matériaux magnétiques saturés ou bien considérer que dans ce cas le
coefficient n'est pas une constante.
Lorsqu'on fait varier le courant 𝐼 de 𝑑𝑙 pendant le temps , ilapparaît dans le
𝑑𝛷
circuit une f. e. m. induite 𝑒 = − ou
𝑑𝑡
𝑑𝐼
𝑒 = −𝐿
𝑑𝑡
appeléef.e.m. d'induction propre.
259
Figure 170
260
On a
𝐸 = 𝐸0 et
𝐸0 𝑅
𝑖= + 𝜆𝑒 − 𝐿 𝑡
𝑅
Figure 171
Au temps 𝑡 = 0, on amène le commutateur dans la position 1;le courant est
𝐸0
nul; il en résulte que 𝜆 = − et
𝑅
𝐸0 𝑅
𝑖= (1 − 𝑒 − 𝐿 𝑡 ).
𝑅
La figure 171 représente la variation du courant en fonction du temps.
𝐸0
La rapidité avec laquelle i atteint la valeur asymptotique dépenddu rapport
𝑅
𝐿
𝜏 = appelé constante de temps du circuit. Il est facilede voir que la tangente â
𝑅
𝐸0
l'origine de la courbe d'établissement du courantcoupe l'asymptote au point
𝑅
𝐿
d'abscisse 𝜏 = .
𝑅
b) Disparition du courant.
261
Figure 172
Au temps 𝑡 = 0 où on agit sur le commutateur, le courant supposé
𝐸0 𝐸0
établi a la valeur 𝑖 = . On détermine alors 𝜆 = et on a
𝑅 𝑅
𝐸0 −𝑅𝑡
𝑖= 𝑒 𝐿
𝑅
Si, sur une ligne télégraphique, on envoie des signaux en insérant à intervalles
réguliers une f.e.m. constante, il résulte de l'étude précédente que, par suite
du phénomène d'induction propre, les signaux seront déformés.
Figure 173
Le phénomène d'induction propre s'oppose à l'établissement des courants et
tend à les prolonger lorsqu'on veut les faire cesser.
Forme réelle des signaux
262
Figure 174
𝑑𝑖
𝐿 + 𝑅𝑖 + 𝑢 = 𝐸
{ 𝑑𝑡
𝑑𝑢
𝑖=𝐶
𝑑𝑡
ou encore
𝑑2𝑢 𝑑𝑢
𝐿𝐶 2 𝑅𝐶 +𝑢 =𝐸
{ 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑢
𝑖=𝐶
𝑑𝑡
L'application de la méthode d'Euler à l'équation différentielle qui détermine u
conduit à chercher une solution de l'équation sans second membre de la forme
𝑢 = 𝜆 𝑒 𝛾𝑡 . On est conduit à l'équation caractéristique 𝐿𝐶𝛾 2 + 𝑅𝐶𝛾 + 1 = 0,
dont les racines sont
𝑅 𝑅2 1
𝛾=− ±√ 2−
2𝐿 4𝐿 𝐿𝐶
𝐿
1°) 𝑅 > 2√ .
𝐶
Figure 175
b) Décharge:(position 2 du commutateur) 𝐸 = 0
On obtient à la charge
à la décharge
Figure 176
Ce résultat peut être obtenu directement en étudiant la charge et la décharge
d'un condensateur à travers une résistance.
𝐿
2°) 𝑅 < 2√ .
𝐶
Les racines 𝛾1 et 𝛾2 sont imaginaires conjuguées
𝑅 1 𝑅2
𝛾 =− ±𝑗 √ − .
2𝐿 𝐿𝐶 4𝐿2
265
𝑅 1 𝑅2
En posant 𝛼 = et 𝛽 = √ − , 𝛾 = −𝛼 ± 𝑗𝛽.
2𝐿 𝐿𝐶 4𝐿2
a) Charge:𝐸 = 𝐸0
Au temps 𝑡 = 0 𝑢=0 𝑖=0
Figure 177
b) Décharge 𝐸 = 0.
266
Figure 178
267
𝐿
3°) 𝑅 = 2√ (régime critique)
𝐶
𝑅
L'équation caractéristique a une racine double −𝛼 = −
2𝐿
On a alors
a) Charge:𝐸 = 𝐸0
Au temps 𝑡 = 0 𝑢=0 𝑖=0
Figure 179
b) Décharge 𝐸 = 0.
𝑢 = (𝐴 + 𝐵𝑡)𝑒 −𝛼𝑡 + 𝐸0
{
𝑖 = [𝐵 − 𝛼(𝐴 + 𝐵𝑡)]𝑒 −𝛼𝑡
Au temps 𝑡 = 0 𝑢 = 𝐸0 𝑖=0
𝐴′ = 𝐸0
{ ′
𝐵 = 𝛼𝐴′ = 0
𝑅 𝑅
𝑢 = 𝐸0 (1 + 𝑡) 𝑒 −2𝐿𝑡
2𝐿
{
𝑅2 𝑅
𝑖 = 𝐶𝐸0 2 𝑡. 𝑒 − 𝐿 𝑡
4𝐿
268
Figure 180
𝐼
𝑊 = ∫ 𝐿 𝑖 𝑑𝑖
0
soit
1
𝑊 = . 𝐿𝐼 2
2
Faisons disparaître le courant, en court-circuitant la bobine. On a l'équation
𝑑𝑖
𝐿 + 𝑅𝑖 = 0.
𝑑𝑡
Figure 181
Lorsqu'on étudie la décharge du condensateur (court-circuit placéentre A et B),
𝑑𝑖
on a 𝑅𝑖 + 𝑣 + 𝐿 = 0 ou 𝑅 𝑖 2 𝑑𝑡 = − 𝐶 𝑣 𝑑𝑣 − 𝐿𝑖 𝑑𝑖.
𝑑𝑡
Figure 182
𝐿
On obtient la surtension 𝑉 = 𝐼√ d'autant plus élevée que 𝐶 est plus faibleet
𝐶
que 𝐿 et 𝐼 sont plus grands. Si la coupure a été assez brusque et la surtension
pas trop élevée (𝐼 et 𝐿 pas trop grands), il se produit selon que la résistance R
est petite ou grande, un régime oscillatoire amorti ou apériodique dans le
circuit formé par la résistance, l'inductance et la capacité. L'énergie se dissipe
peu à peu en chaleur en même temps que des échanges se font entre les
formes électrostatiques et électromagnétiques. Si la surtension est élevée, il se
produit généralement une étincelle et on a la décharge de la capacité en
régime soit apériodique, soit oscillatoire amorti dans le circuit et dans l'espace
AB rendu conducteur par l'arc. Celui-ci se comporte comme une résistance
mise en parallèle avec le reste du circuit. L'arc qui apparaît entre les points A et
B étant susceptible de détériorer les contacts, on cherche généralement à
l'éviter par une ouverture brusque de l'interrupteur ou à diminuer sa durée en
le „soufflant" par action d'un champ magnétique (ce champ, produit par une
bobine montée en série avec le circuit crée une force de Laplace sur le courant
constitué par l'arc).
4. Energie mutuelle de deux courants
Considérons deux circuits 𝐶1 et 𝐶2 présentant entre eux le coefficient
d'induction mutuelle M. Les circuits parcourus respectivement par les courants
𝐼1 et 𝐼2 sont traversés par les flux 𝛷1 = 𝐿1 𝐼1 + 𝑀𝐼2 et 𝛷2 = 𝐿2 𝐼2 + 𝑀𝐼1 .
Eloignons le circuit 𝐶2 du circuit 𝐶1 de façon que le flux que chaque circuit
envoie à travers l'autre soit nul (théoriquement, on envoie 𝐶2 à l'infini), mais en
faisant cette opération maintenons constants lescourants 𝐼1 et 𝐼2 . Ceci a
pratiquement lieu lorsque les circuits sont alimentés sous tension constante et
que le déplacement est suffisamment lent pour que les forces électromotrices
induites soient négligeables devant celles des générateurs.
272
𝑑(𝑀𝐼2 )
∫− 𝐼1 𝑑𝑡 = [−𝑀𝐼1 ]0𝑀 = 𝑀𝐼1 𝐼2 .
𝑑𝑡
De même, il apparaît dans le circuit Q l'énergie:
𝑑(𝑀𝐼2 )
∫ 𝑒1 𝐼1 𝑑𝑡 = ∫ − 𝐼1 𝑑𝑡 = 𝑀𝐼1 𝐼2 .
𝑑𝑡
Finalement l'énergie totale apparue est
−𝑀𝐼1 𝐼2 + 𝑀𝐼1 𝐼2 + 𝑀𝐼1 𝐼2 + 𝑀𝐼1 𝐼2
L'énergie recueillie lorsqu'on éloigne indéfiniment les circuits l'un de l'autre est
l'énergie mutuelle des deux circuits:
𝑊𝑀 = 𝑀𝐼1 𝐼2 .
on en déduit
ou
𝐿1 𝑖12 𝐿2 𝑖22
𝑑𝑊 = ( + + 𝑀𝐼1 𝐼2 ).
2 2
L'énergie totale emmagasinée quand on passe des valeurs 𝑖1 = 0, 𝑖2 = 0aux
valeurs finales 𝑖1 = 𝐼1 et 𝑖2 = 𝐼2 est donc bien
1 1
𝑊 = 𝐿1 𝐼12 + 𝐿2 𝐼22 + 𝑀𝐼1 𝐼2 .
2 2
Cette expression peut être transformée en faisant apparaître les flux
d'induction totaux qui traversent 𝐶1 et 𝐶2 :
𝛷1 = 𝐿1 𝐼1 + 𝑀𝐼2
𝛷2 = 𝐿2 𝐼2 + 𝑀𝐼1
On a
1
𝑊 = (𝛷1 𝐼1 + 𝛷2 𝐼2 )
2
b) Energie totale d'un système quelconque de courants.
Etablissons dans n circuits 𝐶1 , 𝐶2 ,... 𝐶𝑛 éloignés les uns des autres les courants
𝐼1 , 𝐼2 ,... 𝐼𝑛 .
1 1 1
On emmagasine l'énergie 𝐿1 𝐼12 + 𝐿2 𝐼22 + ⋯ . . + 𝐿𝑛 𝐼𝑛2 .
2 2 2
274
(dans cette expression Mi;- et M;1- sont considérés comme distincts)où l'on
voit apparaître le flux total𝛷𝑖 = 𝐿𝑖 𝐼𝑖 + 𝑀𝑖𝑗 𝐼𝑖 𝐼𝑗 .
Finalement
1
𝑊 = ∑ 𝛷𝑛 𝐼𝑛 .
2
𝑛
1 1 1
𝑊 = ∑ 𝛷𝑛 𝐼𝑛 = ∑ 𝐼𝑛 ∬ 𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗ = ∑ 𝑗⃗𝑑𝑠
⃗⃗𝑑𝑠 ⃗⃗⃗⃗⃗ ∫ 𝐴⃗𝑑𝑠
⃗⃗⃗⃗⃗
2 2 𝑆𝑛 2 𝐶𝑛
A est le potentiel vecteur créé par les courants. Soit 𝑗⃗ la densité de courant en
un point d'un tube de courant de section 𝑑𝑠, on a𝐼𝑛 = 𝑗⃗𝑑𝑠 ⃗⃗⃗⃗⃗, et
1 1
⃗⃗⃗⃗⃗ = ∫ 𝐴⃗𝑑𝑠
𝑊 = ∑ 𝑗⃗𝑑𝑠 ⃗⃗⃗⃗⃗ = ∑ ∫ 𝑗⃗𝐴⃗𝑑𝜏
⃗⃗⃗⃗⃗.
2 𝐶𝑛 2 𝐶𝑛
275
et que
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐴 = 𝐵 ⃗⃗
on a
1
⃗⃗ 𝐴⃗) 𝑑⃗𝑠.
La première intégrale s'écrit encore ∬(𝐻
2
On obtient finalement
⃗⃗𝐵
𝐻 ⃗⃗
𝑊=∭ 𝑑𝜏
2
ou
𝜇𝐻2
𝑊=∭ 𝑑𝜏 .
2
L'énergie magnétique peut être considérée comme localisée dans l'espace avec
la densité
276
𝑑𝑊 𝜇𝐻2
=
𝑑𝜏 2
VIII.5. CALCUL DES COEFFICIENTS D'INDUCTION
Le calcul des coefficients d'induction est assez simple lorsque les circuits sont
filiformes et que le flux qui les traverse est facile à évaluer. C'est le cas lorsque
les circuits sont enroulés sur un circuit magnétique qui canalise les lignes de
force.
Si un circuit magnétique n'a pas de fuite, le flux qui traverse chaque spire d'un
𝑛𝐼
enroulement placé sur le circuit est 𝜑 = (ℜ réluctance du circuit).
ℜ
Figure 183
𝑙 𝑛2 𝜇𝑆
ℜ= , 𝐿= .
𝜇𝑆 𝑙
𝑛1 𝑛2
𝑀=
ℜ
𝑛1 𝑛2 𝜇 𝑆
Dans le cas où le circuit magnétique est un tore 𝑀 = .
𝑙
Figure 184
𝑛12 𝑛22
On voit facilement, puisque:𝐿1 = et 𝐿2 = , que 𝑀2 = 𝐿1 𝐿2 .
ℜ ℜ
Supposons maintenant que le circuit magnétique ait des fuites, mais que celles-
ci soient faibles pour qu'on puisse valablement introduire les coefficients
d'Hopkinson.
𝐿1 𝐿2
𝑀2 =
𝑣1 𝑣2
1 1
D'une façon générale 𝑀 ≤ √𝐿1 𝐿2 . Le coefficient 𝑘 = = qui
√𝐿1 𝐿2 . √𝑣1 𝑣2
caractérise les fuites entre les deux circuits est appelé coefficient de couplage
(ce coefficient est toujours inférieur ou égal à 1« puisque 𝑣1 ≥ 1 et 𝑣2 ≥ 1).
a) Circuits filiformes.
a) Circuits filiformes
Un circuit 𝐶1 parcouru par le courant 𝐼1 crée en tous les points de l'espace une
induction 𝐵⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐴 avec
𝜇 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙1
𝐴⃗ = ∫ 𝐼1 .
4𝜋 𝑟
Figure 185
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝛷2 = ∬ 𝐵 ̅̅̅̅𝐴⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆2 = ∬ 𝑟𝑜𝑡 𝑑𝑆2 = ∫ 𝐴⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙2 .
𝑆2 𝑆2 𝐶2
Nous avons vu que si le circuit 𝐶2 n'est pas filiforme, pour définir le flux qui le
traverse, on décompose ce circuit en tubes de courant élémentaires, tels que
𝐶2𝑞 parcouru par le courant élémentaire 𝐼2𝑞 .
∑ 𝛷2𝑞 𝐼2𝑞
𝛷2 =
∑ 𝐼2𝑞
on a
Figure 186
avec
𝛷2
Et 𝑀 = est donné par
𝐼1
280
𝜇 1 𝑗1 ⃗⃗⃗⃗2
⃗⃗⃗𝑗
𝑀= . ∭∭ . 𝑑𝜏1 𝑑𝜏2 .
4𝜋 𝐼1 𝐼2 𝑟
(𝐶1 ) (𝐶2 )
∭ ∭
Les intégrales et sont étendues aux volumes des circuits 𝐶1 et 𝐶2 .
(𝐶1 ) (𝐶2 )
𝜇 𝑗⃗ ⃗⃗⃗
𝑗′ 𝑑𝜏𝑑𝜏′
𝑀= ∭∭ .
4𝜋 𝐼 𝐼 𝑟
Il dépend de la répartition des courants mais pas des intensités puisqu'il
𝑗⃗ ⃗⃗⃗⃗
𝑗′
n'apparaît que les rapports et .
𝐼 𝐼
Soient 𝑅1 et 𝑅2 les rayons des spires distantes de d. Nous repérons les positions
des points courants 𝑃1 et 𝑃2 par les angles 𝛼 et 𝛽 avec 𝑂𝑥.
281
Figure 187
ou encore
282
On a
ou encore
1°) Si 𝑟 ≤ 𝑅
𝐼
2𝜋 𝑟 𝐻 = 𝑗𝜋𝑟 2 avec𝑗 =
𝜋 𝑅2
ou
𝐼𝑟
𝐻=
2𝜋 𝑅 2
1°) Si 𝑟 ≥ 𝑅
2𝜋 𝑟 𝐻 = 𝐼
ou
𝐼
𝐻=
2𝜋 𝑟
Figure 188
𝜇ℎ𝐼 2
𝑊𝑖 =
16𝜋
2𝑊 𝜇
Le coefficient d'induction propre interne est 𝐿𝑖 = 2
ou 𝐿𝑖 = ℎ.
𝐼 8𝜋
Figure 189
Figure 190
Figure 191
𝜇0 𝑑
𝑙= 𝑙𝑜𝑔
𝜋 𝑅
8. Coefficient d'induction propre d'une ligne coaxiale
Le courant circule dans un sens dans un des conducteurs, en sens inverse dans
l'autre.
𝐼
𝐻2 = entre les deux conducteurs.
2𝜋𝑟
𝐼 1 1 𝑅22
𝐻3 = [ − (𝑟 − )]à l'intérieur du conducteur annulaire.
2𝜋 𝑟 𝑅 2 −𝑅 2
3 2 𝑟
Figure 192
𝜇0
L'induction interne 𝐿′𝑖 a déjà été calculée, c'est 𝐿′𝑖 = ; on trouve
8𝜋
𝜇0 𝑅2
𝐿𝑒 = 𝑙𝑜𝑔 et
2𝜋 𝑅1
𝜇0 𝑅2
𝐿= 𝑙𝑜𝑔 .
2𝜋 𝑅1
Figure 193
𝐿 = 𝐿1 + 𝐿2 + 2𝑀.
Dans cette relation 𝐿1 et𝐿2 sont positifs, mais M peut être négatif. Ceci a lieu
lorsque les courants dans les circuits ont des sens tels que le flux que 𝐶2 envoie
à travers 𝐶1 est de signe contraire au flux que 𝐶1 s'envoie à travers lui-même.
291
Au moyen de deux bobines dont l'une peut se déplacer par rapport à l'autre on
peut obtenir un coefficient d'induction propre variant de 𝐿1 + 𝐿2 − 2𝑀0 à 𝐿1 +
𝐿2 + 2𝑀0 , 𝑀0 désignant le coefficient d'induction mutuelle maximum des
bobines.
10. Utilisation des coefficients d'induction pour le calcul des forces exercées
entre circuits
Nous avons vu que les forces qui s'exercent sur un circuit parcouru par un
courant et placé dans un champ magnétique sont donnés par
⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝐼𝑑𝛷.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ + 𝛤⃗𝑑𝜃
𝑑𝜁 = 𝐹⃗ 𝑑𝑂𝑀
⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝐼1 𝐼2 𝑑𝑀.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ + 𝛤⃗𝑑𝜃
𝑑𝜁 = 𝐹⃗ 𝑑𝑂𝑀
On a
11. Electrodynamomètres
autour d'un axe perpendiculaire à l'axe du solénoïde. Si 𝛼 est l'angle des axes
des deux bobines le flux à travers la petite bobine est:
𝑀 = 𝑀0 𝑠𝑖𝑛𝜃
𝜕𝑀
𝛤 = 𝐼𝑖 = 𝐼𝑖 𝑀0 𝑐𝑜𝑠 𝜃.
𝜕𝜃
Figure 194
𝛤𝑟 = −𝐾𝜃.
A l'équilibre
𝐼 𝑖 𝑀0 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 𝐾𝜃 = 0
ou
293
𝑀0 𝑐𝑜𝑠 𝜃
𝜃= 𝐼 𝑖.
𝐾
Pour les petits angles
𝑀0
𝜃≠ 𝐼 𝑖.
𝐾
Les électrodynamomètres sont utilisés dans les appareils de mesure pour
réaliser des ampèremètres, des voltmètres et des wattmètres. Nous
représentons séparément les deux bobines.
𝑖=𝑘𝐼
𝑀0
𝜃= 𝑘 𝐼2 .
𝐾
Figure 195
Figure 196
294
ou
𝑀0
𝜃= 𝑃.
𝐾(𝑅2 + 𝜌)
Figure 197
295
Supplément cours
Inductances propres et mutuelles des circuits électriques
On examine ici le couplage magnétique qui résulte de l’interaction magnétique qui est à la
base des fem induites dans les circuits électriques.
Inductance mutuelle de deux circuits
I.1 Circuits filiformes
I.2 Circuits réels
Inductance propre d’un circuit
Définition
Inductance propre d’un solénoïde torique
Expression de l’inductance propre d’un circuit filiforme
Autre expression de l’inductance propre
Inductance intérieure d’un fil rectiligne
Autoinduction
Matrice inductance d’un ensemble de deux circuits couplés
Matrice inductance
Propriétés des coefficients d’inductance
Inductance équivalente à deux inductances en série
Transformateurs
Supplément cours
Induction électromagnétique
Introduction
I. Approche expérimentale
I.1 Circuits fixes
I.2 Circuits mobiles
I.3 Rôle du matériau
I.4 Force électromotrice induite
II. Lois de l’induction
II.1 Conservation du flux de B
II.2 Equation de Faraday
II. Relation de Maxwell Faraday. Potentiel électromagnétique
III.1 Forme intégrale
III.2 Exemple du bétatron
III.3 Forme locale
III.4 Potentiel vecteur et potentiel scalaire en régime variable
III.5 Potentiel électromagnétique. Jauge
296
III.
CHAPITRE IX
LE COURANT ALTERNATIF
IX.1. LES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES EN RÉGIME VARIABLE
1. Réseau électrique
Le réseau est dit passif s'il ne comporte que des éléments passifs.
2.Dipôle électrique
297
Le dipôle est passif s'il est constitué uniquement avec des éléments passifs. Le
dipôle est actif s'il comporte des sources de tension ou de courant.
Il a été vu pour le courant continu qu'un réseau actif, constitué par des
résistances et des f.é.m. ayant deux bornes d'accès constitue un générateur (ou
un récepteur).
Ce générateur est équivalent à une f.é.m. égale à la tension à vide série avec
une résistance (résistance interne définie comme la résistance équivalente au
réseau dans lequel on a annulé toutes les f.é.m.).
Un réseau actif ayant deux bornes d'accès (dipôle actif) est équivalent à une
f.é.m. égale à la tension à vide en série avec un réseau passif constitué de
résistances, inductances et condensateurs obtenu en annulant routes les f.é.m.
autres que celles d'induction propre et mutuelle.
Les tensions et courants dans un réseau constitué par des éléments passifs
linéaires: résistances, inductances, condensateurs et par des forces
électromotrices que l'on peut supposer fonction du temps sont régis par un
système d'équations.
En écrivant les lois des branches et les lois des nœuds, on trouve qu'il s'agit en
l'occurrence d'équations différentielles linéaires à coefficients constants
298
…………
Si une des valeurs de 𝑝𝑖 a une multiplicité d'ordre n les termes correspondants
sont 𝜆1𝐾1 𝑡 𝑛−1 𝑒 𝑝𝑖𝑡 + 𝜆1𝐾2 𝑡 𝑛−2 𝑒 𝑝𝑖𝑡 + ⋯
Les coefficients tels que 𝜆𝑖𝐾 sont fixés par les équations du système et par les
conditions initiales.
Les valeurs de 𝑝1 , 𝑝2 , ... ,𝑝𝑖 ... peuvent être réelles ou complexes. Si elles sont
complexes, elles sont imaginaires conjuguées, du fait que les équations sont à
coefficients réels. Les valeurs des tensions étant des expressions réelles, les
coefficients tels que 𝜆11 et 𝜆12 de deux valeurs 𝑝1 et 𝑝2 imaginaires conjuguées
sont eux-mêmes imaginaires conjugués. En faisant apparaître les modules et
299
Enfin, les valeurs de 𝑝𝑖 , si elles sont réelles, ou leur partie réelle si elles sont
complexes, sont négatives car, du fait de la dissipation énergique dans un
réseau passif, les tensions et les courants ne peuvent que décroître.
Dans un réseau comportant une f.é.m. dans une de ses branches ou plus
précisément dans un dipôle alimenté par une source se réduisant à une f.é.m.,
les différentes tensions et les différents courants évoluent en fonction du
temps généralement différemment de la f.é.m.
Selon le raisonnement qui a été fait un régime créé par une f.é.m. de la forme
E𝑒 𝛼𝑡 cos(𝜔𝑡 + 𝜑)à laquelle correspondent des tensions et des courants de la
300
Figure 198
1
La grandeur 𝜉(𝑝) = appelée impédance isomorphe est égalementune
𝒴(𝑝
fraction rationnelle. Dans le cas particulier où𝑝 =
𝑗𝜔, 𝒴(𝑗𝜔)𝑒𝑡 𝜉(𝑗𝜔)s'appellent admittance et impédance complexes.
IX.2. COURANTS SINUSOÏDAUX
1. Grandeurs sinusoïdales
Les grandeurs sinusoïdales jouent un rôle très important en électricité pour les
raisons suivantes:
1) Beaucoup de grandeurs sont sinusoïdales, tout au moins en première
approximation. On s'attache d'ailleurs dans la pratique industrielle à obtenir
des grandeurs réelles qui s'éloignent aussi peu que possible de la forme
sinusoïdale, par un choix convenable des caractéristiques des circuits et des
appareils ou machines.
2) On peut ramener l'étude des grandeurs périodiques à celle des grandeurs
sinusoïdales en utilisant le développement en série de Fourier et l'étude des
grandeurs non périodiques à celle des grandeurs sinusoïdales en utilisant
l'intégrale de Fourier.
3) Les grandeurs sinusoïdales correspondent pour les réseaux linéaires à des
fonctions propres. Dans ceux-ci il peut exister un régime permanent où
toutes les tensions et tous les courants sont sinusoïdaux.
2. Valeur efficace d'un courant sinusoïdal
On dit qu'une intensité ou une tension est sinusoïdale lorsque sareprésentation
en fonction du temps est de la forme 𝑦 = 𝐴 cos(𝜔𝑡 + 𝜑)où A et 𝜔 sont deux
constantes positives.
A est l'amplitude ou valeur maximale de la fonction, 𝜔 est la pulsation.
302
2 2
𝑅𝐼 2 𝑚𝑎𝑥 𝑅𝐼 2 𝑚𝑎𝑥
2
𝑝 = 𝑅𝑖 = 𝑅𝐼 𝑚𝑎𝑥 cos 𝜔𝑡 = + cos 2 𝜔𝑡 .
2 2
𝑅𝐼 2 𝑚𝑎𝑥
La valeur moyenne de la puissance dépensée est évidemment 𝑃 =
2
valeur moyenne de cos 2 𝜔𝑡est nulle au cours d'unepériode).
Nous avons vu que, par définition, l'intensité efficace est l'intensité du courant
continu qui dissiperait la même puissance dans la mêmerésistance. On a
2 𝑅𝐼 2 𝑚𝑎𝑥
𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓 = ou
2
𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑈𝑚𝑎𝑥
𝐼𝑒𝑓𝑓 = demême 𝑈𝑒𝑓𝑓 =
√2 √2
3. Impédance d’un dipôle
La notion d'impédance qui a été vue à partir de l'étude théoriquedes réseaux
peut être définie très simplement.
Appliquons une tension sinusoïdale 𝑢 = 𝑈 cos 𝜔𝑡t aux bornes d'unerésistance;
u U
le courant qui la traverse est i = = cos 𝜔𝑡. Appliquons cette tension aux
𝑅 𝑅
du 𝜋
bornes d'un condensateur; le courant e i = C = C𝜔 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡 + ).Faisons
𝑑𝑡 2
Nous voyons ainsi que si on applique une tension sinusoïdale aux bornes d'une
résistance, d'un condensateur ou d'une inductance, le courant qui traverse
l'élément est sinusoïdal, à même pulsation, et sa valeur maximale est
proportionnelle à la valeur maximale de la tension appliquée. Ceci n'a
évidemment lieu que dans la mesure où les éléments sont linéaires, c'est-à-dire
indépendants du courant, ce qui correspond à des résistances suivant la loi
d'Ohm à l'exception des semi-conducteurs (redresseurs, thermistances...) et à
des bobines sans fer.
303
Cette expression avec des notations complexes est semblable à la loi d'Ohm
𝑢 = 𝑅𝑖 établie pour le courant continu.
L'impédance 𝑍 et le déphasage 𝜑sont le module et l'argument de l'impédance
complexe. Ils ne dépendent pas de la valeur du courant mais sont des fonctions
de la pulsation 𝜔.
L'impédance complexe peut être définie par sa partie réelle et sa partie
imaginaire 𝒵 = 𝑅 + 𝑗𝑋.
𝑅 = 𝑍𝑐𝑜𝑠 𝜑est la résistance, 𝑋 = 𝑍𝑠𝑖𝑛 𝜑 est est la réactance. A partir de la
résistance et de la réactance, on a évidemment l'impédance𝑍 = √𝑅2 + 𝑋 2 et
𝑋
le déphasage donné par𝑡𝑔𝜑 = .
𝑅
On a 𝒥 = 𝒴. 𝒰.
1
L'admittance complexe peut être définie soit par son module𝑌 = et son
𝑍
argument −𝜑 soit par sa partie réelle et sa partie imaginaire 𝒴 = 𝐺 + 𝑗𝐵..
G est la conductance, B la susceptance.
On a les relations suivantes:
1 1 𝑅 𝑅
𝐺= cos 𝜑 , 𝐵 = − sin 𝜑 𝑜𝑢 𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 𝐺 = 2 , 𝐵 = −
𝑍 𝑍 𝑅 + 𝑋2 𝑅2 + 𝑋 2
Rappelons que pour passer de l'expression complexe d'une tension ou d'un
courant à sa valeur instantanée on multiplie le module, produit des modules
des différents termes par le cosinus de l'argument, somme des arguments des
différents termes.
5. Représentation vectorielle des grandeurs sinusoïdales
A un nombre complexe on associe son affixe, vecteur du plan complexe dont
les composantes sont la partie réelle et la partie imaginaire.
Les valeurs instantanées des courants et tensions sinusoïdaux, parties réelles
des expressions complexes qui leur sont associées, sont égales à la projection
sur l'axe réel des vecteurs représentatifs.
305
Figure 199
b) Inductance.
𝑑𝑖 𝑖 = 𝐼𝑐𝑜𝑠 𝜔 𝑡 𝒥 = 𝐼𝑒 𝑗𝜔𝑡
𝑢 = 𝐿 { 𝑢 = 𝐿𝜔. 𝐼 𝑐𝑜𝑠 (𝜔 𝑡 + 𝜋) 𝒰 = 𝑗𝐿𝜔𝒥 { 𝜋
𝑑𝑡 2 𝒰 = 𝐿𝜔 𝐼𝑒
𝑗(𝜔 𝑡+ )
2
Figure 200
𝜋
Les vecteurs tournants sont décalés de .
2
c) Condensateur.
𝑑𝑢 𝑖 = 𝐼𝑐𝑜𝑠 𝜔 𝑡 𝒥 𝒥 = 𝐼𝑒 𝑗𝜔𝑡
𝑢=𝐶 { 𝐼 𝜋 𝒰= { 𝐼 𝑗(𝜔 𝑡+𝜋)
𝑑𝑡 𝑢 = 𝑐𝑜𝑠 (𝜔 𝑡 − ) 𝑗𝐶𝜔 𝒰 = 𝑒 2
𝐶𝜔 2 𝐶𝜔
306
Figure 201
𝜋
Les vecteurs tournants sont décalés de− .
2
d) Dipôle.
𝑖 = 𝐼𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 𝒥 = 𝐼𝑒 𝑗𝜔𝑡
{ 𝒰 = 𝒵. 𝒥 { 𝜋
𝑢 = 𝑍 𝐼𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 𝒰 = 𝑍 𝐼𝑒
𝑗(𝜔 𝑡+ )
2
Figure 202
On passe du vecteur représentatif du courant au vecteur représentatif de la
tension par une similitude de module Z et d'argument 𝜑.
6. Lois de Kirchhoff en expressions complexes
Les lois de Kirchhoff s'étendent avec les notations complexes à un réseau dans
lequel toutes les f.é.m. des générateurs et des récepteurs sont des grandeurs
sinusoïdales de même pulsation.
Ayant affaire à des grandeurs variables en fonction du temps, il est nécessaire
de définir pour chacune des branches un sens positif du courant et des
polarités de référence pour les générateurs et les récepteurs. Les données sont
alors exprimées compte tenu de ces conventions.
a) Loi des nœuds.
A un nœud on a en valeur instantanée ∑ 𝒥 = 0, les intensités étant précédées
du signe + ou du signe − selon que les sens positifs choisis pour les courants
sont ou non dirigés vers le nœud.
Cette relation se conserve pour les expressions complexes et on a
307
∑ 𝒥 = 0.
Les lois de Kirchhoif pour les courants alternatifs sinusoïdaux ont, avec les
expressions complexes, la même forme que pour le courant continu. Il en
résulte que l'on a pour les impédances complexes les mêmes règles
308
a) Dipôles en série.
Figure 203
Le courant 𝒥 dans les dipôles est le même et les tensions s'ajoutent. On a
𝒰 = 𝒰1 + 𝒰2 + 𝒰3 …ou encore𝒵𝒥 = 𝒵1 𝒥 + 𝒵2 𝒥 + 𝒵3 𝒥 …
ou encore 𝒵 = 𝒵1 + 𝒵2 + 𝒵3 …
On en déduit:𝑅 + 𝑗𝑋 = (𝑅1 + 𝑅2 + 𝑅3 … ) + 𝑗(𝑋1 + 𝑋2 + 𝑋3 … )
𝑅 = ∑ 𝑅𝑖 𝑋 = ∑ 𝑋𝑖
b) Dipôles en parallèle.
La tension aux bornes des différents dipôles est la même et les courants
s'ajoutent. On a :
𝒥 = 𝒥1 + 𝒥2 + 𝒥3 …
𝒴𝒰 = 𝒴1 𝒰 + 𝒴2 𝒰 + 𝒴3 𝒰 …
Figure 204
1 1 1 1
ou encore𝒴 = 𝒴1 + 𝒴2 + 𝒴3 … ou = + + …
𝒵 𝒵1 𝒵2 𝒵3
On en déduit
𝐺 + 𝑗𝐵 = (𝐺1 + 𝐺2 + 𝐺3 … ) + 𝑗(𝐵1 + 𝐵2 + 𝐵3 … =
𝐺 = ∑ 𝐺𝑖 𝐵 = ∑ 𝐵𝑖 .
Figure 205
L'admittance du circuit formé par résistance, inductance et condensateur
montés en parallèle est
1 1
𝒴= + 𝑗 (𝐶𝜔 − ).
𝑅 𝐿𝜔
Figure 206
On en déduit l'impédance
1 1 𝑗 𝑗 2+𝑗
𝒴= + − + =
𝒵 100 200 100 200
200 Résistance 80 Ω
𝒵= 𝒵 = 80 − 40𝑗 {
2+𝑗 Résistance − 40 Ω
8. Courant actif - Courant réactif
Le courant 𝒥 dans un dipôle d'impédance 𝒵 = 𝑍𝑒 𝑗𝜑 aux bornes duquel on a la
tension 𝒰 = 𝑈𝑒 𝑗𝜔𝑡 est
𝑈 −𝑗𝜑 𝑗𝜔𝑡
𝒥= 𝑒 𝑒 = (𝐼 cos 𝜑 + 𝑗𝐼 sin 𝜑)𝑒 𝑗𝜔𝑡 .
𝑍
Les grandeurs 𝐼𝑎 = 𝐼 cos 𝜑et 𝐼𝑟 = 𝐼 sin 𝜑 sont appelées courant actif et courant
réactif.
𝐼
On a 𝐼 = √𝐼𝑎2 + 𝐼𝑟2 𝑒𝑡 𝑡𝑔𝜑 = 𝑟 .
𝐼𝑎
𝜋
En remplaçant −𝑗 par 𝑒 −𝑗 2 a dans l'expression 𝒥 = (𝐼𝑎 − 𝑗𝐼𝑟 )𝑒 𝑗𝜔𝑡 ,
𝜋
on a 𝒥 = 𝐼𝑎 𝑒 𝑗𝜔𝑡 + 𝐼𝑟 𝑒 𝑗(𝜔𝑡− 2 ) ,.
Le courant i est la somme du courant actif 𝑖𝑎 en phase avec la tensionet du
𝜋
courant réactif 𝑖𝑟 déphasé de en arrière de la tension.
2
𝒵1 𝒵3
=
𝒵2 𝒵4
Figure 207
Cette relation permet d'exprimer la résistance R et la réactance X de
l'impédance inconnue en fonction des résistances et réactances des autres
impédances du pont. Il y a évidemment une infinité de façons de faire
l'équilibre. Pour rendre la mesure commode, on réduit le nombre de
paramètres en fixant à zéro deux des réactances ou deux des résistances.
Dans les ponts basse fréquence, deux des impédances réglables sont
constituées par des résistances pures réglables par bonds, la troisième
impédance est constituée par une boîte de résistances et une boîte de
capacités que l'on peut disposer en série ou en parallèle. On n'emploie pas
d'inductance car pratiquement il est impossible de fabriquer des inductances
pures gardant une valeur indépendante de la fréquence (à cause de la capacité
entre spires).
Figure 208
312
1
Nous allons examiner comment varie l'impédance 𝒵 = √𝑟 2 + (𝐿𝜔 − )2 et le
𝐶𝜔
1
𝐿𝜔−
𝐶𝜔
déphasage 𝜑 donné par 𝑡𝑔𝜑 = lorsque 𝜔 varie.
𝑟
Figure 209
Nous avons représenté les variations de Z et de 𝜑 en fonction de 𝜔. Pour 𝜔0 , 𝜑
est nul; le circuit est équivalent à la résistance pure R. Pour 𝜔 < 𝜔0 , 𝜑 est
négatif; le circuit est équivalent à une résistance et unecapacité en -série ( de
𝐶
valeur 𝐶 ′ = ). Pour 𝜔 > 𝜔0 , 𝜑 estpositif, le circuit est équivalent à une
1−𝐿𝐶𝜔2
1
résistance et une inductance en série ( de valeur 𝐿′ = 𝐿 − ).
𝐶𝜔2
1
Selon les valeurs relatives de r et de 𝐿𝜔 et , l'impédance et la phase varient
𝐶𝜔
1
plus ou moins vite autour de la pulsation 𝜔0 = .
√𝐿𝐶
𝜔 2 𝜔
( ) ± 𝑟𝐶𝜔0 ( ) − 1 = 0.
𝜔0 𝜔0
Cette double équation a deux racines positives 𝜔1 et 𝜔2 définies par
2
𝜔 𝑟𝐶𝜔0 √(𝑟𝐶𝜔0 )
=± + + 1.
𝜔0 2 2
La résonance est d'autant plus aiguë que 𝑄 est plus élevé. On appelle largeur
de bande du circuit l'intervalle ∆𝜔 = 𝜔2 − 𝜔1 1 pour lequel la condition 𝑍 ≤
𝑟√2 est vérifiée. Le calcul précédent montre que
𝜔0
∆𝜔 =
𝑄
L'impédance SE peut s'exprimer en fonction de sa valeur à la pulsation 𝜔 =
0de la pulsation de résonance co0 et du coefficient de qualité 𝑄.
𝜔 𝜔0
On a 𝒵 = 𝑟 [1 + 𝑗𝑄 ( − )]
𝜔0 𝜔
géométrique et symétrie par rapport à l'axe réel que l'on évite en changeant le
sens de l'axe imaginaire).
La valeur du courant efficace en fonction de 𝜔 est au facteur 𝑈𝑒𝑓𝑓 .rr près celle
de l'admittance 𝑌. Le déphasage du courant sur la tension est égal à la phase
de 𝒴.
2
La puissance dépensée dans la résistance est = 𝑟𝐼𝑒𝑓𝑓 .
2
𝐼𝑒𝑓𝑓
Elle est maximale et vaut 𝑃𝑀 = à la pulsation 𝜔0 de résonance, elle est
𝑟
comprise entre la valeur maximale et la moitié de celle-ci lorsque 𝜔 est à
l'intérieur de la bande passante (𝜔1 ≤ 𝜔 ≤ 𝜔2 ). Comparons la tension aux
bornes de l'inductance ou de la capacité la tension aux bornes de l'ensemble du
circuit:
−𝑗
𝒰 = 𝒵𝒥; 𝒰𝐿 = 𝑗𝐿𝜔𝒥; 𝒰𝐶 = 𝒥;
𝐶𝜔
𝒰𝐿 𝑗𝐿𝜔 𝒰𝐶 −𝑗
= ; =
𝒰 𝒵 𝒰 𝐶𝜔𝒵
316
Figure 214
Figure 215
Nous nous proposons maintenant d'étudier le circuit formé par une inductance
L et un condensateur de capacité C en parallèle avec une résistance R de
grande valeur devant les réactances des autres éléments.
1 1
L'admittance est 𝒴 = + 𝑗 (𝐶𝜔 − )
𝑅 𝐿𝜔
1
Elle a la même forme que l'impédance 𝒵 = 𝑟 + 𝑗 (𝐿𝜔 − )
𝐶𝜔
Figure 216
1 𝜔 𝜔0 𝑅
𝒴= + (1 + 𝑗𝑄 ( − )) 𝒵= 𝜔 𝜔0
𝑅 𝜔0 𝜔 1 + 𝑗𝑄 (𝜔 − )
0 𝜔
Appliquons aux bornes du circuit une tension de valeur efficace constante dont
on fait varier la fréquence.
𝜔 𝜔0
Le courant total est ∶ 𝒥 = 𝒴𝒰 = (1 + 𝑗𝑄 ( − )) 𝒰.
𝜔0 𝜔
Un circuit voisin du précédent est celui constitué par une bobine de faible
résistance en parallèle avec un condensateur.
319
1
L'admittance est 𝒴 ′ = + 𝑗𝐶𝜔.
𝑟+𝑗𝐿𝜔
Figure 220
et
′
𝑗 − 𝜔0 𝑄2 𝑟
𝒵 = (1 − ).
𝑄 − 𝜔 1 + 𝑗𝑄 ( 𝜔 − 𝜔0 )
𝜔 𝜔 0
1−𝜔0
Lorsque 𝜔 n'est pas très petit ( ≪ 1) le circuit est équivalent à une
𝑄−𝜔
𝐿2 𝜔02
inductance L, un condensateur C et une résistance 𝑅 = 𝑄2 𝑟 = en parallèle
𝑟
𝑅
dont l'impédance est 𝒵 = 𝜔 𝜔 .
1+𝑗𝑄(𝜔 − 𝜔0 )
0
Figure 221
Il est facile de voir que l'on peut identifier le schéma équivalent à une bobine
réelle avec celui d'un circuit-bouchon constitué par une bobine résistante et un
condensateur en parallèle.
Figure 222
Figure 223
𝐿′𝜔
On voit alors que le coefficient de surtension 𝑄 = part de
𝑟′′
zéro, passe par un maximum assez plat et décroît pour s'annuler à la fréquence
de résonance propre de la bobine.
L'existence des pertes dans le fer est une cause importante de la diminution du
coefficient de qualité. On réduit l'hystérésis en employant des alliages
appropriés tels que les ferrosiliciums. On réduit les courants de Foucault en
divisant le métal; pour cela on constitue les noyaux avec de la poudre de fer
très fine, noyée dans une résine artificielle isolante.
Figure 224
1 1 1
= 𝑗𝐶𝜔 𝑜𝑢 𝒵= 1
𝒵 𝑅 𝑗𝐶𝜔 (1 + 𝑗𝑅𝐶𝜔)
1
comme » est petit devant 1 :
𝑅𝐶𝜔
1 1 −𝑗 1
𝒵= (1 − ) 𝑜𝑢 𝒵 = +
𝑗𝐶𝜔 𝑗𝑅𝐶𝜔 𝐶𝜔 𝑅𝐶 2 𝜔 2
−𝑗 1
En identifiant avec 𝒵 = + 𝑟, on voit que 𝑟 = .
𝐶𝜔 𝑅𝐶 2 𝜔2
Figure 225
L'appareil peut être utilisé pour mesurer les capacités. On emploie une bobine
auxiliaire et on établit la résonance avec le condensateur C seul (valeurs 𝐶1 et
𝑄1 ) et avec les condensateurs 𝐶 et 𝐶′ (capacité inconnue) en parallèle (valeurs
𝐶2 et 𝑄2 ). La capacité du condensateur 𝐶′ et son coefficient de qualité sont:
(𝐶1 − 𝐶2 )𝑄1 . 𝑄2
𝐶 ′ = 𝐶1 − 𝐶2 𝑒𝑡 𝑄′ = .
𝐶1 (𝑄1 − 𝑄2 )
Un générateur est donc caractérisé par le fait qu'il fournit une puissance 𝑝 = 𝑒𝑖
positive, un récepteur par le fait qu'il fournit une puissance négative.
Sous cette forme, on voit que la puissance est la somme d'un terme constant
𝐸𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠𝜑, la puissance active, et d'un terme en moyenne nul
𝐸𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠 (2𝜔𝑡 − 𝜑), la puissance fluctuante.
Selon que la puissance moyenne 𝐸𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠𝜑 est positive ou négative,
l'appareil est un générateur ou un récepteur.
Figure 226
𝑝 = 𝐸𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠𝜑 (1 + 𝑐𝑜𝑠 2𝜔𝑡) + 𝐸𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑠𝑖𝑛𝜑 sin 2𝜔𝑡.
Le premier terme varie entre 0 et 2 𝐸𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 . 𝑐𝑜𝑠 𝜑; il est toujours positif et sa
valeur moyenne est la puissance active. Celle-ci est encore égale à l'amplitude
des oscillations du premier terme autour de la valeur moyenne.
a) Puissance active
𝜋 3𝜋
𝑐𝑜𝑠 𝜑 >< 0 <𝜑<
2 2
Unité: le watt (W).
b) Puissance réactive
c) Puissance apparente
Les pertes par effet Joule seront plus importantes, ou bien les appareils
devront être dimensionnés plus largement. On conçoit dans ces conditions que
les fournisseurs d'énergie électrique, qui ont les pertes dans le transport de
l'énergie à leur charge, imposent aux utilisateurs sous peine de pénalités,
d'avoir des installations comportant un bon facteur de puissance.
On trouve bien
1
On appelle puissance complexe l'expression 𝒫 = 𝒰𝒥 ∗
2
On a : 𝒰 = 𝒵. 𝒥.
328
1 1 2
a) On connaît le courant : 𝒫 = 𝒰𝒥 ∗ = 𝒵𝒥𝒥 ∗ = 𝒵𝐼𝑒𝑓𝑓 .
2 2
2
1 ∗ 1 𝒰𝒰∗ 𝑈𝑒𝑓𝑓 2
b) On connaît la tension : 𝒫 = 𝒰𝒥 = = = 𝒴 ∗ 𝑈𝑒𝑓𝑓 .
2 2 𝒵∗ 𝒵∗
1°) la somme des puissances actives absorbées dans chaque branche est nulle.
C'est le principe de la conservation de l'énergie;
2°) la somme des puissances réactives absorbées par chaque branche est nulle.
C'est le théorème de Boucherot établissant la conservation de l'énergie
réactive dans un réseau.
Considérons un sommet 𝑝 et appelons 𝒥𝑝1 , 𝒥𝑝2 , 𝒥𝑝3 , … 𝒥𝑝𝑞 , …les courants qui
partent du sommet 𝑝. On a évidemment pour la branche 𝑝𝑞:
∗ ∗
𝒥𝑝𝑞 + 𝒥𝑞𝑝 = 0 𝑒𝑡 𝒥𝑝𝑞 + 𝒥𝑞𝑝 =0
∗ ∗ ∗
𝒥𝑝1 + 𝒥𝑝2 + ⋯ + 𝒥𝑝𝑞 + ⋯ = 0 𝑒𝑡 𝒥𝑝1 + 𝒥𝑝1 + ⋯ + 𝒥𝑝𝑞 +⋯=0
Le courant de la branche 𝑝𝑞 figure deux fois, avec des signes opposés, multiplié
par 𝓋𝑝 et 𝓋𝑞 .
Donc
∗
∑(𝓋𝑝 − 𝓋𝑞 )𝒥𝑝𝑞 =0
ou
∑(𝑃𝑝𝑞 + 𝑗𝑄𝑝𝑞 ) = 0
ce qui démontre le théorème.
329
3°) la somme des puissances fluctuantes absorbées par chaque branche est
nulle.
Figure 227
1
Comme 𝒰 = 𝒵𝒥 = (𝑅 + 𝑗 (𝐿𝜔 − )) 𝒥 on a
𝐶𝜔
𝒥𝒥 ∗ 2
1 2
𝒫=𝒵 𝑜𝑢 𝒫 = 𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓 + 𝑗 (𝐿𝜔 − )𝐼 .
2 𝐶𝜔 𝑒𝑓𝑓
330
𝐼𝑒𝑓𝑓
Si on fait intervenir la tension 𝑉𝑒𝑓𝑓 = aux bornes du condensateur:
𝐶𝜔
2
1 2 1 2
𝒫 = 𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓 + 𝑗2𝜔 ( 𝐿𝐼𝑒𝑓𝑓 − 𝐶𝑉𝑒𝑓𝑓 )
2 2
La partie imaginaire représente la puissance réactive:
1 2 1 2
𝑄 = 2𝜔 ( 𝐿𝐼𝑒𝑓𝑓 − 𝐶𝑉𝑒𝑓𝑓 )
2 2
1
L'énergie instantanée emmagasinée dans l'inductance est 𝑊 = 𝐿𝑖 2 ;
2
1 𝑇1
2 1
la valeur moyenne est 𝑊𝑀 = ∫0 𝐿𝑖 2 𝑑𝑡 = 𝐿𝐼𝑒𝑓𝑓 . De meme l'énergie
𝑇 2 2
moyenne emmagasinée dans le condensateur est
1 2
𝑊𝑆 = 𝐶𝑉𝑒𝑓𝑓
2
on a donc
𝑄 = 2𝜔(𝑊𝑀 − 𝑊𝑆 ).
La puissance réactive dépensée dans un circuit passif est nulle lorsque celui-ci
emmagasine en moyenne autant d'énergie sous forme magnétique que sous
forme électrostatique. La réactance du circuit est alors nulle et on a le
phénomène de résonance.
Figure 227
𝟏
𝓟= 𝓤𝓙∗
𝟐
𝜺
𝓙=
𝓩𝟎 + 𝓩
𝓤 = 𝓩𝓙
𝟏 𝟏 𝜺
𝓟= 𝓤𝓙∗ = 𝜺𝜺∗
𝟐 𝟐 (𝓩𝟎 + 𝓩)(𝓩∗𝟎 + 𝓩∗ )
mais
𝟏 ∗ 𝑬∗𝒎𝒂𝒙
𝜺𝜺 = = 𝑬∗𝒆𝒇𝒇
𝟐 𝟐
On a alors
∗
𝑅
𝑃 = 𝐸𝑒𝑓𝑓
(𝑅 + 𝑅0 )2
ou
332
𝑬∗𝒆𝒇𝒇
𝑃=
𝑅0 2
(√𝑅 + )
√𝑅
Figure 229
On voit apparaître l'angle de perte 9 dont nous avons déjà parlé à propos des
condensateurs.
2
Pratiquement 𝐶′ ≠ 𝐶 et 𝑃 = 𝐶 ′ 𝜔 𝑈𝑒𝑓𝑓 tg 𝜑 (on confond tg 𝜑 et sin 𝜑 car 𝜑 est
toujours très petit).
L'expression de P devient
2
𝜀. 𝑆 𝑒 2 𝐸𝑀
𝑃= 𝜔 sin 𝜑
𝑒 2
ou
2
𝜀𝐸𝑀
𝑃= 𝜔𝑠𝑖𝑛𝜑. 𝜏.
2
La puissance dépensée par unité de volume est
2
𝑑𝑃 𝜀𝐸𝑀 𝜔
= 𝑠𝑖𝑛𝜑
𝑑𝜏 2
Cette formule s'étend à un corps diélectrique de forme quelconque:
2
𝜀𝐸𝑀
𝑃=∭ 𝜔𝑠𝑖𝑛𝜑. 𝑑𝜏
2
Prenons un exemple: l'eau, corps pour lequel 𝜀𝑟 = 80 𝑒𝑡 𝑡𝑔 𝜑 =
0,15 (sin 𝜑 # 𝑡𝑔 𝜑).
La capacité calorifique de l'eau est 106 calories par mètre cube. Si aucun
échange de chaleur ne se fait avec l'extérieur, l'élévation de température par
seconde est:
8,1. 107
∆𝜃 = #20°.
4,18. 106
Parmi les applications du chauffage par pertes diélectriques nous citerons:
✓ le traitement du caoutchouc,
✓ le préchauffage et le soudage des matières plastiques (machines à
coudre dites électroniques),
✓ le collage du bois (contreplaqué),
✓ le travail du verre (chauffage et fusion — soudage),
335
1. Courants périodiques
on a
𝑦 = 𝑓(𝑡) = 𝑓(𝑡 + 𝑇) = 𝑓(𝑡 + 2𝑇) … = 𝑓(𝑡 + 𝑛𝑇) …
2. Valeur moyenne
𝑞 1 𝑇
𝑖𝑚 = 𝑜𝑢 𝑖𝑚 = ∫ 𝑖𝑑𝑡.
𝑇 𝑇 0
Une fonction périodique est dite alternative lorsque sa valeur moyenne est
nulle.
336
Figure 230
3. Valeur efficace
2
1 𝑇2 1 𝑇2
𝐼𝑒𝑓𝑓 = ∫ 𝑖 𝑑𝑡 ou𝐼𝑒𝑓𝑓 = √ ∫ 𝑖 𝑑𝑡.
𝑇 0 𝑇 0
La valeur 𝐼𝑒𝑓𝑓 ainsi définie est appelée valeur efficace du courant périodique.
2
1 𝑇 2 𝜋𝑡 𝑉𝑚𝑎𝑥
𝑉𝑒𝑓𝑓 = ∫ 𝑉𝑚𝑎𝑥 sin2 𝑑𝑡, 𝑉𝑒𝑓𝑓 = .
𝑇 0 𝑇 √2
Figure 231
Les tensions et courants périodiques peuvent être représentés par une somme
infinie de fonctions sinusoïdales, d'amplitudes et de phases convenables et de
pulsations croissant en progression arithmétique. L'expression ainsi obtenue
est appelée développement en série de Fourier de la grandeur périodique 𝑓(𝑡).
On trouve alors:
avec
𝐶𝑛 = √𝐴2𝑛 + 𝐵𝑛2
et
𝐴𝑛
𝑔𝑦 𝜑𝑛 = .
𝐵𝑛
Figure 232
On a
339
Figure 233
c) La courbe représentative possède un centre de symétrie:
𝑓(𝑇 − 𝑡) = −𝑓(𝑡).
Figure 234
340
a) sinusoïde redressée
Figure 235
b) courbe en grecques
Figure 236
c) courbe en créneaux
341
Figure 237
Figure 238
a) Méthode analytique.
b) Méthode graphique.
1 2𝜋
𝐴𝑛 = ∫ 𝑦 sin 𝑛 𝛼 𝑑𝛼
𝜋 0
1 2𝜋
𝐵𝑛 = ∫ 𝑦 cos 𝑛 𝛼 𝑑𝛼
{ 𝜋 0
2𝜋 𝜋
L'intervalle 2𝜋 étant partagé en 2q parties égales à = = 𝑑𝛼.3
2𝑞 𝑞
on a
1 2𝜋
𝐴𝑛 = ∑ 𝑦𝑖 sin 𝑛 𝛼𝑖
𝜋 2𝑞
ou
1
𝐴𝑛 = ∑ 𝑦𝑖 sin 𝑛 𝛼𝑖
𝑞
1
{ 𝑛 𝜋 ∑ 𝑦𝑖 cos 𝑛 𝛼𝑖
𝐵 =
c) Méthode physique.
8. Relation entre la valeur efficace d'un courant non sinusoïdal et les valeurs
efficaces des termes de son développement en série de Fourier
par:
2
1 𝑇2
𝐼𝑒𝑓𝑓 = ∫ 𝑖 𝑑𝑡
𝑇 0
1 𝑇
∫ 2 sin2 (𝑛 𝜔𝑡 − 𝜑𝑚 ) = 1
𝑇 0
et que
1 𝑇
∫ 𝑠𝑖𝑛(𝑛𝜔𝑡 − 𝜑𝑛 )𝑠𝑖𝑛(𝑚 𝜔𝑡 − 𝜑𝑚 )𝑑𝑡 = 0
𝑇 0
1 𝑇
∫ 𝑠𝑖𝑛(𝑛 𝜔𝑡 − 𝜑𝑛 )𝑑𝑡 = 0
𝑇 0
2
𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝐼02 + 𝐼12 + ⋯ 𝐼𝑛2
La valeur efficace du courant total est égale à la racine carrée de la somme des
carrés des valeurs efficaces de tous les termes de la série de Fourier qui
représente ce courant.
Si aux bornes d'une branche constituée par une résistance R, une inductance L
et une capacité C, on applique une tension ou une force électromotrice on a
𝑑𝑖 1
𝑒 = 𝑅𝑖 + 𝐿 + ∫ 𝑖𝑑𝑡
𝑑𝑡 𝐶
Si e est périodique sans être sinusoïdal, il en est de même de i. Les éléments de
décomposition en série de Fourier de 𝑒 et de 𝑖 satisfont à l'équation
précédente. Pour la valeur moyenne (courant continu, pulsation 𝜔 = 0) pour le
fondamental et pour chaque harmonique on définit l'impédance du circuit. Les
méthodes de calcul étudiées pour les courants sinusoïdaux restent valables,
étant entendu qu'on n'associe entre elles que des fonctions de même période.
𝑝 = 𝑢𝑖 = ∑ 𝑈𝑛 𝐼𝑛 . 2cos(𝑛𝜔𝑡 − 𝛼𝑛 ) cos(𝑛𝜔𝑡 − 𝛽𝑛 )
+ ∑ 𝑈𝑚 𝐼𝑛 . 2cos(𝑚𝜔𝑡 − 𝛼𝑚 ) cos(𝑛𝜔𝑡 − 𝛽𝑛 ).
𝑃 = ∑ 𝑈𝑛 𝐼𝑛 cos 𝜑
avec
𝜑𝑛 = 𝛽𝑛 − 𝛼𝑛 .
345
CHAPITRE X
LE CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE
X.1. ÉQUATIONS DE MAXWELL
1. Formulation des équations de Maxwell
Pour étudier les forces qui s'exercent entre les corps porteurs de charges
électriques, au repos ou en mouvement, nous avons été amenés à introduire le
champ et l'induction électriques, le champ et l'induction magnétiques, la
densité de charge, la densité de courant.
En régime permanent, ces grandeurs sont liées par les relations suivantes:
Les équations du 1er groupe sont appelées équations de Maxwell. Ce sont elles
qui constituent la formulation exacte des lois du champ électromagnétique en
régime quelconque, variable ou non.
Les équations du 2ème groupe expriment les propriétés de la matière.
Les équations du 3ème groupe expriment le principe de la conservation de
l'électricité.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝜕𝐻 𝜕2 𝐸⃗⃗
On déduit de la dernière équation 𝑟𝑜𝑡 = 𝜀0 2 En portant
𝜕𝑡 𝜕𝑡
⃗⃗
𝜕𝐻
dans l'équation ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐸 = −𝜇0 , on a:
𝜕𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝜕𝐻 𝜕 2 𝐸⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝑟𝑜𝑡 𝐸 = 𝜇0 𝑟𝑜𝑡 = −𝜀0 𝜇0 2
𝜕𝑡 𝜕𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
mais 𝑟𝑜𝑡 𝑟𝑜𝑡 𝐸 = 𝑔𝑟𝑎𝑑⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑖𝑣 𝐸 − ∆𝐸⃗⃗ .
𝜕 2 𝐸⃗⃗
∆𝐸⃗⃗ − 𝜀0 𝜇0 =0
𝜕𝑡 2
De même on établit que
𝜕2𝐻⃗⃗
∆𝐻⃗⃗ − 𝜀0 𝜇0 =0
𝜕𝑡 2
Ces équations sont des équations de propagation. Nous les reverrons plus en
détail dans l'étude du champ électromagnétique dans les diélectriques purs.
Le champ électrique et le champ magnétique se propagent à la vitesse co=
1
.
√ 𝜀0 𝜇 0
1
Vérifions que a bien les dimensions d'une vitesse. Les formules 𝑓 =
√ 𝜀0 𝜇 0
1 𝑞𝑞′
. et 𝑞 = 𝑖𝑡 donnent pour 𝜀0 les dimensions [𝜀0 ] = [𝐿]−3 [𝑀]−1 [𝑇]4 [𝐼]2 .
4𝜋𝜀0 𝑟2
ou encore
350
de déplacement.
Finalement
4. Potentiels de Lorenz
Le fait que le champ électromagnétique se propage semble en contradiction
avec le fait que les potentiels scalaire V et vecteur 𝐴⃗ de Maxwell s'établissent
instantanément. Ceci provient du fait que l'on a introduit la fiction du courant
de déplacement. Si on se passe de cet intermédiaire, comme l'a fait, sur une
suggestion de Riemann, le danois Ludwig Lorenz, on trouve que le champ
électrique et le champ magnétique dérivent de potentiels scalaire et vecteur
retardés.
Les équations de Maxwell :
352
⃗⃗
𝜕𝐷 𝜕𝐸⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝜕𝑉 𝜕2 𝐴⃗
En portant =𝜀 = −𝑔𝑟𝑎𝑑 − 𝜀 2 dans la dernière équation, on a:
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡
𝜕𝐴⃗
De la première équation on tire div𝐸⃗⃗ = −∆𝑉 − 𝑑𝑖𝑣 .
𝜕𝑡
𝜕𝑉
En portant 𝑑𝑖𝑣 𝐴⃗ = −𝜀𝜇 = 0, on a :
𝜕𝑡
𝜕𝑉 𝜌
−∆𝑉 + 𝜀𝜇 =
𝜕𝑡 𝜀
Finalement le système devient:
1
Posons comme nous l'avons fait précédemment c = et introduisons
√𝜀𝜇
1 𝜕2
l’opérateur = ∆ − appelé d’Alembertien.
𝐶 2 𝜕𝑡 2
𝜌
L'équation 𝑣 + = 0 s'écrit
𝜀
Nous retrouvons ici une équation d'un type connu qui se rencontre dans de
nombreux problèmes de propagation à une dimension équation des cordes
𝑟 𝑟
vibrantes). Elle admet pour intégrale générale 𝑟𝑣 = 𝑓 (𝑡 − ) + 𝑔 (𝑡 + ),
𝑐 𝑐
𝑓 et 𝑔 étant deux fonctions arbitraires.
On doit se borner à utiliser l'intégrale qui ne comporte que le premier terme,
car une propagation ne peut se faire qu'à partir du lieu où est la cause du
phénomène. Ici il n'y a que la charge au point M; le deuxième terme
correspondrait à une autre cause donnant une propagation en sens inverse
(réflexion). On a
1 𝑟
𝑢 = 𝑓 (𝑡 + ).
𝑟 𝑐
𝑟
Lorsque le temps de propagation est petit devant la période T d'un
𝑐
phénomène périodique (l'utilisation du développement en série de Fourier ou
de l'intégrale de Fourier permet de considérer tout phénomène variable
comme une somme de phénomènes périodiques sinusoïdaux), c'est-à-dire
encore lorsqu'on a affaire à des distances 𝑟 petites devant la longueur 𝜆 = 𝑐𝑇,
appelée longueur d'onde, on tend vers le régime stationnaire, l'équation ∆ +
𝜌 𝜌
tend vers l'équation de Poisson 𝑣 + et 𝑣 tend vers l'expression du
𝜀 𝜀
𝜌(𝑡)𝑑𝜏
potentiel électrostatique 𝑣𝑠 = . Cette condition aux limites permet de
4𝜋𝜀𝑟
déterminer la fonction 𝑓:
Elle fait intervenir, non pas la densité 𝜌(𝑡) à l'instant t, mais cette densité à
𝑟
l'instant antérieur 𝑡 − .
𝑐
𝜌
L'équation 𝑣 + = 0 étant linéaire, on a
𝜀
356
On verrait de la même façon que, s'il existe également des surfaces électrisées
de densité surfacique a, le potentiel est
Figure 280
357
ou:
Ou encore
En utilisant la transformation:
on a:
On a donc:
358
ou
On a donc
𝜕𝑉
On vérifie maintenant facilement que 𝐴⃗ + 𝜀𝜇 = 0 .
𝜕𝑡
imposer à div 𝐴⃗ une condition arbitraire). Mais seuls les potentiels de Maxwell
et de Lorenz conduisent à des expressions simples.
Le fait qu'on peut exprimer les lois de l'électromagnétisme par des équations
locales, c'est-à-dire déterminer le champ électrique et le champ magnétique
lorsqu'on connaît la densité de charge et la densité de courant (et les dérivées
de ces grandeurs) au point où on calcule le champ, implique la notion de
propagation. Ce point de vue est en condition avec la possibilité d'actions
instantanées à distance imposée par les potentiels de Maxwell. Ceux -ci
apparaissent alors uniquement comme des intermédiaires de calcul auxquels il
est difficile d'attacher un sens physique; ils nécessitent également
l'introduction d'une fiction, le courant de déplacement, entité sans réalité
physique qui doit produire un champ et subir l'action d'un champ. Les
potentiels de Lorenz, par contre, sont susceptibles d'une interprétation
physique; c'est pourquoi ils sont préférés. Ceci n'enlève d'ailleurs aucun mérite
à Maxwell, génial physicien qui a, le premier, formulé mathématiquement les
lois exactes de l'électromagnétisme macroscopique et en a tiré de
remarquables conséquences. Dès 1864, il prévoyait l'existence des ondes radio-
électriques qui ne devaient être produites au laboratoire, par Hertz, qu'en 1881
et qui ne devaient être observées dans la nature qu'à partir de 1944 (émissions
radioélectriques du soleil et des étoiles). En même temps, fondant la théorie
électromagnétique de la lumière, il réalisait la synthèse de l'optique et de
l'électricité.
C'est d'une manière tout à fait indépendante que le physicien L. Lorentz, qui
ignorait les travaux de Maxwell, parvint en 1867 aux mêmes équations que lui.
Partant également des lois des régimes permanents, il émit l'hypothèse que les
actions ne se faisaient sentir à la distance 𝑟 qu'après un intervalle de temps
𝑟
nécessaire pour parcourir la distance 𝑟 à la vitesse de la lumière. Nous
𝑐
ajouterons à cet aperçu historique que c'est en supposant les équations de
Maxwell valables pour tous les observateurs galiléens qu'Einstein mit en 1905,
sous sa forme définitive, la théorie de la relativité restreinte à laquelle Lorentz
et Poincaré avaient déjà apporté une importante contribution.
6. Approximation des régimes quasi-stationnaires
Dans l'approximation des régimes quasi-stationnaires, nous avons déduit le
champ électrique et le champ magnétique des potentiels
360
𝜔 = 2𝜋𝑓
si
𝛾
≪ 𝑓.
2𝜋𝜀
Il en est ainsi pour les bons isolants dès qu'on atteint la fréquence industrielle
50 Hz (pour le verre, qui est un assez bon isolant, 𝜀𝑟 = 8, 𝜌 = 3,3 . 109 ,
1
= 0,7 ≪ 50).
2𝜋𝜀𝜌
1
La vitesse de propagation dans le diélectrique 𝑐 = (vitesse de la lumière)
√𝜀𝜇
est plus faible que dans le vide car 𝜀𝜇 > 𝜀0 𝜇0 . Dans l'air 𝜀𝜇 ≠ 𝜀0 𝜇0 .
362
Figure 281
Prenons trois axes de coordonnées cartésiennes 𝑂𝑥, 𝑂𝑦, 𝑂ƺ, l'axe 𝑂ƺ étant
confondu avec la droite OM. Les champs 𝐸⃗⃗ et 𝐻 ⃗⃗ ne dépendent que de ƺ et de 𝑡
(puisqu'ils ont la même valeur en tous les points de l'élément plan).
L'équation devient .
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
ƺ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
ƺ 1
La solution est de la forme: 𝐸⃗⃗ = 𝑓1 (𝑡 − ) + 𝑔1 (𝑡 + ) avec 𝑐 = .
𝑐 𝑐 √𝜀𝜇
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
ƺ
La fonction 𝑓1 (𝑡 − )correspond à une propagation parallèlement à 𝑂ƺ en
𝑐
s'éloignant de 𝑂 avec la vitesse uniforme c. En effet, pour un observateur qui se
déplacerait sur 𝑂ƺ avec cette vitesse, les champs conserveraient la même
valeur.
363
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
ƺ
La fonction 𝑔1 (𝑡 + )correspond à une propagation dirigée vers O.
𝑐
Dans le cas d'une source unique et d'un milieu indéfini, cette propagation ne
peut exister car l'onde correspondante n'aurait pas de cause.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
ƺ
⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
ƺ
On a donc 𝐸⃗⃗ = 𝑓1 (𝑡 − ). De même on voit que 𝐻 𝑓2 (𝑡 − ) .
𝑐 𝑐
Revenons aux équations de Maxwell. En tenant compte que les dérivées des
composantes des champs par rapport à 𝑥 et 𝑦 sont nulles les champs ne
dépendent que de ƺ et 𝑡):
𝜕𝐸ƺ 𝜕𝐸ƺ
Il résulte du fait que = 0 et = 0 que 𝐸ƺ est constant.
𝜕𝑡 𝜕ƺ
𝜕𝐸ƺ 𝜕𝐻𝑦
On en déduit en portant = −𝜇 dans l'équation précédente:
𝜕ƺ 𝜕𝑡
On a de même:
𝜇
De la même façon, on trouve: 𝐸𝑥 = √ 𝐻𝑦 .
𝜀
De ces deux relations, on déduit que les champs 𝐸⃗⃗ et 𝐻 ⃗⃗ sont rectangulaires car
le produit scalaire 𝐸⃗⃗ . 𝐻
⃗⃗ = 𝐸𝑥 𝐻𝑥 + 𝐸𝑦 𝐻𝑦 = 0 et que les grandeurs des champs
𝐸 𝜇
sont telles que √
𝐻 𝜀
√𝜀. 𝐸 = √𝜇. 𝐻.
⃗⃗ se déduit du vecteur √𝜀. 𝐸⃗⃗ par une rotation de + 𝜋 autour de
Le vecteur √𝜇. 𝐻
2
𝑂ƺ ; 𝐸⃗⃗ et 𝐻
⃗⃗ forment avec la direction de propagation (𝑂ƺ) un trièdre
trirectangle direct.
𝐸
Le rapport est homogène à une résistance. En effet, E a les dimensions d'une
𝐻
différence de potentiel divisée par une longueur et H les dimensions d'un
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
courant divisé par une longueur (Loi d'Ampère ∫ 𝐻 𝑑𝑙 = 𝐼).
Numériquement dans le vide ou lorsque 𝜀 ≠ 𝜀0 𝑒𝑡 𝜇 ≠ 𝜇0 :
Les champs reprennent la même valeur lorsqu'on se déplace sur l'axe 𝑂ƺ d'une
𝜔ƺ 2𝜋𝑐
longueur z telle que = 2𝜋. Cette distance est la longueur d'onde 𝜆 = ou
𝑐 𝜔
2𝜋
encore 𝜆 = 𝑐𝑇 (𝑇 = étant la période).
𝜔
On démontre que les ondes planes définies par le système (1) forment un
système complet d'intégrales des équations (2) c'est-à-dire que toute intégrale
366
𝐸⃗⃗𝑇 2 = 𝐸⃗⃗𝑇 1 .
✓ la composante normale de l'induction électrique satisfait à la relation
⃗⃗𝑁 = 𝐷
𝐷 ⃗⃗𝑁 = 𝜎 − 𝑛⃗⃗ , 𝜎 étant la densité superficielle de charges
2 1
éventuellement portées par 𝑠 et 𝑛⃗⃗ le vecteur unitaire de la normale à s.
✓ la composante tangentielle du champ magnétique satisfait à la relation
𝐻⃗⃗𝑇 = 𝐻
⃗⃗𝑇 = ⃗⃗⃗
𝑗𝑠 𝑛⃗⃗ , ⃗⃗⃗
𝑗𝑠 étant la densité du courant superficiel qui circule
2 1 Ʌ
éventuellement sur s et 𝑛⃗⃗ le vecteur unitaire de la normale.
✓ la composante normale de l'induction magnétique est continue:
⃗⃗𝑁 = 𝐵
𝐵 ⃗⃗𝑁 .
2 1
REMARQUE:
1
En passant d'un milieu à un autre la vitesse de propagation varie. Ce qui
√𝜀𝜇
𝜔
reste constante c'est la fréquence 𝑓 = de l'onde.
2𝜋
𝐸⃗⃗ et 𝐵
⃗⃗ étant nuls dans le conducteur, les conditions de passage permettent de
conclure qu'en un point extérieur infiniment voisin 𝐸⃗⃗𝑇 = 0, 𝐵𝑁 = 0. Le champ
électrique est normal au conducteur, l'induction magnétique lui est tangente.
Les autres conditions de passage se réduisent à 𝐷 ⃗⃗𝑁 = 𝜎𝑛⃗⃗ et 𝐻
⃗⃗𝑇 = ⃗⃗⃗
𝑗𝑠 Ʌ 𝑛⃗⃗. Ces
conditions sont utilisées pour calculer 𝜎 et ⃗⃗⃗
𝑗𝑠 quand la distribution des champs
à l'extérieur du conducteur est connue.
La condition 𝐸⃗⃗𝑇 = 0 ne peut être réalisée que par l'apparition d'une onde se
dirigeant en sens inverse appelée onde réfléchie.
On voit facilement en exprimant cette condition que Fonde réfléchie est définie
par:
Figure 282
6. Pression de radiation
Une onde plane sinusoïdale rencontrant normalement un plan conducteur
subit une réflexion, l'onde incidente et l'onde réfléchie se combinant pour
donner une onde stationnaire. En avant de la surface conductrice, le champ
magnétique est tangentiel et vaut 𝐻𝑇 1 = 2𝐻2 cos 𝜔𝑡; en arrière, il est nul
(𝐻𝑇 2 = 0). Cette discontinuité du champ entraîne l'existence d'un courant
superficiel (courant de Foucault) de densité ⃗⃗⃗
𝑗𝑠 donnée par 𝐻𝑇 2 = 𝐻𝑇 1 =
𝑗𝑠 Ʌ 𝑛⃗⃗ = 2𝐻2 cos 𝜔𝑡.
⃗⃗⃗
Le champ magnétique 𝐻 cos 𝜔𝑡 au voisinage a une amplitude double de celui
qui existe en l'absence du plan conducteur. C'est que les courants su¬perficiels
produisent au voisinage un champ égal à celui de l'onde incidente.
On peut retrouver ce résultat à partir du champ produit par une nappe de
courant (chap. VI, p. 216). De part et d'autre les champs sont opposés et valent
⃗⃗⃗⃗
𝑗𝑠 ⃗⃗⃗⃗
𝑗𝑠
− 𝑛⃗⃗ et 𝑛⃗⃗. A l'intérieur du conducteur, le champ total est nul, ce qui
2Ʌ 2Ʌ
entraîne que le champ produit par la nappe de courant est opposé au champ
𝐻0 cos 𝜔𝑡 de l'onde incidente. A l'extérieur, les champs s'ajoutent et le champ
total est 2𝐻0 cos 𝜔𝑡. L'induction au voisinage est 𝐵 = 𝜇. 2𝐻2 cos 𝜔𝑡, celle due
𝐵 𝐵
à l'onde incidente est ; la densité de courant est 𝑗𝑠 = .
2 𝜇
𝐵2 𝜇𝐻 2
La pression de radiation est 𝑝 = = . Elle est égalé a la densité d'énergie
2𝜇 2
en avant du plan réfléchissant (l'énergie électrostatique est nulle car E = 0).
D'une façon générale, toute onde électromagnétique tombant sur une surface
réfléchissante exerce sur elle une pression appelée pression de radiation. Cette
pression est égale à chaque instant, et par conséquent en moyenne, à la
densité d'énergie présente devant la surface.
370
Pour les radiations lumineuses, cette pression est toujours faible en raison de la
petitesse des champs (la pression due au rayonnement solaire est de l'ordre de
10−5 pascal (newton par m2 ). On obtient des effets bien plus considérables
avec de très grandes longueurs d'onde, comme celles des courants industriels.
Le champ magnétique peut alors être produit par une bobine que l'on fait
résonner avec un condensateur. Comme illustration on peut citer l'expérience
du plateau magique. (Un disque métallique évolue dans les airs. La chaleur
dégagée par les courants de Foucault induits permet de faire cuire un œuf.)
7. Action d'une onde électromagnétique sur un circuit filiforme
Pour étudier l'action d'un champ électromagnétique sur un circuit formé par
une résistance, une inductance et une capacité en série, nous allons examiner
quelles sont les forces qui s'exercent sur les électrons mobiles des conducteurs
constitutifs du circuit.
Les forces sont dues à plusieurs champs:
Le champ magnétique n'intervient pas dans les actions sur les électrons car les
forces qu'il produit sont perpendiculaires au fil et ne produisent aucun effet.
En négligeant, comme nous l'avons fait précédemment, l'inertie des électrons
⃗⃗⃗⃗ + ∫ 𝐸⃗⃗𝑠 𝑑𝑙
∫ 𝐸⃗⃗ 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗ + ∫ 𝐸⃗⃗𝑖 𝑑𝑙
⃗⃗⃗⃗ + ∫ 𝐸⃗⃗𝑓 𝑑𝑙
⃗⃗⃗⃗ = 0.
𝑑𝑖
∫ 𝐸⃗⃗𝑓 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = −𝑅𝑖 ∫ 𝐸⃗⃗𝑖 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = −𝐿 ∫ 𝐸⃗⃗𝑠 ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = 𝑉𝑃 − 𝑉𝑃′
𝑑𝑡
On a :
𝑑𝑖
𝑉𝑃 − 𝑉𝑃′ = 𝑅𝑖 + 𝐿 − ∫ 𝐸⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑙 .
𝑑𝑡
Figure 283
Cette équation montre que l'action du champ 𝐸⃗⃗ peut être considérée comme
produite par la force électromotrice ∫ 𝐸⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
𝐶
𝑑𝑙.
Figure 284
Considérons un circuit C, ouvert par exemple, limité aux points 𝑃 et 𝑃′.
Considérons deux segments de droite 𝑃𝑄 et 𝑃′𝑄′ perpendiculaires à la
direction générale du champ et un segment 𝑄𝑄′ d'orientation quelconque.
Soit T le circuit fermé constitué par le circuit C, les segments 𝑃𝑄, 𝑄𝑄′, 𝑄′𝑃′:
⃗⃗
𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = −
En tenant compte de la relation 𝑟𝑜𝑡𝐸
𝜕𝑡
on a
372
en posant
⃗⃗⃗⃗⃗.
𝑆⃗ = ∬ 𝑑𝑠
𝑆
⃗⃗⃗⃗, ∫ 𝐸⃗⃗ 𝑑𝑙
Dans l'intégrale ∫𝑃′𝑄′𝑄𝑃 𝐸⃗⃗ 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗ = 0, ∫ 𝐸⃗⃗ 𝑑𝑙
⃗⃗⃗⃗ = 0 car le champ E est
𝑃𝑄 𝑃′𝑄′
a) 𝑄𝑄′. 𝜀= 0: le circuit est dit sensible au champ magnétique; cette condition est
réalisée lorsqu'on a affaire à un circuit fermé ou lorsque PP' est perpendiculaire
à 𝐸⃗⃗ . On a alors 𝑒 = −𝑗𝜔𝑠⃗. 𝛽⃗; 𝑠 désigne la surface du circuit :u la surface limitée
par le fil et le segment 𝑃𝑃’.
Pour détecter le champ magnétique, on B place le circuit comme l'indique la
figure ci-contre.
Figure 285
⃗⃗ = 0. Le circuit est dit sensible au champ électrique. T~e condition est
b) 𝑠⃗. 𝐵
réalisée lorsque 𝑠⃗ est perpendiculaire à 𝐵 ⃗⃗ (circuit plan parallèle au champ
magnétique par exemple).
On a
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗′ . 𝜀⃗.
𝑒 = 𝑃𝑃
Figure 286
Elle est encore réalisée lorsque le circuit 𝑃𝑄𝑃′𝑄′ peut être identifié au fil. La
surface 𝑠⃗ est alors nulle. Ceci a lieu lorsque le circuit est constitué par deux
brins rectilignes perpendiculaires à 𝐸⃗⃗ (ou nuls) réunis par un brin sensiblement
rectiligne
Les figures ci-dessous indiquent comment on peut passer progressivement d'un
circuit sensible seulement au champ électrique à un circuit sensible seulement
au champ magnétique.
374
Figure 287
Figure 288
IX.3. LE CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS LES CONDUCTEURS
1. Équations de Maxwell dans un conducteur
Nous avons vu que dans un conducteur parfait le champ électrique est nul ainsi
que la densité de courant. Dans un conducteur réel, la conductivité est grande
sans être infinie. La densité de courant de conduction n'est pas nulle. La
densité de courant de déplacement, par contre, est négligeable devant la
densité de courant de conduction.
Nous avons vu précédemment que dans le cas d'un régime sinusoïdal les
amplitudes de densité de courant de conduction et de déplacement
𝛾𝐸0 𝑒𝑡 𝜀𝜔𝐸0 . On peut négliger les courants de déplacement si 𝜀𝜔 ≪ 𝛾 ou, en
𝜔 2𝜋𝜀𝑓
introduisant la fréquence 𝑓 = 𝑠𝑖 ≪ 1. Pour le cuivre 𝜀 ≠ 𝜀0 =
2𝜋 𝛾
1 2𝜋𝜀
. 10−9 , 𝛾 = 0,6. 108 ; est de l’ordre de 10−18 seconde. Même aux
36𝜋 𝛾
2𝜋𝜀𝑓
fréquences les plus élevées utilisées en radioélectricité (𝑓= 3 . 1010 ), ne
𝛾
dépasse pas 107 .
𝜕𝐸⃗⃗
En négligeant donc complètement la densité de courant de déplacement 𝜀
𝜕𝑡
vis-à-vis de la densité de courant de conduction 𝑗⃗ et, en tenant compte, comme
nous l'avons montré au début du chapitre VIII (page 271), que la densité de
charge est nulle dans un conducteur, les équations de Maxwell s'écrivent:
375
Eliminons 𝐸⃗⃗ et 𝐻
⃗⃗ entre ces équations et 𝑗⃗ = 𝛾. 𝐸⃗⃗
Dans le cas d'un régime sinusoïdal, on peut faire intervenir les vecteurs
complexes, et on a:
Posons
Figure 289
Elle s'intègre
ƺ ƺ
⃗𝓙 ⃗⃗⃗⃗𝒆−𝜹√𝟐𝒋 + ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗ = 𝑲 𝑲′𝒆−𝜹√𝟐𝒋
ou
ƺ ƺ
⃗⃗⃗⃗𝒆−𝜹√𝟐𝒋 + ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ = 𝑲
𝓙 𝑲′𝒆−𝜹√𝟐𝒋
la densité de courant devant rester finie, lorsque ƺ augmente indéfiniment:
⃗⃗⃗⃗⃗
𝐾′ = 0.
Exprimons la continuité de la composante tangentielle du champ électrique de
part et d'autre de la surface du conducteur. Pour ƺ = 0: 𝜀𝑥 = 𝜀0 , 𝜀𝑦 = 0, 𝜀ƺ =
0. Le vecteur densité de courant est parallèle à 𝑂𝑥.
On a finalement
377
ƺ
L'amplitude de la densité de courant 𝛾𝐸0 𝑒 −𝛿 décroît exponentiellement à partir
de la surface de séparation. La profondeur S au bout de laquelle
l'affaiblissement est de 1 néper est appelée la pénétration dans le conducteur.
Exemple numérique : La pénétration dans le cuivre à la fréquence industrielle
𝑓 = 50 Hz est δ = 9 mm.
La pénétration est d'autant plus faible que la fréquence est plus élevée et que
la conductivité et la perméabilité du métal sont plus grandes.
Cherchons le courant qui circule dans le conducteur parallèlement à 𝑂𝑥 dans
une bande de largeur unité:
∞
𝑖 = ∫ 𝑗𝑑ƺ
0
ou
∞
𝛿
𝒥 = ∫ 𝑗𝑑ƺ = 𝛾𝑒 𝑗𝜔𝑡
1+𝑗
0
𝛾𝐸0 𝛿 𝜋
𝑖= cos (𝜔𝑡 − ) .
√2 4
Tout se passe comme si on avait un courant alternatif ayant une densité
𝛾𝐸0 𝛿
d'amplitude constante 𝐽0 = localisée dans l'épaisseur 𝛿 du conducteur,
√2
appelée encore épaisseur de la coque fictive. La puissance qui est dépensée
dans le volume 𝑑𝜏 est
La puissance moyenne qui est dépensée par unité de longueur, dans une bande
de largeur unité, c'est-à-dire encore par unité de surface de conducteur, est
378
On voit que l'on a la même puissance dépensée qu'avec une densité de courant
𝛾𝐸0
d'amplitude constante 𝐽0 = circulant dans une épaisseur 𝛿. En effet, cette
√2
puissance est
Figure 290
L'intégration de cette équation conduit à l'utilisation des fonctions de Bessel.
Dans la pratique, on utilise pour déterminer la résistance d'un tel conducteur
une formule approchée due à Levasseur qui donne une précision supérieure à
1
:
100
4. Courants de Foucault
Au lieu d'être produite par une différence de potentiel appliquée entre ses
extrémités, la circulation de courants dans un conducteur peut être produite
par un champ magnétique variable dans lequel se trouve le conducteur. Les
courants qui circulent sont appelés courants de Foucault. Nous avons
380
𝜕𝑗⃗
précédemment étudié leurs effets. L'équation ∆𝒥⃗ − 2 𝒥⃗ = 0 est toujours
𝛿
applicable mais les conditions aux limites s’expriment à partir d'une équation
tirée des équations de Maxwell où intervient le champ magnétique. En
éliminant le champ électrique 𝐸⃗⃗ entre les équations de Maxwell et 𝑗⃗ = 𝛾𝐸⃗⃗ on
⃗⃗
⃗⃗ − 𝛾𝜇 𝜕𝐻 = 0, équation de même forme que celle qui donne la
trouve ∆𝐻
𝜕𝑡
densité de courant.
L'identité des deux équations donnant la densité de courant et le champ
magnétique permet de dire qu'il existe une dualité entre le problème de la
répartition du courant dans un conducteur aux bornes duquel on applique une
différence de potentiel variable et celui de la répartition du courant dans un
conducteur placé dans un champ magnétique variable.
Prenons, pour raisonner, le cas d'un conducteur cylindrique à section circulaire
avec un régime sinusoïdal.
Dans le premier problème, le vecteur 𝑗⃗ à la direction de l'axe du conducteur et
les lignes de champ magnétique sont des cercles centrés sur l'axe du
conducteur. Dans le second problème, si le champ magnétique extérieur est
parallèle à l'axe du conducteur, le champ magnétique total est également
parallèle au conducteur et les lignes de courant sont des cercles centrés sur
l'axe.
Les courants de Foucault sont en général nuisibles car ils provoquent des pertes
d'énergie. Nous avons déjà précédemment indiqué qu'on les diminuait dans les
circuits magnétiques en utilisant des tôles feuilletées ou du fer divisé. Ils
peuvent être utilisés comme moyen de chauffage dit chauffage à induction.
Dans les fours à induction, utilisés en métallurgie, on provoque la fusion des
métaux en les plaçant dans un creuset autour duquel est disposé un solénoïde.
Cet enroulement constitué par un tube creux, refroidi par une circulation d'eau,
est traversé par un courant alternatif produit soit par un alternateur dont la
fréquence est de l'ordre de 1 000 Hz, soit par un générateur d'ondes amorties
dont la pseudo fréquence est de l'ordre de 100 000 Hz.
On utilise encore les courants de Foucault pour donner une trempe
superficielle aux chemises des moteurs à explosion. On soumet celles-ci au
champ magnétique d'un solénoïde parcouru par un courant de fréquence
voisine de 10 000 Hz. En raison tant de la grandeur de la fréquence que de
l'épaisseur des chemises, les courants de Foucault induits et réchauffement
381
corrélatif sont concentrés dans une gaine superficielle mince dans laquelle le
métal atteint presque instantanément la température de trempe. Un simple jet
d'air froid suffit à donner aux couches périphériques une dureté impossible à
obtenir avec les anciens procédés qui échauffaient toute la masse et
provoquaient ainsi le recuit par l'intérieur de ces couches périphériques, au
détriment de la dureté finale.
IX.4. LE CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE DANS LES MILIEUX MAUVAIS
CONDUCTEURS
1. Équations de Maxwell dans un milieu mauvais conducteur
Nous allons examiner maintenant le cas où les densités de courant de
conduction et de déplacement sont du même ordre de grandeur. Nous
supposerons qu'il n'y a pas de densité de charge volumique dans le milieu. Des
équations de Maxwell:
ou
ƺ
𝑗𝜔(𝑡− )
cherchons une solution de la forme 𝜀⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸0 𝑒 𝑣 (sinusoïdale) on trouve:
1 𝛾𝜇
= 𝜀𝜇 − 𝑗
𝑣2 𝜔
𝑐 1
Posons = 𝑚 avec = .
𝑣 √𝜀𝜇
La solution s'écrit:
avec
m est de la forme 𝑚 = 𝑛 − 𝑗𝑘
ou
𝑐
On obtient une onde qui se propage en s'affaiblissant avec une vitesse
𝑣
fonction de la fréquence (𝑛 est fonction de 𝜔).
Ce résultat est à rapprocher de ceux du cours d'optique où 𝑛 est l'indice de
réfraction d'un milieu absorbant.
On retrouve le cas des diélectriques purs en faisant 𝛾 = 0. On a: 𝑛 = 1, 𝑘 = 0.
1
Il correspond à une propagation selon 𝑂ƺ à la vitesse 𝑐 = .
√𝜀𝜇
A vrai dire, il peut exister des ondes non planes se propageant à des
vitesses différentes mais cette question est étudiée en détail dans les cours
d'hyperfréquences.
Si dans le plan ƺ = 0, le régime est sinusoïdal, on a
𝐴ƺ0 = 𝐴0 (𝑥, 𝑦) cos 𝜔𝑡 pour ƺ = 0
et, d'une façon générale:
1 𝜕𝑉
La relation de Lorentz 𝑑𝑖𝑣𝐴⃗ + = 0 donne
𝑐 2 𝜕𝑡
Ces expressions montrent que, dans la solution particulière étudiée, les champs
sont situés dans les plans de section droite de la ligne et sont perpendiculaires
entre eux. On a, entre leurs amplitudes, la relation √𝜀𝐸 = √𝜇𝐻. Enfin, le
champ électrique est perpendiculaire aux courbes 𝑉0 (𝑥, 𝑦) = 𝐶 𝑡𝑒 et le champ
magnétique est normal à ces courbes.
Il en résulte que les conditions aux limites imposées par les conducteurs
(champ électrique normal et champ magnétique tangent à la surface)
consistent uniquement à exprimer que 𝑉0 (𝑥, 𝑦) est constant sur le contour de
la section de chacun des conducteurs.
Cette condition et ∆𝑉0 = 0 définissent la fonction 𝑉0 . Ces deux conditions sont
précisément celles qui définissent l'équilibre électrostatique sur les
conducteurs cylindriques (la variable 3 n'intervenant pas).
La distribution électrostatique dans une section droite représente l'amplitude
du champ électrique. Celui-ci se propage dans la direction des génératrices des
conducteurs avec la vitesse c. Dans chaque section droite, le champ 𝐸⃗⃗ dérive du
ƺ
potentiel 𝑉0 cos 𝜔 (𝑡 − ) mais, dans l'espace à trois dimensions, cette
𝑐
propriété ne subsiste pas. En effet le champ qui dérive du potentiel précédent
𝜔 ƺ
a pour composante selon𝑂ƺ ∶ 𝑉 sin 𝜔 (𝑡 − ) et non pas zéro comme le
𝑐 0 𝑐
champ électrique réel.
386
𝜕𝐻𝑥 𝜕𝐻𝑦
La relation − ⃗⃗ dérive
étant vérifiée puisque ∆𝑉0 = 0, le champ 𝐻
𝜕𝑦 𝜕𝑥
également d'un potentiel dans chaque section droite (potentiel multiforme à
cause de la loi d'Ampère).
3. Potentiel et courant sur une ligne
Nous venons de voir que, dans une section droite d'une ligne, pour connaître
les champs électrique et magnétique il suffisait de rechercher la distribution
correspondant à un problème d'électrostatique. Pour fixer ce problème, il faut
connaître le potentiel sur chacun des conducteurs dans chaque section droite
de la ligne. Ces potentiels sont déterminés par la source qui est placée à une
extrémité de la ligne et par les caractéristiques de la ligne. Nous nous
limiterons aux cas les plus usuels et les plus simples: celui d'une ligne bifilaire
symétrique et celui d'une ligne bifilaire à influence totale, c'est-à-dire dans
laquelle l'un des conducteurs est creux et renferme l'autre.
Pour chacune de ces lignes, on peut définir une résistance linéique, une
inductance linéique, une conductance linéique (inverse d'une résistance
d'isolement linéique), une capacité linéique.
Un tronçon de ligne de longueur 𝑑ƺ peut être représenté par le quadripôle ci-
dessous:
Figure 291
Les équations de Kirchhoff s’écrivant :
ou
387
avec
ou
𝑅+𝑗𝐿𝜔
L'expression 𝓏𝑐 = √ est appelée impédance caractéristique de la ligne.
𝐺+𝑗𝐶𝜔
ou encore
On en tire
389
et
On en tire
et
𝑳𝑪 = 𝜺𝝁.
On vérifie facilement cette formule dans le cas d'une ligne bifilaire où:
On a une seule onde qui se propage en s'affaiblissant. Cette onde est dite
progressive.
392
𝓋𝑙
Si la ligne n'est pas fermée sur son impédance caractéristique ( = 𝓏𝑙 ≠ 𝓏𝑐 ) il
𝒥𝑙
y a deux ondes qui se propagent en sens inverses en s'affaiblissant. On peut
encore dire que l'onde incidente qui se propage dans le sens des g positifs se
réfléchit à l'extrémité de la ligne.
Prenons le cas d'une ligne sans perte à circuit ouvert à son extrémité.
La condition 𝓏𝑙 = ∞ entraîne 𝒥𝑙 = 0. Les équations
donnent
d’où
où :
On voit qu'il existe des ventres et des noeuds3 les ventres de tension
correspondant aux nœuds de courant. On a des ondes stationnaires.
Si maintenant la ligne est en court-circuit à son extrémité:
393
𝓏𝑙 = ∞ 𝑒𝑡 𝓋𝑙 = 0.
On a alors:
ou
On a encore des ondes stationnaires mais avec un nœud de tension au lieu d'un
ventre à l'extrémité de la ligne. En dehors de ces cas extrêmes où on a une
réflexion totale, on peut voir facilement que sur la ligne on peut considérer que
l'on a la superposition d'une onde stationnaire et d'une onde progressive. Il
suffit pour cela de décomposer l'onde incidente en deux ondes: une onde
d'amplitude égale à l'onde réfléchie qui donne avec celle-ci une onde
stationnaire et une onde progressive. Ces résultats peuvent être facilement
généralisés à une ligne avec pertes en considérant toutefois que les ondes se
propagent en s'affaiblissant.
IX.6. ÉNERGIE RAYONNÉE
1. Vecteur de Poynting
La puissance qui traverse la section d'une ligne est 𝑝 = 𝑢. 𝑖. Au point de vue
dimensions [𝑈] = [𝐸]𝑋[𝐿] et [𝐼] = [𝐻]𝑋[𝐿], d'où [𝑃] = [𝐸]. [𝐻]. [𝐿]2 . La
puissance apparaît comme le flux d'un vecteur proportionnel aux champs
électrique et magnétique.
Pour appliquer la notion de puissance à une onde électromagnétique, nous
allons définir le vecteur de Poynting 𝑅 = 𝐸⃗⃗Ʌ 𝐻
⃗⃗ | qui a la direction de
propagation et est proportionnel à E et à H.
394
On peut démontrer que les expressions que nous avons trouvées dans les cas
des états stationnaires pour l'énergie électrique et l'énergie magnétique
restent valables dans le cas des régimes quelconques.
𝜀𝐸 2 +𝜇𝐻 2
𝑊= représente la densité d'énergie électromagnétique
2
emmagasinée.
𝜕𝑊𝐽
L'expression 𝑗⃗𝐸⃗⃗ = 𝛾𝐸 2 représente la puissance dépensée en chaleur, par
𝜕𝜏
effet Joule dans l'unité de volume.
On a
Il est facile de voir que l'on peut écrire les équations de Maxwell en notation
complexe:
On en déduit
Figure 292
Lorsque la tension entre B et 𝐵′ est suffisante, une étincelle éclate et le
condensateur se décharge à travers l'arc qui rend conducteur l'espace entre B
et 𝐵′. Les deux tiges présentant comme tout conducteur un coefficient
d'inductance propre, on a la décharge d'un condensateur dans le circuit formé
par résistance, inductance et capacité en série. La résistance étant faible, on a
une décharge oscillatoire amortie avec une pseudo-fréquence de l'ordre de 5-
108 Hz. Par suite de la fréquence élevée des courants, l'impédance des fils
d'alimentation (schématisés par les inductances L) est considérable et la source
ne joue aucun rôle durant la décharge. Au cours du phénomène oscillatoire, de
l'énergie est dissipée en rayonnement et en chaleur dans les conducteurs. Il en
résulte que les oscillations s'amortissent assez rapidement et l'espace BB' cesse
d'être conducteur. Le condensateur se recharge alors; la tension continue entre
les éclateurs, remonte progressivement jusqu'au moment où un nouveau train
d'ondes est émis, et ainsi de suite.
Au point de vue du fonctionnement, on pourrait remplacer l'oscillateur de
Hertz par le montage schématisé ci-contre, mais un tel montage rayonnerait
peu car le champ électrique ne serait intense qu'entre les armatures du
condensateur. Au contraire, avec un circuit ouvert comme celui de Hertz, le
courant de conduction qui ' circule dans le fil se ferme à travers l'espace par
des courants de déplacement.
Figure 293
Le champ électrique n'est pas étroitement localisé au voisinage du circuit et le
rayonnement est important.
398
Figure 294
Le courant est 𝒥 = 𝐼𝑒 𝑗𝜔𝑡 (en valeur instantanée 𝑖 = 𝐼 cos 𝜔𝑡).
Le potentiel vecteur retardé a pour expression au point courant M:
1
𝑐 étant la vitesse de propagation des ondes planes dans le milieu qui
√𝜀𝜇
entoure le doublet.
Le potentiel scalaire retardé peut être calculé par la relation de Lorentz
1
𝑑𝑖𝑣𝒜⃗ + 2 𝑗𝜔𝓋 = 0
𝑐
𝑟
𝜇𝑙
𝒜𝑥 = 0, 𝒜𝑦 = 0, 𝒜ƺ = 𝒥𝑒 −𝑗𝜔𝑐
4𝜋𝑟
𝜕𝒜 𝜕𝒜 𝜕𝑟 𝜕𝒜
et div 𝒜⃗se réduit à = = cos 𝜑,
𝜕ƺ 𝜕𝑟 𝜕ƺ 𝜕𝑟
2𝜋𝑐
On trouve en introduisant la longueur d'onde 𝜆 = :
𝜔
400
𝑑𝑞 𝒥
La relation 𝑖 = ou en notations complexes 𝒬 = donne pour le champ
𝑑𝑡 𝑗𝜔
électrique:
𝐸𝜑 1 𝐸𝜑 𝜇
Les champs sont en phase et le rapport des amplitudes est = ou =√ .
𝐻𝜃 𝜀𝑐 𝐻𝜃 𝜀
En explicitant 𝜀 et c:
ou
ou finalement
𝑣𝑜𝑙𝑡𝑚𝑎𝑥
Pour obtenir à 30 km un champ de 10−3 , il faut dépenser une puissance
𝑚
de 10 W.
4. Champ électromagnétique produit par une antenne filiforme
Les antennes sont constituées par des conducteurs parcourus par des courants
variables et qui produisent un champ électromagnétique.
403
Figure 295
Un élément 𝑑ƺ à la hauteur ƺ produit un champ élémentaire déterminé par le
cornant 𝒥(ƺ) qui parcourt l'élément. Il faut tenir évidemment compte de la
différence de phase des champs des divers éléments due à la différence de
marche 𝑂𝑃 = ƺ 𝑐𝑜𝑠 𝜑.
On aura
Figure 296
Une telle antenne est alimentée par une source placée comme il est indiqué
𝜆
sur la figure. Chacun des brins a une longueur égale à .
4
En traitant l'antenne comme une ligne unifilaire c'est-à-dire comme une ligne à
influence totale dont le conducteur extérieur est rejeté à l'infini, on voit que,
par suite de l'existence d'ondes stationnaires, on a au centre un ventre de
courant et aux extrémités un nœud de courant.
404
2𝜋ƺ
Autrement dit le courant peut être représenté par 𝑖 = 𝑖0 cos avec ƺ compris
𝜆
𝜆 𝜆
entre − et + :
4 4
ou
Supplément cours
Equations de Maxwell
Les équations de Maxwell sont l’expression la plus générale des lois de l’électromagnétisme
classique et peuvent à ce titre être considérées comme les postulats de base de cette
théorie.
Elles on