Publication 7192
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SCIENCE ET PÊCHE
BULLETIN D'INFORMATION ET DE DOCUMENTATION
DE
Pour lutter efficacement contre c e s ennemis, i l importe de connaître leurs habitudes. Pour celà
quelques observations relatées par différents auteurs seront utiles :
-
I l semble que l e s perceurs restent inertes pendant les froids, mais au printemps i l s commen-
cent à ramper sur le fond e t montrent une tendance à gagner l e s surfaces émergentes.
-
I l s sont particulièrement actifs dans l e s eaux chaudes e t sont attirés par l e s jeunes huîtres.
-
I l s n e font pas de migrations importantes e t n e s e déplacent qu'à raison de quelques mètres
par mois, à contre courant. C'est pourquoi, dans une même région, i l s sont abondants sur d e s aires de
faible étendue e t absents ailleurs.
- La reproduction
a lieu en mars ou avril, La femelle a tendance à grimper au sommetdes obje,ts
immergés pour y pondre s e s s a c s ovigères, sortes de gaines jaunttres, Les embryons s'échappent des
enveloppes dès qu3ils ont acquis la forme adulte- I l n'y a pas chez eux de stade où la larve s e dépla-
ce en nageant,
Comment diminuer les pertes parfois très importantes diles A ces prédateurs ?
-
1 En évitant leur dissémination. Comme ils ne comportent aucun stade natant e t qu51s ngérni-
grant pas, leur principal facteur de dispersion e s t en effet leur transport par l'homme sous forme dkdul-
tes ou de s a c s ovigères. Les transferts d'huîtres d"un parc infesté à un parc indemne doivent donc
@treévités au printemps.
2 - En détruisantsyst~matiquementlesadultes e t les embryons à la fin de I%iver e t au printemps.
Moyens traditionnels de récolte,
- Ramassage des adultes à la main ou à l'aide d'une drague. L e s huftres soulevées par la pelle de
drague passent sur un t a m i s e t retombent en arrière dans l'eau après s 9 t r e débarrassées des bigor-
neaux perceurs dans un dispositif spéciaI,
- P o s e de pièges de place en place dans la direction des courants c s a c s de treillis métalliques rem-
plis de jeunes h u h e s , trappes permettant lJentrée des cormaillots attirés par un appat fixé au centre
du piège e t relevées tous les mois, blocs de grosses coquilles relevées toutes les semaines pendant
la saison de ponte etc . . .
Moyens nouveaux,
L e laboratoire de Milford a m i s au point de nouvelles méhodes de desuuctim valables pour l e s
adultes e t les embryons .
-terrés 21 une profondeurL e sdeexpériences
E N FOUISSEMENT.
3 cm, 40
laboratoire de V L,Loosanoff etC.A .Nomejko ont montré qu'en=
en
des Urosalpinx cinerea n e pouvaient remonter en surface e t en
%
fin de compte mouraient, L e taux de mortalité passait à 75 % pour un enfouissement de 4 cm e t à 92 %
pour 6 cm, Des essais ultérieurs indiquaient que tous les perceurs enterrés sous une couche de sédi-
ment de 6 cm mouraient en 5 jours à 250, en 7 jours à 200, en 12 jours à 150, en 19 jours ii 100. Une
durée d'environ 52 jours était nécessaire pour exterminer complètement un groupe de perceurs enterrés
dans la boue lorsque la température de l e a u était inférieure à 50, Evidemment les résultats peuvent
varier selon 13espècede perceur envisagée e t les conditions du milieu où elle vit,
I l e s t donc possible:
a) de détruire sur place les cormaillots ramassés à la main sur le parc en l e s enterrant sous une
dizaine de centimètres de sable.
b) de nettoyer un terrain infesté après la période de ponte e t avant la mise en place des h u h e s .
Il suffit de retourner les couches de dép6t du fond à l'aide de charrue^'^ adaptées à cet usage. L e s
abservatims de Carriker ont en effet montré que plus de 49 % d e s pontes de perceurs fixées sur des
débris ou fragments de plantes pouvaient etre transportées par les courants sur de nouveaux terrains :
c e type d%migration passive peut expliquer l'apparition soudaine de fortes densités de perceurs dans
certaines z h e s jusque là indemnes,
- T R A I T E M E N T E N SAUMURE. Cette mébode consiste à immerger les h u h e s infestées dans une so-
lution saturée de sel, puis à conserver le matériel ainsi traité exposé à l'air pendant quelque temps
avant de le rejeter B la mer. La solubilite du s e l ordinaire e s t très grande (environ 360 grammes dans
1 litre d k u B température moyenne). L e s huftres non ébréchées soumises B l'action de cette soiution
pendant 30 minutes B 200 n e souffrent pas. Une &r6e de c m t a c t plus langue aie quelques hufuea.
L e s expériences ant montré qu'une immersion de 3 minutes des pontes de perceurs, suivie d'une e x p g
siuai de quelques minutes l k i r , cause une forte mortalité des embryons, Une immersion de 5 minu-
tes tue la totalité de ceux-ci m@mes i les bigorneaux scnit rejetés B l'eau aussit6t après le traitement.
En conclusion il nous semble que 1 utilisation combinée des méctiodes " biologiquesPode capture,
de destruction par enfouissement et traitement en saumure e s t suffisante pour assurer une protection
efficace des huîtres contre leur plus dangereux ennemi, le c cor maillot'^,
J . LE DANTEC
BIBLIOGRAPHIE
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L e Directeur
FUREEESTlN
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