Plongee Spongiaires
Plongee Spongiaires
Plongee Spongiaires
- 2000 -
COMMISSION NATIONALE DE BIOLOGIE SUBAQUATIQUE
- 2000 -
A mon Maître et Ami, Alain qui m’a fait
partager sa passion et son savoir.
(1941- 1999)
Instructeur Fédéral en Biologie Subaquatique
Médaille d’Or de la FFESSM.
LES SPONGIAIRES............................................................................................ 8
QU'EST-CE-QU'UNE ÉPONGE ? .................................................................... 8
ORGANISATION ET BIOLOGIE .................................................................... 9
LE SQUELETTE ............................................................................................. 16
LA REPRODUCTION..................................................................................... 21
L’ÉCOLOGIE .................................................................................................. 24
LES ÉPONGES ET L’HOMME ...................................................................... 28
CLASSIFICATION ......................................................................................... 36
LES TRACES FOSSILES ............................................................................... 38
CLÉ DES CLASSES, SOUS CLASSES ET ORDRES DES ÉPONGES ..... 41
Tous les curieux, les Sherlock Holmes du monde subaquatique sont passés par là, errant
dans les hauts lieux et les bas-fonds de la science, entre bocaux de formol peu
ragoûtants et grimoires post-hiéroglyphiques, pour dégotter le nom de leur ascidie
présumée, de leur éponge hypothétique !
Les plongeurs ne sont pas forcément des puits de science, mais ils sont curieux et
volontiers têtus, les plongeurs « bio », en particulier.
Qu’à cela ne tienne, donc ; si les documents adaptés n’existent pas, eh bien…on va les
faire !
C’est à peu prés le discours que tint notre ami Alain Gilli, juste avant de se lancer dans
l’opération « Eponges de Méditerranée ».
Avec la collaboration d’autres membres de notre commission, en particulier Patrick
Maillard, et l’aide précieuse de Nicole Boury-Esnault et Jean Vacelet, scientifiques
plongeurs et amis, Alain est allé quasiment au bout de son œuvre, juste avant que la
maladie nous l’enlève.
C’est donc Patrick qui a mis la dernière touche à cet ouvrage qui, sans avoir de
prétentions scientifiques, permettra à tous les passionnés de la vie sous-marine d’en
savoir beaucoup plus sur ces animaux discrets qui sont présents dans toutes les mers du
monde, de la surface aux abysses, et aussi dans les eaux douces (plus de 10 000 espèces,
en tout ).
Commençons donc par la Méditerranée en attendant d’aller plus loin…et pour d’autres
animaux !
Patrick.
-8-
LES SPONGIAIRES
Les éponges sont bien connues grâce à quelques espèces utilisées par l'homme
depuis la plus haute antiquité. L'éponge de toilette ou à usages domestiques est le
squelette souple et fibreux d'un organisme appartenant au phylum des Spongiaires, ou
Porifera. Il s'agit d'un groupe d'animaux anciens et très diversifiés qui tient une place de
premier plan dans les paysages sous-marins du littoral aux abysses, aussi bien dans les
mers polaires que dans les mers tropicales et sur nos côtes. Il en existe en effet des
milliers d’espèces dont l'usage n'est pas recommandé pour la toilette, leur squelette étant
constitué de petites aiguilles (spicules) de silice ou de calcaire.
QU'EST-CE-QU'UNE ÉPONGE ?
Les éponges sont des animaux aquatiques (marins ou d'eau douce) fixés à l'état
adulte, de formes, de dimensions et de couleurs très variées. Ce phylum comporte
quelques 10 000 espèces décrites.
Les Spongiaires sont considérés comme les plus simples des animaux
pluricellulaires (métazoaires) et sans doute les plus anciens connus. Ces animaux ne
possèdent ni tube digestif, ni système nerveux, ni système circulatoire. Les cellules ne
forment pas à proprement parler des tissus. Les liaisons intercellulaires sont labiles,
instables. Wilson en 1910 fit une démonstration remarquable de cette labilité et des
capacités morphogénétiques de ces animaux. Il prit des morceaux de l'éponge
Microciona prolifera, les mit dans une soie à bluter qu'il pressa fortement. Il obtint ainsi
une suspension de cellules d'éponges complètement désorganisées. Il laissa cette
suspension dans une boite de Pétri et constata au bout de quelques jours que de petites
éponges fonctionnelles s'étaient reconstituées.
Or paradoxalement malgré leurs caractères primitifs, les éponges ont constitué un
des éléments fondamentaux des écosystèmes marins depuis au moins le Cambrien
inférieur1. La cause de ce succès durable est vraisemblablement une organisation de
base qui, du fait de sa simplicité même, pouvait s'adapter aux changements de milieu, ce
qui leur assura un avantage certain vis à vis d'animaux plus évolués et inféodés à des
conditions de milieu strictes.
ORGANISATION ET BIOLOGIE
Les éponges sont des animaux filtreurs actifs dont le plan d'organisation est très
original (Figure 1). L'activité est orientée avant tout vers l'absorption et la filtration de
l'eau environnante. L'ensemble de l'organisme est parcouru d'un courant aquifère dans
lequel l'oxygène et la nourriture sont prélevés et les produits de déchets rejetés.
Figure 1 : Schéma d’un spongiaire (d’après Purves, Orians, & Heller, 1979)
Eau sortante
Oscule
Porocyte
Spicules
Pores inhalants
Porocytes
Choanocytes
Eau
entrante
Noyau de Amibocyte
choanocyte Spicules
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L'eau pénètre dans l'éponge par une multitude de petits orifices inhalants invisibles
à l'oeil nu (50 µm = 0,05 mm) l'équivalent de la bouche dans la quasi totalité des
représentants des autres phyla du règne animal. Mais tandis que les autres animaux
n'ont qu'une seule bouche par individu, les éponges en ont des myriades, représentées
par ces orifices ou pores, d'où le nom de "Porifera" donné à ce phylum. Par des canaux
qui se divisent en un réseau dit inhalant l'eau atteint ensuite la pompe du système : les
chambres choanocytaires (Figure 2 & Figure 3). En forme de tubes ou de sphères
creuses de taille très variable (en moyenne 50 µm de diamètre), ces chambres sont
tapissées des cellules caractéristiques, les choanocytes (Figure 4), qui jouent le rôle de
micropompes et de filtre. Ces choanocytes sont munis d'un flagelle situé au centre d'un
entonnoir (collerette) formé par des microvillosités espacées de 0,2 µm. Le battement
des flagelles provoque le mouvement de l'eau à l'intérieur de l'éponge, tandis que la
collerette constitue un élément filtrant d'une extraordinaire finesse, sans doute la
meilleure des membranes ultrafiltrantes connues. A la sortie des chambres, l'eau est
collectée par un réseau de canaux exhalants confluant vers une ouverture plus large,
l'oscule, par où l'eau est rejetée.
La surface de l'éponge et les canaux sont recouverts d'un épithélium constitué de
cellules appelées pinacocytes. Pinacocytes et choanocytes constituent deux couches
cellulaires qui isolent totalement l'éponge de l'eau ambiante et de l'eau circulante. Elles
délimitent le milieu intérieur de l'éponge, le mésohyle. Composé d'une substance
fondamentale et de fibrilles de collagène, il renferme les éléments du squelette et
différentes catégories cellulaires. Sa densité et sa composition cellulaire sont très
variables d'une espèce à l'autre. Selon les espèces, on y trouve des collencytes qui
sécrètent le collagène, des sclérocytes qui élaborent les éléments du squelette
(spicules), des myocytes qui contrôlent l'ouverture des orifices aquifères, des
glycocytes qui assurent les transferts d'énergie sous forme de glycogène, des
archæocytes, cellules totipotentes capables de se différencier en n'importe quel autre
type cellulaire. D'autres cellules dont on connaît mal le rôle sont désignés d'après leur
morphologie sous le nom de cellules à inclusions. Certaines d'entre elles, les cellules
sphéruleuses, auraient un rôle dans l'excrétion ou le stockage de substances parfois
toxiques, des métabolites secondaires.
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L’eau circule (flèche) grâce au battement des flagelles de chacun des choanocystes.
Photographie réalisée au microscope électronique à balayage (G X 800).
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Figure 3 : Les différents types de chambres choanocytaires (d’après Ginet & Roux,
1989)
Pinacoderme
Choanoderme
Oscule
Tube vibratile
Mésohyle
Choanoderme
Pinacoderme
Oscule
Mésohyle
Pinacoderme
Choanoderme
Ff
Mc
Mpf
Va
Pa Mi
Ici, deux bactéries sont piégées à l’extérieur de la collerette. Photographie réalisée au microscope
électronique à balayage (G X 8000).
Mpf
Va
Mi
Pa
bactéries (1 à 3 µm) et une proportion élevée des colloïdes de taille inférieure. Dans la
compétition pour la nourriture qui existe aussi pour les animaux fixés, les éponges sont
spécialisées dans la rétention des fines particules et ont ainsi un net avantage sur
d'autres animaux comme la Moule ou le Violet (Ascidie) munis d'un filtre beaucoup
plus grossier.
Elles s'adressent en effet à une ressource alimentaire très abondante, pour laquelle
elles rencontrent peu de concurrence, ce qui est une explication de leur succès
écologique. En contrepartie, elles sont parfois désavantagées dans les eaux troubles et
chargées, où leur filtre délicat risque le colmatage. Certaines éponges peuvent en outre
contenir une masse énorme de symbiontes (bactéries, cyanobactéries, zooxanthelles ou
zoochlorelles), qui interviennent certainement dans l'utilisation d'une autre ressource
alimentaire invisible, mais de très grande importance, la matière organique dissoute
(Figure 5).
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Un cas aberrant
Cependant, la généralité de ce schéma vient d'être remis en question très
récemment. Certaines éponges, en effet, sont dépourvues de système aquifère et de
choanocytes. Il s'agit d'espèces appartenant à une famille abyssale, les Cladorhizidae, et
dont un représentant a été découvert dans une grotte sous-marine des bords de la
Méditerranée. Comment ces ‘éponges’ peuvent-elles se nourrir? Aussi étonnant que
cela puisse paraître ces éponges, en forme d'hydre, sont capables de capturer de petits
crustacés et s'en nourrissent. Elles sont pourvues de filaments recouverts de petits
éléments siliceux en forme de crochet (spicules), qui fonctionnent comme du ‘Velcro’
vis à vis des appendices des crustacés. Les cellules de surface de l'éponge recouvrent
ensuite progressivement la proie, qui est digérée à l'intérieur des tissus en quelques
jours. Dans les grandes profondeurs des océans, un environnement pauvre en particules
nutritives (oligotrophe) où la stratégie de filtreur a un très faible rendement, ces éponges
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LE SQUELETTE
Tout cet ensemble de tissus vivants et de canaux est soutenu par un squelette. La
plupart des éponges possèdent un squelette interne composé soit d'éléments siliceux ou
calcaires (les spicules), (Figures 6 & 7 et Photo 2) dont les dimensions varient suivant
les cas entre 0,2 µm et parfois quelques dizaines de centimètres, soit de fibres de
spongine (telle l'éponge de toilette naturelle), soit des deux à la fois. La spongine est un
collagène proche de celui de nos tissus conjonctifs. Les spicules sont de forme très
variées, et certains prennent place parmi les plus belles réussites esthétiques de la nature
; mais la plupart sont très petits et il faut un microscope pour les admirer. Les spicules et
les fibres de spongine occupent une position caractéristique dans l'éponge et leur
arrangement spatial constitue la charpente squelettique. Cette charpente squelettique, la
forme et les dimensions des spicules ou des fibres de spongine sont les critères
essentiels sur lesquels est fondée la systématique.
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17-28, Mégasclères monactines : 17- 18, style ; 19, anisostyle ; 20, subtylostyle ; 21, tylostyle ; 22,
acanthostyle ; 23, acanthotylostyle étoilé ; 24, acanthostyle; 25, acanthostyle avec épines
recourbées ; 26, rhabdostyle ; 27, acanthostyle verticillé ; 28, triactine sagittal ; 29, calthropes ; 30,
calthropes tétrapodes ; 31, diode, 32, calthrope monolophé ; 33, candélabre ; 34,
amphimésodichotriaene.
35-46, Mégasclères tétractines : 35, triaene court ; 36, plagiotriaene ; 37, anatriaene ; 38,
protriaene ; 39, promonaene ; 40, orthotriaene ; 41, dichotriaene ; 42, trichotriaene ; 43, protriaene
hétéroclade ; 44, discotriaene ; 45, phyllotriaene ; 46, oxytylote.
47-63, Desmes : 47, ophirhabde ; 48-50, dendroclones ; 51, dicranoclone tripode ; 52-53,
rhizoclones ; 54, rhizoclones avec épines ; 55, héloclone ; 56, héloclone irrégulier ; 57, mégaclone ;
58, tétraclone ; 59, rhabocrépide ; 60, sphaeroclone ; 61, sphaeroclone typique ; 62, sphaeroclone
modifié ; 63 sphaeroclone hypersilicifié.
66-88, Microsclères chéloïdes : 66-70, isochèles ; 71, bipocille ; 72, anisochèle ; 73, anisochèle
palmé ; 74, placochèle ; 75, sphaerancre ; 76, canonochèle ; 77, clavidisque ; 78, diancistre ; 79-
81, sigma ; 82, croca ; 83, sigma centrangulaire ; 84, tétrapocille ; 85, cleistochèle ; 86, isancre
épineux ; 87, chèle épineux ; 88 isochèle tuberculeux.
89-116, Microsclères monaxones : 89, toxe, 90, toxe épineux, 91 forceps ; 92, discorhabde ; 93,
oxydiscorhabde ; 94, sigma dentelé ; 95-96, discorhabdes ; 97, anisodiscorhabde ; 98, jeune
sigmodiscorhabde ; 99, spiraster ; 100, spinispire ; 101, spirule ; 102, toxaspire ; 103, sigmaspire ;
104, sélénaster ; 105, microxe ; 106, microstrongyle ; 107a, microxe centrotylote ; 107b,
microstyle centrotylote ; 108, comma ; 109, raphide ; 110, trichodragmate ; 111, onychète ; 112,
microxe centrotylote épineuse ; 113, microstyle lancéolé ; 114, microstyle ; 115, sanidaster ; 116,
écaille.
117-131, Microsclères de type aster : 117, streptaster plésiaster ; 118, streptaster amphiaster ;
119, streptaster métaster ; 120, streptaster spiraster ; 121, euaster oxyaster ; 122, oxyaster ; 123,
euaster oxysphéraster ; 124, euaster-pycnaster ; 125, euaster strongylaster ; 126, euaster tylaster ;
127, euaster anthaster ; 128, euaster anthosphéraster ; 129, euaster sterrosphéraster ; 130,
sterraster ; 131, aspidaster.
132-136, Acanthoxes et pseudosphérasters.
137,138, Acanthoxes.
139, 140, Amphidisque ou birotules.
141, Acanthoxe.
142-144, Pseudasters.
145, Amphidisque.
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i) Javel : • Sur une lame, mettre un fragment d’éponge et 1 goutte de javel concentrée.
• Bouillir au bec Bunsen jusqu’à évaporation et dissociation, en ajoutant 1
goutte d’eau si besoin. Les spicules doivent rester groupés au centre de la
lame.
• Poser une grande lamelle et ajouter de l’eau par les 2 côtés.
• Laisser sécher à l’étuve à 45°C ; des cristaux se forment aux bords de la
lamelle.
• Les enlever au scalpel.
• Rincer une deuxième fois et recommencer l’opération jusqu’à ce que les
spicules soient propres (2 rinçages suffisent généralement).
• Après le dernier séchage, introduire sous la lamelle de l’araldite ou de
l’euparal, après avoir chauffé un peu.
ii) Acide nitrique : • Faire bouillir un ou des fragments comprenant ectosome,
choanosome et la surface du support, avec 1 ou 2 gouttes d’acide
nitrique pur, jusqu’à dissociation complète.
• Rincer la lame sèche et chaude à l’alcool à 95°.
• Monter au baume du Canada ou mieux à l’araldite ; dans ce
dernier cas, mettre 1 goutte d’alcool sur la lame et recouvrir d’une
lamelle avec un peu d’araldite. Les fragments ne doivent pas
dépasser de la lamelle.
¾ Remarques : • Il est nécessaire de faire des préparations très propres.
• Si l’éponge est volumineuse :
9 Faire bouillir un fragment de 0,5 cm3 avec de l’eau de
javel ou de l’acide nitrique dans un tube à essai.
9 Compléter avec de l’eau et laisser sédimenter au moins 30
mn. Décanter et rincer à nouveau
9 Remplacer l’eau par de l’alcool à 95°. Décanter et rincer à
nouveau.
9 Mettre 1 ou 2 gouttes du fond du tube sur la lame, sècher à
la flamme et monter.
• Eviter le baume du Canada pour les spicules calcaires et l’euparal
pour les spicules siliceux.
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LA REPRODUCTION
La reproduction des éponges s'effectue par des larves ciliées, le plus souvent de
moins de 1 mm de long (Figure 8), qui nagent librement quelques heures avant de se
fixer et de se métamorphoser. Ces larves proviennent d'ovocytes fécondés par des
spermatozoïdes, produits généralement par des individus différents, bien que la plupart
des éponges soient hermaphrodites. Selon les espèces, la fécondation a lieu dans l'eau
(éponges ovipares) ou à l'intérieur des tissus de la mère, selon un processus très original
faisant intervenir une ‘cellule charriante’, transportant le spermatozoïde apporté par le
courant inhalé jusqu'à l'ovocyte ; le développement a lieu alors dans les tissus maternels
(éponges incubantes), (Figure 9). Ces phénomènes de reproduction sont à l'échelle
microscopique et passent donc généralement inaperçus. Dans la mer des Caraïbes, un
paradis pour les éponges, des plongeurs ont remarqué que des éponges de grande taille
semblaient ‘fumer’ de façon spectaculaire à certaines époques, en émettant des nuages
d'eaux troubles. A l'analyse, ces nuages se sont révélés composés de spermatozoïdes,
émis en grand nombre et en synchronisme par toute la population d'une même espèce
d'un récif. L'émission de mucus contenant des ovocytes, remarquable elle aussi, a été
également observée. Le phénomène ressemble à la ponte synchrone des coraux de la
Grande Barrière d'Australie.
L’ÉCOLOGIE
Distribution
Ces animaux apparemment si simples ont réussi à coloniser beaucoup de milieux
aquatiques depuis le littoral jusqu'aux grands fonds océaniques et même les eaux
douces. Si certaines familles sont strictement inféodées aux zones hadales2 ou
abyssales comme les Cladorhizidae, beaucoup d'espèces montrent une large
distribution bathymétrique, parfois de 2000 ou 3000 m. Il existe bien sûr des
différences constantes entre espèces profondes et espèces littorales qui tiennent à la
nécessaire adaptation aux caractères du substrat, le plus souvent rocheux dans les
zones littorales et vaseux dans les zones bathyales ou abyssales. Dans ce dernier cas,
les espèces ont alors développé des adaptations morphologiques leur permettant de
s'élever au-dessus du substrat pour ne pas être enfouies dans le sédiment.
Sur les côtes des mers tempérées, la plupart des éponges recherchent un abri
contre le trop fort ensoleillement, et c'est surtout sous les surplombs, dans les grottes
sous-marines, sur les tombants profonds que l'on trouve la plus grande variété (Photos
3 – 5). Dans ces conditions elles arrivent à occuper la majeure partie du substrat
disponible. Certaines espèces supportent bien la lumière, même à faible profondeur ;
cependant, elles ne constituent jamais alors des peuplements aussi extraordinaires que
ceux que l'on peut trouver dans certaines régions tropicales. En fait, nulle part elles ne
sont aussi exubérantes qu'aux Caraïbes, avec une telle abondance de spécimens de
grande taille et une aussi remarquable variété de formes et de couleurs. Seules
certaines régions du plateau continental de l'Antarctique ont peut-être une ‘biomasse’
d'éponges comparable à celle des récifs caraïbes, mais avec un nombre d'espèces bien
plus faible. On a récemment estimé que la biomasse des éponges était, dans des
conditions comparables, cinq à six fois supérieure dans les récifs coralliens des
Caraïbes que sur ceux de la Grande Barrière d'Australie, où le nombre d'espèces
semble pourtant plus grand. Et encore, on n'a pas accès, en observation directe en
plongée, à la zone la plus riche, qui est le tombant profond. En effet, après le récif,
entre 50 et 200 ou 300 m, il existe souvent des pentes abruptes qui sont le véritable
domaine des éponges. Ces falaises peuvent être très spectaculaires par exemple à la
Jamaïque ou aux Bahamas, et commencent à être explorer grâce à l'utilisation de petits
sous-marins.
La photo 3 représente une entrée de grotte. L'image couvre environ ½ m2. Les
éponges sont ici en très large majorité tant en nombre d'espèces identifiables, qu'en
surface couverte. Dans cette zone où le noir est presque complet, les algues sont
totalement absentes. Les différentes espèces présentes sont Petrosia ficiformis,
Oscarella sp., Clathrina sp., Reniera viscosa, R. fulva.
Plus loin, dans l’obscurité absolue, les derniers habitants qui survivent, sont ceux qui
par leur mode de nutrition, peuvent encore trouver de la nourriture. Parmi les animaux
fixés, les deux groupes les plus adaptés sont les spongiaires et les vers tubicoles. Les
spongiaires qui sont les filtreurs les plus performants bénéficient de la nourriture qui a
échappé aux prédateurs de l'entrée. Les vers quant à eux piègent les essaims de
mysidacées dans leur migration quotidienne, diurne et nocturne.
La photo 4 présente une portion de tombant. C'est une zone peu éclairée ou
prolifèrent les éponges. La faible luminosité permet tout de même aux algues rouges
constructrices du coralligène, de disputer quelques cm2 aux animaux.
Sur la photo repérez les éponges Axinella sp., Agelas oroides, Oscarella sp.,
Acanthella acuta, Petrosia ficiformis, mais aussi un Vermet, des Bryozoaires, etc...
Beaucoup d'éponges vivent mal dans les eaux polluées, trop chargées en particules
qui colmatent leur filtre si fin. Mais quelques espèces résistent bien à de telles
conditions, grâce à des adaptations mal connues, et prospèrent dans les fonds de baie
soumis à des dégradations provoquées par l'homme. Certaines espèces sont ainsi des
indicatrices de milieu perturbé, tandis que d'autres ne se trouvent qu'en eaux pures.
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Sur les côtes calcaires et dans les récifs coralliens, certaines éponges, les Cliones,
jouent un rôle important en perforant et détruisant les substrats calcaires. Cette action
est antagoniste de celle des organismes bioconstructeurs, principalement les algues
calcaires et les coraux. Les éponges perforantes s'attaquent généralement aux squelettes
calcaires morts et restent peu visibles, sous la forme de discrètes papilles à la surface
des substrats dans lesquels elles creusent des galeries. Mais certaines s'étendent comme
une lèpre à la surface des dalles coralliennes, en grandes plaques atteignant plusieurs
mètres carrés. C'est un des fléaux de l'ostréiculture, car elles percent les coquilles des
huîtres et cela constitue ce que les ostréiculteurs ont appelé la maladie ‘mie de pain’.
Ces éponges très destructrices semblent favorisées par des perturbations du milieu
d'origine humaine. Par exemple, il a été montré que Cliona delitrix proliférait autour des
effluents d'un élevage intensif de canards, et Cliona celata à proximité d'émissaires
d'égouts.
La prédation
La dominance des Démosponges reflète la diversité de leur forme, leurs différentes
stratégies de reproduction et leur adaptation physiologique aux différentes situations
rencontrées. Filtreurs microphages sédentaires pour la plupart, les éponges vont avoir à
résoudre d'une part les problèmes de compétition pour l'espace et la nourriture, d'autre
part à se défendre contre les prédateurs qu'elles ne peuvent fuir.
Les éponges sont consommées par certains poissons, étoiles de mer (Echinaster
sepositus) et les nudibranches (Peltodoris atromaculata, Hypselodoris coelestis) dont
certains sont des prédateurs spécifiques. De ce fait, certaines éponges ont élaborées des
stratégies de défense par l’intermédiaire de leur squelette qui, pour certaines d’entre
elles, peut former une véritable cuirasse ou une herse protectrice. D’autres se réfugient
dans des cavités ou sous les pierres, d’autres encore se laissent recouvrir par des
épibiontes. Cependant, de nombreuses espèces vivent exposées et avec une surface
entièrement libre d’organismes. Elles ont acquis une défense chimique par
l’intermédiaire de certains métabolites secondaires empêchant la prédation et/ou le
recouvrement de la surface. Ainsi, des études ont montré que dans des eaux tropicales
60-75% des éponges sont toxiques pour les poissons. Et, plus de 50 % des éponges
méditerrannéennes possèdent une activité cytotoxique, antimitotique, antifongique ou
antibactérienne. Elles produisent aussi des allomones très spécialisées qui rendent le
substrat entourant l’individu, ou la surface de l’éponge elle-même, impropre à la
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fixation des larves ou à la croissance d’un animal voisin. Cependant, ces éponges
peuvent être la proie de prédateurs spécifiques insensibles à la toxine. Chez le
nudibranche Peltodoris atromaculata, prédateur de l’éponge Petrosia ficiformis, le
pétrostérol produit par Petrosia est retrouvé dans ses tissus. De même, l’idiadone
sécrété par l’éponge Spongia idia est retrouvé chez le nudibranche Cadlina marginata,
prédateur de cette dernière. Les mollusques accumulent dans des tissus la toxine de
l’éponge, qui devient un constituant de la sécrétion muqueuse de leur peau. Le
nudibranche se protège lui-même contre ses prédateurs éventuels par la toxine de
l’éponge.
La symbiose
La symbiose avec des bactéries et des microalgues (zooxanthelles) est fréquente et
très variée. Le volume représenté par les symbiontes peut être du même ordre de
grandeur que celui des tissus de l’éponge. Le carbone et les métabolites produits par
photosynthèse par le symbionte seraient utilisés par l’éponge. La présence d’un
symbionte permettrait une croissance et un développement plus rapide dans des zones
pauvres en éléments nutritifs L’éponge contrôlerait la population symbiotique. En
Méditerranée, par exemple, Chondrilla nucula est associé avec la cyanobactérie
Aphanocapsa feldmanni, tandis Cliona viridis possède des zooxanthelles dans ses tissus
et que Dysidea tupha est associé avec la cyanobactérie Oscillatoria spongeliae qui
confère à cette espèce une couleur violacée.
Le mutualisme
Il existe une relation entre le Scyphozoaire Nausitoe punctata et les éponges
cornées telles que Cacospongia scalaris, Dysidea avara et D. fragilis. Des chercheurs3
ont mis en évidence l’utilisation de la thèque de N. punctata comme un substitut des
fibres du squelette de l’éponge. De ce fait, plusieurs dépenses métaboliques associées à
la construction du squelette sont réduites pour l’éponge. Le scyphozoaire, lui, bénéficie
d’une protection contre la prédation.
La spongiculture
Les éponges sont utilisées depuis l’Antiquité. C’est sur les bords de la Méditerranée
que l’exploitation des éponges a commencé. Leur usage s’est répandu chez les Grecs,
chez les Romains et chez les Crétois. L’utilisation par ces derniers remonte à l’an –
1900 av. J.-C. Au début du XIXième siècle, l’exploitation des éponges a pris un caractère
industriel en Méditerrannée, et son extension à d’autres régions a commencé vers 1840.
A cette date, un commerçant d’éponges de Paris a fait nauvrage aux Bahamas, et, ayant
remarqué que les habitants utilisaient des éponges indigènes, developpa leur
exploitation en Amérique Centrale. Les éponges de cette région ont été exploitées
jusqu’à ce qu’une maladie épidémique ravage les fonds entre 1938 et 1948. Jusque dans
les années 1930, les seules éponges utilisées étaient les éponges animales. Celles-ci
faisaient l'objet d'une pêche importante en particulier en Méditerranée, qui était le
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principal centre d’exploitation, dans les zones les plus propices du bassin : Grèce,
Turquie, Tunisie.
A partir de 1938 apparaissent les éponges synthétiques, en même temps que la
production américaine d'éponges animales diminue très fortement à cause d'épidémies
qui les déciment.
La récolte n'a jamais cessé en Méditerranée mais est restée peu importante jusqu'à
ce que l'éponge devienne un produit de luxe, avec la mode du naturel, ce qui a relancé
l'exploitation, jusqu'à donner des signes de surexploitation, notamment en Tunisie,
principal producteur.
La production mondiale passe de 1340 tonnes dans les années 30, à 177 tonnes en
1977. La France principal pays importateur, et plaque tournante du commerce des
éponges en Europe, importe en moyenne 116 tonnes par an de 1976 à 1985 dont 55 %
proviennent de Tunisie, 32 % de Cuba et 5 % de Grèce. Le reste a diverses origines.
Des essais de spongiculture ont été menés en Méditerranée, dès 1867 mais aussi
dans les Caraïbes, et même dans le Pacifique par les japonais. Tous ces essais pour des
raisons variées mais presque toujours techniques ont plus ou moins échoués et n'ont pas
atteint le seuil de rentabilité. Trois procédés peuvent être envisageables : la
régénération, la réagrégation et l’essaimage.
1. La première technique repose sur le pouvoir de cicatrisation et de
réorganisation des éponges. Cette méthode a l’avantage d’être extrêmement
simple à mettre en oeuvre.
2. La réagrégation fait appel quant à elle à la faculté que possède les cellules
vivantes et isolées des éponges de se réagréger er de se réorganiser en de
nombreux individus fonctionnels. Cependant, tous les problèmes, et en
particuliers ceux liés aux inhibitions de la réorganisations, n’ont pu être levés.
3. L’essaimage se base sur la reproduction naturelle par voie sexuée. Cette
technique s’inspire du captage des naissains d’huîtres. Mais les éponges
commerciales n’ont pas les mêmes capacités de colonisation que les moules et
les huîtres, mollusques opportunistes.
En Méditerranée, les essais de culture ont été surtout menés sur Spongia officinalis,
S. agaricina et Hippospongia communis. Il est possible d’espérer dans de bonnes
conditions, eau propre, profondeur correcte, température supérieure à 18 °C atteindre
une taille commerciale en quatre ans, à partir de boutures d'environ 100 cm3. La
- 30 -
rentabilité pour de petites exploitations, semble assurée, surtout avec S. agaricina qui a
un bon rendement, et le prix pour un produit de qualité, devrait être intéressant
(Verdenal & Vacelet, 1990) .
Les négociants d'éponges distinguent ou ont distingué, environ 400 sortes
différentes d'éponges commerciales, en fonction non seulement de l'espèce zoologique,
mais aussi de la provenance, de la qualité, voire du mode de pêche ou de préparation.
Les critères de la nomenclature zoologique permettent de regrouper toutes ces variétés
commerciales en une douzaine d'espèces seulement.
De forme massives ou lamellaires, elles sont de couleur noire à blanc crémeux
suivant l'éclairement qu'elles reçoivent. La surface est granitée par de petites élévations
coniques, terminaisons des fibres du squelette. Sur les côtes de la Méditerranée nord-
occidentale, où il n'y a jamais eu de pêcheries importantes (sauf peut-être en Corse et en
Sardaigne), elles vivent généralement à l'abri de petits surplombs entre 2 et 60 m de
profondeur. Dans les zones plus chaudes de la Méditerranée, Tunisie, Grèce, Turquie,
où l'exploitation se faisait sur une grande échelle, leur localisation est moins étroite, et
on en trouve aussi dans les herbiers et même les fonds de graviers. Sur nos côtes, trois
espèces principales sont présentes :
- l'éponge officinale (Spongia officinalis) utilisée pour la toilette.
- l'éponge commune ou éponge ‘cheval’ (Hippospongia communis), très exploitée
en Tunisie; elle s'en distingue par sa structure plus lacuneuse et moins fine. Elle servait
à étriller les chevaux; elle reste l'instrument préféré des peintres pour le lessivage,
malgré l'apparition des éponges artificielles, du fait de sa plus grande capacité de
rétention de l’eau.
- enfin, l'Oreille d'éléphant (Spongia agaricina), très décorative, en forme de
lame, se rencontre surtout au pied des tombants jusque vers 80 m.
Plusieurs autres éponges cornées vivent dans les mêmes conditions, mais n'ont pas
les mêmes caractères de souplesse et de résistance. Certaines sont trop facilement
déchirables (Cacospongia, la ‘mauvaise éponge’ des pêcheurs), d'autres, les ‘éponges
mâles’ des pêcheurs, ont au contraire une incroyable ténacité (Ircinia).
Le traitement des éponges avant commercialisation consiste en un lavage-
pourrissage qui doit débarasser l'éponge de toute matière vivante. L'éponge est foulée
rincée et mise à macérer dans l'eau de mer. Elle est ensuite débarassée des incrustations,
sables, coquilles de mollusques ou de balanes, au moyen de trempage dans de l'acide
dilué (acide chlorhydrique - HCl - le plus souvent). A ce stade l'éponge est utilisable,
- 31 -
mais les clients et les commerçants souhaitent des produits plus blonds. Pour ce faire,
les produits utilisés sont le permanganate de potassium - KMnO4 -, l'hyposulfite de
soude - Na2S2O5 - additionnée d'acide sulfurique - H2SO4 -. L’eau de javel - ClNaO -, et
l'eau oxygénée - H2O4 - sont parfois utilisés comme décolorant. Un dernier bain de
carbonate de calcium - CaCO3 - est quelque fois pratiqué afin de rendre une certaine
souplesse et une couleur jaune plus brillante aux éponges. Tous ces traitements altèrent
plus ou moins la qualité des fibres.
4 Hétéroside résultant de l'union d'un pentose avec une base purique - base azotée dérivant de la purine,
présente dans les acides nucléiques (ADN – Acide déoxyribonucléique -, ARN – Acide ribonucléique -) -
ou pyrimidique - bases azotées dérivant de la pyrimidine et entrant dans la composition des acides
nucléiques.
5 Le sucre associé aux nucléosides et nucléotides ‘habituels’ est le ribose – un sucre -, ici il est remplacé
par l’arabinose.
- 32 -
1970-1974 63 99
Nous constatons ainsi que depuis 1990, il a été isolé des éponges environ 250
nouvelles molécules par an, soit plus qu’une tous les deux jours !
Néanmoins, deux types d’obstacles pourraient s’opposer à la commercialisation de
ces substances. Le premier est le problème que pose leur production. En effet, il s’agit
souvent de molécules très complexes et dont la synthèse chimique est souvent difficile
et coûteuse. Par ailleurs, la production de ces molécules grâce à l’extraction directe à
partir de ces organismes n’est pas envisageable à cause de la grande quantité qu’il
faudrait ramasser, car la teneur en substances actives est généralement très faible. Il
- 35 -
faudrait pouvoir élever ces organismes, mais bien souvent, nous ne savons pas le faire, à
ce jour. Le second problème est lié à la toxicité de ces substances chimiques, souvent
substances de défense pour l’organisme, et pouvant se révéler dangereuses pour la
santé.
Concrètement, qu’a-t-il été trouvé de vraiment intéressant chez les éponges ?
En fait beaucoup de molécules et, ce qui fait l’intérêt des éponges, il a été trouvé
des modèles intéressants pour la plupart des grands défis actuels en santé publique. Ci-
dessous quelques exemples dont la plupart sont entrés dans la phase des essais
cliniques, mais il en existe bien d’autres qui sont aux stades d’essais préliminaires in
vitro et in vivo.
Antibactériens :
L’aeroplysinine-1 : dérivé de la bromotyrosine, fréquent dans les éponges de la famille
des Aplysinidae.
Anti-inflamatoires :
Le manoalide :sesterpène (25 atomes de carbone) extrait de l’espèce Luffariella
variabilis (Thorectidae).
Antipaludéens :
L’axisonitrile-3 : il a été isolé d’une espèce australienne, Acanthella klethra
(Axinellidae).
Antiviraux :
L’aracytine®, déjà mentionnée, et de plusieurs autres nucléosides contenant de
l’arabinose.
Cytotoxiques et anticancéreux :
L’aéroplysinine, déjà mentionné.
L’aractine®, déjà mentionné.
La dercitine : alcaloïde7 dérivé de l’acrinine, isolée d’ascidies avant d’avoir été
redécouverte dans une éponge de profondeur du genre Dercitus (Parachastrellidae).
L’halichondrine B : en phase I d’étude clinique8. Cette molécule complexe (polyéther
7 Chim., pharm. Composé organique azoté et basique tiré d'un végétal (nom générique). La morphine, la
quinine, la strychnine sont des alcaloïdes.
8 C’est l’étude systématique d’un médicament chez l’homme. Il y a 4 phases d’études ; Phase I : Étude
préliminaire, évaluation de la sécurité d’emploi et établissement du profil du principe actif. Se réalise sur
des volontaires sains. Phase II : Mise en évidence de l’activité et évaluation de la sécurité d’emploi à
court terme. Détermination de la dose posologique appropriée. Sur des volontaires atteint de l’infection.
Phase III : Étude des effets à court et long terme. Étude de l’efficacité et des effets indésirables. Sur un
groupe important. Phase IV : Étude après la mise sur le marché du médicament.
- 36 -
CLASSIFICATION
primitives alors que les données paléontologiques confirmées par les données de la
biologie moléculaire (analyse des séquences de l'ARNr9 28S et 18S) montrent
qu'elles sont apparues plus récemment que les Démosponges et les Hexactinellides.
Les éponges calcaires sont surtout abondantes dans la zone littorale entre 0 et 200
m, mais sont cependant bien représentées dans la zone bathyale et quelques espèces
atteignent la zone abyssale jusque vers 4000-5000 m. Jusqu'à présent il était admis
que la répartition verticale des éponges calcaires était fonction de facteurs
physiques contrôlant la sécrétion du squelette, ce qui expliquait leur relative
absence des zones profondes. En fait il est plus probable que leur abondance
relative en zone néritique est due aux stratégies vitales de ces organismes, qui sont
pour la plupart des espèces pionnières à courte durée de vie, mieux adaptées aux
biotopes littoraux instables. La classification actuellement admise divise les
Calcarea en deux sous-classes :
a) Calcinea : Calcarea dans lesquelles les triactines et le système basal des
tétractines sont réguliers (équiangulaire et équiradié). Les choanocytes ont un
noyau basal. La larve est une coeloblastula.
b) Calcaronea : Calcarea dans lesquelles les triactines et le système basal des
tétractines sont sagittaux. Les choanocytes ont un noyau apical. La larve est une
amphiblastula.
deux cloisons réunies par des travées. Leur développement fut tel au Cambrien inférieur
qu’ils sont actuellement parmi les meilleurs fossiles permettant de dater les couches de
cette période. Les meilleurs gisements actuels sont ceux des schistes de Burgess, en
Colombie britanique au Canada (Figure 12). D'autres fossiles dont l'identification exacte
n'a été possible que grâce à la découverte récente de survivants actuels dans les grottes
karstiques immergées, les tunnels récifaux et les tombants profonds ont un squelette
minéral qui comprend une masse calcaire solide et cohérente, analogue à celle des
coraux. Ces ‘éponges-coraux’ sont des survivants d'organismes que l'on croyait à jamais
éteints depuis le Crétacé (-60 millions d'années), et qui nous révèlent que l'on avait
grandement sous-estimé l'importance des Spongiaires dans la construction des récifs
anciens. Ces espèces étaient en fait les principaux agents constructeurs des récifs de
l'époque. 15 espèces sont aujourd'hui connues, qui constituent de véritables fossiles-
vivants. Ce squelette massif serait un caractère archaïque, autrefois répandu chez les
Spongiaires, mais ne subsistant dans la nature actuelle que chez quelques formes
reliques qui ont trouvé refuge dans les milieux cavitaires où ils sont en partie soustraits
à la concurrence des formes modernes. Ces éponges à squelette calcaire solide étaient
tout à fait florissantes au Paléozoïque (-600 à - 220 millions d'années) à côté d'éponges
à squelette soudé et probablement aussi de formes à squelette non fossilisables que nous
ne connaîtront jamais. Leur âge d'or se terminera avec l'apparition des récifs de coraux
dont la rapidité de croissance a sans doute assuré le succès.
1.
- Squelette minéral composé de spicules calcaires ….............................Classe Calcarea (2)
2.
-Avec la majorité de spicules triradiatés réguliers (équiangulaires, équiradiaires)
……………..…..…....….................................................................Sous Classe Calcinea (3)
3.
- Spicules toujours libres….....................................................................Ordre Clathrinida
4.
- Spicules toujours libres …..........................................................….Ordre Leucosoleniida
5.
- Sans squelette..……….Oscarella, Pseudocorticium (Ordre Homosclerophorida),
Halisarca, Hexadella (Ordre Dendroceratida), Chondrosia, Thymosiopsis (Ordre
Chondrosida), Myceliospongia (Demospongiae incertae sedis)
6.
- Avec seulement des fibres de spongine avec ou sans inclusions arénacées (Fig. 13) .....(7)
-Avec spicules………........................................................................................................(9)
- 42 -
7.
- Fibres de spongine formant un réseau (Fig. 14 l) ..................….................................. (8)
8.
- Fibres de spongine relativement peu nombreuses avec moelle importante restant tout au
long de la fibre de diamètre constant et n’ayant pas d’inclusion (Fig. 13 a)
....................................................................................................................Ordre Verongida
- Fibres de spongine toujours très nombreuses avec moelle pas toujours visible, souvent
des inclusions et dont le diamètre varie (Fig.13 b à f) ..............................Ordre
Dictyoceratida
9.
- Mégasclères de type tétraxone présents (Fig. 6) .......………...................................... (10)
10.
- Mégasclères diactines, triactines, tétractines toujours de petite taille, sans microsclère de
type aster (Figs. 6 et 7) ...................... .........Plakinidae (Ordre Homosclerophorida)
11.
- Microsclères de type desmoïde (Fig. 7) ...........................................Ordre Desmophorida
12.
- Microsclères de type euaster (Fig. 7) .................................................Ordre Astrophorida
13.
- Démosponges à squelette toujours en réseau et mégasclères toujours diactines de taille
régulière (Fig. 6) ...................................................................................Ordre
Haplosclerida
14.
- 43 -
15.
- Démosponges avec squelette radiaire au moins en surface et mégasclères uniquement
tylostyles ou subtylostyles fusiformes et microsclères (quand présent de type aster) (Fig.
14c) .................................................................................... .........Ordre Hadromerida
- Démosponges avec mégasclères de type styles, oxes de taille irrégulière, ou styles plus
oxes (Fig. 6)…...................................................................................................................(16)
16.
-Avec charpente axiale ou plumoréticulée (Fig. 14 f à g) ……………...Ordre Axinellida
Classe Calcarea :
Ordre Clathrinida :
Ordre Murrayonida :
Ordre Leucosoleniida :
Ordre Lithonida :
Classe Demospongiae :
Eponges composées d’un squelette avec des spicules siliceux et/ou de fibres de
spongine. Plusieurs groupes ont perdu entièrement le squelette Les chambres
choanocytaires sont sphériques, hémisphériques, allongés ou branchues.
Ordre Astrophorida :
Ordre Axinellida :
Ordre Dendroceratida :
Ordre Desmophorida :
Ordre Dictyoceratida :
Ordre Hadromerida :
Ordre Halichondrida :
Ordre Halisarcida :
Ordre Haplosclerida :
Ordre Homosclerophorida :
Ordre Poecilosclerida :
- 52 -
Ordre Spirophorida :
Ordre Verongida :
Classe Hexactinellida :
- 53 -
CALCAREA :
Éponges avec des spicules calcaires.
Calcinea :
10Les schémas sont issus de Boury-Esnault, 1971, Vie Milieu, 22, 287-350 ; Sarà, 1974 et Boury-
Esnault & Lopes, 1985, Ann. Inst. Océanogr., 61, 2, 149-225.
- 63 -
Ascandra falcata : Elle est formée de Les diactines, en nombre plus ou moins
tubes anastomosés. Les tubes verticaux se grand, courbés et caractéristiques, sont
terminent par des oscules. Le diamètre des plantés presque radiairement dans les
tubes est supérieur à celui des Clathrina et tubes.
peut atteindre 0,4 cm. Les tubes sont peu
contractiles. C’est une espèce commune
en Méditerranée. Elle vit principalement
sous les surplombs, dans les zones
ombragées et à l’entrée des grottes. Elle
est assez abondante sur les parois
rocheuses de 10 à 40 m de profondeur,
mais elle évite les lieux à fort envasement.
Les spicules sont des diactines, des
triactines et des tétractines. Ces derniers
sont nettement plus forts que les triactines. Alain Philippe Maniette
- 65 -
Ascaltis lamarcki : C’est une espèce en vit dans le coralligène mais exposé aux
forme de poire, parfois comprimée et forts mouvements d’eau où elle se fixe
fixée sur le support par le côté mince. Sa souvent sur les Rhodophycées. Si nous la
hauteur peut être d’environ 3 cm. La trouvons dans des endroits peu exposés à
texture est ferme et la surface externe, la lumière, elle est très rare dans les
lisse et brillante, est percé régulièrement grottes obscures, et c’est à la limite du
par les ouvertures circulaires des ostioles. peuplement des algues qu’elle est la plus
L’oscule est apical, entouré d’une paroi abondante. Les spicules sont des triactines
mince. Elle est de couleur blanche. Elle et des tétractines.
CALCARONEA :
Leucosolenia variabilis : C’est une
éponge blanche, petite, de quelques
centimètres de hauteur. Les tubes ramifiés
sont plus détachés de la masse que chez
les Clathrina. Elle vit à faible profondeur,
sous les surplombs. Les spicules sont des
triactines, tétractines et oxes de différentes
tailles.
Alain Gilli
- 67 -
DEMOSPONGIAE :
HOMOSCLEROMORPHA :
Homosclerophorida :
TETRACTINOMORPHA :
Astrophorida :
Geodia cydonium : Espèce sciaphile tétractines et d’asters de différents types.
vivant en général dans des microcavités En surface, présence d’un cortex très dur
des parois rocheuses. Sa couleur va du constitué principalement de sterrasters.
blanc au gris. Le squelette est composé de
Hadromerida :
Tethya aurantium : C’est ‘l’orange de L’intérieur, plus mou, présente une
mer’. Elle a une forme de boule ronde, structure rayonnante. Les spicules sont
orangée, hérissée de conules. La ‘peau’ des styles et des asters de type sphérasters
est bien différenciée et résistante. et chiasters dans l’ectosome.
Photographie - Jean Bonnefis. Spicules : (a) Strongyloxes, (b) : sphérasters, (c) : chiaster.
- 70 -
Alain Gilli
Cliona celata : C’est une éponge plus rare en Méditerranée que C. viridis.
perforante. Les oscules et les pores Les spicules sont des tylostyles.
inhalants jaunes, ou rouges sont regroupés
sur des papilles et mesurent quelques
millimètres de diamètre. L'espèce est
redoutée dans les parcs à huîtres dont elle
perce les coquilles qui ne sont plus
commercialisables. Elle s'attaque
volontiers aussi aux thalles des
Pseudolithophyllum spp. et autres
lithothamiées. Il existe une forme massive
qui peut atteindre des tailles de l'ordre du
mètre. Cette forme a été vue à Marseille
vers -50 m mais elle est surtout très
courante en Atlantique. Cliona celata est
Spicules.
Jean Bonnefis
Alain Gilli
Jean Vacelet
- 73 -
Timea unistellata : C’est une éponge microsclères sont des sphérasters très
encroûtante, mince et à surface lisse. Les abondants dans toute l’éponge.
orifices aquifères ne sont pas visibles. Elle
est de couleur orange. Les spicules sont
des tylostyles droits et des asters, les
Axinellida :
Agelas oroides : C’est une éponge de
forme irrégulière, lobée et dontJean Vacelet
les oscules
sont situés en bout de lobes. Elle est très
solide et indéchirable. Elle est de couleur
orangée. Elle vit sous les plafonds des
surplombs et des tombants. Les
spicules sont des acanthostyles plantés par
le gros bout dans les fibres de spongine. Jean Vacelet
Photo in situ – Alain Gilli. Spicules en microscopie optique (G X 100) – Patrick Maillard.
- 75 -
Axinella polypoides : C’est la plus grande collectionneurs’. Les spicules sont des
des Axinella de Méditerranée. Elle styles.
affectionne les massifs de coralligène où
elle voisine avec la gorgone Paramuricea
clavata. Il s’agit d’une espèce
arborescente, plus ou moins ramifiée. Les
rameaux sont lisses, cylindriques et
présentent des oscules peu nombreux,
situés chacuns, au centre d’une dépression
en forme ‘d’étoile’. Cette éponge est
souvent pillée par les ‘pseudo-
Michel Dune
Alain Gilli
Tricheurypon viridis : C’est une éponge couleur ocre. Elle est très fine, avec moins
encroûtante, souvent épibionte et de de 1 mm d’épaisseur. Il n’y a pas
- 77 -
Chondrosida :
Chondrosia reniformis : C’est le ‘rognon
de mer’. Cette éponge est massive, lisse et
de couleur gris-marron marbrée plus ou
moins foncé suivant l’éclairement. Les
oscules sont peu nombreux. Elle peut
‘couler’ pour se reproduire par
bourgeonnement. Le squelette est absent.
CERACTINOMORPHA :
Halisarcida :
Halisarca dujardini : L'éponge est fine,
transparente et elle vit en épibionte sur les
bryozoaires et sur certaines algues. Il n’y
a pas de spicule. Ici, elle recouvre
Adeonella calveti.
Alain Gilli
- 79 -
Dendroceratida :
Alain Gilli
Alain Gilli
D. avara : terminaison de
2 fibres primaires.
D. avara : terminaison de
2 fibres primaires.
Alain Gilli
- 83 -
Verongida :
Dictyoceratida :
Michel Dune
- 85 -
oscules sont situés au sommet de l'éponge général plus "propre" que chez les autres
et légèrement surélevés. La hauteur de Ircinia.
cette éponge est comprise entre 20 et 30
cm. Sa couleur est brun violacé, en
Vue générale : Alain Philippe Maniette – Détail du squelette en micrsocopie optique (G X 100 et 400) – Patrick
Maillard.
- 87 -
C. scalaris : (a) : squelette – (b) : Détail d’une fibre primaire et départ d’une fibre
secondaire – (c) : départ d’une fibre secondaire sur une autre fibre secondaire
Haplosclerida :
surface, car il n’y a pas de spicules qui sciaphiles des tombants du coralligène
traversent la surface. Cette espèce se (GSO – biocènose des grottes semi-
rencontre dans les zones les plus obscures).
Reniera fulva : Cette espèce est nettement sciaphiles ainsi que dans les
encroûtante, adhérante totalement ou anfractuosités
partiellement au substrat. Elle a une des tombants de coralligènes. Les
consistance ferme et friable. Elle a des spicules, très nombreux, sont des oxes
oscules caractéristiques en cône qui iréguliers en forme et en taille, courbés et
peuvent être surélevés. Les bords sont dont la pointe est longue mais jamais
arrondis, à peine relevés. Son épaisseur acérée, le plus souvent émoussée.
varie de 3 à 15 mm. La surface est
irrégulière, légèrement hérissée et les
ostioles s’ouvrent entre les mailles du
réseau superficiel de type ‘voûte’. Elle est
de couleur rouge-orangé. La spongine
peut avoir un développement important.
cette espèce vit dans des endroits
minces. Nous pouvons la trouver dans le détritique côtier, sur les tombants du
coralligènes (GSO, GO - grottes obscures
-,VTC – vase du détritique côtier).
Alain Gilli
Poecilosclerida :
Hemimycale columella : C’est une
espèce encroûtante et photophile. Elle
peut occuper des surfaces importantes.
Elle est de couleur crème plus ou
moins rosée. Les oscules sont
relativement peu nombreux. Les pores
inhalants sont regroupés en cribles qui
constituent à la surface de petits
cratères. Les spicules sont des
strongyles siliceux et glomérules
Alain Gilli
calcaires caractéristiques de cette
éponge.
Jean Vacelet
- 98 -
Alain Gilli
- 100 -
Alain Gilli
Spicules.
Alain Gilli
- 103 -
Patrick Maillard
Halichondrida :
Halichondria panicea : C’est une éponge algues, mais aussi en entrée de grottes ou
massive, plus ou moins irrégulière, lobée, de surplombs, à faible profondeur. Les
et dont les oscules sont souvent en bout de spicules sont des oxes longs et courbés au
tubes courts. Elle est de couleur brun centre.
jaunâtre. Nous la trouvons parmi les
- 104 -
Spicules.
Auteur inconnu
Jean Vacelet
- 105 -
Hexactinellida
Jean Vacelet
- 107 -
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- 109 -
C
M
Cacospongia scalaris, 90
Chondrilla nucula, 80 Mycale massa, 98
Chondrosia reniformis, 79 Myxilla rosacea, 104
Ciocalypta penicillus, 106
Clathria coralloides, 104
O
Clathrina cerebrum, 65
Clathrina clathrus, 64
Oopsacas minuta, 108
Clathrina contorta, 65
Oscarella lobularis, 69
Clathrina coriacea, 65
Oscarella tuberculata, 69
Cliona celata, 72
Cliona viridis, 72
Corticium candelabrum, 70 P
Crambe crambe, 101
Crambe. tailliezi, 101 Petrobiona massiliana, 68
Crella elegans, 105 Petrosia ficiformis, 97
Crella rosea, 105 Plakina trilopha, 70
Pleraplysilla spinifera, 82
Polymastia mamilliaris, 75
D
Dictyonella incisa, 107 R
Diplastrella bistellata, 73
Disidea pallescens, 84 Raphidophlus jolicoeuri, 104
Dysidea avara, 84 Raspaciona aculeata, 78
Dysidea fragilis, 83 Reniera fulva, 95
Reniera sarai, 95
Reniera viscosa, 95
E Rhabderemia minutula, 102
Esperiopsis fucorum, 100
S
G Sarcotragus spinosula, 89
Scopalina lophyropoda, 107
Gellius fibulatus, 96
Sigmatoxella annexa, 100
Geodia cydonium, 71
Spirastrella cunctatrix, 73
Guancha lacunosa, 66
Spongia agaricina, 92
Spongia nitens, 93
H Spongia officinalis, 92
Suberites domuncula, 74
Halichondria panicea, 105 Sycon ciliatum, 67
Haliclona aquaeductus, 93 Sycon elegans, 68
Sycon raphanus, 67 Timea unistellata, 75
Tricheurypon viridis, 79
T
U
Terpios fugax, 74
Tethya aurantium, 71 Ute glabra, 68
REMERCIEMENTS
Enfin, nous donnons une mention particulière à nos éponges méditerranéennes pour
avoir bien voulu nous révéler une partie de leur beauté et de leur secret.
Cette présente édition ne peut en aucun cas être vendue sans l’accord préalable de la CNB.
Fédération française d’études et de sports sous marin. – 24 quai de Rive-Neuve – 13007 Marseille -