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REPUBLIQUE DE GUINEE

CONTRIBUTION PREVUE DETERMINEE AU NIVEAU


NATIONAL (CPDN) AU TITRE DE LA CONVENTION
DES NATIONS UNIES SUR LE CHANGEMENT
CLIMATIQUE (CCNUCC)

Septembre 2015
Table des matières

LISTE DES ACRONYMES ________________________________________________ 3

RESUME__________________________________________________________ 4

1. CONTEXTE NATIONAL _____________________________________________ 4


Objectifs nationaux de développement et priorités stratégiques de développement durable 4
Objectif de la CPDN de la République de Guinée 4
Processus d’elaboration de la CPDN de Guinee 5

2. ENGAGEMENTS D’ADAPTATION _______________________________________ 5


Justification de l’intégration de l’adaptation dans la CPDN 5
Impacts du changement climatique 6
Engagements actuels et planifiés 6
Lacunes, barrieres et besoins 8

3. ENGAGEMENTS D’ATTENUATION ______________________________________ 9


Justification de l’année de référence, de la periode d’engagement et des secteurs couverts 9
Engagements et potentiels d’atténuation 10

4. EQUITE ET AMBITION ____________________________________________ 13

5. PROCESSUS DE PLANIFICATION, DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI DE LA CPDN ______ 13


Activités transversales nécessaires pour la mise en oeuvre de la CPDN 13
Activités spécifiques pour la mise en oeuvre de la CPDN 14

6. MOYENS DE MISE EN ŒUVRE _______________________________________ 15

2/15
L ISTE DES ACRONYMES
CEDEAO Communauté économique et de développement des Etats d’Afrique de l’Ouest
CNI Communication Nationale Initiale de la République de Guinée
CCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique
CPDN Contribution prévue déterminée au niveau national
CUTF Changement utilisation des terres et foresterie
DSRP-III Document de stratégie de réduction de la pauvreté – 2013-2015
FEM Fonds pour l’environnement mondial
FAO Food and agriculture organization

GES Gaz à effet de serre


MEEF Ministère de l’Environnement, des Eaux et forêts
MDP Mécanisme pour un développement propre

PANA Plan d’action national sur l’adaptation


PMA Pays moins avancé
PNC-COP21 Plateforme Nationale de concertation COP21
SDAM Schéma directeur d’aménagement de la mangrove
SE4All Sustainable Energy for All

REDD+ Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des terres


RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitation
PIB Produit intérieur brut

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R ESUME
Contexte :
- Population : 7,2 millions (RGPH 1996)
- Taux de croissance démographique : 3,1%/an (RGPH 1996)
- Emissions de GES par habitant : 2,1 tCO2e/hab. en 1994
- Part de la Guinée dans les émissions mondiales : inférieure à 0,1%
- Croissance du PIB : 3,9% en 2012 (DSRP-III)
- Part du secteur agricole dans le PIB : 20,1% en 2014 (Banque Mondiale)
- Incidence de la pauvreté : 55,2% en 2012 (DSRP-III)

Année de référence : 1994


Période d’engagement : 2016-2030
Contribution conditionnée au soutien international.
Secteurs concernés : Agriculture, forêts, énergie, ressources en eau, zone côtière, élevage, pêche, mines
Niveau d’atténuation estimé : - 13% d’émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à 1994
(Communication Nationale Initiale de la République de Guinée), hors Changement utilisation des terres et
foresterie (CUTF)

Besoins en financements estimés :


- Adaptation : jusqu’à 1,7 milliards USD sur la période
- Atténuation : au moins 6,5 milliards USD sur la période sur le seul secteur énergétique

1. C ONTEXTE NATIONAL
OBJECTIFS NATIONAUX DE DÉVELOPPEMENT ET PRIORITÉS STRATÉGIQUES DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Située à la 178ème place (sur 187 pays) en termes d’IDH, la République de Guinée souffre de vulnérabilités
structurelles fortes, en dépit de progrès récents. L’incidence de pauvreté au niveau national était de 55,2% en
2012. Ainsi, 6,2 millions de Guinéens vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Près d’un enfant sur trois
souffrait en 2012 de malnutrition. En somme, en 2015, rares sont les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) qui aient une chance d’être atteints. Or, dans un contexte de forte croissance
démographique (doublement de population tous les 25 ans), il est absolument urgent d’accélérer et de
diversifier la croissance économique afin de répondre au défi social qui se présente, sans pour autant
contraindre les générations futures.

L’enjeu de développement durable reste donc prioritaire afin de satisfaire les besoins essentiels de la population
guinéenne. De plus, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la République de Guinée sont très faibles,
comparées à un niveau moyen mondial.

OBJECTIF DE LA CPDN DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE


La République de Guinée a ratifié la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC) et le Protocole de Kyoto respectivement en 1993 et 2005. Elle a, depuis, élaboré des stratégies en
matière de lutte contre les changements climatiques, parmi lesquelles sa Communication Nationale initiale, sur
la base d’un inventaire des gaz à effet de serre (GES) en 2001 (sur la base des émissions de 1994). Un second
inventaire a été mené en 2011 (émissions de 2000), mais il n’a pas encore donné lieu à la soumission d’une
nouvelle communication nationale. Enfin, la République de Guinée a élaboré son PANA en 2007 et engagé
plusieurs projets pour mettre en œuvre ce plan.
La Guinée doit actuellement faire face à deux défis majeurs : sortir sa population de la pauvreté et assurer la
sécurité alimentaire du pays, alors que la croissance démographique est de l’ordre de 3% par an et que le
nombre d’habitants devrait atteindre 18 à 20 millions en 2030. Elle a également pour ambition de passer de
Pays moins avancé (PMA) à Pays émergent d’ici à 2030, ce qui implique d’avoir pour cela un taux de croissance
du PIB de 5 à 7% par an. Compte tenu de ces ambitions et de la croissance démographique, les besoins
énergétiques de la Guinée pourraient doubler en l’espace de 20 ans. Ainsi, en faisant l’hypothèse d’absence
de rupture des pratiques et des systèmes, le taux de croissance annuel des émissions est estimé à
+4,4%, soit un peu plus d’un doublement tous les 20 ans.

4/15
La Guinée est particulièrement riche en ressources naturelles. Elle est considérée comme un puits de carbone
grâce à ses ressources forestières (Communication nationale Initiale, 1994). En outre, elle abrite la source de
plus de 1 000 cours d’eau et de quatre des principaux fleuves d’Afrique de l’Ouest. Ces ressources sont
gravement menacées par les impacts des changements climatiques et la pression pourrait être accrue du fait de
flux de population régionaux. En effet, la situation géographique de la Guinée pourrait en faire un refuge pour
les populations des pays sahéliens voisins du Nord, en particulier les éleveurs pastoraux, plus gravement
touchés par la sécheresse et la modification des régimes pluviométriques. De plus, la Guinée est d’une grande
importance au niveau mondial pour l’industrie de l’aluminium, car elle abrite plus du tiers des réserves de
bauxite de la planète.
Pour toutes ces raisons, et afin de contribuer le plus efficacement possible à son développement durable et à
celui de ses voisins, la Guinée se veut être un pays stabilisateur de la sous-région à l’horizon 2030, en :
 préservant et valorisant ses ressources hydriques ;
 s’efforçant de rester un puits de carbone ;
 exploitant ses ressources en sols et en sous-sol de manière raisonnée ;
 portant la réflexion de la CEDEAO pour intégrer davantage les enjeux du changement climatique dans le
Plan de transhumance régional.

Pour réaliser cela, plusieurs pistes s’offrent à elle. Parmi ces pistes, citons le développement des énergies
renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique, la diminution de la pression sur les forêts par la mise
en œuvre d’une gestion durable des ressources forestières et des terres, le développement et l’amélioration de
pratiques agricoles et pastorales adaptées aux changements climatiques, etc.

PROCESSUS D’ELABORATION DE LA CPDN DE GUINEE


Le Ministère de l’Environnement, des Eaux et forêts (MEEF), à travers sa Direction Nationale de
l’Environnement, est en charge de coordonner la mise en oeuvre de la politique du gouvernement en matière
de lutte contre les changements climatiques et assure la gestion des inventaires de GES.
La Plateforme Nationale de Concertation sur la COP21 (plus loin PNC-COP21) a été créée, à l’initiative du
MEEF, afin de mobiliser les représentants de l’Etat, les départements techniques, la société civile et le secteur
privé pour faire entendre la voix de la Guinée par une large contribution de toutes les institutions et de toutes
les couches sociales. Elle doit, entre autres objectifs, développer l’information et la communication sur la
COP21, éveiller la conscience de la société civile et des acteurs économiques, etc. Elle inclut un segment de
haut niveau (segment ministériel) et 11 panels thématiques qui ont contribué à l’élaboration de la CPDN.

2. E NGAGEMENTS D ’ ADAPTATION
JUSTIFICATION DE L’INTÉGRATION DE L’ADAPTATION DANS LA CPDN
Promouvoir un développement économique durable qui prenne en compte l’adaptation aux changements
climatiques est indispensable dans le but d’anticiper les impacts et ainsi de réduire les coûts et dommages liés à
leur survenue. A ce titre, il est essentiel d’intégrer les enjeux principaux d’adaptation de la Guinée dans la
CPDN, afin de souligner, auprès de la Communauté internationale, les efforts massifs qui devront être consentis
par la Guinée pour faire face aux impacts négatifs du changement climatique, ainsi que pour prendre ses
responsabilités par rapport à la vulnérabilité de la sous-région ouest-africaine.

La Guinée a finalisé son Programme d’Action National d’Adaptation (PANA) en 2007. Il a permis d’identifier les
secteurs vulnérables suivants : agriculture-élevage, eau, zone côtière et foresterie. Le PANA a également
permis d’identifier les groupes les plus vulnérables au changement climatique pour différentes régions du pays,
à savoir notamment les populations pauvres dans les zones rurales, telles que les agriculteurs et agricultrices,
les petits producteurs et petites productrices ou encore ceux et celles dont l’activité dépend principalement de
l’exploitation des ressources naturelles (chasseurs, pêcheurs, saliculteurs, etc.).
La Guinée a ratifié les deux autres conventions de Rio et élaboré des stratégies nationales de lutte contre la
désertification et la dégradation des terres, ainsi que sur la biodiversité. La mise en œuvre de ces 2 stratégies
participera également de l’adaptation aux changements climatiques.

5/15
IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Jouissant actuellement d’un climat propice pour l’agriculture (pluviométrie moyenne de 1200 mm / an au Nord
et Nord-Est ; 4000 mm à Conakry et jusqu’à 1800 mm dans les hauteurs du Fouta-Djalon), la Guinée est à la
fois exposée et sensible au changement climatique, et ne dispose que de peu de capacité d’adaptation. Parmi
les principaux impacts des changements climatiques affectant la Guinée, on peut en effet citer : i) une
augmentation générale des températures moyennes, ii) une baisse des précipitations moyennes annuelles en
particulier dans le Nord-Ouest et le Nord-Est du pays et une modification de la fréquence et de la répartition
intra-annuelle des précipitations, et iii) l'élévation du niveau de la mer (de l’ordre de 80 cm d’ici à 2100). Ces
nouvelles conditions climatiques pourraient ainsi générer des conséquences négatives sur de nombreux
secteurs.
Néanmoins, même en voyant son régime pluviométrique modifié, la Guinée devrait continuer à bénéficier de
conditions climatiques plus favorables que ses voisins du Nord et pourrait devenir un lieu de transhumance des
troupeaux sahéliens plus important qu’à l’heure actuelle, générant d’importants conflits d’usage des terres.

ENGAGEMENTS ACTUELS ET PLANIFIÉS


La Guinée est à la fois sensible et exposée au changement climatique. Située aux portes du Sahel, une des
régions du monde les plus affectées par le changement climatique, la Guinée doit diminuer rapidement sa
vulnérabilité au changement climatique : c’est un besoin pour sa population, mais aussi pour ses voisins.

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Par le présent document, et pour faire face aux conséquences locales des changements climatiques
dont elle n’a pourtant pas la responsabilité historique, la République de Guinée s’engage à :

Engagement Contexte et description de l’engagement Actions


Préserver, pour le La Guinée est considérée comme le «château d’eau Actions prioritaires :
bénéfice des de l’Afrique occidentale». Quatre bassins d’une - Préservation et restauration des
populations importance capitale pour la sous-région, du fait ripisylves des têtes de sources et des
guinéennes et de notamment des potentialités qu’ils recèlent en berges, en particulier sur les cours d’eau
la région ouest- termes de développement économique et de transfrontaliers ;
africaine, la qualité maintien de la biodiversité, prennent leur source en - Assurer la préservation des berges
et la quantité des Guinée. Sous l’effet des changements climatiques, le et du lit des cours d’eau nationaux et
ressources en eau débit des cours d'eau connaîtra des réductions qui transnationaux.
pourraient atteindre plus de 50% de la moyenne - Recherche d’alternatives aux
quotidienne actuelle à l’horizon 2100. Le débit du activités d’usage et de prélèvement,
fleuve Niger devrait ainsi être réduit partout de 16% dégradant la qualité des eaux (fabriques de
à 28% (sensibilité 2,50°C) et jusqu'à 23% à 54% briques, dragage des lits pour la recherche
(sensibilité 4,5°C). Etant donnée la place stratégique de minerais) ;
de la Guinée, en amont des principaux bassins - Intégration de la dimension
ouest-africains, les choix de gestion des ressources changement climatique dans les cadres
en eau auront immanquablement des impacts en institutionnels et juridiques et organismes
aval, au-delà des frontières guinéennes. Ces de bassins chargés d’assurer la gestion et
implications internationales rendent d’autant plus l’aménagement des bassins versants
grande la responsabilité de la Guinée quant à une transfrontaliers ;
gestion saine de ses ressources dans le contexte - Mise en place d’un système de
actuel de changement climatique. suivi hydro-écologique des fleuves
internationaux.

Mettre en place les - Actualisation du schéma directeur


La zone côtière est une zone stratégique en Guinée.
mesures d’aménagement de la mangrove (SDAM) ;
En effet, elle est la première zone économique de la
nécessaires à la - Diminution des sources de
Guinée et abrite environ 38% de la population. Elle
protection, la dégradation de la mangrove ;
joue également un rôle fondamental pour les
conservation et la - Intégration de l’adaptation dans les
secteurs agricole et énergétique. Elle contribue pour
gestion des plans locaux de développement et outils
24 % de la production nationale en riz. Le potentiel
écosystèmes, la d’aménagement du territoire ;
en terres agricoles du littoral est de 1,3 million
redynamisation - Renforcement de la connaissance
d’hectares dont 380°000 ha sont cultivés chaque
des activités scientifique sur l’ensemble du littoral ;
année. Diverses cultures céréalières, fruitières,
économiques et le - Développement de la production de
maraîchères et tubercules sont pratiquées en arrière
renforcement de la riz en améliorant les rendements grâce à
mangrove. Sur les 385 000 ha de mangrove
résilience des l’utilisation de variétés plus adaptées aux
initialement existants, plus de 140 000 ha ont été
populations de sa impacts des changements climatiques
convertis en rizière. En ce qui concerne l’énergie, elle
zone côtière (notamment l’intrusion en eau salée).
fournit par l’intermédiaire de la mangrove 60 % de
l’énergie domestique de la capitale et des principales - Extension des initiatives-pilotes
villes du littoral. déjà lancées, en particulier le projet
Renforcement de la Résilience et
La zone côtière est particulièrement vulnérable aux Adaptation aux Impacts Négatifs du
changements climatiques, du fait de l’élévation du Changement Climatique dans les Zones
niveau de la mer et de l’intensification de l’érosion Côtières Vulnérables de Guinée (RAZC) à
sur les côtes, avec des impacts sur les ressources l’ensemble des communes du littoral.
halieutiques, la destruction d’infrastructures dans les
villes et villages côtiers et la disparition ou la
salinisation des plaines rizicoles.

Tous ces éléments font de la zone côtière une zone


soumise à très forte pression, en raison des activités
économiques qui s’y implantent, de l’urbanisation
anarchique qui s’impose, faute de code littoral et de
respect du code foncier, et des impacts des
changements climatiques.

Accompagner les La sécurité alimentaire n’est pas assurée ● Diversification des productions
efforts actuellement en Guinée. La priorité est donc agricoles ;
d’adaptation des d’augmenter la production, et ce malgré le risque de ● Développement de la pisciculture
communautés voir les rendements diminuer compte tenu des agro-écologique ;
rurales pour impacts des changements climatiques. ● Variétés et techniques culturales
développer des Les pratiques agricoles permettant d’assurer une faibles en intrant adaptées à un climat

7/15
techniques agro- gestion durable des terres et des ressources en eau, moins pluvieux;
sylvo-pastorales et qui seront de nature à limiter les émissions de ● Irrigation maitrisée ;
qui permettent à la GES sont à encourager. ● Intégration de la dimension
fois de poursuivre changement climatique dans la
leurs activités et budgétisation, les plans, programmes et
de préserver les projets de développement ;
ressources sur ● Développement des
lesquelles elles aménagements hydro agricoles ;
s’appuient ● Développement de techniques de
conservation et de transformation des
produits agro-sylvo-piscicoles ;
● Meilleure gestion du pastoralisme,
transnational notamment, de façon à
limiter la dégradation des pâturages et
des sols et à atténuer les risques de
conflits d’usage.

LACUNES, BARRIERES ET BESOINS


La République de Guinée est confrontée à des défis considérables au plan socio-économique, auxquels
s’ajoutent les impacts actuels et futurs des changements climatiques. Pour faire face à ces besoins
d’adaptation, quatre barrières principales ont été identifiées:
1. Les coûts colossaux de l’adaptation, s’ajoutant au gapde financement des besoins essentiels en matière
de développement et de réduction de la pauvreté (source: Document de stratégie de réduction de la
pauvreté 2013-2015 – DRSP-III). Les besoins en matière de financement de l’adaptation (additionnels
aux besoins de financement du développement) sont estimés entre 670 et 1700 millions USD.
L’adéquation de la réponse internationale pour maintenir le réchauffement global en deça de +2°C
contribuera, bien entendu, à réduire les impacts, et les coûts associés.

A titre d’exemple, le coût total du projet de “conservation des écosystèmes de la Mano River Union et la gestion
des eaux internationales” s’élève à 31 millions USD sur 5 ans. Les besoins financiers pour le seul engagement
sur les ressources en eau pourrait ainsi s’élever, pour les 3 bassins versants internationaux à près de 300
millions USD sur la période 2015-2030.
8/15
2. Les lacunes en matière de données climatiques fiables et robustes, mais aussi de l’ensemble des
données statistiques relatives à la gestion des ressources naturelles;
3. L’insuffisante intégration, à travers les institutions gouvernementales et les collectivités, de la
dimension adaptation dans la planification du développement;
4. L’obsolescence et le non-respect des plans et schémas d’aménagement du territoire.

3. E NGAGEMENTS D ’ ATTENUATION
JUSTIFICATION DE L’ANNÉE DE RÉFÉRENCE, DE LA PERIODE D’ENGAGEMENT ET DES SECTEURS COUVERTS
La Guinée a publié auprès de la CCNUCC sa Communication Nationale Initiale sur la base de données datant de
1994. Cette année a donc été considérée comme une référence et l’ensemble des résultats en émissions de
GES est extrait ou extrapolé à partir des données de ce document.
Par ailleurs, pour le secteur de l’énergie, les travaux du programme Sustainable Energy for All (SE4ALL, 2014)
ont été intégralement repris. Ils portent sur des données des années 2011 – 2014 et élaborent des objectifs à
horizon 2030.
Par souci de simplicité et de clarté, et conformément aux objectifs du DSRP III, les émissions évitées par les
actions du SE4ALL ont été évaluées sur la période 2015-2030.

L’inventaire de gaz à effet de serre réalisé pour la Communication nationale initiale (inventaire sur la base des
émissions de 1994) montre que les secteurs de l’énergie, du changement d’utilisation des terres et de la
foresterie (CUTF) et de l’agriculture sont les principaux émetteurs et constituent donc une priorité
stratégique pour la Guinée en matière d’atténuation, et ont été ainsi inclus dans la CPDN.

Figure: Bilan des émissions de GES, d’après la CNI, hors séquestration de GES (données 1994)

L’absence, dans la présente CPDN, d’engagements relatifs aux postes d’émissions “procédés industriels” et
“déchets” s’explique par :
- Le fait que les émissions de ces secteurs, selon les évaluations réalisées (Communication Nationale
Initiale, travaux de la Seconde Communication Nationale),sont d’un ordre de grandeur très
inférieur aux autres, compte tenu des méthodologies de comptabilisation des émissions et de la faible
structuration de ces secteurs ;
- la collecte et le traitement des déchets et eaux d’assainissement restent très limités, malgré
l’importance du secteur en matière de préservation de l’environnement, de qualité de vie et de santé
pour ses populations. Néanmoins, compte tenu des projections de croissance démographique, qui
impacteront le niveau des émissions du secteur des déchets, la contribution nationale de la Guinée
pourra lors d’une prochaine révision, intégrer ce secteur, sur la base d’une meilleure connaissance des
émissions liées à travers la mise en place des installations et de modalités de gestion appropriées.

9/15
La CNI 94 considère les tendances suivantes (prolongées jusqu’en 2030) :

Figure : Projection des émissions de la Guinée (hors CUTF) (source : d’après CNI 1994)

Le taux de croissance des émissions serait de 4,4% par an sur la période. Par habitant, les émissions
passeraient de 2,1 à 2,7 tCO2e/hab. Au total, cela représenterait un doublement sur 20 ans et près de 55 M
tCO2e en 2030.

ENGAGEMENTS ET POTENTIELS D’ATTÉNUATION


Par le présent document, et dans l’optique de participer à l’effort mondial de décarbonisation des
économies, la République de Guinée s’engage à :

Engagement Contexte et description de l’engagement Objectifs Réduction


d’émissions
escomptées1
Produire 30% Les trois sources d’énergie qui composent le La Guinée, conformément aux Le potentiel
de son mix énergétique guinéen (en 2011) sont : la travaux menés dans le cadre du d’atténuation de
énergie (hors biomasse (pour 77%) ; les hydrocarbures programme SE4ALL, ambitionne cet engagement
bois-énergie) importés (pour 22%), l’hydroélectricité́ (pour d’ici à 2030 : est évalué à 34
par des environ 1%) et les énergies nouvelles et ● La mise en service de 1650 MW Mt CO2e
énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien et le de centrales hydroélectriques cumulées sur les
renouvelables biogaz (pour environ 0,02 %). (127MW en 2011) ; 15 prochaines
● L’installation de 47MW années.

(SE4ALL) La Guinée présente un déficit de production supplémentaires (3MW en 2011)


électrique structurel et croissant sous l’effet d’énergie solaire et éolienne;
conjugué d’une augmentation rapide de la ● L’accroissement de l’offre en
demande (qui devrait encore s’accélérer dans biocarburants et autres énergies
les années à venir, notamment avec le modernes (40 ktep de butane et
développement prévu de sites miniers biogaz, 3000 kWc de
d’importance majeure) et d’une progression biocarburant).
lente de l’offre due au manque
d’investissement et à la dégradation
progressive de l’outil de production. L’objectif
du gouvernement est pourtant de rendre
l’électricité disponible à 100% de sa
population en 2030 (contre 18,1% en 2011).
Soutenir la La biomasse-énergie (essentiellement Par conséquent, la Guinée Le potentiel
diffusion de constituée de bois de chauffe et charbon de ambitionne d’ici à 2030 une d’atténuation de
technologies bois) représente 77 % de la consommation réduction de la demande finale de cet engagement
et pratiques primaire brute en 2011 et est utilisée par plus bois de feu et de charbon de bois est évalué à 23
économes ou de 85 % des ménages pour qui elle constitue par habitant (niveaux urbain et Mt CO2e
alternatives la principale source d’énergie. Cette situation rural) de 50% par rapport à 2011, cumulées sur les
au bois- se traduit par la perte progressive du couvert notamment par : 15 prochaines
énergie et forestier des bassins d’approvisionnement ● la structuration de filières années.
charbon de urbain et la dégradation des milieux industrielles locales permettant

1
Les réductions d’émissions escomptées tiennent compte de la « demande supprimée » selon un scénario de croissance de la
population de +3% par an et de croissance du PIB de +5%/an.
10/15
bois (particulièrement des sols). l’introduction d’au moins
1 000 000 foyers améliorés;
● la mise en place de 5000
(SE4ALL et Les rendements d’utilisation des combustibles
unités de carbonisation du bois
Stratégie traditionnels sont très faibles (entre 5% et
ayant un meilleur rendement
biodiversité) 15% de rendement énergétique en fonction
pondéral ;
des technologies). Les filières biomasse-
● la substitution par le
énergie recèlent plusieurs domaines
butane (40 ktep) ;
importants d’application de technologies et de
● l’extension des initiatives
savoir-faire pour améliorer l’efficacité́
pilotes de diffusion de fumoirs
énergétique (production et consommation).
améliorés et de briques en terre
stabilisée.
Plusieurs programmes de diffusion de foyers
améliorés ont été́ élaborés à cet effet et mis
en œuvre depuis 1985, ainsi que des
politiques de gestion durable de la biomasse.
C’est en 1998 que le Gouvernement guinéen
a adopté́ une politique sectorielle de gestion
des énergies traditionnelles dont une
composante est de permettre l’amélioration
des équipements de carbonisation pour la
production de charbon de bois. Ces politiques
ont permis de diffuser 256 711 foyers, ce qui
a permis une économie de 506 353 tonnes de
bois énergie, soit 6 575 ha de couvert
sauvegardé. Le Programme intégré d’accès
aux services énergétiques modernes
(PRONIASE)prévoit à l’horizon 2015, de
diffuser 10 000 foyers améliorés de cuisson
au bois de feu et au charbon de bois et 2 000
fours améliorés de carbonisation du bois pour
la production de charbon de bois. S’y ajoute
un programme de développement de cuiseurs
économes à bois destinés au milieu rural.
Améliorer la Il existe un important potentiel d’économie L’objectif est de doubler ce ratio Les données
performance d’énergie sur toutes les filières énergétiques d’ici à 2030, notamment par : disponibles ne
énergétique nationales actives en Guinée et dans les ● L’amélioration de 50 % permettent pas
de l’économie secteurs d’activités économiques. L’intensité́ des rendements de la production actuellement
guinéenne énergétique du Produit Intérieur Brut (PIB) de l'électricité par rapport à la d’évaluer le
est quant à elle évaluée à 0,55 kep / 1 USD situation de référence (2011); potentiel
produit. ● La baisse des d’atténuation de
(SE4ALL)
consommations spécifiques des cet engagement.

L’efficacité́ globale du système énergétique de secteurs transport, résidence et


la Guinée en 2011, mesurée à travers le ratio administration publique à
« énergie utile sur consommation énergétique travers l'amélioration de la
brute » serait de l’ordre de 19 %. qualité́ du parc des transports,
la promotion du transport
public, la diffusion des
lampadaires solaires, des
lampes et équipements
électriques à basse
consommation, ainsi que la mise
en œuvre de normes d’efficacité́
dans la conception des
bâtiments.

LACUNES, BARRIERES ET BESOINS


Les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de SE4ALL en Guinée sont évalués en valeur actuelle à 8 179
millions USD sur 20 ans (2011-2030). Ceci équivaut à environ 409 millions USD d’investissement annuel sur 20 ans, y
compris les actions en cours depuis 2011.
A l’heure actuelle, seul 20% de ce plan d’investissement a été effectivement mobilisé par le gouvernement de Guinée. Les
besoins financiers pour les seules mesures de déploiement des énergies renouvelables et d’efficacité
énergétique sont donc évalués à plus de 6,5 milliards USD.

11/15
Rendre Le développement du secteur minier ● Renforcer l’application du Le potentiel
climato- constitue l’un des enjeux économiques Code minier de 2013, dont l’un d’atténuation de
compatible majeurs de Guinée, compte tenu de son des piliers est le respect de cet engagement
l’exploitation potentiel en matière d’emplois et de l’environnement et le Code de (volet efficacité
des ressources fiscales. Ainsi, le secteur minier l’environnement (et ses textes énergétique)
ressources est amené à devenir l’un des piliers de d’application) ; pourrait
minières l’économie guinéenne. Il y a donc là une ● Imposer la prise en représenter
opportunité pour faire du secteur minier de compte des impacts des jusqu’à 9 Mt
Guinée, un exemple en matière changements climatiques dans CO2e cumulées
d’intégration des enjeux climatiques les Plans de Gestion sur les 15
(atténuation/adaptation), tout au long de la Environnemental et Social à tous prochaines
chaîne de valeur. les projets d’exploitation minière années.
Les mines en exploitation représentent traditionnelle ou moderne ;
environ 25% des revenus de l’Etat. Les ● Evaluer la faisabilité de la
principales ressources minérales du pays sont création et le fonctionnement
la bauxite (plus de 30 % des réserves d’un mécanisme financier pour
mondiales), le minerai de fer (9 milliards de financer la contribution à la lutte
tonnes), de diamant, d’or, etc. Elles sont en contre les changements
cours d’exploitation par des multinationales climatiques par le secteur
actives en Guinée depuis les années 1960 minier ;
pour certaines. L’exploitation minière ● Renforcer l’efficacité
artisanale à petite échelle est également en énergétique du secteur (le
expansion notamment pour l’or et le diamant potentiel d'amélioration de
qui occupent directement ou indirectement l’efficacité́ énergétique a été́
plus de 100 000 personnes. évalué́ à 51 016 tep/an) ;
● Fournir autant que
possible une électricité
Le secteur industriel minier est le premier renouvelable à ce secteur. Les
consommateur d’énergie conventionnelle prévisions en matière de
(électricité́ et hydrocarbures) en Guinée. Il est demande future d'électricité du
constitué́ d’auto-producteurs d’électricité́ qui secteur minier, dans un scénario
consomment près de la moitié (47%), de haut (avec deux fonderies
l’énergie primaire conventionnelle disponible. d’aluminium et une aciérie)
pourraient à elles seules
absorber plus de 80% du
potentiel hydroélectrique (6 000
MW) inventorié à ce jour.

LACUNES, BARRIERES ET BESOINS


Les grandes entreprises du secteur minier appliquent partiellement les nouvelles applications du Code minier de 2013
relatives à la réalisation d’études d’impact environnemental et social en préalable à toute dégradation, à la compensation
obligatoire et à la réhabilitation des anciennes mines. Cet engagement de Responsabilité sociale et environnementale (RSE)
pourrait être complété par une intégration des risques liés aux changements climatiques, et par la nécessité de réduire
l’empreinte carbone de l’exploitation sur toute la chaîne de valeur.
Les exploitations minières traditionnelles sont, en revanche, plus difficiles à encadrer ; la vulgarisation des textes de lois et
la sensibilisation des populations aux enjeux environnementaux peuvent constituer des pistes d’action.
Un certain nombre de taxes et de redevances sont prévues par le Code de l’environnement et le Code minier de 2013 ;
l’explosion du secteur, tel qu’anticipé par l’administration guinéenne, serait ainsi susceptible de générer d’importantes
recettes. Il pourrait être opportun de mobiliser une partie de ces recettes, ou bien de créer une nouvelle taxe, destinée au
financement de la lutte contre les changements climatiques.

Gérer La Guinée recèle un patrimoine de diversité ● Stabiliser, à horizon 2030, Les données
durablement biologique riche et varié, avec notamment des la superficie de la mangrove (pic disponibles ne
ses forêts forêts denses humides dans sa partie sud-est, de déforestation en 2020 ; des permettent pas
des forêts sèches au nord, des forêts denses mesures de reboisement plus actuellement
mésophiles entre Boké et Mamou en passant systématiques seront introduites d’évaluer le
par Kindia, et des forêts de mangrove. Ces d’ici-là, ainsi que les mesures potentiel
zones constituent des endroits privilégiés pour liées aux alternatives d’atténuation de
la conservation de grands mammifères, technologiques permettant de cet engagement.
d’oiseaux, de batraciens, beaucoup de limiter la consommation de bois-
familles d’invertébrés… Plusieurs espèces énergie, et à l’intensification de

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endémiques y vivent. la riziculture) ; La CNI estimait
En 1994, la Communication Nationale Initiale ● Assurer des programmes cependant que le
estimait que la Guinée était un puits de de reboisement dans l’ensemble secteur CUTF
carbone grâce à ses forêts. du territoire à hauteur de 10 000 stockait21 Mt
ha par an et gérer durablement CO2e en 1994.
Faute d’inventaires forestiers disponibles (le
les surfaces reboisées ;
dernier remonte à plus de 20 ans), il est
● Rendre effective la
difficile d’estimer précisément la progression
préservation des forêts classées
de la déforestation en Guinée. Mais celle-ci
et des aires protégées à travers
est rapide du fait de la pression anthropique
le renforcement des structures
(bois de feu, urbanisation, agriculture).
de contrôle (Office Guinéen des
AGRYHMET mentionnait en 2005 une
Parcs et réserves, conservateurs
diminution de 10,3% de la superficie de la
de la nature), la sensibilisation,
mangrove et une baisse de 33% de la
la gestion participative et
superficie de l’ensemble des forêts sur la
l’application des sanctions
période 1972-2000.
pénales prévues par le Code
Forestier.

LACUNES, BARRIERES ET BESOINS


Les principaux défis pour cet engagement tiennent dans l’insuffisance des moyens financiers et humains, les lacunes de la
connaissance scientifique sur le rythme de dégradation des forêts, ainsi que la faible implication des communautés locales
dans la gestion durable des forêts.
L’application ferme des textes réglementaires (Code forestier de 1999, code environnemental) et la révision du schéma
directeur d’aménagement de la mangrove (SDAM) sont des priorités.
Le Fonds forester national et le Fonds de sauvegarde de l’environnement sont eux-mêmes très insuffisamment abondés pour
permettre l’atteinte des engagements cités, notamment pour des programmes de reboisement et de gestion durable des
aires reboisées. Ainsi, une évaluation plus fine des modalités d’abondement serait nécessaire, notamment afin de couvrir les
besoins liés à la protection et la valorisation des ressources forestières.

4. E QUITE ET AMBITION
La République de Guinée fait partie des Pays les moins avancés et doit faire face à des défis socio-économiques
considérables.
Les émissions de GES de la République de Guinée sont très faibles, comparées à un niveau moyen
mondial ; elle était même, selon la CNI, un puits de carbone 2.La part de la Guinée dans les émissions de
GES au niveau global s’élèvait à bien moins de 0,1% en 2010.
Malgré cela, la République de Guinée propose de mettre en oeuvre des actions d’atténuation correspondant à
une déviation qui équivaut à près de -13 % par rapport au scénario business as usual à horizon
2030, sans prendre en compte sa capacité de stockage par l’utilisation des sols et de la foresterie
(hors CUTF).

5. P ROCESSUS DE PLANIFICATION , DE MISE EN


ŒUVRE ET DE SUIVI DE LA CPDN

ACTIVITÉS TRANSVERSALES NÉCESSAIRES POUR LA MISE EN OEUVRE DE LA CPDN


Afin de mettre en oeuvre les engagements de la CPDN, quatre actions transversales urgentes doivent être
menées, avec le soutien de la communauté internationale :
- Satisfaire les importants besoins en matière de production de données robustes et accessibles, de
documents transversaux de planification stratégique à moyen terme et de monitoring relatifs aux

2
L’absence de données récentes, notamment en termes d’inventaire forestier, ne permet pas d’estimer si cette situation
prévaut toujours : a priori, l’augmentation de la population et de l’activité économique depuis 1994 a augmenté les pressions
sur les puits de carbone.
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ressources naturelles (en particulier hydriques et forestières, ainsi que les données météorologiques);
ces besoins peuvent être couverts en partie par des accords bilatéraux avec certains organismes à
portée régionale ;
- Promouvoir l’intégration des enjeux du changement climatique, en particulier liés à l’adaptation, dans la
planification et la budgétisation au niveau local, sectoriel et national ;
- Tenir compte de la problématique du genre dans tous les programmes et projets de développement;
- Vulgariser et communiquer l’information liée au droit de l’environnement, aux causes et impacts du
changement climatique, dans une démarche de sensibilisation et d’éducation de l’ensemble de la
population guinéenne.

ACTIVITÉS SPÉCIFIQUES POUR LA MISE EN OEUVRE DE LA CPDN


Cadre législatif et Préparation et adoption de textes légaux relatifs à la mise en oeuvre et au suivi-évaluation de
réglementaire la CPDN et aux décisions et résolutions de la CCNUCC, type loi-cadre sur l’environnement et
les changements climatiques.
Préparation et adoption de textes légaux sectoriels relatifs à la mise en oeuvre de la CPDN.
Cadre institutionnel Pérennisation de la PNC-COP21 en “Plateforme nationale de consultation sur la politique de
lutte contre les changements climatiques”, chargée du suivi et de l’évaluation de la mise en
oeuvre de la CPDN, en tant qu’organisme consultatif.
Désignation de correspondants climat au sein de chaque Ministère, bénéficiant de formations
régulières sur l’intégration des enjeux climat.
Création d’un comité de pilotage de suivi-évaluation des politiques publiques de lutte contre
les changements climatiques, au sein du Conseil national de l’environnement et du
développement durable, et impliquant des experts d’instituts de recherche, de la Direction
nationale de l’environnement, de la Direction des Eaux et forêts, de la Direction des études
d’impacts et des correspondants climat.
Ce comité devrait disposer de ressources propres pour lui permettre d’accomplir ses
fonctions.
Renforcement des moyens alloués à l’intégration des enjeux climat dans les Plans de
développement locaux (Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation) et
dans les Plans de développement urbains.
La République de Guinée a ratifié les trois principales conventions des Nations Unies : CDB
(1993), CNULCD (1997), CCNUCC (1993). A ce titre, une meilleure coordination des points
focaux de chacune des conventions pourrait permettre de créer des synergies.
Opérationnalisation de Achever, de manière urgente:
la CPDN - La 2nde communication nationale sur les changements climatiques;
- L’enregistrement de la proposition de NAMA auprès de la CCNUCC;
- Les études prospectives Guinée vision 2035 et Guinée Vision 2040.
Réaliser, à court terme, des études complémentaires:
- 3ème inventaire national des GES;
- Inventaire forestier, en vue, en particulier, d’une éventuelle proposition de stratégie
REDD+;
- Révision urgente, sous l’angle du changement climatique, du code foncier, du code
forestier, du code de l’environnement, du Schéma directeur et du PDU de Conakry,
du SDAM;
- Affiner l’étude des modalités de financement des engagements de la CPDN, y
compris à travers la mobilisation des marchés carbone et de l’investissement privé.
Intégrer, dans le plan quinquennal 2016-2020 (en cours d’élaboration) et le budget
correspondant, les actions nécessaires à la réalisation de la CPDN.
Renforcer les moyens à disposition de l’administration guinéenne pour:
- La collecte et le traitement de données climatologiques et hydrologiques;
- La collecte et le traitement de données marégraphiques;
- La collecte et le traitement de données sur les forêts (cartographie et télédétection).
Traduire la CPDN en programmes opérationnels sectoriels.

Actualisation/révision Révision à l’issue de la COP21, si nécessaire.


Puis révision à l’issue de la livraison de la 2nde communication nationale.
Ensuite, révision tous les 5 ans par le comité de pilotage de suivi-évaluation.

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6. M OYENS DE MISE EN ŒUVRE
La République de Guinée entend mobiliser les moyens suivants pour mettre en œuvre sa CPDN :

Budget National Le Budget national de développement constitue la première ressource potentielle pour mettre
en oeuvre les engagements de la CPDN.
Un Fonds forestier national et un Fonds de sauvegarde de l’environnement ont été créés
respectivement en 1985 et en 1987 mais peine à collecter les recettes issues des taxes et
redevances environnementales ; le manque à gagner est estimé à environ 40 millions USD par
an par certaines études.
Etude de faisabilité pour la mise en place d’un Fonds national climat
Intégration régionale L’intégration sous-régionale en matière de production électrique pourrait permettre à la Guinée
d’aller plus loin dans la valorisation de son potentiel hydroélectrique, tout en assurant un
partage des coûts.
Ce constat vaut également en ce qui concerne la gestion des bassins versants transnationaux.
Bailleurs de fonds Appui budgétaire requis pour le fonctionnement des entités de suivi-évaluation des politiques
internationaux publiques de lutte contre les changements climatiques.

Le FEM finance plusieurs projets de lutte contre les changements climatiques en Guinée ; il est
accompagné par le PNUD. Un projet de conservation des écosystèmes de la Mano River Union
et la gestion des eaux internationales est notamment co-financé par le FEM. La continuité et le
renforcement de ce soutien est souhaité.

La Banque Mondiale finance actuellement un programme d’appui à la gouvernance du secteur


minier, intégrant un volet environnemental. Des discussions ont été entamées avec l’AFD pour
le renforcement de l’application du Code Minier en matière de compensation des dégradations
environnementales par les activités minières. Ce soutien est vivement attendu pour la mise en
oeuvre l’engagement de la CPDN relatif à l’exploitation minière.

Une institution sera sollicitée pour favoriser le renforcement de capacités afin de permettre à la
Guinée de désigner et de faire accréditer une Entité nationale de mise en oeuvre pour le Fonds
Vert, lui permettant ainsi un accès direct.
En tant que PMA, un appui fort du Fonds Vert est requis pour soutenir en particulier les
programmes liés à la sécurité alimentaire et à l’efficacité énergétique.
Marchés carbone La Guinée est un pays Non-Annexe I de la Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (CCNUCC) et fait partie des Pays les Moins Avancés (PMA). Il
soutient l'inclusion des marchés internationaux du carbone tels que le Mécanisme pour un
Développement Propre (MDP) dans un accord post 2020 sur le climat et propose qu’un tel
instrument, couplé à un régime comptable approprié (MRV), puisse être utilisé pour aider à
financer certains investissements dans les infrastructures sobres en carbone et résilientes au
changement climatique. La Guinée considère que certaines des options de développement
sobres en carbone contenues dans cette CPDN, ou des actions supplémentaires, pourraient être
financées entièrement ou en partie, par le transfert international d’actifs carbone en tenant
compte des considérations d'intégrité de l'environnement et de transparence.
Néanmoins, aucun projet MDP n’ayant été validé en Guinée jusqu’alors, un renforcement de
capacités serait indispensable.
Par ailleurs, la République de Guinée n’a pas encore formulé de stratégie REDD+ ; elle est
néanmoins en lien avec la FAO pour évaluer les besoins de la Guinée sur ce point.
Financements privés La République de Guinée souffre en particulier de faibles moyens pour satisfaire les besoins en
investissement de son budget national. Le recours accru à la finance privée peut, dans ce
cadre, permettre d’accélerer la mise en oeuvre des engagements. Les efforts accomplis en
matière d’amélioration du climat des affaires (la progression de la Guinée dans le classement
Doing Business de la Banque Mondiale en témoigne) sont susceptibles d’améliorer la
propension à l’investissement des acteurs privés.
A ce titre, on notera d’une part que l’encadrement social et environnemental des
investissements privés est assez inégal selon les secteurs : s’il est relativement exemplaire sur
le secteur minier, il est moins contraignant sur d’autres (forêts par exemple). Le recours à des
partenariats publics-privés doit donc faire l’objet d’évaluations préalables.
Enfin, la diaspora guinéenne pourrait contribuer de façon plus active au développement bas
carbone et résilient du pays, notamment en réorientant ses flux financiers (environ 150 millions
USD / an) vers le secteur formel.

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