Séméiologie Cardio Vasculaire P Fesler 2012

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Sémiologie cardio-vasculaire

Pr Pierre Fesler

Service de Médecine Interne


Hôpital Lapeyronie, Montpellier
Objectifs
} Savoir interroger

} Historique
} Antécédents - Facteurs de risque CDV
} Les grands symptômes du cardiaque

} Savoir examiner

} Examen général
} Examen du cœur
Documents de référence

} Ce cours

} Polycopié de sémiologie cardiologique: Collège des


Enseignants de Cardiologie: www.sfcardio.fr
I. Anamnèse

} A. Plainte motivant l’examen

} Mode d’apparition
} Durée
} Sévérité des symptômes
} Evolution dans le temps
} Impact sur la capacité fonctionnelle
I. Anamnèse

} B. Antécédents personnels

} Reprendre l’ensemble des affections présentées antérieurement par le


malade, cardiaques ou pas

} Même sans liens direct apparent, possible incidence sur le diagnostic ou


le traitement.

} Pathologie pulmonaire chronique – retentissement sur le cœur droit


} Asthme – CI aux béta-bloquants
} Pathologie rénale – HTA – Risque CDV
} RAA dans l’enfance, angines fréquentes, …
} Pathologie thyroidienne – Troubles du rythme cardiaque

} Préciser les dates


I. Anamnèse
} C. Antécédents Familiaux
} Histoire familiale de maladie CDV
} IdM < 55 ans chez père ou frère
} IdM < 65 ans chez mère ou soeur
} AVC < 45 ans chez parents ou frère/sœur
} Dyslipidémie
} Diabète
} Hypertension artérielle

} D. Habitus, mode de vie


} Tabac: début, fin, durée, quantité en paquet-année
} Alcool
} Autres drogues
} Sédentarité

} E. Traitements
} Posologie
} Date début - fin
Récapitulatif des facteurs de risques CDV
majeurs

} Hypertension artérielle
} Age: F > 60 ans, H > 50 ans
} Tabagisme (actuel ou < 3 ans)
} Dyslipidémie: LDL-chol ≥ 1.60 g/L et/ou HDL-chol ≤ 0.40 g/L
} Diabète sucré
} Histoire familiale de maladie CDV
} IdM < 55 ans chez père ou frère
} IdM < 65 ans chez mère ou soeur
} AVC < 45 ans chez parents ou frère/sœur
Les 4 symptômes cardinaux

} La douleur thoracique

} La dyspnée

} Les palpitations

} La syncope
1. La douleur thoracique

} 50 % des douleurs thoraciques simulent ou sont une douleur


d’origine cardiovasculaire

} Important de les reconnaître sur le plan sémiologique

} Lorsque l’origine est cardio-vasculaire: les étiologies sont (du +


au – fréquent):

} Insuffisance coronaire (angor ou infarctus du myocarde)


} Péricardite aiguë
} Embolie pulmonaire
} Dissection aortique
} Certains troubles du rythme douloureusement ressentis
L’angor (angine de poitrine)
} “There is a disorder of the breast marked with strong and
peculiar symptoms and considerable for the kind of
danger belonging to it...
} The seat of it, and strangling and anxiety with which it is
attended, may make it improperly be called angina
pectoris.
} Those who are afflicted with it, are seized, while they are
walking, and more particularly when they walk soon after
eating, with a painful and most disagreeable sensation in HEBERDEN, 1772
the breast, which seems as if it would take their life away, if
it were to increase or continue : the moment they stand
still, all this uneasiness vanishes.
} After it has continued some months, it will not cease so
instantaneously upon standing still; and it will come on, not
only when the persons are walking, but when they are
lying down ...“

} “Wine, and spirituous liquors, and opium afford


considerable relief. “
Angor: point-clés

} Caractéristiques de la douleur

} Circonstances de survenue

} Evolution dans le temps


Angor: caractéristiques
de la douleur
} Angor typique

} Douleur à type de constriction (sensation d’étau) ou de brûlure


} Siège rétrosternal ou en barre médiothoracique, indiquée par le patient du plat
de la main, voire des 2 mains
} Irradiation habituelle vers l’épaule gauche, la face interne du bras gauche et les
angles de la mâchoire inférieure.
} + rare: irradiation variable dans le temps ou vers l’épaule et le bras droit
} Durée brève, < 15 minutes, cédant au repos ou à la prise de dérivés nitrés

} Angor atypique

} Localisation uniquement au niveau des sites d’irradiations


} Et/ou Présence de manifestations digestives (éructations) ou respiratoires
(essoufflement, blockpnée) ou de palpitations
} Valeur diagnostique moindre
Angor: circonstances de survenue
} Angor d’effort
} Apparaît pour un effort constant: le seuil ischémique
} Le + souvent: effort de marche, escalier, acte sexuel
} Favorisé par le froid, le vent, la période post-prandiale
} Régresse à l’arrêt de l’effort
} Parfois, suite à une émotion, un stress, un cauchemar

} Angor spontané
} Soit spasme sur coronaire apparemment saine = angor de Prinzmetal
} Soit sténose très serrée: signification pronostique péjorative

} Angor de primo-décubitus
} Lié à l’augmentation du retour veineux en position couchée

} Angor fonctionnel
} apparaît en présence d'une anémie, d'une tachycardie, d'une réduction de la
réserve coronaire (sténose aortique, HVG) , en présence de coronaires
normales.
Angor: évolution dans le temps
} Angor stable

} Survient à l’effort, toujours de même intensité (stabilité su seuil


ischémique)

} Angor instable : nécessite une prise en charge plus agressive.


Plusieurs situations:

} Apparition des premières crises = angor de novo


} Diminution du seuil d’effort = angor aggravé
} Apparition de crises d’angor spontané

} Angor après infarctus ou revascularisation: nécessite également


une prise en charge agressive
L’infarctus du myocarde

} Douleur identique à celle de l’angor, avec 3 particularités:

} Intensité: souvent intolérable, angoisse, sensation de mort


imminente

} Diffusion: très large, irradiations multiples

} Durée: > 15 min, résiste malgré repos et dérivé nitré

} Nécessité d’hospitalisation par le biais du SMUR


Autres douleurs cardiovasculaires
} Péricardite aiguë

} Douleur très voisine de celle de l’IdM, souvent moins intense. Peut irradier dans
le dos
} Parfois décrite en « coup de poignard »
} Augmente à l’inspiration, caractère positionnel
} Parfois contexte viral

} Embolie pulmonaire

} Douleur présente dans 50 à 75 % des cas


} Souvent latéro-thoracique, à type de point de côté
} Augmentée à l’inspiration
} + Toux, tachypnée, tachycardie
} + tard: hémoptysie
Autres douleurs cardiovasculaires

} Dissection aortique

} Douleur très brutale, ! parfois compliquée d’un IdM


} Sensation de déchirure irradiant dans le dos, jusque dans les lombes,
parfois migrante
} Antcds d’HTA
} Souffle diastolique
} Asymétrie tensionnelle > 25 mmHg

} Arythmies

} Parfois ressenties comme une douleur angineuse, sans palpitations,


même si le réseau coronaire est normal.
Douleurs thoraciques non cardio-
vasculaires
} Algies précordiales d’origine nerveuse

} Extrêmement fréquentes: motif ++ de consultation


} Localisation variable, souvent punctiformes
} Si irradiation, sensation d’engourdissement ou de fourmillement
} Contexte neurotonique, sujet angoissé
} Pas de relation avec l’effort
} Parfois très anciennes, durée très variable

} Douleurs cervico-brachiales

} Non influencées par la marche, déclenchées par un mouvement de la


tête ou du bras
} En rapport avec une pathologie vertébrale ou une périarthrite scapulo-
humérale
} Parfois distribution tronculaire ou radiculaire
Douleurs thoraciques non cardio-
vasculaires

} Douleurs pariétales
} Douleurs latéro-thoraciques, souvent majorées à la palpation
} Augmentées à l’inspiration profonde: rechercher une pathologie pleuro-
pulmonaire (contexte fébrile, toux, altération de l’état général)
} Parfois en hémiceinture, uni latérales (Ex: Zona, pathologie vertébrale dorsale)
ou bilatérales (pathologie vertébrale dorsale)
} Syndrome de Tietz: douleurs para-sternales, accentuées par la palpation des
articulations chondro-sternales

} Douleurs d’origine digestive et hépatique


} Les douleurs d’origine biliaire, gastrique ou pancréatique peuvent irradier dans le
thorax
} Peuvent simuler mais parfois aussi déclencher une douleur angineuse
} Cas particulier de l’hépatalgie d’effort: retrouvée dans l’insuffisance ventriculaire
droite, simule parfois un angor d’effort bas situé
Douleurs thoraciques
2. Dyspnée
} Sensation de manque d’air se traduisant par un essoufflement avec
tachypnée superficielle

} Si d’origine CDV: liée à l’ ↑ de la pression capillaire pulmonaire: ↓ de la


compliance pulmonaire, hypoxémie + acidose lactique

} Présente également dans l’insuffisance respiratoire, l’anémie, l’obésité, la


désadaptation CDV, parfois d’origine nerveuse (phénomène du soupir,
physiologique)

} Stades dans l’insuffisance cardiaque (classification NYHA):


} I: dyspnée pour des efforts inhabituels; aucune gêne dans la vie courante
} II: dyspnée pour des efforts importants de la vie courante (marche rapide,
montée > 2 étages)
} III: dyspnée pour des efforts modeste de la vie courante (marche en terrain plat,
…) = au moindre effort
} IV: dyspnée permanente, y compris au repos
Cas particulier de dyspnée
} Œdème pulmonaire
} Détresse respiratoire brutale avec tachypnée superficielle, très rapide, angoisse,
parfois douleur (sensation de chape de plomb sur les épaules)
} Orthopnée
} Grésillement laryngé, toux, expectorations mousseuses
} Patient assis, jambes pendantes, agité, sueurs, tirage sus-claviculaire et intercostal
} Rales crépitants bilatéraux, en marée montante
} Signes de gravité: cyanose, hypotension artérielle, choc

} Dyspnée paroxystique nocturne


} Majoration de l’œdème pulmonaire la nuit, du fait de l’↑ du retour veineux

} Pseudo-asthme cardiaque
} Aspect de crise d’asthme avec bradypnée expiratoire, orthopnée, toux peu
productive
} Râles sous-crépitants bilatéraux et sibilances expiratoires
} Diagnostic parfois difficile, contexte atopique fréquent
3. Palpitations
} Perception anormale des battements cardiaques en intensité, en fréquence
ou caractère irrégulier

} Parfois révélatrices d’un trouble du rythme cardiaque (faible valeur


prédictive positive et négative)

} Faire préciser:
} Mode de début
} Fréquence de survenue
} Durée des crises
} Perception des battements cardiaques, régulier ou non

} 3 situations:

} Perception des battements du cœur en rythme sinusal


} Perceptions d’irrégularités occasionnelles
} Arythmies
3. Palpitations
} A. Perception des battements du cœur en rythme sinusal

} Liée à l’hyperactivité du syst. nerveux sympatique (exercice , frayeur,


stress, prise de boisson stimulante)
} Plus facilement ressentie la nuit
} Absence de pathologie cardiaque sous-jacente

} B. Perceptions d’irrégularités occasionnelles

} Dues à des battements ectopiques (= extrasystoles) d’origine


auriculaires ou ventriculaires -> pause compensatrice ressentie ++
} Le plus souvent bénin, même si ventriculaire (disparaît à l’effort)
} « Il manque un battement du cœur » Le cœur « saute » ou « palpite »
3. Palpitations
} C. Arythmies

} Début souvent brusque, durée de quelques minutes ou +


} Parfois, facteurs déclenchants: ex: exercice
} Rechercher une pathologie cardiaque sous-jacente (cardiopathie
ischémique ++)

} Fibrillation auriculaire: « Le cœur s’emballe »; parfois essoufflement


associé

} Tachycardie de Bouveret: femme jeune, tachycardie régulière, avec


souvent malaise lipothymique (réentrée nœud A-V)

} Tachycardie ventriculaire: souvent moins bien tolérées, possibles signes


de choc, mise en jeu du pronostic vital
4. Syncope - Définitions
} Perte de connaissance brève liée à une diminution transitoire
de débit sanguin cérébral

} A distinguer des « malaises » sans perte de conscience vraie


(lipothymie)

} Interrogatoire capital = 50 % du diagnostic:

} âge
} circonstances
} signes associés (avant – pendant)
} traitements
} Antécédents
Syncopes : étiologie
} Causes vasculaires :
} hypotension orthostatique
} syncope vaso-vagale
} Hypersensibilité des sinus carotidiens
} Insuffisance vertébro-basillaire

} Causes cardiaques = syncope de Stoke-Adams


} troubles du rythme – troubles de conduction
} obstacle à l’éjection cardiaque
} trouble du remplissage

} Causes neurologiques : épilepsie

} Causes métaboliques
} hypoglycémie
} hypocalcémie

} Causes psychiatriques

} Causes toxiques
Syncopes: 2 étiologies CDV à rechercher
} Syncope vaso-vagale:
} Cause la plus fréquente de syncope
} Dysfonctionnement temporaire du SNA
} Début souvent progressif, prodromes (malaise général, nausée, bourdonnement
d’oreilles, sueurs)
} Circonstances favorisantes: atmosphère confinée, surchauffée, période post-
prandiale, émotion
} Souvent le patient entend ce qui se passe sans pouvoir réagir (PC incomplète)
} Retour à la normale progressif avec parfois vomissements et asthénie marquée.
} Bénignes, mais parfois gênantes par leur fréquence

} Syncope de Stoke-Adams
} Début brutal, sans prodrome et sans facteur déclenchant
} Chute systématique, risque de traumatisme
} Parfois, quelques mouvements convulsifs
} PC brève, retour à la conscience rapide: « syncope à l’emporte-pièce »
} Rechercher une étiologie cardiaque ++++
II. Examen général
} Poids et taille
} Poids = excellent suivi des variations du VEC
} Calcul de l’IMC = poids/(taille)² en kg/m²
} ≥ 25 : surpoids
} ≥ 30 : obésité
} ≤ 18.5 : dénutrition
} Les 2 extrêmes sont associés à une majoration du risque CDV

} Mesure du tour de taille:


} Permet de caractériser l’obésité androïde (abdominale) par opposition à
l’obésité gynoïde (hanche)
} Excellent reflet de la graisse intra-abdominale
} Se mesure chez le sujet debout à mi-chemin entre les dernières côtes et
la crête iliaque
} Normes européennes
¨ Femme: < 80 cm
¨ Homme: < 94 cm
II. Examen général
} Morphotype
} Certains morphotypes sont associés à des cardiopathies ou
d’autres pathologies CDV
} Ex: trisomie 21, lupus, acromégalie, Marfan, retard de croissance
} Rechercher un hippocratisme digital (cardiopathie avec
hypoxémie)
II. Examen général
} Œil
} Gérontoxon: Dépôt de cristaux de cholestérol à la périphérie de la
cornée
} Xanthélasma: Dépôt cutanés de cristaux de cholestérol en péri-
orbitaire
} Traduit une hypercholestérolémie chez le sujet jeune, peu de valeur
diagnostique chez le sujet âgé
II. Examen général
} Peau et muqueuses

} Coloration: pâleur (anémie, bas débit) cyanose, mélanodermie


(hémochromatose), ictère ou sub-ictère (foie cardiaque)
} Xanthome cutanés et tendineux : même valeur diagnostique que le
xanthélasma et le gérontoxon
II. Examen général
} Peau et muqueuses
} Lésions des endocardites
} Pétéchies: petite hémorragie sous cutanée
ou conjonctivale

} Hémorragies sous-unguéales linéaires

} Nodule d’Osler: lésion erythémateuse


tendue, douloureuse, palpable (doigts,
orteils)

} Taches de Janeway: lésion maculaire non


douloureuses (paumes des mains, plantes
des pieds)
II. Examen général
} Cou
} Inspection des jugulaires
} Patient semi-assis (45 )
} Jugulaires spontanément turgescentes ou après compression prolongée
(30 s) du foie (reflux hépato-jugulaire)
} Traduit une augmentation des pressions de remplissage du VD:
insuffisance cardiaque, péricardite, tamponnade
} Recherche d’un pouls jugulaire: systole: insuffisance tricuspide, diastole:
sténose tricuspide, HTAP
II. Examen général
} Thorax

} Inspection

} Forme du thorax:

¨ Thorax en tonneau: insuffisant respiratoire


¨ Thorax en entonnoir – pectus excavatum

} Fréquence respiratoire

} Qualité de la respiration (pénibilité, régularité): orthopnée, platypnée, polypnée de


repos, respiration particulière (Cheynes-Stokes, Kussmaul)

} Examen pleuro-pulmonaire, recherche d’un épanchement pleural


souvent bilatéral et de râles crépitants aux 2 bases dans l’insuffisance VG
II. Examen général
} Abdomen:
} Foie
} Hépatomégalie douloureuse dans l’insuffisance cardiaque
} Reflux hépato-jugulaire
} Splénomégalie: rare dans l’insuffisance cardiaque, + fréquente dans
l’endocardite

} Circulation collatéral abdominale: obstacle cave (ascendante),


hypertension portale (centrifuge à partir de l’ombilic, en tête
de méduse)
II. Examen général
} Rein

} Important chez le sujet hypertendu: recherche de gros


reins à la palpation bimanuelle (hydronéphrose,
polykystose) , recherche d’un souffle sus-ombilical
irradiant vers un hypochondre (sténose artère rénale)
II. Examen général
} Œdèmes
} Accumulation de liquide dans le secteur interstitiel
} Topographie:
} Généralisé: pathologie cardiaque, rénale, hépatique, digestive, malnutrition
} Localisé: obstruction veineuse ou lymphatique, allergie, inflammation
} Aspect après compression par le doigt:
} Garde la trace du doigt, « rend le godet »: obstacle veineux, anasarque
} Se déprime transitoirement, œdème élastique: lymphoedème
} Ne se déprime pas, œdème résistant: myxœdème (pas un œdème au sens
de la définition)
III. Examen du cœur
} Palpation de l’aire précordiale

} Choc de pointe (5ème EIC)


} Atténué: emphysème, obésité, épanchement péricardique, myocardite
} Érétique, violent: HTA, hyperthyroïdie

} Choc en dôme: ventricule hypertrophié


} Frémissement = souffle palpable: ronronnement
} Battements sus-sternaux: anévrysme aortique
III. Examen du cœur
} Auscultation
} Temps essentiel de l’examen cardiaque
} Permet souvent le diagnostic sans le secours d’examens
complémentaires
} Conditions de l’examen:
} Pièce silencieuse, patient bien installé, torse nu
} Stéthoscope biauriculaire de bonne qualité
¨ Membrane: sons aigus: B2, claquements, souffles
¨ Cône: sons sourds, graves: B3, B4, galops, roulements
} Patient en décubitus dorsal, puis latéral gauche, puis debout, penché en
avant
} Respiration calme, panée
} Moduler la pression sur le pavillon
III. Examen du coeur
} Foyers d’auscultation

} 1. Aortique: 2ème EIC d


} 2. Pulmonaire: 2ème EIC g
} 3. Tricuspide: 4ème EIC g – base
de l’appendice xyphoïde
} 4. Mitral: apex

} + les zones d’irradiation…


Auscultation normale
} Les variations de pressions dans les cavités
cardiaques et les mouvements valvulaires
déterminent les bruits cardiaques

} B1: fermeture des valves mitrales et


tricuspides: début de la systole: sourd :
« Lub »
} B2: fermeture des valves aortiques et
pulmonaires: début de la diastole: plus sec:
« Dub »

} Intervalle B1-B2 = « petit silence » =


systole
} Intervalle B2-B1 = « grand silence » =
diastole
} Phases du cycle cardiaque:
} Protosystolique: début de systole
} Mésosystolique: milieu de systole
} Télésystolique: fin de systole
} Holosystolique: toute la systole
Auscultation normale
} Dédoublement physiologique de B2

} Présent à l’inspiration chez le sujet normal, surtout jeune. Audible surtout au foyer
pulmonaire
} Lié à l’↑ du retour veineux dans le VD en inspiration → allongement de la systole; et à la ↓
du retour veineux dans le VG → raccourcissement de la systole
} Signe d’hypertension pulmonaire si présent de façon permanente

} B3 physiologique

} Présent chez 1/3 des sujets < 16 ans, rare si > 30 ans
} Bruit très sourd peu intense, protodiastolique
} Correspond à la phase de remplissage rapide initiale du VG
Auscultation pathologique

} 5 types d’anomalies

} Modification d’intensité des bruits normaux


} Dédoublement des bruits normaux
} Bruit supplémentaire
} Souffle et roulement
} Frottement péricardique
Auscultation pathologique
} Modification d’intensité
} B1- B2 assourdis
} interposition d’air: emphysème
} Interposition de liquide: épanchement péricardique
} Diminution de la contractilité cardiaque
} B1 assourdi: insuffisance mitrale (IM)
} B2 assourdi: rétrécissement aortique (RAo) ou pulmonaire (RP)
} Eclat de B1: rétrécissement mitral (RM)
} Eclat de B2: HTA systémique ou pulmonaire (HTAP)

} Dédoublement des bruits


} Présent si intervalle gauche-droit > 0.04 sec.
} Asynchronisme de fonctionnement entre le VG et le VD
} Surcharge volémique: HTAP; communication interauriculaire (CIA)
} Bloc de branche
Bruits anormaux surajoutés
} Bruits diastoliques
} B3
} Bruit sourd, protodiastolique: mieux audible à l’aide de l’embout conique
} Phase initiale rapide du remplissage ventriculaire
} Généralement gauche, à l’apex, en décubitus latéral gauche
} Soit physiologique (sujet jeune), soit traduit une ↑ pression OG (dysfonction systolique du VG, IM)
} À l’origine d’un rythme à 3 temps appelé « rythme de galop protodiastolique » si tachycardie
associée: « Lub-Dub-Dum »
} B4
} Bruit sourd, télédiastolique
} Phase de remplissage actif du VG (contraction auriculaire)
} Examen: idem B3
} Disparaît en cas de FA; toujours pathologique
} Traduit un perte de compliance ventriculaire: Dysfonction diastolique: HVG, cardiopathie
ischémique, …
} « Galop télédiastolique »: « Da-Lub-Dub »; « Galop de somation » si B3 + B4
} Claquement d’ouverture mitral
} Bruit sec protodiastolique
} Traduit la sclérose mitrale dans le rétrécissement mitral
} Du à une ouverture brusque de la valve mitrale
Bruits anormaux surajoutés

} Bruits systoliques
} Click éjectionnel
} Claquement protosystolique d’origine valvulaire (RAo, RP)
} Click mitral
} Claquement mésosystolique observé dans le prolapsus mitral ou
autres anomalies de la valve ou des piliers
} Peut-être associé à un souffle d’IM méso-télésystolique
Souffles
} Caractéristiques

} Temps
} Systole ou diastole
} Proto-, Méso-, Télé-, Holo-
} Qualité
} Rude, soufflant, musical, grondant, aigu, grave
} Généralement, plus le gradient de pression est ↑, plus le souffle est
aigu
} Siège - irradiations
} Intensité
} Forme
Souffles
} Intensité: de 1 à 6 / 6

} 1: Faible intensité, entendu par un spécialiste dans des conditions optimales


(pièce d’examen calme, position adéquate, pièce du stéthoscope adéquate à
l’endroit adéquat)
} 2: Faible intensité, entendu par un non-spécialiste dans des conditions optimales
} 3: Facilement entendu; pas de frémissement
} 4: Souffle fort, avec un frémissement palpable (thrill)
} 5: Souffle fort, avec frémissement, entendu sur une grande surface, stéthoscope
partiellement décollé
} 6: Extrêmement fort, entendu sans stéthoscope

} L’intensité du souffle ne présage pas la sévérité du dysfonctionnement valvulaire


} Par contre, les modifications d’intensité dans le temps ont souvent une valeur
pronostique. Exemples:
} ↑ d’un souffle protodiastolique: ↑ insuffisance valvulaire
} ↓ d’intensité: inversion d’un shunt, insuffisance cardiaque en cas de Rao, …
Souffles
} Forme:

} Rectangulaire, holosystolique de
régurgitation: IM, IT, CIV

} Losangique d’éjection à maximum


méso-systolique: RAo, RP

} Souffle décroissant de
régurgitation diastolique: IAo, IP

} Continu (systolo-diastolique): canal


artériel persistant
Souffles systoliques d’éjection
} Débute à l’ouverture de la valve ventriculo-artérielle: petit laps de temps
avec B1 dû à la contraction isovolumique
} Se termine avec B2
} Forme losangique du fait du profil de gradient de pression ventriculo-
artériel
} 2 types:
} Souffles de débit
} Situation de débit élevé: effort, pyrexie, grossesse, anémie, thyréotoxicose, fistule A-V
} Souffle innocent: sujet jeune (96% des enfants < 14 ans, état hyperdynamique), mince,
variable avec la position, l’état émotionnel.
} Souffles organiques
} Sténose valvulaire aortique (RAo) ou pulmonaire (RP)
} Cardiomyopathie obstructive: rétrécissement de la chambre de chasse du VG
} Siège-irradiation:
} RAo: Foyer aortique, irradiation vers les Vx du cou et la /s clav droite
} RP: Foyer pulm, irradiation vers la /s clav gauche
Souffles systoliques de régurgitation
} Débute avec B1, se termine avec B2 si holosystolique
} Forme rectangulaire
} Flux rétrograde depuis une zone de haute pression intra-cardiaque
vers une zone de basse pression, au travers d’une ouverture
anormale
} Insuffisance mitrale ou tricuspide
} CIV
} Pour l’IT: manœuvre de Rivero-Carvalho: l’inspiration forcée ↑
l’intensité du souffle
} Siège-irradiation:
} IM: apex, irradiation vers l’aisselle gauche
} IT: appendice xyphoïde, irradiation le long du bord gauche du
sternum
Souffles diastoliques
} Toujours organiques
} Valves ventriculo-artérielles
} Débute après la fermeture de la valve: protodiastoliques, intensité decrescendo durant la
diastole. Timbre doux, peu intense (membrane)
} IAo
} Parfois audible que lorsque le patient est penché en avant, en expiration profonde
} Foyer aortique, irradiation bord gauche du sternum
} Parfois accompagné d’un souffle systolique de haut débit = souffle « d’accompagnement »
} IP
} Souffle rare, parfois secondaire à la dilatation passive de la valve dans l’HTAP: souffle de Graham-
Steel

} Valves auriculo-ventriculaires
} Graves et roulants (cône), Mésodiastoliques
} RM
} Débutent après le click d’ouverture mitral, si présent
} « Loupe-Ta-Ta-Rrou »
} RT: + rare, mêmes caractéristiques

} Persistance du CA, CIA, CIV: mésodiastoliques


Souffles continus
} Toujours organiques
} Rares chez l’adulte
} Perçus tout au long du cycle cardiaque
} Bruit de machinerie: souffle « tunellaire »

} Persistance du CA: souffle /s clav. Gauche


} Fistule aorto-pulmonaire: souffle perçu à la base
Synthèse des souffles
Auscultation: site WEB

} http://www.blaufuss.org/

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