Le de Crochage Enseignant: e Tat Des Connaissances
Le de Crochage Enseignant: e Tat Des Connaissances
Le de Crochage Enseignant: e Tat Des Connaissances
DOI 10.1007/s11159-013-9367-z
S. Collin
Faculté des sciences de l’éducation, Université du Québec à Montréal, C.P., 8888,
Succursale Centre-ville, Montreal, QC H3C 3P8, Canada
e-mail: [email protected]
123
550 T. Karsenti et al.
categories (factors related to teaching tasks, to the teacher or to the social envi-
ronment), and then examined in the conclusion.
Introduction
Les médias qualifient souvent de « décrocheur » les élèves qui quittent l’enseign-
ement secondaire avant d’avoir obtenu leur diplôme. Moins médiatisé, mais tout
aussi préoccupant par certains aspects, le décrochage enseignant constitue une autre
forme de décrochage. Que signifie quitter la profession ? Qu’est-ce qui caractérise
un enseignant qui décroche ?
Commençons par souligner qu’il existe plusieurs termes pour désigner le
décrochage des enseignants (« décrochage » ; « attrition » ; « déperdition ») et que
le phénomène a plusieurs définitions (Hudson 2009; Macdonald 1999). Certaines
incluent le départ à la retraite; d’autres, les migrations géographiques des
123
Le décrochage enseignant 551
enseignants d’une école à une autre; d’autres encore, les transferts professionnels au
sein du domaine éducatif (par exemple passage du statut d’enseignant au statut de
conseiller pédagogique). Dans le cadre de cette revue de la littérature, nous nous
concentrerons sur le cas des enseignants qui quittent non pas leur poste
d’enseignement, mais la profession enseignante dans son ensemble. Nous mettrons
tout particulièrement l’accent sur les premiers concernés par le phénomène du
décrochage : les enseignants débutants (OCDE 2005; Scheopner 2010; Stoel et
Thant 2002). Il est toutefois important de souligner d’emblée que le phénomène du
décrochage enseignant, s’il est particulièrement répandu chez les enseignants
débutants, présente des caractéristiques généralisables à l’ensemble de la profession
enseignante. Autrement dit, plusieurs des facteurs de décrochage recensés dans cette
revue de la littérature sont applicables à l’ensemble des enseignants décrocheurs,
qu’ils soient débutants ou non, même s’ils semblent être plus répandus chez les
premiers, et c’est pourquoi pourquoi nous nous y attardons tout particulièrement.
Le décrochage des nouveaux enseignants est généralement entendu comme un
départ volontaire et prématuré de la profession enseignante (Macdonald 1999). Le
mot « volontaire » avancé dans la définition de Macdonald (ibid.) pose toutefois
problème. En effet, au vu des différents résultats empiriques présentés dans la
littérature, il semblerait que ce départ n’est pas toujours aussi « volontaire » qu’il y
paraı̂t à première vue. Au contraire, certains enseignants novices semblent cumuler
les défis et les problèmes jusqu’à n’avoir plus d’autres options que quitter la
profession enseignante. Dans cette revue de la littérature, nous définissons donc le
décrochage enseignant comme le départ prématuré de la profession enseignante,
qu’il soit volontaire ou non.
Le décrochage enseignant peut être caractérisé par deux conceptions qui sont
souvent amalgamées dans la littérature : l’une envisage le décrochage comme une
caractéristique inhérente à toute profession et l’autre comme une caractéristique
symptomatique d’une profession. Dans le premier cas de figure, le décrochage est
considéré comme un « mal » nécessaire dans une certaine mesure. Dans cette
perspective, il serait préférable pour la profession enseignante que ceux et celles qui
ont conscience de manquer de compétences pour ce métier ou de ne pas avoir le
goût du travail avec les élèves s’orientent vers d’autres professions. Autrement dit, il
semble inévitable, et en un sens bénéfique, que certains enseignants peu enclins à
enseigner quittent la profession et laissent la place à des professionnels à la fois
compétents et motivés (Hudson 2009; Scheopner 2010). On s’approche ici de « la
théorie du capital humain » (Rickman and Parker 1990), qui considère le dérochage
comme l’action de comparer les coûts et les bénéfices qu’il engendre pour la
situation professionnelle de chaque enseignant. Il en résulterait ainsi un « tri » et un
renouvellement naturels du corps enseignant dont les conséquences sont a priori
positives pour la profession. Dans cette perspective, le décrochage a, pour diverses
raisons, toujours existé dans l’éducation et dans d’autres secteurs, comme le
rappellent Lessard and Tardif (1996), ce qui en fait une caractéristique inhérente à
toute profession. À ce propos, soulignons que la conjoncture économique actuelle,
notamment en Amérique du Nord, semble favoriser ce type de décrochage
enseignant (voir Borman and Dowling 2008). En effet, la mondialisation et la
mobilité nationale et internationale semblent valoriser le changement professionnel.
123
552 T. Karsenti et al.
123
Le décrochage enseignant 553
1992), tendance qui nécessite par la suite un ajustement (parfois douloureux) entre
la conception initiale de l’enseignement et la réalité de la profession; 2) par ailleurs,
l’insertion professionnelle de l’enseignant novice ne se fait pas de façon graduée,
contrairement à d’autres professions, de sorte que toutes les responsabilités
professionnelles lui incombent en même temps; 3) à ces deux premiers points
s’ajoute le fait que l’entrée en fonction est caractérisée par l’instabilité et la
précarité, qu’il s’agisse d’horaires d’enseignement, de disciplines enseignées ou de
contrats d’embauche (Mukamurera et al. 2008). Ce dernier point est toutefois à
relativiser suivant les systèmes éducatifs nationaux.
Pour résumer, l’enseignant débutant a donc les mêmes responsabilités qu’un
enseignant expérimenté, mais pas son expérience, ce qui signifie qu’il est censé
exploiter sa pleine compétence à enseigner, alors qu’elle est justement en
construction, le tout dans un contexte professionnel éventuellement instable. De
par les défis que pose l’insertion professionnelle, il est possible de la considérer
comme une période propice au décrochage, lequel ne doit pas être banalisé,
notamment parce qu’il engendre un coût, tant quantitatif que qualitatif.
Le décrochage enseignant peut être problématisé sur deux plans : son coût d’une
part, et ses retombées sur la qualité de l’enseignement d’autre part. Dans le premier
cas, le coût du décrochage enseignant aux États-Unis a été estimé à près de trois
milliards de dollars américains par l’Alliance for Excellent Education (AEE) en
2004 (voir AEE 2004). Les pertes financières dont il est question se situent au
niveau de la formation initiale, du recrutement, de l’embauche et du développement
professionnel. L’OCDE (2005) mentionne la même problématique au niveau
mondial. Il existe toutefois peu de données chiffrées sur le coût du décrochage
enseignant par pays.
Les retombées du décrochage sur la qualité de l’enseignement représentent
également une préoccupation importante dans la littérature scientifique. D’une part,
un taux de décrochage élevé implique un renouvellement important du personnel
enseignant, ce qui complique le développement de la cohésion au sein d’une équipe-
école (AEE 2004). De plus, comme le décrochage concerne en grande partie les
enseignants débutants, on peut penser que la qualité de l’enseignement qu’ils
dispensent est moins bonne que celui d’un enseignant ayant stabilisé ses pratiques
(AEE 2004; OCDE 2005). Par ailleurs, le décrochage implique logiquement
l’embauche de nouveaux enseignants débutants, lesquels sont également en
construction d’expertise. Aussi, la qualité de l’enseignement est doublement
affectée, d’une part par le fait que les enseignants-décrocheurs débutants n’ont pas
atteint une compétence optimale pour enseigner (rappelons qu’ils sont en insertion),
d’autre part parce que leur décrochage nécessite d’embaucher de nouveaux
enseignants débutants, dont l’expertise est elle aussi en construction. Au bout du
compte, les élèves semblent donc faire les frais du décrochage dans la mesure où la
qualité de l’enseignement qui leur est dispensé est moins bonne que si les
enseignants-décrocheurs avaient persisté (AEE 2004; OCDE 2005).
123
554 T. Karsenti et al.
Aux États-Unis, Ingersoll (2002) note que le taux de décrochage enseignant est plus
élevé que dans d’autres professions : 46 % des nouveaux enseignants délaisseraient
l’école au cours des cinq premières années de pratique. Gregorian (2001), quant à
lui, rapporte un taux de décrochage de 30 à 50 % durant cette même période. Pour
sa part, le National Center for Education Statistics (NCES) (2008) indique un taux
de décrochage global (c’est-à-dire pas uniquement les enseignants débutants) de
9 % pour l’année académique 2003–2004. Marvel et al. (2007) rapportent des
résultats similaires pour la même année, en distinguant toutefois les écoles
publiques (8 % de décrochages) et privées (14 % de décrochages). Ces auteurs
indiquent des résultats semblables, quoique légèrement plus élevés pour les
enseignants de moins de 30 ans. L’étude de Johnson, Berg et Donaldson (2005) cite
un taux de décrochage global du même ordre, soit 7,4 % pour l’année 2000–2001.
Au Canada, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE)
estimait en 2004 que le taux de décrochage des praticiens était d’environ 30 %
durant les cinq premières années de leur carrière. Kirsch (2006) l’évalue à 15 % au
Québec. Dans la même province, le Comité d’orientation de la formation du
personnel enseignant (COFPE) anticipait que 20 % des enseignants ayant une ou
deux années d’expérience envisagent de quitter la profession. La tendance semble
plus marquée chez les enseignants à statut précaire, pour lesquels Mukamurera et al.
(2008) notent que 51 % des participants à leur étude ont sérieusement envisagé de
quitter la profession au moins une fois. En revanche, l’Ontario Teachers’ Council
prévoyait en 2004 un taux de décrochage de 6,7 % de ses membres après la
troisième année d’enseignement (Ordre des enseignants de l’Ontario 2004). Dans
des proportions similaires, l’OCDE (2005) classe le Canada parmi les pays où le
taux de décrochage dans les établissements primaires et secondaires publics (départs
à la retraite inclus) était de l’ordre de 3 à 6 % en 1999 et estime que ce taux était
semblable en 1995. Martel et al. (2003) indiquent quant à eux que la tendance au
décrochage enseignant était en baisse dans les années 90, passant de 25 à 17 %
d’enseignants encore en poste après cinq ans d’activité.
L’étude comparative de huit pays industrialisés de Stoel et Thant (2002) montre
qu’au Royaume-Uni, 40 % des enseignants débutants abandonnent la profession au
cours de leurs trois premières années de pratique, alors que l’Australie affiche un
taux de décrochage de 18 % pour les femmes âgées de 25 à 29 ans, les données
pour les hommes étant indisponibles (ibid.). Plus raisonnablement, Smithers and
Robinson (2003) estiment à 7,9 % le taux global de décrochage en 2002 au
Royaume-Uni. Pour autant, ils ne prennent en compte que les enseignants à temps
plein, ce qui nous invite à penser que le taux de décrochage est plus élevé si l’on
considère l’ensemble du corps enseignant. Pourtant, certains pays tels que la France,
l’Allemagne ou le Portugal font état d’un taux d’attrition global inférieur à 5 %. Les
raisons avancées par Stoel et Thant (2002) sont notamment la centralisation du
système éducatif et des programmes d’enseignement, la non-mise en cause des
enseignants en cas d’échec des élèves et une évaluation davantage formative que
sommative du corps enseignant. Pour autant, le décrochage était un phénomène
croissant dans ces mêmes pays entre 1995 et 2000 (OCDE 2005, p. 191).
123
Le décrochage enseignant 555
Méthodologie
Cette revue de la littérature s’appuie sur les méthodologies proposées par Fraenkel
and Wallen (2003) et Gall (2005). Comme ces auteurs le préconisent, nous avons
d’abord posé la question de recherche à l’origine de cette revue de la littérature.
Nous avons abouti à la formulation suivante : quels sont les facteurs de décrochage
des enseignants, notamment des enseignants débutants ? Nous avons ensuite dégagé
les mots-clés pertinents en français et leurs équivalents anglais pour cibler les
documents susceptibles de répondre à cette question (Fraenkel et Wallen, ibid.).
Nous avons retenu la liste suivante : décrochage; abandon; attrition; turnover;
dropout et enseignants; enseignants débutants; nouveaux enseignants; teachers; new
teachers; beginning teachers.
Ces mots-clés ont été combinés dans des bases de données électroniques
généralistes (comme Google, Google Scholar) et spécialisées (comme ERIC,
Francis, JSTOR). Afin d’obtenir un portrait représentatif de la documentation sur le
décrochage enseignant, nous avons volontairement diversifié les types de documents
(institutionnels, associatifs, scientifiques) et leur date de publication (de 1980 à
2010). Au fur et à mesure de la recherche documentaire, nous avons effectué une
première sélection des documents trouvés en lisant leur résumé et en nous assurant
qu’ils répondaient bien à la question de la revue de la littérature. Nous avons alors
abouti à une liste de 137 documents.
À partir de cette base documentaire, nous avons sélectionné quelques sources
secondaires qui nous semblaient particulièrement intéressants pour obtenir une vue
d’ensemble de notre objet d’étude, tel que le préconise Gall (2005). Par exemple, le
texte de Borman and Dowling (2008) a attiré notre attention, car il s’agit d’une
méta-analyse récente des recherches quantitatives sur le décrochage enseignant. De
même, l’étude de Kirsch (2006) nous a intéressés, car elle se situe dans le contexte
québécois et aborde le sujet de manière qualitative. Nous avons ensuite procédé à
une sélection des documents restants, notamment les sources primaires. Les critères
d’inclusion et d’exclusion concernaient la pertinence et la qualité du contenu par
rapport à notre objet d’étude, ainsi que la notoriété de l’auteur. Nous avons abouti à
69 documents traitant des facteurs de décrochage des enseignants et/ou des
nouveaux enseignants. Il convient tout de même de préciser que les documents
sélectionnés proviennent majoritairement d’auteurs nord-américains, de sorte que le
portrait du décrochage enseignant qui en ressort est influencé par les systèmes
éducatifs des États-Unis et du Canada. Pour tenter de limiter ce biais culturel, nous
avons essayé autant que possible de souligner la spécificité régionale de certains
123
556 T. Karsenti et al.
123
Le décrochage enseignant 557
dans son ensemble et d’un point de vue extérieur, ce qui permet de dégager des
tendances générales. Au contraire, les recherches qualitatives se situent davantage à
l’échelle de l’enseignant et fournissent des informations subjectives et singulières,
mais également en matière de compréhension du décrochage. Aussi, dans leur étude
sur le décrochage enseignant, Johnson et al. (2005) préconisent une interaction entre
les recherches qualitatives et quantitatives, les premières servant à orienter les
secondes, et les secondes à valider les premières. Les recherches longitudinales,
bien que difficiles à mettre en place, sont également encouragées (Borman and
Dowling 2008; Johnson et al. 2005; Singer and Willett 1996).
Les recherches sur le décrochage connaissent aussi des limites, notamment en
termes de variations méthodologiques (Hudson 2009). Par exemple, certaines
recherches portent sur le décrochage enseignant dans son ensemble, alors que
d’autres se focalisent sur un sous-échantillon tel que les jeunes enseignants ou les
enseignants d’une discipline particulière. De même, certaines études sur le
décrochage ne prennent en compte que les enseignants à plein temps, tandis que
d’autres incluent les changements de poste à l’intérieur d’un même système éducatif
et d’autres encore les départs à la retraite. À ces variations méthodologiques,
s’ajoute le fait que le décrochage ne semble pas être un phénomène irréversible.
Certaines études (Beaudin 1993; Bobbitt et al. 1991) montrent en effet qu’une partie
des enseignants-décrocheurs raccrochent par la suite, ce qui fait du décrochage un
objet de recherche particulièrement volatile. Pour Macdonald (1999) et Hudson
(2009), ces différences peuvent expliquer en partie la variation des résultats d’une
recherche à l’autre. Ainsi, bien que l’objet de cette revue de la littérature concerne
tout particulièrement les enseignants débutants, les variations méthodologiques des
études consultées nous invitent à la prudence : les données utilisées pour analyser le
décrochage des nouveaux enseignants renvoient à des contextes différents d’une
étude à l’autre, de sorte qu’il est difficile de circonscrire cet objet d’étude avec
exactitude.
Pour finir, citons le cas des revues de littérature, telles que celles de Bloland and
Selby (1980), Borman and Dowling (2008), Guarino et al. (2006), Scheopner
(2010), Macdonald (1999) et la présente, qui constituent des éléments importants de
la recherche sur le décrochage dans la mesure où elles centralisent, organisent et
mettent en lien différents résultats empiriques, ce qui permet d’améliorer la
compréhension du phénomène de décrochage et d’esquisser des pistes de recherches
futures.
123
558 T. Karsenti et al.
Ces facteurs sont de loin les plus nombreux dans la littérature scientifique. Ils
portent sur des aspects très divers de l’enseignement comme le manque de temps, la
gestion de classe difficile, les conditions de travail insatisfaisantes, la/les
discipline(s) d’enseignement attribuée(s) aux nouveaux enseignants, les aspects
administratifs contraignants ou encore le manque d’attrait de la tâche.
Une profession exigeante et chronophage : un premier facteur lié à la tâche
fréquemment cité dans la littérature concerne la charge de travail à fournir
quotidiennement (Buchanan 2010; Chaplain 2008; MEQ 2003; Mukamurera et al.
2008; OCDE 2005; Portelance et al. 2008), notamment en dehors des heures de
classe. Kirsch (2006) évoque deux types de travaux extrascolaires : d’une part, le
travail quotidien, tel que la préparation de l’enseignement et la correction des
travaux scolaires; d’autre part, le travail ponctuel, tel que la planification des
journées portes ouvertes, la préparation des bulletins, la rédaction de rapports, la
rencontre des parents, etc.
À cette charge de travail importante s’ajoute un manque de temps pour
l’accomplir (FCE 2004). En effet, plusieurs études mettent en évidence le peu de
temps disponible pour la planification et la préparation des cours (Certo and Fox
2002; Macdonald 1999; Romano 2008). L’invasion des temps de repos sur le lieu de
travail est un autre facteur de décrochage lié au manque de temps (Kirsch 2006). La
rencontre de parents ou de collègues, la réservation de salles, la surveillance, les
interventions auprès des élèves sont autant d’aspects chronophages qui se
substituent aux pauses. Enfin, la charge de travail et l’investissement temporel
qu’elle nécessite ne sont pas sans conséquence sur les loisirs et les intérêts
personnels, lesquels tendent à être négligés (Kirsch 2006; Macdonald 1999), ce qui
peut également pousser l’enseignant à l’abandon.
Une gestion de classe difficile : ce facteur, auquel les enseignants débutants sont
immédiatement confrontés, est un autre élément récurrent de la littérature
(Buchanan 2010; Romano 2008). Il s’agit d’ailleurs d’un aspect de l’enseignement
sur lequel les jeunes enseignants insistent généralement, au-delà de l’enseignement
de la discipline et de l’apprentissage des élèves (Kagan 1992). La gestion de classe
semble directement liée au public dont l’enseignant a la charge. Autrement dit, un
public difficile demande une compétence d’autant plus grande pour gérer la classe.
Or, les enseignants débutants sont généralement ceux qui héritent des classes
difficiles (Borman and Dowling 2008), ce qui peut faire de la gestion de classe un
facteur possible de décrochage.
Des conditions de travail insatisfaisantes : ce facteur renvoie aux conditions de
travail d’ordre matériel, administratif ou financier (Buchanan 2010; Guarino et al.
2006; Loeb et al. 2005). La faiblesse du salaire (Billingsley 2004; Buchanan 2010;
Certo and Fox 2002; Clotfelter et al. 2008; Dolton and Van der Klaauw 1999;
Gonzales 1995; Gonzalez et al. 2008; Guarino et al. 2006; Hahs-Vaughn and
Scherff 2008; Ingersoll 2001; Macdonald 1999; McCreight 2000) est l’aspect le plus
cité. Toutefois, quelques études tendent à relativiser le « poids » du salaire comme
facteur de décrochage (Brill and McCartney 2008; FCE 2004; McCreight 2000;
OCDE 2005; Ondrich et al. 2008; Podgursky et al. 2004). Par ailleurs, Rickman and
123
Le décrochage enseignant 559
Parker (1990) notent que l’influence du salaire sur le décrochage ne prend son sens
que lorsqu’il est mis en relation avec les autres revenus de la famille de l’enseignant
(son/sa conjoint(e) notamment). Autrement dit, le décrochage ne représente pas le
même risque financier si l’entourage familial de l’enseignant bénéficie d’autres
sources de revenus.
Après le salaire vient la précarité de l’emploi (Kirsch 2006; MEQ 2003;
Mukamurera et al. 2008), notamment la suppléance ou le contrat à court terme, ainsi
que les mauvaises conditions matérielles (Buchanan 2010; Buckley et al. 2004,
2005; FCE 2004; Gonzales 1995; OCDE 2005), comme l’absence de ressources
pédagogiques.
Des aspects administratifs contraignants : à la périphérie de l’enseignement
proprement dit, l’aspect administratif de la profession, parce qu’il impose de
fortes contraintes, apparaı̂t comme un facteur récurrent de décrochage. La
sur-structuration de la tâche par les changements de programmes d’études, les
projets éducatifs, les examens ministériels et l’évaluation de la direction (Billingsley
2004; Certo and Fox 2002; FCE 2004; Macdonald 1999) sont autant d’éléments qui
limitent la marge d’action de l’enseignant dans sa classe (OCDE 2005) et qui
accroissent, en contrepartie, le contrôle administratif. Ces aspects administratifs
sont non seulement contraignants, mais également chronophages et éventuellement
anxiogènes, pour les nouveaux enseignants, ces derniers n’étant pas toujours au
courant des us et coutumes propres à une école ou à un regroupement d’écoles.
Une profession peu attrayante : un dernier facteur de décrochage lié à la tâche
concerne son manque d’attrait (Buchanan 2010). Dans une société qui prône une
mobilité et une flexibilité constantes, l’enseignement apparaı̂t pour certains comme
une profession routinière (Kirsch 2006). Au niveau des perspectives de carrière, le
peu de flexibilité dans l’évolution de la carrière, les faibles perspectives qu’elle offre
(FCE 2004; Macdonald 1999; McCreight 2000; MEQ 2003) et le développement
professionnel limité (Billingsley 2004; Gonzales 1995; McCreight 2000) sont
également des aspects qui peuvent amener le nouvel enseignant à abandonner.
123
560 T. Karsenti et al.
123
Le décrochage enseignant 561
123
562 T. Karsenti et al.
Interprétations
Les facteurs liés à la tâche semblent à la fois les plus nombreux, les plus référencés
et les plus consensuels dans la littérature, et sont suivis par ceux liés à
l’environnement social. Ces deux types de facteurs sont également les plus
accessibles et les plus observables, ce qui explique peut-être pourquoi ils ont été
davantage étudiés. Les facteurs liés à la personne semblent présenter des tendances
moins fortes : les caractéristiques émotionnelles et psychologiques paraissent peu
abordées dans la littérature, ce qui s’explique peut-être par leur nature mouvante et
intra-individuelle, alors que les caractéristiques sociodémographiques et profes-
sionnelles sont peu consensuelles. Ces trois types de facteurs s’inscrivent dans la
conception du décrochage comme symptôme d’un dysfonctionnement profession-
nel, conception que nous avons privilégiée dans cette revue de la littérature.
Par opposition, les facteurs « autres » que nous avons identifiés renvoient au
décrochage en tant qu’élément inhérent à toute profession, ce qui explique pourquoi
nous ne les avons pas approfondis.
Malgré les quelques tendances évoquées ci-dessus, il semble difficile de
hiérarchiser clairement les facteurs de décrochage. Nous serions plutôt enclins à
penser qu’il s’agit de facteurs potentiels qui se vérifient ou non suivant la spécificité
123
Le décrochage enseignant 563
Étant donné son lien étroit avec l’insertion professionnelle, une des solutions les
plus prometteuses face au décrochage semble tenir de l’amélioration des modalités
d’insertion des enseignants débutants. Nous pensons à deux types d’amélioration
possibles : 1) en premier lieu, l’amélioration de la formation initiale des enseignants
par une plus grande « confrontation » à la réalité du milieu. En effet, en filigrane
des différents facteurs de décrochage, on retrouve régulièrement l’idée d’une
formation initiale inefficace qui préparerait mal ou partiellement l’enseignant à faire
face à la réalité de la profession (FCE 2004; McCreight 2000; Romano 2008; Stoel
et Thant 2002), augmentant ainsi indirectement les risques de décrochage. Par
conséquent, certains auteurs (Chapman 1994; Hammerness 2008; OCDE 2005)
estiment qu’une formation solide et qualifiante est nécessaire pour contrer le
décrochage. La valorisation des stages d’enseignement est intéressante à cet égard,
dans la mesure où elle présente pour les futurs enseignants l’opportunité de se
confronter à la réalité du milieu tout en étant encadrés par divers intervenants
universitaires et par des praticiens. Pour que les futurs enseignants en retirent tous
les bénéfices, il s’agirait toutefois de veiller à ce que ces périodes de stage soient
étroitement liées aux contenus théoriques abordés durant les temps de formation en
milieu universitaire; 2) en second lieu, la mise en place de politiques et de
programmes susceptibles d’accompagner les enseignants pendant les premières
années de leur carrière, en continuité avec leur formation initiale. Il est en effet pour
123
564 T. Karsenti et al.
123
Le décrochage enseignant 565
Références
ACE (Association canadienne d’éducation). (1992). Recruter et garder son personnel enseignant.
Toronto, ON : ACE.
AEE (Alliance for excellent education). (2004). Tapping the potential: Retaining and developing high-
quality new teachers. Washington, DC: AEE.
Beaudin, B. Q. (1993). Teachers who interrupt their careers: Characteristics of those who return to the
classroom. Educational Evaluation and Policy Analysis, 15(1), 51–64.
Billingsley, B. S. (2004). Special education teacher retention and attrition: A critical analysis of the
research literature. Journal of Special Education, 38(1), 39–55.
Bloland, P. A., & Selby, T. J. (1980). Factors associated with career change among secondary school
teachers: A review of the literature. Educational Research Quarterly, 5(3), 13–24.
Bobbitt, S. A., Faupel, E., & Burns, S. (1991). Characteristics of stayers, movers, and leavers: Results
from the teacher followup survey, 1988–89. Washington, DC: National Center for Education
Statistics.
Boe, E. E., Bobbitt, S. A., & Cook, L. H. (1997). Whither didst thou go? Retention, reassignment,
migration, and attrition of special and general education teachers in national perspective. Journal of
Special Education, 30, 371–389.
Borman, G. D., & Dowling, N. M. (2008). Teacher attrition and retention: A meta-analytic and narrative
review of the research. Review of Educational Research, 78, 367–409.
Boyd, D., Lankford, H., Loeb, S., & Wyckoff, J. (2005). The draw of home: How teachers’ preferences
for proximity disadvantage urban schools. Journal of Policy Analysis and Management, 24(1),
113–132.
Brill, S., & McCartney, A. (2008). Stopping the revolving door: Increasing teacher retention. Politics &
Policy, 36(5), 750–774.
Brownell, M., Smith, S., McNellis, J., & Miller, D. (1997). Attrition in special education: Why teachers
leave the classroom and where they go. Exceptionality, 7(3), 143–155.
Buchanan, J. (2010). May I be excused? Why teachers leave the profession. Asia Pacific Journal of
Education, 30(2), 199–211.
Buckley, J., Schneider, M., & Shang, Y. (2004). The effects of school facility quality on teacher retention
in urban school districts. Washington, DC: National Clearinghouse for Educational Facilities.
Buckley, J., Schneider, M., & Shang, Y. (2005). Fix it and they might stay: School facility quality and
teacher retention in Washington, D.C. Teachers College Record, 107(5), 1107–1123.
Cattonar, B. (2008). L’entrée dans le métier d’enseignant : un moment important d’élaboration
identitaire. In L. Portelance, J. Mukamurera, S. Martineau, & C. Gervais (dir.), L’insertion dans le
milieu scolaire. Une phase cruciale du développement professionnel de l’enseignant (pp. 87–103).
Québec, QC : Presses de l’Université Laval.
Certo, J. L., & Fox, J. (2002). Retaining quality teachers. High School Journal, 86(1), 57–75.
Chambers, G., & Roper, T. (2002). Why students withdraw from initial teacher training for secondary
schools: The Leeds experience. In I. Menter, M. Hutchings, & A. Ross (dir.), The crisis in teacher
supply: Research and strategies for retention (pp. 59–86). Stoke on Trent, UK: Trentham.
Chaplain, R. P. (2008). Stress and psychological distress among trainee secondary teachers in England.
Educational Psychology, 28(2), 195–209.
Chapman, D. W. (1994). Reducing teacher absenteeism and attrition: Cause, consequences and
responses. Paris: UNESCO, Institute for Education Planning.
123
566 T. Karsenti et al.
Clotfelter, C., Glennie, E., Ladd, H., & Vigdor, J. (2008). Would high salaries keep teachers in high-
poverty schools? Evidence from a policy intervention in North Carolina. Journal of Public
Economics, 92(5–6), 1352–1370.
Dolton, P. J., & Van der Klaauw, W. (1999). The turnover of teachers: A competing risks explanation.
Review of Economics and Statistics, 81(3), 543–552.
FCE (Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants). (2004). Recrutement et maintien du
personnel enseignant : Pourquoi les enseignants et enseignantes entrent dans la profession, y restent
ou la quittent. Bulletin des services économiques et services aux membres, 5, 1–20.
Fraenkel, J. R. & Wallen, N. E. (2003). How to design and evaluate research in education (5e éd.).
Toronto, ON: McGraw-Hill.
Gall, J. (2005). Applying educational research: A practical guide. New York: Pearson.
Gonzales, P. (1995). Factors that influence teacher attrition. Alexandria, VA: National Association of
State Directors of Special Education. (ERIC Document Reproduction Service No. ED389127).
Gonzalez, L., Brown, M. S., & Slate, J. R. (2008). Teachers who left the teaching profession: A
qualitative understanding. The Qualitative Report, 13(1), 1–11.
Gregorian, V. (2001). How to train and retain teachers. New York Times, 6 juillet, p. A17.
Guarino, C., Santibañez, L., & Daley, G. (2006). Teacher recruitment and retention: A review of the
recent empirical literature. Review of Educational Research, 76(2), 173–208.
Hahs-Vaughn, D. L., & Scherff, L. (2008). Beginning English teacher attrition, mobility, and retention.
The Journal of Experimental Education, 77(1), 21–54.
Hammerness, K. (2008). ‘‘If you don’t know where you are going, any path will do’’: The role of
teachers’ visions in teachers’ career paths’. The New Educator, 4(1), 1–22.
Hanushek, E. A., Kain, J. F., & Rivkin, S. G. (2004). Why public schools lose teachers. Journal of Human
Resources, 39(2), 326–354.
Haycock, K. (2000). No more settling for less. Washington, DC: Education Trust.
Hudson, T. (2009). New teacher job dissatisfaction and attrition from 1983–2005: A meta-analysis. Thèse
de doctorat non publiée, Saint-Louis University, Saint-Louis.
Hudson, S. M., Beutel, D. A., & Hudson, P. B. (2008). Beginning teachers’ perceptions of their induction
into teaching. In Proceedings PEPE (Practical Experiences in Profesionnal Education) Interna-
tional Conference 2008, Edinburgh, Écosse.
Ingersoll, R. (2001). Teacher turnover and teacher shortages: An organizational analysis. American
Educational Research Journal, 38(3), 499–534.
Ingersoll, R. M. (2002). The teacher shortage: A case of wrong diagnosis and wrong prescription. NASSP
Bulletin, 86(631), 16–30.
Johnson, S. M., Berg, J. H., & Donaldson, M. L. (2005). Who stays in teaching and why: A review of the
literature on teacher retention. Boston: Harvard Graduate School of Education, Project on the Next
Generation of Teachers.
Johnson, S. M., & Birkeland, S. E. (2003). Pursuing a ‘‘sense of success’’: New teachers explain their
career decisions. American Educational Research Journal, 40(3), 581–617.
Kagan, D. M. (1992). Professional growth among preservice and beginning teachers. Review of
Educational Research, 62(2), 129–169.
Kirby, S. N., Grissmer, D. W., & Hudson, L. (1991). Sources of teacher supply: Some new evidence from
Indiana. Educational Evaluation and Policy Analysis, 13(3), 256–268.
Kirsch, R. (2006). L’abandon volontaire de la carrière chez des enseignants débutants du primaire et du
secondaire au Québec. Mémoire de maı̂trise non publié, Université de Montréal, Montréal, QC,
Canada.
Lapkin, S., Mady, C., & Arnott, S. (2005). Preparing to profile the FLS teacher in Canada 2005–06: A literature
review. Ottawa, ON: ACPI, ACPLS, FCE. Récupéré de http://www.caslt.org/pdf/LITERATURE%
20REVIEW%20Dec%201.pdf.
Lessard, C., & Tardif, M. (1996). La profession enseignante au Québec 1945–1990. Histoire, système et
structures. Montréal, QC : Presses de l’Université de Montréal.
Loeb, S., Darling-Hammond, L., & Luczak, J. (2005). How teaching conditions predict teacher turnover
in California schools. Peabody Journal of Education, 80(3), 44–70.
Macdonald, D. (1999). Teacher attrition: A review of literature. Teaching and Teacher Education, 15(8),
835–848.
Marso, R. N., & Pigge, F. L. (1997). A longitudinal study of persisting and nonpersisting teachers’
academic and personal characteristics. Journal of Experimental Education, 65(3), 243–254.
123
Le décrochage enseignant 567
Martel, R., Ouellette, R., & Ratté, J. (2003). L’insertion professionnelle : une vision statistique et
prévisionnelle. Vie pédagogique, 128, 41–44.
Martineau, S. (2008). Présentation succincte de quelques dispositifs de soutien aux enseignants débutants.
Formation et profession, 15(2), 42–44.
Martineau, S., Gervais, C., Portelance, L., & Mukamurera, J. (2008). Introduction. L’insertion
professionnelle des enseignants : une problématique complexe qui requiert un regard multiple. In
L. Portelance, J. Mukamurera, S. Martineau, & C. Gervais (dir.), L’insertion dans le milieu
scolaire : une phase cruciale du développement professionnel de l’enseignant. (pp. 1–8). Québec,
QC : Presses de l’Université Laval.
Marvel, J., Lyter, D. M., Peltola, P., Strizek, G. A., & Morton, B. A. (2007). Teacher attrition and
mobility: Results from the 2004–05 teacher follow-up survey. (NCES 2007–307). Washington, DC:
National Center for Education Statistics.
McCreight, C. (2000). Teacher attrition, shortage, and strategies for teacher retention. Research report.
(ERIC Document Reproduction Service No. ED444986).
MEQ (Ministère de l’Éducation du Québec). (2003). Attirer, former et retenir des enseignants de qualité
au Québec. Québec, QC : Gouvernement du Québec.
Miller, M. D., Brownell, M. T., & Smith, S. W. (1999). Factors that predict teachers staying in, leaving, or
transferring from the special education classroom. Exceptional Children, 65(2), 201–218.
Muhling, S. (2004). Re-visioning staff development for K-6 French immersion teachers: A case study of a
professional learning community. Toronto, ON: Mémoire de maı̂trise non publié, Ontario Institute
for Studies in Education of the University of Toronto.
Mukamurera, J., Bourque, J., & Gingras, C. (2008). Portraits et défis de l’insertion dans l’enseignement au
Québec pour les nouvelles générations d’enseignants. In L. Portelance, J. Mukamurera, S.
Martineau, & C. Gervais (dir.), L’insertion dans le milieu scolaire : une phase cruciale du
développement professionnel de l’enseignant (pp. 49–72). Québec, QC : Presses de l’Université
Laval.
Murnane, R. J., Singer, J. D., Willett, J. B., Kemple, J. J., & Olsen, R. J. (1991). Who will teach? Policies
that matter. Cambridge: Harvard University Press.
Nault, G. (2008). S’insérer grâce à une communauté de pratique en ligne : une avenue prometteuse pour
le développement professionnel des enseignants novices. In L. Portelance, J. Mukamurera, S.
Martineau, & C. Gervais (dir.), L’insertion dans le milieu scolaire. Une phase cruciale du
développement professionnel de l’enseignant (p. 229–246). Québec, QC : Presses de l’Université
Laval.
NCES (National Center for Education Statistics). (1997). Job satisfaction among America’s teachers:
Effects of workplace conditions, background characteristics, and teacher compensation. Washing-
ton, DC: U.S. Department of Education, Office of Educational Research and Improvement.
NCES (National Center for Education Statistics) (2008). Fast facts. Extrait le 3 août 2010, de : http://
nces.ed.gov/fastfacts/display.asp?id=28.
OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) (2005). Le rôle crucial des
enseignants. Attirer, former et retenir des enseignants de qualité. Paris, France : Éditions OCDE.
Ondrich, J., Pas, E., & Yinger, J. (2008). The determinants of teacher attrition in upstate New York.
Public Finance Review, 36(1), 112–144.
Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario. (2004). Rapport sur la transition à
l’enseignement. Toronto, ON : Ordre des einseignantes et des enseignants de l’Ontario.
Podgursky, M., Monroe, R., & Watson, D. (2004). The academic quality of public school teachers: An
analysis of entry and exit behavior. Economics of Education Review, 23(5), 507–518.
Portelance, L., Martineau, S., & Presseau, A. (2008). Les représentations des finissants en formation à
l’enseignement quant à la collaboration avec les acteurs du milieu scolaire au moment de l’entrée
dans la profession. In L. Portelance, J. Mukamurera, S. Martineau & C. Gervais (dir.), L’insertion
dans le milieu scolaire. Une phase cruciale du développement professionnel de l’enseignant (pp.
125–143). Québec, QC : Presses de l’Université Laval.
Rickman, B. D., & Parker, C. D. (1990). Alternative wages and teacher mobility: A human capital
approach. Economics of Education Review, 9(1), 73–79.
Romano, M. (2008). Successes and struggle of the beginning teacher: Widening the sample. The
Educational Forum, 72(1), 63–78.
Scheopner, A. (2010). Irreconcilable differences: Teacher attrition in public and catholic schools.
Educational Research Review, 5(3), 261–277.
123
568 T. Karsenti et al.
Schlagal, B., Trathen, W., & Blanton, W. (1996). Structuring telecommunications to create instructional
conversations about student teaching. Journal of Teacher Education, 46(3), 175–183.
Singer, J. D., & Willett, J. B. (1996). Methodological issues in the design of longitudinal research:
Principles and recommandations for a quantitative study of teachers’ careers. Educational
Evaluation and Policy Analysis, 18, 265–283.
Smith, T., & Ingersoll, R. (2004). What are the effects of induction and mentoring on beginning teacher
turnover? American Educational Research Journal, 41(3), 681–684.
Smithers, A., & Robinson, P. (2003). Factors affecting teachers’ decisions to leave the profession.
Department for Education and Skills, Research Report no. 430.
Stinebrickner, T. (2002). An analysis of occupational change and departure from the labor force:
Evidence of the reasons that teachers leave. Journal of Human Resources, 38(1), 192–216.
Stoel, C. F., & Thant, T.-S. (2002). Teachers’ professional lives – A view from nine industrialized
countries. Washington, DC: Milken Family Foundation.
U.S. Dept. of Education, National Center for Education Statistics (1994). Schools and staffing survey,
1990–1991. Washington, DC: U.S. Dept. of Commerce, Bureau of the Census.
U.S. Dept. of Education, National Center for Education Statistics (1998). Schools and staffing survey,
1990–1991: Teacher follow-up survey, 1991–1992, revised edition. Washington, DC: U.S. Dept. of
Education, Office of Educational Research and Improvement.
Van der Maren, J.-M. (1996). Méthodes de recherche pour l’éducation (2e éd.). Montréal, QC : Presses de
l’Université de Montréal.
Vonk, J. H. C., & Schras, G. A. (1987). From beginning to experienced teacher: A study of the
professional development of teachers during their first four years of service. European Journal of
Teacher Education, 10(1), 95–110.
Zeichner, K. (2003). The adequacies and inadequacies of three current strategies to recruit, prepare and
retain the best teachers for all students. Teachers College Record, 105(3), 490–515.
Les auteurs
Thierry Karsenti M.A., M.Ed, Ph.D. dirige depuis 2005 le Centre de recherche interuniversitaire sur la
formation et la profession enseignante (CRIFPE), reconnu comme meilleur centre de recherche en
sciences de l’éducation au Québec par l’ADEREQ et au Canada par l’Association canadienne
d’éducation. Thierry Karsenti est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les
technologies en éducation. Il occupe un poste de professeur titulaire à l’Université de Montréal en
formation des maı̂tres. Ses réalisations et innovations technopédagogiques en formation des maı̂tres été
reconnues tant sur le plan national qu’international par de nombreux prix : Prix du Ministre, etc.
Simon Collin est professeur en didactique du français langue seconde à la Faculté des sciences de
l’éducation de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Il est chercheur au Centre de recherche
interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante. Ses travaux de recherche portent sur
le rapport entre les technologies, la culture et la société en éducation. Sa programmation s’articule autour
de quatre axes : l’intégration des technologies en FLS et en éducation; l’inclusion éducative et
technologique des immigrants et des minorités ethniques; l’interaction des usages technologiques entre
les sphères scolaire et sociale; l’évolution et les impacts des modalités d’articulation présence-distance.
123