Cours Analogique2021
Cours Analogique2021
Cours Analogique2021
Ecole Nationale des Sciences Appliquées, Campus Universitaire, B.P 242, Kénitra-Maroc
Tél : (+212) 5 37 32 92 46 Fax : (+212) 5 37 32 92 47
Chapitre I: Généralités sur les circuits électroniques
I. Rappels d’électrocinétique
I.1. Source de tension réelle
Un générateur de tension réelle est un instrument aux bornes duquel la tension est constante
quelque soit la charge d’utilisation. Le symbole est donné par la figure 1:
𝐸−𝑉𝑢
𝑉𝑢 = 𝑅𝑢 𝐼𝑢 𝑉𝑢 = E – r 𝐼𝑢 → 𝐼𝑢 = 𝑟
𝑅𝑢 𝑅𝑢 𝑅𝑢
𝑉𝑢 = (𝐸 − 𝑉𝑢 ) → 𝑉𝑢 (1 + )= 𝐸
𝑟 𝑟 𝑟
𝑅𝑢 𝐸
→ 𝑉𝑢 = 𝐸 = 𝑟
𝑅𝑢 +𝑟 1+
𝑅𝑢
Quand r → 0 𝑉𝑢 = E ∀ 𝑅𝑢
Le meilleur générateur de tension est celui dont la résistance interne est faible. Pour une source
de tension idéale r = 0Ω et 𝑉𝑢 = 𝐸 ∀ 𝐼
𝑉𝑟 = 𝑉𝑅𝑢 ⇔ 𝑟 𝐼𝑟 = 𝑅𝑢 𝐼𝑢 et I = 𝐼𝑟 + 𝐼𝑢
𝑅𝑢 𝐼𝑢 𝑅 +𝑟
→ I= + 𝐼𝑢 = ( 𝑢 ) 𝐼𝑢
𝑟 𝑟
𝑟
→ 𝐼𝑢 = 𝐼
𝑅𝑢 + 𝑟
𝐼
𝐼𝑢 = 𝑟→∞ 𝐼𝑢 = 𝐼 ∀𝑅𝑢
𝑅
1 + 𝑟𝑢
Le meilleur générateur de courant est celui dont la résistance interne 𝑟 → ∞
Pour une source de courant idéale r = ∞ et 𝐼 = 𝐼𝑢 ∀𝑅𝑢
I.3. Diviseur de courant
Considérons deux résistances R1 et R 2 connectées en parallèle :
Généralisation
Soient N résistances connectées en série :
𝑅𝑒𝑞 = 𝑅1 + 𝑅2 + … … … … … . . +𝑅𝑁
La tension aux bornes d’une résistance 𝑅𝑘 est donnée par la loi du diviseur de tension :
𝑅
Vk = 𝑅 𝑘 𝑉
𝑒𝑞
R3 // R2
𝑉1 = 𝑅 𝐸1
1 + 𝑅2 // R3
R3 R2
A.N: R3//R2 = = 91 Ω 𝑉1 = 0,147 𝑉
R3 +R2
R1 // R3
𝑉2 = 𝑅 𝐸2 A.N R1 // R3 = 750 Ω; 𝑉2 = 0,441 𝑉
2 + 𝑅1 // R3
I. Définition
Un quadripôle est une boite noire à quatre bornes dans laquelle des courants électriques peuvent
circuler ; Cette boitte comporte deux bornes d’entrée et deux bornes de sortie :
La condition pour que cette boîte noire soit un quadripôle est que le courant entrant par une des
bornes d'entrée (respectivement de sortie) soit égal au courant sortant par l’autre borne d'entrée
(respectivement de sortie).
Quatre paramètres électriques caractérisent alors le quadripôle : Tension et courant d’entrée V1,
I1 et tension et courant de sortie V2, et I2. Deux de ces variables sont indépendantes, les autres
y sont liées par les paramètres du quadripôle.
Pour les quadripôles ne contenant que les dipôles linéaires les quatre grandeurs fondamentales
V1, V2, I1 et I 2 sont liées par des équations linéaires.
Plusieurs représentations matricielles sont possibles et le choix de l’une de celle-ci sera fait en
fonction du problème étudié.
On exprime les tensions en fonction des courants. Les éléments de la matrice ont la dimension
d'impédance.
: Impédance d’entrée à sortie ouverte.
A partir des paramètres définis précédemment, on peut donner un schéma électrique équivalent
du quadripôle, ce schéma ne fait intervenir que des composants classiques de l'électricité.
Schéma équivalent:
En général, le générateur ne peut pas fournir une grande puissance directement au récepteur, on
intercale alors entre les deux (un ou plusieurs) quadripôles amplificateurs dont le rôle est
d’apporter la puissance nécessaire au récepteur.
On représente un amplificateur par le schéma équivalent suivant :
Impédance d’entrée
Ve
C’est l'impédance Z e vue à l’entrée quand la sortie est chargée par Z u .
Ie
Ve
On utilise par exemple la matrice impédance de quadripôle pour calculer Z e :
Ie
Ve Z 11 I e Z 12 I s (1)
Vs Z 21 I e Z 22 I s (2)
Vs - Z u I s (3)
Impédance de sortie
Vs
C’est l'impédance Z s vue à la sortie quand l'entrée est fermée par une impédance Z g
Is
qui est l’impédance du générateur.
Matrice impédance :
Ve Z11I e Z12 I s (1) e g Zg I e Ve 0
Vs Z 21I e Z 22 Is (2) Ve -Zg I e
Z 12 Z 21
L’impédance de sortie est : Z s Z 22
Z 11 Z g
Gain en tension
C’est le rapport de la tension de sortie sur la tension d'entrée. Il est le facteur multiplicatif de
l’amplificateur.
I. Introduction
Un semi-conducteur est un corps qui présente, à la température ambiante, une résistivité
intermédiaire entre celle d’un conducteur et celle d’un isolant, mais qui se comporte comme un
corps isolant à très basse température.
Dans la production de composants semi-conducteurs, la principale matière utilisée est le
silicium, et dans une moindre mesure le germanium.
Les électrons d’un atome isolé prennent des valeurs d’énergie discrètes et chaque niveau
d’énergie peut accueillir un nombre limité d’électrons. Ce nombre est égale à 2n2 où n
correspond au numéro du niveau (couche) en partant du noyau. Les électrons se répartissent en
occupant d’abord les niveaux les plus proches du noyau. La figure 1 présente la structure
électronique de l’atome de silicium et celle de germanium.
Pour qu’il soit stable, un semi-conducteur doit avoir huit électrons dans sa bande de valence,
ce qui n’est pas le cas de l’atome de Silicium isolé.
Lors de la formation du cristal cet atome va gagner quatre électrons en formant des liaisons
covalentes qui correspondent à la mise en commun de ses électrons périphériques avec les
atomes voisins. Ainsi un atome de silicium qui s’associe avec quatre autres atomes de Silicium
verra huit électrons sur sa dernière couche.
I.1. Semi-conducteur intrinsèque
Un semi-conducteur est dit intrinsèque lorsque le cristal est parfaitement pur. Pour une
température différente de 0 K, les concentrations en électron libres et en trous sont identiques.
La conductivité est due à la rupture des liaisons covalentes (agitation thermique).
Le nombre de porteurs engendré par la seule action de la température est en général trop faible
pour assurer une bonne conductivité du cristal. Si l’on introduit dans un semi-conducteur
intrinsèque des impuretés (atomes étrangers), on obtient un semi-conducteur extrinsèque. On
dit aussi un semi-conducteur dopé, et l’opération s’appelle le dopage. La présence des
impuretés dans le cristal modifie considérablement la conductivité. Il existe deux types de
dopages N et P.
Pour augmenter le nombre des électrons dans un semi-conducteur, on ajoute des atomes
étrangers pentavalents (ayant 5 électrons dans la bande de valence). Par exemple, l’atome de
Phosphore “P”.
Ces atomes étrangers possèdent un électron surnuméraire par rapport à ceux du semi-
conducteur. On parle d’un dopage avec des atomes donatrices. Les impuretés établiront des
liaisons covalentes avec les quatre atomes de silicium voisins, mais le cinquième électron, non
engagé dans une liaison covalente, sera facilement extrait (une simple agitation thermique
permettra de libérer un électron par atome étranger). De ce fait, la concentration en porteurs
négatifs devient très importante par rapport au semi-conducteur intrinsèque : les électrons sont
dits porteurs majoritaires, et les trous porteurs minoritaires. Les atomes étrangers (donneurs
d’e-) deviennent des ions positifs fixes.
Pour augmenter le nombre des trous dans un semi-conducteur, on ajoute des atomes étrangers
trivalents (ayant 3 électrons dans la bande de valence). Par exemple, l’atome de Bore “B”.
Ces atomes étrangers possèdent un électron de moins par rapport à ceux du semi-conducteur.
On parle d’un dopage avec des atomes accepteurs. Il manque à l’impureté un électron de
valence pour assurer les 4 liaisons avec les atomes de silicium voisins. Un faible apport
d’énergie (≈ 0,05 eV) suffit pour qu’un électron d’un silicium voisin soit capté par l’impureté.
De ce fait, La concentration en porteurs positifs est très importante devant les porteurs négatifs:
les trous sont dits porteurs majoritaires, et les électrons porteurs minoritaires. Les atomes
étrangers (accepteurs d’e-) deviennent des ions négatifs fixes.
II. Jonction PN
Après avoir défini le mécanisme de conduction dans les solides et, en particulier, dans les semi-
conducteurs, nous allons étudier le comportement électrique de la juxtaposition de deux
barreaux de semi-conducteur extrinsèques de type différent.
II.1. Généralités
Si l’on réalise dans un barreau de semi-conducteur une conductibilité de type P dans une zone
et une conductibilité de type N dans l’autre partie, la zone de séparation entre ces deux
régions est appelée Jonction PN.
Nous verrons tout au long des chapitres suivants que la jonction PN est l’élément fondamental
des composants électroniques (Diodes, Transistors,…).
A l’instant t, l’attraction électrostatique fait diffuser les électrons vers la région P, et les trous
vers la région N. de nombreuses recombinaisons se produisent, il en résulte au voisinage de la
jonction PN, une disparition presque complète des porteurs libres.
La zone vide de porteurs libres, située de part et d’autres de la jonction, est appelée zone de
transition, zone de déplétion ou zone de charge d’espace.
La double charge (négative du côté P, positive du coté N) crée dans la zone vide des porteurs
libres un champ électrique Ei, dit champ électrique interne, dirigé de la région N vers la région
P. seuls quelques porteurs dotés d’une énergie cinétique suffisante pourront franchir la barrière
que constitue le champ électrique interne Ei.
- Le déplacement de ces quelques porteurs majoritaires qui parviennent à franchir la
barrière de potentiel est appelé courant de diffusion.
- Ainsi que, le déplacement de ces quelques porteurs minoritaires qui parviennent à
franchir la barrière de potentiel est appelé courant de saturation.
Lorsque la jonction est en circuit ouvert, un état d’équilibre s’établit dans lequel l’intensité du
courant de diffusion est égale à l’intensité du courant de saturation.
Appliquer une telle différence de potentiel aux bornes de la jonction PN revient à superposer
au champ électrique interne Ei, un champ électrique externe Ee dirigé suivant les potentiels
décroissants, donc en inverse de Ei.
Le champ résultant Er est donc plus faible en module que Ei, la barrière de potentiel est abaissée.
Le champ total appliqué à la jonction est Er = Ee + Ei. Comme Ee et Ei ont le même sens, alors
la barrière de potentiel augmente, la zone de déplétion devient plus large. Seul un courant très
faible peut apparaître et qu’est dû au déplacement des porteurs minoritaires. Ce courant est
appelé courant inverse Ii ou courant de fuite.
II.2.3. Caractéristique courant-tension
Nous venons de voir que la tension appliquée modifie la hauteur de la barrière de potentiel. Le
courant de diffusion dépend beaucoup de la hauteur de cette barrière : le courant de direct est
donc fonction rapidement croissante de la tension lorsque celle-ci est positive.
Par contre, le courant de saturation ne dépend pratiquement pas de la hauteur de cette barrière,
il ne dépend que de la température : le courant inverse garde une intensité très faible et
pratiquement constante Ii lorsque la tension est négative.
Ce claquage est le résultat de deux effets successifs : l’effet Zener, puis l’effet d’avalanche.
On a vu que le champ électrique résultant Er croît avec la tension inverse appliquée. Au-delà
d’une certaine valeur Vc, ce champ provoque la rupture de liaisons covalentes qui unissent les
atomes du cristal. Il y a alors augmentation importante de la concentration en porteurs libres
minoritaires. Donc accroissement important du courant inverse. Cet effet statique, par le champ
électrique, est appelé effet Zener.
Ce phénomène statique est immédiatement suivi d’un effet dynamique d’ionisation par chocs.
Les porteurs minoritaires créés sous l’effet du champ électrique sont accélérés par ce dernier.
Par collisions avec les atomes du cristal, de nouveaux porteurs sont libérés. Ces nouveaux
porteurs libèrent eux-mêmes par chocs d’autres porteurs, ect.
I. Introduction
La diode est l’une des applications directes de la jonction PN. Par convention, la région P
représente l’entrée de la diode, elle est appelée anode, et la région N représente la sortie de la
diode, elle est appelée cathode.
Une diode est schématisée comme suit :
Le schéma suivant illustre les orientations du courant et de la tension dans une diode.
La diode est un élément non linéaire (elle est décrite par une équation non linéaire). L’analyse
d’un circuit électrique comportant des diodes est difficile, parce que le système d’équation
décrivant le circuit est non linéaire. Pour faciliter cette analyse, les diodes sont remplacées par
des modèles linéaires.
- La diode est passante (Id > 0 et Vd = Vs), la résistance interne est supposée nulle.
- La diode est bloquée (Id = 0 et Vd < Vs).
C’est une droite de pente -1/R. pour la tracer, il suffit de connaître 2 points :
Les coordonnées du point P déterminent le courant et la tension aux bornes de la diode pour un
E0 donné.
rs = Vp/Ip
Un des problèmes lié au redressement est le passage de la tension par zéro. Le filtrage va
permettre d’obtenir une tension quasi continue.
VI.2. Filtrage
Si l’on branche en parallèle avec la charge un condensateur de capacité C, on peut convertir le
signal en un niveau presque continu.
- Quand la diode est passante, le condensateur se charge, la tension de sortie suit l’allure
de tension d’entrée.
- Quand la diode est bloquée, le condensateur se décharge dans R avec un temps
τ =R.C, plus C est grande et plus le temps de décharge est long, d’où la réponse
suivante :
Après le claquage, la diode est équivalente d’un récepteur de f.e.m = VZ0 et d’une résistance
interne.
- Si la diode Zener est polarisée en directe, elle va se comporter comme une diode
ordinaire.
- Si la diode Zener est polarisée en inverse et VZ<Vmin, la diode Zener est bloquée (IZ=0).
- Si la diode Zener est polarisée en inverse et Vmin <VZ < Vmax, la diode Zener est passante
(IZ>0).
- Si la diode Zener est polarisée en inverse et VZ>Vmax, la diode Zener part en avalanche.
La diode Zener peut être évidemment utilisée en directe, mais ses applications essentielles
résident dans son emploi en polarisation inverse.
I. Introduction
Le transistor bipolaire est un dispositif à trois couches, de types différents, séparées par deux
jonctions. Les trois couches sont appelées émetteur, base et collecteur. Il existe actuellement
deux grandes classes de transistors : les transistors NPN et les transistors PNP.
Ces transistors sont appelés bipolaire car les deux types de porteurs de charges qui sont les
électrons et les trous participent à la conduction électrique.
- L’émetteur représente une zone fortement dopé, il est responsable de l’émission des
charges.
- La base représente une zone mince est légèrement dopée. Son épaisseur est très faible.
- Le collecteur représente une zone plus large que celle des autres. Son dopage est plus
faible que celui de l’émetteur.
- Dans la zone N : les électrons sont les porteurs majoritaires et les trous sont les porteurs
minoritaires.
- Dans la zone P : les électrons sont les porteurs minoritaires et les trous sont les porteurs
majoritaires.
I.2. Transistor polarisé
IE = IC + IB
ICB0 : le courant qui circule entre le collecteur et la base quand seule la jonction B-C est polarisée
et qu’elle le soit en inverse.
normal
inverse directe
bloqué
inverse inverse
inverse
directe inverse
saturé
directe directe
On considère le transistor comme un quadripôle dont une électrode est commune entre l’entrée
et la sortie. Trois montages sont donc à envisager.
Base commune:
Dans ce montage, la base constitue la référence commune aux circuits d’entée (circuit émetteur-
base) et sortie (circuit collecteur-base). Ce montage est utilisé en hautes fréquences.
Collecteur commun:
Dans ce montage, le collecteur constitue la référence commune aux circuits d’entée (circuit
base-collecteur) et sortie (circuit émetteur-collecteur). Ce montage est utilisé en adaptation
d’impédance.
Emetteur commun:
Dans ce montage, l’émetteur constitue la référence commune aux circuits d’entée (circuit base-
émetteur) et sortie (circuit collecteur-émetteur). Ce montage est utilisé en amplification.
Soit le montage à transistor suivant. Les circuits d’entrée et de sortie sont appelés circuits de
polarisation.
Connaître l’état de fonctionnement de ce système exige de déterminer les quatre variables (IB,
IC, VBE, VCE), donc d’établir un système d’équations.
Cette droite qui représente le lien des points de fonctionnement du circuit d’entrée est appelée
droite d’attaque statique.
Dans le plan (IC, VCE), cette relation est l’équation d’une droite qui passe par les points :
Cette droite qui représente le lien des points de fonctionnement du circuit de sortie est appelée
droite de charge statique.
Le transistor se comporte comme un quadripôle, à l’aide des paramètres hybrides nous aurons
les équations suivantes :
On superpose un signal sinusoïdal Ve(t) à une alimentation continue VCC en respectant les
conditions suivantes :
Pour un signal continu ZC=1/C.ῳ = ∞ (la capacité se comporte comme un circuit ouvert)
Pour un signal sinusoïdal C.ῳ >>1 alors ZC=0 (la capacité se comporte comme un court-circuit)
Schéma équivalent :