Chapitre2 Modélisation Des Systèmes Linéaires
Chapitre2 Modélisation Des Systèmes Linéaires
Chapitre2 Modélisation Des Systèmes Linéaires
linéaires
2.1. Introduction
Les principales lois physiques sont par exemple la loi de Newton pour les systèmes
mécaniques, la loi d’Ohm et les lois de Kirchhoff pour les systèmes électriques, etc. Le
tableau ci-dessus résume équations différentielles décrivant le comportement dynamique
de certains éléments physiques idéaux.
Les variables impliquées dans le système électrique sont le courant 𝑖 et la tension 𝑣. Pour les
systèmes mécaniques, il s’agit de la vitesse linéaire 𝑣, la force 𝐹, la vitesse angulaire 𝜔, et le
couple𝑇. Pour les systèmes fluides, il s’agit de la pression 𝑃, du taux volumétrique du flux 𝑄.
Pour les systèmes thermiques, on a le flux de chaleur q et de la différence de température.
Inductance 𝑑𝑖 1 2
𝑣=𝐿 𝐸= 𝐿𝑖
électrique 𝑑𝑡 2
Ressort 1 𝑑𝐹 1 𝐹2
𝑣= 𝐸=
linéaire 𝑘 𝑑𝑡 2 𝑘
Inductif
Ressort 1 𝑑𝑇 1 𝑇2
𝜔= 𝐸=
rotatif 𝑘 𝑑𝑡 2 𝑘
Fluide 𝑑𝑄 1 2
𝑃21 = 𝐼 𝐸= 𝐼𝑄
inerte 𝑑𝑡 2
Capacitance 𝑑𝑣 1 2
𝑖=𝐶 𝐸= 𝐶𝑣
électrique 𝑑𝑡 2
Masse 𝑑𝑣 1
𝐹=𝑀 𝐸= 𝑀𝑣 2
linéaire 𝑑𝑡 2
Capacitif
Masse 𝑑𝜔 1 2
𝑇=𝐽 𝐸= 𝐽𝜔
rotative 𝑑𝑡 2
Capacitance 𝑑𝑃 1
𝑄 = 𝐶𝑓 𝐸= 𝐶 𝑃2
de fluide 𝑑𝑡 2 𝑓
Résistance 𝑣 1 2
𝑖= 𝒫= 𝑣
électrique 𝑅 𝑅
Amortisseur 𝐹 = 𝑏𝑣 𝒫 = 𝑏𝑣 2
linéaire
Dissipateurs
d’énergie Amortisseur 𝑇 = 𝑏𝜔 𝒫 = 𝑏𝜔2
rotatif
Résistance 1 1
𝑄= 𝑃 𝒫= 𝐶 𝑃2
de fluide 𝑅𝑓 2 𝑓
Soit le système mécanique ci-dessous constitué d’une masse M suspendue { l’aide d’un
ressort de coefficient de rappel ou raideur k. Le mouvement de la masse M est canalisé par
un mur dont le coefficient de frottement est noté b. On applique la force d’excitation r(t) au
centre de gravité de la masse M.
Le modèle mathématique du système ainsi constitué est établi en appliquant la deuxième loi
de Newton. Ainsi on obtient :
𝐹𝑖 = 𝑀𝑎
𝑑𝑦 𝑑2 𝑦
𝑟 𝑡 −𝑏 − 𝑘𝑦 = 𝑀 2
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Ce qui se ramène { l’équation différentielle ci-dessous.
𝑑2 𝑦 𝑑𝑦
𝑀 2
+𝑏 + 𝑘𝑦 = 𝑟 𝑡 # 2.1
𝑑𝑡 𝑑𝑡
La résolution de cette équation permet de trouver l’évolution de la position y(t) de la masse
𝑏 𝑘
La solution homogène obtenue { partir de l’équation caractéristique 𝑝2 + 𝑀 𝑝 + 𝑀 = 0
𝑏 2 𝑘
dépend du signe du déterminant ∆= −4𝑀
𝑀
𝑏
Pour ∆ > 0, 𝑦 𝑡 = 𝑒 −𝜆𝑡 𝐴𝑒 𝛼𝑡 + 𝐵𝑒 −𝛼𝑡 avec 𝜆 = 2 𝑀 et 𝛼 = ∆. Cette solution est dite
régime périodique.
𝑏
Pour ∆ = 0, 𝑦 𝑡 = 𝑒 −𝜆𝑡 𝐴𝑡 + 𝐵 avec 𝜆 = 2 𝑀 . Cette solution est dite régime critique.
𝑏
Pour ∆ < 0, 𝑦 𝑡 = 𝑒 −𝜆𝑡 𝐴 cos 𝜔𝑡 + 𝐵 sin 𝜔𝑡 avec 𝜆 = 2 𝑀 et 𝜔 = −∆. Cette solution est
dite régime pseudopériodique ou régime avec amortissement.
𝐸 = 𝑣𝑅 + 𝑣𝐶 # 2.2
Avec :
𝑣𝑅 = 𝑅𝑖
1
𝑣𝐶 = 𝑖 𝑑𝑡
𝐶
𝑑𝑣𝐶
Dès lors 𝑖 = 𝐶 𝑑𝑡
𝑑𝑣𝐶
Ainsi 𝑣𝑅 = 𝑅𝑖 = 𝑅𝐶 𝑑𝑡
𝑑𝑣𝐶
𝑅𝐶 + 𝑣𝐶 = 𝐸 # 2.3
𝑑𝑡
La modélisation mathématique d’un tel système consiste { faire le lien entre les équations
décrivant la partie électrique, les équations décrivant la partie électromécanique et les
équations décrivant la partie mécanique. Rappelons que le principe de fonctionnement
d’une machine { courant continu { excitation séparée est largement décrit dans le cours des
machines électriques. Le stator est alimenté par une tension continue qui crée un champ
magnétique d’induction constant. Le rotor, également alimenté par une tension continue, est
parcouru par un courant dont l’interaction avec le champ magnétique créé par l’inducteur,
en vertu du principe de Laplace, crée un couple moteur 𝑇𝑚 𝑡 sur les enroulements du rotor.
Ce couple entraine la rotation du rotor, il est proportionnel au flux magnétique et au courant
𝑑𝑖𝑎 𝑡
𝑒𝑎 𝑡 = 𝑒𝑚 𝑡 + 𝑅𝑎 𝑖𝑎 𝑡 + 𝐿𝑎 # 2.4
𝑑𝑡
Equations électromécaniques
𝑇𝑚 𝑡 = 𝑘0 𝜙𝑓 𝑖𝑎 𝑡 = 𝑘𝑚 𝑖𝑎 𝑡 # 2.5
𝑒𝑚 𝑡 = 𝑘1 𝜙𝑓 𝜔 𝑡 = 𝑘𝑒 𝜔 𝑡 # 2.6
Equation mécanique
𝑑𝜔 𝑡
𝑇𝑚 𝑡 = 𝐽 + 𝑏𝜔 𝑡 # 2.7
𝑑𝑡
𝑑2 𝜃 𝑡 𝑑𝜃 𝑡
𝑇𝑚 𝑡 =𝐽 + 𝑏 # 2.8
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡
𝑑𝜃 𝑡 𝑇𝑚 𝑡 𝐿𝑎 𝑑𝑇𝑚 𝑡
𝑒𝑎 𝑡 = 𝑘𝑒 + 𝑅𝑎 +
𝑑𝑡 𝑘𝑚 𝑘𝑚 𝑑𝑡
𝑑2𝜃 𝑡 𝑑𝜃 𝑡
𝑑𝜃 𝑡 𝑅𝑎 𝑑2 𝜃 𝑡 𝑑𝜃 𝑡 𝐿𝑎 𝑑 𝐽 𝑑𝑡 2
+𝑏 𝑑𝑡
𝑒𝑎 𝑡 = 𝑘𝑒 + 𝐽 + 𝑏 +
𝑑𝑡 𝑘𝑚 𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 𝑘𝑚 𝑑𝑡
𝐿𝑎 𝑑3 𝜃 𝑡 𝑑2 𝜃 𝑡 𝑅𝑎 𝑑2 𝜃 𝑡 𝑑𝜃 𝑡 𝑑𝜃 𝑡
𝑒𝑎 𝑡 = 𝐽 + 𝑏 + 𝐽 +𝑏 + 𝑘𝑒
𝑘𝑚 𝑑𝑡 3 𝑑𝑡 2 𝑘𝑚 𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝐿𝑎 𝑑 3 𝜃 𝑡 𝐿𝑎 𝑅𝑎 𝑑 2 𝜃 𝑡 𝑅𝑎 𝑑𝜃 𝑡
𝐽 + 𝑏 + 𝐽 + 𝑏 + 𝑘 𝑒 = 𝑒𝑎 𝑡 # 2.10
𝑘𝑚 𝑑𝑡 3 𝑘𝑚 𝑘𝑚 𝑑𝑡 2 𝑘𝑚 𝑑𝑡
Deux systèmes (ou plusieurs) de type différent (mécanique, électrique, thermique, fluide,
etc.) sont dits analogues lorsqu’ils sont décrits par un même type d’équation différentielle
ou mieux lorsqu’ils sont décrits par un même modèle mathématique. Ainsi connaissant un
système de type donné on peut obtenir son équivalent dans un autre type de système.
Lorsque deux systèmes sont analogues ou équivalents, on a une correspondance directe
entre les variables impliquées dans le modèle mathématique. Ces variables sont également
dites analogues.
Pour illustrer cette notion d’analogie, considérons les systèmes électrique et mécanique ci-
dessous.
Pour le système électrique, le modèle mathématique est obtenu { l’aide des lois de Kirchhoff,
on obtient donc :
𝑣𝐿 + 𝑣𝑅 + 𝑣𝐶 = 𝑣 𝑡 # 2.11
𝑑𝑣𝐶 𝑡
𝑖 = 𝑖𝐿 = 𝑖𝑅 = 𝑖𝐶 = 𝐶 # 2.12
𝑑𝑡
𝑡
𝑑𝑖 𝑡 1
𝐿 + 𝑅𝑖 + 𝑖𝑑𝑡 = 𝑣 𝑡 # 2.13
𝑑𝑡 𝐶 0
𝑑2 𝑦 𝑑𝑦
𝑀 + 𝑏 + 𝑘𝑦 = 𝑟 𝑡 # 2.14
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡
𝑑𝑦
Elle peut s’écrire sous une forme faisant intervenir la vitesse de 𝑣 = de la masse M. Elle
𝑑𝑡
Par identification des paramètres et variables impliqués dans les équations différentielles
(2.14) et (2.15) on obtient la correspondance suivante :
L’analogie décrite ci-dessus est une analogie série dans laquelle un système mécanique est
transformé en un système électrique où les composants sont en série. Elle est illustrée par la
figure ci-dessous.
On peut également réalisé pour le même système mécanique une analogie parallèle où les
composants électriques sont en parallèle. En effet considérons le circuit électrique ci-
dessous:
𝑖 𝑡 = 𝑖𝐿 𝑡 + 𝑖𝑅 𝑡 + 𝑖𝐶 𝑡
𝑡
1
𝑖𝐿 𝑡 = 𝑣 𝑡 𝑑𝑡
𝐿 0
𝑣 𝑡
𝑖𝑅 𝑡 =
𝑅
𝑑𝑣(𝑡)
𝑖𝐶 𝑡 = 𝐶
𝑑𝑡
Dès lors
𝑡
1 𝑣 𝑡 𝑑𝑣 𝑡
𝑖 𝑡 = 𝑣 𝑡 𝑑𝑡 + +𝐶 # 2.16
𝐿 0 𝑅 𝑑𝑡
La vitesse 𝒗(𝒕)de la masse M correspond au correspond à la tension 𝒗(𝒕) aux bornes des
composants électriques.
Exemple
Analogie série
On peut soit établir les équations mécaniques et par la suite dériver le circuit électrique
analogue. Avec l’expérience, on peut directement établir le circuit électrique sans écrire les
équations mécaniques.
Masse M1
𝑡 𝑡
𝑑𝑣1
𝑀1 + 𝑏3 𝑣1 + 𝑘1 𝑣1 𝑑𝑡 + 𝑏1 𝑣1 − 𝑣2 + 𝑘2 𝑣1 − 𝑣2 𝑑𝑡 = 0
𝑑𝑡 0 0
Masse M2
𝑡 𝑡
𝑑𝑣2
𝑀2 + 𝑏4 𝑣2 + 𝑏1 𝑣2 − 𝑣1 + 𝑘2 𝑣2 − 𝑣1 𝑑𝑡 + 𝑏2 𝑣2 − 𝑣3 + 𝑘3 𝑣2 − 𝑣3 𝑑𝑡 = 0
𝑑𝑡 0 0
Masse M3
𝑡 𝑡
𝑑𝑣3
𝑀3 + 𝑏5 𝑣3 + 𝑘4 𝑣3 𝑑𝑡 + 𝑏2 𝑣3 − 𝑣2 + 𝑘3 𝑣3 − 𝑣2 𝑑𝑡 = 0
𝑑𝑡 0 0
Jusque-là, nous avons considéré les systèmes dont le comportement est décrit par des
équations différentielles linéaires. L’hypothèse de la linéarité de ces systèmes était implicite
dans le développement des modèles mathématiques. Dans cette section, nous allons
préciser les notions de linéarité et non linéarité. Par la suite nous verrons comment
linéariser un système non linéaire en vue de l’établissement de son modèle mathématique {
l’aide des équations différentielles.
Un système est linéaire lorsqu’il obéit aux deux propriétés ou principes ci-dessous :
Superposition
Homogénéité
La superposition signifie que la réponse d’un système (la sortie) { une somme des entrées
est la somme des réponses des entrées prises individuellement. Autrement dit, si un entrée
𝑥1 𝑡 produit une sortie 𝑦1 𝑡 , et qu’une sortie 𝑥2 𝑡 produit une sortie 𝑦2 𝑡 , alors une
entrée 𝑥1 𝑡 + 𝑥2 𝑡 produit une sortie 𝑦1 𝑡 + 𝑦2 𝑡 .
A titre d’illustration si la relation entrée -sortie d’un système est décrite par la
fonction𝑓 𝑥 = 2𝑥. Un tel système est donc linéaire car il satisfait aux deux principes
décrits ci-dessus.
Un système non linéaire ne satisfait pas { ces deux principes. A titre d’exemple un système
Plusieurs systèmes physiques sont non-linéaires, ce caractère non linéaire résulte par la
présence dans ces systèmes des composants non linéaires. Ces composants peuvent
cependant présenter des comportements linéaires dans une certaine plage de leur
caractéristique de sortie et des non linéarités dans la suite, c’est le cas par exemple des
amplificateurs électroniques, pour les étudier ou les modéliser { l’aide des équations
différentielles linéaires, des moteurs électriques, etc. il est donc nécessaire de les
approximer comme des systèmes linéaires, on parle alors de la linéarisation.
La première étape dans la linéarisation d’un système non linéaire consiste à identifier la
présence du composant non linéaire et d’écrire l’équation différentielle non linéaire le
décrivant. La linéarisation de l’équation différentielle non linéaire est faite autour du point
d’équilibre ou point de fonctionnement en considérant le modèle petit signal.
𝑦0 + ∆𝑦 = 𝑚 𝑥0 + ∆𝑥 + 𝑏
𝑦0 + ∆𝑦 = 𝑚𝑥0 + 𝑏 + 𝑚∆𝑥
𝑦0 = 𝑚𝑥0 + 𝑏
∆𝑦 = 𝑚∆𝑥 # 2.17
L’expression (2.17) est donc linéaire. Ce qui, en fait, correspond tout simplement à un
changement d’axes, de (𝑦, 𝑥) vers (∆𝑦, ∆𝑥).
𝑦 𝑡 =𝑔 𝑥 𝑡 # 2.18
𝑑𝑔 (𝑥)
La pente de g(x) au point de fonctionnement 𝑚 = est une bonne approximation de la
𝑑𝑥 𝑥0
courbe pour une petite déviation autour du point de fonctionnement. Ainsi l’équation
(2.19), tenant compte de cette approximation, se ramène à :
𝑥 − 𝑥0 𝑑𝑔 𝑥
𝑦 = 𝑔 𝑥 = 𝑔 𝑥0 + # 2.20
1! 𝑑𝑥 𝑥=𝑥 0
Ce qui se ramène à :
𝑑𝑔 𝑥
𝑦 = 𝑦0 + 𝑥 − 𝑥0 = 𝑦0 + 𝑥 − 𝑥0 𝑚
𝑑𝑥 𝑥0
Dès lors
𝑦 = 𝑦0 + 𝑚 𝑥 − 𝑥0
𝑦 − 𝑦0 = 𝑚 𝑥 − 𝑥0
∆𝑦 = 𝑚∆𝑥# 2.21
Pour illustration, considérons les cas d’une masse posée sur un ressort comme le montre la
figure ci-dessous :
Le point d’équilibre est obtenu lorsque la force développée par le ressort devient égale au
poids de la masse M. Soit 𝑓 la force du ressort, { l’équilibre (point de fonctionnement), on a :
𝑓0 = 𝑀𝑔 où g est l’accélération de la gravité. D’autre part, l’expression de la force en fonction
de la position 𝑦 de la masse M est donnée par la relation :
𝑓 = 𝑦2
𝑦0 2 = 𝑓0 = 𝑀𝑔
∆𝑦 = 𝑚∆𝑥
𝑑𝑓
Avec 𝑚 = 𝑑𝑦 = 2𝑦 𝑦0 = 2𝑦0 = 2 𝑀𝑔
𝑦0
D’où
∆𝑦 = 2 𝑀𝑔∆𝑥
𝑦 = 𝑔 𝑥1 , 𝑥2 , 𝑥3 , … 𝑥𝑛 # 2.22
𝜕𝑔 𝜕𝑔 𝜕𝑔
𝑦 = 𝑔 𝑥10 , 𝑥20 , 𝑥30 , … 𝑥𝑛 0 + 𝑥 − 𝑥10 + 𝑥 − 𝑥20 +. . + 𝑥 − 𝑥𝑛 0
𝜕𝑥1 𝑥 =𝑥 0
𝜕𝑥2 𝑥=𝑥 0
𝜕𝑥𝑛 𝑥 =𝑥 0
Soit f(t) une fonction du temps, sa transformée de Laplace est définie par l’expression
∞
𝐿𝑓 𝑡 =𝐹 𝑠 = 𝑓 𝑡 𝑒 −𝑠𝑡 𝑑𝑡 # 2.23
0
La transformée de Laplace dispose des propriétés intéressantes qui facilitent son utilisation dans les
systèmes linéaires. On peut aisément démontrer toutes ces propriétés à partir de la définition même
de la transformée de Laplace.
Soient deux fonctions du temps t, f(t) et g(t), qui ont respectivement comme transformées de
Laplace, F(s) et G(s), alors
𝐿 𝛼𝑓 𝑡 + 𝛽𝑔(𝑡) = 𝛼𝐿 𝑓 𝑡 + 𝛽𝐿 𝑔 𝑡 = 𝛼𝐹 𝑠 + 𝛽𝐺 𝑠
𝑡 1 𝑠
𝐿 𝑓 = 𝐹( )
𝑎 𝑎 𝑎
𝐿 𝑒 −𝑎𝑡 𝑓 𝑡 = 𝐹(𝑠 + 𝑎)
𝑑𝑓
𝐿 = 𝑠𝐹 𝑠 − 𝑓(0− )
𝑑𝑡
𝑑2 𝑓
𝐿 2
= 𝑠 2 𝐹 𝑠 − 𝑠𝑓 0− − 𝑓 ′ 0−
𝑑𝑡
Soit une fonction du temps f(t), la valeur de cette fonction { l’instant t = 0+est connue dès lors que
l’on connait sa transformée de la Place F(s).
f 0+ = lim f t = lim sF s
t→0 s→∞
Pour que ce théorème soit valide, il faut que la fonction f t soit continue ou ait une discontinuité au
point t=0. Ce théorème permet de connaitre la valeur initiale au début du régime transitoire.
Soit une fonction du temps f(t), la valeur de cette fonction { l’instant t = ∞est connue dès lors que
l’on connait sa transformée de la Place F(s).
f ∞ = lim f t = lim sF s
t→∞ s→0
Pour que ce théorème produise un résultat fini, il faut que la fonction F s ait des racines ayant la
partie réelle négative, et pas plus d’une racine { l’origine. Ce théorème permet de connaitre la valeur
finale en régime permanent.
𝒇(𝒕) 𝑭(𝒔)
𝛿 𝑡 1
1
𝑢(𝑡)
𝑠
1
𝑒 −𝑎𝑡
𝑠+𝑎
𝑛!
𝑡𝑛
𝑠 𝑛 +1
1
𝑡𝑒 −𝑎𝑡 2
𝑠+𝑎
𝑛!
𝑡 𝑛 𝑒 −𝑎𝑡 𝑛+1
𝑠+𝑎
𝜔
sin 𝜔𝑡
𝑠2 + 𝜔2
𝑠
cos 𝜔𝑡
𝑠2 + 𝜔2
𝑑𝑘 𝑓 𝑡
𝑠 𝑘 𝐹 𝑠 − 𝑠 𝑘−1 𝑓 0− − 𝑠 𝑘−2 𝑓 ′ 0− − ⋯ − 𝑓 𝑘−1 0−
𝑑𝑡𝑘
𝑡 0
𝐹 𝑠 1
𝑓 𝑡 𝑑𝑡 + 𝑓 𝑡 𝑑𝑡
−∞ 𝑠 𝑠 −∞
𝜔
𝑒 −𝑎𝑡 sin 𝜔𝑡
𝑠 + 𝑎 2 + 𝜔2
𝑠+𝑎
𝑒 −𝑎𝑡 cos 𝜔𝑡
𝑠 + 𝑎 2 + 𝜔2
𝜔𝑛
𝑒 −𝜁𝜔 𝑛 𝑡 sin 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡
1− 𝜁2 𝜔𝑛 2
𝑠 2 + 2𝜁𝜔𝑛 + 𝜔𝑛 2
Avec 𝜁 < 1
La variable de Laplace « s » peut être considéré comme étant l’opérateur dérivée ou différentiel. On a
donc
d
s≡
dt
𝜎+𝑗 ∞
1
ℒ −1 𝐹 𝑠 =𝑓 𝑡 = 𝐹 𝑠 𝑒 𝑠𝑡 𝑑𝑠 # 2.24
2𝜋𝑗 𝜎−𝑗 ∞
𝑓 𝑡 est une fonction causale, c’est-à-dire une fonction qui est nulle pour 𝑡 < 0.
Rigoureusement, la transformation inverse de Laplace est multipliée par la fonction
échelon unité pour obtenir une fonction causale.
L’équation 2.24 est rarement utilisée pour le calcul de la transformation inverse de Laplace,
on préfère plutôt les différentes méthodes décrites ci-dessous :
Première Méthode
𝑁(𝑠)
Lorsque la transformée de Laplace se présente sous la forme 𝐹 𝑠 = 𝐷(𝑠), avec le degré de
𝑁(𝑠) inférieur à celui de 𝐷(𝑠), elle peut donc être développée en fractions simples. Si le
degré de 𝑁(𝑠) est plus grand que celui de 𝐷(𝑠), alors 𝑁(𝑠) doit être divisé par 𝐷(𝑠) jusqu’{
obtenir un reste dont le degré du numérateur est inférieur à celui du dénominateur.
𝑁(𝑠) 𝑁(𝑠) 𝐾1 𝐾2 𝐾𝑛
𝐹 𝑠 = = = + +⋯+
𝐷(𝑠) 𝑠 + 𝑝1 𝑠 + 𝑝2 … . . (𝑠 + 𝑝𝑛 ) 𝑠 + 𝑝1 𝑠 + 𝑝2 𝑠 + 𝑝𝑛
𝑠+1
𝐹 𝑠 =
𝑠2 + 11𝑠 + 30
𝑠+1 𝑠+1 𝐾1 𝐾2
𝐹 𝑠 = = = +
𝑠2 + 11𝑠 + 30 (𝑠 + 5)(𝑠 + 6) (𝑠 + 5) (𝑠 + 6)
𝑠+1 𝑠+1
𝐾1 = 𝑠 + 5 𝐹 𝑠 𝑠=−5 = 𝑠+5 = = −4
(𝑠 + 5)(𝑠 + 6) 𝑠=−5
(𝑠 + 6) 𝑠=−5
𝑠+1 𝑠+1
𝐾2 = 𝑠 + 6 𝐹 𝑠 𝑠=−6 = 𝑠+6 = =5
(𝑠 + 5)(𝑠 + 6) 𝑠=−6
(𝑠 + 5) 𝑠=−6
𝑠+1 𝑠+1 −4 5
𝐹 𝑠 = = = +
𝑠2 + 11𝑠 + 30 (𝑠 + 5)(𝑠 + 6) (𝑠 + 5) (𝑠 + 6)
−4 5 −4 5
𝑓 𝑡 = ℒ −1 𝐹 𝑠 = ℒ −1 + = ℒ −1 + ℒ −1
(𝑠 + 5) (𝑠 + 6) (𝑠 + 5) (𝑠 + 6)
1 1
𝑓 𝑡 = −4ℒ −1 + 5ℒ −1
(𝑠 + 5) (𝑠 + 6)
𝑁(𝑠) 𝑁(𝑠)
𝐹 𝑠 = = 𝑟
𝐷(𝑠) 𝑠 + 𝑝1 𝑠 + 𝑝2 … . . (𝑠 + 𝑝𝑛 )
Les 𝐾𝑖,𝑗 sont des résidus associés aux pôles multiples, et se calculent comme suit :
1−1
1 𝑑 𝑠+1
𝐾1,1 = 𝑠 + 3 3 𝐹(𝑠) = 𝑠+3 3
= −2
0! 𝑑𝑠1−1 (𝑠 + 2)(𝑠 + 3)3
𝑠=−3 𝑠=−3
1 𝑑2 1 𝑑2 𝑠 + 1 −2
𝐾1,3 = 𝑠 + 3 3 𝐹(𝑠) = = =2
2! 𝑑𝑠 2 𝑠=−3
2 𝑑𝑠 2 (𝑠 + 2) 𝑠=−3
(𝑠 + 2)3 𝑠=−3
𝑠+1
𝐾2 = 𝑠 + 2 𝐹 𝑠 𝑠=−2 = = −1
(𝑠 + 3)3 𝑠=−2
−2 1 2 1
𝐹 𝑠 = + + −
(𝑠 + 3)3 (𝑠 + 3)2 (𝑠 + 3) (𝑠 + 2)
1 1 1 1
𝑓 𝑡 = ℒ −1 𝐹 𝑠 = −2ℒ −1 3
+ ℒ −1 2
+ 2ℒ −1 − ℒ −1
(𝑠 + 3) (𝑠 + 3) (𝑠 + 3) (𝑠 + 2)
𝑁(𝑠) 𝑁(𝑠)
𝐹 𝑠 = =
𝐷(𝑠) 𝑠 + 𝑝1 (𝑠 2 + 𝐴𝑠 + 𝐵)
Exemple :
1
𝐹 𝑠 =
𝑠(𝑠 2 + 2𝑠 + 2)
𝐾1 𝐾2 𝑠 + 𝐾3
𝐹 𝑠 = +
𝑠 𝑠2 + 2𝑠 + 2
Par identification :
𝐾1 + 𝐾2 = 0
2𝐾1 + 𝐾3 = 0
2𝐾1 = 1
On trouve donc :
1
𝐾1 =
2
1
𝐾2 = −𝐾1 = −
2
𝐾3 = −2𝐾1 = −1
1 1 1 1 1 1
− 𝑠−1 − 𝑠− −
2 2 2 2 2 2
𝐹 𝑠 = + = +
𝑠 𝑠2 + 2𝑠 + 2 𝑠 𝑠+1 2 +1
1 1 𝑠+1 1 1
𝐹 𝑠 = − −
2𝑠 2 𝑠 + 1 + 1 2 𝑠 + 1 2 + 1
2
1 1 𝑠+1 1 1
𝑓 𝑡 = ℒ −1 𝐹 𝑠 = ℒ −1 − ℒ −1 2
− ℒ −1
2𝑠 2 𝑠+1 +1 2 𝑠+1 2+1
1 1 −𝑡 1
𝑓 𝑡 = − 𝑒 cos 𝑡 − 𝑒 −𝑡 sin 𝑡
2 2 2
𝑑2 𝑦 𝑑𝑦
ℒ 𝑀 2
+𝑏 + 𝑘𝑦 = ℒ 𝑟 𝑡
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑2 𝑦 𝑑𝑦
𝑀ℒ 2
+ 𝑏ℒ + 𝑘ℒ 𝑦 = 𝑅(𝑠)
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑀𝑠 2 + 𝑏𝑠 + 𝑘 𝑌 𝑠 − 𝑠𝑀𝑦 0− − 𝑀𝑦 ′ 0− − 𝑏𝑦 0− = 𝑅(𝑠)
𝑦 0− = 𝑦0 = 2
𝑦 ′ 0− = 0
L’équation se ramène {
𝑏
𝑠𝑀 + 𝑏 𝑦0 2 𝑠+𝑀
𝑌 𝑠 = = # 2.24
𝑀𝑠 2 + 𝑏𝑠 + 𝑘 𝑠 2 + 𝑏 𝑠 + 𝑘
𝑀 𝑀
𝑏 𝑘
Pour 𝑀 = 4 et 𝑀 = 3, on a
2(𝑠 + 4)
𝑌 𝑠 =
𝑠2 + 4𝑠 + 3
2(𝑠 + 4) 2(𝑠 + 4)
𝐾1 = 𝑠 + 1 𝐹 𝑠 𝑠=−1 = 𝑠+1 = =3
(𝑠 + 1)(𝑠 + 3) 𝑠=−1
(𝑠 + 3) 𝑠=−1
2(𝑠 + 4) 2(𝑠 + 4)
𝐾2 = 𝑠 + 3 𝐹 𝑠 𝑠=−3 = 𝑠+3 = = −1
(𝑠 + 1)(𝑠 + 3) 𝑠=−3
(𝑠 + 1) 𝑠=−1
2(𝑠 + 4) 2(𝑠 + 4) 3 1
𝑌 𝑠 = = = −
𝑠 2 + 4𝑠 + 3 (𝑠 + 1)(𝑠 + 3) 𝑠+1 𝑠+3
3 1
𝑦 𝑡 = ℒ −1 𝑌 𝑠 = ℒ −1 − ℒ −1
𝑠+1 𝑠+3
𝑦 𝑡 = 3𝑒 −𝑡 − 𝑒 −3𝑡
𝑏
𝑠𝑀 + 𝑏 𝑦0 𝑦0 𝑠 + 𝑀 𝑦0 𝑠 + 2𝜁𝜔𝑛
𝑌 𝑠 = = 𝑏 𝑘 = # 2.25
𝑀𝑠 2 + 𝑏𝑠 + 𝑘 𝑠 2 + 𝑠 + 𝑠 2 + 2𝜁𝜔𝑛 𝑠 + 𝜔𝑛2
𝑀 𝑀
𝑏
Où 𝜁 = est le coefficient d’amortissement, il est sans dimension.
2 𝑘 𝑀
𝑠1,2 = −𝜁𝜔𝑛 ± 𝜔𝑛 𝜁 2 − 1
Pour 𝜁 > 1, les deux racines sont réelles, la réponse du système est dite sur-amortie.
Le cas Pour 𝜁 > 1 correspond au cas traité ci-dessus. Examinons à présent le cas 𝜁 < 1, il
faut noter que 𝜁est strictement positif. La représentation des pôles (racines) et de de zéro de
𝑌 𝑠 est montrée ci-dessous.
0 𝑦 𝑠+2𝜁 𝜔 𝑛
La transformée inverse de Laplace de 𝑌 𝑠 = 𝑠 2 +2𝜁 2 s’obtient aisément.
𝜔 𝑛 𝑠+𝜔 𝑛
En effet,
𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 + 𝜁𝜔𝑛
𝑌 𝑠 = 𝑦0 2
𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 2 + 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2
𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 𝜁𝜔𝑛
𝑌 𝑠 = 𝑦0 2 + 𝑦0 2
𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 2 + 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 2 + 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2
𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 𝜁 𝜔𝑛2
𝑌 𝑠 = 𝑦0 2 + 𝑦0 2
𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 2 + 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝜔𝑛 𝑠 + 𝜁𝜔 2 + 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2
𝑛
−1
𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 𝜁 −1 𝜔𝑛2
𝑦 𝑡 = 𝑦0 ℒ 2 + 𝑦0 ℒ 2
𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 2 + 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝜔𝑛 𝑠 + 𝜁𝜔𝑛 2 + 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2
𝜁 𝜔𝑛
𝑦 𝑡 = 𝑦0 𝑒 −𝜁 𝜔 𝑛 𝑡 cos 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡 + 𝑦0 𝑒 −𝜁𝜔 𝑛 𝑡 sin 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡
𝜔𝑛 1− 𝜁2
𝜁
𝑦 𝑡 = 𝑦0 𝑒 −𝜁 𝜔 𝑛 𝑡 cos 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡 + 𝑦0 𝑒 −𝜁𝜔 𝑛 𝑡 sin 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡
1 − 𝜁2
cos 𝜃 −𝜁𝜔 𝑡
𝑦 𝑡 = 𝑦0 𝑒 −𝜁 𝜔 𝑛 𝑡 cos 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡 + 𝑦0 𝑒 𝑛 sin 𝜔 2
𝑛 1−𝜁 𝑡
sin 𝜃
𝑦0 𝑒 −𝜁 𝜔 𝑛 𝑡
𝑦 𝑡 = sin 𝜃 cos 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡 + cos 𝜃 sin 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡
sin 𝜃
𝑦0
𝑦 𝑡 = 𝑒 −𝜁 𝜔 𝑛 𝑡 sin 𝜃 cos 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡 + cos 𝜃 sin 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡
1− 𝜁2
𝑦0
𝑦 𝑡 = 𝑒 −𝜁 𝜔 𝑛 𝑡 sin 𝜔𝑛 1 − 𝜁 2 𝑡 + 𝜃
1− 𝜁2
La figure ci-dessous montre l’évolution de la réponse pour les cas 𝜁 > 1 et 𝜁 < 1. On notera
les oscillations pour le cas 𝜁 < 1.