Trésorerie Cash Flow
Trésorerie Cash Flow
Trésorerie Cash Flow
Co
mprendre les concepts de trésorerie, CAF, cash-flow
La trésorerie nette
La trésorerie dans le bilan
La trésorerie nette d’une entreprise peut d’abord être analysée de manière statique, à un
moment donné, généralement grâce au bilan à la clôture de l’exercice. Dans ce cas, l’analyse ne
porte pas sur la manière dont s’est constituée ou a été utilisée la trésorerie au cours d’une
période, mais sur le montant de trésorerie qu’elle détient.
Évidemment, l’objectif d’une entreprise n’est pas d’avoir la trésorerie la plus importante possible
à la clôture d’un exercice. Une trésorerie nette largement positive ne signifie en aucun cas
qu’une entreprise est rentable et pérenne. Néanmoins, son importance permet de rassurer les
différents financeurs et surtout les non-initiés en analyse financière. Il n’est ainsi pas rare de
rencontrer des sociétés qui « oublient » de payer leurs fournisseurs pour les échéances de
fin décembre, simplement pour faire apparaître une trésorerie plus élevée au bilan.
Pour avoir une idée plus précise de cette trésorerie, on détermine généralement le montant de
la trésorerie nette à partir du bilan fonctionnel du plan comptable général. A partir de ce
dernier, il est possible de calculer les 3 indicateurs habituels de l’analyse du bilan : le fonds de
roulement (FDR), le besoin en fonds de roulement (BFR) et la trésorerie nette.
Du fait du jeu d’imbrication des masses du bilan, il existe deux façons de calculer la trésorerie
nette.
Il s’agit de la méthode de calcul la plus directe. La trésorerie active comprend les disponibilités.
Parfois, on y ajoute les valeurs mobilières de placement (VMP) ou titres, lorsqu’ils peuvent être
vendus rapidement. On considère alors que les VMP sont de la quasi-trésorerie.
La trésorerie passive correspond aux concours bancaires courants et aux soldes débiteurs de
banque (appelés également « découverts »).
Nous rappelons que le fonds de roulement (FDR) correspond à l’excédent de financement des
immobilisations de l’entreprise par les capitaux permanents. Le besoin en fonds de roulement
(BFR) représente la trésorerie d’avance nécessaire permettant de tenir entre les décaissements
nécessaires au cycle d’exploitation (ex : achat de matières premières) et l’encaissement du
chiffre d’affaires correspondant.
Cette seconde méthode met en lumière l’importance du bon dimensionnement entre le FDR et
le BFR pour obtenir une trésorerie équilibrée.
Ainsi, lorsque le FDR est supérieur au BFR, l’entreprise dégage une trésorerie nette positive.
Lorsque le FDR est inférieur au BFR, l’entreprise dégage une trésorerie nette négative.
L’horizon temporel est important. Le BFR varie quotidiennement (stocks, créances, dettes), le
FDR (immobilisations, emprunts, capitaux propres) est beaucoup plus stable. Une trésorerie
gérée au plus juste peut donc se retrouver alternativement positive et négative.
Montant FDR/BFR
Pour éviter des charges financières trop élevées à cause de découverts trop réguliers et
importants, il est couramment admis que le FDR doit couvrir au moins les ¾ du BFR.
La capacité d’autofinancement
L’intérêt de la CAF
L’intérêt de cet indicateur est de retraiter le résultat net de l’exercice en trésorerie potentielle
dégagée en faisant abstraction des produits et charges issus de la sortie d’une immobilisation.
La CAF est un indicateur très pratique pour communiquer sur les performances d’une
entreprise. Il est plus facile d’évoquer auprès d’un non-initié à la finance, le « cash » dégagé au
cours de l’année que la notion plus technique de rentabilité.
Précisons néanmoins que la CAF ne constitue qu’une trésorerie potentielle et non réelle. Elle ne
tient pas compte des décalages de paiement avec les clients et fournisseurs.
Le calcul de la CAF
2ème méthode (méthode soustractive) : CAF = EBE + Autres produits encaissables – Autres
charges décaissables
Le calcul est dans ce cas réalisé à partir d’un des soldes intermédiaires de gestion (SIG), l’EBE
(excédent brut d’exploitation).
Capacité d’autofinancent =
Résultat de l’exercice + Dotations (comptes 68) – Reprises (comptes 78)
+ Valeur Comptable des Éléments d’actif cédés (compte 675)
– Produit de cession des éléments d’actif (compte 775)
– Quote-part des subventions d’investissement virée au compte de résultats (compte 777)
Selon les analyses financières classiques, la CAF dégagée par l’entreprise va lui permettre
d’investir.
Le cash flow
La notion de cash flow
La CAF que nous venons d’évoquer ci-dessus, n’est pas la trésorerie réellement dégagée au
cours de l’année. Elle ne tient pas compte des décalages de trésorerie induits par les délais de
paiement consentis aux clients et des délais obtenus des fournisseurs.
La force de cet indicateur, c’est qu’il est basé sur une notion simple, la trésorerie, et qu’il permet
la synthèse entre :
la mesure de la rentabilité (il est calculé à partir du résultat net)
et la capacité de l’entreprise à optimiser son cycle d’exploitation (délais de paiement
clients et fournisseurs optimisés et bonne gestion des stocks).
Formule :
La variation du BFR permet de tenir compte des décalages de trésorerie issu du cycle
d’exploitation.
∆ BFR = (Stocks N + Créances court terme N – Dettes court terme N) – (Stocks N-1 + Créances
court terme N-1 – Dettes court terme N-1)
On remarque que la première partie de la formule (Résultat net + dotations – reprises – résultat
exceptionnel) est quasiment équivalente à la notion de capacité d’autofinancement (CAF). On
peut donc, à titre de simplification, également utiliser la formule suivante :
Le free cash-flow
Le free cash-flow ou flux de trésorerie disponible est également un indicateur très présent
dans l’analyse financière. A la différence du cash-flow from operations, il intègre la politique
d’investissement et de désinvestissement de l’entreprise. Le free cash-flow est donc le flux
de trésorerie dégagé au cours d’une période qu’il reste après les investissements nets des
cessions d’immobilisations. Il va permettre ainsi de rembourser les prêteurs et de rémunérer les
investisseurs (dividendes).
Free cash-flow =
L’EBE corrigé de l’impôt est une notion proche de la CAF. Contrairement à l’EBE, la CAF tient
compte du résultat financier (hors dotations et reprises financières).
Damien Péan
Damien PÉAN est titulaire du Diplôme d’études supérieures comptables et
financières (DESCF). Il intervient depuis plusieurs années auprès d’étudiants en
licence de comptabilité et de gestion, à qui il enseigne le contrôle de gestion, la
comptabilité approfondie, le management, la fiscalité, le droit des sociétés et le
droit du travail. Il intervient également en formation continue pour le compte de
divers organismes de formation sur des thématiques techniques en comptabilité et
fiscalité. Il forme aussi un public de non-initiés aux fondamentaux de la finance