Chapitre II Hydrogéologie

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Chapitre II

I- IDENTIFICATION DES AQUIFERES

L’identification des aquifères, repose sur trois concepts : géologique, hydrodynamique et hydro-
chimique.

1- L’identification géologique : l’alimentation, le stockage et l’écoulement de l’eau dans


l’aquifère sont imposés en premier lieu par la géologie.
La géologie identifie, par des études stratigraphiques et structurales, des formations litho-
stratigraphiques.
2- L’identification hydrodynamique : l’aquifère constitué de deux phases principales en
interaction, le réservoir et l’eau souterraine ; le réservoir par sa structure, remplit la fonction
de conduite vis-à-vis de l’eau souterraine.
L’écoulement de l’eau est conditionné par des paramètres hydrodynamiques :
- Le coefficient de perméabilité du terrain
- La transmissivité du terrain
- Le gradient ou charge hydraulique
- Le débit de la nappe
- La vitesse d’écoulement de l’eau.
3- L’identification hydrochimique, le réservoir est un milieu d’échange géochimiques, les
analyses physico-chimiques, isotopiques et microbiologiques est un puissant moyen de
connaissance des eaux souterraines.
En tout point d’observation (piézomètre, grotte…), de sortie naturelle (source) ou artificielle
(captage, galerie, puits, forage), l’eau souterraine est porteuse d’un message sur :
1. Sa provenance et l’origine de sa minéralisation ;
2. Son temps de séjour dans le réservoir ;
3. Sa contamination naturelle ou artificielle.

La caractéristique essentielle d’une formation hydrogéologique est son degré de perméabilité. La


perméabilité étant l’aptitude d’un réservoir à conduire l’écoulement de l’eau.
Il existe trois catégories de formations hydrogéologiques, classées selon leur degré de perméabilité :

1. Les formations hydrogéologiques perméables : les graviers, les alluvions, les


sables gros et moyens, les calcaires fissurés, les roches volcaniques fissurées,
les schistes fissurés …, ont la propriété de se laisser traverser par l’eau à des
vitesses appréciables (quelques mètres à des milliers de mètres par an), sous
l’impulsion de différence d’altitude ou pente de la nappe appelé gradient.
2. Les formations hydrogéologiques imperméables : dans les silts, les argiles, les
marnes, les schistes, les vitesses d’écoulement sont très faibles,
pratiquement non mesurables (quelques millimètres par an).
Ces formations imperméables imposent les limites géologiques des aquifères.
3. Les formations hydrogéologiques semi-perméables : certains matériaux
comme les sables très fins, les sables argileux, de très faible perméabilité
permettent dans des conditions hydrodynamiques favorables, des échanges
verticaux ascendants ou descendants entre aquifères superposés, par un
phénomène naturel appelé la drainance.
Une structure hydrogéologique, constituée d’une alternance de formations
hydrogéologiques perméables et semi-perméables identifie un aquifère
multicouche.

II- CONCEPT D’AQUIFERE :

Un aquifère est une formation hydrogéologique perméable permettant

- l’écoulement significatif d’une nappe d’eau souterraine ;


- le captage de quantités d’eau appréciables, par des moyens économiques.

L’aquifère est un système hydrodynamique ; identifié par cinq ensembles de caractéristiques


quantifiables :

1) sa configuration, sa localisation dans le sous-sol et sa structure :

Sa configuration, ou géométrie décrite par les surfaces limites du réservoir,


inférieure ou substratum, supérieure ou toit et latérales (affleurement, passage
latéral de faciès, failles).

Les données numériques sont la superficie et l’épaisseur permettant le calcul


du volume du réservoir.
La morphologie du réservoir peut être représentée par des cartes
structurales en courbes isohypses (égale altitude), l’épaisseur par des cartes
en courbes isopaches (égale épaisseur).

Sa localisation dans le sous-sol par l’altitude et la profondeur de ses limites


géologiques

Sa structure, déterminée par la lithologie et l’analyse structurale.

La structure est exprimée par des coupes et des cartes structurales, ces
documents sont utilisés comme trame ou base d’interprétation des données
hydrodynamiques et hydrochimiques.
2) Des processus internes hydrodynamiques, hydrochimiques et hydrobiologiques, entrainant
trois fonctions du réservoir vis-à-vis de l’eau souterraine : stockage, conduite et milieu
d’échanges géochimiques ;
3) Une séquence du cycle de l’eau, avec des interactions avec l’environnement se traduisant par
trois (3) comportements : hydrochimique, hydrodynamique et hydrobiologique ;
4) La variabilité dans l’espace de ces caractéristiques ;
5) Des conditions de temps, toutes les mesures étant rapportées à une date donnée ou à une
durée moyenne (variabilité des caractéristiques dans le temps).

III- COMPORTEMENT DE L’AQUIFERE

L’aquifère réagit à trois types d’impulsions : apport de pluies ou variation de charge, apports de
chaleur et substances minérales, la présence de micro-organismes.

Ces impulsions induisent des comportements :

- Hydrodynamique : en jouant sur ses fonctions, réservoir et conduite, l’aquifère assure


une régulation naturelle de son écoulement, dans l’espace et dans le temps.
L’aquifère joue un rôle régulateur, une seule année d'alimentation excédentaire (année
humide), peut compenser les effets d’une série d’années déficitaire.
Le comportement hydrodynamique dépend de plusieurs facteurs :
a) Les conditions aux limites : types de limites, débites des apports et
des écoulements, niveaux piézométriques ;
b) Les variations de stock d’eau souterraines ou réserve régulatrice ;
c) Le régime d’écoulement de l’eau souterraine dans l’aquifère exprimé
par le réseau d’écoulement.
- Hydrochimique : l’eau, au cours de son séjour et de son écoulement dans formation
hydrogéologique perméable, subit des échanges géochimiques avec le réservoir. Ces
interactions eau/roche modifient les caractéristiques de l’eau des écoulements.
- Hydrobiologique : ce comportement est surtout localisé dans la zone non saturée et à un
certain degré, dans la nappe, avec le pouvoir d’autoépuration naturelle des réservoirs
(par les micro-organismes). Il assure la protection naturelle de l’eau souterraine totale ou
partielle, contre les pollutions accidentelles bactériennes ou chimiques.

IV- CONFIGURATION DE L’AQUIFERE - TYPES HYDRODYNAMIQUES :

La configuration de l’aquifère porte sur ses dimensions et les caractéristiques de ses limites
géologiques et hydrodynamiques dites conditions aux limites.

La base de l’aquifère, appelée substratum, est constituée par une formation hydrogéologique
imperméable. Par contre sa limite supérieure est de trois (3) types :

- Hydrodynamique avec fluctuations libres définissant un aquifère à nappe libre ;


- Géologique imperméable définissant un aquifère à nappe captive ;
- Géologique semi-perméable définissant un aquifère à nappe semi-captive

IV-1-) AQUIFERE A NAPPE LIBRE - SURFACE PIEZOMETRIQUE :

 Les puits et sondages du premier aquifère, rencontré sous la surface du sol, présentent un
niveau d’eau dont l’altitude (élévation par rapport au niveau de la mer 0) est appelée niveau
piézométrique noté H.

 Souvent ce niveau est mesuré dans des ouvrages de petit diamètre, appelés piézomètres.

 L’ensemble des niveaux piézométriques mesurés en différents points à une date donnée,
détermine la surface piézométrique. Elle est représentée sur des cartes par des courbes
d’égal niveau piézométrique ou courbes hydroisohypses.

 La surface piézométrique constitue la limite supérieure de l’aquifère ; c’est une limite


hydrodynamique.

 Cette surface peut s’élever ou s’abaisser librement dans la formation hydrogéologique


perméable (fluctuation de la surface piézométrique), d’où la dénomination d’aquifère à
nappe libre.
IV-2-) AQUIFERE A NAPPE CAPTIVE

Dans les aquifères profonds les eaux souterraines sont emprisonnées dans la formation
hydrogéologique perméable, entre deux formations imperméables fixes : le substratum à la base et
le toit au sommet.
Etant donné sa situation en profondeur, l’aquifère subit une pression dite géostatique dirigée de
haut en bas, égale au poids de la colonne de terrain qui le surmonte jusqu’à la surface du sol, de
densité moyenne 2,5 (soit 2,5bar /10m).

Exemple : un aquifère captif dont la base du toit est située à 600m de profondeur, la pression
géostatique des couches serait de 150bar.

Lorsqu’un sondage perce le toit de l’aquifère, la substitution au poids de la colonne de terrain de


celui d’une colonne d’eau (densité 1), entraine une chute de pression dans l’aquifère. D’où
décompression du réservoir et de l’eau qui est expulsée. Son niveau se stabilise à une altitude qui
représente le niveau piézométrique, H, déterminée par la différence de charge entre la zone
d’alimentation et l’ouvrage considéré.

Les eaux souterraines sont dites ascendantes. Si le niveau piézométrique se situe au-dessus de la
surface du sol, l’eau jaillit naturellement. C’est l’artésianisme.
IV-3-) AQUIFERE A NAPPE SEMI-CAPTIVE OU A DRAINANCE

Le toit ou le substratum (ou les deux) de l’aquifère sont souvent constitués par une formation
hydrogéologique semi-perméable. Celle-ci permet, dans certaines conditions hydrodynamiques
favorables (différence de charge) des échanges d’eau (ou de pression) avec l’aquifère superposé ou
sous-jacent, appelé drainance.

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