Contre L Oubli
Contre L Oubli
Contre L Oubli
CONTREL'OUBLI
Plaques et stèles de la Résistance et
de la D é p o r t a t i o n en Tarn-et-Garonne
IWStuoire. SoUe/aut'*.
CONTREL'OUBLI
Plaques et stèles de la
Résistance et de la Déportation
en Tarn-et-Garonne
Service Départemental
de Tarn-et-Garonne
Avant-propos
C O N T R E L ' O U B L I
Remerciements
Christian MEJEAN
Préface
Serge BARCELLINI
Préface
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
C'est le dernier combat des résistants encore vivants de tout faire pour
que la jeunesse comprenne et prenne à son compte les valeurs pour lesquelles ils ont lutté.
Le Préfet
INTRODUCTION
1941 voit l'aube de la Résistance qui se manifeste par des inscriptions, des graffitis,
des papillons, des tracts ronéotypés. Viendront ensuite jusqu'à la Libération, des journaux et tracts
imprimés clandestinement dont le nombre ira croissant.
La presse résistante a pris des formes très variées, du tract manuscrit au journal
imprimé, de petit format mais à plusieurs pages et illustré. Les pamphlétaires locaux font circuler sous
le manteau leurs sonnets moqueurs ou leurs calembours dirigés contre les autorités nommées par le
gouvernement de Vichy et contre les occupants.
La distribution a lieu nuitamment dans les boîtes aux lettres privées, des exemplaires
sont éparpillés sur la chaussée ou collés aux arbres des avenues et sur les façades des maisons.
Très vite, les mouvements de la Résistance ont leurs feuilles d'information : Combat,
Franc-Tireur, Libération sont lus avant même l'occupation de la zone Sud par les Allemands.
7
A Montauban, la cellule du Parti Communiste édite L'Etoile du Quercy répandue dans la
ville en septembre 1943, Le Paysan du Sud-Ouest et La Terre sont de même inspiration.
En novembre 1943, un numéro de Combat est tiré dans une imprimerie montalbanaise,
place Prax-Paris, le numéro 2 du 1er mai 1944 qui lance un appel à la grève est imprimé 4, rue Emile
Pouvillon par l'imprimerie Lormand.
Après le débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands envahissent la zone libre
le 11 novembre. Des contingents de la Wehrmacht s'installent dans certaines localités. La
Kommandantur siège à Montauban à l'hôtel Terminus, en face de la gare de Villebourbon.
A partir de mai, se créent des petits maquis de jeunes gens volontaires pour la lutte
armée et de réfractaires au Service du Travail Obligatoire en Allemagne (S.T.O.). Ils sont à la base de
quatre maquis de combats : le maquis F.T.P.-M.O.I. Louis Sabatié (juillet) ; trois maquis A.S. : Ornano
(août), Bir Hakeim (octobre), Arnaud (novembre).
En juin, c'est le point de départ du groupe Méric fixé tout à l'extrémité Est du
département. Le premier parachutage d'armes pour l'A.S. a lieu aux Ombrails, au sud de Nègrepelisse,
la nuit du 19-20 août. Pour l'O.R.A.-C.F.P., un parachutage a lieu à Borde-Basse, au nord de Villemade,
la nuit du 18-19 septembre.
Dans l'A.S. un lot d'armes spécimens est envoyé aux unités en formation. L'instruction
se fait secrètement en lieux sûrs, par petits groupes, sous la direction d'instructeurs qualifiés. Elle porte
sur le maniement de la mitraillette, des explosifs, des grenades offensives et défensives.
La formation des « Mouvements Unis de la Résistance » (M.U.R.) reliant entre eux les
groupes résistants a lieu à Montauban, début août 1943, dans l'actuelle rue Henriette GUIRAL. Le
M.U.R. lie ainsi son action avec l'A.S..
8
1 9 4 4 est la période de l'action. Les unités, définitivement constituées, complètent
cadres et effectifs. Des parachutages apportent un complément d'armes. Des groupes de choc, des
équipes de sabotage sont mises sur pied.
En février s'ouvre l'exécution du plan « Bleu » concernant le sabotage des lignes haute
tension.
A partir de mars, les Allemands déclenchent leurs attaques contre les trois maquis A.S. ;
la police vichyssoise dite « Force du maintien de l'ordre » traque le maquis F.T.P..
En avril, début mai, l'essai généralisé du plan « Vert » sur toutes les voies ferrées
convergeant vers Montauban provoque une réaction violente des Allemands : nombreuses arrestations
et déportations.
La guérilla déroule, conformément au plan « Tortue » appelé aussi plan « Rouge » ses
coups de main, ses attaques surprises, ses embuscades. Les sabotages redoublent. Les unités maquis
sont essentiellement mouvantes, se replient sur des lieux repérés à l'avance, s'égaillent, se regroupent
pour échapper aux ratissages et aux manœuvres enveloppantes des Troupes d'Occupation dont la
supériorité en nombre, surtout en armement est écrasante. Elles doivent se dérober aux patrouilles
aériennes : aux « mouchards » nom donné aux avions détecteurs.
Un autre ennemi se présente, non moins dangereux : la Milice, qui armes en mains, par-
fois coopère avec les Allemands, parfois attaque seule les groupes isolés, opère dans des fermes sus-
pectes susceptibles d'abriter des chefs de maquis ou de receler des armes, procède à des arrestations.
En juillet, toutes les formations combattantes sont fédérées dans les « Forces françaises
de l'Intérieur » les F.F.I. avec un état-major départemental créé le 17 juillet, avec son chef départemen-
tal relevant du chef régional, dans le but de mettre plus de cohésion dans l'action. Il s'ensuit une
intensification de la guérilla et des sabotages.
Courant juillet août, des contacts sont établis entre l'état-major départemental F.F.I. et
le major Mac PHERSON des équipes Jedburgh, équipes d'officiers parachutés qui entrent en liaison avec
les maquis.
Après le 15 août, jour du débarquement allié sur les côtes de Provence, les maquis
sortent définitivement des bois, portent leurs attaques sur les grandes routes où les troupes allemandes
battent en retraite, direction Est vers la vallée du Rhône. C'est la Libération.
9
LES UNITES F.F.I.
2- Le maquis Bir Hakeim est localisé à la bergerie de Vieille, entre Caussade et Saint-
Antonin.
Les unités mobilisées entièrement ou partiellement sont celles que l'on a pu armer :
• dans'le secteur Sud-Est, la 2ème compagnie avec ses deux sections : l'une à Verlhac-
Tescou ; l'autre à Mantelli, sur les lisières du Tarn ;
10
Les compagnies mobilisées à la Libération sont :
Centrées à Montauban, les 1ère et 5ème compagnies ;
Sédentaires par suite du manque d'armes, elles n'ont pas été sans activité. Leurs
cadres ont procédé à l'instruction militaire avec les armes-spécimens, repéré les terrains de parachutage,
fourni tous les renseignements utiles à l'état-major, coopéré à des sabotages.
1- Le maquis Louis Sabatié, créé en juillet 1943 s'appelait à l'origine le « réduit Guy
Moquet », du nom d'un jeune communiste pris comme otage et fusillé par les
Allemands. Il est devenu «maquis Louis Sabatié» en mémoire du jeune résistant
montalbanais fusillé le 17 février 1944. Son principal lieu d'implantation se trouve
à Vidal, entre Saint-Antonin et Caylus.
A son effectif, était joint le groupe M.O.I. (Mouvement Ouvrier International)
groupant des étrangers.
3- Le maquis Igon, mis sur pied en juin 1944, en mémoire du jeune résistant de
Verdun-sur-Garonne, décédé en décembre 1942 en camp d'internement de Saint-
Sulpice-la-Pointe. Il est localisé à Berthoumayrious.
11
bataillon Claude. Ils reviennent en Tarn-et-Garonne les 19 et 20 août où le cantonnement est établi à
Le Mouzy, au nord de La Française,
- un groupe centré à Dunes et situé au Petit Bois de Cuq. Il opère avec le C.F.P. du
Lot-et-Garonne. A partir de la mi-juin 1944, après le combat d'Astaffort, une partie se replie sur la 13ème
compagnie A.S.,
- deux groupes sédentaires : l'un à Réalville, le groupe spécialisé dans les parachu-
tages ; l'autre à Piac au Nord-Ouest de Moissac, le groupe de destructions Peretti spécialisé dans les sabo-
tages, lequel à partir du 20 juillet, coopère avec l'état-major A.S.-F.F.I.,
Le Groupe Méric
D'abord autonome et centré à Laguépie, il établit un maquis à Lez. En juillet, il est
adjoint au maquis Stalingrad des F.F.I. du Tarn. Appelé aussi E.M.I., son chef étant officier de
renseignement de I' état-major Interallié à Londres.
L'ensemble est supervisé par l'état-major départemental F.F.I., articulé sur les quatre
bureaux traditionnels : effectifs-renseignement et sécurité-opérations-armement, ravitaillement, secours
social, très mobile, ses principaux points de chute furent à Montauban : la ferme Noalhac, route de
Nègrepelisse, la salle des œuvres de l'église de Gasseras. En dernier lieu : la ferme Vidal à Aussac, ouest
de Réalville.
LES PARACHUTAGES
Les terrains repérés étaient soumis aux services de Londres aux fins d'homologation :
ils étaient pointés sur la carte routière Michelin. Un message formulé en style conventionnel, transmis
par la radio annonçait le parachutage. L'équipe, sur le terrain balisé, entrait en contact avec le ou les
avions en transmettant l'indicatif assigné : une lettre de l'alphabet Morse. Le matériel largué
comprenait des hommes et un matériel de combat. Les fusils de guerre, notamment les fusils-
mitrailleurs Bren, armes par excellence de la guérilla, furent largués sur le tard avec quelques
mitrailleuses légères Browning. L'armement des F.F.I. fut toujours disparate.
LES SABOTAGES
Au total 148 sabotages presque tous par engins explosifs eurent lieu dans le
département. Outre les destructions, ils occasionnèrent sept déraillements de trains chargés de
matériel de guerre ou de troupes.
12
Concernant les usines, deux sabotages importants sont à relever : celui de la
Compagnie des Métaux à Castelsarrasin et celui pleinement réussi de l'usine Moyenne Garonne à
Montbartier. Ce furent les objectifs atteints par le groupe Peretti-Amiot, lequel ajoute à son actif la
destruction totale ou partielle de 26 locomotives au dépôt en gare de Montauban.
Dans toutes ces séries de destructions, il a été fait usage d'un explosif nouveau,
malléable et puissant : le plastic.
ACTIONS DE GUERILLA
A partir du printemps 1944, des actions de guérilla se sont développées dans tout le
département entraînant souvent des réactions violentes de la part des troupes d'occupations.
Si des Résistants rentrent dans leurs foyers ou sont rappelés dans leurs fonctions
d'intérêt public, de nouveaux volontaires s'enrôlent. Anciens et nouveaux signent leur engagement
pour la durée des hostilités.
Les unités constituées sont groupées dans les principaux centres du département.
Couvrant les nouvelles autorités civiles, elles procèdent à la surveillance du territoire, sont affectées à la
garde des camps d'internement, assurant la protection des installations diverses, comme les parcs à
essence de la forêt de Montech.
Trois formations entrent dès le début de septembre, dans la poursuite des opérations :
- Le bataillon « Charles » du Corps Franc Pommiès, concentré à Ardus les 20-22 août,
rejoint Toulouse où, transformé en demi-brigade, il s'incorpore dans la colonne du
colonel SCHNEIDER et prend part aux combats d'Autun, aux campagnes des
Vosges et d'Alsace au cours d'un hiver particulièrement rude.
Une quatrième formation F.F.I., le bataillon du Tarn-et-Garonne est, à son tour, lancé
dans la mêlée. Le Bataillon de Marche du Tarn-et-Garonne est commandé par le commandant Pierre
CABARROQUE secondé par le capitaine COTTAZ. Le 4 décembre, le bataillon rejoint la demi-brigade
Carnot opérant dans le Médoc et mène de décisifs combats à la Pointe de Grave. Devenu le
2ème bataillon du 38ème régiment d'infanterie, il opère successivement sur le front de Lorient et en Alsace.
13
f
Les morts, les fusillés, les torturés et les déportés soulignent le courage et
l'esprit de sacrifice qui animèrent leur Résistance et qui fut un des aspects les plus visibles de
la vraie Résistance.
C O N T R E L ' O U B L I
TABLE DES MATIERES
Préfaces 4-5
INTRODUCTION 7
I. L ' A R M E E S E C R E T E 19
Jean MOULIN 21 juin 1943 (Montauban, Castelsarrasin)
Le PC DE LA RESISTANCE - Ferme MARMIESSE 1942-1944 (Montauban)
Le Colonel NORMAND 15 novembre 1943 (Caylus )
Le Général DELESTRAINT 19 avril 1945 (Caylus)
Le Commandant MARCUS 18 octobre 1944 (Montauban)
Jacques ANCELET 6 avril 1945 (Caussade)
Stèle de la Résistance :
MICHINEL, DELRIEU et FOLTZ 25 juillet 1944 (Caylus)
La 8èmc compagnie de l'Armée Secrète (Lauzerte)
René AGIL et Pierre BAGET 16 mai 1944 (Montaigu)
Emmanuel SALVADOR 16 août 1944 (Lamagistère)
La 10ème compagnie de l'Armée Secrète (Sérignac)
La 13ème compagnie de l'Armée Secrète (Sistels)
II. M A Q U I S . G R O U P E S F.T.P.F. 35
Monuments du Corps Franc Pommiès (Montauban, Castelsarrasin, Bouillac,
Caylus, Boudou, Beaumont de Lomagne)
Bernard Amiot 9 juin 1944 (Boudou)
Mémorial Bir Hakeim 1943 - 1944 (Caylus camp militaire)
Maquis d'Ornano 21 mars 1944 (Penne, Saint-Antonin-Noble-Val, Laguépie)
Maquis de Cabertat 20 juin 1944 (Vaissac, Nègrepelisse)
Maquis de Lavit de Lomagne été 1944 (Castéra-Bouzet, Montech, La Vitarelle)
Maquis Emile IGON 9 décembre 1942 (Beaupuy)
Robert VITOUX 18 août 1944 (Verdun-sur-Garonne)
Jacques RODRIGUEZ et Jacques VIRAZELS août 1944 (Réalville)
C O N T R E L ' O U B L I 15
III. LA REPRESSION INDIVIDUELLE 61
Louis SABATIE 17 février 1944 (Montauban)
André ETCHEVERLEPO 2 juin 1944 (Montauban)
André MERCADIER et Joseph MEZYCK 18 août 1944 (Bressols)
Raymonde TREUER 12 août 1944 (L'Honor de Cos)
V. LA DEPORTATION 93
Monuments dédiés à la déportation dans le département
(Montpezat, Caussade et Montauban)
16 C O N T R E L ' O U B L I
VI. LES RESISTANTS CHEMINOTS
LE DEPART POUR LE S.T.O. 123
Gare de Villebourbon à Montauban et
Gare de Lexos
Le Service du Travail Obligatoire
C O N T R E L ' O U B L I 17
r
Plaques et stèles
de la Résistance et de la Déportation
en Tarn-et-Garonne
Contre l'Oubli
I
L'ARMEE SECRETE
C O N T R E L ' O U B L I
JEAN MOULIN
21 juin 1943
Montauban - Castelsarrasin
De 1939 à novembre 1940, Préfet d'Eure et Loir à Chartres, il refuse le 17 juin 1940,
de signer une déclaration reconnaissant les crimes et viols soi-disant perpétrés par des tirailleurs
sénégalais. Arrêté par les Allemands, il tente de mettre fin à ses jours. Soigné à l'hôpital de Chartres, il
reprendra ses fonctions.
es idées républicaines et son attitude face à l'occupant lui valent d'être révoqué le 11
novembre 1940. Passant alors en zone sud, il prend contact avec les premiers mouvements de la
Résistance
n janvier 1943, Jean MOULIN crée le «Comité directeur des Mouvements Unis de la
Résistance» et en mars 1943, le «Conseil National de la Résistance» où sont rassemblés des représen-
tants des groupements de résistance, des formations politiques et des syndicats ouvriers résistants. La
première réunion a lieu le 27 mai 1943 et à la fin du mois, l'unité de la Résistance est réalisée.
Le 21 juin 1943 lors d'une réunion à Caluire, près de Lyon, chez le docteur DUGOUJON,
Jean MOULIN est arrêté avec plusieurs chefs de l'Armée secrète.
partir du 23 juin, il est interrogé et torturé notamment par Klaus BARBIE. Il meurt
probablement dans la nuit du 8 juillet en gare de Metz, sans avoir parlé.
20 J E A N M O U L I N
ies cendres ont été transférées au Panthéon le 18 décembre 1964.
Cette cérémonie fut l'occasion du célèbre discours d'André MALRAUX :
«(...) comme Leclerc entre aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le
soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible
cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ;
et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et
tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant
des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit
mille françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme
morte à Ravensbruck pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre avec le peuple
né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit...».
J E A N M O U L I N 21
LE POSTE
DE COMMANDEMENT
DE LA RESISTANCE
FERME MARMIESSE
1942 - 1944
Montauban
rès vite la ferme Noalhac constitue un point de relais obligatoire pour les réfractaires
au S.T.O. qui décident de prendre le maquis. Deux arbres gigantesques servent, à l'époque, de signe de
reconnaissance des lieux. La maison Marmiesse sert de P.C. pour l'Armée Secrète du département, de
lieu de rendez-vous pour les chefs de la Résistance et aussi de centre de camouflage de matériel. Les
armes, larguées sur le département, arrivent en camion et sont camouflées dans les divers corps de
ferme de l'exploitation.
eorges et Roger MARMIESSE sont des agents de liaison très actifs. La ferme possède
un poste de radio et reçoit ainsi des messages de Londres qu'il faut ensuite porter à leurs destinataires,
soit à Montauban, soit aux résistants du maquis de Cabertat.
e 31 mai 1944, alors qu'il est porteur de messages radios, André ETCHEVERLEPO
passe par la ferme pour y déposer les renseignements dont il est dépositaire. Il demande un vélo pour
rentrer à Montauban. Adrien MARMIESSE tente de le dissuader de revenir en ville malgré cela André
ETCHEVERLEPO retourne à Montauban, il sera tué le soir même.
a ferme constitue aussi un relais pour les aviateurs, en particuliers deux Américains. En
effet, Charlie, pilote, et Jimmy, sergent-chef mitrailleur dont l'avion s'est fait descendre au-dessus de
Paris, sont dirigés vers la ferme Noalhac au printemps 1944. Ils sont restés deux mois avant de rejoindre
Londres en juin en passant par l'Espagne. A la veille de la Libération, la ferme accueille l'état-major des
Forces Françaises de l'Intérieur.
2 2 L E P.C. D E L A R E S I S T A N C E
Montauban
P.C. de la Résistance
1942 -1944
2 3L E P.C. D E L A R E S I S T A N C E
LE C O L O N E L N O R M A N D
15 novembre 1943
Caylus
Le 13 décembre 1942, 3,5 tonnes d'armes et de munitions sont descendues dans les
anciennes carrières de phosphate de Rastibel.
Le 30 mars 1943, suite à une dénonciation, tout est découvert. Les Allemands s'empa-
rent des dépôts et le Lieutenant-Colonel NORMAND est arrêté avec tout le personnel du camp. Le
résistant revendique toute la responsabilité du camouflage et réussit à faire libérer les employés du
camp. Il est amené à la prison Saint-Michel de Toulouse où il sera rejoint par son adjoint de camp,
l'adjudant-chef GILLES.
2 4 L E C O L O N E L N O R M A N D
LE G E N E R A L
CHARLES DELESTRAINT
19 avril 1945 - Caylus
Le 30 août 1914, l'officier DELESTRAINT est fait prisonnier. Il connaîtra la captivité dans
un oflag comme le Capitaine De GAULLE.
En mai 1940, alors qu'il n'est plus dans l'armée active, le gouvernement fait appel à lui.
Il se voit confier le commandement d'un groupement de cuirassé. Mais il ne peut rien contre la
défaite. Le 8 juillet 1940, il dit adieu au Camp de Caylus. Son discours est un refus de la capitulation et
de l'humiliation face à l'occupant.
En octobre 1942, il est nommé chef militaire de l'Armée Secrète par le Général De
GAULLE sur une recommandation de Jean MOULIN. La compréhension entre DELESTRAINT et Jean
MOULIN contribue à cimenter la Résistance. Les deux résistants sont convoqués à Londres par le
Général De GAULLE du 13 février au 20 mars 1943.
Dès son retour Charles DELESTRAINT se rend dans le Vercors pour y créer un réduit
national.
Le 9 juin 1943, à Paris il tombe dans un guet-apens tendu par la Gestapo. Incarcéré à
Fresnes, il est déporté à Natzweiller-Struthof (Vosges) le 8 mars 1944. Lorsque les alliés approchent,
HIMMLER décide d'assassiner le Général DELESTRAINT.
Celui-ci est abattu le 19 avril 1945 d'une balle dans la
nuque à Dachau.
L E G E N E R A L C H A R L E S D E L E S T R A I N T 2 5
JACQUES ANCELET
6 avril 1945
Caussade
il est assassiné à Dora le 6 avril 1945 lors de l'évacuation du camp entre Osterode et
Seesen.
Plaque située
rue Jacques Ancelet
à Caussade
2 6 J A C Q U E S A N C E L E T
LE C O M M A N D A N T
MARCUS
18 octobre 1944
Montauban
régiment de Hussards. Le 28 août 1944, il part avec son régiment de Hussards poursuivre la lutte dans
les Vosges, sous le commandement du Colonel Laurent LANGERON.
Plaque située
rue du Commandant Marcus
à Montauban
L E C O M M A N D A N T M A R C U S 2 7
CAY LUS V I L L A G E
25 juillet 1944
Caylus
Ils sont regroupés par le Commandant TRAPP dans les bois de la Lauzère qu'ils quittent
pour rejoindre Mouillac. Ils arrivent à Pech-Vert et se joignent à la 4ème compagnie formée autour du
noyau d'Ornano.
Certains résistants peuvent sauter du véhicule et, bien que blessés, ils traversent la
maison Andrieu pour se sauver dans la campagne. Les rescapés rejoignent l'école de Mouillac où ils sont
soignés et peuvent regagner leur camp de base.
"Trois hommes sont criblés de balle tandis que la camionnette s'écrase contre un mur :
Louis DELRIEU 19 ans de Montauban
Maurice MICHINEL 18 ans de Montauban
Léon FOLTZ 24 ans, réfugié des Vosges
28 C A Y L U S V I L L A G E
L A 8 eme C O M P A G N I E
DE L'ARMEE SECRETE
Valmorane - Grand Val
Montaigu - Lauzerte
Le 12 avril 1942, une réunion des quatre responsables de secteur, CABRIT, Albert
CAILLAU (Montaigu-de-Quercy), Marius LACOSTE (Miramont-de-Quercy) et Etienne LAFFORGUE
(Lauzerte), se tient chez Armand CABRIT. Le futur noyau de la 8ème compagnie de l'Armée Secrète est
ainsi officialisé.
Fin septembre 1943, DUPLAN vient reconnaître les futurs terrains de parachutage
choisis par les résistants. Leur préférence va à un premier terrain au lieu-dit Banel situé à deux kilomètres
de Bouloc. La seule ferme à proximité est habitée par des gens sûrs. Ce terrain sera homologué sous le
nom de « Tonneau ». Un second terrain est localisé près de Montaigu-de-Quercy à la Tuque de
Pech-Bertier. Une ferme sûre peut servir d'abri. Ce terrain est connu sous le nom de « Manioc ».
Le 2 mars 1944, CAILLAU présente au « colonel NIL », Jean DOUET. Ce dernier est
percepteur à Montaigu et officier de réserve. Il prend le commandement militaire de la compagnie sous
le pseudonyme de « VINCENT ».
Un élément du Corps Franc constitué de quatre hommes, est créé sous les ordres
d'Emile QUEMERE, venant du maquis du Lot. En 1943, celui-ci, âgé de 23 ans, refuse le S.T.O.. Avec
deux de ses frères cadets, Jean et Christophe, il s'engage dans le maquis lotois France Liberté. Au cours
d'un engagement à Larnagol, près de Cajarc, Christophe est tué avec dix camarades. Jean est fait
prisonnier et déporté à Mauthausen où il périra. Emile rejoint alors la 8ème compagnie de l'Armée
Secrète.
è m e
la 8 c o m p a g n i e de l ' a r m e e s e c r e t e 29
Le 26 avril 1944, après les deux
messages précurseurs de la matinée, un dernier
message annonce un parachutage. C'est le
terrain de Banel qui a été choisi. Une vingtaine
d'intervenants sont rassemblés peu après 22
heures. L'opération permet de récupérer 16
containers d'armes. C'est le seul parachutage
effectué à cet endroit. Deux autres parachutages
auront lieu le 30 mai et le 29 juillet 1944 sur le
terrain de Pech Bertier. Au total six tonnes
d'armes et d'équipements militaires ont été
reçues au cours de ces trois parachutages. Les
armes sont distribuées aux membres de la
compagnie et le surplus est dispersé et caché
dans les fermes du secteur.
è m e
3 0 l a 8 c o m p a g n i e d e l ' a r m e e s e c r e t e
BISMES est déporté vers Dachau dans le convoi de la mort du 2 juillet 1944 d'où il reviendra
épuisé. Roger RIGAUD sera fusillé avec un grand nombre de prisonniers dans la forêt de Bouconne. En
effet, pour faire face à l'arrivée de nouveaux prisonniers, les gardiens SS s'emparent au hasard de
détenus qui sont ensuite fusillés.
Albert CAILLAU échappe à ces tueries jusqu'au 19 août 1944, date de la libération de
Toulouse et de l'ouverture des portes de la prison.
En juin et juillet 1944, des membres de la 8ème compagnie sont dénoncés aux autorités
allemandes par des miliciens et échappent de peu aux arrestations.
Depuis le 14 juillet 1944, un commando de parachutistes américains a été largué entre Saint-Céré
et Padirac. Le 10 août, ces hommes s'installent au château de Chamy, près de Montcuq. Ce château sert
de base à un maquis F.T.P. commandé par le lieutenant De GAUDUSSON.
Le chef du commando américain déclare qu'il a reçu la mission de saboter les lignes de
communication, notamment entre Bordeaux et Toulouse. L'objectif choisi est le pont de chemin de fer
sur la Barguelonne à Lamagistère. Les Américains sollicitent l'aide des maquisards. De G A U D U S S O N
n'est pas d'accord avec les soldats américains, néanmoins il met à la disposition du commando son
spécialiste des sabotages : Emmanuel SALVADOR dit « MOSQUITO ».
RESPECTEZ CE LIEU
L A 8 è m e C O M P A G N I E D E L ' A R M E E S E C R E T E 3 1
Le 15 août 1944, les hommes du Le samedi 19 août 1944, vers 18 heures
commando et le petit groupe de Mosquito 30, un groupe de 14 hommes de la section de
partent vers leur objectif. Ce groupe est constitué Miramont de la 8ème compagnie plus quatre
de 18 Américains dont 3 officiers et d'une dizaine membres de l'O.R.A. ouvre le feu sur environ 200
de F.T.P.. Allemands qui se préparent à quitter leur canton-
nement. Une fusillade va suivre et on dénombrera
A Lauzerte, la troupe entre en contact trois victimes civiles.
avec DOUET « Vincent » et trois membres du
corps Franc : Emile QUEMERE, Roland AGUILERA Dans la nuit du 19 au 20 août 1944,
et Yves FRIAND. «Vincent» a déjà reconnu les tandis que les Allemands précipitent leur départ,
défenses allemandes et déconseille l'opération. Le les forces du maquis investissent les coteaux de
major américain insiste et demande à « Vincent » Saint-Laurent et Mathaly. Au lever du jour la 8ème
de les accompagner et de les guider. Ce dernier compagnie pénètre dans Moissac abandonnée
accepte et prend la tête de la colonne constituée par l'occupant.
de trois tractions et de onze hommes.
C'est la joie dans la ville pendant que les
Parvenu à proximité de l'objectif, groupes de maquisards arrêtent des soldats
Mosquito va reconnaître les lieux. Il essuie des ennemis qui n'ont pas eu le temps de fuir :
rafales de fusil-mitrailleur. Touché en pleine poitrine, quarante prisonniers sont dirigés sur l'ancienne
il s'effondre mort. Le sauve-qui-peut est général. Les prison de Lauzerte.
américains s'étant perdus, certains sont récupérés
le lendemain par Arnaud LAVENELLE. La 8ème compagnie est dissoute le 2
septembre 1944. La plupart des hommes voulant
Quelque temps avant la libération, la participer à la libération de la France se sont
8ème compagnie a pour mission avec d'autres engagés dans divers régiments pour la durée de la
formations, Corps Franc Pommiès, la 12èmecompa- guerre.
gnie et les F.T.P., d'investir Moissac. La ville est
occupée par les Allemands.
ème
L A 8 C O M P A G N I E D E L ' A R M E E S E C R E T E 3 2
LA 10 e m e C O M P A G N I E
DE L ' A R M E E S E C R E T E
1944
Sérignac
Son rôle est de camoufler des juifs, des réfractaires au S.T.O. et aussi des aviateurs
abattus.
La ferme des frères BOSC, Cyprien (né le 24 mars 1899) et Sébastien (né le 21 janvier
1912), sert de centre d'hébergement, de lieu de ravitaillement et de cache d'armes. Depuis le 1er février
1943, Cyprien BOSC est agent de liaison. Des mitraillettes, destinées à l'unité, sont cachées dans la pro-
priété jusqu'à l'ordre de constituer le maquis le 1er juin 1944.
è m e
L A 1 o C O M P A G N I E D E L ' A R M E E S E C R E T E 3 3
LA 1 3 ème C O M P A G N I E
DE L ' A R M E E S E C R E T E
1944
Sistels
La compagnie est armée le 6 avril 1944 par un parachutage. Les armes sont partagées
entre les hommes de la compagnie et ceux du maquis d'Astaffort.
34 L A 13 è m e
C O M P A G N I E D E L ' A R M E E S E C R E T E
Il
MAQUIS. GROUPES F.T.P.F
C O N T R E L ' O U B L I
MONUMENTS DU C O R P S
F R A N C POMMIES
Montauban - Castelsarrasin,
Bouillac - Caylus - Boudou,
Beaumont-de-Lomagne
Les autres groupes du Corps Franc Pommiès sont situés dans le Tarn-et-Garonne :
• Pierre GADET, Jean DAVENSAC et Charles WURTZ sont tués dans les Vosges lors du
combat du bois de Pilles en octobre 1944.
3 6 M O N U M E N T S D U C O R P S F R A N C P O M M I E S
Monument à Montauban,
rue du Corps Franc Pommiès
Monument à Castelsarrasin,
place du Corps Franc Pommiès
au lotissement Macalet.
3 7 M O N U M E N T S D U C O R P S F R A N C P O M M I E S
A Beaumont-de-Lomagne, rue de la
République est située une plaque sur laquelle
sont mentionnés trois noms de membres du
Corps Franc Pommiès.
André CARPI appartient au maquis de
Grand Selve. Il meurt au combat de Miramont en
août 1944.
François GOUES est tué au combat de la
Vitarelle le 20 août 1944.
Yves LE PERFF est tué lors des combats
à la Pointe de Grave.
PLAQUE
HONORANT Stèle située à Caylus
LA MEMOIRE sur la D 926
DE DEUX MEMBRES à gauche dans le sens
DU Septfond
CORPS FRANC POMMIES
3 8 M O N U M E N T S D U C O R P S F R A N C P O M M I E S
Stèle à Bouillac située à Grand-Sèlve
à Vembranchement de la D 62 et D 55
M O N U M E N T S D U C O R P S F R A N C P O M M I E S 3 9
BERNARD AMIOT
9 juin 1944
Boudou
L'équipe AMIOT-LAUZIER arrive vers 10 heures à Saint Christophe et s'installe dans une
ferme prévue par leur ami Antoine PERETTI. Ce dernier et son camarade Guy RIGAUDIE rejoignent le
point de rendez-vous dans la matinée du même jour. Les autres membres de l'équipe arrivent à la ferme
le lendemain.
L'après-midi du 9 mai les résistants se rendent sur les lieux du sabotage. Ils sont surpris
de trouver quatre cheminots qui sont confiés à la garde de RIGAUDIE chargé de la protection de l'opé-
ration avec SAUVANT, BULHER et ROUVRAIS. Le sabotage est mis en place sur les voies en direction de
Toulouse et de Bordeaux. Normalement le groupe aurait dû se replier mais la présence des cheminots
modifie le plan des résistants qui restent sur place.
40 B E R N A R D A M I O T
A 16 heures le train apparaît. Ce n'est
pas le convoi de chars prévu mais un train de
voyageurs où ont pris place des troupes
allemandes. Les maquisards n'ont pas le temps
d'inverser le processus et le train déraille. Les
Allemands sautent des compartiments et tirent
dans toutes les directions.
Stèle située RN 113 entre Moissac et Malauze au lieu dit « Petit Bezy »
B E R N A R D A M I O T 41
LES 7ème et 8ème COMPAGNIES
à Pech Sec
et la 4ème COMPAGNIE
à Pech vert
La 7ème compagnie reste quelque temps cantonnée à Pech Vert puis elle cède la place à
la 4ème compagnie et descend à Pech Sec.
• Pech Sec, 7ème compagnie plus une section de la 8ème : 144 hommes
Avec un effectif de plus de 200 hommes, il faut prendre des mesures de sécurité
rigoureuses. Des postes de guet tournants sont installés aux abords des cantonnements.
A Pech Sec, certains chefs de la Résistance sont reçus de temps en temps. Il y a aussi
quelques prisonniers comme BROER soupçonné d'être un informateur à la solde de l'ennemi. Après les
événements de Montpezat, BROER est arrêté par les hommes de la 7ème compagnie. Plusieurs sources
ont démontré qu'il était un agent à la solde de l'occupant. Il est fouillé et interrogé par deux officiers
de l'état-major de Montauban.
42 L E S 7ème e t 8eme C O M P A G N I E S A P E C H S E C
L'armement disponible provient de deux origines différentes :
- les armes françaises sont essentiellement récupérées dans des grottes et des
phosphatières du camp de Caylus (probablement cachées sur ordre du commandant
N O R M A N D avant son arrestation en 1943),
II faut instruire les recrues au maniement des armes mais aussi les vêtir et les nourrir. A cet
effet, des actions de récupérations sont organisées : telles que la « descente » à la fabrique de
vêtements de Caussade. Des réquisitions de vivres et de tabac sont aussi effectuées contre fourniture
de bons qui seront honorés après la Libération.
Fin juillet-début août, on constate un début de rébellion parmi les maquisards à un moment
où la situation est vraiment difficile pour eux. De plus apparaissent des rivalités au sein du groupe. Les
plus jeunes acceptent difficilement l'inaction et ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas aller
se battre. Heureusement les compagnies sont dirigées par des hommes mûrs comme C A B A R R O Q U E
qui parviennent à leur faire entendre raison.
e m e
E T L A 4 C O M P A G N I E A P E C H V E R T 43
MAQUIS D'ORNANO
21 mars 1944
Saint-Antonin-Noble-Val
Penne - Laguépie
Le groupe s'installe plus au nord à la fin du mois d'octobre, sur le plateau qui
surplombe l'Aveyron. A cette date, le maquis d'Ornano est devenu un maquis militaire avec à sa tête
Roger RIGAUD.
Roger RIGAUD est né le 27 avril 1914. Parti en Allemagne au titre du S.T.O., il profite
d'une permission pour rejoindre le maquis fin août 1943. Il est fait prisonnier le 16 mai 1944 et fusillé
par la Gestapo dans la forêt de Buzet le 17 août 1944.
Durant l'hiver 1943, le maquis s'organise en unité de guerre, avec mission principale de
recevoir des armes et des hommes sur un terrain sur le plateau de Vinchet : « Volcan ». Deux
parachutages ont eu lieu sur ce terrain les 9 et 21 mars 1944. Cinq hommes sont parachutés lors de
ces deux dates.
Le lundi 20 mars 1944, la BBC transmet un message : « Il pleurait comme une fontaine.
Un ami viendra ce soir ». A 23 heures 15, l'avion annoncé largue ses parachutes. L'officier français est
amené au camp, tandis que les maquisards s'occupent de récupérer les containers.
Ce mardi 21 mars 1944 vers 3 heures 30, alors que les maquisards continuent à
récupérer les armes, des bruits de moteur se font entendre sur la route qui va de Saint-Antonin vers
Montricoux. Deux colonnes allemandes opèrent une manœuvre d'encerclement : une monte par Penne
et Couyrac et l'autre passe par Saint-Antonin et par la route nationale 658.
4 4 M A Q U I S D ' O R N A N O
Le repli du maquis est vital face à un ennemi tellement plus nombreux et mieux armé. Les
forces allemandes tentent d'encercler le maquis et le regroupement des maquisards
s'effectue à la Bouriette. Elie MOLINIER prend le commandement.
Bernard MARTEL (20 ans) se porte volontaire pour camoufler les documents du maquis, en
bordure du plateau de Roy, et avertir le passeur de Couyrac de se tenir prêt pour des passages rapides
de la rivière.
Mais dès 4 heures 30, la maison du passeur a été cernée par les Allemands. Le père, menottes
aux mains, a dû conduire l'ennemi vers le maquis. Le jeune MARTEL est fusillé au moment où il pénètre
dans la maison du passeur.
• Maquis d ' O R N A N O •
21 mars 1944
Combat nocturne farouche mais inégal de 29 hommes contre des SS au terrain Volcan et au camp de La
Bouriette : six patriotes trouvent une mort glorieuse.
6 mai 1944 engagement de Montaigu-du-Quercy.
16 août 1944 engagement de Perches.
19 et 20 août 1944 combat pour la Libération de Montauban et du Tarn-et-Garonne Poursuit la lutte pour la
Libération totale du territoire avec le 3ème régiment de Hussards ( Vosges-Alsace).
G L O I R E A C E U X QUI S O N T M O R T S POUR Q U E V I V E LA F R A N C E
M A Q U I S D ' O R N A N O 45
Plaque sur les ruines de la ferme
de « La Bouriette »
derrière le monument
Les deux colonnes ennemies font jonction autour des cantonnements du maquis. La Bouriette
est certainement cernée avant Lautanel.
A la Bouriette trois maquisards résistent mais ne peuvent rien faire face à une attaque au
mortier. On retrouvera un brasier où se consument les corps de Henri GRANIER, Elie LABROUSSE et
René LARTIGUE.
André RIGOBERT, fait prisonnier sur la falaise et Albert TRISTCHLER seront fusillés contre le
mur de la ferme. Leurs corps seront jetés dans la citerne que font sauter les Allemands.
Le combat se poursuit sur le Causse pour se terminer vers midi. Trente-cinq hommes peuvent
fuir selon les plans prévus :
- région de Mouillac
- Saint-Amand près de L'Honor-de-Cos
- autres groupes dispersés sur Montaigu-de-Quercy et Lauzerte.
• L'importance des troupes attaquantes et des moyens mis en œuvre. Le village de Penne est
cerné dès le début de l'attaque. Sur les lieux du combat, tous les Mongols étaient armés de mitraillettes,
de grenades, de mortiers et de fusils-mitrailleurs.
• Cinq camions sont venus porter les troupes ennemies à pied d'œuvre par la route de Saint-
Antonin. Six groupes de 20 hommes interdisaient le chemin prévu pour le repli. Le commandant
allemand est juché sur le point culminant du chemin des Loups d'où il peut surveiller à la fois l'attaque
du camp et la route vers l'Aveyron qui constitue le chemin de retraite.
4 6 M A Q U I S D ' O R N A N O
VOLCAN
PARACHUTAGE 1944
MAQUIS D'ORNANO
Laguépie Penne
Penne Penne
47
MAQUIS DE CABERTAT
6ème COMPAGNIE AS
20 juin 1944
Vaïssac - Nègrepelisse
Le premier d'entre eux est Wilfrid RICARD assisté de son frère Germain et de sa femme
Maria. Ils se sont installés en 1936 aux « Ombrails », centre de gravité du triangle Nègrepelisse - Vaïssac-
Montricoux. Ils se lient à la Résistance et les « Ombrails » deviennent le lieu de rendez-vous où se
rencontrent les résistants de la région. L'action clandestine s'y organise. Dans la nuit du 19 au 20 août
1943 a lieu le premier parachutage effectué en Tarn-et-Garonne : sept containers d'armes.
Le 8 mai 1944, le colonel Nil, chef départemental des F.F.I., donne l'ordre de
rassembler les hommes et de former les Corps Francs. L'unité est formée, composée de groupes de six
à huit hommes, dispersés dans le maquis.
Le groupe Fantôme (DAUGE, JACQUOT) est le fer de lance du Corps Franc Dumas,
secondé par le groupe Bolchevick, Fracasse et Pet-Sec. Fin mai, l'ordre est donné aux groupes de
rejoindre la forêt de Vaïssac où un camp a été aménagé.
4 8 M A Q U I S D E C A B E R T A T
Après le débarquement du 6 juin 1944,
le colonel Nil qui a son P.C. chez Ricard donne
l'ordre d'exécuter le plan vert. Les lignes vers Paris
et vers Bordeaux ainsi que celles vers Lexos vont
subir des coupures régulières entravant la marche
des convois ennemis.
M A Q U I S D E C A B E R T A T 49
Pendant ce temps dans le village, les nazis pénètrent dans l'église où l'abbé CRUZEL, curé de
Vaïssac célébrait un office des morts. Ils l'arrêtent ainsi que les fidèles présents.
A 9 heures 30, l'attaque se produit sur le poste de garde de l'entrée du camp défendue par
le groupe Bolchevick.
Le groupe Fantôme, sous les ordres de Marsouin (JACQUOT), est à proximité de la ferme
Penchenat.
Le groupe Pet-Sec (LASBAREILLES) est posté entre l'accès principal du camp et la ferme
Panégro.
Les groupes se replient sur ordre par les bois de Genebrières y entraînant l'adversaire. Le
contact est rompu vers 1 5 heures et l'ordre de dislocation est donné.
Les Allemands s'acharnent alors sur les fermes et les bois. A 17 heures 25, Panégro est en
flamme et la famille PENCHENAT (le père Adrien, la mère et leur fille Léa) a péri dans l'incendie de sa
demeure. Les fermes Cassagran, Penchenat, Segure, Panégro, Cabosse et Tounielle sont détruites par
le feu.
Le même soir, les groupes du Corps Franc sont regroupés et prêts à reprendre le
combat. Les pertes allemandes sont de 13 morts et de plusieurs dizaines de blessés.
Texte de la plaque
située au bas du monument :
50 M A Q U I S D E C A B E R T A T
Dans la matinée, deux véhicules chargés du ravitaillement du maquis tombent dans
une embuscade, à proximité de Vaïssac, au lieu-dit " le Pont " sur la route de Revel. Six hommes dont
deux seulement ont une arme y ont pris place : Eloi TEULIERES (38 ans), Pierre NONORGUES
(30 ans), Jean BIAU (26 ans), Léon POUX (32 ans), Louis PUECH (23 ans) et Camille BASSELIER
(31 ans). Les résistants se défendent brièvement mais le nombre l'emporte. Ils sont faits prisonniers
et sont longuement torturés par les Allemands et les miliciens. Après un martyr de plusieurs heures,
ils sont emmenés avec les 21 otages dans les bois de Cabertat.
A midi les six maquisards et Jean COURNAC, arrêté à Vaïssac, sont séparés du
groupe. COURNAC exhibe sa qualité de gendarme, il est épargné. Les six autres sont abattus et
brûlés aux lance-flammes. Les autres otages sont relâchés en fin de soirée.
Après l'attaque du 20 juin 1944, les groupes du Corps Franc ont réoccupé les
emplacements précédemment aménagés autour de Cabertat. Dès début juillet, ils sont à nouveau
opérationnels.
M A Q U I S D E C A B E R T A T 51
M A Q U I S DE
L AV I T - D E - L O M A G N E
juin 1944
Castéra-Bouzet - La Vitarelle
En octobre 1942, André BRUNEL fonde la 10ème compagnie de l'Armée Secrète - F.F.I.
Le 9 juin 1944, les gendarmes exécutent leur plan : simulation d'attaque du camion qui
les transportait. Afin d'éviter des représailles contre leurs familles, ils ont été faits prisonniers par les
maquisards à la gare d'Asques vers 18 heures.
5 2 M A Q U I S D E L A V I T - D E - L O M A G N E
Au mois de juillet, un groupe de l'Union Nationale Espagnole est rattaché à la 10ème
compagnie.
F.F.I.
10ème Cie AS
MAQUIS
de
LAVIT
juin 1944
M A Q U I S D E L A V I T - D E - L O M A G N E 53
M A Q U I S DE
LA V I T A R E L L E - M O N T E C H
19 - 20 août 1944
La Vitarelle
54 M A Q U I S D E L A V I T A R E L L E M O N T E C H
Stèle située au lieu-dit « La Vitarelle » RN 113 au carrefour Montauban-Toulouse
M A Q U I S D E L A V I T A R E L L E - M O N T E C H 55
MAQUIS
DE VERDUN-SUR-GARONNE
EMILE IGON
9 décembre 1942
Avant la guerre Emile IGON est membre des Jeunesses Communistes de Verdun-sur-
Garonne. Comme la plupart de ses camarades, la défaite de 1939 ne le fait pas fléchir, ni interrompre
ses activités.
Le 1er mai 1941, il est arrêté avec 25 militants pour avoir diffusé des tracts à l'intérieur
de l'usine Dewoitine à Toulouse où il est mécanicien. Il est aussitôt incarcéré à la prison Saint-Michel de
Toulouse. Les coups et les matraquages ponctuent des interrogatoires dont il sort brisé. Malgré les
souffrances qu'il endure, il ne parlera pas. Il est ensuite interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe où il
subit de nouveaux sévices. Son état de santé empire de jour en jour.
Vers la fin de l'été 1942, les Allemands acceptent de le libérer sous caution, estimant
sans doute qu'il vaut mieux qu'il meure chez lui.
Malgré les soins dont l'entourent tout ses proches, il décède le 9 décembre 1942.
II avait 29 ans.
56 M A Q U I S E M I L E I G O N
MAQUIS
DE VERDUN-SUR-GARONNE
ROBERT VITOUX
18 août 1944
Cette même nuit les Allemands ont longuement patrouillé dans Verdun en tirant sur
tout ce qui bougeait, ensuite ils ont évacué le village.
R O B E R T V I T O U X 57
J A C Q U E S RODRIGUEZ
J A C Q U E S VIRAZELS
18 - 19 août 1944
Réalville
Début août 1944, le maquis F.T.P.F. Louis SABATIE (anciennement réduit « Guy Moquet »)
précédemment établit au lieu-dit « Vidal » se déplace à la ferme
« Garou » au nord-est de Penne-du-Tarn. Parmi eux se trouvent Lucien NAULET, Jacques
RODRIGUEZ, Georges ESTIVAL, Paul RICHEZ, Bernard DESTARAC, René BORREDON, René CLASTRES,
Jacques VIRAZELS, CAULET.
Un cortège de trois camions transportant les armes et les prisonniers, descend sur
Réalville, il est presque 17 heures. Au moment où les camions franchissent le passage à niveau surgit
un convoi allemand sur la route nationale précédé par une automitrailleuse. Les Allemands ouvrent le
feu sur les camions lourdement chargés qui constituent des cibles parfaites.
Les partisans abandonnent alors leur butin. Malheureusement, ils ne sont plus que dix :
Jacques RODRIGUEZ a été tué et Jacques VIRAZELS n'est pas avec eux. Les dix maquisards ont pu
regagner le maquis de « Garou » à Penne-du-Tarn.
58 J A C Q U E S R O D R I G U E Z - J A C Q U E S V I R A Z E L S
Stèle située route de Mirabel (D 40)
à droite avant le pont de la Lère
(Jacques RODRIGUEZ)
Stèle située entre la voie ferrée et la R N 20 Stèle située sur les promenades Raymond Laurent
après le dernier pont à gauche direction Caussade (,Jacques VIRAZELS et Jacques RODRIGUEZ)
( Jacques VIRAZELS)
59
Croix
du combattant volontaire
de la Résistance
III
LA REPRESSION
INDIVIDUELLE
Raymonde TREUER 12 a o û t 1 9 4 4
(L'Honor de Cos)
C O N T R E L ' O U B L I
LOUIS SABATIE
17 février 1944
Montauban
En 1942, Louis SABATIE crée la Phalange anti-nazi (P.A.N.) qui se spécialise dans
l'édition et la distribution de tracts clandestins.
En 1943, il s ' e n g a g e dans les rangs des Francs Tireurs et Partisans Français. En
décembre, il participe à l'attentat contre l'office de placement allemand à M o n t a u b a n , à l'angle de la
rue de la République et de la rue du Greffe.
Le 2 février 1944, en début de soirée, il fait sauter la vitrine d'un pharmacien, chef de
la milice locale. Il se dirige ensuite vers la place Lalaque où se situe le « foyer du soldat allemand ».
L'agent de police de garde, B O U Y S S O U , le trouvant suspect, tente de l'arrêter. Louis SABATIE,
armé d'un pistolet, lui tire dessus. L'agent, mortellement blessé le reconnaîtra toutefois, sur une
photographie.
Le 3 février 1944, Louis SABATIE est arrêté au lycée Ingres. Dans un premier temps il
est conduit à la prison Beausoleil de Montauban. Il est ensuite transféré à la prison Saint-Michel de
Toulouse le 17 février en début d'après-midi. Le même jour, après une parodie de j u g e m e n t devant la
Cour martiale présidée par le Procureur Général BERTHIER, à 17 h 30 il est fusillé par un peloton
d'exécution c o m p o s é de miliciens.
62 L O U I S S A B A T I E
Plaque située
sous le porche d'entrée
du collège Jean Jaurès
(Montauban)
Plaque située
dans la cour
du Lycée Ingres
(Montauban)
63
ANDRE ETCHEVERLEPO
2 juin 1944
Montauban
II n'accepte pas l'armistice et refuse de voir la France livrée à l'Allemagne nazie. Il lutte
dès le début contre la charte du travail instauré par le régime de Vichy.
Durant l'été 1942, il prend contact avec l'immigré anti-fasciste italien, Sylvio TRENTIN
qui vient de créer le mouvement « Libérer et Fédérer ». Le 15 août 1942, il participe à Lyon (La Rivette)
avec mademoiselle Marie-Rose GINESTE à une réunion syndicale de la C.F.T.C..
Le 2 juin 1944, à 1 heure du matin, des miliciens font irruption dans sa chambre.
Sautant par la fenêtre, pieds nus, en pyjama, il court vers le pont des Consuls et s'accroche par les mains
aux barreaux métalliques. Un milicien l'abat à coups de revolver.
64 A N D R E E T C H E V E R L E P O
Plaque située à l'entrée du pont des Consuls
contre le parapet à droite côté place Pompignan
à Montauban.
A N D R E E T C H E V E R L E P O 65
ANDRE MERCADIER
et JOSEPH MEZYCK
18 août 1944
Bressols
66 A N D R E M E R C A D I E R - J O S E P H M E Z Y C K
RAYMONDE TREUER
12 août 1944
L'Honor de Cos
Elle se réfuge dans le Sud-Ouest, avec sa famille pour échapper aux rafles de Paris.
Sous-lieutenant des Forces Françaises Combattantes, elle décède le 12 août 1944 après
avoir été mitraillée par un milicien à Léribosc.
Plaque située
sur Vancienne maison de Raymonde TREUER
à l'Honor de Cos
R A Y M O N D E T R E U E R 67
Médaille des évadés
IV
LA REPRESSION
COLLECTIVE
La SALVETAT et MONTPEZAT-DU-QUERCY
2 mai 1944
PERCHES HAUT
6 juin 1944
SAINT-SIXTE, CAUDECOSTE et DUNES
23 juin 1944
MONTRICOUX - NEGREPELISSE
Monument Stèle aux Brunis
1939 - 1945 17 juillet 1944
PLACE des MARTYRS à MONTAUBAN
24 juillet 1944
MONTECH
Stèle à la Borde Basse
26 juillet 1944
Les FUSILLES de FIGEAC
16 mai 1944
C O N T R E L ' O U B L I
LA S A L V E T A T
2 mai 1944
Vers décembre 1943 - janvier 1944, dix-sept hommes sous les ordres de FIQUET se
déplacent vers Montpezat-du-Quercy aux Bouygues dans une des fermes Verdier.
Dans la nuit du 29 au 30 avril 1944, ils font sauter la voie ferrée Toulouse-Paris au
tunnel de Viandès.
Dans la nuit du 1er au 2 mai 1944 vers 2 heures du matin, les Allemands investissent les
abords de Montpezat aux « Garennettes ». Un maquisard, Guy PIERLOT (né le 16 mai 1924), de garde,
tire au fusil-mitrailleur sur la patrouille SS. Cette action permet à ses camarades de fuir vers Perches et
Lapenche. PIERLOT se réfugie dans la ferme Crantelle. Les Allemands y mettent le feu. Le fils
CRANTELLE parvient à s'enfuir mais sa mère Marie-Louise CRANTELLE est abattue.
A 8 heures, les Allemands brûlent la ferme Valès. André PETIT, son beau-frère Germain
VALES et Etienne VERDIER sont amenés en guise d'otages.
ils continuent par les maisons de Moïse RUAMPS et de Henri MASSIP.
Au lieu-dit « Petit », ils mettent le feu à la ferme COQUES où périssent Régis, André et
Henri COQUES ainsi qu'à la ferme de Louis MORANE. Ils pillent la maison de Xavier PETIT et emmènent
Pierre ROSSETTI, le domestique et le fils André PETIT qui est handicapé.
70 L A S A L V E T A T
A v a n t de brûler chaque ferme, ils pillent les habitations et réquisitionnent le bétail. Ils
tirent sur les volailles et les lapins. Quand ils ne peuvent pas emmener eux-mêmes le bétail, ils
réquisitionnent les habitants. Sylvain R O U X est sommé de conduire à Caussade deux bœufs qui lui
appartiennent. Une fois arrivés à Caussade, les Allemands le rouent de coups et lui ordonnent de
rentrer chez lui. Des propriétaires sont emmenés comme otages et certains sont déportés en Allemagne
d'où ils ne reviendront pas :
L A S A L V E T A T 71
MONTPEZAT-DU-QUERCY
2 mai 1944
Le maire M. CROS est arrêté. Marie-Antoinette ORCIVAL est arrêtée en qualité de juive.
Elle est amenée dans un café où elle est interrogée et giflée. Née le 28 février 1910, elle fait partie de
la Résistance depuis le mois de mars 1944. Elle sera déportée à Ravensbruck. Elle mourra d'épuisement
à Hambourg le 19 juin 1945 après la libération des camps.
Vers 15 heures les Allemands se retirent. Dix-huit otages sont emmenés vers Caussade.
Certains sont renvoyés chez eux un peu plus tard mais d'autres seront déportés et ne reviendront pas.
(voir ci-après). Vers 20 heures la vie reprenant peu à peu dans le village, survient une nouvelle alerte. La
même unité revient occuper le bourg. Les SS font alors preuve d'un déchaînement de férocités. Ils
perquisitionnent les maisons, arrêtant toutes les personnes rencontrées dans la rue. Ils arrêtent le
chanoine GALABERT et l'abbé lorrain SCHAFF. Le curé est envoyé sur la place de la mairie avec les autres
hommes alors que l'abbé est violemment interrogé.
Les Allemands ont déporté 16 personnes, brûlé 4 habitants du village dont une fillette
de 3 ans. Une femme a été abattue dans les champs, 16 fermes incendiées dans la campagne ainsi que
le presbytère et trois maisons du bourg.
72 M O N T P E Z A T - D U - Q U E R C Y
Personnes emmenées en Allemagne en qualité d'otage :
CRANTELLE Albert, PETIT André,
de Rouby, 16 ans, décédé en Allemagne gendre VALES à Rouby, 30 ans, rapatrié
73
P E R C H E S HAUT
6 - 7 juin 1944
Montpezat-du-Quercy
Des rafales de mitraillettes sont tirées vers les fermes du hameau et le feu est mis aux
fermes DUTHIL, CAPPOT, RESCOUSSIE et COMBEL. Le fils DUTHIL qui parvient à s'enfuir dira plus tard :
« On eut dit vraiment qu'ils connaissaient le nombre exact des habitants et recherchaient les
manquants». Tout l'espace environnant est illuminé comme en plein jour par des fusées éclairantes.
Le résultat de cette tuerie n'est connu que le lendemain matin. Il semble que neuf
personnes ont été fusillées puis jetées dans leur domicile incendié :
CAPPOT Henri, cultivateur de 42 ans
RESCOUSSIE Antoine, cultivateur de 68 ans
RESCOUSSIE Antoinette, sa femme née ARMUS
DUTHIL Léon, cultivateur de 68 ans dont le corps a été retrouvé criblé d'au moins
30 balles. Il semble qu'il a tenté de fuir.
DUTHIL Maria, 65 ans née CRANTELLE
COMBEL Antonin, cultivateur de 41 ans
COMBEL Marie, sa femme de 39 ans
COMBEL Adrien, leur fils de 7 ans
COMBEL Juliette, leur fille âgée de 11 ans
Enfin, BONNAYS Léonie et son fils de 11 ans, Roland, ont été tué alors qu'ils essayaient
de fuir.
Pour expliquer ce massacre, les Allemands ont prétendu que des signaux lumineux
destinés aux résistants partaient du hameau. Pour parfaire leur forfait, vers 2 heures du matin ils
détruisent le moulin à vent qui dominait la colline de Perches.
74 P E R C H E S H A U T
Monument situé au lieu-dit « Perches-Haut » ancienne RN 20
P E R C H E S H A U T 75
SAINT-SIXTE
CAUDECOSTE
DUNES
Fin 1943, Clovis AMISSE, aidé par les Francs Tireurs Partisans après l'arrestation d'un
camarade patriote de Caudecoste, organise à Dunes un groupe de résistants pour cacher des armes
larguées par des parachutages.
Un double parachutage d'armes a été effectué début juin 1944. Prévenu par un
message, les différents groupes de réception venus de Dunes, Sistels, Lamagistère et Valence d'Agen
ont recueilli une bonne vingtaine de containers destinés à la 13ème compagnie de l'Armée Secrète.
76 S A I N T - S I X T E - C A U D E C O S T E - D U N E S
SAINT-SIXTE
23 juin 1944
A l'entrée d'un chemin de terre trois familles de forains dorment dans leurs roulottes.
Dix-sept personnes, hommes, femmes et enfants sont jetés hors de leurs voitures. Les SS fouillent les
véhicules avec brutalité. Les carabines de foire à air comprimé qu'ils trouvent dans les roulottes
constituent le prétexte au massacre. Les Allemands entraînent tout le monde dans une prairie voisine.
Ils s'acharnent à la mitraillette sur leurs victimes : cinq hommes, six femmes et six enfants. Trois blessés
ne doivent leur salut qu'en simulant la mort.
S A I N T - S I X T E 77
CAUDECOSTE
23 juin 1944
Jusqu'à leur départ du village, tous les groupes d'Allemands qui passent dans la rue
frappent à grands coups de crosses le corps du pendu en criant : « Exemple ! Exemple I ». Ce n'est que
longtemps après le départ des Allemands que les habitants osent redescendre le cadavre.
Plaque située
sur le monument aux morts
Hommage aux victimes
1939 - 1945
78 c a u d e c o s t e
DUNES
23 juin 1944
Parvenu sur la place centrale, l'officier qui commande l'unité convoque Raymond
DEMONCHY, secrétaire de mairie. Sous la menace de son revolver, il lui ordonne de faire rassembler
dans les 10 minutes tous les hommes de la commune sous les arcades.
L'officier possède une liste de 42 noms, les soldats rassemblent 70 hommes sous les
arcades et les dépouillent complètement. D'autres pénètrent dans les maisons voisines et s'emparent
des accessoires nécessaires aux exécutions par pendaison qu'ils ont prévues. Des tables et des chaises
sont portées devant l'entrée de la poste, sous le balcon.
Plaque située
dans la salle du Conseil Municipal
D U N E S 79
Douze hommes sont appelés et le lugubre défilé commence. Onze personnes sont
pendues et la douzième est abattue alors qu'elle tentait de fuir. Un autre homme est tué dans son
champ sans raison.
Il faut ajouter à ce forfait trois agriculteurs abattus dans leurs champs par les SS, au
cours de leur marche sur Dunes : Jean JAMBERT, Georges CARPUAT et Isidore MARTIN.
Ce jour du 23 juin 1944 les SS ont fait 33 victimes parmi les populations civiles
innocentes.
80
NEGREPELISSE
MONTRICOUX
des défilés et des dépôts de gerbes dans les différents cantons du département.
Vers 14 heures 30, tous les groupes des Corps Francs et de la 6ème compagnie de
l'Armée Secrète convergent vers Nègrepelisse. Ils forment un cortège route de Bioule devant l'usine
Bourdarios. En tête du cortège avec un drapeau à croix de Lorraine se trouve Georges C A P E R A N « Saint-
Biaise ». Il est entouré d'une garde d'honneur formé par les maquisards en armes. J e a n TACHE
« Brisefer » et Wilfrid RICARD portent une immense gerbe de fleurs.
Au passage du défilé des drapeaux apparaissent à toutes les fenêtres. La foule rejoint
les maquisards et entonne le « Chant du Départ ».
Une minute de silence, à la mémoire de tous ceux tombés pour la Liberté est observée
après le dépôt de gerbe au pied du monument aux morts.
Tandis que les résistants et la population manifestent leur joie, un groupe d'Allemands
attend le moment voulu pour partir d'un dépôt de charbon de bois. Arrivés à Nègrepelisse à peu près
à l'heure où le cortège des maquisards quitte l'usine Bourdarios, les Allemands se laissent enfermer à
clé dans l'entrepôt. Ils sont libérés deux heures plus tard et peuvent repartir. C'est la dernière
apparition de l'occupant à Nègrepelisse, la zone étant considérée c o m m e dangereuse.
N E G R E P E L I S S E - M O N T R I C O U X 81
MONTRICOUX
21 juin 1943
membres du S.D., munis d'une liste nominative se rendent dans les maisons désignées, recherchant les
maquisards. Les habitants, de bonne foi ou par naïveté, pensent être soumis à un simple contrôle
d'identité.
82 M O N T R I C O U X
Monument aux morts
1939 -1945
Montricoux
M O N T R I C O U X 83
Henri JOUANY travaille à la vigne avec son fils quand on lui demande de venir. Il part
en habit de travail. Hugues LESPINET se trouve au moulin lorsqu'il doit se rendre à la mairie.
Huit hommes sont arrêtés au village. Arrive le bus de Bruniquel : les miliciens intercep-
tent trois hommes dont René COURNUT qui est particulièrement maltraité car il porte un pistolet et des
grenades.
Au total, les occupants ont effectué 13 arrestations : huit à Montricoux, trois dans
l'autobus et deux à Nègrepelisse. Pierre BONHOMME, BORDERIES, André CASTEL (37 ans) de
Nègrepelisse, René COURNUT, Pierre FEULLEE, Eugène FOURNIER, André HUGUET (49 ans), André
JOUANY (35 ans), Henri JOUANY (39 ans), Hugues LESPINET, Lucien LESPINET tous nés ou travaillant à
Montricoux, Camille MAZARD et Michel MELAMED (39 ans) ingénieur d'origine polonaise et travaillant
à Caussade.
Pendant ce temps, Wilfrid RICARD est arrivé à Cabertat pour avertir le capitaine
DELPLANQUE « Dumas » que sa maison est cernée par les Allemands et que sa belle-sœur est entre
leurs mains.
Place du Souvenir
84 M O N T R I C O U X
NEGREPELISSE
C O M B A T DES BRUNIS
17 juillet 1944
Malgré les menottes qui leur lient les mains dans le dos, COURNUT saute du premier
camion, suivi par Eugène FOURNIER. Malgré leurs blessures, ils parviendront à se sauver. BONHOMME
et FEUILLEE tentent de suivre leur exemple mais ils sont abattus par les Allemands qui ont repris leurs
esprits.
Le renfort promis par DELPLANQUE n'arrivant pas, chacun se replie. GIUSTI décroche le
premier. JACQUOT, poursuivi par huit Allemands, se dissimule dans un roncier où il restera deux heures.
LOUPIAC, blessé au bras, est tué à moitié chemin entre la route et la voie ferrée. BAUER est aussi
abattu. WROBEL, aide Maurice DAUGE, touché par une balle, à traverser la voie ferrée.
Après l'attaque, les Allemands et les miliciens repartent avec leurs véhicules disponibles
et neuf otages. Cette opération occasionne de lourdes pertes à l'ennemi, trente hommes sont mis hors
de combat alors que les résistants n'étaient que sept et peu armés.
N E G R E P E L I S S E - C O M B A T D E S B R U N I S 85
PLACE DES MARTYRS
23 - 24 juillet 1944
Montauban
Après le combat des Brunis, neuf otages restent aux mains des Allemands : BORDERIES,
André CASTEL, André HUGUET, André et Henry JOUANY, Hugues et Lucien LESPINET, Camille MAZARD
et Michel MELAMED.
Les hommes sont conduits dans un premier temps à l'hôtel du Commerce. Dans une
ancienne salle du restaurant, ils sont alignés face à un mur. Derrière eux, ils entendent le bruit d'armes
que l'on charge : c'est seulement une « plaisanterie ».
Le soir, les Allemands les amènent au lycée Michelet, siège de la Milice. Avant d'être
enfermés, les prisonniers sont interrogés. Les identités des détenus sont vérifiées et les portefeuilles
vidés de leurs contenus.
Camille MAZARD et BORDERIES sont libérés le vendredi. Henri JOUANY, les frères
LESPINET et André CASTEL doivent l'être le lendemain.
86 P L A C E D E S M A R T Y R S
Mais à la suite du décès d'un officier alle-
mand blessé aux Brunis, cinq prisonniers sont
conduits dans la nuit du 23 juillet à l'actuel
carrefour des martyrs.
Stèle située sur la place des Martyrs entre les deux acacias tragiques
P L A C E D E S M A R T Y R S 87
LA BORDE-BASSE
26 juillet 1944
Montech
Jusqu'à la fin du mois d'août, les familles conservent l'espoir de les revoir.
La forêt domaniale de Montech était utilisée avant la guerre par l'armée française pour
des dépôts d'essence et de munitions, près de la gare de Montbartier. Quand les Allemands occupent
le Tarn-et-Garonne, le 11 novembre 1942, ils réquisitionnent ces dépôts.
Antonin COMBEBIAC témoigne que le 26 juillet 1944 une estafette allemande est
venue vers eux et leur a ordonné de rentrer chez eux. BIRABEN, caché dans sa grange, a pu voir ce qui
s'est passé. Des soldats allemands ont creusé une tombe. Le capitaine KORN accompagné d'un milicien
Joseph KILIAN ont amené deux hommes.
Le milicien tire un coup de revolver sur l'un des hommes qui s'écroule. Il entraîne l'autre
dans sa chute. Des soldats allemands les jettent dans la tombe et les recouvrent de chaux et de terre.
COMBEBIAC et BIRABEN ne racontent que trois semaines plus tard ces événements.
Les corps ont été exhumés par le docteur PARROT et Eric MATHALY aidés par six
aviateurs français de garde au dépôt d'essence.
Ils ont été amenés sous le préau de l'école des garçons de Montech, mis en bière et
rendus à leur famille.
88 L A B O R D E - B A S S E
Stèle située au lieu dit « Borde-Basse » à Montech
L A B O R D E - B A S S E 89
LES F U S I L L E S
DE F I G E A C
16 mai 1944
Caserne Doumerc - Montauban
Vendredi 12 mai à 6 heures du matin, des SS pénètrent dans toutes les maisons et
ordonnent aux hommes de descendre dans la rue pour se rendre à la gendarmerie. Des hommes de
passage à Figeac viennent grossir les rangs de la colonne qui s'est formée. La ville est entièrement
encerclée par les Allemands. Dans la cour de la gendarmerie où sont rassemblés les prisonniers,
débute un premier contrôle allemand. Un officier vérifie les papiers d'identité tandis qu'un sous-officier
fouille les détenus. Les Juifs sont regroupés dans un coin de la cour. Quelques personnes âgées et les
grands mutilés sont relâchés.
Par groupes de cinquante, ceux qui ont été contrôlés sont dirigés vers l'Ecole primaire
de garçons. Là, commence un second contrôle effectué par un civil. Les employés de l'électricité, du
gaz ainsi que ceux du chemin de fer et du ravitaillement peuvent rentrer chez eux.
En début d'après-midi a lieu un troisième tri. Les jeunes de 16 à 24 ans sont parqués
sous le préau de l'école et gardés par trois jeunes SS.
Soudain les prisonniers sont entassés dans des camions. Le convoi de 22 camions
transportant 740 détenus, après plusieurs heures de route dans la nuit, arrive à Montauban devant la
caserne des dragons. D'autres détenus, environ 300, sont là depuis la veille : ceux de Latronquière, de
Bagnac, de Maurs et de Lacapelle-Marival.
Jusqu'au dimanche 14 mai, les détenus ne verront que les sentinelles. Dans l'ancien
manège où ils sont enfermés les conditions de vie sont très difficiles. Il y a un robinet d'eau où les
prisonniers peuvent se désaltérer mais ils n'ont rien à manger. Dans l'après-midi du dimanche, deux
officiers allemands, escortés d'interprètes et d'agents de la Gestapo pénètrent dans le manège.
Pendant trois jours tout va être mis en œuvre par les Allemands pour essayer d'obtenir des renseigne-
ments sur les maquis et la Résistance. Mais aucun prisonnier ne parle.
90 L E S F U S I L L E S D E F I G E A C
Devant ce refus, les Allemands tentent un dernier procédé horrible. A l'aube, ils
emmènent une centaine de détenus devant les corps de quatre fusillés. Robert BELAUBRE, Pierre
BENNE, Henri FONTANGES, et Georges JOULIE ont été fusillés soi-disant parce qu'ils étaient malades.
visite médicale est grotesque : d'après son âge et son aspect général, on attribue un numéro au
prisonnier. Une secrétaire donne une feuille de route aux porteurs des numéros 1 et 2. Leur destination
sont les Sudètes. Les numéros 3 semblent reconnus inaptes à la déportation et espèrent rentrer chez
eux.
Le jeudi 18 mai 1944, un premier convoi de 300 détenus quittent la caserne. Ils sont
conduits dans un premier temps à la caserne de la Pépinière à Paris puis partent vers les usines
allemandes le 20 mai.
L E S F U S I L L E S D E F I G E A C 91
Le 21 mai, les porteurs du numéro 3 (180 hommes) quittent Montauban pour le camp
de Compiègne, première étape avant le départ vers Neuengamme le 4 juin 1944. Ce même jour 300
hommes sont déportés vers la caserne de la Pépinière avant de rejoindre les usines allemandes le 22
mai et 20 femmes sont conduites à la prison Saint-Michel à Toulouse, elles seront déportées à
Ravensbrïick le 2 juillet 1944. Le 3 juin, un groupe de 20 hommes rejoint Compiègne pour être
déporté à Dachau le 18 juin 1944.
Les corps des quatre hommes fusillés le 16 mai ne seront découverts que le 18 juillet
1944 sur le terrain militaire de la caserne à Montbeton.
Plaque à Montbeton
92 L E S F U S I L L E S D E F I G E A C
V
LA DEPORTATION
Monuments dédiés à la déportation dans le département
(Montpezat, Caussade et Montauban)
C O N T R E L ' O U B L I
MONUMENTS DEDIES
A LA D E P O R T A T I O N
D A N S LE DEPARTEMENT
Les camps furent créés en Allemagne dès l'avènement du régime nazi. Les nouveaux
maîtres de l'Allemagne voulaient ainsi éliminer tous ceux qui les gênaient, soit parce qu'ils s'opposaient
à leur politique ou à leur idéologie (communistes, sociaux-démocrates, chrétiens protestants ou
catholiques) soit parce qu'ils appartenaient à des races considérées comme inférieures. Les condamnés
de droit commun étaient aussi envoyés dans des camps de concentration. Tous ces prisonniers
constituaient un réservoir de main-d'œuvre disponible immédiatement et peu coûteuse.
Les déportés étaient transportés dans des wagons à bestiaux du modèle « Hommes
40 », entassés à 100 ou à 120. Commençait alors un infernal voyage de plusieurs jours sans boire, sans
manger, debouts ou couchés dans les déjections.
94 L
L A A D E P O R T A T I O N
Stèle du 50ème anniversaire,
boulevard Léonce Granier
à Caussade
Monument de la Déportation
avenue des Pyrénées
à Montpezat
L A D E P O R T A T I O N 95
L'organisation d'un camp était méticuleuse. A son arrivée, le déporté était enregistré,
immatriculé, douché, rasé, habillé du vêtement aux rayures bleues et envoyé au block de quarantaine
qui allait l'initier à la vie du camp. La population était répartie en différentes catégories distinguées par
des triangles de couleurs, cousus sur la poitrine : r o u g e pour les « politiques » (déportés de la
Résistance, otages, raflés), v e r t pour les criminels de droit commun, rose pour les homosexuels et
violet pour les objecteurs de conscience.
Les SS étaient les maîtres mais ils déléguaient une partie de leur pouvoir et de leur
travail à des déportés, presque toujours de droit commun, appelés « kapos » qui faisaient régner la
discipline et la terreur.
Monument de la Déportation,
Cours Foucault à Montauban
96 L A D E P O R T A T I O N
En Tarn-et-Garonne, il y a eu 453 déportés, 192 seulement sont revenus des camps.
Les déportés sont envoyés en priorité à Dachau, Mauthausen et Buchenwald Dora. Les
femmes ont été déportées à Ravensbrùck et les politiques surtout à Neuengamme.
Montauban
Hommage aux victimes
1940 -1944
L A D E P O R T A T I O N 97
MOISSAC
ET LES C O M M U N E S
ENVIRONNANTES
Parmi les personnes déplacées, la ville de Moissac a accueilli, entre autre, les Postiers
Belges (civils et militaires) et une colonie d'enfants juifs venus de Paris, sous la responsabilité de
M. et Mme Edouard SIMON. Une organisation de sauvetage est créée dont le centre est Moissac et qui
travaille dans toute la France. Pendant l'occupation allemande, quatre cents enfants dont les parents
sont restés en zone occupée, résident à Moissac. Toute la population et les fonctionnaires de mairie leur
apportent une grande aide en fabricant des faux papiers (fausses cartes d'identité, d'alimentation, faux
certificats de baptême).
98 M O I S S A C
LIZAC
6 mars 1942
L I Z A C 99
C A M P DE JUDES
Septfonds
i
Février 1939-mars 1940. Camp de réfugiés espagnols
En février 1939, 500 000 Espagnols affluent vers les Pyrénées.
Le 25 février 1939, le gouvernement DALADIER pour décongestionner les camps des
Pyrénées-Orientales choisit le Tarn-et-Garonne pour installer un « Centre d'hébergement » où seront
concentrés 15 000 ouvriers.
Les réfugiés espagnols constituent un grand réservoir de main-d'œuvre. Des équipes
sont affectées à l'entretien du camp ou détachées à l'extérieur pour des travaux d'utilité publique.
Le 1er mars 1940, le camp, cédé à l'autorité militaire, est évacué.
100 C A M P D E J U D E S
Septfonds - Camp de Judes
Stèle située en face de l'église de « La Lande »
Au mois d'avril 1941, des officiers des « armées ex-alliées » sont parmi les premiers
internés. Après l'écrasement de la Pologne en 1939, des troupes de soldats polonais sont venues en
France poursuivre la lutte contre les puissances de l'Axe.
Après l'armistice, on estime à 45 0 0 0 le nombre de Polonais qui participent activement
à la Résistance. Un certain nombre est arrêté et interné au camp de Judes. C'est dans ces circonstances
que vingt et un officiers et aspirants polonais édifient en juillet 1941 un oratoire.
A l'automne 1941, le camp ne compte plus que six baraques et assure le triage des
étrangers à diriger vers d'autres camps ou dans les Groupes de Travailleurs Etrangers.
Un premier départ pour Drancy a lieu dans la nuit du 24 au 25 août, emportant dans un m ê m e w a g o n
84 internés qui appartiennent tous au Groupe de Travailleurs Étrangers numéro 3 0 2 .
C A M P D E J U D E S 101
Le wagon est d'abord dirigé sur Toulouse où est constitué un convoi important
regroupant des internés venant d'autres camps de la région.
Sur le trajet de Lyon, d'autres internés sont encore entassés dans les wagons à bestiaux.
Ces convois ont emporté 26 enfants qui furent gazés avec leurs parents à Auschwitz le
11 septembre 1942 :
Le 11 novembre 1942, la zone libre est envahie par les troupes allemandes. Le groupe
numéro 302 périodiquement amputé de ses travailleurs par les autorités d'occupation est maintenu au
camp rouvert.
Au printemps 1943, le camp sert aussi de lieu de rassemblement pour les étrangers
astreints au « travail obligatoire » dans les chantiers de l'organisation TODT et est utilisé comme
« Centre d'Accueil» pour femmes juives « sans ressources et sans emploi » à partir de septembre 1943.
Après le 19 août 1944 et la libération du département, le camp de Judes est utilisé dans
le cadre de la « répression administrative » : environ 500 hommes et femmes accusés de collaboration
y sont détenus.
Le camp sera rapidement démantelé après mai 1945.
C A M P D E J U D E S 103
Septfonds
Les Déportés Juifs
1939 -1944
Dans le village, la plaque des déportés juifs située boulevard des Mourgues
104 L E S D E P O R T E S J U I F S
ADELE KURZWEIL
26 août 1942
Lycée Michelet - Montauban
Lors de l'été 1942, après son année de 3 ème au lycée Michelet de Montauban, elle rejoint
ses parents assignés à résidence à Auvillar.
Le vendredi 26 août 1942 au matin, toute la famille est internée au camp de Judes à
Septfonds.
Le 2 septembre 1942, à Caussade, avec 211 autres séquestrés juifs, ils sont entassés
dans un train pour Drancy puis dans un convoi qui arrivera à Auschwitz sept jours plus tard.
A D E L E K U R Z W E I L 105
ROGER ALPHONSY
24 novembre 1944
Castelsarrasin
Plaque située
rue Roger ALPHONSY à Castelsarrasin
106 R O G E R A L P H O N S Y
PAUL DESCAZEAUX
18 février 1945
Castelsarrasin
II est mort le 18 février 1945 dans les prisons allemandes pour avoir résisté aux armées
occupantes.
Plaque située
rue Paul DESCAZEAUX à Castelsarrasin
P A U L D E S C A Z E A U X 107
LEON BRUN
19 mai 1945
Castelsarrasin
papiers). Il est arrêté le 14 décembre 1943 par la Gestapo. Dans un premier temps, il est interné à Agen
puis à la prison Saint-Michel de Toulouse. Il est torturé durement mais il ne parle pas.
Léon BRUN est alors déporté en Allemagne à Buchenwald. Les Allemands continuent à
le questionner sur son réseau de résistance.
Le 2 mai 1945, il est rapatrié dans un très grand état de faiblesse et, malgré les soins
dont l'entoure sa famille, il meurt le 19 mai 1945.
Plaque située
rue Edouard HERRIOT
à Castelsarrasin
108 L E O N B R U N
LOUIS SICRE
1er septembre 1944
Castelsarrasin
Au début de la guerre, Louis SICRE est quartier maître radio sur le contre-torpilleur
« Tornade ».
Louis SICRE est arrêté le 10 décembre 1943 à Nantes. Dans un premier temps, il est
interné à Fresnes avant d'être déporté au camp de Dora. Ensuite, les SS le déplacent au Struthof.
II avait 22 ans.
Plaque située
sur le mur de l'école Louis SICRE
( Castelsarrasin )
L O U I S S I C R E 109
ANGE HUC
29 novembre 1944
Caussade
Mais deux jours plus tard, des résistants sont fusillés et les autres détenus sont remis
aux mains de la division « Das Reich ».
110 A N G E H U C
Plaque située
boulevard Léonce GRANIER
à Caussade
A N G E H U C 111
BENJAMIN OLIVE
26 mars 1945
Caussade
Benjamin OLIVE est arrêté par la Gestapo sur dénonciation dans la nuit du 13 décembre
1943. Déporté, il est assassiné à Buchenwald le 26 mars 1945.
112 B E N J A M I N O L I V E
ROBERT OLIVE
10 mai 1945
Caussade
Alors qu'il est étudiant en droit, Robert OLIVE entre en novembre 1942 au groupe franc
de combat monté par Renouvin. Il est arrêté le 26 juin 1943 en essayant de passer en Espagne pour
rejoindre les forces gaullistes.
Transféré à Compiègne jusqu'à fin octobre 1943, Robert OLIVE est déporté en
novembre à Buchenwald puis à Dora en février 1944. Evacué lors de l'avance alliée en mai 1945, il est
retrouvé le 8 mai à Roël (Mecklinbourg, zone d'occupation russe) où il est soigné dans un hôpital.
R O B E R T O L I V E 113
GRISOLLES
PLAQUE DES DEPORTES
Certains vont être relâchés mais treize sont déportés dans des camps de concentration
en Allemagne. Henri B E G U E , J e a n ASTRE, Lucien G A Y (né en 1909), Marcel G A Z A G N E , Pierre
B O U S Q U E T , Michel L A B R U N E , et Joseph M A S S O T ne reviendront pas en France.
Jean DARDIER est arrêté à Toulouse. Il est déporté et ne regagnera pas la France.
Plaque située
rue des Déportés
114 P L A Q U E D E S D E P O R T E S
JEAN BERNARD
4 mai 1944
Labastide-Saint-Pierre
Pendant quinze ans, il est militaire de carrière avec le grade de sergent-major. Après la
première guerre mondiale, Jean BERNARD obtient un poste au ministère des PTT dans le cadre des
emplois réservés.
Au moment de l'occupation de la zone sud par les troupes allemandes, il rejoint la 2ème
compagnie de l'Armée Secrète. Il est membre du réseau Buckmaster et appartient au mouvement
« Libérer et Fédérer ».
Jean BERNARD est arrêté et déporté le 4 mai 1944 par les SS, il meurt à Auschwitz.
J E A N B E R N A R D 115
DOCTEUR
FRANÇOIS RINGUET
2 juillet 1944
Lexos
Il est docteur à Lexos de 1907 à 1944. Résistant, il est arrêté et interné à Compiègne
Il est ensuite déporté a Dachau où il meurt le 2 juillet 1944.
Stèle située
à côté de l'église de Lexos
116
D 0 C T E U R F R A N Ç O I S R I N G U E T
GASTON CUQUEL
13 janvier 1944
L'Honor de Cos
G A S T O N C U Q U E L 117
LOUIS GALINIER
2 novembre 1944
Montauban - Monclar-de-Quercy
Le 8 mai 1944, à la suite d'une rafle consécutive à une dénonciation, Louis GALINIER
est arrêté et déporté politique.
118 L O U I S G A L I N I E R
Plaque située à l'entrée de la Trésorerie Générale de Tarn-et-Garonne
7, allées Mortarieu à Montauban
L O U I S G A L I N I E R 119
ERNEST BONNET
6 décembre 1944
Montauban
Peu après le débarquement des forces alliés au Maroc et en Algérie en novembre 1942,
Ernest BONNET revient à Montauban pour reprendre la lutte.
La Phalange Anti-Nazie lui confie alors la périlleuse mission de s'infiltrer dans les
réunions de la Milice locale afin d'obtenir des renseignements.
Au début de l'hiver 1943, Ernest BONNET part seul pour exécuter un sabotage.
Une patrouille allemande l'arrête. Il est emprisonné à Annemasse.
II avait 22 ans.
120 E R N E S T B O N N E T
Plaque à Saint-Hilaire sur le monument aux morts à côté de l'église
E R N E S T B O N N E T
121
Médaille
des services volontaires
dans la France libre
VI
LES RESISTANTS CHEMINOTS
LE DEPART POUR LE S.T.O.
C O N T R E L ' O U B L I
G A R E S DE L E X O S ET
DE V I L L E B O U R B O N
Montauban - Lexos
22 juin 1942 Discours de Pierre LAVAL annonçant la Relève. C'est la promesse d'un
prisonnier libéré contre trois travailleurs spécialisés partant en Allemagne.
4 septembre 1942 Loi d'orientation de la main-d'œuvre qui permet au gouvernement de
disposer des travailleurs de 18 à 60 ans et des travailleuses de 21 à 45 ans.
31 décembre 1942 SAUCKEL exige 250 000 travailleurs dont 1 50 000 spécialistes.
16 février 1943 Loi sur le Service du Travail Obligatoire Les jeunes nés en 1920-21 -22
doivent aller travailler deux ans en Allemagne. Cette loi française est exécutée
par des fonctionnaires et des policiers français au profit de l'industrie de
guerre allemande.
124
Avril 1943 Troisième action SAUCKEL.
Il exige à nouveau 250 000 hommes dont 1 50 000 spécialistes.
31 mai 1943 Le S.T.O. est étendu à la classe 1939/1940, le sursis est supprimé pour la
classe 1942.
31 juillet 1944 SAUCKEL exige un million de travailleurs. Ce sont les derniers départs des
travailleurs.
Les Résistants ont développé une propagande clandestine sous forme de tracts contre
la Relève et le S.T.O. mais aussi avec des articles dans les journaux de la Résistance.
Hommage aux cheminots morts pour la France Hommage aux cheminots morts pour la France
Montauban Lexos
125
Médaille de la déportation
pour faits de résistance
VII
C O N T R E L ' O U B L I
MANOEL DE A Z E V E D O
1er juin 1944
Saint-Projet
Le 1er octobre 1934, il se marie avec Elise BURG. Il travaille alors avec son beau-père à
la fois comme agriculteur et comme maçon. En 1939, Manoel de A Z E V E D O est engagé comme
employé civil du camp des Espagots à Caylus. Il y demeure tout le temps de la guerre et durant l'occu-
pation.
Le 22 juin 1942, l'armistice stipule que le matériel de guerre doit être livré au vainqueur.
Certains officiers, parmi lesquels le commandant NORMAND, choisissent de camoufler ce matériel.
L'opération de camouflage s'accélère en novembre 1942, au moment de l'occupation de la zone sud
par les Allemands.
Fin décembre 1942, les troupes ennemies prennent possession du camp et découvrent
certains dépôts.
Manoel de A Z E V E D O en tant qu'employé civil permanent sur le camp est forcément au
courant de ces activités de dissimulation même s'il n'y participe pas directement.
Le 20 décembre 1943, le maquis " France " du capitaine PHILIPPE (Jacques CHAPOU)
pénètre dans le camp. Les résistants sont poursuivis par les Allemands et les miliciens. Les granges de
Cagnac au milieu du camp offrent un abri sûr jusqu'à la fin de janvier 1944 où la présence allemande
se fait plus oppressante.
Durant cette période, il est certain que Manoel de A Z E V E D O sert d'agent de liaison
pour la Résistance et que sa femme est au courant.
Il semble qu'il appartienne au mouvement M.O.I. (main d'œuvre immigrée). Dans le
Sud-Ouest, son recrutement puise dans l'immigration économique (agriculteurs et ouvriers espagnols et
portugais) et l'immigration politique (Républicains espagnols essentiellement). Les résistants de la
M.O.I. sont chargés surtout du renseignement sur les installations et le matériel allemand.
128 M A N O E L D E A Z E V E D O
Au mois d'avril-mai 1944, les Allemands deviennent nerveux. La population française
est de plus en plus favorable aux patriotes.
Le 1er juin 1944, les F.T.P. occupent Capdenac qui constitue un important centre
ferroviaire. L'objectif est la mise hors d'usage du matériel, des aiguillages et des locomotives. Les
Allemands n'ont pas le temps de réagir.
Est-ce pour se venger qu'ils amorcent une opération de représailles dans l'après-midi du
1er juin ? C'est ainsi qu'une petite colonne, venant du camp de Caylus tue Manoel de AZEVEDO sur le
territoire du camp, puis deux jeunes gens en traversant Limogne et trois autres personnes en
sortant du bourg.
M A N O E L D E A Z E V E D O 129
ANDRE MOLINIER
13 juin 1944
Laguépie
Vers le 6 juin 1944, deux miliciens du village d'Astaffort (Lot-et-Garonne) sont enlevés
par le maquis et gardés prisonniers. Les miliciens d'Agen décident une opération de représailles.
Le 13 juin 1944, vers 11 heures, M. Jean SAUBESTRE, instituteur révoqué par Vichy et
agent de liaison du maquis, apprend que les miliciens doivent arriver à Astaffort. La population est
avertie et les hommes recherchés ont le temps de se cacher.
Vers 13 heures, une quarantaine de miliciens, en civil et en armes, arrive dans un car.
Ils ont reçu de l'ancien maire du village une liste de personnes soupçonnées d'appartenir à la Résistance.
- M. André MOLINIER,
receveur des P.T.T.,
- M. LABARTHE-VACQUIER,
huissier-greffier,
- M. Jean SAUBESTRE.
Quatre hommes sont forcés de monter dans le car des miliciens tandis que
M. VIDALON est contraint de suivre avec sa voiture personnelle dans laquelle ont pris place quatre
miliciens.
130 A N D R E M O L I N I E R
Pendant ce temps, les membres du Corps Franc Pommiès tendent une embuscade sur
la route nationale 21 entre Astaffort et Agen.
Quand le car arrive, le combat commence mais les résistants ouvrent le feu de trop loin
et leur tir manque d'efficacité.
Les miliciens descendent du car et se protègent grâce aux otages. Ils parviennent à
atteindre le sommet de la côte où les maquisards ont placé deux fusils mitrailleurs.
Les otages tentent alors de se cacher mais André MOLINIER est tué. Une balle
explosive érafle Armand DUPIN et frappe Jean SAUBESTRE à la cuisse gauche.
La municipalité de Laguépie décida d'honorer la mémoire d'André MOLINIER en
donnant son nom à une place de la ville.
A N D R E M O L I N I E R 131
JACQUES FOUACHE
5 août 1944
Caussade
132 J A C Q U E S F O U A C H E
FRANÇOIS DENIS
14 août 1944
Bruniquel
Fuyant les armées allemandes, François DENIS se réfugie à partir du 19 juin 1940 à
Montricoux.
F R A N Ç O I S D E N I S 133
MARIUS VALERIO
19 août 1944
Aussonne
Durant le mois d'août 1944, Marius VALERIO habitait avec son oncle et sa tante
Dominico et Dominica VALERIO, fermiers au château de Teilhac.
Les Allemands repartent après avoir subi une attaque par un avion venu de Toulouse.
instants après le corps du jeune Marius VALERIO, tué au chemin de Matras, au pied d'un arbre en
lisière d'une vigne.
ÏTTÏNH
134 M A R I U S V A L E R I O
PIERRE PRADEL
21 août 1944
Montauban
p i e r r e p r a d e l
135
GUILLAUME MEZAMAT
19 août 1944
Castelsarrasin
136 G U I L L A U M E M E Z A M A T
CATHERINE CLAMENS
19 août 1944
Escatalens
Stèle anciennement
située sur la RN113
(direction Toulouse)
sur la droite en sortant d'Escatalens
C A T H E R I N E C L A M E N S 137
PIERRE SARRAUT
18 mars 1945
Garganvillar
II est cultivateur à Garganvillar. Alors qu'il est en train de déménager à Montauban avec
sa mère et sa bonne, il est arrêté par la Gestapo. Cette arrestation est une erreur, Pierre SARRAUT
n'appartient pas à la Résistance.
138 P I E R R E S A R R A U T
ANDRE BLANC
PIERRE C H A P E N O I R E
et MARIUS TOURON
18 août 1944
Montbeton
Ce dernier, averti de l'arrivé des Allemands se cache dans les caves de sa demeure.
En représailles, les troupes SS prennent en otage trois hommes présents sur les lieux
mais qui n'avaient aucune activité résistante.
André BLANC (né le 2 février 1920), Pierre CHAPENOIRE (né le 5 juillet 1906) et Marius
TOURON (né le 24 avril 1902) ont été fusillés dans la rue face au château.
Le combat du Rond
19 a o û t 1 9 4 4 (Montauban)
Georges ALLAIN
19 a o û t 1 9 4 4 (Montauban)
C O N T R E L ' O U B L I
LADISLAS NOWAK
MANUEL CUGAT
19 août 1944
Moissac - Montauban
Quatre détenus civils ont été tués dans leur cellule dans la
caserne Doumerc par les Allemands avant leur départ. Ils ont été fusillés par des projectiles tirés à
hauteur de la poitrine et paraissent avoir été achevés d'une balle dans la nuque.
142 L A D I S L A S N O W A K - M A N U E L C U G A T
Les Fusillés du 19 août 1944
Montauban
L A D I S L A S N O W A K - M A N U E L C U G A T 143
LE C O M B A T DU R O N D
19 août 1944
Montauban - Castelsarrasin
144 L E C O M B A T D U R O N D
Monument de la Libération
situé place de la Libération à Montauban
L E C O M B A T D U R O N D
145
GEORGES ALLAIN
19 août 1944
Montauban
du combat du Rond.
Au Rond, le policier Marius MARTROU est à la tête d'une vingtaine de civils armés.
Avec l'arrivée du maquis vers 16 heures, le combat change de sens. Le Corps Franc
Dumas installe son P.C. au 40 rue Lagravère et déploie ses hommes sur la droite à partir du pont. Le
groupe Bolchevik avec son fusil mitrailleur occupe le Rond-Point, le groupe Fracasse (PUYGAUTHIER)
avec lequel combattent le groupe F.T.P.Tom et le groupe « Pet-Sec » (LASBAREILLE) s'échelonne le long
de la voie ferrée de Lexos. Au passage à niveau, chemin des Mourets, se positionnent deux sections de
la 6èmecompagnie.
Vers 18 heures, les Allemands ouvrent un feu violent de mortier dont les éclats arrosent
le Rond et les avenues. Ils quittent le château de Teilhac où ils s'étaient regroupés et dessinent un
mouvement tournant par le Petit Mortarieu. Les tirs de mortiers ennemis, tirés depuis la caserne
Pomponne s'accélèrent sur le chemin de la gare de Villenouvelle et, depuis le pont sur la voie ferrée, les
armes automatiques s'acharnent sur le bastion du Rond.
146 G E O R G E S A L L A I N
Surviennent alors des éléments du Corps Franc Pommiès. Alertée vers 14 heures, la
compagnie RIVAOLLAN, cantonnée à Montcuq dans le Lot, s'est immédiatement mise en route vers
Montauban. Elle dispose de 35 hommes avec un armement individuel, de 2 fusils mitrailleurs et de
2 bazookas. La section se scinde en 2 groupes. Un par le sud et le chemin d'Allègre essaie de prendre
la gare de Villenouvelle à revers. L'autre groupe, par le nord, atteint la gare. C'est là que sera tué
Georges ALLAIN en prenant possession du bâtiment.
G E O R G E S A L L A I N 147
LE C O M I T E
DEPARTEMENTAL
DE LIBERATION
17 juin 1944
Mirabel
Ce sont les résistants de l'intérieur qui ont mis en place ces nouvelles autorités
régionales et locales. Les Comités Départementaux et Locaux de Libération ont été initiés sur le sol
national et constitués à l'image du Conseil National de la Résistance avec la participation de tous les
mouvements.
148 L E C O M I T E D E P A R T E M E N T A L D E L I B E R A T I O N
La composition du Comité Départemental de Libération :
Le nouveau Conseil Municipal est installé le vendredi 1er septembre 1944 par Auguste
ROUANET et SERRES.
LE C O M I T E D E P A R T E M E N T A L DE L I B E R A T I O N
Croix de Lorraine
P L A Q U E S DE LA
RESISTANCE
DE M O N T A U B A N
151
DE MILLERET Robert
Montalbanais d'origine. Lieutenant de l'Organisation
de la Résistance Armée, il est tué au combat le 3 juillet
1944 à Portet (Basses Pyrénées).
DESPREZ Charles
Né le 8 février 1912 dans le Nord. Il habite Montauban
A chaque extrém
et appartient à la 1ère compagnie des F.F.I. de Tarn-et- de la Résist
Garonne. Il est tué au combat du Rond le 19 août
1944. 2 plaques honorent la mémoire
DESCOUR Guy Résistants morts pour la Fr
Né en 1926, il est tué au combat de Lalande Basse à 1939
Montauban le 28 juin 1944. Il appartenait à la 3ème
compagnie F.F.I..
DILLON Jean
Né le 16 juin 1906, il est tué au combat du Rond le
19 août 1944. Il appartenait à un groupement de
Francs Tireurs Partisans Français.
DOMPEYRE Georges
Né le 1er mars 1920 à Montauban, sergent dans le
groupe F.T.P.Tom. Le 19 août, il participe au combat
du Rond. Le 20, son groupe harcèle une colonne
ennemie à la Salvetat, il décédera suite à ses blessures
le 21 août 1944.
DUPUIS Gaston
Né le 7 juillet 1888 en Haute-Savoie. Il est chargé du
camouflage des véhicules. Il a été arrêté et incarcéré à
Toulouse, aucune nouvelle de lui.
ETCHEVERLEPO André
Plaque place Lefranc de Pompignan. Abattu par la
Milice au pont des Consuls le 2 mai 1944. (cf. notice
particulière).
FABRE Gabriel
Né le 21 février 1899 dans le Tarn. Il est arrêté par les
Allemands avec sur lui une lettre de son fils qui a pris
le maquis. Il est abattu par un officier allemand à
Souillac où il travaillait.
FOLTZ Léon
Stèle à Caylus. Réfugié alsacien, il appartient aux F.F.I. Aux Résistants
de Tarn-et-Garonne. Tué au combat de Caylus le Morts pour la France
25 juillet 1944.
GENIBREDES Emile
Arrêté le 10 avril 1944. Déporté en Allemagne, porté
disparu.
GRANIER Henri
Stèle à Ornano. Il est né dans le Tarn. Tué au combat
du maquis d'Ornano le 21 mars 1944.
152
GUIRAL Henriette
Arrêtée le 4 mai 1944 avec sa fille Suzanne, déportée
le 1er juillet 1944 à Sarrebruck puis à Ravensbruck, elle
A chaque extrémité décédera d'épuisement après la libération du camp.
GRANIER Jean
Né le 7 décembre 1920 à Caussade. Déporté du
S.T.O., arrêté pour propagande gaulliste, interné à Kiel
(Allemagne) où il décède le 22 février 1945.
LABOUISSE Jean
Il est fils d'un vétérinaire de Montauban et membre du
groupe « Combat » tout en collaborant au journal « Le
Témoignage Chrétien ». Il est tué au combat à
Gigouzac (Lot) le 30 mai 1944.
L A B O U Y S S E André
Né le 28 octobre 1916 à Montauban. Sergent des
F.F.I., il décède le 26 août 1944 à la suite de blessures
accidentelles reçues à Bruniquel.
L A B R O U S S E Elie
Stèle à Ornano Né le 9 octobre 1922 à Podensac
(Gironde). Tué au combat du maquis d'Ornano le
21 mars 1944.
LARTIGUE René
Stèle à Ornano. Né le 3 février 1923 en Gironde. Tué
au combat du maquis d'Ornano le 21 mars 1944.
LOPEZ Augustin
Né le 18 juillet 1912 à Carthagène (Espagne).
Naturalisé Français, il demeure à Montauban. Lors
d'un accrochage entre un groupe de la 3èmecompagnie
A.S. et les troupes allemandes appuyant une opération
de la Gestapo, il est abattu par la Milice le 28 juin
1944 à Montauban (Lalande Basse).
Aux Résistants
L O R M A N D Edmond
Morts pour la France
Né à Montauban. Elève à l'Ancien Collège de
Montauban, il est tué au combat de Gigouzac (Lot) le
30 juin 1944.
L O U B R A D O U Denis
Né en juillet 1920, il a été déporté au titre du S.T.O..
Il est revenu en janvier 1944 et ne voulant pas
repartir, il est arrêté par la Gestapo. Déporté à
Mauthausen, il est porté disparu.
153
Hommage à la Résistance
7 avril 1995
MALBREL Raymond Montauban
Né le 25 août 1926 à Toulouse. Il habite Montauban
avec ses parents. Appartenant aux Francs Tireurs
Partisans Français, il est tué au combat de Mazères-sur-
Salat le 10 juin 1944.
MALVEZY Lucien
Né le 21 mai 1921 à Montauban. Il est arrêté à la
frontière espagnole alors qu'il tentait de rejoindre les
Forces Françaises Libres le 11 mars 1943. Déporté à
Oranienbourg, porté disparu.
MARTEL Bernard
Stèle à Ornano. Né le 24 avril 1923 à Montauban.
Tué au maquis d'Ornano le 21 mars 1944.
MARTIN Roger
Né le 23 septembre 1923 à Kaiserslautern ( Palatinat).
Il habite avec ses parents à Montauban. Il est tué au
combat de Sarlat le 28 juin 1944.
MARTROU Marius
Né le 11 juin 1905 dans l'Aude, domicilié à
Montauban. Il est tué au combat du Rond le 19 août
1944.
MELAMED Michel
Stèle place de Martyrs. Né le 18 novembre 1905 à
Rovno (Pologne). Pendu aux acacias place de
l'Ancienne Préfecture le 24 juillet 1944.
MICHINEL Maurice
Stèle à Caylus. Né le 1er juin 1926 à Montauban. Il fait
partie de la Résistance depuis le 6 juin 1944, tué au
combat de Caylus le 25 juillet 1944.
MICHINEL Roger
Né le 21 janvier 1921 à Montauban. Depuis 1943 il fait
partie de la 4ème compagnie des F.F.I.. Il est tué au
combat de Puycelci le 3 juillet 1944.
MONCLUS Louis
Né le 17 janvier 1926 à Montauban. Il décède des
suites de ses blessures au combat de Meyssac en
Corrèze le 17 juin 1944.
PARLEBAS Jacques
Né le 9 juin 1915 à Paris. Il est arrêté le 21 mars 1944
à Montauban, il faisait partie de la 3ème compagnie A.S..
Emprisonné à la prison de Saint-Michel, il est fusillé à
Buzet le 17 août 1944.
154
Hommage à la Résistance
situé au Cours Foucault
PECONTAL Amédée
Né le 15 juillet 1901 à La Salvetat Belmontet.
Grièvement blessé au combat du Rond, décédé le
22 août 1944.
PEDURAND Roger
Né en 1914 à Montauban. Arrêté et déporté pour
résistance, il est rapatrié en 1945. Mort des suites de
privations à Paris.
PELICK Michel
Né le 25 octobre 1895 en Russie. Il est tué au combat
du Rond le 19 août 1944.
PODEMAS Henri
Né le 19 octobre 1925 à Montauban, il est tué au
combat de Puycelci (Tarn) le 3 juillet 1944.
POITRENAUX Lucien
Né en 1927, arrêté le 17 juin 1944. Réfractaire, il avait
été caché par les F.T.P.F.. Torturé par la Gestapo il est
déporté et décède à Dachau.
POUX Léon
Stèle à Cabertat. Il est né le 11 mai 1912 à
Montricoux. Maquisard, il est fait prisonnier près de
Monclar-de-Quercy, torturé, il est fusillé le 20 juin
1944.
RIGAUD Roger
Stèle à Ornano. Né le 27 avril 1914 à Montauban, il
est mécanicien à la S.N.C.F.. Il est arrêté par la
Gestapo à Montaigu-de-Quercy le 16 mai 1944. Il a
été probablement fusillé dans la forêt de Buzet le
17 août 1944.
RIGOBERT André
Stèle à Ornano. Né le 26 décembre 1923 à
Montauban. Fusillé au combat du maquis d'Ornano le
21 mars 1944.
SABATIÉ Louis
Né le 28 août 1924 à Moissac. Il est arrêté le 3 février
1944, fusillé à la prison Saint-Michel à Toulouse le
17 février 1944. (cf. notice particulière).
SABATIÉ Robert
Né le 21 janvier 1923 à Montauban. Arrêté à
Montauban comme réfractaire au S.T.O., il est dépor-
té à Dachau et porté disparu.
155
SIRGANT Maurice
Né le 4 juin 1924 à Avignon. Après avoir déserté les
Chantiers de Jeunesse, il entre aux maquis du
département de Tarn-et-Garonne le 6 juin 1944. Il est
tué au combat de Puycelci le 3 juillet 1944.
TRISTSCHLER Albert
Stèle à Ornano. Né le 11 avril 1924, originaire de
Malsheim en Alsace. Tué au combat du maquis
d'Ornano le 21 mars 1944.
TREUER Raymonde
Née le 8 août 1920 à Paris. Elle fait de la Résistance
depuis 1942. Envoyée en mission à Montaigu-de-
Quercy (parachutage MANIOC) elle est mortellement
blessée à Léribosc (L'Honor de Cos) le 11 août 1944.
VALERIO Marius
Stèle à Aussonne. Fusillé par les Allemands à
Aussonne le 19 août 1944. (Cf. notice particulière).
VERNAT Manuel
Arrêté le 3 juin 1944 au parachutage de Vignarnaud,
fusillé à Toulouse le 4 juin 1944.
VERGE Jean
Arrêté et fusillé à Paris.
VIDAL René
Tué au combat de Calmont (Haute-Garonne) le
15 juillet 1944.
VOITURET Jean
Arrêté le 26 mars 1943, déporté et fusillé à Karbrube
le 1er avril 1944.
ALLAIN Georges
Tué au combat du Rond le 19 août 1944. (Cf. notice
particulière).
BOURLIER Claude
Prisonnier à Albias le 7 août 1944, torturé et exécuté
par les Allemands. Son corps a été jeté dans le Tarn et
retrouvé le 17 août aux Albarèdes (Montauban).
CHLUMA Wojciek
Membre de la 3ème compagnie du groupe Bolchevik,
tué au combat du Rond le 19 août 1944.
LEMOUZY André
Mort après le combat du Rond.
156
MONTAUBAN
HOMMAGE AUX FORCES FRANÇAISES LIBRES
Plaque située rue des Français Libres
157
Service Départemental de Tarn-et-Garonne
Office National des Anciens Combattants
et Victimes de Guerres
Tour Cerdagne - Résidence Pyrénées
BP 923
82009 M O N T A U B A N
CONTRE L'OUBLI
Plaques et stèles de la Résistance
et de la Déportation en Tarn-et-Garonne
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