Le Nombre Au Cycle 2 153003
Le Nombre Au Cycle 2 153003
Le Nombre Au Cycle 2 153003
FAIRE LA CLASSE
Le nombre
au cycle 2
mathématiques
Sommaire
Préface ................................................................................................................. 4
Introduction
Les mathématiques, regards sur 50 ans de leur enseignement à l’école primaire . .. 6
coordonné par :
Jean–Louis Durpaire, inspecteur général de l’Éducation nationale
Marie Mégard, inspectrice générale de l’Éducation nationale
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4| le nombre au cycle 2
Préface
« Les programmes nationaux de l’école primaire définissent pour chaque domaine
l’enseignement les connaissances et compétences à atteindre dans le cadre des cy
cles ; ils indiquent des repères annuels pour organiser la progressivité des appren
tissages en français et en mathématiques. Ils laissent cependant libre le choix des
méthodes et des démarches, témoignant ainsi de la confiance accordée aux maîtres
pour une mise en œuvre adaptée aux élèves.
La liberté pédagogique induit une responsabilité : son exercice suppose des ca
pacités de réflexion sur les pratiques et leurs effets. Elle implique aussi, pour les
maîtres, l’obligation de s’assurer et de rendre compte régulièrement des acquis des
élèves1. »
Ce corpus de textes se propose d’aider les enseignants dans la mise en œuvre de ces
programmes, au cycle 2, en favorisant la continuité des apprentissages de la mater
nelle à l’élémentaire. Dans chacun des articles, les auteurs, professionnels de l’ensei
gnement des mathématiques et de l’enseignement dans le premier degré, apportent
des éléments didactiques et pédagogiques qui sont les fruits de leurs recherches et de
leur expérience et font des propositions concrètes de mise en œuvre. Nous espérons
que les enseignants trouveront ainsi, au fil de leur lecture, des éléments de réflexion
qui les aideront dans l’exercice plein de leur liberté pédagogique.
Ce volume est le premier d’une collection que nous espérons voir s’enrichir. Si le
choix a été fait de commencer par les questions numériques au cycle 2, c’est que
la communauté mathématique s’accorde à considérer qu’une bonne approche du
nombre à ce niveau est essentielle pour la suite des apprentissages en mathéma
tiques mais aussi dans les autres domaines. D’autres volumes devraient suivre,
abordant notamment le nombre au cycle 3 et la question complexe des premiers
éléments de géométrie dans l’ensemble de la scolarité primaire.
Conformément aux programmes, ce document insiste sur les problèmes, en in
vitant à un apprentissage progressif qui seul permet de construire et d’ancrer le
sens des opérations. La notion de « classe de problèmes », qui doit être considérée
comme une donnée pédagogique première, est abordée, sous des angles divers. Les
auteurs utilisent des termes variés pour la traduire ; il est question de problèmes
strandards, de types de problèmes ou encore de catégories de problèmes. Dans ce
domaine comme dans d’autres, c’est la diversité des points de vue qui donne du
relief aux concepts et permet au lecteur de construire sa propre réflexion.
Une place particulière est également accordée à la construction des « automa
tismes », mot qui désigne non pas des procédures apprises sans réflexion, mais
au contraire des résultats et des raisonnements construits avec intelligence et
progressivement intériorisés. Disponibles en mémoire immédiate, les automatis
mes donnent à l’élève comme plus tard à l’adulte, les moyens d’une réflexion libre
et toujours plus poussée. Dans le domaine numérique, une mémorisation parfaite
des tables d’addition et de multiplication, une pratique quotidienne et réfléchie
du calcul mental qui contribue fortement à l’appropriation des nombres et des
propriétés des opérations permettent aux élèves d’acquérir progressivement une
plus grande habileté dans la résolution des problèmes. La pratique d’exercices
d’entraînement systématique est donc complémentaire de celle de la résolution de
problèmes. Pour être pleinement efficaces, ces exercices doivent cependant être
proposés selon des progressions pensées et avec des objectifs bien identifiés par
l’enseignant : ici aussi la réflexion didactique est essentielle.
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5| le nombre au cycle 2
Jean–Louis Durpaire
Marie Mégard
Inspecteurs généraux de l’Éducation nationale
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6| le nombre au cycle 2
En 50 ans les choses ont beaucoup changé. À la fin des années 50 et au début
des années 60, le calcul et l’arithmétique qui étaient enseignés du CP à la classe
de fin d’études (celle conduisant au certificat d’études primaires) reposaient sur
la parfaite maîtrise (y compris technique) des quatre opérations, la connaissance
opératoire du système métrique et la capacité de résoudre des problèmes parfois
sophistiqués (dont ceux qui nécessitaient le recours à la règle de trois ou aux pro
portions). Quelques années plus tard, en 1970, l’intervention conjointe de mathé
maticiens célèbres (notamment le Pr Lichnerowicz) et d’un épistémologue fameux
utilisant la psychologie génétique comme paradigme de recherche (le Pr Piaget) a
conduit à une réforme d’ampleur, celle des mathématiques dites modernes. Le pos
tulat sur lequel reposait la réforme était que, sous–jacentes aux activités cognitives
et à leur développement, dont celles liées au calcul ou à la résolution de problèmes,
se situaient des savoirs et savoir–faire plus abstraits et plus fondamentaux relatifs
à la logique (logique des classes, sériations, etc.). Comme ces savoirs constituaient
les bases de l’ensemble de l’édifice mathématique, il convenait d’entreprendre aussi
précocement que possible leur appropriation par les élèves, en recourant pour cela
à des situations sollicitant autant que possible l’activité des élèves, lesquels avaient
à construire (d’où l’appellation de constructivisme) les connaissances, et non sim
plement à les apprendre (au sens où ce terme traduirait une attitude passive).
Malgré des formations relativement intenses des maîtres et la dynamique générée
par les Instituts de recherche sur l’enseignement des mathématiques (IREM) nais
sants, des difficultés de mise en œuvre apparurent rapidement, conduisant à la
rédaction de nouveaux programmes (78–80). Ceux–ci conservaient l’idée centrale
de la construction des connaissances ; ils se voulaient référés à la toute nouvelle
didactique des mathématiques (Brousseau) et donnaient un nouveau sens au mot
« problème ».
Depuis cette date et après plusieurs générations de programmes (1985, 1995, 2002)
en forte continuité, les programmes de 2008 en soulignant la liberté pédagogique
de chaque enseignant posent la question de l’accès à la complexité et de la relation
entre la résolution des problèmes mathématiques et l’acquisition d’automatismes.
Cette question préexistait à la rédaction des nouvelles instructions ou des nou
veaux programmes. Elle était souvent évoquée dans les débats et dans les recher
ches. Toutefois, elle apparaissait comme secondaire par rapport aux autres ob
jectifs, notamment le développement de la logique, fondamentale pour assurer la
compréhension des mathématiques. Elle était aussi perçue comme difficilement
conciliable avec une conception d’ensemble qui avait à juste raison mis l’accent sur
la construction par l’élève lui–même des connaissances. Les changements surve
nus au cours des trois dernières décennies ont conduit à la fois à relever un certain
nombre de lacunes dans les performances des élèves et, d’autre part, à reconnaître
l’importance de la mémoire et des automatismes dans l’acquisition des savoirs et
savoir–faire arithmétiques.
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7| le nombre au cycle 2
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8| le nombre au cycle 2
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9| le nombre au cycle 2
symboliques en les mettant en œuvre dans des situations diverses comportant des
quantités de plus en plus élevées. Les différences entre individus sont telles qu’un
travail par petits groupes de mêmes niveaux est sans doute indispensable.
Les difficultés associées aux traitements symboliques ne s’arrêtent pas à l’acquisi
tion de la suite verbale ou à celle des chiffres arabes. Le passage d’un code à l’autre
et la manipulation des nombres transcrits en chiffres arabes posent longtemps des
problèmes. La compréhension de la numération de position et sa mobilisation dans
la résolution des opérations nécessitent un enseignement long, soigneusement or
ganisé, sans doute jusqu’en fin de CE2. Toutefois, chez certains enfants, notamment
ceux qui présentent des difficultés langagières ou des troubles visuo–spatiaux, les
modalités d’intervention doivent être adaptées et l’enseignement poursuivi au cours
du cycle 3. Paradoxalement, chez ces enfants en difficulté, la compréhension du
code arabe pose souvent moins de problème que sa mise en œuvre. Et la réitération
des explications ne suffit pas à assurer l’amélioration des performances. Un travail
technique, systématique et parfois prolongé, visant l’automatisation de certains sa
voir–faire (= des procédures) est nécessaire et permet à l’attention de se libérer du
traitement de dimensions simples pour se reporter sur celles qui exigent le recours
à la compréhension.
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10 | le nombre au cycle 2
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11 |
Partie 1
Dialectique entre sens et techniques,
l’exemple du calcul mental
Denis Butlen et Pascale Masselot
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12 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
Le paradoxe de l’automatisme
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13 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
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14 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
Mais certaines conditions doivent être remplies pour que cette dynamique soit pos
sible. Les élèves doivent savoir détecter les moments où il faut inventer et ceux où
il faut reproduire, ce qui nécessite, de la part du professeur, des institutionnalisa
tions1 souples.
Ce dernier doit non seulement faire expliciter les procédures mobilisées mais aussi
les hiérarchiser2 et, pour certaines, institutionnaliser aussi leur domaine de vali
dité. Une pratique régulière de calcul mental doit ainsi avoir pour objectif d’amener
l’élève, non seulement à mettre en œuvre des procédures économiques, mais aussi
à en percevoir le domaine d’efficacité. L’institutionnalisation souple porte à la fois
sur l’économie de la procédure et sur son domaine d’efficacité. Elle ne doit pas être
trop rapide ni trop forte car cela risquerait de se faire au détriment de l’adaptabilité.
Elle ne doit pas être trop faible et ni trop tardive car alors toutes les procédures
pourraient apparaître comme équivalentes et de ce fait, l’élève en difficulté aurait
alors à choisir seul et à décoder la plus efficace ce qui pourrait l’amener à privilé
gier finalement les algorithmes usuels (poids social). Elle doit amener les élèves à
prendre conscience de l’éventail et de la hiérarchie des procédures mises en œuvre
dans la classe.
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15 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
Calcul mental
Forme, contenu et fréquence des activités de calcul mental
3. Nous avons, à cette occasion, défini deux degrés de complexité des problèmes (voir revue
Grand N, n° 79, Grenoble, 2007.)
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16 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
Il s’agit de trois séries d’activités4 de calcul mental. Une première série d’activités,
plus traditionnelles, revient à explorer, mémoriser et tester les tables d’additions.
Une deuxième série d’activités porte sur la recherche de compléments à dix,
cent, mille, etc. Une troisième concerne davantage les additions et soustractions
mentales.
4. Nous présentons ici uniquement les calculs élémentaires à automatiser et les faits numériques
à mémoriser. Pour les aborder, le professeur aura recours à différents types de matériels et diffé
rents modes de gestion.
5. Le temps de réponse peut être un indice pour repérer un fait numérique automatisé ; toutefois,
pour l’addition notamment, il n’est pas toujours évident de distinguer si un élève a mémorisé un
résultat ou s’il le reconstruit très vite.
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17 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
• Autres activités
Ici, il s’agit de procédures automatisées liées le plus souvent à la spécificité de
notre système de numération dont l’usage rend certains calculs plus faciles que
d’autres.
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18 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
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19 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
règle d’échanges (un contre cinq, puis rapidement un contre dix). Elles préparent
et s’enrichissent avec tout le travail sur la monnaie.
Pour les CP, il s’agira de construire des stratégies pour dénombrer rapidement et de
manière fiable des collections de 60 à 100 objets et au CE de plusieurs centaines
voire milliers d’objets6. Ces situations amènent à constater que l’utilisation des
paquets de dix (notons que le nombre dix relève ici d’une convention imposée par
notre système de numération) puis des paquets de paquets va faciliter la détermi
nation de l’écriture du cardinal qui pourra être d’abord traduit sous la forme d’une
écriture additive. L’évolution du CP au CM2 se fait au niveau du passage de collec
tions réelles à des collections représentées sous différentes formes7.
Il s’agit d’amener les élèves à lire dans l’écriture d’un nombre des informations liées
aux échanges ou aux groupements qui ont été effectués. La situation de référence
est par exemple le problème des timbres : les timbres sont vendus par carnets de
dix timbres. Paul a besoin de 260 timbres. Combien doit–il acheter de carnets ?
Paul a besoin de 260 timbres. Combien doit–il acheter de carnets ? Corinne a
besoin de 500 timbres. Combien doit–elle acheter de carnets ?
On constate un déficit en CE2 et en sixième. Par exemple, à la question : dans 238,
combien de paquets de dix ?, 50 % réussissent à répondre en CE2 mais peu lisent
directement la réponse « sur le nombre ». En sixième, on observe 80 % de réussite
et seulement un élève sur deux mobilise des connaissances sur la numération.
Les situations abordant le point de vue algorithmique (dans les deux systèmes
de numération)
Toutes les activités autour des compteurs (avec des chiffres ou avec des mots) et
des calculatrices entrent dans cette catégorie en liaison avec l’utilisation des aba
ques. Il s’agit d’un travail autour des familles de nombres comme dans la situa
tion du « jeu du château » en CP / CE1 (cf. ERMEL8), ou autour de la spirale des
nombres. La structuration des nombres est également en jeu dans les situations
utilisant la droite numérique.
Il s’agit de travailler avec les élèves sur ce qui distingue les deux systèmes
de numération.
Certaines activités sont indispensables à des apprentissages futurs. Elles mettent
en jeu des connaissances qui ne sont pas toujours reconnues comme des savoirs à
enseigner par l’institution scolaire. Briand a montré9 que c’était le cas pour l’énu
6. Il est important de proposer des collections suffisamment importantes pour amener les élèves à aban
donner des procédures de comptage de 1 à n et légitimer les procédures de groupements par dix.
7. Par exemple dans ERMEL les situations « les fourmillions » (CP), « les cahiers » (CE1), « les craies » (CE2),
« les trombones » (CM1) et « les tickets de cantine » (CM2) entrent dans cette catégorie.
8. ERMEL, Apprentissages numériques et résolution de problèmes : GS, CP, CE1, Paris, INRP/Ha
tier, 2001.
9. Cf. Briand, 1994.
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20 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
La consigne est la suivante : utilise les deux jeux de cartes. Écris la suite des nombres
que tu connais en commençant par zéro. À gauche, tu écris avec des chiffres ; à
droite, tu écris avec des mots.
10. Le système de numération de position chiffrée en base dix, utilise les dix chiffres : 0, 1, …, 8, 9. Il
suffit d’écrire dans le bon ordre les chiffres 2, 4, 6 et 9 pour désigner le nombre 2469. La position
du chiffre indique l’exposant de la puissance de dix correspondant :
2469 = 2 x 103 + 4 x 102 + 6 x 101 + 9 x 100
Les opérations implicites sont des multiplications et des additions. L’ordre est évidemment indispensable
à l’écriture et à la lecture des nombres dans ce système (d’où son nom). Ce système permet d’écrire sans
ambiguïté tous les nombres entiers avec 10 chiffres seulement. Le système de numération orale (ou en
core écrite avec des mots) est un système polynomial. Dans ce système, nous écrivons le nombre 2469 :
deux mille quatre cent soixante–neuf. Les mots ne désignent pas les mêmes objets, certains désignant
des coefficients multiplicatifs de la puissance de la base, d’autres désignant les puissances de la base
correspondante et d’autres encore désignant une concaténation des deux. Les opérations implicites sont
aussi des multiplications et des additions. Localement nécessaire, l’ordre correspond davantage à une
nécessité sociale qu’à une nécessité mathématique. Contrairement au système précédent, il n’est pas
possible d’écrire tous les nombres entiers car il faut une infinité de mots pour désigner la suite infinie des
puissances successives de 10. Il faut alors inventer une nouvelle règle permettant de générer ces mots.
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21 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
Il est ainsi possible de repérer les difficultés de l’élève et de savoir s’il maîtrise
davantage un système plutôt que l’autre.
Les erreurs comme les hésitations deviennent fréquentes à partir de soixante–dix.
Cet exercice est à la fois un test et une activité d’apprentissage, on observe en effet
que des élèves momentanément bloqués dans un système, recouraient à l’écri
ture du nombre dans l’autre système pour retrouver (voire reconstruire) l’écriture
faisant défaut.
0 Zéro
1 Un
2 Deux
3 Trois
…. ….
69 Soixante–neuf
70 Soixante–dix
71 Soixante–et–onze
72 Soixante–douze
Le professeur fait repérer les régularités et les ruptures dans les écritures ainsi gé
nérées. En particulier, il attire l’attention de l’élève sur les variations de la longueur
de ces écritures ; il fait repérer des règles locales.
La simulation d’un compteur permet aussi d’étudier les variations des écritures
quand on ajoute une unité au nombre de départ, et ce plusieurs fois de suite.
11. Cette activité a été conduite à tous les niveaux de l’école primaire ; les nombres et les opérations
proposées correspondent au domaine numérique fréquenté.
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22 | dialectique entre sens et techniques : l’exemple du calcul mental
Bibliographie
• BOULE F., Performances et démarches de calcul mental au cycle III. Éléments pour une pédagogie du
calcul mental, Thèse de doctorat, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1997.
• BUTLEN D., PEZARD M., Conceptualisation en mathématiques et élèves en difficulté. Le calcul
mental, entre sens et technique, revue Grand N, n° 79, Grenoble, 2007.
• BUTLEN D., Calcul mental, entre sens et techniques, des difficultés des élèves aux élèves en
difficulté, Besançon, Presses Universitaires de Franche Comté, 2004.
• BUTLEN D., PEZARD M., Une contribution à l’étude des rapports entre habiletés calculatoires et
résolution de problèmes numériques à l’école primaire et au début du collège, Spirale, Revue
de Recherches en Éducation, vol. 31, Lille, 2003, p. 117–140.
• BUTLEN D., PEZARD M., Calcul mental et résolution de problèmes multiplicatifs, une
expérimentation du CP au CM2, Recherches en Didactique des Mathématiques, vol. 12.2.3,
319–368, Grenoble, La Pensée Sauvage, 1992.
• FAYOL M., Nombre, numération et dénombrement. Que sait–on de leur acquisition ?,
Revue Française de Pédagogie n° 70, Paris, INRP, 1985, p. 59–77.
• FAYOL M., MONTEIL J.–M., Stratégies d’apprentissages/apprentissages de stratégies, Revue
Française de Pédagogie, n° 106, Paris, INRP, 1994, p. 91–110.
• FISCHER J.–P., L’automatisation des calculs élémentaires à l’école, Revue Française de
Pédagogie n° 80, Paris, INRP, 1987, p. 17–24.
• JULO J., Représentation des problèmes et réussite en mathématiques, un apport de la
psychologie cognitive à l’enseignement, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1995.
• VERGNAUD G., L’enfant, la mathématique et la réalité, Berne, Peter Lang, 1981.
• VERGNAUD G., DURAND C., Structures additives et complexité psychogénétique.
Revue Française de Pédagogie, 36, 1976, pp. 28–43.
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23 |
Dans le langage courant, l’action de compter correspond à réciter ce que l’on nomme
la comptine numérique : un, deux, trois ..., c’est énoncer la suite des mots–nombres.
Cette activité de récitation n’est qu’une partie de ce que l’élève doit être capable de
faire pour dénombrer des quantités en comptant : le comptage–dénombrement.
Dans cette partie, nous explicitons les quatre capacités décrites dans les program
mes de 2008 qui concernent les apprentissages numériques à l’école maternelle.
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24 | Apprendre le nombre
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25 | Apprendre le nombre
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26 | Apprendre le nombre
de nombres, de même que les activités comme les lotos, les dominos numériques,
les jeux de pistes et de dés... Ces différentes représentations ont des particularités
qu’il faut exploiter pour les apprentissages.
Les différents calendriers sont d’abord un support social, ils permettent de faire un
lien entre sens du nombre et structuration du temps.
Les bandes numériques (et donc également les pistes numérotées et les différents
tableaux de nombres) permettent à l’élève de retrouver l’écriture chiffrée d’un
nombre en dénombrant les cases. Par exemple, pour trouver l’écriture chiffrée de
« onze », l’élève effectue un comptage–dénombrement des cases de la bande numéri
que et s’arrête quand il énonce « onze », c’est–à–dire sur la case où « 11 » est inscrit.
De même, la bande numérique permet de faire le lien entre aspect ordinal (celui du
comptage numérotage où l’on attribue un numéro d’ordre à chaque élément d’une
collection) et aspect cardinal du nombre.
Les pistes, les compteurs (à roues ou à bandes, automatiques ou non), la calculatri
ce et les tableaux des nombres permettent à l’élève de se rendre compte de la façon
dont les écritures chiffrées des nombres sont organisées, c’est une étape importante
vers la construction de la numération.
Il existe d’autres désignations écrites des nombres comme les constellations des
dés, les doigts de la main, les collections témoins (faire autant de traits qu’il y
a d’objets par exemple). Ces différentes représentations, dans différents cadres,
fournissent à l’élève des outils qui l’aident à construire le système de numération et
à développer des procédures de calcul.
Chacune des flèches du schéma suivant peut être associée à un type d’activité. Il
est important de proposer des situations amenant à travailler l’ensemble de ces
relations. Les différentes formes de représentation des nombres constituent une
variable dont le choix permet d’adapter les situations aux besoins des élèves et sont
un levier important pour faire évoluer leurs procédures.
Supports :
- calendrier ;
- bandes numériques (pistes numérotées) ;
chaîne écrite (1, 2, 3,...) - tableaux des nombres ;
- compteurs ;
- calculatrice ;
- monnaie.
L’ensemble de ces compétences est à travailler dans différents contextes mais l’ac
tion sur des quantités réellement présentes et non sur des dessins de collections
est primordiale.
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27 | Apprendre le nombre
Compétence : dénombrer une quantité en utilisant la suite orale des nombres connus.
L’énumération
Savoir énumérer est nécessaire pour dénombrer. Cet apprentissage peut se faire
par imitation, à force de dénombrer..., mais des situations spécifiques sont à intro
duire pour s’assurer des compétences des élèves et élargir leur usage.
Ainsi la capacité à énumérer une collection peut être travaillée tout au long de
l’école maternelle et peut être reprise en CP si nécessaire car sa non–maîtrise peut
être la cause de difficultés dans le comptage–dénombrement chez certains élèves.
L’enseignant peut intervenir sur cette notion avec les élèves concernés dans le ca
dre de l’aide personnalisée et de la différenciation en classe.
L’élève doit être capable, dans différents contextes, de passer en revue une fois et
une seule chacun des éléments d’une collection. Nous décrivons une situation type
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28 | Apprendre le nombre
puis nous présentons les variables sur lesquelles l’enseignant peut jouer pour faire
travailler les compétences attendues. Précisons qu’il n’est pas question de mettre
en œuvre toutes les variantes possibles, mais bien de faire des choix en fonction des
besoins des élèves.
Situation type : l’enseignant présente à l’élève une boîte avec des cases, puis il
place un couvercle avec des fentes (voir photo ci–dessus). Chaque fente correspond
une case, l’élève doit mettre un et un seul jeton dans chacune des cases. Il a plus de
jetons que nécessaire, la tâche n’est pas une tâche de dénombrement, la collection
peut être bien plus grande que les capacités de dénombrement de l’élève. Pour vé
rifier s’il a réussi sa tâche l’élève enlève le couvercle et constate qu’il y a bien un et
un seul jeton dans chaque case.
Sur le principe de cette situation, il est possible de modifier les choix de la valeur de
certaines variables qui favorisent certaines procédures.
Voici la liste des variables et les procédures favorisées :
– L’organisation des cases : en ligne, en lignes et en colonnes (plaques d’œufs),
en cercle, sans organisation apparente. Les grilles rectangulaires (plaque d’œufs)
favorisent le parcours de la collection ligne par ligne ou colonne par colonne. Pour
les fentes en cercle, il est important de mémoriser le point de départ en mettant son
doigt devant la fente par exemple. Les collections moins organisées incitent l’élève à
faire un chemin qui relie les différentes cases.
– Les cases sont fixes ou mobiles : l’élève peut déplacer les cases (boites d’allumettes
dans lesquelles on a pratiqué une fente) ou non (fentes dans une boîte à chaus
sures). Dans le premier cas, mettre de côté les boîtes déjà remplies, la procédure de
séparation est alors favorisée.
– La taille de l’espace : l’élève voit tous les cases dans son champ de vision (fentes
dans une boîte à chaussures) ou les cases sont disséminées dans un grand espace
(tirelires disséminées et fixées au sol dans la salle d’EPS). Dans le cas d’un grand es
pace, l’élève peut beaucoup moins mémoriser visuellement les cases déjà remplies,
l’idée de parcours, de chemin est favorisée.
– Le jeton est visible ou invisible : s’il est possible de voir le jeton dans la case
(boîte ouverte), la tâche de l’élève est de distribuer un et un seul jeton. Si en revan
che lorsqu’un jeton est mis, on ne le voit plus (fentes dans la boîte fermée), l’élève
doit mettre en place une procédure qui lui garantisse de ne pas remettre de jeton
dans cette case. La situation « boîte ouverte » peut être utilisée en première situation
pour aider les élèves à s’approprier la tâche mais aussi, du côté de l’enseignant, pour
vérifier que tous les élèves sont capables de distribuer les jetons à raison d’un par
case et ce, pour repérer les procédures des élèves (font–ils déjà ligne par ligne ?...).
– Le marquage est possible ou impossible : est–il possible de faire une marque
(trait de crayon ou objet déposé) sur les cases déjà remplies ? Si oui les procédures
de marquages sont favorisées.
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29 | Apprendre le nombre
Il est utile d’amener les élèves à formuler leurs procédures. Des mises en commun
permettent de faire la liste des procédures qui ont permis de réussir la tâche, ces
formulations sont alors gardées comme trace écrite sous forme de schémas ou
d’écrit en fonction du niveau de classe des élèves.
Une autre solution pour amener les élèves à formuler leurs procédures consiste à
mettre en place une situation de communication.
Le dispositif est une boîte dont le couvercle est fermé. Les élèves sont par groupes
de quatre ; chaque élève possède quelques jetons (environ ¼ de la collection). Ils
doivent mettre leurs jetons dans la boîte de façon à ce qu’il y ait un et un seul
jeton par case. Le premier élève place ses jetons dans la boîte, couvercle fermé,
sans que les autres ne puissent le voir, puis il donne la boîte, toujours fermée, au
deuxième élève en lui indiquant où il a placé ses jetons pour qu’il puisse continuer,
le deuxième élève place ses jetons puis passe au troisième, et le troisième au qua
trième, toujours en indiquant la place des jetons.
Pour réussir les élèves doivent avoir des stratégies facilement communicables, (en
ligne ou en colonne, les diagonales, les coins). Ils doivent aussi les expliciter suf
fisamment, par exemple un élève dira « j’en suis là » en montrant une fente sans
indiquer s’il a fait en ligne, en colonne ou autre...
Pour les enseignants de cycle 1, il est possible de mettre en œuvre plusieurs varian
tes. Pour les enseignants de grande section, une ou deux situations peuvent être
mises en place (boîte rectangulaire fermée et/ou boîtes d’allumettes) pour vérifier
l’acquisition de procédures. En CP, il s’agit surtout de situations de remédiation.
Amener l’élève à se rendre compte que le nombre sert à mémoriser la quantité né
cessite de lui demander d’aller chercher à distance, et en un seul trajet, juste ce qu’il
faut pour compléter une collection. La situation que nous avons décrite ci–dessus
peut être adaptée pour fonctionner en classe entière. L’élève possède une forme à
compléter avec des gommettes, il doit aller chercher « juste ce qu’il faut de gommet
tes » pour remplir la forme. La quantité de gommettes manquantes est adaptée aux
capacités des élèves, il faut qu’ils sachent dénombrer la quantité manquante sans
erreur. Les gommettes sont à une grande distance de l’élève. Dans un premier temps,
l’élève peut effectuer plusieurs trajets, l’enseignant change la couleur des gommettes
à chaque trajet, si l’élève en ramène trop, il les colle sur une feuille « poubelle ». Cette
phase permet d’évaluer facilement les procédures des élèves, ceux qui en rapportent
beaucoup, ceux qui ramènent les gommettes une par une, ceux qui en ramènent un
peu puis évaluent la collection manquante et ceux qui réussissent en un seul voyage.
Lors de la deuxième phase, les élèves n’ont plus qu’un seul trajet autorisé. Plusieurs
reprises de cette phase sont nécessaires. Après plusieurs essais, les élèves mettent
en commun leurs procédures, ils décrivent ce qu’ils ont voulu faire, comment ils s’y
sont pris et si cela leur a permis de réussir la tâche. Lors de situations suivantes, les
élèves peuvent faire des commandes de gommettes, oralement puis par écrit.
Là encore, nous décrivons une situation type qui permet de mettre en avant cette
fonction du nombre puis, nous décrivons les variables sur lesquelles l’enseignant
peut jouer pour faire évoluer les procédures des élèves.
Situation type : l’élève a un train avec des wagons sur lesquels sont inscrits des
symboles. L’élève possède également un train vierge sur lequel il doit replacer les
Retour au sommaire
30 | Apprendre le nombre
symboles dans le même ordre que sur le train modèle. Pour cela, il tire une carte
avec un des symboles qu’il doit le placer au bon endroit.
– Le modèle est visible ou invisible : lorsque l’élève place le symbole sur le train
vierge, a–t–il sous les yeux le train modèle ou bien ce train modèle est–il à un autre
endroit ? Dans le premier cas, l’élève peut faire une correspondance visuelle, alors
que dans le second, il devra mémoriser le rang de son wagon, c’est–à–dire utiliser le
nombre. La première variante (modèle visible) est utile pour vérifier l’appropriation
de la tâche par l’élève et pour repérer les procédures initiales des élèves.
– Le modèle est dans le bon ou le mauvais sens : dans le cas où l’orientation du
train de référence n’est pas la même que le train modèle, l’élève doit identifier un
sens de parcours.
Les symboles sont tirés au hasard ou l’élève peut choisir quel symbole il place. Dans
le dernier cas, l’élève peut utiliser des procédures qui ne nécessitent pas la mémo
risation de la position (commencer par le premier wagon après les locomotives, puis
le suivant et ainsi de suite).
Il est également possible de demander aux élèves de passer par un message oral
ou écrit pour communiquer à un autre élève ou pour se souvenir des positions des
wagons.
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31 | Apprendre le nombre
– à l’envers : dans la forêt du dolmen vert, il y a [dix] ours qui marchent à l’envers,
[neuf] petits daims plein de lumière [...] et [zéro] sorcière ;
– segmentation par dix : qui compte jusqu’à dix ? c’est Alice, qui compte jusqu’à
vingt ? c’est Germain.
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32 | Apprendre le nombre
Les représentations des nombres sont multiples : écriture chiffrée usuelle (que nous
désignerons dans le tableau de synthèse par le mot « nombre »), mots–nombres pro
noncés ou écrits, désignation avec les doigts (doigts), constellations du dé ou des
cartes à jouer (dé), collections témoins non organisées comme des bâtons (collec
tion)... La dialectique, les ponts entre ces différentes représentations permettent à
l’élève de construire du sens ; c’est pourquoi ce sont ces différentes représentations
qui guideront cette progression.
Les nombres sont présents dans l’environnement familier de l’élève (téléphones,
télécommandes, affichages numériques...), dans des jeux appartenant à la culture
commune (petits chevaux, jeux de l’oie...) et dans les activités liées au fonction
nement de la classe (calendrier, rituels...). Il s’agit ici de présenter une sélection
de quelques jeux particulièrement adaptés pour entraîner les élèves à associer les
différentes désignations d’un même nombre. Les lotos, les mémory, les dominos,
les flashcards permettent de contrôler la façon dont l’élève accède à la quantité en
jouant sur le temps de visualisation.
�
5 �
1 1
dominos triangles carrés
Les lotos : un élève ou l’enseignant tire une carte sur laquelle est écrit un nombre
dans une des représentations. Soit il la montre, soit il la lit. Les autres élèves pos
sèdent une grille sur laquelle sont inscrits des nombres dans une des représenta
tions. Quand un nombre est tiré et qu’il figure sur sa grille, l’élève le coche. Quand
une ligne ou une grille est entièrement cochée, l’élève gagne.
Les dominos : sur des jetons rectangulaires coupés en deux (dominos), des triangles
équilatéraux coupés en trois, ou des carrés coupés en quatre selon les diagonales
figurent des représentations des nombres. Ces représentations peuvent être variées
sur un même jeton. Il faut se débarrasser le premier de ses jetons en plaçant côte à
côte des désignations d’un même nombre. Si un joueur ne peut pas jouer, il pioche.
Il est également possible de jouer seul, en particulier avec les dominos triangulaires
et carrés en essayant de réaliser des formes prédéfinies.
Les mémory : les cartes sont associées par paires, identiques dans le jeu classi
que ; elles comportent le même nombre dans deux désignations différentes dans
le jeu scolaire. Les cartes sont retournées sur la table ; un élève retourne deux
cartes, si elles comportent des désignations d’un même nombre, il les gagne et
rejoue ; dans le cas contraire, il les replace au même endroit et passe la main. Il y
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33 | Apprendre le nombre
a donc un double enjeu, de mémorisation des positions dans une grille rectangu
laire (si les cartes sont disposées en lignes et colonnes) et de reconnaissance du
nombre dans plusieurs désignations.
Les flashcards : l’enseignant montre rapidement un carton sur lequel figure le
nombre dans une des désignations. L’élève doit alors montrer des cartons avec des
nombres dans un des modes de désignation sont disposés devant lui ou écrire le
nombre qu’il a vu sur le carton.
Lorsque sur les cartons figurent des collections, les élèves ont recours à la reconnais
sance globale de la quantité et peuvent ainsi faire le lien entre le nombre et la quan
tité. Avec des collections de doigts, la reconnaissance peut se faire également globale
ment ou parce que l’élève voit la main comme un symbole désignant le nombre.
Cette progression indicative présente les interactions à proposer aux élèves ainsi
que la taille des nombres qui peuvent être utilisés dans les activités présentées ci–
dessus. Le type d’activité est à varier tout au long de la progression tout en gardant
des constantes. Ces dernières sont des points de repères pour les élèves. Les diffé
rents types de représentation sont également à utiliser dans les activités rituelles et
les situations de résolution de problème.
Ces apprentissages se déroulent en parallèle de celui des mots nombres au moyen
de comptines numériques.
Collection/mots nombres
Type de relation travaillée
(Flashcards)
Collection/doigts
Collection/dés
Doigts/mots nombres
Dés/mots nombres
dés/nombres
doigts/nombres
Nombres/mots nombres
Dés/mots nombres
Collections/nombres
Collection/mots nombres
Dés/mots nombres
Nombres/mots nombres
Dés/mots nombres
Collections/nombres
Collection/mots nombres
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34 | Apprendre le nombre
Bibliographie
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35 | Apprendre le nombre
Du comptage au calcul
Christophe Bolsius et Patrice Gros
À l’école maternelle, les élèves apprennent d’abord à dénombrer par comptage (voir
p. 25), c’est–à–dire en récitant la comptine numérique. Un des enjeux du cycle 2 est
de les amener à passer de stratégies de comptage à des stratégies de calcul.
Il s’agit là d’un véritable apprentissage que l’enseignant doit accompagner en pro
posant aux élèves des situations variées les incitant progressivement :
– à dépasser l’utilisation première de la comptine numérique: surcomptage, dé
comptage ;
– à mémoriser certains résultats : résultats des tables d’addition, doubles ;
– à s’appuyer sur la numération : recherche de compléments à 10, arbres à
calculs ;
– à utiliser des outils : calculs par bonds sur la bande numérique, utilisation du
tableau des nombres, de la spirale des nombres, des compteurs.
L’apprentissage du calcul et celui de la numération décimale ne peuvent se faire
que conjointement : les procédures de calcul se nourrissent de la connaissance de
la numération mais en même temps lui donnent du sens.
Pour résoudre des problèmes additifs, certains élèves utilisent le comptage quels
que soient les nombres en jeu. Il peut s’agir de :
– recompter le tout (pour faire 4 + 3, l’élève fait une correspondance terme à terme entre
la collection totale et les sept premiers mots–nombres de la comptine n umérique) ;
– surcompter à partir du dernier mot–nombre désignant le cardinal de la première
collection (pour faire 4 + 3, l’élève stocke 4 en mémoire et énonce « cinq, six, sept »).
Le maître doit donc proposer des situations adaptées pour permettre aux élèves de
dépasser ces procédures, car il est important et nécessaire de développer très tôt
sur des petits nombres les premiers calculs.
Ainsi, dès la PS, on peut demander aux élèves de montrer avec les doigts, de
différentes manières, les quantités connues (jusqu’à 3 ou 4). Il s’agira non seule
ment de reconnaître instantanément (collection organisée) une représentation des
nombres, mais aussi de considérer les propositions faites à l’aide des deux mains
(trois, c’est deux et un, quatre, c’est trois et un, deux et deux, …). De même, de
nombreuses collections d’objets de la classe, organisées soit naturellement, soit par
le maître, peuvent être décomposées en sous–collections (deux bougies roses et une
bleue font un total de trois bougies, trois abricots et une fraise font quatre fruits).
Pour favoriser l’évolution des procédures des élèves, l’enseignant peut jouer prin
cipalement sur deux variables les nombres en jeu et les représentations utilisées
(collections, constellations, écritures chiffrées, utilisation de matériel).
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36 | Apprendre le nombre
Les procédures de comptage ne sont pas pour autant inutiles même sur des nom
bres importants ; elles peuvent permettre à l’élève de donner du sens aux opéra
tions sur les collections.
Les élèves rencontrent à l’école maternelle (et même avant) trois types de représen
tation du nombre : verbale (le nom des nombres), imagée – tout particulièrement,
les constellations – et écrite (symboles chiffrés).
Le tableau ci–dessous propose un exemple de programmation d’activités en lien
avec l’évolution des procédures des élèves sur un exemple particulier développé
ci–dessous : les jeux basés sur un tirage de dés tels que les jeux de pistes.
++ + +
puis – + ++ +
5 – + ++ +
6 6 –– – + ++
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37 | Apprendre le nombre
Ces choix influencent la tâche de l’élève et donc les procédures utilisables. C’est en
jouant sur ces paramètres (variables didactiques de la situation) que l’on peut faire
évoluer les procédures des élèves.
Un outil de différenciation
Les élèves peuvent jouer aux mêmes jeux tout en ayant des contraintes adaptées
à leurs besoins. Nous présentons les stratégies en partant de celle qui demande le
moins de conceptualisation, mais souvent le plus de travail, pour aller jusqu’à celle
qui en demande le plus mais qui est la plus économique pour réussir. Il s’agit donc
de l’évolution visée globalement chez les élèves. Les stratégies des élèves évoluent
donc de deux façons : par la répétition de la tâche qui les amène à aller vers l’éco
nomie de travail et par le jeu sur les variables didactiques qui rendent de plus en
plus coûteuses, voire impossibles, certaines procédures. Nous récapitulons ici les
principaux choix :
– un dé avec des points :
• l’élève peut faire une correspondance terme à terme entre les points du dé et
les cases de la piste sur lesquelles il doit avancer ;
• l’élève peut dénombrer les points et associer le nombre correspondant puis
avancer du nombre de cases correspondant ;
• l’élève peut reconnaître la constellation comme un symbole puis avancer du
nombre de cases correspondant ;
– un dé chiffré :
• l’élève doit associer une écriture du nombre au nombre affiché sur le dé, puis
avancer du nombre de cases correspondantes ;
– deux dés pointés (ou avec des collections) :
• l’élève peut faire une association terme à terme des points du dé vers les cases
de la piste ;
• l’élève peut dénombrer les points, il recompte toute la collection ;
• l’élève peut reconnaître l’une ou l’autre des collections globalement, puis sur
compter ;
– deux dés pointés tirés successivement :
• l’élève doit alors mémoriser le premier nombre ;
• il peut alors conserver le premier nombre sur ses doigts et recompter avec le
second ;
• il peut conserver le nombre mentalement et effectuer un surcomptage ;
– deux dés : un dé pointé, un dé chiffré :
• l’élève peut traduire le dé chiffré en quantité (sur les doigts par exemple),
ensuite il peut placer également la deuxième quantité sur l’autre main et
recompter ;
• l’élève peut surcompter, le plus simple étant de partir du dé chiffré ;
– deux dés chiffrés :
• les élèves doivent associer les nombres écrits en chiffre à la quantité pour
surcompter ou placer les deux quantités sur les doigts et les recompter.
Les jeux de piste peuvent être un support pour faire gagner ou perdre des objets,
la totalisation des gains est une activité de dénombrement et la recherche du vain
queur une activité de comparaison.
Il est possible de remplacer, lors du gain ou après la totalisation des gains, les objets
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38 | Apprendre le nombre
par des cartes. Sur ces cartes peuvent figurer des images de collections d’objets, des
constellations, des nombres écrits en chiffres. Si les élèves possèdent physiquement
les objets, la correspondance terme à terme est possible. La mise en ligne des ob
jets donne alors visuellement la comparaison à condition que les objets soient bien
mis face à face. Les différences de taille entre les objets peuvent être intéressantes
à exploiter (le fait qu’un gros objet et qu’un petit objet compte ont respectivement
pour « un » lors du dénombrement) . Une collection peut alors être visuellement plus
imposante sans pour autant comporter plus d’objets.
Avec des cartes « collection », les élèves peuvent encore faire de la correspondance
terme à terme mais de façon beaucoup moins facile qu’avec les objets.
Avec des cartes « nombre », les élèves doivent utiliser la bande numérique pour com
parer les collections. Le nombre qui est le plus loin sur la bande des nombres (ou
dans la récitation) est le plus grand.
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39 | Apprendre le nombre
Débuter la numération
Gabriel Le Poche
Ce texte a pour objet de préciser les objectifs que l’on peut viser concernant la
connaissance des nombres entiers en grande section d’école maternelle puis en
cours préparatoire et en cours élémentaire première année.
Il a également pour but de fournir aux enseignants des pistes d’activités permet
tant d’évaluer, de construire puis de consolider les connaissances dans le domaine
de la numération décimale.
1. Le nombre qui s’écrit abc en base dix, avec les chiffres a, b et c concaténés dans cet ordre, est
le cardinal d’une collection constituée par la réunion de a groupements de cent éléments, de b
groupements de dix éléments et de c éléments non regroupés (abcdix = (a × dix2) + (b × dix) + c).
2. Cette correspondance existe dans le système chinois ce qui le rend plus accessible aux élèves
concernés.
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40 | Apprendre le nombre
ourrait, de la même façon, n’y avoir que les dix mots–nombres : un, deux, ... neuf,
p
zéro, correspondant aux dix chiffres de notre système écrit, mais ce n’est pas le cas.
Il faut remarquer que le système utilise au départ des mots spécifiques pour les
premières puissances de la base dix ce qui permet de mieux appréhender le rôle
de ces nombres : dix, cent, mille mais que le système semble utiliser comme base
auxiliaire mille lorsqu’il s’agit de poursuivre les règles de désignation dix mille, cent
mille puis million.
Une première irrégularité : les mots–nombres de onze à seize
Comme le nombre 17 se lit dix–sept, les nombres de 11, … 16 pourraient se lire
dix–un, ...dix–six mettant ainsi en évidence que dans une écriture à deux chiffres
commençant par 1 le 1 désigne un paquet de dix.
Ainsi le fait que les nombres de 11 à 16 aient une désignation orale n’utilisant qu’un
seul mot–nombre ne facilite en rien la compréhension du système écrit.
Une seconde irrégularité : le nom des dizaines
Les trois premiers groupements successifs par dix sont nommés de façon spécifi
que : dix, cent et mille pour permettre une compréhension plus aisée du rôle de la
base dix dans la lecture de 200 : deux cents, 3 000 : trois mille, 4 500 : quatre mille
cinq cents et ainsi 20, 30, 40, 50, 60 pourraient de la même manière se lire : deux
dix, trois dix, quatre dix, … six dix au lieu de vingt, trente, quarante… soixante.
Comme le système utilise des mots–nombres spécifiques pour les noms des premières
dizaines : vingt3, trente, quarante, cinquante, soixante, on pourrait poursuivre en utili
sant les mots septante, octante, nonante, comme dans certains pays francophones.
En France, les désignations de 70, 80 et 90 par soixante–dix, quatre–vingts, quatre–
vingt–dix ne respectent pas les règles de composition des premières désignations orales
à l’aide des mots–nombres de base et sont la source de difficultés supplémentaires.
3. Le mot « vingt » n’a pas de relation avec « deux » et n’aide donc pas au fait de savoir que dans 20 il y
a 2 paquets de dix, les mots « trente » et « trois » commencent quant à eux de la même manière.
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41 | Apprendre le nombre
28
18 19
27
9 20 1
17 8
10
1 2 3 4 5 6 7
7 2
3 5
11 4 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
26 16 6 1 11 21
12 18 19 20 22 22 23
5 2
15 4 3 12
25 13 22
14
24 23
Comme l’une des premières utilisations du nombre est de désigner une quantité, il
est légitime de privilégier, dans un premier temps, la tâche de dénombrement et le
vocabulaire qui lui est associé.
Une procédure de dénombrement consiste à regrouper les éléments par paquets
successifs de dix, d’abord les paquets de dix, puis les paquets de paquets de dix,
etc. Les élèves auront plus de facilité à comprendre
comptines faiblementl’écriture du nombre en retrou
segmentées
vant, dans le vocabulaire utilisé par[undeuxtrois] nous ironsles
le professeur, au bois
actions effectuées pour réa
plus adéquates
liser cette tâche. plus simples
pour pouvoir
Ex : 243 doit alors dénombrerêtre interprété comme : à mémoriser
comptines segmentées
– 2 paquets de cent et 4 paquets de[un] dix et[deux]
nez, 3 éléments
nez, ... isolés ;
5
4. Le dénombrement d’une collection est une tâche qui consiste à fournir, à l’oral ou à l’écrit, le
nombre d’éléments de cette collection. Plusieurs procédures sont possibles, en particulier les
procédures qui utilisent les comptages par paquets de dix.
5. Certains enseignants préfèrent utiliser le vocabulaire « tout seul ».
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42 | Apprendre le nombre
Matériels associés : des bâtonnets regroupés par paquets de dix à l’aide d’élasti
ques ou des cubes mis par dix dans des sachets transparents conviennent bien à la
pratique fondamentale de ce type d’activité de dénombrement.
Des cubes emboîtables sous formes de barres, puis de plaques et de gros cubes
permettent respectivement de bien visualiser le groupement de dix6 (la dizaine
comme une barre de dix cubes), le groupement de cent (la centaine comme une
plaque de dix barres) et le groupement de mille (le millier comme un gros cube de
dix plaques).
6. Le matériel « multi–base » en bois permet aux élèves de remplacer un groupement de dix cubes
par une barre de dix où les dix petits cubes sont encore visibles, de même pour les plaques et les
gros cubes. C’est un matériel intermédiaire entre les groupements et les échanges.
7. Le matériel est présenté dans l’exemple ci–dessus. Il convient que les élèves n’utilisent que l’écri
ture symbolique pour donner une valeur à un objet, évitant ainsi d’associer une valeur à une
couleur, une taille ou une forme.
8. Le système monétaire en usage en Europe cumule écriture symbolique, taille et couleur.
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43 | Apprendre le nombre
Progression
Avant d’énoncer des objectifs possibles à atteindre par niveau de classe, nous
formulons quelques éléments de repère dans la progression–programmation en
numération qui ne peut être envisagée sans relation avec le calcul.
En ce qui concerne la numération écrite :
– en GS, la désignation usuelle d’un nombre familier, dans le domaine de 1 à 31, reste
un symbole non analysé, donc non compris. Elle s’acquiert par imprégnation ;
– l’algorithme de fabrication de la suite des écritures chiffrées peut être approché
dès la GS ;
– la compréhension de la signification des chiffres dans l’écriture usuelle (aspect
sémantique) est à réserver au CP et doit être approfondie au CE1. Elle s’appuie
d’abord sur du matériel de « type groupements » avant d’utiliser, dès le CP, du ma
tériel de « type échanges ».
Au CP, la dextérité dans le domaine des calculs additifs, le début des calculs sous
tractifs supposent une bonne compréhension de la numération et la connaissance
de faits additifscomptines faiblement segmentées
et soustractifs mémorisés.
[undeuxtrois] nous irons au bois
Les transformations d’écritures additives ne nécessitent plus simplespas la connaissance d’une
plus adéquates
technique
pour dénombrer opératoire de l’addition et sont donc à pratiquer dès l’introduction du
à mémoriser
signe +. comptines segmentées
[un] nez, [deux] nez, ...
Le calcul mental
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44 | Apprendre le nombre
9. Les dispositions intermédiaires ne constituent pas des passages obligés et restent liées au choix
de la technique à fixer. Elles sont présentées ici pour fournir aux enseignants des pistes de ré
flexion.
10. Il est possible de choisir un autre type de matériel de référence en particulier du matériel de type
échange (plaques avec les écritures 1 et 10, boules sur des abaques triangulaires). Le vocabulaire
sera donc à adapter en conséquence.
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45 | Apprendre le nombre
nsembles (3 paquets de dix et 4 tout seul et 4 paquets de dix et 7 tout seul) sont,
e
dans une première transformation, réunies en 7 paquets de dix et 11 tout seul puis
dans une seconde transformation les 11 tout seuls sont groupés en 1 paquet de
dix et 1 tout seul pour former 8 paquets de dix et 1 tout seul. Les dispositions (a)
et (b) ne sont pas identiques : dans la disposition (a), on écrit d’abord le nombre de
paquets de dix ; dans la (b), ce sont les 11 tout seuls qui sont d’abord transformés
en un paquet de dix et 1 tout seul.
Soustraction
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Commentaires sur le repérage des Pistes d’activités
Compétences
Niveaux Objectifs connaissances et les difficultés Construction des connaissances
des programmes
rencontrées et leur consolidation
Mémoriser la suite Savoir réciter la comptine numérique de 1 en Repérer la partie stable et conventionnelle de la suite Les occasions de dénombrement par comptage sont à privilégier
des nombres au 1 jusqu’à n. numérique orale au cours d’une interrogation indivi (situations rituelles : dénombrement des présents, des élèves qui
moins jusqu’à 30. duelle ou lors d’activités de comptage un par un. mangent à la cantine, et situations fonctionnelles : recherche d’un
L’enseignant pourra constater des omissions systé nombre d’objets nécessaires à une activité...).
GS matiques ou l’invention de régularités inexistantes L’utilisation de multiples comptines numériques, de jeux de doigts,
en particulier lors des changements de logique (de d’autres jeux aide à la maîtrise de cette connaissance.
seize à dix–sept ou de dix–neuf à vingt par exem Des situations destinées à certains élèves ayant des difficultés
ple), constater si la partie stable est disponible à persistantes sont à mettre en place (par exemple, le plaisir d’énon
partir d’un rang quelconque. cer la comptine jusqu’au rang n : « la fusée »).
Dénombrer une Savoir dénombrer une quantité à l’aide d’un Au cours d’activités ou lors d’un entretien individuel, Il est souvent indispensable de proposer aux élèves des activités
quantité en utilisant comptage de un en un de la collection. l’enseignant peut repérer les erreurs commises. Les spécifiques :
la suite orale des Savoir réaliser une collection de n éléments principales erreurs sont les suivantes : non–connais – l’énonciation du nombre d’objets par reconnaissance visuelle de
nombres connus. en utilisant le comptage de un en un. sance de la comptine numérique, principe cardinal collections organisées avant leur comptage permet d’acquérir le
manquant, difficultés d’énumération, non–corres principe cardinal ;
pondance d’un mot–nombre à un objet... ; elles sont – introduire, par un trou, un bâtonnet dans une boîte fermée (pour
GS
bien souvent cumulées. un lot d’environ 15 boîtes) oblige l’élève à développer des procé
dures d’énumération (« les boîtes ») ;
– l’introduction d’un mot après chaque mot nombre énoncé de
la comptine numérique, le changement de rythme au cours de
l’activité de comptage suffit souvent à l’élève pour associer un seul
mot–nombre à l’objet pointé.
Associer le nom de Savoir associer directement le mot–nombre Des entretiens individuels permettent de faire le L’affichage de référents collectifs : l’un associant différentes repré
nombres connus dit ou écrit et son écriture chiffrée pour les point sur les connaissances des élèves. sentations des premiers nombres (constellations, doigts, collections
avec leur écriture nombres de 1 à 9. Pour l’enseignant, il s’agit alors de privilégier les témoins organisées par groupes de 5), écriture chiffrée et écriture lit
chiffrée. Savoir associer directement – sans comp entraînements systématiques qui seuls permettront térale, l’autre constituée d’une bande numérique de 1 à 31 facilitent
tage – le mot–nombre, son écriture chiffrée à l’acquisition des connaissances visées. l’acquisition des apprentissages visés.
une collection organisée en constellation. Leurs usages fréquents sont déterminants pour fixer ces connais
Savoir associer directement – sans comp sances de base.
tage – le mot–nombre, son écriture chiffrée L’enseignant a intérêt à munir chacun de ses élèves de ces outils in
GS à une collection standard de doigts (de un dividuels que les élèves utiliseront seuls ou avec l’aide du maître
à dix). au cours d’activités aussi variées que possible : « cartons–éclairs »,
Savoir associer, avec l’aide de l’outil « bande lotos, et dominos par exemple.
numérique », les mots nombres de la comp Seul un entraînement systématique, au cours d’activités rituelles, où
tine numérique de un à trente à l’écriture les élèves doivent produire dans l’ordre la suite numérique des chif
chiffrée correspondante. fres de 1 à 9, d’abord à l’aide de l’outil bande numérique puis sans
Savoir produire la suite des écritures chif sa présence, permettra de mémoriser la succession des écritures
frées des nombres de 1 à 9. chiffrées (ex « le fil à linge »).
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Compétences Commentaires sur le repérage des Pistes d’activités
Niveaux des Objectifs connaissances et les difficultés Construction des connaissances
programmes rencontrées et leur consolidation
Connaître Savoir associer automatiquement, grâ Avant chaque unité d’apprentissage, il convient Ces connaissances ne sont pas procédurales – il s’agit d’ap
(savoir écrire ce à la mémorisation, les désignations d’établir un diagnostic de l’état des connaissances prendre des conventions – et s’acquièrent donc dans le cadre
et nommer) orales et écrites (en chiffres) des nom de chaque élève afin de repérer ceux qui auront le d’un enseignement du professeur. Celui–ci concevra donc des
les nombres bres familiers de 1 à 31. plus besoin du soutien de l’enseignant. Étant donné outils qui faciliteront cette mémorisation indispensable [ex : les
entiers natu Savoir associer désignations orales la non–régularité de notre numération orale, ce type dictionnaires des nombres où les nombres sont organisés par
rels inférieurs et écrites des nombres de 1 à 59 en de connaissances ne peut s’acquérir que progres famille comme celle des 50 (cinquante « nombres dont l’écriture
CP à 100. utilisant les repères mémorisés vingt, sivement, tout au long de l’année scolaire. commence par un 5 »)].
trente, quarante et cinquante. Il est donc tout à fait légitime que la correspondance
Savoir associer désignations orales et numération écrite–numération orale ne soit pas acqui Les décompositions additives permettent de donner du sens
écrites des nombres de 60 à 79 en se pour tous dans la tranche 80–99 qui nécessite, pour aux nombres de la famille des 70 (soixante–dix).
utilisant les décompositions additives sa compréhension, d’utiliser des décompositions
en deux termes de ces nombres qui multiplicatives des nombres ex : 92 = (4 x 20) +12.
donnent du sens à la numération orale.
Savoir utiliser le dénombrement par La difficulté provient du fait que le nombre est pres L’activité « la marionnette » qui oblige l’élève à construire cette
paquets pour transmettre une infor que exclusivement signifié par sa désignation usuelle, connaissance est la suivante : il s’agit de passer une commande
mation sur la quantité. ce qui conduit l’élève à réciter la comptine aussi loin écrite à une marionnette qui ne connaît que les nombres à un
que possible pour produire cette désignation orale chiffre. Il peut s’agir par exemple d’une commande de pailles
puis son écriture usuelle. pour que chaque gobelet en possession de l’élève ait sa paille
Savoir dénombrer une quantité d’ob (la commande écrite de 12 pailles est interprétée par la marion
jets pour produire une désignation Le fait de donner une information sur une quantité à
l’aide d’une désignation additive (par exemple 15 nette comme désignant une quantité de 1 et 2 soit 3, les procé
écrite ou orale en les groupant d’abord dures de réussite sont obtenues en décomposant additivement
par paquets de dix objets puis en comme « 8 et 7 », « 5 + 5 + 5 », « dix et cinq »… )
conduit l’élève à percevoir une collection comme plu 12 en deux ou plusieurs termes strictement inférieurs à 10 : 4 +
dénombrant le nombre de paquets 8, 5 + 5 + 2 etc.)
de dix et le nombre d’objets isolés. sieurs groupements et non plus élément par élément.
CP La procédure de comptage « un à un » avec utilisation
de la comptine numérique ne devrait pas être encou Comme les groupements réguliers et par dix ne constituent pas
ragée au–delà de trente car elle ne favorise pas les le mode unique de regroupements, le professeur doit enseigner
groupements par dix pour dénombrer. cette manière de grouper les objets pour les dénombrer qui
Il convient d’étudier au préalable les procédures n’est pas utilisée spontanément par les élèves.
qu’utilisent les élèves pour dénombrer des collections Le « dénombrement de grandes collections » (supérieures à 300)
supérieures à cinquante objets. Il faudrait que tous les oblige les élèves à bien comprendre le rôle des groupements
élèves de ce niveau automatisent la procédure recon par dix et permet d’introduire les groupements de deuxième
nue comme fiable, rapide et efficace : grouper par dix ordre (la centaine) sans que cette introduction constitue une
pour dénombrer une grande collection. obligation des programmes (l’enseignant peut se contenter de
nommer 341 comme 34 paquets de dix objets et 1 objet isolé).
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Commentaires sur le repérage des Pistes d’activités
Compétences des
Niveaux Objectifs connaissances et les difficultés Construction des connaissances
programmes
rencontrées et leur consolidation
Savoir que dans une écriture à Pour repérer cette connaissance, l’enseignant Dans le cadre de l’activité « carrelages », pour construire la connais
deux chiffres d’un nombre, dé peut, par exemple, demander à l’élève de com sance recherchée, l’enseignant modifie la valeur d’une des variables
signant une quantité le chiffre mander, à l’aide d’un message écrit, une collec de la situation : il fixe une contrainte supplémentaire. En interdisant la
de gauche indique le nombre tion de carreaux pour carreler une pièce de 24 commande de plus de 9 carreaux isolés, il oblige l’élève à modifier sa
de groupes de dix et le second carreaux. Les carreaux sont présentés sous forme commande initiale qui n’utilisait que des carreaux isolés.
le nombre d’objets isolés. de paquets de dix et de carreaux isolés et l’élève Ainsi pour une commande de 56 carreaux, il doit commander
a la possibilité de commander des paquets de 6 carreaux isolés et 5 paquets de dix carreaux, il suffit ensuite de faire
dix ou des carreaux isolés. Si celui–ci commande remarquer aux élèves que la désignation de la quantité donne directe
24 carreaux isolés, il n’a pas acquis la connais ment ce renseignement. Réciproquement, l’organisation de la collec
sance recherchée. tion en paquets de dix et en éléments isolés permet de désigner la
La connaissance visée s’enseigne en s’appuyant quantité d’éléments de la collection (le dénombrement par comptage
sur le fait que les élèves maîtrisent souvent déjà la des paquets de dix est alors suggéré par la situation).
désignation des nombres familiers et connaissent Une fois la connaissance construite, les activités de consolidation sont
par exemple le fait que 17, « dix–sept » c’est un indispensables pour l’automatiser et la stabiliser.
paquet de dix et encore sept. Il faut donc vérifier
si l’élève possède ou non cette connaissance. Les activités d’entraînement sont d’abord effectuées dans le même
CP contexte que l’activité d’apprentissage ; sans le recours au matériel,
Tous les élèves devraient pouvoir trouver menta de référence mais en proposant des auto–corrections : compléter des
lement l’écriture usuelle de « douze objets et en bons de commandes dans différentes configurations spatiales, com
core deux groupes de dix objets » en s’appuyant pléter des égalités du type 48 = 8 + _. etc.
sur le fait que dans 12, il y a 1 groupe de dix
objets et 2 objets isolés et que par conséquent, Les activités de réinvestissement consistent essentiellement à opérer
il s’agit de 3 groupes de dix objets et de 2 objets sur les nombres en effectuant des calculs dans le cadre de problèmes
isolés soit 32. additifs et soustractifs variés.
L’activité « carrelages groupés » : en regroupant des collections, la
tâche de l’élève est de rechercher la désignation usuelle de la réunion,
en fractionnant une collection en deux sous–ensembles, il s’agit pour
lui de rechercher le nombre d’éléments d’une partie connaissant la
totalité et l’une des parties.
L’activité « boîte » : en modifiant par un ajout ou un retrait la collection
initiale, la tâche de l’élève est d’anticiper la désignation de la collec
tion finale.
Cf. : problèmes additifs et soustractifs.
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Pistes d’activités
Compétences des Commentaires sur le repérage des
Niveaux Objectifs Construction des connaissances
programmes connaissances et les difficultés rencontrées
et leur consolidation
Savoir qu’une valeur peut être Lorsqu’on demande aux élèves de comparer deux tré Pour conforter cette équivalence entre 1 plaque de 5 et 5 pla
désignée par une écriture sors constitués l’un « A » de trois plaques identiques ques de 1, puis entre 1 plaque de 10 et 10 plaques de 1, il
symbolique chiffrée, que la avec une indication de la valeur l sur chaque plaque et convient de confronter les élèves à de nombreux échanges. Il
valeur et la quantité sont deux l’autre « B » d’une plaque, de même aspect, mais por faut les conduire à considérer la valeur 25 comme étant réalisée
notions indépendantes, plus tant l’indication 5, ils sont souvent persuadés que le tré par 2 plaques de 10 et 5 plaques de 1. L’activité « trésor » permet
particulièrement admettre que sor A vaut plus que le trésor B. d’atteindre cet objectif : plusieurs élèves se constituent un trésor
cinq objets de valeur 1 valent Cette erreur, consistant à confondre la valeur et la quantité, de plaques au cours de tirages de cartes indiquant une valeur.
CP un objet de valeur 5, que dix persiste pendant très longtemps et il convient donc de Le gagnant est l’élève qui, à la fin de la partie, a le trésor de plus
objets de valeur 1 valent un proposer aux élèves concernés des situations qui les obli grande valeur. Le fait que le nombre de plaques de 1 soit en
objet de valeur 10. gent à effectuer des échanges tout en conservant la valeur. nombre limité oblige les élèves à pratiquer des échanges.
Savoir que dans l’écriture à En fin d’année, tous les élèves devraient savoir qu’un Pour consolider cette connaissance, l’enseignant peut faire mani
deux chiffres d’un nombre, dé objet d’un prix de 56 euros peut être payé à l’aide de 5 puler bouliers et abaques. Il convient également de simuler des
signant une valeur, la valeur des billets de dix euros et de 6 pièces de 1 euro. achats en utilisant de la monnaie fictive.
chiffres dépend de leur posi
tion dans l’écriture du nombre.
Comparer, ranger, Savoir que le successeur d’un Lors d’une situation d’approche pour une évaluation dia Pour construire l’aspect algorithmique de la numération, une pre
encadrer ces nombres. nombre s’obtient en ajoutant gnostique, il faut vérifier que l’élève ne s’appuie pas uni mière activité (« château ») consiste à rechercher les nombres ca
Écrire une suite 1 au nombre qui désigne cet quement sur une connaissance mémorisée de la numéra chés d’une grille rectangulaire de n lignes sur 10 colonnes où les
de nombres dans te quantité ou cette valeur et tion orale pour trouver le successeur d’un nombre écrit. nombres se succèdent dans l’ordre habituel de la lecture (de gau
l’ordre croissant réciproquement qu’en ajou Ainsi pour trouver le successeur de 89, au lieu d’avoir com che à droite puis de haut en bas). Une autre activité (calculettes)
ou décroissant. tant 1 l’on obtient le succes me unique procédure le fait de savoir qu’après quatre– consiste à anticiper le successeur d’un nombre et à vérifier sa pré
seur du nombre. vingt–neuf, c’est quatre–vingt–dix, l’élève devrait pouvoir vision à l’aide d’une calculatrice en appuyant sur la séquence de
Savoir écrire le successeur de s’appuyer sur l’une des procédures suivantes. touches (« + » « 1 » « = »).
toute désignation écrite d’un P1 : après 9 c’est 0 donc je prends le successeur de 8 qui L’appui sur l’aspect sémantique de la numération est construit à
nombre à 2 chiffres en s’ap est 9 et j’écris 90. travers les situations où une quantité se transforme par l’ajout d’un
puyant sur l’un des aspects élément (« boîte ») (contexte cardinal), l’appui sur l’aspect algorith
CP algorithmique ou sémantique P2 : j’ai 8 paquets de dix et 9 éléments isolés, en ajoutant 1, mique est mis en évidence au cours d’un déplacement de 1 sur une
de la numération. j’ai 10 éléments isolés donc 1 paquet de dix supplémen piste graduée (« piste graduée »).
taire soit 9 paquets de dix qui s’écrivent 90.
Savoir comparer deux nom Les activités de consolidation sont multiples : confection d’une ban
bres de deux chiffres en s’ap Pour comparer deux nombres de deux chiffres, il faut de numérique, de la spirale des nombres, manipulation de comp
puyant sur l’un des aspects d’abord comparer leurs chiffres de gauche, s’ils sont iden teurs, mais aussi rangement des nombres, jeux de portraits etc.
algorithmique ou sémantique tiques il faut comparer leurs chiffres de droite.
Il est souhaitable de proposer des activités qui permettent d’ob
de la numération. Pour conclure que 57 est inférieur à 72, deux types d’expli server ce qui se passe sur l’écriture du nombre lorsque l’on ajou
cation peuvent coexister : te ou retranche 10, ce que devient l’écriture du nombre–repère
E1 : dans la succession des chiffres 5 vient avant 7 ; lorsque l’on se déplace de dix, sur une piste organisée en spirale
E2 : 5 groupes de dix et n éléments isolés constituent une (« spirales »).
collection moins importante que 7 groupes de dix.
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Niveaux Compétences des programmes Objectifs
Connaître (savoir écrire et nommer) les Savoir associer désignations orales et écrites des nombres de 1 à 69 en utilisant les repères mémorisés « vingt », « trente », « quarante »
nombres entiers naturels inférieurs à et « cinquante », « soixante ».
1 000. Savoir associer désignations orales et écrites des nombres de 70 à 99 en utilisant les décompositions complexes (additives et multipli
catives) de ces nombres qui donnent du sens à la numération orale.
Savoir utiliser le mot–nombre « cent » pour associer désignations orales et écrites des nombres de 100 à 999 en utilisant les décompo
sitions complexes (additives et multiplicatives) de ces nombres qui donnent du sens à la numération orale.
CE1 Savoir dénombrer une quantité d’objets pour produire une désignation écrite ou orale en les regroupant d’abord par paquets de dix
objets, puis par paquets de dix paquets de dix –les paquets de cent– puis en dénombrant le nombre de paquets de cent, le nombre
de paquets de dix et le nombre d’objets isolés.
Savoir que dans une écriture à trois chiffres d’un nombre désignant une quantité, le chiffre de gauche indique le nombre de groupements
par cent, le second le nombre de groupements par dix et le dernier le nombre d’objets isolés.
Savoir que dans l’écriture à trois chiffres d’un nombre désignant une valeur, la valeur des chiffres dépend de leur position dans l’écriture
du nombre et introduire les mots « centaine », « dizaine » et « unité » pour parler de la valeur des chiffres en fonction de leur rang dans
l’écriture des nombres (maîtriser les décompositions canoniques).
Repérer et placer ces nombres sur une Savoir écrire le successeur de toute désignation écrite d’un nombre à 3 chiffres en s’appuyant sur l’un des aspects algorithmique ou
droite graduée, les comparer, les ranger, sémantique de la numération.
les encadrer. Savoir comparer pour les ranger deux nombres de trois chiffres en s’appuyant sur l’un des aspects algorithmique ou sémantique de la
CE1 numération.
Savoir encadrer entre des centaines un nombre de trois chiffres, savoir encadrer entre des dizaines un nombre de trois chiffres et en
déduire un placement sur un segment gradué de 10 en 10 en s’appuyant sur l’un des aspects algorithmique ou sémantique de la numé
ration.
Écrire ou dire des suites de nombres de Savoir écrire une suite écrite de mots–nombres ou d’écritures chiffrées ou dire une suite de mots–nombres prononcés en fonction d’une
10 en 10, de 100 en 100, etc. règle donnée en s’appuyant sur l’un des aspects algorithmique ou sémantique de la numération ou sur la connaissance de la numération
CE1 orale.
Les suites de 10 en 10 ou de 100 en 100 à partir de n’importe quel nombre constituent un seuil minimum à atteindre par tous les élèves,
mais il est souhaitable que l’élève sache produire de la même façon des suites de 5 en 5 et de 50 en 50, de 11 en 11, de 9 en 9...
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51 |
Partie 3
Problèmes additifs,
soustractifs et multiplicatifs
Développer des compétences pour
résoudre des problèmes additifs et
soustractifs
Jean–Jacques Calmelet, Olivier Graff et Antonio Valzan
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52 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
les performances des élèves. Dans certains contextes, un travail spécifique autour
de la lecture d’énoncés peut s’avérer nécessaire afin d’aider les élèves à prendre la
distance nécessaire pour appréhender cette nouvelle forme de texte. Ces échanges
pourront avoir pour but de compléter des énoncés lacunaires pour éviter qu’un
élève ne refuse que Juliette puisse donner des pommes car « elle n’en a pas » dans
l’exemple « Léo a 3 pommes. Juliette lui en donne 5 de plus » ou de remettre les évé
nements dans l’ordre de leur survenue en précisant les états initiaux, les étapes…
en racontant une histoire.
De plus, le professeur amènera les élèves à mettre en relation ces énoncés avec ceux
de problèmes rencontrés antérieurement dans le but de les conduire à identifier
progressivement des catégories de problèmes.
D’un point de vue plus « strictement mathématique », dans leur variété, les situa
tions additives ne présentent pas une égale difficulté selon la catégorie à laquelle
elles appartiennent. Il est nécessaire d’en tenir compte lors de l’élaboration d’une
progression. La progression présentée plus loin vise à les établir et à aider à amorcer
une identification de certaines de ces catégories de problèmes, par exemple à l’aide
d’affiches de référence.
L’écriture collective de ces affiches de référence menée avec la classe participe à la
construction de la notion et à la structuration des connaissances. Pour les élaborer,
le support de l’affiche (avec l’énoncé du problème choisi pour représenter le type
de problèmes auquel sera associée la procédure de résolution retenue) permet de
composer un exemple générique auquel seront apparentés les énoncés de la même
catégorie de problèmes rencontrés lors des séances d’entraînement, de réinvestis
sement ou d’évaluation.
Progressivement, pour une catégorie de problèmes donnée, l’enseignant amènera
les élèves à optimiser les procédures mobilisées, à les comparer et à se rapprocher
des procédures les plus adaptées. Cette mise en relation des problèmes d’une même
catégorie amènera aussi les élèves à réinvestir les procédures précédentes et à les
associer à la catégorie de problèmes ainsi construite.
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53 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
catégorie de problèmes peut être facilité par des activités préparatoires qui met
tent en relation, énoncé de problème, croquis, dessin et procédure de résolution.
Afin d’amener l’élève à résoudre le problème, l’enseignant pourra jouer sur une
schématisation progressive des représentations pouvant être produites. Ainsi pour
l’exemple suivant : dans un autobus, il y a 27 personnes ; à un arrêt, il en descend
13. Combien y a–t–il de personnes quand l’autobus repart ? L’élève peut apprendre à
passer progressivement du dessin figuratif de la situation (des passagers par exem
ple) à la production d’un schéma plus au moins épuré (un trait pour représenter
les passagers) puis à la production d’un schéma ou à des écritures plus formalisée
du type (27 ?) (13 + ? = 27 ou 27 – 13 =). Ces différents niveaux de représentation
sont des étapes possibles à construire avec les élèves, sans les imposer à tous.
L’introduction d’un signe opératoire « + », « – » peut être justifiée soit par le souci de
lever toute ambiguïté d’écriture1 soit pour traduire le traitement de la situation par
une écriture mathématique.
L’école maternelle constitue une période décisive dans l’acquisition de la suite des
nombres (chaîne numérique) et de son utilisation dans les procédures de quan
tification. Les enfants y découvrent et comprennent les fonctions du nombre, en
particulier comme représentation de la quantité et moyen de repérer des positions
dans une liste ordonnée d’objets.
Les situations proposées aux plus jeunes enfants (distributions, comparaisons,
appariements...) les conduisent à dépasser une approche perceptive globale des
collections. L’accompagnement qu’assure l’enseignant en questionnant (comment,
pourquoi, etc.) et en commentant ce qui est réalisé avec des mots justes, dont
les mots–nombres, aide à la prise de conscience. Progressivement, les enfants ac
quièrent la suite des nombres au moins jusqu’à 30 et apprennent à l’utiliser pour
dénombrer.
Dès le début, les nombres sont utilisés dans des situations où ils ont un sens et
constituent le moyen le plus efficace pour parvenir au but : jeux, activités de la
classe, problèmes posés par l’enseignant de comparaison, d’augmentation, de réu
nion, de distribution, de partage.
La taille des collections, le fait de pouvoir agir ou non sur les objets sont des varia
bles importantes que l’enseignant utilise pour adapter les situations aux capacités
de chacun.
À la fin de l’école maternelle, les problèmes constituent une première entrée dans
l’univers du calcul mais c’est le cours préparatoire qui installera le symbolisme
(signes des opérations, signe “égal”) et les techniques.
1. Dans la situation où l’on met 2 cubes dans une boîte puis où l’on remet 3 cubes dans la même
boîte, on met le signe « + » entre 2 et 3 pour représenter l’action « ajouter 3 cubes à 2 cubes » car
sinon on pourrait lire 23 et comprendre 23 cubes.
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54 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
La suite écrite des nombres est introduite dans des situations concrètes (avec le
calendrier par exemple) ou des jeux (déplacements sur une piste portant des indi
cations chiffrées). Les enfants établissent une première correspondance entre la
désignation orale et l’écriture chiffrée ; leurs performances restent variables mais il
importe que chacun ait commencé cet apprentissage. L’apprentissage du tracé des
chiffres se fait avec la même rigueur que celui des lettres.
Progression
Mise en œuvre
Une situation du type « deux pour un » peut fournir quelques repères représentatifs
des étapes participant à la construction de la notion du nombre pour mémoriser
une quantité. Cette situation relève de la construction d’une collection de cardinal
double de celui d’une collection de référence qui renvoie notamment à deux grands
types de procédures, n étant le cardinal de la collection de référence : celle de type
n + n ou celle de type 2 + 2 + 2 +… (ces notations sont à destination du professeur).
Les méthodes peuvent être plus ou moins élaborées ; le résultat peut être obtenu de
visu ou par l’utilisation de nombres voire de faits numériques.
• Point de départ …
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55 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
• Deuxième temps…
Les oiseaux qu’il faut aller chercher sont stockés hors du champ de vision de l’élè
ve. Ce choix contraint l’élève à se représenter la situation.
La démarche la plus souvent observée consiste à aller chercher, « beaucoup »
d’oiseaux de manière à en avoir assez. Quelques élèves, après avoir choisi un nom
bre raisonné d’oiseaux, peuvent aussi revenir pour un « petit » supplément.
Il faut quelques essais, pour que les stratégies s’affinent..., mais, il est nécessaire,
au départ, de négocier quelques « voyages supplémentaires »...
• Troisième temps…
Après avoir proposé plusieurs confrontations à cette situation (avec des nombres
différents), le professeur peut apporter une nouvelle contrainte (un jeu de rôle) :
un propriétaire de l’arbre, un messager chargé de la commande et un vendeur
d’oiseaux.
Deux systèmes de communication, demandeur / messager et messager / vendeur,
sont à la base de cette situation… et de ces nombreux aléas.
Exemple 1 : « il m’en faut 10 » peut laisser le vendeur un peu déconcerté... et il
faudra adapter ou transformer le message en « 10 oiseaux ».
Exemple 2 : « il me faut 4 oiseaux par famille » et le messager recommande au
vendeur perplexe « tu en prends 2 et tu comptes par famille... ».
À cette étape, il est fréquent que des élèves oublient de mémoriser le nombre et
reviennent à la situation initiale.
Dans cette situation, le nombre sous forme orale est systématiquement utilisé. Il
prend un statut et une fonction.
• Quatrième temps…
Chaque élève rédige un message de commande relatif à son arbre et ses nids.
La plupart des premiers messages écrits des élèves de GS ne se satisfont pas du
nombre écrit. Le nombre ne semble pas être une information complète (même si
on travaille uniquement sur des oiseaux, il faut que la nature soit citée : 10 est
accompagné du dessin d’oiseaux). Cette logique s’apparente tout à fait au rapport
entre grandeur et mesure : ici Elie et Antoine dessinent la grandeur de référence2
puis indiquent la mesure [10].
Situations de réinvestissement
2. Ce qui va conduire à quelques interprétations incertaines : désigne–t–on les nids ou les oiseaux ?
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56 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
La différenciation
C’est le point clé de toute situation pour que chaque élève puisse accéder à la démar
che à apprendre : compte tenu de l’âge des élèves, le champ numérique sur lequel
l’élève va travailler est sensible. Dans ces exemples, on pourra ainsi différencier le
travail en fonction de toutes les variables numériques (nombre de nids, nombre de
clowns, d’arbres…).
Conclusion
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57 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Objectifs
CP : résoudre des problèmes simples à une opération.
CE1 : résoudre des problèmes relevant de l’addition, de la soustraction et de la
multiplication.
Progression
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58 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Pour cette étape, il s’agit bien d’une situation et non pas d’un énoncé.
Les élèves disposent d’enveloppes contenant un nombre de jetons inconnu d’eux.
Le maître leur fait ajouter des jetons. Les élèves comptent alors tous les jetons
dans leur enveloppe.
Ils doivent trouver le nombre initial de jetons dans leur enveloppe, sans contrainte
de procédure, puis dans un second temps, en utilisant une écriture soustractive.
Par la suite, il leur est demandé de vérifier avec le matériel.
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59 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
• Comprendre la situation
L’utilisation d’objets familiers aux élèves, l’action concrète des élèves sur ces objets
et le fait de pouvoir sentir les jetons dans l’enveloppe avant l’ajout de jetons supplé
mentaires sont autant de précautions prises pour faciliter l’accès au sens : l’élève
ne peut bâtir une représentation qu’à partir de manipulations ; la présentation
d’un problème sous forme d’énoncé est encore une phase ultérieure.
Le fait d’évoquer la situation, de réaliser des actions faites ou de mimer l’action à
faire pour retrouver les jetons présents au début dans l’enveloppe (enlever ceux
qu’ils ont ajoutés) sont d’autres possibilités permettant aux élèves de comprendre
la situation.
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60 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Situation de réinvestissement
Plusieurs obstacles sont repérables lors du déroulement de ces situations :
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61 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Situation d’évaluation
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62 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
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63 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Problèmes de multiplication et de
division au cycle 2
Valérie Bistos et Nicole Matulik
Des approches concrètes et pratiques des mathématiques […] aident les élèves à
comprendre les notions abstraites. […] Les mathématiques fournissent des outils
pour agir, choisir et décider dans la vie quotidienne. […] La maîtrise des principaux
éléments de mathématiques s’acquiert et s’exerce essentiellement par la résolution
de problèmes, notamment à partir de situations proches de la réalité.
Principales compétences attendues à la fin du CE1 (premier palier) dans le champ
multiplicatif :
– calculer une multiplication ;
– diviser par 2 et par 5 des nombres entiers inférieurs à 100 (dans le cas où le quo
tient exact est entier) ;
– restituer et utiliser les tables de multiplication par 2, 3, 4 et 5 ;
– calculer mentalement en utilisant des multiplications simples ;
– résoudre des problèmes très simples.
Problèmes de multiplication
Nombre Nombre de
d’élèves jetons
1 3
4 ?
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64 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Problèmes de division
Deux types de problèmes sont à distinguer dans le cadre de la division : problèmes
de division quotition et problèmes de division partition.
Exemple de problème de division quotition : la maîtresse a 12 jetons. Elle les distri
bue à un groupe d’élèves. Chaque élève reçoit 3 jetons. Combien y a–t–il d’élèves ?
Nombre Nombre de
d’élèves jetons
1 3
? 12
Nombre Nombre de
d’élèves jetons
1 ?
4 12
La taille des nombres, la relation entre les nombres (double, moitié…), l’habillage
de la situation et la présentation de l’énoncé (écrit, oral, dessin, schéma, matériel…)
sont autant de variables qui peuvent moduler le niveau de complexité du problème
proposé dans le cadre d’une pédagogie différenciée. C’est en faisant évoluer tour à
tour chacun de ces paramètres que l’enseignant favorise chez l’élève la construction
progressive des compétences en résolution de problèmes.
Par exemple, l’augmentation de la taille des nombres de l’énoncé peut obliger l’élève
à dépasser, voire abandonner les procédures initiales de dessin. Elle permet de jus
tifier l’introduction des écritures mathématiques avec le recours à différents signes.
Cette écriture symbolique sera progressivement exigée.
La relation entre les nombres est également déterminante dans le choix de la pro
cédure adoptée par l’élève. Ainsi, un problème de division quotition où la valeur du
paquet est 10 revient à un problème de numération (lire le nombre de dizaines dans
l’écriture du nombre).
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65 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Mise en œuvre
En classe de GS, l’enseignant propose des situations concrètes et variées qui relè
vent des différentes structures de problèmes de multiplication et de division citées
ci–dessus (problèmes de multiplication relevant de l’addition réitérée ou du pro
duit de mesures, problèmes de division de type quotition ou partition). La vie de
la classe s’y prête : il peut se saisir d’activités vécues dans la classe pour créer des
situations de distribution et de partage.
En début d’année scolaire, ces activités sont conduites sous la forme de situations
de découverte vécues et auto–validantes. Elles se prolongeront tout au long de l’an
née par des énoncés qui demanderont à être représentés pour ensuite être traités.
En fin d’année scolaire, elles donneront lieu à une évaluation individuelle qui ser
vira de repère à l’entrée au CP.
Cette progressivité des situations d’apprentissage repose sur la continuité et la cohé
rence. Ces dernières nécessitent des traces écrites garantes des apprentissages des
élèves (mémoire de la classe), traces que l’on interrogera tout au long de l’année.
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66 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
En début de GS, cette situation est présentée oralement. Des jetons, une bande
numérique individuelle (a minima nombres de 1 à 30) et une ardoise sont à la dis
position éventuelle des élèves.
Exemples de procédures correctes susceptibles d’être observées :
– l’élève utilise les jetons mis à sa disposition, simule la distribution « 1–1–1–1
1–1–1–1 1–1–1–1 » ou « 3–3–3–3 », plus rarement « 2–2–2–2 1–1–1–1 », puis ras
semble les jetons de la collection ainsi constituée, les dénombre puis écrit « 12 »
en se référant éventuellement à la bande numérique ;
– l’élève dit « un–deux–trois » quatre fois de suite en pointant les cases de la bande
numérique, puis recopie le nombre « 12 » figurant dans la dernière case pointée ;
– l’élève procède mentalement (par exemple par des calculs du type « 3 et 3 ;
6 », encore « 3 et 3 ; 6 », et « 6 et 6 ; 12 ») et donne le résultat « 12 » à l’oral et/ou
à l’écrit.
Il importe que l’enseignant identifie les procédures effectivement mises en œuvre
par ses élèves et qu’il envisage, de par ses choix, de bloquer certaines d’entre
elles.
Exemples de procédures erronées éventuelles ou d’erreurs provenant lors de la
mise en œuvre d’une procédure correcte :
– bonne compréhension de la situation, mais l’élève se trompe en dénombrant sa
collection finale ou oublie au fur et à mesure de sa procédure ce qu’il cherche ;
– mauvaise compréhension de la situation : l’élève confond les données numéri
ques du problème ou mémorise difficilement les différentes données.
À l’issue de cette recherche, l’enseignant demandera aux élèves de représenter sur
leur ardoise la situation traitée pour s’assurer, outre une bonne compréhension
du problème, du degré d’abstraction dont témoigne le niveau de symbolisation.
La nécessaire élaboration d’une trace écrite collective peut s’effectuer à la suite
des précédentes étapes ou dans un temps différé.
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67 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
L’enseignant a préparé des pots de peinture pour les ateliers. Il annonce aux
élèves ce qu’ils vont chercher.
Vous allez chercher combien d’ateliers fonctionneront cet après–midi. Il y a seize
pots de peinture. Chaque groupe doit avoir quatre pots. Je vous demande d’écrire
le nombre d’ateliers que vous avez trouvé.
Problème de division quotition
L’école vient de recevoir des ballons en mousse. L’enseignant annonce aux élè
ves ce qu’ils vont chercher.
Vous allez chercher combien de ballons le directeur va distribuer à chaque classe.
Il y a quinze ballons et cinq classes. Bien évidemment chaque classe doit avoir
le même nombre de ballons. Je vous demande d’écrire le nombre de ballons que
vous avez trouvé.
Problème de division partition
2. Situations d’entraînement
Vous allez chercher combien de poissons ont été pêchés. Il y a six pêcheurs.
Chacun a attrapé quatre poissons.
Problème de multiplication (relevant de l’addition réitérée)
Vous allez chercher le nombre de carreaux de chocolat que contient une tablette
de six sur trois.
Problème de multiplication (relevant du produit de mesures)
Vous allez chercher combien de tulipes le jardinier va planter dans chaque ran
gée. Il y a dix–huit tulipes et trois rangées.
Problème de division partition
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68 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
3. Différenciation
Les difficultés rencontrées par les élèves concernent essentiellement deux domaines :
la capacité à dénombrer et la compréhension du problème dans son contexte.
Tout comme il existe dès l’école maternelle des différences au niveau des compétences
langagières des élèves, on constate de la même façon une grande hétérogénéité dans
les capacités de dénombrement. Ceux qui utilisent des procédures mentales correctes
ont déjà acquis des capacités de comptage (en mobilisant en particulier la connais
sance des doubles) et d’anticipation qui reposent sur des répertoires mémorisés.
Le choix de la taille des nombres, en termes de variables, permet de proposer aux
élèves en difficulté des situations de structure identique avec des nombres plus pe
tits. Cette démarche d’aide peut être renforcée par un étayage conséquent autour
d’activités décontextualisées de comptage. Le champ numérique demeure donc un
paramètre important.
Au–delà des quantités, l’identification des grandeurs en jeu peut être source de dif
ficulté dans la compréhension du problème dans son contexte. La reformulation de
l’énoncé, l’utilisation de matériel, la mise en scène de la situation sont autant d’aides
possibles. On se réfèrera également aux traces collectives élaborées au cours des
différentes situations antérieures rencontrées. Ceci dans la perspective d’amener
l’élève à dépasser la tâche (action) pour aller vers l’activité (anticipation) afin qu’il ne
se précipite pas dans la recherche au point d’en oublier ce qu’il doit chercher.
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69 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
C’est le cours préparatoire qui installe le symbolisme (signes des opérations, signe
« égal ») et les techniques.8
Mise en œuvre
En classe de CP, la construction du sens de la multiplication est amorcée. Le pro
blème de multiplication relevant de l’addition réitérée ou du produit de mesures est
ainsi privilégié pour une approche de la multiplication qui sera consolidée en CE1.
La taille des nombres est volontairement choisie de façon à ce que le nombre d’ité
rations (additions) soit élevé. L’élève va ainsi prendre conscience des limites de la
procédure d’addition réitérée en termes d’efficacité et de fiabilité. Cela suppose que
l’addition ait été traitée en amont. Cette situation de découverte sera donc proposée
de préférence au cours du second semestre de l’année scolaire.
Pour faciliter la compréhension du passage de l’addition réitérée à la multiplication,
« 4 x 8 » pourra se lire « 4 que je répète 8 fois ». Cette aide à l’identification de la
valeur réitérée (ici quatre stylos) permet de lever l’ambiguïté liée à la seule utilisa
tion du mot « fois ».
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70 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
2. Situations d’entraînement
3. Différenciation
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71 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Mise en œuvre
Les élèves ont rencontré depuis le début de leur scolarité des problèmes de grou
pements et de partage.
Jusqu’à présent, ils les ont résolus en utilisant soit un dessin, un schéma, une
addition à trou, ou encore une multiplication à trou. Les traces collectives de ces
situations rencontrées l’attestent.
Au second semestre de classe de CE1, ces problèmes de groupements et de partage
vont permettre aux élèves de découvrir une nouvelle opération : la division. Il s’agit,
comme l’indiquent les programmes, d’amorcer une première approche de la divi
sion. Il est donc important que les élèves comprennent le sens de cette opération et
repèrent dans quels types de problèmes ils vont pouvoir l’utiliser.
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72 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
2. Situations d’entraînement
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73 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
Sont exposés ici des problèmes de division pour lesquels le reste est nul (cas par
ticulier de division euclidienne). Mais il faudra aussi aborder des situations de
division qui génèrent des restes au sein de problèmes de groupements particuliers
et de partage non équitable.
De même que pour les situations de découverte, les traces écrites collectives sont
amenées à évoluer en fonction des procédures mises en œuvre par les élèves.
3. Différenciation
Les procédures erronées recensées en CP s’ancrent en CE1 pour les élèves fragiles
ou en difficulté (compréhension encore difficile de la situation, enfermement dans
la mécanisation). En outre, l’explicitation régulière par l’élève de sa procédure per
met à la fois de contourner l’idée d’une magie du résultat et de déceler les erreurs
de raisonnement masquées par un résultat juste.
L’élève détourne souvent l’emploi de la multiplication ou de la division par l’utilisa
tion d’une addition ou d’une soustraction réitérée. Pour amener l’élève à dépasser
ces types de procédures :
– l’enseignant propose un entraînement régulier à l’écriture de séries d’additions
réitérées sous la forme de produits ;
– l’enseignant augmente la taille des nombres figurant dans l’énoncé du problème
(les calculs additif et soustractif deviennent alors coûteux et sources d’erreurs) ;
– l’enseignant propose une comparaison des diverses procédures de résolution,
pour mettre en avant les notions de fiabilité, de rapidité et de simplicité.
L’élève a tendance naturellement à contourner l’utilisation de la division par l’em
ploi d’une multiplication à trous. Pour amener l’élève à s’approprier l’équivalence
entre ces deux opérations, l’enseignant peut proposer un entraînement régulier de
passage d’une écriture à l’autre, en vue de familiariser progressivement l’élève avec
le signe « : ».
L’automatisation des tables de multiplication est indispensable à la résolution des
problèmes de groupements et de partage. Pour favoriser l’approche de la division,
l’élève doit être habitué à manipuler ces tables sous des formulations diverses (par
exemple combien fait 4 fois 3 ?, en 12 combien de fois 4 ?, combien fait 3 fois 4 ?,
en 12 combien de fois 3 ?).
Conclusion
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74 | problèmes additifs, soustractifs et multiplicatifs
culturel, sur toute la durée de leur scolarité. Ceci nécessite de discuter ensemble de
la progression des concepts inhérents à cet apprentissage à travers les trois cycles,
et de mettre en place des outils communs qui évolueront d’une classe à l’autre.
Travailler la typologie des problèmes et donner aux élèves les clés pour les reconnaî
tre, et ce quel que soit leur habillage, c’est leur permettre de s’autoriser à s’engager
dans une démarche de recherche. Car faire des mathématiques, c’est chercher. Or,
pour chercher, les élèves ont besoin d’outils disponibles à tout moment. Ils doivent
donc les mémoriser et cet enjeu doit leur être explicité. Ainsi l’effort demandé de
mémorisation en vue d’acquérir des automatismes, sera d’autant mieux accepté
que l’élève comprendra que le chemin est balisé.
Cet apprentissage doit également être ponctué de moments spécifiques identifiés
à la fois par le maître et par l’élève : ce dernier découvre (situation de découverte),
s’entraîne (situations d’entraînement en contexte, hors contexte, sur plusieurs ty
pes de problèmes), élabore une trace écrite qui enrichit à la fois le recensement des
différentes structures de problèmes et des divers types de procédures utilisées, est
évalué, réinvestit enfin pour entretenir la connaissance et la compétence.
Au cours de ces différentes phases, l’enseignant veillera à apporter des aides spéci
fiques en réponse à des besoins identifiés grâce à des outils d’évaluation formalisés
en équipe. La phase d’évaluation individuelle régulière, orale et/ou écrite, demeure
fondamentale car elle est la seule garante des acquisitions réelles de l’élève et per
met la régulation des différentes modalités d’aide pour assurer le suivi des élèves
repérés les plus fragiles.
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75 |
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76 | grandeurs et mesures
Mesurage
Mesurage
d’une grandeur
d’une grandeur continue
discrète
Difficultés rencontrées
Comptage d’objets
Longueur (ex : segment) :
(ex : billes) : on
on mesure
compte
Les « uns » se voient : Les « uns » ne se voient pas : Liées à la perception des trois
chaque bille. un segment de 3 cm. unités (centimètres).
Liées au matériel : les bandes de
Les « uns » fusionnent (sans
Les « uns » sont des en papier représentant les unités
chevauchement, sans espace
tiers, ils ne fusionnent pas. peuvent se chevaucher lors des
ment).
manipulations des élèves.
Erreur d’élève qui compte
Le « un » est associé au Le « un » est associé à un
les graduations au lieu des
pointage. intervalle.
intervalles.
On commence à comp On mesure, on repère à partir Nombreuses erreurs de ce type
ter par 1. de 0. par les élèves.
Le nombre n’est pas toujours
On trouve toujours un entier : tolérance, incertitude Difficulté à donner une mesure
nombre entier (en lan de la mesure, mesure d’une approchée, non exacte. En fait,
gage familier : ça tombe grandeur continue (en langage on obtient un encadrement de la
juste). familier : ça ne tombe pas mesure de la grandeur.
juste).
Le nombre de graduations est
supérieur de 1 à celui des in
Accord entre le cardinal Le cardinal est en « retard » sur tervalles : sur une règle graduée
et l’ordinal. l’ordinal. en cm, la graduation notée «
douze » désigne l’entrée dans le
treizième centimètre.
Sur les instruments de mesure, Il y a une infinité de longueurs
Il n’y a rien entre deux
rien n’apparaît entre deux de segments dont la mesure est
nombres.
graduations–nombres. comprise entre deux nombres.
Les unités peuvent se cou Changement d’unités.
Les unités ne se coupent
per en sous–multiples ou en
pas. Conversion.
fractions.
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77 | grandeurs et mesures
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78 | grandeurs et mesures
Le langage
Des ambiguïtés sur le langage peuvent apparaître. Elles peuvent être levées en
associant le contexte et le lexique spécifique à chaque grandeur. Les mots « long »,
« court », « avant », « après » concernent à la fois les longueurs et la durée.
À titre d’exemple :
Sur chaque ligne du tableau, choisis parmi les deux propositions, celle qui te
paraît possible et entoure–la :
Un immeuble peut avoir
20 cm 20 m
pour hauteur
Un crayon à papier
15 cm 15 m
peut avoir pour longueur
Une bouteille
3 euros 3 centimes d’euro
de jus d’orange peut coûter
Un vélo peut coûter 100 centimes d’euro 100 euros
1) Les billets et les pièces sont marqués de leur valeur en euros exprimée en unités,
dizaines ou centaines. Ainsi, 56 euros s’exprime aisément comme : (5 x 10 euros) +
6 euros ; et 326 comme (3 x 100 euros) + (2 x 10 euros) + 6 euros, en référence aux
billets de 100 et de 10 euros et aux pièces de 1 € : l’expérience sociale de la monnaie
permet de renforcer les compétences en numération chiffrée.
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79 | grandeurs et mesures
En 2009, dans l’exercice 12 de l’évaluation des acquis des élèves de CE1, les
élèves devaient entourer la proposition de longueur, de prix ou de masse qui
semblait possible. Ils devaient choisir la bonne unité en référence à l’objet. Dans
ce type d’exercice – choix de l’unité –, les élèves doivent mettre en relation leur
expérience de la vie courante, leur connaissance des nombres et celle des unités
en jeu pour les objets de l’exercice sans passer par une activité de mesurage.
Or l’instrument donne du sens à la grandeur mesurée : double décimètre/mètre
ruban/compteur kilométrique ; pèse–lettre/pèse–personne/balance au sol… Il
est souvent un indicateur de l’unité choisie et de l’ordre de grandeur des nom
bres en jeu. Pour la monnaie, par exemple, la taille et la nature (billets ou piè
ces) sont des indicateurs : 1 pièce de 1 centime d’euro, une pièce de 1 euro ; un
billet de 5 euros, un billet de 50 euros, … Il est donc essentiel de mettre en lien
une estimation et une situation de mesure qui lui est associée. Cette mise en
relation permet de donner du sens à l’estimation.
Conversions
De gauche à droite, chaque chiffre indique une unité dix fois plus grande que celui
qui est à sa droite.
Cette propriété est une des assises de la compréhension des techniques opératoires.
Elle constitue la cohérence entre les nombres et les unités de mesure de longueurs,
de masses et de contenances.
D’elle, découlent les relations entre les différentes unités.
Au cycle 2, concernant la construction du nombre et la numération, unités et dizaines
sont à mettre en relation au niveau de la classe de CP, les élèves entrant dans la
complexité des relations entre centaines et unités, centaines et dizaines, dizaines et
unités au niveau de la classe de CE1.
Les relations entre les unités de mesure, que les progressions indiquent à partir du
CE1, s’expriment en cm et m, euros et centimes d’euros, et kg et g, km et m.
Il faut noter ici que l’ensemble des relations entre les unités du système métrique
seront connues et utilisées au cycle 3 (CM1).
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80 | grandeurs et mesures
L’utilisation dans le langage courant du mot chiffre pour nombre est une
source supplémentaire de confusion pour les élèves
Nombre d'unités
Nombre de dizaines
Nombre de centaines
Nombre d'unités des mille
4 3 7
43 dizaines
Nombre de g
Nombre de dizaines de g
Nombre de centaines de g
Nombre d'unités de milliers de g
(kg)
1 0 0 0
1 kg = 1 000 g
Nombre de m
Nombre de dizaines de m
Nombre de centaines de m
Nombre d'unités de milliers de m
(km)
1 0 0 0
1 km = 1 000 m
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81 | grandeurs et mesures
Nombre de cm
Nombre de dizaines de cm
Nombre de centaines de cm
(m)
3 0 0
3 m = 300 cm
Résolution de problèmes
Dans la majorité des cas, les élèves de l’école primaire n’exploitent pas sponta
nément leurs connaissances du système décimal pour résoudre des problèmes
concernant les grandeurs et leurs mesures. Il est donc essentiel de leur proposer
des situations et des modalités de travail qui les y incitent.
Le tableau ci–après indique les correspondances à établir entre le système décimal
et les mesures de grandeur.
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82 | grandeurs et mesures
Les élèves présentent des difficultés à utiliser leurs connaissances hors contexte,
c’est–à–dire à changer de champ.
La présentation des résolutions de problèmes avec une séparation des champs peut
faciliter ce passage d’un champ à l’autre et le réinvestissement des savoirs de l’un à
l’autre. On peut écrire :
Réponse
Il est important de parler ici du statut des nombres dans les opérations. Dans une
addition, les différents termes ont toujours le même statut : l’addition est toujours
une opération interne.
13 + 25 = 38
13 billes + 25 billes = 38 billes
13 cm + 25 cm = 38 cm
3 x 4 = 12
• un nombre multiplié par une grandeur (ou une quantité d’objets) donne une
grandeur (ou une quantité d’objets de même type) ;
4 m x 3 = 3 x 4 m = 12 m
4 billes x 3 = 3 x 4 billes = 12 billes
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83 | grandeurs et mesures
2 m x 4 m = 8 m2
Il faut remarquer ici que, dans le champ des objets, si l’écriture du type
3 x 4 billes = 12 billes est peu usitée, elle est beaucoup utilisée dans le raisonne
ment des élèves.
Par ailleurs, il faut également remarquer que dans le champ des grandeurs, la
multiplication peut être également non interne et non externe.
Une grandeur multipliée par une grandeur donne une autre grandeur.
Si le transfert de la propriété de commutativité de l’addition des nombres (3 + 4 = 4 + 3)
dans le champ des objets (3 billes + 4 billes = 4 billes + 3 billes) ou des grandeurs
(3 m + 4 m = 4 m + 3 m) ne pose pas de difficultés majeures, a contrario le transfert de
la propriété de commutativité de la multiplication des nombres (3 x 4 = 4 x 3) dans le
champ des objets (3 x 4 billes = 4 x 3 billes) ou des grandeurs (3 x 4 m = 4 x 3 m) n’a
rien d’évident et peut constituer une source de difficulté pour les élèves, notamment
lors des activités de calcul mental et dans les résolutions de problèmes.
En effet les élèves doivent comprendre que l’on obtient la même longueur en met
tant bout à bout 3 fois 4 m ou en mettant bout à bout 4 fois 3 m. Ils doivent aussi
comprendre que si 4 m x 3 = 3 m x 4 = 12 m, le nombre 12 mesure dans « l’unité
1 m » ce que 3 mesure dans « l’unité 4 m » ou 4 dans « l’unité 3 m ».
Dans le cadre de l’étude non formalisée de la propriété de la commutativité, il est
important de travailler les 3 champs pour en établir les liens. La différence de sta
tut montre aussi que l’oubli de l’écriture des unités ne relève pas seulement d’un
oubli mais d’une confusion dans les champs.
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Les nombres et les unités de grandeur
CE1
x 1000 x 100 x 10
La numération unités centaines dizaines unités
les milliers les unités simples
Les préfixes kilo centi
mesures de longueurs km m cm
mesures de masses kg g
mesures de contenance L
mesures de longueurs km m cm mm
mesures de masses kg g
mesures de contenance L cL
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85 |
Partie 5
Aider les élèves en mathématiques
Bertrand Barilly, Frédéric Bigorgne et Isabelle Del Bianco
Le cadre de l’aide personnalisée offre les conditions d’une réflexion autour des obs
tacles et difficultés rencontrés par les élèves dans l’apprentissage de compétences
mathématiques, d’un repérage fin de ces difficultés et d’une mise en œuvre d’aides
articulées à ce repérage.
Il ajoute une modalité inscrite dans une stratégie d’accompagnement des élèves au
service de la réussite de chacun visée par la loi d’orientation et de programme pour
l’avenir de l’école du 23 avril 2005.
Un cadre général
Le rapport aux savoirs mathématiques s’inscrit dans le cadre d’un rapport général
aux apprentissages pour lequel différents éléments forment la toile de fond et pointent
des éléments de vigilance :
– les caractéristiques de développement et de fonctionnement de l’élève ;
– différents aspects socioculturels au cœur desquels pèsent diverses perceptions
de l’École ;
– des enjeux familiaux qui peuvent être différents suivant le sexe (l’actuelle faible
proportion de filles dans des filières scientifiques met en relief ce point) ;
– des relations d’ordre psychoaffectif avec le savoir, l’apprentissage ou une disci
pline particulière, construites dans le temps ;
– les conditions d’enseignement et d’apprentissage, notamment dans le champ du
contrat didactique et de la médiation.
Sur le plan pédagogique, deux constats d’ensemble cadrent les réflexions :
– la difficulté est inhérente à l’acte d’apprentissage ;
– les situations d’apprentissage, riches et résistantes, faisant appel aux capacités
de raisonnement des élèves, leur permettent d’être confrontés à des défis intel
lectuels, sources de progrès.
L’affectif est néanmoins parfois envahissant et entretient des relations étroites avec
la perception des situations. Un élève peut être en échec face à un apprentissage,
en difficulté face à d’autres. L’enjeu premier sera pour l’enseignant de faire passer
l’élève d’une situation d’échec subie où les faits semblent s’imposer à lui (« j’ai pas
de chance » lorsqu’il s’agit de trouver une solution et que le résultat n’est pas « le
bon ») à une situation de difficulté où l’enjeu est perçu et où l’élève comprend qu’il
a prise sur la situation (« je me suis trompé »).
L’aide aux élèves en mathématiques prend en compte d’autres éléments qui ne sont
pas tous spécifiques. On peut relever entre autres :
– une mise en projet qui est une condition nécessaire1 ;
1. Formuler des critères de réussite et de réalisation : « j’aurai réussi mon travail si... », « pour réus
sir mon travail, je dois... et je peux... », est ici éclairant.
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86 | aider les élèves en mathématiques
2. Le sens particulier d’un mot connu employé dans un sens particulier représente souvent un obs
tacle : comprendre que le terme « différence » est en rapport avec le résultat d’une soustraction
n’est pas une évidence ; si le sommet de la montagne se trouve en haut, celui d’une figure géomé
trique ne l’est pas forcément…
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87 | aider les élèves en mathématiques
3. La base 10 entretient d’ailleurs des rapports étroits avec le corps humain. L’ouvrage de Georges
Ifrah, L’histoire universelle des chiffres, Paris : Robert Laffont, collection Bouquins, 1994, en
présente des illustrations dans différentes civilisations. Son chapitre 3 La main, première machine
à compter explore les rapports entre calculs et représentations digitales.
4. Cf. supra p. 25 « Premières compétences pour accéder au dénombrement ».
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88 | aider les élèves en mathématiques
Nombres et calcul
Compétence fin d’école maternelle : comparer des quantités, résoudre des problè
mes portant sur des quantités.
Voilà un exercice discriminant en GS. Les performances des élèves sont très contras
tées. Une étape importante vers les apprentissages mathématiques semble franchie
pour la majorité des élèves qui paraissent capables de se bâtir une image mentale
de la situation. Ils sont alors dans une véritable activité mathématique dans le sens
où celle–ci n’est pas dans la manipulation mais dans les questions qui y sont liées
et dans l’activité intellectuelle qu’il est nécessaire de développer lorsque le matériel
n’est plus visible ou disponible.
Cet exercice est un problème sur des petites quantités dont la résolution passerait
par une soustraction. De ce point de vue, plusieurs pistes de réflexion se dégagent :
– l’intérêt général de proposer aux élèves des situations résistantes, qui posent pro
blème et demandent un effort pour leur résolution (si un mode de résolution est à
leur portée) ;
– en corollaire, la nécessité de donner l’opportunité aux élèves d’essayer, d’oser, de
prendre un risque (une capacité pour laquelle les évaluations internationales mon
trent un déficit des élèves français) ;
– les enrichissements mutuels que les apprentissages sur les situations problèmes,
le calcul et la numération entretiennent ;
– la nécessité absolue de faire précéder de telles situations formelles « crayon/pa
pier » de problèmes en situation pour lesquels la vérification est possible par ma
nipulation sachant que l’on y construira progressivement une nécessaire posture
d’anticipation.
En termes d’aide, la mise à disposition de matériel peut cependant s’avérer un piège
pour l’élève qui confond activité mathématique et manipulation. Il s’y enferme. Ce
sont les pauses réflexives qu’instituera l’enseignant qui seront source d’apprentis
sage et de construction de savoirs et compétences mathématiques.
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89 | aider les élèves en mathématiques
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90 | aider les élèves en mathématiques
La représentation, souvent sollicitée à juste titre par le professeur, peut aussi être
entendue par l’élève comme une demande de représentation de la réalité.
Utiliser le dessin pour « re–présenter » une situation avec les caractéristiques né
cessaires à la résolution d’un problème demande apprentissage, explicitation et
verbalisation.
De manière générale, les interactions entre situations et représentations avec un
codage évolutif paraissent à développer comme étant des étapes aidantes vers l’abs
traction.
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91 | aider les élèves en mathématiques
Enoncé Opération
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92 | aider les élèves en mathématiques
• La phase de l’activité
Les difficultés et remédiations proposées seront en effet différentes selon le moment
de l’activité cognitive de résolution.
Les obstacles sont–ils rencontrés au niveau :
– de la lecture de l’énoncé ?
– de la construction de la représentation du problème ?
– de la traduction du texte discursif de l’énoncé en texte « opératif » (influence de
la congruence pour l’écriture de l’opération) ?
– du calcul ?
– de la traduction de ce texte mathématique en texte discursif (phrase de
solution) ?
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93 | aider les élèves en mathématiques
1. Aides préventives
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94 | aider les élèves en mathématiques
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95 | aider les élèves en mathématiques
3. Aides de remédiation
Ce sont celles que l’on rencontre le plus souvent mais qui, dans l’idéal, devraient
être le moins présentes. Il s’agit de revenir sur ce qui n’a pas été acquis et de traiter
l’erreur en agissant sur ses causes. Les procédures d’observation et de verbalisa
tion y présentent un grand intérêt pour analyser et traiter ces difficultés.
Les aides doivent :
– donner confiance et mettre en position de réussite en créant les conditions pour
mobiliser les ressources de chacun ;
– valoriser en montrant ce en quoi la démarche de l’élève est réfléchie ;
– rendre l’enseignement plus explicite.
Ces aides peuvent trouver place dans des éléments de différenciation en classe
illustrés par ces trois approches d’une séance :
– un même support pour tous où quantité et difficulté sont variables (une pre
mière partie concerne l’ensemble des élèves, une seconde est prévue pour ceux
qui ont le plus de facilité) ;
– des supports différents (en résolution de problème, un groupe peut n’avoir que
le texte. Un autre possède une illustration en plus du texte pour y prendre des
informations) ;
– deux débuts de séance pour une même activité (un groupe est accompagné par
l’enseignant alors que le second groupe est en autonomie sur une activité de
réinvestissement).
La stratégie de l’enseignant pourrait se résumer sur cette partie « aide aux élèves »
par valider, renforcer, dépasser en :
– faisant dire et disant (expliciter les apprentissages visés, les connaissances dis
ponibles antérieures nécessaires) ;
– guidant (aider les élèves à expliciter leurs procédures) ;
– montrant (exécuter publiquement la démarche à accomplir et verbaliser le rai
sonnement qui l’accompagne).
En conclusion, nous souhaitons souligner deux idées :
– aide et enseignement s’articulent fortement ;
– la problématique de l’aide aux élèves entre en interaction avec la pédagogie du
quotidien.
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96 | aider les élèves en mathématiques
Bibliographie
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