RESUME GENERAL-Brevet
RESUME GENERAL-Brevet
RESUME GENERAL-Brevet
Objectifs
À la fin de ce module, vous devriez être en mesure :
1. de débattre la relation entre le système des brevets et la croissance de
l’économie;
2. de donner les principales raisons de la protection par brevet si vous
souhaitez exploiter vos inventions; et
3. de débattre sur la base de deux études de cas le rôle et les fonctions du
système des brevets.
INTRODUCTION
A. L’impact du système des brevets et des brevets (point de vue
macro-économique)
1. Brevets et concurrence libre et loyale sur le marché
Un brevet est le droit qu’accorde l’État à un inventeur d’empêcher toute autre
personne d’exploiter son invention à des fins commerciales pendant une période
limitée en échange de la divulgation de l’invention de telle sorte que d’autres
personnes puissent en bénéficier. La divulgation de l’invention est donc un important
élément à prendre en considération dans toute procédure d’octroi d’un brevet. Cet
équilibre entre l’intérêt du titulaire du droit des brevets et celui du public a récemment
été examiné dans le contexte de la politique de concurrence, des politiques qui
encouragent les activités de recherche, et de la politique de santé publique. Il est
crucial de trouver l’équilibre le plus approprié, compte tenu de toutes les politiques
appropriées et des conditions dans lesquelles se trouve chaque pays, notamment ses
conditions économiques, sociales et juridiques. En raison de la nature susmentionnée
du droit d’exclure autrui, les brevets sont souvent appelés des “monopoles”.
Toutefois, la plupart des chefs d’entreprises, innovateurs, décideurs et législateurs sont
d’avis que, s’ils sont bien équilibrés, les “brevets ne confèrent pas nécessairement un
pouvoir monopolistique aux titulaires de droits de brevet et la plupart des affaires
conduites quant aux brevets ne limitent pas de manière injustifiée les marchés pas plus
qu’elles ne servent à les monopoliser. Les droits de brevet ne sont pas des monopoles
juridiques au sens antitrust de l’expression”
La loyauté sur le marché ne peut être assurée que si les droits de propriété
industrielle sont protégés. Une vaste gamme d’actes déloyaux comme la publicité
mensongère et la violation des secrets d’affaires ne sont d’ordinaire pas couverts par
les lois spécifiques sur la propriété industrielle. La législation en matière de
concurrence déloyale est donc nécessaire soit pour compléter les lois sur la propriété
industrielle soit pour accorder un type de protection qu’aucune de ces lois ne peut
accorder. Pour remplir cette fonction, le droit de la concurrence déloyale doit être
souple et la protection en découlant libre de formalités telles que la procédure
d’enregistrement. Le droit de la concurrence déloyale doit en particulier pouvoir
suivre les comportements du marché et s’adapter à leurs changements, ce qui ne
signifie pas pour autant qu’il puisse être imprévisible.
Question d’auto-évaluation
QAE n° 1 : Débattez la relation entre le système des brevets et la croissance
économique d’un pays:
Réponse à la QAE n° 1
L’impact des brevets sur la vie des entreprises et notre vie quotidienne
Les idées innovatrices et créatives sont au cœur de la plupart des entreprises
dont les activités sont couronnées de succès. Les idées en tant que telles n’ont
cependant pas grande valeur. Elles doivent être élaborées, transformées en produits ou
services innovateurs et commercialisées avec succès de manière à donner aux
entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), la possibilité de
tirer parti de l’innovation et de la créativité. Les brevets peuvent jouer un rôle crucial
dans la transformation d’idées innovantes et d’inventions en produits compétitifs qui
accroissent substantiellement les marges bénéficiaires. Les entreprises peuvent
également percevoir des redevances en concédant sous licence de telles inventions
brevetées à d’autres entreprises qui ont les moyens de les commercialiser. Cela peut
leur donner un flux de revenus en provenance de l’invention ou des inventions
d’employés des entreprises sans devoir investir dans leur commercialisation. Les
raisons pour faire breveter les inventions peuvent être résumées comme suit :
• les droits exclusifs - les brevets offrent les droits exclusifs qui permettent au titulaire
de droits d’utiliser et d’exploiter l’invention pendant vingt ans à partir de la date de
dépôt de la demande de brevet;
• la position de force sur le marché – grâce à ces droits exclusifs, vous pouvez
empêcher des tiers d’utiliser commercialement l’invention brevetée, réduisant ainsi la
concurrence et vous permettant de devenir le principal acteur sur le marché;
• la plus grande rentabilité des investissements – ayant investi beaucoup d’argent
et de temps dans la mise au point de produits innovants, le titulaire de droits pourrait,
grâce à ces droits exclusifs, commercialiser l’invention et lui donner ainsi la possibilité
d’obtenir de ses investissements une plus grande rentabilité;
• la possibilité de concéder une licence ou de vendre l’invention – si vous décidez
de ne pas exploiter le brevet vous-même, vous pouvez le vendre ou concéder sous
licence les droits de le commercialiser une autre entreprise qui sera une source de
revenu pour le titulaire de droits (vous) ;
si vous n’avez pas fait vous-même breveter votre invention, des concurrents
profiteront de cette invention. Si le produit est couronné de succès, de nombreuses
autres entreprises concurrentes seront tentées de fabriquer le même produit en utilisant
votre invention mais sans devoir payer pour l’utiliser. De plus grandes entreprises
peuvent tirer parti d’économies d’échelle pour fabriquer le produit à moindre coût et
vous faire concurrence à un prix plus favorable sur le marché. Cela peut réduire
considérablement la part du marché de votre entreprise pour ce produit. Même de
petites entreprises concurrentes peuvent fabriquer le même produit et elles le vendent à
un prix plus bas car elles ne doivent pas récupérer les dépenses de recherche-
développement qu’a encourues le titulaire de droits.
Question d’auto-évaluation
QAE n° 2 : Débattez les principales raisons pour lesquelles vous souhaitez faire
breveter vos inventions si vous voulez les exploiter Tapez ici votre réponse :
Étude de cas n° 1 Après d’humbles débuts en 1946, cette petite entreprise de quelque
20 employés chargés de réparer des phonographes a vu son destin changer
complètement grâce à la décision courageuse prise par son fondateur de demander
une licence de brevet. En 1952, il a pris connaissance d’informations relatives au
brevet d’une invention des Laboratoires Bell : le transistor. Il a contacté l’entreprise
américaine Western Electric (WE) titulaire du brevet dont il en a obtenu une licence.
À l’époque, le transistor était uniquement utilisé dans les prothèses auditives et la WE
ne pensait pas que l’application de la technologie du transistor allait avoir de grandes
chances de succès sur les marchés. Se demandant si une petite entreprise était
capable de créer un dispositif utile à partir du transistor, la WE a transmis aux
ingénieurs de la petite entreprise des informations techniques sur le transistor comme
il en avait été convenu dans l’accord de licence. En 1955, la petite entreprise a
produit sa première radio à transistor et commercialisé le nouveau produit qui s’est
révélé un énorme succès. Le succès des ventes de cette radio a permis à cette
entreprise (plus tard appelée Sony Corporation) de pénétrer le marché mondial de
l’électronique.
Question d’auto-évaluation
QAE n° 3 : Débattez le rôle du système des brevets tiré de cette étude de cas Tapez
ici votre réponse :
Étude de cas n° 2
Le concept de l’appareil d’autotransfusion d’urgence (EAT-SET) est le résultat des
travaux de recherche du docteur Oviemo Ovadje, médecin à l’hôpital militaire Ikoyi à
Lagos (Nigéria). L’invention permet de récupérer le sang d’un patient durant une
intervention chirurgicale et de le lui réinjecter après filtration. Le docteur Ovadje a
lancé le projet EAT-SET en 1989 avec la modeste somme de 120 dollars des États-
Unis. Grâce à l’appui du Gouvernement nigérian, qui a assuré les conditions
nécessaires aux recherches, le projet a su attirer le Programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD), qui a fourni les ressources financières
pour les recherches, le développement et l’expérimentation. L’Organisation mondiale
de la santé (OMS) a participé en tant qu’agent d’exécution. L’OMPI et
l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) ont également reconnu l’invention du
docteur Ovadje. En 1995, il a été déclaré meilleur chercheur africain et la médaille
d’or OMPI/OUA lui a été décernée pour travaux scientifiques destinés à sauver des
femmes qui peuvent mourir d’une grossesse ectopique. Le docteur Ovadje a acquis la
protection du brevet de son invention et l’appareil EAT-SET est actuellement protégé
par des brevets dans neuf pays. EAT-SET Industries a été créée en avril 2001. Son
objet principal est de faciliter la commercialisation de l’appareil médical. À ses
débuts, la société avait déjà attiré plusieurs investisseurs du secteur tant public que
privé et les investissements réalisés jusqu’à ce jour sont passés à près de 100 000
dollars. Le docteur Ovadje estime que les brevets détenus par EAT-SET Industries ont
joué un rôle essentiel pour renforcer la confiance des investisseurs. Selon le
chercheur, ces derniers sont disposés à investir environ un million de dollars dans la
société.
Question d’auto-évaluation
QAE n° 4 : À la lumière de cette étude de cas, quelles sont les fonctions du système
des brevets dont nous pouvons tirer parti? Tapez ici votre réponse :
Réponse à la QAE n° 4 Voilà un exemple de la manière dont une forte protection des
brevets peut jouer un rôle important dans la mobilisation de fonds pour
commercialiser un nouveau produit. Il est également conseillé de faire protéger les
brevets dans les pays étrangers qui offrent un marché prometteur et où il y a des
investisseurs potentiels. Le système des brevets permet à un chercheur qui n’a
normalement pas de compétences commerciales de trouver les moyens appropriés de
fabriquer et commercialiser un nouveau produit qui utilise son invention.
MODULE 2 : LA DEMANDE DE BREVET
Objectifs
Module 2 : Résumé
Il est extrêmement important de ne pas divulguer l’invention au public
avant le dépôt de la demande de brevet car, dans nombre de pays, cette
divulgation peut invalider la nouveauté de l’invention.
La première mesure à prendre pour obtenir un brevet est d’en déposer la
demande auprès d’un office des brevets. Il est important de savoir que les inventions
ne répondent pas toutes aux conditions nécessaires pour bénéficier d’une protection
par brevet. Une invention doit s’inscrire dans le cadre d’un objet brevetable. Les
objets qui peuvent être exclus de la protection par brevet comprennent :
- les découvertes de matières ou de substances existant déjà dans la nature;
- les théories scientifiques ou les méthodes mathématiques;
- les végétaux et les animaux autres que les micro-organismes et les procédés
essentiellement biologiques d’obtention de végétaux ou d’animaux autres que
procédés non biologiques et microbiologiques;
- les plans, principes ou méthodes en vue de faire des affaires, de réaliser des actions
purement intellectuelles ou de jouer;
- les méthodes de traitement des personnes ou des animaux ou les méthodes
diagnostiques pratiquées sur les personnes ou les animaux (mais pas les produits
utilisés dans ces méthodes).
- certains types d’inventions qui porteraient atteinte à l’ordre public ou à la moralité
(article 27.2 de l’Accord sur les ADPIC).
En ce qui concerne la brevetabilité des inventions dans tous les domaines de la
technologie, il y a trois critères de base pour déterminer si une invention revendiquée
peut se voir accorder un brevet. L’invention doit : - être nouvelle; - impliquer une
activité inventive (nouvelle ou “non évidente”); et - être susceptible d’application
industrielle (ou avoir une “utilité” ou être “utile”). En outre, la demande de brevet doit
divulguer l’invention d’une manière suffisamment claire pour que l’invention puisse
être exécutée par une personne du métier. La divulgation technique est normalement
mise à la disposition du public 18 mois après le dépôt de la demande. Des
informations sur les procédures de demande de brevet et les demandes déposées sont
de plus en plus placées dans des bases de données électroniques et il est aujourd’hui
possible d’accéder directement par l’Internet à un grand nombre de ces données. Le
site Internet de l’OMPI pour la recherche de brevets à
http://patentscope.wipo.int/search/fr/search.jsf en est un bon exemple.
Une fois reçue la demande, l’office des brevets prend en général une série de
mesures avant de délivrer le brevet. Au nombre de trois sont les principales activités,
à savoir :
a) un examen quant à la forme;
b) un examen quant au fond;et
c) la délivrance et la publication du brevet.
Il est important que vous sachiez quel est le type d’examen que requiert un
office des brevets pour le dépôt de votre brevet et quel est le statut d’un autre brevet si
l’objet vous intéresse. En effet, les offices des brevets n’effectuent pas tous un
examen quant au fond. Dans plusieurs pays, l’office des brevets délivre des brevets
sur la base d’un examen quant à la forme et de la conformité avec certaines conditions
comme par exemple celle selon laquelle l’invention revendiquée n’est pas exclue de
l’objet brevetable. En vertu d’un tel système, seuls les tribunaux en cas de litige
vérifient la validité effective du brevet et déterminent s’il répond aux critères de
brevetabilité (son aspect quant au fond).
Quelques offices de brevets effectuent des recherches dont l’objectif est de pour
déterminer l’état de la technique dans le domaine auquel se rapporte l’invention.
L’office vérifie sa collection de documents, y compris en utilisant le code de la
Classification internationale des brevets (CIB). La demande de brevet comporte
normalement les éléments suivants :
a) une demande,
b) un mémoire descriptif,
c) une ou plusieurs revendications, et
d) un abrégé (ainsi que selon que de besoin un ou plusieurs dessins pour
comprendre l’invention
La demande de brevet soit également identifier le ou les inventeurs ainsi que
les fondements juridiques du droit du déposant à bénéficier d’une protection. La liste
des sites Internet des offices des brevets comme des informations qu’ils renferment et
une source d’information utile pour se tenir au courant de l’évolution des demandes de
brevets déposées auprès des offices des brevets. À l’ère de l’information, les
demandes, leurs procédures et les brevets délivrés sont plus faciles d’accès grâce aux
progrès des techniques et aux services en ligne.
MODULE 3
Les différentes couches du système international des brevets (options nationales,
régionales et internationales)
Objectifs
À la fin de ce module, vous devriez être en mesure :
1. d’indiquer les différentes possibilités d’obtenir la protection des brevets;
2. de décrire les raisons pratiques pour décider de déposer une demande
nationale, régionale ou internationale de brevet;
3. d’identifier au moins trois accords qui confèrent une protection régionale
aux brevets; et
4. d’énumérer quatre traités internationaux administrés par l’OMPI et d’en
donner les principales caractéristiques.
Résumé du module 3
Le présent module a introduit les différentes couches du système international des
brevets, à savoir :
• les lois nationales sur les brevets;
• les lois régionales sur les brevets; et
• les traités internationaux sur les brevets
Au nombre des raisons pratiques pour déposer une demande nationale figurent
la possibilité de déposer la demande et de communiquer avec l’office dans une des
langues nationales, le dépôt de dernière minute, l’absence de décalage horaire, la
possibilité d’obtenir rapidement un rapport de recherche et celle de payer en monnaie
nationale. Il y a plusieurs accords régionaux. Les Conventions sur le brevet
européen et eurasien ainsi que le Protocole d’Harare permettent au déposant de
déposer une demande de brevet à des fins de protection régionale soit auprès d’un
office régional des brevets soit auprès de son office national des brevets. Dans sa
demande, le déposant choisit les pays dans lesquels il veut protéger son invention. Si
le brevet régional est refusé, le déposant a la possibilité de convertir dans certaines
conditions sa demande régionale en une demande nationale. Les taxes de maintien
après la délivrance du brevet sont soit payées à l’office régional des brevets et réparties
entre les États désignés (brevet eurasien et brevet ARIPO) soit payées directement aux
offices nationaux des brevets (brevet européen). D’autres accords régionaux sont
l’Accord de Bangui, le Régime commun de propriété intellectuelle de la Communauté
andine et le Régime des brevets établi par le Conseil de coopération des États arabes
du Golfe (Conseil de coopération du Golfe (CCG)). Le premier Traité multilatéral
global sur les brevets est la Convention de Paris pour la protection de la propriété
industrielle (Convention de Paris) qui est entré en vigueur le 7 juillet 1884. Il contient
:
• les règles de droit matériel qui garantissent un droit fondamental appelé le droit au
traitement national dans chacun des pays membres;
• un autre droit fondamental, à savoir le droit de priorité;
• un certain nombre de règles communes dans le domaine du droit matériel qui
contiennent soit des règles établissant les droits et obligations des personnes physiques
et entités morales ou de règles exigeant des pays membres de promulguer des lois
suivant ces règles ou le leur permettant;
• le cadre administratif qui a été mis en place pour appliquer la Convention et qui
en comprend les clauses finales. Le Traité de coopération en matière de brevets
(PCT) est entré en vigueur en juin 1978. Le traité permet de demander la protection
d’un brevet pour une invention simultanément dans un grand nombre de pays en
déposant une demande “internationale” de brevet. Une telle demande peut être
déposée par toute personne qui a la nationalité d’un État contractant ou est domiciliée
dans un tel État. Elle peut en général être déposée auprès de l’office national des
brevets de l’État contractant dont le déposant a la nationalité ou dans lequel il est
domicilié ou, si le déposant le préfère et si la législation nationale le permet auprès du
Bureau international de l’OMPI à Genève.
La procédure prévue par le PCT présente de grands avantages pour le déposant, pour
les offices de brevets et pour le public en général :
• le déposant a jusqu’à 18 mois de plus qu’il n’en aurait dans une procédure extérieure
au PCT pour réfléchir sur l’opportunité de rechercher une protection dans les pays
étrangers, pour désigner des agents de brevets dans chaque pays étranger, pour établir
les traductions nécessaires et pour payer les taxes nationales;
• il est assuré que, si sa demande internationale est déposée dans la forme prescrite
par le PCT, elle ne peut pas être rejetée pour des motifs de forme, au cours de la phase
nationale de son traitement, par aucun office désigné;
• au vu du rapport de recherche internationale ou de l’opinion écrite, il peut évaluer
avec une probabilité raisonnable les chances qu’a son invention d’être brevetée;
• pendant l’examen préliminaire international, il a en outre la possibilité de modifier la
demande internationale pour la régulariser avant son instruction par les offices
désignés;
• le travail de recherche et d’examen dans les offices de brevets est considérablement
réduit, voire virtuellement éliminé, grâce au rapport de recherche internationale, à
l’opinion écrite et, lorsqu’il y a lieu, au rapport d’examen préliminaire international
qui accompagnent la demande internationale;
• étant donné que chaque demande internationale est publiée avec un rapport de
recherche internationale, les tiers sont mieux en mesure de se faire une opinion bien
fondée sur la brevetabilité de l’invention revendiquée.
Le Traité sur le droit des brevets (PLT) est entré en vigueur le 28 avril 2005. Il est
destiné à rationaliser et harmoniser les exigences de forme imposées par les offices de
brevets nationaux ou régionaux
• pour le dépôt de demandes de brevet nationales ou régionales;
• pour le maintien en vigueur des brevets; et
• pour certaines exigences supplémentaires relatives aux brevets ou aux demandes de
brevet, concernant par exemple les communications, la constitution de mandataire ou
l’inscription de changements en rapport avec des brevets ou des demandes de brevet.
L’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent
au commerce (Accord sur les ADPIC) de l’OMC est entré en vigueur le 1er
janvier 1995, date à laquelle l’OMC a entamé ses travaux. Cet accord exige que :
• les obligations quant au fond des principales conventions de l’OMPI, la Convention
de Paris pour la protection de la propriété industrielle (Convention de Paris) et la
Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques
(Convention de Berne) dans leurs versions les plus récentes, soient respectées.
Quelques-unes des autres caractéristiques de l’Accord sur les ADPIC sont les
suivantes :
• le traitement national qui interdit la discrimination entre les nationaux d’un membre
et les ressortissants d’autres membres;
• le traitement de la nation la plus favorisée qui interdit la discrimination entre les
ressortissants d’autres membres;
• les dispositions sur l’application et le règlement des litiges.
La Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle, le Traité de
coopération en matière de brevets (PCT), l’Arrangement de Strasbourg concernant la
classification internationale des brevets, le Traité de Budapest sur la reconnaissance
internationale du dépôt des micro-organismes aux fins de la procédure en matière de
brevets et le Traité sur le droit des brevets (PLT) sont administrés par l’OMPI.
MODULE 4
Types de protection
Objectifs
À la fin de ce module, vous devriez être en mesure :
1. de décrire les droits essentiels des titulaires de brevets;
2. d’indiquer trois autres manières que le recours à des brevets pour protéger les
inventions;
3. d’expliquer les principales différences entre les modèles d’utilité et les brevets;
4. d’identifier le but du choix de différents types de protection pour différentes
inventions;
5. de donner la liste des principales caractéristiques des secrets d’affaires; et
6. de donner des exemples de savoir-faire sous forme matérielle et immatérielle.
Résumé du module 4
Le présent module a présenté les différents types de protection des inventions, à savoir
:
• les brevets;
• les modèles d’utilité;
• les secrets d’affaires; et
• les accords de savoir-faire
Brevets
• Les brevets sont des droits territoriaux.
• Le titulaire du brevet a le droit, pendant une période limitée à la durée du brevet qui
est normalement de 20 ans à compter de la date de dépôt, d’interdire à autrui de
fabriquer, d’utiliser ou de vendre l’invention sans son autorisation ou de laisser autrui
utiliser l’invention dans des conditions convenues.
• Le titulaire du brevet a également le droit en cas d’atteinte d’engager une action
en justice. Les procédures disponibles pour une telle action dépendent de la législation
nationale du pays où l’atteinte a été portée au brevet.
• Les brevets peuvent être délivrés par les offices nationaux des brevets ou les
offices régionaux qui desservent plusieurs pays comme l’Office européen des brevets
(OBE) ou l’Office eurasien des brevets (OEAB). En vertu de ces systèmes régionaux,
un déposant demande la protection de son invention dans un ou plusieurs pays.
• Le Traité de coopération en matière de brevets (PCT) qu’administre l’OMPI
prévoit le dépôt d’une demande internationale unique, qui a le même effet que nombre
de demandes nationales qui auraient été déposées dans les pays désignés dans la
demande de brevet. Après une phase internationale pendant laquelle la demande fait
l’objet d’une recherche, est publiée et, à la demande du déposant, est examinée quant
au fond, le déposant doit décider auprès de quel office national et régional il souhaite
adresser sa demande afin d’obtenir un brevet. Dans plusieurs pays, les inventions
peuvent également être protégées en les enregistrant sous le nom de “modèle d’utilité”
qui peut également être appelé “brevet de courte durée”, “petit brevet” ou “brevet
d’innovation”.
Modèles d’utilité Les principales différences entre les modèles d’utilité et les brevets
sont les suivantes :
• Les conditions à remplir pour l’acquisition d’un modèle d’utilité sont moins
strictes que pour les brevets. Si le critère de “nouveauté” doit toujours être satisfait,
celui de l’“activité inventive” ou de la “non-évidence” peut être beaucoup moins strict
voire absent. En pratique, la protection des modèles d’utilité est souvent demandée
pour des innovations qui sont plutôt des améliorations et qui ne remplissent peut être
pas les critères de brevetabilité;
• La durée de protection des modèles d’utilité est généralement plus courte que celle
des brevets et elle varie d’un pays à l’autre (généralement entre 7 et 10 ans sans
possibilité de prolongation ou de renouvellement).
• Dans la plupart des pays où il est possible d’obtenir la protection des modèles
d’utilité, les offices des brevets n’examinent pas les demandes quant au fond avant leur
enregistrement. Cela signifie que la procédure d’enregistrement est souvent beaucoup
plus simple et plus rapide, sa durée étant en moyenne de six mois;
• Il est beaucoup moins cher d’obtenir et de préserver les modèles d’utilité;
• Il est en général possible dans certaines conditions de convertir un modèle
d’utilité en un brevet;
• Dans certains pays, la protection par modèle d’utilité ne peut être obtenue que dans
des domaines techniques précis et uniquement pour des produits – non pour des
procédés;
Le système d’enregistrement des modèles d’utilité est par conséquent plus approprié
que le système des brevets si l’on veut protéger un produit dont le cycle de vie est
court ou éviter une longue attente.
Secrets d’affaires
• Dans certaines circonstances, une invention est protégée si l’on en préserve la
confidentialité.
• Alors que les inventions protégées par des brevets offrent un type de monopole
pour une période de temps limitée et exigent leur entière divulgation, les secrets
d’affaires doivent quant à eux être maintenus secrets mais ils peuvent le demeurer à
perpétuité ou pendant une période de temps illimitée.
• Il arrive parfois que, même si un brevet a été délivré, les connaissances qui y ont
été associées peuvent être protégées par un secret d’affaires.
• Dans le commerce, il est essentiel de conclure des accords de confidentialité,
également appelés accords de non-divulgation au titre desquels deux ou plusieurs
parties s’engagent à préserver la confidentialité de l’information transmise.
• Un exemple bien connu d’un secret d’affaires est celui de la formule chimique du
Coca-Cola, qui est encore maintenue confidentielle après des décennies et dont la
durée du brevet a largement dépassé 20 ans.
Accords de savoir-faire
• Il est possible d’inclure des dispositions sur le savoir-faire dans un écrit ou un
document différent d’un contrat de licence.
• Au cas où le savoir-faire est lié à une invention brevetée ou à une marque ou à un
dessin ou modèle enregistré, les dispositions sont en général incorporées dans le
contrat de licence qui traite de cette invention ou d’un autre objet de propriété
industrielle.
• Chaque fois que ces dispositions apparaissent dans un écrit ou document distinct,
celui-ci est normalement appelé un contrat de “savoir-faire”.
• Aux termes de ces dispositions, une partie, le fournisseur du savoir-faire, s’engage à
communiquer le savoir-faire à une autre partie, le destinataire du savoir-faire, aux fins
de son utilisation par cette autre partie.
• Le savoir-faire peut être communiqué sous forme tangible. Les documents,
photographies, schémas, cartes d’ordinateur et les microfilms, entre autres, sont des
exemples de supports tangibles.
• À titre d’exemple de savoir-faire qui pourrait être transmis de cette manière, on
peut citer les plans d’architecture d’une usine, les schémas de configuration du
matériel se trouvant dans cette usine, les dessins ou modèles des machines, les
nomenclatures de pièces détachées, les manuels d’instruction pour la conduite des
machines ou l’assemblage des composants, les listes et les caractéristiques du nouveau
matériel, le système de calcul du temps de travail et du temps de fonctionnement des
machines, les organigrammes fonctionnels, les instructions d’emballage et de
stockage, les rapports sur les aspects relatifs à la stabilité et à l’environnement, et les
descriptions d’emploi du personnel technique et d’encadrement. Ce type de savoir-
faire sous forme tangible est parfois désigné sous le terme “informations ou données
techniques ”.
• Le savoir-faire peut aussi être communiqué sous une forme intangible . À titre
d’exemple, on pourrait imaginer un ingénieur du fournisseur de savoir-faire expliquant
un procédé à un ingénieur du destinataire ou le fabricant du destinataire étudiant la
ligne de production dans l’entreprise du fournisseur. Un autre exemple pourrait être la
formation du personnel du destinataire dans l’usine du destinataire ou dans celle du
fournisseur.
• Le savoir-faire sous une forme intangible relatif à la démonstration d’activités de
fabrication et d’autres activités ou aux avis sur ces activités est parfois appelé
“services techniques ”. Le savoir-faire sous une forme intangible relatif à la formation
est parfois appelé “assistance technique”. Lorsque le savoir-faire sous une forme
intangible doit consister à diriger les activités de fabrication ou d’autres activités
comme la planification, l’administration financière et personnelle ou la
commercialisation, il est parfois appelé “services de gestion ”.
• Le risque de divulgation à des tiers, par accident ou d’une autre manière, du
savoir-faire que le fournisseur doit communiquer au destinataire est une préoccupation
bien réelle pour le fournisseur du savoir-faire.
• Les dispositions du contrat relatives au savoir-faire doivent donc prévoir plusieurs
mesures destinées à prévenir la divulgation du savoir-faire à des personnes non
autorisées.
MODULE 5 : Questions juridiques Objectifs
À la fin de ce module, vous devriez être en mesure :
1. d’expliquer le principe du “traitement national”, du “traitement de la nation la plus
favorisée (MFN)” et de l’indépendance des brevets” en vertu de la Convention de
Paris et de l’Accord sur les ADPIC;
2. de décrire la raison d’être et les avantages du “droit de priorité”;
3. d’identifier les critères ci-après de brevetabilité et autres conditions à remplir;
• Conditions de brevetabilité : – objet brevetable – nouveauté – activité inventive ou
critère de non-évidence – divulgation suffisante
• Modalités de soutien :
– état de la technique
– unité d’invention
– structure et interprétation des revendications
• Procédures d’opposition
• Délai de grâce
• Brevet provisoire
• Épuisement des droits/importations parallèles
4. de distinguer les termes “brevet,” “invention” et “découverte”; et
5. d’expliquer l’importance de la structure et de l’interprétation des revendications.
Résumé du module 5
Le présent module a soulevé plusieurs questions juridiques générales, à savoir les
suivantes :
• Traitement national
• Traitement de la nation la plus favorisée
• Droit de priorité
• Indépendance des brevets
Il a également traité de certaines questions spécifiques concernant la délivrance de
brevets telles que les suivantes :
• Conditions de brevetabilité :
– Objet brevetable;
– Nouveauté;
– Activité inventive et critère de non-évidence;
– Divulgation suffisante ;
• Exigences en matière de soutien :
– État de la technique;
– Unité d’invention;
– Structure et interprétation des revendications;
• Procédures d’opposition;
• Délai de grâce;
• Brevets provisoires; et
• Épuisement des droits/importations parallèles.
2.1.2 Nouveauté
Une invention est considérée nouvelle si elle ne fait pas partie de l’état de la
technique. Il convient de souligner cependant que la nouveauté n’est pas quelque
chose qui peut être prouvée ou établie; seule son absence peut être prouvée. 2.1.3
Activité inventive (ou critère de non-évidence) Une invention est considérée comme
impliquant une activité inventive (ou comme étant non évidente) lorsque, concernant
l’état de la technique, elle n’est pas évidente pour une personne de métier (c’est-à-dire
une personne ayant le niveau moyen de compétences atteint dans le domaine du pays
concerné) dans le domaine particulier de l’invention.
Il doit y avoir une différence clairement identifiable entre l’état de la technique et
l’invention revendiquée. Au nombre des exemples de ce qui peut ne pas être considéré
inventif comme en ont statué les tribunaux dans quelques pays figurent les suivants :
un simple changement de format, la transformation d’un produit en un produit portatif,
l’inversion des pièces, le changement de matériaux, l’agrégation ou le simple
remplacement par une pièce ou une fonction équivalente.
2.1.4 Possibilité d’application industrielle or utilité
Pour être brevetable, une invention doit pouvoir être faite ou utilisée dans l’industrie.
Si l’invention a pour objet d’être un produit ou une partie d’un produit, il devrait être
possible de fabriquer ce produit. Et si l’invention a pour objet d’être un procédé ou
une partie d’un procédé, il devrait être possible de l’exécuter ou de l’“utiliser” (le
terme général) dans la pratique. Les lois et pratiques nationales et régionales
concernant la possibilité d’une application industrielle varient considérablement de
l’une à l’autre. À une extrémité du spectre, la condition d’une application industrielle
possible est remplie aussi longtemps que l’invention revendiquée peut être faite dans
l’industrie sans tenir compte de l’utilisation de l’invention. À l’autre extrémité,
l’“utilité” de l’invention revendiquée est prise en compte dans la détermination de la
possibilité d’application industrielle. Par ailleurs, quelques pays ne nécessitent pas
cette possibilité mais l’utilité. Parmi les exemples typiques d’inventions qui ne sont
pas susceptibles d’une application industrielle figurent les suivants :
• celles qui semblent enfreindre les lois de la nature (comme par exemple une
machine en mouvement perpétuel);
• celles concernant des méthodes qui pourraient être considérées comme relevant
entièrement de la vie privée ou personnelle.
Alors que certaines législations relatives aux brevets prévoient d’autres types
d’exigences très strictes en matière d’unité de l’invention (par exemple, la loi des
États-Unis d’Amérique relative aux brevets), d’autres (telles que la Convention sur le
brevet européen et le Traité de coopération en matière de brevets) prévoient qu’une
pluralité d’inventions liées entre elles de telle sorte qu’elles ne forment qu’un seul
“concept inventif général” peuvent faire l’objet d’une demande unique. En
l’absence d’unité de l’invention, le déposant peut être tenu ou bien de limiter les
revendications ou de diviser la demande en deux ou plusieurs demandes (demandes
divisionnaires). Par suite des différences existant entre les législations applicables,
une demande de brevet peut suffire dans certains pays alors qu’au moins deux
demandes devront être déposées dans d’autres pays pour couvrir la même matière.
La question devient pertinente dans les cas de ce que l’on appelle l’“importation
parallèle”. Par importation parallèle, on entend l’importation de biens en dehors des
circuits de distribution qui ont été négociés sous contrat par le fabricant. Le concept
de l’épuisement national ne permet pas au titulaire des droits de propriété intellectuelle
de contrôler l’exploitation commerciale de produits qu’il a écoulés sur le marché
national ou qui l’ont été avec son consentement. Toutefois, le titulaire des droits (ou
son preneur de licence autorisé) pourrait encore s’opposer à l’importation de biens
originaux commercialisés à l’étranger sur la base du droit d’importation. Dans le cas
de l’épuisement régional, la première vente du produit protégé par la propriété
intellectuelle ou avec son consentement épuise tous les droits de propriété
intellectuelle sur ces produits donnés non seulement à l’échelle nationale mais aussi
dans la région toute entière et les il n’est plus possible de s’opposer aux importations
parallèles dans la région sur la base du droit de propriété intellectuelle. Lorsqu’un
pays applique le concept de l’épuisement international, les droits de la propriété
intellectuelle sont épuisés une fois que le produit a été vendu par le titulaire de cette
propriété ou avec son consentement où que ce soit dans le monde.
MODULE 6 : Application
Objectifs
Ce module a été à toutes fins utiles divisé en quatre sections : I) la procédure
quasi-judiciaire d’avant délivrance qui consiste à affirmer les droits de brevet et les
procédures d’appel pendant l’examen des brevets; II) l’application des droits de brevet
contre les atteintes; III) les recours disponibles contre les atteintes; et IV) les
principales activités de l’OMPI pour faciliter directement les recours au moyen du
règlement extrajudiciaire des litiges ainsi que les activités d’application dans le
contexte international.
Section I
1. Procédures de l’office des brevets et de l’office de la propriété intellectuelle
1.1. Appels internes contre les décisions de l’office de la propriété industrielle 1.2
Étude des décisions de l’office de la propriété industrielle
1.2.1 Introduction
1.2.2 Appels avant délivrance
1.2.3 Appels après délivrance
1.2.4 Procédure d’appel
Section II
• Conférence préparatoire à l’audience
• Éléments de preuve
• Disposition finale
2. Application de la propriété intellectuelle en général
2.1 Éviter les litiges
3. Prise en considération de l’option d’application
4. Application des droits de brevet
4.1 Procédures judiciaires
4.2 Mesures pertinentes d’application des droits de brevet
4.3 Évaluation de la validité et de la violation d’un brevet
4.4 Coût des litiges en matière de brevet
Résumé Module 6
En ce qui concerne les brevets, le présent module a décrit les appels internes
interjetés contre les décisions de l’office de la propriété industrielle, expliqué les
différentes étapes d’application des droits de brevet et les sanctions y afférentes, et
traité des principales méthodes de règlement extrajudiciaire des litiges ainsi que la
question de l’application des droits dans le contexte international. Appels internes
contre les décisions de l’office de la propriété industrielle
Dans de nombreux systèmes de propriété intellectuelle, il est courant d’avoir un
mécanisme d’appel interne contre la décision de l’examinateur de brevets. Quel que
puisse être le mécanisme d’appel interne, les tribunaux jouent dans la plupart des
systèmes de propriété intellectuelle un rôle important lorsque sont interjetés des appels
contre les décisions de l’office de la propriété intellectuelle et lorsque doivent être
rendus des arrêts en matière de contrefaçon. En règle générale, des appels peuvent
être interjetés contre des décisions prises dans le courant ou à la fin d’une procédure
relative à une demande de brevet d’invention – dans le cas des premiers, ce sont les
“appels avant délivrance” et, dans celui des décisions prises après la délivrance d’un
brevet, ce sont les “appels après délivrance”. Appels avant délivrance d’un brevet
Parmi les exemples d’appels avant délivrance figurent les suivants :
• la décision de l’office des brevets de fixer ou de ne pas fixer une date de dépôt;
• une décision en vertu de laquelle l’office des brevets déclare que la demande est
réputée retirée; et
• la décision prise à la suite de l’examen de la demande quant au fond en vertu de
laquelle l’office des brevets rejette la demande. Appels après délivrance Après la
délivrance du brevet d’invention, il peut également y avoir des cas dans lesquels un
appel peut être interjeté contre une décision de l’office des brevets. C’est ainsi par
exemple que l’office peut avoir :
• déclaré que le brevet d’invention a expiré parce qu’une taxe annuelle n’a pas été
payée dans les délais voulus; et
• décidé de concéder une licence obligatoire.
Procédures d’appel
Les procédures d’appel sont normalement déterminées par des règles ou
règlements que peuvent fournir le droit des brevets, les règles du tribunal particulier et
les règles de procédure générales du pays. En général, les règles de procédure
fixeront les délais d’achèvement de chacun des étapes de la procédure.
C’est ainsi par exemple que les pièces à conviction peuvent devoir être
soumises au tribunal un mois après l’“avis d’appel” tandis que l’exposé à l’appui de
l’appel peut devoir être soumis dans le courant du mois suivant. Les règles de
procédure donneront aussi la possibilité de s’écarter des règles pour permettre aux
parties de bien présenter leurs dossiers. Il y a aussi normalement des règles qui
obligent les parties à procéder sous peine de révocation de leur appel. Conférence
préparatoire à l’audience Le but de la conférence préparatoire à l’audience est de
réduire les modalités du litige. Elle est normalement utilisée dans les pays du common
law et se compose du juge et des parties qui se réunissent pour définir quelques aspects
particuliers du litige. Éléments de preuve Telle qu’elle est utilisée dans une
procédure judiciaire, l’expression “éléments de preuve” s’entend normalement des
éléments qui peuvent être soumis au tribunal pour qu’il puisse prendre une décision.
Par exemple, un document exécuté par un inventeur qui transfère le brevet d’une
invention à une entité ou à une autre personne dûment enregistrée par l’office des
brevets est la meilleure pièce à conviction que cette entité ou cette personne et le
titulaire du brevet de l’invention. C’est ce qui est appelé la preuve “directe”. Si le
document est perdu, la déclaration par un témoin qu’il a vu l’inventeur signer un tel
transfert peut être suffisante. C’est ce que l’on appelle la preuve secondaire. Si le
document est disponible, il doit alors être soumis. Dans la négative, il n’a aucune
autre solution que celle de suivre la deuxième voie. Il y a trois formes de preuve
• la “preuve documentaire”, à savoir la preuve fournie par des écrits et des
documents de toutes sortes;
• la “preuve matérielle”, à savoir la preuve fournie par les faits eux-mêmes plutôt
que par leur description; et
• le “témoignage d’expert”, à savoir la preuve orale fournie par un témoin. Il faut
que, dans la mesure du possible, toutes les preuves soient soumises par écrit.
Disposition définitive Lorsqu’il statue sur un appel, le tribunal dispose normalement
des modes d’action suivants :
• refuser l’appel;
• accepter l’appel;
• renvoyer l’affaire à l’office des brevets pour qu’il le réexamine (si la décision qui
fait l’objet d’un appel a été de rejeter la demande); ou
• modifier les revendications et donner à l’office des brevets des conseils pour
délivrer le brevet d’invention. Si le tribunal renvoie l’affaire à l’office des brevets, il
peut émettre des recommandations pour la modification des revendications, de la
description ou des dessins afin de surmonter la position que l’une ou les deux parties
ont adoptée sans justification. Les fondements de pouvoir d’agir du tribunal se
trouvent normalement dans le droit des brevets ou dans d’autres dispositions
législatives générales. Application de la propriété intellectuelle en général Le
titulaire des droits est censé veiller à ce que ses droits soient respectés. C’est à lui
qu’il incombe de prendre des mesures contre les atteintes. Les titulaires de droits de
brevet doivent ensuite s’appuyer sur les États pour mettre en place des mécanismes
accessibles, suffisants et bien financés pour assurer la protection des droits. Ils doivent
pouvoir prendre des mesures contre les auteurs des atteintes afin d’empêcher de
nouvelles atteintes et de recouvrir les pertes encourues à cause d’une atteinte. Il
arrive souvent que des organismes administratifs de l’État comme les offices de la
propriété intellectuelle ou les autorités douanières sont les institutions qui jouent un
rôle majeur dans les affaires d’atteinte, de piratage ou de contrefaçon. Qui plus est, il
y a des institutions et des associations industrielles qui aident leurs membres et leurs
ressortissants dans le cas des institutions gouvernementales à appliquer les droits de la
propriété intellectuelle.
Après avoir évalué l’étendue de son droit de brevet, le titulaire du brevet doit
ensuite décider si atteinte y a été portée. Avant de s’engager à courir le risque d’un
procès – qui, de toutes les procédures judiciaires, peut être la plus longue et la plus
coûteuse – le titulaire d’un brevet doit prédire si ses efforts seront couronnés de
succès. Dans le cas d’une procédure judiciaire d’application d’un brevet, un
défendeur ajoutera normalement à un moyen de défense de non-violation un autre
moyen de défense, souvent sous la forme d’une action reconventionnelle, affirmant
que le brevet n’est pas valable et qu’il n’est par conséquent pas applicable même s’il a
été violé. Compte tenu du principe selon lequel aucun brevet invalide ne doit être
applicable, le défendeur dans une procédure judiciaire est en général autorisé à
introduire les preuves d’invalidité à n’importe quel stade de cette procédure.
La sanction préliminaire la plus utile qui est souvent utilisée est l’injonction
provisoire ou intérimaire dont le principal but est en général considéré comme étant de
préserver le statu quo en attendant l’audience consacrée à la principale action. Bien
que la préservation du statu quo au moment où est déposée une demande soit
normalement la mesure la plus appropriée, ce n’est pas pour autant le principal critère
de l’injonction provisoire. La principale question qui intéresse le tribunal lorsqu’il
s’agit d’accorder une injonction provisoire est le maintien d’une position qui lui
permettra de rendre justice lorsque la décision finale est prise. Par conséquent, un
tribunal donnera parfois l’ordre de rétablir une position antérieure ou il exigera des
parties qu’elles mettent en ordre leurs affaires d’une manière plus conforme aux
critères de la justice.
Dans un nombre de plus en plus élevé de cas, les injonctions provisoires ne sont
pas suffisantes pour protéger les droits de propriété intellectuelle de la menace d’une
violation permanente. En effet, il arrive souvent que les pièces à conviction
nécessaires pour justifier une sanction aussi bien provisoire que définitive ne soient
pas facilement disponibles et qu’elles ne le seront pas au moyen des procédures
habituelles de communication des documents. Dans le cas là, il est peu probable que
le demandeur obtienne une injonction provisoire car il n’aura pas les éléments de
preuve suffisants et il sera donc peu probable qu’il obtienne une injonction intérimaire.
Il arrive parfois que le défendeur enlèvera ou détruira le matériel de contrefaçon.
Ces dernières années, les tribunaux au Royaume-Uni ont mis au point un
système rapide et efficace d’obtention et de préservation de ces éléments de preuve.
La sanction imposée est un ordre ex parte permettant d’entrer sur les lieux, de les
inspecter et d’enlever les pièces à conviction. Appelés Anton Piller, ces ordres
peuvent être une mesure à prendre avant de pouvoir obtenir une injonction provisoire.
De même, la collecte de pièces à conviction et même un arrêt définitif en faveur du
demandeur peuvent s’avérer inutiles si le défendeur ne possède aucun bien qui peut
être utilisé pour financer les dommages-intérêts à verser. Pour résoudre ce problème,
les tribunaux des pays du common law ont élaboré et mis au point l’injonction Mareva
qui a pour but d’empêcher les défendeurs d’enlever des biens de la juridiction
concernée ou de les céder ou d’en traiter dans cette juridiction afin de neutraliser le
jugement qui peut être rendu contre eux. Injonction définitive Dans la pratique
normale, le demandeur qui remporte un procès de propriété industrielle aura droit à
une injonction définitive. Si l’injonction devait être enfreinte, le demandeur peut
demander que soit déclaré un outrage à magistrat, ce qui, comme en atteste
l’expérience dans le domaine de la propriété industrielle, se produit assez souvent.
Dommages-intérêts ou restitution des bénéfices Lorsque le tribunal rend une décision
positive en faveur du demandeur, l’évaluation des dommages-intérêts dans les cas de
propriété industrielle exige invariablement dans un premier temps du demandeur qu’il
choisisse une enquête sur les dommages-intérêts d’une part ou sur la restitution des
bénéfices de l’autre. L’évaluation de dommages-intérêts appropriés dans les affaires
de propriété industrielle varie quelque peu de l’une à l’autre et les approches les plus
courantes sont les suivantes :
• évaluation des dommages-intérêts sur la base des bénéfices réalisés par le
défendeur;
• évaluation des ventes perdues par le demandeur sur la base des pertes subies
par le demandeur à cause de l’atteinte portée à ses droits;
• analogie de licence : les dommages-intérêts sont calculés comme s’ils étaient des
redevances que le demandeur aurait reçues du défendeur au cas où un accord de
concession de licence avait été conclu entre eux;
• dommages-intérêts fixés à l’avance/dommages statutaires : bien que cette
évaluation des dommages-intérêts soit assez controversée car quelques pays estiment
qu’ils sont très similaires aux sanctions pénales, elle a été acceptée par un nombre
croissant de pays qui la considère comme une façon pratique d’établir les dommages-
intérêts dès lors qu’il est difficile de déterminer le montant exact des dommages-
intérêts subis dans les cas d’atteinte porté aux droits.
Conclusion
L’incorporation de techniques brevetées dans des normes risque de créer un conflit entre les
brevets et les normes. Cela se produit lorsque l’application de normes nécessite l’utilisation
de techniques couvertes par des brevets. Bien que le système des brevets et les activités
d’établissement de normes ne soient pas nouveaux, ils n’en demeurent pas moins très
complexes. Des brevets de plus en plus nombreux sont incorporés dans une seule norme. La
complexité survient dans la technique, en particulier s’il y a un brevet pertinent (ou une
demande de brevet) qui couvre la norme à l’étude, maintes organisations de normalisation
exigeant du preneur de licence qu’il se mette d’accord sur des licences dans des conditions
justifiées et non discriminatoires. Une fois conclu un accord entre les parties, on évite les
hold-ups aux brevets qui pourraient bloquer la diffusion à grande échelle de techniques. Une
manière de faire face à la situation où différentes personnes sont titulaires d’un certain
nombre de brevets se rapportant à une norme consiste à créer une communauté de brevets.
Module 8: IP and Development - Patents Flexibilities (early version)
Objective of the Module
Après avoir terminé ce module, vous êtes en mesure de:
a) expliquer un concept du développement en général et l'OMPI pour le développement,
notamment son interface Agenda avec la protection, la réglementation et l'exécution des
brevets;
b) Expliquer le concept de PI des flexibilités et identifier les assouplissements disponibles
dans divers régimes de brevets internationaux;
c) Expliquer le rôle des brevets flexibilités dans l'élaboration des politiques aux niveaux
national et institutionnel, dans des domaines tels que :