XVIIème Siècle D or Espagnol Peinture

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Le XVIIème, siècle d’or espagnol

Histoire des arts - Cycle 3 :


Découvrir et comprendre Les Ménines, Diego Velásquez, 1656

Éléments de préparation pour l'enseignant

Compétences mobilisées

Acquérir une méthode d'analyse d'une œuvre.


Acquérir un vocabulaire spécifique.
Acquérir des repères historiques et artistiques ponctuant l'histoire des civilisations.

Vocabulaire spécifique

• Siècle d’or espagnol.


• Mise en abîme. Jeu de trompe l’œil (jeu de miroirs). Le point de vue. Le contrechamp.
• Chevalet, châssis, palette. Scène d’intérieur.

Problématique

Edouard Manet a dit de Vélasquez, « Il est le peintre des peintres » ; en regardant «Les Ménines»,
peut-on comprendre cette citation ?

Contexte historique

Diego Vélasquez est le peintre officiel de la cour du roi Philippe IV d'Espagne (1605-1665). Le peintre
y est représenté en train de travailler à une oeuvre dont on ne voit que l'envers. Les personnages
représentés sur cette toile sont, au premier plan de gauche à droite : Diego Vélasquez, les suivantes
dona Maria Augustina de Sarmiento, et dona Isabel de Velasco qui entourent l'infante Marguerite,
les nains Mari-Barbola et Nicolasito Pertusato ; au second plan, derrière eux, Marcela de Ulloa,
gouvernante, et Diego Ruiz de Azcona ; et enfin, le personnage dans le fond est Jose Nieto Velasquez,
maréchal du palais.

Connaissances sur l'artiste

Né à Séville (Espagne) le 06/06/1599 ; Mort à Madrid (Espagne) le 07/08/1660. Considéré comme


l'un des plus grands maîtres de la peinture espagnole, Diego Velazquez est un génie. Son style ne
saurait se cantonner à la définition du baroque espagnol tant il est au-delà des influences,
abandonnant progressivement les règles de l'académisme pour mieux saisir la réalité et donner
l'impression de vie par des fondus de couleurs.

Clés de lecture de l'œuvre

1656. Velázquez peint son chef-d’œuvre, "Les Ménines". Par un jeu de perspectives et de reflet, le
tableau donne le sentiment au spectateur d’en être le sujet. En effet, Velázquez est représenté le

Joë Fesseau, Conseiller pédagogique pour les Arts visuels / Vendée Juin 2012
pinceau à la main devant son pupitre. Il regarde dans la direction du spectateur, tandis qu’un miroir
au "fond" du tableau suggère que les sujets du peintre sont le roi et la reine. Le tableau doit son titre
à la présence de l’infante Marguerite et deux Ménines, c’est-à-dire ses demoiselles d’honneur.

Pistes de travail en classe

Émergence sensible

Plusieurs consignes possibles : « Écris trois mots qui reflètent tes premières impressions », « Donne
un titre à cette peinture » ou bien « Associe cette image à d'autres œuvres artistiques que tu
connais ».

Appropriation active de l'œuvre en classe

Plusieurs activités vont permettre d’étayer la discussion autour de ces deux questions :
Que peut peindre le peintre ? Que voit le peintre ?
• à l’aide d’un papier calque, détourer les silhouettes des personnages ; on essaiera de
comprendre ce que fait chacun,
• sur une reproduction de la peinture, mettre en valeur, à l’aide de caches, les nombreux
tableaux représentés.
• Jouer la scène avec les élèves et essayer d’imaginer le contrechamp ; les photographies de
ces jeux de rôles permettront de comprendre le diptyque champ / contrechamp.

Réponse.

Le tableau « Les Ménines » est une mise en abyme de la peinture :


• La présence du peintre, du châssis,
• l’œuvre se réalise sous nos yeux,
• présence de nombreux tableaux (douze), y compris ceux qui n’en sont pas (miroir,
encadrement de la porte).
La scène se situe à un moment particulier de la peinture : celui où le peintre prend du recul pour
contempler son sujet. Vélasquez a choisi d’immortaliser le moment d’une oscillation entre la toile et
le modèle, le moment du surgissement du peintre, celui où il jette un œil hors de son tableau pour
s’imprégner de ce qu’il a à représenter. Le peintre, le pinceau à la main, porte son regard en direction
de l'avant du tableau, en ce lieu même où nous, spectateurs, nous nous trouvons. En ce lieu qui est
le point de vue, origine du regard et de l'image, se trouve également le modèle invisible qui pose
pour le peintre. Nous nous trouvons donc dans le contrechamp du regard du peintre. Ce
contrechamp est également matérialisé par l'envers de la toile.

Un autre élément reste invisible aux yeux du spectateur : ce qui est peint sur la toile. C’est une
volonté de l’autre peintre, le peintre réel, le double du peintre qui n’est d’autre que Vélasquez lui-
même. Mais celui-ci, non sans malice, a laissé un indice : le reflet du miroir au fond du tableau.
Exactement en face des spectateurs — de nous-mêmes —, sur le mur qui constitue le fond de la
pièce, l’auteur a représenté une série de tableaux; et voilà que parmi toutes ces toiles suspendues,
l’une d’entre elles brille d’un éclat singulier. Le sujet peint est donc à la fois absent et présent ; il l’est
sur la toile de Vélasquez, de manière dissimulée, puisqu’il ne transparaît qu’à travers un jeu de reflet.

Joë Fesseau, Conseiller pédagogique pour les Arts visuels / Vendée Juin 2012
Prolongement.

Las Meninas (« Les Ménines », les demoiselles d'honneur) est une série de 58 peintures que Pablo
Picasso peint en 1957 en réinterprétant l'œuvre de Diego Velasquez.
Littérature jeunesse.
Voyage dans un tableau de Vélasquez. Les Ménines. Claire D'Harcourt. Ed. Palette. 2008.
L’infante de Vélasquez. Marie Brantôme. Seuil, 2003.

Joë Fesseau, Conseiller pédagogique pour les Arts visuels / Vendée Juin 2012

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