Tumeurs Oesophage Master 1 Definitif

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LES TUMEURS DE L’OESOPHAGE

OBJECTIFS
Diagnostiquer la tumeur
Citer au moins 2 formes histologiques et 2 situations précancéreuses
Connaitre les principes de traitement
Connaitre les moyens de prévention

PLAN
Introduction
I-Généralités
II- Diagnostic positif
III-Diagnostic différentiel
IV-Traitement
Conclusion

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INTRODUCTION
Les tumeurs bénignes de l’œsophage représentent moins de 1% des tumeurs et
sont souvent asymptomatiques.
Le cancer de l’œsophage est défini par l’ensemble des tumeurs primitives
malignes développées au dépend des différents tuniques de l’œsophage.
Il existe 2 formes histologiques : le carcinome épidermoïde (80%) et
l’adénocarcinome (20%)
Cancer latent et la dysphagie révélatrice traduit souvent un cancer évolué
Le diagnostic est réalisé lors de l’endoscopie digestive haute avec biopsie
Le pronostic reste grave

I- GENERALITES

I-1 Intérêt :

-épidémiologique
Fréquence constante croissante (intoxication alcoolo-tabagique)
3ième cancer digestif derrière le colorectal et l’estomac
Augmentation des adénocarcinomes due au RGO et l’obésité
-diagnostique : souvent tardif, dysphagie est négligée
-thérapeutique : la chirurgie endoscopique a amélioré la prise en
charge de certains cancers précoces

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I-2 Rappel anatomique

L’œsophage est un segment du TD(tube digestif) reliant


l’hypopharynx à l’estomac de C6 à C11, de 15 à 40 cm des arcades
dentaires, reparties en 3 régions anatomiques : -
œsophage cervicale : en rapport avec trachée, récurrent gauche,
thyroïde, l’axe carotidien et le larynx
-œsophage thoracique: en rapport avec trachée, les
bronches et poumons, Ao, le péricarde, médiastin postérieur,
récurrent gauche, veine azygos, canal thoracique
-œsophage abdominale : en rapport avec péricarde,
Ao descendante, diaphragme, et plèvre gauche
Drainage lymphatique :
Chaines cervicales : chaines jugulaires internes et récurrentielles

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Thoraciques : GGL latéro-trachéaux, inter-trachéo-bronchiques et
médiatisnaux postérieurs
Sous –diaphragmatiques : GGL du cardia, chaine coronaire-
stomatique

I-3 Rappel anatomopathologique

La paroi œsophagienne est constituée de quatre couches :


Muqueuse : épithélium malpighien non kératinisé
Musculaire muqueuse
Sous muqueuse
Musculeuse et adventice sans séreuse

I-4 Rappels étiopathogéniques : les conditions précancéreuses et


facteurs de risque :

a- carcinome épidermoïde
Tabac, alcool +++ dans 90% de cas , plus rares boissons chaudes,
papillomavirus humain, facteurs de risques professionnels (les
hydrocarbures, particules métalliques …) Plus rare sténose
caustique, mégaoeosphage ou achalasie, maladie de Plummer
Vinson

b-Adénocarcinome
Séquence RGO – œsophagite peptique -Endobrachyoesophage
EBO ou BARRET ou métaplasie intestinale- surpoids IMC > Kg /m2,
le sexe masculin, âge de 50 ans, tabac, la race blanche …..

Macroscopie : forme ulcéro-bourgeonnante et infiltrante, souvent polyploïde


ou sténosante ou superficielle
Microscopie : carcinome épidermoïdes 90% et adénocarcinome 10%à20%
La classification de Prague qui décrit l’extension de la page couleur saumon de
métaplasie sous forme de languettes (M) et extension circulaire (C)

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Localisation : siège préférentiel par ordre décroissant pour le carcinome
épidermoïde tiers inférieur moyen et supérieuret le tiers inférieur pour
l’adénocarcinome
Evolution : - locale se fait de proche en proche à partir de la muqueuse ……
pTNM
-ganglionnaire : rapide et précoce, les GGL latéro-
tumoraux du cardia, coronaire stomachique, trachéo-bronchiques
- métastases à distances, rares surtout poumons,
foie et rachis dorsal

II- DIAGNOSTIC POISITIF

A-Type de description : carcinome épidermoïde chez un patient âgé


de 60 ans
1-circonstances de découverte
Interrogatoire : rechercher les facteurs de risques : alcool,tabac, notion de
RGO, intoxication aux hydrocarbures, sténose caustique, cancer ORL,
obésité
Au stade précoce
Découverte est fortuite, soit au cours de cancer ORL ou lors d’une
surveillance d’une pathologie œsophagienne(EBO).

A un stade avancé
Signes fonctionnels :- dysphagie ++++caractéristique,progressive, aux
solides puis aux liquides, isolée ou associée à une odynophagie, des
fausses routes -hématémèse : plus rarement
- Une dysphonie par envahissement du nerf
récurrent
- Une toux après déglutition par fistule oeso-
trachéale
- Une dyspnée inspiratoire par compression
trachéale

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- Des douleurs thoraciques ou dorsales qui
traduisent un cancer évolué (atteinte
médiatisnale et métastases osseuses)
- Tamponnade
- Altération de l’état général parfois le seul
signe d’appel +++++++

Examen clinque :
Evaluation de l’état général +++IMC, surtout la perte du poids
+++état nutritionnel indice de Buzby ou NRI
Examen appareil par appareil :
Appareil digestif : on peut retrouver une masse épigastrique
Appareil pulmonaire : épanchement pleural
Appareil cardiaque : si sujets alcooliques et tabagiques
Appareil spléno-ganglionnaire :
Surtout la palpation des aires ganglionnaires cervicales et sus –
claviculaires surtout à gauche GGL de TROISIER
Splénomégalie si cirrhose
Appareil rhumato : douleurs osseuses

Examens complémentaires :
Endoscopie digestive haute avec biopsie ++++préciser le siège de la tumeur, le
pourcentage de circonférence atteinte en cas de l’EBO, existence d’une
sténose, parfois on utilise des colorations au Lugol et /ou virtuelle pour le
carcinome
Bilan d’extension :
- Vidéocapsule à haute résolution
- Echographie abdominale
- TDM thoraco-abdominale
- Si carcinome épidermoïde : examen ORL
- Fibroscopie bronchique pour les tumeurs du
tiers sup et moyen
- TDM cérébrale e scintigraphie osseuse si
signe d’appel

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- Une écho-endoscopie œsophagienne qui
évalue l’infiltration en profondeur et permet
une ponction
- TEP une tomographie par émission de proton
- Transit baryté TOGD : dépister les sténoses,
autre rétrécissement œsophagien, diverticule
- Evaluation nutritionnelle, indice de BUZBY
Au terme de ce bilan on fera la classification
Classification TNM (8ème édition 2017)
T- Tumeur primitive

T0 Pas de signe de tumeur primitive


Tis Carcinome in situ ou dysplasie de haut grade
T1 Tumeur envahissant la lamina propria, la muscularis mucosae ou la sous-muqueuse
T1a La tumeur envahit la lamina propria ou la muscularis mucosae
T1b La tumeur envahit la sous-muqueuse
T2 Tumeur envahissant la musculeuse
T3 Tumeur envahissant l'adventice
T4 Tumeur envahissant les structures adjacentes
La tumeur envahit la plèvre, le péricarde, la veine azygos, le diaphragme ou le
T4a
péritoine
La tumeur envahit d'autres structures adjacentes comme
T4b
l'aorte, un corps vertébral ou la trachée.
N- Adénopathies régionales

 Les adénopathies cervicales, thoraciques et abdominales supérieures, y compris


cœliaques, sont considérées comme régionales. Seules les adénopathies sus-
claviculaires et les adénopathies lombo-aortiques sont considérées comme
métastatiques.

NX Le statut des ganglions régionaux ne peut être évalué


N0 Pas de signe d'atteinte des ganglions lymphatiques régionaux
N1 Métastases dans 1 à 2 ganglions lymphatiques régionaux
N2 Métastases dans 3 à 6 ganglions lymphatiques régionaux
N3 Métastases dans 7 ganglions régionaux ou plus
L'examen histologique d'une pièce opératoire de
lymphadénectomie incluera habituellement 6 ganglions
pN0
lymphatiques ou plus. Classer pN0 même si le nombre
préconisé de ganglions réséqués n'est pas atteint.
0

M- Métastases

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M0 Pas de métastase à distance
M1 Présence de métastase(s) à distance

Groupement par stades


Stade 0 Tis N0 M0
Stade IA T1a N0 M0
T1b N0 M0
Stade IB
T2 N0 M0
T1 N1 M0
Stade II
T3 N0 M0
T1 N2 M0
Stade IIIA
T2 N1 M0
T2 N2 M0

Stade IIIB T3 N1,N2 M0

T4a N0,N1 M0
T4a N2 M0

Stade IVA T4b Tous N M0

Tous T N3 M0
Stade IVB Tous T Tous N M1

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Classification endoscopique de Paris pour les lésions superficielles
(Lv, 2015 ; Society for GastroIntestinal Endoscopy, 2003)

 La lésion doit être décrite selon la classification de Paris.

 0.Ip : lésion en relief, pédiculée


 0.Is : lésion en relief, sessile

 0.IIa : lésion plane légèrement surélevée, la hauteur étant inférieure à la hauteur des
cuillers d’une pince à biopsie fermée (2,5 mm)
 0.IIb : lésion plane non surélevée, repérable par son caractère dyschromique

 0.IIc : lésion plane légèrement déprimée

 0.III : lésion creusante

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Bilan d’opérabilité ou résécabilité pour évaluer les comorbidités
- Bilan nutritionnel, IMC, albumine sérique
- NFS, Plaquettes
- Bilan hépatique : TP ASAT ALAT PAL GGTBIL
- Bilan rénal : urée,créat
- ECG, ECHO cardiaque
- VEMS, gazométrie
- Consultation d’aide au sevrage alcoolique et
tabagique

B- les autres formes cliniques


B1 – les formes topographiques
-Tumeur de l’œsophage cervical ou tiers sup :
-Tumeur de l’œsophage thoracique ou tiers moyen
-Tumeur de l’œsophage abdominale ou tiers inf
-tumeur du cardia
B2- les formes histologiques
-tumeur du cardia : jonction oeso-gastro-duodénale : se manifeste
- sarcome ou leiomyosarcome, tumeur très volumineuse, le dg est fait par l
histologie

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III- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

- Sténose peptique : dysphagie progressive en


l’absence de traitement, orientation
diagnostique est basée sur les ATCDS de
pyrosis, rétrécissement blanchâtre circulaire
surmontée d’une œsophagite à l’EOGD
- Œsophagite caustique : anamnèse retrouve la
notion de l’ingestion du produit
- Achalasie : dysphagie capricieuse, souvent
paradoxale plus importante pour les lipides
que les solides, endoscopie retrouve une
stase œsophagienne et le phénomène de
ressaut
- Syndrome des spasmes étagés de
l’œsophage : dysphagie douloureuse aux
solides et aux liquides, TOGD aspect en
chapelet
- Les diverticules œsophagiens
- Les tumeurs bénignes : entrainent une
déformation de la lumière œsophagienne par
compression, léiomyome ou kyste broncho-
génique
IV- TRAITEMENT

BUT : curatif pour les formes localisées (résection de la tumeur)


Palliatif dans les formes métastatiques

MOYENS :
-traitements endoscopiques : résection muqueuse endoscopique à
visée curative et à visée palliative (dilatations œsophagiennes et pose
de prothèse, gastrotomie d’alimentation percutanée ou radio)
- chirurgie (oesophagectomie sans thoracotomie ou avec pharyngo-
laryngectomie totale
-radiothérapie
-chimiothérapie à base de 5FU – Cisplastine, FOLFOX néo –
adjuvant ,péri-opératoire ou post-opératoire
- support nutritionnel

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INDICATIONS :

Cancer superficiel in situ ouT1 : soit résection muqueuse ou chirurgie si


traitement endoscopique est impossible
Si carcinome épidermoïde : radio-chimiothérapie
Cancer invasif opérable :
Stade I et II ou uT1NO uT2NO uT2N1 uT3NO
Oesophagectomie ou CTH péri-opératoire ou RTH exclusive
Cancer œsophage cervical : RTH et CTH concomitante
Cancers métastatiques :
Si dysphagie importante :traitement endoscopique par mise d’une prothèse
Dysphagie absente ou pu importante : CTH et RTH
SURVEILLANCE

En cas de chirurgie curative : tous les 6 mois pendant 5 ans avec examen
clinique et ORL en cas de carcinome épidermoïde TDM Thoraco-abdominale et
EOGD à 2 ans
En cas de RTH CTH examen clinique tous les 4 mois avec EOGD TDM pendant
un an puis tous les 6 mois l’année suivante
Une aide au sevrage alcoolique et de tabac

CONCLUSION
Les tumeurs de l’œsophage sont dominées par le carcinome épidermoïde et
l’adénocarcinome.
Le symptômerévélateur est la dysphagie dans la majorité des cas.
Le diagnostic nécessitel’endoscopie digestive haute et l’histologie
La stratégie de traitement est définie en réunion pluridisciplinaire
Les traitements endoscopiques ont améliorées la prise en charge des patients
La prévention contre l’alcool, tabac et le surpoids et la surveillance de
l’EBO évitera la survenue du cancer.

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