3ème année - MA1/MA2 CHAPITRE 4 Géométrie Vectorielle

Chapitre 4
Géométrie vectorielle dans l’espace

4.1 Repérage dans l’espace

Un repère orthonormé de l’espace est la donnée de trois droites concourantes, identiquement graduées
et deux à deux perpendiculaires. Les droites sont appelées les axes du repère et le point d’intersection
des axes, noté O , s’appelle l’origine du repère. On note chacun des z
axes par les lettre x, y et z.
P
A chaque point P de l’espace correspond un triplet de nombres b y
x P , y P et z P qui sont respectivement les projections à angle droit
(orthogonales) de P sur les axes x, y et z. x
On appelle x P l’ abscisse, y P l’ ordonnée et z P la cote du point P. Figure 1 : Coordonnées d’un point.
Ensemble, les valeurs x P , y P et z P forment les coordonnées du point P et on note P (x p ; y p ; z p ).

Définition 4.1
L’espace, noté R × R × R = R3 , est l’ensemble de tous les triplets de nombres réels.

R3 = {(x; y; z) | x ; y ; z ∈ R}

Exercices
Exercice 4.2 Exercice 4.3
Déterminer les coordonnées des points de l’es- Parmi les écritures suivantes, lesquels sont
pace A, B, C, D, E, F , G et H représentés sur correctes ?
le dessin ci-dessous :
a) A(5, 7, 9) b) B(−1; 2; 3) ∈ R
z
D
b c) C(−1; 1; 2) d) D(0, 5; −4; 0)
A
B
b e) E = (3; 4; −1) f) F (1, 1; 1) ∈ R2
b
C b
Eb

y Exercice 4.4
Donner les coordonnées du point P qui est :
a) une translation de −3 sur l’axe des ordon-
b

H nées par rapport au point A(−2; −1; 7).

b) une projection sur le plan O yz du point
F b b
B(7; 6; 1).
x G
c) une symétrie centrale (par rapport à l’ori-
gine) du point C(−1; 2; −5)

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4.2 Définition de vecteur

La majorité des grandeurs physiques que nous connaissons peuvent être représentées par un nombre.
C’est le cas du temps, de la température, de la masse, de l’énergie, de la pression et bien d’autres encore 1 .
Ces grandeurs, qui sont indépendantes d’un système de coordonnées et qui ne dépendent que de l’en-
droit où on les mesure,sont appelées grandeurs scalaires. Par opposition, une force, une vitesse ou
encore la quantité de mouvement sont des grandeurs vectorielles, elles sont dépendantes d’un sys-
tème de coordonnées qui permet d’identifier le sens, la direction et l’intensité de la grandeur qu’ils
représentent.

Définition 4.2
Un vecteur (géométrique) est un objet mathématique caractérisé par 3 éléments :

• une direction (droite),

• un sens,
• une intensité.

Géométriquement et dans un repère, un vecteur est représenté par une flèche qui est un objet qui
regroupe ces 3 caractéristiques. On note
 
vx
v = v y  un vecteur de l’espace (avec vx , v y , vz ∈ R).
⃗ 
vz
Les valeurs vx , v y et vz sont appelées les composantes du vecteur et définissent entièrement sa direction,
son sens et son intensité.

Remarques 1.
v = (x ; y ; z) pour un vecteur de R3 .
i) Il est possible d’écrire les vecteurs en ligne : par exemple ⃗
ii) Il est bien entendu possible de considérer des vecteurs dans des espaces Rn de dimension n. Un
vecteur contient alors autant de composantes que la dimension de l’espace, à savoir n.
En pratique, nous construisons souvent un vecteur en considérant deux points A et B de l’espace. Le
−
→
vecteur AB est représenté par la “flèche” qui va du point A au point B et ses composantes correspondent
au déplacement qu’il faut effectuer le long des axes pour aller du point A au point B.

EXEMPLE : Soit les points de l’espace donnés par z

A(1 ; 2 ; 1) et B (2 ; 4 ; 5)
B
−
→ b

On obtient les composantes du vecteur AB en sous-

trayant une à une les coordonnées de B aux coor-
données de A : −
→
AB
vz
   
2−1 1
−
→  
AB = 4 − 2 = 2
 A b
5−1 4 vx
y
vy
−→
Le vecteur AB représente donc un “déplacement”
de 1 selon l’axe x, de 2 selon l’axe y et de 4 selon x
l’axe z.
Figure 2 : Vecteur dans l’espace.

1. Le Système Internationnal d’Unités comporte 7 unités pour la mesure des grandeurs de base (masse, température, temps,
longueur, quantité de matière, intensité électrique et intensité lumineuse) et une multitude d’unités dérivées pour la mesure
de grandeurs composées.

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Définitions 4.3
−
→
i) Le point d’application du vecteur AB est le point A et son l’extrémité est le point B.
−
→ −
→
ii) Le vecteur opposé de AB est le vecteur BA dont le point d’application est B et dont
l’extrémité est A.
⃗, est le vecteur dont le point d’application et l’extrémité coïncident.
iii) le vecteur nul, noté 0

De manière générale, on considère qu’un vecteur ⃗ v peut être appliqué à n’importe quel point de R3 ; on
dit que le vecteur est libre. Mais dès lors que nous appliquons le vecteur à un point donné, on dit que
le vecteur est lié à ce point d’application.

Définition 4.4
Deux vecteurs sont équivalents (on dit aussi égaux) s’ils ont le même sens, la même direction et
la même intensité.

Il découle de la définition précédente que deux vecteurs sont égaux s’ils ont les mêmes coordonnées.

Exercices
Exercice 4.5 Exercice 4.6
Soit le point A et le vecteur ⃗
v définit par Soit les points A(0 ; 1 ; 2) et B (−1 ; 3 ; −2).
  a) Déterminer des points C, D et P tels que
−3
−→ −→ −→
A(2 ; −1, 5 ; −19) et ⃗ v =  10 les vecteurs AB, C D et OP soient équiva-
5 lents.
−
→
b) Soit R(5 ; 0 ; 3). Déterminer S tel que RS
Trouver les coordonnées du point B qui est −
→
l’extrémité du vecteur ⃗
v appliqué au point A. soit équivalent à BA.

4.3 Opérations élémentaires sur les vecteurs

4.3.1 Addition et Multiplication par un scalaire
A présent que nous avons défini un vecteur, voyons les premières opérations élémentaires que nous
pouvons leur appliquer. présenté à la section précédente.

Définitions 4.5
⃗ et ⃗
Soit u v deux vecteurs et λ ∈ R un nombre réel.

⃗ et ⃗
i) (Addition de vecteurs) L’addition des vecteurs u ⃗+⃗
v , notée u v , est un nouveau vecteur
obtenu en additionnant chaque composante de u ⃗ avec la composante de même axe de ⃗ v.
Le vecteur u⃗+⃗ ⃗ et ⃗
v est appelé la résultante de u v.

ii) (Multiplication par un scalaire) La multiplication de ⃗

v par λ, notée λ⃗
v , est un nouveau vecteur
obtenu en multipliant chaque composante de ⃗ v par λ.

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⃗ et ⃗
Géométriquement, l’addition des vecteurs u v se fait :

• soit en plaçant le vecteur ⃗ ⃗. La résultante est le vecteur qui relie le

v sur l’extrémité du vecteur u
point de départ de u⃗ à l’extrémité de ⃗v.

• soit, lorsque les vecteurs ont le même point d’application, en considérant le parallélogramme
engendré par les vecteurs u⃗ et ⃗
v . La résultante est la diagonale du parallélogramme issue du point
d’application.

Nous verrons un peu plus loin que la multiplication d’un vecteur ⃗

v par un scalaire λ augmente/diminue
la longueur du vecteur d’un facteur λ sans en modifier la direction. Cependant, si λ < 0, alors λ−
→
v a un
sens opposé à ⃗
v.

~
v λ~
v
~+~
u v ~+~
u v

~
v
~
v
~
u ~
u

Résultante par “alignement” Résultante par le “parallélogramme” multiplication par un scalaire λ

Figure 3 : Représentation graphique des opérations élémentaires

La proposition qui suit résume les principales propriétés de l’addition de vecteurs et de la multiplication
par un scalaire. Elles sont très intuitives et se vérifient facilement.

Proposition 4.1 (Propriétés immédiates)

⃗; ⃗
Soit u ⃗ trois vecteurs et λ ; µ ∈ R. Alors :
v et w

⃗+⃗
i) u v=⃗
v+u
⃗ ii) (⃗
u+⃗
v) + w
⃗ =u
⃗ + (⃗
v + w)
⃗

⃗+⃗
iii) 0 v=⃗
v iv) 1 · ⃗
v=⃗
v

v) λ · (⃗
u+⃗
v) = λ · u
⃗+λ·⃗
v vi) (λ + µ) · ⃗
v =λ·⃗
v+µ·⃗
v

Démonstration :
Les démonstrations de ces propriétés sont immédiates et découlent directement des définitions 4.5 et
des propriétés de la somme et de la multiplication de nombres réels. „

Définition 4.6
Une combinaison linéaire des vecteurs ⃗
v1 ; ⃗
v2 ; ... ; ⃗
vn est le vecteur ⃗
v résultant de l’opération :

⃗
v = λ1 ⃗
v1 + λ2 ⃗
v2 + ... + λn ⃗
vn

où λ1 ; ...; λn sont des nombres réels.

EXEMPLES :

1) Soit ⃗
v1 = (−1; 3; 6) et ⃗v2 = (5; 7; 0) alors ⃗
v = 3⃗
v1 − 2⃗
v2 = (−13; −5; 18) est une combinaison
linéaire des vecteurs ⃗
v1 et ⃗
v2 .

⃗ = (2; −5; −2) alors ⃗

2) Soit u v =3·u
⃗ = (6; −15; −6) est une combinaison linéaire de u
⃗.

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Définitions 4.7
i) On dit que deux vecteurs ⃗ ⃗ sont colinéaires s’il existe une combinaison linéaire ente
v et u
eux, i.e s’il existe λ ∈ R tel que ⃗
v =λ·u ⃗.

ii) On dit que trois vecteurs ⃗ ⃗ et w

v, u ⃗ sont coplanaires si l’un d’entre eux peut être exprimé
comme combinaison linéaire des deux autres, i.e. s’il existe λ; µ ∈ R tel que ⃗
v = λ· u
⃗ +µ· w.
⃗

En particulier, deux vecteurs colinéaires ont la même direction, mais pas forcément le même sens ni la
même longueur.

EXEMPLES :
1) Les vecteurs ⃗
v = (−3; −2; 1) et u
⃗ = (9; 6; −3) sont colinéaires car u
⃗ = −3 · ⃗
v.

2) Les vecteurs ⃗
v = (5, 3; 7), u
⃗ = (−2; 0, 4) et w
⃗ = (1; 3; 1) sont coplanaires car ⃗
v = −2 · u
⃗ + w.
⃗

Remarque 2.
Si ⃗ ⃗ et w
v est une combinaison linéaire de u ⃗ alors u
⃗ est aussi une combinaison linéaire de ⃗ ⃗
v et w
tout comme w ⃗ est une combinaison linéaire de ⃗ ⃗.
v et u

4.3.2 Norme d’un vecteur

Définition 4.8
La longueur d’un vecteur ⃗
v s’appelle la norme du vecteur et se note k⃗
v k.

La proposition 4.2 ci-dessous donne la formule pour calculer la norme d’un vecteur dans l’espace.

Proposition 4.2
v = (vx ; v y ; vz ) un vecteur de l’espace (R3 ) alors sa norme est donnée par
Soit ⃗
q
k⃗
v k= vx 2 + v y 2 + vz 2

Démonstration :
La démonstration repose entièrement sur le théorème de Pythagore et sur le calcul de la diagonale
d’un parallélépipède rectangle. z

Avec le théorème de Pythagore :

q p
d = vx 2 + v y 2 et k⃗v k = d 2 + vz 2
~
v
Puis en remplaçant d dans la formule de k⃗
vk :
vz
r
q 2 q y
k⃗vk = vx + v y
2 2 + vz = vx 2 + v y 2 + vz 2
2 d vx
vy
x
„
p p
EXEMPLE : Si ⃗
v = (2; −1; 5), alors k⃗
vk = 22 + (−1)2 + 52 = 30.

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Proposition 4.3 (Propriétés de la norme)

⃗ et ⃗
Soit u v deux vecteurs et λ ∈ R. Alors :

i) k ⃗
v k ¾ 0 et on a que k ⃗
v k= 0 ⇔ ⃗ ⃗
v=0
ii) k λ · ⃗
vk=|λ|·k⃗
vk
iii) k ⃗
v+u
⃗k¶k⃗
vk+ku
⃗k

Démonstration :
La démonstration est laissée en exercice. Il s’agit simplement d’appliquer la définition et d’utiliser un
peu de calcul algébrique.

Définition 4.9
Un vecteur ⃗
v est unitaire si sa norme vaut 1 :

⃗
v est unitaire ⇔ k⃗
vk = 1

⃗
v
EXEMPLE : Soit ⃗ ⃗ un vecteur. Alors u
v 6= 0 ⃗= est un vecteur qui a le même direction et le même sens
k⃗
vk
que ⃗
v et dont la norme vaut 1.
En effet, la multiplications par un scalaire (ici 1/k⃗v k) ne modifie pas la direction et comme le
scalaire est positif le sens reste inchangé également. Donc u ⃗ a la même direction et le même
sens que ⃗v . De plus :
⃗
v p.ii) 1
k⃗
uk = k k = · k⃗
vk = 1
k⃗
vk k⃗ vk

Ce procédé s’appelle la normalisation d’un vecteur.

Exercices
Exercice 4.7 Exercice 4.9
Effectuer les opérations de vecteurs suivantes. Soit les vecteurs de R3 donnés par
     
a) (3 ; −4 ; 5) + (1 ; 1 ; −2) 2 −3 0
v = −7 w
⃗ ⃗ =  0 u ⃗ = 5
b) (1 ; 2 ; −3) + (4 ; −5 ; 2 ; 1) 1 4 8
c) −3 · (4 ; −5 ; −6)
a) Calculer les combinaison linéaires suivantes :
d) −(−6 ; 7 ; −8)
v − 4w
i) 3⃗ ⃗ v + 3w
ii) 2⃗ ⃗ − 5⃗
u
e) 0 · (−2 ; 3 ; 4)
b) Est-ce que le vecteur
f) (x ; 4 ; 5 ; t) + (1 ; y ; −9 ; 0)
a⃗ = (−4; 35; −13)
est coplanaire avec les vecteurs ⃗ ⃗?
v et w
Exercice 4.8
Déterminer la valeur des inconnues x, y et
z afin que les égalités de vecteurs suivantes Exercice 4.10
soient vérifiées. Déterminer les coefficient x, y et z pour que
a) (x ; 2 ; z) = ( y − 3 ; y ; 2 − x + y)        
2 1 1 1
b) 2 · ( y ; −5 ; x) = z · (−6 ; 2 ; 4)  3 = x 1 + y 1 + z 0
−4 1 0 0

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Exercices
Exercice 4.11 Exercice 4.14
Soit les 3 points de l’espace donnés par Un segment [AB] est limité par les points
A(−1 ; 8 ; 3) et B (9 ; −7 ; −2).
A(1 ; −1 ; 0) B (3 ; 2 ; 0) C (−1 ; 5 ; 2)
Les points C, D, E et F coupent le segment
[AB] en 5 parties égales. Déterminer les coor-
Trouver les coordonnées du point D tel que
données de ces points.
ABDC soit un parallélogramme.

Exercice 4.15
Exercice 4.12
Soit le vecteur de l’espace donnée par
Soit les 4 points de l’espace donnés par
⃗ = (4 ; −12 ; z)
u
A(5 ; −1 ; 0) B (1 ; −4 ; 5)
a) Déterminer z pour que k⃗
uk = 13.
C (2 ; −2 ; 4) D (6 ; 1 ; −1)
−
→ ⃗ soit
b) Est-il possible de trouver z pour que u
a) Trouver les composantes des vecteurs AB unitaire ?
−→
et DC.
b) Trouver les coordonnées du point M qui
est le milieu du segment [AC]. Exercice 4.16
c) Trouver les coordonnées du point N qui Soit les points de R3 donnés par :
est le milieu du segment [BD]. A(2 ; 0 ; 2) B (5 ; −2 ; 0)
d) Que peut-on conclure à propos du quadri- Trouver un vecteur unitaire ⃗
v qui soit de même
latère ABC D ? sens et de même direction que le vecteur AB.⃗

Exercice 4.13 Exercice 4.17

Soit les points de R3 donnés par : Soit les points de R3 donnés par :

A(1 ; 2 ; 3) B (2 ; 5 ; 8) C (−2 ; 7 ; 4)
A(2 ; −3 ; −5) et B (−1 ; 3 ; 2)

deux sommets du parallélogramme ABC D. a) Déterminer si le triangle ABC est isocèle

ou équilatéral.
Sachant que M (4 ; −1 ; 7) est l’intersection
de ses diagonales, déterminer les coordonnées b) Déterminer le périmètre du triangle ABC.
des points C et D. c) Déterminer l’aire du triangle ABC.

4.4 Produit scalaire

Définition 4.10
⃗ et ⃗
Soit u ⃗ avec ⃗
v deux vecteurs. On définit le produit scalaire de u v par :

⃗• ⃗
u v = k⃗
uk · k⃗
v k · cos(α)

où α est l’angle saillant 2 entre les vecteurs u

⃗ et ⃗
v ramenés au même point d’application.

Remarque 3.
Il ne faut pas confondre le produit scalaire de deux vecteurs u⃗ et ⃗v , dont le résultat est un
nombre, avec le produit d’un vecteur ⃗v par un scalaire λ dont le résultat est un vecteur.
2. Un angle α est saillant si 0 ¶ α ¶ 180◦

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Géométrie Vectorielle CHAPITRE 4 3ème année - MA1/MA2

⃗ avec ⃗
Le calcul du produit scalaire de u v fait intervenir la norme des deux vecteurs ainsi que l’angle
entre eux. Le calcul des normes de u⃗ et ⃗
v ne pose pas de problème, mais déterminer l’angle entre les
deux vecteurs n’est généralement pas évident.
La proposition 4.4 ci-dessous montre comment il est possible de calculer le produit scalaire de deux
vecteurs uniquement à l’aide de leurs composantes.

Proposition 4.4
⃗ = (u1 ; u2 ; u3 ) ∈ R3 et ⃗
Soit u v = (v1 ; v2 ; v3 ) ∈ R3 . Alors :

⃗• ⃗
u v = u1 v1 + u2 v2 + u3 v3

Démonstration :
⃗ et ⃗
On applique le théorème du cosinus au triangle formé par les vecteurs u v: ~v
u~ −

k⃗ v k2 = k⃗
u−⃗ uk2 + k⃗
v k2 − 2·k⃗
uk·k⃗
v k·cos(α) ⇔
v
−~
~
v
~
1
α
u
k⃗ v k·cos(α) =
uk·k⃗ uk2 + k⃗
k⃗ v k2 − k⃗ v k2
u−⃗
| {z } 2 )
=u
⃗·⃗
v par définition (− ~v
u~ +
Figure 4 : Angle entre deux vecteurs
On effectue le calcul en composantes dans le membre de droite :

1  2

⃗• ⃗
u v= · (u1 + u22 + u23 ) + (v12 + v22 + v32 ) − (u1 − v1 )2 + (u2 − v2 )2 + (u3 − v3 )2
2
1  
= · u21 + u22 + u23 + v12 + v22 + v32 − (u21 − 2 u1 v1 + v12 ) − (u22 − 2 u2 v2 + v22 ) − (u23 − 2 u3 v3 + v32 )
2
1  2 
= · u
1 + u2
+ u2
+ v2
2 3 1 2 3 1+ v2
+ v2
− u 
2
+ 2 u1 v1 − v2
−
1 2 u2
+ 2 u2 v2 − v2
−
2 3 u 
2
+ 2 u 3 v3 − v
3
2
2
1
= ·(2 u1 v1 + 2 u2 v2 + 2 u3 v3 )
2
= u1 v1 + u2 v2 + u3 v3
„

⃗ = (11 ; −2 ; −6) et ⃗
EXEMPLE : Soit u v = (3 ; 2 ; −5). Alors u
⃗• ⃗
v = 11 · 3 + (−2) · 2 + (−6) · (−5) = −1

APPLICATION : DÉTERMINER L’ ANGLE ENTRE DEUX VECTEURS

⃗ et ⃗
En pratique, le produit scalaire de deux vecteurs u v se fait en utilisant le théorème 4.4, c’est-à-dire
en additionnant le produit des composantes de u ⃗ avec celles ⃗v.
Dès lors qu’on peut facilement calculer le produit scalaire, il devient possible de déterminer l’angle entre
deux vecteurs u⃗ et ⃗
v . En effet, de la définition du produit scalaire nous déduisons que :
 
⃗• ⃗
u v ⃗• ⃗
u v
kuk·kvk·cos(α) = u ⃗• ⃗
v ⇔ cos(α) = ⇔ α = cos−1
k⃗
uk·k⃗vk k⃗
uk·k⃗vk

Nous pouvons ainsi calculer l’angle entre deux vecteurs en connaissant uniquement leurs composantes.

⃗ = (2 ; 3 ; −1) et ⃗
EXEMPLE : Soit u v = (−9 ; 6 ; −2). Alors :

   
−1 ⃗• ⃗
u v −1 2
α = cos = cos p ' 87, 21◦
k⃗
uk·k⃗vk 14 · 11

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Proposition 4.5 (Propriétés du produit scalaire)

⃗,⃗
Soit u ⃗ trois vecteurs et λ ∈ R. Alors :
v et w

⃗• ⃗
i) u v=⃗ ⃗
v •u
⃗ • (⃗
ii) u v + w)
⃗ =u
⃗• ⃗
v+u
⃗•w
⃗
iii) (λ · u
⃗) • ⃗
v=u
⃗ • (λ · ⃗
v ) = λ · (⃗
u• ⃗
v)
iv) ⃗
v•⃗ v k2
v = k⃗
Démonstration :
Les démonstrations de ces propriétés sont triviales. Les propriétés i), ii) et iii) découlent directement
de la proposition 4.4. La propriété iv) découle des propositions 4.4 et 4.2 (norme d’un vecteur).

Définition 4.11
⃗ et ⃗
Deux vecteurs non-nuls u v sont orthogonaux si leur produit scalaire est nul. On note :

⃗⊥⃗
u v ⇔ u
⃗• ⃗
v=0

Il faut remarquer que, puisqu’on considère des vecteurs non-nuls, alors

⃗• ⃗
u v = 0 ⇔ k⃗
uk · k⃗
v k · cos(α) = 0 ⇔ cos(α) = 0
Or si α est un angle saillant, cos(α) = 0 ⇔ α = 90.
Le terme orthogonal est donc synonyme de perpendiculaire.

Proposition 4.6
Soit u ⃗ et ⃗
⃗ 6= 0 v deux vecteurs. Alors la projection orthogonale de ⃗ ⃗ est le vecteur ⃗pu⃗ (⃗
v sur u v ) donné par :

⃗·⃗
u v
⃗pu⃗ (⃗
v) = ·u
⃗
k⃗
uk 2
~
u
~v −

~
v
~
~p u~(

~
v u
~v )

~v −
~p u~(
v~)

~pu~ (~
v) ~pu~ (~
v)

La projection ⃗pu⃗ (⃗
v ) a le même sens que u
⃗ La projection ⃗pu⃗ (⃗
v ) a le sens opposé à u
⃗

Figure 5 : Projections orthogonales de ⃗ ⃗

v sur u

Démonstration :
Pour faciliter la lecture nous appellerons simplement ⃗p la projection ⃗pu⃗ (⃗
v ).
Comme ⃗p est la projection orthogonale de ⃗ ⃗, on a :
v sur u

(⃗
v − ⃗p) ⊥ u
⃗ ⇔ (⃗
v − ⃗p) • u
⃗=0 ⇔ ⃗ ⃗ − ⃗p • u
v •u ⃗=0 (1)

Par définition le vecteur ⃗p est colinéaire avec le vecteur u

⃗. Donc ⃗p = λ · u
⃗ pour un certain λ. En
remplaçant dans l’équation (1) on obtient :
⃗
v·u
⃗ ⃗
v·u⃗
(λ · u
⃗) · u
⃗−⃗
v·u
⃗ = 0 ⇔ λ · (⃗
u·u
⃗) − ⃗
v·u
⃗=0 ⇔ λ= ⇔ λ=
⃗·u
u ⃗ k⃗
uk2
⃗·⃗
u v
Comme ⃗p = λ · u
⃗, on conclut que ⃗p = ·u
⃗ „
k⃗
uk2

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Géométrie Vectorielle CHAPITRE 4 3ème année - MA1/MA2

Exercices
Exercice 4.18 Exercice 4.23
Soit les trois points de l’espace donnés par : Soit les vecteurs :

A(1 ; 2 ; −4) B (−2 ; 4 ; 3) C (−1 ; 1 ; −2) ⃗

v = (2 ; 0 ; 1) ⃗ = (1 ; 2 ; 3)
w

→ −→ −→
− ⃗ perpendiculaire à la
Déterminer un vecteur u
a) Déterminer AB, BC et AC.
fois à ⃗ ⃗
v et à w.
b) Déterminer le milieu de [AB] et de [BC].
−→ −→ − → −→
c) Calculer AB • BC et AB • AC.
−→ −→ Exercice 4.24
d) Calculer kABk et kACk.
→ −→
− Soit les points :
e) Calculer l’angle α entre les vecteurs AB et AC.
A(1 ; 2 ; −2) B (3 ; λ ; −6)

a) Pour chaque item, déterminer λ de ma-

Exercice 4.19
nière à ce que :
Soit les deux vecteurs de l’espace donnés par : −
→
i) la norme de AB soit égale à 6.
⃗
v = (3 ; 2 ; −1) ⃗ = (1 ; 1 ; 0)
u ii) B appartienne à la droite (OA).
−→ −→
Calculer l’angle entre les vecteurs ⃗ ⃗.
v et u iii) OB soit perpendiculaire au vecteur OA.

⃗ qui soit unitaire

b) déterminer un vecteur u
−→
Exercice 4.20 et parallèle à OA.

Montrer que :
a) quelque soit le vecteur ⃗
v alors ⃗
v·⃗
v ¾ 0.
b) si ⃗
v·⃗
v = 0 alors ⃗
v = 0. Exercice 4.25
Soit les deux vecteurs de l’espace :
c) quelque soit le vecteur ⃗
v alors :
k⃗
vk = k − ⃗
vk ⃗
v = (1 ; 2 ; −3) ⃗ = (1 ; 1 ; 2)
u

Déterminer la projection de ⃗ ⃗ ainsi que

v sur u
⃗ sur ⃗
celle de u v.
Exercice 4.21
Soit les 3 vecteurs de R4 donnés par :

⃗ = (1 ; −2 ; 3 ; −4)
u Exercice 4.26
Soit les trois points de l’espace :
⃗
v = (6 ; 7 ; 1 ; −2)
⃗ = (5 ; −4 ; 5 ; 7)
w A(−2 ; −1 ; 1) B (−2 ; 5 ; 3) C (10 ; 7 ; 5)
−→
Parmi ces vecteurs, trouver ceux qui sont per- a) Calculer la norme du vecteur AC.
pendiculaires.
b) Déterminer la projection orthogonale ⃗p du
−
→ −→
vecteur AB sur le vecteur AC.
Exercice 4.22 c) Déterminer les coordonnées du point D
qui est l’extrémité du vecteur ⃗p appliqué
Soit les vecteurs de l’espace donnés par :
au point A.
⃗ = (1 ; k ; −3)
u ⃗
v = (2 ; −5 ; 4) −→
d) Que peut-on dire du vecteur DB par rap-
−→
a) Déterminer k de manière à ce que les port au vecteur AC ?
⃗ et ⃗ −→
vecteurs u v soient orthogonaux. e) Calculer k DBk et en déduire l’aire du tri-
b) Déterminer un vecteur w⃗ qui soit parallèle angle ABC.
à⃗
v et telle que sa norme soit de 25.

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Exercices
Exercice 4.27 Exercice 4.29
Soit les points : On considère les points :

A(−7 ; 3 ; 2) B (−2 ; 2 ; −1) C (−3 ; −4 ; 9) A(9 ; 1 ; −1) B (7 ; −2 ; z) C (11 ; −8 ; 2)

→ −→
a) Calculer la longueur des vecteurs − Calculer z pour que ABC soit un triangle rec-
AB et AC.
−→ −→ tangle. (Indication : Le triangle peut être rectangle
b) Est-ce que les vecteurs OB et OC sont en chacun de ces 3 sommets.)
perpendiculaires ?
−→
c) Calculer l’angle formé par le vecteur AC Exercice 4.30
avec l’axe des abscisses. Soit les points :
⃗ parallèle
d) Déterminer un vecteur unitaire u
−
→ A(−4 ; 1 ; 6) B (2 ; 3 ; 0) C (1 ; 2 ; 5)
au vecteur AB.
e) Déterminer les angles du triangle ABC. a) Le triangle ABC est-il isocèle ? Justifier.
b) Déterminer le milieu du segment [AB].
Exercice 4.28 c) Déterminer la hauteur issue de C.
Soit les points : d) Déterminer l’aire du tringle ABC

A(8 ; −1 ; 2) B (9 ; −7 ; 5) C (3 ; −10 ; 7)
Exercice 4.31*
a) Calculer les coordonnées du point D pour
La géométrie moléculaire étudie
que ABC D soit un parallélogramme.
et classifie les arrangements des
−→
b) Calculer la norme du vecteur AB. atomes dans une molécule.
c) Calculer l’angle entre les vecteurs −
→ −→ α
AB et AD. Une molécule de méthane (C H4 )
a une géométrie moléculaire dite tétraédrique,
d) A l’aide de la trigonométrie du triangle
c’est-à-dire que les atomes d’hydrogène sont
rectangle, calculer la hauteur du parallé-
les sommets d’un tétraèdre dont le centre est
logramme ABC D issue de B.
l’atome de carbone.
e) Calculer l’aire du parallélogramme ABC D.
Calculer l’angle de liaison α du méthane.

4.5 Déterminant
L’année dernière, nous avons étudié une fonction appelée déterminant qui associe à 2 vecteurs du plan
(R2 ) un nombre réel. Plus précisément, pour u v = (v1 ; v2 ) deux vecteurs de R2 , on définit
⃗ = (u1 ; u2 ) et ⃗
le déterminant de u⃗ et ⃗
v (dans cet ordre) par le nombre :

u1 v1
det (⃗
u; ⃗
v) = = u1 · v2 − v1 · u2
u2 v2

⃗ = (3 ; 6) et ⃗
EXEMPLE : Soit u v = (−2 ; 5). Alors :

3 −2
u; ⃗
det(⃗ v) = = 3 · 5 − (−2) · 6 = 15 + 12 = 27
6 5

Nous avons établi deux résultats important concernant le déterminant de deux vecteurs dans le plan :

⃗ et ⃗
(1) La valeur absolue du déterminant de u ⃗ et ⃗
v donne l’aire du parallélogramme construit sur u v.

⃗ et ⃗
(2) Deux vecteurs u v sont parallèles si et seulement si leur déterminant vaut 0.

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Comme nous allons le voir, il est également possible de calculer le déterminant de vecteurs dans l’espace.
Comme les vecteurs dans R3 possèdent 3 composantes, alors le déterminant se définit avec 3 vecteurs.

Définition 4.12
⃗ = (u1 ; u2 ; u3 ) , ⃗
Soit u v = (v1 ; v2 ; v3 ) et w
⃗ = (w1 ; w2 ; w3 ) trois vecteurs de l’espace. On définit
le déterminant de u ⃗, ⃗ ⃗ (dans cet ordre) par le nombre :
v et w

u1 v1 w1
v w2 v w1 v w1
det (⃗
u; ⃗ ⃗ = u2
v ; w) v2 w2 = u1 · 2 − u2 · 1 + u3 · 1
v3 w3 v3 w3 v2 w2
u3 v3 w3

⃗ = (2 ; 0 ; 1), ⃗
EXEMPLE : Soit les vecteurs u v = (−1 ; 3 ; −2) et w
⃗ = (0 ; 2 ; −3). Alors :

2 −1 0
3 2 −1 0 −1 0
u; ⃗
det(⃗ ⃗ = 0
v ; w) 3 2 = 2· − 0· + 1·
−2 −3 −2 −3 3 2
1 −2 −3




= 2· 3·(−3) − 2·(−2) − 0· (−1)·(−3) − 0·(−2) + 1· (−1)·2 − 0·3 = −12
Remarque 4.
L’ordre dans lequel on considère les vecteurs influence le signe du déterminant. Si on échange
la place de deux vecteurs alors on change le signe du déterminant. Par exemple :

u; ⃗
det(⃗ ⃗ = − det(⃗
v ; w) ⃗; w)
v; u ⃗ = det(w;
⃗ u⃗; ⃗
v ) = − det(⃗ ⃗ ⃗
u; w; v)

Il peut être utile de changer la place des vecteurs et de placer en première position le vecteur
qui contient le plus de 0. Ainsi, le calcul du déterminant devient plus simple.

La proposition suivante généralise le résultat démontré l’année dernière et établissement le lien entre
l’aire d’un parallélogramme (dans R2 ) et la valeur du déterminant de deux vecteurs. Dans l’espace, le
déterminant permet de mesurer le volume du parallélépipède construit sur trois vecteurs de R3 .

Proposition 4.7
⃗ = (u1 ; u2 ; u3 ) , ⃗
Soit u v = (v1 ; v2 ; v3 ) et w
⃗ = (w1 ; w2 ; w3 ) trois vecteurs de l’espace.
Le volume V (⃗
u; ⃗ ⃗ du parallélépipède engendré par les vecteurs u
v ; w) ⃗,⃗ ⃗ est donné, au signe près,
v et w
par le déterminant de u⃗,⃗ ⃗
v et w.

V (⃗
u; ⃗ ⃗ = | det(⃗
v ; w) u; ⃗ ⃗
v ; w)|

~
u
v~

~
w

⃗, ⃗
Figure 6 : Parallélépipède construit sur les vecteurs u ⃗
v et w.

La démonstration de cette proposition repose sur le même principe que la démonstration du lien entre
l’aire du parallélogramme et le déterminant dans R2 , à savoir en faisant un découpage judicieux du
parallélépipède en des prismes droits.
Les calculs sont cependant assez lourds et techniques et relativement peu intéressants dans le cadre de
notre cours. Nous ne démontrerons donc pas ce théorème.

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⃗ = (1 ; 2 ; −1), ⃗
EXEMPLE : Soient u v = (3 ; 0 ; 0), w
⃗ = (0 ; 1 ; −5).
⃗, ⃗
Alors le volume du parallélépipède construit sur u ⃗ est donné par :
v et w

3 1 0
2 1
| det(⃗
u; ⃗ ⃗ = | − det(⃗
v ; w)| ⃗; w)|
v; u ⃗ =| 0 2 1 | = |3 · | = |3 · (−10 + 1)| = 27
−1 −5
0 −1 −5

Proposition 4.8
⃗,⃗
Trois vecteurs u ⃗ de l’espace sont coplanaires ⇔ det(⃗
v et w u; ⃗ ⃗ = 0.
v , w)

Démonstration :
⃗, ⃗
Il suffit de remarquer que trois vecteurs u ⃗ de l’espace sont colinéaires si et seulement si le
v et w
volume du parallélogramme engendré par u ⃗, ⃗ ⃗ vaut 0.
v et w
u; ⃗
D’après la proposition 4.7 cela est équivalent à det(⃗ ⃗ = 0.
v ; w) „

Exercices
Exercice 4.32 Exercice 4.36
Calculer les déterminants suivants : Soit les vecteurs de R3 suivants :

−2 8 −4 1 9 9 ⃗ = (1; −2; 3)
u ⃗
v = (5; 1; k) ⃗ = (2; −2k; 6)
w
a) 3 5 3 b) 5 2 3
7 4 9 2 4 −4 Déterminer pour quelle(s) valeur(s) de k les
⃗, ⃗
vecteurs u ⃗ sont coplanaires.
v et w
7 1 0 1 1 1
c) −2 3 3 d) 1 1 1 Exercice 4.37
5 −4 0 1 1 1 Déterminer si les 4 points de R3 suivants sont
coplanaires.
Exercice 4.33
A(−3 ; 4 ; 1) B (6 ; 2 ; 3)
Déterminer les valeurs de λ pour lesquels :
C (0 ; −4 ; −2) D (6 ; 6 ; 5)
1 5 −1
2 2λ 1 = −36
λ 3 5λ Exercice 4.38
Soit les trois vecteurs du plan donnés par :

Exercice 4.34 ⃗ = (−1; 2; 3)

u ⃗
v = (5; 2; 1) ⃗ = (−1; 4; −3)
w
Calculer le volume du parallélépipède engen-
⃗•w
a) Calculer u ⃗ et ⃗ ⃗
v • w.
dré par les vecteurs
b) Que peut-on déduire des résultats précé-
⃗ = (2; 1; 1)
u ⃗
v = (−1; 1; 3) ⃗ = (1; 2; 2)
w dents à propos du parallélépipède engen-
⃗, ⃗
dré par les vecteurs u ⃗?
v et w

Exercice 4.35 c) Calculer le volume du parallélépipède en-

⃗, ⃗
gendré par les vecteurs u ⃗
v et w.
A l’aide du déterminant, vérifier si les vecteurs
suivants sont coplanaires. d) A partir du résultat de l’item précédent,
déterminer l’aire du parallélogramme en-
⃗ = (3; 4; 1)
u ⃗
v = (0; 3; −2) ⃗ = (6; 5; 4)
w ⃗ et ⃗
gendré par u v.

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4.6 Produit vectoriel*

Il existe une opération spéciale entre deux vecteurs qui n’est applicable que pour des vecteurs de
l’espace (R3 ). Cette opération s’appelle le produit vectoriel et, bien qu’elle ait vu le jour sous l’égide de
mathématiciens, la notion de produit vectoriel a trouvé de nombreux échos, en particulier en physique
où cette opération s’applique dans bien des domaines.

Définition 4.13
⃗ = (u1 ; u2 ; u3 ) et ⃗
Soit u v = (v1 ; v2 ; v3 ) deux vecteurs de l’espace.
⃗∧⃗
On définit le produit vectoriel, noté u v , par
     
u1 v1 u2 v3 − v2 u3
u2  ∧  v2  = −(u1 v3 − v1 u3 )
u3 v3 u1 v2 − v1 u2

⃗∧⃗
et donc u v est aussi un vecteur de l’espace.

Remarque 5.
⃗×⃗
Il est fréquent d’utiliser également la notation u ⃗∧⃗
v au lieu de u v.

Une manière astucieuse de se rappeler de comment effectuer le produit vectoriel de deux vecteurs est
de remarquer que chaque composante du vecteur final est en fait le déterminant des vecteurs u ⃗ i ∈ R2
2 ème
et ⃗
vi ∈ R obtenus en supprimant la i ⃗ et ⃗
ligne des vecteurs u v respectivement. (Attention cependant
au signe négatif de la deuxième composante !)

u v
Par exemple, on obtient la première composante de u v en calculant le déterminant du “tableau” 2 2
⃗∧⃗
u v
  3 3
u1 v1
v côte à côte : u2 v2 
⃗ et ⃗
qu’on trouve en barrant la première ligne si on appose les vecteurs u
u3 v3
   
−2 5
⃗=
EXEMPLE : Soit les vecteurs u   v = 0 . Alors on calcule u
3 et ⃗  ⃗∧⃗
v de la manière suivante :
1 6
 
3 0 −2 5 −2 5
⃗∧⃗
u v= ;− ; = (18 − 0; −(−12 − 5); 0 − 15) = (18; 17; −15)
1 6 1 6 3 0

Le résultat du produit vectoriel est donc un vecteur de R3 . Nous allons voir aux propositions 4.10 et
⃗ et ⃗
4.12 des caractéristiques importantes de ce vecteur qui, au-delà d’être orthogonal aux vecteurs u v,
fourni également un moyen de calculer l’aire du parallélogramme (dans l’espace) construit sur u⃗ et ⃗
v.
Afin de rendre la démonstration de la proposition 4.10 plus claire, elle a été découpée en deux parties.
Le lemme suivant en constitue la première partie.

Lemme 4.9 (Lemme préliminaire)

⃗ = (u1 ; u2 ; u3 ) et ⃗
Soit u v = (v1 ; v2 ; v3 ) deux vecteurs de l’espace. Alors :

k⃗ v k2 = k⃗
u∧⃗ uk2 · k⃗
v k2 − (⃗ v )2
u• ⃗

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Démonstration :
En partant du deuxième membre de l’égalité et en développant selon les composantes, nous obtenons :

uk2 • k⃗
k⃗ v k2 − (⃗ v )2 = (u21 + u22 + u23 ) · (v12 + v22 + v32 ) − (u1 v1 + u2 v2 + u3 v3 )2
u·⃗

v
= u212
v
+ u21 v22 + u21 v32 + u22 v12 + u222
v2
+ u22 v32 + u23 v12 + u23 v22 + u23
 1  2  3

− u21 v
2
− u2v
2
v
− u2 2
− 2u1 v1 u2 v2 − 2u1 v1 u3 v3 − 2u2 v2 u3 v3
 1 2 2 3 3



= u22 v32 − 2u2 v3 v2 u3 + v22 u23 + u21 v32 − 2u1 v3 v1 u3 + v12 u23


+ u21 v22 − 2u1 v2 v1 u2 + v12 u22

= (u2 v3 − v2 u3 )2 + (u1 v3 − v1 u3 )2 + (u1 v2 − v1 u2 )2

= k⃗ v k2
u∧⃗ „

Remarquons que le lemme précédent met en lumière une relation entre le produit vectoriel et la valeur
⃗·⃗
absolue du produit scalaire u v . En effet,
p
|⃗
u• ⃗
v | = k⃗
u∧⃗
v k2 − k⃗
uk2 · k⃗
v k2

Proposition 4.10 (Caractérisation du produit vectoriel)

⃗ = (u1 ; u2 ; u3 ) et ⃗
Soit u v = (v1 ; v2 ; v3 ) deux vecteurs de l’espace. Alors :

⃗∧⃗
i) Le vecteur u ⃗ et ⃗
v est orthogonal à la fois à u v.
⃗∧⃗
ii) La norme de u v est donnée par :

k⃗
u∧⃗
v k = k⃗
uk · k⃗
v k · sin(α) où α est l’angle saillant entre u
⃗ et ⃗
v.

Démonstration :
⃗∧⃗
i) Il faut montrer que le produit scalaire de u ⃗ est nul.
v avec u
         
u1 v1 u1 u2 v3 − v2 u3 u1
(⃗
u∧⃗ ⃗ = u2  ∧  v2  • u2  = −(u1 v3 − v1 u3 ) • u2 
v) • u
u3 v3 u3 u1 v2 − v1 u2 u3

= u1 · (u2 v3 − u3 v2 ) − u2 (u1 v3 − u3 v1 ) + u3 (u1 v2 − u2 v1 )

= u1 u2 v3 − u1 u3 v2 − u2 u1 v3 + u2 u3 v1 + u3 u1 v2 − u3 u2 v1 = 0

De manière analogue on vérifie que (⃗

u∧⃗
v) · ⃗
v = 0. „

ii) Le lemme 4.9 donne :

k⃗
u∧⃗ uk2 · k⃗
v k = k⃗ v k2 − (⃗ v )2
u·⃗

uk2 · k⃗
= k⃗ v k2 − (k⃗ v k · cos(α))2
uk · k⃗

uk2 · k⃗
= k⃗ v k2 − k⃗
uk2 · k⃗
v k2 · cos2 (α)
 
uk2 · k⃗
= k⃗ v k2 · 1 − cos2 (α)

uk2 · k⃗
= k⃗ v k2 · sin2 (α)
La norme est une grandeur toujours positive. De plus sin(α) ¾ 0 car 0 ¶ α ¶ 180◦ .
On conclut donc que
k⃗
u∧⃗ v k = k⃗ uk · k⃗
v k · sin(α)
„

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Géométrie Vectorielle CHAPITRE 4 3ème année - MA1/MA2

Exercices
Exercice 4.39 Exercice 4.40
Parmi les opérations suivantes, déterminer si Soit les vecteurs
elles sont bien définies et, le cas échéant, dire
si le résultat est un nombre ou un vecteur : ⃗ = (2; 3; 6) ⃗
u v = (5; 4; 3) w
⃗ = (1; 0; 2)

⃗ • (⃗
i) u ⃗
v • w) ⃗• ⃗
ii) u v+u
⃗•w
⃗ ⃗ ∧ (⃗
i) Calculer u v ∧ w)
⃗ et (⃗
u∧⃗
v ) ∧ w.
⃗
ii) Que constate-t-on ?
⃗ ∧ (⃗
iii) u v ∧ w)
⃗ ⃗ • (⃗
iv) u v + w)
⃗
Exercice 4.41
⃗ • (⃗
v) u v ∧ w)
⃗ ⃗ ∧ (⃗
vi) u ⃗
v • w)
A l’aide du produit vectoriel, déterminer deux
vecteurs unitaires et orthogonaux à chacun
⃗ • (3 · ⃗
vii) u v) viii) (⃗
u∧⃗
v) · w
⃗
des vecteurs ⃗ ⃗ ci dessous.
v et w

⃗ = (−13; 16; 15)

u ⃗
v = (−13; 18; 12)

Proposition 4.11 (Propriétés du produit vectoriel)

⃗ = (u1 ; u2 ; u3 ) ; ⃗
Soit u v = (v1 ; v2 ; v3 ) et w
⃗ = (w1 ; w2 ; w3 ) trois vecteurs de l’espace et λ ∈ R. Alors :

1) ⃗∧⃗
u v = − (⃗
v∧u
⃗)

2) (λ · u
⃗) ∧ ⃗
v = λ · (⃗
v∧u
⃗)

⃗ ∧ (⃗
3) u v + w)
⃗ = (⃗
u∧⃗
v ) + (⃗
u ∧ w)
⃗

Démonstration :
Il suffit d’appliquer la définition du produit scalaire.
   
u2 v3 − v2 u3 v2 u3 − u2 v3
1) u v = −(u1 v3 − v1 u3 ) = − −(v1 u3 − u1 v3 ) = − (⃗
⃗∧⃗ v∧u
⃗)
u1 v2 − v1 u2 v1 u2 − u1 v2

   
λu2 v3 − v2 λu3 u2 v3 − v2 u3
2) (λ · u v = −(λu1 v3 − v1 λu3 ) = λ −(u1 v3 − v1 u3 ) = λ · (⃗
⃗) ∧ ⃗ v∧u
⃗)
λu1 v2 − v1 λu2 u1 v2 − v1 u2

     
u1 v1 + w1 u2 (v3 + w3 ) − (v2 + w2 )u3
⃗ ∧ (⃗
3) u ⃗ = u2  ∧  v2 + w2  = − [u1 (v3 + w3 ) − (v1 + w1 )u3 ] 
v + w)
u3 v3 + w3 u1 (v2 + w2 ) − (v1 + w1 )u2
   
u2 v3 − v2 u3 u2 w3 − w2 u3
= − (u1 v3 − v1 u3 ) + − (u1 w3 − w1 u3 ) = (⃗
u∧⃗
v ) + (⃗
u ∧ w)
⃗
u1 v2 − v1 u2 u1 w2 − w1 u2
„

Comme nous l’avons déjà constaté dans l’exercice 28, le calcul de l’aire d’un parallélogramme (ou d’un
triangle) engendré par deux vecteurs de l’espace nécessite d’effectuer plusieurs étapes, dont la projection
orthogonale afin de déterminer la hauteur du parallélogramme.

Le dernier résultat de cette section va nous fournit un moyen bien plus simple de calculer l’aire d’un tel
⃗∧⃗
parallélogramme. En effet, il suffit de calculer la norme du vecteur u v.

78 G. Vorpe | Collège Sismondi 2021-2022

3ème année - MA1/MA2 CHAPITRE 4 Géométrie Vectorielle

Proposition 4.12
⃗ = (u1 ; u2 ; u3 ) et ⃗
Soit u v = (v1 ; v2 ; v3 ) deux vecteurs de l’espace.
⃗ et ⃗
Alors l’aire du parallélogramme construit sur les vecteurs u v est égale à k⃗
u∧⃗
v k.

Démonstration :

La hauteur h du parallélogramme est donnée par ⃗

v · sin(α). D’où :
h
Aparallélogramme = base · hauteur = k⃗
uk · k⃗
v k · sin(α) = k⃗
u∧⃗
vk α

„
Le corolaire de la proposition 4.12 qui suit n’a qu’un intérêt théorique. Il montre que deux vecteurs de
l’espace sont colinéaires si et seulement si leur produit vectoriel est nul. Il est cependant plus judicieux
de vérifier si deux vecteurs de l’espace sont colinéaires par d’autres moyens.

Corolaire 4.13
v deux vecteurs non-nuls de R3 . Alors
⃗ et ⃗
Soit u

⃗ et ⃗
u v sont colinéaires ⇔ u
⃗∧⃗ ⃗
v=0
Démonstration :
Nous avons :
⃗∧⃗
u ⃗
v=0 ⇔ k⃗
u∧⃗
vk = 0 ⇔ k⃗
uk · k⃗
v k · sin(α) = 0
⃗ et ⃗
Les vecteurs u v étant non-nuls, leur norme l’est également.
Donc nécessairement sin(α) = 0 et alors α = 0 ou α = π. Par suite, u
⃗ et ⃗
v sont colinéaires. „
Nous pouvons interpréter géométriquement le produit vectoriel u ⃗∧ ⃗v comme un vecteur perpendicu-
⃗ et ⃗
laire à la fois à u ⃗ et ⃗
v dont la longueur est égale à l’aire du parallélogramme construit sur u v.
Par ailleurs, le sens du vecteur du vecteur u⃗∧⃗v relativement aux vecteurs u ⃗ et ⃗
v est celui donné par la
“règle de la main droite” . Si le premier vecteur u⃗ est représenté par le pousse et le deuxième vecteur ⃗v
⃗∧⃗
est représenté par l’index, alors le vecteur u v sort de la paume de la main. La première propriété du
produit vectoriel montre qu’en échangeant l’ordre de l’opération, le vecteur u ⃗∧⃗ v change de sens.

G. Vorpe | Collège Sismondi 2021-2022 79

Géométrie Vectorielle CHAPITRE 4 3ème année - MA1/MA2

Exercices
Exercice 4.42 Note : la valeur de (⃗
u∧⃗v) • w
⃗ s’appelle le
Soit les points de l’espace ⃗,⃗
produit mixte des vecteurs u ⃗ et se
v et w
note [⃗
u; ⃗ ⃗
v ; w].
A(3 ; −5 ; 1) B (4 ; 0 ; 2) C (−1 ; 1 ; −3)
c) Démontrer que :
Calculer l’aire du triangle ABC.
[⃗
u; ⃗ ⃗ =0 ⇔ u
v ; w] ⃗,⃗ ⃗ sont coplanaires.
v et w
Exercice 4.43
Soit les vecteurs de R3 suivants :
⃗ = (1; 0; −3)
u Exercice 4.45
⃗
v = (2; 2; 4) On considère un prisme triangulaire droit de
sommets ABC DE F avec :
⃗ = (6; −7; 1)
w
A(1 ; 2 ; 3) B (−2 ; 4 ; 5) C (−4 ; −6 ; 12)
a) Calculer l’aire du parallélogramme
⃗ et ⃗
construit sur u v. D F
b b

E
b) Déterminer le volume du parallélépipède b

⃗,⃗
engendré par u ⃗
v et w.

c) Déterminer la hauteur du parallélépipède b b

C b
B
engendré par u⃗, ⃗ ⃗ issue de la base
v et w A
engendrée par u⃗ et ⃗
v.
−→
a) Sachant que kAEk = 6, déterminer les
coordonnées des points E, D et F .
Exercice 4.44
⃗,⃗
Soit u ⃗ trois vecteurs de l’espace.
v et w b) Calculer le volume du prisme à l’aide du
produit vectoriel.
a) Démontrer que
(⃗
u+⃗
v) ∧ w
⃗ = (⃗
u ∧ w)
⃗ + (⃗
v ∧ w)
⃗ c) Calculer le volume du prisme à l’aide du
déterminant.
b) Montrer géométriquement que le volume
⃗,⃗
du parallélépipède engendré par u ⃗
v et w
est donnée par
V = | (⃗
u∧⃗
v ) • w|
⃗

80 G. Vorpe | Collège Sismondi 2021-2022