Imagerie Des Surrénales de L'enfant
Imagerie Des Surrénales de L'enfant
Imagerie Des Surrénales de L'enfant
Résumé : La pathologie des glandes surrénales de l’enfant est spécifique. Une bonne connaissance de
l’embryogenèse, de l’anatomie et de la physiologie est nécessaire pour reconnaître les entités patholo-
giques. Les motifs principaux qui amènent le patient au radiologue sont une masse abdominale et/ou une
endocrinopathie. L’imagerie surrénalienne chez l’enfant est basée sur l’échographie en première intention
souvent complétée par l’imagerie par résonance magnétique (IRM) en cas de lésion tumorale et parfois
par la tomodensitométrie (TDM) et la scintigraphie à la méta-iodobenzylguanidine (MIBG) marquée.
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Vascularisation et innervation
La vascularisation artérielle est riche, grossièrement symétrique
Techniques d’exploration
et dépend de trois vaisseaux : les artères supérieures issues de
l’artère diaphragmatique inférieure, l’artère moyenne provenant Échographie
directement de l’aorte (elle manque souvent à droite), et l’artère Technique
inférieure naissant de l’artère rénale. Des artères surnuméraires
provenant des artères gonadiques sont parfois présentes. Les ultrasons représentent la technique de référence pour
Le drainage veineux des sécrétions endocrines surrénaliennes se la pathologie surrénalienne de l’enfant, en particulier chez le
fait via les veines surrénaliennes principales se drainant à gauche nouveau-né [8] . Chez le prématuré en incubateur, l’échographie
dans la veine rénale gauche, et à droite à la face postérieure de la est la seule technique facilement utilisable. Dans cette tranche
veine cave inférieure. d’âge, les surrénales sont facilement identifiées car volumineuses
Il existe aussi un cercle veineux périsurrénalien, lui-même par rapport aux reins adjacents et à la taille globale de l’enfant
connecté aux veines gonadiques, rénales ou spléniques. (Fig. 3).
Les surrénales sont au centre de trois plexus neurovégétatifs L’examen sera au mieux réalisé dans le service de soins dans des
que sont les plexus surrénodiaphragmatique, surrénocœliaque et conditions d’hygiène stricte (lavage de mains, gants, casaque et
surrénorénal. masque) en prenant garde à limiter les déperditions de chaleur,
à ne pas souiller ou mobiliser les prothèses. Du gel stérile et tiédi
Physiologie [3] est utilisé [9] . Chez l’enfant plus grand, l’échographie est égale-
ment l’examen de première intention, complété si besoin par une
La médullosurrénale synthétise des catécholamines (adrénaline imagerie en coupe, préférentiellement l’IRM.
et noradrénaline) et une petite quantité de dopamine. La cortico- Chez le fœtus (Fig. 1), les surrénales sont visibles en échographie
surrénale est le lieu d’élaboration des minéralocorticoïdes (zone à partir de la 20e semaine d’âge gestationnel.
glomérulée), des glucocorticoïdes (zone fasciculée), et des andro-
gènes (zone réticulée) présents à l’état de traces chez l’enfant. Forme et échostructure
La surrénale présente une crête antéro-interne et deux bras
Variante du développement s’ouvrant vers l’arrière et latéralement. Sa forme varie suivant
Quand le rein n’a pas migré en position lombaire pendant la vie l’incidence, peut apparaître triangulaire, linéaire, en L, ou même
fœtale (agénésie rénale, rein pelvien), la surrénale garde un aspect ovoïde en coupe axiale [8, 10] . Les bras sont de contours linéaires ou
A B
Figure 3. Coupes longitudinale (A) et axiale (B) d’une surrénale droite normale chez un nouveau-né de 1 jour (flèches). 1. Foie.
Tableau 1.
Masses surrénaliennes de l’enfant.
Tumeurs de la médullosurrénale Neuroblastome,
ganglioneuroblastome,
ganglioneurome, Tumeurs à
cellules chromaffines : hyperplasie
de la médullosurrénale,
phéochromocytome,
paragangliome
Tumeurs de la corticosurrénale Corticosurrénalome, adénome,
kystes
Hémorragie Sepsis, enfant de mère diabétique,
traumatisme, déficit néonatal en
vitamine K, anomalie de la crase
sanguine, hypoxie et prématurité,
tumeur hémorragique, thrombose
de veine rénale
Pièges Plus souvent à gauche : veine
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splénique tortueuse (hypertension
portale), rate accessoire, tube
digestif, séquestration extralobaire
Tomodensitométrie
Cette technique inégalée en termes de résolution spatiale [15]
peut être utile à l’identification de petites lésions, de calcifications,
à la confirmation du diagnostic différentiel échographique entre
lésion surrénalienne et tumeur rénale [9] (Fig. 7) ou au bilan pré-
opératoire des neuroblastomes. Elle ne constitue cependant pas
une imagerie de première intention en raison du problème posé
par l’exposition de l’enfant aux radiations ionisantes.
A B
Figure 9. Neuroblastome surrénalien droit chez un nourrisson de 17 mois présentant une cassure de la courbe de poids et une diarrhée chronique.
L’échographie (A) montre l’aspect caractéristique d’une masse tissulaire sus-rénale parsemée de fins échos. L’IRM faite immédiatement (B) confirme la nature
surrénalienne de la lésion et l’absence d’autre anomalie. Le pronostic est plutôt bon.
Tableau 3.
Facteurs de risque définis par l’imagerie (image defined risk factors [IDRF]) dans les tumeurs neuroblastiques.
Extension homolatérale de la tumeur à deux
étages adjacents (cou–thorax ; thorax–abdomen ;
abdomen–pelvis)
Cou Tumeur envahissant l’artère carotide et/ou la vertébrale et/ou la veine jugulaire interne,
étendue à la base du crâne, comprimant la trachée
Jonction cervicothoracique Tumeur envahissant les racines du plexus brachial, envahissant les vaisseaux sous-claviers
et/ou l’artère vertébrale et/ou l’artère carotide, comprimant la trachée
Thorax Tumeur envahissant l’aorte et/ou ses branches, comprimant la trachée et/ou les bronches
souches, lésion du médiastin inférieur infiltrant la jonction costovertébrale entre T9 et T12
Thoracoabdominal Tumeur envahissant l’aorte et/ou la veine cave inférieure
Abdomen–pelvis Tumeur infiltrant les vaisseaux portes et/ou le ligament hépatoduodénal, envahissant les
branches de l’artère mésentérique supérieure à la racine du mésentère, envahissant l’origine
du tronc cœliaque et/ou de l’artère mésentérique supérieure, envahissant un ou deux
pédicules artériels rénaux, envahissant l’aorte ou la veine cave inférieure, envahissant les
vaisseaux iliaques
Lésion pelvienne franchissant l’échancrure sciatique
Tumeur à extension intraspinale Quelle que soit la localisation, à condition que plus d’un tiers du canal rachidien dans le
plan axial soit envahi et/ou les espaces leptoméningés périmédullaires ne soient plus visibles
et/ou le signal de la moelle soit anormal
Infiltration de structures et organes adjacents Péricarde, diaphragme, rein, foie, duodénopancréas, mésentère
Situations à enregistrer qui ne sont pas des Tumeur primitive multifocale
facteurs de risque d’imagerie Épanchement pleural avec ou sans cellules malignes
Ascite avec ou sans cellules malignes
Figure 10. Cliché d’abdomen sans préparation. Neuroblastome calcifié Ganglioneuroblastome et ganglioneurome
en projection de l’aire surrénalienne droite.
Ces tumeurs neurogènes touchent l’enfant plus grand [7] .
Le ganglioneuroblastome comprend des cellules de neuroblas-
résolution spatiale. Les temps de relaxation T1 et T2 sont habi- tome et a un potentiel malin, alors que le ganglioneurome est
tuellement allongés (hyposignal T1, hypersignal T2). Un signal toujours bénin (tumeurs à cellules ganglionnaires matures). Le
augmenté en T1 évoque une composante hémorragique. Les cal- ganglioneuroblastome peut survenir dans les mêmes localisations
cifications sont d’identification difficile mais peuvent donner des anatomiques que le neuroblastome. La douleur abdominale et la
A B
Figure 13. Carcinome corticosurrénalien. Fillette de 1 an avec prédisposition génétique familiale au cancer, présentant une douleur abdominale faisant
découvrir une masse surrénalienne droite. L’échographie (A) montre une volumineuse lésion (5 × 5 cm) tissulaire avec des plages nécrotiques. Le diagnostic
est confirmé par l’IRM (B) (coupe axiale pondérée T1 avec injection).
A B C
Figure 14. Carcinome corticosurrénalien gauche chez un garçon de 8 ans présentant un hirsutisme et des douleurs abdominales chroniques.
A. Coupe axiale TDM abdominal injecté au temps mixte : masse surrénalienne hypodense volumineuse refoulant en avant le pancréas (flèche).
B. Coupe coronale TDM abdominal injectée : aspect refoulé du rein gauche, pas de signe de l’éperon visible (flèche). Lame d’épanchement de la gouttière
pariétocolique gauche et pleurale gauche en rapport avec une rupture tumorale (tête de flèche).
C. Coupe coronale TDM thoracique : multiples nodules et micronodules pulmonaires métastatiques.
3
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A B
Figure 15. Phénotype de pseudohermaphrodisme féminin en rapport avec une hyperplasie congénitale des surrénales (déficit en 21-hydroxylase) (A).
Aspect échographique néonatal d’hypertrophie de glande surrénale dans la même situation pathologique (B). 1. Rate ; 2. surrénale ; 3. rein.
A B
Une IRM a été réalisée pour des douleurs pelviennes chroniques un excès de production d’androgènes, seule hormone surréna-
inexpliquées et une dysurie. lienne régulée par une autre voie enzymatique. C’est cet excès
À l’IRM, on trouvait un utérus de morphologie normale mais en androgènes qui entraîne le développement d’une glande pros-
de petite taille. Les ovaires étaient de taille normale et le siège de tatique en cas d’hyperplasie congénitale non traitée [48] .
petits follicules. Une étude a trouvé une incidence de 15,6 % de tissu prostatique
Une formation tissulaire péri-urétrale évocatrice d’une prostate en cas d’hyperplasie congénitale des surrénales chez des jeunes
de 4,5 ml était mise en évidence. On trouvait également un aspect filles avec une concentration sérique d’antigène spécifique supé-
hypertrophique des corps caverneux et du clitoris (Fig. 16). Des rieure à 0,1 ng/ml [49] . Quelques cas d’adénocarcinome de prostate
dosages biologiques ont été réalisés dans les suites de l’examen et d’hypertrophie prostatique bénigne ont été décrits chez des
trouvant une concentration sérique d’antigène spécifique de la patientes atteintes d’hyperplasie congénitale des surrénales [50–52] .
prostate à 0,24 ng/ml.
Les glandes de Skene chez la fille, homologues de la prostate
chez l’homme, sont issues embryologiquement du sinus urogé- Maladie de Wolman
nital qui, chez le garçon sous l’action de la testostérone, permet
à la prostate de se développer. Chez le fœtus féminin, l’absence Cette affection, de mauvais pronostic, est la conséquence d’un
d’hormone anti-Müllerienne entraîne le développement des voies déficit en lipase acide lysosomiale, responsable d’une accumula-
génitales féminines et des glandes de Skene [47] . tion intracellulaire de triglycérides et d’esters de cholestérol. Cette
Les surrénales produisent trois types d’hormones : le cortisol, pathologie rapidement évolutive se manifeste dans les premières
l’aldostérone et les androgènes. Elles sont toutes issues d’un même semaines de vie ; spontanément, l’espérance de vie est inférieure à
précurseur : le cholestérol. En cas d’hyperplasie congénitale des 6 mois. Depuis peu, un traitement a été mis en place qui pourrait
surrénales par déficit enzymatique en 21-hydroxylase, le défaut améliorer l’espérance de vie de ces patients [53] .
de synthèse de cortisol lève le rétrocontrôle négatif exercé sur L’aspect radiographique ou TDM de la maladie de Wolman
l’hypophyse, entraînant une hypersécrétion d’ACTH et donc une (Fig. 17) est caractéristique avec des calcifications bilatérales et
hyperstimulation surrénalienne. Ce déficit enzymatique engendre ponctuées de la glande surrénale [54] .
Hémorragie de la surrénale •
•
l’infection ;
tout syndrome hémorragique ;
Hémorragie surrénalienne néonatale • l’oxygénation membranaire extracorporelle (ECMO) ;
• la thrombose veineuse rénale.
L’hémorragie surrénalienne est plus fréquente en période néo- La thrombose veineuse rénale du nouveau-né et du petit nour-
natale que dans l’enfance. L’hypertrophie de la glande et de la risson survient sur un terrain particulier [55, 56] (déshydratation,
zone provisionnelle favorise sa survenue. Il n’y a généralement ischémie, hypoxie, infection grave, nouveau-né de mère diabé-
pas de conséquence fonctionnelle puisque le cortex adulte et la tique) et presque toujours du côté gauche. La thrombose est
médullaire sont épargnés. Le problème posé est celui du diagnostic périphérique, intrarénale, et s’étend occasionnellement de façon
différentiel. centripète jusque dans la veine rénale. Les signes cliniques car-
Elle est plus fréquemment trouvée à droite (70 %) et peut être dinaux en sont l’association d’un gros rein avec une hématurie.
bilatérale dans 10 % des cas. Le diagnostic est échographique ; il existe une néphromégalie
Les causes d’hémorragie de la surrénale sont multiples chez le associée à des remaniements sévères de l’échostructure rénale [56]
nouveau-né : (fréquemment des bandes hyperéchogènes radiaires témoignant
• le déficit en vitamine K représentait une cause classique à pré- d’infarcissements hémorragiques) et à des troubles hémodyna-
sent prévenue par l’injection systématique de vitamine K dès la miques reconnus en Doppler pulsé [55] . Le pronostic fonctionnel
naissance ; du rein porteur de la thrombose est réservé avec une évolution
• la souffrance périnatale et l’hypoxie ; possible vers l’atrophie. L’association fréquente à un hématome
• le nouveau-né de mère diabétique ; surrénalien droit ou gauche (Fig. 18) a été notée sans que
• le traumatisme obstétrical ; l’explication en soit totalement élucidée (engorgement veineux,
ischémie–hémorragie par diminution du flux sanguin splanch-
nique en cas d’hypoxie ?).
Le diagnostic différentiel avec un neuroblastome est parfois
difficile devant une masse surrénalienne arrondie détectée à
l’échographie [57] . Cependant, le pronostic oncologique d’un
neuroblastome néonatal localisé à la surrénale étant bon, il
est raisonnable de proposer un dosage des catécholamines uri-
naires et un suivi par ultrasons. Contrairement au neuroblastome
dont l’échostructure est stable et la taille lentement croissante,
l’hématome involue rapidement. Il est échogène au début, et
se liquéfie rapidement en se cloisonnant et il n’est pas retrouvé
de flux au Doppler couleur. Il est exceptionnellement utile de
procéder à d’autres examens tels que TDM et IRM. Dans le cas
où la présence de sang est démontrée par l’IRM, le diagnostic
de neuroblastome ne peut être exclu à 100 % car certains sont
hémorragiques au début. De même, un aspect nodulaire de la
glande ne peut exclure une hémorragie ; certaines sont partielles
et n’affectent qu’un bras ou une extrémité (Fig. 19).
Ultérieurement, l’hématome peut se calcifier en prenant sa
forme triangulaire caractéristique sur le cliché d’abdomen de face.
A B
Figure 18. Nourrisson de 3 mois présentant une néphromégalie et une hématurie dans les suites d’un épisode de déshydratation.
A. Aspect typique d’une thrombose de veine rénale à gauche (hyperéchogénicités en flammèches témoignant de l’infarcissement hémorragique).
B. Extension du thrombus à point de départ veineux rénal gauche dans la veine cave inférieure.
Figure 18. (suite) Nourrisson de 3 mois présentant une néphromégalie et une hématurie dans les
suites d’un épisode de déshydratation.
C. Hématome surrénalien controlatéral.
Conclusion
Masses surrénaliennes rares
La pathologie surrénalienne pédiatrique est très particulière, et
De multiples lésions ont été décrites de façon exceptionnelle au ne peut pas être extrapolée des connaissances de médecine et
niveau de la surrénale chez l’enfant. de radiologie adulte. L’échographie est très performante pour le
Le myélolipome, tumeur graisseuse constituant un incidenta- dépistage des masses surrénaliennes de l’enfant. L’IRM et la scin-
lome fréquent chez l’adulte [60] , a été décrit à l’âge pédiatrique [4] . tigraphie à la MIBG marquée sont les modalités fondamentales dès
Le diagnostic en est scanographique et repose sur la mesure de qu’une tumeur est suspectée, en particulier un neuroblastome. Ces
valeurs négatives d’atténuation. De même, la glande surrénale examens peuvent être complétés par la TDM pour sa résolution
peut être le siège de kystes, de dysplasie kystique (notamment spatiale et l’analyse vasculaire notamment en préopératoire.
[27] Monclair T, Brodeur GM, Ambros PF, Brisse HJ, Ceccheto G, Holmes
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A. Ray.
I. Vasies.
M. Brasseur.
M. Lair.
P.H. Vivier.
A. Hassani.
J.-N. Dacher ([email protected]).
Service d’imagerie pédiatrique et fœtale, CHU de Rouen, 37, boulevard Gambetta, 76000 Rouen, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Ray A, Vasies I, Brasseur M, Lair M, Vivier PH, Hassani A, et al. Imagerie des surrénales chez l’enfant.
EMC - Radiologie et imagerie médicale - génito-urinaire - gynéco-obstétricale - mammaire 2021;34(3):1-14 [Article 34-550-B-10].
Résumé : Le diagnostic prénatal des pathologies abdominales fœtales repose sur l’examen échogra-
phique. Le signe clinique majeur comme point d’appel clinique est l’excès de liquide amniotique jusqu’à
l’hydramnios. En cas de pathologie abdominale fœtale, le devenir prénatal et les risques fœtaux sont
encore peu connus, et le transfert maternel vers un hôpital adapté en vue d’un traitement postnatal est
de pratique largement répandue. Certaines pathologies sont associées fréquemment à des anomalies
chromosomiques, rendant alors leur pronostic réservé. Par ailleurs, il faut se méfier des formes syndro-
miques et génétiques qui peuvent radicalement changer le pronostic et la stratégie thérapeutique. Dans
ces conditions, l’évaluation anténatale prend toute sa place dans ce type de pathologie ; elle inclut
l’échographie, bien souvent des prélèvements biologiques (liquide amniotique, etc.) et plus rarement une
imagerie par résonance magnétique. Chaque dossier doit faire l’objet d’une synthèse pluridisciplinaire au
sein d’un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal réunissant tous les spécialistes concernés (obs-
tétriciens, échographistes, chirurgiens pédiatres, généticiens, etc.). Le diagnostic prénatal de certaines
pathologies, en particulier le laparoschisis, a radicalement transformé le pronostic de ce dernier en per-
mettant une prise en charge adaptée. À l’avenir, une amélioration de la précision et de la fiabilité du
diagnostic anténatal des pathologies abdominales sera nécessaire pour espérer offrir la possibilité d’une
thérapie in utero.
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A B C
Figure 1. Surveillance d’un laparoschisis à 34 semaines d’aménorrhée.
A, B. Mise en évidence d’anses dilatées intra- et extra-abdominales, contrastant avec des anses d’aval plates : en faveur d’un obstacle organique.
C. Atrésie confirmée lors de la chirurgie.
A B
C D
Figure 3. Omphalocèles.
A, B. Coupes transversales de l’abdomen à 19 semaines d’aménorrhée : omphalocèle avec contenu hépatique seul, insertion du cordon au sommet de
l’omphalocèle visible au Doppler couleur (B).
C. Coupes sagittales à 14 semaines d’aménorrhée : petite omphalocèle, dont le contenu, difficile à interpréter, est mieux précisé avec la sonde haute fréquence.
D. Une anse intestinale passe à travers le collet de l’omphalocèle.
Complications à long terme • anomalies chromosomiques : 30 % des cas, les anomalies les
• Cicatrices. plus fréquentes sont la trisomie 18 (68 %) et la trisomie 13
• Troubles fonctionnels digestifs. (20 %) [70–72] . La trisomie 21 représente moins de 4 % des cas, le
• Occlusions sur brides. syndrome de Turner 2 %, et la triploïdie 1 % ;
• Problématique de la conservation de l’ombilic. • syndromes non chromosomiques : le syndrome de Beckwith-
Wiedemann (13 à 33 %), les syndromes de Goltz, de Marshall-
Qualité de vie et niveau d’éducation Smith, de Meckel-Gruber, oto-palato-digital de type II, CHARGE
Tandis que les troubles fonctionnels intestinaux paraissent fré- (colobome, anomalies cardiaques, atrésie des choanes, retard
quents, la qualité de vie globale à l’âge adulte est conservée [65] . mental et développemental, hypoplasie génitale, anomalies de
Développement psychologique et émotionnel l’oreille), de Fryns et le syndrome d’exposition fœtale au val-
proate ;
Troubles plus fréquents, tests de routine recommandés dans
• séquences malformatives : ectopia cordis, body stalk anomaly,
l’enfance.
exstrophie vésicale, exstrophie cloacale, et l’OEIS (omphalocèle,
exstrophie vésicale, imperforation anale, défaut spinal) ;
• malformations complexes : pentalogie de Cantrell ;
Omphalocèle • anomalies congénitales multiples non syndromiques (30 %) :
musculosquelettiques (25 %), urogénitales (20 %), cardiovascu-
Mécanismes embryologiques laires (15 %) et système nerveux central (10 %).
de la pathologie
L’omphalocèle est une anomalie de la délimitation de la paroi Diagnostic et bilan prénatal
abdominale antérieure. Il s’agit d’une embryopathie qui survient
entre la sixième et la 11e semaine de grossesse. Omphalocèle
Elle consiste, dès la fin du premier trimestre, en la présence
d’une masse ronde faisant protrusion au travers de la paroi abdo-
Épidémiologie, génétique et environnement minale antérieure, sur la ligne médiane, à la base du cordon
L’omphalocèle survient dans environ une naissance sur 5000. ombilical, avec la présence de vaisseaux ombilicaux courant le
Des facteurs de risques ont été mis en évidence : un antécédent long de cette masse (Fig. 3).
familial d’omphalocèle, d’autres malformations congénitales, une
anomalie chromosomique associée ou des antécédents de fausses- Malformations associées
couches à répétition [66, 67] , l’âge maternel (< 20 ans ou > 35 ans),
consommation de tabac/alcool, et la multiparité [66, 68] . Ce sont les malformations musculosquelettique, urogénitale,
digestive, cardiaque et du système nerveux central.
Pronostic
Le pronostic est bon si l’omphalocèle est isolée. Le taux de survie
est de l’ordre 95 %, avec 27 à 85 % des cas sans complications [76, 80] .
Complications postnatales
Figure 4. Coupe transversale de l’abdomen fœtal à 34 semaines
d’aménorrhée, au niveau du collet d’une omphalocèle géante avec pro- La concordance du pré- et postnatal est bonne car 75 % des
trusion hépatique. omphalocèles décrites comme étant isolées en prénatal sont
confirmées en postnatal. Vingt-cinq pour cent des nouveau-nés ne
pourront être opérés du fait d’une instabilité hémodynamique, le
Amniocentèse plus souvent associée à une prématurité, et sont alors à haut risque
de décès dans la première semaine de vie des complications de leur
• Caryotype systématique ± diagnostic moléculaire : en 2020, prématurité.
on peut affirmer qu’une CGH-array (comparative genomic
À long terme, parmi les enfants ayant pu être opérés, la sur-
hybridization-array) est réalisée systématiquement en cas de
vie est proche de 100 %, et on ne retrouve pas de facteurs de
caryotype standard normal.
morbidité notables, ni de difficultés d’apprentissage ou retard du
• Un conseil génétique est proposé. Les omphalocèles associés
développement.
aux anomalies chromosomiques ne sont pas forcément les plus
volumineux.
Exstrophies
Surveillance et complications prénatales Les exstrophies, ou célosomies inférieures, appartiennent à une
Facteurs pronostiques entité nosologique complexe, le complexe exstrophie-épispade.
Le pronostic va dépendre en premier lieu de la présence et de la L’incidence de ces malformations varie avec le degré de sévérité :
sévérité des malformations associées [74, 75] . L’omphalocèle est dite un cas pour 117 000 naissances vivantes pour l’épispade, avec un
« géante » s’il y a plus de 75 % de foie dans l’omphalocèle, ou si sex-ratio de 5 en faveur des filles ; un cas sur 10 000 à un cas sur
elle est supérieure à 5 cm selon les auteurs (Fig. 4). 50 000 pour l’exstrophie vésicale, avec un sex-ratio de 2,5 à 6 ; et
Les autres facteurs pronostiques reconnus sont : un cas pour 250 000 pour l’exstrophie cloacale [81] .
• le contenu : intestin seul, foie, estomac ;
• l’orientation des veines sus-hépatiques ; Mécanismes embryologiques
• le diamètre abdominal transverse (DAT) : petit DAT en rapport
avec un foie extériorisé, de mauvais pronostic ;
de la pathologie
• le volume cavité abdominale et l’aspect du thorax ; Le complexe malformatif exstrophie-épispade est la résultante
• le poids de naissance : la réintégration est plus difficile ou moins d’une fermeture incomplète de la partie inférieure de la paroi
bien supportée s’il existe une hypotrophie ou une prématurité. abdominale antérieure [81] .
Le diagnostic passe par la non-visualisation de la vessie.
Complications Si la quantité de LA est normale, une cause urologique doit être
L’omphalocèle est une malformation congénitale de relative- évoquée :
ment bon pronostic. Cependant, une nuance doit être apportée • soit l’urine n’atteint pas la vessie : uretère ectopie unique bila-
sur trois points importants : téral, qui s’associe souvent à une dysplasie rénale ;
• un quart à un tiers des fœtus naissent prématurément, avec un • soit la vessie ne peut la stocker : exstrophies.
taux de 50 % de décès ; contrairement à ce qui a pu être publié Si un oligo- ou anamnios est associé :
initialement, la présence du foie dans l’omphalocèle n’est pas • causes prérénales : insuffisance placentaire, avec RCIU (reins
significativement associée à une naissance prématurée [76] ; souvent normaux) ;
• un quart des nouveau-nés, au moins, présentent une • causes rénales : agénésie rénale bilatérale, reins dysplasiques
malformation majeure associée, ou un syndrome de Beckwith- multikystiques bilatéraux, dysplasie rénale bilatérale.
Wiedemann (BW) [77] ;
• près d’un tiers des omphalocèles décèdent in utero ou en Exstrophie vésicale
période néonatale précoce.
Selon certaines études, ce risque est lié à la présence d’autres Définition
anomalies [78] . Cependant, près de 20 % des grossesses avec La vessie est ouverte vers la cavité amniotique, sa paroi anté-
omphalocèle isolée se terminent par une MFIU [16, 75] . rieure faisant défaut ; la muqueuse de sa paroi postérieure, plus
ou moins végétante, se poursuit directement par le plan cutané
Prise en charge prénatale avoisinant. L’extrophie vésicale peut constituer une malformation
isolée, partielle ou complète, qui est l’entité la plus fréquente. Elle
La prise en charge doit être organisée dans un centre dispo- peut aussi faire partie d’une forme élargie avec exstrophie cloacale,
sant d’équipes de chirurgiens pédiatriques et de réanimation pour d’un syndrome polymalformatif complexe tel que le complexe
une réparation chirurgicale immédiate du défaut pariétal. La voie OEIS ou encore entrer dans le cadre de la maladie des brides
d’accouchement dépend de la taille de l’omphalocèle (césarienne amniotiques et s’intégrer au limb body wall complex syndrome.
programmée si > 7 cm, voire à partir de 5 cm si le contenu est le
foie). Épidémiologie, génétique et environnement
L’interruption médicale de grossesse (IMG) peut être acceptée
L’incidence est d’un cas pour 10 000 à un cas pour 50 000 nais-
par un comité de centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal
sances, avec un sex-ratio de 1 à 6 en faveur des filles. Les cas
devant une omphalocèle avec une association malformative pré-
sont souvent sporadiques, avec un risque de récurrence de 1 %. Si
sumée sévère ou létale [79] , après un entretien des parents avec les
l’atteinte est familiale, le risque est d’environ d’un cas sur 70 [81] .
réanimateurs et les chirurgiens pédiatriques.
Diagnostic prénatal
Prise en charge postnatale Échographie
La réparation chirurgicale est immédiate. Les petites omphalo- La vessie peut être reconnue dès 11 SA. Son aspect varie selon
cèles peuvent le plus souvent être réparées en un temps, tandis l’état de réplétion mais elle doit être visualisable dès 16 SA.
Repérée par sa situation entre les deux artères ombilicales, elle une ascite (41 %), un diastasis des branches pubiennes (18 %),
mesure moins de 50 mm à terme [81, 82] . On recherche des signes un thorax étroit (9 %), une hydrocéphalie (9 %) et une artère
associés : omphalocèle, fistule rectovésicale, agénésie du côlon ombilicale unique (9 %).
terminal, imperforation anale, malformation des organes géni- L’exstrophie cloacale peut être un diagnostic différentiel de
taux externes ou des membres inférieurs ; dilatation colique, toutes les anomalies de fermeture de la paroi abdominale, mais
compliquée ou non de péritonite méconiale, entérolithiases intra- la non-visualisation de la vessie dans le pelvis doit alerter le clini-
abdominales (fistule recto-urinaire) [83] ; cardiovasculaires, rénales, cien, tout comme la présence d’une omphalocèle associée à une
squelettiques et du système nerveux central. suspicion d’exstrophie vésicale. De même, lorsque la membrane
IRM cloacale n’est pas rompue, le diagnostic différentiel avec un méga-
uretère, une mégavessie, une anse digestive dilatée ou un kyste
À 32 SA, l’IRM est l’examen de choix pour le diagnostic pré-
ovarien peut être difficile. Dans cette optique, l’IRM est une aide
cis des malformations urogénitales sévères. Elle permet d’explorer
au diagnostic.
l’abouchement des uretères au niveau de la plaque vésicale, de
déterminer le sexe fœtal, de vérifier l’absence d’anomalies anales,
anorectales ou périnéales, ou d’éliminer une exstrophie cloacale. Prise en charge
Scanner Un diagnostic précis est nécessaire à la prise en charge ulté-
Il identifie les malformations osseuses du bassin (défaut de fer- rieure, afin d’organiser le conseil parental, l’accouchement en
meture et anomalie de rotation des iliaques). maternité de type 3, avec une préparation pour une intervention
chirurgicale rapide.
Amniocentèse
Elle est proposée dans le but de préciser le sexe fœtal caryoty-
pique.
Pronostic, complications postnatales
Les parents doivent être informés que les procédures chirurgi-
Prise en charge cales après la naissance sont compliquées, et que sont à prévoire
vraisemblablement une incontinence urinaire et fécale, ainsi que
Le pronostic fonctionnel et esthétique est fonction :
des complications sur le plan fonctionnel, psychologique et sur
• du sexe fœtal ;
la qualité de vie en général. Les anomalies gastro-intestinales
• de la taille de la plaque vésicale ;
peuvent être source d’une morbidité significative : syndrome du
• de la sévérité des malformations génitales ;
grêle court dans 25 % des cas, exstrophie iléocæcale associée à
• de l’importance du diastasis pariétal et osseux ;
une omphalocèle et imperforation anale sont les formes les plus
• des malformations associées limitant les possibilités chirurgi-
fréquentes [85] .
cales.
L’IMG, après entretien prénatal et information complète, est
Une IMG est accessible à la demande du couple.
recevable sur demande du couple.
Pronostic, complications postnatales
La fermeture initiale de la vessie et de la paroi abdominale est Épispade
réalisée dans les 48 premières heures de vie. La reconstruction
des organes génitaux est réalisée dans la période néonatale chez L’anomalie chez le garçon se manifeste par un pénis court et
la fille, mais est souvent différée à l’âge de 9 à 18 mois chez le large, aggravé par un large espace entre les deux os pubiens sur
les bords inférieurs desquels sont attachés les corps caverneux.
garçon pour permettre la croissance du pénis. À partir de 4 à 5 ans,
Les testicules sont habituellement descendus et le scrotum bien
on peut envisager la réimplantation antireflux de l’uretère sur
formé. La fonction testiculaire est normale, mais l’éjaculation est
la vessie, indispensable si on espère rétablir la continence, et la
souvent anormale [81] .
reconstruction cervicosphinctérienne (interventions multiples).
Chez la fille, le clitoris est séparé en deux et le vagin s’abouche
L’exstrophie vésicale n’est pas associée à une augmentation signi-
très antérieurement. La grossesse sera possible. Le prolapsus uté-
ficative du taux de mortalité périnatale, bien qu’il existe un taux
rin est une des complications de cette malformation, du fait de
significatif de morbidité à long terme (incontinence urinaire et
l’absence de muscles pelviens de support (sangle puborectale).
troubles sexuels et de la reproduction) [81] .
Tant chez le garçon que chez la fille, le col vésical est souvent
inadéquat, entraînant des écoulements urinaires continus.
Exstrophie cloacale
Définition
Non-visualisation d’un repère
L’exstrophie cloacale est une malformation rare, mais il s’agit
de l’une des plus graves malformations compatibles avec la vie [84] . anatomique
Elle représente la forme terminale la plus sévère du complexe
exstrophie-épispade. L’estomac : évocateur d’une atrésie
de l’œsophage (AO)/fistule
Épidémiologie, génétique et environnement
trachéoœsophagienne (FTO)
Incidence d’un cas pour 200 000 à un cas pour 400 000 nais-
sances, avec un sex-ratio en faveur des filles. Définition
L’AO est un défaut de développement du haut appareil diges-
Diagnostic prénatal tif dans lequel il y a une perte de continuité entre le haut et le
Il n’existe pas de critères établis pour le diagnostic anténa- bas œsophage. Elle peut survenir avec ou sans FTO, connexion
tal de l’extrophie cloacale. Le segment iléal prolabé uniquement anormale entre la trachée et l’œsophage. Compte tenu de cette
retrouvé dans l’exstrophie cloacale peut être visualisé comme une association, et en fonction du siège et de la longueur du segment
image en « trompe d’éléphant » à l’échographie anténatale, et a œsophagien atrétique, la classification suivante est actuellement
été décrit comme un signe pathognomonique. utilisée : elle se divise en cinq types (Fig. 5) [86] :
Les critères majeurs (> 50 % des cas) sont : la non-visualisation • type A : AO isolée (sans FTO) (10 %) ;
de la vessie (91 %), un large défaut pariétal antérieur, médian et • type B : AO avec FTO proximale (1 %) ;
infraombilical ou une structure kystique antérieure (82 %), une • type C : AO avec FTO distale (77 %) ;
omphalocèle (77 %) et une myéloménigocèle (68 %). • type D : AO avec FTO proximale et distale (2 %) ;
Les critères mineurs (< 50 % des cas) sont : des anomalies des • type E : FTO en H, sans AO (10 %), le segment œsophagien où
extrémités inférieures (23 %), des anomalies rénales (agénésie s’abouche la fistule peut toutefois être le siège d’une sténose
rénale, hydronéphrose, rein multikystique, méga-uretère) (23 %), congénitale.
Diagnostic prénatal
Échographie
L’absence d’estomac ou un estomac de petite taille ne se remplis-
sant pas au cours de l’examen et confirmé sur un second examen
est très évocateur. La visualisation d’un estomac suggère une AO
de types C, D ou E avec FTO associée (90 % des cas), ou bien
un petit estomac visible du fait des sécrétions gastriques ; et/ou la
mise en évidence éventuelle du cul-de-sac inférieur de l’œsophage
Figure 5. Formes d’atrésie de l’œsophage/fistule trachéoœsopha- (Fig. 5) correspondant à l’extrémité œsophagienne borgne dila-
gienne. tée. Celle-ci se présente sous forme d’une zone anéchogène au
milieu du cou fœtal. Il peut être visible dès 23 SA. Le cul-de-sac
se recherche en coupe coronale, en arrière de la trachée ; sur un
Ainsi, l’AO/FTO peut survenir de façon isolée, syndromique :
plan transversal, il peut être visible au niveau de la thyroïde ou
associée à d’autres malformations congénitales dont l’association
au niveau de la coupe des trois vaisseaux, en avant du corps ver-
constitue une entité sur le plan génétique ou non isolée : associa-
tébral. Il s’y associe volontiers un hydramnios, un PA inférieur à
tion VACTERL.
un dixième de percentile, voire un RCIU.
Embryologie et mécanismes embryologiques IRM fœtale
de la pathologie Elle permet de confirmer le diagnostic et parfois le type.
L’AO et la FTO sont dues soit à un déplacement spontané du sep-
tum œsophagotrachéal vers l’arrière, soit à un déplacement vers Amniocentèse
l’avant de la paroi dorsale de l’intestin antérieur. Cette anomalie Elle permet un caryotype fœtal et une CGH-array (avec amnio-
de séparation de la trachée et de l’œsophage survient précoce- drainage si nécessaire).
ment, durant l’embryogenèse, du 19e au 26e jour de gestation.
Conseil génétique
Prévalence Il est indiqué dans tous les cas où une anomalie chromosomique
L’AO est la malformation œsophagienne la plus fréquente, se héritée ou de novo, un syndrome spécifique ou une association
rencontrant dans environ un cas sur 3000 naissances à un cas sur ont été retrouvés. La plupart des patients avec AO/FTO sont spo-
3500 naissances. radiques ; les cas avec récurrences familiales sont rares (récurrence
fratrie : 1 %).
Causes génétiques et environnementales
L’étiopathogénie précise de l’atrésie de l’œsophage n’est pas Diagnostics différentiels de non-visualisation
connue. de l’estomac et d’AO/FTO
Causes environnementales (acquises) • Altération mécanique de la déglutition : fente, glossoptose
Aucun facteur extrinsèque n’a pu être significativement lié au (Pierre Robin), macroglossie (Wiedmann-Beckwith).
développement de cette pathologie. • Masse cervicothoracique, hernie diaphragmatique, malforma-
tion adénomatoïde kystique du poumon.
Causes chromosomiques
• Trouble de la déglutition d’origine centrale et/ou neuromus-
Une aneuploïdie est retrouvée dans 6 à 10 % des cas : triso- culaire : séquences d’akinésie fœtale, maladie de Steinert,
mies 21 (0,5 à 1 %), 18 (25 %), 13 et X. Des délétions en 13q34-qter amyotrophie spinale, etc.
et 22q11 sont plus typiquement retrouvées en cas d’association • Fentes laryngo-trachéo-œsophagiennes, défaut entre la paroi
VACTERL. laryngée postérieure et la paroi antérieure de l’œsophage.
Causes monogéniques • Diverticule œsophagien ou duplication œsophagienne tubu-
• Syndromes autosomiques dominants : syndrome anophtalmie- laire.
œso-génital, syndrome CHARGE, syndrome de Feingold • Agénésie/atrésie trachéale qui peut se manifester en anténatal
(atrésie duodénale et de l’œsophage, microcéphalie, retard par un hydramnios et s’associer à une FTO.
Tableau 1.
Classification française Incidence Description Niveau supérieur de l’obstruction des voies
biliaires extrahépatiques
Type 1 ±3% Atrésie limitée au chodéloque Chodéloque
Type 2 ±6% Kyste du hile hépatique communiquant avec des Canal hépatique
voies biliaires intrahépatiques dystrophiques
Type 3 ± 19 % Vésicule, canal cystique et chodéloque perméables Porta hepatis
Type 4 ± 72 % Atrésie extrahépatique complète Porta hepatis
A B
Le profil enzymatique de la mucoviscidose est en effet forte- On recherche des malformations associées évocatrices d’une
ment évocateur, avec des taux d’enzymes (GGTP, PAL, LAP) association VACTERL ou d’une trisomie 21, ou d’une échocardio-
inférieurs au premier percentile, imposant la recherche de graphie.
mutation dans le gène CFTR, tandis que le profil enzymatique
typique de l’atrésie des voies biliaires se définit par une diminu- Amniocentèse
tion importante et isolée du taux amniotique de GGTP à partir On réalise un caryotype fœtal et une CGH-array si le caryotype
de 18 SA. est normal ; les enzymes digestives témoignent de vomissements
En cas de normalité de ces examens, une échographie mensuelle bilieux intra-utérins.
peut être réalisée, aboutissant parfois à la mise en évidence d’une Les diagnostics différentiels incluent les autres atrésies intes-
vésicule biliaire dans le meilleur des cas. tinales, le volvulus intestinal sur mésentère commun et la
En cas de suspicion, l’équipe pédiatrique est informée. duplication duodénale, qui peuvent se manifester par une image
kystique simple ou coudée donnant alors un aspect de double
bulle, et par un hydramnios, signe typiquement plus tardif lorsque
Images liquidiennes anormales l’obstacle est plus bas situé.
A B
Figure 7. Abdomen fœtal à 24 semaines d’aménorrhée.
A. En coupe transversale, parois coliques hyperéchogènes, contenu d’aspect normal.
B. En coupe transversale avec sonde haute fréquence : parois des anses hyperéchogènes.
A B
Figure 10. Coupe transversale de l’abdomen fœtal à 37 semaines
d’aménorrhée.
A. Côlon transverse à contenu hyperéchogène évocateur de cystinurie.
B. Même image que A en mode maximum intensity projection.
C. À ne pas confondre avec l’aspect hyperéchogène non pathologique du côlon
en fin de grossesse, ici à 39 semaines d’aménorrhée.
de ces calcifications est retardée, avec de fins dépôts initiale- de 1800 mutations. En anténatal, l’analyse moléculaire permet
ment, elles ne sont pas visibles, mais la formation d’agrégats d’identifier les couples dont le risque de transmission est d’un cas
calciques au sein des anses intestinales permet leur visualisation sur quatre dans des familles sans antécédents. Au total, le risque
avec la présence d’un cône d’ombre. résiduel de mucoviscidose est d’environ un cas sur 4500 si aucune
mutation du gène CFTR n’est retrouvée, et de l’ordre d’un sur 80
IRM anténatale lorsqu’une seule mutation parentale est détectée. Enfin, si chacun
des parents s’avère porteur d’une mutation, le couple a donc un
Le diagnostic de PM n’est posé en anténatal que dans 42 %
risque d’un sur quatre d’avoir un enfant atteint de mucoviscidose,
des cas. Ce taux est porté à 57 % après une IRM : un hypersignal
un conseil génétique leur est proposé leur expliquant ce risque et
intrakystique en pondération T1 et T2 est fortement évocateur de
les possibilités d’un diagnostic prénatal.
méconium à l’intérieur d’un kyste de PM.
Cystinurie
Prise en charge anténatale Décrite pour la première fois en anténatal par Eurin et al. [90] , elle
peut être évoquée devant une IH du troisième trimestre, avec un
Le bilan exhaustif comprend une amniocentèse pour caryo-
côlon échogène dans son ensemble, mimant l’image d’un lave-
type et PCR (polymerase chain reaction) virale, et consultation
ment baryté (Fig. 10). L’IRM, si elle est réalisée, est normale. La
en génétique à la recherche d’un risque de mucoviscidose. Des
cystinurie est une maladie héréditaire caractérisée par un trouble
complications sévères sont possibles (anasarque, voire une MFIU).
de réabsorption rénale de la cystine entraînant la formation de
lithiases.
Étiologies
Anomalies chromosomiques Prise en charge postnatale
Une association existe entre trisomie 21 et IH au second tri- En postnatal, une obstruction associée à un iléus méconial se
mestre et le risque relatif a été évalué à 5,5 fois le risque a priori [89] . distingue de l’atrésie intestinale par l’absence de niveaux hydroaé-
D’autres études rapportaient un risque d’aneuploïdies de 12,5 à riques à l’abdomen sans préparation (ASP). Un aspect en verre
22 % chez les fœtus présentant des IH. dépoli, dû au mélange d’un méconium de consistance anormale
Infections congénitales et de bulles d’air, peut être vu à l’ASP. Dans les cas ne répon-
De l’ordre de 2 à 4 % des IH sont attribuables à une infection dant pas au lavement, un traitement chirurgical est nécessaire,
maternofœtale à cytomégalovirus. avec irrigation de l’intestin grêle à la N-acétylcystéine à travers
une ou plusieurs entérostomies. En revanche, en cas de périto-
Anomalies digestives
nite méconiale, l’option chirurgicale est la règle, avec résection du
Il n’existe que très peu de grandes séries sur la PM ou sur le kyste et/ou de l’intestin ischémié, anastomose initiale ou stomie
pseudokyste méconial en anténatal. Outre la mucoviscidose dans de dérivation.
sa forme entérale, le RCIU sévère et l’infection maternofœtale, la Les tumeurs abdominales sont abordées dans l’Annexe B.
PM est souvent retrouvée associée à une atrésie digestive, mais des
cas de PM idiopathique ont également été décrits.
Mucoviscidose Conclusion
L’incidence est d’un cas pour 3500 naissances vivantes et un
taux d’hétérozygote de l’ordre d’un sur 30. Cette maladie est due à En cas de pathologie abdominale fœtale, le devenir prénatal et
des mutations dans le gène CFTR, dans lequel il a été identifié plus les risques fœtaux sont encore peu connus, et le transfert maternel
A B
Figure A.2. Coupes parasagittales abdominopelviennes : kyste ovarien à 38
semaines d’aménorrhée, latérovésical (A) de 5 cm, remontant jusqu’au rein
homolatéral (B), arrondi, anéchogène, uniloculaire, à paroi fine, contenant plu-
sieurs « kystes fille » (C).
A B
du hile hépatique, plus volontiers mis en évidence en coupe coro- • les kystes neurentériques, lorsque le kyste entérique est asso-
nale, séparé de la vésicule biliaire et du duodénum. cié à des anomalies vertébrales ou des communications avec le
Bien que ces kystes aient pu, dans certains cas, être dépistés dès système nerveux ;
17 SA, ils ne sont généralement visibles qu’à partir de 20 à 22 SA, • les kystes bronchogéniques, bordés par un épithélium respira-
voire plus tardivement. toire, de localisation intrathoracique.
Le diagnostic différentiel principal est l’atrésie duodénale, mais Le kyste de duplication digestive peut être retrouvé en tous
la mise en évidence d’une communication avec les voies biliaires points de l’abdomen fœtal (Fig. 2), le long du tractus intestinal,
plutôt qu’avec l’estomac est parfois possible. Les autres diagnos- quoique plus fréquemment au niveau de l’iléon terminal.
tics différentiels sont la duplication digestive, le kyste hépatique, Sa prévalence est deux fois plus importante chez les fœtus de
la duplication de vésicule biliaire ou le situs inversus (le kyste sexe masculin. Du fait de sa situation paradigestive, il est souvent
étant en réalité l’estomac en position inversée). Il n’y a pas de difficile de le distinguer du kyste mésentérique.
prise en charge anténatale spécifique, mais une exérèse chirur- Échographiquement, ce kyste se présente comme un kyste uni-
gicale précoce permet d’éviter certaines complications rares telles loculaire, de taille et de forme variable (sphérique ou entériforme),
qu’une cholestase, une cholangite, une cirrhose biliaire et le déve- et est dépisté au deuxième ou troisième trimestre.
loppement d’une hypertension portale [92] . Pour d’autres équipes, Sa paroi est épaisse et stratifiée (Fig. A.3 à A.5), constituée
l’intervention peut être réalisée entre 3 et 6 mois de vie. Laissé d’une couche interne hyperéchogène (muqueuse), intermédiaire
en place, le kyste du cholédoque est associé à un risque accru de hypoéchogène vascularisée au Doppler (muscle) et externe hyper-
cholangiocarcinome. échogène (péritoine pariétal), visible surtout avec une sonde haute
fréquence.
Duplication digestive Les kystes de duplication digestive communiquent dans
Les duplications digestives peuvent être divisées en trois 15 % des cas avec l’intestin : un péristaltisme trompeur peut
groupes [93] : donc parfois être observé. Le contenu peut être échogène
• les kystes entériques, bordés par un épithélium intestinal ; plutôt qu’anéchogène (Fig. A.6), en cas d’hémorragie ou de
A B
Vessie
A B
Figure A.5. Coupe transversale du pelvis.
A. Image kystique paravésicale droite, uniloculaire, anéchogène, à paroi fine.
B. La sonde haute fréquence permet de mettre en évidence une paroi stratifiée de type digestif (flèche).
Kyste neurentérique
. .
Anomalies congénitales extrêmement rares, diagnostiquées le
plus souvent durant les cinq premières années de vie, dues à une
séparation incomplète de la notochorde et de l’intestin au cours
de la troisième semaine de l’embryogenèse. Ils sont fréquemment
associés à des anomalies vertébrales (hémivertèbres ou spina bifida
antérieur) ou gastro-intestinales (atrésie œsophage [AO]). Habi-
tuellement localisés dans le thorax (médiastin postérosupérieur
droit), tout le long de la moelle épinière, voire en intracrânien.
En postnatal, l’exérèse complète est le traitement de choix, néces-
sitant parfois une laminectomie simultanée. L’exérèse incomplète
expose au risque de récurrence.
Figure A.6. Duplication duodénale : contenu anéchogène avec sédi-
ments déclives témoignant d’une hémorragie.
Kyste hépatique
Ces kystes sont rares et rarement décrits en anténatal.
séquestration. Ils sont doubles dans 15 % des cas. Des perforations Échographiquement, ils se présentent comme une masse kys-
ou torsions sont également possibles en anténatal. tique intrahépatique, uniloculaire, le plus souvent au niveau des
Ces duplications sont, la plupart du temps, diagnostiquées segments inférieurs du lobe droit du foie (Fig. A.8). Le diagnostic
tardivement, en postnatal, au moment où ils deviennent symp- différentiel principal est le kyste du cholédoque. La plupart sont
tomatiques (85 %) (douleur, hémorragie digestive, invagination asymptomatiques et ne requièrent aucune intervention.
d’un kyste simple (Fig. A.9), ils peuvent être cloisonnés et/ou
échogènes, de telle sorte qu’ils peuvent être confondus avec un
kyste ovarien ou une duplication [94] . Ils se localisent habituel-
lement au milieu de l’abdomen fœtal, mais ont la particularité
d’être mobiles, variant de localisation au cours d’échographies
successives (Fig. A.9).
Kyste splénique
Le kyste splénique, bien que rare, est l’un des diagnostics dif-
férentiels de lésion kystique de l’hypochondre gauche. Sur le
plan physiopathologique, les kystes spléniques peuvent être pri-
maires ou secondaires à une hémorragie, un infarctus splénique
ou une inflammation locale. Il s’agit rarement de lymphangiome.
Échographiquement, ils se présentent comme une image kystique
uniloculaire intrasplénique (Fig. A.10).
A B
A B
Figure A.10. Kyste simple intrasplénique.
A. En coupe transversale de l’abdomen, par voie postérieure : image liquidienne
rétrogastrique à paroi fine.
B. Kyste a priori distinct du rein gauche et de la surrénale, en coupe parasagittale.
C. La sonde haute fréquence confirme le siège intrasplénique, et le Doppler
couleur son caractère avasculaire.
Obstacle grêlique
L’atrésie duodénale est le plus souvent malformative (anomalie
de la recanalisation à la période embryonnaire). Le pronostic est
principalement lié à l’existence de fréquentes malformations asso-
ciées. À l’inverse, l’atrésie jéjuno-iléale est souvent la conséquence
d’une ischémie avec ou sans anomalie des vaisseaux, le pronos-
tic dépend de la longueur du tube digestif sain. D’une manière
générale, plus l’obstacle est distal, plus l’aspect échographique est
complexe, et moins il s’associe à un hydramnios.
Malrotation et volvulus de l’intestin moyen
L’intestin moyen est la portion intestinale herniée dans le
cœlome extraembryonnaire au début du premier trimestre. Il Figure A.12. Classification des atrésies jéjuno-iléales.
effectue une rotation de 90◦ au moment où il s’engage dans le
canal vitellin, et une seconde rotation de 270◦ au moment de sa
réintégration dans la cavité cœlomique intraembryonnaire. Lorsque l’obstruction est jéjuno-iléale, et que le siège de
L’incidence de la malrotation est environ d’une sur 6000 nais- l’obstacle est distal, plus les anses d’amont repérables sont nom-
sances vivantes [95] . Environ 50 % des nécroses digestives breuses et plus le risque de perforation est important. L’échosignal
surviennent en période néonatal. D’autres situations possibles : du contenu des anses distendues dépend du niveau lésionnel :
en amont d’une atrésie ou en cas de mucoviscidose, de laparo- plutôt liquidien, parfois intermédiaire en cas d’obstacle proxi-
schisis, d’autres lésions (duplication digestive). L’enroulement du mal (jéjunum, iléon proximal) (Fig. A.13) et plutôt intermédiaire
mésentère ou whirlpool sign est rarement directement visualisé. (Fig. A.14) ou méconial dans les anses proches du niveau lésionnel
Tout volvulus, quel qu’en soit le mécanisme, peut se compli- en cas d’obstacle de l’iléon distal.
quer d’une péritonite méconiale, secondairement à la perforation Iléus méconial
diastatique d’une anse ou par souffrance mésentérique (gêne au
L’iléus méconial, considéré comme la manifestation digestive
retour veineux). Le traitement chirurgical est donc réalisé de toute
périnatale de la mucoviscidose, est responsable d’une obstruction
urgence afin de lever l’obstruction. Il n’est pas nécessaire de fixer
iléale distale par impaction d’un méconium épais et sec dans les
l’intestin. L’appendice est systématiquement retiré, et l’intestin
dernières anses iléales. En imagerie, l’iléus méconial est caracté-
réintégré dans l’abdomen en situation normale, avec l’intestin
risé par la distension d’une ou de plusieurs anses iléales alourdies
grêle à droite et le côlon à gauche de l’abdomen.
par leur contenu méconial en amont du méconium impacté. Le
Atrésie intestinale volvulus d’une anse alourdie, la perforation diastatique des anses
Près de 30 % des nouveau-nés avec obstruction intestinale distendues et une nécrose ischémique compliquent volontiers
présentent une atrésie ou une sténose digestive. Le mécanisme l’iléus méconial et peuvent le révéler in utero. S’agissant des causes
privilégié est la survenue d’un accident vasculaire localisé avec des obstructions digestives grêliques, de diagnostic anténatal sou-
nécrose ischémique du segment d’intestin correspondant et vent difficile, on peut souligner les points suivants :
résorption ultérieure du segment affecté. Les sites habituels sont • une péritonite méconiale peut survenir en l’absence de volvu-
l’iléon distal (35 %), le jéjunum proximal (30 %), le jéjunum distal lus : perforation diastatique d’une anse en amont d’un obstacle,
(20 %) et l’iléon proximal (15 %). En revanche, l’atrésie intesti- nécrose pariétale digestive (contexte infectieux, ou nécrose
nale est associée à un iléus méconial (mucoviscidose) dans 20 % ischémique) ;
des cas, et plus de 20 % des anomalies de paroi (laparoschisis et • l’atrésie digestive peut être la cause ou la conséquence du vol-
omphalocèle) présentent une atrésie digestive associée. Les atré- vulus ;
sies jéjuno-iléale sont classées en type I (muqueuse), type II (corde • le diagnostic définitif d’atrésie et la précision du type d’atrésie
fibreuse), type IIIa (défaut du mésentère, en forme de V), IIIb (apple demeurent une constatation opératoire quel que soit le mode
peel) et type IV (multiples) (Fig. A.12). d’expression anténatale ;
A B C
Figure A.13. Atrésie jéjunale haute à 33 semaines d’aménorrhée.
A. Dilatation de l’ensemble du duodénum et de la première anse jéjunale.
B. Aspect normal des vaisseaux mésentériques en Doppler couleur.
C. Confirmation postnatale, avec anses dilatées en amont de l’atrésie et anses plates en aval.
A B C
Figure A.14. Abdomen fœtal à 29 semaines d’aménorrhée. Coupes transversales (A, C), coupe frontale (B). Anses grêles dilatées hyperpéristaltiques (A,
B). La visualisation d’anses vides dans le flanc droit signe l’obstacle organique, de type atrésie du grêle (C).
• l’évaluation de l’aspect des anses en aval de l’obstacle est néces- méconium au contact de l’urine fœtale, qui réalise les clas-
saire : en cas d’obstruction digestive potentiellement liée à une siques entérolithiases (Fig. A.17), avec des images hyperéchogènes
atrésie, la reconnaissance des situations à risque de grêle court caractéristiques, mais d’expression tardive et inconstante. Au
(atrésies intestinales multiples et nécrose étendue d’anses vol- maximum, il peut s’agir d’une dysgénésie cloacale, dont la
vulées) est un enjeu majeur. séquence se définit par l’absence d’orifices pelviens, ou la présence
d’un orifice anal, génital et urinaire unique.
Obstacle colorectal et anorectal La malformation se présente souvent comme une masse kys-
tique unique dans le pelvis pouvant être cloisonnée et n’ayant pas
Atrésie colique
l’apparence habituelle de la vessie. Elle doit être suspectée devant
L’atrésie colique est une entité extrêmement rare, qui peut être tout obstacle à la vidange vésicale, c’est-à-dire en cas de mégaves-
suspectée en anténatal devant une image de dilatation colique, sie, de même qu’en cas d’uropathie obstructive avec méga-uretères
dont le diamètre doit être rapporté à l’âge gestationnel. Le trai- et reins dysplasiques. Les organes génitaux externes peuvent éga-
tement est chirurgical, en postnatal, et consiste en une résection lement avoir un aspect anormal.
de la portion colique dilatée et une anastomose éventuellement Parmi les associations syndromiques comportant une MAR
protégée par une colostomie. (qu’il s’agisse d’imperforation anale ou d’atrésie anorectale plus
Malformations anorectales ou anomalies du sinus urogénital ou moins haut située), on peut citer :
ou dysgénésie cloacale • l’association VACTERL ;
Les malformations anorectales (MAR) représentent un • la triade de Currarino [96, 97] : MAR, anomalies sacrées et une
ensemble de malformations très vaste regroupant du simple masse présacrée ; il peut s’y associer une moelle attachée basse
défaut de résorption de la membrane anale à des agénésies ou une fistule entre le rectum et le canal rachidien ; une hydro-
anorectales avec fistule dans les voies urinaires ou génitales et céphalie peut également y être associée ;
anomalie sacrée. La plupart d’entre elles s’intégreraient dans • le syndrome de Townes-Brocks : syndrome polymalformatif de
le cadre d’anomalies de la régression caudale : il s’agit donc transmission autosomique dominante, associant des MAR, de
de malformations se constituant précocement au cours de la l’oreille externe et de l’axe radial, ainsi qu’une surdité.
vie intra-utérine (6e -10e semaine). La prévalence est d’un pour Dans tous les cas, l’établissement du caryotype est recommandé
2000 grossesses. En anténatal, ces obstructions distales ont (trisomie 21, 18 et autres) [87] , ainsi qu’une exploration par IRM.
tendance à s’exprimer tardivement : moins d’une MAR sur trois Les malformations isolées et n’impliquant que modérément
serait dépistée in utero. L’absence de l’image classique de cocarde l’appareil sphinctérien sont simples à traiter et de bon pronostic;
anale doit faire évoquer le diagnostic de MAR basse, mais ne doit les malformations complexes souvent associées à des perturba-
pas faire éliminer une MAR haute : seul un examen attentif du tions dans l’organisation ou dans le développement de l’appareil
canal anal permet d’éliminer une MAR haute (Fig. A.15). sphinctérien sont complexes dans leur réparation et de pronostic
L’absence d’image rectale fait porter le diagnostic d’atrésie ano- fonctionnel la plupart du temps insuffisant.
rectale, et la réalisation d’une imagerie par résonance magnétique Lorsque le nouveau-né est porteur avec certitude d’une MAR
(IRM) fœtale est désormais de pratique courante afin de préciser basse, l’abaissement rectal est réalisé dès la période néona-
au mieux la hauteur du cul-de-sac rectal (Fig. A.16). tale d’emblée sans dérivation préalable par voie périnéale pure.
En revanche, un échosignal rectal liquidien traduit l’existence Lorsque l’évaluation initiale permet de conclure à une forme
d’une fistule urodigestive responsable de la précipitation du haute ou intermédiaire ou si la variété anatomique est incertaine,
Figure A.15.
A. Cocarde anale normale en coupe transversale
du périnée.
B. Canal anal normal en coupe sagittale.
Canal anal
A B
et richement vascularisés sont de bien moins bon pronostic que part des hémangiomes focaux sont localisés dans le lobe droit du
les tumeurs à prédominance kystique et avasculaires, les pre- foie.
mières nécessitant une surveillance plus rapprochée du fait du Le mode de découverte initial chez le fœtus est la découverte
haut débit intratumoral qui peut être responsable de défaillance d’une masse hépatique à l’échographie, mais l’hémangiome peut
cardiaque. Associée à l’échographie-Doppler, qui reste plus précise également se révéler par une complication (anémie, anasarque,
pour apprécier l’importance de la vascularisation intratumorale et hydramnios, insuffisance cardiaque congestive, thrombopénie ou
ses effets cardiovasculaires sur le fœtus, le diagnostic d’hémorragie coagulation intravasculaire disséminée), qui peut conduire à la
à l’IRM doit inciter à rechercher une anémie fœtale. mort fœtale in utero. Les taux d’a-fœtoprotéine (AFP) sont rare-
Des malformations congénitales associées sont présentes dans ment élevés (15 %). Le taux de survie fœtale est de 70 % (focal :
environ 20 % des cas, touchant le système musculosquelettique 73 %, multifocal : 57 %). Du fait de la possible involution sponta-
(anomalies vertébrales telles que l’hypoplasie ou l’agénésie sacrée, née, le traitement des hémangiomes hépatiques est initialement
spina bifida), l’appareil urinaire (duplication, exstrophie vésicale, conservateur, surtout lorsque l’enfant est asymptomatique. Si
hypospadias, agénésie rénale), digestif (duplication rectale), le sys- l’hémangiome est localisé, une résection chirurgicale est recom-
tème nerveux central ou autres (persistance du canal artériel, fente mandée ; une ligature artérielle hépatique ou une embolisation
palatine, etc.). peuvent être envisagées en cas d’insuffisance cardiaque rebelle
et/ou de coagulopathie de consommation.
Complications
L’histoire naturelle des tératomes diagnostiqués en anténatal
diffère de ceux diagnostiqués en postnatal en ce qui concerne le Hamartome mésenchymateux
risque de dégénérescence maligne, extrêmement rare in utero. La
mortalité associée au TCS est attribuable à la masse tumorale elle- L’hamartome mésenchymateux est une tumeur bénigne
même, qui peut être responsable de dystocie, d’accouchement d’étiologie inconnue, se présentant typiquement comme une
prématuré secondaire à un hydramnios, d’anasarque fœtale ou masse abdominale asymptomatique. Environ 20 % de ces tumeurs
de phénomènes de compression. De plus, les dégâts observés en surviennent chez le nouveau-né. Le mode de découverte habi-
postnatal sur l’innervation du bas appareil urinaire pourraient tuel est une masse abdominale, découverte soit par échographie
être également liés à l’infiltration des nerfs sacrés par la tumeur, anténatale, soit par l’examen clinique en période néonatale. Les
une extension intraspinale ou un traumatisme des nerfs pelviens, autres signes d’appel peuvent être la distension abdominale, un
splanchniques ou hypogastriques au cours de la résection tumo- hydramnios, une détresse respiratoire, une cyanose, une insuffi-
rale. sance cardiaque congestive, une anasarque ou un décès périnatal.
La localisation la plus fréquente est le lobe droit du foie dans 51 %
Traitement des cas, le gauche représentant 15 % des cas.
Selon la taille et la localisation de la tumeur et les éventuelles Le traitement est principalement chirurgical dans 65 % des cas,
complications secondaires, une interruption médicalisée de gros- avec 75 % de survie. Le taux de survie global des hamartomes
sesse peut être acceptée. Même si le tératome est de petite taille, mésenchymateux est de 65 %. La principale cause de décès fœtal
une césarienne doit être envisagée afin de réduire le risque de et néonatal est l’expansion de la masse hépatique kystique condui-
dystocie, de rupture tumorale et d’exsanguination. Le terme de sant à une distension abdominale progressive qui peut entraîner
l’accouchement est décidé en fonction du statut fœtal, de sa matu- une détresse respiratoire secondaire, une compression vasculaire
rité et de la cinétique de croissance de la tumeur au cours de la et/ou d’autres organes intra-abdominaux.
grossesse.
La prise en charge postnatale consiste en une chirurgie d’exérèse
complète de la tumeur. Hépatoblastome
Une chimiothérapie à base de sels de platine peut être une alter- C’est la principale tumeur maligne du fœtus et du nouveau-
native au traitement chirurgical. Cependant, celle-ci ne doit être né qui, si elle n’est pas traitée, voit une durée de vie de l’enfant
proposée qu’aux enfants présentant une maladie maligne avan- de l’ordre de deux ans. L’incidence de cette tumeur est plus forte
cée. parmi les nouveau-nés prématurés de petit poids. Le sex-ratio est
de 1,6.
Tumeurs hépatiques Plusieurs anomalies congénitales et syndromes malfor-
matifs peuvent s’associer à un hépatoblastome, tels que
Les tumeurs hépatiques surviennent rarement dans la période
l’hémihypertrophie (2 %), le syndrome de Beckwith-Wiedemann
périnatale : 5 % des néoplasies de tous types survenant chez le
et le syndrome de polypose adénomateuse intestinale.
fœtus ou le nouveau-né. Il s’agit d’un groupe de tumeurs hété-
Le mode de découverte le plus fréquent est une élévation de
rogène, bénignes ou malignes : l’hémangiome infantile est la
l’AFP sérique, présente chez 50 % des patients, ce qui contraste
principale tumeur hépatique primitive, suivie de l’hamartome
avec les plus grands enfants chez lesquels l’AFP est pratique-
mésenchymateux et l’hépatoblastome. Elles se présentent toutes
ment toujours élevée. Ce n’est donc pas un bon marqueur
sous la forme d’une masse abdominale et peuvent être dépis-
tumoral chez le fœtus et le nouveau-né. De plus, la disten-
tées par l’échographie anténatale [99] . Si l’on inclut cependant
sion abdominale peut également être le signe d’appel initial,
l’ensemble des cas chirurgicaux et d’autopsie, la majorité des
ou une masse abdominale palpable, une masse hépatique ou
tumeurs hépatiques sont plus volontiers d’origine métastatique
abdominale à l’échographie anténatale, une hépatomégalie, une
que primitive. Le neuroblastome est la tumeur qui métastase
anémie, une anasarque ou une détresse respiratoire. L’hydramnios
le plus au foie chez le fœtus et le nouveau-né, suivi des
et l’anasarque avec un possible décès intra-utérin ou postnatal
leucémies et des tumeurs rénales. Les tumeurs vitellines, les rhab-
résultent d’une compression mécanique de la tumeur durant le
domyosarcomes et les tumeurs rhabdoïdes sont des exemples
travail, pouvant entraîner une rupture hémorragique de la tumeur
d’autres tumeurs malignes métastasant au foie dans ce groupe
ou, en cas d’hépatoblastome hypervasculaire, d’une insuffisance
d’âge.
cardiaque congestive. Ces derniers peuvent être confondus en
anténatal avec un hémangiome : il est donc recommandé de
Hémangiome infantile réaliser une biopsie en vue d’un diagnostic histologique avant
Il s’agit d’une tumeur vasculaire bénigne qui se caractérise par de débuter un traitement dans tous les cas suspects. La loca-
une prolifération postnatale rapide, suivie d’une lente involu- lisation initiale la plus fréquente est le lobe droit (45 %), le
tion pendant l’enfance. Cependant, certaines peuvent engager gauche représentant 15 % des cas ou les deux dans 5 % des cas.
le pronostic vital si elles se compliquent d’une insuffisance La prise en charge est médicochirurgicale, avec résection tumo-
cardiaque congestive et/ou d’une coagulopathie de consomma- rale par hépatectomie partielle, chimiothérapie et transplantation
tion [99] . Les hémangiomes hépatiques sont divisés en deux hépatique selon que la tumeur est résécable ou pas. En effet, en
groupes principaux : focal (ou solitaire) et multifocal (qui inclut cas d’envahissement diffus du foie, la transplantation hépatique
également les hémangiomatoses diffuses ou disséminées). La plu- demeure une option acceptable.
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A. Kim.
Département hopitalo-universitaire risque et grossesse, Hôpital Bichat-Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard, 75018 Paris, France.
B. Depont.
Clinique Mathilde, 7, boulevard de l’Europe, 76100 Rouen, France.
M. Valentin.
D. Luton ([email protected]).
Département hopitalo-universitaire risque et grossesse, Hôpital Bichat-Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard, 75018 Paris, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Kim A, Depont B, Valentin M, Luton D. Pathologies abdominales fœtales. EMC - Radiologie et imagerie
médicale - génito-urinaire - gynéco-obstétricale - mammaire 2021;34(3):1-22 [Article 34-765-A-10].