Zemouli Samira

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTÉRE DE L‘ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université Badji Mokhtar Annaba
Faculté des Sciences et de la Technologie
Département de Génie Civil

Polycopié
AMELIORATION DES SOLS

Élaboré par : Dr Zemouli Samira


(Docteur en Génie Civil – Option Géotechnique)
Année universitaire 2021-2022
Préface

Toute fondation, qu‘elle soit celle d‘un bâtiment ou d‘un ouvrage de génie civil, doit répondre
à trois objectifs : solidité, économie, maîtrise des risques. A l‘origine du développement des
villes avec l‘augmentation de la population et l‘augmentation des infrastructures,
l‘implantation des ouvrages se faisait en recherchant le « bon sol », gage du respect de ces
trois critères.

Le développement accéléré des mégalopoles, des infrastructures, des surfaces industrielles et


commerciales, a généralement nécessité, d‘investir des terrains possédant des caractéristiques
géotechniques médiocres« mauvais sols », vu que les zones de « bons sols » étant devenues
rares ou déjà construites.

Dans ce contexte, il appartient à l‘ingénierie géotechnique, acteur incontournable de tout


projet de construction, de proposer la technique d‘amélioration des sols la mieux adaptée pour
bâtir le projet dans des conditions économiques acceptables, tout en maîtrisant les risques liés
au sol.

L‘amélioration des sols est souvent opérée pour augmenter leur résistance, pour réduire ou
augmenter leur perméabilité ainsi que diminuer leur compressibilité et la sensibilité du sol aux
variations de la teneur en eau comme dans le cas des sols expansifs.

Le renforcement des sols est la modification du massif du sol soit par substitution partielle
avec matériau de meilleur caractéristiques (inclusions rigides ou flexibles); soit par
transformation de la structure du sol. (Congélation, électro injection ….etc.)

Ce polycopié destiné aux étudiants de deuxième année Master en Génie civil, spécialité :
géotechnique, présente un panorama des techniques d‘amélioration et de renforcement des
sols, des plus usuelles aux plus novatrices. (Compactage de surface, méthodes de drainage, de
vibration pré compression et consolidation, Jointoiement et injection, stabilisation chimique,
terre armée …etc.).

Ce cours est organisé en deux parties, la première partie concerne la stabilisation chimique
des sols (traitement à la chaux et aux liants hydrauliques).tout en donnant les matériaux aptes
au traitement ; leur réaction avec le sol à court et à long terme, les étapes de traitement et les
techniques de réalisation du traitement. La seconde partie est consacré au renforcement des
ouvrages géotechnique d‘abord on a présenté Les différentes méthodes d‘amélioration les plus
utilisées dans la réalisation des structures en terre ainsi que les paramètres du choix de ces
techniques. Puis on s‘est intéressé à la technique de renforcement des sols par éléments
d‘inclusion flexibles .Une étude détaillée de l‘histoire de la terre armée, le domaine
d‘application ainsi que les théories d‘analyse de stabilité des structures de soutènement et des
pentes et talus basées sur l‘équilibre limite des systèmes sont donnés et discutée en détail avec
un exemples de calcul

Dr.S.Zemouli
Table des matières

Préface i. 3
Liste des figures et photos ii. 3
Liste des tableaux iii.

1ere partie STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS.

1.1 INTRODUCTION 1
I.2.STABILISATION CHIMIQUE 1
I.2.1.Rappel sur les constituants de la chaussée et rôle des couches 2
I.3.MATERIAUX APTES AU TRAITEMENT 2
La chaux 2
Les liants hydrauliques 3
I.4.ACTIONS DES LIANTS 4
a)-La chaux
1. Actions immédiates 4
2. Actions à long terme
b)-Les liants hydrauliques 5
1. Actions immédiates 5
2. Actions à long terme 5
I.5-ETAPES DU TRAITEMENT DE SOL : 6
I.5.1.Identification du sol : 6
I.5.2.Etude de formulation 6
Le traitement d‘un sol en vue de sa réutilisation en couche de
7
forme
Méthodologie générale de l'étude de formulation 7
Pour un traitement à la chaux 7
Pour un traitement aux liants hydrauliques (LH) 8
I.6..NIVEAU D‘ETUDE 10
a. Etude de niveau1 10
b. Etude de niveau 2 10
c. Etude de niveau 3 10

Dr.S.Zemouli
Cas des chantiers de faible importance (absence d‘étude au
11
laboratoire).
I.7..TRAITEMENTS DES SOLS EN PLACE : 12
I.7.1.LES DIFFÉRENTES OPÉRATIONS DU TRAITEMENT
12
EN PLACE AUX LIANTS HYDRAULIQUES
I.7.2MATERIELS DE TRAITEMENT UTILISE 12
I.8.REALISATION DU TRAITEMENT EN PLACE 14
I.8.1.ZONE DE TRAITEMENT 14

2me partie: RENFORCEMENT DES OUVRAGES GEOTECHNIQUE 18

II.1TRODUCTION 18
II.2 METHODE DE TRAITEMENT DES SOLS FINS 18
I.2.1 AMELIORATION DES SOLS FINS PAR PRECHARGEMENT 19
Préchargement seul ou avec disposition particulière 19

Préchargement par le vide (consolidation atmosphérique 22

Préchargement associé à un réseau drainant 23

Préchargement avec électro-osmose 25


II.2.2 RENFORCEMENT DES SOLS FINS 26
Renforcement par colonnes ballastées 26
Renforcement par colonnes de sol traité à la chaux 28
Renforcement par congelation 28
Renforcement par électro-consolidation 29
II.3. METHODE DE TRAITEMENT DES SOLS GRENUS 29
II.3.1. Préchargement. 29
Pilonnage intensif (consolidation dynamique) 29
Compactage par explosif 31
Vibro compactage 31
II.3.2. Injection 32
CONCLUSION 33

II.4 TERRE ARMEE 33


II.4.1INTRODUCTION 33
33
STRUCTURES ANCIENNES
3
STRUCTURES MODERNES 35
II.4 .2.GEOSYNTHETIQUES 36
II.4.3. DOMAINE D‘APPLICATION 41
II.4.4. THEORIE ET STABILITES

Dr.S.Zemouli
II.4.4.1 FACTEURS AFFECTANT LA PERFORMANCE ET
50
LE COMPORTEMENT DES SOLS RENFORCES

II.4.5 METHODES DE CALCUL 50

II.4.6 ANALYSE DE STABILITE 51


MUR DE SOUTENEMENT 51
Stabilité externe 52
Stabilité interne 58
Tie Back-Wedge Analysis 59
Coherent Gravity Method 67
Résistance des sols et des renforcements 69
EXERCICE 71
REFFERENCES 77
GLOSSAIRE ▪ 78
NOTATIONS 79

Liste des figures

N° de figure Titre N°de page

FigureI.1 Coupe type d‗une structure de chaussée – d‗après le cours de 4


Routes de M.VANISCOTE
FigureI.2 .Influence du traitement à la chaux sur les caractéristiques 5
. géotechniques d'un sol
FigureI.3. Zone de classe mécanique de CDF selon Rt et E _ Manuel 9
SCETAUROUTE
FigureI.4. Logigramme définissant le niveau de l'étude de formulation à 10
engager- GTS

FigureII.1 Méthodes de préchargement par augmentation de 20


contraintes effective et diminution de pression
interstitielle

FigureII.2 Principe de la consolidation atmosphérique 22

FigureII.3.1 Etanchéité périphérique vue d‘un chantier en cours de 23


pompage
FigureII.3.2 Etanchéité périphérique vue d‘un chantier en cours de 23
pompage

FigureII.4 Écoulement de l‘eau avec et sans drain 24

FigureII.5 Schéma de Principe des drains verticaux 24


Dr.S.Zemouli
FigureII.6 Oedomètres avec systèmes de drainage 24

FigureII.7.1 Mise en place et fonctionnement du drain 25

FigureII.7.2 Mise en place et fonctionnement du drain 25

FigureII.8 Electro osmose dans un sol 25

FigureII.9 Principe de réalisation des colonnes ballastées 26

FigureII.10 (a,b,c) Principe de réalisation des colonnes ballastées sèches 27

FigureII.11 Principe de réalisation des colonnes ballastées 29

FigureII.12 Traitement par congélation à Nice d‘une zone sous 29


chaussée traversée en tunnel

FigureII.13 Traitement par congélation à Vienne sous bâtiment pour 29


tunnel de métro

FigureII.14 Engin de compactage (150kN tombant en chute libre de 30


25m) Aspect d‘un chantier avant comblement des cratères

FigureII.15 Points d‘impact d‘un compactage dynamique 30

FigureII.16 Exemple de compactage dynamique à Abou Dhabi 30

FigureII.17 Vibreur 31

FigureII.18 Mise en place, densification du sol par phases successives 32

FigureII.19 Liquéfaction du sol 32

FigureII.20 Remblai de sol renforcé par des planches en bois (1200 34


B.C)

FigureII.21 Structure de soutènement de Munster (USA, 1925) 34

FigureII.22 Mur de soutènement à échelle à Brest en France 35


(COYNE, 1930)

FigureII.23 Eléments de renforcement métallique plat dans un sol 35


pulvérulent (VIDAL, 1960)

FigureII.24 Eléments de façade en béton (1970) 36

FigureII.25 York-method (1973) 36

FigureII.26 Toit de la mine de charbon renforcé par des treillis soudés 36

Dr.S.Zemouli
à Yorkshire UK (1935)

FigureII.27 Culée de pont 40

FigureiII.28 Culée de pont avec appui sur pieux 41

FigureII.29 Culée de pont avec support en appui 41

FigureII.30 Culée de pont en pente 41

FigureII.30 Culée en sol renforcé en guise d‘un viaduc 41

FigureII.31 Barrage avec système de mur à échelle de COYNE 41

FigureII.32 Mur à échelle de COYNE 42

FigureII.33 Barrage en terre renforcée 42

FigureII.34 Sur élévation d‘un barrage existant 42

FigureII.35 Remblai de sol stabilisé par des éléments de renforcement 42

FigureII.36 Fondation d‘un remblai de sol en géocell 43

Figure II..37 Remblai de sol renforcé avec nappe de géogrille avec retour 43
(tirant)

Figure II. 38(a) Renforcement du sous-sol d‘un remblai en géogrille 43

Figure II. 38(b) Renforcement du sous-sol d‘un remblai en en tube de géogrille 43

Figure II. 38(c) Renforcement d‘une route 44

Figure II..39 Sol de fondation renforcé 44

Figure II. 40(a) Fondation renforcée d‘un hangar industriel 44

Figure. II .41 (b) Fondation renforcée sous un réservoir 44

Figure II .42 Autoroute en escalier 45

Figure. II .43. Remblai sur terrain montagneux 45

Figure II .44 (a) Remblai (mur de soutènement) en escaliers 45

Figure. II .44 (b) Structure de soutènement en gabions renforcé 46

Figure II .45 Structure en géo-pneu 46

FigureII.46 Réparation d‘un glissement de terrain en géo-pneu 46

FigureII47 Renforcement d‘une route sur talus en géo-pneu (Santa Cruz, 47


Californie)

Dr.S.Zemouli
FigureII.48 Déblai stabilisé par clouage 47

Figure II.49 Réparation d‘un glissement de terrain par éléments de 47


renforcement

FigureII.50 Construction d‘habitation en Terrace 47

FigureII.51 Station de concassage 48

Figure II.52 Toiture pour Mines 48

Figure II.53 Inclusion rigide au tour de conduites souterraines 48

Figure II.54 Lignes de chemin de fer au Japon 48

Figure II.55 Soutènement de ligne de chemin de fer 48

Figure II.56 Pieux en géocell 49

Figure II.57 Mur de Quai 49

Figure II.58 Construction des tunnels 50

Figure II.59 Model simple de sol renforcé 51

Figure II.60 Types de murs de soutènement en sol renforcé 51

Figure II.61 Mécanisme de rupture externe 52

Figure II.62 Mur de soutènement soumis à une surcharge verticale uniforme 53

Figure II.63 Renforcement de sol de fondation en géogrilles ou en géocell 55

Figure II.64 Surface fictives de MEYERHOF 56

Figure II.65 Rupture de cisaillement général d‘un mur de soutènement 57


renforcé avec lignes de rupture potentielles

Figure II.66 Distribution des contraintes sous le bloc renforcé 57

Figure II.67 Mécanisme de la rupture interne 59

Figure II.68 Hypothèses de calcul pour la Tie Back Wedge Analysis 59

Figure II.69 Hypothèses de calcul pour la Coherent Gravity Method 59

Figure II.70 Stabilité interne d‘un mur en sol pulvérulent soumis à une 60
surcharge uniforme

Figure II.71 Charge linéaire verticale à la surface du mur 61

Figure II.72 Distribution trapézoïdale des contraintes sur l‘élément de 62


renforcement

Dr.S.Zemouli
Figure II.73 Charge linéaire horizontale à la surface du mur 63

Figure II.74 Stabilité du dièdre soumis aux différentes forces 64

Figure II.75 Lignes de rupture potentielle pour une surface horizontale et 65


une surface inclinée

Figure II.76 Forces appliquées au dièdre 65

Figure II.77 Mur de soutènement avec surface superficielle incliné et 66


horizontale

Figure II.78 Distribution des contraintes verticale sur le géogrille 68

Figure II.79 Abaque. Résistance du géogrille SR2 (Netlon Limited) 70

Liste des photos


N° du Photo Titre N° de page

Photo 1.1 – (a)Epandeur de liants – (b) Arroseuse-Enfouisseuse. 13

Photo.I.2 Concasseurs 13

Photo.I.3 Charrue a Socs / Pulvi-Mixer. 14

Photo.I.4 Compactage- Réglage 16

Liste des tableaux

N° du tableau Titre N° de page

Tableau II.1 Méthodes de préchargement par augmentation de la contrainte 21


totale

Tableau II.2 - Méthodes de préchargement par diminution de la pression 21


interstitielle

Tableau II.3 Type de géo synthétiques et leurs fonctions 40

Tableau II.4. Coefficient de sécurité pour diffèrent types de sols 71

Dr.S.Zemouli
1

1ere partie:

STABILISATION CHIMIQUE DES SOLS.


(Traitement à la chaux et aux liants hydrauliques)
I-INTRODUCTION :
La construction des fondations des projets linéaires durables exige des quantités énormes de
remblai qui doivent satisfaire des conditions spécifiques de qualité. Ces matériaux de bonne
qualité très souhaités ne sont pas toujours disponibles sur place sur chantiers. Les ingénieurs
lors de la réalisation des projets sont dés fois confrontés à la disponibilité des sols sur site
souvent non conformes aux normes de construction. . De nombreux ouvrages construits sur
ces sols argileux ont montrés des signes de fatigue et dégradation généralement sous forme
d‘apparition de fissures au niveau de la superstructure. Certaines dégradations ont conduit à la
perte totale de ces ouvrages.
Pour pallier à cette inaptitude, les constructeurs ont recours à l‘une des méthodes suivantes :

 Améliorer les propriétés des matériaux sur place par compactage puis l‘utilisation des
caractéristiques modifiées pour le calcul et la conception de l‘ouvrage.
 Importer des matériaux appropriés d‘un site d‘emprunt proche pour remplacer les
matériaux sur place et
 Améliorer les propriétés des matériaux existants in situ en y intégrant d'autres types de
matériaux.

La meilleure méthode à utiliser est généralement déterminée par des considérations


économiques, à titre d‘exemple il est moins cher de stabiliser un sol sur site en utilisant des
additifs relativement coûteux plutôt que de creuser et excaver le matériaux inadéquats puis le
remplacer par un remblai de bonne qualité importé
I.2-STABILISATION CHIMIQUE
La stabilisation chimique implique l'ajout d'additifs dans le sol naturel d'origine pour former
de nouveaux matériaux cimentaires améliorant ainsi les propriétés de sol (moins de
gonflement, une meilleure plasticité et maniabilité et une meilleure portance). Cette dernière
technique est utilisée principalement avec les sols à texture fine comme le limon et l'argile.

I.2.1-Rappel sur les constituants de la chaussée et rôle des couches :


La chaussée est une structure multicouche mise en œuvre sur une plate-forme support de sol
terrassé

La partie supérieure des terrassements (PST) désigne la zone supérieure des terrains en place
ou rapportés et fait environ 1m d‘épaisseur. La plate3forme de la PST est l‘arase de
terrassement dit AR.

La couche de forme (CDF) ne fait pas partie intégrante de la chaussée mais bien de son sol
support. Son rôle à court terme est d‘assurer la traficabilité et à long terme de garantir un
certain niveau de portance. Elle constitue la plate3forme support de chaussée appelée PF.

Dr.S.Zemouli
2

Les couches d‘assises sont la couche de fondation et la couche de base. Elles apportent à la
chaussée la résistance mécanique aux charges verticales induites par le trafic. Elles
répartissent les pressions sur le support afin de maintenir les déformations à ce niveau dans les
limites admissibles.

La couche de surface est constituée d‘une couche de roulement sur laquelle s‘exercent
directement les agressions du trafic et du climat, et d‘une couche de liaison permettant
l‘accrochage aux couches d‘assise. La couche de surface doit garantir le confort et la sécurité
des usagers grâce à l‘uni, l‘adhérence et l‘évacuation des eaux de ruissellement. Elle maintient
l‘intégrité de la structure et protège les autres couches des infiltrations d‘eau par son
étanchéité.

FigureI.1 Coupe type d‘une structure de chaussée – d‘après le cours de Routes de M.VANISCOTE

I.3.MATERIAUX APTES AU TRAITEMENT :

Le traitement de sol est une technique économique qui permet de rendre apte à l'usage des
matériaux qui ne l'étaient pas. La technique s'inscrit ainsi dans la démarche environnementale
du Développement Durable en préservant les ressources naturelles des produits de carrières, et
en valorisant les matériaux du site par leur réutilisation. Pas de transport de matériaux, ni de
dépôt, donc diminution du cout!
En effet la technique du traitement est une solution aux problèmes de dépôts et d'emprunts, et
participe à l‘optimisation du mouvement des terres.

La technique est d'abord utilisée pour des remblais de sol sensible à l'eau et humides, puis elle
est étendue à la CDF(couche de forme ), et pour finir aux couches d'assise (GTS 2007).
Son application a concerné d'abord les sols fins, notamment le traitement mixte des limons,
puis les graves argileuses ou propres et enfin les mélanges sols fins et éléments blocailleux

II.3.LES PRODUITS DE TRAITEMENTS


a)-La chaux

Dr.S.Zemouli
3

La chaux vive est obtenue par décarbonatation du calcaire (CO3Ca) à une température
d'environ 900°C.
CO3 Ca → CaO + CO2
La chaux vive réagit au contact de l‘eau avec un fort dégagement de chaleur et se transforme
en chaux éteinte.
CaO + H2O → Ca (OH)2
La réaction est réversible car l'hydratation par l'humidité ambiante et le CO2 de l'atmosphère
vont permettre à la chaux une prise à l'air, d'où le terme de chaux aérienne.
Ca(OH)
+ CO2 → CaCO3 + H2O
La chaux aérienne peut exister sous trois formes : chaux vive, chaux éteinte, lait de chaux. Les
caractéristiques des chaux aériennes prises en compte sont : la forme (vive, éteinte ou lait), la
teneur en chaux libre, la granularité (tamisa 2 mm, 0,2 mm et 0,08 mm), la réactivité (essai de
réactivité à l'eau, la vitesse d'hydratation de la chaux, le test global de qualité de la chaux). La
chaux est couramment symbolisée par sa formule chimique : CaO.

b)-Les liants hydrauliques


Un liant hydraulique est un produit qui durcit par hydratation et conserve ensuite sa
résistance et sa stabilité même sous l‘eau. Ce phénomène d'agglomération des éléments
granulaires du sol est appelé "prise hydraulique" et confère au sol une cohésion permanente.
La qualité de la réaction dépend de la nature du matériau, du type et de la quantité de liant, de
la compacité à la mise en oeuvre, de la température du milieu et de l'âge du mélange. Il y a
d‘une part les ciments classiques et d‘autre part les liants spéciaux routiers (LSR).
Les ciments sont normalisés dans leur constitution et leur utilisation. Le ciment est constitué
en majeur partie de clinker (produit de la cuisson du mélange nommé "cru" :( 80% calcaire +
20% argile).

Les liants hydrauliques courants sont subdivisés selon la normalisation en vigueur en cinq
types en fonction de leur composition :
 CEM I: Ciment Portland ;
 CEM II: Ciment Portland composé ;
 CEM III : Ciment de haut-fourneau ;
 CEM IV : Ciment pouzzolanique ;
 CEM V : Ciment composé.

Les liants spéciaux routiers sont des liants hydrauliques routiers (LHR) spécialement formulés
pour certaines opérations de terrassement ou de construction d'assises, tant en terme de facilité
d'usage que de performances. Les LHR sont utilisés pour traitement de sols fins, travaux en
arrière-saison, matériaux argileux, craies, calcaires sablonneux, portance rapide.
Les constituants des ciments sont codés comme suit :
 Clinker Portland: K

Dr.S.Zemouli
4

 Laitier granulé de haut-fourneau: S


 Laitier d‘aciérie à l‘oxygène: Sb
 Pouzzolane naturelle: P
 Pouzzolane naturelle calcinée: Q
 Cendres volantes siliceuses : V
 Cendres volantes siliceuses de lit fluidisé: Va à durcissement normal »
 Cendres volantes calciques : W
 Cendres volantes calciques non éteintes : Wa
 Schiste calciné: T
 Calcaire: avec teneur en carbone organique < 0,5 %: L avec teneur en carbone
organique < 0,2 %: LL
 Chaux aérienne calcique vive: CL3Q 31
 Chaux aérienne calcique éteinte: CL3S
 Chaux hydraulique naturelle: NHL
 Sulfate de calcium (gypse ou anhydrite) : Cs

I.4.ACTIONS DES LIANTS


a)-La chaux
1. Actions immédiates
 Modification de l'état hydrique : la chaux vive et la chaux éteinte abaissent la teneur
en eau alors que le lait de chaux permet une élévation de la teneur en eau. Il faut noter
que l'abaissement de la teneur en eau peut être supérieur à celui provoqué par la chaux
à cause de conditions atmosphériques évaporantes. L'assèchement qui se produit lors
du malaxage peut être préjudiciable pour le traitement de la CDF, mais il peut être
compensé par un arrosage complémentaire.
 Modification de la fraction argileuse

Réduction de l'argilosité par floculation : actions sur les charges électriques des particules
fines. Le phénomène se traduit par une réduction de l'indice de plasticité (sol rigide, frottant),
une augmentation de la résistance au cisaillement du sol (élévation de l'IPI → rigidité), et une
modification des caractéristiques de compactage
L‘énergie de compactage nécessaire est réduite avec la réduction de ρd. Un matériau moins
dense est plus facile à compacter qu‘un matériau qui a une densité plus importante et donc qui
va offrir une plus grande résistance au coup asséné par le compacteur
2. Actions à long terme
 Action pouzzolanique : phénomène de cimentation (cristallisation de la fraction
argileuse).
 Action de syntaxie (pralinage des grains) : augmentation de la résistance des grains
par obturation des pores.
Globalement, l‘incorporation de 1 % de chaux vive provoque un abaissement de la teneur en
eau de 1 point (1 %).
La figure I.2 représente l‘action de la chaux sur les caractéristiques de compactage,
déterminées par l‘essai Proctor et modifiées après traitement. On peut constater une
augmentation de la teneur en eau optimale et une diminution de la densité maximale Proctor.
La figure comporte des valeurs qui permettent de mesurer la réduction effective de la teneur
en eau pour un dosage de chaux.

Dr.S.Zemouli
5

FigureI.2.Influence du traitement à la chaux sur les caractéristiques géotechniques d'un sol

L’augmentation de la teneur en eau optimale et l’aplatissement de la courbe Proctor


indiquent que le matériau traité sera plus facile à compacter efficacement, car acceptant plus
d’humidité et rendu moins sensible aux variations de teneur en eau. Ceci contrebalance
largement la relative perte de densité du mélange.

b)-Les liants hydrauliques


1. Actions immédiates
 Modification de l'état hydrique : assèchement par apport de matière sèche.
 Modification fraction argileuse : floculation des minéraux argileux.

2. Actions à long terme


La prise hydraulique confère au matériau traité une résistance en traction prédominante dans leur
comportement. En effet le matériau traité au liant hydraulique (MTLH) est assimilable au
béton de ciment, employé dans la construction des bâtiments ; ce dernier a une forte résistance
en compression et une faible résistance en traction. Les effets de sollicitation du MTLH au
sein de la structure de chaussée sont considères vis à vis du fluage, or c‘est précisément la
résistance en traction qui va clairement limiter cet allongement de la couche.
La prise hydraulique se déroule en 3 étapes :
1. Démarrage de la prise (phase dormante) :c'est le temps du délai de maniabilité pour la
mise en œuvre (de 2h à 24h voir 48h)
2. Développement de la cristallisation du gel (rigidification)
3. Durcissement (poursuite de la croissance de la résistance).

Les liants hydrauliques permettent de fabriquer des matériaux dont le niveau de performances
peut varier en jouant sur le type de liant et le dosage

Dr.S.Zemouli
6

Il faut noter que les effets de la prise pouzzolanique et de la prise hydraulique s'interrompent
des que la température du mélange descend en dessous de 5 ° C. La température est un facteur
important de la cinétique de prise.

I.5-ETAPES DU TRAITEMENT DE SOL :

I.5.1.Identification du sol :

Les études géotechniques permettant la classification des matériaux et leur réutilisation


s'appuient sur une reconnaissance générale des sols destinés à être traités et sur la formulation
des mélanges. L‘étude de qualification des matériaux comprend l‘identification à partir des
paramètres de sol leur localisation dans le profil géotechnique, et l‘estimation de leur quantité.

Les éléments considérés pour définir le contenu d‘une étude de traitement pour la couche de
forme par exemple sont : la collecte des données (cartes géologiques, sondages de
reconnaissance..), le recueil d‘expertise locale (notamment la présence d‘éléments
perturbateurs), la caractérisation du gisement et la constitution d‘échantillons représentatifs
(mélanges), l‘identification du produit de traitement, et enfin, le cas échéant, l‘organisation et
la conduite d‘un chantier expérimental.
La caractérisation du gisement a pour objectif de fournir un échantillon représentatif du
matériau. Un zonage (repérage) de chaque formation est défini sur le profil géotechnique ainsi
que les plages de variation des paramètres de nature et d‘état des sols.
La dispersion des caractéristiques du matériau de chaque zone donne une indication de
l‘hétérogénéité des sols de la zone.

I.5.2.Etude de formulation :

Ce sont les études qui déterminent la nature du produit de traitement et son dosage.
Le dosage se calcule notamment en fonction des performances visées.

Dosage (en %) :

: Masse produit de traitement


: Masse sol a traite
: Masse correcteur granulométrique.

▪ Calcul du besoin en liant (en tonnes de liant) :

( : Le dosage en liant exprimé en pourcentage.

Les études comprennent l'essai d'aptitude du sol au traitement,

 Gonflement volumique
 Résistance en compression diamétrale
Selon le résultat et les valeurs de référence, le produit est dit : adapte, douteux, inadapté.

Dr.S.Zemouli
7

Tableau.1.1_ Valeurs de référence pour qualifier l'aptitude d'un sol au traitement _ GTS

Produit Traitement Produit Traitement Produit Traitement Produit Traitement


Aptitude du sol Aptitude du sol Aptitude du sol Aptitude du sol
Liant Hydraulique Adapte ≤5 ≥ 0,2
(+ Chaux Douteux 5 ≤ GV ≤ 10 0,1 ≤ Rtb ≤ 0,2
éventuellement) Inadapté ≥ 10 ≤ 0,1
Chaux (seule) Adapte ≤5 Paramètre non
Douteux 5 ≤ GV ≤ 10 considéré pour ce
Inadapté ≥ 10 type de traitement
(lenteur prise
pouzzolanique)

Dans le cas de grands chantier, lorsqu'il subsiste des incertitudes quant au choix de la
solution, des planches d'essai et chantiers expérimentaux sont réalisés pour confirmer la
performance mécaniques, étudier la faisabilité du malaxage, définir les conditions de mise en
œuvre, moyens et autres. Cependant, un chantier expérimental reste une charge financière
importante.

▪ Le traitement d’un sol en vue de sa réutilisation en couche de forme :


Le traitement d‘un sol en vue de sa réutilisation en couche de forme(CDF) fait l‘objet d‘étude
de formulation précise et complète dont la méthodologie est décrite précédemment. Il y a
différents niveaux d‘étude de formulation selon la prise en compte de la CDF dans le
dimensionnement.

▪ Méthodologie générale de l'étude de formulation : Les actions que comporte une étude,
sont :

1-/Identification des composants du mélange :


 matériau sol : paramètre de nature et état hydrique (+ fragmentabilité et abrasivité si
justifie)
 produit : chaux et ciment selon norme et LSR selon avis technique.

2-/Conditions de mise en œuvre : courbe Proctor Normal du sol avant et après traitement +
courbe IPI sol traite; Valeurs minimales de l'IPI (de 10 à 20) et Teneur en eau finale > 0,9
wOPN.

3-/Détermination du délai de maniabilité selon le type de produit.


4-/Etude des performances mécaniques : Elles s‘étudient par le biais des essais suivants :
 L‘essai CBR, avec mesure de l‘IPI avant immersion du moule pour l‘ICBR ;
 L‘essai de compression pour Rc ;
 L‘essai de traction directe pour Rt ;
 L‘essai de traction indirecte (essai de compression diamétrale, ou essai brésilien) Rtb

Pour un traitement à la chaux, il faudra étudier le comportement sous trafic et le


comportement au gel.

Les critères de jugements sont :


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8

Pour vérification de la teneur en eau et du dosage, le respect simultanée des 2 conditions


suivantes :
ICBR ≥ 20 et (ICBR / IPI) ≥ 1

S‘il y a risque d‘apparition du gel dans la CDF, il faut s‘assurer de la résistance en


compression du sol traité à l‘âge correspondant à cette apparition probable du gel sur le
chantier avec :
Rc ≥ 2,5 MPa

Pour un traitement aux liants hydrauliques (LH) (éventuellement associé à la chaux)


l‘étude du comportement est plus complète. On étudie :

 L‘âge autorisant la circulation sur la couche traitée : Rc à 7 et 28 jours ;


 La résistance à l‘immersion au jeune âge : Rc à 60 jours et Rci à 28 et 32 jours,
Rci/Rc60 ;
 La résistance au gel : Rtb à date apparition probable du gel ;
 Les performances escomptables à long terme : E et Rt à 28 et 90 jours.

Les critères de jugement sont les suivants :

1. La couche de forme peut être circulée dès que Rc ≥ 1 MPa.


2. La résistance à l'immersion est satisfaisante si :
(Rci / Rc60) ≥ 0,8 pour VBS ≤ 0,5
Ou (Rci / Rc60) ≥ 0,6 pour VBS > 0,5.

3. La résistance lors de l‘apparition du gel : Rtb > 0,25 MPa


4. Les performances escomptables à long terme sont caractérisées par le couple R t et E,
permettent d‘obtenir un classement mécanique du materiau.

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9

FigureI.3. Zone de classe mécanique de CDF selon Rt et E _ Manuel SCETAUROUTE

La caractérisation de la zone sert à distinguer le mode de fabrication du matériau traité, à


savoir en centrale ou en place car la qualité obtenue en est différente.

Tab.I.2.Classe mécanique du matériau traité GTS.

Classe mécanique Traitement en centrale Traitement en place


1 Zone1
2 Zone2 Zone1
3 Zone3 Zone2
4 Zone4 Zone3
5 Zone5 Zone4

La classe mécanique et l'épaisseur de CDF permettent de définir une classe de PF à partir de


la classe d'AR.

Tab I.3.Classe de PF selon la classe d'AR, la classe du matériau et l'épaisseur de CDF –GTS

Classe mécanique du Epaisseur de la CDF (en cm)


matériau de CDF AR1 AR2
Classe 3 30 40 25 30
Classe 4 30 35 45 30 35
Classe 5 35 50 55 35 45
Classe de PF obtenu PF2 PF3 PF4 PF3 PF4

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10

5. Incidence des dispersions d'exécution sur les caractéristiques mécaniques du matériau


traité.
On regarde si les valeurs E et Rt restent correctes pour obtenir la classe mécanique du
matériau souhaitée, et ce malgré des disparités sur le dosage du liant liées a l‘épandage du
produit dans le cadre d‘un traitement en place ou à l‘homogénéité du mélange pour un
traitement en centrale.

IV.NIVEAU D’ETUDE :

La figure I.4. Précise le niveau d‘étude de formulation à engager selon la méthode de


dimensionnement de la couche de forme (CDF); il y a 3 niveaux d‘étude différents.

Figure.I.4 Logigramme définissant le niveau de l'étude de formulation à engager- GTS.

Les étapes de l‘étude sont sensiblement les mêmes à chaque niveau car il y a des paramètres
incontournables à définir cependant leur précision est différente.

a. Etude de niveau 1

L‘objectif est la vérification de la formule choisie d'après expérience, c'est à dire de la


"formule de base". Elle suppose
 Identification des composants du mélange + choix produit
 Conditions de mise en œuvre et délai de maniabilité
 Comportement immersion au jeune âge et résistance au gel

b. Etude de niveau 2

Elle vise à déterminer le dosage en produit selon la classe d'AR et l'épaisseur de couche de
forme pour atteindre une classe de PF et optimisation du dosage en produit. L‘étude signifie :
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11

 Identification des composants du mélange + choix produit


 Conditions de mise en œuvre et délai de maniabilité
 Performances mécaniques en fonction du dosage (E et Rtb)
 Comportement au jeune âge immersion au jeune âge et résistance au gel
 Incidence des dispersions d'exécution (dosage, compacité, état hydrique) sur les
caractéristiques mécaniques du matériau traité et modalités d'ajustement du dosage
selon le diagramme E-Rt.

c. Etude de niveau 3

Son but est le dimensionnement de l'ensemble "couche de forme - structure de chaussée" en


utilisant une méthode de calcul Détermination des caractéristiques mécaniques E et Rtb à
introduire dans le modèle de calcul pour une optimisation technique et économique de la
chaussée.
Elle se traduit par :
 Identification des composants du mélange + choix produit
 Conditions de mise en œuvre et délai de maniabilité
 Comportement immersion au jeune âge et résistance au gel
 Incidence des dispersions d'exécution (dosage, compacité, état hydrique) sur les
caractéristiques mécaniques du matériau traité et valeur du couple E-Rtb à introduire
dans le modèle de calcul.
 Planches d'essais et chantier expérimental.

Cas des chantiers de faible importance (absence d’étude au laboratoire).

Pour les chantiers de faible importance, le coût et le délai d'étude est prohibitif. Le type de
produit et le dosage sont fixés empiriquement d'après d'autres projets similaires.
Les cas de chantier concernés se définissent alors par les conditions suivantes :
 Un volume de CDF < 5 000 m3 ;
 Pas d‘utilisation de Liant Spécial Routier (LSR) ;
 Pas de trafic de chantier autre que l'approvisionnement de la voirie ;
 Pas de surclassement de la PF ;
 Pas d‘états hydriques th ou ts..

Le tableau I.4 du GTS présente les modalités de traitement envisageables pour ce genre de
chantier. Ces modalités respectent les conditions suivantes : coefficient de sécurité sur le
dosage, liants normalisés (chaux vive et ciment de la classe CPJ CEM Il 32,5), épaisseur de
CDF du GTR, pas de risque gel ou immersion.

Tab.I.4 Modalités de traitement envisageables pour les chantiers de faible importance _ GTS

Classe de sols Modalité de traitement


A1-B5 1% Chaux +7% Ciment
C1A1-C1B5 *pour les matériaux peu argileux (VBS<0.5)
C2A1-C2B5 la chaux n‘est pas indispensable
A2-B6 1.5%Chaux +7% Ciment.
C1A2-C1B6
C2A2-C2B6
A3-C1A3-C2A3 2%Chaux +7% Ciment ou 6% Chaux.

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B1-B2-D1 6% Ciment (+correcteur éventuel)


C1B1-C1B4
B3-B4-D2-D3 5% Ciment.
C1B3-C1B4
C2B3-C2B4

V.TRAITEMENTS DES SOLS EN PLACE :

V.1.LES DIFFÉRENTES OPÉRATIONS DU TRAITEMENT EN PLACE AUX LIANTS


HYDRAULIQUES :
Le tableau suivant résume la comparaison entre les différentes opérations du traitement des
sols aux liants hydraulique pour les cas des remblais et des couches de forme

Cas des couches de forme et de Cas des remblais


chaussées
1. Prétraitement à la chaux (si 1. Préparation du sol par scarification (si
nécessaire), nécessaire),
2. Préparation du sol par 2. Epandage de la chaux ou le LHR
scarification (si nécessaire), spécifique,
3. Epandage du liant hydraulique, 3. Malaxage,
4. Arrosage éventuellement (dans le cas
4. Malaxage, de stabilisation au LHR ou ciment),
5. Arrosage, 5. Compactage initial,
6. Compactage partiel, 6. Compactage final (fermeture).
7. Fin réglage,
8. Compactage final,
9. Cloutage (si nécessaire),
10. Protection superficielle.

V.2.MATERIELS DE TRAITEMENT UTILISE:

1-. SILO.
2-. EPANDEUR DE LIANT (photo 1 a)

Système de dosage :
 Non asservi : volumétrique
 Asservi : volumétrique ou volumétrique ajusté par dispositif pondéral avec
enregistrements de paramètres.
 Largeur d‘épandage variable

Précision : elle est fonction du coefficient de variation et l‘exactitude comme indiqué


dans le tableau suivant.
 Coefficient de variation : Cv = écart-type / moyenne
 Exactitude : écart entre valeur moyenne épandue et valeur visée :

TabI.5 Valeur indicative de la précision du traitement


Valeur indicatives Cv Exactitude
Amélioration (CaO) / RO <20%
Stabilisation (liants hydrauliques) / CF <10% <5%

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3-ARROSEUSE (photo 1b)


 "Queue de carpe" : non asservie
 À rampe : asservie ou non
 Enfouisseuse : asservie (avec enregistrement des paramètres)
 Injection d‘eau sous la cloche du Pulvi-Mixer

Photo.I.1 – (a)Epandeur de liants – (b) Arroseuse Enfouisseuse.

4. MATERIELS DE PREPARATION
Dans le cas de matériaux granulaires, un « D » trop important vis-à-vis du traitement, peut
être réduit par :
 Tri ou criblage
 Concassage (photos I.2) :
 En place
 À l‘aide de concasseur

Photo.I.2 Concasseurs

5-MALAXEURS (photos I.3)

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TabI.6 caractéristiques des malaxeurs utilisés pour le traitement des sols

Valeurs CHARRUE TRACTEE PULVI- CENTARLE


indicatives MIXER
à disque à socs Rortor à arbre
horizontal
Profondeur 0.15à0.20m 0.30à0.50m 0.35 à 0.45
d‘action
Limites D<250 à 350 mm D<80 0 100 -D<50mm.
mm -IP<12.
Traitement Chaux LH (et CaO)
Destinations RO et pré-traitement CF- arase –remblai technique

PhotoI.3 - Charrue à Socs / Pulvi-Mixer.

V.3.REALISATION DU TRAITEMENT EN PLACE

V.3.1.ZONE DE TRAITEMENT/

Le tableau suivant résume les différentes opérations utilisé pour le traitement des sols :

TabI.7 différentes opérations de traitement des sols

A l‘extraction Sur le lieu d‘emploi


Chargement, transport et Approvisionnement du
réglage du matériau traité matériau non traité
Opération communes  Réalisation d‘une planche de convenance.
 Réception altimétrique du support.
 Réglage de la couche traitée par enlèvement de
matériau.
 Respect du délai de maniabilité (épandage du liant /fin
du compactage.
Avantages -Epaisseur traitée uniquement - peu d‘opérations pendant le
fonction du malaxeur. délai de maniabilité
-Homogénéité de traitement (traitement mise en œuvre).
sur toute l‘épaisseur. -maitrise de l‘homogénéité
du traitement sur l‘épaisseur
de la couche traitée.
Inconvénients -Chargement de matériau non -réglage altimétrique de la
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traité ou perte de matériau couche de forme avant


traité lors du chargement. traitement.
-nombreuses opérations -traitement en 1 couche
pendant le délai de maniabilité limitée à 0.40m (limite du
(traitement-chargement- compacteur.)
transport-réglage.)

2-/ARROSAGE
si nécessaire et pour obtenir la teneur en eau de traitement.

3-/. EPANDAGE DES LIANTS


Quantité à épandre : Q (kg/m2)

Délai de mise en oeuvre :


 prétraitement CaO / traitement LH : 1 à 2 h minimum
 épandage LH / malaxage : immédiat pour respecter le « délai de maniabilité ».

4-/ MALAXAGE :
Épaisseur traitée :
 < 0.40 m : une couche
 Au-delà : 2 ou plusieurs couches.

Qualité du malaxage :
 Homogénéité de couleur
 Finesse de la mouture (fraction fine argilo-limoneuse) :
 D mm < 80 à 100 m pour amélioration
 D mm < environ 20 mm pour stabilisation.

5-/COMPACTAGE

 Caractéristiques : selon les directives du GTR (q3 pour une couche de forme)
 Le compactage doit être terminé avant la fin du délai de maniabilité du liant

6-/REGLAGE
 Il doit se faire par enlèvement de matériau (photo 5) :
 Niveleuse : nivelette – guidage sur fil - laser - GPS
 Raboteuse : guidage sur fil - laser – GPS.

 Tolérances altimétriques (couche de forme) : +/- 3 ou +/- 2 cm (à +/- 1 cm)

7-/ENDUIT DE CURE
But : éviter, avant la prise, le dessèchement du mélange en surface :
 Répandage dans la même journée que le traitement
 Composition : émulsion à 60 ou 65% de bitume
 Gravillonnage : en cas de circulation

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photoI.4 Compactage- Réglage

8-/ CONTRÔLES/

 teneur en eau :
 Sur matériau naturel
 Après chaque arrosage
 Après traitement
 Liants :
 Quantité épandue : bac / bouclage journalier
 Réactivité de la chaux
 Prélèvements conservatoires
 Suivi du malaxage :
 Épaisseur
 Homogénéité
 Compactage :
 Q/S
 densités et teneurs en eau en place : Gammadensimètre
 Réception :
 Topographique : altimétrie
 Géotechnique : déflexions

9-/. PRECAUTIONS/

 Réglage altimétrique de l’arase


 Arrêt du traitement en fonction de :
 Précipitations
 Vent : si v > environ 40 km / h
 Température (influence directe sur la cinétique de prise) :
o Si, au moment du traitement, la T° du sol < 5°
o Pendant la période hivernale : novembre à février
(suivant régions et dosages)

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10-/RENDEMENTS INDICATIFS MOYENS

 Charrue : 4500 m2 / h (1 passe à 2500 m / h)


 Pulvi-mixer : 1200 m2 / h (1 passe à 600 m/ h)
 Réglage à la niveleuse :
 Arase : 1000 m2 / h
 Couche de forme : 600 à 800 m2 / h.

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2ere partie:

RENFORCEMENT DES OUVRAGES GEOTECHNIQUE

II.1TRODUCTION :
L‘amélioration des sols est souvent opérée pour augmenter leur résistance, pour réduire ou augmenter
leur perméabilité ainsi que diminuer leur compressibilité et la sensibilité du sol aux variations de la
teneur en eau comme dans le cas des sols expansifs.
Les techniques d‘amélioration et de renforcement des sols les plus utilisées dans la réalisation des
structures en terre sont:
1. Méthodes Physiques (traitement thermique, congélation)
2. Méthodes Chimiques (traitement à la chaux et au liants hydraulique vue (1ere partie) certaines
injections, échanges d‘ions,…..)
3. Méthodes mécaniques (statiques: préchargement, dynamique: Vibrocompactage, explosifs,
consolidation dynamique)
4. Inclusions (colonnes ballastées, pieux battus, picots, géosynthétiques, clouages)
5. Méthodes mixtes (injections de suspensions, pieux de chaux, ……)

Le choix de l‘une de ces méthodes dépend de plusieurs paramètres tel que:


 les considérations économiques,
 la nature du sol à traiter,
 la durée de l‘opération,
 la disponibilité des matériaux à utiliser ainsi que
 les conditions d‘environnement,
L‘amélioration des sols peut être réalisée de deux façons différentes:
Sans apport de matériaux
Dans le cas des sols grenus, la densification du terrain par vibration ou compactage est la source
d'amélioration des caractéristiques du terrain.
Dans le cas des argiles, c'est le préchargement des terres, éventuellement accéléré par un réseau de
drainage qui provoque une augmentation des caractéristiques du sol en place

Avec apport de matériaux


L'introduction de matériaux consiste en la réalisation dans le terrain compressible d'inclusions rigides
(ou semi-rigides) verticales disposées suivant un maillage de surface régulier.
Les matériaux d'apport sont naturellement de bonne qualité, le plus souvent secs et pulvérulents ou à
base de coulis de ciment durcissant.
Le domaine d‘application des sols améliorés est aujourd‘hui très vaste, il est possible de construire:

 Des aéroports
 Des zones commerciales
 Des complexes industriels
 Des silos de stockage
 Des raffineries (réservoirs, etc….)
 Des zones d‘habitation,

II.2METHODES DE TRAITEMENT DES SOLS FINS

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19

Les méthodes de traitement des sols fins (argiles molles, limons, sols organiques) sont nombreuses et
variées.
Ces méthodes sont regroupées en deux familles de traitement :
 les méthodes destinées à l'amélioration des sols fins par préchargement. Elles portent sur le
préchargement seul ou associé à des procédés permettant d'accélérer la consolidation, drains
verticaux et tranchées drainantes, d'une part, électro-osmose, d'autre part ;
 les méthodes qui visent à renforcer les massifs de sols fins, que ce soit par la réalisation de
colonnes (colonnes ballastées ou colonnes de sol traité à la chaux) ou par le renforcement de la
structure du matériau (congélation, électro-injection).

II.2·1 AMÉLIORATION DES SOLS FINS PAR PRÉCHARGEMENT :


L'amélioration des sols fins s'obtient par augmentation du degré de consolidation des sols traités. Elle
a deux objectifs :
 accélérer la vitesse de tassement. Le sol traité est ainsi rendu constructible plus rapidement
sans redouter, à moyen ou à long terme, des tassements absolus et différentiels importants ;
 augmenter la résistance au cisaillement. Cette augmentation améliore la capacité portante des
sols.
Les méthodes d'amélioration des sols fins font toutes appel à des techniques permettant de réduire
l'indice des vides, avec diminution du volume d'eau interstitiel des sols partiellement ou complètement
saturés.
Il existe deux types de méthodes permettant d'améliorer un sol fin pour qu'il supporte un ouvrage dans
des conditions de tassement et de stabilité données :
 préchargement seul,
 préchargement associé à un réseau drainant préalablement mis en place dans le sol à traiter.
Le préchargement consiste à appliquer au sol une contrainte égale à la charge finale, avec
éventuellement une surcharge.

 Préchargement seul ou avec dispositions particulières


Cette technique consiste à placer sur le terrain une charge égale à la charge finale, augmentée
éventuellement d'une surcharge, qui assure tout ou une partie des effets suivants :
- produire un rapide développement des tassements de consolidation primaire,
- provoquer rapidement l'apparition et le développement des tassements de compression
secondaire,
- augmenter la cohésion non drainée du sol.
Pour un préchargement avec surcharge, les deux premiers effets sont dominants ; la surcharge
temporaire est enlevée lorsque les tassements provoqués sont compatibles avec le bon comportement
de l'ouvrage définitif.
Le troisième effet est recherché avec une construction par étapes, lorsque la résistance initiale du sol
est insuffisante pour supporter sans rupture l'ouvrage définitif et que chaque étape conduit à une
amélioration permettant la réalisation de la phase suivante.

Une reconnaissance géotechnique complète du sol à traiter est nécessaire, elle fait appel aux
caractéristiques de compressibilité et de résistance au cisaillement du matériau. Elle permet de
calculer:
- La compensation du tassement de consolidation primaire;
- La compensation du tassement de compression secondaire;
- Le gain de cohésion non drainée,

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20

L'augmentation du degré de consolidation est liée à l'augmentation de la contrainte effective dans le


sol de fondation, ce qui peut être obtenu par :
- une augmentation de la contrainte totale
- une diminution de la pression interstitielle,

Le principe des différentes méthodes de réalisation sur chantier est donné par les schémas figures 1,
tandis que les tableaux 1 et 2 décrivent ces méthodes. une diminution de la pression interstitielle

Figure.II.1- Méthodes de préchargement par augmentation de contraintes effective et diminution de


pression interstitielle

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21

Tableau II.1 Méthodes de préchargement par augmentation de la contrainte totale.

méthode Principe Fréquence Avantages Limites


d'utilisation
La charge définitive est méthode utilisée très Théorie de la consolidation Charge appliquée fonction de la
mis e en place
appliquée suffisamment couramment bien connue (sauf sur la capacité portante du sol. Peut
d'une charge longtemps à l'avance pour que prévision des temps de nécessiter un chargement par
équivalente à la la consolidation soit consolidation). Réalis ation étapes .Peut demander un délai assez
valeur finale. suffisamment avancée à la mise facile. Bonne homogénéit é du long pouvant être réduit par mis e en
en serv ice de l'ouvrage. traitement. place d'un résea u drainant dans le solde
fondat ion.
Mise en place d'une La mise en place d'une charge Méthode Théorie de la consolidation Charge appliquée fonction de la
charge équivalente à supérieure à la charge utilisée bien connue.Réalis ation facile. capacité portante du sol. Peut
la valeur définitive, finale permet d'o btenir un couramment. Bonne homogénéité du nécess iter un chargement par
plus une surcharge tassement , plus important traitement. étapes. Demande un volume de
(préconsolidation) dans un délai plus court. La remblai supplémentaire.
charge en excès est enlevée dès
que le tassement obtenu Délai plus court que celui de la méthode
est jugé suffisant. précédente, pouvant être encore
réduit par réseau drainant. Mise en
dépôt ou réutilisation da la surcharge.

Méthode
Chargement par Même principe que les deux Théorie de la consolidation bien Peut demander un remplissage
spécifiquement
Progressif du réservoir. Possibilité de
réservoir. Méthode méthodes précé.,dentes. adaptée aux connue. Réalisation aisée.
réduire le délai de consolidation par un
réservoirs. Si le réservoir constitue réseau drainant.

Tableau II.2 - Méthodes de préchargement par diminution de la pression interstitielle

Méthode Principe Fréquence d'utilisation Avantages Lignites

Méthode couteuse nécessitant des


appliquant du vide Le vide est applique soit dans des Méthode utiliser exceptionnelle L‘application du vide dans des puit
équipements et un personnel
puits, soit dans des drains de sable à ment amené une amélioration importante spécialises applicable aux sols
relativement profondeur de traitement
partir d‘une membrane étanche du sol Elimination des problèmes limitée a 7 m. Tassements non
recouvrant la zone à traiter de stabilité des remblais de homogènes.

rechargement

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22

Abaissement du niveau de la nappe La rabattement de la nappe dans un Methode peu courante Cette méthode est plutôt une Peut provoquer des tassements
sol compressible provoque des résultante de travaux provoquait ou importants du sol subissant le
tassements nécessitant un rabattement de rabattement .Tassements non
nappe. homogènes.

Electroosmose Une différence de potentiel Méthode utilisée exceptionnelle Sous réserve de bien maitriser les Méthode couteuse demandant des
appliquée entre une anode et une ment paramètres de traitement, la équipements spéciaux et un
cathode provoque un écoulement méthode est efficace .elle est utilisée personnel spécialise. utilisables dans
d‘eau vers. La cathode la plus souvent en travaux les argiles et limons avec k < 10-6
provisoires. m/s. Difficultés pour prévoir les
paramètres et les effets du
traitement .traitement non
homogène qui n‘est pas irréversible
si le sol n‘est pas charge

 Préchargement par le vide (consolidation atmosphérique) :


Cette technique, simple dans son principe, consiste à disposer sur le sol une membrane étanche et
ensuite à créer le vide par pompage sous la membrane. La pression atmosphérique est ainsi utilisée
comme une surcharge équivalant à un remblai de 4,5 m d‘épaisseur ou 10 m d'eau. Elle permet de
réaliser en moins de 6 mois la préconsolidation des terrains fortement compressibles.
Cette simplicité apparente cache un certain nombre de difficultés pratiques
- Étanchéité périphérique
- Mise en place de drains verticaux et horizontaux
- vidange des drains pour que l‘équivalence entre préchargement et consolidation par le vide
soit réelle.

Figure II.2- Principe de la consolidation atmosphérique

Dr.S.Zemouli
23

Figure II.3.1-Etanchéité périphérique vue d‘un chantier en cours de pompage

Figure II.3.2- Etanchéité périphérique vue d‘un chantier en cours de pompage

 Préchargement associé à un réseau drainant :


Les réseaux drainants sont constitués par des drains verticaux ou des tranchées drainantes, mis en
place dans les sols à traiter avant chargement pour faciliter le drainage horizontal. Le drainage vertical
s‘applique aux terrains peu perméables et permet d‘augmenter considérablement leur vitesse de
consolidation,
Les drains verticaux en plastique souple plats ou cylindriques, peuvent atteindre des profondeurs de 40
mètres ou plus, Selon la nature et la composition des terrains à traiter, les drains peuvent être
également réalisés sous forme de colonnes de sable ou granulats.
Sous la seule pression des terres au repos, les réseaux sont inactifs ils deviennent efficaces des que le
sol est chargé. Les réseaux drainants ont pour seul but d‘accélérer l‘évolution de la consolidation
entrainée par le préchargement.
Les recherches récentes montrent que les drains sont d‘autant moins efficaces que les sols contiennent
plus de matière organique et qu‘il est ainsi attendu des tassements de compression secondaire,

Dr.S.Zemouli
24

Figure II.4. Écoulement de l‘eau avec et sans drain

Figure II.5. Schéma de Principe des drains verticaux

Les études de consolidation au laboratoire sont conduites sur des oedomètres à

Figure II.6 Oedomètres avec systèmes de drainage

Dr.S.Zemouli
25

Figure II.7.1 Mise en place et fonctionnement du drain

Figure II.7.2 Mise en place et fonctionnement du drain

 Préchargement avec électro-osmose/


Cette technique très délicate et coûteuse est rarement utilisée.
Le principe consiste à appliquer une différence de potentiel au sol fin, généralement saturé, qui
provoque un écoulement de l‘eau interstitielle de l‘anode (pôle +) vers la cathode (pôle -)

Figure II.8. Electro osmose dans un sol

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26

Appelée également électro drainage, cette manifestation de l‘électro osmose provoque les effets
suivants:
• La diminution globale de la teneur en eau, ce qui accélère la consolidation et l‘augmentation
de cohésion non drainée du sol.
• l‘augmentation locale de la teneur en eau à la cathode qui peut être utilisée pour réduire le
frottement négatif sur des fondations profondes.
• Le domaine d‘application de l‘électro-osmose concerne les limons et les argiles.
• L‘électro-osmose peut également être utilisée pour faire migrer des ions à l‘intérieur d‘un sol
dont la très faible perméabilité ne permettrait pas d‘introduire par les méthodes classiques
d‘injection cette méthode, appelée électro-injection ou traitement électrochimique, entre dans
le cadre du renforcement des sols fins.

II.2·2 RENFORCEMENT DES SOL FINS :


L‘objectif du renforcement des sols fins est de modifier le massif de sol, soit par substitution partielle
ave matériau de meilleures caractéristiques, soit par transformation de la structure du sol.

Cet objectif peut être atteint grâce à la mise en œuvre de méthodes très différentes

1. Une substitution partielle qui est obtenue par réalisation de colonnes verticales
traversant le massif de sol. Ces colonnes sont constituées, soit d‘un matériau rapporté
grenu, très perméable et à fort angle de frottement interne (type ―ballast‖) compacté en
place (colonnes ballastées), soit du matériau du site lui-même traité en place, le plus
souvent à la chaux vive.
2. Une transformation de la structure du sol obtenue soit par action temporaire sur l‘eau
interstitielle par traitement thermique (congélation), soit par action sur la structure
argileuse à laquelle on fixe des ions stables apportés par filtration sous l‘action d‘un
courant électrique continu (électro-injection).

 Renforcement par colonnes ballastées

Les colonnes ballastées est technique développée dans les années 60 elles sont destinées au
renforcement de massifs d‘argile ou de limon elles sont réalisées en deux temps
- On réalise d‘abord un forage, dont la profondeur peut atteindre 15 à 20 m, d‘un diamètre de
0,6 à 1 m, à l‘aide d‘une ―pointe vibrante‖.
- Le forage est ensuite rempli de matériaux grenus à fort angle de frottement interne (exemple
du ballast), la colonne ainsi constituée étant compactée grâce au vibreur.

Figure. II 9. Principe de réalisation des colonnes ballastées

Dr.S.Zemouli
27

Les colonnes ballastées ne peuvent jouer leur rôle que si la continuité du remplissage en matériaux est
bien assurée. Ce point, très important, nécessite un contrôle dont les modalités sont prévues, entre
autres dispositions, dans le fascicule 13-2 des Documents Techniques Unifiés (D.T,U.)

(a)

(b)

(c )
Figure II.10 (a,b,c). Principe de réalisation des colonnes ballastées sèches

Dr.S.Zemouli
28

 Renforcement par colonnes de sol traité à la chaux

Dans le cas des argiles molles peu consistantes et éventuellement dans celui des limons, on peut
réaliser des colonnes de sol traitées en place à la chaux vive. Cette technique a été mise au point en
Suède vers 1975, pour le traitement d‘argiles sensibles dont la cohésion non drainée est de l‘ordre de
10 à 20 kPa.

Figure II.11. Principe de réalisation des colonnes ballastées

 Renforcement par congélation

La congélation de l‘eau interstitielle d‘un sol conduit à un matériau dont les propriétés sont
temporairement améliorées tant que la congélation est entretenue.
Le procédé est d‘une efficacité radicale, mais d‘un coût très élevé, de sorte que son emploi demeure
limité aux cas d‘une difficulté exceptionnelle pour lesquels les autres procédés de traitement ont été
éliminés.

Figure II.12. Traitement par congélation à Nice d‘une zone sous chaussée traversée en tunnel

Figures II.13. Traitement par congélation à Vienne sous bâtiment pour tunnel de métro

Dr.S.Zemouli
29

 Renforcement par électroconsolidation/


La circulation du courant électrique dans le sol peut également être utilisée pour faire migrer dans
celui-ci des ions que la faible perméabilité du sol ne permettrait pas d‘introduire par filtration
hydraulique ou par injection.
On renforce ainsi la structure du sol avec des ions provenant soit de barres de fer, soit de solutions de
silicate de sodium, de chlorure d‘ammonium, etc. Il est important de noter que le traitement se produit
à volume constant et ne perturbe donc pas les constructions voisines.
II.3.METHODES DE TRAITEMENT DES SOLS GRENUS

Les méthodes d‘amélioration des sols grenus font appel à des processus très divers:
- Densification par augmentation statique de la contrainte (préchargement) ;
- Remplissage des vides (injection);
- Dislocation de la structure, puis restructuration par des actions externes au massif (chocs du
pilonnage intensif) ou internes au massif (vibrations, explosions).

Face à la complexité des phénomènes induits, les approches théoriques sont difficiles.
A ce jour, ces méthodes ont un support essentiellement expérimental ou empirique et un ―ajustement‖
doit toujours intervenir sur le site lors de la réalisation de plots d‘essais.

II.3·1 Préchargement
On ne développera pas en détail le principe de cette méthode déjà largement explicitée dans la partie
relative au préchargement des sols fins.
Le mode de réalisation est le même mais la perméabilité élevée des sols grenus conduit à des gains de
temps importants par rapport au préchargement des sols fins.

 Pilonnage intensif (consolidation dynamique, compactage dynamique) :

-La chute de masses destinée au compactage des sols est un procédé ancien mais les premières
analyses théoriques ne datent que de 1948 (W.A. LEWIS). C‘est à partir des années 1969—1970 que
L. MENARD a promu cette technique sous sa forme actuelle et lui a fait connaître un développement
rapide.

-Le compactage dynamique vise l'amélioration des propriétés géotechniques de sols lâches sur de
grandes profondeurs par l‘application d‘impacts de très forte intensité.

-Elle nécessite l'emploi de masses de 15 à 40 tonnes en chute libre d'une hauteur de 10 à 40 mètres.

Dr.S.Zemouli
30

Figure II.14. Engin de compactage (150kN tombant en chute libre de 25m) Aspect d‘un chantier avant
comblement des cratères

Figure II.15. Points d‘impact d‘un compactage dynamique

Figure II.16. Exemple de compactage dynamique à Abou Dhabi

Dr.S.Zemouli
31

 Compactage par explosifs :

Cette technique est originaire d‘U.R.S.S par Ivanov où la première application rapportée date de 1936.
Depuis, plusieurs chantiers importants ont été réalisés dans ce pays et quelques réalisations ont vu le
jour aux U.S.A., en Pologne, en France et aux Pays Bas.

-Cette technique vise à augmenter les caractéristiques physiques et mécaniques des sols grenus à la
suite d‘explosions provoquées au sein du massif â consolider, lesquelles ont une action complexe
sommairement décrite ci-dessous :

-la cavité gazeuse et les ondes de choc créées lors d‘une explosion se diffusent dans le massif en
provoquant la destruction du squelette du sol, dont les grains connaissent un réarrangement plus ou
moins rapide et plus ou moins important

 Vibrocompactage.

Cette technique est employée depuis de nombreuses années (depuis les années 1930) dans divers pays.
Elle consiste à provoquer une vibration entretenue dans le sol à l‘aide d‘une pointe vibrante, sous
l‘effet de cette vibration et des cisaillements induits, les forces de frottement entre les particules de sol
sont réduites, cela autorise une restructuration qui augmente la densité initiale du matériau.

Figure II.17. Vibreur

Dr.S.Zemouli
32

Figure II.18. Mise en place, densification du sol par phases successives

Figure II.19. Liquéfaction du sol

II.3.2. Injection :

Certaines situations particulières appellent un renforcement par remplissage des vides naturels ou
créés artificiellement on a alors recours aux injections dont le rôle est, soit d‘étancher, soit d‘améliorer
les caractéristiques initiales d‘un massif de sol ou de roche.
L‘amélioration des propriétés d‘un sol à la suite de l‘injection d‘une substance chimique dépend
essentiellement de la façon dont ce produit se met en place dans le massif. On distingue, à cet égard,
trois modes d‘injection :

Dr.S.Zemouli
33

 l‘injection par imprégnation des vides existants par un coulis fluide. Le coulis pénètre ainsi
dans des fissures ou dans des vides inter particulaires,
 l‘injection par claquage du massif et remplissage par un coulis fluide : c‘est l‘injection sous
pression qui provoque elle-même l‘ouverture des fissures dans lesquelles se placera le coulis
 l‘injection par serrage de coulis épais, qui ne circule pas, mais se place dans les cavités
résultant du refoulement de matériau que provoque cette injection.

CONCLUSION :
Les techniques d’amélioration de sols sont très importantes. L’application d’une de ces méthodes
nécessite une bonne connaissance du sol à traité (granulométrie, composition, teneur en eau). Il existe
un grand nombre de procédés différents, le but est de trouver la solution la plus efficace et la plus
économique.

Les traitements peuvent avoir un caractère définitif ou provisoire pendant la phase chantier. Ces
techniques restent assez onéreuses car il faut des entreprises spécialisées.

II.4TERRE ARMEE :

Introduction

Cette partie concerne la technique de renforcement des sols par éléments d‘inclusion flexibles. Une
étude détaillée de l‘histoire de la terre armée à travers les âges, le domaine d‘application dans les
constructions modernes ainsi que les théories d‘analyse de stabilité des structures de soutènement
basées sur l‘équilibre limite des systèmes.
Les principes de base des techniques de renforcement des sols sont simples à comprendre et ont été
utilisées par l‘homme depuis l‘antiquité.
Récemment il y a eu un intérêt grandissant à ce sujet surtout après le travail pionnier de l‘ingénieur et
architecte français HENRI VIDAL qui a eu le mérite d‘expliquer scientifiquement le principe des sols
renforcés pour la première fois. Ses travaux ont été publiés vers les années 1960 et un brevet au nom
de la terre armée lui a été attribué.

Les principaux avantages de ce type de matériau composite dans la construction en génie civil sont: la
réduction des coûts et la flexibilité dans la réalisation des grands ouvrages en terres en plus de la
simplicité des principes de base.
La technique des renforcements des sols appelée actuellement La Terre Armée est devenue une
spécialité à part entière dans la filière de géotechnique. Très peu d‘ouvrage utilisant cette technique
ont été réalisés en Algérie et il est à présent temps de penser à former nos étudiants dans ces nouvelles
techniques de construction.

2.4.1. STRUCTURE EN SOL RENFORCE

STRUCTURES ANCIENNES

Le renforcement des sols n‘est pas un concept nouveau. L‘homme a toujours utilisé cette technique
depuis le 4th et 5th siècle BC. Les premiers exemples de terre armée sont :

 Les ziggurats de la ville ancienne d‘Agar-Quf situé à 5 kilomètres au nord de Bagdad


construite de briques d‘épaisseurs variée (130-140mm) et renforcés de tapis de roseaux tressés posés
horizontalement sur des couches de sable et de gravier espacés de 0.5 et 0.2m. Les roseaux ont été

Dr.S.Zemouli
34

aussi utilisés pour formé une corde de 100mm de diamètre qui passe à travers la structure et joue le
rôle de renforcement (BAGIR, 1944). Ces ziggurats ont actuellement 45m de hauteur. Leur hauteur
initiale serait probablement 80m il y a 3000ans.

 La grande muraille de chine dont une partie a été construite 200ans BC. Le sol utilisé était un
mélange d‘argile et gravier renforcé de branches de bambou (tamarisk). (Department. Of Transport,
1977)

 Les romains ont utilisé cette technique pour construire des ouvrages renforcés de feuille de
roseaux le long du Tiber, et des madriers et d‘argile le long de la Tamise à Londres Fig. II.20.

Figure II.20 Remblai de sol renforcé par des planches en bois (1200 B.C)

 Les Gaulois ont aussi construit des fortifications en sol renforcé, utilisant des bûches et du
remblai de sol (Duncan, 1855).

 La plus part des structures ancienne en sol renforcé concernent la construction des berges et
des digues le long des rivières et des fleuves.

 Le renforcement des barrages en terre a été introduit pour la première fois par REED en 1904.
Ce dernier utilisa les rails de chemin de fer pour renforcer et stabiliser des barrages d‘eau en
Californie. Basé sur le même principe, des barres de fer ont été utilisées à Papua vers les années 1962
et ultérieurement en Afrique du sud et en Australie.

 Le premier développement significatif en terre armée a été fait aux états unis d‘Amérique par
MUNSTER en 1925 Fig. II.21. Ce dernier utilisa une matrice de planche en bois et des éléments de
façade légères pour la construction d‘un mur de soutènement.

Figure. II.21. Structure de soutènement de Munster (USA, 1925)

Dr.S.Zemouli
35

 En 1930 l‘ingénieur français COYNE introduit le mur de soutènement à échelle, qui consiste
d‘un remblai pulvérulent maintenu par une série de tirants flexibles galvanisés et des blocs d‘ancrages
à leurs extrémités Fig. II.22.

 Le système de COYNE peut être identifié comme étant le premier système moderne en sol
renforcé de notre temps. Non seulement il a considéré le mécanisme de base d‘adhérence mais aussi
les problèmes liés à cette technique telle que la durabilité des éléments de renforcement et le
phénomène de corrosion des inclusions.

Figure II.22 Mur de soutènement à échelle à Brest en France (COYNE, 1930)

STRUCTURES MODERNES

 Le concept moderne de structures de sol renforcé a été proposé vers les années 1940 par
CASAGRANDE qui étudia le système comme étant un sol meuble renforcé par des inclusions à
haute résistance placées horizontalement dans le remblai (WESTERGRAAD, 1978).

 Le renforcement des sols dans sa forme moderne a été introduit par HENRI VIDAL dans les années
1960. Son système était composé d‘inclusions métalliques plates posées horizontalement dans un
sol pulvérulent. L‘adhérence entre les éléments de renforcement le sol sableux est entièrement
assuré par le frottement généré par la gravité. Le premier mur de soutènement basé sur le système
VIDAL a été construit à Menton au sud de la France en 1968 Fig. II.23.

Figure. II.23 Eléments de renforcement métallique plat dans un sol pulvérulent (VIDAL, 1960)

 La première utilisation du système VIDAL aux USA était en 1972 pour réparer un glissement de
terrain en Californie et en 1973 apparait les premiers ouvrages en Grande Bretagne.

 Des éléments de façade ont été utilisés pour rendre les ouvrages plus esthétiques et attractifs. Les
premiers éléments étaient en tôle métallique ondulée en forme de U suivi par la suite des éléments
en béton armé cruciforme. Les éléments de façade en béton armé sont actuellement largement
utilisés Fig II.24
Dr.S.Zemouli
36

Fig. II.24 Eléments de façade en béton (1970) Fig II.25 York-method (1973)

 Vu les premiers succès enregistrés dans les années 1970, plusieurs sponsors se sont intéressés à
cette nouvelle technique de construction. Parmi ceux là le Laboratoire des Ponts et Chaussées
(LCPC) en France (SCHLOSSER, 1977), l‘United States Department of Transport (WALKNSHAW,
1975) et l‘United Kingdom Department of Transport (MARRY, 1977).

 Leur intervention a engendré l‘introduction de plusieurs types de renforcement et une meilleure


compréhension du mécanisme de transfert des contraintes sol-inclusion.

 Le développement des matériaux est directement lié au développement des ouvrages. Les
premiers éléments de renforcement étaient en matière organique tel que le bois, les fibres
végétales et les roseaux par la suite d‘autres inclusions ont étaient utilisés notamment la toile
comme membrane de renforcement dont la durée de vie s‘avère courte.

 Ce n‘est qu‘avec le développement scientifique que des matériaux artificiels ont été introduit.
Des treillis soudés ont été utilisés par COYNE au milieu de 18 siècles et des bondes métalliques
par VIDAL qui reconnait l‘effet négatif de la corrosion Fig. II.26.

Figure. II.26 Toit de la mine de charbon renforcé par des treillis soudés à Yorkshire UK (1935)

 Cette observation importante a orienté les chercheurs et les ingénieurs à développer d‘autre type
de matériaux non corrodables. L‘utilisation des textiles n‘a pu être possible qu‘après le
développement des matériaux synthétiques à base de polymère.

 Suite aux travaux d‘ANDREWS, McGOWN et al (1977) qui ont montré que les géosynthétiques
sont des matériaux d‘alternative une révolution a été faite dans ce domaine.

3.4. LES GEOSYNTHETIQUES


Le nom ―géosynthétiques‖ désigne les nappes synthétiques utilisées en contact avec le sol mis en
application depuis une vingtaine d‘années dans le domaine du génie civil, les géosynthétiques sont
principalement utilisés sous la forme de nappes pour assurer aussi bien un rôle de drain, de filtre, de
séparation ou de renforcement. Ils permettent, lorsqu‘ils sont incorporés dans la structure, de diminuer

Dr.S.Zemouli
37

la quantité de matériaux utilisés, d‘utiliser des matériaux de qualité limitée, d‘empêcher


l‘interpénétration de deux couches, de renforcer en grande déformation un remblai sur sol mou.

Les polymères les plus couramment rencontrés dans les nappes géosynthétiques sont les suivants :
 Les vinyliques tels que le chlorure de polyvinyle (PVC), très résistants à l‘eau et à l‘attaque de
nombreux produits chimiques ou micro-organismes ; ils sont très utilisés comme drains.
 Les acryliques : sont utilisés dans les géosynthétiques sous forme de résine ou d‘émulsion
pour les consolider.
 Les polyamides :(PM ex : Nylon) sont très sensibles à l‘eau et donc peu utilisés.
 Les polyesters :(PS) possèdent des propriétés mécaniques élevées et une inertie aux acides et
aux micro-organismes qui les rendent très intéressants. Ils sont cependant attaqués en surface
par les bases.
 Les polyoléfines : tels que le polyéthylène (PE) ou le polypropylène (PP) sont également très
utilisés du fait de leur forte insensibilité chimique et de leur bonnes propriétés mécaniques et
de leur faible coût.

Les géosynthétiques sont produit sous plusieurs formes :

Géotextiles (GT):
 la plupart sont fabriqués à partir de fibres de polypropylène
 fabrication de textiles standard
 tissé (slit film, monofilament ou multifilament)
 non-tissé (lié par aiguille de poing ou de la chaleur)
 caractérisée par l'ouverture et la structure poreuse
 propriétés mécaniques et hydrauliques sont très variables
 très versatile dans leur fonction principale

Géogrilles (GG)
 uni-tissées, tissé de fils ou en sangles
 structure permet aux particules de sol de s‘incruster
 bidirectionnel – résistance égale dans les deux directions
 unidirectionnelle – résistance principale dans le sens de la machine
 Utilisé essentiellement dans le renforcement des structures de sol, par exemple,
 les murs, les pentes abruptes, le renforcement des couches de base et fondations

Dr.S.Zemouli
38

Géonets (GN)
 fabriqués à partir de polyéthylène à haute densité
 ensembles de bandes parallèles pour former une seule unité
 biplan - le débit est égal dans toutes les directions
 triplan - débit beaucoup plus important dans la direction de la machine
 fonction est toujours dans le plan de drainage
 surfaces doivent être couvertes; généralement avec GTs

Géomembranes (GM)
 fonction est toujours le confinement
 constitue une barrière aux liquides et aux gaz
 de nombreux types: HDPE, LLDPE, FPP, PVC, EPDM, etc.
 Les rouleaux fabriqués sont sertis in situ
 exigé par la réglementation pour le confinement des déchets
 de nouvelles applications en hydraulique et développement privés

Geosynthetic Clay Liners (GCL)


 leur fonction est toujours le confinement
 produit est commun constitué de bentonite entre les 2 GTs
 intérieur renforcé

Dr.S.Zemouli
39

 produit en bentonite lié à GM est également disponible


 de nombreuses autres variantes existent
 concurrence avec ceux d'argile compactée (CCLS)
 sous un GM; il y a une doublure en composite

Géopipe
 tuyau en plastique enterré
 fonction est toujours le drainage
 HDPE et PVC sont les plus communs
 les deux parois peuvent être lisses ou ondulés
 PEHD ondulé est énorme

Géofoam (GF)
 EPS ou XPS en forme de bloc
 Remplissage léger sur sols mous ou sensibles
 allège la pression latérale sur les murs
 également utilisé pour l'isolation des sols sensibles au gel

Géocomposites (GC)
 gamme de produits disponibles
 GT / GM; GT / GG; GT / GN, etc.
 une innovation permanente
 la fonction principale dépend du produit final

Dr.S.Zemouli
40

Tableau II.3 Type de géo synthétiques et leurs fonctions

Type Séparation Renforcement Filtration Drainage Confinement

géotextile    

géogrille 

géonet 

géomembrane 

géosynthétiques clay liner 

géopipe 

géofoam 

géocomposite     

2.5 DOMAINE D’APPLICATION

Cette section illustre certaines structures en sol renforcé ainsi que les techniques et les formes les plus
économiques. Chaque cas donné est une illustration du concept de renforcement des terres néanmoins
il ne devrait pas être pris comme étant la solution la plus effective ou rationnelle. En pratique chaque
solution doit être considérée séparément. En effet, le domaine d‘application de la terre armée est
illimité.

Construction des ponts

Figure. II 27.Culée de pont

Dr.S.Zemouli
41

Fig. II 28.Culée de pont avec appui sur pieux

Fig. II 29.Culée de pont avec support en appui

Figure. II 30.Culée de pont en pente

Barrages

Figure. II 31.Barrage avec système de mur à échelle de COYNE

Dr.S.Zemouli
42

Figure. II 32.Mur à échelle de COYNE

Figure. II 33.Barrage en terre renforcée

Figure. II 34.Sur élévation d‘un barrage existant

Talus

Figure. II 35.Remblai de sol stabilisé par des éléments de renforcement

Dr.S.Zemouli
43

Figure. II 36.Fondation d‘un remblai de sol en géocell

Figure. II 37.Remblai de sol renforcé avec nappe de géogrille avec retour (tirant)

Fondations

Figure. II 38. (a) Renforcement du sous-sol d‘un remblai en géogrille

Figure II 38. (b) Renforcement du sous-sol d‘un remblai en en tube de géogrille

Dr.S.Zemouli
44

Figure. II 38. (c) Renforcement d‘une route

Figure. II 39.Sol de fondation renforcé

Figure. II 40. (a) Fondation renforcée d‘un hangar industriel

Figure. II 41. (b) Fondation renforcée sous un réservoir

Dr.S.Zemouli
45

Routes

Figure. II 42.Autoroute en escalier

Figure. II 43.Remblai sur terrain montagneux

Figure II 44..a Remblai (mur de soutènement) en escaliers

Dr.S.Zemouli
46

Figure. II 44.b Structure de soutènement en gabions renforcé

Figure. II 45.Structure en géo-pneu

Figure. II 46Réparation d‘un glissement de terrain en géo-pneu

Dr.S.Zemouli
47

Figure. II 47Renforcement d‘une route sur talus en géo-pneu (Santa Cruz, Californie)

Fig. II 48.Déblai stabilisé par clouage

Fig. II 49.Réparation d‘un glissement de terrain par éléments de renforcement

Habitations

Figure. II 50.Construction d‘habitation en Terrace

Dr.S.Zemouli
48

Constructions Industriels

Figure. II 51.Station de concassage

Figure. II 52.Toiture pour Mines

Pipelines

Figure. II 53.Inclusion rigide au tour de conduites souterraines


Chemin de fer

Figure. II 54.Lignes de chemin de fer au Japon

Dr.S.Zemouli
49

Figure. II 55.Soutènement de ligne de chemin de fer

Système des pieux

Figure. II 56 Pieux en géocell

Quai

Figure. II 57.Mur de Quai

Dr.S.Zemouli
50

Structure souterraines

Figure. II 58. Construction des tunnels

II.4.4. THEORIE ET STABILITES

II.4.4.1. FACTEURS AFFECTANT LA PERFORMANCE ET LE COMPORTEMENT DES SOLS RENFORCES

Le comportement des structures en sol renforcés dépend de plusieurs facteurs dont :

Eléments de Renforcement
Forme
Distribution des contraintes le long des inclusions
Propriétés de la surface
Dimension
Résistance
Raideur
Distribution des renforcements
Position (Localisation)
Orientation
Espacement
Sol
Granulométrie
Teneur minérale
Propriétés des sols
Etat des Sols
Compacité
Les contraintes géostatiques
Etat de contraintes
Degré de saturation
Construction
Géométrie de la structure
Méthode de compactage
Systèmes de construction
Durabilité

II.4.5 METHODES DE CALCUL :


L‘action des inclusions dans le sol renforcé peut être expliqué par le model simple de la figure II .59..

Dr.S.Zemouli
51

La figure (a) montre une masse de sol semi infinie soumise à l‘action d‘une contrainte verticale
uniforme qui tends à déformer l‘élément de sol et mobiliser une contrainte horizontale égale dans le
sol environnant. Sa magnitude est directement proportionnelle à son expansion latérale.

Figure. II 59.Model simple de sol renforcé

Lorsque le même élément de sol est renforcé, comme le montre la figure (b), l‘interaction entre le sol
et l‘inclusion génère une force de confinement de traction dans l‘élément de renforcement.
Cette force de traction en plus des contraintes horizontales dans le sol environnant, maintient
l‘équilibre de l‘élément de sol et lui donne ainsi une pseudo-cohésion.

La contribution de l‘inclusion à la stabilité de l‘élément de sol est essentiellement fonction de la


déformation latérale, la raideur du renforcement et le type de sol.
En clair, l‘objectif principal du renforcement des sols est de transférer la majorité des contraintes
horizontales de confinement dans les éléments de renforcement.

II.4.6. ANALYSE DE STABILITE :

MUR DE SOUTENEMENT

Les murs de soutènement verticaux et les structures de culée de ponts peuvent être construits en sol
renforcé par des inclusions placés horizontalement comme illustré sur la figure II 60:

Figure. II 60.Types de murs de soutènement en sol renforcé

Dr.S.Zemouli
52

L‘espacement vertical entre éléments de renforcement peut rester constant sur toute la profondeur ou,
en général, rapproché vers la base du mur.

Il existe deux formes d‘instabilité qui doivent faire l‘objet de vérification dans le calcul et la
conception des murs de soutènement en sols renforcés à savoir:

a. La stabilité externe
b. La stabilité interne

Les méthodes de calcul sont basées soit sur l‘analyse de l‘équilibre limite du système soit sur les
méthodes empiriques obtenues à partir des observations faites in situ et sur des modèles réduits au
laboratoire.

Stabilité externe:

Figure II 61.Mécanisme de rupture externe

Les mécanismes de rupture externe possible sont :


 Le glissement
 Le renversement
 Capacité portante
 Cisaillement général
Ces mécanismes de rupture de base sont schématisés sur la figure II 61.

Soit le mur de soutènement soumis à une surcharge verticale uniformément répartie de la figure II 62.
Les sollicitations appliquées sont une distribution des poussées des terres de RANKINE et une
distribution des contraintes trapézoïdale à la base de la fondation.

Dr.S.Zemouli
53

Figure. II 62.Mur de soutènement soumis à une surcharge verticale uniforme

Poids volumique du sol renforcé.

Angle de frottement interne du sol renforcé.

Poids volumique du sol retenu

Angle de frottement interne du sol retenu

Coefficient des poussées des terres actives du sol retenu

Surcharge à la surface superficielle du sol.

Stabilité au Glissement :

Force motrice:

Force de résistance

Soit

Alors

Dr.S.Zemouli
54

(II.1)
( )

Le coefficient de sécurité minimum pour le glissement est généralement pris égal à 2

Stabilité au reversement

Moment de résistance au renversement :

Moment moteur de renversement par rapport au pied (point de rotation du mur) :

( )

* +

Le coefficient de sécurité :

[ ]

(II.2)
( )

Le coefficient de sécurité minimum pour le renversement est .

Stabilité à la capacité portante

Le bloc de sol renforcé a tendance à s‘incliner et à se pencher en avant. Cette tendance est fonction de
la résistance et le comportement du sol de fondation pour qui une capacité portante admissible est
égale à la moitié de la capacité portante ultime est généralement utilisé, à condition que le tassement
du mur de soutènement avec sa surcharge soit toléré.

Dr.S.Zemouli
55

Pour les sols de fondation de faible portance, l‘élargissement de la base de fondation ne suffit pas à
satisfaire cette condition. Dans ce cas la capacité portante et le tassement différentiel peuvent être
réduits en adoptant un renforcement de sol de fondation comme le montre les constructions sur la
figure II 63..

Fig. II 63Renforcement de sol de fondation en géogrilles ou en géocell

Sous toute combinaison de charges, la pression de sol sous le bloc de sol renforcé doit être toujours
compressive. Les contraintes max et min sont données par les relations :

( )

( ) ⁄( )

( )

( ) (II.3)

( ) (II.4)

Dr.S.Zemouli
56

Dans la Coherent gravity method, la distribution des contraintes à la base est estimée par la
distribution de MEYERHOF (Fig. II 64). Celle-ci suppose l‘existence d‘une distribution uniforme sur
une longueur équivalente égale à (L-2e) mesuré à un angle droit à partir de la face principale du mur.
La dimension € est l‘excentricité de la résultante des charges à partir de la ligne centrale de la base.

Figure. II 64Surface fictives de MEYERHOF

Dans ce cas :

Et

* +

⁄ (II.5)
[ ]

Stabilité au cisaillement général

Toutes les surfaces de glissement potentielles Fig. II 65.doivent faire l‘objet de calcul et vérification.
Si la surface de rupture existe déjà, les paramètres résiduels doivent être utilisés. Le coefficient de
sécurité minimal est le même que celui des murs conventionnels, généralement pris égal à 1.5.

Dr.S.Zemouli
57

Figure. II 65.Rupture de cisaillement général d‘un mur de soutènement renforcé avec lignes de rupture
potentielles

Stabilité externe d’un mur soumis à une surcharge uniforme et une surcharge linéaire

La figure II 66.montre le cas général d‘un mur vertical soumis à une surcharge uniforme une
surcharge linéaire ensemble avec une charge linéaire horizontale .

Figure. II 66.Distribution des contraintes sous le bloc renforcé

Ce mur en sol renforcé agit comme un bloc monolithe rigide dont les coefficients de sécurité pour la
stabilité sont successivement :

Le glissement :


(II.6)
( ) ⁄

Le renversement :

Dr.S.Zemouli
58


(II.7)
⁄ ( )

Pour la stabilité du sol de fondation les contraintes sous le bloc sont soit calculées pour une
distribution trapézoïdale ou une distribution comme suggérée par MEYERHOFF. Les valeurs des
contraintes sont comme suit :

a) Distribution trapézoïdale

(II.8)

(II.9)

Avec :

( )

b) Distribution de MEYERHOFF


⁄ ⁄ ⁄ (II.10)
( ) ( )

Stabilité interne
La stabilité interne des murs de soutènement en sol renforcés est vérifiée pour deux mécanismes de
rupture à savoir:

− La rupture des éléments de renforcement et


− La rupture par adhérence des inclusions dans le remblai de sol.
Ces deux modes de rupture sont présentés sur la figure II 67.

L‘ingénieur géotechnicien doit étudier le comportement et la distribution des contraintes dans la


structure en sol renforcé afin qu‘aucun des deux modes de rupture précités ne se développent.

Plusieurs méthodes de calcul pour la vérification de la stabilité interne des murs de soutènement et des
culées en terre armée ont été développées ces dernières décennies. La plus part dérivent des théories
classiques de RANKINE et COULOMB. En général, les méthodes utilise en pratique sont :

− Tie Back-Wedge Analysis


− Coherent Gravity Method

Dr.S.Zemouli
59

Figure. II 67.Mécanisme de la rupture interne

La différence majeure entre ces deux méthodes réside dans les hypothèses de base faites lors des
calculs. Celles-ci sont illustrées sur les figures. II 68et II 69. Elles concernent :

 La forme et la zone de rupture,


 La rotation du mur de façade et
 La distribution de la pression latérale dans la masse de sol renforcé.
Ces dernières sont présentées sur la figure ci-dessous.

Figure. II 68.Hypothèses de calcul pour la Tie Back Wedge Analysis

Dans la Tie Back Wedge Analysis, la distribution des poussées latérales est calculée par l‘utilisation
d‘un coefficient des poussées actives négligeant ainsi toute poussée latérale additionnelle provoquée
par le compactage du remblai de sol.

Figure. II 69.Hypothèses de calcul pour la Coherent Gravity Method

Dr.S.Zemouli
60

La Coherent Gravity Method incorpore un coefficient des poussées des terres qui varie linéairement
d‘une valeur au repos à la surface superficielle du sol à une valeur active à 6m de profondeur.
Au-delà de 6m le coefficient des poussées des terres actives est utilisé dans les calculs. La profondeur
de 6m est une valeur empirique tenant compte des effets de compactage possible.

Tie Back-Wedge Analysis method

a) Rupture de traction
Soit le mur de soutènement en sol pulvérulent uniforme renforcé de la figure II.70. La force de traction
( ) par mètre linéaire du géogrille à une profondeur est :

(II.11)

Les contraintes sous le mur et sont :

( )

( )

Figure. II 70.Stabilité interne d‘un mur en sol pulvérulent soumis à une surcharge uniforme

En remplaçant la contrainte devient alors :

( )

Après substitution de cette valeur dans la relation II.11 devient, l‘équation devient :

* ( ) + (II.12)

Dans le cas particulier d‘un sol cohérent, l‘effort de traction est donné par la relation :
( √ )

* ( ) ( ) + (II.13)

Dr.S.Zemouli
61

Les équations données ci-dessus ne prennent pas en compte la traction induite par l‘influence des
surcharges ponctuelles ou linéaires appliquées à la surface superficielles du mur de soutènement. Ces
tractions doivent être calculées séparément et ajoutées aux valeurs trouvées en haut.

Ces tractions supplémentaires peuvent être calculées comme suit :

 Surcharges verticales linéaires

Une distribution des contraintes verticales par la méthode 2:1 est généralement supposée comme
l‘indique la figure II 71.

Une distribution de contraintes trapézoïdales est utilisée pour calculer la contrainte verticale maximum
sur chaque géogrille. Celle-ci est ensuite convertie en une force de traction équivalente.

L‘approche la plus simple est de calculer l‘excentricité équivalente ( de la charge verticale à une
profondeur comme indiquée sur la figure II 72.

Ainsi,

Ainsi, l‘expression de devient :

[ ( )]

La substitution de cette expression dans l‘équation II.11 donne :

[ ( )] (II.14)

Figure. II 71.Charge linéaire verticale à la surface du mur

Dr.S.Zemouli
62

 Si

Après substitution dans l‘équation ; celle-ci donne :

*( )+

La substitution de cette expression dans l‘équation de donne :

* + (II.15)

 Finalement, Si la valeur de pour les valeurs de , dans l‘intervalle


est donnée par la relation :

Après substitution, l‘équation 2.11 donne :

* + (II.16)

Figure. II 72. Distribution trapézoïdale des contraintes sur l‘élément de renforcement

 Surcharges linéaires horizontales

Dr.S.Zemouli
63

Figure. II 73. Charge linéaire horizontale à la surface du mur

La diffusion des charges horizontales peut être considérée comme indiqué sur la figure II 73.. La
profondeur d‘influence est donnée par l‘expression :

( )

( )

( )

Par conséquent, lorsque , la traction induite dans le géogrille avec un espacement vertical à
une profondeur ) est donnée par :

( )

Après substitution de cette dernière, la contrainte horizontale à la profondeur sera :

( )

L‘effort de traction dans le géogrille à est de :

( )

Dr.S.Zemouli
64

[ ( )] (II.17)

Si alors il est plus commode de faire l‘hypothèse simplifiée que ainsi l‘expression
pour devient :

[ ( )] (II.18)

b) Rupture dièdre/adhérence

Après avoir assuré la stabilité à la traction des éléments de renforcement, il est nécessaire de procéder
à la vérification de la stabilité du dièdre limité par la ligne de rupture plane probable, le mur de façade
frontal et la surface superficielle du sol.

Les hypothèses faites dans cette analyse sont :


i. Chaque dièdre se comporte comme étant un block solide,
ii. Le frottement entre le remblai et le mur frontal est négligé,
iii. Aucune ligne de rupture ne passe à travers la surface de contact du mur de garde de grève ou
autre.
Les forces appliquées au coin de sol sont :

(i). Poids propre du sol dans le coin,


(ii). Surcharge uniformément distribuée à la surface superficielle ,
(iii). Surcharge linéaire verticale ,
(iv). Surcharge linéaire horizontale ,
(v). La réaction des forces appliquée sur la surface de rupture,
(vi). La force de traction dans les géogrilles.
L‘étude consiste à analyser les différents plans de rupture potentiels passants par les points (a), (b), (c)
etc. (Fig. II 74) dernière le mur de façade.

Figure. II 74. Stabilité du dièdre soumis aux différentes forces

Dr.S.Zemouli
65

Figure. II 75.Lignes de rupture potentielle pour une surface horizontale et une surface inclinée

Le polygone des forces peut être utilisé pour l‘évaluation de la force de traction globale T pour tout
angle de pente .). Avec la variation de l‘angle de pente l‘effort de traction change
et atteint une valeur maximale comme l‘indique la figure Fig. II 76.

Figure. II 76Forces appliquées au dièdre

La force de traction globale dans les géogrilles, pour le mur de soutènement vertical supportant un sol
pulvérulent et soumis à des surcharges simples , est donnée par :

(II.19)

La force traction T max agit à un angle égal à celui de Rankine :

Pour le cas général la force de traction est donnée par la relation :

Dr.S.Zemouli
66

(II.20)

Une fois, la force de traction max. déterminée, l‘ingénieur doit s‘assurer que la longueur d‘ancrage du
géogrille est suffisante pour éviter la rupture par adhérence.

La longueur d‘ancrage nécessaire du géogrille est calculée en fonction du coefficient d‘interaction sol-
géogrille α. Ce coefficient est fonction du type de sol et de la forme du géogrille. Sa valeur numérique
est déterminée par le Pull-out Test au moyen d‘une boîte de cisaillement spéciale de 300mm.

Le calcul de la longueur d‘ancrage doit être fait en fonction de la magnitude de la force de traction
dans l‘armature considérée. La force de traction ne doit en aucun cas dépasser la résistance du
géogrille.

Soient les deux cas de construction les plus courants montrés sur la figure Fig.II.77. La longueur
d‘ancrage du géogrille à la profondeur est donnée par les relations suivantes :

Figure. II 77.Mur de soutènement avec surface superficielle incliné et horizontale

Cas (a)- Remblai en pente (sans surcharge)

Force de traction dans le géogrille

Effort de frottement dans le géogrille

( )

Le frottement étant généré sur les deux faces du géogrille d‘où :


Dr.S.Zemouli
67

( )

(II.21)

Cas (b)- Remblai de sol avec surface superficielle horizontale et surcharge.

(II.22)

Un coefficient de sécurité de 2 est généralement pris en compte dans les calculs.

Coherent Gravity Method

L‘étude de stabilité des murs de soutènement verticaux en terre armée par la Coherent Gravity Method
est basée sur les hypothèses suivantes :

(i). Uniquement le remblai en sable est utilisé dans la construction.


(ii). La masse de sol renforcé est divisée en deux zones fondamentales, une zone active et une
zone passive résistante séparées par une ligne de traction maximum dans le renforcement
Le mode de rupture est similaire à celui d‘un mur de soutènement rigide soumis à une
rotation par rapport au sommet.
(iii). L‘état des contraintes dans la masse de sol renforcé varie de la condition au repos au
sommet de la structure à la condition active à la profondeur critique. Le calcul des
poussées est basé sur cette hypothèse.

(iv). Les géogrilles intersectent ou enclenchent le remblai de sol pour engendrer une résistance
à la rupture par arrachement.

La profondeur critique est prise égale à 6m et par conséquent le coefficient des poussées des terres
utilisé à la profondeur est calculé à partir de la distribution du coefficient des poussées des
terres donné sur la figure suivante :

Selon cette figure, à la profondeur , le coefficient des poussées des terres est :
Dr.S.Zemouli
68

(II.23)

Avec :

Figure. II 78.Distribution des contraintes verticale sur le géogrille

1. Rupture de traction

La force de traction par mètre de largeur dans le géogrille est donnée par la relation :

(II.24)

Dans la Coherent Gravity Method, la contrainte verticale sur le géogrille est généralement calculée par
l‘hypothèse de distribution de MEYERHOF (Figure II.78).

L‘équation peut être utilisée pour le calcul du cas simple d‘une surcharge verticale
du mur ci-dessus. En supposant une distribution des poussées des terres externes de RANKINE et en
substituant par dans l‘équation (II.5) : L‘équation suivante est alors obtenue :


( )

Ainsi, l‘expression pour devient :

⁄ (II.25)
( )

Pour

Pour

Dr.S.Zemouli
69

Les efforts de tractions induites par l‘action d‘une surcharge linéaire ou ponctuelle appliquée à la
surface superficielle du remblai doivent être calculés comme suit :

 Surcharges linéaires verticales

La méthode généralement utilisée est similaire à celle de la Tie Back Wedge Method mais avec
l‘hypothèse de la distribution des contraintes de MEYERHOF. Par conséquent, les efforts de tractions
maximums dans les géogrilles à une profondeur sont donnés comme suit :

 Pour

 Pour

Pour

 Surcharges linéaires horizontales

Les équations .II.26 et II.27. peuvent être utilisées pour évaluer la traction dans les géogrilles induite
par les surcharges horizontales appliquées à la surface superficielle du remblai

[ ( )] (II.26)

[ ( )] (II.27)

2. Rupture par manque d’adhérence

La méthode pour évaluer la longueur d‘ancrage nécessaire est la même que celle de la Tie Back
Wedge Method. La distance est cependant mesurée à partir de ligne de traction maximum.

Résistance du sol et des renforcements


Sol: Dans les calculs, il est plus approprié d‘utiliser un angle de frottement interne correspondant à
une très large déformation mesurée généralement au laboratoire par essais de la boite de CASAGRANDE
ou l‘essai triaxial..

Renforcement: Les caractéristiques des géogrilles sont obtenues à partir d‘informations données sur
prospectus tel que la publication faite par Netlon Limited ‗Test Methods and Physical Properties of
Tensar‘ qui spécifie la résistance du géogrille SR2 à 29kN/m pour une durée de vie de 120 ans à
une température de 20°c (Fig. II 79.).

Les méthodes de construction (compactage etc…) sur le géogrille et la relaxation de ce dernier en


service sont tous deux influencés par les caractéristiques du remblai. Ces deux effets combinés sont

Dr.S.Zemouli
70

pris en compte par l‘utilisation d‘un coefficient de sécurité . Ce coefficient permet aux ingénieurs
de calculer la résistance en service par l‘expression suivante :

(II.28)

Figure II 79Abq. Résistance du géogrille SR2 (Netlon Limited)

Les valeurs du coefficient de sécurité pour différents types de sol sont données sur le tableau II.4

Dr.S.Zemouli
71

Tab.II.4.Coefficient de sécurité pour diffèrent types de sols

Exercices 1

Etudier la stabilité du mur de soutènement en sol renforcé de la figure ci-dessous. Ce mur dans
sa totalité a une hauteur de 4m et supporte une charge uniformément répartie à sa surface
superficielle de 12kN/m2. Le bock en terre armée est constitué de sable/gravier ayant pour
caractéristiques :

Le sol de fondation et le sol retenu ont pour caractéristiques : et


une capacité portante de 140kN/m2. Le renforcement est assuré par des éléments linéaires en
géogrille ayant une résistance de 29kN/m sur une durée de 120 années. Le coefficient
d‘interaction sol-géogrille mesuré au laboratoire est .

Solution :

1. Analyse de la stabilité externe


Prenant l‘angle de frottement interne à l‘état ultime (volume constant :

Dr.S.Zemouli
72

Vérification au glissement :

Soit

( )

( )

Soit

Vérification au renversement

( )

( )

Vérification de la capacité portante :

( )

( )

Dr.S.Zemouli
73

( )

( )

Augmentant la longueur pour avoir la contrainte

Soit

Vérification au renversement

( )

Vérification de la capacité portante :

( )

( )

La longueur 3.5m assure les stabilités au renversement et à la capacité portante de l‘ouvrage.

2. Analyse de la stabilité interne

Tie Back-Wedge Analysis : Le sol du bloc en terre armé et le sol retenu ont les mêmes caractéristiques
d‘où :

Selon le tableau Tab.14.1 un facteur de sécurité partiel de est adopté. La résistance en


service du géogrille est:

Les paramètres de résistance admissible du géogrille sont :


Rupture à la traction

* ( ) +

Dr.S.Zemouli
74

* ( ) +

Pour la résistance admissible du géogrille , l‘espacement maximal en fonction


d‘ est alors donné par la relation :

* ( ) +

* ( ) +

Les résultats de en fonction d‘ sont résumé sur le tableau ci-dessous :

0.0 4.17
0.5 2.23
1.0 1.54
1.5 1.13
2.0 0.86
2.5 0.68
3.0 0.55
3.5 0.45
4.0 0.37

Vérification de la stabilité du coin

∑* +

Dr.S.Zemouli
75

0.4

1.0

1.6

2.2

2.8

3.2

3.6

3.8

Dr.S.Zemouli
76

Effort de traction Résistance totale du


Nombre
géogrille
de
Sans
Avec surcharge Géogrill
surcharge Sans
e Avec surcharge
surcharge
effectif
1 07.3 3.23 1 12.5
2 21.2 12.92 3 43.2
3 41.3 29.07 5 73.9
4 68.0 51.68 8 121.1

Le tableau montre que la résistance totale du géogrille est toujours supérieure à l‘effort de
traction
Coherent Gravity Method


( )


[ ( )]


[ ( )]

( )

Les calculs sont résumés sur le tableau ci-dessous :

0.0 2.75
0.5 1.57
1.0 1.11
1.5 0.86
2.0 0.70
2.5 0.60
3.0 0.51
3.5 0.45
4.0 0.39

Dr.S.Zemouli
77

REFFERENCES

GTR, Guide technique


« Réalisation des remblais et des couches de forme »
LCPC-SETRA (ParisBagneux), sept 1992. pp 204.

GTS, Guide technique


« Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants hydrauliques.
Application à la réalisation des remblais et des couches de forme », LCPC-SETRA (Paris-Bagneux) jan
2000. 240p.

Catalogue des structures de type chaussées neuves.


Publications du SETRA/LCPC pour le Ministère de l'équipement, des transports et du logement, 1998

LE TRAITEMENT DES SOLS POUR LA COUCHE DE FORME, PLATEFORME DE CHAUSSEE.


Application à des projets de terrassement dans le département de l‘Hérault ; juin2021
Isis BRABET

Techniques de l‘ingénieur GTS


«Traitement des matériaux » Février 2007
Pierre ROSSI, Ludovic GAVOIS et Guy RAOUL..

TENSAR FROM NETLON


Designing with Tensar
‘Techniques and Design Philosophy for utilizing Tensar Grids in the reinforcing of soil structures’
Netlon Limited, UK

TENSAR FROM NETLON


‘Guidelines for the design and construction of reinforced soil retaining walls using Tensar Geogrids’
Netlon Limited, UK

TENSAR FROM NETLON


‘Test methods and physical properties of Tensar Geogrids’
Netlon Limited, UK

TENSAR FROM NETLON


‘Guidelines for the design and construction of embankment over stable foundations using Tensar
Geogrids’
Netlon Limited, UK

TENSAR FROM NETLON


‘Ground stabilization with Tensar Geogrids’
Netlon Limited, UK

LES OUVRAGES DE SOUTENEMENT EN MECANIQUE DES SOLS.


Noureddine Chelghoum

Dr.S.Zemouli
78

Publication de l‘université Badji Mokhtar-Annaba.

COLIN JFP JONES


‗Earth Reinforcement and soil structures‘
Butterworth‘s Advanced Series in Geotechnical Engineering
Butterworth and Co. (publishers) Ltd, 1985

ALLEN, T.M and HOLTZ, R.D. (1991).


‖Design of Retaining Walls Reinforced with Geosynthetic‖, State of the Art Paper, session 8A on
Reinforcement, Geotechnical Engineering Congress 1991, Geotechnical special publication No 27,
ASCE, Vol.11, pp.970-987

GOURC, J.P. (1982)


―Quelques aspects du comportement des géotextiles en mécanique des sols‖ Doctorat,
Université de Grenoble.

HOLTZ, R. D., CH RISTOPHER, B. R., and Berg, R.R (1997)


Geosynthetic Engineering, BiTech Publishers,
Vancouver, British Columbia Canada. 451p

HOLTZ, R. D. (2001)
Geosynthetic for Soil Reinforcement
The Ninth Spencer J. Buchanan Lecture.
College Station, University Drive

PHILIPPE REIFFSTECK.

Traitement des sols


Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
Division Mécanique des Sols des Roches et de la Géologie de l‘Ingénieur

LAURENT BRIANÇON, PHILIPPE LIAUSU, CLAUDE PLUMELLE, BRUNO SIMON (2018)


Amélioration et renforcement des sols Tome2
Expertise technique AMSOL. Edition LE MONITEUR.

GLOSSAIRE ▪

Floculation : phénomène physico-chimique au cours duquel les matières en suspension forment des
flocons et s'agrègent ce qui provoque leur sédimentation. Remarque : la chaux agit sur les charges
électriques des particules fines de la fraction argileuse entraînant leur floculation. ▪

Syntaxie : phénomène qui se produit entre substances de compositions chimiques différentes, ayant
des affinités structurales, conduisant à la répétition régulière de motifs structuraux. L‘action de
syntaxie de la chaux se traduit par un pralinage des grains qui augmente leur résistance par obstruction
des pores.

Action pouzzolanique : solubilisation des constituants de la fraction argileuse aboutissant à une


cristallisation (édifices cristallins de minéraux argileux). Phénomène de cimentation. ▪ Prise
hydraulique : durcissement en présence d‘eau.

Pralinage : enrobage des grains de sols par la chaux. Cette action s‘effectue de la même manière que
le pralinage réalisé en cuisine pour constituer le pralin ou les pralines ; en effet dans ces cas culinaires,
l‘enrobage du grain (noisette) se fait grâce à un matériau en poudre qui se solidifie autour de la graine

Dr.S.Zemouli
79

par la chaleur. La température transforme la poudre en coque étanche. La chaux est réactive à la
température.

NOTATIONS

Poids volumique du sol renforcé.

Angle de frottement interne du sol renforcé.

Poids volumique du sol

Angle de frottement interne du sol

Coefficient des poussées des terres actives.

Surcharge à la surface superficielle du sol.

: Coefficient de sécurité

: Dimension linéaire

: Hauteur du mur ou de la pente

: Moment de résistance au renversement

: Contrainte max ou min à la base du mur

: Force appliquée

: Section transversale

: Moment de résistance

: Moment

Excentricité

: Force de traction

: Profondeur du géogrille

: Coefficient des poussées des terres

: Contrainte verticale à la profondeur

: Espacement entre géogrilles

: Augmentation des contraintes à la profondeur z.

: Surcharge extérieure verticale

: Largeur de la fondation

: Largeur de la fondation fictive

Charge extérieure horizontale

Longueur d‘ancrage

Dr.S.Zemouli
80

Effort de frottement dans le géogrille

IP : indice de plasticité

IC : indice de consistance

IPI : indice portant immédiat

OPN : Optimum Proctor Normal

OPM : Optimum Proctor Modifié

CBR : indice portant californien (California Bearing Ratio)

wnat : teneur en eau naturelle du sol

wP : teneur en eau à la limite de plasticité du sol

wL :teneur eau à la limite de liquidité du sol.

Rc :résistance en compression simple

Rt : résistance en traction directe

Rtb : résistance en compression diamétrale.

ABREVIATIONS

GTR : Guide technique pour la réalisation des remblais et couches de forme

GTS : Guide technique du traitement de sol des remblais et couches de forme

PST : Partie supérieure des terrassements

CDF : Couche de forme

AR : Arase

PF : Plateforme

LH : liant hydraulique

LHR : liant hydraulique routier

LSR : liants spéciaux routiers

Dr.S.Zemouli

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