Microbio Cours

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Université Sultan Faculté Polydisciplinaire

Moulay Slimane Khouribga

SV – S3
Cours de Microbiologie
Générale

assuré par

Pr. SAQRANE Sana


Automne 2020/2021
Plan du cours
Chapitre I : Monde microbien

Chapitre II : Morphologie et structure


bactériennes

Chapitre III : Métabolisme et nutrition


bactériens

Chapitre IV : Croissance bactérienne

Chapitre V : Génétique bactérienne

Chapitre VI : le rôle des micro-organismes


Chapitre I: Monde microbien

Introduction

Qu’est ce que la microbiologie ?

La microbiologie est la science qui étudie la biologie


microscopique qui nous entoure.

Elle n’a fait l’objet de recherches scientifiques de


manière intense que depuis un siècle environ.

Les bactéries peuplent la Terre depuis plusieurs milliards


d’années. L’existence d’un monde microscopique était
ignorée de l’Homme
Chapitre I: Monde microbien

I.Historique
1- l’époque avant Louis pasteur
1546 : Girolamo Fracastoro (médecin italien) émet
l'hypothèse que des organismes invisibles soient à
l'origine de certaines maladies.

1650 : 17ème siècle, 1ère observation et description de


bactéries sous microscope ("animalcules")

Microscope de Van Leeuwenhoek

Antony Van Leeuwenhoek (1632-1723)


Chapitre I: Monde microbien

I.Historique
1- l’époque avant Louis pasteur
Avant Louis pasteur, la microbiologie a été
étudiée par des savants de l’époque :

1688 : Francesco Redi (1626-1691).

Le premier qui a abordé expérimentalement le


problème de la théorie de la génération spontanée,*
La théorie la plus célèbre en biologie de cette période

montra que les asticots qui donnent naissance aux


mouches ne proviennent pas d’une génération
spontanée mais d’œufs de mouche.

* La génération spontanée : l'apparition d'un être


vivant est sans ascendant, sans parent. On l’a
nomme aussi spontéparité ou hétérogénie.
Chapitre I: Monde microbien

I.Historique
2. L'époque pasteurienne:

Louis PASTEUR (1822-1895)

- - Le génie de Louis Pasteur (1822-1895) a marqué son


temps par la description du fermant lactique comme
étant un organisme vivant plus petit que la levure
(1857), puis par ses travaux concernant la
fermentation alcoolique, butyrique et acétique.

- D’autres découvertes de Pasteur ont marqué cette


époque telle que le procédé de Pasteurisation, le renvoi
de la théorie de génération spontanée et la notion de
maladies infectieuses.
Chapitre I: Monde microbien

I.Historique
2. L'époque pasteurienne:

Louis PASTEUR (1822-1895)

Chute de la théorie de la génération spontanée

Vapeur

Infusion de foin Couder le col du ballon Stérilisation du milieu


fraîchement préparée Sous l’effet de la chaleur Par la chaleur
(milieu de culture)
Extrémité ouverte
Poussière

Après un temps très long


(plusieurs années)

Liquide reste stérile


Refroidissement de l’infusion

Après un temps très court


(quelques heures)

Contact entre poussière Développement des


et liquide stérile microorganismes

- µ-organismes existent partout


Conclusions: - Stérilisation / chaleur humide

La théorie où « la vie pourrait apparaître à partir de


rien, et les microbes être générés spontanément » est
fausse.
Chapitre I: Monde microbien

I.Historique
2. L'époque pasteurienne:

Louis PASTEUR (1822-1895)

19ème siècle, Pasteur et les fermentations


(1857-1877)

Micro-organisme globuleux
1857: f. lactique: sucre plus petit qu'une levure Acide lactique

levures
1860: f. alcoolique: sucre Ethanol, glycérol
+ CO2
Vibrions
1861: f. butyrique: sucre (-O2 )
Acide butirique
anaérobiose

1866-1876: maladie du vin et de la bière Pasteurisation:


une opération
courante en
industrie
Chapitre I: Monde microbien

I.Historique
2. L'époque pasteurienne:

La bactériologie médicale Louis Pasteur et Robert KOCH

- Robert Koch (1843-1910) a fondé, avec Pasteur, la science


bactériologie médicale.

1876- - a montré que Bacillus anthracis est l’agent


1877 responsable de la maladie de charbon.
- Koch a énoncé ces postulats, règles
générales mais indispensables pour dire
qu’un microorganisme est responsable
d’une maladie.

1881 Pasteur développe le vaccin contre la maladie du


charbon.

Mise au point des techniques d'isolement et


d'identification sur milieu de culture solide
Chapitre I: Monde microbien

I.Historique
3. L’époque actuelle

La vaccination (1880 – 1885)


- 1880: choléra des poules,
- 1881: maladie du charbon,
- 1885: la rage (Joseph Meister : 1er être humain vacciné contre la rage
Il y a longtemps: microbiologie = étude des microbes

Actuellement: microbiologie = étude de tous les micro-organismes


(les algues, les protozoaires, les champignons et les bactéries)

- La mise au point du procédé de l’asepsie en 1865 par Joseph


Lister, la Thyndallisation en 1877 (Thyndall) puis la naissance
de la vaccination en 1881 suite aux travaux de Pasteur,
l’emploi de l’agar (Mme Hess en 1882 et l’utilisation des boites
de Petri ont permis à la bactériologie de s’enrichir de
beaucoup d’autres découvertes.
Chapitre I: Monde microbien

II. Place des µ-organismes dans le monde vivant


1. Classification contemporaine

Avant la découverte des microorganismes tous les êtres vivant


étaient classés soit dans le règne animal ou le règne végétal

Problématique : où classer les micro-organismes ?


Solution :

- En 1886, Haecke propose la création d’un troisième règne


pour les miro-organisme celui des protistes

les animaux

les végétaux - les algues,


- les protozoaires,
les protistes: englobent tous les µ-organismes
- les champignons,
- les bactéries
Chapitre I: Monde microbien

II. Place des µ-organismes dans le monde vivant


1. Classification contemporaine

Selon l'organisation cellulaire, les protistes se


subdivisent en:

Protistes supérieurs ou eucaryotes ( cellules évoluées) :


- les algues sauf les algues bleu-vert ,
- les protozoaires,
- les champignons
Protistes inférieurs ou procaryotes: (cellules de type rudimentaire)
- Les algues bleu-vert ou Cyanophycées
- les bactéries
Archéobactéries : proche des bactéries par la petite taille, le cytoplasme
et l’appareil nucléaire diffus, mais différente par
la composition chimique de la paroi et de la membrane

les virus : organismes non cellulaires et parasites


obligatoires
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

I. Comparaison entre cellules eucaryote et


procaryote
1- Cellule eucaryote

 Les divers groupes d’organisme vivants doivent


être étudiés par rapport à la structure de leurs
cellules.

 Après les progrès de microscopie électronique


en 1955, on a pu distinguer l’ultra-structure des
cellules

 Cellules eucaryotes caractéristiques des


animaux, des végétaux et des protistes supérieurs

 Cellules procaryotes caractéristiques des


protistes inférieurs, notamment les bactéries
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

I. Comparaison entre cellules eucaryote et procaryote


1- Cellule eucaryote La cellule eucaryote comprend un
Cellule animale « vrai » noyau entouré d’une
enveloppe nucléaire et contenant
deux jeux semblable de
chromosomes (homologues). Elle
est diploïde; son cytoplasme siège
des activités métaboliques de
dégradation et de synthèse est
constitué d’un milieu homogène
(le hyaloplasme)
Cellule végétale

dans lequel baigne un


grand nombre d’organites
cellulaire : réticulum
endoplasmique,
mitochondries, appareil
de golgi, lysosomes…
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

I. Comparaison entre cellules eucaryote et procaryote


1- Cellule procaryote

La cellule procaryote ne
possède pas un vrai
noyau, mais un appareil
nucléaire diffus non
isolé par une membrane,
avec en général un seul
chromosome; elle est
dite haploïde. Le
cytoplasme contient des
éléments figurés en
nombre réduit. Les
ribosomes et des
inclusions ou substances
de réserve.
Comparaison entre les cellules Procaryote et
Eucaryote

Propriétés Procaryotes Eucaryotes


Algues, champignons, protozoaires
Groupes Bactéries, archéobactéries
plantes, animaux
Taille Diamètre < 2 µm 2 µm < diamètre < 100 µm

Structure nucléaire:
- Membrane nucléaire Absente Présente
- Nucléoles Absents Présents
- Chromosome Unique Plusieurs
Association ADN-histones Non Oui
- présence d'autre ADN Plasmidique Mitochondriale et
chloroplastique
- Division cellulaire Amitose (réplication et Mitose
séparation de la double
hélice)
- Recombinaison génétique Partielle Totale
Structure membranaire
- Membrane plasmique Présente Présente

- Mitochondries Absentes Présentes


- Chloroplastes Absentes Présentes

- Appareil de Golgi Absent Présent


- Ribosomes 70 S 80 S
Propriétés Procaryotes Eucaryotes
- Absente :
Présente chez animaux et
- Paroi protozoaires;
(composée de peptidoglycane)
-Présente :
chez plantes, champignons et
algues(polysaccharides)

- mouvement flagellaire - Mouvement flagellaire.


Système
respiratoire: Membrane cytoplasmique Membrane mitochondriale

Photosynthèse: chromatophores ou chloroplastes


chlorosomes (système
membranaire interne)
- pas de mouvement amiboïde - Mouvement amiboïde
Mobilité (paroi rigide). (eucaryotes sans paroi).
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

II- Morphologie bactérienne


1. Les coques (Cocci):

Selon le plan de division:

diplocoques
1
Streptocoques
Streptococcus

1 Tetrades
2
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

II- Morphologie bactérienne


1. Les coques (Cocci):

1 3 Grappes de
raisin
2
Staphylococcus
aureus

Staphylococcus
2. Les bâtonnets:
- Bâtonnets droits =
Bacilles

Bacilles isolés Rhodospirillum sodomense

Regroupements:

Diplobacilles

Bacillus subtilis
Streptobacilles

Lactobacillus delbrueckii
- Bacilles incurvés:

3. Les formes spiralées:


Vibrio cholerae

Treponema pallidu
Spirochaeta zuelzerae
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes
II- Morphologie bactérienne :

Exemples de formes couramment rencontrées dans la nature


(Notez que Spirulina est une algue)
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
1-Paroi bactérienne
a- Historique

En 1884: un médecin danois, Christian GRAM a fait la


distinction entre deux types de bactéries: Gram+ et
Gram-. Ceci a été possible après avoir coloré un
frottis bactérien
comme suit:

GRAM, Hans Christian Joachim


(1853 – 1938)

Coloration de Gram
A B
Frottis

Coloration avec violet de Gentiane


( 60 secondes)

Rinçage suivi d’un traitement


avec le Luguol ( 30 s)

Traitement avec un mélange


d’alcool/acétone ( 30 s)
?

Coloration avec la fushine ou


safranine ( 60 s)

Gram + Gram -

Mélange de bactéries Gram+ (violettes) et Gram- (roses)


Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
1-Paroi bactérienne

a- Historique

Conclusions:
Ces expériences montrent clairement que la différence
de comportement des bactéries vis-à vis de la
coloration de Gram est due à des différences entre
la paroi Gram+ et la paroi Gram-.

Plus tard, l'invention du microscope électronique et le


développement des techniques d'analyse biochimiques ont permis
de bien élucider les différences structurales et de composition
chimique existant entre la paroi G+ et la paroi G-.

La paroi des bactéries Gram- est riche en lipides (voir tableau), ce


qui la rend perméable à l’alcool qui décolore le cytoplasme, alors
que la paroi des Gram+ est imperméable à l’alcool et le cytoplasme
reste coloré en violet.
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes
III.Structure bactérienne
1-Paroi bactérienne

b- Rôle de la Paroi bactérienne

Enveloppe caractéristique des procaryotes

Rigide  "exosquelette"

Division cellulaire
Maintient de la forme

Résistance à la forte P.O.i

Perméable à l'eau et aux Support de nombreux


petites molécules antigènes
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes
III.Structure bactérienne
1-Paroi bactérienne

c- structure de la Paroi bactérienne

L'un des constituants essentiels qui caractérisent les parois


bactériennes est la muréine (peptidoglycane ou mucopeptide)
(figure). Il s'agit d'un hétéropolymère complexe formé de 3
éléments différents :

1. une structure composée d'une


alternance de molécules de N-
acétyl glucosamine et d'acide
N-acétyl muramique ;

2. des chaînes latérales


peptidiques, composées de 4
acides aminés et attachées à
l'acide N-acétyl muramique ;
structure schématique du peptidoglycane

3. un ensemble de ponts inter-peptidiques.


Dans le monde bactérien, on rencontre essentiellement
deux types de paroi :

1- paroi épaisse et dense :

Elle est constituée essentiellement de muréine, pouvant


représenter jusqu'à 90 % des constituants de la paroi
bactérienne, à laquelle sont associés des acides téichoïques.

Cette structure caractérise


la paroi des bactéries à
Gram+

Schéma de la paroi des bactéries à Gram positif


Paroi des bactéries à Gram positif vue au microscope électronique
(N: appareil nucléaire; p : paroi; m : membrane cytoplasmique)
2- paroi fine et lâche :
Elle caractérise les bactéries à Gram négatif. Elle a une
structure relativement complexe constituée d'une fine couche
de mucopeptide à structure lâche (5 à 20 % des constituants
de la paroi bactérienne) recouverte à l'extérieur d'une
membrane externe. Cette paroi est
séparée de la membrane cytoplasmique par un espace dit
espace périplasmique.

Schéma de la paroi des bactéries à Gram négatif


La membrane externe est constituée de lipides
(phospholipides et lipopolysaccharides)
organisés en deux couches hydrophiles séparées par
une couche hydrophobe.
Dans l'épaisseur de cette membrane sont associées des
protéines, qui peuvent être des protéines de structure
ou des porines qui permettent le passage de petites
molécules telles que les antibiotiques.
Les lipopolysaccharides les plus externes portent les
antigènes O des bactéries etconstituent l'endotoxine
des bactéries.
Paroi des bactéries à Gram négatif vue au microscope électronique
(N: appareil nucléaire; em: membrane externe; im: membrane
cytoplasmique; pg: peptidoglycane)
Comparaison de la paroi Gram positif et Gram négatif.

Paroi Gram+ Paroi Gram-

Epaisseur 20 à 80 nm 10 à 15 nm
Aspect en Une couche épaisse Deux couches
microscopie séparées
électronique par un espace clair

Membrane externe - +
Espace - +
périplasmique
Muréine Épais Mince
Acides téichoïques +++ -
Osamines ++ +
Acides aminés :

- Nombre - 4 à 10 AA - 16 à 17 AA
différents différents
- Pourcentage - 24 à 35 % - 50 %
Lipides 1 à 2,5 % 10 à 22 %
Conclusion : Différence structurale entres les parois
des bactéries Gram + et Gram -

En microscopie électronique:

Nette différence structurale entres les parois des


bactéries Gram + et Gram -

Chez Gram + : paroi épaisse (15 à 80 nm), aspect


homogène.

Chez Gram - : paroi fine (6 à 15 nm), aspect stratifié et


hétérogène.
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
2-Flagelles

 Les flagelles (cils) : sont des structures bactériennes


facultatives.

 Ce sont des organes filamenteux, permettant la locomotion


des bactéries.

 Leur nombre varie de 1 à 30 selon les espèces bactériennes.


Ils sont souvent rencontrés chez les bacilles et rarement chez les
coques.

 Invisibles en microscopie optique, mais


peuvent être mis en évidence par des
colorations spécifiques.
Cellules flagellées de Vibrio cholerae
En microscopie électronique, ils apparaissent sous
forme d'organites simples, filamenteux, sinueux,
généralement plus long que la bactérie elle même, de
l'ordre de 6 à 20 µm.

Methanococcus Alcaligenes
jannaschii eutrophus
le nombre et le mode d’insertion des flagelles sur la
bactérie constituent un critère de classification

on distingue deux principaux types d'insertion:

 Insertion polaire:
- Monotriche :

- Amphitriche :

- Lophotriche :

 Insertion péritriche :
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
3- Pili
Définition :

Il s'agit d'appendices de surface plus fins que les flagelles que


l'on trouve fréquemment chez les bactéries à Gram négatif et
rarement chez les bactéries à Gram positif.

On en distingue deux types :

-Les pili communs (ou fimbriae): Pili communs chez Escherichia coli
-

 Courts et cassants, très nombreux (parfois quelques centaines


par bactérie), de 2 à 3 μm de long, disposés régulièrement à la
surface de la bactérie (figure).

 Ils jouent un rôle dans l'agglutination des bactéries et leur


attachement aux muqueuses par exemple.
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
3- Pili
Bactéries en conjugaison, liées par un pilus sexuel

-Les pili sexuels :

 Plus longs que les pili communs (jusqu'à 20 μm) mais en


nombre plus restreint (1 à 4). Ils sont codés par des gènes
plasmidiques.

 Ils jouent un rôle essentiel dans l'attachement des bactéries


entre elles au cours de la conjugaison

 Ils peuvent aussi servir de support de fixation pour certains


bactériophages.
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
4- Capsule
a- Définition :

 C'est un constituant facultatif rencontré chez certaines


espèces bactériennes (ex.: Streptococcus pneumoniae,
Klebsiella pneumoniae) .

 Il s'agit de la formation la plus superficielle. Sa mise en


évidence s'effectue par coloration négative (encre de Chine par
exemple);

 la capsule apparaît alors en clair sur fond noir (figure). On


peut aussi l'observer après la coloration de Gram (figure).

 La capsule est généralement de nature polysa-ccharidique et


rarement polypeptidique (ex.: chez Bacillus anthracis).
Streptocoques avec capsule
(coloration à l'encre de Chine)

Coques capsulées
(coloration de Gram)
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
4- Capsule

b-Rôle de la capsule :
 La capsule joue un rôle important non seulement dans
l'attachement des bactéries mais aussi dans leur virulence en
les protégeant contre la phagocytose.

 Les cellules non capsulées sont avirulentes.


Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
4- Capsule

Remarque :

Les bactéries capsulées, après développement


sur milieu gélosé, donnent des colonies lisses
(appelées "S" pour "Smooth") ou muqueuses,
alors que les bactéries non capsulées donnent
des colonies rugueuses (dites "R" pour "Rough");
il s'agit dans ce dernier cas de bactéries ayant
perdu la capacité de synthèse de la capsule suite à
une mutation.
Chapitre II: Morphologie et structure microbiennes

III.Structure bactérienne
5- Endospores
 les endospores se forment lorsque certains genres
de bactéries, notamment les genres Bacillus et
Clostridium, placées dans des conditions défavorables
de survie, (lorsque leur milieu s'épuise, par exemple),
c’est la sporulation.

 La spore est donc une forme de résistance aux


conditions défavorables de vie, avec conservation de
toutes les aptitudes génétiquement déterminées.
Durant la sporulation, la cellule végétative subit une
déshydratation progressive du cytoplasme, par
l'apparition de certaines composés
(dipicolinate de calcium), une densification des
structures nucléaires et enfin la synthèse d'une paroi
sporale épaisse, imperméable, et donc hautement
résistante (figure).

Elle est douée d'une résistance à la chaleur, à la


dessiccation et aux radiations et est imperméable à
plusieurs agents chimiques.
Remarque :
Seuls trois genres bactériens sont concernés par
l’existence de ces spores :

-Le genre Bacillus (bactéries aérobies à bacille Gram+)


-Clostradium (bactéries anaérobies à bacille Gram+)
- Sporosarcina
Chapitre III :
Métabolisme et nutrition
bactériens
I. Introduction

Pour assurer sa croissance ou sa survie, une


bactérie doit trouver dans son environnement de quoi
satisfaire ses besoins nutritifs: sources d'énergie, de
carbone, d'azote, etc...

 Ces éléments doivent être apportés dans un milieu


où règnent des conditions physicochimiques
favorables (température, pH, pression osmotique,
etc...).
I. Introduction
Le métabolisme est l'ensemble des réactions
biochimiques mises en jeu par un organisme
pour permettre sa croissance

 Les réactions métaboliques peuvent être


classées en deux catégories:

- celles qui produisent de l'énergie:


catabolisme.
- celles qui consomment de l'énergie:
anabolisme ou biosynthèse.
Représentation schématique simplifiée montrant la
relation entre le catabolisme et l’anabolisme
II. Source d’énergie :

Une bactérie, pour qu'elle puisse synthétiser ses


constituants et se déplacer, doit dépenser de
l'énergie par :
-Photosynthèse (bactéries photosynthétiques)
-Des réactions biochimiques d'oxydoréduction.
II. Source d’énergie :

On définit alors deux types trophiques:


-Energie lumineuse phototrophie.
-Energie chimique chimiotrophie.

Cette énergie est stockée dans des liaisons


chimiques comme l’ATP
Structure de l'ATP

Energie
ATP ← ADP + Pi (PO43-)

La bactérie, quand elle a besoin d'énergie, utilise l'ATP → ADP + Pi (PO43-)+ Energie
II. Source d’énergie :
II.1. Phototrophie

Chez les plantes :

 la photosynthèse peut se résumer ainsi :

Lumière
CO2 + H2O (CH2O) + O2

 H2O est le donneur d'électrons.

 La photosynthèse a lieu au niveau des


chloroplastes grâce aux pigments chlorophylliens
II. Source d’énergie :
II.1. Phototrophie
Chez les bactéries photosynthétiques :

pas de chloroplastes; la bactériochlorophylle est


dispersée dans le cytoplasme sous forme de
chromatophores.
Lumière
CO2 + 2RH2 (CH2O) + 2R + H2O
RH2 est le donneur d'électrons.

Chez les bactéries, le donneur d'électrons n'est


jamais H2O ; sa nature chimique permet
de distinguer deux types trophiques:
- Minéral → photolithotrophie
- Organique → photoorganotrophie
Comparaison entre la photosynthèse chez les
organismes eucaryotes et chez les bactéries*
Eucaryotes Bactéries

Organismes plantes, algues bactéries vertes et


pourpres
Type de chlorophylle chlorophylle a bactériochlorophylle
absorbe à 650- absorbe à 800-1000nm
750nm
Photosystème I présente présente

Photosystème II présente absente

Production de O2 oui non

donneur d'électrons H2O H2S, autres composés


soufrés ou certains
composés organiques
II. Source d’énergie :
II.2. Chimiotrophie

La majorité des bactéries rencontrées dans la nature


sont dépourvues de pigments chlorophylliens et sont
par conséquent incapables de faire la photosynthèse.
Elles doivent donc se procurer de l'énergie à partir
de réactions chimiques d'oxydoréduction.

En fonction de la nature du donneur d’éléctrons, on


définit deux types trophiques:

- Donneur minéral → chimiolithotrophie


- Donneur organique → chimioorganotrophie
III. Source de carbone
Certaines bactéries peuvent utiliser le gaz
carbonique de l'air ou ses sels (carbonates)
comme seule source de carbone; elles sont dites
autotrophes.
Elles sont donc capables de synthétiser la
matière organique à partir de cette source
minérale.

Parmi ces bactéries, on distingue:


- les autotrophes strictes qui exigent le CO2
comme source de carbone unique

- les autotrophes facultatives qui peuvent


utiliser le CO2 et le carbone organique.
III. Source de carbone

Le carbone est un élément essentiel pouvant


constituer jusqu’à 50% de la cellule
les autotrophes:
-bactéries capables de se développer en milieu
purement minéral :
le CO2 est l’unique source de carbone

les hétérotrophes
-bactéries exigeant des composés organiques

N.B. Parmi les hétérotrophes, certaines espèces ont


des exigences strictes.
Ex. Pseudomonas methanica n’utilise que le méthane
ou le méthanol
III. Source de carbone
Parmi ces bactéries on distingue:

- Les prototrophes : capables de se développer


en présence d'une seule source de carbone
organique (glucose par exemple).
A partir de cette source, elles sont capables de
synthétiser tout ce dont elles ont besoin comme
substance organique.

-Les auxotrophes : incapables de synthétiser


certaines substances indispensables à leur
croissance (facteurs de croissance) à partir de la
seule source de carbone organique fournie;

il faut donc les leur apporter dans le milieu


les facteur(s) de croissance dont elles ont besoin
Conclusion
Les bactéries prototrophes sont capables
de croître dans un milieu minimum
contenant une seule source de carbone
(glucose en général), une source d'azote et
des sels minéraux
.
Les bactéries auxotrophes en sont
incapables; il faut leur apporter, dans ce
milieu, le ou les facteur(s) de croissance
dont elles ont besoin.
Récapitulatif des différents types
trophiques
Classe du besoin Nature du Type trophique
besoin
Source d'énergie lumineuse phototrophie
chimique chimiotrophie

Substrat énergétique minéral lithotrophie


organique organotrophie

Source de carbone CO2 (minérale) autotrophie


organique hétérotrophie

Facteurs de non indispensables prototrophie


croissance
indispensables auxotrophie
Remarque

On peut aussi définir des types trophiques en


conjuguant la source d'énergie et la source
de carbone:

Chimioautotrophie et chimiohétérotrophie;

Photoautotrophie et photohétérotrophie.
III. Source d’azote
Nécessaire à la synthèse des protéines (10% du poids sec).

L’azote peut être d’origine:


- Minérale:

 NH4+ et NO3- utilisés par la plupart des bactéries


 NO2 utilisé par les bactéries du genre nitrobacter
 N2 utilisé par les bactéries fixatrices d’azote libres
(Azobacter) ou symbiotiques (Rhizobium).
- Organique:

 Protéines, acides aminés…


A partir de ces composés, il y a incorporation des NH4+
libérés après désamination ou utilisation du radical NH2
par transamination.
IV. Besoins en ions minéraux

 En plus des sources d'énergie, de carbone


et d'azote, les bactéries ont besoin d'ions
minéraux indispensables à leur croissance.

 Leurs sources et fonctions ainsi que


celles des autres éléments majeurs (C, O, N
et H) sont indiquées dans le tableau
Eléments majeurs, leurs sources et leurs fonctions dans les
cellules bactériennes
Elément % poids Source Fonction
sec
Carbone 50 Matière organique ou Constituant majeur du matériel cellulaire
CO2
Oxygène 20 H2O, Matière Constituant du matériel et de l'eau cellulaires; O2 est
organique, CO2 et O2 aussi accepteur d'électrons dans la respiration aérobie

Azote 14 NH3, NO3, Matière Constituant des acides aminés, nucléotides, et


organique, N2 coenzymes

Hydrogène 8 H2O, Matière Constituant majeur de la matière organique et de l'eau


organique, H2 cellulaire
Phosphore 3 phosphate inorganique Constituant des acides nucléiques, ATP,
(PO4) phospholipides, LPS, acides téichoïques

Soufre 1 SO4, H2S, matière Constituant de la cystéine, méthionine, glutathion,


organique contenant S plusieurs coenzymes

Potassium 1 sels de Potassium Cation cellulaire majeur et cofacteur pour certaines


enzymes
Magnésiu 0,5 sels de Magnésium Cation cellulaire, cofacteur for certaines réactions
m enzymatiques
Calcium 0,5 sels de Calcium Cation cellulaire et cofacteur pour certaines enzymes
et composant des endospores

Fer 0,2 sels de Fer Composant des cytochromes et certaines ferro-


protéines et cofacteur pour quelques réactions
enzymatiques
Remarque
Les bactéries ont par ailleurs besoin d'autres ions mais
en faibles quantités; ils sont appelés oligoéléments. Ils
agissent en tant que cofacteurs pour les réactions
enzymatiques essentielles dans les cellules. Ajoutés en
grandes quantités, ils deviennent toxiques.

Ex: manganèse, fer, zinc, cuivre et cobalt.


V. Facteurs physico-chimiques

 Température
 pH
 Pression osmotique
 Besoins en oxygène, etc...

peuvent favoriser ou inhiber la croissance


bactérienne.
V. Facteurs physico-chimiques
V.1. Température
Le facteur température peut être utilisé dans plusieurs
objectifs :
- Classification des bactéries;
- Culture des bactéries à des températures optimales
de croissance;
- Conservation des aliments dans le réfrigérateur.

La majorité des bactéries qui contaminent nos aliments


ne se développent pas ou peu à des températures
basses;

- Sélection ou enrichissement en jouant sur l'intervalle


de développement des bactéries en mélange
Utilisation de la température d'incubation comme facteur
d'enrichissement ou de sélection
V. Facteurs physico-chimiques
V.1. Température

Une bactérie est en général capable de croître dans un


intervalle plus ou moins important de température.

-T. minimale : en dessous de laquelle il n'y a plus


de développement

- T. maximale au dessus de laquelle la croissance


s'arrête.

- T. optimale : La croissance est meilleure


croissance

Min Intervalle de MaX température


développement

Effet de la température d'incubation sur la croissance


bactérienne
V. Facteurs physico-chimiques
V.1.1. Différents groupes

En fonction de la température optimale moyenne (TOM),


on distingue plusieurs groupes de bactéries :

-Mésophiles : TOM comprise entre 20 et 40°C;


- Saprophytes : TOM = 30°C.
- Pathogènes : TOM = 37°C.

-Psychrophiles : TOM aux environs de 0°C.

-Thermophiles : TOM comprise entre 45 et 65°C.

Certains microorganismes (archéobactéries) peuvent se


développer dans des températures supérieures à 100°C.
V. Facteurs physico-chimiques
V.1.1. Différents groupes

A côté de ces groupes, on trouve aussi des bactéries :

- Psychrotrophes :
se développent aux températures basses mais
prolifèrent mieux à des températures plus élevées.

- Thermotrophes (thermotolérantes) :
se développent à des températures élevées mais
croissent mieux à des températures moyennes (30°C).
Températures minimale, maximale et optimale de certaines
bactéries et archéobactéries

Espèce bactérienne Minimum Optimum Maximum


Listeria monocytogenes 1 30-37 45
Vibrio marinus 4 15 30
Pseudomonas maltophilia 4 35 41
Thiobacillus novellus 5 25-30 42
Staphylococcus aureus 10 30-37 45
Escherichia coli 10 37 45
Clostridium kluyveri 19 35 37
Streptococcus pyogenes 20 37 40
Streptococcus pneumoniae 25 37 42
Bacillus flavothermus 30 60 72
Thermus aquaticus 40 70-72 79
Methanococcus jannaschii 60 85 90
Sulfolobus acidocaldarius 70 75-85 90
Pyrobacterium brockii 80 102-105 115
V. Facteurs physico-chimiques
V.2. pH

 Le potentiel Hydrogène (pH) traduit la concentration


en H+ dans un milieu.

 Facteur très important qui influence beaucoup la


croissance des bactéries

 Comme pour la température, une bactérie est capable


de croître dans un intervalle plus ou moins important
(selon les espèces) de pH..
V. Facteurs physico-chimiques
V.2. pH

 Il est limité par :

- une valeur minimale : en dessous de laquelle il n'y


a plus de développement

- une valeur maximale : au dessus de laquelle la


croissance s'arrête

- pH optimum : La croissance est meilleure


croissance

Min Intervalle de MaX pH


développement

Effet du pH sur la croissance bactérienne


V. Facteurs physico-chimiques
V.2. pH

V.2.1. Différents groupes


En fonction du pH optimum, on distingue trois groupes
bactériens:

- Acidophiles : pH optimum acide

- Neutrophiles : pH optimum proche de la neutralité

- Basophiles (alcalophiles): pH optimum basique.


V. Facteurs physico-chimiques
V.2. pH

V.2.2. Applications
Les mêmes applications citées pour la
température sont valables pour le pH; à savoir :

- la culture,
- la classification,
- la conservation
- la sélection/enrichissement
pH minimal, maximal et optimal de certaines bactéries

Espèce bactérienne pH pH pH
minimum optimum maximum
Thiobacillus thiooxidans 0.5 2.0-2.8 4.0-6.0
Sulfolobus acidocaldarius 1.0 2.0-3.0 5.0
Tableau 6 : pH minimal, maximal et optimal de certaines bactéries

Bacillus acidocaldarius 2.0 4.0 6.0


Zymomonas lindneri 3.5 5.5-6.0 7.5
Lactobacillus acidophilus 4.0-4.6 5.8-6.6 6.8
Staphylococcus aureus 4.2 7.0-7.5 9.3
Escherichia coli 4.4 6.0-7.0 9.0
Clostridium sporogenes 5.0-5.8 6.0-7.6 8.5-9.0
Erwinia caratovora 5.6 7.1 9.3
Pseudomonas aeruginosa 5.6 6.6-7.0 8.0
Thiobacillus novellus 5.7 7.0 9.0
Streptococcus pneumoniae 6.5 7.8 8.3

Nitrobacter sp. 6.6 7.6-8.6 10.0


V. Facteurs physico-chimiques
V.2. Pression osmotique

V.2.1. généralité

 La pression osmotique d'un milieu traduit la


concentration totale des ions et molécules en
solution dans ce milieu.
V. Facteurs physico-chimiques
V.2. Pression osmotique
La bactérie accumule dans le cytoplasme une
concentration élevée en substrats

PO int > PO ext


Si forte augmentation de l'osmolarité du milieu
extracellulaire risque d’efflux d'eau
la plasmolyse

inhibition de processus vitaux:


- biosynthèse de macromolécules,
- réplication de l'ADN etc.…
Arrêt de croissance
Remarque

Pour éviter la plasmolyse, la bactérie doit


ajuster sa pression osmotique interne à
une valeur supérieure à celle du milieu
externe, C’est l’osmorégulation :
Accumulation de K+, d’acides aminés,
sucres etc…
V. Facteurs physico-chimiques
V.2. Pression osmotique

Selon ce pouvoir d’osmorégulation, on distingue 4 groupes de bactéries

Groupe Exemple [NaCl] tolérée


Non Halophiles E. coli 0à4%

Halophiles Pseudomonasmarina 0,2 à 5 %


Halophiles modérés Pediococcus halophilus 2,3 à 20,5 %
Halophiles extrêmes Halobacterium 5 à 36 %
V. Facteurs physico-chimiques
V.2. Pression osmotique

 Les bactéries halophiles: nécessitent du sel (NaCl)


pour leur croissance.

 Les bactéries halotolérantes: acceptent des


concentrations modérées de sels mais non obligatoires pour
leur croissance (Ex. : Staphylococcus aureus).

 Les bactéries osmophiles: nécessitent des sucres pour


leur croissance.

 Les osmotolérantes: acceptent des concentrations


modérées mais non obligatoires pour leur croissance.
V.2.1. Applications

Des applications citées pour les premiers


facteurs sont aussi valables pour la pression
osmotique; à savoir :

- la culture,
-la conservation ( ex. utilisation du sel pour la
conservation des viandes et du poisson)
- la sélection/enrichissement.
V. Facteurs physico-chimiques
V.3. Besoins en oxygène
Plusieurs groupes bactériens peuvent être distingués
en fonction de leurs besoins en O2 :

- 1) Les bactéries aérobies strictes ne se


développent qu'en présence d'oxygène. Leur source
principale d'énergie est la respiration aérobie où
l'oxygène moléculaire est accepteur final
d'électrons.

- 2) Les microaérophiles peuvent croître lorsque


la pression partielle d'oxygène est faible.

- 3) Les aéro-anaérobies facultatives peuvent


se développer en présence d'oxygène, en utilisant la
respiration aérobie et en anaérobiose, la fermentation
ou la respiration anaérobie.
- 4) Les anaérobies aérotolérantes se
développent en présence et en absence d'oxygène mais
sans l'utiliser. Elles empruntent exclusivement des
voies fermentaires pour leur métabolisme.

- 5) Les anaérobies strictes sont incapables de


croître en présence d'oxygène; il leur est toxique. Pour
leur métabolisme, elles utilisent la fermentation, la
respiration anaérobie ou la photosynthèse.
4

1 2 3
2

Types respiratoires des bactéries

1: aérobie strict 3: aéro-anaérobies


2: microaérophiles 4: anaérobie strict
Besoins en O2 des bactéries
Environnement
Group Aérobiose Anaérobiose Effet de l'O2

Aérobie strict Croissance Pas de Croissance Exigé (utilisé pour la


respiration aérobie)

Microaérophile Croissance si Pas de Croissance Exigé à des niveaux bas


le niveau n'est (en dessous de 0,2 atm)
pas élevé

Anaérobie Pas de Croissance Toxique


strict croissance

Aéro-anaérobie Croissance Croissance Non exigé pour la


facultatif croissance mais utilisé
quand il est disponible

Anaérobie Croissance Croissance Non exigé et non utilisé


aérotolérant
Chapitre IV :
La croissance bactérienne
La croissance bactérienne
I. Introduction
 Chez les organismes pluricellulaires, la
croissance se manifeste par l'augmentation de taille
ou de masse.

 Chez les microorganismes unicellulaires, elle se


manifeste par l'augmentation du nombre
(multiplication suite à des divisions binaires).
 Lorsqu'une cellule bactérienne est placée dans un
milieu de culture convenable, elle va assurer ses
biosynthèses, augmente de taille puis se divise, par
fission binaire , en deux cellules filles séparées par
un septum de division formé par la paroi cellulaire

Paroi
cellulaire

pilli

septum

chromosome

Bactérie en division (début de formation du septum)


La croissance bactérienne

II. Méthode de mesure de la croissance


bactérienne

L'estimation de la croissance bactérienne peut


être faite par des numérations ou par des
mesures de masse.
La croissance bactérienne

II-1. Mesure du nombre de cellules (dénombrement)


II-1-1- Numération totale directe

 Par microscope (Cellule de Thoma)


 Dispositif électronique (Compteur automatique)
 Nombre de cellules totales (viable et mortes)
Dénombrement par cellule de Thoma
La croissance bactérienne
II-1. Mesure du nombre de cellules (dénombrement)

II-1-2- Numération indirecte des cellules viables

Cette méthode permet l'appréciation des bactéries


viables et cultivables. Après avoir effectué une série
de dilutions, une aliquote (0,1 ml en général) des
dilutions convenables est étalée à la surface d'un
milieu gélosé approprié. Après incubation, chaque
cellule se multiplie pour donner une colonie visible à
l'oeil nu. En tenant compte du facteur de dilution,
nous pouvons déduire la concentration bactérienne
initiale. Parfois, il arrive que plus d'une bactérie
donne une seule colonie; il est donc plus prudent de
donner la concentration bactérienne en unités formant
colonies (UFC) par millilitre.
II-2. Mesure de la masse bactérienne
Méthodes directes et indirectes sur milieu liquide et sur
milieu solide :

 Mesure indirecte de l'activité métabolique, en


appréciant, par exemple la production ou la
consommation d'O2 ou de CO2.

 Mesure physique directe du poids frais, du


poids sec ou du volume cellulaire après
centrifugation : (P. frais d'1 bact.=1,5 10-12 g)

 Mesure chimique directe de quelques constituants


cellulaires, tels que l'azote total (14% du poids sec),
les protéines totales ou encore l'ADN total.

 Mesure de la turbidité
Mesure de la turbidité
 Mesure de la turbidité (densité optique) d'une
culture bactérienne à l'aide d'un spectrophotomètre.

 C'est la technique la plus employée car la plus


simple, la plus rapide et la moins coûteuse.

 Son inconvénient majeur est sa sensibilité


relativement modérée; il faut des concentrations d'au
moins 107 bact./ml pour avoir des densités optiques
mesurables.
La turbidimétrie
 La turbidimétrie: consiste à mesurer le trouble
bactérien.
 Une suspension cellulaire, traversée par un rayon
lumineux, disperse la lumière (absorbe) et la
quantité transmise est réduite par rapport à la
quantité émise.

 Si la technique est bien maîtrisée, on peut avoir


des estimations correctes de la croissance bactérienne.
Cuve à spectrophotomètre

……
I0 … I
I  I0
. ..

….
.…....
.…
… .
…..…. .
…... Toute suspension bactérienne obéit à la
….
Source de ….
. Loi de Beer Lambert :
lumière …..

D.O = log I0 / I = ∑ l C = K C
Lumière réfléchie
(absorbée) ∑ = constante d’absorbance
l = distance traversée par le rayon (1 cm)

∑ et l sont constantes, donc DO proportionnelle à C

La longueur d'onde utilisée pour la suspension bactérienne est


comprise entre 550 et 660 nm (spectre d'absorbance).
III. Aspects théoriques de la croissance
 Théoriquement, une bactérie, placée dans un
milieu convenable peut se multiplier
indéfiniment, par fission binaire (figure).

 La croissance se fait selon une progression


géométrique :

1, 2, 4, 8, etc... ou 20, 21, 22, 23,.....2n

(où n = nombre de générations).

 Il s'agit d'une croissance exponentielle, mais, en


réalité, cette allure exponentielle ne représente
qu'une petite partie de la multiplication bactérienne
Aspects théoriques de la croissance
Si on part d'une population initiale N0, au bout de n
divisions, on aura un nombre théorique de bactéries:

N = 2nNO (1).
Le temps qui sépare deux divisions successives (ou temps
nécessaire au doublement d'une population) est appelé
temps de génération θ.

θ = t / n (2)
Le taux de croissance (μ) exprime la vitesse de
multiplication des bactéries; c'est le nombre de divisions
effectuées par unité de temps.
μ = n / t ⇒ n = μt (3)

(1) et (3) ⇒ N = 2μt N0 (4)

Il s'agit d'une fonction exponentielle (figure).


N = 2μt N0 (4)

Il s'agit d'une fonction exponentielle (figure).

t
Représentation schématique de la fonction (4)
Pour la simplifier (linéarisation), on va lui faire
subir une transformation logarithmique (figure):

log N = μt log 2 + log N0 (5) (Y = aX + b)

Représentation schématique de la fonction (5)


IV. Aspects expérimentaux de la croissance
IV.1. Courbe expérimentale de croissance

On ensemence un milieu de culture favorable


et on assure le suivi de la croissance
bactérienne en réalisant des dénombrements
bactériens à des intervalles de temps réguliers.
On obtient la courbe suivante :
Courbe expérimentale de croissance montrant les différentes
phases de croissance distinctes par μ
On distingue 6 phases de croissance:

I : Phase de latence où le taux de croissance est nul. La


durée de cette phase dépend de plusieurs facteurs :

- l'importance de l'inoculum : les bactéries doivent


d'abord détoxiquer le milieu en le débarrassant des traces
d'éléments toxiques qui contaminent, en général, les
milieux de culture (métaux lourds par ex.). Plus l'inoculum
est important, plus le temps nécessaire à la détoxification
est court.
- l'âge des bactéries : les "vieilles" bactéries, introduites
dans un milieu neuf, doivent d'abord réparer tous les
dommages subies ; elles doivent donc restaurer leur état
physiologique normal avant de commencer à se multiplier.
Donc, plus la culture ayant servi d'inoculum est vieille, plus
la durée de cette phase est longue.
- la composition du milieu : les bactéries doivent
synthétiser les enzymes adaptées au nouveau milieu de
culture. La diauxie illustre clairement cette adaptation.
II : Phase d'accélération pendant laquelle la vitesse de
croissance augmente.

III : Phase de croissance exponentielle où la vitesse de


division est constante et maximum. La majorité des bactéries
sont dans un bon état physiologique et se divisent de façon
exponentielle. Le temps de génération des bactéries pendant
cette phase est le plus court. La presque totalité de la masse
cellulaire est représentée par des cellules viables (mortalité
nulle).
IV : Phase de ralentissement (décélération) où μ diminue.

V : Phase stationnaire : Il y a une compensation entre les


bactéries qui meurent, par autolyse, et celles qui continuent à
se multiplier. Cette phase est déclenchée par l'épuisement du
milieu, particulièrement le facteur limitant, et
l'accumulation de déchets toxiques (ex.: acides organiques)
libérés dans le milieu par les bactéries.
VI : Phase de déclin (μ < 0) : le nombre de bactéries
viables diminue durant cette phase. Ceci est dû à une lyse
cellulaire sous l'action des enzymes protéolytiques
endogènes (autolyse).
Diauxie (glucose + lactose)
Lorsque des bactéries sont cultivées en présence de glucose
et de lactose, elles commencent par l'utilisation du glucose
jusqu'à son épuisement. On observe ensuite un temps de
latence, durant lequel les bactéries vont synthétiser les
enzymes nécessaires à l'utilisation du lactose, avant la
reprise de la multiplication bactérienne.
IV.2. Détermination graphique du taux de
croissance

D'après la courbe de la figure de croissance, le taux de


croissance maximum peut être déterminé graphiquement,
durant la phase exponentielle de croissance, comme suit:

μ = (log2N2 - log2N1) / t2 - t1

Le taux de croissance est très variable selon les espèces


et les conditions de culture.
Le temps de génération peut être déterminé comme
suit :
θ=1/μ

des exemples sont donnés dans le tableau suivant :


Température (°C) Temps de génération (h)

Bacillus 60 0,14
stearothermophilus
Escherichia coli 40 0,35
Mycobacterium 37 6
tuberculosis
Remarque

Dans les conditions habituelles de croissance, la


phase exponentielle ne peut durer que quelques
heures.
Expérimentalement, on peut maintenir une culture
en croissance exponentielle pendant plusieurs
heures voir plusieurs jours renouveler
constamment le milieu de culture tout en éliminant
les produits résultant du métabolisme cellulaire:
C'est le principe des fermenteurs industriels.
Fermenteur de laboratoire

Fermenteurs industriels
En phase stationnaire, la biomasse cellulaire est
directement proportionnelle à la concentration de la source
de carbone.

Cette biomasse détermine le rendement:

R = X - X0 x 100
C

avec: X0= P.S. des bact. à t0 (en g)


X = P.S. des act. phase stat.
C = Quantité substrat consommé

A la concentration optimale, le taux de croissance


est optimal mais le rendement peut continuer à
augmenter
V- Facteurs influençant la croissance bactérienne

✓Composition du milieu de culture


✓Facteurs physico-chimiques: pH, température, oxygène
✓Agents antimicrobiens: les antibiotiques

V-1- Composition du milieu de culture


Le taux de croissance d'une bactérie dépend du milieu de
culture:

Ex. Bacillus subtilis:


µ = 0,3 div/h sur milieu synthétique
µ = 3 div/h sur bouillon nutritif.
Cas de l’effet de la concentration du
substrat carboné

chez E. coli, µ augmente proportionnellement à la quantité


de glucose jusqu'à une valeur à partir de laquelle il est
inutile d’augmenter la concentration du glucose
(C.optimale).

µ max

0 C C C C C [Glucose]
1 2 3 4 5

NB: Un substrat fourni en concentration trop élevée peut avoir un


effet bactériostatique (arrêt de croissance) ou bactéricide (mort des
bactéries).
V-2- facteurs physico-chimiques

Voir Chapitre III : Métabolisme et nutrition


bactériens
V-3- Agents antimicrobiens
 Agents chimiothérapeutiques:

 Au sens strict:

Agent antimicrobien, produit par des microorganisme, tue ou


inhibe d’autres microorganismes.

 Au sens large:
Toute molécule de faible PM d’origine naturelle (les
antibiotiques), synthétique ou hémisynthétique (les
sulfamides) pouvant avoir un effet létal (bactéricide) ou
statique ( bactériostatique).

 La toxicité est sélective


 Modalité d’action:

 Bactéricide, tue les bactéries


105

Témoin
cfu/ml

Temps (h) 24 h

1 mg / l
102

2 mg / l
 Modalité d’action:
 Bactériostatique, inhibe la croissance

Témoin
109
cfu/ml

1 mg / l

105
2 mg / l

Temps (h) 24 h
Mode d’action
✓Action sur la synthèse de la paroi
✓Action sur la membrane cytoplasmique
✓Action sur la synthèse des protéiques
✓Action sur les acides nucléiques
 Action sur la synthèse de la paroi:
Ex. la Pénicilline = structure analogue du dipeptide
D-alanine, elle empêche son incorporation dans le
chaînon peptidique.
Il y a multiplication mais éclatement cellulaire par
suite de l’absence de la paroi.

 Les pénicillines et les autres antibiotiques beta-


lactamine ne tuent pas directement les bactéries
Elles agissent donc par inhibition sur la formation de
liens inter-peptidoglycanes sur la paroi bactérienne

Remarque :
le peptidoglycane joue un rôle essentiel dans le maintient de la
cellule d’une part sur sa rigidité et d’autre part sur sa résistance
aux agressions ; notamment celles des antibiotiques.
La pénicilline va donc remplacer le substrat qui va
permettre la synthèse du peptidoglycane.

Action pendant la phase active de croissance:


Effet bactéricide
 Action sur la membrane cytoplasmique:

Ex. la polymixine = Antibiotique de nature


polypeptidique qui altèrent la membrane
plasmique en y formant des pores qui seront à
l’origine de perturbation des échanges
membranaires.

Action pendant et en dehors de la croissance. Effet


bactéricide
 Action sur la synthèse des protéines:

Les antibiotiques agissent sur les ribosomes pour empêcher la


lecture du code ou la fausser.

Ex. 1: L’erythromycine se fixe au niveau de l’unité 50 S du


ribosome

Elle empêche la fixation du complexe acides aminés-ARNt,


inhibition de la synthèse protéique.
Action pendant la phase active de croissance. Effet
bactériostatique
Ex. 2: La streptomycine:

Elle se fixe au niveau de l’unité 30 S du ribosome. Il


y a des erreurs de lecture du code génétique et
l’incorporation d’acides aminés ne correspondant pas
à l’information des ARNm, Il y a synthèse de
protéines non sens (léthales).

Action pendant la phase active de croissance. Effet


bactéricide
 Action sur les acides nucléiques

 Action sur l’ADN:

Ex. la mitomycine forme des ponts entre les hélices de


l’ADN
Elle empêche la réplication par la polymérase et bloque
la croissance. Action pendant la phase active de
croissance. Effet bactériostatique

 Action sur l’ARN:


Ex. l’actinomycine bloque l’ARN polymérase
Chapitre V :
Génétique bactérienne
Génétique bactérienne

I. Définitions
I.1. Gène

Un gène est un segment d'ADN dans lequel la séquence de


bases nucléotidiques détermine par :
- Transcription, la séquence de bases dans une molécule
d'ARNm,
- Traduction, la séquence d'AA dans un polypeptide

I.2. Mutation

Une mutation peut être définie comme étant une altération


dans la séquence de bases nucléotidiques du gène.
Anomalie génétique
Quelle est la nature et la structure du
matériel génétique ?
2- Composants de base des acides nucléiques

Structures du ribose et du désoxyribose

Bases puriques et pyrimidiques


Structure de l'adénosine monophosphate (AMP),
un exemple de nucléotide
3- Structure de l’acide désoxyribonucléique (ADN)
3’ 5’ Les molécules d’ADN:
G C
Les- molécules d’ADN:
Deux chaînes dont les nucléotides sont
hybridés deux à deux;
- Deux chaînes
- Chaînes dont lesl’extrémité
antiparallèles: nucléotides 5’ desont
hybridés deux
l’une est à deux;
du côté de l’extrémité 3’ de l’autre;
A T - L’appariement
- Chaînes antiparallèles: l’extrémité
des nucléotides dans les5’2 de
l’une
chaines estcôté
est du de l’extrémité 3’ de l’autre;
complémentaire;
Les bases azotées liées par les liaisons
- L’appariement des nucléotides dans les 2
hydrogènes.
chaines est complémentaire;

C G Les bases azotées liées par les liaisons


hydrogènes.

5’ 3’
La structure secondaire de l’ADN est
telle que les deux brins sont enroulés
l’un autour de l’autre en double hélice de
La structure secondaire de l’ADN est telle
façon à garder la stabilité des 2 brins
que les deux brins sont enroulés l’un autour de
complémentaires.
l’autre en double hélice de façon à garder la
Structure secondaire de l’ADN
stabilité des 2 brins complémentaires.
I.2. Mutation
II. Différents types de mutation

 Mutations ponctuelles

 Microdélétion
Il s'agit de la perte d'une paire de bases.

 Microinsertion (Microaddition)
Il s'agit du gain d'une paire de bases.

 Substitution
Il s'agit de la substitution d'une paire de bases par une
autre à la suite d'une erreur durant la réplication.
II. Différents types de mutation
 Macrolésions

Il s'agit de mutations qui affectent une séquence de bases.

On distingue plusieurs catégories:

 Réarrangement : la totalité de l'ADN est présente après


ce type de mutation:

+ Inversion : inversion d'une séquence,


+ Translocation : excision d'un fragment puis sa
réintégration dans un autre endroit.

 Duplication : un segment d'ADN est présent en double.

 Délétion : perte d'un fragment d'ADN.

Insertion : gain d'un fragment d'ADN.


III. Exemples de mutations
III.1. Auxotrophie (déficience)

 Certains mutants dits déficients (auxotrophes), exigent la


présence d'un ou plusieurs facteurs de croissance dans le
milieu car ils sont incapables de le (les) synthétiser.

 L'exigence d'un mutant est déterminée en le cultivant sur


milieu minimum additionné d'un seul facteur de croissance.
III.2. Résistance aux antibiotiques
 Sites d'action

Les antibiotiques sont des substances antimicrobiennes


qui agissent à faible dose et de façon spécifique sur
une cible précise.
Ils peuvent agir à plusieurs niveaux de la cellule
III. Exemples de mutations

III.2. Résistance aux antibiotiques


 Sites d'action

- au niveau de la membrane, par changement de la


perméabilité membranaire, d'où échappement des constituants
cellulaires vers l'extérieur; c'est le cas des polypeptides
(ex : polymyxine).

- au niveau de la paroi; c'est le cas des plactamines qui


agissent au niveau de la synthèse de la muréine.

- au niveau de la réplication de l'ADN; c'est le cas de


l'acide nalidixique qui agit sur l'ADN.
. Mécanismes de résistance

III.2. Résistance aux antibiotiques


 Sites d'action

- au niveau de la transcription; c'est le cas de la


rifamycine.

- au niveau des ribosomes (traduction):

+ par erreur de la lecture (aminosides),


+ par empêchement de la transpeptidation
(chloramphénicol),
+ par inhibition de la translocation (macrolides),
+ par inhibition de l'attachement du complexe ARNt-AA
sur le ribosome (tétracyclines).
. Mécanismes de résistance

III.2. Résistance aux antibiotiques

Mécanismes de résistance

Certaines bactéries peuvent résister à ces antibiotiques par


mutation chromosomique:

 en devenant imperméables à l'antibiotique,

 en modifiant le site d'attachement de l'antibiotique (ex: au


niveau du ribosomes).
. Mécanismes de résistance
III.2. Résistance aux antibiotiques

Mécanismes de résistance

 certaines bactéries peuvent devenir résistantes après


acquisition de nouveaux gènes (plasmidiques par ex.) lors
de transferts génétiques. Ces gènes permettent à la bactérie
de synthétiser des enzymes dégradant l'antibiotique (ex.: p-
lactamases) ou le modifiant, le rendant ainsi inactif (ex.:
acétylases ou glycosylases).

 Certaines enzymes permettent à la bactérie de modifier le


site d'attachement de l'antibiotique
. Isolement des mutants résistants

Étalement d’un inoculum issu d'une population sensible


sur un milieu contenant un antibiotique à une
concentration supérieure à la CMI (concentration
minimale inhibitrice).

Après incubation, seules les bactéries résistantes à cet


antibiotique peuvent se multiplier pour donner une
colonie visible à l'oeil nu.

Il s'agit de mutants spontanés qui existaient dans la


population initiale. L'antibiotique n'a fait que les
révéler.

Remarque :
Les mutations induites sont générées par des agents mutagènes
qui peuvent être physiques (ex.: UV) ou chimiques (ex.: acide
nitreux). Ces agents augmentent la fréquence de mutation.
. Transferts génétiques

La bactérie peut être l'objet de variations


génétiques autres que la mutation.

Celles-ci peuvent résulter du transfert de


matériel génétique d'une bactérie à une autre
par des processus aussi différents que la
transformation, la conjugaison et la
transduction.
1.Transformation

Expérience de Griffith (1928) :

Griffith, auparavant (1928), avait observé que


l'injection à des souris d'un mélange de
pneumocoques avirulents (R : "rough") vivants et
de pneumocoques virulents (S : "smooth") tués,
pouvait provoquer une septicémie mortelle.

À partir des souris mortes, il avait isolé des


pneumocoques virulents. Il a parlé d'un principe
transformant.
Avery et ses collaborateurs ont étudié le phénomène, in
vitro, et ont démontré que le principe transformant évoqué
par Griffith est l'ADN et ont donc fourni, par la même
occasion, la toute première indication que le support
moléculaire de l'hérédité est l'ADN.
La transformation est le transfert d'un gène (ou plusieurs)
porté(s) par de l'ADN libre, d'une bactérie donatrice vers une
bactérie réceptrice qui va exprimer le phénomène de
transformation génétique.

Représentation schématique de la
transformation
. Conjugaison
Ce phénomène a été découvert par Lederberg et Tatum en
1946 (figure). Il s'agit d'un transfert de gènes d'une bactérie
donatrice vers une bactérie réceptrice après un contact
physique intime entre les deux bactéries partenaires

Représentation de l'expérience de Lederberg et Tatum ayant


permis la découverte de la conjugaison en 1946
Aucune des deux souches auxotrophes n'est capable de se
développer sur milieu minimum. Par contre, lorsqu'on
mélange des bactéries des deux souches en milieu liquide et
que l'on étale ensuite une partie du mélange sur milieu
minimum, on obtient des colonies.

Cette expérience suggère qu'il y a eu échange (de A vers B


et/ou de B vers A) de matériel génétique entre les deux
souches, aboutissant à la formation de cellules "met+ bio+
thr+ phe+ thi+", capables de se développer sur milieu
minimum.
D'autres expériences ont permis, par la suite, de démontrer
que le transfert génétique est unidirectionnel (polarisé); il se
fait toujours de A vers B.

Quand on mélange des bactéries donatrices et des bactéries


réceptrices, le pilus sexuel reconnaît des sites récepteurs pariétaux de
la réceptrice et s'y attache. Ensuite, il se rétracte pour mettre les
bactéries en contact. Il se forme alors un pont cytoplasmique par
lequel se fait le transfert des gènes
Fin de cours

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