Siècle Des Lumières - Wikipédia

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Siècle des Lumières

période historique

Le siècle des Lumières est un mouvement philosophique, littéraire


et culturel bourgeois que connaît l'Europe au xviiie siècle (de 1715
à 1789) et qui se propose de promouvoir le rationalisme,
l'individualisme et le libéralisme, contre l'obscurantisme et la
superstition de l'Église catholique et contre l'arbitraire de la
royauté et de la noblesse, avec pour modèle la philosophie
empirique, l'économie libérale et la monarchie constitutionnelle
anglaise.

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Siècle des
Lumières
Le frontispice de
l’Encyclopédie de Diderot
et d’Alembert, gravure de
Benoît-Louis Prévost.
Dates
Début 1715
Fin 1789
Époques
xviie siècle -
Précédente
Classicisme
Suivante xixe siècle -
Romantisme
en Europe,
Romantisme
en France

Financés pour la plupart par des fermiers généraux (comme


Helvetius) ou par des spéculations (comme la traite des nègres),
des intellectuels qui se réunissent dans des salons (comme celui
du Baron d'Holbach), dans des loges (comme celle des Neuf
Sœurs), et autour du projet de traduction de l'Encyclopédie
d'Ephraïm Chambers, ce qui les fera appeler les Encyclopédistes,
publient un grand nombre d'essais, de gazettes, de pamphlets, de
romans par lettres, de pièces de théâtre. Ils ont des
correspondances avec les cours protestantes d'Europe pour
former la République des Lettres.

La glorieuse Révolution anglaise de 1688 peut en constituer le


premier jalon[1], mais pour l’historiographie française, la période
charnière qui correspond à la fin du règne de Louis XIV (1643-
1715) est comme sa gestation[2] et le siècle des Lumières
commence conventionnellement, en 1715, à la mort de ce
roi[3],[4],[5],[6],[7],[8], plus précisément avec la Régence de Philippe,
duc d'Orléans, et se termine avec la Révolution française. Certains
historiens, en fonction de leur objet d'étude, privilégient une
chronologie plus ou moins large (1670-1820)[9].

Le terme de « Lumières », pour les Juifs Maskilim, a été par la


suite consacré par l'usage pour rassembler sous cette appellation
la diversité des manifestations de cet ensemble d’objets, de
courants, de pensées ou de sensibilités et d’acteurs historiques.

Pour les arts plastiques, le siècle des Lumières couvre la


transition entre les périodes classique, rococo et néoclassique, et
pour la musique, celle de la musique baroque à la musique de la
période classique. L’expression provient d’emblée de son
utilisation massive par les contemporains. Puis, le développement
et l’affirmation de l’histoire culturelle et sociale depuis les années
1970, ont favorisé l’usage d’une notion féconde qui permet de
mener des recherches de façon transversale et internationale tout
en multipliant les objets d'étude et en dépassant les cadres
nationaux[10].

Significations usuelles

Jacques-Louis David, Antoine


Lavoisier et son épouse, 1788,
Metropolitan Museum of Art, New
York.

Frontispice des Éléments de


la philosophie de Newton,
Voltaire, 1738.

Le « siècle des Lumières »[11] se veut éclairé par la lumière


métaphorique des connaissances — et non par l’illumination
divine, « émanation de l’absolu »[12], utilisé exclusivement au
singulier — acquises par l’expérience et l’enseignement du passé.
Elle suggère aussi une vision manichéenne du monde, où
l’« homme éclairé » s’oppose à la masse de ceux restés dans les
ténèbres. La formule a donc une dimension tant sociale que
spatiale. Sous la plume des philosophes, les « Lumières »
désignent par métonymie les élites européennes ouvertes aux
nouveautés, une « République des Lettres éclairées ».

On trouve dès les années 1670, la mention de « siècle éclairé »


dans certains écrits historiques ou philosophiques relatant les
expériences et les progrès scientifiques du temps[13]. L’inflexion
anticléricale et combative que prend la philosophie des Lumières
dans les années 1750 devait marquer l’expression[14]. Dans la
France prérévolutionnaire, la formule est consacrée par les
représentants des Lumières puis par les révolutionnaires eux-
mêmes[15]. L’historiographie française a retenu l’expression : « Le
siècle des Lumières : siècle un, profondément, mais combien
divers. La raison éclaire tous les hommes, elle est la lumière, ou
plus précisément, ne s’agissant pas d’un rayon, mais d’un
faisceau, les Lumières »[16]. L'image de la lumière renvoie à une
coutume consistant à placer une bougie allumée à sa fenêtre pour
annoncer un événement. Le voisin « illuminait » à son tour. De
fenêtres en fenêtres les lumières éclairaient la nuit. Les
philosophes séduits par cette pratique faisant de la transmission
de l'information, de la connaissance, une chaîne de lumière et
s'emparent de l'idée : ils transformeront la nuit de l'ignorance en
clarté, guidés par la lumière de leur raison. Diderot écrit dans
Addition aux pensées : « Si je renonce à ma raison, je n'ai plus de
guide […]. Égaré dans une forêt immense pendant la nuit, je n'ai
qu'une petite lumière pour me conduire. »

Traits dominants
Le siècle des Lumières est marqué par une vision renouvelée et
élargie du monde, héritée de questionnements, parfois angoissés,
du dernier quart du xviie siècle. Sept traits marquants d’une
pensée moderne s’y affirment et peuvent être retenus[17] :

la primauté de l’esprit scientifique sur la Providence dont la


révolution newtonienne est l’illustration la plus marquante ;
La diffusion et la compréhension du Discours de la Méthode de
René Descartes;
la réflexion politique marquée par la théorie contractuelle,
influencée par les travaux de John Locke ;
les progrès de l’esprit critique à l’œuvre, par exemple, dans le
Dictionnaire historique et critique (1697) de Pierre Bayle et la
critique lockienne des idées innées ;
une première désacralisation de la monarchie dont les
Dialogues du baron Louis de La Hontan (1710) sont l’une des
manifestations ;
l’affirmation de l’idée de tolérance dans une Europe marquée
par les divisions religieuses dont l’œuvre de Lessing, Nathan le
Sage est une illustration ;
le déisme.

Ces champs de réflexion précurseurs, qui allaient former le socle


de la Philosophie des Lumières, traversent le siècle et influencent
de nombreux domaines, à l’instar de l’économie politique[18].
L’idée de progrès vient couronner tous ses traits dominants et les
synthétiser dans les ouvrages de Nicolas de Condorcet –
Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain –
ou de Louis-Sébastien Mercier – L'An 2440, rêve s'il en fut jamais.

Combats des Lumières


Les partisans des Lumières sont les acteurs de nombreux
combats nés de « l’usage public de sa raison dans tous les
domaines[19] ». Les « Causes Célèbres » ont permis une mise en
perspective des lois et des coutumes d’Europe, ont ainsi opéré
une révolution sociologique et ouvert la brèche à l’anthropologie
politique. Le dépaysement est central dans cette démarche et le
Persan et ses avatars – l’espion chinois[20], juif ou turc[21] – peut
apparaître comme un symbole de cet effort de tolérance[22].

Les philosophes ne se contentent pas d’écrire. Ils se mettent


aussi personnellement en cause, au risque d’être arrêtés,
emprisonnés. Diderot et D'Alembert consacrent plus de vingt ans
de leur vie à la publication de l’Encyclopédie, énorme dictionnaire
de 28 volumes dont 11 volumes d’illustrations consacré à toutes
les formes de la connaissance et des sciences. Tous les écrivains
et les savants du siècle participent à la rédaction des articles de
l’Encyclopédie, dont la publication s’étend de 1751 à 1772. Accusé
de propager des idées dangereuses, Diderot est emprisonné
pendant plusieurs mois. Cependant la vraie volonté de Diderot et
de tous les écrivains de l'Encyclopédie était de se battre contre ce
qu'ils appelaient l'Obscurantisme religieux. On oppose ainsi les
Lumières à l'obscurantisme, ou le manque de culture, de savoir. La
lumière permet de lutter contre l'obscurantisme c'est-à-dire la
bêtise et l'ignorance qui rendent intolérants. C'est un âpre
combat : Voltaire connaît l'exil et la prison. Montesquieu doit faire
imprimer les lettres persanes en Hollande pour déjouer la
censure. Ce combat est cependant jugé indispensable. Kant
ordonne : « ose savoir ». On promeut l'idée selon laquelle seule la
connaissance permet de juger d'une situation en adulte sans obéir
aveuglément aux tutelles que sont le roi, la religion, ou l'armée.
Les travaux du juriste Beccaria, lui-même influencé par
Montesquieu, trouvent leur retentissement dans les affaires Calas
et Sirven, où sont affirmées la nécessaire abolition de la question
et les limites du pouvoir exécutif. Le procès du chevalier de la
Barre inspire à nombre de penseurs une réflexion sur la liberté de
conscience. Leur but est avant tout de « sortir les Hommes des
ténèbres de leur temps » et « d’Éclairer toute chose à la lumière de
la raison ».

Sciences et savants à l’âge des Lumières


Article détaillé : Sciences en Europe au siècle des Lumières.

« Il est largement admis que


la « science moderne » est née
dans l'Europe du xviie siècle,
introduisant une nouvelle
compréhension du monde
naturel[23]. » Peter Barrett. »

Présentation des membres de


l’Académie Royale des Sciences par
Colbert à Louis XIV en 1667.

La France possède de nombreux philosophes et écrivains des


Lumières, notamment Montesquieu, Voltaire, Diderot,
Beaumarchais, Rousseau et D'Alembert.

L'époque des Lumières fut aussi celle de Bernoulli, Euler, Laplace,


Lagrange, Monge, Condorcet, D'Alembert et Émilie du Châtelet en
mathématiques, en physique générale et en astronomie. La
compréhension du phénomène physique de l'électricité est
amorcée en particulier par les travaux de Cavendish, Coulomb,
Louis Sébastien Jacquet de Malzet et Volta. Lavoisier pose les
fondements de la chimie moderne.

Des savants naturalistes comme Linné, Réaumur, Buffon, Jussieu,


Lamarck incarnent l'esprit des Lumières dans le domaine des
sciences relevant de l'histoire naturelle dans toute son étendue.

« Des espaces publics critiques »

Gravure représentant l’Académie Des


sciences, 1698.

À la faveur de ces évolutions apparaissent des espaces nouveaux


où se diffusent les Lumières[24], entretenues par relations privées
et quelquefois par le mécénat d’État. L’Europe des Lumières a
ainsi ses lieux privilégiés : cénacles des grandes villes thermales,
cours des capitales européennes, chambres de lectures, théâtres,
opéras, cabinets de curiosités, salons littéraires et salons
artistiques, voire salons de physique à l’instar de celui animé par
l’abbé Nollet, Académies, loges maçonniques, cafés mondains,
clubs politiques à l’anglaise. Dans ces cadres nouveaux ou
renouvelés, les gens de lettres prennent le pouvoir de la critique et
font vivre débats esthétiques, querelles littéraires, réflexions
politiques[25].

Gabriel Lemmonnier, Dans le Salon de


Madame Geoffrin en 1755, 1812,
Château de Malmaison, Rueil.
Ces lieux où se croisent les anciennes et les nouvelles élites, les
artistes sans fortune et leurs mécènes, les agents de l’État et les
aventuriers, sont le creuset d’une communauté cosmopolite et
hétérogène, faite d’entre soi et d’exclusion. Ils participent à
l’affirmation d’une « sphère publique bourgeoise[26] », faite
d’affrontements et de spectacles, où se déroulent, et plus
particulièrement dans la seconde moitié du xviiie siècle, les
grandes affaires et les « causes célèbres » (Mémoire judiciaire)
prérévolutionnaires. Dans ces nouveaux espaces de liberté se
manifeste un véritable engouement pour les affaires européennes
et se développe l’anglomanie.

Dans le cadre français, les Lumières voient basculer dans les


années 1750 leur centre de gravité de Versailles à Paris qui
apparaît comme la nouvelle capitale intellectuelle et artistique,
comme une capitale des Lumières. Ce brassage implique une
redéfinition sociale de l’écrivain.

Le phénomène se développe également en province, où


magistrats et érudits locaux, gagnés par les Lumières, forment
une classe sociale dirigeante aux nouvelles préoccupations[27].

Salons

Articles détaillés : Salons littéraires et Femmes et salons


littéraires.
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Le phénomène des salons commence à la fin du xviie siècle, dans


un contexte prospère. On s'adonne à l'art de la conversation, il
s'agit là d'un phénomène parisien et plutôt français. Les salons
sont tenus essentiellement par des femmes, souvent issues de la
bourgeoisie et ayant des connaissances (Madame du Deffand,
Madame Lambert, Claudine Guérin de Tencin, Marie-Thérèse
Geoffrin, etc.). Pour que son salon connaisse le succès, la
maîtresse du lieu doit s'attacher les services d'un philosophe qui
lance les débats. Tenir un salon est l'une des activités les plus
recherchées par les femmes, la qualité des invités témoigne de
leur pouvoir d'attraction et la réputation du salon repose sur les
invités.

Les salons sont des lieux de diffusion de la culture. La liberté


d'expression apparaît, ainsi que la notion d'égalité. Ils permettent
aux encyclopédistes de faire passer leurs idées. Helvétius et
Holbach exposent leurs idées matérialistes.

C'est un lieu de culture qui demeure mondain, en effet, le


divertissement en est le but premier. On y expose ses idées mais
il n'y a pas de combat pour la vérité. Ce qui compte, c'est la bonne
compagnie, les récits amusants, il ne faut pas que les débats
soient trop sérieux, le risque serait de passer pour quelqu'un
d'ennuyeux[28].
Les vrais et grands philosophes se méfient de ces endroits de
diffusion, mais pas de production d'idées. Jean-Jacques
Rousseau dénonçait la futilité des discussions qui s’y tenaient et
parlait de « Morale du bilboquet » pour toute personne qui s’en
tenait à l’écart[29]. Les salons sont des lieux de regroupement pour
les philosophes, les mathématiciens, etc.

Académies et sociétés littéraires

Quoique l’histoire des académies en France au siècle des


Lumières remonte à la fondation à Caen de l’Académie de
physique de Caen, en 1662, c’est l’Académie des sciences fondée
en 1666, étroitement liée à l’État français et agissant comme
l’extension d’un gouvernement en sérieux manque de
scientifiques, qui a contribué à promouvoir et à organiser de
nouvelles disciplines, en formant de nouveaux scientifiques et en
contribuant à l’amélioration du statut des scientifiques sociaux
qu’elle considérait comme « les plus utiles de tous les citoyens ».
Les Académies démontrent à la fois l’intérêt croissant pour la
science ainsi que sa laïcisation accrue, comme en témoigne le
petit nombre d’ecclésiastiques qui y appartenaient (13 %)[30].

En dépit de l’origine bourgeoise de la majorité des académiciens,


cette institution était uniquement réservée aux élites scientifiques,
qui se voyaient en « interprètes de la science pour le peuple ».
C’est par exemple dans cet esprit que l'Académie entreprit de
réfuter le magnétisme animal, pseudo-science qui inspire alors un
enthousiasme populaire[31].

L’argument le plus fort en faveur de l’appartenance des académies


à la sphère publique vient des concours qu’elles ont parrainés
dans toute la France. Comme l’a fait valoir Jeremy L. Caradonna
dans un récent article paru dans les Annales, « Prendre part au
siècle des Lumières : le concours académique et la culture
intellectuelle au xviiie siècle », ces concours étaient peut-être la
plus publique de toutes les institutions du siècle des Lumières.
L’Académie française a remis au goût du jour une pratique
médiévale en relançant les concours publics au milieu du
xviie siècle. Vers 1725, le sujet des essais, de la poésie ou la
peinture qui tournait jusque-là autour de la religion et/ou la
monarchie, s’est radicalement élargi et diversifié pour inclure la
propagande royale, les batailles philosophiques et les réflexions
critiques sur les institutions sociales et politiques de l’Ancien
Régime. Caradonna montre que les sujets controversés n’étaient
pas toujours évités en citant les théories de Newton et de
Descartes, la traite négrière, l’éducation des femmes, et de la
justice en France comme exemples[32]. L’ouverture à tous des
concours et l’anonymat obligatoire des soumissions
garantissaient l’impartialité du jugement eu égard au sexe et au
rang social des candidats. En dépit de l’appartenance de la « vaste
majorité » des participants aux couches les plus riches de la
société (« les arts libéraux, le clergé, la magistrature et la
profession médicale »), il existe des cas de membres de la classe
populaire à avoir soumis des essais et même à les avoir
remportés[33].

Un nombre important de femmes a également participé – et


remporté – des concours. Sur un total de 2 300 concours dotés
de prix proposés en France, les femmes en ont remporté 49, la
majorité à des concours de poésie. Ce chiffre est certes faible par
rapport aux normes modernes, mais très important à une époque
où la plupart des femmes ne recevaient pas de formation scolaire
avancée sauf, justement, dans un genre comme la poésie[34].

En Angleterre, la Royal Society de Londres a également joué un


rôle important dans la sphère publique et la propagation des idées
des Lumières en agissant comme centre d’échange pour la
correspondance et les échanges intellectuels[35] et jouant, en
particulier, un rôle important dans la propagation à travers
l’Europe de la philosophie expérimentale de Robert Boyle qui,
comme l’ont fait valoir Steven Shapin et Simon Schaffer, était
« l’un des fondateurs du monde expérimental dans lequel vivent et
fonctionnent aujourd’hui les scientifiques ». La méthode de Boyle
basée sur la connaissance et sur l’expérimentation ayant besoin
de témoins pour assurer sa légitimité empirique, la Royal Society
a joué un rôle avec ses salles d’assemblée qui constituaient des
endroits idéaux pour des manifestations relativement publiques
nécessaire à cet « acte collectif » de témoignage[36]. Tous les
témoins n’étaient pourtant pas jugés crédibles : « Les professeurs
d’Oxford étaient considérés plus fiables que les paysans de
l’Oxfordshire ». Deux facteurs étaient pris en compte : la
connaissance d’un témoin dans la région et la « constitution
morale » du témoin. En d’autres termes, seule la société civile
était prise en considération pour le public de Boyle.

Franc-maçonnerie et Lumières

Réception dans la Loge des


Mopses, gravure de 1745.

La fondation officielle de la franc-maçonnerie remonte à 1717,


lorsque Jean Théophile Désaguliers, James Anderson et quelques
autres francs-maçons créèrent la Grande Loge de Londres.
Désaguliers fut inspiré par son ami Isaac Newton qu'il avait
rencontré à la Royal Society. On considère généralement que cet
événement marque le début de la maçonnerie spéculative.

La franc-maçonnerie arrive officiellement sur le continent


européen en 1734, avec l’ouverture d’une loge à La Haye. La
première loge pleinement fonctionnelle paraît cependant avoir
existé depuis 1721 à Rotterdam. De même, des traces de la
réunion d’une loge à Paris en 1725 ou 1726 ont été retrouvées[37].
Comme l’écrit Daniel Roche, en 1789, la franc-maçonnerie était
particulièrement répandue en France qui ne comptait alors peut-
être pas moins de 100 000 francs-maçons, ce qui en ferait la plus
populaire de toutes les associations des Lumières[38]. La franc-
maçonnerie ne semble cependant pas avoir été confinée à
l’Europe occidentale ; Margaret Jacob a retrouvé l’existence de
loges en Saxe en 1729 et en Russie en 1731[39].

En dépit de ces preuves d’existence, la contribution ou même le


rôle de la franc-maçonnerie comme facteur principal dans les
Lumières a néanmoins fait récemment l’objet de débats parmi les
historiens. Certes des figures majeures des Lumières, comme
Montesquieu, Voltaire, Pope, Horace et Robert Walpole, Mozart,
Goethe, Frédéric le Grand, Benjamin Franklin et George
Washington étaient francs-maçons[40], mais des historiens
comme Robert Palmer Roswell ont conclu que même en France,
les francs-maçons, qui n’ont pas agi en groupe, étaient
politiquement « inoffensifs voire ridicules »[41]. les historiens
américains ont effectivement noté que Franklin et Washington
étaient bien actifs dans la franc-maçonnerie, mais ils ont
minimisé l’importance, à l’époque de la révolution américaine, de
ce mouvement apolitique qui comprenait aussi bien des Patriots
que des Loyalistes[42].
En ce qui concerne l’influence de la franc-maçonnerie sur le
continent européen, l’historien allemand Reinhart Koselleck a
affirmé que « Sur le continent, il y avait deux structures sociales
qui ont laissé une empreinte décisive sur les Lumières : la
République des Lettres et les loges maçonniques »[43], tandis que
Thomas Munck, professeur à l’université de Glasgow, a fait valoir
que « bien que les francs-maçons aient favorisé les contacts
internationaux et intersociaux essentiellement non-religieux et ce,
largement en accord avec les valeurs des Lumières, on ne peut
guère les décrire comme un important réseau radical ou
réformiste en propre »[44].

Les loges maçonniques anglaises et écossaises originaires des


guildes de compagnons du xviie siècle[45], se sont élargies à
divers degrés, au xviiie siècle, dans un vaste ensemble
d’associations interconnectées d’hommes, et parfois de femmes.
Margaret Jacob affirme que celles-ci disposaient de leur propre
mythologie et de codes de conduite spéciaux comprenant une
même compréhension des notions de liberté et d’égalité héritées
de la sociabilité des guildes : « liberté, fraternité et égalité »[46] La
remarquable similitude de ces valeurs, généralement communes
à la Grande-Bretagne et au continent, avec le slogan de la
Révolution française de « Liberté, égalité, fraternité » a donné
naissance à de nombreuses théories du complot. L’abbé Barruel a
notamment fait remonter les origines des Jacobins et, partant, de
la Révolution, aux francs-maçons français dans son Mémoires
pour servir à l’histoire du jacobinisme (Londres, Ph. le
Boussonnier ; Hambourg, P. Fauche 1797-98).

L’union des trois ordres de


Nicolas Perseval dépeignant
la réconciliation des trois
ordres à l'entrée d'un temple
maçonnique (v. 1789).

Il est probable que les loges maçonniques ont eu un effet, hormis


les théories du complot, sur la société dans son ensemble.
Giuseppe Giarrizzo a souligné le rapport étroit entre francs-
maçons et Lumières[47]. Jacob fait valoir que les loges
maçonniques ont « reconstitué la vie politique et instauré une
forme constitutionnelle d’autonomie gouvernementale, avec ses
constitutions, ses lois, ses élections et ses représentants ». En
d’autres termes, les micro-sociétés mises en place dans les loges
ont constitué un modèle normatif pour la société dans son
ensemble. Ceci était particulièrement vrai sur le continent :
lorsque les premières loges ont commencé à apparaître dans les
années 1730, leur incarnation des valeurs britanniques a souvent
été perçue comme une menace par les autorités
gouvernementales locales. Par exemple, la loge parisienne qui
s’est réunie au milieu des années 1720 se composait d’exilés
jacobites anglais[48]. Les francs-maçons de toute l’Europe du
xviiie siècle faisaient, en outre, référence aux Lumières en général.
Le rite d’initiation des loges françaises citait ainsi explicitement
les Lumières. Les loges britanniques se fixaient comme objectif
d’« initier ceux qui ne sont pas éclairés », ce qui ne représente pas
nécessairement un lien entre les loges et l’irréligion, mais ne les
excluent pas non plus à l’occasion de l’hérésie. Beaucoup de
loges rendaient en fait hommage au « Grand Architecte », le terme
de la phraséologie maçonnique pour désigner le créateur divin
d’un univers scientifiquement ordonné[49]. Daniel Roche conteste
néanmoins les revendications égalitaristes de la franc-
maçonnerie : « l’égalité réelle des loges était élitiste », n’attirant
que les personnes de milieux sociaux similaires[50]. Cette absence
de véritable égalité a été rendue explicite par la constitution de la
loge de Lausanne en Suisse (1741) :

« L’ordre des francs-maçons est une société de


confraternité et d’égalité représentée, à cette fin,
sous l’emblème d’un niveau … un frère rend à un
autre frère l’honneur et la déférence qui lui sont dus
à juste titre à mesure de son rang dans la société
civile[51]. »

L’élitisme a profité à certains membres de la société. La présence,


par exemple, de femmes nobles dans les « loges d’adoption »
françaises qui se sont formées dans les années 1780 est due en
grande partie aux liens étroits entre ces loges et la société
aristocratique[52],[53].

Géographie des Lumières


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Les Lumières se sont pensées comme un mouvement


européen[54], international et si le français qui a détrôné le latin
comme langue « universelle »[55] semble s’imposer comme le
langage par excellence de la nouvelle « République des Lettres »,
l’homme des Lumières est avant tout un « cosmopolite », un
« citoyen du monde[56] »quand il n’est pas un apatride.

Les Lumières en Prusse

Dans Was ist Aufklärung? (Qu'est-ce que les Lumières ?) en 1784, le


philosophe Emmanuel Kant dit que le progrès des Lumières
consiste à limiter toujours davantage le despotisme du
gouvernement. Frédéric II, roi de Prusse, pourtant despote lui-
même, sut garantir dans son royaume la liberté de conscience et
utilisa malicieusement les Lumières de Kant comme instrument
de propagande et comme moyen de gouvernement en s'assurant
l'alliance des meilleurs esprits de toute l'Europe en leur donnant la
liberté de publier et de leur dire « Raisonnez tant que vous
voudrez, mais obéissez ! », pendant qu'ailleurs ils devaient tout
autant obéir, mais sans pouvoir raisonner[57].

Les Lumières au Portugal

Article détaillé : Lumières portugaises.

Les Lumières en Écosse

Article détaillé : Lumières écossaises.

Naissance des États-Unis : quête du bonheur et droit à la


liberté

Article détaillé : Guerre d'indépendance des États-Unis.

Civilisation matérielle
Le xviiie siècle est aussi celui des lumières au sens propre : les
portes et les fenêtres s'agrandissent, les éclairages s'améliorent,
et la chimie des colorants fait de grands progrès : les classes
moyennes se vêtent de couleurs vives et franches, comme
auparavant la seule aristocratie[58]. [Information douteuse]

Ferveurs nouvelles
Politiques, autant d'adversaires directs ou indirects des Ferveurs
nouvelles. À leur influence s'ajoute, pour empêcher le progrès de
la dévotion en France, la mode, cette mode qui, jusqu'au règne de
Louis XIV, sert à l'impiété de recommandation parmi les gens du
monde[59]. [pas clair]

Chronologie

Principales figures
Cette section contient une ou plusieurs listes. Le texte gagnerait
à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les
listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie
rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items
(octobre 2023).
Portrait d'Emmanuel Kant, Auteur inconnu

Portrait de David Hume (1711-1776), par Allan Ramsay en 1766.

Portrait de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1753)


Portrait de Suzanne Curchod (1739-1794)

Jean-Jacques Rousseau par Maurice Quentin de la Tour, au


xviiie siècle, musée Antoine Lecuyer

Portrait de Denis Diderot (1713-1784)


Portrait de Madame du Deffand, par Eugène Asse (xviiie siècle)

Portrait de Marie Olympe de Gouges par Alexander Kucharsky.

Portrait de Alessandro Volta (1745-1827)


Portrait de Émilie du Châtelet (1706-1749).

Portrait de Montesquieu (1689-1755)

Portrait de Thomas Jefferson (1743-1826)


Portrait de Jean le Rond D'Alembert (1717-1783)

Portrait de Adam Smith


Portrait de Mario Pagano (1748-1799)

Portrait de Voltaire (1694-1778)

Critiques
Article détaillé : Critique des Lumières.

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Notes et références
1. (en) John Marshall, John Locke, Toleration and Early
Enlightenment Culture, Cambridge University Press, 2006.

2. Paul Hazard, La crise de la conscience européenne (1680-


1715), 1935
3. Les ministres et les ministères du siècle des Lumières, 1715-
1789: Étude et dictionnaire. Arnaud de Maurepas, Antoine
Boulant. Christian, 1996

4. Le xviiie siècle, 1715-1815 (https://books.google.fr/books?id=h


gYKtBJjyp4C) [archive]. Elisabeth Belmas. Editions Bréal,
1994.

5. Culture et politique dans la France des Lumières : (1715-1792)


(https://books.google.fr/books?
id=hdmA9RWY7SEC) [archive], Monique Cottret. Armand
Colin, 2002.

6. La France des lumières (1715-1789) (https://books.google.fr/b


ooks?id=mx6WDgAAQBAJ) [archive], Pierre-Yves Beaurepaire.
Belin, Humensis, (ISBN 2701188911).

7. Les consuls de France au siècle des lumières (1715-1792) (htt


ps://books.google.fr/books?id=PEYBq52mX1EC) [archive],
Anne Mézin. Peter Lang, 1998.

8. Lumières et révolutions (1715-1815) (https://books.google.fr/b


ooks?id=rIgKCwAAQBAJ) [archive], Olivier Coquard. Presses
Universitaires de France, 2014.

9. Jacques Godechot, Les Révolutions.


10. Ainsi, des institutions comme la Société internationale
d’études du xviiie siècle (http://www.isecs.org/isecs_sieds/_pa
ges_french/toc_f.htm) [archive], ou des publications, comme
la revue Dix-Huitième Siècle ou des entreprises éditoriales
comme le Dictionnaire européen des Lumières (sous la
direction de Michel Delon, PUF, 2007) ont familiarisé le public
avec cette expression.

11. Sur l’usage que fit le siècle de la formule, voir l’article de


Jacques Roger, « La lumière et les lumières » (http://www.pers
ee.fr/showPage.do?urn=caief_0571-5865_1968_num_20_1_9
06) [archive] (Cahiers de l’Association internationale des
études françaises, 1968, 20, pp. 167-177) une archéologie de
l’expression.

12. Jacques Roger, article cité p. 170.


13. Les philosophes « des Lumières » ont pour objectif d’éclairer
leur siècle, d’amener une lumière nouvelle sur les questions
restées sans réponse. « […] nous voilà dans un siècle qui va
devenir de jour en jour plus éclairé, de sorte que tous les
siècles précédents ne seront que ténèbres en comparaison
[…] » Pierre Bayle, Nouvelles de la république des lettres, 1684

14. « […] la Raison et la Loi fondée sur la Raison, doivent être les
uniques reines des mortels, et […] lorsqu’une religion établie
commence à pâlir et à s’éteindre devant les lumières d’un
siècle éclairé […] c’est cette Raison qu’il faut alors presque
diviniser. » Nicolas Antoine Boulanger, Préface aux Recherches
sur l’origine du Despotisme Oriental, 1761

15. « Jamais siècle n’a été appelé plus souvent que le nôtre le
siècle des lumières. » Mably, Le Banquet des politiques, 1776.
On trouve souvent les formules « siècle des lumières et de la
philosophie » ou « siècle des lumières et de la liberté ».

16. Albert Soboul, La Civilisation et la Révolution française, Paris,


Arthaud, 1978, p. 19.

17. Paul Hazard, La Crise de la conscience européenne (1680-


1715), Fayard, 1967 ; Geoffrey Parker et Lesley M. Smith,
General Crisis of the Seventeenth Century, Routledge, 1978 ;
André Zysberg, La Monarchie des Lumières (1715-1786),
Nouvelle histoire de la France moderne, t. V, Points Seuil, 2002,
chap. XII.

18. Ainsi la critique du colbertisme dans le Détail de la France de


Pierre Le Pesant de Boisguilbert, imprimé clandestinement en
1695

19. Emmanuel Kant, Qu’est-ce que les Lumières, 1784.


20. Ange Goudar, L’Espion chinois ou, l’envoyé secret de la cour de
Pékin, pour examiner l’État actuel de l’Europe, Cologne, 1775.

21. Jean-Paul Marana, L'Espion turc, Cologne [i.e. Rouen], E.


Kinkius, 1700.

22. Hubert Baysson, L’Idée d’étranger chez les philosophes des


Lumières, Éditions L'Harmattan, 2002.

23. Peter Barrett, Science and Theology Since Copernicus: The


Search for Understanding, Continuum International Publishing
Group, 2004 (ISBN 0-567-08969-X) [lire en ligne (https://books.
google.fr/books?id=fwxViwX6KuMC&pg=PA14&dq=&hl=en&re
dir_esc=y#v=onepage&q&f=false) [archive]], p. 14

24. Christopher Alan Bayly, La Naissance du monde moderne,


(1780-1914), Paris, Éditions de l’Atelier, 2007, 606 p.,
(ISBN 9782708238602).

25. Sur le sujet, on consultera utilement, Étienne François, « Les


formes de sociabilité en France du milieu du xviiie au milieu du
xixe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 34,
juillet-septembre 1987, p. 453-472 ; Catherine Larrère,
« Sociabilité », dans Michel Delon (sous la direction de),
Dictionnaire européen des Lumières, Paris, Presses
universitaires de France, 1997, p. 998-1001 ; Keith Michael
Baker, « Politique et opinion publique sous l’Ancien Régime ? »
(http://www.persee.fr/showPage.do?urn=ahess_0395-2649_19
87_num_42_1_283368) [archive], Annales. Histoire, Sciences
Sociales, 1987, 42, no 1, p. 41-71.

26. Sur ce point, l’historiographie s’est nourrie des réflexions de


Jürgen Habermas.

27. Daniel Roche, Le Siècle des lumières en province : Académies


et Académiciens provinciaux : 1680-1789, Paris - La Haye,
1978.

28. Heyden-Rynsch, Verena Von Der, Salons européens, Paris,


Gallimard, 1993.
29. Dans le Livre V des Confessions, il écrit : « Quand j’étais à
Motiers, j’allais faire des lacets chez mes voisines ; si je
retournais dans le monde, j’aurais toujours dans ma poche un
bilboquet, et j’en jouerais toute la journée pour me dispenser
de parler quand je n’aurais rien à dire. Si chacun en faisait
autant, les hommes deviendraient moins méchants, leur
commerce deviendrait plus sûr, et je pense, plus agréable.
Enfin, que les plaisants rient s’ils veulent, mais je soutiens que
la seule morale à la portée du présent siècle est la morale du
bilboquet. »

30. Daniel Roche, France in the Enlightenment, 1998, p. 420.


31. Roche, p. 515, 516.
32. Jeremy L. Caradonna, « Prendre part au siècle des Lumières:
Le concours académique et la culture intellectuelle au
xviiie siècle », Annales. Histoire, Sciences sociales, vol. 64
(mai-juin 2009), no 3, p. 633-662.

33. Caradonna, p. 634-36.


34. Caradonna, pp. 653-54.
35. Steven Shapin, A Social History of Truth: Civility and Science in
Seventeenth-Century England, Chicago; London: University of
Chicago Press, 1994.

36. Steven Shapin and Simon Schaffer, Leviathan and the Air-
Pump: Hobbes, Boyle, and the Experimental Life (Princeton:
Princeton University Press, 1985), 5, 56, 57. Ce même désir de
témoins multiples a mené aux tentatives de reproduction des
expériences dans d’autres emplacements et une iconographie
complexe et une technologie littéraire a été développée pour
fournir la preuve visuelle et écrite des expérimentations. Voir
p. 59-65.

37. Jacob, pp. 75 & 89.


38. Roche, p. 436.
39. Jacob, p. 90.
40. (en) Steven C. Bullock, "Initiating the Enlightenment?: Recent
Scholarship on European Freemasonry", Eighteenth-Century
Life, t. 20, no 1, février 1996, p. 81.

41. (en) Robert R. Palmer, The Age of the Democratic Revolution :


The struggle, 1970, p. 53.

42. (en) Neil L. York, "Freemasons and the American Revolution", The
Historian vol. 55, no 2, 1993, p. 315 sq.

43. (en) Reinhart Koselleck, Critique and Crisis, MIT Press,


Cambridge Massachusetts, 1988, p. 62
(ISBN 978-0-262-61157-2).

44. Thomas Munck, 1994, p. 70.


45. Jacob, p. 35.
46. Jacob, p. 49.
47. Massoneria e illuminismo nell'Europa del Settecento, Venise,
Marsilio, 1994, p. 49.
48. Jacob, pp. 20, 73 & 89.
49. Jacob, pp. 145–147
50. Roche, p. 437.
51. Cité par Jacob, p. 147.
52. Jacob, p. 139. Voir également Janet M. Burke, "Freemasonry,
Friendship and Noblewomen: The Role of the Secret Society in
Bringing Enlightenment Thought to Pre-Revolutionary Women
Elites", History of European Ideas 10 no 3, 1989, p. 283-94.

53. Voir Cécile Révauger, Franc-maçonnerie et politique au siècle


des Lumières : Europe-Amériques, Pessac, PUB, 2006, no 7,
379 p. (ISBN 9782867814082) et Margaret C. Jacob, Living the
Enlightenment: Free masonry and Politics in Eighteenth-
Century Europe, New York, Oxford University Press, 1991.

54. « Les conditions de la vie intellectuelle et culturelle en Suisse


romande au temps des Lumières », Annales Benjamin
Constant 18-19,‎1996 (ISSN 0263-7383 (https://portal.issn.or
g/resource/issn/0263-7383) )

55. En témoigne l’intitulé du sujet proposé par l’Académie de Berlin


en 1783 dont devait naître l’ouvrage d’Antoine de Rivarol,
Discours sur l’Universalité de la langue française

56. Formule empruntée à l’ouvrage de Louis-Charles Fougeret de


Monbron, Le cosmopolite ou Le citoyen du monde (https://galli
ca.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6214823z) [archive], Londres,
1753.
57. Jean Michel Muglioni, « Analyse critique de Qu'est-ce que les
Lumières de Kant », Collection « Classiques & Cie PHILO »,‎
2017, p. 24.

58. Michel Pastoureau, Jaune. Histoire d'une couleur, Éditions du


Seuil, 2019, 240 p. (ISBN 978-2-02-142057-9 et 2-02-142057-4),
p. 181.

59. René Pintard, Le Libertinage érudit dans la première moitié du


xviie siècle, Paris, Slatkine, 2000, xliii, 765, 23 cm
(ISBN 978-2-05101-818-0,
OCLC 632495546 (https://worldcat.org/fr/title/632495546) ,
lire en ligne (https://books.google.com/books?id=IeL29wMqdb
gC&pg=PAPA14) [archive]), p. 14.

Voir aussi

Sources

(en) Ole Peter Grell et Roy Porter, Toleration in Enlightenment


Europe, Cambridge University Press, 2000.

Daniel Roche, La France des Lumières, Paris, Fayard, 1993

Bibliographie sélective

Article détaillé : Bibliographie des Lumières.

(en) Daniel Gordon, Citizens Without Sovereignty: Equality and


Sociability in French Thought, 1670-1789

(en) J. O. Lindsay, The Old Regime (1713-1763),


Theodor W. Adorno, Max Horkheimer, La dialectique de la raison:
Fragments Philosophiques, Paris, Gallimard, 1983

Pierre-Yves Beaurepaire, L’Europe des Lumières, Paris, PUF, 2004


Michel Delon, Dictionnaire européen des Lumières, Paris, PUF,
1997 (ISBN 2-13-048824-2)
Fernand Braudel, Civilisation matérielle, Économie et Capitalisme,
t. III, Le temps du monde

Marcel Brion, Henry Daussy, Le Siècle des Lumières, London,


Thames & Hudson, 1974
Pierre Chaunu, La Civilisation de l’Europe des Lumières, Paris,
Flammarion, 1997
Pierre M. Conlon, Le Siècle des Lumières : bibliographie
chronologique, Genève, Droz, 1983

Joël Cornette, Histoire de la France : absolutisme et Lumières


(1652-1783), Paris, Hachette supérieur, 2005

Monique Cottret, Culture et politique dans la France des


Lumières : 1715-1792, Paris, Colin, 2002

Béatrice Didier, Le Siècle des Lumières, Paris, MA Éditions, 1987.


Norman Hampson, Le Siècle des Lumières, Paris, Seuil, 1972
Heyden-Rynsch, Verena Von Der, Salons européens, Paris,
Gallimard, 1993
Liliane Hilaire-Pérez, Daniel Roche, L’Invention technique au
siècle des Lumières, Paris, Albin Michel, 2000
Jacques d’Hondt, Hegel et le siècle des Lumières, Paris, PUF,
1974
Christine Le Bozec, La Normandie au xviiie siècle : croissance,
Lumières et Révolution, Rennes, Éditions Ouest-France, 2002

Robert Mandrou, L’Europe « absolutiste ». Raison et raison d’État


(1649–1775), Fayard, 1977.

Xavier Martin, Nature humaine et Révolution française : du siècle


des Lumières au Code Napoléon, Bouère, D.M. Morin, 1994

Philippe Minard, La Fortune du colbertisme : état et industrie


dans la France des Lumières, Paris, Fayard, 1998

Henri Plard, Morale et vertu au siècle des Lumières, Bruxelles,


Éditions de l’Université de Bruxelles, 1986
Bernard Plongeron, Théologie et politique au siècle des Lumières
(1770-1820) Genève, Droz, 1973

Gilbert Py, L’Idée d’Europe au Siècle des Lumières, Paris, Vuibert,


2004
Louis Réau, L’Europe française au siècle des Lumières, Paris, A.
Michel, 1951, 1938
Catherine Salles, Le Siècle des Lumières : 1715-1789, Paris,
Larousse, 1987
Albert Soboul, Guy Lemarchand, Michèle Fogel, Le Siècle des
Lumières, Paris, PUF, 1977-1997

Michel Vovelle, Le Siècle des Lumières, Paris, 1977-1999.


Revue Nouvelle École n°65, Les Lumières, 2016

Articles connexes

Philosophie des Lumières


Histoire de France au XVIIIe siècle
Histoire de l'enfance en Europe
Espagne des Lumières
Lumières écossaises
Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et
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Philosophie de la Renaissance
Tolérance des Lumières
Rationalisme
Despotisme éclairé
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Liens externes

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Philosophy (https://plato.stanford.edu/entries/enlightenment/)

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Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Britannica (https://www.britannica.com/event/Enlightenment-
European-history) [archive] · Dictionnaire historique de la Suisse
(http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F017433.php) [archive] ·
Dizionario di Storia (http://www.treccani.it/enciclopedia/illumini
smo_(Dizionario-di-Storia)/) [archive] · Nationalencyklopedin (ht
tps://www.ne.se/uppslagsverk/encyklopedi/l%C3%A5ng/upplys
ningen) [archive] · Store norske leksikon (https://snl.no/opplysn
ingstiden) [archive] · Treccani (http://www.treccani.it/enciclope
dia/illuminismo) [archive] · Universalis (https://www.universali
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Notices d'autorité :
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« Le Siècle des Lumières : un héritage pour demain » (http://exp
ositions.bnf.fr/lumieres/) [archive] (exposition virtuelle de la
Bibliothèque nationale de France. Coordination scientifique de
Tzvetan Todorov)
Stéphane Haffemayer, Article (http://www.clio-cr.clionautes.org/
spip.php?article343) [archive] sur le site Les Clionautes
(compte-rendu de l’ouvrage de Marie-Christine Skuncke (éd.),
Centre (s) et périphérie (s), les Lumières de Belfast à Beijing,
Actes du colloque d’Uppsala)

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