PNC Rapport 64 Pages - VF - 2020
PNC Rapport 64 Pages - VF - 2020
PNC Rapport 64 Pages - VF - 2020
L’élaboration du Plan National Climat de l’Algérie constitue un maillon d’un ensemble d’actions initiées par l’Algérie
dans le cadre de la stratégie nationale du développement du pays tel que décliné dans le programme d’actions
du gouvernement. Il vient compléter les autres plans tels que le Plan National d’Actions pour l’Environnement et le
Développement Durable (PNAEDD), la Stratégie et le Plan d’Actions National pour la Biodiversité (SPANB), et la
Stratégie Nationale de Gestion Intégrée des Déchets (SNGID) à l’horizon 2035.
L’aboutissement de ce plan n’a été possible que par l’engagement et la contribution active des différents secteurs
dans les groupes de travail et les réunions intermédiaires sous la veille et avec l’appui du Comité National Climat
(CNC) créé en juillet 2015 par arrêté du premier ministre.
Ce plan regroupe toutes les actions planifiées ou prévues des secteurs à différents horizons couvrant les aspects
d’adaptation aux changements climatiques et aussi de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.
L’approche participative et inclusive, adoptée pour la conduite des travaux, a permis non seulement le renforce-
ment des capacités des secteurs mais aussi la concertation au sein de chaque secteur et a favorisé la coopération
intersectorielle sur la thématique des changements climatiques.
Ce PNC renferme en partie les actions devant être mis en œuvre par l’Algérie pour respecter ses engagements
tels qu’exprimés dans la Contribution Déterminée au niveau Nationale (CDN) afin de réduire les émissions de
gaz à effet de serre. L’Algérie s’est engagée dans sa CDN, à la suite de l’Accord de Paris sur les changements
climatiques, à réduire de 7% ses émissions de gaz à effet de serre avec ses propres moyens, et voire 22% avec
un soutien financier et technologique international.
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Les actions d’atténuation couvrent les secteurs de l’énergie, l’habitat, le transport, l’industrie, les forêts, y com-
pris les actions menées dans les collectivités locales et le secteur privé. Les actions d’adaptation touchent les
secteurs des ressources en eau, de l’agriculture, des forêts, de la santé et du littoral incluant aussi les actions à
l’échelle locale.
La Contribution Déterminée au niveau Nationale (CDN) est une opportunité pour le développement de l’efficacité
énergétique, la rationalisation de la consommation d’énergie et le développement des énergies renouvelables
conduisant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ceci permettra parallèlement de protéger les
ressources énergétiques nationales, d’améliorer les performances des procédés industriels et les méthodes de
gestion de l’énergie, de moderniser les installations, et d’initier un changement de comportement de tous vis-à-vis
de l’énergie d’origine fossile. In fine, la mise en œuvre du PNC contribue à la transition énergétique de l’Algérie
vers une énergie durable.
La vulnérabilité de l’Algérie face aux changements climatiques est démontrée dans toutes les études réalisées
touchant les domaines stratégiques comme la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en eau de la population,
ainsi que les risques d’inondation des zones urbaines et la fragilisation des infrastructures de base. Les actions
d’adaptation aux changements climatiques constituent l’autre volet du PNC pour lequel nous avancerons avec
nos propres moyens en souhaitant l’appui international dans le cadre de la finance climatique.
Ce PNC constitue la première vitrine climatique de l’Algérie d’abord pour les nationaux afin de montrer la voie
aux secteurs et de s’engager pour lutter contre les changements climatiques. C’est aussi une fenêtre vers l’inter-
national pour montrer la mise en œuvre des engagements de l’Algérie vis-à-vis de la communauté internationale,
que ce soit dans le cadre de la convention des Nations Unies sur les changements climatique (CCNUCC) ou de
l’Accord de Paris.
Je tiens à remercier tous les membres du Comité National Climat (CNC), les groupes de travail sectoriels consti-
tués, et tous ceux qui ont contribués de près ou de loin à la réalisation de ce travail, pour tous les efforts consentis
durant plus d’une année de travail acharné pour l’élaboration du Plan National Climat (PNC). J’ai tenu à suivre le
processus de son élaboration depuis son lancement jusqu’à sa validation par le comité national climat (CNC).
Ce PNC n’est que la première pierre angulaire du grand chantier d’action pour lutter contre les changements
climatiques en Algérie qui devrait être revu et actualisé périodiquement à l’avenir pour tenir compte du contexte
socioéconomique futur du pays, des nouvelles connaissances scientifiques et de l’évolution des négociations
internationales.
J’espère voir très bientôt le début de sa mise en œuvre par tous les secteurs en toute synergie avec la coordina-
tion intra et intersectorielle nécessaire afin de garantir son succès.
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Sommaire
Préface...................................................................................................................................................................................4
Liste des tableaux...............................................................................................................................................................8
Liste des figures..................................................................................................................................................................9
Abréviations.........................................................................................................................................................................10
Résumé..................................................................................................................................................................................16
1. Introduction......................................................................................................................................................................17
2. Objectifs et méthodologie..........................................................................................................................................18
2.1. Objectifs du PNC...................................................................................................................................................................18
2.2. Principes et méthodologie d’élaboration............................................................................................................................18
2.2.1. Principes........................................................................................................................................................................18
2.2.2. Etapes d’élaboration...................................................................................................................................................18
2.2.3. Méthodologie de réalisation......................................................................................................................................19
2.2.4. Calendrier des travaux...............................................................................................................................................21
3. Contexte climatique.......................................................................................................................................................22
3.1. Emissions de Gaz à effet de serre .....................................................................................................................................22
3.2. Climat........................................................................................................................................................................................22
3.2.1. Etages climatiques......................................................................................................................................................22
3.2.2. Température..................................................................................................................................................................23
3.2.3. Ressources en eau et pluviométrie.........................................................................................................................23
3.2.4. Grands ensembles agroécologiques......................................................................................................................23
3.3. Evolution récente du climat...................................................................................................................................................24
3.4. Impacts des Changements Climatique..............................................................................................................................28
3.5. Régime international sur les Changements Climatiques...............................................................................................32
3.5.1. Conventions multilatérales sur l’environnement...................................................................................................32
3.5.2. Protocole de Kyoto.....................................................................................................................................................32
3.5.3. Accord de Paris...........................................................................................................................................................32
3.6. Dispositif législatif...................................................................................................................................................................33
3.7. Enjeux économiques...............................................................................................................................................................34
3.7.1. Coût de l’inaction........................................................................................................................................................34
3.7.2. Coût de l’action...........................................................................................................................................................34
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4. Ancrage stratégique...........................................................................................................................................................36
4.1. Documents de planification stratégique.................................................................................................................................36
4.2. Engagements internationaux.....................................................................................................................................................36
5. Phasage et plan d’actions................................................................................................................................................39
5.1. Phases du PNC............................................................................................................................................................................39
5.2. Adaptation......................................................................................................................................................................................40
5.3. Atténuation.....................................................................................................................................................................................44
5.4. Domaine transversal....................................................................................................................................................................48
6. Estimation des coûts de mise en œuvre du PNC......................................................................................................50
7. Gouvernance du PNC.........................................................................................................................................................51
7.1. Tâches résultant du PNC............................................................................................................................................................51
7.2. Acteurs des Changements Climatiques..................................................................................................................................51
7.3. Cadre de gouvernance du PNC...............................................................................................................................................52
7.3.1. Élaboration.........................................................................................................................................................................52
7.3.2. Mise en œuvre des actions............................................................................................................................................52
7.3.3. Communication.................................................................................................................................................................53
7.3.4. Suivi - évaluation...............................................................................................................................................................53
7.3.5. Financement......................................................................................................................................................................54
7.3.6. Actualisation du PNC......................................................................................................................................................54
7.4. Mesures d’accompagnement....................................................................................................................................................55
8. Références............................................................................................................................................................................56
9. Annexes.................................................................................................................................................................................58
Annexe 1 : Dispositif de suivi et outils de suivi..................................................................................................................................58
Annexe 2 : Liste des contributeurs........................................................................................................................................................60
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Liste des tableaux
Tableau 1
Principaux impacts des CC en Algérie.......................................................................................................................................30
Tableau 2
Dispositif législatif............................................................................................................................................................................33
Tableau 3
Objectif et actions phares de la CDN en matière d’atténuation...........................................................................................37
Tableau 4
Actions « adaptation » à court terme (2020-2025).................................................................................................................42
Tableau 5
Actions «adaptation» à moyen terme (2020-2035)................................................................................................................43
Tableau 6
Actions d’atténuation des émissions de GES et de renforcement des puits de carbone – Industrie.........................45
Tableau 7
Actions d’atténuation des émissions de GES et de renforcement des puits de carbone – Déchets.........................45
Tableau 8
Actions d’atténuation des émissions de GES et de renforcement des puits de carbone – Énergie..........................46
Tableau 9
Actions d’atténuation des émissions de GES et de renforcement des puits de carbone – Forêt...............................46
Tableau 10
Projets d’actions et actions d’atténuation des émissions de GES et de renforcement des puits...............................47
de carbone – Transport
Tableau 11
Actions d’atténuation des émissions de GES et de renforcement des puits de carbone –..........................................47
Collectivités locales
Tableau 12
Actions d’atténuation des émissions de GES et de renforcement des puits....................................................................48
de carbone – Bâtiments et habitat
Tableau 13
Actions d’atténuation de GES et de renforcement des puits de carbone – Tourisme...................................................48
Tableau 14
Actions « transversales » à court terme (2020-2025)............................................................................................................49
Tableau 15
Vue d’ensemble du cadre de gouvernance du PNC...............................................................................................................55
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Liste des figures
Figure 1
Étapes de l’élaboration du PNC...................................................................................................................................................19
Figure 2
Calendrier de l’élaboration du PNC............................................................................................................................................21
Figure 3
Evolution de la température moyenne annuelle à Alger et Oran...........................................................................................25
Figure 4
Carte de température maximale moyenne en saison des pluies entre................................................................................26
septembre et mai (source : MEER & GIZ, 2017)
Figure 5
Evolution des précipitations moyennes annuelles à Oran......................................................................................................27
(1926-2006), source : M. Tabet-Aoul (2008)
Figure 6
Evolution des isolignes 300 mm entre les périodes 1942-1989.........................................................................................27
et 1965 -2004 (source : ANRH, 2009)
Figure 7
Précipitations moyennes entre septembre et mai (source : MEER & GIZ, 2017)............................................................28
Figure 8
Impacts des Changements Climatiques.....................................................................................................................................29
Figure 9
Cartographie du risque climatique dans le cadre des activités............................................................................................31
stratégiques, source : MEER & GIZ, 2017
Figure 10
Logigramme du processus « Climate Proofing », (source : MEER & GIZ, 2017)............................................................41
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Abréviations
q""%$ Association pour l’Action de Développement Communautaire
q#3*$4 Groupe de pays composé du Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud
q$$/6$$ Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
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q$/&4 Conseil National Économique et Social
q$P1.P1 Conférence des Parties à la Convention agissant comme Réunion des Parties au Protocole de Kyoto
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q&7# Etablissement de la Ville de Boughezoul
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q.&&3 Ministère de l’Environnement et des Énergies Renouvelables
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q01(* Office de Promotion et de Gestion Immobilières
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q40/"53"$) Société Nationale pour la Recherche, la Production, le Transport, la Transformation et la Commercialisation
des Hydrocarbures
q6/*4%3 Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe
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Résumé
À l’instar des pays de sa région, l’Algérie est particulière- ments internationaux pour (i) réaliser le scénario volon-
ment affectée par la désertification et la dégradation des taire de 7% à l’horizon 2030 et (ii) réaliser le scénario
sols. Les zones du territoire qui reçoivent plus de 400 mm conditionnel de 22% à l’horizon 2030.
de pluie par an se limitent à une bande d’un maximum de
150 km de profondeur à partir du littoral et la variabilité Il y a lieu d’insister sur le caractère évolutif du PNC, car des
du climat et les événements climatiques extrêmes consti- initiatives additionnelles seront introduites au cours de sa
tuent de sérieux défis pour la population, pouvant accroitre mise en œuvre, et ce, en fonction de la progression socioé-
leur insécurité alimentaire et freiner le développement so- conomique de l’Algérie et des budgets disponibles. Notons
cio-économique du pays. à cet effet, que la phase 2 du PNC 2025 – 2030 prendra
en considération ce type d’initiatives pour en accentuer les
Le Plan National Climat (PNC) constitue la pièce maîtresse effets et son phasage avec la Contribution Déterminée au
de l’approche stratégique de l’Algérie pour contrer les effets niveau National (CDN).
du changement climatique. Il présente un ensemble d’ac-
tions qui contribuera à l’atteinte des objectifs en matière La mise en œuvre du PNC nécessite l’établissement de
d’adaptation aux impacts des changements climatiques et partenariats dynamiques entre le Gouvernement et les ac-
de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). teurs clés de la société civile. L’atteinte de la cible de ré-
duction constitue un défi de taille auquel l’ensemble de la
Loin de constituer le seul moyen dont l’Algérie dispose, société algérienne est appelé à contribuer.
d’autres stratégies, politiques et orientations viendront ren-
forcer les efforts entrepris dans ce domaine au cours des A cet égard, le gouvernement met en place des conditions
prochaines années. devant permettre à l’économie algérienne de bénéficier au
maximum des retombées positives des mesures de lutte
Le contenu du PNC a été construit de manière à être cohé- contre les effets des changements climatiques.
rent avec le nouveau modèle de croissance économique,
le Plan d’action du Gouvernement, le Schéma National de
l’Aménagement du Territoire (SNAT, 2017), les stratégies
en lien avec l’environnement (Stratégie Nationale de l’Envi-
ronnement et du Développement Durable, Stratégie Natio-
nale pour la Biodiversité) et les obligations internationales
de l’Algérie qui consistent à l’accomplissement de l’objectif
de l’Article 2 de la Convention sur les Changements Cli-
matiques. Les objectifs du PNC portent sur l’identification :
qEBVUSFQBSU EVOQMBOEBDUJPOEBUU£OVBUJPOEFT£NJT-
sions de gaz à effet de serre respectant les engage-
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1. Introduction
Alors que les impacts du dérèglement climatique se multi-
plient et constituent une réelle menace pour la prospérité q -B TFDUJPO QS£DJTF MFT PCKFDUJGT MB N£UIPEPMPHJF
du monde, l’Algérie a adopté une démarche volontaire pour d’élaboration du PNC, les principes, les conditions de
lutter contre les CC et de s’adapter aux nouvelles condi- mise en œuvre du PNC.
tions climatiques du pays. Le Gouvernement souhaite ac-
célérer la mise en œuvre de l’Accord de Paris, ratifié par q-BTFDUJPOE£DSJUMFDPOUFYUFBMH£SJFOFOMJFOBWFDMFT
décret1 présidentiel en 2016 confirmant la Contribution CC, expose les principaux impacts des CC sur l’éco-
Déterminée au Niveau National (CDN)2 de l’Algérie. nomie et la société, décrit le contexte international et
expose les objectifs d’atténuation et d’adaptation de
Cette dernière stipule que l’Algérie s’engage à réduire ses l’Algérie.
émissions de GES en fixant les objectifs nationaux à 7% à
l’horizon 2030 par rapport au scénario de référence (Bu- q-BTFDUJPOQS£TFOUFMBODSBHFTUSBU£HJRVFEV1/$
siness As Usual - BAU) avec ses propres ressources et
à 22% si le pays bénéficie d’un financement international. q-BTFDUJPOJOEJRVFMFTBDUJPOTQSPKFU£FT
q-BQS£TFOUFJOUSPEVDUJPO TFDUJPO
1
La ratification de l’accord sur le Climat par Décret présidentiel n° 16-262 du 11 Moharram 1438 correspondant au 13 octobre 2016 adopté à Paris le 12 décembre 2015
confirme sa contribution.
2
A la suite de l’adoption de l’accord de Paris, toutes les communications des contributions des parties (INDC/CPDN), sauf mise à jour de ces contributions après la première
soumission, sont devenues systématiquement les premières contributions nationales déterminées (CDN/NDC) des pays.
3
Il s’agit du Plan d’Action du Gouvernement, du Schéma National d’Aménagement du Territoire - 2030 (SNAT), de la Stratégie Nationale pour l’Environnement et le
Développement Durable (SNEDD) et les Objectifs de Développement durables (ODD) en s’appuyant sur la SNEDD et la SNGID 2035.
4
Implication de la société civile et du secteur privé tant dans les efforts d’adaptation que d’atténuation.
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2. Objectifs et méthodologie
2.1. Objectifs du PNC l’Environnement et des Énergies Renouvelables (MEER).
Ses destinataires sont le gouvernement, les secteurs ins-
Le PNC a pour objectif de sélectionner et d’organiser un titutionnels, les opérateurs socio-économiques, la société
ensemble de projets d’actions afin de permettre l’adapta- civile algérienne et les partenaires internationaux. La réali-
tion de l’économie nationale aux CC et l’atteinte des objec- sation du PNC a bénéficié du soutien de la Coopération
tifs d’atténuation des GES de l’Algérie. algéro-allemande (GIZ) en expertise nationale et interna-
tionale.
De manière spécifique, le PNC vise ainsi à :
Le CNC a défini les phases et la méthodologie d’élabora-
q*EFOUJGJFS HS©DF«MBQBSUJDJQBUJPOEFTTFDUFVSTJOTUJUV- tion du PNC et vérifié leur respect lors de la conduite des
tionnels et la société civile, les actions d’atténuation et travaux. Plus spécifiquement, le CNC a formulé la métho-
d’adaptation à mettre en œuvre. dologie de travail adoptée et approuvée par les secteurs
et les institutions présents à l’atelier national de lancement
q%£UFSNJOFSMFTBDUJPOTEPOUMBNJTFFOVWSFFTUQSJP- des consultations pour l’élaboration du PNC le 16 octobre
ritaire (court terme). 2017. Le CNC a également définit le calendrier des tra-
vaux.
q 1SPQPTFS VO DBESF EF HPVWFSOBODF FO JEFOUJGJBOU MFT
tâches à remplir et en les attribuant aux acteurs de la po- 2.2.2. Etapes d’élaboration
litique climatique nationale en fonction de leurs missions
et attributions. Le PNC est l’aboutissement d’une démarche globale por-
tant sur quatre étapes majeures :
q1SPQPTFSEFTNFTVSFTQFSNFUUBOUEFSFOGPSDFSMBNJTF
en œuvre du PNC et à l’accès aux financements inter- q%JBHOPTUJD le diagnostic vise à identifier les priori-
nationaux publics et privés et de favoriser le partenariat tés et besoins en termes d’adaptation et d’atténuation.
technologique et financier étranger. Il est basé sur le bilan des connaissances scientifiques
actuelles à l’égard des émissions par source et des ab-
q *EFOUJGJFS MFT QPTTJCJMJU£T EF NPCJMJTBUJPO EFT SFT- sorptions par puit de GES découlant des inventaires. Il
sources nationales supplémentaires pour financer la repose aussi sur les analyses de vulnérabilité réalisées
mise en œuvre du PNC. (et en cours) qui identifient et mesurent les impacts des
CC en Algérie.
Ces objectifs sont en phase avec les documents straté-
giques, la politique nationale de développement et les en- q4USBU£HJF elle assure le lien étroit entre les objectifs
gagements internationaux de l’Algérie. en matière d’atténuation et d’adaptation aux CC avec
les sept (7) axes de la Stratégie Nationale de l’Environ-
2.2. Principes et méthodologie d’élaboration nement et du Développement Durable (SNEDD) et les
engagements internationaux de l’Algérie.
2.2.1. Principes
q1MBOEBDUJPO le plan d’action présente les projets
Le PNC est commandité par le gouvernement et couvre et les actions identifiés par les secteurs institutionnels et
la période 2020-2025. Il constitue une des composantes la société civile permettant de répondre aux priorités et
de la politique climatique nationale. Il est élaboré par le aux objectifs fixés.
Comité National Climat (CNC) , présidé par la Ministre de
5
Le CNC réunit les secteurs institutionnels les plus concernés par les CC. Il s’agit, en plus du MEER, du Ministère de la Défense Nationale (MDN), du Ministère des Affaires
Étrangères (MAE), du Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire (MICLAT), du Ministère des Ressources en Eau (MRE), du Ministère
de l’Énergie (ME), du Ministère de l’Industrie et des Mines (MIM), du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), du Ministère de
l’Éducation Nationale (MEN), du Ministère des Finances (MF), du Ministère de l’Agriculture, du développement Rural et de la Pêche (MADRP), du Ministère de l’Habitat , de
l’Urbanisme et de la Ville (MHUV), du Ministère des Travaux Publics et Transport (MTPT), du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière (MSPRH),
du Ministère du Commerce (MC) et du Conseil National Économique et Social (CNES).
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q .JTF FO VWSF elle spécifie le cadre de gouver- Une fois les actions mises en œuvre, un suivi et une
nance en matière d’organisation, de moyens de mise évaluation à mi-parcours du PNC sont nécessaires. Sur
en œuvre des activités fixées, de calendrier, de suivi et la base de ses conclusions, de l’évolution des connais-
d’évaluation. sances sur les CC ainsi que des contextes sociaux, éco-
nomiques et internationaux, la stratégie, le plan d’actions
q-BGJHVSFQS£DJTFMFTRVFTUJPOTTPVMFW£FTQBSDIBRVF et les outils de mise en œuvre seront mis à jour.
phase. La démarche proposée est cyclique et évolutive.
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planification dans leurs domaines respectifs. Ils ont ensuite q $PI£TJPO TPDJBMF QSJTF FO DPNQUF OPUBNNFOU EFT
déterminé les nouvelles actions dont la mise en œuvre a disparités économiques et des spécificités régionales.
été jugée nécessaire au vu des priorités et des objectifs
fixés. Les travaux des groupes thématiques ont été enca- q$PPQ£SBUJPOJOUFSOBUJPOBMFSFTQFDUEFTPCKFDUJGTEF
drés par des experts qui ont élaboré, au fur et à mesure, les l’Algérie dans le domaine du climat.
orientations et les guides nécessaires à chaque phase de
l’élaboration du PNC. q 5SBOTQBSFODF NJTF FO QMBDF EF QSPD£EVSFT BQQSP-
priées afin que les actions soient mesurables, notifiables
L’identification et la sélection des actions ont reposé sur les et vérifiables (Système MRV).
critères suivants :
Chaque action proposée est décrite selon un canevas
q%VSBCJMJU£E£GJOJUJPOEFTQSJPSJU£T GBJTBCJMJU£FOUFSNFT standard (la fiche action) qui permet de décrire de manière
de moyens humains et matériels, calendrier requis et pé- systématique et uniforme le contenu et les caractéristiques
rennité des actions, obtention des co-bénéfices environ- de l’action identifiée (objectif, organisation, institution pilote
nementaux et sociaux. et de ses partenaires, coordination et mise œuvre, indica-
teurs, financement).
q&GGJDBDJU£JOU£HSBUJPOBVUBOURVFQPTTJCMFEFTQSPKFUT
et des actions au niveau des structures existantes des Au final, plus de 40 réunions ont été tenues aboutissant
secteurs afin d’éviter de nouvelles charges (organisa- à plus de 200 propositions d’actions. Après sélection et
tion, moyens humains et matériels). regroupement, 155 actions ont été retenues :
q&GGJDJFODFBUUFJOUFEFTPCKFDUJGTGJY£TBVNPJOESFDPU qBDUJPOTDPODFSOFOUQSJPSJUBJSFNFOUMBEBQUBUJPO
de manière à minimiser les impacts sur l’économie na-
tionale et en assurant une forte transversalité par l’éla- qBDUJPOTEBUU£OVBUJPOFU
boration de projets intersectoriels regroupant de nom-
breuses actions. qBDUJPOTEFUI£NBUJRVFTUSBOTWFSTBMFT
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2.2.4. Calendrier des travaux
Le PNC a été élaboré entre 2011 et 2018. Les principales étapes de réalisation sont exposées dans la figure 2.
Soumission du PNC au
Conseil du Gouvernement
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3. Contexte climatique
Cette section est organisée comme suit : Eq.CO2. Les émissions nettes, quant à elles, se situent
entre 89,831 et 116,44 millions de tonnes Eq.CO2.
q-FS£TVMUBUEVEFSOJFSJOWFOUBJSFEFT£NJTTJPOTEF(&4
en Algérie est rappelé. Le secteur de l’énergie est le plus émetteur avec 75% des
émissions totales. Les émissions de ce secteur résultent
q-FTDBSBDU£SJTUJRVFTEVDMJNBUBMH£SJFOTPOUFYQPT£FT de la consommation d’énergie (46%), de la production, du
brièvement et les évidences concernant son évolution traitement et du transport des hydrocarbures (20%) et de
récentes sont présentées. la liquéfaction du gaz naturel (8%). L’agriculture, le chan-
gement d’affectation des terres et la foresterie génèrent
q-FTDPOT£RVFODFTEFT$$TVSM£DPOPNJFFUMBTPDJ£- les 11% des émissions totales de GES. Les secteurs des
té algériennes sont brièvement décrites sur la base des déchets et des procédés industriels représentent quant à
informations disponibles à ce jour. eux 10% (95% sont émis sous forme de méthane par les
décharges) et 5% (60% sont issues de l’industrie du ci-
q-FS£HJNFJOUFSOBUJPOBMFONBUJ¤SFEF$$FUMFTFOHB- ment sous forme de CO2) respectivement des émissions
gements de l’Algérie en résultant sont présentés. totales.
3.1. Emissions de Gaz à effet de serre Du Nord au Sud, le climat de l’Algérie se modifie fortement.
Il passe d’une tonalité méditerranéenne humide à un milieu
L’inventaire national de l’année 20006 (MATE, 2010) in- désertique et sec, en transitant par un climat semi-aride.
dique que les émissions globales de GES à effet direct Ce climat résulte de la double influence de la circulation
représentent au total 117 310 Gg, soit 117,31 millions de atmosphérique des latitudes moyennes et de la circulation
tonnes Eq.CO2 pour l’année 2000. Pour la même année, tropicale et saharienne. La Méditerranée constitue une
l’absorption de CO2 par la foresterie est évaluée à 14,167 zone de transition entre ces composantes climatiques.
millions de tonnes Eq.CO2, ce qui permet de conclure que
les émissions nettes en Eq.CO2 sont de 103,143 millions Le bioclimat de l’Algérie permet ainsi de distinguer les
de tonnes. Pour une population estimée en 2000 à 29 726 étages suivants :
500 habitants, les émissions brutes sont de 3,95 tonnes
Eq.CO2 par habitant. A titre indicatif, la moyenne mondiale q 6O DMJNBU N£EJUFSSBO£FO TVS MB DUF FU M"UMBT 5FMMJFO
des émissions de GES est de 4,97 tonnes Eq.CO2 par avec de rares gelées en hiver et des étés chauds. La
habitant en 20157. partie orientale est plus arrosée que l’occidentale avec
2000 mm de pluie par an et l’existence de sommets en-
Le degré de précision des estimations a été évalué sur la neigés d’octobre à juillet.
base d’avis d’experts et des valeurs par défaut proposées
dans le guide des bonnes pratiques du GIEC (GPG 2000 q 6O DMJNBU BSJEF BV 4VE EF M"UMBT 5FMMJFO EF OBUVSF
et 2006). Pour l’ensemble de l’inventaire, la marge d’incer- sèche et tropicale, marqué par une grande amplitude
titude est évaluée à 12,90%. Les émissions totales brutes thermique hivernale (36°C le jour et 5°C la nuit). Les
de l’Algérie se situent donc, dans une plage de probabili- précipitations d’automne et de printemps sont influen-
té de 95%, entre 102,17 et 132,434 millions de tonnes cées par des advections humides venant des côtes.
6
La méthodologie utilisée est celle du GIEC 1996 et le guide des bonnes pratiques de l’année 2000. Dans certains cas, le guide du GIEC 2006 est utilisé si la disponibilité
des facteurs d’émission unitaire ou la méthodologie le nécessite.
7
Données du Centre d’analyse des informations relatives au dioxyde de carbone, division des sciences de l’environnement, Oak Ridge National Laboratory, Tennessee, Etats-
Unis disponible sur : https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/EN.ATM.CO2E.PC
Plan National
22
de l Algérie
Ces pluies sont plus abondantes à l’Ouest qu’à l’Est. ressources en eau souterraines. Les ressources en eau
L’influence du désert se fait sentir jusque sur la côte par non renouvelable représentent 5 milliards m3, localisées en
l’action du sirocco, vent sec et chaud, soufflant du Sud totalité dans le Sud du pays. Les ressources en eau non
au Nord. conventionnelle, évaluées sur la base de la capacité des
installations existantes comprennent le dessalement (840
q6ODMJNBUDPOUJOFOUBMTVSMFT)BVUFT1MBJOFTFUM"UMBT millions m3/an) et les eaux usées épurées (400 millions de
Saharien. La température peut descendre au-dessous m3/an).
de 0°C en hiver et excéder 40°C en été. Les pluies sont
rares, notamment sur les Hautes Plaines de l’Oranie et La période de Novembre à Décembre est la plus pluvieuse,
celles du Constantinois. notamment sur l’Atlas Tellien qui est plus arrosé que le Lit-
toral et les Hauts plateaux. Au mois de janvier, la quantité
q6ODMJNBUE£TFSUJRVFBWFDEFTQMVJFTSBSFTFUUS¤TJSS£- des pluies mensuelles est de 3,7 mm à Ain Salah, 33,4 mm
gulières, se produisant parfois sous forme orageuse. Le à Djelfa, 80,0 mm à Alger et 120,5 mm à Miliana. En été,
Sahara est une des régions les plus chaudes du monde les pluies sont rares et se produisent plus sur le Littoral que
où les températures de jour peuvent atteindre, voire dé- partout ailleurs. En Automne, le régime des pluies est qua-
passer 50°C. Par contre, les nuits sont très froides, sur- siment le même sur l’Atlas Tellien et les Hauts Plateaux. La
tout en hiver, où il gèle souvent. quantité annuelle des pluies est de 15,8 mm à Ain Salah,
de 347,4 mm à Djelfa, 686,6 mm à Alger et 827,3 mm à
3.2.2. Température Miliana (MATE, 2001).
Le régime thermique sépare les différentes régions clima- 3.2.4. Grands ensembles agroécologiques
tiques (Littoral, Atlas Tellien, Hauts Plateaux et Steppe,
Sahara). En hiver, les Hauts Plateaux et la Steppe sont plus Les caractéristiques climatiques de l’Algérie délimitent cinq
froids que l’Atlas Tellien, le Littoral et le Sahara. Le mois de grandes zones agroécologiques qui déterminent les activi-
janvier est le plus froid de l’année, la température moyenne tés agricoles et les systèmes de production pratiqués.
est de 11,4°C à Ghazaouet et de 10,0°C à Alger.
a) Sahel et zones littorales
En été, la température moyenne est de 25,5°C à Alger,
25,4°C à la station de Constantine et 24,0°C à Souk- En raison des conditions climatiques particulièrement fa-
Ahras. En été et en hiver, le Littoral jouit de l’effet adoucis- vorables, cette zone agroécologique est occupée principa-
sant de la mer (MATE, 2010). lement par les cultures dites spéculatives : le maraîchage,
notamment la plasticulture, et l’arboriculture (Mostaganem,
3.2.3. Ressources en eau et pluviométrie Alger, Tipaza, Boumerdès, Jijel, etc.).
Les potentialités de l’Algérie en eaux conventionnelles sont Le système de production pratiqué est intensif en géné-
estimées globalement à 19,4 milliards de m3/an correspon- ral, alors que l’assolement est triennal, quadriennal, voire
dant à 500 m3/hab./an, ce qui situe l’Algérie dans la caté- même quinquennal. Le recours aux pesticides et aux en-
gorie des pays pauvres en ressources en eau, au regard grais est assez important dans le cas de la plasticulture.
du seuil de rareté fixé par la Banque Mondiale à 1000 m3/
hab./an. b) Plaines sub-littorales
Selon le MRE (2011), le volume des ressources en eau Ces ensembles agroécologiques sont caractérisés par des
potentielles renouvelables est de 14,4 milliards m3, dont sols souvent lourds et un climat assez favorable. On y pra-
95% sont localisés dans le Nord du pays. Ce potentiel tique surtout la polyculture (cultures maraîchères, cultures
d’eau renouvelable est constitué de 11,4 milliards m3 de fourragères, céréales et arboriculture fruitière) et l’élevage
ressources en eau superficielles et de 3 milliards m3 de bovin. L’assolement est surtout triennal et la disponibilité de
Plan National
23
de l Algérie
la ressource hydrique joue un rôle déterminant dans l’inten- moins denses et boisés avec une diversité spécifique peu
sification des systèmes de cultures pratiquées. prononcée mais occupant de grands territoires à l’image
de ceux de l’Atlas saharien (Laghouat-Djelfa) et des Aurès
Ces deux espaces comprennent une grande partie du (Batna-Khenchela).
domaine forestier représenté par des massifs de grande
envergure et assez boisés notamment au niveau des 32 e) Espaces saharien et oasien
wilayas du Nord (d’El Tarf, à Tlemcen et de Souk Ahras à
Sidi bel Abbes en deuxième couronne). La rareté de la terre arable, de l’eau et du climat ont abouti
au fil des siècles à l’avènement d’un système très complexe
c) Plaines intérieures, hautes plaines céréalières et construit sur la base de cultures à étages : palmiers, arbori-
hauts plateaux culture fruitière, maraîchage, céréales, fourrages.
Cet ensemble a plusieurs caractéristiques : des hivers 3.3. Evolution récente du climat
froids à très froids, des étés chauds à très chauds et secs.
En raison de la pluviométrie relativement faible, la disponi- L’analyse de l’évolution climatique récente montre que les
bilité de l’eau joue un rôle déterminant dans le choix des effets des CC sont désormais perceptibles dans la région
systèmes de cultures, se déclinant comme suit : méditerranéenne et qu’ils entrainent de façon croissante
la récurrence d’anomalies climatiques et de phénomènes
q %BOT MFT QMBJOFT MFT DVMUVSFT NBSBDI¤SFT EF QMFJO extrêmes (Oualkacha et al. 2017 ; Giorgi et al., 2008).
champ (saison et arrière-saison), les cultures fourra-
gères, les céréales et l’arboriculture fruitière sont pra- Ces changements sont considérés par la communauté
tiquées lorsque l’eau d’irrigation est disponible. Quand scientifique comme inéluctables. En d’autres termes, les
elle ne l’est pas, on pratique en général un assole- efforts d’atténuation actuels et projetés réalisés au ni-
ment biennal (céréale-jachère), avec une rotation cé- veau mondial ne pourront les réduire que partiellement. En
réale-fourrage-jachère. conséquence, l’économie et la société algérienne doivent
s’adapter au CC de manière à diminuer leurs consé-
q%BOTMFTIBVUFTQMBJOFTFUDFSUBJOFT[POFTEFTIBVUT quences négatives.
plateaux, la céréaliculture est pratiquée en association
avec l’élevage, ce qui sécurise les agriculteurs éleveurs Au Maghreb et, plus spécifiquement, en Algérie, l’évolution
face aux accidents climatiques de plus en plus récur- récente du climat montre que le réchauffement climatique
rents. est plus important que la moyenne mondiale.
Plan National
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de l Algérie
Figure 3. Evolution de la température moyenne annuelle à Alger et Oran
Alger&WPMVUJPOEFMBUFNQ£SBUVSFNPZFOOFBOOVFMMF
Oran&WPMVUJPOEFMBUFNQ£SBUVSFNPZFOOFBOOVFMMF
La figure 4 indique la moyenne des températures pour la Au niveau des ressources en eau, l’étude d’impact des
période 1981-2010 et son évolution dans le futur : 2031- changements climatiques sur les ressources en eau
2060 et 2069-2098. La première série de cartes présente (Agence Nationale des Ressources Hydrauliques, 2009)
les résultats du scénario RCP (Representative Concentra- a révélé, sur la base de l’examen de séries de données
tion Pathway) 4.5, scenario optimiste avec comme hypo- pluviométriques depuis 1900, que la pluviométrie est en
thèse une réduction des GES dans l’atmosphère. baisse de 40% à l’Ouest du pays, de 30% au Centre et de
20% à l’Est.
La seconde série présente le scénario RCP 8.5, scéna-
rio le plus catastrophique avec l’hypothèse que les émis- Les CC renforcent de plus l’irrégularité spatiale et tempo-
sions de GES ne diminuent pas, ce qui accentue les CC et relle des pluies constituant ainsi une menace constante
tend vers une augmentation des températures maximales pour les sols et l’agriculture, la recharge des nappes,
moyennes en Algérie. l’écoulement superficiel, l’envasement et le remplissage
des barrages réservoirs.
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25
de l Algérie
A titre d’exemple, la figure 5 montre pour la station d’Oran, La figure 7 illustre la moyenne des précipitations annuelles
l’évolution des précipitations entre 1926 et 2006 et met en pour la période humide (avec la présence d’épisodes plu-
évidence une diminution de l’ordre de 15%. vieux notables entre septembre et mai) entre 1981-2010
et l’évolution de cette moyenne dans le futur : 2031-2060
L’examen des cartes établies par l’ANRH pour les périodes et 2069-2098. Les deux séries de carte sont basée sur
1942-1989 et 1965-2004 (figure 6) montrent que les les deux scenarios du GIEC : en haut, RCP 4.5 ; en bas :
isohyètes (300 mm) évoluent d’une façon significative vers RCP 8.5.
le Nord du pays (ARNH, 2009), ce qui constitue l’un des
indicateurs du CC en Algérie.
Figure 4. Carte de température maximale moyenne en saison des pluies entre septembre et mai
Plan National
26
de l Algérie
'JHVSF&WPMVUJPOEFTQS£DJQJUBUJPOTNPZFOOFTBOOVFMMFT«0SBO
'JHVSF&WPMVUJPOEFTJTPMJHOFTNNFOUSFMFTQ£SJPEFTFU
Plan National
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de l Algérie
Figure 7. Précipitations moyennes entre septembre et mai
3.4. Impacts des Changements Climatiques présentées aux points 3.4, sur la hausse des températures,
la diminution des précipitations totales et leur inégale ré-
L’identification des conséquences des CC sur l’économie partition auront pour effets :
et la société algérienne constitue une priorité. D’une part,
une adaptation pertinente au CC requiert d’anticiper leurs qVOFE£HSBEBUJPOEVDPVWFSUW£H£UBMFUEFTTPMT TFUSBEVJ-
effets. D’autre part, atténuer les GES, doit permettre de sant par une érosion plus forte,
contribuer à l’effort mondial à limiter autant que possible
ces conséquences. qVOFBVHNFOUBUJPOEFMBGS£RVFODFEFT£W£OFNFOUTDMJNB-
tiques extrêmes (pluie diluvienne, sécheresse, vagues de
A l’heure actuelle (2018), les chaines de risques et de chaleur, feux de forêts, submersions marines, etc.),
vulnérabilité résultant des CC ont été identifiées pour 5
domaines8 (eau, pêche, agriculture, forêt, industrie) en Al- qVOFQFSUVSCBUJPOEFT[POFTDUJ¤SFTFUEFTNJMJFVYNBSJOT
gérie (MEER & GIZ, 2017). L’eau, l’agriculture et les forêts et,
disposent également de cartes permettant de spatialiser
le degré de vulnérabilité du territoire. Les analyses des qVOF£M£WBUJPOEVOJWFBVEFMBNFS9 .
risques et des vulnérabilités, conformément aux évidences
8
Analyses de risque et vulnérabilités spécifiques pour chaque secteur sont en cours de réalisation ou de programmation.
9
L’élévation en Algérie semble 3 à 4 fois plus rapide, telle que mesurée à Sfax, comparativement à la moyenne mondiale qui est de 1.5-2 mm/an.
Plan National
28
de l Algérie
La figure 8, illustre la chaîne de conséquences des CC. duction de viande, foresterie et pêche) apparaissent néan-
Ainsi, une augmentation substantielle de la température moins fortement affectés par les CC (Figure 9).
avec une diminution significative des précipitations et
une évaporation accrue, conduisant à un accroissement L’économie algérienne repose en outre sur l’exploitation
du stress hydrique et une raréfaction des ressources na- et l’exportation des hydrocarbures. La perspective de voir
turelles en général, pourraient déstabiliser en profondeur se réduire la consommation des pays importateurs de pé-
des secteurs clés de l’Algérie tels que l’agriculture, l’en- trole et de gaz naturel (et également de diminuer sa propre
vironnement, ou encore l’industrie. Le tableau 1 énumère consommation) pourrait avoir des retombées socioécono-
les principales incidences des CC au niveau de chaque miques négatives sur l’économie du pays.
secteur selon les résultats des études récentes de risques
et vulnérabilités aux CC réalisées en Algérie. Le « Nouveau Modèle de Croissance » de l’Algérie (juillet
2016) confirme ce besoin d’adapter l’économie algérienne
En conséquence, l’ensemble des secteurs (économiques afin qu’elle diversifie ses exportations et son économie.
et environne-
mentaux) et sur Figure 8. Impacts des Changements Climatiques En conclusion, l’exa-
tout le territoire men des vulnérabilités
sont impactés de l’Algérie aux CC dé-
par les CC (Ta- montre que les zones
bleau 1). de l’Algérie soumises
à des aléas climatiques
Les secteurs naturels deviennent de
d’activités plus en plus étendues
clefs sur les dans un contexte de
quels reposent dérèglement clima-
les objectifs tique.
nationaux
de dévelop Le mode de peuple-
pement de ment en Algérie est
l’Algérie, ap dicté par la disponi-
paraissent bilité des ressources
comme forte naturelles : sols (fon-
ment vulné ciers), eau, matières
rables aux CC. premières, etc. En
conséquence, lorsque
Ces objectifs de développement concernent, en particulier, les populations se sédentarisent sur ces zones, elles sont
la sécurité alimentaire, la diversification des activités éco- exposées aux aléas climatiques.
nomiques, l’amélioration des infrastructures de transport,
la transition énergétique, la disponibilité en eau, le rééqui- Le faible niveau de sensibilisation de la population et de sa
librage territorial, l’accès à la santé, l’accès au logement et capacité d’adaptation face à ces aléas, rend les popula-
la résorption de l’habitat précaire ainsi que la réduction de tions de ces zones vulnérables et risque d’affecter les ob-
la pauvreté. jectifs de développement du pays.
10
Le rapport d’Analyse de Risque et de Vulnérabilité au Changement Climatique (MEER et GIZ, 2017) met en évidence les impacts des CC sur l’agriculture par le biais de
cartes.
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29
de l Algérie
Tableau 1. Principaux impacts des CC en Algérie
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de l Algérie
Figure 9. Cartographie du risque climatique dans le cadre des activités stratégiques
Plan National
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de l Algérie
3.5. Régime international sur les Changements international de droits d’émissions qui concerne le mar-
Climatiques ché du carbone à travers l’échange de crédits carbones.
D’autre part, il existe deux mécanismes de projet : la mise
3.5.1. Conventions multilatérales sur en œuvre conjointe et le mécanisme pour le développement
l’environnement propre. Le premier permet à une compagnie d’investir dans
des projets de réduction ou d’évitement des émissions de
L’Algérie a signé et ratifié les conventions des Nations GES auprès d’une autre compagnie dans le même pays ou
Unies sur l’Environnement à savoir : (i) la Convention Cadre dans un pays tiers de l’annexe I afin d’obtenir des crédits
des Nations Unies sur les Changements Climatiques d’émissions.
(UNFCCC/CCNUCC) en 1993, (ii) la Convention des Na-
tions Unies sur la Diversité Biologique (UNCBD) en 1995 Le mécanisme pour le développement propre permet aux
et (iii) la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre pays développés (Annexe I) de réaliser leurs objectifs de
la Désertification (UNCCD) en 1996. réduction en investissant dans des projets de réduction
des émissions de GES dans les pays en développement
L’objectif ultime de la Convention Cadre des Nations Unies ou émergents (non Annexe I).
sur les Changements Climatiques11 (CCNUCC) est de
stabiliser les concentrations de GES dans l’atmosphère 3.5.3. Accord de Paris
à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique
dangereuse du système climatique. L’engagement des Lors des négociations portant sur la poursuite du PK (dès
États porte sur la prise de mesures pour lutter contre les 2007), les pays industrialisés et les pays en développe-
CC et leurs conséquences (inventaires nationaux de GES, ment s’opposaient quant à la participation des pays en
programmes pour atténuer les changements et s’y adapter, développement aux efforts d’atténuation des émissions.
application et diffusion de technologies adéquates, etc.). Les premiers conditionnaient la poursuite de leurs efforts
Le Sommet de la Terre de Rio a également mis en place le d’atténuation à la participation des seconds aux efforts
Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), pour affronter mondiaux.
les problèmes environnementaux à l’échelle mondiale et en
encourageant le développement durable au niveau natio- Les pays en développement revendiquaient leur droit au
nal. Le FEM apporte un soutien financier aux projets dé- développement et rappelaient que les pays développés ont
veloppés dans les pays en développement et en transition une responsabilité historique dans le réchauffement clima-
dans les domaines de la biodiversité, des CC, des eaux tique. Ils revendiquaient à ce titre le respect du principe de
internationales, de la dégradation des sols, de la couche la Convention Cadre : les responsabilités sont communes
d’ozone et des polluants organiques persistants. mais différenciées, selon les capacités respectives des
pays. Ils acceptaient par contre d’agir de manière volon-
1SPUPDPMFEF,ZPUP taire, sous réserve du respect des engagements des pays
développés en matière de financement, de transfert de
Le protocole de Kyoto (PK, 1997) prolonge la Conven- technologie et de renforcement de capacités.
tion-Cadre des Nations Unies sur les Changements Cli-
matiques (CCNUCC) et poursuit l’objectif de réduire les Le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris est adopté par la
émissions de GES12 . 37 pays industrialisés (Annexe I) se COP2113. En juin 2017, 178 parties (soit 177 pays et l’UE)
sont engagés à réduire les émissions de GES. Les pays en l’avaient ratifié, dont l’Algérie en octobre 2016. L’Accord de
développement (non Annexe I) ont été par contre exemptés Paris est un protocole additionnel à la Convention-Cadre
d’engagements chiffrés de réduction d’émissions dans ce des Nations unies (CCNUCC) sur les Changements Cli-
protocole. matiques.
Le PK a instauré trois mécanismes de flexibilité pour la Cet accord est contraignant mais ne prévoit pas de sanc-
réduction des émissions des GES. D’une part, l’échange tions pour les pays qui y contreviendraient. Son objectif
13
Il est entré en vigueur le 4 novembre 2016.
14
En formulant leur CDN, les pays fixent leurs objectifs d’atténuation et d’adaptation. Ils formulent en premier lieu une contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN/
INDC) suite aux décisions du sommet de Lima (CoP 20, 2014) en vue de la préparation de la CoP 21 de Paris (2015). A la suite de l’adoption de l’accord de Paris, toutes
les communications des contributions des parties (INDC/CPDN), sauf mise à jour de ces contributions après la première soumission, sont devenues systématiquement les
premières contributions nationales déterminées (CDN/NDC) des pays.
Plan National
32
de l Algérie
est de contenir le réchauffement climatique en dessous 5BCMFBV%JTQPTJUJGM£HJTMBUJG
de 2°C à l’horizon 2100 par rapport aux niveaux préindus-
triels. L’accord requiert que chaque pays communique une Texte juridique Année
DPOUSJCVUJPOE£UFSNJO£FBVOJWFBVOBUJPOBM $%/ 14
Loi N° 12-07 portant code de wilaya 2012
tous les cinq ans. La réalisation d’un bilan mondial (global
stocktake) est prévue tous les cinq ans, le premier étant Loi N° 11-10 relative à la commune 2011
planifié en 2023. Les bilans devront conduire à un renfor- Loi N° 11-02 relative aux aires protégées dans
2011
cement des CDN, selon un principe de progression men- le cadre du développement durable
tionné dans l’accord15. Ce dernier stipule que les pays dé- Loi N° 10-02 portant sur l’approbation du
2010
veloppés doivent aider financièrement et par des transferts SNAT 2030
de technologies les pays en développement en matière Loi N° 08-16 portant orientation agricole 2008
d’atténuation et d’adaptation. Loi N° 07-06 relative à la gestion, à la protec-
2007
tion et au développement des espaces verts
L’Algérie a déposé sa CDN dans laquelle le pays s’engage
Loi N° 06-06 relative à l’orientation de la ville 2006
à réduire ses émissions de GES d’ici 2030 par rapport au
scénario de référence de 7% de façon volontaire avec les Loi N° 5-12 relative à l’eau 2005
moyens nationaux et de 22% conditionnée par le soutien Loi N° 04-09 relative à la promotion des éner-
international. gies renouvelables dans le cadre du dévelop- 2004
pement durable
%JTQPTJUJGM£HJTMBUJG Loi N° 04-03 relative à la protection des zones
de montagnes dans le cadre du développe- 2004
ment durable
La Loi relative à la Protection de l’Environnement dans le
Loi N° 04-20 relative à la prévention des
cadre du Développement Durable et la Loi relative à la Pro-
risques majeurs et à la gestion des catas-
motion des Énergies Renouvelables font directement réfé- trophes dans le cadre du développement
2004
rence aux CC. durable
Loi N° 04-05 relative à l’aménagement et
La Loi relative à la Protection de l’Environnement dans l’urbanisme
1990, 2004
le cadre du Développement Durable considère les GES
Loi N° 03-10 relative à la protection de l’envi-
comme des polluants atmosphériques (Art 4, titre 2) et ins-
ronnement dans le cadre du développement 2003
taure la possibilité d’incitations financières et douanières durable
pour les entreprises qui importent des équipements per-
Loi N° 02-01 relative à l’électricité et à la distri-
mettant l’élimination ou la réduction des GES ou toute 2002
bution du gaz
forme de pollution de l’air (Titre V, Art. 76). La loi relative à
la Promotion des Énergies Renouvelables mentionne que Loi N° 02-02 relative à la protection et à la
2002
valorisation du littoral
les énergies renouvelables constituent un moyen de dimi-
nuer les émissions de GES (voir Art 2, 3, 6, 13 et 17). Loi N° 02-08 relative aux conditions de créa-
2002
tion de villes nouvelles et leur aménagement
Le dispositif législatif indirectement lié aux CC concerne Loi N° 01-20 relative à l’aménagement et au
2001
les domaines de l’énergie, de l’eau, de l’agriculture, de la développement durable du territoire
biodiversité, de l’aménagement du territoire, des villes ou Loi N° 01-11 relative à la pêche et à l’aqua-
2001
encore du littoral. Le tableau 2 répertorie les textes de lois culture
pertinents en matière de CC. Loi N0° 01-19 relative à la gestion, au contrôle
2001
et à l’élimination des déchets
La panoplie de textes existants constitue ainsi un socle so- Loi N° 99-09 relative à la maitrise de l’énergie 1999
lide afin d’assoir la politique climatique de l’Algérie et de Loi N° 91-20 portant régime général des forêts 1984, 1991
développer son PNC.
15
L’accord prévoit aussi un droit de retrait par notification à partir de trois ans après son entrée en vigueur.
Plan National
33
de l Algérie
3.7. Enjeux économiques économique comprise entre 5% et 20% du PIB mondial
chaque année. Le GIEC17 confirme ces résultats : plus
Les enjeux économiques jouent un rôle important lors de les gouvernements tardent à prendre des mesures, plus
l’élaboration des stratégies climatiques. L’évaluation des la charge sera lourde pour les générations futures. Ne rien
coûts de l’action et de l’inaction liés au CC représente un faire pourrait provoquer une baisse du PIB mondial de 1 à
enjeu important tant au niveau stratégique, qu’en matière 4% en 2030, de 2 à 6% en 2050, et de 3 à 12% en 2100.
de management. Dans le cadre de la formulation de la SNEDD et du PNAE-
DD, le MEER (2018) a produit une estimation des coûts
D’une part, les conséquences des CC subies par les ac- de la dégradation de l’environnement en Algérie, y compris
tivités économiques et la population sont susceptibles de celle résultant de l’inaction dans le domaine des CC. Les
générer des pertes économiques de manière directe et in- coûts des CC sont estimés en Algérie entre 181 milliards
directe, il s’agit du coût de l’inaction. (1,10% du PIB) et 303 milliards de DA (1,83% du PIB)
par année en recourant aux méthodologies reconnues à
D’autre part, les mesures d’atténuation et d’adaptation vi- l’échelle internationales18.
sant à éviter les CC ou à minimiser leurs impacts néces-
sitent des moyens financiers, il s’agit du coût de l’action. 3.7.2. Coût de l’action
Malgré une multiplication des recherches et de cas d’ana-
lyse, les évidences actuellement disponibles sur les coûts Dans le cadre du PNC, les secteurs ont tenté d’estimer
de l’action et de l’inaction dans le domaine des CC restent systématiquement les coûts des projets d’action d’atténua-
rares. Elles génèrent également des débats sur leur degré tion et d’adaptation. Néanmoins, cette évaluation s’est avé-
d’exactitude et leur pertinence16. rée difficile au niveau de la majorité des projets proposés
par les secteurs et demeure incomplète, malgré son enjeu
3.7.1. Coût de l’inaction majeur au niveau de la recherche de bailleurs de fonds et
pour leur mise en œuvre. A ce stade, seuls les coûts des
Du point de vue économique, les actions à entreprendre actions déjà budgétées sont ainsi renseignés.
de manière prioritaire sont celles qui permettent d’éviter un
coût élevé de l’inaction par rapport au coût de l’action. A De nombreuses recherches sont menées au niveau inter-
cet égard, les études disponibles, à l’échelle internationale, national afin d’estimer les coûts résultant de l’effort de ré-
tendent à démontrer que les coûts politiques d’adaptation duction des GES, c’est-à-dire le coût d’opportunité des
et d’atténuation ne représentent qu’une faible proportion mesures, des actions ou des projets concrets qui per-
des coûts potentiels des dommages résultant des CC mettent d’éviter l’émission d’une tonne de CO2. Ce coût
(coût de l’inaction). varie selon les sources d’émissions et, par conséquent, se-
lon les pays, les secteurs économiques et les entreprises19.
Selon le Rapport Stern (Stern, 2006), les coûts de l’inac-
tion sont nettement supérieurs aux coûts de l’action : un in- Cette démarche vise à fixer la valeur « technique » du car-
vestissement de 1% du PIB mondial par an dans la réduc- bone et à indiquer dans quel secteur, pays et conditions, il
tion des émissions de GES permettrait d’éviter une perte semble opportun de diminuer les émissions des GES. Une
16
Par exemple, lors des estimations, il est nécessaire de prendre en considération le fait que les mesures d’atténuation permettent aussi de lutter contre d’autres polluants.
Par exemple, réduire la consommation d’énergie fossile (pour atténuer les GES) réduit également les polluants de l’air locaux. Ces bénéfices supplémentaires des politiques
climatiques sont appelés « co-bénéfices » et doivent aussi être pris en compte afin d’aboutir à une évaluation complète des coûts et bénéfices économiques de la politique
climatique (voir par exemple Blanco et al. 2014 ; Smith et al. 2014). Le même constat est fait au niveau de l’adaptation. Par exemple, le renforcement des moyens d’alerte
précoce en cas de catastrophes naturelles peut améliorer la sécurité de la population, même en l’absence de CC. Il faut souligner également que les actions d’adaptation et
d’atténuation génèrent de nouvelles activités économiques et contribue ainsi au développement de l’économie verte. La transition vers une économie moins intensive en GES
offre de nouvelles opportunités ; des chances de croissance et des incitations à l’innovation, à l’exemple des domaines des énergies renouvelables, de la récupération de la
chaleur et des matières ainsi que de l’écotourisme.
17
Voir les rapports du GIEC qui proposent un bilan des travaux économiques concernant les CC (en 2007 et en 2014)
18
L’estimation repose sur une moyenne entre deux valeurs possibles de la tonne de CO2. La valeur haute (30 USD/tCO2, soit 3014 DA/t) rend compte de la valeur sociale
au carbone (reposant sur les coûts des conséquences des CC) pour l’année 2015. Cette valeur est reprise de la BM (2014). La valeur basse (4.6 USD/tCO2, soit 462 DA/t)
repose sur le prix moyen de la tonne de CO2 (année 2015-2016) sur le marché européen du carbone (European Union Emissions Trading System, EU ETS) en 2015. Une
marge d’incertitude de +/- 25% est toutefois appliquée à la moyenne retenue.
19
Ce sont les écarts supposés puis constatés entre les pays et les secteurs qui motivent la mise en place de système d’échanges de réduction d’émissions afin de permettre
de réduire les émissions là où le coût de leur réduction est le plus faible.
Plan National
34
de l Algérie
principale source d’information sur les coûts d’atténuation mation (cf. McKinsey & Company, 2009) sur les coûts de
des émissions de GES résulte des analyses macro-écono- réduction des émissions de CO2. Cette source repose
miques estimant les coûts pour une économie résultant de sur une optique différente, purement technique, qui vise à
l’atteinte d’un objectif de réduction des émissions donnée. recenser les coûts des opportunités de réduction dans une
Aucune étude de ce type n’a été réalisée pour l’Algérie à économie (seules les mesures dont le coût est inférieur à
l’exception du domaine des énergies renouvelables (Akbi 100 € par tonne de CO2 sont prises en compte) et qui
et al., 2016). consiste à estimer la réduction potentielle de GES pour
chacune des options envisagées. Aucune courbe de ce
Les courbes de coûts marginaux de réduction des émis- type n’a été également établie pour l’Algérie.
sions de GES constituent une seconde source d’infor-
Plan National
35
de l Algérie
4. Ancrage stratégique
Le contenu du PNC a été construit de manière à être co- PNC est considérée comme primordiale. Les CC sont pris
hérent avec la stratégie économique et sociale de l’Algé- en compte dans les objectifs 15 et 17 à savoir :
rie dont le nouveau modèle de croissance économique,
le Plan d’action du Gouvernement, le schéma national de q0CKFDUJGS£EVJSFMFTSJTRVFTSFMBUJGTBVYJNQBDUTTVS
l’aménagement du territoire (SNAT 2017), les stratégies en la biodiversité, notamment liés aux pollutions diverses,
lien avec l’environnement : Stratégie Nationale de l’Envi- aux impacts des CC et aux espèces exotiques envahis-
ronnement et du Développement Durable ; Stratégie Natio- santes et autres mauvaises pratiques de gestion.
nale pour la Biodiversité, et les obligations internationales
de l’Algérie. q0CKFDUJGJOU£HSFSEBOTMBHFTUJPOEFT£DPTZTU¤NFT
les approches d’adaptation au CC et de prévention des
%PDVNFOUTEFQMBOJGJDBUJPOTUSBU£HJRVF risques et catastrophes naturelles.
Plan National
36
de l Algérie
ritaire, la mise en œuvre du programme national des éner- q3FOGPSDFSMBS£TJMJFODFEFT£DPTZTU¤NFTBGJOEFNJOJ-
gies renouvelables et de l’efficacité énergétique (PNEREE) miser les impacts des risques climatiques majeurs.
à l’horizon 2030.
q 1SPU£HFS MB TBOU£ QVCMJRVF DPOUSF MB SFDSVEFTDFODF
Le Gouvernement algérien entend entreprendre des ré- des maladies tropicales, les épidémies, les vagues de
formes structurelles, des politiques publiques en rapport chaleur.
avec ces engagements internationaux. Parmi ces réformes,
la révision de la loi sur les Hydrocarbures pour la mise en q -VUUFS DPOUSF M£SPTJPO FU S£IBCJMJUFS MFT UFSSFT E£HSB-
œuvre d’une nouvelle stratégie de Sonatrach (SH2030), dées dans le cadre de la lutte contre la désertification.
intégrant les énergies renouvelables dans les champs pé-
troliers et gaziers. Une autre loi relative aux collectivités lo- q*OU£HSFSMFTFGGFUTEFT$$EBOTMFTTUSBU£HJFTTFDUP-
cales, en cours d’élaboration, prévoit d’intégrer l’efficacité rielles, en particulier, l’agriculture, l’hydraulique, la santé
énergétique et le développement des énergies renouve- humaine, les travaux publics et les transports.
lables. Dans ce même but, la loi relative à la maitrise de
l’énergie (1999) est aussi en cours de révision. q*OU£HSFSMFTFGGFUTEFT$$QPVSBTTVSFSMBT£DVSJU£BMJ-
mentaire et la sécurité nationale.
En matière d’adaptation, la CDN mentionne les objectifs
suivants : q-B$%/QS£DJTFRVFMBUUFJOUFEFTPCKFDUJGTSFRVJ¤SFOU
un appui international diversifié, incluant le financement,
q.FUUSFFOQMBDFMFTTZTU¤NFTEFTVSWFJMMBODFFUEBMFSUF le renforcement des capacités et le transfert technolo-
précoce des risques climatiques majeurs (inondations, gique.
submersions, feux de forêts et sécheresse).
5BCMFBV0CKFDUJGFUBDUJPOTQIBSFTEFMB$%/FONBUJ¤SFEBUU£OVBUJPO
q#PJTFNFOUFUSFCPJTFNFOU
Secteur des Forêts
q1S£WFOUJPOEFTJODFOEJFTEFGPS¢UTFUBN£MJPSBUJPOEFTNPZFOTEFMVUUF
q*OGPSNBUJPO TFOTJCJMJTBUJPOFUDPNNVOJDBUJPOTVSMFTRVFTUJPOTFUMFTFOKFVYEFT
CC
Actions de sensibilisation, d’information et
q.JTFFOQMBDFEVOQSPHSBNNFOBUJPOBME£EVDBUJPO EFGPSNBUJPOFUEFSFDIFSDIF
d’éducation
sur les CC
Plan National
37
de l Algérie
Le tableau 3 précise les moyens préconisés par la CDN préciser et de détailler les modalités de mise en œuvre des
pour atteindre les objectifs, tant au niveau de l’atténuation actions envisagées et de proposer des actions complé-
que de l’adaptation, et précise les programmes d’action à mentaires, jugées nécessaires pour atteindre ses objectifs.
mettre en œuvre pour les atteindre. Au niveau des objectifs du développement durable (ODD)
des Nations Unies, l’objectif 1320 stipule explicitement
Pour la formulation du PNC, la CDN est le cadre des tra- de prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les
vaux menés dans les groupes thématiques qui a permis de changements climatiques et leurs répercussions.
20
L’ODD 13 est décliné ainsi : 13.1 Renforcer, dans tous les pays, la résilience et les capacités d’adaptation face aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles liées
au climat 13.2 Incorporer des mesures relatives aux changements climatiques dans les politiques, les stratégies et la planification nationales 13.3 Améliorer l’éducation, la
sensibilisation et les capacités individuelles et institutionnelles en ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation de leurs effets et la réduction de
leur impact et les systèmes d’alerte rapide 13.a Mettre en œuvre l’engagement que les pays développés parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques ont pris de mobiliser ensemble auprès de multiples sources 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement en
ce qui concerne les mesures concrètes d’atténuation et la transparence de leur mise en œuvre et rendre le Fonds vert pour le climat pleinement opérationnel en le dotant dans
les plus brefs délais des moyens financiers nécessaires 13.b Promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités afin que les pays les moins avancés et les petits États
insulaires en développement se dotent de moyens efficaces de planification et de gestion pour faire face aux changements climatiques, l’accent étant mis, notamment, sur les
femmes, les jeunes, la population locale et les groupes marginalisés.
Plan National
38
de l Algérie
5. Phasage et plan d’actions
5.1. Phases du PNC Au niveau international (Accord de Paris), l’élaboration du
bilan (stocktake) mondial de 2023, implique :
Au niveau national, le phasage temporel du PNC doit être
cohérent avec les périodes couvertes par les autres instru- q-£MBCPSBUJPOEVOFGFVJMMFEFSPVUFQPVSMBS£BMJTBUJPO
ments nationaux de planification. du scénario volontariste de la CDN qui prévoit une ré-
duction de 7% des émissions des GES par rapport à
Le PNC s’inscrit aussi dans le plan quinquennal du un scénario de référence à l’horizon 2030. Cette feuille
PNAEDD et définit les projets et les actions à mettre en de route doit comprendre toutes les activités prévues
œuvre à court et moyen termes. Le PNC inclue ainsi des pour atténuer les émissions de GES en Algérie, les mé-
actions sur la période 2020 à 2035. thodologies d’estimation des émissions ainsi que les
méthodes de mesures, de notification et de vérification
Le volet adaptation comprend des actions de court et (MRV). Ces actions des différents secteurs qui seront
moyen termes. Les volets d’atténuation et de la transver- réalisées avec les moyens propres de l’Algérie sont in-
salité comprennent toutes les actions à court terme. Cette cluses dans le présent PNC. Cette liste reste ouverte
différence s’explique par la différence dans la nature des afin de pouvoir inclure toutes les nouvelles actions ayant
actions d’atténuation, d’adaptation et transversales. un impact sur l’atténuation de GES sur le territoire na-
tional.
Le volet adaptation rencontre plus particulièrement des
obstacles, conséquences des lacunes en termes de q-FE£WFMPQQFNFOUEVOFGFVJMMFEFSPVUFQPVSMBS£BMJ-
connaissances et de disponibilité de moyens humains et sation du scénario conditionnel qui prévoit une réduc-
de financement. Les actions concernées par ces difficultés tion de 22% des émissions des GES par rapport à un
sont ainsi prévues à moyen terme. scénario de référence à l’horizon 2030. Cette réduc-
tion nécessite le soutien de la communauté internatio-
Le volet atténuation vise l’atteinte des objectifs de la CDN. nal en termes financier, de transfert de technologie et
Les secteurs ont déjà élaboré des programmes d’action de savoir-faire ainsi que le renforcement des capacités
dont la mise en œuvre est envisageable à court terme. nationales. L’Algérie doit conduire l’analyse de ses be-
Le volet transversal vise à mettre en place les conditions soins avec la participation des secteurs publics et pri-
initiales (renforcement des capacités, recherche, commu- vés concernés par l’atténuation afin d’identifier toutes
nication) nécessaires à la mise en œuvre du PNC. Elles les actions potentielles permettant l’atténuation des
portent ainsi exclusivement sur le court terme. émissions de GES à l’horizon 2030. Cette étape doit
conduire à l’élaboration d’un portefeuille de projets éma-
Le PNC devra être mis à jour en 2023 pour la période nant de tous les secteurs avec l’identification des bail-
2025-2030 en fonction : leurs de fonds potentiels et les conditions d’éligibilité au
financement international. Le financement international
qEFTS£TVMUBUTEFTQSPKFUTEBDUJPOEV1/$ requiert des révisions et de l’adaptation des textes ré-
glementaires algériens (notamment pour répondre aux
qEFM£WPMVUJPOEFTDPOUFYUFT£DPOPNJRVF TPDJBMFUFO- critères d’éligibilité au financement climatique) afin de
vironnemental de l’Algérie, lever les barrières à la réception de fonds internationaux
et de l’exécution en Algérie des projets disposant d’un
qEFTS£TVMUBUTEFTO£HPDJBUJPOTNVMUJMBU£SBMFTTVSMFDMJ- soutien international.
mat.
q-BNJTF«KPVS£WFOUVFMMFEFMB$%/FO
Plan National
39
de l Algérie
Il y a lieu d’insister sur le caractère évolutif du PNC, car des teurs concernés. Une planification efficace et stratégique
initiatives additionnelles peuvent être introduites au cours de l’adaptation concerne en priorité les systèmes les plus
de sa mise en œuvre, et ce, en fonction de la progression vulnérables21 aux impacts négatifs des CC.
socioéconomique de l’Algérie, des budgets disponibles et
des innovations technologiques. L’identification des actions découle des constats enregis-
trés ces dernières décennies dans les secteurs ayant ré-
Le plan d’actions est composé de trois volets : alisé une analyse des risques et des vulnérabilités (ARV)
au CC.
q-FQSFNJFSDPODFSOFMBEBQUBUJPOTPDJP£DPOPNJRVFEF
l’Algérie aux CC. Seuls les secteurs de l’eau, de l’agriculture et des forêts ont
analysé les risques et les vulnérabilités aux CC auxquels
q-FTFDPOEWJTFMBUU£OVBUJPOEFT£NJTTJPOTEF(&4 ils font face. Sur cette base, ils ont identifié les mesures
d’adaptation qui sont intégrées dans les PNC. L’identifi-
q-FUSPJTJ¤NFQPSUFTVSMFTBDUJPOTUSBOTWFSTBMFTWJTBOU cation des mesures d’adaptation a suivi le processus du
la gouvernance des CC, le financement, la sensibilisa- «Climate Proofing22» - décrit dans la figure 10.
tion, la communication, la formation, le renforcement des
capacités et la recherche-développement. Dans ces situations, les enseignements issus des expé-
riences réalisées aux niveaux régional et méditerranéen ont
5.2 Adaptation été exploités.
Si les effets des CC ne sont pas tous néfastes et offrent Les actions sectorielles proposées ont été regroupées en
parfois de nouvelles opportunités, les modifications de projets d’action qui sont de deux types :
l’environnement physique ou des biotopes dues aux CC
sont, pour la plupart, négatives et mettent en danger la du- q1SPKFUTEBDUJPOTFDUPSJFMTSFHSPVQBOUMFTBDUJPOT£NB-
rabilité, la composition, la résilience ou la productivité des nant du même secteur.
écosystèmes naturels et aménagés (MEER & GIZ, 2017).
L’adaptation est un processus d’ajustement des systèmes q1SPKFUTEBDUJPOJOUFSTectoriels regroupant les actions
naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques émanant de plusieurs secteurs.
actuels et anticipés ou à leurs effets, afin d’atténuer les
effets néfastes ou d’exploiter les opportunités bénéfiques Les travaux menés par les institutions dans le do
(GIEC, 2014). maine de l’adaptation ont démontré qu’une partie
des actions nécessiterait des délais de réalisation
L’adaptation est un processus évolutif et non un résultat QMVT MPOHT BMMBOU BVEFM« EF DBS MFT DPOEJ
(GIZ/WRI 2011). On distingue plusieurs sortes d’adapta- tions de mise en œuvre de certaines actions ne sont
tion : anticipative ou réactive, de caractère privé ou public, pas définies.
autonome ou planifiée. Citons à titre d’exemple l’édification Le PNC considère en conséquence deux phasages tem-
de digues le long de cours d’eau ou des côtes, le recours porels des actions « adaptation » :
à de nouvelles variétés de semences, l’adaptation des ca-
lendriers de production, l’augmentation des capacités de q Le programme d’actions à court terme (20
stockage, etc. doit répondre à des urgences et contient des
actions qui sont réalisables sur les prochaines années.
Dans le PNC, les actions d’adaptation désignent spécifi- Les capacités et compétences en ressources humaines
quement les initiatives et les mesures prioritaires pour ré- nécessaires à leur mise en œuvre existent. La principale
duire les effets néfastes (ou augmenter les effets positifs) contrainte à leur réalisation réside dans l’obtention des
des CC. Les besoins en termes d’adaptation sont extrême- moyens financiers. Le programme à court terme contient
ment différents selon les lieux, les populations et les sec- le plan d’action du PNC 2020-2025.
21
La vulnérabilité aux CC peut être définie comme le degré de capacité d’un système de faire face ou non aux effets néfastes des CC. La vulnérabilité dépend du caractère,
de l’ampleur et du rythme de l’évolution climatique, des variations auxquelles le système est exposé, de sa sensibilité et de sa capacité d’adaptation (cf. GIEC, 2007). La
vulnérabilité recouvre plusieurs concepts et éléments, notamment la susceptibilité d’être atteint et le manque de capacités, telles que les capacités à anticiper, faire face et
récupérer. Elle se caractérise à travers différentes dimensions (par exemple sociale, économique, environnementale, institutionnelle, culturelle). Les analyses de vulnérabilité
constituent à cet égard un outil efficace afin d’identifier et de hiérarchiser les mesures d’adaptation.
22
Le Climate Proofing est une approche méthodologique conçue pour intégrer les thématiques liées au CC dans les plans de développement. Cet outil repose sur les principes
du CC établis dans le document de base d’orientation de l’OCDE « adaptation au CC et coopération pour le développements repris par la GIZ.
Plan National
40
de l Algérie
Figure 10. Logigramme du processus « Climate Proofing »
q-FQSPHSBNNFEBDUJPOT«NPZFOUFSNF inclut les actions qui nécessitent, d’une part, un temps plus
long pour leur réalisation et, d’autre part, le renforcement du cadre d’organisation et des moyens humains et matériels né-
cessaires à leur mise en œuvre. Leur mise en œuvre nécessite notamment une coordination intersectorielle et la réalisation
d’analyses préparatoires.
Les tableaux 4 et 5 listent les 64 actions d’adaptation planifiées avec 36 actions à court terme et 27 actions à moyen terme.
Plan National
41
de l Algérie
5BCMFBV"DUJPOTiBEBQUBUJPOu«DPVSUUFSNF
Plan National
42
de l Algérie
Thématiques "DUJPOT "$5 Pilote
7. Érosion,
ACT 28 Réhabilitation des parcours par la mise en défens MADRP
désertification, barrage
vert et protection des Lutte contre l’ensablement et dotation des zones exposées par des moyens
ACT 29 MADRP
sols spécifiques pour y faire face
Élaboration des plans locaux d’adaptation (pour trois wilayas pilotes :
ACT 30 MEER
M’Sila, El Bayadh, Sidi Bel Abbès)
Renforcement des capacités locales en gestion des risques de
ACT 31 MICLAT
catastrophes couvrant les 48 wilayas
ACT 32 Projet de mise en place d’un réseau de villes résilientes MICLAT
Aide à la formulation des plans directeurs de résilience urbaine à Chlef et
ACT 33 MICLAT
7VMO£SBCJMJU£EFT Oran
collectivités locales Élaboration d’une cartographie des catastrophes naturelles et de leurs
ACT 34 impacts sur les infrastructures stratégiques routières, portuaires et MTPT
aéroportuaires
Variabilité et projection climatique des vagues de chaleur sur les grandes
ACT 35 IHFR
villes du littoral
Etude de l’évolution de la sécheresse à l›ouest algérien à l›horizon -2050
ACT 36 IHFR
2100
5BCMFBV"DUJPOTiBEBQUBUJPOu«NPZFOUFSNF
Plan National
43
de l Algérie
Thématiques "DUJPOT ".5 Pilote
Amélioration des pratiques agricoles en vue d’une meilleure utilisation des
AMT 15 MADRP
eaux de pluie dans les zones semi-arides
Introduction de nouvelles espèces adaptées et leur valorisation à
AMT 16 MADRP
l’exemple de l’opuntia
Sélection et amélioration génétique de variétés de céréales, légumineuses
4. Agriculture AMT 17 MADRP
alimentaires, fourrages, cultures maraichères et arboriculture
Développer dans les zones marginales et sensibles à l’érosion les
AMT 18 MADRP
techniques du semis direct
Préservation des vergers de pommiers de Bouhmama contre une
AMT 19 MADRP
sécheresse avancée et mesures pour l’irrigation durable
AMT 20 Restauration de l’écosystème steppique à travers la régénération de l’alfa MADPR
Installation d’un observatoire pour la surveillance écologique, climatique et
AMT 21 MADPR
socio-économique de l’écosystème steppique
Adaptation des écosystèmes forestiers aux changements climatiques et
AMT 22 renforcement de leur résilience écologique, cas des espèces de haute MADPR
altitude (sommitales)
AMT 23 Résilience des zones humides aux changements climatiques MADPR
#JPEJWFSTJU£UFSSFTUSF
Renforcement de la résilience des aires protégées aux changements
AMT 24 MADPR
climatiques
Plan de développement intégré du massif des Bibans, régions Ighil Ali
AMT 25 MEER
(Béjaia) et Theniet Enassr (Bordj Bou Arréridj)
AMT 26 Mise en place d’aires protégées à caractère halieutique MADPR
Valorisation et amélioration de la résilience climatique des populations et
AMT 27 MEER
des paysages oasiens en Algérie
Plan National
44
de l Algérie
5BCMFBV"DUJPOTEBUU£OVBUJPOEFT£NJTTJPOTEF(&4FUEFSFOGPSDFNFOUEFTQVJUTEFDBSCPOFl*OEVTUSJF
Actions Pilote
1 Rénovation et remise en marche de deux compensateurs synchrones du complexe de Sider El Hadjar MIM
Réduction de la consommation de coke dans le haut fourneau par optimisation des paramètres de fonctionnement
2 MIM
du process à Sider El Hadjar
Renforcement des capacités du complexe pour améliorer les performances énergétiques, la réduction des émis-
3 MIM
sions de GES et de polluants de l’air à Sider El Hadjar
4 Éclairage du complexe de Sider El Hadjar par le solaire photovoltaïque MIM
Modernisation du système d’allumage des stands de chauffage des poches des deux aciéries et réinjection des
5 MIM
gaz chauds d’aciéries pour le chauffage des poches des fours à Sider El Hadjar
Installation de variateurs de vitesse sur les moteurs de forte puissance pour la réduction de la consommation éner-
6 MIM
gétique dans les unités de production à Sider El Hadjar
Amélioration de la gestion globale de l’énergie des unités de production du complexe Sider El Hadjar. Optimisation
7 MIM
et rénovation des installations pour la réduction de la consommation d’énergie
Installation de batteries de compensation et remise en service du turboalternateur pour la réduction de la consom-
8 MIM
mation et la génération d’électricité in situ
Installation de nouveaux fours à induction à haut rendement énergétique dans les fonderies des métaux ferreux et
9 MIM
non ferreux à El Harrach et Tiaret
10 Installation de système d’éclairage solaire LED pour l’éclairage interne et externe des unités de l’ENAP MIM
11 Conversion de véhicules de service au GPL de ALFAPIPE MIM
Co-incinération des déchets ménagers et industriels à haut pouvoir calorifique dans les fours à ciment des unités
12 MIM
GICA
Modernisation des installations et remplacement des cubilots par des fours électriques à induction pour la fusion
13 MIM
du métal d’ALFEL
Optimisation de l’utilisation du transformateur « pastille de zinc » pour la réduction de la consommation énergétique
14 MIM
dans l’unité de production de zinc d’ALZINC
15 Renouvellement et modernisation de la fonderie ALFET de Tiaret MIM
Installation d’un moteur variateur de vitesse ACS 800 dans le procédé pour la réduction de la consommation éner-
16 MIM
gétique à ALZINC
Appui et assistance technique des entreprises industrielles pour la modernisation et mise à niveau des installations
17 MIM
pour l’économie des ressources et la performance environnementale
5BCMFBV"DUJPOTEBUU£OVBUJPOEFT£NJTTJPOTEF(&4FUEFSFOGPSDFNFOUEFTQVJUTEFDBSCPOFl%£DIFUT
Actions Pilote
18 Développement des filières de valorisation boues issues des STEP par co-incinération dans les fours de cimenteries MIM
19 Démantèlement et valorisation des déchets d’équipements électriques et électroniques MEER
Promotion de l’entrepreneuriat dans l’économie verte dans 5 wilayas algériennes (Bordj Bou Arreridj-Tizi Ouzou-
20 MEER
Illizi-Batna-Blida-Ain-Defla)
21 Éradication des décharges sauvages et valorisation énergétique des casiers fermés des CET MEER
22 Étude de marché de la valorisation des déchets industriels dans le cadre de l’économie circulaire en Algérie MEER
23 Recyclage, valorisation des déchets et production de l’énergie MEER
24 Projet pilote national de valorisation des déchets ménagers et assimilés à faible émission de gaz à effet de serre MIM
Plan National
45
de l Algérie
5BCMFBV"DUJPOTEBUU£OVBUJPOEFT£NJTTJPOTEF(&4FUEFSFOGPSDFNFOUEFTQVJUTEFDBSCPOFlÀOFSHJF
Actions Pilote
Développement du marché des chauffe-eaux solaires en Algérie par l’installation de 2000 CES individuels dans les
25 MDE
ménages sur le territoire national
26 Appui à la généralisation de l’éclairage performant LED dans les foyers en Algérie MDE
Renforcement du marché de la transition énergétique par la conversion de 500’000 véhicules légers essence au
27 MDE
GPL
Programme de développement de centrales à cycle combiné à haut rendement énergétique dans le parc de SPE,
28 MDE
Sonelgaz
Hybridation des centrales diesel du sud d’Algérie par l’installation de centrales solaires photovoltaïques
29 MDE
supplémentaires de capacité globale de 50 MW
Programme de contrôle systématique préventif pour la réduction des émissions de SF6 des équipements et
30 MDE
installations électriques de Sonelgaz
Renforcement des capacités des sociétés de Sonelgaz pour la surveillance du réseau et la réduction des
31 MDE
émissions dues aux incidents et fuites de gaz naturel sur le territoire national
32 Mise à jour de la cartographie et surveillance du réseau de distribution du gaz naturel sur le territoire national MDE
Réalisation des programmes nationaux d’extension du réseau de distribution publique du gaz naturel sur le territoire
33 MDE
national
34 Alimentation en énergie solaire de 2897 foyers isolés par l’installation de kits photovoltaïques individuels MDE
35 Contrôle des fuites de gaz naturel du réseau de transport gaz par la technologie Laser MDE
Programme de rénovation des installations de production pétrolières pour la réduction des émissions et du
36 MDE
torchage dans les champs pétroliers
37 Substitution énergétique des équipements et des sites MDE
Projet d’actions de mise en place de systèmes de management de l’énergie (SME), certification ISO 50001 et
38 MDE
d’audits des SME des installations de production
39 Maintenance des installations pour la réduction des émissions et la protection des équipements MDE
Projet d’actions de modernisation, renouvellement et réhabilitation des installations de l’industrie gazière pour le
40 contrôle et la réduction des émissions gazeuses dans l’atmosphère des complexes de liquéfaction du gaz naturel à MDE
Arzew (GL1Z et GL2Z)
Renforcement des capacités des structures et des unités de Sonatrach pour la réalisation des audits internes
41 MDE
énergétiques des sites et des installations de production énergétique
42 Nouvelles installations de récupération des gaz associés des champs pétroliers et de production de gaz naturel MDE
Déploiement de l’énergie solaire photovoltaïque pour le pompage d’eau et des systèmes d’irrigation dans les
43 MEER
exploitations agricoles du sud de l’Algérie
5BCMFBV"DUJPOTEkBUU£OVBUJPOEFT£NJTTJPOTEF(&4FUEFSFOGPSDFNFOUEFTQVJUTEFDBSCPOFl'PS¢U
Actions Pilote
Exploration du potentiel de séquestration de carbone de la forêt, cas de la forêt domaniale de Senalba, wilaya de
44 MADRP
Djelfa
Projet intégré de restauration des terres arides (zone du barrage vert) dans le contexte des changements
45 MADRP
climatiques
Stratégie de lutte contre les feux de forêts pour la réduction des incendies et développement d’outils de prévention
46 MADRP
et de gestion
Plan National
46
de l Algérie
5BCMFBV1SPKFUTEBDUJPOTFUBDUJPOTEBUU£OVBUJPOEFT£NJTTJPOTEF(&4FUEFSFOGPSDFNFOU
EFTQVJUTEFDBSCPOFl5SBOTQPSU
Actions Pilote
La mise en œuvre de dispositif électronique de gestion de l’information à bord des avions EFB « Electronic Flight
47 MTPT
Bag class 2 »
48 Mise en œuvre du Fuel Dashboard à bord des avions de la compagnie d’Air Algérie MTPT
49 Installation de l’Electronic Flight Folder à bord des avions d’air Algérie MTPT
Acquisition de groupes électrogènes GPU et packs de climatisations ACU pour réduire la consommation de
50 MTPT
kérosène au sol
51 Optimisation de la navigation aérienne MTPT
52 Conversion de véhicules au GPL et acquisition de véhicules neufs roulant au GPL dans les aéroports MTPT
53 Installation de panneaux photovoltaïques pour l’éclairage de l’aéroport de Biskra MTPT
54 Installation d’un système d’éclairage périmétrique LED dans les aéroports en Algérie MTPT
55 Éclairage solaire de l’aéroport de Hassi Messaoud MTPT
56 Développement et renforcement du réseau ferroviaire MTPT
57 Conversion au GPL de flotte de véhicules de service dans les aéroports MTPT
Modernisation des équipements portuaires, intégration de l’énergie solaire et amélioration de l’efficacité
58 MTPT
énergétique dans les ports d’Arzew, Ghazaouet, Bejaia et Mostaganem
Modernisation du transport public urbain : extension de la première ligne du métro à Alger et projet de réalisation
59 MTPT
de la première ligne du métro d’Oran
60 Modernisation du transport public urbain : réalisation des tramways dans les villes algériennes MTPT
Réalisation des systèmes de transport par câble dans les villes d’Alger, Tizi Ouzou et modernisation de la
61 MTPT
télécabine d’Oran
5BCMFBV]"DUJPOTEBUU£OVBUJPOEFT£NJTTJPOTEF(&4FUEFSFOGPSDFNFOUEFTQVJUTEF
DBSCPOFl$PMMFDUJWJU£TMPDBMFT
Actions Pilote
Modernisation de la gestion de l’éclairage public et généralisation des lampes LED et développement de l’éclairage
62 MICLAT
solaire
Généralisation de l’éclairage au LED et installation d’équipement solaire, optimisation et standardisation de
63 MICLAT
l’éclairage dans les écoles et cantines
Généralisation de l’éclairage au LED et installation d’équipement solaire, optimisation et standardisation de
64 MICLAT
l’éclairage et la climatisation selon l’usage dans les mosquées et les écoles coraniques
Généralisation de l’éclairage au LED et installation d’équipement solaire, optimisation et standardisation de
65 MICLAT
l’éclairage dans les bâtiments et des infrastructures publiques des APC
Plan National
47
de l Algérie
5BCMFBV"DUJPOTEBUU£OVBUJPOEFT£NJTTJPOTEF(&4FUEFSFOGPSDFNFOUEFTQVJUT
EFDBSCPOFl#©UJNFOUTFUIBCJUBU
Actions Pilote
66 Installation de panneaux photovoltaïque pour l’éclairage public dans trois nouvelles villes algériennes MHUV
67 Réalisation d’un éco-quartier à Tizi Ouzou Secteur privé
68 Réalisation d’un éco-quartier à Oran par le groupe Hasnaoui Secteur privé
69 Isolation thermique des logements et des équipements publics MHUV
70 Développement des espaces verts et reboisement en zone urbaine MHUV
71 Conception et réalisation d’un logement pilote avec un matériau innovant MHUV
72 Réalisation d’un éco quartier à El Bouni, Annaba par Méditbat Secteur privé
Intégration de l’efficacité énergétique et de l’énergie solaire dans la construction de la grande mosquée
73 MHUV
d’Alger
Résorption de l’habitat précaire à travers l’éradication des bidonvilles, le relogement de 379 000 ménages et
74 MHUV
la réhabilitation de 181 848 logements
75 Réalisation d’un éco-quartier à Tafilalt Ghardaia ONG
5BCMFBV"DUJPOTEBUU£OVBUJPOEF(&4FUEFSFOGPSDFNFOUEFTQVJUTEFDBSCPOFl5PVSJTNF
Actions Pilote
76 Développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans les établissements touristiques MTA
%PNBJOFUSBOTWFSTBM
Une action est qualifiée de « transversale » si elle apporte un soutien à l’atténuation et/ou à l’adaptation même si elle ne réduit
pas les émissions de GES ni ne contribue directement à l’adaptation de la société algérienne au CC.
Les actions transversales, au nombre de 16, sont présentées dans le tableau 14. Une partie des actions transversales re-
prend les mesures d’accompagnement identifiées à la section 7 relative à la gouvernance du PNC.
Plan National
48
de l Algérie
5BCMFBV"DUJPOTiUSBOTWFSTBMFTu«DPVSUUFSNF
Actions Pilote
1 Mise en place du système d’inventaire national des émissions de GES MEER
2 Renforcement des institutions nationales sur la thématique des changements climatiques MEER
3 Mise en place d’un système MRV des actions du PNC MEER
Élaboration d’un programme national de recherche en changement climatique et leur intégration dans les autres
4 MEER
programmes de recherche existants
5 Intégration des changements climatiques dans les cursus d’enseignement scolaire et universitaire MEER
6 Renforcement de la veille technologique et scientifique sur les mesures d’adaptation et d’atténuation des CC MEER
7 Renforcement des capacités des institutions financières à la finance climatique MEER
Élaboration de nouveaux mécanismes pour le financement de mesures d’adaptation et d’atténuation aux
8 MEER
changements climatiques
9 Réalisation de campagnes de sensibilisation et d’information sur les changements climatiques MEER
Installation d’une station atmosphérique de mesure de polluants climatiques de courte durée (Short-Lived Climate
10 MEER
Pollutants)
11 Mise en place d›un laboratoire d›essai accrédité de contrôle de qualité des chauffe-eau solaires MEER
12 Mise en place d›un laboratoire accrédité de contrôle de qualités des modules photovoltaïques MEER
13 Projets de recherche à impacts socio-économiques en énergies Renouvelables MEER
14 Mise en place d›un laboratoire de métrologie accrédité pour l›étalonnage des pyranomètres MEER
15 Intégration du changement climatique dans le programme de réhabilitation des zones industrielles MEER
16 Aménagement de nouvelles zones industrielles résilientes aux effets du changement climatique MEER
Plan National
49
de l Algérie
6. Estimation des coûts de mise en
œuvre du PNC
Selon l’étude réalisée pour le compte du Ministère de autres documents stratégiques sectoriels, il est établi que
l’Environnement, le coût moyen des dommages environne- le PNC représente à lui seul 40% des efforts devant être
mentaux et des inefficiences causés annuellement par les consentis pour assurer la résilience face aux changements
activités humaines atteint en Algérie l’équivalent de 6,9 % climatiques, soit à minima environ 444 millions USD par
du PIB en 2017, soit 11,7 milliards USD. Les dommages année ; 62% de ce montant devant être consacrés aux
causés par les seuls changements climatiques et les inef- activités d’adaptation climatique, soit 277 millions USD.
ficiences du secteur énergétique atteignent 2,9 % du PIB, Les autres investissements nécessaires pour assurer la ré-
ce qui correspond à 4,9 milliards USD par année. silience face aux changements climatiques devraient être
réalisés dans le cadre des autres stratégies, programmes
Les coûts de remédiation de l’ensemble de ces dommages et plans mentionnés plus haut.
et inefficiences sont estimés pour l’Algérie entre 1,4%
et 2,9% du PIB pour une moyenne de 2,2% du PIB soit Par ailleurs, Le PNC propose un ensemble cohérent d’ac-
l’équivalent de 3,7 milliards USD /an. Cette estimation est tions (155 au total). Ces dernières fournissent une contri-
basée sur les montants consacrés par le secteur public bution significative à la stratégie climat de l’Algérie. Leurs
des pays européens au domaine de l’environnement (en complexités et multisectorialités rendent toutefois difficile
moyenne 0,75% du PIB). Mais considérant que ces inves- leurs budgétisations précises et nécessitent des études
tissements ne tiennent pas compte des investissements du technico-économiques supplémentaires.
secteur privé et demeurent largement insuffisants à la ré-
sorption de l’ensemble des dommages environnementaux
constatés dans ces pays, ils ont été pondérés par un fac-
teur de 1,5 à 2.
Plan National
50
de l Algérie
7. Gouvernance du PNC
La section 7 indique les modalités d’élaboration, de mise q%£MBCPSFS QPVSMFTBDUJPOTEBUU£OVBUJPO VOTZTU¤NF
en œuvre, de suivi et d’évaluation du Plan National Climat national de Mesure, de Rapportage (Notification) et de
(PNC). Il s’agit de proposer un cadre de gouvernance Vérification (MRV) fonctionnel afin de d’évaluer et de
qui consiste à définir les responsabilités des différents ac- vérifier la mise en œuvre des actions et des résultats
teurs, d’identifier les modalités de suivi, d’évaluation de la obtenus, de mesurer le respect des engagements de ré-
mise en œuvre et d’actualisation du PNC. duction de GES, d’évaluer les coûts financiers associés,
et de faire le rapportage.
La section 7 précise les tâches en lien avec le PNC et les
institutions concernées (sous-section 2), la thématique des q%£WFMPQQFSVOTZTU¤NFEFTVJWJFUE£WBMVBUJPOEFTBD-
CC (sous-section 3), le cadre de gouvernance du PNC tions d’adaptation pour mesurer le niveau d’exécution et
(sous-section 4) qui prévoit les mesures de renforcement les impacts résultant.
des capacités institutionnelles afin de réunir les conditions
favorables à l’atteinte des objectifs de la stratégie clima- q %JOGPSNFS FU EF DPNNVOJRVFS TVS MB QPMJUJRVF DMJNB-
tique de l’Algérie (sous-section 5). tique nationale auprès de toutes les parties prenantes
de manière à permettre une évaluation régulière et ob-
5©DIFTS£TVMUBOUEV1/$ jective du PNC.
Plan National
51
de l Algérie
des Ressources en Eau (MRE), l’Office Nationale de la 7.3.2. Mise en œuvre des actions
Météorologie (ONM), le Centre National des Technologies
de Production Plus Propres (CNTPP), le Centre de Déve- Le PNC ne définit pas de nouvelles modalités de gestion
loppement des Énergies Renouvelables (CDER), l’Agence des politiques publiques. La mise en œuvre des actions
Spatiale Algérienne (ASAL), la Direction Générale des sont sous l’entière responsabilité des structures institution-
Forêts (DGF) et les Instituts Nationaux de Recherche en nelles qui se sont engagées dans l’élaboration du PNC.
Agronomie (INRAA), de recherche forestières (INRF) et
de recherche en météorologie et climatologie (IHFR), ainsi Les structures chargées de la mise en œuvre du PNC sont
que d’autres organismes nationaux. les institutions sectorielles chargées de la mise en œuvre
des politiques sectorielles à savoir les ministères, les
7.3 Cadre de gouvernance du PNC agences et les institutions spécialisées, les organes sous
tutelles (OST), les directions techniques de wilayas et les
La mise en lien des rôles et des acteurs existants permet services techniques déconcentrés et locaux, etc. Elles sont
de formuler le cadre de gouvernance où les institutions ainsi responsables de :
existantes sont à même de couvrir l’ensemble des missions
recensées. q%FMBNJTFFOVWSFEFTBDUJPOTEV1/$ TFMPOMFVST
attributions et compétences institutionnelles et régle-
7.3.1. Élaboration mentaires.
Le MEER préside, organise le travail du CNC et assure, par q %V TVJWJ FU EF M£WBMVBUJPO EFT CJMBOT EFT BDUJPOT FU
le biais de la DCC, le secrétariat du CNC. Il prépare les de l’élaboration des rapports à soumettre aux instances
réunions statutaires du CNC, anime le CNC et dresse les supérieures chargées du CC.
procès-verbaux des réunions et sessions du CNC. L’ANCC
appuie les travaux du CNC par son expertise scientifique Le pilotage intersectoriel de chaque action incombe au
et technique. secteur principalement concerné par l’action (dénommé
pilote de l’action). Ce dernier assure ainsi, la coordination
La composition intersectorielle du CNC assure la repré- des activités menées par les partenaires impliqués par le
sentativité de l’ensemble des acteurs concernés par les projet d’action. Le pilote rend compte, en premier lieu, au
CC. Le CNC constitue l’organe d’échange et de concer- point focal de son secteur représenté au sein du CNC.
tation qui assure l’adhésion des secteurs avec les actions La DCC, avec l’appui de ses sous-directions chargées de
dont ils ont la charge ainsi qu’à la collaboration entre les l’atténuation et de l’adaptation, est chargée du suivi de la
secteurs pour les actions conjointes. mise en œuvre du PNC en coordonnant et facilitant la col-
laboration intersectorielle. Les sous-directions fournissent
La Direction des Changements climatiques (DCC) du l’appui nécessaire aux secteurs afin d’identifier les sources
MEER assure le lien, les échanges et la collaboration inter- potentielles de financement national et international, et le
sectorielle en dehors des réunions du CNC. suivi des démarches y afférentes.
Le CNC joue le rôle de passerelle vis-à-vis des secteurs, Le conseil scientifique et technique (CST) de l’ANCC
de la société civile et des associations. contribue en amont et en aval à la mise en œuvre du PNC à
travers l’analyse et les recommandations formulées sur les
projets qui lui sont soumis.
Plan National
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de l Algérie
7.3.3. Communication les indicateurs de résultats et de performance des actions,
identifiés dans les fiches actions. L’information doit être
La réussite de la mise en œuvre du PNC dépend d’une transmise à la DCC, qui en réalise la synthèse.
communication continue et active, afin de favoriser l’accep-
tabilité et l’appropriation des actions du PNC, par toutes La DCC pilote le suivi, centralise les informations, évalue
les parties prenantes des actions, dont les populations et les indicateurs et produit des rapports réguliers qui pré-
les partenaires au développement. cisent le degré de mise en œuvre des actions et leur per-
formance. Ces rapports sont transmis au CNC, qui doit
La communication sur la politique climatique est réalisée être informé régulièrement de l’état d’avancement des ac-
par la DCC en concertation avec les secteurs, qui pilotent tions et procède éventuellement aux mesures de réajuste-
les actions du PNC. La DCC doit élaborer, en concertation ment ou de réorientation nécessaire.
avec le CNC, un plan de communication qui précise les
objectifs, le public visé et les moyens utilisés. Le CNC décide des modalités (moyens et échéances) et
des outils de suivi (tableau de bord rappelant les objec-
La communication doit viser toutes les couches de la so- tifs spécifiques, les résultats attendus, les indicateurs de
ciété, les décideurs nationaux, les responsables locaux, les résultat et de performance). Le CNC peut statuer sur les
administrations, les organismes, les entreprises, la société sources et la collecte des données, la méthodologie suivie,
civile et les mouvements associatifs, les enfants, les étu- identifier les contraintes et les processus de suivi à mettre
diants et la population en général. Une attention particu- en place. Le CNC établit son rapport à soumettre au Gou-
lière sera donnée aux acteurs directement impactés par ou vernement dans le cadre de ses missions.
impliqués dans les actions mises en œuvre.
Vis-à-vis de la communauté internationale, la mise en place
4VJWJ£WBMVBUJPO d’un système MRV assure la mesure et la vérification des
réductions de GES obtenues en toute transparence. Un
La démarche du suivi-évaluation du PNC a un rôle impor- tel système garantit aussi aux bailleurs de fonds la bonne
tant dans le processus de mise en œuvre. En effet, elle exécution des actions planifiées du PNC. En effet, les
permet : pays souhaitant bénéficier d’un financement international
doivent être en mesure de planifier leurs besoins en finan-
q%JOEJRVFS«JOUFSWBMMFTS£HVMJFSTM£UBUEBWBODFNFOUEV cement, d’en mesurer l’exécution et le respect de leurs en-
PNC et donner de la visibilité durant sa mise en œuvre, gagements, d’évaluer les coûts financiers qui y sont asso-
de tire les leçons apprises et les bonnes pratiques; ciés, de faire le rapportage et de vérifier l’application des
normes et des bonnes pratiques par le biais d’un système
q %JEFOUJGJFS MFT EJGGJDVMU£T FU MFT CBSSJ¤SFT SFODPOUS£FT de mesures, de notification et de vérification (MRV).
afin d’y remédier aux insuffisances, manques et besoins
nécessaires; Ainsi, les pays ayant mis en place un système MRV trans-
parent et reconnu par la communauté internationale, ont
q%FGPSNVMFSMFTSFDPNNBOEBUJPOTWJTBOU«DPNCMFSMFT plus de crédibilité vis-à-vis des bailleurs de fonds pour
lacunes, à lever les barrières et à surmonter les difficul- drainer des financements pour leur CDN.
tés afin d’assurer la continuité et la poursuite de la mise
en œuvre du PNC. Ainsi, le suivi de la mise en œuvre du PNC nécessite l’éla-
boration des deux outils suivants :
Afin de permettre le suivi, chaque secteur en charge de la
mise en œuvre d’actions du PNC, doit assurer la collecte q -F QSFNJFS FTU MF TZTU¤NF OBUJPOBM EJOWFOUBJSF EFT
d’informations concernant l’état d’avancement des actions émissions de GES qui mesure les efforts d’atténuation
et des projets, en élaborant des comptes rendus pério- et l’estimation des émissions et absorptions de GES de
diques. Ces informations doivent permettre de renseigner toutes les activités sur le territoire national.
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q-FTFDPOEFTUMFTZTU¤NF.37EV1/$RVJWJTF«SFO- Cette actualisation prendra en compte les progrès réali-
seigner sur le degré de mise en œuvre des actions, leur sés, les nouveaux enjeux et défis en matière d’adaptation
résultat et leur performance. et d’atténuation, le contexte socio-économique, l’environ-
nement des politiques et des engagements nationaux et
La DCC pilote la mise en place du système national d’in- internationaux de l’État.
ventaire de GES, avec le recours à toutes les compétences
nécessaires nationales et internationales. L’ANCC assure Le CNC détermine les modalités d’actualisation du PNC
la compilation de l’inventaire national de GES en collabo- par :
ration avec les entités sectorielles concernées par les in-
ventaires. q-£UBCMJTTFNFOUEVQSJODJQFEFS£WJTJPOQ£SJPEJRVF UPVT
les cinq (5) ans, ce qui coïncide avec la fin de la première
Au-delà du suivi, l’évaluation objective du PNC doit être période quinquennale du PNC.
planifiée et confiée à un organe externe n’étant pas im-
pliqué directement dans le processus d’élaboration et de q-BS£WJTJPOUJFOUDPNQUFEFTS£TVMUBUTPCUFOVTQBSMFQSF-
mise en œuvre du PNC. mier PNC, de l’efficacité des mesures mises en applica-
tion, les variations observées dans les projections clima-
7.3.5. Financement tiques initiales et l’évolution de la vulnérabilité des secteurs
de développement, etc. La révision prend en compte éga-
Les secteurs porteurs d’actions sont responsables du fi- lement les efforts d’atténuation réalisés et l’évolution des
nancement de la mise en œuvre de leurs actions. Ils doivent engagements internationaux de l’Algérie (CDN).
les budgétiser ou assurer le montage financier avec les
bailleurs de fonds nationaux ou internationaux. Le tableau 15 donne une vue d’ensemble de la gouver-
nance du PNC et de la répartition des attributions de
Sous la responsabilité du MEER, un comité ad hoc com- chaque entité décrite plus haut. L’annexe 1 propose une
posé de représentants du MEER, du MF et du MAE doit approche d’opérationnalisation du PNC.
être installé afin de coordonner les opportunités de finan-
cement auprès des bailleurs de Fonds internationaux.
q-FSFDPVSTBVYGPOETOBUJPOBVYFUMFE£WFMPQQFNFOUEF
mécanismes de financement nationaux innovants.
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5BCMFBV7VFEFOTFNCMFEVDBESFEFHPVWFSOBODFEV1/$
q3FOGPSDFSMBDPPSEJOBUJPOJOUFSTFDUPSJFMMFQBSMB%$$
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8. Références
q "HFODF /BUJPOBMF EFT 3FTTPVSDFT )ZESBVMJRVFT ÀUVEF EJNQBDU EFT $IBOHFNFOUT $MJNBUJRVFT TVS MFT 3FT-
sources en Eau en Algérie.
q.JOJTU¤SFEFM&OWJSPOOFNFOUFUEFT&OFSHJFT3FOPVWFMBCMFTl.&&3 %JSFDUJPO(£O£SBMFEFM&OWJSPOOFNFOUFUEV%£WF-
loppement Durable (version provisoire, 11 juillet 2017), Cadre stratégique de la Stratégie Nationale de l’Environnement et du
Développement Durable (SNEDD) 2017-2035 et son PNAEDD
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q.JOJTU¤SFEFM"N£OBHFNFOUEV5FSSJUPJSFFUEFM&OWJSPOOFNFOUl."5& $PNNVOJDBUJPO/BUJPOBMF*OJUJBMFEFM"M-
gérie à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
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9. Annexes
"OOFYF%JTQPTJUJGEFTVJWJFUPVUJMTEFTVJWJ q EFT EPOO£FT FU JOGPSNBUJPOT TVS MFT £NJTTJPOT EF
GES, sur les actions d’atténuation et d’adaptation ainsi
%JTQPTJUJGJOTUJUVUJPOOFMEFTVJWJFU que sur les aides demandées et reçues (flux Financiers,
d’évaluation du PNC transferts de technologies, développement de compé-
tences).
Ce dispositif devrait prévoir les instances suivantes :
qMBEPQUJPOEVOGPSNBUTUBOEBSEEFDPNQJMBUJPOEFTJO-
qMBSFWVFBOOVFMMFEV1/$ formations
Les revues territoriales servent statutairement à valider les Le système de vise à assurer le suivi et faciliter l’évaluation
actions des plans climat territoriaux locaux (PCTL) et à faire des actions du PNC en lien avec les objectifs visés. Un tel
le bilan de leur mise en œuvre. A l’image des revues secto- système doit permettre de collecter, traiter et diffuser les
rielles, deux sessions au moins se tiennent dans l’année et informations nécessaires afin de suivre l’état d’avancement
leurs rapports validés alimentent la revue annuelle de CNC. des actions d’adaptation et leurs effets par le biais de leurs
Dans le cas du suivi du PNC, les revues régionales per- indicateurs de résultats et de performance (cf. canevas).
mettront de s’assurer de la bonne prise en compte des CC
dans les plans locaux de développement (plans régionaux Les indicateurs de réalisation mesurent le degré de mise en
et plans communaux de développement). œuvre de l’action. Les indicateurs de performance visent à
suivre les résultats obtenus. Au final, les deux types d’in-
2. Outils de suivi dicateurs doivent permettre de déterminer la capacité du
programme à atteindre les objectifs spécifiques du PNC en
4ZTU¤NFEJOWFOUBJSFOBUJPOBMEFT£NJTTJPOTEF termes d’adaptation aux CC23 .
(&4lWPMFUBUU£OVBUJPO
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Niveau de
Intitulé des
réalisation à la date
Objectifs indicateurs 6OJU£EFNFTVSF Niveau prévu
du ….
Objectif spécifique 1 :
Objectif spécifique 2 :
Objectif spécifique 3 :
AXE STRATEGIQUE 2 :
Objectif spécifique 1 :
Objectif spécifique 2 :
Objectif spécifique 3 :
AXE STRATEGIQUE 3 :
Objectif spécifique 1 :
Objectif spécifique 2 :
Objectif spécifique 3 :
Les informations clefs sont représentées à l’aide d’indicateurs ; elles sont recueillies avant tout auprès des acteurs et parties
prenantes du PNC à travers la mise en place d’un circuit de collecte spécifique de collecte de l’information.
Les indicateurs proposés pour le suivi et l’évaluation du volet adaptation sont indiqués dans les fiches actions.
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"OOFYF-JTUFEFTDPOUSJCVUFVST
1. Coordination technique
.JOJTU¤SFEFM&OWJSPOOFNFOUFUEFT&OFSHJFT3FOPVWFMBCMFT
q.S/PVBS-"*# %JSFDUFVS(£O£SBMEFM&OWJSPOOFNFOUFUEV%£WFMPQQFNFnt Durable
q.NF'B[JB%")-"# %JSFDUSJDFEFT$IBOHFNFOUT$MJNBUJRVFT
$PPQ£SBUJPO"MMFNBOEF(*;"MH£SJF
q.NF$IBSMPUUF4*&(&345&55&3 $IFGGFEFmission
2. Experts
q1S.£OPV¤S BOUGHEDAOUI, Professeur à l’Université de Blida 1
q1S.BIJ5"#&5"06- &YQFSU/BUJPOBM
q1S%BWJE."3"%"/ &YQFSU*OUFSOBUJPOBM
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