6e Le Monstre
6e Le Monstre
6e Le Monstre
L’homme a souvent peur de ce qui est différent de lui, qu’il considère alors
comme étranger, monstrueux.
Souvent, une créature monstrueuse est un être hybride, c’est-à-dire composé
de plusieurs éléments (mélange d’animaux, d’hommes, aux pouvoir surnaturels
- ex : vampires, centaures, griffons, etc.).
3) Terminer la séance par un extrait vidéo : Film : Sacré Graal, Les Monty Python (1975),
« The Killer Bunny »
Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=XcxKIJTb3Hg
—> épisode du lapin : un monstre qui n’en a pas l’apparence.
Tous les neuf ans, le roi d'Athènes, Egée, doit envoyer en signe de soumission au roi de Crête,
Minos, quatorze jeunes Athéniens (sept jeunes gens et sept jeunes filles). Enfermés dans le
labyrinthe, ils sont dévorés par le Minotaure. Un jour, Thésée, fille du roi Egée, demande à faire
partie du voyage. Il part seul combattre le monstre... Ariane, la fille de Minos, lui a donné une
épée et une pelote de laine…
Thésée prit de profondes inspirations et ferma les yeux afin de mieux l'entendre.
Quand il les rouvrit, mu par une impulsion soudaine, il vit le géant à tête de taureau à une
dizaine de mètres de lui. Il n'avait rien senti, rien entendu, pas le moindre bruit, aucun de ces
cris qui glaçaient le sang ! Il se redressa d'un bond, laissa glisser à terre la pelote pour être le
plus agile possible, mit la longue épée en garde : il était prêt. Mais le monstre ne bougeait pas.
Il se tenait bien droit, la nudité blême de son corps d'homme contrasta horriblement avec
la noirceur velue d'une tête disproportionnée. Les épaules et le cou, surtout, étaient
impressionnants de puissance, et il était difficile de décider s'il tenait plus de l'homme ou
de la bête. Les cornes, longues et acérées, formaient deux armes redoutables. Pourtant son
regard, empreint d'une infinie tristesse, si humain au milieu de toute cette difformité, avait
quelque chose de troublant.
Thésée se sentait déconcerté. Devait-il attaquer le premier ? Soudain le monstre se mit à mugir,
doucement d'abord, puis les mugissements se muèrent en plaintes et les plaintes en cris de plus
en plus stridents. Il se frappait la poitrine, se tordait comme en proie à une grande souffrance, se
cognait la tête contre les murs. Le labyrinthe vibrait, livré à l'épanchement de cette douleur sans
nom. Et Thésée restait là, paralysé, partagé entre la terreur et la compassion.
Soudain, le Minotaure fonça sur lui, cornes en avant. Thésée se déroba au denier moment, et le
monstre heurta le mur de toute sa masse. Il s'écroula, étourdi par la violence du choc, ce qui
laissa au prince le loisir de préparer le coup suivant. Il sauta sur les épaules du Minotaure
encore à terre, et tenta de transpercer de son épée la peau qui paraissait humaine, mais s'avérait
dure et épaisse comme le cuir.
La bête, ranimée par la douleur, hurla, se débattant avec rage. Heureusement, l'arme était solide.
Thésée put l'enfoncer aux deux tiers avant que l'animal ne réussisse à se redresser. Toujours sur
ses épaules, Thésée se cramponnait à l'arme d'une main et, de l'autre, aux poils du cou du
Minotaure qui, par des ruades, tentait de le désarçonner. Le monstre ne faisait qu'aider l'épée à
pénétrer plus profondément dans sa chair. Il prit de la vitesse.
C'est alors que Thésée comprit que la bête avait été gravement touchée et qu'elle venait, par
cette course effrénée, d'épuiser ses dernières forces. Elle tanguait, essayant désespérément de se
tenir debout. L'épée était maintenant enfoncée jusqu'à la garde et devait avoir transpercé des
organes vitaux. Bientôt, le Minotaure ne bougea plus. Thésée sauta à terre pour s'assurer qu'il
était bien mort. Après avoir retiré l'arme, il descendit du cadavre et jeta un dernier coup d’œil
sur son ennemi vaincu. Le combat avait été bien rapide : le Minotaure était mort des suites de la
première et seule blessure qu'il lui avait infligée. Lui qui s'attendait à réaliser un exploit digne
d’Héraclès ! Thésée avait la désagréable impression d'avoir hâté la mort d'une pauvre créature
qui souffrait.
QUESTIONS :
Support du cours : Power Point. L’idée est d’échanger sur l’évolution du monstre dans les
arts et les époques - et les pays.
3) A NOTER : le verbe latin qui a servi à former le nom monstrum est monstro, il a donné
le verbe « montrer » en français.
DONC, à l'origine le monstre n'est pas un être difforme mais un être que l'on montre du
doigt.