Po C1.H
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DOCUMENT 1
La reconnaissance au travail, un art à développer
POURQUOI AVOIR CHOISI LA RECONNAISSANCE ?
La reconnaissance est un ingrédient très important pour la santé psychologique ; c’est un moteur
puissant pour le maintien de l’équilibre humain. Or, le constat est fait : à l’heure actuelle, la
santé psychologique au travail est fragilisée à un point tel que les invalidités de nature
psychologique sont la cause numéro un des congés maladie dans le secteur de la santé et des
services sociaux. Retrouver les bases d’un équilibre humain au travail est nécessaire, voire
urgent dans certains milieux, non seulement pour la santé des personnes qui y travaillent, mais
également pour la santé des organisations elles-mêmes. Reconnaître et être reconnu au travail,
c’est réinjecter de l’Humain dans le travail. C’est faire et refaire du sens. Le sentiment d’être ou
de ne pas être reconnu au travail influence chacun d’entre nous à des degrés divers, dans notre
niveau d’énergie, de bien être, de motivation, de satisfaction, dans notre sentiment de réalisation
et d’appartenance, dans notre désir de s’impliquer, de s’engager. Quand on comprend que la
reconnaissance prend racine dans le respect, la confiance, la solidarité, l’appréciation, la
considération, voire la dignité humaine, on se doit de réfléchir à l’importance de reconnaître
l’autre dans ce qu’il est et dans ce qu’il fait. […]
LA CLIENTÈLE
Dans un deuxième temps, apparaissent les témoignages de satisfaction et d’appréciation de la
part de la clientèle. Les réponses traduisaient toutefois des attentes moins élevées que pour le
supérieur. Une absence de reconnaissance de la part de la clientèle est plus acceptable, plus
pardonnable parce que souvent plus justifiable : la clientèle est souvent hypothéquée et on
attend peu d’elle. On peut résumer ainsi : ça ne fait pas partie du rôle du client de reconnaître. À
titre d’humain, il peut le faire, mais les attentes sont d’un autre ordre. Dans ce contexte,
l’absence de reconnaissance devient davantage neutre et sa présence, un plus, alors que face au
rôle de supérieur, l’absence de reconnaissance sera perçue comme un manque et sa présence
comme un dû. Pour le supérieur, c’est un devoir de transmettre de la reconnaissance, pour un
client, c’est une gentillesse.
LES COLLÈGUES
Les collègues jouent, bien sûr, un rôle déterminant, mais davantage en coulisse. Support,
entraide, respect professionnel et personnel, solidarité et gestes porteurs d’un climat convivial et
harmonieux (des salutations à l’arrivée et au départ, des sourires, des marques d’attention
gratuites, etc.) sont les ingrédients de base d’une reconnaissance entre collègues.
Si c’était à refaire, presque la moitié des Français choisiraient un autre chemin pour leur
carrière, généralement pour cause d’insatisfaction. Une insatisfaction professionnelle qui prend
corps au sein de valeurs. Chaque salarié accorde en effet des valeurs différentes au travail,
suivant l’âge, le sexe, la catégorie sociale ou le niveau d’éducation. Des valeurs qui vont de
l’aspect pratique à l’épanouissement, selon un sondage réalisé par CSA pour Enjeux Les Echos
auprès d’un échantillon représentatif de 654 personnes.
Au premier plan, selon l’étude, ce qui donne sa valeur au travail est, aux yeux des actifs, la
rémunération avec 46 % des suffrages. Les jeunes et les plus diplômés se montrent les plus
sensibles sur ce facteur très pragmatique. Autre valeur de poids : la considération que les clients
ou les usagers portent au salarié. Ce facteur, qui exprime la notion de reconnaissance
professionnelle, est cité par 34 % des actifs. Ce besoin de considération se retrouve au coude à
coude avec une autre valeur, très proche : l’utilité du travail effectué pour la société dans son
ensemble (32 % des suffrages). On le comprend, le besoin de reconnaissance est une valeur très
forte aux yeux des actifs. Cette valeur s’avère même une source de motivation et, finalement, de
fierté. La reconnaissance extérieure de son métier ou de son l’entreprise apparaît même plus
importante aux yeux des actifs que l’ambiance interne, citée par 29 % des salariés.
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THÈME DE L’EXPOSÉ 2 : L’économie collaborative et de partage doit-elle s’étendre au
travail ?
Si l’on y regarde de plus près, ces trois nouveaux concepts sont en fait très proches et préfigurent le
lieu de travail de demain. Quelles sont leurs caractéristiques ?
Déspatialisation
Le cadre spatio-temporel de l’entreprise est en train d’éclater, c’est la fin de l’unité de lieu, de l’unité
de temps et de l’unité d’action. Avec l’essor des tablettes, des tiers lieux de travail et du télétravail,
on devient tous des travailleurs nomades : on travaille n’importe où et n’importe quand. Ces
nouveaux lieux de travail ne sont plus des lieux de sédentarité, mais des lieux de passage. On vient y
travailler pour la situation géographique, pour les gens que l’on peut y croiser, pour le cadre ; le lieu
de travail n’est plus une habitude, mais un choix.
Ouverture
L’époque de la tour de bureaux mono-entreprise, symbole phallique de puissance, est révolue.
L’entreprise s’ouvre sur son écosystème et le lieu de travail devient le creuset d’échanges avec les
partenaires, les clients, les fournisseurs et les concurrents. Par sa porosité, le lieu de travail
matérialise la création de la valeur partagée. Les grandes entreprises vont ainsi peu à peu investir les
espaces de coworking et ouvrir leurs bureaux inoccupés aux autres acteurs de leur écosystème.
Communauté
Autour du lieu de travail, se développe entre les coworkers une véritable communauté. Quel intérêt ?
L’énergie. Dans la vision tayloriste de l’entreprise, le lieu de travail est l’espace dans lequel on
réunit des travailleurs stimulés par un manageur qui distribue et contrôle. L’énergie, c’est le
manageur. Dans un espace de coworking, l’énergie c’est la communauté : échange, émulation,
partage, collaboration…
Durabilité
C’est l’objectif premier des télécentres : construire un espace de travail hyperconnecté, au plus près
du lieu de vie pour éviter des transports coûteux et polluants. Bienvenue dans l’ère du "travailler
local". En outre, ces nouveaux lieux de travail vont permettre de lutter contre le très faible taux
d’occupation des locaux traditionnels qui n’est pas seulement un gouffre financier, mais aussi un
non-sens écologique. En effet, dans ces nouveaux espaces de travail, le poste de travail est de fait
dépersonnalisé, permettant à l’échelle globale un ajustement statistique entre l’offre et la demande.
Enfin, pour les indépendants et autres entrepreneurs qui travaillent généralement depuis leur
domicile, le coworking permet de mutualiser le chauffage, la lumière, la cafetière ou l’imprimante, et
donc de réduire ainsi la consommation de matières premières.
OLIVIER BRUN | LE 30/01/2012 | LES ECHOS
La grève perlée des coursiers Deliveroo dans plusieurs grandes villes françaises
vient s’ajouter à la liste chaque jour plus longue des mobilisations sociales
menées dans les entreprises stars de l’économie numérique. La courte histoire
de Deliveroo et d’Uber est déjà émaillée de multiples campagnes, d’actions
collectives et de grèves un peu partout dans le monde. Ce sont tour à tour les
conditions de travail, le statut du travailleur, les rémunérations, le non-accès
aux droits sociaux qui y sont dénoncés.
Cela peut sembler paradoxal, mais c’est dans ces entreprises technologiques que
l’on trouve des pratiques sociales d’avant la création de l’Organisation
Internationale du Travail.