Extrait - BTS Nutrition
Extrait - BTS Nutrition
Extrait - BTS Nutrition
bien-portants
Émilie Fredot
Diététicienne-nutritionniste
Enseignante depuis vingt ans en Sciences des Aliments, Nutrition et Diététique thérapeutique
Correctrice officielle aux épreuves professionnelles écrites et jury à l’oral de l’examen
Chez le même éditeur
Activités Technologiques d’Alimentation (ATA), A. Ballet, M. Siméan, 2022.
Guide pratique : l’essentiel des valeurs nutritionnelles, É. Fredot, 2022.
Physiopathologie – Bases physiopathologiques de la diététique – Le Cours, V. Dubois, 2022.
Physiologie, bases physiologiques de la diététique – Le Cours, O. Masson, 2022.
Économie-Gestion – Le Manuel, M. Camus, 2021.
Biochimie – Bases biochimiques de la diététique – Le Manuel, O. Masson, 2020.
Sciences des aliments. Volume 1 – Étude des aliments – Produits animaux et amylacés – Le Cours,
É. Fredot, Nouvelle présentation 2022.
Sciences des aliments. Volume 2 – Étude des aliments – Végétaux et autres groupes – Le Cours,
É. Fredot, Nouvelle présentation 2022.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des
pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français
d’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands- Augustins, 75006 Paris), est illicite et constitue
une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à
l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d’autre part, les analyses
et courtes citations justifi es par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle
elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 – art. L 122-4 et L 122-5 et Code pénal art. 425).
V
Sigles et abréviations
AA Acide(s) Aminé(s)
AAI Acide aminé indispensable
AB Agriculture biologique
ABVT Azote basique volatil total
ACE Apport conseillé en énergie
ACP Acyl carrier protein
ADF Association dentaire française
ADH Antidiuretic Hormone
ADN Acide Désoxyribo-Nucléique
ADS Action dynamique spécifique des nutriments
AESA Apport Énergétique Sans Alcool
AET Apport énergétique total
AFSSA Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments
AFSSET Agence Française de Sécurité Sanitaire
de l’Environnement et du Travail
AG Acides gras
AGE Acides gras essentiels
AGI Acides gras indispensables
AGM (AGMI) Acides gras mono-insaturés
α GOS α-gluco-oligosaccharides
AGP (AGPI) Acides gras polyinsaturés
AGPI-LC Acides Gras Poly-insaturés à Longue Chaîne
AGS Acides gras saturés
AI Adequate intake
AJR Apports journaliers recommandés
ALA Acide alpha-linolénique
ANC Apports nutritionnels conseillés
ANSES Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail
AOC Appellation d’origine contrôlée
AOP Appellation d’origine protégée
AOVDQS Appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure
AP Activité physique
APME AP d’intensité modérée à élevée
ARN Acide ribonucléique
ARTAC Association pour la recherche thérapeutique
anti-cancéreuse
AS Apport satisfaisant
ASC Aquaculture Stewardship Council
ATNC Agent transmissible non conventionnel
ATP Adénosine triphosphate
AUT Aliments Ultra-Transformés
AVC Accidents vasculaires cérébraux
AVK Antivitaminiques K
VII
Sigles et abréviations
BE Besoin énergétique
BEM Besoin énergétique moyen
BMI Body mass index
BNM Besoin nutritionnel moyen
BO Bulletin officiel
BRSA Boisson rafraîchissante sans alcool
càc cuillère à café
càs cuillère à soupe
CEP Coefficient d’efficacité protéique
CEPN Coefficient d’efficacité protéique net
CEPNR Coefficient d’efficacité protéique Nette relatif
CES Comité d’experts spécialisés
CG Charge glycémique
CIPA Comité interprofessionnel des produits
de l’aquaculture
CIRC Centre international de recherche sur le cancer
CLA Conjugated linoleic acid
CNLC Comité national des labels et des certifications des
produits alimentaires
COA Coenzyme A
CS Cholestérol
CT Coefficient thermique de l’O2
CUD Coefficient d’utilisation digestive
DCR Date de consommation recommandée
DDASS Direction départementale des affaires sanitaires
et sociales
DDM Date de durabilité minimale
DE Dextrose Équivalent
DEJ Dépense énergétique journalières
DER Dépense énergétique de repos
DET Dépense énergétique totale
DFE Dietary folate equivalent
DGAL Direction générale de l’alimentation
DGCCRF Direction générale de la consommation,
de la concurrence et de la répression des fraudes
DGS Direction Générale de la Santé
DHA Acide docosahexaénoïque
DIASS Digestible Indispensable Amino Acid Score
DJA Dose journalière admissible
DLC Date limite de consommation
DMA Diméthylamine ou Dose maximale admissible
DMLA Dégénérescence maculaire liée à l’âge
DMO Densité minérale osseuse
DP Degré de polymérisation
ECN Espèces chimiques nouvelles
ECPP Extra-chaleur postprandiale
EFSA European Food Safety Autority
EGRAC Glutathion réductase érythrocytaire
EN Équivalent niacine
EPA Acide eicosapentaénoïque
ER Récepteurs hormonaux aux œstrogènes
ou Équivalent Rétinol
ESB Encéphalopathie spongiforme bovine
ESST Encéphalopathie spongiforme subaiguë transmissible
ETA Effet thermique des aliments
VIII
Sommaire
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V
Sommaire
Partie 1 : Introduction générale
Chapitre 1. Introduction à l’étude de la nutrition
des bien-portants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1. Nutriments et références nutritionnelles
associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2. Notions d’aliment et de groupes d’aliments . . . . . 11
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
XII
S o m m a ire
XIII
Introduction
générale
Partie 1
Chapitre 1 Introduction à l’étude de la nutrition
des bien-portants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Chapitre 2 Habitudes et consommations alimentaires
des Français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Introduction
Chapitre 1
à l’étude de la nutrition
des bien-portants
3
Partie 1 Nutrition de l’adulte
Focus
Comme nous le verrons par la suite, il existe des nutriments dits indispen-
sables, à savoir qu’ils ne sont pas synthétisés par l’organisme ou alors en
quantité insuffisante (exemples : certains acides aminés tels que la lysine
ou la méthionine ou encore certains acides gras tels que le DHA ou l’EPA).
Ils devront donc obligatoirement être apportés par l’alimentation, et ce en
quantité adéquate.
Rappel
L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’envi-
ronnement et du travail) a été créée en juillet 2010 suite à la fusion de l’AFSSA
(Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) et de l’AFSSET (Agence
Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail). Cette entité
est placée sous la tutelle des ministères chargés de la santé, de l’agriculture, de
l’environnement, du travail et de la consommation. L’agence assure ainsi des
missions de veille, d’expertise et de référence sur un large champ couvrant la
santé humaine, la santé et le bien-être animal ainsi que la santé végétale. C’est
par conséquent l’ANSES qui définit les références nutritionnelles à adopter en
France en lien avec celles de l’EFSA (Agence Européenne de Sécurité des Aliments).
4
I n t ro du ct io n à l’é t u de de la n u t rit io n de s bie n - po rt a n t s Chap itre 1
Définition
Le besoin nutritionnel correspond à la plus faible quantité d’un nutri-
Focus
ment à apporter à l’organisme afin de maintenir ses fonctions ainsi qu’un
état de santé normal. Sa couverture assure ainsi : Selon une étude de l’OMS,
– une croissance satisfaisante chez l’enfant, les carences en micronutri-
– un poids stable chez l’adulte, ments les plus fréquentes
– la prévention d’une déficience, voire d’une carence. dans le monde, et en particu-
lier dans les pays en voie de
développement, sont celles
Rappel en fer, en vitamine A et en
La carence nutritionnelle (ou carence alimentaire) est due soit à une alimen- iode. Viennent ensuite les
tation ne fournissant pas un ou plusieurs nutriments en quantité suffisante carences en zinc, vitamine B9
(carence d’apport), soit à une absorption insuffisante de ces derniers (carence (acide folique), vitamine B12,
d’absorption), soit à leur utilisation incorrecte malgré un apport et une absorp- vitamine C, vitamine D, cal-
tion normale (carence d’assimilation). Elle se traduit par des signes cliniques cium, sélénium et en fluor.
graves (exemples : cécité – carence en vitamine A, atteintes neurologiques et
cardiovasculaires – carence en vitamine B1, défaut de fermeture du tube neural
– carence en vitamine B9) et est donc la cause d’une sous-nutrition engendrée
par un métabolisme cellulaire défaillant.
Il existe ainsi différentes carences d’apport particulièrement connues :
– en protéines : Kwashiorkor ; Focus
– en vitamines : Béri Béri – carence en vitamine B1, Scorbut – carence en vita-
mine C, Pellagre – carence en vitamine B3, rachitisme – carence en vitamine D, En France, même si de nos
Anémie de Biermer – carence en vitamine B12 ; jours les grands tableaux de
– en oligoéléments et en minéraux : goitre – carence en iode, anémie ferri- carences sévères ont disparu,
prive – carence en fer. on retrouve encore des défi-
Mais on retrouve aussi des carences d’absorption plus ou moins généralisées ciences fréquentes, notam-
(exemple : maladie de Crohn) ainsi que des carences d’assimilation telles que la ment en fer chez les femmes
carence en glucose (notamment dans le cas d’un diabète, cette molécule étant en âge de procréer ainsi
mal utilisée par les cellules de l’organisme). que chez les jeunes enfants,
Quant à la déficience, celle-ci correspond à un état de pré-carence se traduisant et des carences multiples
par des signes biologiques (exemple : baisse du fer plasmatique) et des signes chez les personnes âgées,
cliniques peu précis tels qu’une fatigue anormale, une perte de poids, des troubles notamment celles placées
du sommeil, une irritabilité… en institution.
Méthode du bilan
On calcule les quantités d’un nutriment à ingérer pour compenser
ses pertes corporelles et maintenir l’état de stabilité de l’organisme.
Le besoin nutritionnel correspond alors quantitativement à la Focus
somme des différentes pertes de l’organisme, soit la somme des pertes
urinaires, fécales, respiratoires, cutanées et spécifiques (en cas de Lorsque les besoins sont
satisfaits, le bilan est équili-
croissance, de grossesse, de lactation, de menstruation, d’activité
bré, à savoir nul.
sportive…).
Il est mesuré expérimentalement pour un individu en tenant compte
de nombreux paramètres (âge, sexe, poids, taille, activité physique,
hygiène de vie, état nutritionnel et physiologique) et est le plus
souvent exprimé en grammes par kilogramme de poids corporel et
par jour.
5
Partie 1 Nutrition de l’adulte
Méthode de déplétion-réplétion
Souvent utilisé pour les vitamines et les acides aminés, ce procédé
consiste à carencer un sujet en un nutriment puis à l’introduire de
nouveau petit à petit afin de pouvoir estimer le besoin nutritionnel.
Méthode isotopique
Cette technique, fiable et de plus en plus employée, mesure la syn-
thèse, le stockage, l’oxydation et l’élimination d’un nutriment à l’aide
du marquage de molécules avec des isotopes stables.
Méthode factorielle
Cette méthode prend en compte différents paramètres de façon iso-
lée et les relie par la suite entre eux en vue de déterminer le besoin
nutritionnel :
– le besoin nutritionnel d’entretien (E), qui correspond à la dépense physio-
logique nette pour le fonctionnement et l’entretien de l’organisme
en prenant en considération les pertes dites inévitables (à savoir
endogènes, cutanées, fécales, urinaires et respiratoires) ;
– le besoin net de croissance (C), qui correspond à la rétention d’énergie
et de matière liée au gain de poids qu’implique la croissance ;
– le besoin net de gestation (G), qui correspond à l’énergie et à la matière
utilisée pour le développement du fœtus et des annexes (placenta,
utérus, sang…) ;
– le besoin net de lactation (L), qui correspond à la quantité de matière
et d’énergie exportée dans le lait maternel ;
– le coefficient d’absorption réelle (CAR), qui rend compte de la différence
entre l’énergie ou la matière ingérée et celle réellement disponible
(à savoir absorbée).
Suite à la mesure de ces éléments, on peut déduire le besoin nutri-
tionnel comme suit :
BN = (E +/– C +/– G +/– L) / CAR
6
I n t ro du ct io n à l’é t u de de la n u t rit io n de s bie n - po rt a n t s Chap itre 1
variation constante (ne serait-ce que selon l’âge). C’est pourquoi des
repères d’apports recommandés pour des groupes d’individus (d’âge,
Attention
de sexe et d’activités différents) ont été évalués dans chaque pays. En Les RNP ne sont donc pas
France, ils sont dénommés référence nutritionnelle de population des normes à atteindre mais
(RNP), et correspondent ainsi à l’apport en nutriments (notamment des repères pour une popula-
en vitamines et en minéraux) qui couvre le besoin de presque toute tion donnée. Autrement dit,
la population considérée, tel qu’estimé à partir des données expéri- la situation nutritionnelle
idéale dans une population
mentales. Ainsi, le plus souvent, la RNP est évaluée à partir du BNM
consiste en ce que la majo-
auquel on ajoute une marge de sécurité, à savoir deux écarts types
rité des individus ait un
(2 fois 15 %), pour déterminer l’apport qui couvre le besoin de 97.5 % apport alimentaire proche
d’une population appartenant à la même catégorie d’âge et de sexe. de chaque RNP. À l’inverse,
Ceci permet donc de prendre en compte la variabilité individuelle liée un apport en dessous des
aux caractéristiques génétiques, anthropométriques et de style de vie RNP n’est pas non plus syno-
propres à chaque sujet. nyme de non couverture des
La RNP peut par conséquent être considérée comme un chiffre optimal besoins en nutriments mais
dans l’état actuel des connaissances, non seulement pour éviter les plutôt de risque accru d’insuf-
problèmes de santé liés aux carences (des valeurs plus faibles que la fisance d’apport.
RNP suffiraient souvent) mais aussi pour promouvoir un bon état de
santé au long cours et contribuer à diminuer le risque de pathologies
(notamment cardiovasculaires ainsi que les cancers). Focus
De ce fait, c’est un des rôles prépondérants du (de la) diététicien(ne)-
La définition de la RNP est
nutritionniste de savoir interpréter et adapter les références nutri-
consensuelle dans le monde et
tionnelles conçues pour une population aux caractéristiques
correspond à celle de l’ancien
propres d’un individu en vue de promouvoir sa santé. terme « apport nutritionnel
conseillé » – ANC – qui était
1.2.1.4. L’apport satisfaisant (AS) également employé par exten-
sion (et à tort) pour d’autres
L’apport satisfaisant (AS) est défini par l’ANSES comme l’apport moyen
types de références nutrition-
nécessaire à une population ou un sous-groupe pour lequel le statut nutri-
nelles à savoir l’apport satis-
tionnel est jugé satisfaisant. faisant – AS – et l’intervalle de
Cette référence nutritionnelle est retenue : référence – IR.
– soit lorsque le BNM et donc la RNP ne peuvent pas être estimés
faute de données suffisantes ; l’AS correspond alors à la définition
de l’« adequate intake » (AI) ;
Focus Rappel
L’« adequate intake » (AI) ou apport adéquat est une notion utilisée par l’EFSA L’EFSA (Agence Européenne
(European Food Safety Authorithies) et l’IOM (Institute of Medecine) lorsque le de Sécurité des Aliments) a
besoin moyen en un nutriment et donc l’apport conseillé ne peuvent être déter- été créée en 2002 et corres-
minés. Ces AI correspondent alors à la moyenne des consommations journalières pond à l’organisation euro-
observées par un ou plusieurs groupe(s) d’individus apparemment en bonne santé. péenne de référence pour
l’évaluation des risques liés à
– soit quand la valeur de la RNP peut être estimée mais n’est pas jugée la sécurité des aliments desti-
satisfaisante au regard d’observations de population à long terme nés à l’alimentation humaine
établissant que cette RNP ne permet pas de satisfaire des critères et animale, à la santé et au
de santé qui seraient plus pertinents que les critères utilisés pour bien-être des animaux, à la
estimer le BNM. Ainsi, contrairement à l’AI, l’AS n’est pas seulement nutrition ainsi qu’à la protec-
envisagé comme substitut de la RNP dans le cas où on ne pourrait tion et à la santé des plantes.
pas le calculer. Cette définition tient aussi compte du fait que l’on
dispose de plus en plus de données concernant les relations entre
l’apport et la modulation du risque de pathologies à long terme.
7
Besoins et apports
recommandés
des adultes
Partie 2
bien-portants
Chapitre 1 Besoins et apports recommandés
en énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
θ = Cie
Paroi interne
θ2 θ1
Serpentin θ2 > θ1 Eau
Débimètre
Compteur à gaz
O2
I II
Ponce
kOH avec
SO4 H2
Ventilateur Absorbe la Absorbe
vapeur d’eau le CO2
49
Partie 2 Nutrition de l’adulte
50
Besoins et apports
Chapitre 2
recommandés en protéines
Introduction
En tant que substances organiques azotées, les protéines appartiennent
à la famille des protides, qui regroupe aussi les peptides ainsi que les
acides aminés.
R
—
Ces molécules sont définies par la formule chimique (NH2—CH—COOH)n
et sont constituées de chaînes polypeptidiques composées d’un enchaî-
nement d’acides aminés liés les uns aux autres par des liaisons pepti-
diques dans un ordre déterminé par le code génétique.
Il existe un grand nombre d’acides aminés différents mais seuls 20
d’entre eux sont recrutés pour la synthèse protéique (encadré). Les
autres acides aminés sont aussi présents dans les tissus mais ne sont
pas utilisés pour la synthèse des protéines.
80
B e s o in s e t a ppo rt s re co m m a n dé s e n pro t é in e s Chap itre 2
81
Partie 2 Nutrition de l’adulte
Attention Rappel
Tous les acides aminés entrant Le besoin nutritionnel correspond à la quantité minimale d’un nutriment qui
dans la synthèse protéique doit être régulièrement ingérée pour assurer l’entretien, le fonctionnement méta-
sont essentiels au fonctionne- bolique ainsi que physiologique de l’organisme et éventuellement la croissance
ment de l’organisme. de façon à garantir la santé d’un individu bien portant.
82
Besoins et apports
Chapitre 4
recommandés en glucides
Introduction : présentation
générale des glucides alimentaires
Les glucides alimentaires sont des molécules biologiques formées de
Focus
carbone, d’hydrogène et d’oxygène, ayant pour unité structurale l’ose
Les glucides ont longtemps dont la formule brute est CnH2nOn.
été appelés hydrates de Les glucides alimentaires sont essentiellement apportés par des aliments
carbone (le terme « carbo- d’origine végétale (végétaux frais, céréales et assimilés, légumineuses…) qui
hydrates » en anglais est les élaborent par la voie de la photosynthèse même si de plus en plus
d’ailleurs toujours utilisé)
certains ont été ajoutés abusivement à des aliments par les industriels et
même s’il est actuellement
ce, de manière cachée sous forme de saccharose, sirop de glucose etc…
considéré comme obsolète).
(notamment dans des boissons sucrées -sodas, sirops, des friandises en
tout genre, des dérivés du chocolat, des pâtisseries, des viennoiseries,
des biscuits, des desserts lactés, des céréales pour petit déjeuner, des
produits glacés voir même des plats salés !…). Ainsi, d’après l’étude INCA
3, la contribution des glucides totaux à l’apport énergétique (sans alcool)
représentent 47 % de l’apport énergétique des adultes ce qui est, d’un
point de vue quantitatif, concordant avec les recommandations puisque,
comme nous le verrons par la suite, ces macronutriments doivent consti-
tuer le socle de notre alimentation. Pour ce qui est de leur répartition
qualitative, il apparait que les ingesta sont majoritairement réalisés sous
forme d’amidon dont l’apport est assuré par les produits céréaliers et les
végétaux pour seulement la moitié chez les adultes. De plus, en France,
environ 20 à 30 % de cette population ont des apports en sucres totaux
(hors lactose et galactose) supérieurs aux recommandations sachant que
les ingesta moyens font l’objet de larges variations inter-individuelles,
notamment en fonction du sexe et de l’âge.
Concernant les fibres alimentaires, les profondes évolutions dans les
pays industrialisés depuis le début du xxe siècle générant une chute de
la consommation de denrées d’origine végétale telles que les pommes
de terre, les céréales complètes (en particulier le pain) et les légumes
secs ont entraîné une très forte diminution de l’ingestion de ces nutri-
ments. En outre, le raffinage intensif des farines amplifie ce phéno-
mène, sachant que l’augmentation de la consommation des fruits et
légumes n’a pas permis, en raison de leurs teneurs en fibres limitées,
de compenser ces chiffres. L’ensemble de ces comportements génère
alors des ingesta spontanés évalués en France à seulement 15-20 g de
fibres par personne et par jour.
Le choix des glucides alimentaires est par conséquent devenu de plus
en plus inapproprié à savoir que c’est ceux dont la densité nutrition-
nelle est la plus basse, et, à l’inverse ceux dont la densité calorique
est la plus élevée et dont l’index glycémique est le plus haut qui sont
privilégiés. Tout ceci va donc à l’encontre des directives promulguées par
150
B e s o in s e t a ppo rt s re co m m a n dé s e n g lu cide s Chap itre 4
l’ANSES qui seront étudiées dans ce paragraphe afin d’assurer une ration
quotidienne équilibrée et prévenir de nombreuses pathologies (diabète,
obésité, maladies cardiovasculaires, cancers…).
Les oses et les diosides constituent les « sucres » selon la réglemen- Le glucose est présent sous
forme polymérisée dans
tation française (Décret n°93-1130 du 27 septembre 1993 concernant
l’amidon, le glycogène, la
l’étiquetage relatif aux qualités nutritionnelles des denrées alimentaires).
cellulose ou les β-glucanes
Ce sont ainsi les « sucres » qui apparaissent sur l’étiquetage alimentaire, et leurs produits d’hydrolyse
celui-ci excluant alors les polyols (DP généralement de 1 ou 2) qui sont intermédiaires, ou combiné
des « sucres-alcools », comme le sorbitol ou le xylitol. à d’autres oses comme le
saccharose, le lactose ou
Les oses certaines hémicelluloses.
Le degré de polymérisation des oses est de 1 et il s’agit :
Du glucose Rappel
Le glucose est naturellement présent dans la plupart des produits végé- Le sirop de glucose (ou sucre
taux au goût sucré tels que le miel (environ 35 % des glucides totaux) ainsi liquide ou sirop de sucre) est
qu’en quantité significative dans certains fruits (raisins, cerises, prunes une solution de sucre de cou-
et figues entre autres et ce d’autant plus si sous forme déshydratée). leur transparente ou blonde
Il est aussi ajouté à outrance dans de nombreux produits industriels obtenue par hydrolyse d’ami-
don (de maïs) en présence
en particulier sous forme de sirop de glucose ou de sirop de glucose-
d’un acide. Il est composé
fructose ou de sucre inverti (biscuits, viennoiseries, pâtisseries, desserts
d’un mélange liquide de glu-
lactés, céréales pour petit déjeuner, confiseries, produits glacés…). cose et de maltose ; son
pouvoir sucrant est trois fois
Du fructose
plus important que celui du
Le fructose est le glucide le plus représenté dans la plupart des fruits saccharose. On l’utilise prin-
mais également dans de nombreux de légumes (même si en faible cipalement en pâtisserie,
quantité), qu’il soit sous forme libre (le plus répandu) ou associé au en confiserie et en glacerie
saccharose. Les fruits en contenant le plus sont les figues, les prunes industrielle.
et les abricots. Tout comme pour le glucose, ces valeurs seront concen-
trées lorsque ces denrées subissent une dessiccation. De plus, on le
Focus
retrouve en quantité assez significative dans les raisins, les pommes,
l’ananas ainsi que les oranges. La plupart des légumes contiennent Le fructose est aussi présent
aussi 1 à 2 % de fructose libre et parfois jusqu’à 3 % sous forme de dans l’inuline de racines ou
saccharose. Enfin, le fructose est présent dans le miel là encore sous les tubercules de certaines
plantes (artichaut, oignon,
forme de fructose libre (environ 40 % des glucides totaux) et est ajouté
chicorées, topinambour).
dans les sucres industriels à base de fructose.
151
1.3. Glucides et effets sur la santé
Tableau 4.2. Effets des glucides sur la santé (Document réalisé par l’auteure d’après les données ANSES, 2016).
Glucides et troubles
Type Glucides, obésité, syndrome Glucides et autres effets
Glucides et MCV Glucides et cancers fonctionnels
de glucides métabolique et diabète spécifiques
digestifs
Un excès d’apport énergétique Dans la population générale Seules quelques Un excès de sucres La consommation
Partie 2
sous forme de glucides adulte, une alimentation études concernent peut générer d’un aliment contenant
associé à un apport apportant de l’ordre de 40 le cancer du sein des diarrhées du saccharose et de l’amidon
énergétique trop élevé est à 55 % de l’énergie sous forme et indiquent hydriques (glucides fermentescibles)
transformé en acides gras de glucides n’est pas associée une augmentation ou osmotiques. augmente le risque
saturés et stocké sous formes à un plus fort risque de prise du risque carieux et ce d’autant plus
de triglycérides. Cette situation de poids et de troubles de ce cancer possible si celle-ci est quotidienne.
Focus
favorise l’augmentation métaboliques pour autant voire probable De plus, il a été démontré
de la triglycéridémie et accroit que le bilan énergétique soit pour un apport Cette propriété sera que plus le temps
le risque de pathologies à l’équilibre. de glucides supérieur donc particulière- de contact avec les glucides
cardiométaboliques. Dans une population à 55-60 % de l’AET. ment à surveiller en fermentescibles est long
en surpoids ou obèse, Ce résultat apparait diététique thérapeu- (aliments collants), plus
une alimentation apportant plus cependant limité ce risque est important.
164
Focus tique pour les patients
de 55 % de l’AET sous forme par le faible nombre
Nutrition de l’adulte
souffrant de troubles
Une alimentation apportant de glucides peut conduire d’études. Attention
digestifs.
Glucides de l’ordre de 40 à 55 % de l’éner- à une détérioration de certains
métabolisés paramètres plasmatiques associée Focus Il existe une relation entre
gie sous forme de glucides est
au syndrome métabolique, boissons acides (jus de fruits,
l’intervalle d’apport optimal
notamment une augmentation D’autres études ont sodas) et l’érosion dentaire
au regard de la prévention du
des triglycérides été réalisées sur le (perte progressive et irréver-
risque de maladies cardiovascu-
et une diminution cancer de l’endomètre sible de l’émail dentaire) cette
laires. En effet, une alimentation
du HDL-cholestérol et du foie mais elles dernière étant un facteur de
apportant plus de 55 % de l’AET
(Due et al., 2008, restent, à ce jour, risque carieux.
sous forme de glucides peut Ebbeling et al., 2005). non convaincantes ou
conduire à une augmentation
elles ne permettent
des lipides circulants, en particu-
pas encore de tirer
lier chez des sujets en surpoids
de conclusion.
ou obèses.
Besoins et apports
Chapitre 6
recommandés
en vitamines
1. Rappels et généralités
concernant les vitamines
1.1. Historique
L’intuition de l’existence de substances contenues dans les aliments
et indispensables au bon fonctionnement de l’organisme est apparue
très précocement dans l’histoire (tableau 6.1).
216