Les Matriarches Du Zen: François Loiseau
Les Matriarches Du Zen: François Loiseau
Les Matriarches Du Zen: François Loiseau
DU ZEN
François Loiseau
LES MATRIARCHES DU ZEN
Le zen plonge ses racines dans l'éveil du Bouddha et
trouve sa légitimité dans la transmission de son Dharma.
Pour proclamer cela, les moines et les nonnes zen
chantent la liste des Patriarches, grands maîtres et
enseignants qui se sont transmis la Lampe du Dharma au
cours des siècles jusqu'à nous.
Jusqu'à présent cette liste comprenait uniquement des
noms d'hommes. Or, des recherches récentes montrent
que de très nombreuses enseignantes certifiées ont
également contribué à la transmission de la Lampe. Ainsi,
à côté des Patriarches du zen, les Matriarches ont guidé et
accompagné des générations de moines, de nonnes et de
pratiquants.
Ce livre se propose d'examiner cet aspect oublié du zen et
propose une liste de noms pour le chant des Matriarches,
à la manière de celui des Patriarches.
2
ISBN
FRANÇOIS LOISEAU
LES MATRIARCHES
DU ZEN
3
4
TABLE
Prologue p. 7
VI. MÉTHODOLOGIE p. 72
5
6
Prologue
7
Mais dans notre monde de souffrances causées par l'illusion et
l'attachement, il existe un passé, un présent et un futur
auxquels nous nous croyons enchaînés. Aussi pensons-nous
que le Buddhadharma nous vient d'un passé vieux de vingt-
cinq siècles et qu'il éclaire encore ce présent dans lequel nous
nous débattons, face à un futur chargé de menaces.
8
I. L'EKO DES PATRIARCHES
9
grands maîtres suivants, afin d'exprimer notre gratitude pour
leur compassion.
11
- Kasho Butsu (Kashyapa en sanskrit et Kassapa en pali) était
de la caste des brahmanes. Il était marié, avait un fils, et quitta
le palais de son père pour pratiquer l'ascèse. Juste avant
d'atteindre l'éveil sous un arbre (yana), il accepta de son
épouse un bol de riz au lait et Soma, le dieu de l'immortalité,
lui prépara un coussin d'herbes sèches. Il eut de très
nombreux disciples, les plus avancés étant deux hommes et
deux femmes. Il est dit qu'il vécut 20 000 ans.
- Shakamuni Butsu (Siddhartha Gautama en sanskrit et
Siddhattha Gotama en pali, dit Shakyamuni), de la caste des
kshatriya, était marié et avait un fils. Il quitta le palais de son
père sur Kanthaka, son fidèle cheval, et pratiqua l'ascèse
pendant sept ans. Juste avant d'atteindre l'éveil sous un arbre
(bo), à l'âge de trente-cinq ans et alors qu'il tombait
d'inanition, il accepta d'une jeune villageoise un bol de riz au
lait et un jeune bouvier lui prépara un coussin d'herbes
sèches. Il eut de très nombreux disciples et enseigna jusqu'à
sa mort à l'âge de 80 ans.
14
documents en pali ou en sanskrit soumis aux aléas de la copie
et de la traduction, décrivant un foisonnement d'écoles et
donc de lignées, aussi bien dans le bouddhisme premier que
dans le Mahayana. Ajoutons qu'ils étaient mus par l'idéal
confucéen du culte des ancêtres qui les contraignait
absolument à établir une lignée. Tout ceci explique la difficulté
à mettre en évidence une filiation directe et continue de la
transmission.
15
16
II. LES FEMMES DANS LE BOUDDHISME
1
Il convient de préciser que le terme sangha est du genre
masculin en sanskrit. Nous emploierons donc le masculin pour
désigner la communauté historique réunie autour de
Shakyamuni Bouddha, ainsi que le Sangha en tant que l'un des
Trois Trésors (sambo : Bouddha, Dharma, Sangha). Dans les
autres cas, nous l'emploierons au féminin, comme il est
d'usage dans les sanghas du zen de Maître Deshimaru en
France.
2
Dans le bouddhisme premier, l'Arhat est celui qui a vaincu la
cupidité, la colère, les illusions et l'ignorance, dernière étape
de la Voie : la libération, l'éveil. Le féminin est Arhati.
17
- Ananda poursuivit : Si les femmes sont donc capables de
réaliser la perfection et puisque Mahapajapati vous a été
d'un grand secours (elle a été votre tante, votre nourrice,
votre mère adoptive ; quand votre mère est morte, elle
vous a même allaité), il serait bien qu'elles puissent être
autorisées à entrer dans l'état sans famille.
- Le Bouddha conclut : Ananda, si Mahapajapati accepte les
Huit Grandes Conditions, considérons qu'il s'agit là de son
ordination.
19
Et pourquoi naissons-nous dans un corps féminin ou
masculin ? Est-ce à cause du karma ? Et donc, y a t-il un karma
masculin plus favorable qu'un karma féminin, ce qui justifierait
un ensemble de règles plus strictes pour les femmes que pour
les hommes ?
20
L'ordre des choses a pour nature un état unique et
indifférencié se manifestant par l'apparition de phénomènes
multiples et différenciés causés par certaines conditions,
comme le désir d'appropriation et ses conséquences. Ces
différences entre les phénomènes sont nommées conventions.
La distinction des sexes n'est donc qu'une simple convention,
une réalité dite conventionnelle. Mais cette convention perd
tout sens, toute réalité, dans l'éveil, dans la vision juste des
choses telles qu'elles sont. La réalité du Dharma est l'unicité
alors que la réalité conventionnelle des dharmas
(phénomènes) est la multiplicité. Et dans l'éveil cette
multiplicité est vue pour ce qu'elle est : illusoire.
21
myriades de phénomènes différenciés sont vides de réalité
intrinsèque, impermanents, inconsistants et tous en constante
interrelation. Et que cette infinité de phénomènes (shiki)
constitue le Un, l'indifférencié, la réalité sans début ni fin, la
vacuité ultime pleine de toutes les potentialités (Ku).
22
- Voir en nous-mêmes la nature de ce qui est tel que c'est et
ainsi se libérer de l'illusion.
- Voir l'attachement et s'en libérer par la vision juste de ce
qui nous constitue.
- Voir que l'origine, la cessation et la libération de toute
chose existe dans l'esprit et dans ce corps long de six pieds
(Rohitassa Sutta, Anguttara Nikaya).
24
cause première des Huit Grandes Conditions et des 84
préceptes supplémentaires imposés aux bhikkhunis.
3
Cf. page Remerciements.
25
blessantes ? Du plus profond du cœur de notre foi, pouvons-
nous croire un seul instant qu'un être ayant réalisé l'éveil
suprême et insurpassable (anuttara samyak sambodhi en
sanskrit, anokutara sanmyaku sanbodai dans l'Hannya
Shingyo) puisse être la victime ignorante ou partisane de
préjugés sexistes ? Pouvons-nous envisager qu'un être
totalement installé dans l'indifférencié, contemplant la danse
de la multiplicité, puisse être attaché à un quelconque
dualisme comme celui séparant le féminin du masculin ?
26
oublier le Tibet, le Sri Lanka, la Thaïlande et toutes les
contrées de l'Asie du Sud-Est. Il est donc permis de
s'interroger sur l'attribution à Shakyamuni Bouddha d'une
prévision du déclin du Dharma.
27
Quant à l'accusation de femme lubrique et tentatrice, ne
viendrait-elle pas du fait que certains religieux bouddhistes
considéraient la sexualité comme impure, à l'instar d'autres
religions, et qu'il fallait alors en imputer la faute aux femmes ?
Ne viendrait-elle pas également des moines confrontés à la
force de leur désir qui les détournait de la concentration sur
leur pratique et qui préféraient blâmer les femmes plutôt que
d'admettre leurs propres difficultés ? Et enfin, accuser les
femmes de tous les maux et de toutes les turpitudes, n'est-il
pas le moyen idéal pour le pouvoir religieux masculin d'assurer
sa pérennité ?
28
III. LES MATRIARCHES DU ZEN
4
Ce texte a été présenté lors d'une conférence, "Zen in the
West", à Lasalle Haus en Suisse en juillet 2014. Cf. page
Remerciements.
29
4. Saviez-vous que Keizan zenji, héritier du Dharma du
successeur de Dogen zenji, avait une héritière du Dharma
et a fortement soutenu l'égalité des femmes et des
hommes dans la pratique du zen ?
5. Saviez-vous qu'il existe un document de la lignée de plus
de 80 ancêtres bouddhistes zen féminins, débutant avec
Mahapajapati, dont les noms sont récités sur une base
régulière dans des centres zen en Occident ?
Comme l'indique Jade Reidy 5 : […] les femmes ont joué un rôle
vital et constant dans l’histoire du zen ; elles ont fait partie
intégrante du bouddhisme en Inde, en Chine et au Japon,
même quand la société est allée à contre-courant de cette
tendance. Les femmes ont en fait enseigné aux hommes le
5
In : Les femmes dans l'histoire du zen, Bulletin de
l’Association Zen Internationale, juin 2001. Cf. page
Remerciements.
30
respect pour les femmes et, comme nous le montrent les
documents, elles leur ont ouvert la voie de la réalisation. Le
manque de sources historiques écrites relatant les vies des
nonnes zen du passé indique l’ampleur de la perte concernant
les informations sur notre lignée complète ; il ne saurait
prouver que les femmes n’ont pas été des agents essentiels de
la tradition monastique.
6
In : Women Living Zen : Japanese Soto Buddhist Nuns.
31
obtenu ma peau. Au deuxième il dit : Tu as obtenu ma chair. À
la troisième, la nonne Zongchi (Soji Myoren en japonais), il
dit : Tu as obtenu mes os. Le quatrième, Eko, se contenta de
s'incliner et Bodhidharma lui dit : Tu as obtenu ma moelle.
Dans le Shobogenzo-Katto Maître Dogen explique qu'avoir
obtenu la peau, la chair ou les os ne sont en rien inférieurs au
fait d'avoir obtenu la moelle : il n'y pas de hiérarchisation de la
réalisation. Il ajoute que si Bodhidharma avait eu six ou sept
disciples, il aurait ajouté : Tu as obtenu mon esprit, ou bien tu
as obtenu mon corps, ou bien encore tu as obtenu mon
Bouddha, tu as obtenu mes yeux, tu as obtenu ma
certification. Pour Maître Dogen, ces réponses signifient : Tu
as obtenu le Dharma. La réalisation du Dharma ne se découpe
pas en éléments classés dans une grille. De ce fait, Dogen
atteste Soji Myoren comme héritière du Dharma de
Bodhidharma pour avoir obtenu hi niku kotsu zui (la peau, la
chair, les os, la moelle), comme les trois autres. Ainsi est
avérée son appartenance à la lignée fondatrice du chán et du
zen.
32
avait des disciples femmes en qui il plaçait toute sa confiance
et était extrêmement reconnaissant pour le rôle qu'elles
jouaient dans l'établissement de sa mission. Par exemple Egi,
qui aida grandement son frère de Dharma Koun Ejo durant la
période de transition qui suivit la mort du maître.
33
1. Les Matriarches mythiques – leurs vies sont un mélange de
réalité historique et de légendes.
2. Les Matriarches indiennes – période s'étendant de
Shakyamuni Bouddha à Bodhidharma.
3. Les Matriarches chinoises – période s'étendant de la
première nonne bouddhiste recensée en Chine, environ
300 après JC, jusqu'à l'année 1200 quand Myoan Eisai
introduisait le zen Rinzai au Japon.
4. Les Matriarches japonaises – période s'étendant de la
première nonne bouddhiste recensée au Japon (572-640)
jusqu'aux héritières du Dharma de Keizan zenji (1268-
1325).
35
Pleinement libérée et éveillée, personnification de la pratique
de la tolérance, elle est un trésor inépuisable produisant des
biens (nourriture, boisson, vêtements, fleurs, parfums et
bijoux) qu’elle dispense sans fin.
Sinha Vijurmbhita – 24e enseignant rencontré par Sudhana
dans le Gandavyuha Sutra
SOURCE : SUTRA DE L'ENTRÉE DANS LE ROYAUME DE LA RÉALITÉ
Sinha Vijurmbhita est une nonne qui s’assoit sur des trônes en
forme de lion sous chacun des arbres splendides du Parc de
Kalingavana. Elle est la 24e des Enseignants rencontrés par
Sudhana dans le Gandavyuha Sutra. Elle enseigne le
Mahayana aux dieux et aux déesses, aux oiseaux et aux
serpents, ainsi qu’aux Bodhisattva de tous rangs. À ceux qui
connaissent déjà ces enseignements, elle prodigue des
instructions spécifiques relatives à la réalisation du samadhi.
7
Versets des nonnes anciennes – Theri : anciennes, gatha :
verset. Les Theragatha sont les Versets des moines anciens.
36
Elle était surnommée Khema à la Grande Sagesse car elle
saisit l’entier enseignement de Shakyamuni Bouddha dès la
première écoute. Devenue une arhati (état dans lequel il ne
reste rien à apprendre, le nirvana), elle aida au
fonctionnement du Sangha des nonnes et est reconnue
comme la nonne la plus exemplaire du canon pali.
8
Le Vinaya (discipline) est l'ensemble des textes qui régissent
la vie monastique bouddhiste. On y trouve les règles, des
précisions sur leur application, les sanctions en cas d’infraction
et les modalités de résolution des conflits. À noter que le
Bouddha Shakyamuni édictait ces règles au fur et à mesure
que les problèmes apparaissaient et que le Sangha
s'accroissait.
37
Bhadda Kundalakesa – Environ 500 av. JC – Seule nonne
ordonnée par Shakyamuni Bouddha, Arhati
SOURCE : THERIGATHA
Bhadda Kundakalakesa était une ascète Jaïn quand elle
rencontra Shakyamuni. Extrêmement intelligente, elle était
insatisfaite de sa religion qui semblait peu intéressée par la
compréhension de la vérité. Lors d’un combat du Dharma avec
Sariputra, elle impressionna la communauté par la rapidité de
sa compréhension. Elle fut la seule nonne ordonnée par
Shakyamuni lui-même et réalisa l'éveil beaucoup plus
rapidement que toutes les autres.
38
devint par la suite célèbre pour sa pratique de l’austérité –
d'une certaine manière, elle fut le pendant féminin de
Mahakasyapa.
39
Bhadda Kaccana resta-t-elle en retrait. Elle put cependant
intégrer le Sangha par la suite. Elle fut déclarée très avancée
parmi les nonnes dotées de grands pouvoirs surnaturels.
40
d’austérités. Bhadda et Kashyapa furent mariés plusieurs fois
au cours de leurs existences. Lorsqu’ils se retrouvèrent, à
l’époque de Shakyamuni, ils furent forcés par leurs parents de
se marier, mais décidèrent de ne pas consommer le mariage,
de se raser le crâne et de quitter la maison. Kashyapa devint
rapidement moine et disciple de Shakyamuni, mais Bhadda
dût attendre encore cinq ans avant que ne fut fondé le Sangha
des femmes. Shakyamuni déclara qu’elle était la première des
nonnes pour la capacité à se souvenir des naissances passées.
41
Virinci, consciente de vivre dans une période d'affaiblissement
de la pratique bouddhiste, mit au monde deux fils, Asanga et
Vasubandu, fondateurs de l'école du Yogacara. Elle devint
bhikkhuni sous le nom de Prasannasilla.
42
Sukha – Arhati, Grande Enseignante aux nombreuses
disciples
SOURCE : CITÉE DANS WOMEN OF THE WAY, DE SALLIE TISDALE
Héritière de Dhammadinna, grande enseignante et guide de
centaines de personnes, il est dit qu'elle avait pratiqué avec de
nombreux bouddhas pendant de nombreux siècles. Elle se
convertit au Dharma de Shakyamuni quand elle était petite
fille mais dut attendre de rencontrer le Bouddha, son véritable
maître doté d'une forme humaine, pour réaliser l'éveil ultime.
9
L'entrée dans le courant est désignée par le terme pali
sotapanna, première catégorie des êtres nobles parmi les
auditeurs du Bouddha ayant réalisé les quatre nobles vérités
et éliminé l'attachement au moi, au doute, aux rituels et aux
croyances.
43
Subha – Exemple de Shinjin Datsu raku
SOURCE : CITÉE DANS WOMEN OF THE WAY, DE SALLIE TISDALE
Subha marchait dans la forêt lorsqu'elle fut agressée par un
violeur. Elle s'engagea dans un mondo avec lui à propos de
l'illusion de la beauté physique et s'arracha un œil pour
montrer la réalité de l'impermanence. Le violeur s'excusa et la
libéra. Par la suite, Shakyamuni lui rendit la vue de manière
magique.
44
Zongchi [Tsung Ch'ih] (Jap. Soji Myoren) – sixième siècle – 3e
shiho de Bodhidharma
SOURCES : RECUEIL DU TRÉSOR DU DHARMA DES GÉNÉRATIONS
SUCCESSIVES – RECUEIL DE PAOLIN – SHOBOGENZO-KATTO.
Fille d'un empereur de la dynastie Liang, ordonnée nonne à
l'âge de 19 ans, elle devint par la suite disciple de
Bodhidharma. Le Lidai fabao ji de 774 et le Baolin chuan de
801 racontent qu'elle fut l'une de ses quatre héritiers du
Dharma, bien que seul Eka [Huike] fût le continuateur de sa
lignée. Dogen, dans le Shobogenzo-Katto, précise que les
quatre possédaient la totale compréhension du Dharma.
45
Gutei Chikan [Jinhua Juzhi], le maître qui répondait aux
questions en levant son pouce : Lorsque Shiji arriva à
l'ermitage de Gutei, elle entra directement, refusant d'ôter
son chapeau comme l'étiquette l'exigeait, et dit : Si vous
pouvez parler, j'ôterai mon chapeau ; mais à trois reprises
Gutei ne sut quoi répondre ; il lui proposa de rester pour la
nuit et elle dit : Si vous pouvez parler, je resterai pour la nuit ;
mais à nouveau Gutei ne sut quoi répondre, et elle partit
définitivement. L'homme Gutei n'avait pas su montrer l'esprit
de la Voie à la femme Shiji, ce qui le détermina à approfondir
sa pratique. La vie de Maître Gutei est connue, celle de Shiji
n'a laissé que cette trace là. Ne se souciant ni de son confort ni
de sa sécurité, Shiji représente l'actualisation du fort bodaishin
des femmes de la Voie.
46
Ling Xingpo [Ling Hsingp'o] – environ 850 – Maître de Fubei,
héritier du Dharma de Baso
SOURCE : RECUEIL DE LA TRANSMISSION DE LA LAMPE
Elle est citée dans le Keitoku Dento-roku de 1004 par Fubei,
héritier de Baso Doitsu [Mazu Daoyi] (709-788). Fubei raconte
qu'elle était accomplie, qu'elle l'avait vaincu en combat du
Dharma et qu'elle était devenue son maître. Elle était
également très appréciée de Joshu qui échangeait des poèmes
avec elle.
48
Héritière du Dharma de Fuyo Dokai qui contribua à faire
revivre la lignée Soto en Chine où elle avait décliné. Ses
poèmes furent publiés en 1141. Elle transmit elle-même deux
shiho : l'un à la nonne Chihan, l'autre à un moine dont le nom
s'est perdu ; ils sont tous deux reconnus comme faisant partie
de la lignée. Par la suite, Chihan, successeure de Daoshen,
devint abbesse du couvent Dongjing Miaohui.
Huiguang [Huikuang] – environ 1100-1150 – Grande
Enseignante dans la lignée de Fuyo Dokai
SOURCES : RECUEIL ÉTENDU DE LA LAMPE DE L’ÈRE JIATAI – ESSENCE DES
SUCCESSIFS TRAITÉS DE LA LAMPE DE L’ÉCOLE CHÁN
Devenue abbesse du grand couvent Dongjing Miaohu au
printemps 1121, Huiguang succéda à Kumu Facheng disciple
majeur de Fuyo Dokai. Elle portait le kesa violet reçu de
l'Empereur en reconnaissance de sa réalisation. L’Empereur lui
avait donné son nom de Dharma. Son histoire est racontée
dans le Recueil Étendu de La lampe de l’ère Jiatai et dans
L’Essence des Successifs Traités de la Lampe de l’École chán.
Renommée pour son éloquence et son érudition, elle
enseignait en public sur l'estrade d'enseignement, exactement
comme un homme, à des assemblées mixtes de moines et de
nonnes ainsi qu'à l'Empereur lui-même. Ses enseignements
ont fait l'objet d'une transcription.
Huiwen – environ 1150 – Héritière du Dharma dans la lignée
Rinzai
SOURCES : RECUEIL ÉTENDU DE LA LAMPE DE L’ÈRE JIATAI – L’ESSENCE DES
SUCCESSIFS TRAITÉS DE LA LAMPE DE L’ÉCOLE CHÁN
Héritière du Dharma de Butsugen Seion [Foyan Qingyuan],
célèbre maître de la lignée Rinzai. Ses enseignements et son
histoire sont transcrits dans le Recueil Étendu de La lampe de
l’ère Jiatai. Il y est dit qu'elle enseignait dans le Hall du
Dharma, comme un bouddha. Elle transmit le shiho à la nonne
Fadeng.
49
Fadeng [Fateng] – environ 1150-1200 – Héritière du Dharma
de Huiwen
SOURCES : RECUEIL ÉTENDU DE LA LAMPE DE L’ÈRE JIATAI – ESSENCE DES
SUCCESSIFS TRAITÉS DE LA LAMPE DE L’ÉCOLE CHÁN
Successeure de Huiwen, ses enseignements et son histoire
sont transcrits dans le Recueil complet de la transmission de la
lampe de l’ère Jiatai. Connue en tant que daiosho, elle
enseignait dans le Hall du Dharma, comme un bouddha, à
l'image de Huiwen.
Yu Daopo [Yu Taop'o] – environ 1100-1150 – Héritière laïque
du Dharma dans la lignée Rinzai
SOURCE : FINGERS AND MOONS DE TREVOR LEGGETT
Yu Daopo fabriquait des beignets avec son mari à Chinling. Elle
réalisa l'éveil en entendant Engo Kokugon [Yuanwu Yongji]
faire un teisho sur L'homme vrai sans situation de Maître
Rinzai [Lingji]. Par la suite, lors du teisho inaugural d'Engo
Kokugon en tant qu'abbé du monastère Chiang-shan près de
Chinling, elle bondit du public pour lui donner une bourrade
en criant : Un si petit garçon à la bouche jaunie ! Et tu
prétends être abbé et enseigner ! Kokugon répliqua : Cesse de
fanfaronner vieille femme, je t'ai déjà reconnue ! Il certifiait
ainsi son éveil. Par la suite, de nombreux moines vinrent
solliciter des mondo, qui furent publiés dans des recueils. On
ne sait pas si elle fut ordonnée nonne et il semble qu'elle soit
restée laïque. Elle fut la seule à qui Engo Kokugon transmit le
shiho.
Miaodao (Jap. Mujaku) – 1089-1163 – Héritière du Dharma
de Daie Soko
SOURCES : RECUEIL DE L'ŒIL DE LA VRAIE LOI – L’ESSENCE DES SUCCESSIFS
TRAITÉS DE LA LAMPE DE L’ÉCOLE CHÁN
Première héritière du Dharma de Daie Soko [Dahui Zonggao]
et première disciple à s'éveiller par la méthode des koans, en
1134. Elle reçut l'ordination après son éveil et fut une daiosho,
50
avec l'approbation de l'Empereur. Son enseignement portait
en grande partie sur la nécessité et les limites de
l'enseignement par les mots. Devenue abbesse, elle l'emporta
sur le godo du Kosho Manju-ji en lui montrant la profondeur
de sa peur et de son désir tourné vers les femmes. Elle fut dès
lors invitée à enseigner aux moines du monastère qui
parrainait son couvent. Elle apparaissait parfois nue dans le
zendo afin de montrer aux moines que le trouble n'existait que
dans leurs esprits.
Miaozong (ou : Miaocong) – 1095-1170 – Héritière du
Dharma de Daie Soko
SOURCE : TRÉSOR PRÉCIEUX DES HOMMES ET DES DIEUX
Jeune belle-sœur de Zhidong qui l'inspirait, elle avait épousé
un érudit mais se tourna progressivement vers la Voie. Elle
devint disciple de Daie Soko [Dahui Zonggao] et s'éveilla sous
sa direction. Elle fut ordonnée en 1162 et devint abbesse du
couvent Cishou où elle transmit le shiho à des disciples. Elle
était connue pour avoir son franc-parler et être non-
conformiste. Par exemple, Wan-an Tao-yen, premier disciple
de Daie Soko, poussé par son maître, sollicita un mondo avec
Miaozong. Wan-an était perturbé parce que Daie avait logé
Miaozong dans ses quartiers d'abbé. Quand il alla la voir, elle
le reçut nue et le défit dans un combat du Dharma. Daie avait
provoqué cette rencontre afin qu'elle expose brillamment son
rôle d'enseignante. Le Jen-t’ien pao-chien la montre
rencontrant des maîtres réputés – comme Shingetsu Shoryo
[Zhenjie Qingliao] de l'école Soto [Caodong] – et les mettant
en difficulté dans des combats du Dharma. Miazong et
Miaodao sont considérées comme les plus importantes
daiosho de l'ère Song.
Qinguo - environ 1100 – Héritière laïque du Dharma de Daie
Soko
SOURCES : THOMAS CLEARY & MIRIAM LEVERING
51
Dame Qinguo [Chin-kuo], également connue sous le nom de
Fa-chen, est une des rares laïques citées dans les recueils de la
lampe. Devenue veuve assez tôt, elle renonça à toute forme
de luxe et se tourna vers le chán. Elle pratiqua et étudia sous
la conduite d'un disciple de Daie Soko [Dahui Zonggao],
dénommé Tao-chien. Elle pratiqua la méthode des koans jour
et nuit jusqu'au jour où l'éveil se réalisa, devenant ainsi
héritière du Dharma de Daie Soko.
Zhidong – environ 1100-1150 – Héritière du Dharma dans la
lignée Rinzai
SOURCES : RECUEIL ÉTENDU DE LA LAMPE DE L’ÈRE JIATAI – ZEN FOR THE
WEST DE SOHAKU OGATA
Zhidong est également connue sous son nom laïque Gongshi
Daoren [Kung- shih Tao-jen], car elle ne reçut l'ordination qu'à
un âge avancé. Elle venait de la famille aisée d'un
fonctionnaire impérial, se maria mais quitta rapidement son
époux. Elle demanda l'autorisation de devenir nonne à ses
parents mais cela lui fut refusé. Elle pratiqua et étudia donc
seule. Elle s'éveilla à la lecture de La Contemplation du
Dharmadhatu de Tu-shun, Patriarche de l'école Huayan. À la
mort de ses parents elle rencontra Shishin Goshin [Sixin
Wuxin] qui certifia son éveil. Elle s'installa à Chinling ou elle
s'occupait des bains d'un grand monastère chán ; elle écrivait
des poèmes sur les murs de l'établissement, comme par
exemple : Il n'existe absolument rien, que pourriez-vous laver ?
S'il y a la moindre once de saleté, d'où pourrait-elle provenir ?
Elle était louée par des maîtres éminents comme Engo
Kokugon [Yuanwu Keqin] et Butsugen Seion [Foyan Qingyuan].
Elle reçut finalement l'ordination et devint l'héritière du
Dharma de Shishin Goshin, lui-même successeur de Maido
Soshin dans la lignée Rinzai. Nonne, enseignante et poète, elle
rédigea le Traité sur la Clarification de l'Esprit qui circula dans
la Chine entière.
52
Wenzhao (Wenchao) – environ 1200 – Héritière du Dharma
dans la lignée Ummon
SOURCES : RECUEIL ÉTENDU DE LA LAMPE DE L’ÈRE JIATAI – L’ESSENCE DES
SUCCESSIFS TRAITÉS DE LA LAMPE DE L’ÉCOLE CHÁN
Native de Wen-ling, Wenzhao devint nonne à l'âge de 17 ans
et se mit en quête de maîtres chán. Son éveil fut certifié par
Maître Kan-lu [Chung-hsuan] de l'école Ummon [Yunmen] et
elle devint son héritière du Dharma. Sa renommée la mena à
être nommée abbesse du temple de Miao-shen par le
gouverneur de la province. Elle devint abbesse de cinq
couvents du Vinaya qu'elle transforma en monastères chán.
C'est en grande partie grâce à ses efforts qu'un grand nombre
de couvents chán émergèrent dans la région de Wu-chung.
Wen-chao enseignait en chaire dans le Hall du Dharma, et ses
enseignements sont transcrits dans le Recueil Étendu de La
lampe de l’ère Jiatai – ce qui montre qu'en 1204, la notion
d'une femme maître de chán était clairement acceptée. Elle
reçut un kesa violet de l'empereur et transmit son shiho à un
homme.
4- Les Matriarches japonaises
Zenshin – 572-640 – Première personne du Japon à recevoir
l'ordination bouddhique, fondatrice du premier temple
bouddhiste au Japon
SOURCES : NIHON SHOKI (CHRONIQUES DU JAPON) – BARBARA RUCH
Elle fut la première personne du Japon (homme ou femme) à
recevoir l'ordination bouddhique. En 588, elle se rendit en
Corée avec deux amies où elles furent ordonnées et formées
au monacat féminin. À leur retour, elles fondèrent le Hase-
dera à Sakurai, premier temple bouddhiste construit par des
Japonais. Par la suite, Zenshin fonda le Toyuradera, premier
couvent japonais et établit la première sangha bouddhiste
japonaise. Une sangha mixte prospère qui comprenait 569
nonnes et 813 moines.
53
Zenzo – Environ 550-560 – Cofondatrice du premier temple
bouddhiste et de la première sangha au Japon
SOURCE : CITÉE PAR LE SAN FRANCISCO ZEN CENTER, LA MOUNTAIN
SOURCE SANGHA, LE RICHMOND ZEN GROUP
Accompagna Zenshin en Corée et l'aida à fonder la première
sangha bouddhiste au Japon.
54
également des institutions caritatives chargées de dispenser
une aide médicale et de soulager les plus démunis.
56
par sa mère, lui donna de la terre et de l'argent pour
construire le Dharma Hall de son premier temple, le Koshoji. À
la mort de son mari, Minamoto Sanetomo, en 1223, elle reçut
l'ordination de nonne et donna le restant de sa fortune à
Dogen. Elle passa le restant de sa vie à pratiquer sous la
conduite de son maître.
58
dont il était très proche, que Keizan tenait sa dévotion
religieuse. Elle croyait beaucoup aux miracles rendus possibles
par la foi en Kannon, ce qui contribua à renforcer l'influence
du Grand Bodhisattva dans le zen Soto. Inlassablement, elle
enseigna le Dharma à de nombreuses femmes. Le 23 mai
1325, en mémoire de sa mère, Maître Keizan fit vœu d’aider
les femmes dans les trois mondes et dans les dix directions.
Une trentaine de nonnes suivirent l'enseignement de Keizan,
dont Shozen, En'i, Myosho, Ekyu, Myosin, Shinmyo, Shinsho,
Jonin et Ninkai. L'introduction des nonnes dans la pratique
Soto, telle qu’elle fut établie par Dogen et Keizan à travers
l’influence de leurs mères, continua sous la période
Muromachi grâce à leurs successeurs.
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Cousine de Keizan Jokin, elle vécut au Yokoji, temple construit
par Maître Keizan – comme le Daihonzan Sojiji – pour ouvrir le
zen Soto sur la société japonaise, alors qu'il était jusqu'alors
cloîtré dans les monastères. En 1322, Keizan et ses nonnes
fondèrent l'Enzuin, temple dédiée à Kannon, réservé à la
pratique éternelle des femmes, à côté du Yokoji. Par la suite, le
4 octobre 1325, Myosho Enkan fut nommée abbesse du
premier temple pour femmes de l’école Soto, le Hooji,
construit par Keizan en l’honneur de l'éveil de sa mère. À cette
occasion, elle reçut l'autorisation de recopier le manuel
d'ordination pour Bodhisattva. Le Hooji fut le premier couvent
indépendant, et Myosho put donner l'ordination à d'autres
femmes suite à l'autorisation accordée par Mokufu Sonin.
60
Shozen – entre 1250 et 1350 – Grande donatrice de Keizan
SOURCE : CITÉE PAR LE SAN FRANCISCO ZEN CENTER, LA MOUNTAIN
SOURCE SANGHA, LE RICHMOND ZEN GROUP, L'UPAYA ZEN CENTER ET LA
BLUE HERON ZEN COMMUNITY
Disciple de Keizan Jokin, mère de Mokufu Sonin, elle était
dotée d'une fortune considérable. Elle ne reçut jamais
l'ordination mais donna beaucoup au Yokoji. Keizan demanda
qu'elle soit éternellement honorée par une cérémonie
annuelle.
61
62
IV. CHANTER LES MATRIARCHES
63
de notre pratique, ce qui en fait la richesse. La posture de
zazen est ferme, tonique et simultanément détendue et
apaisée. La douce fermeté de cette posture n'exprime-t-elle
pas l'équilibre des énergies féminines et masculines à l'œuvre,
bien visibles lorsque tombe la masque des représentations
mentales et des stéréotypes ? Nous avons tous en tête l'image
des grands maîtres du passé, forts, puissants, à l'apparence
indestructible. Mais cette image, mal comprise, a
malheureusement trop souvent occulté la grande douceur et
la fine délicatesse dont ils ont également fait preuve.
64
La proposition qui est faite de chanter l'eko des Matriarches
n'est donc pas un nouvel épisode de l'utile combat féministe,
voire anti-sexiste, ni un plaidoyer pour la parité. Dans le cadre
de notre pratique du zen, il s'agit d'une contribution à la
restauration de l'intégrité de la condition humaine dans le
Sangha du Bouddha dans laquelle femmes et hommes
avancent de concert à égalité.
65
V. L'EKO DES MATRIARCHES
10
Cf. page Remerciements
66
partie intégrante de la narration zen. Il est, à sa manière, un
pas de plus dans la reconnaissance des femmes en tant que
participantes à part entière de l'histoire humaine.
Retenons donc que les légendes et les mythes sont des récits à
caractère merveilleux dans lesquels les faits historiques sont
transformés ou magnifiés, et dans lesquels la précision
historique passe au second plan par rapport à l'invention
poétique et à l’intention spirituelle.
67
chinoise et japonaise, les listes s'appuient sur des documents
historiques en grand nombre.
68
qu'il est difficile de voir en Vasubandhu un héritier en ligne
directe de Nagarjuna. Nagarjuna enseignait le Madhyamaka,
voie du milieu entre l'éternalisme (les phénomènes sont
permanents) et le nihilisme (les phénomènes sont non-
existants). Alors que Vasubandhu, avec Asanga, enseignait le
Yogaçara pour qui tous les phénomènes sont de la nature de
l'esprit (idéalisme), extérieurs à la matière et donc inexistants.
Santaraksita essaya par la suite d'opérer la synthèse entre les
deux écoles pour finalement déclarer que le Madhyamaka est
la vérité ultime.
69
Keizan Jokin héritier de Tetsu Gikai, il était le successeur d'au
moins deux lignées.
70
transmission qui aboutit au zen que nous pratiquons
aujourd'hui. Les eko des Patriarches et des Matriarches sont
chantés, non pas comme un récit historique de la
transmission, ni pour entretenir des oppositions aussi érudites
soient-elles, mais pour embrasser toutes les influences que
l'on retrouve dans les enseignements aujourd'hui. Il nous
appartient de vérifier la validité du Buddhadharma par notre
propre pratique, éclairée par l'exemple de ces hommes et de
ces femmes venus d'horizons divers qui se transmettent la
Lampe sans discontinuer.
71
VI. MÉTHODOLOGIE
72
- Limitation à une liste de 54 noms comme celle des 54
Patriarches indiens, chinois et japonais. De ce fait,
quelques noms dont les biographies on été étudiées n'ont
pu être retenus.
- Recherche de l’occurrence des noms dans les diverses
listes tout en privilégiant la liste de la Soto Zen Buddhist
Association qui a fait l’objet d’un consensus entre les
sanghas.
- Arrêt de la liste des Matriarches aux contemporaines de
Keizan Jokin qui marque la fin de la liste des Patriarches en
usage dans les sanghas de l'Association Zen Internationale.
- Pour la période indienne, préférence aux arhati ainsi
qu'aux noms des femmes vénérées pour leur sagesse, leur
compassion et leur bienveillance, ainsi que pour le rôle
joué dans la transmission du Dharma.
- Citation d'héritières du Dharma de Rinzai Gigen et de Daie
Soko (école Rinzai), pour le rôle éminent qu'elles ont joué
dans la transmission du zen.
- Utilisation de la transcription japonaise des noms chinois
chaque fois qu'ils étaient disponibles.
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PROPOSITION D'UNE LISTE DES MATRIARCHES
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FICHE EKO DES MATRIARCHES
Aogi koi negawaku wa sambo fushite shokan wo tare tamae. Jo rai maka
hannya haramita shingyo (ou autre sutra chanté) o fujusu atsumuru tokoro
no shukun wa.
Bibashi Butsu Daiosho Soji Myoren Daiosho
Shiki Butsu Daiosho Shiji Daiosho
Bishafu Butsu Daiosho Lingzhao Daiosho
Kuruson Butsu Daiosho Ling Xingpo Daiosho
Kunagonmuni Butsu Daiosho Matsuzan Ryonen Daiosho
Kasho Butsu Daiosho Ryu Tetsuma Daiosho
Shakamuni Butsu Daiosho Myoshin Daiosho
Mahamaya Daiosho Daoshen Daiosho
Ratnavati Daiosho Huiguang Daiosho
Srimala Daiosho Huiwen Daiosho
Prabhuta Daiosho Fadeng Daiosho
Mahapajapati Gotami Daiosho Yu Daopo Daiosho
Khema Daiosho Mujaku Daiosho
Sundarinanda Daiosho Miaozong Daiosho
Patacara Pancasata Daiosho Qinguo Daiosho
Bhadda Kundalakesa Daiosho Zhidong Daiosho
Sumana Daiosho Wenzhao Daiosho
Kisagotami Daiosho Zenshin Daiosho
Dhamma Daiosho Komyo Daiosho
Uppalavanna Daiosho Tachibana Kachiko Daiosho
Bhadda Kaccana Daiosho Ryonen Daiosho
Soma Daiosho Shogaku Daiosho
Baddha Kapilani Daiosho Egi Daiosho
Singalaka Mata Daiosho Mugai Nyodai Daiosho
Samavati Daiosho Kakuzan Shido Daiosho
Sanghamitta Daiosho Ekan Daishi Daiosho
Prasannasilla Daiosho Mokufu Sonin Daiosho
Dhammadinna Daiosho Myosho Enkan Daiosho
Sukha Daiosho Konto Ekyu Daiosho
Subha Daiosho Sangoku dento rekidai soshi
Utpalavarna Daiosho Narabini Somon Kodo Daiosho
Jingjian Daiosho Mokudo Taisen Daiosho
No tame kamiji on ni mukui
Honjitsu (nom du dojo) ni sanzen seishu ichido no kofuku wo, kinen sen
koto o.
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Dialogues
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Poèmes du Therigatha (Khuddaka Nikaya)
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Remerciements
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Yoko Orimo – Diplômée de littérature française de
l'Université de Waseda, Tokyo, et de la section des sciences
religieuses de l'École Pratique des Hautes Études, Paris.
Traductrice et spécialiste du Shobogenzo.
Judy Roitman – Professeure de mathématiques à l'Université
du Kansas et poétesse. Héritière du Dharma de l'école
coréenne du zen Kwan Um.
Barbara Ruch – Professeure émérite de littérature et culture
japonaises à l'Université de Columbia, New York, et directrice
de l'Institut d'Études Japonaises Médiévales.
Grace Myoan Schireson – Docteure en psychologie clinique.
Auteure de Zen Women: Beyond Tea Ladies, Iron Maidens and
Macho Masters. Héritière du Dharma dans la lignée de
Shunryu Suzuki roshi
Alan Sponberg – Professeur de philosophies et religions
asiatiques à l'Université de Montana-Missoula, auteur de
Buddhism, Sexuality and Gender.
Dominique Trotignon – Directeur général de l'Institut
d'Études Bouddhiques créé avec le parrainage de l'UNESCO.
Auteur de La mort est-elle une fin ?, Les femmes et les
religions et La Création du Monde.
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