Michel Coquet - Gamla Ou L'enfance Retrouvée de Jésus
Michel Coquet - Gamla Ou L'enfance Retrouvée de Jésus
Michel Coquet - Gamla Ou L'enfance Retrouvée de Jésus
Gamla ou l'enfance
retrouvée de Jésus
Les douze premières années de la vie de Jésus
MICHEL COQUET
Crédit photo :
Toutes les photos sont de l'auteur sauf exception en annexe illustrée
pour les photos Fig. 18 et Fig. 19 (Fotolia, ©LevT); avec la permission
du site biblewalks.com pour la photo Fig. 24.
Fig. 3.
Alexandre Jannée : Portrait d'une collection de biographies - Promp-
tuarii lconum lnsigniorum - Guillaume Rouille (1518-1589)
Alexandra Salomé : Photo avant retouches : wikipedia.org tiré du
Promptuarii lconum lnsigniorum publié en 1553.
ISBN : 978-2-84898-195-6
© Éditions Oxus, 2016.
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Z.I. de Bogues - rue Gutenberg - 31750 Escalquens
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A paraitre
Esprit zen dans la pratique du sabre japonais.
Dieu, au-delà des dogmes et des religions.
Avatars, la Doctrine des Sauveurs du monde.
Le Mont Carmel, ses origines, sa sainteté.
Non, rien ne se trouve voilé qui ne doive être dévoilé,
rien de caché qui ne doive être connu.
Ce que je vous dis dans les ténèbres,
dites-le au grand jour ;
et ce que vous entendez dans le creux de l'oreille,
Proclamez-le sur tous les toits.
(MATTHIEU X, 26-27)
INTRODUCTION
d'autres religions, aucun d'eux n'a franchi les siècles sans avoir subi
les épreuves du temps, modifications de l'écriture, erreurs des scribes
lors de recopies ou de traductions, voire une interpolation par des
évêques pour des raisons évidemment politiques. Néanmoins, ce
sont les recherches menées par des savants et des chercheurs de
tous bords dans les différentes branches de la connaissance qui ont
permis à l'auteur d'établir solidement la date de la naissance de
Jésus un siècle avant celle donnée par l'Ëglise. Je suis donc très
en phase avec la pensée de Lionel Rocheman lorsqu'il écrit :
8
Introduction
5 Le mot« Juif» vient de l'hébreu yehudi qui, à l'origine, désignait les habitants du
royaume de Juda, celui des Judéens. Le mot a été transmis à l'Occident par le canal du
grec ioudaïos et du latin judaeus qui a donné « Juif» en Occident.
9
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
L'un des avantages de ces manuscrits est qu'ils n'ont subi aucune
altération extérieure depuis leur découverte, contrairement aux
Évangiles qui nous sont parvenus profondément remaniés par
les Pères, depuis saint Irénée jusqu'à Eusèbe de Césarée, saint
Jérôme et les autres. Nous verrons plus loin que le christianisme
doit beaucoup à l'essénisme et, comme le dit très justement
Hershel Shanks, « les manuscrits démontrent que, dans presque
tous les cas, le message du christianisme primitif plonge ses racines
dans le terreau du judaïsme. Même la vie de Jésus, telle que la
rapportent les Évangiles, est souvent préfigurée dans les rouleaux
de Oumrân 9 ».
10
Introduction
11
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
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Introduction
Deux autres faits méritent d'être étudiés et médités par ceux qui
cherchent sincèrement et sans à priori à connaître plus intimement
la vie de Jésus. Le premier est que, mis à part les Ëvangiles et les
apocryphes, nous n'avons absolument aucune trace de la présence
de Jésus au début du 1er siècle. Rudolf Bultmann considère même
que la reconstitution de la vie de Jésus d'une manière critique est
impossible et inutile.
Deuxièmement, il existe une autre vie de Jésus, de composition
plus tardive, dans le Talmud de Jérusalem et celui de Babylone 12 , le
passage le plus connu (TbSanhedrin 43 a) remontant au 11e siècle de
notre ère et se présentant comme une incorporation orale intégrée
au texte. Même si, selon l'historien réputé Charles Guignebert, ces
sources ne peuvent prouver l'existence de Jésus, elles peuvent au
moins nous permettre de faire des comparaisons, et c'est ce que
nous avons fait. Il demeure vrai que si l'écrit est récent, le fonds
est très ancien et remonte à une transmission orale, déformée
ensuite pour des raisons politiques, notamment pour amoindrir
les prétentions de l'Ëglise à l'égard d'une théologie qui faisait de
Jésus non un initié parfait mais Dieu fait homme, ce que les Juifs
ne pouvaient supporter.
13 Pour certains savants, le Jésus du Talmud ne serait pas celui de la Bible mais un
certain Jésus ben Sira, petit-fils de Sira l'Ancien, qui se rendit en Ëgypte vers 132 avant
notre ère. Cependant, de nombreux détails s'opposent à cette hypothèse.
13
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
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Introduction
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
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Introduction
« Essénien - De Asa, guérisseur, secte juive que Pline dit avoir vécu
près de la mer Morte, "per mi/lia seculorum", pendant des milliers
de siècles. Quelques auteurs ont supposé qu'ils étaient des ultra-
Pharisiens ; d'autres, qui pourraient être dans le vrai, supposent
que ce sont les descendants des Benim-Nabim de la Bible et
qu'ils étaient des "Kénites" et des Nazarites. Ils avaient beaucoup
d'idées et de pratiques bouddhiques ; il est aussi à remarquer que
les prêtres de la Grande Mère à Éphèse, de Dianne-Bhavani aux
nombreuses mamelles, étaient également désignés de la même
façon. Eusèbe, et, après lui, De Quincey, déclarent que ce sont les
premiers chrétiens, ce qui est plus que probable. Le titre de "frère"
usité dans l'Église primitive était une appellation essénienne : ils
formaient une fraternité, un koinobion ou communauté, comme
celle des premiers convertis 17 • »
17
LE ROYAUME
o' AlEXANDRE}ANNÉE
À LÉPOQUE DE }ÉHOSHUAH
(Ja5US)
UN SIÈCLE AVANT LÈRE
CHRÉTIENNE
--Jéleucie
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MÉDITERRANÉE
.Gamala
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•
Bos ra
SAMARIE
Lydda
•
Emmaüs•
JUDÉE
•
Hébron
1
OABITidE ''
.,1
NABATÉENS
(Grégoire de Nazianze)
Nous avons peut-être une autre preuve dans les Oracles sibyllins
qui, selon Charles, furent entièrement écrits en Égypte, en 130 au
plus tard. Ce sont des textes juifs remaniés par une main chrétienne
mais de l'Église primitive, et dont l'étude nous permet d'enregistrer
un grand nombre de connaissances du plus haut intérêt. L'un de
ces oracles évoque un Maître qui ne peut être que Jésus (ou le
Maître de justice essénien), et dont l'apparition nous ramène un
siècle avant notre ère puisqu'il fait référence à un mur d'enceinte
construit jusqu'à Joppé, lequel ne peut être que celui construit par
22
Chapitre 1
Bien que le texte nous parle de Josué, ce n'est pas lui le« meilleur
des Hébreux », en tout cas pas encore ! Celui « qui fut crucifié,
et qui pour cela étendit ses mains vers un bois fécond », c'est le
Maître de justice essénien subissant l'ultime sacrifice sur le bois et
répandant, par le biais de sa résurrection, la grâce de nous élever
vers le Père. Ce bois devenu fécond n'est plus synonyme de mort,
mais de vie éternelle. S'adressant au Maître essénien de Qumrân,
Isaïe s'y réfère en ces termes : « Il sortira un rameau de la souche de
Jéssé, et un rejeton fleurira de ses racines. Et sur lui reposera l'esprit
de Yahvé ... » Si l'on accepte la véracité de certaines traditions
hétérodoxes et gnostiques, Jésus aurait été dans sa vie précédente
Josué, fils de Nûn, d'où le rappel de certains événements (l'arrêt du
soleil par exemple) en vue de nous permettre d'identifier les deux
personnages. De plus, du point de vue de leur nom, les deux ne
font qu'un puisque Josué est le nom hébreu de Jésus.
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
22 Dans cet ouvrage (aux pages 300-310). je pense avoir donné assez de preuves
démontrant que Pierre, non seulement n'est pas celui qu'on pense, mais qu'il ne mit
jamais les pieds à Rome ! Et je citerai aussi le père Congard : « On ne peut guère, du
point de vue historique et critique, parler d'un "épiscopat" de Pierre à Rome, ni de
la "consécration" par lui d'un successeur car l'épiscopat monarchique n'existait pas
encore » (Encyclopedia universalis, article « Papauté »).
24
Chapitre 1
« Luc n'affirme pas non plus être écrit par un témoin oculaire,
et son préambule rédigé avec soin 28 implique que l'auteur s'est servi
de sources écrites. Dans Luc IX, 10, Jésus et ses disciples se retirent
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29 B. H. Streeter, Les Quatre Ëvangi/es, The Four Gospels, a study of origins treating
of the manuscript tradition, sources, authorship, and dates, St Martin's Press, 1961,
p. 568-570.
30 La Date du ministère du Christ et les Manuscrits de la mer Morte, p. 20-21.
26
Chapitre 1
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Chapitre 1
29
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36 Ibid., p. 28.
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Chapitre 1
Une telle interpolation des écrits n'est pas le fait d'un seul homme,
mais de toute une génération d'évêques et de responsables de
l'Église, dont l'apothéose est atteinte à l'époque d'Eusèbe qui est
reconnu comme un expert en falsification. Ce qui ne signifie pas
qu'après lui les écrits ne furent pas souvent arrangés, mais que
l'essentiel de l'histoire de Jésus était définitivement établi, hormis
des adaptations nouvelles au gré des conciles.
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Chapitre 1
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Chapitre 1
42 Cette pratique païenne d'utiliser des pantacles et des amulettes, qui a conduit tant
de chrétiens à la torture et au bûcher, est pourtant courante dans l'histoire chrétienne
jusqu'à nos jours. Par exemple, la basilique du Sacré-Cœur est désormais dépositaire
d'une relique sublime, un minuscule bout de la tunique de Jean-Paul Il taché de son
sang ! Relique qui sera bientôt un objet d'adoration des fidèles.
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Chapitre 1
45 On a cru longtemps que certains vieux oliviers avaient peut-être connu le maître
Jésus. Mais une branche de chaque arbre a été analysée au carbone 14. L'impitoyable
verdict est tombé : tous ces arbres sont les rejetons d'une même souche et les plus
vieux n'ont que 800 ans. Encore un mythe qui tombe à l'eau !
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
« La Vérité est que tous ces prétendus faits ne sont que des mythes
que vos Maîtres et vous-mêmes avez fabriqués, sans parvenir
seulement à donner à vos mensonges une teinte de vraisemblance,
bien qu'il soit de toute notoriété que plusieurs parmi vous,
semblables à des gens pris de vin qui portent la main sur eux-
mêmes, ont remanié à leur guise, trois ou quatre fois et plus encore,
le texte primitif de l'Ëvangile, afin de réfuter ce qu'on objecte 47 • »
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Chapitre 1
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
«Je m'étonne que si vite vous abandonniez Celui qui vous a appelés
par la grâce du Christ, pour passer à un second évangile - non qu'il
y en ait deux ; il y a seulement des gens en train de jeter le trouble
parmi vous et qui veulent bouleverser l'Évangile du Christ. Eh bien !
si nous-même, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile
différent de celui que nous avons prêché, qu'il soit anathème !
Nous l'avons déjà dit, et aujourd'hui je le répète: si quelqu'un vous
annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu'il soit
anathème ! » (Épître aux Galates, 1, 6-9).
Paul ne cite aucun autre évangile que le sien propre pour l'unique
raison que les quatre Ëvangiles canoniques n'existent pas encore !
A l'époque de Paul, il y a des piliers de l'Ëglise nazaréenne, mais
il n'y a plus ou pas d'apôtres depuis presque un siècle, donc pas
d'évangiles écrits par eux. Il semble bien que Paul, en tant que chef
des nazaréens, soit en possession de ce fameux évangile unique,
celui de Matthieu écrit en hébreu que les ébionites de Transjordanie
utilisaient sous le nom d' Évangile des ébionites. Nous le connaissons
par des citations d'Ëpiphane (vers 315-403) car lorsqu'il évoque les
ébionites de Pella, il précise que parmi leurs livres sacrés se trouve
l'Ëvangile selon Matthieu en hébreu, qu'il nomme de son vrai nom :
49 « Un évangile qui manque, X, a été utilisé par les quatre que nous possédons.
En d'autres termes, il y a eu cinq évangiles. Quatre seulement ont été conservés dans
la collection canonique. Le premier a été perdu. Mais son existence est rendue certaine
par l'examen des quatre qui sont sous nos yeux » (Paul-Louis Couchoud, Le Problème
de Jésus et les Origines du christianisme, p. 81).
40
Chapitre 1
50 La ville porte aujourd'hui le nom d'Alep. Elle est située au nord-ouest de la Syrie
et subit en ce moment le triste sort de nombreuses villes anciennes.
41
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Et dans son Commentaire de Matthieu, (Liv. Il, ch. XII, 13), écrit en
398, Jérôme, précise:« Dans l'Evangile dont se servent les Nazaréens
et les Ébionites, que j'ai traduit dernièrement de l'hébreu en grec
et que la plupart des personnes nomme le véritable Ëvangile de
saint Matthieu, etc. »
42
Chapitre 1
Jérôme reconnaît également que le livre qu'il déclare avoir été écrit
« de la main même de Matthieu » lui était presque inintelligible,
bien qu'il l'eût traduit deux fois, à cause de sa nature occulte, voilée
sous le symbolisme de la Gnose païenne 54 • Bien entendu, Jérôme
qualifie d'hérétiques les commentaires du livre qu'il ne comprend
pas et dont il fera tout de même la traduction. Malgré son érudition
et sa bonne volonté, cette traduction sera à peine différente du
recueil de seconde main. L'Église ne pourra jamais admettre
la valeur de l'ouvrage, si différent de sa propre doctrine, car cela
aurait été mettre en pleine lumière ce que les Pères cherchaient à
cacher. D'où le rejet des œuvres de Justin martyr qui ne se servait
43
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
que de cet Ëvangile selon les Hébreux. L'ouvrage circula dans le plus
grand secret sous le manteau des prélats, car même au ive siècle
Eusèbe ne déclara pas le livre apocryphe. L'Ëvangile de Matthieu
(appelé aussi « selon les Hébreux ») était bien connu comme le
seul qui ait été accepté durant quatre siècles par les nazaréens
et les ébionites, tous convaincus que Jésus n'était pas Dieu, mais
un homme spirituellement perfectionné. Cette vérité est affirmée
par Jésus lui-même. Un jour, un homme riche vint vers lui et lui
demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en partage
la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ?
Nul n'est bon que Dieu seul » (Mc X, 18). Jésus ne dirait pas cela
s'il était Dieu. Un siècle plus tôt, le Maître de justice exprimait la
même vérité en s'adressant à Dieu dans le Rouleau des Hymnes:
« Et je sais que nul n'est juste en dehors de toi »(Hymnes XVI, 12).
55 Cette femme initiée prophétisa pour la première fois la découverte des manuscrits
de la mer Morte. Dans le Théosophiste de 1883, elle annonçait : « Des documents
seront trouvés auprès de la mer Morte qui prouveront que le Christ était venu un siècle
plus tôt que la tradition ne l'affirmait. »
44
Chapitre 1
45
Et qu'il réserve la Connaissance véridique
et le Droit juste à ceux qui ont choisi la Voie.
Chacun selon son esprit,
selon le moment déterminé du temps,
il les guidera dans la Connaissance ;
et pareillement il les instruira des mystères merveilleux
et véridiques au milieu des membres de la Communauté,
pour qu'ils marchent dans la perfection
l'un auprès de l'autre en tout ce qui leur a été révélé.
Dans ces deux traditions, Jésus est le fils de Marie (alias Myriam)
et d'un père adoptif, Joseph (Yohanam), issu de la lignée de David
qui, trompé par un certain Joseph ben Pandera, fera de Jésus
(alias Jeschu ou Jehoshuah) un bâtard. Tout cela demande des
explications, car de nombreuses motivations poussèrent les Juifs à
répandre ce genre de calomnies basées peut-être sur un fond de
réalité traduite de manière allégorique. Selon le Talmud :
48
Chapitre Il
58 Le seul Elhanam que nous ayons trouvé est le père du fameux rabbi Shemarya,
mais il est d'une date bien trop récente. Nous n'avons pas encore pu identifier celui
du Talmud!
59 Talmud, Mishna Sanhédrin de Babylone, ch. XI. f 0 107 b, et Mishnah Sotha, ch. IX,
fO 47 a.
60 L'an 105 avant notre ère est, de mon point de vue, la date de naissance
de Jésus: les autorités juives n'auraient-elles pas fait une erreur voulue ou involontaire
en décrétant que ce fut l'année de la fuite en Égypte? Je n'ai pas de réponse précise
pour le moment.
49
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
50
Chapitre Il
Moïse, qui fut adoré aussi bien par les juifs que par les chrétiens,
a, lui aussi, si je ne m'abuse, reçu sa connaissance d'Égypte et
personne ne s'en plaint. Pourquoi l'Église admet-elle pour Moïse ce
qu'elle refuse à Jésus, une initiation égyptienne ? De leur côté, les
rabbins du Talmud reprochaient à Jésus, non d'être un magicien,
mais bien de pratiquer la magie égyptienne de Moïse, laquelle lui
aurait permis de dérober le grand Secret dans le Saint des saints
du Temple de Jérusalem. Les griefs portés à son encontre par les
rabbins concernaient sa puissance et sa sagesse, laquelle, disaient-
ils, surpassait la leur, et donc celle de Moïse. Admettre cela, c'était
reconnaître la grandeur de l'Égypte et, comme nous pouvons
l'imaginer, les rabbins préféraient dire que Jésus avait découvert
les grands Mystères dans le Temple de Jérusalem en les subtilisant
plutôt que d'admettre qu'il les tenait d'un pays dont ils furent les
esclaves ! Ils soutiendront qu'il avait volé ces Mystères sacrés et les
avait fait connaître au vulgaire et qu'à cause de cette indiscrétion
ces Mystères furent défigurés. Un autre courant juif lui reproche
d'avoir rapporté sa magie d'Égypte et d'en avoir dissimulé les
éléments essentiels sous ses vêtements en franchissant la frontière.
(Qiddouschim, 49 B; Schab., 75 A et 104 B).
61 Lydda est une ville située à trente kilomètres du mont Garizim, sur la route de
Jérusalem à Joppé.
51
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
62 Selon l'un des Toledoth, Siméon ben Shétah, devenu chef de la synagogue de
Jérusalem, aurait écrit à Jehoshuah ben Perahiah pour lui demander de revenir au pays.
63 Stein Saltz écrit que de tous les Nassins, la seule personnalité de cette période qui
nous soit connue est le Nassin Simeon ben Cheta'h qui vécut sous le règne d'Alexandre
Yannaï (Jannée) et d'Alexandra Shlomcion ou Shelamzion (Salomé).
52
Chapitre Il
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Personne n'a jamais douté que Jésus soit prioritairement venu sur
terre pour laisser s'exprimer le message du Christ, le Seigneur de
l'Amour. Aimer son prochain comme soi-même était l'essentiel
de son message. Non qu'il faille faire à soi-même autant de bien
qu'aux autres, mais il faut laisser irradier le principe d'amour en soi
et autour de soi car la nature de Dieu est amour. Par conséquent,
il n'est pas question de s'aimer ou d'aimer les autres de manière
identique ou différente, mais de reconnaître que l'âme étant une,
54
Chapitre Il
Selon les sectes gnostiques les plus sérieuses, Jésus, en tant que
Maître de justice, devint le porteur de la Présence christique lors de
son Baptême. Après quoi il commencera véritablement sa mission
avec un pouvoir divin accru.
55
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
56
Chapitre Il
57
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
72 Saint Justin, Père de l'Église qui cherchait à convaincre des Grecs incrédules, se
trouve dire la vérité : « Quand nous lisons que le Verbe, le Premier-né de Dieu, Jésus-
Christ notre Maître, a été engendré sans opération charnelle, qu'il a été crucifié, qu'il
est mort et qu'après être ressuscité il est monté au ciel, nous n'admettons rien de plus
étrange que l'histoire de ces êtres que vous appelez les fils de Zeus. Nous racontons
qu'il est né d'une Vierge (... ) Nous ne faisons que ce que font les Grecs » (cité par
Alfaric, A /'École de la Raison, p. 126).
58
Chapitre Il
Tout cela est très juste, sauf que si rien ne prouve l'existence de
Jésus au 1er siècle de notre ère, cela ne signifie nullement sa non-
existence un siècle plus tôt ! Là encore, on amalgame plusieurs
personnages. N'ayant pas de Jésus vivant au 1er siècle, l'Église a
copié sur le mythe des héros solaires pour construire l'image du
sien. D'autre part, et du fait que tous les héros solaires (Mithra ou
Christ) sont des expressions d'une même Volonté divine, ils suivent
le cycle du Logos solaire et sont l'expression de Sa Loi et de
Son unité, d'où le fait que leurs vies soient si ressemblantes 74 •
L'abbé Roca, qui était un grand savant et n'avait pas peur de dire
tout haut ce qu'il pensait, écrit des paroles qui vont dans le sens de
ce que nous disons, à savoir que :
59
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
76 Vita, E Il, Ëd. S. A. Naber, 1893, Œuvres complètes de Flavius Josèphe, t. IV,
p. 314-315.
60
Chapitre Il
En 64, âgé de vingt-sept ans, cherchant une autre voie que l'ascèse
extrême, il se rendit à Rome et y fut étudiant. La puissance de cette
nation fit sur lui une forte impression. La guerre contre l'occupant
faisant rage, les Juifs commencèrent à s'organiser. Pour la Galilée,
le sanhédrin confia cette mission de dernière chance à Josèphe
qui, formé à Rome, était au fait des dernières innovations en termes
de stratégie militaire. Nommé gouverneur de Galilée au début de
la rébellion de 66, il prit, en tant que général, le commandement
des troupes juives contre les Romains (66-70). Capturé finalement
par l'empereur Vespasien, il lui prophétisa sa future nomination au
rang d'empereur et se vit, non pas libéré de ses chaînes, mais libre
et respecté à tel point qu'il deviendra l'historien que l'on connaît.
Son ouvrage principal, la Guerre des Juifs, est une référence
incontournable pour toute étude sérieuse. Cette étude sera suivie
d'un long travail sur les Antiquités judaïques publié à Rome vers
93-94. Nous lui devons un compte rendu précis de la période
asmonéenne (sa mère était apparentée à cette dynastie) pendant
laquelle se déroula la vie du Maître de justice. Bien qu'il ait côtoyé
de près les esséniens, sur lesquels il ne tarit pas d'éloges, il ne
fait aucune allusion à un Messie qui aurait déplacé des foules. Le
Maître de justice (et le Jésus catholique) semble plutôt rester dans
l'ombre de la plus parfaite impersonnalité.
61
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Ce qui est le plus étonnant dans tout cela, c'est que Josèphe, qui se
fait si précis envers un faux prophète, soit resté silencieux en ce qui
concerne le vrai ! Il insiste tout particulièrement sur les hommes qui
eurent des démêlés avec Pilate, mais ignore complètement le plus
grand des agitateurs du moment, Jésus! Silence complet sur son procès
retentissant, sur sa crucifixion et sur les conséquences ultérieures qui
en résultèrent. Comment les Archives impériales de Rome ont-elles pu
ignorer ou négliger à ce point la présence turbulente de Jésus, à une
époque qui est celle de l'Empire romain à l'apogée de sa puissance?
Et alors que sous le règne des Néron, Vespasien ou Adrien, rien ne
pouvait se produire que l'on ignorât à Rome!
62
Chapitre Il
Ce qui prouve que ces quelques lignes sont fausses, c'est que si
Jésus avait existé du temps de Flavius Josèphe, s'il avait fait tout
ce que disent les Évangiles, Josèphe aurait probablement été le
plus grand historien et le plus sérieux témoin de la vie de Jésus.
Comment aurait-il pu en être autrement pour un homme aussi
passionné par l'histoire de son peuple et de son siècle, un homme
aussi intelligent que religieux ?
63
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
78 C'est une habitude dans l'Église catholique romaine, comme le prouve la fausse
Donation de Constantin fabriquée au milieu du v111• siècle. Le pape Étienne Il (752-757)
oubliera d'invoquer le Saint-Esprit mais saura utiliser ce faux dont il revendiqua (sur la
Bible) l'authenticité, et cela avec la complicité de Pépin le Bref!
79 Jacques, appelé ici « frère de Jésus », ne s'est jamais revendiqué comme tel.
Dans son épître, il se désignait comme « Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur
Jésus-Christ ».
80 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques XVIII, 117-118.
64
Chapitre Il
Pas une seule parole sur Jésus qui pourtant, dans les Évangiles,
est celui qui, bien plus que Jean, excitait les foules. Rien de celui
qu'on attend dans toute la Palestine et dont Jean est le précurseur
supposé!
Ceux qui ont lu les Évangiles vont maintenant se poser la question :
pourquoi le Jésus des Évangiles (en vérité, le scribe) parle-t-il de
Jean le Baptiste comme de quelqu'un qui est déjà venu si, comme
nous le disons, Jésus est inexistant à l'époque de Jean? L'Évangile
en parle comme si Jean était Élie revenu dans le corps du Baptiste.
Cette histoire fait partie de la politique des Pères qui cherchaient à
faire naître Jésus en même temps que Jean-Baptiste.
Bien que l'Évangile de Matthieu ait été remanié afin de faire de Jésus
un contemporain de Jean, il n'en garde pas moins des traces de fait
qu'il n'est pas possible de nier. Nous devons lire cet écrit en nous
imaginant un siècle avant notre ère. En redescendant du Carmel où
eut lieu la Transfiguration, les disciples qui ont en tête le prophète
Élie, à qui est consacrée la Sainte Montagne, pose à Jésus-Christ
une question qui court dans toute la Palestine. Ils veulent savoir ce
qu'il en est au juste des affirmations des scribes qui disent« qu'Élie
doit venir d'abord ». C'est-à-dire avant la venue du Messie ou de
la fin des temps. Ils s'en étonnent à bon escient puisqu'ils savent
que Jésus est ce Messie. A cela, Jésus (celui de notre chronologie)
qui, ne l'oublions pas, a déjà été adombré par le Christ en -72,
comme nous le verrons plus loin, répond par l'affirmative (sans
penser à Jean qui n'est pas encore né), à savoir qu'Élie doit venir
et tout remettre en ordre ; mais, ajoute-t-il, je vous le dis, « Élie est
déjà venu, et ils ne l'ont pas reconnu, mais l'ont traité à leur guise.
Et le Fils de l'homme aura de même à souffrir d'eux ». Si l'on ne
prend pas en considération la dernière phrase, probablement
ajoutée lors de la fabrication des Évangiles et qui nous dit que
les disciples comprirent que ces paroles visaient Jean-Baptiste, le
texte est fort simple et ne dit rien d'extraordinaire, sauf qu'il nous
précise que le prophète Élie est l'un de ces sages qui apparaissent
constamment dans notre monde pour le bien de l'humanité.
65
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Si Jésus est déjà venu un siècle plus tôt, quelle est donc sa mission
en dehors d'accomplir un baptême de purification ? Annoncer la
venue du Messie ? Pas si sûr, mais l'Ëglise qui cherche à imposer la
présence de Jésus à cette époque voudrait bien nous le faire croire.
Ainsi le scribe de Matthieu écrit-il, en copiant le Rou/eau de la Règle:
81 «Il suffira ... que nous scrutions seulement les œuvres (de Dieu) et que la recherche
sur son Essence soit honorée par nous dans le silence »(Homélie Ill, 93-94).
66
Chapitre Il
Cette manière plus exacte de lire le fameux verset montre que Jean
n'annonce absolument pas la venue de Jésus, mais la nécessité de
s'ouvrir à la lumière salvatrice de l'âme que tout homme et toute
femme peut trouver en lui-même, urgence d'autant plus grande
que se préparaient la catastrophe de 70 de notre ère et l'éclatement
subséquent des grandes communautés occultes et initiatiques dont
il était, en ce temps-là, l'un des plus grands représentants.
67
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
85 Dans les écrits anciens, les manuscrits écrivent le nom complet de « Jésus
Barabbas », comme l'atteste Origène. Ultérieurement, on supprima le nom de Jésus
pour les raisons que l'on devine.
86 Le rite du baptême, à cette époque, n'avait pas pour fonction d'effacer un« péché
originel »,dogme récent inexistant dans les Ëvangiles.
68
Chapitre Il
Dans cette mise en scène initiatique se cache une réalité bien plus
vaste, celle du cycle solaire auquel le Christ fut identifié comme
le furent tous les Fils de Dieu. De même que le solstice d'hiver
est devenu la naïve fête de Noël, de même le solstice d'été va
devenir le baptême de Jean, personnage que l'on fera naître le
24 juin, époque où les jours commencent à diminuer et où le Soleil
pleinement épanoui au-dehors commence à s'intérioriser vers le
dedans, faisant s'accroître le Christos intérieur de chaque être
humain jusqu'à sa naissance dans la grotte du cœur le 25 décembre.
Ce sont ces deux solstices que l'on met dans la bouche de Jean
lorsqu'il annonce: « Il faut qu'il croisse et que je diminue» (Jean Ill,
30). En réalité, Jean ne parlait pas de Jésus mais du Soleil. Le dernier
mot revient au D'Annie Besant qui nous éclaire sur la signification
astronomique de cette période cosmique aussi bien qu'humaine :
« Rien de plus clair, dans ces grandes lignes, que l'histoire du Dieu
Solaire ; sa vie laborieuse occupe les six premiers mois de l'année
solaire, les six derniers étant une période de protection et de
conservation générale ; il naît toujours au solstice d'hiver, après le
jour le plus court de l'année, à minuit, le 24 décembre, quand le
signe Virgo s'élève au-dessus de l'horizon ; né au moment où paraît
ce signe, il est toujours mis au monde par une vierge qui conserve
sa virginité après la naissance de l'Enfant Solaire, comme la Virgo
céleste demeure intacte et pure quand, dans les cieux, elle donne
naissance au Soleil. L'enfant est faible et débile comme un nouveau-
né ; il est venu au monde quand les jours sont les plus courts et les
nuits les plus longues (nous sommes au nord de l'équateur) ; son
enfance est entourée de dangers et, tout d'abord, le règne des
ténèbres est beaucoup plus long que le sien ; il survit néanmoins à
tous ces périls qui le menacent, et le jour s'allonge à mesure que
s'approche l'équinoxe de printemps; enfin arrive le moment de son
passage, la crucifixion, dont la date varie chaque année ...
Puis il s'élève triomphant et monte au ciel; il mûrit l'épi et sa grappe
et donne de sa propre vie pour former leur substance et par eux le
corps de ses adorateurs. Le Dieu né à l'aube du 25 décembre est
toujours crucifié à l'équinoxe vernal et donne toujours sa vie pour
nourrir ses adorateurs87 • »
69
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Philon d'Alexandrie
Nous avons en la personne de Philon un témoin d'une exceptionnelle
intégrité morale et intellectuelle, un philosophe particulièrement
intéressé par les systèmes de la Gnose qu'il a lui-même pratiquée.
Il n'aura de cesse de réunir ce qui était trop souvent séparé, le
judaïsme et l'hellénisme. Ce Grec d'origine juive est né en l'an 13
ou 25 avant notre ère et est mort en l'an 54 ou 65 selon les avis.
Cela n'a au fond que peu d'importance, car ce qui nous intéresse
ici, c'est évidemment que ce sage a vécu en pleine période de la
vie du Jésus des Évangiles.
Envoyé plusieurs fois à Jérusalem, il étudia sur place et écrivit une
histoire des sectes religieuses de la Palestine de son temps. Philon
connaissait les moindres événements qui eurent lieu au temps où
Jésus (selon les Évangiles) vint à Jérusalem, se fit baptiser, enseigna
dans le Temple, fut arrêté, jugé et crucifié. Les écrits de Philon nous
sont d'autant plus précieux qu'il était non seulement un homme
cultivé, mais un écrivain honnête et soucieux de ne rien omettre
de tout ce qu'il observait et étudiait. C'est ainsi qu'il consigne dans
les moindres détails tout ce qui concerne les sectes religieuses, et
en particulier celle des esséniens et de sa branche égyptienne, les
thérapeutes, qu'il fréquenta.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Philon, qui a écrit près
de cinquante volumes, dans lesquels il cite tous les événements et
tous les personnages - y compris Pilate -, ne fait aucune allusion
à la présence de Jésus et des troubles qu'il suscita en Terre sainte.
Et H. P. Blavatsky, la grande initiée, s'interroge : « Pourquoi ne
fait-il pas la plus lointaine allusion aux Apôtres, au Galiléen divin,
à la Crucifixion ? La réponse est facile. Parce que la biographie
de Jésus fut inventée après le premier siècle et que personne, à
Jérusalem, n'était plus renseigné que Philon sur ce sujet. On n'a
qu'à lire la querelle d'Irénée avec les gnostiques, au 11e siècle, pour
s'en assu rer88 . »
Cela est une preuve de plus que Jésus a vécu à une autre époque.
70
Chapitre Il
Suétone (70-180)
« Suétone est un biographe latin, archiviste à la cour de l'empereur
Adrien, c'est dire le sérieux du personnage. Ayant libre accès aux
archives du Paladin, il écrivit, vers l'an 120, une Vie des douze
Césars. Dans son livre De vitae caesarum, il évoque, semble-t-il, la
présence du Christ : « Claude chassa de Rome les Juifs qui, sous
l'impulsion de Chrestus, s'agitaient constamment. »
89 « Plutarque lui-même, qui connaît assez bien les Juifs et leur doctrine, ne parle
jamais du christianisme ni des chrétiens; il semble les avoir ignorés» (cf. Jésus, énigmes
& polémiques, p. 113).
71
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
72
Chapitre Il
73
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
90 Il s'agit du Rou/eau des Hymnes écrit par le Maître de justice (ou par son scribe).
Ce texte essénien a été trouvé dans la grotte 1 de Qumrân. C'est un recueil d'Hymnes,
ou d'actions de grâces, qu'on nomme en hébreu hôdâyôt et en grec « eucharisties».
Si le Maître de justice et Jésus sont une seule et même personne, alors nous avons
dans ces Hymnes les premiers écrits confirmés de Jésus, ce qui fait que cette œuvre
était l'un des livres les plus vénérés de la communauté. Comme l'écrit très justement
Dupont-Sommer : « Les Hymnes de Qumrân trahissent constamment des conceptions
nouvelles qui sont évidemment en rapport avec le monde religieux du mazdéisme et
celui de la Gnose hellénistique. Notre psalmiste est un "Connaissant", un Gnostique ;
il possède une Révélation secrète, réservée à des initiés, et c'est cette Connaissance
qui est le principe de son salut et la source de sa joie » (Les Ëcrits esséniens découverts
près de la mer Morte, p. 215).
91 « Nous croyons que ce furent les Sadducéens, et non les Pharisiens, qui firent
crucifier Jésus. C'étaient des Zadokites, partisans de la maison de Zadok, ou familles
sacerdotales. Dans les Actes, les apôtres étaient, dit-on, persécutés par les Sadducéens,
mais jamais par les Pharisiens. Et, de ce fait, ceux-ci n'ont jamais persécuté personne.
Ils avaient parmi eux les Scribes, les Rabbins et les gens lettrés, et n'étaient pas, comme
les Sadducéens, jaloux de leur ordre» (Isis Dévoilée, vol. Ill, p. 168).
74
Chapitre Il
Dans les trois sources, Jésus est jugé et condamné à mort, et dans
les trois sources la Puissance de son Verbe ou de son Nom est
reconnue 92 • En ce qui concerne la source juive, Jehoshuah est
supposé avoir volé le Nom ineffable dans le Saint des saints du
grand Temple et cela lui aurait alors conféré un pouvoir suprême.
C'est en son Nom que ses disciples réalisaient des miracles. Dans
la tradition essénienne, son nom est hautement reconnu : « Le nom
du Législateur est chez eux (les esséniens), après Dieu, un grand
objet de vénération » (Flavius Josèphe93). Dans les trois traditions,
Jésus est le fondateur d'une nouvelle branche de l'essénisme.
92 Comme Jésus est avant tout une âme éveillée, ce n'est plus du nom de
sa personne (Jésus) qu'il s'agit, mais de son Dieu intérieur. Parler de la puissance de
son« Nom» est évidemment un voile dissimulant le mot sacré Yaho qui, dans les écoles
de Mystères d'Égypte, représentait la Divinité éternelle. Les Grecs le prononçaient /ao,
les Samaritains /abé, les Phéniciens Yava. C'est à cette vérité que Moïse fut initié en
Égypte, car comme le dit Diodore : « Les Juifs racontent que Moïse appelait leur
Dieu lao. » La puissance de ce nom (qui est un son) est voilée derrière le symbole du
Tétragramme à tel point que les esséniens évitaient de le prononcer ou de l'écrire. Le
Tétragramme est traduit par le mot hébreu IHVH qui est en réalité Yava, mot que le
peuple juif dans son ignorance permuta en Ye-ho-vah (Jehovah) à cause du changement
des voyelles massorétiques.
93 Il ne s'agit donc pas du nom du Législateur Jésus, mais du nom du Père Suprême
qui évidemment ne peut être nommé. Dans la tradition musulmane, on reconnaît
le caractère inexprimable de la Divinité car, si elle énumère les 99 noms de Dieu,
elle enseigne également que le centième nom d'Allah, appelé a/' /sm al 'azim (litt. le
grand nom). connu peut-être de quelques initiés, ne sera révélé que dans la vie future
car il est le seul vrai !
75
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
94 C'est aussi la thèse de l'écrit gnostique Pistis Sophia qui enseigne que Jésus,
après sa résurrection, aurait enseigné à ses disciples (dont sa mère terrestre et trois
autres femmes) pendant onze années durant !
96 Si Jésus grandit et s'emplit de sagesse, c'est bien qu'il suit le processus normal
de développement et de progrès comme tout être humain. Cela pour dire que Jésus
a donc pu se rendre en Inde pour s'épanouir davantage et recevoir une plus grande
sagesse, contrairement aux affirmations de ceux qui veulent qu'il soit né parfait !
76
Chapitre Il
77
Et Dieu considéra leurs œuvres,
car d'un cœur parfait ils L'avaient cherché ;
et Il leur suscita un maître de Justice
pour les conduire dans la voie chère à Son cœur
et pour Faire connaître aux dernières générations
ce qu'll Ferait à la dernière génération,
à la congrégation des traîtres.
(L'Ëcrit de Damas)
80
Chapitre Ill
Il aurait donc été étonnant que le Messie en personne n'ait pas été
annoncé par des prophètes de la dimension d'lsaïe, de Daniel ou
de Malachie, lesquels étaient très appréciés des esséniens. Daniel
sera l'un de ceux qui annoncèrent en ces termes la venue du Christ,
issu du centre où la Volonté de Dieu le Père (L'Ancien-des-Jours)
est connue:
81
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
101 Tous les chercheurs qui se sont intéressés à ce sujet et qui admettent encore
la naissance de Jésus au début du 1•' siècle de notre ère ont cherché à faire correspondre
cette venue avec un événement astronomique. Pour cela ils ont suivi Kepler qui,
en 1603, découvrit qu'une conjonction se serait produite en l'an 7 avant notre ère.
Comme cette conjonction coïncidait avec un texte de signes cunéiformes découverts
à Sippar à Babylone, on prit cette date comme étant celle de la naissance de Jésus !
La tablette indiquait les mouvements et conjonctions célestes de Jupiter et Saturne
dans la zone des Poissons. Or, il existait effectivement une prophétie orientale spécifiant
que la venue du Messie aurait lieu au cours d'une conjonction de Jupiter et Saturne
dans le signe des Poissons. Si donc Jésus n'est pas le pseudo mais l'essénien, cette
date de l'an 6 ou 7 annonçait tout de même la venue d'un grand être en rapport avec
le signe des Poissons, en un mot avec Jésus ! Et le seul personnage considéré comme
la réincarnation de Jésus par certains mouvements hétérodoxes est Apollonius de
Tyane, qui naquit au tout début du 1•' siècle sans que l'on sache quand exactement.
Affaire à suivre sur ce sujet dont l'auteur ne possède aucune autre information fiable !
102 « La lampe du corps (spirituel), c'est l'œil. Si donc ton œil est sain, ton corps
(spirituel) tout entier sera dans la lumière » (Matthieu VI, 22).
82
Chapitre Ill
Cette prophétie est assez importante pour avoir été recopiée dans
d'autres écrits comme Isaïe ou les Nombres XXIV, 17, aussi bien
que dans !'Apocalypse XXII, 16. Elle sera habilement récupérée et
transformée dans Matthieu avec l'histoire de l'Étoile des mages.
En réalité, l'Étoile dont il s'agit dans les manuscrits de la mer Morte
est tout simplement une référence au Maître de justice qui, outre
de nombreux autres noms, était aussi appelé I'« Étoile ». D'autres
allusions à la venue du Maître de justice apparaissent dans de
nombreux écrits esséniens, dont l'un est Le Testament des douze
patriarches que nous étudierons un peu plus loin.
En attendant, je ne résiste pas au plaisir de citer le Testament de
Juda où apparaît une prophétie annonçant la venue du Maître de
justice, intitulée « L'étoile de Jacob ». La description est identique
à celle que l'on fait généralement de Jésus-Christ. li est considéré
non comme un simple instructeur mais bien comme le Messie
attendu:
« Après cela, une étoile se lèvera pour vous de Jacob, dans la paix,
et un homme se lèvera de ma descendance, comme un
soleil de justice,
marchant avec les hommes dans la douceur et la justice,
et on ne trouvera en lui aucun péché.
Les cieux s'ouvriront sur lui,
pour répandre !'Esprit, la bénédiction du Père saint, et c'est lui qui
répandra !'Esprit de grâce sur vous.
Vous deviendrez ses fils en vérité,
et vous marcherez dans ses ordonnances, les premières
et les dernières.
Lui, c'est le Germe du Très-Haut 104 ... »
83
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
La ville eut son heure de gloire, elle devait aussi connaître une fin
moins glorieuse lors de la guerre contre les Romains. En effet, en
66 de notre ère, le proconsul romain de Syrie, Celtius Gallus, rasa
cette ville placée sur sa route vers Jérusalem. Elle sera occupée en
68 par Vespasien.
105 Cette antique cité fut bâtie à l'extrême sud de la plaine de Sharon. Elle est située
au carrefour stratégique de la route entre Joppé et Jérusalem et d'une autre route
importante reliant l'Égypte et Babylone.
84
Chapitre Ill
85
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
107 Cette sorte de fuite en Galilée entre un et deux ans est transformée dans les
Ëvangiles en fuite en Ëgypte.
86
Chapitre Ill
108 « Nul n'a jamais vu Dieu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait
connaître » (Jn 1, 18).
109 Dieu mis à part, sa trinité de pouvoir manifesté existe dans toute religion digne
de ce nom. Dans la Kabbale juive, le premier principe est Neshama (sanskrit : âtma).
puis vient Ruah (sanskrit : Buddh~ et enfin Nephesh (sanskrit : Manas). Même chose
dans l'islam :
- Père - Volonté de créer ('irâda) ou « décret ».
- Fils - Parole créatrice ou appel à l'existence de la chose nommée (takwin).
- St-Esprit - Création réalisée ('ibdâ).
110 Après la sainte Trinité, nous avons neuf émanations de Hiérarchies divines:« Les
anges de la Hiérarchie sont neuf ; leurs noms sont Chérubim, Séraphim, Hasmaïm,
Haiot, Aralim, Trasisim, Ophanim, Théphrasim, /sim » (J. Pic de la Mirandole).
87
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
« Déjà au lie siècle, saint Irénée dans son Traité contre les Hérésies
remarque à propos des Ophites que ceux-ci confondaient l'Esprit
avec la première femme ou femme primordiale, Mère des vivants,
qui aurait enfanté le Messie. Quelques années plus tard, Origène
(Commentaire sur l'Évangile selon Jean) cite un Évangile des
Hébreux, connu surtout dans les milieux ébionites, qui identifie la
Mère de Jésus avec l'Esprit Saint. (En araméen, le mot ruha, esprit,
est féminin.) On rencontre chez Aphraate une curieuse formule qui
peut prêter à équivoque ; il dit : L'homme (pieux) aime et sert Dieu,
son père, et /'Esprit Saint sa mère 111 • »
111 Démonstrations XVIII, 10, trad. M. J. Parisot, P.S. 1, 839. Cité par Denise Masson :
Monothéisme coranique et monothéisme biblique, p. 104.
112 Les hindous lui donnent le nom de Sahasrâra chakra ou centre coronal et lui
attribuent la glande pinéale comme organe d'expression physique.
88
Chapitre Ill
113 De là provient le culte des Vierges noires, car l'âkâsha ou l'Espace infini est
noir et obscur tant que la lumière de l'fEther n'a pas fait son apparition au tout début
du Fiat lux.
114 Les hindous lui donnent le nom de mûlâdhâra chakra ou centre coccygien et lui
attribuent les capsules surrénales comme organe d'expression physique.
115 A une échelle moins élevée, nous avons des adombrements de Jésus dans
le corps de saint François d'Assise et dans celui de mère Yvonne-Aimée.
89
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
116 Il s'agit de Gabriel qui est le régent de la Lune et celui qui donc préside
aux naissances. Du point de vue cosmogonique, la Lune fut la première demeure
de l'humanité.
90
Chapitre Ill
118 Dans la Trinité chrétienne, les trois Personnes sont sur le même plan. Dans les
autres religions ou systèmes philosophiques, Dieu est invisible et se tient au-dessus de
sa trinité d'expression. Dans cette trinité décrite verticalement et non horizontalement,
la trinité est constituée de trois Logoï - devenus des Personnes : le Père au ciel, le Fils
au centre et le Saint-Esprit en bas. Les trois agissant l'un par rapport à l'autre dans
le processus de l'évolution. Le Père (1 •• Logos) confère le Dessein et la Volonté, le Fils
(2• Logos) est le Verbe donnant naissance à tous les Sauveurs du monde manifestant
dans la perfection et la beauté le principe d'Amour envers le monde. Vient enfin le
Saint-Esprit (3• Logos), soit l'ensemble des Anges et autres Entités créatrices (Elohim)
présentes au sein de l'Espace et animant de leur « présence » toutes les formes que
prend cet Espace. L'ensemble des Puissances créatrices, ou Démiurge, exprime cette
fois l'intelligence de la matière en évolution. La chute des anges coupables d'avoir
épousé les filles des hommes est une métaphore qu'il faut savoir interpréter et qui
reste un phénomène purement spirituel. Elle occupe une place importante dans les
Pseudépigraphes (cl. Hénoch XIV, 6).
91
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
92
Chapitre Ill
Ce choix était donc plus approprié que Lydda qui n'avait rien à
voir avec la prophétie, ni avec le roi David, et, qui plus est, était
une ville peuplée de nazaréens. Ce montage de toutes pièces
commence à se morceler depuis que l'on ose remettre en question
l'historicité des Évangiles. En voici un dernier exemple parmi des
dizaines d'autres. Selon Matthieu, Joseph et Marie résidaient déjà à
Bethléem. Ils y seront encore deux ans plus tard, à la venue des Rois
mages, alors que, selon Luc, ils sont repartis en Galilée quarante
jours après la naissance de Jésus. Oui croire ?
120 C'était une préoccupation constante chez les Juifs, surtout depuis la fin des
Asmonéens, de voir paraître un descendant des anciens rois, qui vengerait la nation
de ses ennemis.
121 Tacite rapporte six hypothèses sur les origines du peuple juif (Histoires, V, 2)
et toutes les hypothèses avancées à ce jour se sont révélées contestables tant la foi,
le mythe et l'histoire se sont emmêlés.
93
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Nous pourrions en dire bien plus sur ce roi, mais nous nous
contenterons de mettre en doute, non la réalité du personnage,
mais sa grandeur. Il est certain que le site de Bethléem comme
lieu de naissance de Jésus fut choisi tardivement et, pour ce faire,
les premiers pères et leurs scribes durent choisir un endroit déjà
connu et vénéré. La grotte de Bethléem remplissait ces conditions,
étant un lieu de culte païen depuis !'Antiquité. Plus tard, à la suite
de la rébellion de Bar Kochba (132 de l'ère chrétienne), l'empereur
romain en fera le lieu de culte des Mystères d'Adonis. Saint Jérôme,
122 À Tel-Dan, au nord d'Israël, les archéologues ont découvert une stèle
commémorative du 1x• siècle avant notre ère, sur laquelle apparaît« Maison de David»,
en toutes lettres. Ce n'est pas une preuve en soi et cela ne nous permet pas de conclure
que David était roi d'une grande cité dont les fouilles ont prouvé qu'elle lui était bien
antérieure et qu'elle était de nature cananéenne. Bien d'autres héros ou rois ont été
enjolivés dans la Bible. J'en veux pour preuve l'histoire de Josué, fils de Nûn, qui exista
bel et bien, fut un grand mystique, mais certainement pas le conquérant d'une terre
promise par Dieu, pas plus que le responsable de la destruction des murs de Jéricho
ou de l'assassinat d'hommes, de femmes et enfants, en vue de conquérir de nouvelles
terres. Tout cela prit forme sous la plume d'Esdras et de ses scribes dans un dessein
évident.
94
Chapitre Ill
qui vécut dans cette ville et s'efforça d'en faire disparaître toute
trace, s'en plaint : « Le bois de Thammus, c'est-à-dire d'Adonis,
étend son ombre sur Bethléem ! Et dans la grotte où pleura jadis
l'enfant Jésus, on lamente la perte de l'amant de Vénus 124 • » Cette
image de la naissance d'un enfant-dieu dans une grotte est donc
une copie conforme de celle d'Adonis. Même la présence d'un
âne et d'un bœuf réchauffant le nouveau-né est une compilation
d'lsaïe : « Le bœuf reconnaît son bouvier et l'âne la crèche de son
maître » (Isaïe 1, 3). Cela n'est qu'un exemple parmi des centaines
d'autres.
124 Saint Jérôme, Ëpîtres, p. 45 (Ad Paulinum) ; cf. S. F. Dunlap, Vestiges of the spirit-
history of man, D. Appleton and company, 1858, p. 218.
125 Jésus en son temps, p. 197.
95
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
96
Chapitre Ill
Mattatias Maccabée
qui dirigea la résistance juive contre Antiochus IV Épiphane
1
Jean Hyrcan I•,
roi et grand prêtre, t - 104
Hyrcan II Aristobule II
roi et grand-prêtre roi et grand-prêtre
1
1
1 1
Alexandra~ Alexandre Antigone II
roi et grand-prêtre
1 1 1
Aristobule III Mariamme I Une fille
grand-prêtre 2• des dix épouses mariée avec
d'Hérode le Grand Antipater III.
fils d'Hérode
et de Doris
97
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
128 Comme par exemple dans ce manuscrit A-E - 40323-324 A-B, où l'on rencontre
les figures suivantes : « Aemilius » (Aemilius Scaurus, général de Pompée en Syrie et en
Palestine), « Shelamzion » (Salomé Alexandra, son fils aîné Hyrcan Il, et peut-être le fils
cadet Aristobule mort en 49. (Cf. Les Manuscrits de la mer Morte révélés, p. 141-150.)
98
Chapitre Ill
99
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
100
Chapitre Ill
La fuite en Égypte
La situation politique est très grave et un groupe de fuyards se
constitue rapidement. 11 comprend des frères esséniens et nazaréens
ainsi que des pharisiens, dont des dignitaires du sanhédrin,
incluant le vieux maître Yehoshuah ben Perahiah (selon le Talmud).
Jésus, alors âgé de dix-sept ans, est également accompagné du
responsable du sanhédrin, Yehoudah ben Tabbaï, remplacé au
Temple par rabbi Siméon ben Shétah, le propre frère d'Alexandra
Salomé, l'épouse de Jannée, ce qui explique qu'il ait échappé à la
colère du roi. Les responsables du groupe autour de Jésus ont dû
chercher le meilleur moyen de s'enfuir du territoire, soit par la mer,
soit en empruntant une caravane. La destination est Alexandrie
où se trouve une communauté de frères, les thérapeutes, avec
lesquels les esséniens et les nazaréens entretiennent des relations
fraternelles régulières.
101
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
102
Chapitre Ill
134 Dans tous les territoires conquis, Alexandre Jannée imposait la circoncision
et la loi juive. Et, pour assurer la sécurité de son nouveau royaume, il fit bâtir deux
puissantes forteresses : l'Alexandreion face à la Galaaditide et Machéronte face
à la Moaditide.
103
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
104
Chapitre Ill
105
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Sans trop nous écarter de notre sujet, nous pouvons dire que
les premières migrations issues de cette civilisation étaient
constituées de tribus de nomades, peuples de bergers comme
on peut en voir en Afghanistan, au Cachemire et dans les plaines
du Pendjab. Le nomadisme était, il y a huit ou dix mille ans, une
manière de vivre aussi habituelle que celle de passer son existence
au sein d'un village ou d'une forteresse. Ce sont ces rois-bergers qui
138 En fait, plus de mille établissements de cette civilisation ont été découverts sur
une aire de près de 1,25 million de km 2 .
139 Jean-François Jarrige, Les Cités oubliées de /'Indus, Musée Guimet, p. 23.
106
Chapitre Ill
Le tombeau de Jésus
Nos voyages étaient avant tout des pèlerinages, mais nous avions
toujours quelques sujets de recherche dans nos bagages. Cette
fois, nous étions en quête de l'histoire réelle de Nicholas Roerich,
un célèbre peintre humaniste et archéologue passionné par les
mystères de l'occultisme. Nous visitâmes son ancienne maison
de Kulu Manali avant de remonter vers le Ladakh. C'est ainsi que
nous apprîmes, par son ancien maître de maison, que Roerich
mentionnait, dans son ouvrage Shambha/a, la présence d'une
tombe de Jésus à Srinagar au Cachemire. Je ne suis pas sûr qu'il s'y
soit lui-même rendu, mais il cite très clairement l'histoire racontée
par un journaliste russe, Nicolaï Notovitch.
140 Cette étude des origines du peuple juif se trouve dans notre ouvrage: Histoire
des peuples et des civilisations, de la création à nos jours.
107
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
108
Chapitre Ill
daté de l'an 115 141 , qui évoque la figure de Jésus sous le nom de
Yusashaphat. En fin de compte, j'adhère plutôt à l'opinion de Gerald
Messadié lorsqu'il écrit : « Les versets du Bhavishya Mahâpurâna
doivent être considérés comme une transcription tardive et
synthétique de traditions orales et écrites d'origine indéterminée
dont certaines auraient pu être adaptées sous l'influence des
chrétiens nestoriens d'Asie, à partir du v111e siècle 142 • »(Voir figure 8
en fin d'ouvrage.)
Le mausolée qui est supposé contenir les restes de Yuz Asaf (Jésus)
se trouve au cœur de la vieille ville de Srinagar, dans le quartier
Khanyar (Voir figure 9 en fin d'ouvrage.). Nous y sommes allés
en 1977, et la chance fut avec nous dès nos premiers pas dans la
ville puisque le chauffeur du rickshaw que nous venions d'appeler
était un membre de la secte musulmane des Ahmadiyya, celle qui
précisément se considérait comme la gardienne de la tombe. Grâce
à cet interprète chaleureux qui parlait bien anglais et se réjouissait
141 Ce Purâna a été édité en 1917 par le Pandit Sutta (Bombay, Venkate Shvaria
Press).
142 G. Messadié, Jésus de Srinagar, p. 466.
109
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
110
Chapitre Ill
Quel que soit exactement l'itinéraire, il est presque certain que Jésus
a remonté le fleuve Indus, ce qui lui a permis de traverser le Pendjab
jusqu'à Taxila et Gilgit. J'ignore jusqu'où le fleuve était navigable,
mais tout en suivant le fleuve principal à pied, il a pu parvenir jusqu'à
Leh, la capitale du Ladakh, en passant par Kargil et Srinagar tout près
(itinéraire que j'ai moi-même emprunté jadis). De Leh, la capitale,
il pouvait se rendre au mont Kailash, la montagne sacrée de toute
l'Asie et le haut lieu où une partie des sages avaient élu leur demeure.
111
Voici mon serviteur, que je soutiens,
mon élu, en qui mon âme se complaît.
J'ai mis mon Esprit sur lui ;
Il promulguera son droit pour les nations.
(/SAÏE XLII, 1)
114
Chapitre IV
80 «sorcières» à Escalon vers l'an 75 143 ? Elle finira donc par ne plus
pouvoir les contrôler et le regrettera à la fin de sa vie. Désormais
ce sont les pharisiens qui dirigent la Palestine et Hyrcan Il, trop
peu motivé par la politique, leur laisse le champ libre. Alexandra
était, nous l'avons dit, une femme profondément et sincèrement
religieuse qui, selon certaines sources juives, était en rapport intime
mais discret avec les esséniens et leur Législateur. Mais, influencée
par les chefs du sanhédrin, elle finit par abandonner l'exercice du
pouvoir religieux aux mains des pharisiens, pour ne s'occuper que
de politique étrangère, chose dans laquelle elle excellait. Elle put
maintenir de cette façon une politique étrangère stable et paisible
et développer un commerce florissant. Les pharisiens ont alors tout
pouvoir sur l'administration de la justice et surtout sur les questions
religieuses. En conséquence, les sadducéens vont maintenant
payer les frais de leur ancienne attitude et subir un pharisianisme
devenu lui aussi puissant et intolérant. Subissant continuellement
la vindicte de ces derniers, les sadducéens finiront par en appeler
à la justice de la reine qui, afin d'éviter un conflit qui s'aggravait,
les poussera à quitter Jérusalem en leur attribuant la direction de
certaines villes fortifiées qui deviendront leur résidence.
115
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
la plus profonde, que cet Hébreu d'entre les Hébreux le plus pur
- le plus noble des "Parfaits", dont le corps sans souillure et le
caractère immaculé étaient comme la fleur même de l'humanité ?
L'homme Jésus se présenta volontairement au sacrifice, "s'offrit
sans tache" au Seigneur d'amour qui prit cette jeune enveloppe
pour tabernacle et l'habita pendant trois années de vie mortelle 144 • »
116
Chapitre IV
148 Nous relevons cette intéressante phrase dans le Testament de Lévi, XVIII, 7-8,
qui fait état de la venue du Sauveur, le prêtre nouveau ou Messie : « La Gloire du Très-
Haut sera proclamée sur lui, et l'Esprit d'intelligence et de sanctification reposera sur
lui par l'eau ... »Cette phrase suggère un Baptême similaire à celui qui permit au Christ
d'entrer en Jésus!
149 Traduction de E. M. Laperrousaz, p. 378, dans Qumrân et les manuscrits de
la mer Morte.
117
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
150 Brihadâranyakopanishad, 1, 1, 1.
151 Bhagavad Gîtâ, Ill, 10.
152 Brihadâranyakopanishad, 1, Il, 7.
153 Mundakopanishad, Il, Il, 1O.
154 Haug, Essais sur les Parsis, p. 12-14.
155 Le Christianisme ésotérique, p. 154-155.
118
Chapitre IV
«Lorsque nous disons que Dieu s'est fait homme, il ne faut pas croire
que Dieu s'est transformé (convertature) en homme. La nature de
Dieu est immuable ... mais elle peut, d'une certaine façon, s'unir à
la nature humaine en vertu de sa puissance ... Dans l'union de Dieu
avec la créature, la Déité n'est pas réduite à la nature humaine, mais
celle-ci est prise (assumitur) par Dieu, non pas qu'elle soit changée
en Dieu, mais, cela se passe comme si elle adhérait à Dieu ... La
nature de Dieu étant parfaite, rien ne peut lui être ajouté ... Après
l'union (de Dieu avec la nature humaine en la personne du Christ) les
deux natures restent distinctes, quant à leurs propriétés » (Cap. VI,
979-981).
119
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Or, c'est exactement ce qui est écrit dans l'un des fragments de
manuscrit de Qumrân se rapportant au Maître de justice considéré
comme le Seigneur et le Messie, qui prouve, si cela était encore
utile, que Jésus et le Maître de justice sont une seule et même
personne. Que l'on en juge plutôt:
156 G. Vermes, The Complete Dead Sea Scrolls in English, NY, Allen Lane/Penguin
Press, 1997, p. 191-192, in H. Shanks, L'Ënigme des manuscrits de la mer Morte, p. 74.
120
Chapitre IV
157 La tradition juive dira d'elle : « Aux jours de Siméon ben Shétah, et de la reine
Salomé, la pluie tombait les nuits de sabbat, si bien que le blé atteignait la taille de
rognons, l'orge, celle d'olives, les lentilles, celle de deniers d'or » (Midrash lévitique
Rabba XXXV, 10).
121
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
122
Chapitre IV
La Pâque de l'an -64 est une date importante dans la vie de Jésus.
Elle l'est aussi pour les esséniens car elle inaugure le premier jour
de l'année. Si nous nous référons au Talmud, Jésus a été arrêté et
emprisonné pendant quarante jours dans une prison attenante à la
synagogue de Lydda avant d'être crucifié la veille de la Pâque juive.
Mais nous ignorons si ces 40 jours ont une signification symbolique
ou s'il s'agit bien du temps d'un réel emprisonnement. Nous savons
seulement que le Maître, au moment de son incarcération, fêtait la
Pâque essénienne dont la date ne coïncidait pas avec celle des
Juifs, chacun utilisant un calendrier différent, un calendrier solaire
pour les esséniens, et un lunaire pour les Juifs.
159 «Non loin de la porte des Esséniens et du quartier très retiré où cette communauté
de sectaires avait ses habitations, son école et ses bains rituels, comme l'ont montré
les fouilles de Bargil Pixner, assisté des archéologues israéliens Doron Chen et Shlomo
Margalit » (J.-C. Petitfils).
160 Guerre des Juifs, V, 145. Les vestiges de cette porte ont été découverts sur les
contreforts sud du mont Sion. Les fouilles ont révélé que cette porte fut percée dans le
mur de la ville pendant le règne du roi Hérode, ce qui fait que Jésus, s'il n'a pas connu
cette porte, connaissait par contre le quartier essénien qui était déjà en place depuis
bien longtemps.
123
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Arrestation de Jésus
Revenons un peu en arrière au moment où les mercenaires se
préparent à s'emparer de Jésus. Ce moment décisif est évoqué
dans le commentaire essénien d'Habacuc :
« Malheur à qui fait boire son prochain, qui déverse (sur lui) sa fureur
jusqu'à (!')enivrer, afin qu'on contemple leurs fêtes ! (Il, 15).
L'explication de ceci concerne le Prêtre impie, qui a persécuté le
Maître de Justice, l'engloutissant dans l'irritation de sa fureur en
sa demeure d'exil. Mis au temps de la fête de repos du Jour des
Expiations, il leur est apparu pour les engloutir et pour les faire
trébucher au Jour du Jeûne, leur sabbat de repos » (traduction de
Dupont-Sommer).
161 Cf. Jésus au regard de /'histoire, p. 55, Dossiers d'Archéologie, n° 249, édité par
les éditions Faton S. A.
124
Chapitre IV
Pour l'évêque Daniélou, le mot glwthw peut être traduit par« exil»
ou « dépouillement ». « Le texte, dit-il, avait été interprété d'un
"dépouillement" du Maître de justice. Mais il est établi qu'il s'agit
d"'exil" et d'une intervention du prêtre impie dans le lieu où le
Maître de justice était exilé 162 • »
125
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
fêtes, et au châtiment qui doit frapper ces Juifs égarés. Dans notre
Commentaire, une précision se trouve ajoutée: c'est la date même
du châtiment dont le Maître a frappé les Juifs infidèles : " ... au
temps de la fête de repos du Jour des Expiations" ; et l'on répète:
" ... au Jour du Jeûne, leur sabbat de repos". Le "Jour du Jeûne",
c'est le nom donné dans la Mishna au "Jour des Expiations" ;
celui-ci se célébrait - se célèbre encore - le 10 du mois de Tishri.
Quelle est donc la catastrophe qui frappe les Juifs infidèles en
un Jour des Expiations et qui est présentée comme une espèce
de talion divin, comme la revanche du Maître de Justice contre
ses ennemis ? Nous pensons que c'est la prise de Jérusalem par
Pompée 163 en 63 av. J.-C.; Josèphe, en effet, nous apprend que cet
événement se produisit "le Jour du Jeûne" (A. J., XIV, 4,3), c'est-à-
dire le Jour des Expiations, et Strabon confirme ce renseignement.
Les Psaumes de Salomon, de leur côté, témoignent de l'importance
que les Juifs pieux reconnurent à cette catastrophe nationale et
de la signification religieuse qu'ils lui donnèrent. - Les auteurs qui
font du Prêtre impie le sujet du verbe "est apparu" supposent que
le commentateur fait ici allusion à quelque scène violente où le
Prêtre impie aurait cherché à intimider les adeptes du Maître et à
les arracher au schisme ; cette scène, qui aurait eu lieu le Jour des
Expiations, n'aurait laissé, disent-ils, aucune trace dans l'histoire.
Il nous semble, au contraire, que l'insistance du commentateur sur
ce Jour des Expiations signale une grande date historique, celle où
Jérusalem fut prise et perdit son indépendance, comme châtiment
du crime commis contre le Maître et contre la secte des Élus 164 . »
163 Pompée qui, dans I' tcrit de Damas, est appelé le « Chef des rois de Yâwân ».
164 Les tcrits esséniens découverts près de la mer Morte, p. 278-279.
126
Chapitre IV
127
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
L'ultime crucifixion
Bien que les avis soient très partagés sur l'identité et la nature
spirituelle du Maître de justice, tous se rejoignent sur un point :
le Maître a bien été torturé. Toutefois, rien ne prouve qu'il en
soit mort. Si l'on admet que Jésus est condamné à mort par les
sadducéens, il n'est plus question de croix romaine. Le terme ancien
utilisé pour parler du pilier où va être pendu Jésus est stauros qui,
en grec classique, signifie un poteau vertical, un terme similaire
à celui de xulon utilisé dans les Évangiles. Selon la coutume juive,
le condamné était lapidé et ce n'est qu'après sa mort que le
cadavre était suspendu à un arbre ou à un poteau jusqu'à la fin de
la journée. Cependant, comme le commande le Deutéronome XXI,
22-23, le cadavre ne doit pas rester suspendu toute la nuit mais
doit être enlevé le jour même, « car un pendu est une malédiction
de Dieu ». Il y eut cependant des cas très rares où le condamné
était encore en vie, et dans ce cas la mise au poteau provoquait la
mort par asphyxie.
128
Chapitre IV
129
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
167 Il pouvait se le permettre, lui qui dépeçait les grands et magnifiques monuments
de ses prédécesseurs païens pour en récupérer les matériaux. Lorenzo Ghiberti, qui
cisela l'admirable porte de bronze du baptistère de Florence - considérée par Michel-
Ange comme« digne d'être celle du paradis» - notait: « L'idolâtrie eut à souffrir, sous
Constantin, les plus grandes persécutions, de manière que toutes les statues et les
peintures, qui respiraient tant de noblesse et de parfaite dignité, furent renversées et
mises en pièces, en outre de châtiments sévères dont on menaça quiconque en ferait
de nouvelles, ce qui amena l'extinction de l'art et des doctrines qui s'y rattachaient. »
168 Devenu d'une rare intolérance vis-à-vis des cultes de ses ancêtres et des païens
en général, l'empereur Constantin fut suivi dans son œuvre de destruction par ses fils,
mais ce fut Théodose I"' (379-395) qui, en Orient, se fit le champion des orthodoxes
contre les païens et sous son règne commença la destruction systématique des chefs-
d' œuvre de !'Antiquité. La christianisation de la Gaule s'effectua dans un même état
d'esprit. On attribuera à tort ses dévastations aux hordes barbares alors que ce furent
les iconoclastes chrétiens qui mutilèrent les bas-reliefs, décapitèrent les statues,
renversèrent les colonnes de temples, etc. L'an 375 sonna le glas des temples païens
avec l'apostolat de saint Martin qui détruisit les temples et en utilisa les matériaux et
les fondations pour élever des églises et des monastères. Innovée par Constantin, la
destruction des temples fut suivie par celle des païens eux-mêmes, et en 415 la foule
des chrétiens d'Alexandrie, à l'instigation de l'évêque Cyrille d'Alexandrie, massacrera
de la façon la plus barbare qui soit la grande âme que fut la vraie sainte, la philosophe
néoplatonicienne Hypathie. Nous n'avons pas la place de parler des milliers d'ouvrages
philosophiques ou scientifiques considérés comme païens qui furent brûlés en place
publique au nom du Christ, au point où les seules références des historiens aujourd'hui
proviennent presque exclusivement de sources catholiques !
130
Chapitre IV
169 Chrestos est le nom que l'on donnait au candidat dans les écoles de Mystères
pendant ses épreuves ; puis, une fois atteinte l'initiation (tous n'y parvenaient pas). il se
voyait conférer le titre de Christos.
170 Cette description évoque certainement les images de son enfance à Gamla au
bord des rives du lac de Kinnereth dans une société conditionnée par des activités de
pêche.
131
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
172 Là encore, le Maître évoque des images de son enfance et particulièrement celle
de Gamla, la ville fortifiée établie en haut d'une colline.
173 La Bible, écrits intertestamentaires, p. 257.
174 Coran Ill, 55; IV, 157-158.
175 Cf. /saiah-if-shu-his-Shaba, vol. 5, p. 54, et Kanzul Ummal, vol. 7.
132
Chapitre IV
176 «Et moi, de la poussière tu m'as tiré, et d'argile je fus façonné en tant que source
de souillure et de honte ignominieuse, récipient de poussière et chose qu'on pétrit
avec de l'eau,( ... ) et demeure de ténèbres» (traduction de Dupont-Sommer).»
133
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
La résurrection de Jésus
Je m'abstiens à regret d'incorporer ici plusieurs des paroles du
Maître de justice comme preuve de sa résurrection, cela ayant
été fait dans un autre ouvrage, mais je ne résiste pas à faire une
exception pour l'un des écrits du Maître qui, de mon point de vue,
n'a pas été suffisamment étudié et commenté par les traducteurs
des manuscrits de Qumrân, et qui montre deux choses : 1) que
le Maître n'est pas mort (comme tout être humain) et 2) qu'il est
ressuscité et a vaincu la mort, si du moins le lecteur sait décrypter
ce texte profondément ésotérique. Il n'en reste pas moins assez
explicite dans son dessein de décrire l'apothéose de la perfection
spirituelle :
à le mettre à mort.
« L'impie guette le juste et cherche
Iahvé ne l'abandonnera pas dans sa main et le laissera pas
condamner quand il sera jugé. (32-33)
178 Le sommet de la perfection est considéré dans les écoles de Mystères, et tout
particulièrement en Inde, comme le plein éveil de sept centres de forces dans l'homme,
connus sous le nom sanskrit de roues ou chakra. Cette septuple purification ou éveil
est un processus alchimique et le Maître de justice en parle encore dans l'Hymne 1, v,
14-16, lui qui se considère comme le creuset dans lequel s'est opérée la régénération
spirituelle finale : « Et c'est pour que tu manifestasses ta puissance en moi devant les
fils d'homme que tu as agi merveilleusement avec le pauvre. Et tu l'as fait entrer dans
le creuset comme l'or dans les œuvres du feu et comme l'argent qu'on raffine dans
le creuset des (orfèvres) qui soufflent (sur le feu), afin de le purifier sept fois. »
134
Chapitre IV
135
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
136
Chapitre IV
Talmud) et c'est elle qui dans les Évangiles parfume les pieds de
Jésus, etc.
Cette nouvelle vision de la vie de Jésus permettra aussi de ne plus
avoir à se poser de questions ridicules sur la sexualité du Maître,
sur le fait qu'il ait pu entretenir une relation non officielle avec cette
prostituée qu'il semblait beaucoup aimer, et avec laquelle il aurait
eu une descendance !
137
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Dans Luc, il est écrit qu'à la crucifixion « tous ses amis se tenaient
à distance, ainsi que les femmes qui l'avaient accompagné depuis
la Galilée», ce sont d'elles dont il va être maintenant question. Les
femmes regardèrent comment le corps fut placé au tombeau par
Joseph d'Arimatie, et s'en retournèrent en attendant que passe le
jour du sabbat. Dès le dimanche, elles se rendirent au tombeau
avec des aromates. La pierre avait été roulée. Elles ne virent plus
le corps de Jésus mais deux hommes en habit éblouissant qui
les informèrent que Jésus n'était pas mort et leur rafraîchirent la
mémoire en leur rappelant que Jésus avait prévu tout cela, et qu'il
était donc ressuscité des morts. Elles prévinrent les Onze qui ne
les crurent pas. Il y avait en tête Marie, mère de Jésus et Marie,
mère de Jacques. Ensuite, Luc ne nous parle plus de Marie mais
de l'apparition de Jésus à des pèlerins près de la ville d'Emmaüs,
ainsi qu'aux Onze. Cette fois, en opposition avec les précédents
Évangiles, Jésus ne leur dit pas d'aller en Galilée, mais de rester sur
place jusqu'à son ascension près de Béthanie.
138
Chapitre IV
Les scribes qui ont écrit les Évangiles croyaient sincèrement que
la résurrection était de l'ordre du matériel et impliquait le corps
physique. C'est à ce moment que Jésus ressuscité se montre devant
sa mère avant tout le monde. Il n'a pas encore pris son ancienne
apparence et Marie le confond avec le jardinier. Mais Jésus lui ouvre
l'esprit de la réalité de son identité qui transcende la forme, et cela
en la nommant : « Marie. » À ce moment, l'âme de Marie réalise
l'identité de son fils, car il est écrit : « Elle le reconnut et lui dit en
hébreu: "Rabbouni !" » - c'est-à-dire« Maître». Elle ne voit plus un
fils, mais ce que ce fils est devenu, le Seigneur ! Le reste ne diffère
des autres Évangiles que sur des détails. Ce qu'il faut absolument
retenir, c'est que celle qui aura le privilège de voir Jésus en premier,
c'est Marie, sa mère, et non la prétendue Magdaléenne.
Tout ce que l'on peut écrire sur ce qui se passa après sa résurrection
est hypothétique. On peut éventuellement considérer comme
vraisemblable l'apparition de Jésus deux jours après sa résurrection
à deux disciples au village d'Emmaüs puisque la ville était proche de
Lydda où il avait été crucifié selon le Talmud. De même, l'apparition
aux Onze dans la chambre haute, ou encore sur les bords du lac en
Galilée où ses disciples ont repris leur vie de pêcheur (ce qui est
peu probable vu la mission qui est maintenant la leur !). Toutes ces
apparitions sont non seulement possibles, mais la condition même
de cet état de ressuscité qui permet à tout initié ayant atteint ce
degré de perfection de se rendre à l'instant même dans toutes les
parties du monde. Il n'est plus question d'être limité par le temps
et l'espace, car la Crucifixion signifie le renoncement à la dernière
limitation humaine! Un dernier mot avant de conclure ce chapitre, il
y a deux versions concernant la dernière action de Jésus. Selon les
Évangiles, il retrouve ses disciples en Galilée (sur la montagne de
Gamla) et selon les écrits esséniens, c'est à Kokba près de Damas!
Ce qui veut peut-être signifier qu'il envoie les premiers disciples à
Kokba pour préparer son école de la nouvelle alliance, mais qu'il
donne rendez-vous en Galilée aux plus intimes, ceux qui restèrent
avec lui pour le soutenir dans son épreuve, sa mère en premier.
139
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
140
Chapitre IV
141
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
183 Les écrits indo-bouddhistes aussi bien que gnostiques font de nombreuses
allusions à cette destruction : le Maître de justice parle de sa bâtisse de chair qui doit
subir la crucifixion. Dans l'Évangile selon Thomas, Jésus s'y réfère lorsqu'il dit : « Je
détruirai une maison et personne n'arrivera à la reconstruire. »
142
Chapitre IV
Par conséquent, oui, Jésus est bien mort, mais en tant qu'âme
personnalisée et non en tant que corps matériel, il est mort au
monde, et en mourant il est né divin. Mais que son corps soit resté
intact ou qu'il soit mort sur la croix ne change rien à ce qui s'est
passé, car l'initié Jésus a dépassé cet état, il a désormais transcendé
le monde de la forme et est devenu de ce fait un membre de
ceux qui ne reviennent plus sur terre, sauf en tant que sauveur ou
instructeur et selon sa volonté propre. La preuve que cette mort
n'a rien de matériel est encore confirmée par Paul : « Sa mort fut
une mort au péché, une fois pour toutes ; mais sa vie est une vie à
Dieu » (Rom. V, 10). Lui-même reconnaît que le changement vers
la perfection est en soi une suite de petites morts : « Chaque jour
je meurs, aussi vrai, frères, que vous êtes ma fierté dans le Christ. »
184 Le même événement est décrit par le Bouddha atteignant le nirvâna : «Cherchant
l'auteur de ce tabernacle, j'aurai à parcourir une série de naissances tant que je ne
l'aurai pas trouvé; et la naissance est chose pénible, toujours. Mais maintenant, auteur
du tabernacle, tu t'es laissé voir, tu ne reconstruiras plus désormais ce tabernacle,
toutes tes poutres sont brisées, ton faîtage est ouvert en deux » (Livres sacrés de
l'Orient, Dhammapada, p. 153-154, vil. X).
143
Gamla ou lenfance retrouvée de Jésus
Il est donc vrai que chaque disciple de la sagesse divine doit trouver
en lui-même le Christ sauveur avant que ce Christos individuel ne
subisse la crucifixion et qu'il soit trouvé digne de contempler le Père
face à face. Ce n'est qu'à ce moment qu'il réalisera et comprendra
que tout est Un, que tout est Dieu, car, dit saint Paul : « Il n'y a qu'un
Corps et qu'un Esprit, comme il n'y a qu'une espérance au terme
de l'appel que vous avez reçu ; un seul Seigneur, une seule foi, un
seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de
tous, par tous et en tous » (Eph. IV, 4-6).
Tel est le but de tous les êtres humains, et le début d'une autre
étape évolutive, ici ou ailleurs, vers une intégration toujours plus
profonde dans le Mystère de Dieu et de sa Création.
Pour être précis, la Renonciation (ou Crucifixion) est la quatrième
grande crise initiatique par laquelle doivent passer tous les êtres
humains, les libérant à jamais de tout karma humain et les intégrant
définitivement dans le cinquième règne de la nature, le règne divin.
Mais comme l'évolution ne cesse jamais, la Crucifixion est suivie de
la cinquième crise initiatique ou Révélation, de la sixième appelée
Décision, et enfin de la septième et dernière, la vraie Résurrection.
144
Chapitre IV
185 Pistis-Sophia, p. 1.
186 Cette illusion du corps d'un être libéré des liens de la chair a été prouvée par
Apollonius de Tyane. De même qu'il avait critiqué les folies de Néron, de même
il désapprouva les cruautés de Domitien, auquel il devint ainsi suspect. Mais, sans
crainte, le philosophe décida de braver le tyran et se rendit à Rome où il fut d'abord
jeté en prison, puis questionné et enfin acquitté, car innocent du complot dont il
avait été soupçonné. Mais pour montrer qu'il ne craignait pas Domitien qui voulait le
garder, en plein milieu du tribunal, il disparut soudainement devant les yeux ébahis de
Domitien et d'une foule immense. Il réapparut une heure plus tard dans la grotte de
Putéoli, près de Naples, où ses disciples l'attendaient inquiets.
187 Une étude exhaustive a été faite par l'auteur sur ce phénomène et sur les
miracles en général: Pouvoirs spirituels et psychiques. Essai d'explication des miracles
et pouvoirs paranormaux, Ëd. Trajectoire, 2015.
145
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Tout cela pour faire remarquer que ceux qui furent témoins de
ce fait à Jérusalem n'étaient pas des apôtres instruits proches
de recevoir l'inspirant Saint-Esprit, puisqu'ils reçoivent une leçon
élémentaire d'occultisme de la part de deux esséniens. C'est là une
erreur, peut-être voulue, de ceux qui écrivirent les Évangiles, car
Jésus ne pouvait avoir des apôtres aussi peu instruits. Les seuls
et vrais apôtres initiés ont, me semble-t-il, été priés par Jésus
de se rendre en Galilée, sans que l'on sache combien de temps
après sa résurrection. C'est du moins ce que nous dit l'Évangile
selon Matthieu : « Quant aux onze disciples, ils se rendirent en
Galilée, à la montagne où Jésus leur avait donné rendez-vous »
(Matthieu XXVIII, 16). Cette version me semble la plus correcte
compte tenu de la situation catastrophique que subissait Jérusalem
qui était à feu et à sang ! Si lui, Jésus, est maintenant immortel,
il n'en est pas de même de sa mère et de ses disciples les plus
proches ! Il est possible que les Pères aient essayé de fusionner les
deux histoires, celle de la disparition de Jésus sous Aristobule Il et
celle qu'ils ont mis sur pied un siècle plus tard.
146
Chapitre IV
En l'an -63, donc après sa résurrection, Jésus, qui voit très clairement
la situation dramatique qui se prépare, fait tout son possible pour
prévenir ses fidèles, mais la partie dure et conservatrice de quelques
contestataires en décida tout autrement et préféra rester sur place.
Ce choix leur sera fatal et prouve que les esséniens de Qumrân
ont eu à subir l'attaque des mercenaires d'Aristobule. Le Maître de
justice écrit à ce propos :
147
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
148
Chapitre IV
149
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
« Si (le roi) part en guerre contre ses ennemis, il partira avec lui le
cinquième du peuple, les gens de guerre, tous les vaillants, et ils
se garderont de toute chose impure, de tout rapport sexuel, de
tout crime et péché. Il ne partira pas sans se présenter au Grand
Prêtre et il lui demandera le jugement des Ourim-Toummim. C'est
selon ce que (le Grand Prêtre) dira qu'il partira et selon ce qu'il
dira qu'il rentrera, lui et tous les fils d'Israël qui l'accompagnent.
Il ne partira pas comme il l'entend, sans demander le jugement des
Ourim-Toummim 191 • »
189 Cf. de l'auteur: L'Ame des pierres précieuses dans la science des sept rayons,
Ëd. Alphée, p. 67-68.
190 Ibid., p. 68.
191 La Bible, écrits intertestamentaires, p. 122.
150
Chapitre IV
«Et, s'il est apte à la discipline, il l'introduira dans !'Alliance pour qu'il
se convertisse à la vérité et qu'il se détourne de toute perversité,
et il l'instruira de toutes les ordonnances de la Communauté.
Et, ultérieurement, quand il viendra pour se présenter devant les
Nombreux, ils délibéreront, eux tous, sur son cas; et selon ce que le
sort prononcera, d'après la décision des Nombreux, il s'approchera
ou bien il s'éloignera 193 • »
151
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
« Alors ils firent cette prière : "Toi, Seigneur, qui connais le cœur de
tous les hommes, montre-nous lequel de ces deux tu as choisi pour
occuper, dans le ministère de l'apostolat, la place qu'a délaissée
Judas pour s'en aller à sa place à lui. Alors on tira au sort, et le sort
tomba sur Matthias, qui fut mis au nombre des douze apôtres 194 • »
Cet oracle urim et thummim est donc ce qui donne la réponse oui
ou non, ensuite seulement les frères délibèrent et donnent leur
décision définitive. Quelques siècles plus tard, l'inquisition brûlera
et torturera ceux qui, pour des raisons moins graves, utiliseront les
arts divinatoires ! Ce système n'était donc pas parfait et il a pu
se trouver des candidats doués mais pas forcément éclairés, des
hommes qui doutèrent par manque d'intuition et d'intelligence,
des membres (rabbim) qui n'étaient pas encore pleinement initiés.
Depuis des siècles, les esséniens avaient fait confiance à un système
de prédiction reconnu jusqu'en Égypte et n'admettaient pas qu'il
soit supprimé avec la venue de Jésus, futur Législateur de la
Communauté. Cependant, Jésus-Christ n'avait nul besoin d'autre
chose que de son Esprit pour accéder à toutes vérités, et n'avait
certainement pas besoin d'utiliser un principe médian, l'ayant, du
fait même de son initiation sacrificielle, à jamais détruit. Ce sont
certains des« Anciens » qui s'opposèrent aux ordres du Maître de
justice en cherchant à maintenir dans le présent ce qui devait être
dépassé. Ils étaient peut-être psychiquement doués et très érudits,
mais ils ne parvenaient pas à passer au stade transcendant de la
vision que le Maître cherchait à leur transmettre. C'est l'un de ces
hommes du dedans de la communauté, peut-être aidé par un
laïque extérieur, qui fera office de traître.
Celui qui trahira sera l'un des intimes du Maître, l'un de ceux qui
participent au repas sacré et partagent le pain eucharistique.
Il ne sera pas seul dans cette action, comme le Maître de justice en
personne l'affirme :
152
Chapitre IV
« (. .. ) Celui qui mange mon pain a levé contre moi son talon. »
153
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
196 L: Ëcrit de Damas dont le titre complet devrait, selon Dupont-Sommer, être
I' Ëcrit de la Nouvelle Alliance au pays de Damas, fut écrit après la crucifixion du Maître
de Justice en 63 avant notre ère. Il nous parle de la Communauté essénienne de la
Nouvelle Alliance et de son exil à Damas, ainsi que de deux personnages de premier
plan, « le Maître de justice » d'une part, et « l'Homme de mensonge » ou « Prêtre
Impie » d'autre part. Le texte fut découvert dans la Geniza d'une synagogue du vieux
Caire et n'a été reconnu essénien que depuis la découverte par des fragments hébreux
du même écrit dans les grottes IV et VI de Qumrân. Une Geniza est, faut-il le rappeler,
un lieu où sont gardés les livres saints anciens, inachevés ou usagés, qui en aucun cas
ne doivent être détruits, mais précieusement préservés.
197 Le lecteur aura remarqué que le Maître de justice est appelé, dans ce texte
comme dans d'autres, I'« Étoile », et c'est aussi le nom donné à Jésus-Christ dans
!'Apocalypse de Jean XXII, 16: «Je suis le rejeton de la race de David, l'Étoile radieuse
du matin. » Enfin, c'est encore une Étoile qui permet aux mages d'identifier le Christ
naissant!
154
Chapitre IV
Kokba doit donc retenir toute notre attention puisque c'est dans
cette sainte cité que vont se réfugier les premiers disciples de
Jésus ainsi que les initiés d'autres fraternités issus de différentes
tendances, afin de préserver leur sagesse. Ce n'est pas un hasard
si Dosithée, le maître de Simon le Mage, demeurait dans ce
bourg, comme l'enseigne le Talmud. Pella aura elle aussi cette
vocation un peu plus tard. C'est là du reste que le mouvement,
199 Ce sera toujours une épreuve pour Ëpiphane qui voulait expliquer des choses
ésotériques en restant dans l'exotérisme. C'est ainsi qu'il se perd dans la distinction
entre les deux grandes tendances du nazaréisme, et lui-même nous met en garde de
ne pas confondre les Nazoraie des Naziraei ! (cl. Haer. XXIX, 5).
200 Rou/eau des Hymnes VI, 27-29.
155
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
156
DEUXIÈME PARTIE
Trois marchaient toujours avec le Seigneur.
marie sa mère, et la sœur de celle-ci,
et myriam de magdala, que l'on nomme sa compagne,
car myriam est sa sœur, sa mère et sa compagne.
« Nazir (nazaréen)
Quatrième traité de l'ordre Nachim de la Michnah. Ses neuf chapitres
traitent des lois concernant celui qui s'engage dans la voie du naziréat
(d. Nb 6, 1-21). Il constitue la suite logique du traité précédent
Nedarim ("Vœux") puisqu'il discute du vœu d'autoconsécration à
D(ieu). Les sujets couverts par ce traité sont, entre autres, la durée
minimale du vœu de naziréat, les trois choses interdites à un naziréen
et la procédure à suivre en cas de souillure ou de rupture de son
vœu. La dernière Michnah spécifie que Samuel et Samson étaient
consacrés à vie, désignés comme tels avant leur naissance. Ce traité
est développé dans les deux Talmuds et dans la Tossefta 202 • »
Ce vœu, autorisé aussi bien pour les hommes que pour les femmes,
impliquait de se consacrer à Dieu pendant un minimum de trente
jours pendant lesquels le naziréen devait s'abstenir de boire toute
boisson alcoolisée, d'approcher un cadavre et surtout de se couper
les cheveux, à la manière des ascètes hindous qui considèrent que
la puissance de vie (prâna) se trouve en grande partie concentrée
201 Après avoir subi l'influence des Cananéens et des Assyriens, le peuple hébreu fit
l'expérience des colonisations perses qui imposèrent aux Juifs les notions et coutumes
d'où dérivèrent l'Ancien Testament et les institutions mosaïques. Les prêtres-rois
asmonéens promulguèrent le canon de l'Ancien Testament par opposition aux livres
secrets des kabbalistes juifs d'Alexandrie. C'est à l'époque de Jean Hyrcan que les
Parsis (ou sectateurs de Zoroastre) devinrent des pharisiens. Le parsisme, reconnaît
M. Jacques Matter, a profondément conditionné le mouvement de ce qui deviendra
le pharisianisme, et il n'est pas incongru de croire, avec Volney, que la doctrine
pharisienne en émane directement. L'étude des points de doctrine entre les deux
idéologies permet cette hypothèse.
160
Chapitre V
En tout premier lieu, il faut bien différencier les naziréens juifs des
nazaréens chaldéo-akkadiens. Ces derniers étaient présents partout
et à tout moment et sont restés difficiles à identifier203 • La raison est
la même que pour l'essénisme. C'était un ordre secret peu enclin
à se dévoiler autrement que par des activités sociales. L'origine
du mouvement est lointaine : il commence en Asie, descend en
Inde et enfin s'installe en Chaldée 204 • A l'époque de notre Jésus,
les nazaréens s'étaient installés dans le Nord de la Palestine, tout
particulièrement en moyenne et haute Galilée.
203 C'est ce que l'on constate lorsque l'on s'efforce de traduire le mot nazaréen ou
aznoréen. En hébreu, ce nom se dit NSR et signifie« celui qui observe (la loi)», ou NZR,
«celui qui se consacre (à Dieu)».
204 Les Akkadiens sont encore une énigme pour les ethnologues. Quoi qu'en
disent les savants, ils n'ont jamais été une tribu touranienne, mais un groupe important
de migrants indiens (et hindous) en route vers la mer Caspienne et le Pont-Euxin.
La migration originelle colonisa Babylone et ses brahmanes initièrent ses prêtres à
la sagesse dont ils étaient détenteurs. Les mythes que l'on trouve dans la Bible (la
Genèse et le Déluge, par exemple) sont issus de Chaldée à l'époque de la capture
des Hébreux. De même, les mythes et traditions de Chaldée sont en partie issus des
traditions de l'Inde.
205 Rappelons que le Talmud appelait tous les chrétiens sans distinction issus du
nazaréisme, de l'ébionisme ou de l'essénisme des« nozari ».
161
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
206 Selon Athénagore, « Dieu est incréé et éternel. .. Nous confessons Dieu un,
inengendré (ingenitum), éternel, invisible et impassible » (Legatio pro Christianis 10).
Et d'après le Pseudo-Denys : « Dieu EST ... de façon absolue et indéfinissable, car
il contient synthétiquement et d'avance en lui la plénitude de l'être. C'est pourquoi on
l'appelle "roi des durées perpétuelles", parce que tout être existe et subsiste en lui
et par rapport à lui » (Les noms divins, V, 4).
162
Chapitre V
207 Tout cela est rapporté dans l'évocation biblique du personnage sublime de
Melchisedech, l'Ancien des Jours des kabbalistes juifs et des fraternités nazaréennes et
esséniennes, pour lesquelles Melchisedech était une hypostase du Logos planétaire.
Melchisedech est occultement le Père auquel s'adresse Jésus.
163
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
164
Chapitre V
210 Au même titre que toutes les populations existant à la surface du monde, les
anciens Israélites (issus des migrations indiennes d'Hyksos) vénéraient la Mère du
monde et de fertilité sous des formes suggérées par la nature, arbres, sources, pierres
levées, etc., et par des poteaux ou pieux sacrés appelés ashérah. Dans ces formes,
les forces élémentales (et non des anges ou des dévas) étaient attirées et incorporées
via des rites sacrificiels par les chamanes, sorciers ou magiciens en vue d'en tirer un
profit matériel. Les prophètes et les sages nazaréens quant à eux s'opposaient à ces
pratiques : « Vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs stèles et vous couperez
leurs poteaux sacrés. Vous brûlerez les images de leurs dieux par le feu » (Rou/eau du
Temple 1, 6-8).
165
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
211 Flavius Josèphe indique que « les Nazaréens demeuraient dans des villes
connues comme Césarée, Joppé et Lydda de la Galilée jusqu'aux rives du lac de
Tibériade ». Ce sont ces mêmes nazaréens et leurs disciples qui se rendirent à Gamla
et firent prospérer la cité.
166
Chapitre V
Il y eut toujours parmi les Juifs des hommes sages qui, tout en
restant fidèles à la grande Synagogue de Jérusalem, cherchaient
tout de même à être admis à recevoir l'initiation dans les cercles
de nazaréens anciens. Certains le devenaient à vie et cessaient
d'être des Juifs dans le sens donné par les nouvelles autorités de
Jérusalem, d'autres accomplissaient une retraite limitée dans le
temps, c'était le vœu de naziréat mentionné au début du chapitre.
Il s'agit là d'un rite issu du judaïsme traditionnel comme le prouve
l'obligation d'apporter des offrandes d'animaux à sacrifier. En effet,
s'il s'était agi d'un rite d'anciens nazaréens, il n'y aurait pas eu
d'offrande d'animaux puisque cela était interdit chez les chaldéo-
nazaréens. Samuel, qui en était membre 214 , niait que l'Éternel pût
trouver plaisir dans les holocaustes et les sacrifices (Samuel XV, 22).
167
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
168
Chapitre V
du judaïsme orthodoxe. Cela est vrai pour certains des plus grands
comme Élie, Élisée et Jean-Baptiste, le dernier grand maître et le
créateur d'une branche (la dernière) de la tradition nazaréenne 216 •
Après cela, Jean, élevé dans l'ordre des nazaréens, devint un ascète
solitaire, méditant dans les grottes et les déserts, vêtu d'une simple
peau d'animal comme Élie avant lui, s'abstenant de viande et d'alcool,
vénérant le soleil et priant lors de ses ablutions dans le Jourdain près
de la mer Morte où vivait un groupe important de ses frères.
216 Les mandéens ou sabéens sont issus de cette branche plus ou moins altérée.
Pour eux, Jean-Baptiste, qu'ils appelaient le« Grand Nazar », était le seul Maître qu'ils
considéraient comme tel ; quant à Jésus, ils en faisaient un «faux Messie ». Ils avaient
évidemment en vue celui du 1"' siècle de notre ère, non pas celui qui est l'objet de notre
thèse.
169
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
seul car avec lui coopérèrent tous les initiés de la Gnose à l'égal de
Simon le Magicien qui, selon l'Église, aurait été mis à mal par nos
apôtres, ce qui est évidemment une grossière mystification de la
vérité. Lui aussi enseignait, à l'égal des esséniens et des nazaréens,
que le Dieu absolu et invisible était le seul vrai et que l'autre Dieu,
le démiurge, était un faux puisque constitué des forces créatrices
(imparfaites) de l'univers218 ! Cela ne faisait pas deux Dieux, mais un
seul, le second n'étant qu'une émanation du premier! Simon était
le disciple du grand Dosithée, un maître qui demeurait à Kokba
où vinrent se réfugier les nazaréens, les esséniens, les ébionites et
tous ceux qui eurent à subir injustice et persécution. C'est encore
à Kokba (sur le chemin de Damas) que Saül sera initié et verra la
lumière du Christ faisant de lui saint Paul, le fondateur d'une forme
encore non dégénérée de christianisme.
218 Cette domination du Verbe sur les anges se retrouve dans l'Épître aux Hébreux
de tendance essénienne, comme l'a très justement soupçonné l'évêque Jean Daniélou.
170
Chapitre V
220 Voyage strictement impossible dans son état. De plus, personne ne l'accompagne,
et le motif d'une telle précipitation nous échappe, sauf peut-être pour commencer à
nous laisser croire que Jésus et Jean sont proches !
221 L'Ëvangile nous dit que le peuple gracia Barrabas au détriment de Jésus. Mais,
en fait, une telle habitude n'existait pas en Israël, comme le reconnaît Daniel-Rops dans
Jésus en son temps.
222 Jésus, sa véritable histoire, p. 358-363.
171
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Quant aux deux larrons crucifiés avec lui, et qui portent différents
noms au gré des manuscrits, ils auraient été des membres de la
troupe de Barabbas selon Daniel-Rops.
223 Cette idée de refus apparaît dans Matthieu Ill, 13 : « Alors paraît Jésus
(Barabbas) : de Galilée il vient au Jourdain vers Jean pour être baptisé par lui. Celui-ci
voulait l'en détourner ... » « L'Ëvangile des Hébreux nie catégoriquement ce prétendu
baptême de Jésus par le Baptiste. De même, Marcion, au 11• siècle, n'incorporait pas
dans son Ëvangile l'épisode du baptême. »(Cf. Origines égyptiennes du christianisme
et de /'/slâm, p. 51.)
224 « Le passage se trouve dans le Sidra d'Yahya (livre de Jean), chapitre 30. Il existe
une traduction anglaise de G. R. S. Mead, The Gnostique Baptizer, p. 48-51. »(Cf. Le
Mystère Jésus, p. 83.)
225 L'apparence de Barabbas n'avait rien de très esthétique, il était laid et chauve, et
pendant longtemps Jésus portera ce masque d'un autre. Cela apparaît très clairement
dans les écrits de nombreux auteurs : « La plus ancienne tradition le représente "sans
beauté et sans honneur" (Justin). Pour Irénée, il est "infirmus et ingloriosus". Pour
Clément d'Alexandrie, il n'était pas beau dans sa chair. Origène le voit petit et disgracié.
Il en va de même pour Tertullien, Cyprien, Hyppolite. Plus tard, l'iconographie, à partir
du v" siècle, va l'embellir ... » (Lionel Rocheman, op. cit., p. 277). Si maintenant on
regroupe tout ce qu'il y a de plus sérieux dans les traditions, Jésus, le vrai, aurait été
grand et maigre avec un visage assez mince et allongé, portant cheveux longs et barbe
noire, le teint pâle et des yeux bleus perçants.
172
Chapitre V
226 « L'existence des Mandéens et de leurs livres avait déjà fait l'objet d'un rapport
par le Père Ignace de Jésus, carmes déchaux, en 1652 ; puis vers le milieu du x1x• siècle
le cardinal Wiseman, archevêque catholique de Westminster, signala l'importance de
leurs écrits pour la compréhension de plusieurs passages du Nouveau Testament »
(Lionel Rocheman).
173
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
227 Les esséniens ont une origine égyptienne. Ce sont d'anciens Ozarîm, des
descendants des hiérophantes égyptiens. C'est du reste pour cette raison qu'ils
s'efforcent, comme le préconise le Manuel de Discipline, « de faire ce qui est bien et
juste aux yeux de Celui qui a donné ces commandements par la bouche de Moïse et de
ses serviteurs les prophètes». Le vrai sens du mot essénien nous a été donné par Munk.
Pour lui, essénien ou Jessains vient du syriaque asaya, médecin, car l'âme d'un sage
est, de par sa compassion naturelle, toujours en action pour soulager la souffrance
humaine. D'où le nom de thérapeutes donné aux esséniens d'Alexandrie.
174
Chapitre V
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
232 Rectifions la phrase d'Ëpiphane, il ne s'agit pas du Christ mais de Jésus. Si l'Ëglise
ne fait pas la différence entre les deux, les sectes hétérodoxes, elles, en faisaient deux
entités distinctes qui, au moment du Baptême, s'unirent en une seule personne divine,
le Messie Jésus-Christ.
233 Les voies de Dieu ne sont pas impénétrables et Jésus est là pour nous indiquer
où se trouve la seule qu'il faille emprunter : la porte étroite, un chemin « qui mène à
la Vie, et il en est peu qui le trouvent» (Matthieu VII, 14).
234 Aux ébionites, Jésus parle directement sans paraboles car eux savent et peuvent
comprendre. Pour le peuple, il utilise les paraboles : « parce qu'ils voient sans voir
et entendent sans entendre ni comprendre » (Matthieu XIII, 13), et il leur rappelle :
« Bien des prophètes et des justes ont souhaité voir ce que vous voyez et ne l'ont pas
vu, entendre ce que vous entendez et ne l'ont pas entendu ! » (Matthieu XIII, 17).
176
Chapitre V
237 « En effet, bien que tu sois Pauvre, n'aspire à rien d'autre qu'à ce qui te revient;
et ne sois pas englouti par le désir, de peur que tu récidives à cause de lui »(Fragment 10
Colonne 2, p. 312: Les Manuscrits de la mer Morte révélés).
177
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
178
Chapitre V
239 Quand on pense qu'un pauvre homme du nom de Menelao Santori fut torturé
et brûlé vif par l'inquisition parce qu'il vivait en concubinage avec deux femmes, on se
demande ce qu'elle réserverait aujourd'hui comme punition à ceux qui adhèrent au
mariage pour tous !
240 L'.lnquisition fut officiellement instaurée sous le pape Grégoire IX, en 1215. Elle
fut confiée à l'ordre des Dominicains. Le 21 juillet 1542, le pape Paul Ill inaugura une
nouvelle institution sous le nom de « sacrée Congrégation du Saint-Office », c'était
sous un autre nom une continuité de l'ancienne Inquisition. Elle était constituée
d'un tribunal ecclésiastique chargé d'instruire et de juger les causes d'hérésie et de
rechercher toutes les opinions suspectes en soumettant les accusés à la Question au
moyen de tortures si douloureuses et atroces que les victimes avouaient tout ce dont
on les accusait. Cet état de fait perdurera jusqu'au pape Pie IX, appelé« mètre cube de
fumier » par Garibaldi. Dans le domaine littéraire, on commença dès 1543 à publier le
catalogue ou Index des livres dont le Saint-Siège interdisait la lecture aux fidèles. C'est
du reste de cet état de fait que se plaint sainte Thérèse d'Avila, avide de retrouver dans
ce qui reste d'ouvrages et de manuscrits des références au véritable enseignement de
Jésus tel qu'il était diffusé au mont Carmel.
179
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
241 Il y eut dès l'époque de Constantin, et même plus tôt, un amalgame malheureux
entre Jésus, le Christ et le Verbe. Dans la Lettre aux Colossiens, le Christ est appelé
le « Premier-Né de toute créature » (1, 15) et aussi le « Premier-Né d'entre les morts »
(1, 18). Ces deux exemples sont synonymes du Verbe ou Logos créateur, et en même
temps, de ce que le Verbe a mis au monde lors de la naissance de l'humanité, la
conscience. Dans ce second sens, le Premier-né est bien le Christ, le premier homme à
s'éveiller à la Sagesse et à la Plénitude du Père. Cela n'a rien à voir avec la naissance de
Jésus mais seulement, et dans une certaine mesure, avec le Baptême dans le Jourdain
qui fera de lui un Christ sauveur.
180
Chapitre V
242 En réalité, les linguistes en perdent leur latin, pour ne pas dire plus, car on
peut toujours donner des interprétations personnelles à partir de la racine du mot.
Dans les textes canoniques, deux qualificatifs araméens hellénisés sont appliqués à
Jésus : nazarenos (le Nazarien) et nazoraios (le Nazoréen). Le premier signifierait une
personne originaire de la ville de Nazareth, le second une personne appartenant à un
mouvement d'hommes portant le nom de nazoréen.
243 On. 138 : 24-25 : E. Klostermann, éd., Onomastikon, GCS, Leipzig-Berlin, 1904.
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
244 Adv. Haeres. 1. 2 - Haeres. XXX, 11; PG 41, col. 426; Holl, éd., Panarion 1.1,
346-347.
245 C. Dauphin, « De l'Église de la circoncision à l'Église de la gentilité », Liber
Annuus XLIII, p. 237.
246 « Les fouilles archéologiques menées au cours de ces dernières années par
des franciscains sur l'actuel site de Nazareth n'ont trouvé aucune trace de ville mais
seulement un habitat rural du deuxième siècle, peut-être du premier » (Jacques Giri,
op. cit., p. 140).
182
Chapitre V
183
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
184
Chapitre V
Il est clair, d'après ce texte très résumé, que Jésus étudia, après
avoir grandi, avec des prêtres du grand Temple et, vu que nous
connaissons la date de sa fuite en Égypte, ce ne peut être que dans
la période de douze à dix-sept ans.
185
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Nous devons donc admettre que s'il a vécu à Gamla, ce fut avant
douze ans et que, par conséquent, son instruction première lui
a été donnée par des prêtres nazaréens de l'une ou l'autre des
synagogues (ou temples) se trouvant dans les villes entourant le lac,
puisque celle de Gamla n'était pas encore construite, comme nous
allons le voir plus loin.
253 Cette tendance ascétique s'opposait directement à celle des Israélites pour qui
procréer est un devoir impératif (cf. TB Pesahim 11 ?a).
186
Chapitre V
254 Ce sujet est traité par l'auteur dans: De la sexualité au divin, une voie royale vers
Dieu, Ëd. Le Temps Présent, 2014.
255 Josèphe signale l'adoption d'enfants, en outre, chez les esséniens célibataires
(Guerre des Juifs, Il, VIII, 120).
256 Les candidats Geunes ou vieux) ne pouvaient se présenter pour devenir membres
qu'à certaines dates définies selon les influences planétaires, ce qui explique que
les candidats se présentaient souvent en groupe et non pas individuellement.
257 Ce livre doit être d'une grande valeur, car un prêtre essénien devait absolument
le connaître et le maîtriser.
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
188
Chapitre V
260 Une reprise de ce qu'avait prophétisé Isaïe XLIX, 1, cf. 5: «Yahvé m'a appelé dès
le sein ; dès les entrailles de ma mère il a mentionné mon nom. »
261 A propos de ce maître, lire de l'auteur: Linga, le signe de Shiva, Éd. Les Deux
Océans, 2002.
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Il existe une preuve qui corrobore notre conviction que Jésus est
resté au Temple. Nous avons dit qu'au quarantième jour après la
naissance de Jésus, Marie devait se conformer à trois rites : 1) sa
purification, 2) le« Rachat» du fils premier-né par un sacrifice prescrit
par la Loi et 3) la présentation de Jésus au Temple. Or, des trois
rites, il manque le « Rachat » et l'ancien pape Benoît XVI abonde
dans ce sens en écrivant : « Luc cite avant tout explicitement le droit
de réserve à l'égard du premier-né : "Tout garçon premier-né sera
consacré (c'est-à-dire appartenant) au Seigneur" (2 ; 23 ; cf. Ex 13,
2 ; 13, 12-15). Cependant, la particularité de son récit consiste en
ce qu'ensuite il ne parle plus de rachat de Jésus mais d'un troisième
fait, celui de la remise ("présentation") de Jésus. A l'évidence
262 Ce ne sera une obligation qu'en l'an 75 de notre ère, époque où tous les enfants
mâles doivent s'instruire dans une Maison du Livre (Bet hasefer).
190
Chapitre V
il veut dire : cet enfant n'a pas été racheté et n'est pas retourné
à la propriété de ses parents, mais tout au contraire il a été remis
personnellement à Dieu dans le Temple, totalement donné en
propriété à Lui 263 • »
Après cet épisode, les Ëvangiles sont muets sur la vie de Jésus qui
ne fera sa réapparition qu'à l'époque présumée de la prédication
de Jean-Baptiste, pour Matthieu. Même chose pour Marc. De son
côté, Luc écrit: « Il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth;
et il leur était soumis ! »Cela est en totale contradiction avec ce qui
venait de se passer à Jérusalem où il disparut de la garde de ses
parents, et sans les prévenir resta à discuter avec les Docteurs de la
Loi, et enfin affirma l'autorité de Dieu sur celle de Joseph ! Et Luc
continue : « Et sa mère gardait fidèlement tous ses souvenirs en son
cœur »(Luc Il, 51-52). Nous croyons plutôt que Marie, nostalgique,
se souvenait du temps où son fils vivait à leur côté à Gamla !
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
192
Chapitre V
264 Les savants qui écrivent sur la Bible ont la mauvaise habitude de se répéter lorsqu'ils
parlent des sadducéens considérés comme des athées qui, entre autres caractéristiques,
ne croient pas en l'immortalité de l'âme (animale), ce qui est pourtant correct puisque
celle-ci n'est immortelle qu'une fois identifiée à l'Esprit. Ils avaient connaissance de certains
mystères et possédaient une philosophie de l'extrême, une forme de monothéisme absolu
et transcendant qui niait tout ce qui n'était pas Dieu, tout ce qui, bien que vrai, était
temporaire, les anges par exemple. Ils repoussaient tous les livres sauf la Loi de Moïse
contenue dans un ouvrage secret depuis la fondation de leur secte vers 400 avant notre
ère. En revanche, ils rejetaient avec dédain la Bible d'Esdras terminée par Judas Maccabée,
et transformée par les massorètes, ce qui altéra considérablement le texte biblique. Ils
refusaient donc de se soumettre à la loi orale des pharisiens, différente de la leur. Membres
de l'aristocratie et savants aisés, ils fournissaient les plus éminents des grands prêtres juifs
pour le Temple. À leur propos, Josèphe a écrit : « Leur doctrine n'est adoptée que par
un petit nombre, mais qui sont les premiers en dignité » (Antiquités judaïques XVIII, 16).
Éloignés du peuple qu'ils laissaient aux soins des pharisiens, ils péchèrent par orgueil et
indifférence, alors que les pharisiens, leur ennemi de toujours, plus proches du monde,
subissaient la fascination de celui-ci et des intérêts trop souvent matériels qu'il suscitait.
Comme les sadducéens étaient attachés au culte du Temple, ils disparurent avec lui lors de
sa destruction en 70 de notre ère.
193
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Il n'en reste pas moins vrai que Jean Hyrcan fut tout de même
hautement considéré. Flavius Josèphe le salue comme un être
exceptionnel. Dieu, écrit-il, l'avait « jugé digne de trois des plus
grandes choses : le gouvernement de son peuple, la dignité
sacerdotale et le don de prophétie» (A. J. XIII, 299). Et le Targoum,
version glosée de la Bible en araméen, qui voit en Hyrcan un nouvel
Élie, confirme cette appréciation.
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268 Alexandre Jannée meurt de maladie durant le siège de Ragaba, dans le territoire
de Gerasa.
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Selon Dupont-Sommer :
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Chapitre V
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Les trois qui restent sont nos trois rois sous lesquels Jésus naquit
et mourut. «Tous les trois sont fils de ténèbres, et leur fin est dans
les ténèbres : condamnation péremptoire et sans appel », écrit
Dupont-Sommer. Pour ceux qui l'auraient oublié, le cinquième est
Aristobule 1er (-104 - -103) ; le sixième est Alexandre Jannée (-103
- -76). «Le septième, si l'on passe le règne d'Alexandra (-76- -67),
qui, de toute évidence, ne pouvait être comptée dans la série des
"prêtres", est Aristobule Il (-67 - -63), fils d'Alexandre Jannée, qui
succéda à sa mère Alexandra 272 -273 • »
272 « Sous Alexandra, il est vrai, la grande prêtrise fut exercée par Hyrcan Il, fils aîné
d'Alexandre Jannée ; mais celui-ci ne gouverna pas : notre auteur avait donc le droit
de le passer dans la liste des grands prêtres dynastes qui va de Judas à Aristobule Il.
Il pouvait également laisser de côté la période de trois mois qui, selon Josèphe (A. J.,
XV, 6, 4 § 180). s'écoula entre la mort d'Alexandra et le début du règne d'Aristobule Il ;
en effet, si Hyrcan Il, en tant que fils aîné, devint roi dès la mort de sa mère et le
resta durant trois mois, cette très courte période, pendant laquelle il fut constamment
combattu par son cadet Aristobule Il et incapable d'exercer réellement le pouvoir, est
plutôt un interrègne qu'un règne proprement dit. »
273 Nouveaux aperçus sur les manuscrits de la mer Morte, p. 72-73.
200
Chapitre V
201
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Ce sont là les griefs typiques que portaient les esséniens contre les
sadducéens 276 de l'époque asmonéenne, stigmatisant l'abominable
conduite des prêtres, leurs mœurs infâmes, leur avarice, leur
impureté vis-à-vis des sacrifices. Et, dans un élan similaire, Jésus
s'indigne : « Malheur à vous scribes et Pharisiens hypocrites, qui
purifierez l'extérieur de la coupe et de l'écuelle, quand l'intérieur en
est rempli par rapine et intempérance ! Pharisien aveugle ! Purifie
d'abord l'intérieur de la coupe et de l'écuelle, afin que l'extérieur
aussi devienne pur. »
202
Chapitre V
il y aura une souillure, etc." Cette phrase, à coup sûr, ne saurait viser
les habituelles profanations dont les prêtres se rendaient coupables
dans leur service du Temple comme dans leur conduite ; de telles
profanations marquèrent non seulement le règne d'Aristobule Il,
mais encore les règnes précédents. Le singulier (miamos) indique
qu'il s'agit d'un acte sacrilège particulier ; et ce crime fut d'une
gravité hors de pair, si odieux qu'on n'ose "en parler devant les
hommes277 ". »
203
Bénis le Seigneur, ô mon âme, pour toutes
Ses merveilles à jamais.
Béni soit Son nom, car
Il a sauvé l'âme du Pauvre
(Ebion)
«Comme Dieu n'a point de forme, ni image qui puisse être comprise
par la mémoire, de là vient que quand elle est unie à Dieu - comme
on voit tous les jours par expérience - elle demeure sans forme et
sans figure, l'imagination perdue et la mémoire plongée dans un
souverain bien, en grand oubli, sans se souvenir de rien. »
206
Chapitre VI
278 Cf. de l'auteur, Kailash, montagne sacrée du Tibet, Dervy-Livres, 1989 (épuisé).
279 Cf. La Vie démystifiée de Jésus, p. 34 (édition française épuisée), en espagnol
La vida desmitificada de Jesus, Escuelas de Misterios Ediciones, Barcelona, 2013.
207
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Le mont Sinaï2s 1
Si l'on prend à la lettre les plus anciennes traditions, Moïse fut initié
par Jéthro qui ne fut nullement son beau-père, mais son initiateur;
et Zipporah, l'aînée de ses sept filles, ne fut nullement son épouse,
mais le symbole de la septième sagesse supérieure, la Gnose
divine, qu'il épousa effectivement. Moïse a certainement existé,
mais a été abondamment transformé par Esdras à partir d'un autre
personnage babylonien, le roi Sargon (2360 av. notre ère). Selon
les études très poussées de Sir Charles Marston, Moïse serait né
vers -1520 et aurait été recueilli par la princesse Thermutis, puis
élevé à la cour de Thoutmès Ill (mort en -1447), lequel partagea son
pouvoir avec la reine Hatshepsout morte en -1485.
280 « Et quand vous priez, n'imitez pas les hypocrites : ils aiment, pour faire leurs
prières, à se camper dans les synagogues et les carrefours, afin qu'on les voie.
En vérité je vous le dis, ils ont déjà leur récompense. Pour toi, quand tu pries, retire-toi
dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ... »
(Matthieu VI, 6).
281 Le Nissi de l'Exode, XVII, 15.
208
Chapitre VI
282 Cette révélation est sans aucun doute spirituelle et intuitive, mais elle est aussi
le fait d'une connaissance transmise par Jéthro, un enseignement qui est quant à lui
très concret car Dieu, qui n'est pas un individu, n'intervient jamais par des phénomènes
dans le monde visible, mais seulement à travers ses émanations, les dieux, les mondes,
les hommes. Par conséquent, la réception des Tables de la Loi ne peut être qu'une
allégorie. La preuve nous en est donnée dans le Livre de Jasher dans lequel il est écrit,
au chapitre XVII, que Moïse monte au Sinaï, non pour rencontrer Dieu, mais seulement
les élus d'Israël. Au verset 13, il est écrit : « Et il advint, au terme de quarante jours
durant lesquels Jéthro s'entretint avec Moïse, Josué, et les 70 anciens, que tous les
statuts et ordonnances furent consignés dans un livre de souvenir. - 14. Et, il advint,
tandis que Moïse, Josué, Abhihur et les 70 anciens s'attardèrent dans la montagne, que
le peuple murmura. »
209
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Le mont Moriah
Cette montagne est plutôt une colline. Selon la Genèse, Dieu dit
à Abraham de prendre son fils, d'aller au pays du culte et de le
sacrifier en holocauste sur l'une des montagnes qu'il lui désignerait:
le mont Moriah. C'est là précisément (selon la légende) que l'Ange
de Yahvé arrêta le bras d'Abraham prêt à immoler son fils. Le mot
Moriah a de nombreuses significations. Ce serait, selon l'une d'elles,
un ancien lieu de culte associé à un sage du nom de Morya. Selon
un Midrach, ce mot peut signifier le pays du culte, car là se trouvait
un lieu consacré à Yahvé où l'on brûlait des herbes aromatiques (la
myrrhe se dit Mor en hébreu). Certains autres commentaires en font
le lieu ou pays de la vision. Finalement, toutes ces significations
se rejoignent pour en faire un lieu saint d'une haute élévation. Il
était l'ancienne Oibla 284 de Moïse, l'endroit où fut placée l'Arche de
!'Alliance. A cause de la sainteté du Rocher placé à son sommet,
David y consacra un autel à Yahvé et le légendaire Salomon y
construisit son Temple. Nous ne sommes plus seuls à penser
que David et Salomon, même s'ils ont existé, n'étaient pas aussi
glorieux que le décrit la Bible, ni ne vivaient à l'époque décrite.
Israël Finkelstein, l'archéologue bien connu, s'est fait fort de nous
en donner les preuves :
210
Chapitre VI
Après le retour d'exil des Juifs en 537 avant notre ère, un autel
provisoire fut installé au sommet et, en -520-515, un nouveau
Temple, plus modeste, fut érigé sur les instances des prophètes
Aggée et Zacharie, malgré les objections d'lsaïe pour qui le ciel
était le trône de Yahvé et la terre une marche pour ses pieds.
211
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Le mont Hermon
Le mont Carmel
212
Chapitre VI
213
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
286 Sidon est une ville située à environ cinquante kilomètres au-dessus de Tyr.
287 Si Pythagore resta si longtemps au Carmel, c'est qu'en dehors de la sainteté
de ce dernier, il avait de la famille installée à Tyr et que lui-même était natif de Sidon.
Selon Jamblique, Pythagore dans sa jeunesse venait souvent méditer dans son temple.
214
Chapitre VI
215
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Après sa résurrection :
289 Ce trajet est de 150 kilomètres. Il est peu probable que la route romaine qui allait
de Jérusalem au lac de Kinnereth ait été déjà construite à l'époque de notre Jésus,
en revanche, elle l'était à l'époque du pseudo-Jésus des Évangiles, ce qui correspondait
à peu près à trois jours de marche.
216
Chapitre VI
217
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
218
Chapitre VI
Archéologie du site
Gamla a été jadis une ville difficile d'accès, telle était sa force.
La ville est située à l'ouest du plateau du Golan à approximativement
20 km au sud de Katsrin et à 2 km au nord du carrefour Daliyot.
On y accède à partir de Tibériade en contournant le lac vers le
nord-est jusqu'au carrefour Maa/e Garn/a. Il faut ensuite emprunter
la nationale 869 jusqu'au carrefour Daliyot, puis la 808 vers Katsrin.
On accède au site par un sentier situé au nord-est291 •
291 Le site archéologique est ouvert toute l'année, tous les jours de 8 h à 17 h (16 h
en hiver).
219
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
La synagogue de Gamla
La plus belle surprise des archéologues fut incontestablement la
découverte de l'une des trois plus anciennes synagogues d'lsraël 292 •
Elle se tient près de l'entrée de la ville. C'est une synagogue typique
du style galiléen, de forme rectangulaire. Ses mensurations sont,
selon le fascicule édité par le Go/an Archaeological Museum 293,
de « 20 m de long par 16 m de large, alignée d'est-nord-est à
ouest-sud-ouest (son axe long)», comportant trois rangées de seize
colonnes et soutenant la toiture dont on ignore la nature. (Voir
figure 19 en fin d'ouvrage.)
292 Les trois plus anciennes étant celles de Gamla, Massada et l'Hérodion.
293 Cf. Garn/a, modeste livret d'information que l'on peut se procurer au musée de
Katzrin, e-mail : [email protected]
220
Chapitre VI
221
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
295 Après la destruction du Temple, et bien que la structure de base reste la même,
les styles varient à l'infini et les rouleaux de la Torah seront désormais entreposés dans
une niche spéciale, une arche sainte très décorée.
222
Chapitre VI
223
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
224
Chapitre VI
225
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
226
Chapitre VI
varie du vert au bleu, passant d'une mer calme aux eaux limpides,
à une mer en furie dont les tempêtes soudaines ont toujours
constitué un réel danger pour les marins. Ces tempêtes soudaines
sont provoquées par des vents violents provenant de la fusion de
l'air froid des montagnes avec l'air surchauffé du lac. (Voir figure 20
en fin d'ouvrage.)
227
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Voici maintenant comment Josèphe parle du lac, lui qui l'a bien
connu:
228
Chapitre VI
229
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Jésus vint donc à Gamla vers l'âge d'un an, un compromis entre
40 jours et deux ans puisque, comme nous l'avons souvent fait
remarquer, il n'existe aucun texte ou évangile décrivant sa vie
d'enfant. Des Apocryphes, comme le Protévangile de Jacques,
ne parlent que de sa naissance immaculée. L'Ëvangi/e du Pseudo-
Thomas nous parle d'un enfant Jésus capable de faire des prodiges
à répétition, qui tue aussi bien qu'il ressuscite, et cet évangile,
largement influencé par le Protévangile de Jacques, ne nous
apprend rien sur les conditions extérieures de sa vie. Concernant
ces apocryphes et d'autres comme l'Ëvangi/e de /'Enfance, les
Actes de Pilate ou l'Ëvangi/e de Nicodème,« ils sont, écrit Daniel-
Rops, peu soucieux de vraisemblance, les bons rédacteurs de ces
contes ! Et ils n'ont pas non plus le goût très sûr. Mais leur foi est
incontestablement vive, et c'est pourquoi le Moyen Âge, époque
d'ardeur et de naïveté, les a tant aimés». Tous ces textes n'avaient
qu'un seul but, compléter ce que ne nous disaient pas les Évangiles,
mais, curieusement, tous datent au plus tôt du 1v" siècle 302 •
302 Une liste est donnée par Robert Ambelain, p. 38 à 40, dans Jésus ou le mortel
secret des Templiers.
230
Chapitre VI
231
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Une chose très importante dans ces régions isolées des montagnes
est la lumière. A l'aube, juste avant que ne se lève le soleil, Jésus
participait avec la communauté aux ablutions et aux prières envers
le soleil levant. Après cela, tout le monde allait se restaurer et vaquer
à ses occupations. L'aube est l'espoir d'un jour nouveau, lumineux
et riche en perspectives. Il est annoncé par le chant du coq, et
Jésus a dû connaître cette litanie juive : « Béni sois-tu, Seigneur
232
Chapitre VI
Les anciens lui avaient appris qu'il fallait être fécond en vertus,
qu'il fallait multiplier l'acquis pour le bien de sa famille ou de sa
communauté, et qu'il fallait soumettre la terre en la respectant.
On lui avait également enseigné l'un des points importants du
nazaréisme : respecter les animaux et donc ne manger que ce qui
provenait du règne végétal, et aussi ne pas prendre exemple sur les
non-nazaréens qui buvaient le fruit de la vigne une fois fermenté.
233
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
234
Chapitre VI
303 « Ils regardent l'huile comme une souillure, et, si quelqu'un a été oint malgré
lui, il s'essuie le corps ; ils se font un devoir, en effet, d'avoir la peau sèche et d'être
toujours vêtus de blanc» (Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Ill, 123).
304 Marie ou Maria vit et travaille comme coiffeuse pour femme (megaddha
neshayia) : celle qui tresse les cheveux des femmes. Cette tradition apparaît dans
le Talmud de Babylone : Shabbat, 104 b; Sanh., 67 a.
305 Plus tard, Jésus enseignera cette science à ses disciples, notamment concernant
l'art de chasser les démons en faisant des onctions d'huile (magnétisée) sur certains
centres du corps vital (cl. Marc VI, 13).
306 Lorsque le prophète Isaïe décrit de manière symbolique le peuple d'Israël
comme un peuple malade, il le décrit ainsi : /es plaies ne sont ni nettoyées, ni bandées,
ni soignées avec de l'huile (ls 1, 6).
235
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
307 Cette nouvelle énigme est abordée dans les ouvrages antérieurs. Disons ici que
cette Marie n'est pas de la ville de Magdala (située à cinq kilomètres de Tibériade) mais
que le mot « Magdala » se rapporte plutôt à sa condition psychique, car en hébreu ce
mot signifie « l'exaltée », soit une personne inspirée. Ce nom de « Magdala a donné
naissance à notre prénom Magdeleine, Madeleine, Maguelone, signifiant en grec
"élevé, magnifique"» (R. Ambelain). En araméen, Magdala peut signifier une coiffeuse
ou une parfumeuse. Vers l'an 200, Tertullien (150 - 160? -240) lui-même vint enquêter
à Magdala et ne put recueillir aucun renseignement, cette femme était totalement
inconnue et aucune légende n'en relatait l'existence possible. A part les Évangiles, elle
est également inexistante dans les Actes des Apôtres, les Épîtres de Paul, celles de
Pierre, de Jacques, de Jude et de Jean, et même !'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de
Césarée l'ignore complètement ! Et, comme par hasard, Marie mère de Jésus et Marie
de Magdala sont toutes deux mortes à Éphèse !
236
Chapitre VI
308 Dans le judaïsme, ce centre de lumière est symbolisé par l'usage du phylactère
au cours de la prière.
309 Ndla.
237
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
238
Chapitre VI
239
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Comme nous l'avons suggéré plus haut, une partie des activités
quotidiennes était conditionnée par le cycle saisonnier auquel
étaient soumises les différentes cultures. Cela commençait en
novembre avec le retour des premières pluies grâce auxquelles on
pouvait labourer sans trop de difficulté. Il n'est pas certain qu'on
utilisait la charrue tirée par des bœufs, car, en zone montagneuse
plus restreinte, on y préférait le sarclage à la pioche.
Bien que nul ne sache si Jésus était le fils unique de Marie, Clément
d'Alexandrie et Origène pensaient que Joseph, avant son mariage
avec Marie, avait été veuf et père de six enfants. Mais, comme l'écrit
pertinemment Robert Ambelain: «Le fait de monter au Temple lors
de la naissance de Jésus, pour y offrir le sacrifice de substitution des
premiers-nés, prouve qu'il n'avait jamais eu d'enfants auparavant. »
Par conséquent, en l'absence de preuves formelles, je préfère m'en
tenir à l'interprétation qui fait de ses six frères et sœurs des cousins
ou des parents proches. Dans un cas comme dans l'autre, Jésus
n'était pas seul.
240
Chapitre VI
311 Des villes très hellénisées, comme Ptolémaïs et Scythopolis, étaient peu en
harmonie avec les habitudes de la Galilée profonde dont les populations étaient
composées d'hommes indépendants et ataviquement résistants aux influences
extérieures.
312 On se souviendra que, dans la Samarie toute proche, s'était implanté le culte
du dieu Tammouz, le « Pasteur céleste », qui était descendu aux enfers avant d'être
ressuscité. Or, lui aussi avait la profession de charpentier (nagar).
313 Charpentier est un terme qui n'est pas sans nous rappeler la profession des initiés
qui se disaient « constructeurs ou maçons » des temples humains et divins. Paul, en
tant qu'initié nazaréen, utilise ce jargon symbolique aussi ancien que le monde. « Selon
la grâce de Dieu qui m'a été donnée, tel un bon architecte, j'ai posé le fondement.
Un autre bâtit dessus. » On le retrouve en Inde où les Hindous avaient leur Sauveur en
la personne d'un roi glorieux et fils du charpentier Tachana.
241
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
315 « Magdala (en arabe : Magdan est la Midgdal Nounaya du Talmud, la Tarichée
des Grecs... Flavius Josèphe en avait fait son quartier général et le centre de la
résistance juive contre les troupes de Vespasien. A sa gauche, sur les falaises, on peut
encore voir les ruines de la forteresse de Simon Bar-Kokhba, le chef de la dernière
révolte de 132 » (R. Ambelain).
242
Chapitre VI
316 Dans son livre L'Enfance de Jésus, le pape Benoît XVI, n'admettant pas la
valeur de l'astrologie des « rois-Mages » (qu'il écrit avec un M majuscule), en fait des
«astronomes». Il oublie quelques pages plus loin, en parlant de l'astronome Johannes
Kepler qui émit une hypothèse à propos de l'étoile annonciatrice, que ce dernier
était aussi un astrologue. Jadis l'astronomie et l'astrologie n'étaient pas des sciences
séparées comme aujourd'hui. Le pape suit évidemment les croyances de son Église,
comme celle de Grégoire de Nazianze qui affirmait qu'au moment où les Mages se
prosternent devant Jésus, la fin de l'astrologie serait arrivée, parce qu'à partir de ce
moment les étoiles auraient tourné dans l'orbite indiquée par le Christ! (Poem. Dogm.
V, 55.64: PG 37, 428-429).
243
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
317 On sait que les esséniens pratiquaient la divination par les astres (Flavius
Josèphe, Guerre des Juifs, Il, viii, 12, 159), ce qui a été prouvé par des documents
astrologiques trouvés à Qumrân.
244
Chapitre VI
318 La Pâque juive de l'époque de notre Jésus n'était pas celle que l'on connaît
aujourd'hui. «Telle qu'elle est célébrée après l'Exil, la fête de Pâque est la conjonction
de deux fêtes très anciennes, jusque-là distinctes : une fête nomade du printemps,
au cours de laquelle était consommé un agneau (Ex 12, 1-11 ), et la fête agricole
des azymes, qui célébrait le début de la première moisson des orges, au cours de
laquelle on apportait la première gerbe et où l'on mangeait du pain fait avec des grains
nouveaux, sans levain (Ex 13, 3-10 ; 23, 15 ; 34, 18). Ces rites empruntés à la civilisation
du Moyen-Orient ancien furent investis d'un sens religieux qui domina toute la fête :
la commémoration de l'acte sauveur de Dieu, par lequel Israël accéda à la liberté »
(Hugues Cousin, Jean-Pierre Lemonon, Jean Massonnet, Le monde où vivait Jésus,
Ëd. du Cerf, 1998, p. 342).
319 Date qui dans le Talmud correspond à l'âge de sa naissance !
245
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
246
Chapitre VI
320 Talmud Mishnah Sanhédrin de Babylone, ch. XI, folio 107 b, et Mishnah Sotha,
ch. IX, folio 47 a.
321 « Les Kabbalistes hébreux ont développé deux grands systèmes ésotériques :
Ma'aseh Bereshit (l'œuvre de la création) à partir du texte de la Genèse 1, Ma'aseh
Merkabah (l'œuvre du chariot) à partir du texte d'Ëzéchiel 1, VIII, X. Le Livre de
la formation (Sefer Yetzirah) relève du Ma'aseh Bereshit »(Pierre A. Riffard, L'Ësotérisme,
p. 700).
247
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
322 Joseph, le père de Jésus, est encore présent lorsqu'il accompagne Jésus âgé
de douze ans au Temple de Jérusalem. Ensuite, il disparaît. Daniel-Rops écrit : « Une
très ancienne tradition (nous aurions aimé savoir laquelle ? NdA) affirme que Jésus
avait dix-neuf ans lors du décès de son père, et la légendaire Histoire de Joseph le
Charpentier en fait raconter par le Christ lui-même les circonstances » (Jésus en son
temps, p. 145). Si cette date était avérée, la date de la mort de Joseph se situerait en
l'année 86 avant notre ère.
248
En effet, c'est une doctrine bien affermie chez eux
(les Esséniens) que, si les corps sont corruptibles
et leur matière instable,
les âmes sont immortelles et demeurent toujours ;
que, venues de l'éther le plus subtil,
elles se trouvent enlacées aux corps
qui leur servent de prisons,
attirées qu'elles sont vers le bas
par quelque sortilège physique,
mais que, quand elles sont libérées des liens de la chair,
affranchies pour ainsi dire d'un long esclavage,
elles sont alors dans la joie
et s'élèvent vers le monde céleste.
Bien avant le retour de Jésus de son exil initiatique, les membres les
plus élevés de la communauté attendaient la venue d'un libérateur.
Comment aurait-il pu en être autrement, eux qui étaient des initiés
clairvoyants, omniscients et experts en astrologie. Aucun écrit ne
nous l'a confirmé, mais je présume que Jésus (et ceux qui l'entourent)
est resté, depuis son enfance et son exil, en relation étroite avec
250
Chapitre VII
251
Gamla ou lenfance retrouvée de Jésus
324 Ce n'est pas un hasard non plus si le Maître de justice est appelé le bâton
(mehôqeq). mot qui signifie en hébreu le «chef» ou le « législateur».
252
Chapitre VII
Essénisme et bouddhisme
Il n'y a qu'une ombre à ce tableau idyllique. Lors de son voyage
en Orient, Jésus a été initié au bouddhisme, doctrine qu'il devait
connaître puisque celui-ci était déjà présent en Palestine.
Il existe un écrit de grand intérêt, intitulé Le Bouddhisme, etquifutmis
au point par Henry S. Olcott, président de la Société théosophique.
Il s'agit d'un texte fondamental (sous forme de questions/réponses)
qui fut supervisé et accepté par H. Sumangala, Grand-Prêtre de
Sripada, Pic d'Adam, et de Galles, principal du Widyôdaya Parivena,
école de théologie bouddhiste. A la question 305 : « Quelles
furent, en Occident, les communautés religieuses qui accueillirent
le Bouddha Dharma et en imprégnèrent la pensée occidentale?»,
la réponse est sans appel : « Les Thérapeutes d'Ëgypte et les
Esséniens de Palestine 325 • »
253
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
326 Lire sur ce sujet les deux fragments esséniens intitulés respectivement Les Sept
Princes suprêmes et Le Char divin, dans La Bible, écrits intertestamentaires, p. 431-440.
327 Guerre, Il, 142.
254
Chapitre VII
les anges, qu'ils appellent aussi "les Saints", "les Esprits", "les
Dieux" (é/îm), "les Vénérables", "les Fils du ciel". Le fidèle de
!'Alliance vit constamment dans la compagnie des esprits célestes.
La Communauté de !'Alliance ne fait qu'un avec la Société angélique,
l'Ëglise des hommes avec celle des anges ...
Quoi d'étonnant, dès lors, que, parmi les fragments provenant des
grottes, se trouve une description de la liturgie angélique 328 ? »
255
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
330 Celui qui fait la Volonté du Père peut compter sur le soutien et la puissance
angélique des 12 Hiérarchies célestes. C'est ce qui apparaît en filigrane dans cette
réflexion de Jésus au moment de son arrestation : « Penses-tu donc que je ne puisse
faire appel à mon Père, qui me fournirait sur-le-champ plus de douze légions d'anges?»
(Matthieu XXVI, 53).
331 C'est aussi l'avis de Jozef Milik, qui a suggéré que les textes cryptés utilisaient
un mélange de trois alphabets (paléo-hébreu, araméen et grec) et qu'ils se lisaient
de gauche à droite et non l'inverse. Selon lui, « ces codes ont été utilisés à des fins
ésotériques, afin de réserver certains textes aux seuls "initiés" » (Les Manuscrits de la
mer Morte, p. 59).
256
Chapitre VII
« Fondation de Feu
Manuscrit A Fragment 1 (1) le siège de Ton Honneur et les
marchepieds des pieds de Ta Gloire, dans les (hauteurs de Ta
station et la mar(che) (2) de Ta Sainteté et les Chars de Ta Gloire
avec leurs (mul)titudes et leurs anges-roues, et tous (Tes) Secrets, (3)
Fondations de Feu, flammes de Ta Lampe, Splendeurs d'honneur,
f(eu)x de lumières et éclats merveilleux, (4) (hon)neur et vertu et
hauteur de Gloire, saint Secret et li(eu de Sp)lendeur et hauteur
de la beauté de la Sou(rce), (5) majesté et lieu de rassemblement
de pouvoir, d'honneur, de louange et de puissants prodiges et de
guérison(s), (6) et œuvres merveilleuses, Sagesse Secrète et image
de Science et Source d'intelligence, Source de Découvertes (7) et
conseil de Sainteté et Vérité Secrète, puits d'intelligence des fils
de la Justice, et lieux de résidence de la Recti(tude ... ) (8) Pieu(x) et
congrégation de Bonté et Pieux de Vérité et Miséricordieux éternels
et merveilleux Myst(ères) (9) quand i(ls app)araissent, et semaines
de Sainteté dans leur ordre exact et drapeaux des mois ... (10) en
leurs saisons et fêtes de Gloire en (leurs) temps ... (11) et sabbats
de la terre en leurs divi(sions et temps) fixés de jub(ilé ... ) (12) (et Ju)
bilés éternels et ... (13) (Lum)ière et Ténèbres ... )333 • »
332 Voir J. Carmignac, «Le document de Qumrân sur Melchisedeq », RQ, 7 (1970),
p. 343-379.
333 Le titre du fragment est Les Chars de Gloire (40286-287) (Planche 21 ). Traduction
de R. Eisenman et M. Wise, p. 281, Les Manuscrits de la mer Morte révélés.
257
Gamla ou lenfance retrouvée de Jésus
Le mot« Mystère » ne devrait pas effrayer les lecteurs, car le but des
Mystères est simplement, selon la formule de Platon dans le Phédon,
« de rétablir l'âme dans sa pureté primitive ». Je ne connais pas
de meilleure définition. Une religion permet à tous sans exception
de se nourrir, de s'éveiller lentement, en allant de l'extérieur du
cercle vers le centre. Les enseignements permettant d'entrer en
communion avec ce qu'il y a de plus pur au monde ne pouvaient, et
ne peuvent toujours pas, être confiés qu'à des disciples engagés de
toute leur âme vers un objectif apparemment impossible à réaliser
en une seule existence et pourtant clairement exprimé par Jésus :
être aussi parfait que son Père ! A ceux qui sont prêts à sacrifier leur
confort et leur existence humaine au profit de leurs frères, à ceux
pour qui les mots égoïsme et rigueur ne sont plus qu'un vague
souvenir, et qui n'ont qu'un seul objectif, l'unité en Dieu, à eux
seuls se révèle l'entrée de la« porte étroite». Et puis, une fois entré
dans l'école, le Maître de justice mettait les disciples en garde :
« Ne donnez pas votre héritage à des étrangers, ni votre legs à
des hommes violents, de peur que vous ne soyez tenus comme
humiliés à leurs yeux, et insensés, et qu'ils vous piétinent, car ils
viendraient résider parmi vous et deviendraient vos maîtres334 • »
En effet, la science ésotérique transmise à des âmes pures est la
plus noble des conquêtes spirituelles, mais donnée à des hommes
ambitieux dénués de vertu et d'amour du prochain, cette science
devient la pire des abominations.
334 Le Testament de Kehal (40542). Les Manuscrits de la mer Morte, M. Wise, p. 180.
335 Cette référence à la porte étroite est une réminiscence d'un écrit intertestamentaire
intitulé le Testament d'Abraham, XI, 10-Xll, 1. On y décrit le voyage d'Abraham sur le
char des Chérubins conduit par l'archange Michel, ce qui nous rappelle Hénoch. A
l'Orient, Abraham vit deux chemins, « l'un étroit et resserré, l'autre large et spacieux».
« A l'extérieur des deux portes qui étaient là, ils virent un homme assis sur un trône
plaqué d'or. Cet homme était d'aspect terrifiant, à l'image du Souverain. Ils virent un
grand nombre d'âmes que des anges poussaient devant eux et qu'ils faisaient passer
par le chemin large; et ils virent d'autres âmes en petit nombre que des anges faisaient
passer par la porte étroite. » Cet homme n'est rien d'autre que l'Adam originel,
258
Chapitre VII
le Logos planétaire, le Premier formé. Lorsqu'il voit les âmes passer par le chemin
large, il se lamente, mais lorsqu'ils les voient passer la porte étroite, « il se lève et
s'assied sur son trône en exultant de joie et d'allégresse, parce que cette porte étroite
est celle des justes, qui conduit à la vie ; ceux qui la traversent vont au paradis ».
336 Écrit gnostique découvert récemment, publié en 2006, créant un inutile tsunami
médiatique !
337 Sri Aurobindo, Bhagavad Gîtâ, VII, 3.
259
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
« L'inégalité des âmes qui arrivent sur notre globe, dit Pezzani, ne
provient pas, nous l'avons établi, d'une inégalité d'essence ni d'une
volonté particulière de Dieu ; elle ne peut trouver sa raison que
dans une série plus ou moins longue d'existences antérieures 339 . »
260
Chapitre VII
261
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Pour les esséniens, il va de soi que chaque individu doit faire des
choix précis et se déterminer clairement, ou l'on suit« l'armée des
saints », ou les « armées de Bélial » ! Il s'agit là de la personnalité
humaine se manifestant sur le plan de la forme et du monde
perceptible. En revanche, en ce qui concerne son Esprit (ou Soi)
immuable, Dieu en soi, l'essénien parlait alors de prédestination,
car, quels que soient les choix, ce qui doit arriver arrive comme
conséquence d'une loi subsidiaire, celle de l'action (loi du karma
ou de rétribution dans l'hindouisme et le bouddhisme). Ce karma
engendre toujours un effet positif ou négatif, effet que l'homme
devra subir dans cette vie ou dans la prochaine. C'est ce karma qui
constitue sa destinée 342 • Personne n'y échappe, même si la grâce
ou l'effort de perfectionnement permet quelquefois de l'atténuer
ou de le déplacer343 • Selon l'essénien:« Le Destin est maître de tout
et rien n'arrive aux hommes qui ne soit conforme à sa décision 344 • »
Un des Hymnes d'Action de Grâce dit : « Tu as fait tomber sur
l'homme un sort éternel. » Cela va dans le même sens que ce que
nous disons à propos du karma qui est ici l'actualisation au présent
des causes issues du passé. La Bible est pleine de références à
cette loi divine : « On ne se moque pas de Dieu. Car ce que l'on
sème on le récoltera» (Gal VI, 7); «Ils sèment le vent, ils récolteront
la tempête » (Os VIII, 7) ; « Oui sème le bien moissonne le bien,
tandis que qui sème le Mal, ses semailles se retournent contre
lui» (Testament araméen de Lévi-40213-214), jusqu'à Jésus qui
enseigne que : « Tous ceux qui prennent le glaive périront par le
glaive » (Matthieu XXVI, 52). Il y a peut-être une influence hindoue
dans la manière de comprendre le karma par les esséniens,
puisque, comme le remarque Rost, les hommes semblent divisés
en quatre groupes suivant la destinée qui leur est assignée. Ce
qui évidemment nous rappelle les quatre castes dans lesquelles
342 Les esséniens le savaient si bien qu'ils considéraient comme juste d'exclure tout
candidat touché d'une tare physique ou psychologique. N'oublions jamais qu'une école
ésotérique comme celle des esséniens ne prenait dans ses rangs que des disciples déjà
avancés dont le karma était favorable. Elle excluait donc « toute personne frappée
de ces impuretés, inapte à occuper un poste au milieu de la Congrégation, et toute
(personne) frappée dans sa chair, paralysée des pieds ou des mains, boiteuse ou
aveugle ou sourde ou muette ou frappée dans sa chair d'une tare visible aux yeux,
ou toute personne âgée qui vacillerait sans pouvoir se tenir ferme au milieu de la
Congrégation » (Rouleau de la Règle).
343 «Je vous le dis en Vérité : avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un
point sur l'i ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé» (Matthieu V, 17-19).
344 Antiquités, XIII, 5, 9, § 172.
262
Chapitre VII
346 Pour Hérodote, les Ëgyptiens « sont les premiers à avoir parlé de cette doctrine
suivant laquelle l'âme de l'homme est immortelle, et qu'après la destruction du corps,
elle entre dans un être nouvellement né ».
347 René Guénon, qui est la grande référence des intellectuels occidentaux (et
des maçons modernes) en termes d'ésotérisme et d'hindouisme, ne croyait pas en
la réincarnation. Selon lui, l'idée réincarnationiste a germé vers 1830 ou 1848, dans
les cerveaux de socialistes français plus ou moins bien équilibrés. « Du reste, ajoutera
Guénon, il y a encore beaucoup mieux à dire que cela contre la réincarnation, car, en se
plaçant au point de vue de la métaphysique pure, on peut en démontrer l'impossibilité
absolue ... » René Guénon va encore plus loin en affirmant que l'hindouisme n'a
jamais enseigné cette doctrine et que cette idée fut complètement étrangère à toute
!'Antiquité ! Nous laissons aux dévots de Guénon cette manne intellectuelle d'un
ésotériste qui devait avoir beaucoup de frustrations et d'ignorances pour avancer de
telles inepties !
263
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
264
Chapitre VII
349 Toutes les écoles enseignaient cette doctrine et personne ne semblait intrigué à
l'idée que le sage Dosithée se soit considéré comme la réincarnation de Moïse.
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
353 « La loi du talion est antérieure à Moïse. Elle paraît déjà dans la Genèse (IV, 23) »
(Denise Masson).
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Chapitre VII
Si l'aveugle a été guéri par Jésus, c'est parce que cet aveugle avait
mis fin à la cause de son aveuglement, et s'il s'agit d'un aveugle-né,
c'est que la cause de cette épreuve est antérieure à cette existence
présente. Pour des raisons identiques, qu'il ne nous est pas possible
de juger, Jésus a pu dire à la pécheresse : « Tes péchés te sont
remis. » Tout cela n'empêche pas l'omniprésence de la loi divine
du talion que nous observons constamment en nous et autour de
nous. L'attitude du chrétien ne devrait pas être de nier cette loi,
bien plutôt de la rendre utile en ne jugeant pas celui qui la subit
dans sa chair et dans son âme, mais en l'aimant davantage. Car
nul homme n'a le droit d'utiliser cette loi à titre personnel pour se
venger par exemple, ce qui constitue la mauvaise interprétation de
la loi du talion. C'est une loi divine et elle doit le rester. Tout cela
n'empêche pas qu'il existe une justice des hommes conformément
à des règles de vie en société que nous devons respecter, même si
le jugement des hommes est loin d'être juste!
354 Cela est vrai dans les premiers temps de l'évolution. Il vient un moment où
le petit moi n'existant presque plus, faire quelque chose pour soi-même est non
seulement difficile, mais fortement déconseillé, puisque l'émancipation finale implique
de toujours agir, mais détaché du fruit de cette action. Telle est l'une des voies
supérieures de la libération.
267
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
355 L'empereur Ashoka envoya des missionnaires chez cinq rois grecs qui avaient
conclu avec lui des traités en faveur de ses prédicateurs religieux. Ce sont: Antiochus,
de Syrie, Ptolémée, d'Ëgypte, Antigonus, de Macédoine ; Margas, de Cyrène, et
Alexandre, d'Ëpire.
268
Chapitre VII
356 « Avant le lever du soleil, ils ne prononcent aucune parole profane, mais ils
récitent certaines prières ancestrales à l'adresse du soleil comme s'ils le suppliaient de
se lever» (Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, liv. Il, chap. VIII).
357 Origène est l'un des Pères les purs et les plus érudits de l'Ëglise. Son œuvre
incomparable fut largement exploitée par les autres Pères : saint Grégoire de Nysse y
puisa sa mystique ; saint Hilaire de Poitiers s'en imprégna ; saint Ambroise le plagia ;
saint Augustin s'en pénétrera et Didyme !'Aveugle l'appellera le maître des églises après
l'apôtre. Quant à saint Jérôme, il se déclarait tributaire d'Origène le Grand. Mais son
enseignement avait un parfum de paganisme, et en 393 le moine Artabius fait signer
une condamnation de ses doctrines qui le mènera finalement à sa condamnation. Voilà
comment l'Ëglise récompense le meilleur de ses membres !
269
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
270
Chapitre VII
358 Ce que les esséniens nomment dans le Commentaire de Nahum « ceux qui
recherchent les choses flatteuses ».
271
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
« J'ai entendu dire par lesdits hérétiques qu'il y avait deux dieux,
l'un bon et l'autre mauvais, et que le Dieu bon ne faisait ni grener
ni fleurir et n'était responsable que des esprits ; que les esprits ou
âmes avaient été créés depuis longtemps, et quittaient les corps
des hommes pour ensuite rentrer dans les corps d'autres hommes
et femmes; ils me disaient que j'avais, peut-être, été reine 359 ••• »
De la réincarnation à la résurrection
Le seul but de la réincarnation est de donner à l'âme le temps de
rendre conscient ce qui est inconscient, actif ce qui est potentiel.
L'âme doit en fin de parcours exprimer dans la perfection toutes les
vertus de sa divine nature. En quoi cette doctrine est-elle dangereuse
pour l'Ëglise, alors qu'elle a la même finalité, la résurrection? Cette
expérience de perfection définitive est un acte de transcendance
qui dépasse l'appartenance religieuse et tout ce qui est concevable
par le mental. C'est l'oubli des notions de passé et d'avenir, et la
prise de conscience de l'instant hors du temps, expérience d'unité
qui met l'homme en union avec l'univers. Jésus nomme cette
expérience finale, où l'homme réalise sa propre nature ou Monade,
« Royaume des cieux ». Les hindous parlent de réalisation du Soi
et les bouddhistes d'état nirvânique, tout cela revient au même. A
ce propos, et sachant combien l'Ëglise est ignorante de la nature
272
Chapitre VII
273
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Dieu est au-dedans de vous 361 " »(Luc XVII, 20-21 ). Le mot essentiel
est dit, ce Royaume n'a rien à voir avec le monde qui nous entoure,
il n'est pas perceptible par les cinq sens, il s'agit bien d'un état
d'être, d'une expérience intérieure. Saint Paul le rappelle encore et
encore : « Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et
que l'Esprit de Dieu habite en vous 362 ? »
274
Chapitre VII
364 Comme les esséniens ne voulaient pas prononcer le nom du Seigneur, ils lui
donnaient le nom de « Cela » (Lui - hûhâ).
275
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
« Il fera la volonté de Dieu en toute « Car hors de toi nulle voie n'est
entreprise de ses mains, parfaite,
pour qu'en tout soit Sa domination, et sans ta volonté rien ne se fait.
selon ce qu'll a prescrit; C'est toi qui as enseigné toute
et en tout ce qui a été fait par Lui il se Connaissance,
complaira de bon cœur, et tout ce qui a été amené à l'être
et en dehors de la volonté de Dieu il existe par ta volonté.
ne désirera rien. Et il n'y a nul autre en dehors de toi
(Et) il se complaira (dans tou)tes les pour répliquer contre ta décision
paroles de Sa bouche, et pour comprendre toute ta Pensée
et il ne convoitera rien de ce qu'll n'a sainte,
pas prescr(it). et pour contempler la profondeur de
(Et) il guettera constamment le tes Mystères
Jugement de Dieu. et pour avoir l'intelligence de toutes
(Et, en tout ce qui ar)rive, il bénira tes Merveilles,
Celui qui l'a fait, ainsi que de la force de ta puissance »
et, en tout ce qui arrive, il nar(rera Ses (ibid., p. 118).
exploits),
(et par l'offrande) des lèvres il Le
bénira 367 • »
276
Chapitre VII
que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que
je vous dis, je ne les dis pas de moi-même : le Père qui demeure en
moi accomplit les œuvres. Croyez-m'en ! Je suis dans le Père et le
Père est en moi » (Jean XIV, 8-11 ).
Voilà un langage qui a mis dans l'embarras plus d'un théologien, car
la Sagesse mystérieuse et divine dont parle saint Paul, tout le monde
la possède depuis la nuit des temps mais peu font les sacrifices
nécessaires pour la manifester. Elle n'est de ce fait accessible
qu'aux initiés, aux« parfaits370 »et cela dérange forcément l'Église.
En effet, tout ne peut être dit, et Jésus fut lui aussi dans l'obligation
de parler en paraboles, car si certains étaient prêts à passer par la
porte étroite, d'autres n'en avaient même pas effleuré l'idée. Paul
aura un problème identique:« Pour moi, mes frères, je n'ai pu vous
parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des êtres de
chair, comme à de petits enfants dans le Christ. C'est du lait que je
vous ai donné à boire, non une nourriture solide ; vous ne pouviez
encore la supporter371 • »
368 Le commentateur de la Bible, qui cherche à minimiser ce que dit saint Paul, écrit
en note : « Non pas un groupe ésotérique d'initiés, mais ceux qui ont atteint le plein
développement de la vie et de la pensée chrétienne. » Qu'est-ce que ce traducteur
entend par « vie » et « pensée » chrétienne ? S'il entend la pleine expression de la vie
du Christ en soi, ce qui est la seule définition non restrictive, alors il se trompe, car
l'initié est justement un être qui est entré dans la plénitude du Christ.
370 Les esséniens appelaient « parfaits » les meilleurs d'entre eux : « Nul ne sera
justifié par Dieu tant qu'il donnera libre cours à l'obstination de son cœur et qu'il
considérera les ténèbres comme des chemins de lumière. A la source des parfaits, il ne
sera pas compté» (1 OS Ill, 3-5).
277
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
278
Chapitre VII
374 Traduit par R. Eisenman et M. Wise, dans Les Manuscrits de la mer Morte révélés,
p. 248.
279
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
appelé le« Juste 375 ». Enfin, on reconnaîtra dans ce titre de« Juste»
une allusion à peine voilée au lien qui unit les esséniens aux« fils de
Zadok » et aux « Zaddikim » ou Justes.
280
Chapitre VII
376 Période peut-être utile pour un initié de moindre degré, mais certainement pas
pour Jésus!
377 Dans le Rou/eau de la Règle, il est écrit : « Dans le Conseil de la Communauté,
(il y aura) douze hommes et trois prêtres, parfaits en tout ce qui est révélé de toute la
Loi ... » Les savants se sont demandé s'il s'agissait de douze membres plus trois prêtres
(soit quinze en tout) ou de douze membres dont trois seraient des prêtres. Sur le plan
numérologique, je pencherais pour cette seconde signification. Toujours est-il que là se
trouve le choix des Douze dans nos Évangiles.
281
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Comme cet adombrement christique eut lieu en l'an -72, son retour
a probablement été programmé pour l'année suivante, en -71.
Nous voici à un tournant important de l'histoire nouvelle de Jésus,
le moment où, revenu chez lui à Gamla, il décide de monter dans la
ville de son enfance si chère à son cœur pour y rencontrer d'anciens
amis, des disciples juifs et nazaréens ou même des membres de sa
famille encore présents, comme ses cousines (ou sœurs) que l'on
282
Chapitre VII
381 Le prophète Isaïe était très apprécié des esséniens, la preuve en est que l'on ne
découvrira pas moins de 22 copies de son livre dans l'ensemble de la bibliothèque de
la mer Morte.
283
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Il se fit un grand silence, tout le monde avait les yeux dirigés vers
lui car sa réputation était montée jusqu'à Gamla depuis quelque
temps. Tout va bien alors, du moins jusqu'à ce qu'il leur précise à
haute voix : «Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de
!'Écriture. » On comprend la stupéfaction de ces gens qui savent
qu'un Messie doit venir, mais sont loin d'imaginer qu'il s'agit de
cet homme, un ancien enfant du pays. Dans un premier temps,
ils sont surpris et admiratifs « devant les paroles pleines de grâce
qui sortaient de sa bouche ». Mais après quelques minutes de
réflexion, le mental se mit en marche, et l'on se mit à douter qu'il
fût ce qu'il prétendait être, d'autant plus que certains anciens le
reconnaissaient. Ils l'avaient connu jadis alors qu'il était adolescent,
d'où leurs doutes légitimes:
382 Le Protévangile de Jacques est un récit apocryphe du 11• siècle d'où a été tirée
cette information de l'existence des frères et sœurs de Jésus:« Joseph était un homme
mûr qui avait déjà eu des enfants d'un précédent lit. » Contredisant Helvétius qui
confirmait cette thèse, saint Jérôme fait des « frères » de Jésus des cousins germains
pour protéger la virginité de Marie. Les textes du Nouveau Testament ayant été écrits
en grec, aucune différence n'existe entre « frère » adelphos, et « cousin », anepsios.
Saint Jérôme n'eut qu'à échanger les termes pour que les frères deviennent des
cousins. Dans le fond, quelle importance puisque les enfants n'étaient pas de Marie !
Son vrai premier-né est Jésus qu'elle aura normalement avec Joseph.
284
Chapitre VII
C'en est trop pour ces gens fanatisés par l'orthodoxie juive. Depuis
l'époque de Jésus, ils ont complètement oublié la sagesse des
anciens nazaréens. La fureur atteint son comble et, se levant, ils se
jettent sur lui. « Ils le poussèrent hors de la ville et le conduisirent
jusqu'à l'escarpement de la colline sur laquelle leur ville était bâtie,
pour l'en précipiter. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son
chemin ... » (Luc IV, 28-30385).
285
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Selon les Évangiles, cet épisode s'est passé à Nazareth. Mais ceux
qui sont allés visiter cette charmante ville ont dû constater, comme je
le fis moi-même, que la ville de Nazareth n'est nullement construite
sur une hauteur, et encore moins sur une montagne. Comme le fait
observer R. Ambelain :
286
Chapitre VII
L'hypothèse de Marcion
Marcion, que nous ne présenterons pas en détail, a été, après saint
Paul, celui qui s'est opposé aux dogmes de l'Église, et pour cela
en fut excommunié. Il chercha sincèrement à retrouver dans les
Évangiles proposés par l'Église les textes ou les morceaux d'écrits
qui lui semblaient conformes aux enseignements de Jésus. Il retint
certains fragments de l'Évangile de Luc. Pour pouvoir se permettre
une telle sélection à l'encontre des grands responsables de l'Église
romaine, il fallait qu'il ait en mains des documents de première
importance. Effectivement, il possédait les Épîtres de saint Paul et
probablement le dépôt sacré de ce dernier, /'Évangile des Ébionites,
l'écrit originel de Matthieu. Or, en lisant ce qui reste de ses écrits
profondément modifiés par les pères fondateurs, nous relevons
plusieurs étranges affirmations. Par exemple, Marcion fait apparaître
Jésus-Christ du haut du ciel, directement et mystérieusement dans
la ville de Capharnaüm :
287
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Les Évangiles nous ont rendu familières les rives du lac de Kinnereth
et nous verrons souvent Jésus, au cours de ses prédications,
reprendre les images de son enfance, aussi bien celles de sa ville
fortifiée de Gamla que celles du lac et de sa principale activité, la
pêche. Ainsi, pensant à Gamla, il s'exprime ainsi :
288
Chapitre VII
C'est là, sur ce plateau face au lac, que Jésus donna son fameux
sermon 391 que nous avons découvert dans l'un des passages des
manuscrits de Qumrân, nomenclaturé 40 525.
389 Un avatar est, dans l'hindouisme, un sauveur (du monde ou d'une région)
qui vient, avec l'approbation d'en haut, pour sauver, éveiller, conseiller, protéger et
instruire le genre humain. Les avatars ont différents degrés de divinisation en eux. Les
plus importants, les pûmâvatar, sont de pures émanations de la Divinité et ont dépassé
depuis des temps incommensurables la perfection humaine.
390 Il est probable que ce choix des Douze se passa à Gamla et non à Jérusalem.
391 Et non au sommet de ce dôme volcanique connu sous le nom de « Cornes de
Hittim », lieu où se trouve la tombe de Nabi Shu'eib, le prophète druze.
289
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Jésus est un être vrai, donc libre. C'est aussi un être respectueux et
délicat qui agit toujours selon la Loi divine et dans la plus parfaite
harmonie. Les scribes qui ont écrit les Évangiles ont fait des miracles
du Maître de véritables performances, les unes s'ajoutant aux autres,
en ne privilégiant que l'aspect concret du phénomène qui, tout en
existant bien, n'est jamais considéré comme essentiel par aucun
Maître que ce soit. Cela donne une image assez trompeuse de ce
que Jésus cherchait à enseigner. Il reste vrai que de temps à autre
un signe (tel est le sens du mot miracle) est utile pour briser une
mentalité matérialiste n'ayant pas encore assez d'intuition pour
croire sans voir. C'est ainsi que pour récompenser Simon qui lui avait
prêté sa barque, il fit en sorte de lui permettre de remplir ses filets
miraculeusement. « A cette vue, Simon-Pierre tomba à ses pieds et
devint son disciple à l'égal de Jacques et Jean, fils de Zébédée. »
290
Chapitre VII
393 On pourrait en citer une grande quantité dont la souffrance ne fut pas épargnée
par les médecins et les évêques au nom d'une Église désormais stérile en termes de
charisme spirituel. Citons, parmi d'autres, Padre Pio et Yvonne-Aimée.
291
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
« Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son
frère, et les emmène à l'écart sur une haute montagne. Et il fut
transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et
ses vêtements devinrent éblouissants comme la lumière. Et voici
que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui »
(Matthieu XVII, 1).
292
Chapitre VII
395 Rappelons au lecteur que cette expérience est un passage obligé pour tous ceux
qui s'approchent de Dieu ou de leur propre réalisation. C'est le moment où, pendant
un instant, l'âme est libérée des limites de sa demeure physique grossière, au point où
sa lumière devient visible aux yeux de la chair. Nombreux furent les saintes et saints
de l'Église qui atteignirent un tel état d'éveil de l'âme que toute leur personnalité fut
transfigurée. Parmi des dizaines, mentionnons sainte Thérèse d'Avila et mère Yvonne-
Aimée.
293
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
396 Il est bien possible que le Maître de justice n'ait pas écrit lui-même ses impressions
mais qu'il les ait confiées à un disciple intime. Car pour de nombreux maîtres, écrire est
une trahison de la vérité. C'est ce que soulignait Baal SEM Tov (alias Israël Ben Eliézer
- 1700-17 60) à ses disciples : « Ne prenez pas de notes. Car je dis une chose, vous en
entendez une autre et vous en écrivez une troisième. »
397 Une des prières hindoues les plus connues ne dit-elle pas:« Du non-être, conduis-
moi à l'être ; de l'obscurité à la lumière ; de la mort à l'immortalité » (Brihadâranyaka
Upanishad 1, 3, 28) ?
398 1 Hénoch, CIV, 2.
294
Chapitre VII
399 Selon certaines écoles hétérodoxes, Jésus, au cours de ses apparitions sur terre,
aurait passé par les trois dernières initiations majeures au cours de trois existences
connues. Il aurait été transfiguré en tant que Josué fils de Yehoçadaq (expérience
décrite dans la quatrième vision du Livre de Zacharie, intitulée : /a vêsture de Josué,
Zacharie Ill, 1-10) ; il aurait été crucifié un siècle avant notre ère en tant que Jésus (le
Maître de justice), et aurait atteint la résurrection véritable dans le corps d'Apollonius
de Tyane, au début du 1•' siècle de notre ère. Cela dit, ces initiations sont dans chaque
existence d'initié l'objet d'une récapitulation à l'intention des fidèles.
295
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
296
Chapitre VII
297
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
298
Chapitre VII
de dix mille talents extraits du trésor qui, malgré les pillages, était
encore considérable. Cependant, lorsque Hyrcan Il lui demandera
de le reconnaître comme roi, Pompée refusera net. C'est alors
seulement qu'Hyrcan comprit qu'il était devenu un vassal de Rome.
Les remparts de Jérusalem sont abattus ; la Samarie et les villes de
la côte et de la Transjordanie sont soustraites au pouvoir judéen.
299
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
300
Chapitre VII
301
Entrez par la porte étroite.
Car large et spacieux est le chemin
qui mène à la perdition, et il en est beaucoup
qui le prennent ;
mais étroite est la porte et resserré le chemin
qui mène à la vie, et il en est peu qui le trouvent.
L a ville de Gamla fit encore parler d'elle à la suite des actions de l'un
de ses habitants qui s'opposait de toutes ses forces aux Romains,
suivant en cela l'orientation politique de son propre père. En soi,
l'événement n'a pas de rapport avec Jésus, mais il nous donne une
information supplémentaire sur Gamla. Le résistant en question est
un descendant du roi David, un certain Juda de Galilée (dit aussi
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
401 C'est ce Juda de Gamla qui aurait été, selon la thèse de Daniel Massé et de
Robert Ambelain, le père de Jésus. Nous ne pouvons adhérer à cette thèse pour la
bonne raison que les deux érudits cherchent au début du siècle ce qui avait existé
un siècle plus tôt ! Cette théorie n'a réussi qu'une seule chose, réduire Jésus à n'être
qu'un brigand de grand chemin et un faux Messie. Un bien maigre résultat pour tant de
recherches ! Aujourd'hui, Gamla devient donc le lieu de tous les regards, car beaucoup
pensent désormais que Jésus est né dans cette ville !
402 Il s'agit du palais d'Hérode Antipas, fils d'Hérode le Grand.
304
Chapitre VIII
403 Apollonius de Tyane est né sous Octave Auguste dans une période non connue
précisément, mais qui se situerait entre le 14 avant notre ère et le tout début de l'ère
chrétienne. Son lieu de naissance est Tyane, l'actuelle Ulukisla, en Cappadoce, sur le
versant septentrional des monts Taurus. L'âge de sa mort est ignoré, bien que l'on
sache qu'il dépassa les quatre-vingt-dix ans.
305
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
306
Chapitre VIII
404 « Saint Jean Chrysostome, Contre /es Juifs ; saint Jérôme, Lettres à Paulin ; saint
Augustin, Lettres, 49, 102, 138, sont unanimes pour accuser Apollonius de mensonge,
de fourberie et de magie détestable. Bossuet, Explication de /'Apocalypse, p. 276 sq.,
Paris, 1669, voit dans le Tyanéen la troisième bête de !'Apocalypse. L'Abbé Freppel
dans Les Apologistes chrétiens au 11• siècle, p. 106, pense que : "Dans la lutte suprême
de la vérité contre l'erreur, Satan ramassait toute sa puissance pour tenter un dernier
effort, opposait aux œuvres de Dieu le prestige des siennes ... parodiait le plan divin et
faisait d'Apollonius le singe de Jésus-Christ" » (M Meunier, Apollonius de Tyane ou le
séjour d'un Dieu parmi les hommes, p. 247).
307
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Flavius Josèphe, à qui l'on doit tous ces détails historiques, était
alors général, et lors de la bataille de Jotapata, plutôt que de se
suicider comme le firent ses compagnons à un moment où il n'y
avait plus d'espoir, Josèphe préféra se rendre aux Romains. Prêtre
lui-même et descendant de prêtres, il n'ignorait rien de l'interdit
du suicide qui entraîne l'âme à souffrir dans l'au-delà les affres du
regret. Dieu seul peut éteindre notre existence et, connaissant aussi
la loi de réincarnation apprise par son contact avec les esséniens,
Josèphe eut cette remarque très juste : « Ceux qui quittent la vie
suivant la loi naturelle et remboursent à Dieu le prêt qu'ils ont
reçu, à l'heure où le créancier le réclame, obtiennent une gloire
immortelle, des maisons et des familles bénies; leurs âmes, restées
pures et obéissantes, reçoivent pour séjour le lieu le plus saint du
ciel, d'où, après des siècles révolus, ils reviennent habiter des corps
exempts de souillures. »
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Chapitre VIII
Les forces engagées par Titus et Vespasien sont énormes. Ils sont
bien décidés à briser la révolte en Galilée et l'arrogance de ces
Juifs rebelles qui les narguent du haut de leurs citadelles. Ils sont
forts de trois légions romaines appuyées par vingt-trois cohortes
et six régiments de cavaliers, soit 60 000 hommes. Suite à une
telle campagne, presque toutes les citadelles de la Galilée se sont
soumises, à l'exception de Gischala, celle du mont ltabyrios et
celle de Gamla dont les habitants restaient confiants en raison de
leur avantage topographique, d'autant plus que Josèphe avait fait
fortifier la ville en l'entourant de murailles et de fossés. Josèphe nous
dit que« sa situation donnait à ses habitants plus d'assurance qu'en
avaient ceux d'lotapata ; les hommes en état de porter les armes y
étaient moins nombreux405 , mais ils mettaient leur confiance dans
les avantages du terrain, au point de n'en pas accueillir d'autres
pour grossir leur nombre ; car la ville était remplie de fugitifs, grâce
à sa forte position ; c'est pour cela qu'elle avait résisté durant sept
mois aux troupes qu'Agrippa envoya pour l'assiéger».
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Chapitre VIII
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Chapitre VIII
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407 Après le voyage de Vespasien en Ëgypte, Apollonius ne le revit plus, bien que
l'empereur lui eut écrit plusieurs lettres pour l'inviter à venir à Rome, et ce, à cause de
sa politique envers la Grèce !
408 C'est aussi ce qu'affirmaient les esséniens qui voyaient dans cette destruction de
Jérusalem les effets du mal fait au Maître de justice, le Législateur de leur Communauté.
409 Philostrate, Apollonius de Tyane, sa vie, ses voyages, ses prodiges, p. 225-226.
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Chapitre VIII
Conseillé par Apollonius, Titus suivra le chemin tracé par son père
en termes d'attitude morale envers son peuple. Son intimité avec
le sage était telle que ce dernier lui confiera, à sa demande, de
quelle manière il mourrait. Dans sa Vie des douze Césars, l'historien
Suétone écrit :
410 Titus n'avait alors que quarante-deux ans. Il fut remplacé par son frère Domitien,
mettant fin à un double règne considéré comme un âge d'or par les Romains.
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
411 Selon Josèphe, le nombre de morts fut de 110 000, dont 97 000 captifs.
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Chapitre VIII
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
Cette date de l'an 70 de notre ère marque de son sceau la fin des
grandes communautés mystiques et occultes à tendance initiatique
(les sectes païennes de l'Église!). Elle inaugure en revanche le début
d'une prolifération de sectes hétérodoxes à tendance gnostique qui
désormais font leur apparition, plus de soixante selon les historiens.
Côté juif, un vieux rabbin pharisien du nom de Yohanam ben Zakkaï,
dont la vie légendaire est historiquement inconnue, aurait été un
sage de la cité. Comme la situation de Jérusalem empirait, il aurait
(?) utilisé un stratagème pour fuir la cité et se serait retrouvé devant
Vespasien qu'il salua du titre d'empereur-roi, ce que Vespasien
n'était pas encore (etc.). Cette histoire est l'exacte réplique de celle
de l'emprisonnement de Josèphe dans des circonstances similaires
et pourrait bien être une imitation pour des raisons politiques plus
modernes ! Toujours est-il que Vespasien l'autorisa à formuler
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Chapitre VIII
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Conclusion
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Annexe
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Annexe
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Annexe
413 Cette catastrophe finale attendue et prophétisée par les essen1ens a été
considérée par eux comme un châtiment divin destiné à punir l'impiété et les crimes
commis par les trois derniers rois asmonéens, tout particulièrement par le dernier
d'entre eux, Aristobule Il, responsable de la condamnation à mort du Maître de justice.
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Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
330
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338
TABLE DES mATIÈRES
Introduction ..............................................................................7
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre 1................................................................................ 21
Chapitre 11 ...................•.......•....................................•.....•.....•..4 7
340
Table des matières
DEUXIÈME PARTIE
Chapitre VI ...........................................................................205
341
Gamla ou l'enfance retrouvée de Jésus
342
Table des matières
Conclusion ............................................................................321
Annexe .................................................................................323
Bibilographie ........................................................................331
343
Gamla ou l'enfance
retrouvée de Jésus
Les douze premières années de la vie de Jésus
Michel Coquet a réalisé de nombreux voyages en Orient, qui lui ont permis
de faire la part entre le mythe et la réalité dans le domaine de la spiritualité.
Il est l'auteur de plus de cinquante ouvrages sur l'histoire, les civilisations,
les religions et les courants spirituels. Il a notamment écrit La Vie de Jésus
démystifiée aux éditions Nouvelles Réalités et Jésus, sa véritable histoire
aux éditions Alphée.
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