Ta Pr. Negaoui Mounir Is

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 81

L’impôt sur les sociétés

• Les produits sont constitués des produits d’exploitations (le


chiffre d’affaires), des produits financiers (intérêts et
dividendes perçus) et des produits exceptionnels. De manière
générale, les produits représentent les encaissements.
• Les charges comprennent :
• Les charges d’exploitations (achats de matières, prestations,
impôts et taxes, charges de personnel, amortissements…), Les
charges financières Les charges exceptionnelles.
• La différence entre les produits et les charges est le résultat
comptable (bénéfice ou perte). Il est déterminé à l’issue de
l’exercice. ce n’est pas le résultat comptable qui est imposé.
Exemple
Soit une entreprise dont les données comptables et
fiscales de 2019 sont :
- Produits comptabilisés : 12.000.000
- Charges comptabilisées : 10.000.000
- Résultat comptable : 2.000.000
- Charges comptabilisées mais non déductibles :
500.000
- Produits comptabilisées mais non imposables :
300.000
• Résultat fiscal net = Résultat comptable +
réintégrations (charges non déductibles) –
déductions (produits non imposables
• Résultat fiscal net = 2.00.000 + 200.000 -
(+500.000 / -300.000) = 2.200.000
• Le passage du résultat comptable au résultat
fiscal est l’étape la plus importante de
l’établissement de l’impôt
Section I : Les produits Imposables :

• Paragraphe II : Les produits d’exploitation :

• Ce sont la contre-valeur des marchandises, et


des produits, biens et services fournis par
l’entreprise.
• Les produits d’exploitation sont constituées,
du chiffre d’affaires, des produits accessoires, des
produits financiers, du prix de revient des travaux
immobilisés effectués par l’entreprise pour elle-
même, et enfin les subventions, primes et dont
reçus.
• Démarche fiscale
Résultat imposable de l’exercice = Produits
imposables + Variation des stocks des produits
finis, semi finis et en cours - Charges
déductibles - Variation des stocks des matières
et fournitures - Déficits sur exercices
antérieurs.
A. Produits d’exploitation:
Les produits d’exploitation sont constitués par :
• le chiffre d’affaires ;
• les autres produits d’exploitation
1. Chiffre d’affaires
• Le chiffre d’affaires représente le produit
d’exploitation principal qu’elle que soit
l’activité de l’entreprise. Il est constitué du
montant des recettes et créances acquises se
rapportant aux produits livrés, aux services
rendus et aux travaux immobiliers ayant fait
l’objet d’une réception partielle ou totale,
qu’elle soit provisoire ou définitive.
• Il faut rappeler qu’on n’est pas obligé de
rattacher le produit constaté en comptabilité,
au produit sur lequel on applique l’impôt.
• De même pour d’autres produits encaissés
effectivement en comptabilité ne peuvent
constituer des produits imposables.
• Règles et date de rattachement des produits
livrés, des services rendus et des travaux
immobiliers. Exemple Les ventes :
• L’exercice de rattachement est celui au cours
duquel intervient la livraison des produits. En
matière comptable la livraison correspond
généralement à la facturation et la réception
du produit par le client en conséquent.
2- Les produits accessoires.
Il s’agit de produits relatifs à la gestion commerciale de
l’entreprise, mais ne se rattachant pas nécessairement à son
activité principale ou provenant de la mise en valeur de
certains éléments de l’actif. Les produits accessoires suivent le
même régime d’imposition que le chiffre d’affaires principal.
Peuvent constituer des produits accessoires :
- Les revenues locatifs sauf pour les sociétés à objet
immobilier pour lesquels ils constituent le chiffre d’affaires
principal.
- Lorsque les immeubles sont occupés à titre gratuit par les
membres de la société ou des tiers, la valeur locative normale
de ces immeubles constitue un produit imposable.
- Les redevances perçues par une société en contrepartie de la
concession de Licence ou Brevets d’invention.
B- Les produits financiers :

• Les produits financiers perçus par une société


sont en principe imposables avec les autres
produits de l’entreprise au titre de l’exercice au
cours duquel ils sont perçus. Cependant les
régimes différent en fonction de la nature des
produits.
• Ces produits sont constitués essentiellement par
des produits de participation ou encore par des
produits de valeurs mobilières à revenu fixe.
• Les produits de participation et assimilés : Ce sont les
participations et les droits détenus par l’entreprise dans le
Capital d’une ou plusieurs sociétés exemple :
➢ Les dividendes
➢ Le boni de liquidation et les réserves distribués.
• Les revenus de créances rattachées à des participations
telles, la rémunération de prêts accordés à un associé à un
taux inférieur au taux du marché, car la différence est
considérée fiscalement comme distributions de dividendes.
écarts de conversion–passif relatifs aux augmentations des
créances et aux diminutions des dettes libellées en monnaies
étrangères (imposables au titre de l’exercice de leur
constatation) ;
C- Produits non courants

• Il s’agit :
1. Plus-values réalisées ou constatées par l’entreprise
• Ce sont les plus values résultant des produits de
cession d’immobilisations.
2. Subventions d’équilibre et subventions
d’investissement
• Les subventions d’équilibre sont des subventions dont
bénéficie une entreprise pour compenser, en tout ou
en partie, la perte globale qu’elle aurait constatée si
ces subventions ne lui avaient pas été accordées.
• Les subventions d’équilibre sont des produits
imposables. ex. :subvention pour calamité naturelle
• Les subventions d’investissement ont pour
objectif d’encourager l’entreprise à
l’acquisition des immobilisations et à la
création de l’emploi.
• 3- Les profits et gains divers imposables :
• Ce sont des produits hors exploitation de la
société ou exceptionnels, qui résultent suite à des
événements accidentels ou conjoncturels au
cours de l’exercice. L’imposition de ces produits
reste tributaire des faits hors exploitation
susceptibles de générer des biens.
• Ces produits sont constitués de part et d’autre,
des indemnités, des dégrèvements d’impôts….
• Les indemnités reçues : Il s’agit des
indemnités reçues par la société à titre
exceptionnel suite soit à des contrats
d’assurances établies au préalable par la
société, soit à des litiges se rattachant à des
opérations de commerce.
• indemnités présentant le caractère de
dommage et intérêt.
• Ce sont les dommages et intérêts alloués par
les tribunaux pour des faits se rattachant à des
opérations de commerce telles, les indemnités
pour non-exécution ou rupture du contrat,
d’une concurrence déloyale, pénalités sur
marché…
• Ex: L’assurance – vie :
• Elle est constituée suite à un contrat conclu au
profit de l’entreprise elle-même sur la tête de son
personnel dirigeant, ou de certains
collaborateurs.
• Les sommes encaissées en cas de décès
constituent un profit imposable à concurrence de
la différence entre le montant du capital et le
montant des primes versées en exécution du
contrat.
D. Produits résultant d’opérations non
commerciales
• Ces produits sont normalement comptabilisés. Il
peut s’agir de revenus fonciers (loyers courus) ou
de revenus non commerciaux ou encore de
revenus mobiliers. Les SA, SARL, SNC, SCS et SCA
sont des sociétés commerciales par nature et
quel que soit leur objet. Les opérations qu’elles
réalisent sont des actes de commerce.
Fiscalement, ces opérations sont toutes prises en
considération pour la détermination du bénéfice
imposable à l’IS.
E- Profits sur exercices antérieurs :

• Ce sont des profits réalisés par l’entreprise sur des


exercices antérieurs à celui en cours.
• Ex: Rentrées sur créances amorties : Lorsqu’une
créance précédemment considérée comme
irrécouvrable est encaissée au cours d’un exercice
ultérieur, son montant constitue un profit pour
l’entreprise qui l’aurait déjà amortie ou récupéré, et
constitue ainsi un élément imposable de cet exercice. Il
en est de même pour les provisions pour créances
douteuses devenues sans objets, du fait qu’elles ont
été déduites dés bénéficies imposables de l’exercice au
cours duquel elles ont été constituées.
• Remise d’une dette : Tout abondons de
créances ou toute remise d’une dette,
entraîne une diminution du passif exigible, et
par le même une augmentation de l’actif net.
La remise dégage ainsi pour l’entreprise
bénéficiaire un profit imposable.
Section 2. Les charges déductibles
• Les charges déductibles comprennent les
achats de matières et produits destinés à être
revendus en l’état ou incorporés dans des
opérations de fabrication.
• Aux achats s’ajoutent les autres charges que
l’entreprise doit engager pour l’exercice de son
activité.
• Le résultat imposable est déterminé sous
déduction des différentes dépenses engagées par
l’entreprise en vue de l’acquisition et de la
conservation de son revenu imposable.
• Le CGI a énuméré certaines charges, et a
précisé les règles de leur déductibilité. Ainsi toute
charge constatée ainsi en comptabilité qui ne
répond pas à l’une des conditions de déductibilité
est nécessairement réintégrée au résultat fiscal.
Parag 1. Les conditions générales de
déductibilité des charges
• Pour pouvoir bénéficier de la déductibilité, les
frais et charges d’exploitation doivent
obligatoirement remplir certaines conditions
de fonds et de forme.
• Ces conditions sont au nombre de quatre :
1 : La charge doit être engagée dans
l’intérêt de l’exploitation :
• Toute dépense engagée par l’entreprise doit
absolument avoir un lien avec l’activité
exercée par l’entreprise. C’est ainsi que
certaines charges engagées par l’entreprise
pour la satisfaction des besoins personnels
des dirigeants ne sont pas déductibles. De
même que les charges supportées par
l’entreprise suite aux opérations de leasing, du
fait que ces immobilisations ne figurent pas
parmi les éléments de l’actif immobilisé.
2 : La charge doit être effective et
appuyée par des justificatifs.
• Toute dépense engagée par l’entreprise doit
absolument être comptabilisée sur la base de
documents justifiant leur paiement effectif
tels que (les factures,, pièces de caisse, relevés
bancaires…) et qui permettent le contrôle de
la réalité des dépenses engagées.
3 : La charge doit être traduite par
une diminution de l’actif net.
• Sont considérées comme des charges, les seules
dépenses engagées pour être consommées
durant l’exercice comptable sans aucune
incidence sur l’actif immobilisé.
• Alors que les dépenses ayant pour objet
d’acquérir des biens d’équipement amortissables
ou autres immobilisations, ou encore les
dépenses ayant pour contrepartie la disparition
d’une dette du passif comme les remboursement
d’emprunt ne sont pas considérées comme des
charges.
4 : La charge doit être engagée au
cours de l’exercice :
• En principe, chaque exercice ne doit supporter
que les charges lui afférant. Les charges
constatées d’avances ou celles à payer doivent
faire l’objet de rectifications extracomptables
pour lier à l’exercice durant lequel elles sont
réellement consommées. C’est l’une des
conditions fiscales pour pouvoir les déduire. En
d’autres termes, il faut rapporter à chaque
exercice, les charges qui sont nées d’événements
ou d’opérations ayant eu lieu au cours dudit
exercice, quelle que soit la date de paiement.
Paragraphe III : Les charges
déductibles
• Le résultat imposable est déterminé sous
déduction des différentes dépenses engagées
par l’entreprise en vue de l’acquisition et de la
conservation de son revenu imposable.
• I : Les charges d’exploitation :
I : Les charges d’exploitation :

• Il est difficile de dresser une liste limitative des


frais d’exploitations, car chaque entreprise par la
nature de son activité a ses propre frais.
• Les charges d’exploitation sont des charges
engagées ou calculées par l’entreprise pour
exercer sont activité normale d’exploitation. Il
s’agit des achats , des autres charges externes ,
des frais de personnel ,des impôts et taxes , des
autres charges d’exploitation , des dotations
d’exploitation aux amortissements et des
dotations d’exploitation aux provisions.
A. Les achats
• Le poste des achats comprend tous les achats
incorporés directement dans le prix d’achat ou
le prix de revient, y compris la TVA non
déductible, les droits de douane, frais,
assurance et transit en cas d’importation.
Rattachement des charges à l’exercice
Charges de l’exercice N Régime Situation correspondante
Charges engagées et payées Déductibles Achat du mois de novembre comptabilisé
au cours de l’exercice N le 30 du mois et payé le 2 décembre.
déductible au titre de l’exercice N.
Charges engagées au cours Déductibles consommation d’électricité
de l’exercice N mais restant du mois de décembre N sera facturée en
à payer janvier N+1 déductible au titre de l’année
N
concernant les exercices Déductibles Une charge de publicité est répartie sur 5
ultérieurs (charges à ans maximum. Fiscalement, la totalité de
répartir) la charge est déductible, l’amortissement
correspondant pour l’exercice doit être
réintégré.
Charges payées mais Non Loyer de l’exercice N+1 payé d’avance en
concernant l’exercice suivant Déductibles novembre N. Cette charge n’est pas
déductible au titre de N. C’est une
charge constatée d’avance
B- Les frais généraux
• Ce sont tous les frais engagés par l’entreprise
et qui se rattachant aux activités entrant dans
son cycle d’exploitation. La diversité de ces
frais empêche d’en dresser une liste limitative,
voir exhaustive. Il s’agit à titre d’exemple :
• a) Les loyers :
• Ce sont les loyers des locaux professionnels,
du matériel et des locaux affectés au logement
du personnel.
• b) les frais de transport et de déplacement Qu’il
s’agisse du transport et déplacement du personnel, des
déplacements des administrateurs, ou gérants associés
• c) Les cadeaux publicitaires : Ils sont déductibles à
condition que leur valeur unitaire ne dépasse pas 100
DH. Ils doivent porter soit le nom, soit le sigle de la
société, soit la marque de fabrique des produits qu’elle
fabrique ou dont elle fait le commerce.
• En conséquence, la société doit réintégrer dans son
résultat comptable, la totalité de la valeur des cadeaux
non remplissant les conditions requises sur le plan légal
• d) Les primes d’assurance: En plus des primes d’assurance
se rapportant à l’exploitation de l’entreprise, il existe des
cas plus discutables quant à la question de la déductibilité
fiscale.
• Cas général : Il s’agit généralement des primes des contrats
d’assurance souscrits pour garantir les risques :
• - sur les éléments d’actif (incendie, dégâts des eaux, etc.) ;
• - du fait de la responsabilité de l’entreprise (responsabilité
civile, responsabilité décennale, etc.) ;
• - liés à l’exploitation (non-paiement de créances, grève,
etc.).
Ces primes sont déductibles. En contrepartie les indemnités
reçues sont imposables.
• - Le contrat d’assurance-vie : et qui a pour but de compenser
le préjudice qui résulterait pour la société du décès de la
personne visée au contrat. Or ce risque s’il se réalise,
n’entraînera pas la perte d’un élément d’actif, mais un
manque à gagner éventuel pouvant influencer le résultat :
• Si ce genre d’assurance a pour but d’assurer le personnel
dirigeant et certains collaborateurs au profit de la société, les
primes versées en exécution de tel contrat ne sont pas
déductibles, car elles sont qualifiées comme placement de
fonds.
• Mais en cas de décès de l’assuré, l’indemnité versée à la
société n’en constitue pas moins un bénéfice imposable, à
concurrence de la différence entre le montant de l’indemnité
et les montants des primes antérieurement versées
• Contrats d’assurance vie conclus au profit du
personnel: Ces contrats souscrits au profit des
dirigeants ou des cadres de l’entreprise sont
considérés comme des avantages en nature
complétant le salaire principal. Les primes
sont alors déductibles. Pour le bénéficiaire,
ces primes constituent un complément de
salaire imposable.
• e) Cadeaux publicitaires:
• Les dépenses en cadeaux à la clientèle qui
constituent des frais divers de l’entreprise sont
déductibles si :
• - leur valeur unitaire maximale ne dépasse pas
100 DH ;
• - les cadeaux portent soit le nom, le sigle de
l’entreprise ou la marque de fabrique des
produits qu’elle fabrique ou dont elle fait le
commerce.
• g. Les dons
• Il s’agit des dons en argent ou en nature octroyés :
• - aux habous publics et à l'entraide nationale ;
• - aux associations reconnues d'utilité publique qui œuvrent
dans un but charitable, scientifique, culturel, littéraire,
éducatif, sportif, d'enseignement ou de santé ;
• - aux établissements publics ayant pour mission essentielle
de dispenser des soins de santé ou d'assurer des actions
dans les domaines culturels, d'enseignement ou de
recherche ;
• - à l’Université Al Akhawayne d’Ifrane ….
• - aux outres organismes prévus par l’article 10 du code
général des impôts.
• h: Les charges d’impôts :
• Les impôts et taxes liés à l’exploitation de
l’entreprise et mis en recouvrement au cours
de l’exercice sont fiscalement déductible
• On peut citer comme impôt déductible : la
taxe professionnelle, la taxe de services
communaux, la TVA non récupérable, les
droits de douanes, les droits d’enregistrement
et de timbre ainsi que les taxes communales
k- Les frais de personnel
• Ces frais se divisent en trois catégories :
• a) Rémunérations allouées au personnel non dirigeant :
• Il s’agit des rémunérations versées au personnel et à la main –
d’œuvre de l’entreprise au titre de salaires indemnités, primes. Il en
est ainsi des dépenses liées à la formation professionnelle et au
recyclage du personnel et des indemnités de licenciement.
• b) Rémunérations des dirigeants des sociétés :
• Ces rémunérations sont déductibles du résultat fiscal dans le
mesure où elles n’excédent pas la rétribution normale des fonctions
exercées par les intéressés.
• Cependant, il convient de distinguer entre la rémunération d’un
travail ou d’une fonction et la participation aux bénéfices nets de la
société.
• - La rémunération normale, rétribuant d’un travail effectif ou d’une
fonction spéciale (jetons de présence spéciaux, tantièmes spéciaux, qui
sont assimilés à des salaires) sont déductibles de la base de l’I S.
• Par contre les sommes versées à titre de participation aux bénéfices
sociaux, notamment les tantièmes ordinaires, ne sont pas déductibles, car
ne sont pas des charges mais un emploi de bénéficie.
• c) Les charges sociales :
• Elles se divisent en :
• Part patronale des cotisations obligatoires de sécurité
• Part patronale de certaines cotisations que les sociétés ont pris l’habitude
de payer dans l’intérêt du personnel et dont la déduction est admise
(primes d’assurances maladie – maternité invalidité et décès, ainsi que la
part patronale payée pour la constitution de pension ou de retraite
lorsque cette part est prise en charge par la société ainsi que des primes
d’assurance pour vieillesse, vie et retraite.
c - Les Amortissements :

• L’amortissement est la constatation de la dépréciation subie


par certains éléments du patrimoine de l’entreprise par
suite d’usure et de l’obsolescence.
• Sur le plan comptable, il correspond à une perte subie sur
la valeur d’actif des immobilisations. Cette perte doit être
par conséquent enregistrée en comptabilité. Et pour
maintenir la valeur initiale des éléments amortissables,
l’entreprise doit la compenser sur les bénéfices de
l’entreprise.
• L’amortissement comptable consiste à faire inclure dans les
charges d’exploitation, une somme prélevée sur les
bénéfices correspondant à la fraction du bien à amortir.
Cette somme est considérée comme une charge déductible
du bénéfice comptable.
Les conditions de déductibilité des
dotations d’amortissement :
• Pour que la dotation à l’amortissement soit admise
dans les charges, elle doit correspondre à des
conditions de forme.
• Les conditions de forme sont au nombre de deux.
- Il faut que les amortissements soient inscrits en
comptabilité. Cela signifie qu’une entreprise ne saurait
demander la déductibilité sur le plan fiscal
d’amortissements qu’elle n’aurait pas pratiqués sur le
plan comptable.
- L’entreprise est aussi tenue de joindre à sa déclaration
des résultats, un tableau modèle récapitulant les
amortissements pratiqués en comptabilité.
Les biens soumis à l’amortissement :

• Les biens susceptibles de faire l’objet d’un


amortissement déductible pour la détermination du
résultat fiscal sont les éléments corporels et
incorporels.
• * Les immobilisations corporelles :
• Se sont les constructions, les installations les
aménagements, le matériel fixe, mobile ou roulant et
l’outillage.
• Les terrains qui par nature et sauf des cas
exceptionnels (les carrières) ne se déprécient pas par le
temps ou par l’usage, ne peuvent pas être amortis.
• * Les immobilisations incorporelles :
• Certaines immobilisations incorporelles ne se
déprécient pas avec le temps ou par l’usage ; leur
valeur peut certes diminuer mais cela résulte le plus
souvent des circonstances fortuites. Il en est ainsi du
fonds de commerce et du droit au bail.
• Par contre les brevets d’invention dont l’exploitation
est destinée à tomber dans le domaine public à
l’expiration d’un nombre d’années limité sont
susceptibles d’amortissements calculés sur la durée
légale du privilège qui est de 20 ans.
D - Les provisions :

• Il s’agit d’une somme constituée pour faire face à une


charge ultérieure, à une dépréciation ou à une perte d’un
élément d’actif qui ne peut faire l’objet d’amortissements
(stocks, fonds de commerce…).
• La différence entre une provision et une charge à payer
est que celle-ci est certaine et non pas seulement
(probable).
• La constitution de provision est nécessaire en
comptabilité pour respecter les principes de prudence et de
sincérité. Mais l’appréciation du risque ou de la perte
probable pourrait conduire à des pratiques contestables.
C’est pourquoi des règles précises sont établies pour
apprécier la déductibilité des provisions.
• Quatre Conditions :
- la provision doit être destinée à faire face à une perte ou
à une charge déductible.
- la perte ou la charge doit être nettement précisée quant
à sa nature et susceptible d’être évaluée avec une
approximation suffisante quant à son montant.
- la perte ou la charge doit être probable et non
seulement éventuelle. Mais l’appréciation du caractère
probable ou éventuel d’une perte ou d’une charge est le
plus souvent une question de fait.
- la probabilité de la perte ou de la charge doit résulter de
faits survenus pendant l’exercice.
II- Les charges financières
• Il s’agit des dépenses supportées par
l’entreprise au titre des opérations de
financement dont elle a pu bénéficier et des
différentes charges et pertes engendrées par
les opérations financières de l’entreprise.
• 1. Les charges d’intérêts
• En principe, les intérêts et autres frais financiers
engagés dans l’intérêt de l’entreprise sont
déductibles à condition que la dette ait été
contractée pour les besoins et dans l’intérêt de
l’entreprise et soit inscrite au bilan.
• Il s’agit des intérêts bancaires et des intérêts des
sommes prêtées par les associés à la société….
• 2. Indemnités de retard afférentes aux délais
de paiement Les indemnités de retard
afférentes aux délais de paiement régies par le
code de commerce sont déductibles.
• Les pertes de change Sont déductibles du
résultat de l’exercice de leur constatation les
écarts de conversion-actif, relatifs aux
diminutions des créances et à l’augmentation
des dettes, constatés suite à cette évaluation
• A ce titre, les dettes et les créances libellées
en monnaies étrangères doivent être évaluées
à la clôture de chaque exercice en fonction du
dernier cours de change.
III: Les autres charges non courantes

• Les charges ne sont déductibles des résultats imposables qu’à la


double condition :
• - d’avoir un lien direct avec l’exploitation ;
• - de résulter d’événements ayant entraîné une diminution de l’actif
net.
• Sont ainsi déductibles :
• - les pénalités sur marchés ;
• - les pertes résultant de dédits : c’est le cas d’une entreprise qui
verse des arrhes en promettant l’acquisition d’un bien quelconque.
Cette entreprise peut se dédire (renoncer à sa promesse) et
abandonner le montant des arrhes versé au vendeur. Le montant
abandonné constitue une perte déductible.
• - les créances devenus irrécouvrables.
• - les pertes résultant de vols, de détournements, d’incendie...
IV Les charges non déductibles en
totalité ou en partie
• Certaines charges sont totalement exclues du
droit de déduction. D’autres charges ne sont
déductibles qu’en partie.
• 1. Les charges non déductibles en totalité, Il s’agit
des :
• - charges non justifiées ;
• - achats revêtant un caractère de libéralité;
• - amendes, pénalités et majorations .
• - et des taxes non déductibles.
• 2. Les charges non déductibles en partie
• Il s’agit d’une part des dépenses dont le
montant est égal ou supérieur à 5.000 DH et
dont le règlement n’est pas justifié et d’autre
part des amortissements des véhicules de
tourisme.
• Ex . Dépense égale ou supérieure à 50.000 DH
HT dont le règlement n’est pas justifié
• Le taux d’amortissement des véhicules de
transport de personnes ne peut être inférieur
à 20% par an et la valeur totale fiscalement
déductible, répartie sur cinq ans à parts
égales, ne peut être supérieure à300.000 DH
par véhicule TVA comprise.
Section IV: Le report déficitaire
• Le déficit réalise par une entreprise à la clôture
d’un exercice donné constitue, en principe une
perte définitive que l’entreprise n’est pas en droit
de déduire de ses bénéfices futurs.
• Cependant dans certaines limites et sous
certaines conditions, l’entreprise peut, par
dérogation à ce principe opérer cette déduction.
On dit qu’elle a la possibilité de reporter ces
déficits ou encore de pratiquer le report
déficitaire.
Conditions d’exercice du droit au
report déficitaire
• Elles sont au nombre de trois :
• Première condition :
• Le déficit doit être à la charge de l’entreprise.
• Deuxième condition :
• Le déficit ne doit pas être remis en cause par suite de
redressements fiscaux ou de rejet de comptabilité.
• Troisième condition :
• Le déficit reportable ne peut bénéficier qu’au contribuable
qui l’a supporté. C’est ainsi que ne sont pas en droit de
reporter des déficits, antérieurs à leur gestion, sur leurs
bénéfices futurs les cessionnaires d’une entreprise.
Le délai
• Le déficit réalisé au titre d’un exercice donné
peut être déduit du bénéfice de l’exercice
suivant. Si ce bénéfice n’est pas suffisant, il est
déduit de celui de l’exercice d’après, et ainsi
de suite, dans la limite de4 ans après l’année
où est apparu le déficit. Passé ce délai de 4
ans, le déficit ou le reliquat de déficit que
l’entreprise n’a pas déduit, faute de bénéfices
suffisants, est définitivement perdu.
Ordre d’imputation des déficits reportables
et des amortissements différés

• D’une part, et pour le bon sens, on doit


imputer sur le bénéfice d’un exercice
déterminé avant amortissements de l’exercice,
les déficits reportables, ensuite les
amortissements normaux de l’exercice.
• D’autre part, au sein des déficits fiscaux, on
impute ces déficits dans l’ordre d’ancienneté
pour éviter qu’ils soient atteints par le délai de
prescription
• Soit une entreprise dont le résultat de l’exercice 2018 a été déficitaire
pour un montant de 300.000 dont 100.000 correspond aux
amortissements du même exercice. Les résultats dégagés au cours des
exercices
• suivants sont :
• 2019 : + 20.000
• 2020 : + 40.000
• 2021 : + 30.000
• 2022 : + 70.000
• La situation fiscale de cette entreprise doit être réglée comme suit :
• Exercice 2019
• Bénéfice de l’exercice avant report déficitaire + 20.000
• Déficit fiscal reportable de l’exercice 2018 (H.Amor.) - 200.000
• Reliquat du déficit fiscal reportable (H.Amor. ex. 2018) - 180.000
• Déficit sur amortissements reportable de l’exercice 2018 : - 100.000
• Exercice 2020
• Bénéfice 2020 40.000
• Reliquat de déficit fiscal (H.Amor.) de 2019 : 180.000
• Reliquat de déficit fiscal reportable (H.Amor. 2018) -140.000
• Déficit sur amortissements reportable de l’exercice 2018 : - 100.000
• Exercice 2021
• Bénéfice 2021 30.000
• Reliquat du déficit fiscal (H. Amor.) de 2020 - 140.000
• Reliquat du déficit fiscal reportable (H.Amor. 2018) - 110.000
• Déficit sur amortissements reportable de l’exercice 2018 : - 100.000
• Exercice 2022

• Bénéfice 2022 70.000


• Reliquat du déficit fiscal (H. Amor.) de 2021 - 110.000
• Reliquat du déficit fiscal reportable (H.Amor. 2018) - 40.000
• Déficit sur amortissements reportable de l’exercice 2018 : -
100.000
• Ainsi le reliquat de la perte (H. Amor.) de l’exercice 2018
soit - 40.000 se trouvera définitivement perdu,
• puisque non imputé en totalité sur les résultats des quatre
exercices suivants : 2019, 2020, 2021 et 2022.
• L’entreprise garde toutefois le droit de
reporter la part du déficit de l’exercice 2018
correspondant Aux amortissements soit
100.000 sur les bénéfices qui pourraient
résulter des exercices ultérieurs.
Section V: La liquidation de l’impôt sur
les sociétés
• - de la période et lieu d’imposition ;
• - des taux d’imposition ;
• - de la cotisation minimale ;
• - et du paiement de l’impôt.
§ 1. Période et lieu d’imposition

• Période d’imposition
• L'impôt sur les sociétés est calculé d'après le bénéfice
réalisé au cours de chaque exercice comptable qui ne
peut être supérieur à douze (12) mois. L’exercice
comptable d’une société peut être un exercice à cheval
entre deux exercices civils.
• Lieu d’imposition
• Les sociétés sont imposées pour l'ensemble de leurs
produits, bénéfices et revenus au lieu de leur siège
social ou de leur principal établissement au Maroc.
• I.- Taux normal de l’impôt
• Le taux 10 % - ou = 300 000 MAD
• Le taux de l’impôt sur les Sociétés 20%, pour
les sociétés soumises au taux normal et qui
réalisent des bénéfices situés dans la tranche
de bénéfices de 300 001 à 1 000 000 de
dirhams ;

B. Les taux spécifiques

• Il convient cependant de noter l’existence, à


côté de ce taux normal, des taux particuliers
suivants :
• 1. Le taux de 37%
• Le taux de 37% est applicable pour les
établissements de crédits et organismes
assimilés, Bank Al-Maghrib, la C.D.G, les
sociétés d’assurances et de réassurances.
• Le taux du barème de 31% est ramené à 28%
pour les sociétés exerçant une activité
industrielle, à l’exclusion de celles dont le
bénéfice net est égal ou supérieur à 100 000
000 de dirhams,
§ 3. La cotisation minimale

• La cotisation minimale est un minimum d’imposition


que les contribuables sont tenus de verser, même en
l’absence de bénéfice. Le montant de l’impôt dû ne
peut être inférieur à cette cotisation minimale quel
que soit le résultat fiscal de l’exercice.
• A. Base de la cotisation minimale (Article 144 CGI)
• des chiffres d’affaires et des autres produits
d’exploitation.
• Des produits financiers.
• Des subventions et dons reçus.
• Les produits non courants y compris les dégrèvements
fiscaux au titre des impôts déductibles.
Article 144 CGI.- Cotisation minimale
• B. Taux de la cotisation minimale
• Le taux de la cotisation minimale est fixé à 0,50%.
• Ce taux à 0,25% pour les sociétés dont les prix
sont réglementés et dont les marges sont faibles.
Il s’agit des sociétés effectuant des opérations
commerciales portant sur les produits pétroliers,
le gaz, le beurre, l’huile, le sucre, la farine, l’eau et
l’électricité.
• Après application du taux approprié aux produits
d’exploitation, le montant de la cotisation
minimale ne peut être inférieur à 3.000 DH.
D. Exonération de la cotisation
minimale
• La cotisation minimale n’est pas due par les
sociétés pendant les 36 premiers mois suivant
la date du début de leur exploitation.
• A défaut du début d’exploitation à la
constitution de la société, l’exonération cesse
d’être appliquée à l’expiration d’une période
de 60 mois qui suit la date de constitution de
la société concernée.
§ 4. Paiement de l’impôt

• Après une présentation du principe de


paiement fractionné de l’impôt, on évoquera
la possibilité de la dispense de son paiement
et la nécessité de procéder aux
régularisations.
• A. Principe des acomptes provisionnels
• L’impôt sur les sociétés donne lieu, au titre de l’exercice en cours,
au versement par la société de quatre acomptes provisionnels dont
chacun est égal à 25% du montant de l’impôt dû au titre du dernier
exercice clos, appelé exercice de référence.
• Ces acomptes sont versés spontanément par la société avant
l’expiration des 3ème, 6ème, 9ème et 12ème mois suivant la date
d’ouverture de l’exercice comptable en cours.
• Toutefois, le montant minimum de la cotisation minimale (soit
3.000 DH) doit être effectué en un seul versement avant l’expiration
du 3ème mois suivant la date d’ouverture de l’exercice comptable
en cours.
• Exercice de référence : 2018
• Résultat de 2018 : 60.000
• Acomptes à verser au titre de l’exercice 2019
• Résultat de référence : 60.000
• IS = 60.000 x 10% = 6.000
• Acomptes provisionnels :
• 1er acompte à verser au plus tard le 31-03-2019 : 6.000 x 25% =
1500
• 2ème acompte à verser au plus tard le 30-06-2019 : 6.000 x 25% =
1500
• 3ème acompte à verser au plus tard le 30-09-2019 : 6.000 x 25% =
1500
• 4ème acompte à verser au plus tard le 31-12-2019 : 6.000 x 25% =
1500
• 1. Cas de complément d’impôt à verser
• S’il résulte de cette liquidation un complément d’impôt au profit du
receveur de l’administration fiscale, ce complément est alors acquitté par
la société dans les 3 mois suivant la clôture de l’exercice.
• Exemple
• Soit une société qui a payé au titre de l’exercice 2015, 4 acomptes dont le
montant total est de 100.000.
• L’IS dû selon le résultat fiscal déclaré an titre de 2015 est de 150.000.
• On a alors versé, sous forme d’acomptes, une somme inférieure à l’impôt
dû.
• Impôt dû : 150.000
• Acomptes versés : 100.000
• Complément à verser : 50.000
• 2. Cas d’excédent d’impôt versé
• Dans ce cas, l’excédent versé est imputé
d’office par la société sur les acomptes
provisionnels dus au titre des exercices
suivants et éventuellement sur l’impôt dû au
titre desdits exercices.
B. Dispense de paiement

• Lorsqu’une société estime que le montant d’un


ou de plusieurs acomptes versés au titre d’un
exercice est égal ou supérieur à l’impôt dont elle
sera finalement redevable pour cet exercice, elle
peut se dispenser d’effectuer de nouveaux
versements d’acomptes.
• Pour cela, il faut remettre à l’administration
fiscale une déclaration dans ce sens, quinze jours
avant la date d’exigibilité du prochain versement
à effectuer.

Vous aimerez peut-être aussi